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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Ecole Nationale Polytechnique

DEPARTEMENT DE GENIE CIVIL

Cours : Ponts

Rapport du Mini-Projet
Thème: La Méthode de Guy-Massonnet dans le calcul des ponts

Réalisé par :

Mr DUSABIMANA Fulgence

Niveau : 5è Année Ingenieur en Génie Civil

Année universitaire : 2009-2010


1. Introduction
Dans les tabliers à plus de deux poutres, une distribution symétrique des charges
induit un gauchissement symétrique de la section qui s’explique facilement. Si les
poutres n’étaient reliées entre elles per les hourdis ou bien les entretoise, elles
subiraient dans le cas général, les flexions longitudinales différentes. C’est
justement pour éviter ce problème que les entretoises ont été introduites dans la
constructions des ponts et que les méthodes de calcul ont été développées la plus
connu dans ce contexte est la méthode de Guy-Massonnet.

2. Définition
La méthode de Guyon-Massonnet est une méthode de calcul des dalles ou des
réseaux de poutres dont le principe repose sur la théorie des plaques. Elle reste
relativement simple et largement utilisée pour le calcul des tabliers de ponts.

3. Domaine d’utilisation
Initialement, elle avait été élaborée pour les dalles isotropes (dalles ayant mêmes
propriétés mécaniques dans toutes les directions), mais elle a été ensuite étendue
pour pouvoir l’utiliser dans le calcul des dalles orthotropes (dont les propriétés
mécaniques sont différentes d’une direction à l’autre).
4. Notion de rigidité relative d’entretoise

Figure1: Description du pont

Guyon a défini la rigidité relative d’une entretoise par l’expression suivante:

n .b 1 IP
r  4
2L IE

Le différentes constantes(b1 et L) sont défini sur la figure, n est le nombre de


poutres principales et IP et IE sont respectivement les inerties des poutres et
entretoises.

 Si r < 0.3 la rigidité de l’entretoise est infinie, c'est-à-dire l’entretoise est


considérée infiniment rigide et on ne tient pas compte de l’effet de la
résistance à la torsion du pont. Dans ce cas on utilise en général la méthode
de Courbon.
 Si r ≥ 0.3 la rigidité réelle de l’entretoise doit être prise en considération. La
méthode dite de Guyon et Massonnet est l’une des méthodes utilisées pour le
calcul des ponts à poutres multiples en tenant compte de la résistance à la
torsion du pont.

5. Principes de la méthode et Hypothèses


Cette méthode nécessite un certain nombre d’adaptations pour le calcul des
ouvrages réels. Nous resumons ici-bas quelques principes et hypothèses que doit
satisfaire l’élément à calculer:

-Le système dalle-poutre discret est remplacé par un système uniforme composé
d’une dalle anisotrope ou orthotrope ayant les caractéristiques constantes suivant
chacun de ses axes (longitudinal et transversal). Ce passage d’une répartition
discret à une partition continue est l’hypothèse principale sur laquelle repose cette
méthode.

-On analyse de manière approchée l’effet de répartition transversale des charges en


admettant que cette répartition soit la même que si la distribution des charges selon
l’axe longitudinal du pont était sinusoïdale et de la forme
 .x
P ( x)  P0 sin
L

où P0 = constante et L portée des poutres principales.

Le principe de calcul consiste d’abord l’ouvrage doit être chargé conformément au


règlement en vigueur puis déterminer les sections dangereuses les plus sollicitées
transversalement et longitudinalement.

-On admet que le coefficient de poisson du matériau constitutif est nul. Ceci peut
être plus ou moins contestable mais dans la mesure où le but de la méthode est une
répartition des efforts dans différentes parties de la structure sachant que leurs
variations ne sont pas importantes, l’erreur qui en résulte peut être considérée
comme négligeable.
6. Résolution du problème
La méthode s’appui sur la résolution approchée de l’équation différentielle d’un
grillage simple constitué dans le sens des Y, de n poutres espacées de b0, et de N
entretoises dans le sens des X, espacées de l0.

Cette équation est de la forme :

డర௪ డర௪ డర௪


P(x,y)= qP . +(ߛ௉ +ߛா ). మ + qE . (1)
డ௫ర డ௫మ.డ௬ డ௬ర

Avec :

Symbole Signification
P(x,y) Densité du chargement de la dalle par unité de longueur
W(x,y) Déformée de la dalle
qP=EIP/b1 Rigidité flexionnelle des poutres par unité de longueur
qE=EIE/L1 Rigidité flexionnelle des entretoises par unité de longueur
ߛ௉ =GKP/b1 Rigidité torsionnelle des poutres par unité de longueur
ߛா =GKE/L1 Rigidité torsionnelle des entretoises par unité de longueur

Dans cette expression, w(x,y) représente la déformée de la dalle comptée


positivement suivant l’axe 0Z. De même, q(x,y) est comptée positivement suivant
l’axe 0Z.

La nullité du coefficient de poisson, permet de trouver facilement les équations des


moments sachant que :
డమ௪ డమ௪ డమ௪ డమ௪
‫ ܯ‬௫= - ‫ݍ‬௉ ; ‫ ܯ‬௬ = - ‫ݍ‬ா ; ‫ ܯ‬௫,௬ = ߛ௉ ; ‫ ܯ‬௬,௫= - ߛா
௫మ ௬మ డ௫డ௬ డ௫డ௬

De cette façon, on remplace la structure réelle discontinue, par une structure fictive
continue ayant pour rigidités, les rigidités moyennes de ces premières.

Si le tablier est formé de poutres dont la résistance à la torsion est négligeable, le


coefficient (ߛ௉ + ߛா ) est pratiquement nul. Par contre si le tablier est une dalle
isotrope, nous avons :
‫ݍ‬௉ = ‫ݍ‬ா =q et ߛ௉ + ߛா =2q

Cependant, les structures réelles ont un comportement intermédiaire par rapport à


ces deux ci-haut cités. L’équation différentielle de la dalle orthotrope est mise sous
la forme :
డర௪ డర௪ డర௪
P(x,y)= qP . +2ߙඥ ‫ݍ‬ா ‫ݍ‬௉ మ + qE . (2)
డ௫ర డ௫మ.డ௬ డ௬ర

Avec ߙ=(ߛ௉ + ߛா )/ 2ඥ ‫ݍ‬ா ‫ݍ‬௉

Par ailleurs, il est possible de démontrer que le fonctionnement du tablier est


complètement défini par les coefficients ߙ et ߠ où ߙ est le paramètre de torsion ci-
haut, qui définit la résistance de l’ouvrage à la torsion et ߠ est le coefficient qui
définit la souplesse d’une entretoise, appelé aussi coefficient d’entretoisement. Il
est défini comme suit :

௕ర ௤
ߠ= ට ು
௅ ௤ ಶ

ߠ est facile à déterminer. Par contre le calcul de ߙ impose le calcul des rigidités,
généralement difficiles à évaluer se sorte qu’il convient d’utiliser des hypothèses
simplificatrices afin de trouver sa valeur approchée. Ce paramètre prend une
expression particulièrement simple dans le cas d’une construction mixte. En effet,
nous pouvons admettre que la rigidité propre de torsion des poutrelles métalliques
est négligeable. On peut assimiler alors le pont à une plaque dont les rigidités à la
flexion dans les deux sens qE et qP sont celles de la dalle isotrope en béton majorées
dans les rapports :

௤ು ௤ ா೏ ௘೏య
ߨ= et ߝ= ಶ , avec D= où ‫ܧ‬ௗ est le module d’Young et ed, la
஽ ஽ ଵଶ
hauteur de la dalle en béton.

Tout calcul fait, ߙ = 1/√ߨߝ


Pour analyser de manière approchée l’effet de la répartition transversale des
charges, on admet qu’elle est la même si ces charges se réduisent au premier terme
de leur développement en série de Fourier suivant l’axe de la dalle :
గ௫
P(x,y)=P1(y).sin( ) et il a été démontré que cette approximation est suffisante

pour les objectifs recherchés.

a. La flexion longitudinale des poutre


Considérons d’abord une charge unitaire en lame de couteau telle que :
గ௫
ܲത(x,y)=1.sin( ), située le long d’un axe parallèle à OX et d’excentricité e comme

montré sur la figure ci-dessous.

Figure 2: Mode de chargement (lame de couteau)

࣊࢞
ഥ(x,y,e)=࢝
On démontre que la déformée de la dalle est de la forme : ࢝ ഥ(y,e).sin( )

Supposons maintenant que cette même charge est répartie sur toute la largeur (2b)
de la dalle, donc avec une densité 1/2b le long de Oy. Cette charge conduit à une
࣊࢞
déformée cylindrique de la dalle de la forme : ࢝ഥm .sin( ).

On définit alors le coefficient de répartition transversal K, comme le rapport :



ഥ(࢟,ࢋ)
K(y,e)=

ഥ࢓

Supposons maintenant que la dalle soit soumise à un ensemble des charges en lame
࣊࢞
de couteau tel que : P(x,y)=∑࢏ ࡼ࢏.sin( ). La charge d’intensité Pi étant placée à

l’excentricité ei selon Oy, il est clair que la déformée de la dalle, somme des
déformées dues à chacune des charges( hypothèse de l’élasticité linéaire), a pour
࣊࢞ ࣊࢞
expression : w(x,y)={∑࢏ࡼ࢏࢝ ഥ(࢟, ࢋ࢏)}sin( )= {∑࢏ࡼ࢏ࡷ(࢟, ࢋ࢏)}࢝ ഥm.sin( ), en vertu
ࡸ ࡸ
de la définition de K.

Mais si toutes ces charges étaient réparties sur la largeur de la dalle avec la densité
∑ ௉೔ ∑࢏ࡼ ࢏.ࡷ (࢟,ࢋ࢏)
, la déformée de la dalle aurait l’expression : w(x,y)=
ଶ௕ ∑࢏ࡼ࢏

Appelons Mx(x,y), le moment fléchissant « longitudinal »dans la dalle er Mxm, le


moment longitudinal « moyen »que développeraient las charges appliquées s’elles
étaient uniformément réparties dans le sens transversal.

డమ௪ ௗమ
Mx(x,y)= -qP et Mxm=-qP (wm(x))
డ௫మ ௗ௫మ

∑࢏ࡼ࢏.ࡷ (࢟,ࢋ࢏)
On en déduit donc que : ‫ܠ(ܠ ۻ‬, ‫ ܕܠ ۻ = )ܡ‬.
∑࢏ࡼ࢏

Le coefficient k dépend de la valeur du paramètre d’entretoisement ߠ, la valeur du


paramètre de torsion ߙ, y et e.

Par ailleurs, l’étude numérique de nombreux cas a permis de montrer que si l’on
fait varier seulement ߙ, le coefficient K obéit à une très bonne approximation à la
loi d’interpolation suivante : ‫ܭ‬ఈ = K0+(‫ܭ‬ଵ − ‫ܭ‬଴)√ߙ où ‫ܭ‬ଵ݁‫ܭݐ‬଴ sont
respectivement les valeurs de ߙ=1 et ߙ=0.
Les valeurs de ‫ܭ‬ଵ݁‫ܭݐ‬଴ peuvent être directement calculées par les expressions
analytiques ou directement lues dans les tables de valeurs numériques qui
accompagnent les livres traitant le sujet en fonction de différentes valeurs du
ࢋ ିଷ ିଵ ିଵ ଵ ଵ ଷ
paramètre d’entretoisement, et pour =-1 ; ; ; ;0 ; ; ; ;1 et
࢈ ସ ଶ ସ ସ ଶ ସ
࢟ ଵ ଵ ଷ
=0; ; ; ;1
࢈ ସ ଶ ସ

En considérant le théorème de Maxwell-Betti, on peut démontrer que :


K(y,e)= K(e,y)

En conclusion, pour obtenir le moment fléchissant longitudinal par unité de largeur


transversale, on calcul le moment longitudinal moyen pour l’abscisse x considéré,
en considérant la dalle comme une poutre simplement appuyée en ses extrémités
∑࢏ࡼ ࢏.ࡷ (࢟,ࢋ࢏)
puis on multiplie ce moment par le coefficient d’excentrement ∑࢏ࡼ ࢏

b. La flexion transversale des entretoises


డమ௪
Nous avons vu précédemment que: My(x,y)= -qE
డ௬మ
గ௫
Pour une charge de la dalle soumise à la loi : P(x,y)=P1(y).sin( ) répartie suivant

la parallèle à 0X d’excentricité e, nous avons vu que la déformée était de la forme :
గ௫
w(y).sin( )

డమ௪ (௬) గ௫
Et donc : My(x,y)= -qE sin( ௅ ). Cette quantité peut s’écrire sous la forme :
డ௬మ
గ௫
‫ߠ(ߤ = ݕ ܯ‬, ‫ݕ‬, ݁). ܾ. ܲଵ. ‫݊݅ݏ‬ቀ ቁ.

Tout comme le coefficient K, le coefficient de répartition longitudinale ߤ se déduit


des valeurs ߤ଴ et ߤଵ correspondant à ߙ=0 et ߙ=1 par interpolation :

ࣆࢻ = ࣆ 0+(ࣆ૚ − ࣆ૙)√ࢻ

Les valeurs de ߤଵ݁‫ߤݐ‬଴ peuvent être directement calculées par les expressions
analytiques ou directement lues dans les tables. A noter que ces valeurs
correspondent au premier terme du développement en série de Fourier. C’est
généralement suffisant mais si l’on souhaite plus de précision, on peut prolonger le
développement et prendre trois termes par exemple.
࣊࢞
Le moment aura alors pour expression : My=b.∑ ࣆ࢔ ࡼ ࢔ ࢙࢏࢔ où μ୬ et P୬

représentent le nè terme du développement en série de ߤ et de P. Soulignons que :
ߤ௡ (ߠ, ‫ݕ‬, ݁)= ߤ(݊ߠ, ‫ݕ‬, ݁)

Lorsque la dalle est soumise à plusieurs charges « en lame de couteau », on cumule


les effets de chacune des charges.

c. Calcul des moments de torsion


గ௫
Toujours pour une charge en lame de couteau du type : P1(y).sin( ) placée à

l’excentricité e suivant Oy, on calcul des moments de torsion de la façon suivante :
࣊࢞
Mxy-Myx=2࣎(ࢻ)b P1(y).cos( )

ࢽࡼ
Mxy= (Mxy-Myx)
ࢽࡱ ାࢽࡼ

La variation de ࣎(ࢻ) en fonction de ߙ peut être représentée par une approximation


simple : ࣎(ࢻ)=࣎૚√ࢻ où ࣎૚ désigne la valeur de ߬ pour ߙ=1. Les valeurs de
࣎૚ peuvent être évaluées à partir des formules analytiques ou au moyen des tables.
Comme précédemment, on procède au cumul en cas de plusieurs charges.

7. Conclusion
Tout comme les autres méthodes analytique dans le domaine du calcul des
ouvrages d’art, la méthode de Guy-Massonnet permet de réaliser un
dimensionnement des structures à poutres et dalle. Bien qu’elle soit toujours
d’actualité, elle a été beaucoup employée avant les progrès informatiques des
années 1970 jusqu’à 1980 car elle offrait des moyens simples pour calcules les
sollicitations et les flèches dans les structures. Elle permet de résoudre les
équations aux dérivées partielles de plaques en passant par les décompositions
comme celles de Fourier. Cependant, elle reposent sur les hypothèses fortes et la
géométrie de l’ouvrage n’est jamais complètement respectée.

De nos jours, beaucoup d’opérateurs se tournent beaucoup plus vers les méthodes
basées sur les éléments finis qui offrent plus de précisions et dont la facilité réside
dans le fait qu’elles se trouvent sous formes de logiciels exécutables par
l’ordinateur.

Bibliographie

1. Analyse structurale des tabliers des ponts à poutres.


2. Ponts cadres en béton armé[service d’études technique des routes et
autoroutes].
3. un nouveau mode de réalisation de tablier par: Renaud Montes
4. Thèse: l’entretoisement des ponts mixtes multipoutre ferroviaires[INSA]

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