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DU MÊ ME AUTEUR
DENIS SERON
CE QUE VOIR
VEUT DIRE
Essai sur la perception
Passages
2012
Ce que voir veut dire_11778 - 10.2.2012 - 10:03:50 - page 4
DANGER Tous droits réservés. La loi du 11 mars 1957 interdit les copies ou
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TUE LE LIVRE et suivants du Code pénal.
Imprimé en France
ISBN 978-2-204-09408-5
ISSN 0298-9972
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INTRODUCTION
Introduction 7
Introduction 9
Introduction 11
Introduction 13
Introduction 15
Introduction 17
Introduction 19
Introduction 21
l’on pose, d’autre part, que tout acte psychique concret pos-
sè de nécessairement une telle visée intentionnelle avec son
contenu intentionnel, cela entraı̂ne que les deux sont insépa-
rables l’un de l’autre à l’intérieur d’un mê me acte psychique
concret.
Ces caractérisations joueront un rô le important dans les
recherches suivantes, dont un enjeu central sera justement
de mettre en é vidence une irré ductible pluralité de la
description phénoménale elle-mê me. Si nous nous deman-
dons à nouveau ce qu’est un phénomè ne, nous pouvons
d’abord nous limiter au contenu intentionnel de l’acte et
nous fixer pour tâ che, sous le titre de description phénomé-
nale, la description de ce qui apparaı̂ t à la conscience sim-
plement en tant qu’il apparaı̂ t, etc. Mais il ne faut pas perdre
de vue que ces contenus ne sont pas des objets existant par
soi. Si le contenu intentionnel de la représentation « le Pè re
Noë l » est bien quelque chose, au moins au sens minimal où
je peux énoncer à son sujet des propositions affirmatives
vraies comme <le Pè re Noë l est aimé des enfants>, c’est
seulement pour autant que toute son existence se réduit à
celle d’un acte psychique existant in concreto. Bien que le
Pè re Noë l n’existe ni en moi ni ailleurs et que ma phantasie
ne le fasse exister en aucun sens, pas mê me au sens où il
existerait en moi, il y a bien un sens à attribuer une existence
au contenu intentionnel « le Pè re Noë l » et à considérer qu’il
est quelque chose dont je peux parler avec vérité . Cela
signifie que ce que désigne l’expression « du Pè re Noë l », à
savoir une certaine propriété commune à plusieurs actes
effectifs ou simplement possibles, se réalise et existe dans
tel ou tel acte, par exemple dans cette phantasie du Pè re
Noë l existant concrè tement. La description phénoménale
limitée aux contenus intentionnels est donc « abstraite » au
sens où elle ne porte pas sur des objets concrets, mais sur des
parties abstraites d’objets concrets. C’est cela qu’on veut
dire, en définitive, quand on déclare que le contenu inten-
tionnel est connu par la réflexion. Formulée autrement, la
proposition (1) dit que si le contenu intentionnel « le Pè re
Noë l » peut ê tre décrit avec vérité, c’est seulement en tant
que propriété « du Pè re Noë l » d’un acte intentionnel existant
in concreto.
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Introduction 23
Le dualisme phénoménologique.
Introduction 25
Introduction 27
1. Voir, dans le mê me sens, les remarques du gestaltiste W. KÖ HLER sur
la différence entre phénoménologie et phénoménalisme dans The Place of
Value in a World of Facts, p. 105 s.
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Introduction 29
de deux maniè res différentes, d’un cô té comme simplement appa-
raissant, c’est-à -dire comme donné dans la conscience, et de l’autre
en référence à l’objet y apparaissant 1.
Introduction 31
Introduction 33
Introduction 35
Introduction 37
Introduction 39
Introduction 41
Introduction 43
Conscience et intentionnalité.
Introduction 45
sans y prê ter attention le vent dans les arbres, le bruit des
voitures au loin. J’ai, semble-t-il, toutes sortes de croyances
qui m’accompagnent alors que j’é cris et dont je n’ai pas
pleinement conscience : je crois que je serai lu, que mon
ouvrage sera achevé un jour, que la philosophie est une
tâ che utile, etc. Peut-ê tre mê me mon travail est-il guidé par
des sentiments inavoués, par une rivalité jalouse, une culpa-
bilité restées cachées jusqu’à moi-mê me, etc. Searle remar-
quait avec raison le caractè re apparemment paradoxal de sa
propre position : comment rendre acceptable l’idée que la
notion centrale, quand on étudie l’esprit, est la conscience,
sachant que la plupart de nos états mentaux semblent incons-
cients 1 ? Ce paradoxe est largement exploité dans la philoso-
phie d’orientation fonctionnaliste et dans les sciences
cognitives, l’idée étant que, comme la plupart des états men-
taux sont inconscients, nous n’avons pas besoin de la cons-
cience et pouvons sans scrupules envisager une thé orie
purement objective de l’esprit. Mais Searle préfè re nier qu’il
y ait là un vrai paradoxe. Sa solution consiste à affiner la
notion d’inconscient et à arguer que là où l’état mental est
inconscient, il ne l’est qu’au sens d’une conscience poten-
tielle. Il y a assuré ment des é tats mentaux inconscients,
mais on peut penser que le mot « inconscient » n’a pas toujours
le mê me sens et que, parmi les états inconscients, certains
sont mentaux et d’autres non. Par exemple, la myélinisation
des axones dans le cerveau est un événement neurophysiolo-
gique comme la perception inattentive du souffle du vent,
mais il est trè s douteux qu’elle soit également un état mental.
La différence, à en croire Searle, réside dans le fait que les
états mentaux inconscients sont par principe accessibles à la
conscience, potentiellement conscients. À la différence de la
myélinisation des axones dans le cerveau, la perception du
vent dans les arbres est inconsciente mais mentale, pour
autant qu’elle peut ê tre consciente. C’est pourquoi il faut
distinguer entre un « inconscient profond », non mental, et
un « inconscient superficiel », mental.
La solution de Searle est convaincante et nos analyses ne la
contrediront pas sur l’essentiel. Cependant, je proposerai une
approche différente dans le détail. En nous intéressant plus
Introduction 47
Introduction 49
Introduction 51
Introduction 53
CHAPITRE PREMIER
L’INTENTIONNALITÉ PERCEPTUELLE
L’intentionnalitéperceptuelle 57
L’intentionnalitéperceptuelle 59
L’intentionnalitéperceptuelle 61
L’intentionnalitéperceptuelle 63
L’intentionnalitéperceptuelle 65
L’objectivation perceptuelle.
L’intentionnalitéperceptuelle 67
Figure 1 Figure 2
L’intentionnalitéperceptuelle 69
L’attention.
L’intentionnalitéperceptuelle 71
L’intentionnalitéperceptuelle 73
L’intentionnalitéperceptuelle 75
L’intentionnalitéperceptuelle 77
L’intentionnalitéperceptuelle 79
L’intentionnalitéperceptuelle 81
1. E. DÜ RR, Die Lehre von der Aufmerksamkeit, p. 10-11. Voir, dans le
mê me sens, G. F. STOUT, Analytic Psychology, vol. 1, p. 180.
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L’intentionnalitéperceptuelle 83
L’intentionnalitéperceptuelle 85
L’intentionnalitéperceptuelle 87
L’intentionnalitéperceptuelle 89
Figure 3 Figure 4
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L’intentionnalitéperceptuelle 91
L’intentionnalitéperceptuelle 93
L’intentionnalitéperceptuelle 95
L’intentionnalitéperceptuelle 97
chaise dont je sais qu’elle est là parce que je l’ai vue juste avant
de fermer la lumiè re, que j’ai objectivée un peu auparavant sur
le mode de la saillance figurale, ou bien parce que je pense ê tre
dans une salle de cours et que je sais par expérience que, dans
une salle de cours, il y a des chaises, etc. Ces actes sont bien
des actes positionnels dans lesquels je vise des objets comme
existant, mais sans distinction figure-fond. Seulement, ils
résultent de modifications d’actes objectivants qui, eux, ren-
ferment des phénomè nes de saillance. C’est un fait évident
à partir des exemples que j’ai cités. Heurter une chaise, un
écran blanc, c’est là un phénomè ne de saillance. Quand je
heurte un objet, je « fais ressortir » une figure tactile ; s’attendre
dans le noir à heurter un objet, c’est s’attendre à percevoir une
figure saillante. Du point de vue génétique, on observe des
objectivations plus fondamentales sur le mode de la saillance,
puis, seulement secondairement, toutes sortes de modifica-
tions affectant ces objectivations, par exemple la visée de
l’objet sur le mode de l’attente perceptuelle dans le Ganzfeld.
On peut concevoir un nombre infini d’autres modifications
obéissant au mê me schéma. Les actes de supputation, par
exemple quand je suppute la présence de quelqu’un derriè re
la porte, ne pré sentent aucun phé nomè ne de saillance
actuelle : le visiteur ne m’apparaı̂t pas comme saillant sur un
fond, mais il ne m’apparaı̂t pas du tout. Seulement, supputer
la pré sence d’un objet, c’est aussi viser un objet saillant
comme possiblement existant : il se peut qu’il y ait derriè re
la porte quelqu’un que je pourrais percevoir sur le mode de
la saillance perceptuelle. Du point de vue génétique, il s’agit
d’une modification d’une objectivation plus fondamentale.
Ces considérations nous confrontent à d’autres questions
relatives à l’objectivation et à son rapport aux données senso-
rielles : est-il mê me possible, absolument parlant, de ne rien
voir ? Si oui, que signifierait ne rien voir ? Est-ce ne pas voir 1 ?
etc. Le cas de la vue doit sans doute ê tre distingué, ici, de celui
des autres sens. Comme on l’a depuis longtemps fait remar-
quer, mê me l’absence de couleur qu’est le noir – ou le « gris
neutre » – est encore une propriété et, en un sens élargi, une
« couleur » qui nous renvoie à un objet coloré, tandis que le
L’intentionnalitéperceptuelle 99
1. Les gestaltistes berlinois ont souvent insisté sur cette différence entre
leurs Gestalten et celles des gestaltistes de la premiè re génération. Voir
par exemple K. KOFFKA, « Perception : an introduction to the Gestalt-
Theorie », p. 536. Pour la critique berlinoise de l’école de Graz, le texte
de référence est l’article de K. KOFFKA, « Zur Grundlegung der Wahrneh-
mungspsychologie : Eine Auseinandersetzung mit V. Benussi ».
2. Voir A. MEINONG, « Beiträ ge zur Theorie der psychischen Analyse »,
p. 345.
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un préjugé qui nous empê che de voir les phénomè nes sim-
plement comme ils apparaissent dans l’expérience.
Par là , on voit bien ce qui, en dépit des divergences, réunit
la phénoménologie husserlienne et la Gestalttheorie berlinoise.
D’un cô té comme de l’autre, on vise à régresser en deç à des
présupposés réalistes des sciences et de l’attitude quotidienne,
en deç à de la présupposition d’une réalité objective « pré-
donné e » qui resterait constante « sous » ou « derriè re » les
phénomè nes, pour atteindre les purs phénomè nes, simple-
ment tels qu’ils se donnent. Gurwitsch verra les choses exac-
tement de cette maniè re, assimilant l’un à l’autre l’abandon
gestaltiste de l’hypothè se de constance et la réduction phéno-
ménologique 1.
Par ailleurs, ces quelques remarques montrent aussi toute
l’importance stratégique acquise par la loi psychophysique de
Fechner et par d’autres lois comparables pour la psychologie
classique. Car la loi de Fechner est précisément ce qui procure
à l’hypothè se de constance une assise expérimentale, en fixant
une relation fonctionnelle entre la sensation (psychique) et
l’excitation (physique). Jusqu’à un certain point, ce lien avec
la psychophysique permet de mieux comprendre pourquoi
cette psychologie gouvernée par l’hypothè se de constance
devait aussi ê tre atomiste. Car le support physique de l’exci-
tation nerveuse, par exemple la rétine, se présente lui-mê me
comme une pluralité d’atomes indé pendants les uns des
autres, par exemple de cellules nerveuses comme des cô nes
et des bâ tonnets. Un atomisme physiologique a donc pu
conduire à un atomisme psychologique 2.
Sur la question de la figuralité perceptuelle, la conception
de Husserl se rattache, indiscutablement, à la premiè re
Gestalttheorie 3. Husserl cite d’abord Ehrenfels dans sa Philo-
sophie de l’arithmétique (1891), mais pour regretter qu’il n’ait
lu son article qu’aprè s avoir rédigé l’ouvrage, présumant que
leur proximité vient probablement du fait qu’ils ont tous
les deux subi l’influence de Mach 4. Il raisonne en effet
witsch, que l’unité qui rassemble les noè mes perceptuels en une
chose perç ue unique ne peut pas ê tre quelque chose d’hétéro-
gè ne ou de « surajouté » aux noè mes perceptuels comme le sont
le noè me husserlien ou la chose existant extra mentem. La
solution préconisée par Gurwitsch consiste à défendre l’idée
suivante : la chose perç ue n’ajoute rien aux noè mes perceptuels,
au sens où elle n’est rien d’autre que le système des noè mes
perceptuels. Les noè mes perceptuels sont organisé s de
maniè re à former des systè mes, et ces systè mes sont les choses
perç ues elles-mê mes. Plus précisément, le « groupe systéma-
tique cohérent » des noè mes perceptuels est « l’équivalent en
termes de conscience de la chose réelle perç ue » (ibid., p. 230).
En d’autres termes, la chose qui unifie une série d’apparitions
n’est pas une substance hétérogè ne qui se situerait « derriè re »
ses apparitions, mais il n’y a rien d’autre, dans la chose, que des
apparitions. Ainsi, corrélativement, l’apparition elle-mê me, le
noè me perceptuel, n’est pas une sorte d’intermédiaire entre
moi et la réalité, mais elle est déjà pleinement la réalité.
Chaque perception P est associée à un noè me N, et chaque
perception P1 renvoie anticipativement à d’autres perceptions
P2, P3, etc., qui sont encore seulement des perceptions possi-
bles. Ces derniè res sont des perceptions possibles, pour autant
qu’elles peuvent ê tre actualisées, c’est-à -dire confirmées, ou
déç ues. Par exemple, quand je regarde la faç ade d’un édifice, je
m’attends à ce qu’il y ait d’autres murs derriè re, etc. Je tourne
autour de l’objet et mes attentes sont satisfaites, ou bien je
m’aperç ois que c’est un décor de théâ tre. Ce processus doit
aussi avoir une signification noématique : chaque noè me N1
renvoie à d’autres noè mes N2, N3, etc., qui sont d’autres
« aspects possibles » d’une mê me chose, par exemple d’autres
murs possibles d’un mê me é difice. Or Gurwitsch dé fend
l’idée, justement, que la chose perç ue n’est rien d’autre que
la totalité formée par tous ses aspects possibles. Comme il
l’explique clairement, au sujet du noè me perceptuel :
Autres difficultés.
Figure 5
tort que voir une table, c’est d’abord voir des profils de la
table. Sur ce point, Merleau-Ponty est certainement plus
plausible que Gurwitsch : c’est la table que je vois, non des
profils de la table, qui sont plutô t des composantes du vécu tel
qu’il apparaı̂ t dans la réflexion. Contre Gurwitsch, on peut
ainsi énumérer trois problè mes distincts : 1) d’abord les appa-
ritions, 2) ensuite l’unité objective des apparitions dans l’atti-
tude réflexive, 3) enfin l’unité objective des apparitions dans
l’attitude irréfléchie. Ces trois problè mes correspondent res-
pectivement au noè me gurwitschien, au noè me husserlien et à
la chose perç ue. Or les deux problè mes (2) et (3) sont indé-
pendants l’un de l’autre, pour la simple raison qu’on ne les
rencontre jamais ensemble. D’un cô té, le phénoménologue ne
s’intéresse pas à la chose perç ue et, de l’autre, l’ego irréfléchi
ne voit pas des noè mes, qui sont des caractè res du vécu
découverts par des objectivations réflexives.
1. Ce premier point a été souligné dè s 1930 par Paul Squires, dans un
article s’en prenant violemment à la critique gestaltiste de la psychologie
classique et en particulier wundtienne. Voir P. C. SQUIRES, « A Criticism of
the Configurationist’s Interpretation of ‘‘Structuralism’’ », p. 138-140.
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plus haut, est proche de celui dé fendu dans le pré sent
ouvrage.
Qu’en est-il maintenant de la phé nomé nologie husser-
lienne ? Les développements qui précè dent nous obligent à
émettre d’importantes réserves aussi bien à l’égard des criti-
ques de Gurwitsch qu’envers ses tentatives de rapproche-
ment. Manifestement, si on fait abstraction du fait que la
Gestalttheorie berlinoise et la phénoménologie husserlienne
sont animées par une mê me préoccupation phénoménologique,
par un mê me souci de faire retour aux phénomè nes « simple-
ment tels qu’ils apparaissent », au donné antérieurement à
toute théorisation mondaine, les deux projets restent fonda-
mentalement différents et occupent mê me des positions anta-
goniques du point de vue de l’histoire de la psychologie et
de la philosophie. Les arguments avancés par Gurwitsch et
Merleau-Ponty pour les rapprocher l’un de l’autre sont géné-
ralement aussi douteux et inessentiels que les arguments en
sens contraire sont nombreux et convaincants. Gurwitsch
estime que la conséquence nécessaire de la réduction phéno-
mé nologique est le monisme phé nomé nologique, d’aprè s
lequel le sens objectif est d’une maniè re ou d’une autre réduc-
tible aux apparitions perceptuelles qu’il unifie en tant qu’ap-
paritions d’un mê me objet. Mais cette vue est certainement
inexacte. Le dualisme phénoménologique pourrait certes ê tre
incorrect, mais il n’est pas exclu par la réduction. Gurwitsch,
en réalité, confond la « transcendance dans l’immanence » du
noè me husserlien avec la transcendance de la chose existant
hors de moi. Ainsi, à partir du fait que la réduction exclut la
seconde, il croit pouvoir inférer qu’elle exclut la premiè re et
mè ne donc directement au monisme phénoménologique. À
l’inverse, il paraı̂t absolument indispensable de maintenir fer-
mement la distinction entre la question phénoménologique
du sens et celle de l’existence, ou encore, comme je l’ai
souligné ailleurs dans un autre contexte, en partant de la
Ve Recherche logique de Husserl, la distinction entre la matiè re
et la qualité de l’acte intentionnel. Pour reprendre une oppo-
sition qui a été développée en détail plus haut, l’erreur de
Gurwitsch a été de confondre le monisme ontologique avec
le monisme phé nomé nologique. Il est vrai que l’attitude
phénoménologique telle que Husserl l’a définie, c’est-à -dire
thé matiquement restreinte par la ré duction, est ontologi-
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Deux difficultés.
CHAPITRE II
L’ANALYSE DE LA PERCEPTION
Le problè me de l’analyse.
1. Pour une vue d’ensemble des débats complexes suscités par ce pro-
blè me dans l’école brentanienne, voir l’excellent résumé de D. FISETTE et
G. FRÉ CHETTE, « Le legs de Brentano », p. 102 s.
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lyse doit ê tre poursuivi alors mê me que ces vécus élémentaires
sont des éléments ultimes, c’est-à -dire inanalysables stricto
sensu. En clair, l’objectif est maintenant de dé composer
le vécu en ses parties abstraites. Ce que Carnap appelle la
« quasi-analyse » n’est pas autre chose qu’une telle méthode
pour décomposer en parties abstraites des objets qui, par
définition, ne sont pas décomposables en parties concrè tes
plus petites. Et naturellement, les sensations de Mach sont
de telles parties abstraites. Elles ne sont pas des éléments
ultimes au sens propre, mais des composantes qu’on peut
mettre au jour en analysant les éléments ultimes que sont
les vé cus é lé mentaires, c’est-à -dire, paradoxalement, des
composantes d’objets simples 1. Le point de vue dé fendu
ici par Carnap est donc exactement inverse de celui de
Mach. Tenant compte de la critique gestaltiste de l’hypothè se
de constance, il affirme que les sensations ne sont pas ori-
ginaires, mais « secondaires », c’est-à -dire qu’elles résultent
de processus d’abstraction effectués à mê me des vécus
élémentaires qui, eux, sont originaires 2.
Si on interprè te la phénoménologie des Idées I au sens de la
« quasi-analyse » carnapienne, alors elle ne peut qu’apparaı̂tre
aux antipodes de l’hypothè se de constance. On ne présup-
pose plus l’existence de sensations simples, atomiques, mais
la hylé est désormais une abstraction. La hylé n’est plus ce à
quoi on a affaire originairement dans l’expérience immé-
diate. Il ne s’agit plus de dire que là où , dans l’attitude
naturelle, je pense avoir affaire à un monde d’objets physi-
ques, je me rapporte en réalité, ultimement, à des sensations.
Désormais, la hylé n’est plus qu’une certaine propriété du
vécu, qui est dégagée abstractivement par le phénoméno-
logue dans l’attitude ré flexive phé nomé nologique. Elle
n’est plus un donné déjà présent dans l’attitude naturelle,
mais le résultat d’une idéalisation des vécus dans l’attitude
réflexive. Or ce changement de perspective a d’importantes
conséquences en ce qui concerne l’hypothè se de constance.
Ce n’est pas seulement qu’on ne présuppose plus un maté-
riau sensoriel constant, mais c’est aussi que ce nouveau point
Dans ce cas, la rè gle peut ê tre reformulée comme une équi-
valence : l’unité de l’intention implique l’unité de son sens
intentionnel, l’unité du sens intentionnel implique l’unité de
l’intention correspondante. Dans l’exemple cité , les deux
intentions partielles i2 et i3 pourront ê tre rapportées à deux
sens intentionnels s2 et s2’ unis par une relation d’identité. À
supposer qu’elle soit valable, une telle conception – qui livre
selon moi le sens profond des formulations de Husserl en
termes de « synthè se d’identification » – conduit à poser un
homomorphisme entre analyse psychologique et analyse
intentionnelle, dont les effets sur la recherche descriptive
sont de premiè re importance. Si toute unité de l’intention
(totale ou partielle) correspond à une unité du sens inten-
tionnel (total ou partiel), alors les complexions intentionnelles
pourront ê tre analysées en intentions unitaires de maniè re
parallè le à celle dont leurs sens intentionnels complexes pour-
ront ê tre analysés en parties de sens unitaires. L’analyse du
sens intentionnel pourra ainsi servir de guide sû r et infaillible
pour analyser l’intention elle-mê me, et inversement. Ce qui
ne veut pas dire, naturellement, que les unités d’intention
deviendraient identiques aux unités de sens, ni que les rela-
tions entre intentions partielles seraient réductibles aux rela-
tions entre parties de sens, ou inversement. L’hypothè se
proposée est seulement que l’analyse de l’acte intentionnel
présente nécessairement les mê mes embranchements et le
mê me nombre d’étapes que celle du sens intentionnel, ou
encore que la structure formelle de l’acte et du sens intentionnel
est identique.
Il est vraisemblable que les résultats obtenus valent aussi en
dehors de la sphè re de l’intentionnalité objectivante sensu
stricto. Non seulement ils sont manifestement généralisables
aux intentions marginales, qui peuvent ê tre décrites comme
des intentions objectivantes potentielles et donc comme si elles
étaient actuellement objectivantes, mais ils le sont aussi aux
vécus affectifs. Ceux-ci, en effet, peuvent ê tre caractérisés de
trois maniè res opposées : soit ils sont par soi intentionnels, soit
ils ne sont tout simplement pas intentionnels ni, à plus forte
raison, objectivants, soit ils ne sont pas objectivants par eux-
mê mes, mais ils le sont par d’autres actes qui sont objectivants
par eux-mê mes. La premiè re option ne soulè ve aucun pro-
blè me particulier. L’hypothè se que le vécu affectif n’est pas
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1. Avec sa notion d’« arriè re-plan », J. Searle a ainsi tenté une générali-
sation du schéma figure-fond à l’ensemble de la conscience. Voir The
Rediscovery of the Mind, p. 133.
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« dans » la ligne, et c’est la même ligne qui est perç ue comme une
figure totale et analysée en parties. Comment expliquer alors
que ce qui est mis au jour dans l’analyse semble à la fois
surajouté au matériau phénoménal et, en un autre sens, déjà
présent en lui ?
Ce problè me n’est autre que le problème de l’analyse soulevé
plus haut. Meinong a trè s bien résumé la situation dans une
étude sur l’analyse psychologique parue en 1894 1. Un acte,
écrivait-il, est soit simple, soit complexe. S’il est complexe,
c’est-à -dire analysable en unités plus petites, alors il y va à
nouveau de deux choses l’une : soit son contenu C est modifié
par l’analyse, mettons lorsqu’on l’analyse en a, b et c, soit il
n’est pas modifié et l’analyse ajoute quelque chose de nouveau
à C. Or, observait Meinong, le second terme de l’alternative
aboutit à une absurdité, car alors il n’y a plus aucun sens à dire
que c’est C qui est analysé. Pour que C soit ce qui est analysé, il
est nécessaire qu’il soit, en un sens ou dans un autre, identique
aux parties mises au jour par l’analyse. Ainsi la solution de
Meinong consistait à choisir la premiè re option et à affirmer
que l’analyse n’ajoute aucun contenu à l’analysandum, qui doit
donc déjà contenir les parties a, b et c. Mais si l’analyse n’ajoute
pas a, b et c, alors en quoi consiste la modification analytique du
contenu C ? Cette modification qui n’ajoute rien, concluait
Meinong, consiste seulement à « modifier les composantes de
telle maniè re qu’elles entrent dans la sphè re du connaissable,
au cas où elles n’y étaient pas déjà auparavant ». En d’autres
termes, les mê mes parties sont présentes de part et d’autre,
dans le contenu non encore analysé et dans le contenu analysé,
mais elles sont là inconnues, ici connues. La seule modification
induite par le travail de l’analyse est de mettre au jour des
parties déjà présentes dans le contenu initial, « constantes »
sous des configurations différentes, en les faisant apparaı̂tre
avec un indice nouveau, celui de l’attention cognitive 2.
1. Cette erreur a été dénoncée en termes trè s justes dans J. SEARLE, The
Rediscovery of the Mind, p. 137 s.
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CHAPITRE III
LE CONTENU PERCEPTUEL
L’intentionnalité perceptuelle.
trois sens où l’on pourrait ê tre tenté de parler d’une relation
au sujet de l’intentionnalité. D’abord, on peut avoir en vue
certaines relations entre le monde objectif et l’acte psychique
« réel ». Le paradigme de telles relations est la perception sen-
sible, qui semble nous mettre en pré sence d’une relation
causale par laquelle l’objet perç u – et aucun autre, donc à
l’exclusion de tout appareil stimulant électriquement un cer-
veau dans un bocal, etc. – exerce un impact sensoriel sur
l’esprit. Ensuite, on peut se demander si l’acte ne se tient
pas dans une certaine relation à l’intentum indépendamment
de l’existence de celui-ci et si par exemple il n’y a pas lieu
d’évoquer une relation unissant l’hallucination à ce qui est
perç u hallucinatoirement. Enfin, on peut encore envisager
une relation unissant le contenu intentionnel à l’objet inten-
tionné.
Dans le premier cas, les termes de la relation sont deux
objets décrits in modo recto, dont on assume l’existence du fait
mê me qu’on assume l’existence de la relation. Or c’est là un
motif suffisant pour que cette possibilité soit écartée si nous
maintenons que les hallucinations sont intentionnelles. Il est
é galement douteux que l’intentionnalité soit concevable
comme une relation au deuxiè me sens. Certes ce dernier
préserve la possibilité que l’hallucination soit intentionnelle,
mais seulement en un certain sens qui rend l’usage du terme
mê me de relation singuliè rement problématique. Si l’intentum
est considéré in modo obliquo, alors la question de son exis-
tence est par là mê me mise hors circuit tout comme, à plus
forte raison, celle d’une relation entre l’acte et son intentum. Si
l’intentum est considéré in modo recto, alors la seule affirmation
ontologique lé gitime est ici l’affirmation qu’un acte donné
existe avec un certain caractè re « de A », qu’il peut partager
Perception et croyance.
objet est visé comme étant une fleur, comme rouge, etc. – est une
particularité de la matiè re intentionnelle, qui est plau-
siblement indépendante de la qualité de l’acte. Plus simple-
ment, il se rattache à ce qui est représenté, et non à la manière
dont c’est représenté, aux modalités thétiques. Or ces deux
aspects sont indépendants l’un de l’autre : le mê me contenu
conceptuel, par exemple ceci comme fleur rouge, peut ê tre
visé sur le mode du souvenir ou de la simple pensée aussi bien
que sur celui de la croyance perceptuelle. La conception
opposée est par exemple celle de Dretske, quand il déclare
que le voir épistémique (c’est-à -dire, pour cet auteur, concep-
tuel et doxique) est un voir que..., un voir qui se rapporte à
des faits, tandis que le voir non épistémique se rapporte à des
choses comme la fleur rouge, le merle 1, etc. À quoi se rattache
cette distinction, sinon à des différences affectant ce qui est
visé ?
Quel sens donner, alors, au problè me du « voir non concep-
tuel » soulevé par Dretske ? L’essentiel, selon moi, est que les
trois questions doivent ê tre posées séparément. Alors que la
thè se brentanienne et husserlienne de l’intentionnalité est en
soi déjà une réponse à la question de savoir si toute perception
est pourvue d’un contenu intentionnel, elle ne donne encore
aucune indication sur la possibilité ou l’impossibilité d’une
perception dépourvue de tout contenu conceptuel. La mê me
constatation est valable pour la définition de la perception
en termes de présence réelle, qui implique certes l’existence
d’une connexion essentielle entre croyance (position d’exis-
tence) et perception, mais qui n’autorise encore aucune prise
de position sur le caractè re conceptuel de la perception.
« thè se des schè mes conceptuels ». À cô té des références fre-
géenne et russellienne, auxquelles il a déjà été fait allusion
plus haut, il semble que la résolution de ce problè me induise
une attitude déterminée envers Kant et le kantisme 1.
Il y a de nombreuses réponses possibles à la question : les
contenus perceptuels sont-ils de nature conceptuelle ? Par
commodité, je les répartirai dans la suite en trois groupes
plus importants. D’abord, on peut considé rer, comme
Dretske, que la perception n’est pas essentiellement concep-
tuelle. Ce qui n’exclut pas, il faut le noter, qu’elle puisse l’ê tre
toujours in facto, mais revient seulement à affirmer que la
conceptualisation n’est pas une composante essentielle de la
perception et que l’intentionnalité perceptuelle peut donc ê tre
étudiée indépendamment de la question de savoir si la per-
ception est ou non entremê lée de conceptualisations. À l’op-
posé de cette conception, je propose d’appeler descriptivisme
au sens large, ou encore conception épistémique de la perception,
celle d’aprè s laquelle le contenu perceptuel est essentielle-
ment de nature conceptuelle ou, plus précisément, d’aprè s
laquelle il est nécessairement un « contenu descriptif » expri-
mable par un énoncé propositionnel complet. Cette position
peut ê tre de deux types. Suivant une conception que je qua-
lifie ici de conceptualiste ou de descriptiviste au sens étroit, on
peut estimer que le contenu intentionnel de la perception est
intégralement conceptuel 2. Ou bien on peut affirmer, comme
Searle par exemple, qu’il n’est conceptuel qu’en partie et
admettre ainsi l’existence de composantes non conceptuelles
du contenu perceptuel, par exemple ostensives.
Sous sa forme large, le principe du descriptivisme a été
énoncé par John Searle dans les termes suivants, d’allure
franchement kantienne : « Les traits caractéristiques des objets
sont les conditions de satisfaction de mes expériences cons-
Figure 6
Récapitulatif.
1. J. SEARLE, Intentionality, p. 6.
Ce que voir veut dire_11778 - 10.2.2012 - 10:03:56 - page 265
1. Bien que nos positions soient différentes sur ce point, je dois à mes
discussions avec Bruno Leclercq de m’avoir mieux fait comprendre la
portée et la profondeur de cet argument.
Ce que voir veut dire_11778 - 10.2.2012 - 10:03:57 - page 266
tente de tels motifs, une attitude plus saine est sans doute de
partir du non-conceptuel sans chercher à en nier l’existence ni
à l’assimiler de force au conceptuel. La question, alors, n’est
plus de savoir comment conceptualiser l’expérience, mais elle
est de savoir comment le conceptuel se constitue sur un sol
perceptuel qui ne semble pas intrinsè quement conceptuel,
mais associatif ou gestaltiste. Ce questionnement, de style
plus empiriste, ne serait pas forcément incompatible avec
celui des descriptivistes. Il pourrait aussi bien nous faire envi-
sager une complémentarité possible de l’analyse phénoméno-
logico-intentionnelle et de l’analyse conceptuelle de style
« analytique ». C’était là la conclusion d’un texte polémique
de 2005 où Hubert Dreyfus s’en prenait avec virulence à
McDowell. Aprè s avoir présenté le savoir-faire irréfléchi – la
phronesis d’Aristote, l’absorbed coping de Merleau-Ponty –
comme un contre-exemple au conceptualisme « analytique »,
il affirmait ainsi :
Attention et position.
L’existence du perç u.
tuelle ? L’idée défendue ici est que cette question est secon-
daire. Quelle que soit la maniè re dont on y répond, il est
justifié d’exiger un concept univoque d’objectivation perceptuelle
qui ne s’applique pas seulement aux humains adultes, mais
aussi aux jeunes enfants et aux animaux supérieurs. Or il est
aussi difficile et paradoxal de refuser à ceux-ci la capacité
d’objectiver perceptuellement que de leur prê ter des capa-
cités conceptuelles.
La question de savoir de quelle nature sont les composantes
non conceptuelles du contenu intentionnel de l’expérience
reste dans une large mesure ouverte. L’hypothè se que le
contenu intentionnel de l’expérience n’est, au plus, que par-
tiellement structuré propositionnellement a pour corollaire
l’hypothè se qu’il obéit à d’autres rè gles structurelles, en par-
ticulier gestaltistes. Cette seconde hypothè se doit pourtant
ê tre comprise correctement. Robert Sokolowski a raison de
dire que l’analyse du contenu intentionnel de la perception
n’est assimilable ni à l’analyse propositionnelle, ni à l’analyse
psychologique, ou encore que le contenu intentionnel de la
perception n’est ni une entité logique comme le sont les
propositions, ni une entité psychique comme l’est la percep-
tion elle-mê me 1. Nous avons de mê me maintenu à chaque
étape de notre enquê te la distinction entre l’acte intentionnel
et son contenu intentionnel, tout en refusant d’assimiler le
contenu intentionnel au sens conceptuel. Il en a résulté un
point de vue intermédiaire entre le monisme gestaltiste, qui
n’admet pas cette distinction, et le conceptualisme fregéen,
qui la rabat sur la distinction entre représentation et sens
conceptuel. En dépit d’évidentes divergences (en particulier
sur ses supposées implications externalistes), ce point de vue
est apparu assez proche de celui de Dretske sur deux points au
moins : 1) l’expérience n’est pas essentiellement conceptuelle ;
2) les aspects qualitatifs de l’expérience appartiennent au
représenté, à l’expérimenté et non à l’expérimenter.
Une deuxiè me conséquence a été de dissocier le problè me
de l’objectivation perceptuelle et celui de l’identification au
moyen de concepts (récognition). On peut fort bien admettre
qu’une description conceptuelle est absolument indispensable
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BRENTANO F. : 14-17, 21, 24-27, 42- ECKENER H. : 77
43, 45, 49-52, 74-76, 80, 99, 118, EHRENFELS C. VON : 41, 91-92, 99-
129-134, 139, 156, 159, 163-167, 100, 102, 105
172-173, 180, 197, 199, 206-207, EMBREE L. : 121
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Ce que voir veut dire_11778 - 10.2.2012 - 10:03:57 - page 308
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141, 170, 175, 199, 206, 224, LEWIN K. : 12
266, 289 LINKE P. F. : 106
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HAMLYN D. W. : 104
HATFIELD G. : 143
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HEIDEGGER M. : 8, 209, 268 MACH E. : 14, 92, 100, 104, 115, 145,
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HELMHOLTZ H. von : 171 MARTIN M. G. F. : 213
HERBART J. F. : 163 MARTY A. : 42, 80, 86
HERING E. : 14, 99 MCDERMOTT J. : 29
HOCHBERG J. A. : 94 MCDOWELL J. : 199, 215, 227-228,
255-261, 263, 268
HOLENSTEIN E. : 106
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HORGAN T. E. : 44
MCINTYRE R. : 141, 175, 196
HUME D. : 39-40, 44, 63, 80, 139,
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HUSSERL E. : 6, 8, 14-17, 19-20, 24, M ERLEAU -P ONTY M. : 8, 39, 107,
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120-124, 126, 137, 268, 286
57-59, 61-69, 71-74, 76, 83-84,
METZGER A. : 94-97, 161
86, 89-90, 92-93, 96-97, 99, 104-
MICHOTTE A. : 150
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MOORE G. E. : 160
142, 148, 151, 156, 160, 167, 170-
MULLIGAN K. : 106, 210
173, 177, 179-180, 184, 189, 192,
MÜ NSTERBERG H. : 76, 81, 151
196-197, 201, 206-209, 215-217,
219, 239, 242, 260, 266, 268, 270,
274, 276-277, 279-283, 287, 289, N
292 NAGEL T. : 7
NARBOUX J.-P. : 289-290
J NATORP P. : 29-30, 44, 145, 148
JAMES W. : 29, 59, 71-73, 75, 79, 81, NULL G. : 37
151, 167, 176
JANICAUD D. : 15 P
JASTROW J. : 72, 205, 229 PACHERIE E. : 17
PETERMANN B. : 145-146
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POIRIER P. : 12, 45
KANT I. : 17, 27, 31, 38, 44, 73, 136,
PUTNAM H. : 236
149, 163, 211-212, 228, 255, 257,
PYLYSHYN Z. W. : 208
259
KOFFKA K. : 58, 70, 79, 94, 97, 103,
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KÖ HLER W. : 15, 27, 168 QUINE W. V. O. : 206, 218, 224, 247,
KRIPKE S. : 236-237 288-289
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Introduction.....................................................................
Le point de vue phénoménologique.................................................. 6
Qu’est-ce qu’un phénomè ne ? ....................................................... 18
Le dualisme phénoménologique .................................................... 23
Ce que voir veut dire ................................................................. 30
Pourquoi la phénoménologie de la perception de Husserl
est insuffisante ...................................................................... 38
Conscience et intentionnalité..................................................... 44
No d’éditeur : 15182
No d’imprimeur :
Achevé d’imprimer : avril 2012
Dépô t légal : avril 2012