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R n espace vectoriel sur R , famille libre/liée

et introduction aux systèmes linéaires


A. DAOUDI

Notions abordées

I. Calcul dans R n et (R n ,+,.) espace vectoriel sur R : cas particuliers R2 et R3


II. Famille libre/liée et introduction aux systèmes linéaires
III. Exemples en physique et en électronique

I. Calcul dans R n et (R n ,+,.) espace vectoriel sur R : cas particuliers R 2 et R 3


Soit n ∈ N * , on note R n = { ( x1 , x2 , K, xn ) / x1 ∈ R , x2 ∈ R , K , xn ∈ R } en particulier :
R 2 = { ( x1 , x2 ) / x1 ∈ R , x2 ∈ R } = { ( x, y ) / x ∈ R , y ∈ R }
R 3
= { ( x1 , x2 , x3 ) / x1 ∈ R , x2 ∈ R , x3 ∈ R } = { ( x, y, z ) / x ∈ R , y ∈ R, z ∈ R }

Donc u ∈ R n ⇔ ∃ x1 ∈ R , x2 ∈ R , K , xn ∈ R , u = ( x1 , x2 , K , xn )

ou u ∈ R n ⇔ ∃ ( x1 , x2 , K , xn ) ∈ R n , u = ( x1 , x2 , K , xn )

idem u ∈ R 2 ⇔ ∃ x1 ∈ R , x2 ∈ R , u = ( x1 , x2 ) ou u ∈ R 2 ⇔ ∃ x ∈ R , y ∈ R , u = ( x, y )

ou u ∈ R 2 ⇔ ∃ ( x, y ) ∈ R 2 , u = ( x, y )

Définition (vecteur)
Les éléments de l’ensemble R n s’appellent des vecteurs.

Remarques et exemples.

1) On note 0 R n = (0,0, K ,0) et on l’appelle le vecteur nul de R n , en particulier le vecteur nul


de R 2 est 0 R 2 = (0,0) idem 0 R 3 = (0,0,0) est le vecteur nul de R 3 .

2) Soit ( x1 , x2 , K , xn ) ∈ R n , ( x1 , x2 , K , xn ) = 0 R n ⇔ ( x1 , x2 , K , xn ) = (0,0, K ,0)


 x1 = 0
x = 0

⇔ 2
 M
 xn = 0

3) Soit ( x1 , x2 , K , xn ) ∈ R n , ( x1 , x2 , K , xn ) ≠ 0 R n ⇔ ∃k ∈ {1, 2, K , n}, xk ≠ 0


En particulier ( a, b) ≠ (0,0) ⇔ a ≠ 0 ou b ≠ 0

4) Déterminez (a, b) ∈ R 2 , ( 2a + b,1 − b) = (0,0) (S)

2 a + b = 0 2 a + b = 0 2 a + 1 = 0  −1
a =
(2a + b,1 − b) = (0,0) ⇔  ⇔ ⇔ ⇔ 2
 1− b = 0  b =1  b =1  b = 1

 −1 
Conclusion : le système (S) admet une unique solution (a, b) =  , 1
 2 
1
 Loi interne noté « + » dans R n : addition de deux vecteurs de R n .
Soient u = ( x1 , x2 , K , xn ) et v = ( y1 , y2 , K , yn ) deux vecteurs de R n , on définit le vecteur
u + v par : u + v = ( x1 , x2 , K , xn ) + ( y1 , y2 , K , yn ) = ( x1 + y1 , x2 + y2 , K , xn + yn )

Représentez géométriquement la somme de deux vecteurs

Exemple : Dans R 3 si u = (2, − 6,100) et v = (22, − 26,−1) alors u + v = (24, − 32,99)

 Loi externe noté « ⋅ » dans R n : multiplication d’un élément de R par un vecteur


de R n .
Soient α ∈ R et u = ( x1 , x2 , K , xn ) un vecteur de R n , on définit le vecteur α ⋅ u par :
α ⋅ u = α ⋅ ( x1 , x2 ,K , xn ) = (α x1 , α x2 ,K , α xn )

Représentez géométriquement le vecteur α ⋅ u (étudier les cas : α ≥ 1 ou α < 1 )

Dans la suite on écrira des fois α u à la place de α ⋅ u

Exemples :
1
1) Dans R 3 si u = (2, − 6,100) alors u = (1, − 3,50)
2
1
2) Dans R 2 si u = ( 22, − 6) et v = (0, 4) alors u + 5v = (11, 17)
2

3) Les moyennes des contrôles continues de Pierre en Maths et en physique sont


14 11 12 13
respectivement et . Il a obtenu à l’examen de Maths et à l’examen de
20 20 20 20
physique. Sachant que dans un module la moyenne est calculée à partir de la formule
suivante : 40% pour le contrôle continu + 60% examen.
En utilisant le calcul vectoriel, quelles sont les moyennes de maths et de physique de
Pierre ?

14 11 12 13
Réponse : Posons u = ( , ) et v = ( , ) d’où
20 20 20 20
40 60 40 14 11 60 12 13 2 14 11 3 12 13 64 61 12,8 12,2
u+ v= ( , )+ ( , ) = ( , )+ ( , ) = ( , )=( , )
100 100 100 20 20 100 20 20 5 20 20 5 20 20 5 × 20 5 × 20 20 20

12,8
Conclusion : La moyenne de Pierre dans le module de maths est : et sa moyenne dans
20
12,2
le module de physique est :
20
Propriétés 1 (de la loi interne dans R n )
Pour tous u , v, w dans R n on a :
1) u + v = v + u
2) (u + v) + w = v + (u + w) on note alors u + v + w = (u + v) + w = v + (u + w)
3) u + 0 R n = 0 R n + u = u
4) u + ( −u ) = 0 R n (on notera u + ( −u ) = u − u où − u = ( − x1 , − x2 , K ,− xn ) si
u = ( x1 , x2 , K , xn )

2
Propriétés 2 (de la loi externe dans R n )
Pour tous α , β dans R et tous u , v dans R n on a:
1) 1 ⋅ u = u
2) (α + β ) u = α u + β u
3) (α β ) u = α ( β u )
4) α ( u + v) = α u + α v

Définition (espace vectoriel)


Grâce aux propriétés 1 et propriétés 2 on dit que ( R n ,+,⋅) est espace vectoriel sur R ou
(R n ,+,⋅) est un R -espace vectoriel.

Remarques importantes

1) Soient ( x1 , x2 , K , xn ) ∈ R n et ( y1 , y2 , K , yn ) ∈ R n on a :
 x1 = y1
x = y

( x1 , x2 , K, xn ) = ( y1 , y2 , K, yn ) ⇔  2 2

 M
 xn = yn

2) ∀u ∈ R n , 0 ⋅ u = 0 R n et ∀α ∈ R , α ⋅ 0 R n = 0 R n
3) Soient α ∈ R et u ∈ R n on a : α u = 0 R n ⇔ α = 0 ou u = 0 R n

4) ∀u ∈ R n , ∀α ∈ R , ( −α ) ⋅ u = α ⋅ ( −u )

II. Famille libre/liée et introduction aux systèmes linéaires

Définition (famille libre ou vecteurs linéairement indépendants)


Soient u1 , u 2 , K , u p des vecteurs de R n et F = { u1 , u 2 , K , u p . }
On dit que la famille F est libre si :
∀ α1 , α 2 , K , α p ∈ R , α1 u1 + α 2 u2 + K + α p u p = 0 R n ⇒ α1 = α 2 = L = α p = 0
On dit aussi que les vecteurs u1 , u 2 , K , u p sont linéairement indépendants

Définition (famille liée ou vecteurs linéairement dépendants)


Soient u1 , u 2 , K , u p des vecteurs de R n et F = { u1 , u 2 , K , u p . }
On dit que la famille F est liée si F n’est pas libre:
∃α1 , α 2 , K , α p ∈ R , α1 u1 + α 2 u2 + K + α p u p = 0 R n et ∃ k ∈ {1, 2 , K , p}, α k ≠ 0

C'est-à-dire que le système : α1 u1 + α 2 u2 + K + α p u p = 0 R n d’inconnues


α1 , α 2 , K, α p ∈ R admet une solution non nulle.

On dit aussi que les vecteurs u1 , u 2 , K , u p sont linéairement dépendants

Exemples
1) Dans R 2 , la famille F = { (1,0) , (0,1)} est libre.
En effet, soient α , β ∈ R tel que α (1,0) + β (0,1) = 0 R 2 ⇔ (α , β ) = (0,0) ⇔ α = β = 0
Idem dans R 3 , la famille F = { (1,0,0) , (0,1,0) , (0,0,1) } est libre.

3
et plus généralement, dans R n , la famille F = { e1 , e2 , K , en } où ek = (0, 0, K ,1↑ kième terme , K 0)

2) Dans R 3 , la famille F = { (1,1,0) , (2,1,−3) , (4,3,−3) } est-elle libre?

soient α , β , γ ∈ R tel que


α (1,1, 0) + β (2,1, − 3) + γ (4, 3, − 3) = 0 R ⇔ (α + 2 β + 4γ , α + β + 3γ , − 3β − 3γ ) = (0, 0, 0)
3

α + 2β + 4γ = 0

d’où α (1,1, 0) + β ( 2,1, − 3) + γ ( 4, 3, − 3) = 0 R 3 ⇔  α + β + 3γ = 0
 − 3β − 3γ = 0

α + 2β + 4γ = 0  0=0
  α = 2 β
⇔ α = 2β ⇔ α = 2β ⇔  ceci n’implique pas que α = β = γ = 0
 γ = − β γ = − β
 γ = −β 

car (α , β , γ ) = ( 2,1, − 1) est une solution particulière non nulle du système


donc la famille F = { (1,1,0) , (2,1,−3) , (4,3,−3) } n’est pas libre c'est-à-dire elle est liée.

3) Dans R n , si u , v ∈ R n alors la famille F = { u , v , u + v } est liée car :


− u − v + (u + v) = 0 R n d’où (α , β , γ ) = (−1, − 1,1) est une solution non nulle du système
α u + β v + γ (u + v) = 0 R n

Propriétés
1) Si u ∈ R n et u ≠ 0 R n alors la famille F = { u } est libre.
2) Toute famille libre ne contient pas le vecteur nul
3) Toute famille contenue dans une famille libre est libre
4) Toute famille contenant une famille liée est liée

Preuve. à faire

Remarque sur le concept de famille libre/liée

 Construire le deuxième étage d’un immeuble est liée à la construction de son premier
étage.

 Dans la gestion d’un projet, on détermine d’abord les tâches indépendantes puis
celles qui sont liées. On peut donc mener en parallèle les tâches indépendantes ce
qui permet de gagner du temps dans la réalisation du projet.

4
III. Exemples en physique et en électronique

Exemple 1.
Un oscillateur à une dimension (ici la variable est x ) : système { masse (m), ressort (k )}avec
frottement fluide sur un support horizontal pour que le poids de m n’intervienne pas. On
applique une force extérieure F (t ) = F0 cos(ω t ) sur la masse où F0 et ω sont des
constantes.

k G (m)

r
x' i x
O x(t)

Si x repère la position de la masse m à un instant t quelconque par rapport à sa position


d’équilibre (ressort ni comprimé, ni dilaté).
dx
D’après le principe fondamental, on a : F (t ) − k x − h x' = m x' ' où x' = et h, k sont des
dt
constantes.
h k
D’où x' '+ x'+ x = F0 cos(ω t ) (*)
m m
On se propose de chercher une solution particulière de l’équation différentielle (*) de la forme
ϕ (t ) = a cos(ω t ) + b sin(ω t ) donc
h bω k a h aω k b
( − aω 2 + + ) cos(ω t ) + (−bω 2 − + ) sin(ω t ) = F0 cos(ω t )
m m m m

D’où le système linéaire d’inconnues a et b :


 h bω k a
− aω + m + m = F0
2
(k − mω 2 )a + (h ω )b = mF0
 ⇔  (à résoudre par le lecteur)
h aω k b  ( − h ω ) a + ( k − mω 2
)b = 0
 − bω −
2
+ =0
 m m

Exemple 2. On se propose de calculer le courant I qui circule dans la branche [ A, B ] du


circuit suivant :

I1 A I2

R1 = 1 Ω R = 6Ω R2 = 6 Ω

B
E 2 = 12 V
E1 = 4 V

5
D’après les équations dans chacune des mailles on a :
E1 − R1 I1 − R I = 0 et E2 − R2 I 2 − R I = 0
Et d’après la loi des nœuds en A on a : I = I1 + I 2
On obtient alors le système linéaire suivant :

 E1 − R1 I1 − R I = 0  ( R + R1 ) I1 + R I 2 = E1  7 I1 + 6 I 2 = 4  I1 = −0,5
   
 E2 − R2 I 2 − R I = 0 ⇔  R I1 + ( R + R2 ) I 2 = E2 ⇔ 6 I1 + 12 I 2 = 12 ⇔  I 2 = 1,25
 I = I1 + I 2  I = I1 + I 2  I = I +I  I = 0,75
   1 2 

Conclusion : Le courant I qui circule dans la branche [ A, B ] est : I = 0,75 Ampère.

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