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Cours de Ponts

Mohamed Taha FADEL


Ingénieur EHTP 2015
Co-fondateur DUKTIL Engineering

2021/2022
Sommaire du cours :
I – Rappels de conception des ouvrages d’art courants
II – Bases et charges de calcul
III – Calcul longitudinal et modélisation filaire
IV – Modèles de calcul transversal des tabliers
V – Calcul des appuis et fondations
VI – Introduction au calcul sismique
Sommaire du cours :
IV– Modèles de calcul transversal des tabliers
• Rappels de la théorie des plaques isotropes
• Dalle isotrope
• Méthode de Guyon-Massonnet
• Modèles d’analyse des tabliers courants
• Calcul des grillages des poutres : méthode des entretoises rigides
• Calcul des grillages des poutres : méthode de la dalle orthotrope
• Applications
Rappels de la théorie des plaques
Cette théorie étudie la flexion d’une plaque mince d’épaisseur constante h, on assimile la dalle
d’un pont à cette plaque fléchie.
On rappelle les efforts internes et les contraintes qui en découlent :
Rappels de la théorie des plaques
La théorie des plaques minces essaie de simplifier les équations de la MMC compte tenu de la
minceur de la plaque étudiée et exprimer l’ensemble de ces équations par le moyen d’une seule
grandeur qui est le déplacement selon z = flèche
Rappels de la théorie des plaques
A partir des équations de la MMC, plus spécialement :
- Les équations de compatibilité géométriques (liant tenseurs des déplacements et
déformations) ;
Rappels de la théorie des plaques
A partir des équations de la MMC, plus spécialement :
- La loi de comportement (liant les tenseurs contraintes et déformations) ;
Rappels de la théorie des plaques
Et moyennant les hypothèses simplificatrices spécifiques aux comportement d’une plaque mince
élastique isotrope :
Rappels de la théorie des plaques
En vue d’introduire les équations d’équilibre, on exprime également les contraintes en fonction
de la flèche :
Rappels de la théorie des plaques
On exprime les équations d’équilibre,
Pour trouver l’équation de la plaque :
Rappels de la théorie des plaques
Afin de résoudre l’équation de la plaque, on a les possibilités suivantes :
- Résolution analytique : pour des cas simples
- Plaque simplement appuyée sur les 4 cotés : solution de Navier ;
- Plaque simplement appuyée sur 2 côtés opposés : solution de Lévy…
- Résolution numérique : pour les cas les plus complexes
- Par la méthode des éléments finis ;
- Par la méthode des éléments discrets…
On emploie couramment la méthode de Guyon-Massonnet pour la résolution de l’équation de la
plaque pour le dimensionnement des tabliers des ponts.
Méthode de Guyon-Massonnet (Ben Mekki 2011)
Sous l’effet d’une charge linéaire
répartie selon une parallèle à l’axe
du pont, d’excentricité e, suivant la
loi sinusoïdale, on peut montrer que
le pont prend la déformée de la
forme :
Méthode de Guyon-Massonnet
Si la charge p, au lieu d’être répartie
en « lame de couteau » sur une
ligne, était uniformément étalée sur
la longueur 2b du pont tout en
restant sinusoïdale, le pont prendrait
la déformée cylindrique d’équation :
Méthode de Guyon-Massonnet
Par définition, le coefficient de répartition transversale est le rapport sans dimensions :

Ce coefficient K est aussi le rapport entre le moment fléchissant d’une poutre du à la charge
linéaire excentrée et le moment fléchissant de la même poutre du la charge répartie.
Il dépend de :
- Le paramètre d’entretoisement
- Le paramètre de torsion
- l’excentricité relative de la charge linéaire p(x) : e/b
- L’ordonnée relative du point considéré : y/b
Méthode de Guyon-Massonnet
Considérons le pont chargé par un ensemble de charges linéaires à répartition sinusoïdale dans
le sens de l’axe, définies par les expressions :
D’après le principe de superposition des effets,
le pont prend, sous l’effet de ces charges,
une déformée d’équation:

En dérivant par rapport à x deux fois, on


trouve le moment : fléchissant :
Méthode de Guyon-Massonnet
En suivant le même raisonnement d’étalement des charges sur la largeur du pont :

D’où on tire facilement :

Ainsi donc, pour obtenir le moment fléchissant réel dans une poutre quelconque du pont,
il suffit de calculer le moment moyen dans cette poutre, puis de le multiplier par le
rapport ci-haut.
Cette méthode est appliquée pour obtenir également les efforts tranchants et les
moments transversaux et de torsion.
Méthode de Guyon-Massonnet
Le calcul exact du coefficient K peut être obtenu par des tables, ou bien :
Méthode de Guyon-Massonnet
• Pour une poutre d'ordonnée y, on procède à une interpolation linéaire entre les valeurs de y
données dans les tableaux de Guyon-Massonnet. Une interpolation linéaire peut se faire par
rapport à θ.
• Pour aboutir à K, on trace sa ligne d'influence K = K(e). Puis on place les charges
réglementaires sur cette Li, de la manière la plus défavorable, en respectant les règles
d'application pour chaque charge.
•Le coefficient K sera égal à l'ordonnée de la Li de K au point de l'application de la charge.
Méthode de Guyon-Massonnet
Méthode de Guyon-Massonnet
Modèles d’analyse des tabliers courants
Le rôle principal des entretoises est de répartir les efforts entre les poutres principales.
-Dans le cas de l'absence des entretoises, c'est le hourdis qui joue le rôle d'entretoisement.
-Pour déterminer les efforts dans une poutre, on doit tenir compte de la répartition transversale
des surcharges à travers un coefficient correctif appelé Coefficient de Répartition Transversale
"CRT".
Ce coefficient détermine la portion des surcharges transmise sur la poutre considérée.
Modèles d’analyse des tabliers courants
L'étude du tablier est subdivisée en une
étude dans le sens transversal et une étude
d'une poutre dans le sens longitudinal.
• La première étude donne les sollicitations
globales à partir des lignes d’influences.
• La deuxième étude donne un Coefficient de
Répartition Transversale (CRT).
Ainsi, on obtient le principe suivant:
Sollicitation moyenne (poutre) = CRT x
Sollicitation globale
Modèles d’analyse des tabliers courants (Ben Mekki 2011)
Modèles d’analyse des tabliers courants
Les tabliers des ponts à poutres sont des structures tridimensionnelles pour lesquelles de
nombreuses méthodes de calcul ont été proposées. Ces méthodes sont classées en deux
familles, selon que la section transversale peut être considéré comme étant déformable ou
indéformable.
- Modèle de la section indéformable : adapté aux tabliers dotés d'entretoises
suffisamment rigides (avec entretoises intermédiaires nombreux et rapprochées)
- Modèle de la section déformable : Lorsque le tablier ne comporte pas d'entretoises
rigides (sans entretoises intermédiaires ou avec entretoises d'espacement large), le
comportement mécanique de tels tabliers s'écarte de celui résultant de l'application de la
méthode classique de la résistance des matériaux, on parle de la théorie de la dalle
orthotrope.
Modèles d’analyse des tabliers courants (Ben Mekki 2011)
Modèles d’analyse des tabliers courants
Coefficient de répartition transversale
La répartition transversale des charges consiste en l’évaluation de la portion des
surcharges transmise sur chaque poutre principale.
• Cette répartition des charges dépend des paramètres suivants :
- La rigidité flexionnelle des poutres et des entretoises
- La rigidité torsionnelle des poutres et des entretoises
Méthode de Guyon-Massonnet (Ben Mekki 2011)
• Lorsque la section transversale du pont est considérée déformable: rigidité torsionnelle
des éléments d'un pont ne peut être négligée.
• Cette méthode repose sur la théorie des plaques orthotropes.
• Elle fut développée par Guyon en 1946 pour le cas d’une dalle orthotrope à rigidité
torsionnelle négligeable.
• Massonnet en 1950 généralisa les relations trouvées par Guyon en introduisant l’effet de
torsion dans les calculs.
• En 1966, Massonnet et Bares publièrent un recueil de ces méthodes illustré par un
certain nombre d’exemples.
Méthode de Guyon-Massonnet (Ben Mekki 2011)
Le système dalle-poutre discret est remplacé par un système uniforme composé d’une
dalle anisotrope ou orthotrope ayant des caractéristiques constantes suivant chacun de ses
axes, transversal et longitudinal
Méthode de Guyon-Massonnet (Ben Mekki 2011)
• Ce passage d’une répartition discrète de la rigidité, à une répartition continue, est
l’hypothèse principale sur laquelle repose cette méthode.
• La deuxième hypothèse consiste à admettre que le coefficient de Poisson du
matériau constitutif est nul.
• La troisième hypothèse consiste à considérer une charge sinusoïdale appliquée dans la
direction des poutres
• Le réseau des poutres sera assimilé à une dalle orthotrope possédant deux bords libres
(selon Ox) et deux bords simplement appuyés (selon Oy).
Méthode de Guyon-Massonnet (Ben Mekki 2011)
La méthode s’appuie sur la
résolution approchée de l’équation
différentielle de la déformée d’un
grillage simple d’une travée
indépendante, de portée L et de
largeur 2b, constitué de n poutres
longitudinales (portée L, espacement
b1) et de m entretoises (portées 2b,
et espacement L1)
Méthode de Guyon-Massonnet (Ben Mekki 2011)
Méthode de Guyon-Massonnet (Ben Mekki 2011)
• La résolution analytique directe de cette équation conduit à des calculs compliqués et peu
pratiques à mettre en œuvre.
• La méthode de Guyon-Massonnet permet de s’affranchir de cette difficulté en utilisant une
méthode approximative basée sur les coefficients de répartitions.
•La construction réelle est remplacée par une dalle orthotrope présentant les mêmes rigidités
moyennes de flexion et de torsion.
• Deux paramètres caractérisent l’ouvrage calculé :
Méthode de Guyon-Massonnet (Ben Mekki 2011)
Méthode des entretoises rigides (dite de Courbon)
Cette méthode suppose que les déformations des entretoises sont négligeables vis-à-vis
des déformations des poutres, c.à.d., les entretoises présentent une rigidité infinie. Ceci
peut être obtenue lorsque :
- Les entretoises sont suffisamment nombreuses (> 3) et rapprochées (e~4m)
- La largeur du pont est très inférieure à sa longueur (Lr/lc < 0,5).
- Les entretoises ont une hauteur comparable à celle des poutres.
Notons que dans le cas de pont à poutres avec entretoises intermédiaires, ces conditions
sont généralement réalisées en pratique.
On emploie donc cette méthode couramment pour l’étude des tabliers à poutres
métalliques ou mixtes (bipoutres ou multi-poutres) qui sont généralement munis
d’entretoises intermédiaires
Méthode de Courbon (Ben Mekki 2011)
A partir d’un chargement fixé au préalable, la méthode de Courbon détermine les réactions
d’appuis exercées par les poutres principales sur l’entretoise :
- D’une part, la poutre infiniment rigide (entretoise) se déplacera dans son
ensemble sans fléchir .
- D’autre part, l’entretoise repose sur n appuis élastiques au niveau des liaisons
avec les poutres principales. Cela signifie que les réactions d’appuis verticales exercées
sur la poutre sont proportionnelles à l’abaissement de la poutre au droit de l’appui
Méthode de Courbon (Ben Mekki 2011)
Méthode de Courbon (Ben Mekki 2011)
Méthode de Courbon (Ben Mekki 2011)
Lignes d’influence transversale
Méthode de Courbon (Ben Mekki 2011)
• Cette méthode néglige complètement le rôle de la dalle dans la transmission des
efforts
• Cette méthode, très simple, est bien adaptée dans le cas des tabliers en béton (armés ou
précontraint) à entretoises intermédiaires.
• Dans le cas des ponts en ossature mixte ou métalliques, les effets du gauchissement des
sections peuvent affecter de façon sensible les bords des semelles inférieures des poutres
principales . Ces effets ne peuvent être quantifiés par la méthode de Courbon, qui présente
un caractère relativement global.
• Si on veut examiner de près le niveau de contraintes dans les semelles des poutres, il est
préférable de recourir à la théorie de la torsion non uniforme ou gênée.
Bibliographie
• Cours de ponts – M. RGUIG (EHTP)
• Cours de Calcul et de dimensionnement des Ouvrages d’Art– O.BELMEKKI (ENIT)
• Cours d’ouvrages d’art – M. BEN OUEZDOU (ENIT)
• Cours de plaques – M. ABOUSSALEH (ENSAM)
• Projet et construction des ponts – J.A. CALGARO – M.VIRLOGEUX (Presses des
ponts)
• Compléments à la méthode de calcul des ponts à poutres multiples – C.
MASSONNET (ITBTP)
• Flexion transversale des ouvrages à poutres : Poutres sous chaussées et poutres
latérales : M. MULS (ENPC)

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