«W

MO HA
ST TA
PR RE
OU YO
DO U
F?
-M »
YS
EL
F.

ST
Y OU MO
E A
W H AT AR B O U T ON
« DA
O N CERNE LEVE
L?
C O NA L
PERS OR
TO EAT F
OING T. »
AT I’M G NIGH
- WH ER TO
DINN
 GR « FOR
EA ME
IS TE
ST AL S T W , MY
RE S
NG O MY EAK
TH GR NE
: I’ E SS
O M A
AB V A C TEST
OU ERTH
TE INK OMP
-S VE ER LET
AS RY E
HA TH
VE ING
LO .»
UR
PAYE
TA
PUTE
 judging
you
right now
…
Les femmes vivent plus de choses que les homme. La charge mentale
d’une femme n’est comparable à aucune autre et à moins d’en faire
quotidiennement l’expérience, non messieurs vous ne pouvez pas
comprendre. Au mieux vous pouvez imaginer, et encore ce n’est que
l’ombre d’une bien sombre réalité. Quand aux personnes racisées, lgbt+,
voilées, handicapées, « trop grosses », « trop maigres », « trop petites », «
trop grandes », vous n’imaginez pas ce qu’elles ressentent : vous ne le
pouvez pas ! Etre un bon allié est le strict minimum que vous puissiez faire
car croyez le ou soyez les pires douchebag sur Terre : si
vous n’êtes pas féministes, vous êtes sexistes.
girl power

LGBT+PHOBES
(PS : ces blagues n’existent pas, il
s’agit uniquement de sexismes,
racisme, lgbt+phobies).
RACISTES
SEXISTES
Bien évidemment il n’est pas ici question du
classique cis-het white man - qui crie plus fort que

Les blagues :

Font de vous

des :
nous et s’accapare l’attention du public et des médias,
au lieu de profiter de cet abject tendance à se tourner majoritairement
vers les hommes, pour simplement tendre le micro à une femme - eux sont
également placés sous le label « sexistes ». De surcroit nous éduquons
donc ces ignares, aveugles à toute chose autre qu’eux-mêmes, et sourds à
nos cris de rage. Il est néanmoins important de préciser que NON ce n’est
pas à nous FEMMES d’éduquer les HOMMES. Qu’ils s’éduquent eux-mêmes
et prouvent qu’ils ne sont ainsi pas de vulgaires détritus sur notre marche
vers la Justice.
 Yes,
Car elle est systémiquement
violente et misogyne, cette société
représentée par l’homme doit changer.
Une femme qui scande « All Men » n’est
pas une « mal baisée » qui « met tout le mo-

of
nde dans le même panier » mais bien une femme fatiguée &
enragée par le sexisme & le patriarcat que nous impose cette
société injuste, genrée et inégalitaire. Un homme qui dira qu’il n’est
« pas comme tous ces hommes », et que « All Men » est donc
dépourvu de sens - avec un peu de chance il vous traitera de
sexiste (le fameux sexisme anti-homme, craint et redouté de tous) -
est un énorme douchebag. C’est justement à cause de ce type de propos
qu’il faut continuer de dire « All Men » : car ce mouvement va plus loin que
toi Marcel, et t’approprier une cause qui n’est pas la tienne fait de toi le
sujet même de ce que « All Men » dénonce : un homme privilégié de par son
statut d’homme cis-genre et qui se sent attaqué à la seconde où une femme
revendique ses droits en pointant du doigt les injustices sociales basées sur
les normes de genres. Bien évidemment il existe des hommes conscients de cette
injustice : il s’agit de ceux qui ne s’offusquent pas de « All men » car ils savent
qu’il est nécessaire de dénoncer un système dans son ensemble avant de faire

course
du cas pas cas pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles que fait subir
aux femmes le patriarcat.

I believe
you.
 SUCK MY
CLIT
It's like an arcade game
Your hand is the claw
The teddy bear's my orgasm that
always falls
You've been rubbing the same spot on
my leg for ten minutes
You haven't hit it
Cisgender, heterosexual men
I'm bored of your fumbling hands
It's not hard
This isn't uncharted land
From my clitoris, you are so goddamn
far
Why is my orgasm censored on the TV
While cis boys get to ejaculate
freely
I've got double the nerve endings
than your pee pee

If you do your fucking

research this would be so
easy
Please, just please me
Cisgender, heterosexual men
I'm bored of your fumbling
hands
It's not hard
This isn't uncharted land
From my clitoris, you are so
goddamn far
So goddamn far
Cisgender, heterosexual men
I'm bored, I'm bored, I'm so
damn bored of you
I'm bored, I'm bored, I'm so
damn bored of you
drag
Drag King : ECLIPSE
J’ai rencontré Eclipse au Cabaret
Mademoiselle à Bruxelles tandis que
je sortais avec des ami.e.s. Nous
avons réalisé une interview avant
qu’il ne monte sur scène : lieu où la
magie s’opère.
king
Être un Drag
King ça
consiste
en quoi ?
Chez les drag queens il y a ce système de « Mother ».
Chez les drag kings il y a également un système de «
Father » qui se met en place. J’ai maintenant un « fils
» : Samuel Black. J’essaie de changer l’image que
certains pourraient avoir des drag king, des «
travelottes ». On ne peut pas dévaloriser le Drag, on
est maquilleur, metteur en scène, on crée nos
propres costumes. Il y a plein de casquettes
différentes que porte l’artiste transformiste. La
scène drag king est en pleine évolution. J’ai eu une
maman drag qui m’a montré les bases du contouring
que j’ai réinterprété par la suite. Il y a toute sorte de
drag kings comme de drag queens. Je ne suis pas
p o u r u n e barrière stricte entre les deux. Il y a
des drag queens qui vont rester dans des
clichés assez dégradant envers la femme,
il y en a d’autres qui vont être engagés. Je
trouve que c’est important d’apprendre les
uns des autres. J’essaye de sortir le drag du
milieu queer pour toucher un autre
public et lui donner une visibilité en
f a i s a n t d e s a t e l i e r s av e c d e s
adolescentes sur la reconstruction du
genre. Il y en a certaines qui viennent voir
juste pour découvrir, d’autres à qui ça a donné
envie de monter sur scène. L’idée est de leur faire
comprendre que la façon qu’elles ont de se voir elles-
mêmes, de se comporter, n’est pas anodine mais que
c’est une pression de la société. J’entends parfois «
ah chouette on peut faire ceci ou cela », je leur dis
que non, elles n’ont pas besoin de se grimer en
homme pour faire ce qu’elles veulent. Cette liberté
que vous avez en tant qu’homme vous l’avez en tant
que femme.
 D E
TION
IA S
OPR DE
P P R
U RE
RÉ
A LT
CU S!
LA N RE
GE Alors que la conscience collective associe
des codes, des vêtements, des couleurs et des gestuelles à
des genres, le détournement de ces symboles comme
réappropriation de l’identité de chacun outre la question du genre est
primordiale car elle définit notre rapport à nous-mêmes, et aux autres. Le rose aux
filles, le bleu aux garçons, les talons et les jambes croisées au femmes, l'alcool et le sport
aux hommes : la liste est longue est non-exhaustive. Pourtant, seuls celleux capables de faire
preuve d’esprit critique sont capables de remettre en cause ce problème d’affiliation d’un symbole
neutre à la notion de genre, étroitement liée - à la pas si connue et pourtant très toxique -
hétéronormativité. Cette dernière conduit à la masculinité toxique et aux clichés de genres qui
veulent que : la femme soit douce, dominée, pédagogue, aime le rose et les paillette, qu’elle aime le sexe
qu’avec son compagnon; et aux hommes de se voir refuser l’accès à certains vêtements (jupes, robes,
talons, collants, gaines, strings etc) et à projeter leur frustration en objectivant la femme, ses
valeurs et ses représentations (elles-mêmes issues du patriarcat oui oui). Alors voila : il est temps
d’apprendre à déconstruire les standards de genres et de beauté qu’on nous inculque à la
seconde où l’on né, et de se les réapproprier selon la volonté de chacun. Un homme qui se
maquille et met une jupe n’est pas nécessairement homosexuel, une femme qui au
contraire ne porte pas de makeup ne se néglige pas. Un homme qui enchaine
les coups d’un soir n’est pas « le boss » et une femme qui s’amuse au
lit avec qui bon lui semble n’est pas une « salope ». Faites
preuve de bon sens !

B ULL
RY
SH
B I NA

IT !
U R
Y O

K
F UC
 TON PREMIER PERSONNAGE ÉTAIT UN MACHO.
ÊTRE DRAG KING C'EST RENDRE HOMMAGE AUX
HOMMES OU AFFRONTER LE PATRIARCAT ?

C’était un
coup de gueule pour dire qu’il
y a des mecs comme ça qui existent et pour
dénoncer le sexisme qu’on voit au
quotidien. Quand je joue, j’en rajoute un
peu, mais finalement je me rend compte
que pas tellement. Tout le monde rigole mais
on n’est pas loin de la réalité. Ma démarche est clairement
féministe engagée dans ce que je dénonce du patriarcat ou ce que je
montre de la masculinité. Les hommes ne naissent
pas avec le sens du pouvoir et de la
domination c’est quelque chose que la
société les poussent à adopter. Ce sont ces
codes que l’on se réapproprie sur scène et
avec lesquels on joue beaucoup.
DEVENIR DRAG KING C’ÉTAIT
UNE ÉVIDENCE POUR TOI?

J’allais voir des spectacles de drag queen avec ma

copine. À la fin d’un spectacle ils ont annoncé qu’ils
organisaient des ateliers de maquillage, et on s’est dit
pourquoi pas aller jeter un oeil. C’était surtout elle qui était
là : « aller on y va, on y va ». Moi c’était par curiosité, et puis
j’ai découvert ce monde du transformisme : les perruques,
les costumes, le maquillage et j’ai trouvé ça à la fois
intrigant et super beau. C’est comme ça que je me suis
lancée. D’abord dans des personnages de drag
queens, parce qu’il y avait un manque de
références et que j’avais une maman drag.
C’était surtout la performance scénique
qui m’attirait, et puis on a
commencé à faire des
personnages drag
king.

MA FÉMINITÉ, C'EST CE
QUE MOI J'EN FAIS !
COMMENT PERÇOIS-TU LES
CONCEPTS DE FÉMINITÉ & DE
MASCULINITÉ ?
Dans mon maquillage d’abord,
avec les traits du visage, ça reste
purement physiologique. J’essaye
vraiment, via mon personnage, de
me détacher de tous les
stéréotypes de genres. C’est là
tout le but d’Éclipse : j’ai créé un
espace de liberté via cet art qui
me permet de prendre
conscience des codes de genres
et de les déconstruire librement et
sans aucune pression sociale. Par
contre, j’ai l’impression que dans ma
vraie vie, en tant que femme - Joëlle -
je ressens vraiment une certaine
pression dans la manière de me
comporter, ma façon d’être, sur mon
apparence physique.
Chimamanda Ngozi Adichie
parlait dans son livre We should all be
feminists de « désapprendre les codes
sociaux ». J’aime beaucoup ce terme.
C ’ e s t b e a u c o u p p l u s d i ff i c i l e d e
désapprendre que d’apprendre, et avec
Éclipse je réapprend. Ça signifie prendre
conscience qu’on est fortement
conditionné, puis désapprendre tous ces
codes. La féminité aujourd’hui,
pour moi, c’est de prendre conscience de
tous ces codes et c’est être qui j’ai envie
d’être dans la société, dans la vie de
tous les jours, sans influence, de
vraiment m’écouter moi et de me dire
que ma féminité c’est ce que moi j’en
fait. Finalement, c’est juste être bien
dans ma peau. Assumer pleinement qui
je suis et être fidèle à moi-même.
QUAND ECLIPSE EST-IL
ENTRÉ DANS TA VIE ?
C’est assez récent, ça fait trois ans, mais
c’est un art ou on progresse assez
rapidement. Ça fait un an que je fais des
scènes régulières et je sens que mon
personnage est en pleine évolution. J’ai
maintenant la chance de performer au
Cabaret Mademoiselle qui est un cabaret
pluridisciplinaire. Je rencontre beaucoup
d’artistes d’horizons différents et il y a
une entraide et des conseils bienveillants.
Je n’emploi pas vraiment le mot drag
king. Il y a des préjugés attachés au
mot « drag » : « mais ça veut dire que
t’es
D'UN DRAG KING À LA SCÈNE ?
J’essaye de donner une
dimension supplémentaire à mon
personnage : il a prit une forme un peu
plus cabaret. Je manquais un peu de
références au début donc je tâtais le
terrain. Le premier personnage que j’ai
créé tombais dans les clichés de la
masculinité : c’était un rappeur, macho,
super arrogant, sexiste et vulgaire.
Finalement j’ai affiné mon personnage
au fil des scènes. En représentant
plusieurs types de masculinités, je suis
passée par le dandy un peu séducteur
au plouc un peu lourd et aujourd’hui
j’incarne des personnages qui, tout en
gardant un côté un peu masculin,
peuvent avoir un côté un peu plus
animal. Ça fait partie du parcours
artistique, je pense, de se remettre
sans cesse en question. C’est
important car ça permet d’évoluer et de
sortir de sa zone de confort. La scène
c’est aussi se mettre en danger. Ce
sont des numéros que je vais chercher
vraiment dans mes tripes et que
j’expose ensuite à l’avis du public. Ça
fait partie du risque de l’art.
QUELS SONT LES RÉACTIONS
FACE À TON DOUBLE DE
DRAG KING ?
en transition, que tu veux
être un homme ». Non.
Joëlle n’est pas la même
qu’Éclipse et Éclipse n’est pas le
même que Joëlle, ça fait parti
d’un tout. Une dimension très
importante dans le
transformisme c’est la
transformation physique.
Généralement j’explique que
je fais une performance
théâtrale avec cette notion de
transformation.
QUELS SONT LES RAPPORTS
Il y a un côté très solidaire entre les
drag kings et les drag queens, il y a
beaucoup d’échanges, on s’invite
mutuellement sur scène. J’ai
rencontré une house à Montpellier
qui mélange des drag queens et des
drag kings. Malgré tout, même si le
milieu queer est très ouvert, les
discriminations qu’on trouve dans la
rue touchent aussi la scène. Il y a
une réticence à faire monter des
femmes grimées en hommes sur les
planches, parce qu’on touche à
l’image sacrée de la masculinité,
alors qu’on a l’habitude de manipuler
partout l’image de la femme dans les
médias. On manque de visibilité pour
plusieurs raisons à mon sens : d’une
part on a souvent représenté les drag
kings comme des personnages un
peu fades, contrairement au drag
queens qui sont très excentriques. La
dimension engagée qui rend compte
de la masculinité chez les drag kings
est moins spectaculaire.
Personnellement j’ai l’impression que
je peux rajouter des paillettes sans
que mon personnage perde en
crédibilité. Chacun crée son
personnage, il n’y a pas de code
dans la façon d’être drag king.