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D’AFRIQUE:
Changer des vies grâce
à une alimentation
saine et diversifiée
©FAO/Luis Tato
RÉCITS
en provenance
D’AFRIQUE:
Changer des vies grâce
à une alimentation
saine et diversifiée
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ISBN 978-92-5-134105-6
© FAO, 2021
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10
Éducation nutritionnelle
12
Un pas de géant vers
14
Porter des fruits: nouvelles
16
Inspirer une éducation
pour les ménages une alimentation saine techniques innovantes nutritionnelle efficace au
vulnérables au Sénégal au Botswana pour la phéniciculture Nigeria et au-delà
en Érythrée
18
De la précarité au bien-
20
L’irrigation contribue à
24
Madagascar: Miza découvre
28
Le poisson, source
être: de l’espoir et une la production d’aliments les avantages de la production d’espoir pour des femmes
meilleure nutrition nutritifs dans les zones et de la consommation en Somalie
au Cameroun grâce à arides du Kenya d’aliments variés
l’élevage de poulets
30
Que nul ne soit laissé pour
34
La sécurité alimentaire
38
Combattre efficacement
40
Les bars à lait améliorent
compte: La FAO aide les et la nutrition au cœur la malnutrition chronique la nutrition et les revenus
écoles et les agriculteurs des interventions de la par l’agriculture au Soudan du Sud
engagés dans l’éradication de FAO face aux cyclones au Rwanda
la malnutrition en Gambie au Mozambique
42
Une jeune agripreneure
46
La transformation pour
48
Cabo Verde: Entretien
50
Améliorer les
tanzanienne s’épanouit prévenir la perte de avec un nutritionniste connaissances, les
dans le secteur des nourriture et améliorer la attitudes et les pratiques
aliments nutritionnels nutrition en Zambie pour renforcer la nutrition
grâce au soutien de la FAO des ménages au Malawi
Avant-propos v
Zoie Jones
Rédactrice en chef
1
TURKANA
du KENYA
un sentiment de propriété
également vendue à un bon prix – 1 000 à dispensée par la FAO, et y intègre parfois
1 200 shillings kenyans par poulet adulte, et des connaissances indigènes comme l’uti-
les œufs sont une bonne source de nutrition. lisation du margousier, de l’aloe vera et du
piment pour les protéger contre la maladie
«J’ai été convaincue de commencer l’élevage
de Newcastle.
du poulet parce que c’était enfin quelque
chose dont je pouvais m’approprier plei- Arukudi, qui a 31 ans et six enfants, a
nement. Traditionnellement, nous nous maintenant un troupeau de 23 oiseaux, à
occupons des chèvres mais nous n’en partir des sept qu’elle avait initialement reçus
sommes pas les propriétaires. Si j’ai un visi- de la FAO pour commencer avec. Elle utilise
teur, je ne peux pas décider de lui abattre également les fientes de poulet pour faire
une chèvre. Mais maintenant, avec le poulet, pousser du chou vert et de l’amarante dans
j’ai une totale autonomie en matière de son potager.
décision», dit Arukudi.
Le projet Champ-école des producteurs sur
La fille d’Arukudi a également commencé à l’élevage a été financé par l’Union européenne
élever des poulets. Pour tenir les serpents et pour apprendre à la communauté pastorale
les mangoustes à distance, Arukudi utilise des une meilleure gestion du bétail, y compris l’in-
troduction de l’élevage de poulets.
©FAO/Luis Tato
RÉCITS EN PROVENANCE D’AFRIQUE: NUTRITION
«Depuis que j’ai commencé à élever des
poulets, je peux gagner de l’argent grâce
aux ventes, mes enfants mangent des œufs
et nous avons maintenant aussi accès à des
légumes que nous utilisons pour compléter
notre alimentation.»
©FAO/Luis Tato
RÉCITS EN PROVENANCE D’AFRIQUE: NUTRITION
MAÏS
BIOFORTIFIÉ
VIRGINIA et JEALOUS Machimbirike sont
des agriculteurs de subsistance, qui dépendent princi-
palement de la nourriture qu’ils produisent pour
leur consommation domestique. Comme beaucoup
La biofortification est le processus
d’autres familles d’agriculteurs au Zimbabwe, le par lequel on obtient une teneur
changement climatique et les récentes faibles précipi- accrue en nutriments des cultures
tations ont affecté leur production agricole, ce qui leur vivrières grâce à la sélection
végétale conventionnelle, à des
a rendu difficile de fournir une alimentation adéquate pratiques agronomiques améliorées
à eux-mêmes et à leurs enfants. ou à la biotechnologie moderne.
Le LFSP encourage les cultures
«Mes enfants avaient développé une En 2013, le Gouvernement du biofortifiées ainsi que les plantes
peau malsaine. Cela m’inquiétait Royaume-Uni, par l’intermédiaire sauvages indigènes, d’autres
beaucoup», dit Virginia, qui vit dans de l’actuel Ministère des affaires cultures et le bétail afin d’accroître
un village du district de Zvimba étrangères, du Commonwealth l’accès des petits agriculteurs aux
dans la province de Mashonaland et du développement (FCDO, aliments nécessaires à la diversifica-
Ouest. Zvimba est l’un des 20 dis- anciennement DFID), a commencé tion des régimes alimentaires.
tricts du Zimbabwe identifiés à financer le Programme sur les
comme ayant une forte prévalence moyens de subsistance et la sécu- Au Zimbabwe, près d’un enfant
de malnutrition (30,7 pour cent rité alimentaire au Zimbabwe sur cinq souffre d’une carence en
selon l’Enquête nationale sur la (LFSP) géré par la FAO et Palladium, vitamine A, ce qui peut entraîner
nutrition au Zimbabwe 2018). avec le soutien technique stra- des lésions oculaires, un ralen-
tégique sur la biofortification de tissement de la croissance et un
Une lueur d’espoir est apparue risque accru de maladies courantes
Harvest Plus. Le programme a
lorsque le couple a participé à comme la diarrhée, la rougeole et
introduit la culture conventionnelle
une formation sur la culture et la la pneumonie.
de produits biofortifiés, tels que
consommation de produits bio-
des variétés de maïs orange riche «Ayant appris les bienfaits de la
fortifiés en compagnie d’autres
en vitamine A, des haricots riches consommation de maïs orange
agriculteurs du district. La for-
en fer et des patates douces à chair riche en vitamine A pour la santé
mation comprenait l’adoption de
orange, comme stratégie complé- lors de formations, j’ai décidé d’es-
bonnes pratiques agricoles visant
mentaire pour aider à traiter les sayer de le cultiver. Je comprends
à améliorer l’état nutritionnel des
carences en micronutriments, ou que ce maïs est important pour
familles, en particulier des enfants.
«faim cachée». ma famille et pour moi car il nous
donne de la vitamine A. Il nous
donne aussi une bonne santé.
«C’est incroyable de
6 J’achète des semences dans
un magasin agroalimentaire
local. Je les cultive pour ma
rencontrer ces ménages
agricoles qui cultivent
2019/2020 était de 8 500 hectares,
la grande majorité étant dans les
districts où le LFSP est mis en œuvre.
famille afin que nous ayons une de délicieux produits
RÉCITS EN PROVENANCE D’AFRIQUE: NUTRITION
Le Gouvernement du Zimbabwe
meilleure santé», dit Jealous.
biofortifiés...» a inclus la biofortification dans le
La famille Machimbirike cultive Cadre national de politique agri-
du maïs orange riche en vita- cole (NAPF) 20192030, qui guide
mine A depuis 2015 et n’a jamais le secteur et encourage les inves-
regardé en arrière. Lorsque tissements dans l’agriculture pour
- Melanie Robinson, l’ambassadrice
la famille en a commencé la assurer la création de richesse et la
culture, c’était sur 0,1 hec- du Royaume-Uni au Zimbabwe sécurité alimentaire.
tare de terre, et la superficie
Les organisations donatrices ont
a augmenté chaque saison Je suis heureuse de l’introduction
également soutenu la biofortifi-
depuis lors. «Malgré les fréquentes du maïs orange riche en vitamine A à
cation au Zimbabwe, le FCDO du
sécheresses et l’irrégularité des pré- cause de ses bienfaits pour la santé,
Royaume-Uni ayant consacré environ
cipitations, nous obtenons toujours en particulier pour mes enfants»,
72,4 millions de dollars américains
une bonne récolte car le maïs orange ajoute Virginia.
au LFSP, dont près de 4,6 millions de
riche en vitamine A s’est révélé résis-
La production du maïs orange riche dollars ont été alloués spécifique-
tant à la sécheresse par rapport aux
en vitamine A s’est maintenant ment au travail de collaboration avec
autres variétés de maïs», explique
étendue aux huit provinces rurales HarvestPlus pour promouvoir les
Jealous. Au cours de la saison agri-
du pays, dont 30 districts. Grâce à cultures biofortifiées.
cole 2019/2020, la famille a planté
cette intervention du LFSP, plus de
au moins un hectare de maïs orange «C’est incroyable de rencontrer ces
350 000 agriculteurs cultivent des
riche en vitamine A et prévoit d’en ménages agricoles qui cultivent de
produits biofortifiés au Zimbabwe,
récolter deux tonnes. délicieux produits biofortifiés. Ces
et on estime que près d’un million
cultures sont plus nutritives pour
«Après avoir consommé du maïs d’entre eux ont une connaissance
leurs enfants et réussissent pen-
orange riche en vitamine A pendant de ces cultures à ce jour. Ce nombre
dant les années de sécheresse. Ce
un certain temps, j’ai remarqué devrait augmenter avec l’introduc-
serait formidable de voir chaque
que la santé de mes enfants s’est tion récente des patates douces à
agriculteur du Zimbabwe cultiver
beaucoup améliorée, et ils ont chair orange dans le panier alimen-
et consommer ces produits biofor-
maintenant une peau apparemment taire biofortifié. Une évaluation
tifiés», déclare Melanie Robinson,
saine. Ils préfèrent désormais la nationale de 2020 sur les cultures et
l’ambassadrice du Royaume-Uni
sadza au maïs orange (une bouillie le bétail a estimé que la superficie
au Zimbabwe, lors d’une visite sur
servant comme aliment de base au totale consacrée à la production
le site d’un projet du LFSP dans le
Zimbabwe) à la sadza au maïs blanc. de maïs orange pour la saison
district de Mazowe.
©FAO
Guilé Mané a appris de
nouvelles techniques de
culture sans sol, plus écono-
©FAO
MICROJARDINS
au SÉNÉGAL: De PETITES CHOSES FONT
RÉALISER de GRANDES CHOSES
©FAO
10 ÉDUCATION NUTRITIONNELLE pour les
MÉNAGES
RÉCITS EN PROVENANCE D’AFRIQUE: NUTRITION
VULNÉRABLES au SÉNÉGAL
«Je ne savais pas que
la malnutrition pouvait
affecter les femmes allai-
tantes, enceintes et les
personnes âgées...»
- Maty Diop, Senegal
©FAO/Mbeugué Thiam
une ÉDUCATION
NUTRITIONNELLE EFFICACE
au NIGERIA
et AU-DELÀ
©FAO
CHARLES NKWOALA est enseignant au 17
Département de nutrition humaine et de diététique de
l’Université Michael Okpara à Umudike.
Grâce au cours ENACT, les étudiants reçoivent les outils nécessaires pour
encourager les gens à adopter des régimes alimentaires plus sains.
©FAO
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De la PRÉCARITÉ
BIEN-ÊTRE:
RÉCITS EN PROVENANCE D’AFRIQUE: NUTRITION
au
De L’ESPOIR et une
MEILLEURE NUTRITION
au CAMEROUN
GRÂCE à L’ÉLEVAGE
de POULETS
©FAO/Luis Tato
L’IRRIGATION CONTRIBUE à la 21
PRODUCTION
©FAO/Luis Tato
RÉCITS EN PROVENANCE D’AFRIQUE: NUTRITION
©FAO/Luis Tato
RÉCITS EN PROVENANCE D’AFRIQUE: NUTRITION
D’ALIMENTS
VARIÉS
MIZA, ÂGÉE DE 30 ANS, est mère de trois enfants et vit
dans le Grand Sud de Madagascar, dans le village de Tanambao du
district de Bekily dans la région d’Androy. La FAO et ses partenaires
visent à renforcer la résilience des ménages vulnérables d’Androy
dans le cadre du projet Pro-Acting financé par l’Union européenne.
Cette initiative vise à renforcer la sécurité alimentaire et nutrition-
nelle par la diversification de la production agroalimentaire et des
sources de revenus en encourageant des pratiques agricoles intelli-
gentes face au climat, une agriculture intégrant l’enjeu nutritionnel
et la protection sociale.
Miza est membre actif d’un groupe de petits ont maintenant le temps d’aller à l’école, au
producteurs agricoles dans le cadre des lieu d’essayer de trouver des moyens de nous
Champs-écoles des producteurs mis en place aider à trouver quelque chose à manger. J’ai
dans le cadre du projet. Dans cette école, les moins peur pour leur avenir», dit Miza.
agriculteurs discutent des nouvelles tech-
niques de production adaptées au climat LA PRODUCTION AGRICOLE, UNE
semi-aride de la région, et les mettent en pra- SOURCE DE REVENUS POUR LES
tique. Grâce à des séances de démonstration, MÉNAGES VULNÉRABLES
les membres du groupe ont également com- Les récoltes hors saison ont été très bonnes, ©FAO
mencé à reproduire ces techniques dans leurs et les groupes de producteurs bénéficiaires
propres jardins ou parcelles. du projet ont été soutenus pour organiser une
vente collective en dehors de leurs propres Une nouvelle
«Je suis soulagé de voir que l’agriculture
villages, dans la région voisine. La vente a été façon de cuisiner les
nous permet d’avoir des repas réguliers et
de l’argent supplémentaire pour acheter
un grand succès et a rapporté des bénéfices aliments produits
aux membres du groupe. localement dans
d’autres choses dont nous avons besoin à
la maison. Rebala, mon fils aîné, et sa sœur la région d’Androy
à Madagascar
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RÉCITS EN PROVENANCE D’AFRIQUE: NUTRITION
©FAO ©FAO
«Rebala, mon fils aîné, et sa sœur ont maintenant le temps PROMOUVOIR LA DIVERSITÉ
d’aller à l’école, au lieu d’essayer de trouver des moyens de ALIMENTAIRE DE LA FERME À
nous aider à trouver quelque chose à manger»... LA TABLE
L’agriculture intégrant l’enjeu nutritionnel
Rebila, l’un des jeunes hommes du groupe,
encouragée par la FAO est une approche
déclare que c’est la première fois qu’il a gagné
innovante qui permet aux communautés
autant d’argent en cultivant des légumes et
de diversifier leur production agricole pour
en élevant du poulet, et qu’il pense en faire
privilégier une alimentation équilibrée. Des
désormais son activité principale.
produits à haute valeur nutritionnelle tels que
«Je suis vraiment reconnaissante pour le la patate douce à chair orange, le moringa,
petit matériel qui nous a été donné pour nous le mil, l’igname et le haricot rouge ont
permettre de cultiver et de récolter,» dit Miza. été introduits.
«C’est la première fois que je suis une forma-
«Avec ma fille Nantenaina, nous avons assisté
tion dans le cadre des Champs-écoles des
aux démonstrations culinaires organisées par
producteurs et cela m’a permis d’apprendre
la FAO. Nous avons reçu plusieurs affiches qui
très rapidement. Avec mon groupe, tout le
montrent les recettes, les ingrédients néces-
monde a mis en pratique sur nos terres ce que
saires et même les avantages des repas pour
nous avons appris et la récolte a été vraiment
la santé. Depuis, nous avons pris le temps de
bonne. Quand Pelakidy, ma belle-mère, a vu
laver nos aliments et de les préparer diffé-
cela, elle s’est intéressée à cette activité et a
remment. Avant, nous faisions juste bouillir
également rejoint notre groupe», dit Miza.
le manioc dans de l’eau. Aujourd’hui, nous
avons découvert que nous pouvons combiner
Aliments produits localement et prêts à être
plusieurs types d’aliments, utiliser des herbes
utilisés pour une démonstration culinaire. aromatiques, des légumes grillés, etc. Mon
mari est ravi de chaque repas et a décidé de
m’aider dans le jardin potager et l’élevage de
volaille», explique Miza avec un sourire au
visage. «De nombreuses familles comme nous
ont vécu ces changements positifs dans notre
village, et il semble que chacun est convaincu
de produire sa propre nourriture».
©FAO
Le poisson n’étant pas un aliment traditionnel en Somalie,
SOURCE D’ESPOIR
pour des FEMMES
en SOMALIE
©FAO/Amadou Bah
QUE NUL NE SOIT 31
LAISSÉ POUR COMPTE:
©FAO
32 Les jardins sont aussi utilisés comme
sites d’apprentissage pour promou-
voir des variétés de cultures à haute
AMÉLIORER LA NUTRITION
POUR LES COMMUNAUTÉS
PAR LE BIAIS DES
le directeur. L’école économise
désormais environ 200 dalasis
(4 dollars) par semaine.
valeur nutritive et pour leur pro- REPAS SCOLAIRES
RÉCITS EN PROVENANCE D’AFRIQUE: NUTRITION
de la FAO FACE
aux CYCLONES
au MOZAMBIQUE
- Domingas, Mozambique
36 Une femme démontre
comment préparer un repas
nutritif dans un centre de
formation géré par la FAO.
RÉCITS EN PROVENANCE D’AFRIQUE: NUTRITION
«Je cultivais du maïs et de la laitue que je Le cyclone Kenneth a causé des dégâts
vendais sur le marché local. Nous sommes considérables à son champ et a fait perdre
toujours dans le besoin, mais maintenant, un champ entier de riz et de maïs. «Le vent
avec ces semences et ces outils, je vais était si fort que de nombreuses récoltes
planter, produire ma propre nourriture et en ont été détruites. J’ai également perdu ma
vendre le surplus pour subvenir aux besoins récolte, que j’avais stockée à la maison, et
de ma famille», dit Domingas. comme le cyclone a emporté tout le toit, j’ai
perdu presque tout ce qui se trouvait à l’inté-
Outre la perte des cultures de base, les
rieur, y compris les animaux. Des chèvres et
cyclones ont également provoqué la
des porcs sont morts noyés dans les eaux»,
destruction généralisée des biens et des
regrette Zalbina.
infrastructures, notamment du bétail, des
produits de la pêche et des réserves ali- Ces pertes ont fortement réduit
mentaires dont les familles dépendaient. l’approvisionnement alimentaire de la famille.
En conséquence, les moyens de subsis- «Après le passage du cyclone, nous n’avions
tance ont été perdus et les disponibilités plus beaucoup à manger», explique-t-elle.
alimentaires compromises. «Mais maintenant, nous en avons assez.
Nous récoltons déjà des produits comme le
Zalbina Amade a 50 ans et est mère de six
maïs et les haricots de nos champs. Nous ne
enfants. Elle vit dans la localité côtière de
dépendons plus de l’aide alimentaire, et nous
Mahava du district de Mecufi dans la province
sommes également reconnaissants à la FAO
de Cabo Delgado.
qui nous a donné des semences et des outils,
ce qui nous a aidé à produire de nouveau
notre propre nourriture».
«Nous avons reçu 10 kilos de semences de
maïs et on nous a dit qu’après la récolte, nous
devions conserver des semences pour une
37
autre saison. La graine a bien germé et le maïs
par l’AGRICULTURE
RÉCITS EN PROVENANCE D’AFRIQUE: NUTRITION
au RWANDA
AMÉLIORENT la
NUTRITION et
les REVENUS
au SOUDAN DU SUD
Plusieurs années après leur lancement, les bars à lait sont désormais
durables et financièrement autonomes. La seule ombre au tableau, qui
est aussi un indicateur de leur succès, est d’assurer un approvisionnement
continu en lait pour répondre à la demande croissante.
©FAO
Une JEUNE AGRIPRENEURE 43
TANZANIENNE S’ÉPANOUIT
ALIMENTS
NUTRITIONNELS
grâce au soutien de la FAO
et allaitantes et les parents ayant des enfants sances sur les différentes espèces de pommes
de moins de 5 ans», explique-t-elle. Nos autres de terre, leur valeur nutritionnelle et les tech-
clients comprennent des supermarchés, des niques de transformation. Ce soutien, associé
cliniques, des écoles et des expositions. à la formation reçue à Songhaï, a nourri sa
passion de transformer des racines et des
Zena a commencé à cultiver des patates
feuilles de patate douce et de faire évoluer
douces en 2015 dans son petit champ et a
son entreprise.
cherché différents moyens de faire vendre
ses produits. Étant jeune agripreneure à fort VERS DES CHOSES PLUS GRANDES
potentiel, Zena a été sélectionnée comme
Zena est convaincue que son entreprise
bénéficiaire d’un programme destiné aux
améliore la vie des petits agriculteurs en leur
jeunes qui soutient les petites entreprises
permettant d’augmenter leurs revenus et sur-
agroalimentaires pour encourager un travail
tout améliorer leur bien-être nutritionnel.
décent et productif dans l’agriculture.
Elle veut maintenant agrandir son entreprise.
La FAO a soutenu Zena pour suivre un
programme de formation d’un mois axé sur «Grâce à la subvention reçue, j’ai planifié
l’agripreneuriat et le développement des d’agrandir mon entreprise en ajoutant de nou-
chaînes de valeur dans les écosystèmes inté- velles machines telles que des découpeuses
grés au Centre régional Songhaï au Bénin. La de pommes de terre, des friteuses et une
FAO lui a également donné une subvention de pompe à moteur. À l’avenir, nous transfor-
5 000 dollars pour développer son entreprise, merons des produits tels que la farine et les
améliorer les bénéfices et créer des opportu- épices mélangés à d’autres produits comme le
nités d’emploi pour d’autres jeunes. maïs jaune, le soja, la coriandre et le fenugrec.
L’ajout de valeur offrira également davantage
«La formation au Bénin m’a aidée à surmonter
de possibilités d’emploi pour d’autres jeunes»,
des défis auxquels notre entreprise était
renchérit-elle.
confrontée et a ouvert mes yeux à d’autres
projets d’entreprise», souligne-t-elle.
PERTE de NOURRITURE et
AMÉLIORER la NUTRITION
en ZAMBIE
©FAO
Q. Comment est née l’idée de créer le cours sur la nutrition et la qualité des aliments
à Cabo Verde?
R. L’idée m’est venue quand j’ai remarqué ce besoin lors de ma formation en nutrition de
santé publique au Brésil. Je me suis rendu compte que ce cours n’existait pas à Cabo Verde
et que la prévalence des maladies chroniques non transmissibles y augmentait. Je me
suis sentie obligé de contribuer à une génération plus sensible à la question de la sécurité
alimentaire et nutritionnelle en fournissant des soins diététiques à la population.
Q. En tant que petit État insulaire en développement, quelles actions et stratégie le pays
doit-il adopter pour améliorer sa situation nutritionnelle?
R. La stratégie consiste à réduire les aliments ultra-transformés et malsains trop riches en
sodium, sucre et graisse. Ces objectifs sont inclus dans les projets de la FAO et de l’OMS,
mis en œuvre avec succès en partenariat avec tous les secteurs du gouvernement.
«Chaque citoyen
doit faire des choix
alimentaires intelligents et
sains, en tenant compte de la
disponibilité et des types d’ali-
ments locaux sur les marchés et
de ce qui est importé.»
- Ricardo Mendes, Cabo Verde
©University of Santiago
©FAO
AMÉLIORER LES CONNAISSANCES, les 51
ATTITUDES et les PRATIQUES POUR
RENFORCER
des enfants de moins de 5 ans, à préparer des repas nutritifs en d’aliments que le projet d’Afikepo
des adolescentes et des femmes utilisant des aliments locaux dispo- recommande. Nous pouvons mainte-
enceintes et allaitantes. Il vise, entre nibles par le biais de démonstrations nant consommer trois repas par jour,
autres, à encourager une plus grande culinaires», souligne Oida. et cela inclut presque tous les six
utilisation des six groupes d’aliments groupes d’aliments indispensables
Oida fait partie d’un groupe de
au Malawi et une plus grande dispo- pour une bonne santé et une bonne
30 membres qui sont formés au
nibilité et accessibilité des aliments nutrition», dit-elle.
Centre d’apprentissage sur la nutri-
nutritifs pour des ménages tels que
tion d’Afikepo Tovwirane, qui est l’un Oida reconnaît que la sécurité du
celui d’Oida.
des 1 739 sites créés dans les dix dis- revenu est tout aussi importante
«Avant de participer aux activités tricts ciblés. C’est là qu’Oida a appris et déterminera si elle pourra ou
de formation à l’agriculture inté- à diversifier sa production agricole non continuer à assurer une bonne
grant l’enjeu nutritionnel, je pensais et a été initiée aux technologies alimentation à sa famille. Elle est
que seuls ceux qui ont beaucoup agricoles améliorées qui améliorent convaincue que grâce une produc-
d’argent peuvent consommer les la productivité pour la sécurité tion améliorée et aux bénéfices
six groupes d’aliments (aliments de alimentaire et nutritionnelle. réalisés sur ses excédents de produc-
base, aliments d’origine animale, tion, elle n’aura pas de difficultés à se
«Cette année, j’ai beaucoup amélioré
légumes, fruits, légumineuses et procurer des intrants agricoles pour
et diversifié ma production agri-
noix, et graisses et huiles) par jour. la prochaine saison.
cole. Présentement, j’ai cultivé du
Je ne savais pas non plus comment
©FAO/Luis Tato
Bureau régional pour l’Afrique
www.fao.org/Africa
@FAO Africa
Organisation des Nations Unies pour l’alimentation ISBN 978-92-5-134105-6
et l’agriculture
Accra, Ghana
9 789251 341056
CB2841FR/1/04.21