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RandrianarijaonaMaeva GES DNR 21
RandrianarijaonaMaeva GES DNR 21
RANDRIANARIJAONA Maeva
Sous la direction de :
Madame ANDRIANALY Saholiarimanana,
Nous ne saurions pas présenter les résultats de la présente recherche les aides des personnes
qui ont contribué à la réalisation de cette thèse. Nous remercions tout d’abord Dieu Tout
Puissant de sa bonté de nous donner la foi et la force nécessaire à l’accomplissement de ces
travaux de recherche.
ii
AVANT PROPOS
Cette thèse qui s’intitule « L’IMPLICATION DES FEMMES PARLEMENTAIRES
MALGAHES DANS LA LUTTE POUR LE DEVELOPPEMENT DES FEMMES », se
trouve dans l’interaction entre les genres, les parlementaires et surtout leurs rôles, dans le
développement économique et social du pays. Il s’agit de démontrer les relations entre
gouvernance, démocratie et développement et de justifier l’importance de chacun de ses
éléments pour l’essor économique et social de Madagascar.
L’étude pris en compte dans cet ouvrage cherche à mettre en valeur le rôle des femmes
parlementaires dans le développement économique et social du pays. Elle vise à aider à
l’éradication de la pauvreté féminine, et la libération des femmes via les plaidoyers de leur
droit, ainsi que l’empowerment des femmes malgaches. Pour mieux cerner le thème, en plus
de la capitalisation des treize années d’études au sein de la Faculté d’Economie, de Gestion
et de Sociologie, des investigations sur le terrain ont été faites à base de participations
directes, sondage par utilisation de questionnaire d’enquête et d’interviews semi-directifs
auprès de différents femmes parlementaires.
Pour enrichir les recherches cette thèse est doté de revues de la littérature, et est
élaboré selon une démarche rigoureuse de réalisation, des collectes de données, de
traitements, d’analyses et d’interprétations pour déboucher à de profondes réflexions et des
recommandations.
iii
RESUME
L’implication des femmes parlementaires malgaches à la lutte pour le développement
des femmes
Nous avons pris le cas de Madagascar pour étudier le rôle des femmes parlementaires dans le
développement des femmes malgaches par le biais de la pratique de la bonne gouvernance et
de la démocratie. Notre étude porte sur l’importance accordée par les femmes députés à
l’amélioration de la condition féminine par rapport à l’accès aux ressources, pour un
développement social et économique mettant en valeur l’importance du management dans le
cadre du rôle des parlementaires. Il s’agit d’étudier les prises de décision stratégique effectuée
au niveau du parlement pouvant être exploitées par les femmes parlementaires pour conduire
au développement des femmes en incluant les éléments de base à savoir, la bonne
gouvernance , la démocratie et l’Etat de droit. Dans ce contexte, la problématiqueposée est
« Comment l’implication des femmes parlementaires pourra-t-elle améliorer le
développement des femmes malgaches ? ». Notre objectif est de mettre en avant l’aptitude
des femmes au parlement à intervenir pour le développement des femmes. A cet effet, la
méthodologie qui a été adoptée est une démarche mixte. Ainsi, nous avons sollicité des
entretiens semi-directifs avec des femmes parlementaires afin de collecter des informations
pour l’étude qualitative. En ce qui concerne l’étude quantitative, nous avons mené une
enquête qui a touché 60 femmes parlementaires des quatre derniers manadats, dont les
données recueillies ont été traitées à travers le logiciel SPHINX et SPSS. Afin de mieux
cerner les différents enjeux liés à cette étude, les théories sur le concept de genre, le parlement
malgache, les femmes et développementont été présentées. Ensuite, la zone d’étude a été fixé.
Il s’agit du parlement malgache avec les femmes députés de 2010 à 2019. Il a été, par ailleurs,
procédé à une analyse duprofil ou à l’ identification de la personne, de la motivation et des
freins des femmes parlementaires, du rôle, de la démocratie, de la bonne gouvernance, du
droit des femmes, du développement des femmes malgaches. Il est nécessaire de prendre en
considération les questions de priorité. C’est à l’issue de cette succession d’études qu’a été
mis en lumière la nécessité de revoir les projets déjà planifiés en vue de l’intégration de la
femme. En dirigeant l’assistance vers l’amélioration de la condition de la femme dans les pays
en développement, les gouvernements de ces pays et les organisations internationales
devraient utiliser pleinement les procédures de programmation du pays. Ce sont des
propositions de référence qui sont susceptibles d’être représentatives pour cette thèse.
iv
ABSTRACT
The involvement of Malagasy women parliamentarians in the fight for the development
of women
We took the case of Madagascar to study the roles of women parliamentarians for the
development of Malagasy women through the practice of good governance and democracy.
Our study focuses on the importance of women MPs to aim to improve the status of women in
terms of access to resources, for social and economic development while emphasizing the
importance of management in the context of the roles of parliamentarians. This is to study the
strategic decision-making carried out at the level of parliament can be exploited by women
parliamentarians to lead to the development of women by including the basic elements
namely, good governance, democracy and the rule of law. . In this context, the issue raised is
"How can the involvement of women parliamentarians improve the development of Malagasy
women?". Our goal is to highlight the ability of women in parliament to intervene for the
development of women. To this end, the methodology adopted is a mixed approach. Thus, we
requested semi-structured interviews with women parliamentarians to provide information for
the qualitative study. Regarding the quantitative study, we carried out a survey which reached
60 women parliamentarians from the last four manadats, whose data collected was processed
through the software SPHINX and SPSS. In order to better understand the various issues
related to this study, theories on the concept of gender, the Malagasy parliament, women and
development were presented. Then, the study area is the Malagasy parliament with women
deputies from 2010 to 2019. An analysis of the profile or identification of the person,
motivation and brakes of women parliamentarians, roles, democracy, etc. was also carried out.
good governance, women's rights, development of Malagasy women. Priority issues need to
be considered. It was at the end of this series of studies that the establishment that the need to
review the projects already planned for the integration of women came to light. Priority issues
need to be considered. It was at the end of this series of studies that the establishment that the
need to review the projects already planned for the integration of women came to light. In
directing assistance towards improving the status of women in developing countries,
governments of these countries and international organizations should make full use of the
country’s programming procedures. These are reference propositions which are likely to be
representative for this thesis.
v
SOMMAIRE
AVANT- PROPOS
REMERCIEMENTS
GLOSSAIRE
INTRODUCTION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
vi
LISTE DES ABREVIATIONS
ACP : Analyse en Composante Principale
AFC : Analyse Factorielle des Correspondances
AGOA : African Growth Opportunities Act
CEDEF : Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des
femmes
vii
INSTAT: Institut National de la Statistique
viii
PNPF Politique Nationale de Promotion de la Femme
SNLVBG : Stratégie Nationale de Lutte contre les Violences Basées sur le Genre
ix
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Indicateurs de démocratie ...................................................................................... 64
Tableau 2 : Variables pour l’hypothèse 1 ................................................................................ 90
Tableau 3 : Variable pour l’hypothèse 2 ................................................................................. 90
Tableau 4 : Variable pour l’hypothèse 3 ................................................................................. 91
Tableau 5 : Items relatifs à l’identification du répondant ..................................................... 120
Tableau 6 : Items relatifs aux activités des femmes parlementaires ...................................... 120
Tableau 7 : Items relatifs aux implications pour les développements ................................... 120
Tableau 8 : Items relatifs aux développements des femmes ................................................... 121
Tableau 9 Taux de présence féminine dans le parlement bicaméral de 1960 à 1972. ........... 138
Tableau 10 Taux de présence féminine dans le parlement Monocaméral allant de 1977 à
1993. (Assemblée Nationale Populaire) ................................................................................. 138
Tableau 11 Profil général des femmes députées ................................................................... 144
Tableau 12 Indice KMO et test de Bartlett sur la variable motivation des femmes au
parlement ................................................................................................................................ 145
Tableau 13 Variance totale expliquée sur la variable motivation des femmes au parlement 146
Tableau 14 Répartition sur le regroupement de la variable motivation des femmes au
parlement ................................................................................................................................ 147
Tableau 15 ANOVA sur les items de la variable motivation des femmes au parlement ...... 148
Tableau 16 Scores moyens sur les opinions des députés concernant leurs raisons de
candidature ............................................................................................................................. 149
Tableau 17 ANOVA sur les items de stratégies aux campagnes électorales ........................ 150
Tableau 18 : ANOVA sur les items de d’implication des femmes députées au parlement ... 153
Tableau 19 : Tendance sur les items de construit de l’implication des femmes députées au
parlement ................................................................................................................................ 154
Tableau 20 : Indice KMO et test de Bartlett sur les items des freins aux engagements des
femmes dans le parlement ...................................................................................................... 155
Tableau 21 : Variance totale expliquée sur le regroupement et fiabilité des items sur les freins
aux engagements des femmes dans le parlement ................................................................... 155
x
Tableau 22 : Regroupement et fiabilité des items sur les freins aux engagements des femmes
dans le parlement .................................................................................................................... 156
Tableau 23 : Problèmes rencontrés par les femmes pendant les campagnes électorales ...... 157
Tableau 24 : Opinions des femmes députées sur les freins rencontrés pendant leur mandat 159
Tableau 25 : indice KMO et test de Bartlett sur les items de le construit, les rôles députes
femmes ................................................................................................................................... 161
Tableau 26 : Variance totale expliquée sur le volet, le rôle des femmesdéputes ................... 161
Tableau 27 : Regroupement et fiabilité des items sur le construit, l rôles des femmes députées
................................................................................................................................................ 162
Tableau 28 : ANOVA sur les items du construit rôle des députés au niveau national .......... 163
Tableau 29 : Opinions des femmes députées sur les items du construits rôle des députés au
niveau national ....................................................................................................................... 164
Tableau 30 : ANOVA sur les items de la dimension internationale du rôle de femmes
parlementaires ........................................................................................................................ 166
Tableau 31 : Opinions sur les dimensions internationales du rôle des femmes députées ...... 167
Tableau 32 : Indice KMO et test de Bartlett sur le construit, les femmes parlementaires et la
démocratie .............................................................................................................................. 168
Tableau 33 : Variance totale expliquée par les items du construit, les femmes parlementaires
et la démocratie ...................................................................................................................... 169
Tableau 34 : Regroupement et fiabilité du construit, les femmes parlementaires et la
démocratie .............................................................................................................................. 170
Tableau 35 : Opinions des femmes députés sur le concept de la démocratie ........................ 171
Tableau 36 : Perception de la démocratie par les femmes députées à Madagascar ............... 173
Tableau 37 : Concept et réalité de la démocratie vus par les femmes députées malagasy .... 174
Tableau 38 : Les stratégies pour instaurer la démocratie ....................................................... 175
Tableau 39 : Degré d’implication des femmes députées en matière de démocratie .............. 177
Tableau 40 : Les p-values des tests de différences significatives entre les pourcentages des
items des 3 construits respectivement sur Implication des femmes en matière de démocratie,
le nombre de femmes .............................................................................................................. 178
Tableau 41 : Indice de KMO et test de Bartlett sur le construit des femmes parlementaire face
à la bonne gouvernance .......................................................................................................... 179
Tableau 42 : La variance totale expliquée sur le construit des femmes parlementaires face à la
bonne gouvernance ................................................................................................................. 179
Tableau 43 : Regroupement et fiabilité des items sur le construit, les femmes parlementaires
face à la bonne gouvernance .................................................................................................. 180
xi
Tableau 44 : Opinions des femmes députés sur les items du construit,la signification d'une
bonne gouvernance ................................................................................................................ 182
Tableau 45 : Perception de la bonne gouvernance du pays par les femmes députées ........... 184
Tableau 46 : Concept et perception des femmes parlementaires sur la bonne gouvernance 186
Tableau 47 : ANOVA des items du construit sur le leadership féminin au parlement .......... 187
Tableau 48 : Opinions des femmes députées sur les items du construit du leadership féminin
au parlement ........................................................................................................................... 188
Tableau 49 : Degré d’implication des femmes députées en matière de bonne gouvernance
......................................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
Tableau 50 : Les p-values des tests de différences significatives entre les fréquences des items
relatifs aux capacités des femmes en matière de leadership, de l’augmentation du nombre de
femmes pour asseoir la bonne gouvernance et le leadership féminin source de bonne
gouvernance ........................................................................................................................... 170
Tableau 51 : Indice KMO et test de Bartlett pour les items du construit de la lutte pour les
droits des femmes au parlement ............................................................................................. 192
Tableau 52 : Variance totale expliquée par les items du construit, la lutte pour les droits des
femmes au parlement ............................................................................................................. 193
Tableau 53 : Regroupement et fiabilité des items du construit, les femmes parlementaires
malagasy face à leurs droits.................................................................................................... 193
Tableau 54 : Les femmes députées et la connaissance du droit ............................................. 195
Tableau 55 : Perception des femmes députées, des droits des femmes dans le pays ............. 196
Tableau 56 : Comparaison des opinions femmes députées sur leurs connaissances et leurs
perceptions des droits des femmes ......................................................................................... 200
Tableau 57 : Les atouts de la lutte aux droits des femmes .................................................... 201
Tableau 58 : Degré d’implication des femmes députées en matière de lutte pour les droits des
femmes ................................................................................................................................... 203
Tableau 59 : Les p-values des tests de différences significatives entre les fréquences des items
relatifs à l’intervention des femmes députées en matière de droit féminin, d’augmentions du
nombre de femmes parlementaires et de l’intervention fréquentes aux parlements des femmes
sur le sujet de droit. ................................................................................................................ 204
Tableau 60 : Indice KMO et test de Bartlett sur les items du construit développement féminin
................................................................................................................................................ 206
Tableau 61 : Variance totale expliquée par les items du construit, développement féminin . 207
Tableau 62 : Regroupement et fiabilité des items sur le construit, le développement féminin
................................................................................................................................................ 207
xii
Tableau 63 : Compréhension des femmes députés de la notion de développement féminin . 209
Tableau 64 : Rôles des femmes parlementaires dans le développement féminin .................. 211
Tableau 65 : Opinion des femmes parlementaires sur l’évolution du développement des
femmes ................................................................................................................................... 213
Tableau 66 Test statistique de Wilcoxon sur la démocratie impact de développement et raison
de candidature des femmes parlementaires ............................................................................ 220
Tableau 67 Corrélations de Pearson et de Rho de Spearman entre démocratie impact du
développement et raison de candidature ................................................................................ 221
Tableau 68 Test statistique de Wilcoxon sur participation des femmes parlementaires,
amélioration démocratie et développement des femmes ........................................................ 222
Tableau 69 Corrélations de Pearson et de Rho de Spearman entre participation des femmes
parlementaires, amélioration démocratie et développement des femmes .............................. 223
Tableau 70 Récapitulatif du modèle sur l’effectif des femmes parlementaires et leurs
stratégies d’instauration de la démocratie .............................................................................. 224
Tableau 71 ANOVA sur l’effectif des femmes parlementaires et leurs stratégies
d’instauration de la démocratie .............................................................................................. 224
Tableau 72 Coefficients du modèle sur l’effectif des femmes parlementaires et leurs
stratégies d’instauration de la démocratie .............................................................................. 225
Tableau 73 Corrélations de Pearson et de Rho de Spearman entre implication des femmes
parlementaires dans la démocratie, évolution liberté d’expressions et effectifs des femmes
dans la politique ..................................................................................................................... 226
Tableau 74 Tests statistiques sur la bonne gouvernance ; raison de candidature et
développement des femmes ................................................................................................... 227
Tableau 75 Corrélations bonne gouvernance et développement des femmes ....................... 228
Tableau 76 Tests statistiques de Wilcoxon sur le leadership féminin au parlement source de
bonne gouvernance et amélioration de développement des femmes ..................................... 228
Tableau 77 Corrélation de Pearson et de Rho de Spearman entre le leadership féminin au
parlement source de bonne gouvernance et amélioration de développement des femmes .... 229
Tableau 78 Récapitulatif du modèle sur la bonne gouvernance et l'augmentation du nombre
de femmes au niveau du parlement ........................................................................................ 230
Tableau 79 ANOVA sur la bonne gouvernance et l'augmentation du nombre de femmes au
niveau du parlement ............................................................................................................... 230
Tableau 80 Coefficients dans le modèle de régression simple stratégies de bonne
gouvernance à travers les effectifs des femmes parlementaires ............................................. 232
xiii
Tableau 81 Corrélations entre la capacité des femmes en matière de leadership, évolution des
effectifs des femmes actives et de leurs effectifs dans le domaine de l’entreprenariat ......... 233
Tableau 82 Tests statistiques de Wilcoxon sur l’existence d'un Etat de droit, impact de
développement des femmes et raison de candidature ........................................................... 234
Tableau 83 Corrélations entre motif de candidature, soif de développement des femmes et
Etat de droit source de ce développement .............................................................................. 235
Tableau 84 Récapitulatif des modèles, intervention des femmes parlementaires en matière de
droit féminine base de l'existence d'un Etat de droit .............................................................. 191
Tableau 85 ANOVA modèle sur l’intervention des femmes parlementaires en matière de
droit féminine base de l'existence d'un Etat de droit .............................................................. 236
Tableau 86 Coefficients dans le modèle sur l’intervention des femmes parlementaires en
matière de droit féminine base de l'existence d'un Etat de droit ............................................ 237
Tableau 87 Récapitulatif des modèles sur l'instauration d'un Etat de droits féminins et
augmentation du nombre de femmes au niveau du parlement ............................................... 239
Tableau 88 ANOVA du modèle d'instauration d'un Etat de droits féminins et augmentation
du nombre de femmes au niveau du parlement ...................................................................... 239
Tableau 89 Coefficients dans le modèle d'instauration d'un Etat de droits féminins et
augmentation du nombre de femmes au niveau du parlement ............................................... 240
Tableau 90 Corrélations entre l'intervention des femmes parlementaires en matière de droit
féminin, l'évolution de la sécurité au foyer et de la sécurité sexuelle des femmes dans le pays
................................................................................................................................................ 242
xiv
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Modèle de recherche ................................................................................................. 92
Figure 2 Evolution de la représentation des femmes au sein des deux chambres ................. 139
Figure 3 Représentation des femmes parlementaires à l’Assemblée Nationale (1989-2014)
................................................................................................................................................ 140
Figure 4 Répartition par sexe des sénateurs et membres du conseil supérieur de la transition
malgaches ............................................................................................................................... 141
Figure 5 Evolution de la répartition par sexes des députés de 2003 à 2015.......................... 142
Figure 6 Illustrations sur les tendances des stratégies aux campagnes électorales ............... 151
Figure 7 : Proportion des femmes présidentes des Commissions à l’Assemblée Nationale .. 152
Figure 8 : Illustration des problèmes rencontrés par les femmes pendant les campagnes
électorales ............................................................................................................................... 158
Figure 9 : Opinions des femmes députées sur les freins rencontrés pendant leur mandat ..... 160
Figure 10 : Illustration graphique des rôles des femmes députées au niveau national .......... 165
Figure 11 : Illustrations des opinions des femmes députées sur le concept de la démocratie 172
Figure 12 : Illustrations des stratégies d’instauration de la démocratie par les femmes députés
................................................................................................................................................ 176
Figure 13 : Illustration des opinions des femmes députées sur les items du construit, de la
signification d'une bonne gouvernance .................................................................................. 183
Figure 14 : Illustration de la perception des femmes députées concernant la bonne
gouvernance du pays .............................................................................................................. 185
Figure 15 : Illustrations des opinions des femmes députées sur les items du construit du
leadership féminin au parlement ............................................................................................ 189
Figure 16 : Illustration des opinions des femmes députées en matière de droit..................... 196
Figure 17 : Illustrations des opinions des femmes députées sur les droits des femmes dans le
pays......................................................................................................................................... 199
Figure 18 : Illustrations des opinions des femmes députées sur les atouts de la lutte contre les
droits des femmes ................................................................................................................... 202
Figure 19 : illustration des opinions des femmes députées sur la notion de développement
féminin ................................................................................................................................... 210
Figure 20 : illustration du rôle des femmes parlementaires dans le développement féminin 212
xv
Figure 21 : illustration des opinions des femmes députées sur les critères d’évolution des
droits des femmes ................................................................................................................... 214
xvi
GLOSSAIRE
A
Analyse de genre : approches, méthodes et outils permettant d’examiner les politiques,
programmes et projets afin d’en déterminer les impacts possibles sur les femmes et les
hommes.
Accès et contrôle des ressources :Trois termes clés sont à retenir ici : les ressources, leur
accès et leur contrôle.Le terme « ressources » fait référence à plusieurs réalités : aux
possessions, biens matériels et immatériels, dont les ressources financières (revenus des
ménages) ou de production (terre, équipements, crédits), mais aussi aux ressources plus
politiques (capacité à diriger, information et organisation) ainsi qu’au temps.Les notions
d’accès et de contrôle ont des significations distinctes. La notion d’accès se rapporte à la
capacité d’utiliser et de tirer parti de certaines ressources (qu’elles soient matérielles,
financières, humaines, sociales, politiques, etc.). Le contrôle, quant à lui, est non seulement lié
à la possession mais implique également la capacité à prendre des décisions concernant
l’utilisation desdites ressources.
Autonomisation économique des femmes :L’égalité des sexes dans l’économie désigne la
pleine et égale jouissance, par les femmes et par les hommes, de leurs droits et avantages,
facilitée par des politiques et un environnement institutionnel favorables, ainsi que par leur
autonomisation économique.L’autonomisation économique est un pilier de l’égalité des sexes,
qui désigne à la fois la capacité à progresser et à réussir sur le plan économique ainsi que le
pouvoir de prendre ou d’influencer des décisions sur le plan économique. L’autonomisation
économique des femmes est un droit essentiel à la réalisation de l’égalité des sexes et à
l’atteinte d’objectifs plus généraux de développement comme la diminution de la pauvreté ou
les améliorations en matière de santé, d’éducation et de bien-être social.
xvii
B
Budget : Etat exhaustif des finances publiques, indiquant les dépenses, les recettes, le déficit
ou excédent, et la dette. Le budget, principal outil de politique économique du gouvernement,
indique comment ce dernier envisage d’employer les ressources publiques pour répondre à
des objectifs.
Budgets prenant en compte le genre :Ils désignent divers processus et outils permettant
d’examiner les impacts différentiels des budgets sur les hommes et les femmes. Il ne s’agit
pas de budgets séparés pour les femmes mais d’une décomposition du budget pour voir
comment femmes et hommes en bénéficient.
Budgétisation sensible au genre :La budgétisation sensible au genre (ou BSG) est une
méthode pour déterminer dans quelle mesure les dépenses publiques sont détournées ou se
rapprochent de l’objectif de l’égalité des sexes. Un budget sensible au genre n’est pas un
budget séparé pour les femmes, mais un instrument d’analyse des affectations budgétaires,
des dépenses publiques et de la fiscalité dans une perspective de genre. Il peut être utilisé
ultérieurement pour plaider en faveur de la réaffectation de postes budgétaires de manière à
mieux répondre aux priorités des femmes et celles des hommes, les rendant, comme le nom
l’indique, sensibles au genre.
Discrimination positive (mesures temporaires spéciales) :Ce terme désigne les actions
visant à accélérer l’égalité de fait entre hommes et femmes susceptibles, à court terme, de
favoriser les femmes (…).Les Nations unies précisent que « l’adoption par les États parties de
mesures temporaires spéciales visant à accélérer l’instauration d’une égalité de fait entre les
hommes et les femmes n’est pas considérée comme un acte de discrimination tel qu’il est
défini dans la présente Convention, mais ne doit en aucune façon avoir pour conséquence le
xviii
maintien de normes inégales ou distinctes ; ces mesures doivent être abrogées dès que les
objectifs en matière d’égalité des chances et de traitement ont été atteints » (CEDAW, article
4, paragraphe 1).
D
Division sexospécifique (ou sexuelle) du travail :Il s’agit d’un concept important de
l’analyse sexospécifique de base qui permet de mieux saisir en quoi les rapports sociaux sont
un point de départ stratégique pour un changement durable par le développement. La division
du travail désigne la manière dont chaque société répartit le travail entre hommes et femmes,
garçons et filles, selon des rôles sexo spécifiques socialement définis ou selon ce qu’elle
considère comme étant un travail correct et approprié pour chaque genre. Quiconque prévoit
une intervention communautaire doit connaître et comprendre la division du travail et
l’allocation des ressources ventilées par sexe et par âge dans la communauté concernée.
E
Egalité entre hommes et femmes : Egalité des résultats pour les femmes et les hommes. On
peut la subdiviser en trois catégories : égalité en capacités, comme dans les niveaux
d’éducation et de santé ; possibilité d’utiliser lesdites capacités (avoir un revenu ou un travail
et s’épanouir) ; pouvoir, c’est-à-dire la faculté de peser sur les résultats.
Équité de genre : La terminologie préférée au sein des Nations unies est l’égalité des sexes
plutôt que l’équité entre les sexes. L’équité entre les sexes implique un élément
d’interprétation de la justice sociale, fondée généralement sur la tradition, la coutume, la
religion ou la culture, ce qui porte souvent préjudice aux femmes.
F
Féminisation de la pauvreté :Certains phénomènes de la pauvreté affectent les hommes et
les femmes différemment, ayant pour résultats un nombre plus élevé de femmes pauvres que
d’hommes pauvres, le fait que les femmes vivent dans une pauvreté plus extrême que les
hommes, et une tendance plus marquée à la hausse de la pauvreté féminine, en raison
notamment de l’augmentation du nombre de femmes seules à la tête des ménages. Ces
phénomènes sont désormais connus sous le nom de « féminisation de la pauvreté ».
xix
G
Genre: Identités, rôles et relations socialement construits entre hommes et femmes.
Contrairement aux différences biologiques, les différences liées au genre changent avec le
temps et varient d’une société à l’autre.
I
Identité sexuelle : Ce terme désigne l’orientation sexuelle profondément ressentie par chaque
personne intérieurement et personnellement, qui peut correspondre ou non au sexe assigné à
la naissance. Cela englobe à la fois la perception personnelle du corps, qui peut impliquer la
libre décision d’une modification de l’apparence ou de la fonction du corps par voie médicale,
chirurgicale ou autre, et d’autres expressions du genre telles que l’habillement, le langage et la
gestuelle.
M
Mariage forcé/mariage précoce :L’expression « mariage forcé ou servile » s’entend de toute
institution ou pratique en vertu de laquelle :
Une femme ou un enfant est, sans avoir le droit de refuser, promis ou donné en
mariage moyennant une contrepartie en espèces ou en nature versée à ses parents, à
son tuteur, à sa famille ou à toute autre personne ou tout autre groupe de personnes ;
ou
Le mari d’une femme, la famille ou le clan de celui-ci ont le droit de la céder à un
tiers, à titre onéreux ou autrement ; ou
xx
La femme peut, à la mort de son mari, être transmise par succession à une autre
personne.
P
Plafond de verre (glass ceiling) :Le terme « plafond de verre » est une métaphore qui a
souvent été utilisée pour décrire les barrières invisibles à travers lesquelles les femmes
peuvent apercevoir les postes de pouvoir, dans les secteurs public ou privé, sans pouvoir y
accéder (se heurtant au plafond de verre). Ces barrières empêchent de nombreuses femmes et
minorités ethniques d’obtenir et de conserver les postes les plus puissants, les plus prestigieux
et les mieux rémunérés sur le marché du travail.
Pouvoir :Le pouvoir implique l’aptitude, la compétence et la capacité à prendre des décisions
et d’y donner suite, la vigueur ou la force physique. L’exercice du pouvoir est un aspect
important des relations entre individus. Plus une personne a de pouvoir, plus elle a des choix.
Les personnes qui ont moins de pouvoir ont moins de choix et sont donc plus exposées aux
abus. Lorsque les mouvements de femmes, les groupes féministes ou les organismes de
développement aident les individus à acquérir « du pouvoir » à titre individuel ou colle-ctif,
ils n’entendent pas nécessairement le pouvoir au sens traditionnel de la domination ou le «
pouvoir sur ». Plutôt, ils ont convenu qu’il existait plusieurs types de pouvoir engagés dans le
processus d’autonomisation.
S
Stéréotypes sexistes :Les stéréotypes sexistes sont des généralisations simplistes sur les
attributs, différences et rôles des femmes et des hommes (…). Ils sont souvent utilisés pour
justifier la discrimination sexiste de manière plus générale et peuvent être pris en compte et
renforcés par des théories, des lois et des pratiques institutionnelles traditionnelles et
xxi
modernes. Les messages qui renforcent les stéréotypes sexistes et l’idée que les femmes sont
inférieures se déclinent sous des formes variées, depuis les chansons et la publicité jusqu’aux
proverbes traditionnels.
T
Transparence : Publication d’informations complètes, exactes, utiles et en temps voulu sur
les opérations financières et autres de l’Etat.
V
Violence liée au genre (VLG) :Il existe de nombreuses formes de violence liée au genre, y
compris (mais sans s’y limiter) la violence physique, verbale, sexuelle, psychologique et
socioéconomique. Elles peuvent s’exercer dans la vie privée comme publique.
Violence physique : la violence physique est un acte qui a pour but ou pour effet
decauser la douleur et/ou des blessures physiques. Elle comprend les coups, les
brûlures, les coups de pied, les coups de poings, les morsures, la mutilation,
l’utilisation d’objets ou d’armes, l’arrachement de cheveux. Poussée à l’extrême, la
violence physique peut mener au fémi(ni)cide, soit au meurtre d’une femme en raison
de son sexe. Certaines classifications incluent aussi la traite et l’esclavage dans la
catégorie des violences physiques en raison des contraintes souvent subies par les
victimes dans un premier temps et parce que les jeunes, femmes et hommes, qui s’y
soumettent finissent par subir d’autres actes de violence du fait de leur
asservissement.
Violence verbale : la violence verbale peut comprendre les railleries en privé ou
devantd’autres personnes, les moqueries, l’utilisation de jurons particulièrement
embarrassants pour le ou la partenaire, les menaces d’autres formes de violence
contre la victime ou contre une personne ou un objet qui lui sont proches. L’abus
verbal peut également être une atteinte aux origines de la victime ou consister en des
insultes et des menaces pour des raisons de religion, de culture, de langue,
d’orientation sexuelle (perçue) ou de traditions.
Violence sexuelle : la violence sexuelle inclut de nombreuses actions qui sont tout
aussinuisibles, perpétrées en public comme en privé. On peut citer comme exemples
xxii
le viol (violence sexuelle accompagnée d’une certaine forme de pénétration du corps
de la victime), le viol marital et la tentative de viol. D’autres types d’activités
sexuelles forcées comprennent le fait d’être obligée de regarder des actes de
masturbation, de forcer une personne à se livrer à la masturbation en public, des
rapports sexuels forcés non-protégés, le harcèlement sexuel et, dans le cas des
femmes, la violence liée à la procréation (grossesse forcée, avortement forcé,
stérilisation forcée).
Violence psychologique : la violence psychologique peut comprendre, par exemple,
descomportements menaçants qui n’entraînent pas nécessairement de violence
physique ou même verbale. Elle peut inclure des actions qui se rapportent à des actes
de violence passés ou l’indifférence ou l’abandon délibéré de l’autre. La violence
psychologique peut aussi être perpétrée par l’isolement ou la détention, la rétention
d’information, la désinformation, etc.
Violence socioéconomique : la violence socioéconomique est une cause et un effet
desrapports de pouvoir dominants entre les hommes et les femmes dans les sociétés.
Certaines manifestations classiques de la violence socioéconomique consistent à saisir
les revenus de la victime, à ne pas lui permettre de disposer de revenus séparés (statut
de « femme au foyer » forcée, travail non rémunéré dans l’affaire familiale) ou à la
rendre inapte au travail par la violence physique ciblée. Dans le domaine privé, la
violence socioéconomique peut se manifester par le refus de l’accès à l’éducation ou
au travail (rémunéré de manière identique, surtout pour les femmes), de l’accès aux
services, l’exclusion de certains emplois et le refus de permettre la jouissance et
l’exercice de leurs droits civils, culturels, sociaux ou politiques
xxiii
INTRODUCTION
A l’aube du troisième millénaire, il faut reconnaître que les femmes se positionnent au point
de jonction de la production et de la reproduction, de l’activité économique et de la prise en
charge de la prospérité, et donc, de la croissance économique et du développement humain.
Les femmes malgaches représentent 51% de l’ensemble de la population1. Il est alors
inévitable de parler de développement sans la participation des femmes surtout au niveau de
la prise de décision stratégique,et politique au niveau du pays dans un contexte de parité et de
genre, notre cadre d’étude.
Le pays est aux défis de l’ancrage des traditions discriminatoires envers les femmes, du grand
écart entre les capacités nationales disponibles et les exigences découlant de la souscription du
pays aux conventions internationales, à la faiblesse persistante des capacités des femmes à
bénéficier des opportunités de participation et de contrôle, et à un environnement marqué par
une grande vulnérabilité et faiblesse des femmes. La femme devrait être présente à tous les
niveaux de la prise de décision. Sa place dans la prise de décision est incontournable, si
jusqu’aujourd’hui elle est minimisée, ignorée, par elle-même et par la société.
Pour la commission européenne (1998), le terme « genre » évoque les emblèmes, les attentes,
les perspectives et les normes sociales, comportementales et culturelles qu’une société
considère comme appropriés pour les hommes et pour les femmes. L’expression « égalité des
genres » fait référence à la façon dont ces différents éléments déterminent les relations entre
les femmes et les hommes et les rapports de forces qui en résultent2.
Sur le plan national, la constitution malgache du septembre 2010, dans son préambule
«Considère t que l’épanouissement de la personnalité et de l’identité de tout Malagasy est le
facteur essentiel du développement durable et intégré dont l’une des conditions de réalisation
est l’élimination de toutes les formes d’injustice, de corruption, d’inégalités et de
discrimination »3. L’élaboration de divers programmes comme la PNPF, PANAGED, DSRP,
MAP, PND et actuellement l’IEM montre la volonté d’assurer la promotion de l’égalité de
genre et l’autonomisation des femmes. Par ailleurs, le pays a ratifié de nombreuses
conventions internationales sur le genre comme la CEDEF, le programme d’action de Beijing.
1
Source : INSTAT 1999
2
Source : toutes les citations dans les définitions sont tirées de 100 mots pour l’égalité égalité - commission
européenne – 1998
3
Constitution de Madagascar après le referendum du 17 novembre 2010
1
L’objectif de cette initiative de collaboration s’inscrit dans le cadre de la promotion de
l’approche genre à Madagascar. Il s’agit également d’une sensibilisation des femmes
malgaches à avoir le courage de participer davantage à la vie politique pour la promotion de
la démocratie, ainsi qu’à être mieux représentées dans les hautes sphères de prise de
décisions afin de contribuer à une prise de responsabilité dans le développement effectif
du pays. A noter que les femmes sont encore très minoritaires dans le domaine de la
politique ; dans tout le continent africain. Toutefois, on note un vent de changement ces
derniers temps à Madagascar même si les coutumes forment encore une barrière majeure à la
pratique.
Cependant, la participation des femmes dans les instances de prise de décision n'est pas un
problème des femmes ou une question de revendication des femmes. Elle est plutôt une
question de développement socio-économique et politique de notre société, voire une justice
sociale. C'est une question qui concerne à la fois les hommes, les femmes et la société tout
entière. D'où l'engagement de tous les partenaires pour la recherche de solution. Ainsi,
l'implication des femmes dans la prise de décision ne doit pas être justifiée uniquement par
leur grand nombre mais aussi par le fait que les hommes et les femmes de ce pays doivent
participer dans les instances de prise de décision pour pouvoir avancer. Les femmes sont
surtout considérées comme des instruments pour servir le développement d'une communauté.
Madagascar est une république ; une mode d’organisation d’un pays dans lequel le pouvoir est
exercé par des représentants de la population, par des élus. La Constitution actuellement en
vigueur à Madagascar est celle en date du 11 décembre 2010, encore appelée celle de la IVe
République qui organise un État souverain, unitaire, républicain et laïc, dont la démocratie et
le principe de l’État de droit constituent le fondement. Le système juridique malgache est
2
fortement empreint de la colonisation française (1895 – 1960). Il est qualifié de « dualiste »
puisque marqué par la coexistence du droit écrit dit moderne et de certaines survivances de
droit traditionnel. Le Régime politique malgache revêt deux caractéristiques spécifiques :
C’est d’abord un régime semi-présidentiel. Le Président de la République, le Chef de l’État,
est élu au suffrage universel et nomme le premier ministre, présenté par le parti ou le groupe
de partis majoritaire à l’Assemblée nationale, et les membres du Gouvernement. Il lui revient
également de mettre fin à leurs fonctions. C’est également un régime multipartite. Ainsi, à
titre d’illustration, en février 2016, les responsables étatiques ont fait état de l’existence de
191 partis politiques légalement constitués. Le pouvoir législatif est détenu par l’Assemblée
nationale et le Sénat. L’Assemblée nationale est composée de 151 députés élus au suffrage
universel direct pour cinq ans depuis les élections du 27 mai 2019.
L’exécutif est responsable devant l’Assemblée nationale (motion de censure, motion de
défiance, empêchement…). Nous avons ici l’argument principal du choix de notre terrain
d’études. Le pouvoir législatif qu’est le parlement est chargé de la rédaction, de l’adoption et
de l’amendement des lois mais également du contrôle de l’exécutif. La décision stratégique
est prise par le parlement représentant le peuple, surtout la loi des finances qui détermine le
budget de l’Etat. Il peut aussi proposer des lois en cas de besoin et contrôle l’exécution de
toutes les lois. Il est donc inévitable de parler de développement sans passer par le parlement
qui sert d’intermédiaire entre l’Etat, l’exécutif, et le peuple.
Le choix du parlement, lors de l’élaboration de cet ouvrage qui est une suite logique de notre
mémoire en 2015, se tourne vers les élus de la chambre basse vu l’absence du Sénat. Ainsi
nous nous intéressons uniquement aux représentants du peuple dans l’instance de décisions.
En nous focalisons sur la participation féminine dans cette sphère à cette époque et l’impact
que cela pourrait avoir.
Les handicaps de l'intégration des femmes à la prise de décision sont les stéréotypes,
l'ignorance des droits et des lois sur la femme, l'analphabétisme, la mentalité. Certains
hommes et autorités ne sont pas favorables à l’intégration de la femme dans les instances de
prise de décision, sans oublier le concept actuel de plafond de verre, de plancher collant, et de
labyrinthe très dominant durant la quête de prise de décision fait par les femmes.
Pour pallier ces problèmes, les concepts de management et de leadership féminin sont de
nécessité. Ces notions peuvent être considérer comme des stratégies aidant les femmes à
entreprendre au développement personnel puis à celui des autres et même de sa
circonscription comme c’est cas des femmes parlementaires. Les notions de management et
3
de leadership féminin développent les caractéristiques propres à la femme et leur utilisation
est très pertinente lors des prises de décisions. Ce qui fait que la présence d’autant de femmes
que d’hommes au sein d’une instance de prise de décision rend pertinentes les décisions
prises. Les intérêts féminins et masculins sont considérés, et la décision est bien pensée sans
agressivité.
Ces différentes situations nous incitent à nous pencher sur l’analyse de « l’implication des
femmes parlementaires malgaches à la lutte pour le développement des femmes ». En
effet, nous estimons qu’il est possible pour ces femmes députées de viser à l’amélioration de
la condition féminine et à l’accès aux ressources, pour un développement social et
économique tout en mettant en valeur l’importance du management dans le cadre des rôles
des parlementaires.
Le parlement est l’assemblée délibérante ayant pour fonction de voter les lois et de contrôler
le Gouvernement. Le parlement a quatre principales fonctions :Fonction de proposition de
lois ; Fonction de contrôle face au Gouvernement (création de commission d’enquête en cas
de doute concernant le travail du Gouvernement) ; Fonction d’articulation et d’expression de
la volonté politique (les députés expriment la volonté de la population et informent la
population à travers les sessions publiques) ; Fonction d’élection (dans certains systèmes de
Gouvernement, ce sont les députés qui élisent ou destituent le chef du Gouvernement).
Dans cette recherche nous cherchons à démontrer à quel point les prises de décision
stratégique effectuée au niveau du parlement peuvent être exploitées par les femmes
parlementaires pour conduire au développement des femmes en incluant les éléments de base
à savoir, la bonne gouvernance , la démocratie et l’Etat de droit. Cette vision stipule
l’existence d’autant de femmes que d’hommes au niveau de cette instance de prise de décision
surtout politique pour le pilotage du pays.
4
implique l’obligation de rendre compte de ses actions et la transparence des processus
décisionnels»4.Le PNUD, quant à lui, donne la définition de la bonne gouvernance comme
étant participative, transparente et responsable. Le PNUD pense ainsi qu’elle doit être
effective et équitable et favoriser l’Etat de droit. La bonne gouvernance garantit que les
priorités politiques, économiques et sociales s’appuient sur un large consensus au sein de la
société et que l’avis des plus pauvres et des plus vulnérables est pris en compte dans les
décisions touchant à la répartition des moyens affectés au développement5.
L’Etat de droit implique l’existence des principes fondamentaux et des procédures qui
garantissent la liberté de chaque individu et permettent sa participation à la vie politique. Dans
un Etat de droit, tous les citoyens sont égaux devant la loi, même les employés de l’Etat et de
l’Administration. Cette dernière ne peut agir que lorsqu’elle aété investie de la responsabilité
afférente par la loi ou la constitution. En ce sens, un Etatde droit est donc toujours un Etat
fondé sur le respect de la loi et de la constitution.
4
Le PNUD, « Bilan de la gouvernance », Partie IV
5
Fonds International de Développement Agricole, Conseil d’administration - Soixante-septième session » Rome,
8-9 septembre 1999
5
- Comment les styles de leadership des femmes peuvent-ils conduire à la bonne
gouvernance ?
- A quel niveau est l’implication des femmes parlementaires dans l’instauration des
droits des femmes ?
Notre recherche a donc pour objectif de mettre en avant l’aptitude des femmes au
parlement à intervenir pour le développement des femmes.
Afin de mieux orienter notre recherche cet objectif est divisé en trois objectifs spécifiques :
La mise en place de la démocratie fait partie des missions des parlementaires. Ainsi, en
veillant à l’instauration cette démocratie, les femmes députées pourront utiliser des stratégies
pour se faire entendre et par la même occasion, offrir la liberté aux femmes malgaches. Il faut
préciser que la liberté ici se traduit par la liberté d’expression et de possession de biens.
La bonne gouvernance signifie dans un sens permettre à chacun de bénéficier des résultats des
actions entreprises par l’Etat. Les femmes parlementaires avec un style de leadership efficace
pourront intervenir pour permettre aux femmes malgaches d’avoir accès au travail et à
l’entreprenariat.
6
Le développement des femmes exige le respect de leurs droits. Les femmes parlementaires,
lors des conceptions et votes de lois ont la possibilité de lutter pour les droits des femmes qui
se résument généralement au droit à la santé et à la sécurité.
Par rapport à ces trois hypothèses, nous cherchons à démontrer que l’implication des
parlementaires, surtout les femmes, conduisent au développement par le biais de la
démocratie, la bonne gouvernance et l’instauration d’un Etat de droit.
L’intérêt de cette thèse est donc d’aider à libérer les femmes malgaches par le biais des
plaidoyers des femmes parlementaires, par le respect de leurs droitsen vue de leur
empowerment dans le cadre de l’utilisation du management, de favoriser la budgétisation
sensible au genre pour que les femmes puissent participer pleinement au développement
économique et social, et de contribuer à éradiquer ainsi la pauvreté féminine.
La révision des lois discriminatoires et le contrôle de leur application dans un concept genre
conduisent au développement économique et social du pays (bonne gouvernance).
La participation active des parlementaires, surtout les femmes, dans la budgétisation.
L’amélioration et l’amendement des lois votées prenant en compte le genre et le contrôle de
son application conduit au développement économique et social de la nation (développement).
Pour atteindre nos objectifs de recherche et avoir des résultats fiables, la rigueur et la
pertinence de la démarche scientifique doivent reposer sur un choix judicieux et cohérent des
techniques de collecte des données et des méthodes d'analyse afin d'éviter d'aboutir à des
conclusions erronées.
La technique documentaire consiste à puiser les données existantes dans les écrits en rapport
avec le sujet. Nous avons consulté divers documents portant non seulement sur le rôle du
parlement et l’implication des femmes mais aussi sur le développement des femmes. Parmi
les documents consultés, il y a des ouvrages, des revues, des textes légaux, des résultats des
quelques recherches disponibles en format papier ou sur Internet.
7
Le récit de vie nous a servi pour avoir plus d’informations sur les vécus des femmes
parlementaires, leurs motivations et leurs freins. L’observation directe a renforcé les
informations recueillis du récit de vie.
Les entretiens ont été menées dans le but de nous informer sur le contexte du développement
des femmes dans le pays. Le guide d’entretien est composé de questions semi-directif afin de
mieux cerner le sujet.
Une enquête sous forme de sondage d’opinion a été programmée sur un échantillon de
soixante femmes parlementaires des quatre derniers mandats, choisies par une méthode non
probabiliste dans le but d’évaluer l’implication des femmes parlementaires dans le
développement des femmes.
Une fois les données collectées, nous avons procédé à leurs analyses (dépouillement, codage
systématique, retranscription sur logiciel Sphinx et Excel, établissement les relations entre les
variables pour confirmer les hypothèses, présentation des résultats, analyse par utilisation des
outils de statistiques différentielles pour la vérification des hypothèses, synthèses, …) leurs
6
Miles M.B. et A.M. Huberman, (1991), Analyse des données qualitatives : Recueil denouvelles méthodes, De
Boeck Université.
8
interprétations sont faites suivant une démarche rigoureuse. Le tout s’adhère par la rédaction
du présent document.
- une première partie qui traite dans ses deux premiers chapitres le concept théorique
et les contextes locaux de nos objets d’étude, à savoir l’implication des femmes
parlementaires et le développement des femmes. Le troisième chapitre se focalise sur
l’approche méthodologique menée pour réaliser cette recherche.
9
PARTIE I : PREALABLES THEORIQUES ET
METHODOLOGIQUES DE LA RECHERCHE
Avant de se lancer dans une recherche, il est de règle de passer en revue la littérature sur le
même thème pour voir ce que les autres auteurs et chercheurs ont déjà fait avant soi. Ainsi,
des théories indispensables pour nos analyses sont développées dans cette partie. Elles
concernent le développement des femmes, le concept de genre, la compétence et la capacité
des femmes et l’explication des contextes dans lesquels le parlement malgache fonctionne.
Etant donné que ce travail cherche à mettre en valeur l’implication des femmes via leur rôleau
parlement pour favoriser le développement des femmes malgaches, les théories et réalités
concernant les femmes et la politique sont également incontournables.
La réalisation d’une recherche nécessite par ailleurs une démarche bien définie pour assurer la
fiabilité des informations et pour le gage de la scientificité de la recherche. Notons que c’est
une recherche en sciences humaines qualifiée de qualitative. Elle a recours à une méthode
d’investigation particulière pour cerner le phénomène de l’étude et doit s’assurer que les
données rassemblées ne sont pas de simples artefacts de la méthode utilisée.
10
CHAPITRE I : LE CONCEPT DE DEVELOPPEMENT DES FEMMES
La polysémie du terme genre rend difficile l'appréhension du concept dans l'étude des
inégalités entre homme et femme. Pourtant, la compréhension du concept est indispensable si
on veut mettre en lumière les différents facteurs produisant cette inégalité. Actuellement, le
concept « genre » est devenu la référence pour toutes études sur les droits des femmes, sans
pourtant délaisser le concept de « sexe ». La frontière entre les deux varie en fonction des
positionnements politiques défendus. Vu son caractère évolutif, le concept « genre » va
connaître une multitude d’interprétations quant à sa définition. Pour assurer une meilleure
compréhension du concept, il s’avère indispensable de se borner sur une définition unique et
consensuelle. L’objectif n’est pas de livrer « la » définition mais de circonscrire un objet
d’analyse afin de mieux analyser ses implications. Généralement, le genre désigne « le
champ de recherches sur les rapports sociaux entre les sexes ». Le mot « genre » est la
traduction française de mot anglais « gender ». L’invention de ce mot est attribuée à Robert
Stoller, un psychiatre psychanalyste nord américain qui distinguait le « sexe biologique » du «
gender socialement acquis ». En effet, « la société fait correspondre un sexe donné à des
stéréotypes de gender; il n'y a pas de nécessité biologique à cette correspondance, mais
une obligation sociale si forte qu'elle justifie à ses yeux de transformer les corps intersexes ».
Dans sa globalité, le genre a pour objet d'étude les hommes et les femmes, le féminin et
le masculin.
L’approche du genre dans la réalité sociétale informe sur le mode de vie des groupes sociaux,
en fonction des rapports de pouvoir, de la participation des femmes et des hommes, ainsi que
des inégalités entre eux et leurs relations avec le développement. Une parfaite compréhension
du genre, des rapports sociaux de sexe et de développement nécessite d’abord une définition
du concept genre. Il faut ensuite, percevoir les analyses du concept genre dans un processus
11
de promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes, et enfin se consacrer à son
évolution, comme une nouvelle approche d’analyse des relations sociales entre les femmes et
les hommes.
Le mot genre apparait comme concept en 1972 avec A. Oakley dans « Sexe, gender and
society» qui sépare pour la première fois sexe et genre. Il est traduit au début dans les études
féministes en sociologie en France par le concept des « relations sociales des sexes » qui
devient après « les rapports sociaux de sexe».
Le concept du genre permet d’interroger les relations sociales entre les femmes et les
hommes. Les différences sexuelles ne constituent pas les inégalités entre les hommes et les
femmes. Le genre est un concept qui est employé pour décrire les différences sociales,
culturelles et historiques. Les différences biologiques entre les hommes et les femmes ne
changent pas, mais les caractéristiques, les rôles et les responsabilités attribuées diffèrent
selon les sociétés et les cultures.
Dans les pays du Nord, ces caractéristiques attribuées ne sont pas perçues comme dans les
pays du Sud. Les rapports sociaux sont inégaux. Les hommes ont des rôles et des
responsabilités plus avantagés que les femmes qui restent confinées aux rôles traditionnels
dans la sphère privée. Dans les sociétés occidentales, les rapports sociaux de sexe sont
influencés principalement par des facteurs économiques et par les mouvements des femmes.
Pour comprendre le concept genre, la sociologie offre un éventail riche sur cette thématique.
Pour A. Revillard et L. De Verdalle, l’usage du mot genre « abusif » ne correspond pas à un
« besoin linguistique ». « Il faut reconnaître que l’usage et les définitions du concept ne font
pas l’unanimité, même au sein de la communauté des sciences sociales. Au vu de la pluralité
des usages du terme, nous ne prétendons pas ici donner une définition à vocation
hégémonique, ou même qui en reflèterait tous les usages courants (…) ». Il s’agit plutôt de
12
souligner les principales dimensions du concept qui en font, selon nous, un concept
heuristique pour l’ensemble des sciences sociales »7.
7
A. Revillard et L. De Verdalle, (2006), « Dynamiques du Genre », numéro de terrains & travaux
(introduction).N° 10.
8
Dictionnaire le Petit Robert.
9
Journal Officiel n° 169 du 22 juillet 2005, Commission Générale de Terminologie et de Néologie,
« Recommandation sur les équivalents français du mot “Gender”. Recommandation ». p. 12 000.
13
traduisant ainsi la visée originelle de transformation de la société (pour la rendre plus juste et
plus égalitaire) inhérente à ses conditions d’émergence»10.
D’une façon générale, le genre est un concept dynamique et changeant, variant selon les
cultures, les groupes sociaux, l’espace et le temps. Il aide à comprendre les mécanismes qui
définissent des rapports de conflits et de coopération pouvant intervenir dans une organisation
sociale, et d’analyser des instruments pour l’amélioration des conditions des femmes pour
plus d’égalité.
L'approche genre s'appuie sur l'analyse du rapport social, qui « produit une division entre les
catégories "hommes" et "femmes", qui ne lui préexistent donc pas, et est à l’ origine d’
un principe de classement appliqué à l'ensemble du monde social, dans ses dimensions
matérielles et symboliques ». L'étude sur le genre ne va plus se focaliser sur la différence
biologique comme facteur déterminant des inégalités subies par les femmes. D'autres
paramètres entrent en jeu pour que les femmes ne puissent bénéficier le même statut que les
hommes dans différents domaines de la vie sociale. Le mouvement féministe s'appuie sur la
différence entre le sexe et le genre pour promouvoir la libération des femmes. Dans cette
optique, le sexe a le caractère inné et invariable et il est difficile de corriger la différence
biologique entre les deux sexes. Par contre, le genre intègre une dimension culturelle qui
influe sur l'intégration des femmes dans la vie sociale. Mais des critiques se sont levées
concernant cette approche fondée sur la dichotomie entre le sexe et le genre. En effet, le fait
de reléguer le concept sexe à la différence entre mâle/femelle, sous-entend implicitement un
renforcement de la différence biologique. Il serait alors difficile d'infléchir la culture vers
l'égalité si au départ il existe une réalité intangible d'inégalité. Au départ, la nature impose
une identité avant que la culture puisse imprégner une valeur égalitaire aux femmes. La
deuxième évolution du concept genre réside alors dans la négation du sexe biologique
comme une réalité naturelle. Le genre ne se réduit plus à la notion de « sexe social » mais,
renvoie au « le système qui produit ces sexes comme deux réalités sociales distinctes ». Le
concept « genre » permet d'analyser tout système qui produit la hiérarchie entre les sexes,
suivant une partition inégalitaires des rôles dans le rapport social. Il permet
d'appréhender la division sociale à travers les notions de « domination », « pouvoir », «
oppression », etc. L'innovation apportée par le concept genre ne réduit pas uniquement à la
10
M. Touré, « La recherche sur le genre en Afrique : quelques aspects épistémologiques, théoriques et culturels
»
(introduction). Article disponible sur le site : http://www.codesria.org/IMG/pdf/6-Marema_Toure.pdf.
14
prise en compte de l’élément social, mais oblige à «appréhender le social comme un
domaine autonome, doté d'une causalité propre irréductible à des lois biologiques »
L'approche genre apporte une « dénaturalisation » dans la compréhension des inégalités
subies par les femmes.
L'approche genre ne signifie pas pour autant qu’elle n’intégrera pas la différence biologique
dans son champ d'analyse. Cette nouvelle conception, basée sur la dichotomie entre le
sexe et le genre, « ne permettait pas de prendre en compte le fait que la matérialité des
corps est elle-même forgée par la construction sociale de la différence des sexes ».
Pourtant, l’aspect biologique doit rester un élément subsidiaire et non déterminant puisque
«la société ne façonne pas seulement la personnalité et le comportement, mais aussi la
manière de percevoir le corps ». Le genre est un « diviseur » puisque le système social va
produire deux sexes opposés, marqués par une relation dominant/dominé. Les mouvements
féministes ont beaucoup œuvré dans l'édification de cette nouvelle démarche basée sur
le concept de genre. « Depuis les années 1970, le concept genre va connaître une
évolution constante tout en intégrant d'autres paramètres pour mieux comprendre les
causes des différentes inégalités subies par les femmes ».
L’approche sociale de genre explique les inégalités basées sur le sexe, non plus sur le plan du
déterminisme biologique mais sur le plan du rapport social. Simone de Beauvoir fut le
précurseur de cette nouvelle vision à travers le concept de « genre social ». Elle est rendue
célèbre à travers la fameuse phrase : « on ne naît pas femme : on le devient »11, qui montre
l'infériorité des femmes vis-à-vis des hommes, en s'appuyant sur l'idée que la différence entre
homme et femme est une construction sociale. La parution de son ouvrage intitulé «
Le deuxième sexe II. L’expérience vécue » va entraîner ce qu’on a appelé « les
années mouvements »12. Cet ouvrage va constituer l'un des textes de référence pour les
luttes féministes. Sa théorie repose sur la notion de « situation », c’est n’est pas par nature
que les femmes sont « enfermées dans leur immanence », car il n’y a pas d'essence de «
féminité ». Cette démarche tend ainsi à combattre le déterminisme biologique des
caractéristiques associées à chaque sexe. Le genre est ainsi « un produit de conditions sociales
11
Simone, DE BEAUVOIR, Le deuxième sexe II. L'expérience vécue, Gallimard, coll. Folio essais, Paris, 1976.
12
Vinciane, DESPRET et Isabelle, STENGERS, Les faiseuses d'histoires. Que font les femmes à la pensée?, La
Découverte, Paris, 2011, p. 56
15
ou historiques qui forgent des rôles, des manières de penser, des attitudes en fonction
de l'appartenance sexuelle ».
Quand l’idée du sexe faible continuait à exister durant le XVIIIème siècle, une autre se
présentait. Celle du sexe "opposé", dans « le Deuxième sexe » de Simone De Beauvoir.
Pour l’auteur, « on ne nait pas femme, on le devient »14. La condition des femmes est définie
en fait par la société et la culture. Les prémisses de réflexions sur les sexes opposés et les
inégalités des sexes par les courants socialistes et marxistes prennent au XIXème siècle un
autre aspect, et la question des femmes devient sociale, dans sa conception, ses enjeux, et est à
l’origine du concept de rapports sociaux de sexe. K. Marx, » les femmes constituent un
groupe social, et une classe de sexe. Selon lui, la femme est le prolétaire de l'homme, et les
rapports de l’homme et de la femme marquent le degré du développement social. Ceci a
influencé la sociologie », après K. Marx, « basée sur l’analyse des rapports de pouvoir entre
les deux sexes qui émane directement de l'idée de domination d'un groupe de sexe sur
l'autre ».
Ce modèle marxiste trouve écho avec les réflexions féministes des années soixante-dix en
Occident et le concept de genre se développe. « Les rapports entre sexes sont le produit d’une
construction sociale et le concept de genre est alors considéré comme un sexe social » (T.
Laqueur, 1992)15. Il complète, sans s’y opposer, celui de sexe (biologique), l’inné et le
naturel. Il est acquis et construit par des référentiels (que ce soit religieux, culturel, éducatif,
familial, ou autres) et diffère selon le temps et l’espace. Il n’est « jamais fixe, mais
continuellement constitué et reconstitué »16. C’est pour cela qu’il s’agit d’une déconstruction
13
Laqueur, 1990. « La fabrique du sexe, Essai sur le corps et le genre en Occident »
14
S. De Beauvoir, (1949), « Le Deuxième sexe ». Paris, Gallimard.
15
T. Laqueur, (1992), « La Fabrique du sexe : essai sur le corps et le genre en Occident », Paris, Gallimard
16
E. N. Glenn, (1999). « The social construction and institutionalization of gender and race: an integrative
framework ». In FERREE MM LORBER J et HESS BB. Ed. Revisioning gender, Thousand Oaks, Sage, pp. 3-
43, p.5.
16
sociale. Car celle-ci renvoie aux attitudes, aux statuts différenciés selon le sexe et la
répartition inégale des ressources entre hommes et femmes.
De son côté Scott souligne l’importance de révéler la construction sociale du genre à travers
sa déconstruction : « cela implique un rejet de la nature figée et permanente de l’opposition
binaire, ainsi qu’une véritable historisation et déconstruction des termes de la différence
sexuelle. (…) inverser et déplacer sa construction hiérarchique, plutôt que de l’accepter
comme vraie, évidente ou dans la nature des choses »17. La notion de genre essaie de s'inscrire
dans une logique qui veut bannir et ignorer l’aspect naturel et biologique de l’individu pour se
consacrer aux rôles des hommes et des femmes dans l’organisation sociale ; car le principe de
différenciation sociale des sexes cache souvent son nom derrière celui des différences
naturelles18. Si le mot sexe semble bien utile pour comprendre le « genre », ce dernier, quant
à lui, parait plus pertinent et constitue constituant un outil pour repenser le sexe comme
construit social, car pour C. Delphy19: « si le genre n’existait pas, ce qu’on appelle le sexe
serait dénué de signification, et ne serait pas perçu comme important : ce ne serait qu’une
différence physique parmi d’autres ». « Le genre permet à l’individu qui est un être social
influencé dans ses comportements et ses pensées par des structures, de faire l’articulation
qu’il existe entre ce qui est d’ordre naturel, biologique et inné (le sexe) et ce qui est d’ordre
culturel (le genre), mais sans les penser de manière séparée ». Il présente la condition et
l'identité des femmes comme le résultat d'une construction sociale et culturelle dans un
contexte donné, et propose une relecture sexuée des événements et phénomènes historiques et
sociaux qui contribue à leur explication en s'interrogeant sur : la nation, la citoyenneté, la
protection sociale, le travail…
17
J. Scott, (1986), cité in Okin 2000.
18
N. C. Mathieu, (2002), « Les transgressions du sexe et du genre à la lumière de données ethnographiques », in
HURTIG MC KAIL M, ROUCH H (dir.) (2002), « Sexe et genre, de la hiérarchie entre les sexes ». CNRS
Editions, Paris, 286 p. (1ère éd., 1991). p .69.
19
C. Delphy, « L'Ennemi principal, I. L'Économie politique du patriarcat, II. Penser le genre, Nouvelle questions
féministes », Syllepse, Paris, 1998 et 2001 (Réédité en 2009 par Syllepse, ISBN 2849501980, et ISBN
2907993887)
17
aussi prendre en considération les hommes. C'est dans le cadre de ce rapport de force
entre le masculin et le féminin qu'on puisse mieux appréhender la place de la femme dans
une société.
Cette dimension du genre est construite sur la différence entre les sexes, le genre et le rapport
social. C’est un rapport de pouvoir où il y a le plus souvent dans les sociétés matriarcales une
supériorité sociale masculine des valeurs, des notions et des philosophies associées au
masculin sur celles associées au féminin. Ces rapports de pouvoir permettent une prise de
conscience des résistances. Le genre pour J. Scott (2000)20, est "un élément constitutif des
rapports sociaux fondés sur des différences perçues et une façon signifiant des rapports de
pouvoir. Or, « Il existe d’une part un rapport de pouvoir inégalitaire entre hommes et femmes,
et une supériorité sociale des significations et valeurs associées au masculin sur celles
associées au féminin»21. Le genre est un acte au moyen duquel le pouvoir est articulé : «
établis comme un ensemble objectif de références, les concepts de genre structurent la
perception et l’organisation concrète et symbolique de toute vie sociale. Dans la mesure où
ces références établissent des distributions de pouvoir (un contrôle ou un accès différentiel
aux ressources matérielles et symboliques), le genre devient impliqué dans la conception et la
construction du pouvoir lui-même ».
La domination et le pouvoir se retrouvent davantage dans les relations entre les sexes.PourP.
Bourdieu22, qui a parlé de la domination masculine symbolique, malgré des lois égalitaires et
a démontré l’ancrage de la domination masculine dans la société emplie de permanences
misogynes d’autant plus puissantes qu’elles semblent naturelles grâce à un travail de
reproduction des schèmes de représentation et de déshistoricisation. D’après P. Bourdieu, : «
la préséance universellement reconnue aux hommes s’affirme dans l’objectivité des structures
sociales et des activités productives et reproductives, fondées sur une division sexuelle du
travail de production et de reproduction biologique et sociale qui confère à l’homme la
meilleure part, et aussi dans les schèmes immanents à tous les habitus : façonnés par des
conditions semblables, donc objectivement accordés, comme matrices de perceptions, des
pensées et des actions de tous les membres de la société, transcendantaux historiques qui,
étant universellement partagés, s’imposent à chaque agent comme transcendants.
20
J. Scott, (2000), « Genre, une catégorie utile d’analyse historique », dans J. Bisilliat et Verschuur C. (dir.),
« Le Genre, un outil nécessaire ». N°1. Paris, L’Harmattan, p. 41-69.
21
A. Revillard et L. Deverdalle, (2006), « Dynamiques du Genre », numéro de terrains & travaux (introduction).
N° 10. p 5.
22
P. Bourdieu, (1998), « La domination masculine ». Paris, Seuil.
18
En conséquence, la représentation androcentrique de la reproduction biologique et de la
reproduction sociale se trouve investie de l’objectivité d’un sens commun, entendu comme
consensus pratique, doxique, sur le sens des pratiques. Et les femmes elles-mêmes appliquent
à toute réalité et, en particulier, aux relations de pouvoir dans lesquelles elles sont prises, des
schèmes de pensée qui sont le produit de l’incorporation de ces relations de pouvoir et qui
s’expriment dans les oppositions fondatrices de l’ordre symbolique»23. La domination
masculine se diffuse à travers la socialisation, et s’impose à chaque individu qui va la
véhiculer, hommes comme femmes. Comme une loi naturelle, le travail collectif de
socialisation continu et de somatisation des rapports sociaux de domination, contribue à
reproduire la domination masculine et même si les dominés perçoivent la domination comme
allant de soi, ils ne peuvent se révolter contre elle. La domination masculine peut ainsi
perdurer facilement.
Les représentations du féminin et du masculin, les rapports de sexe doivent donc être
tributaires de cette domination masculine. « La perspective de genre s’est donc imposée
d’elle-même, car elle offre des outils d’analyse qui permettent de dévoiler l’ambivalence des
rapports sociaux entre les femmes et les hommes. Elle pose le problème des rapports sociaux
qui président aux relations non seulement à l’intérieur de la famille mais aussi à l’extérieur.
Elle éclaire sur la nécessité de lier la sphère privée et la sphère publique »24. Nous pouvons
dire que « le mot genre peut donc être employé - et il l’est, incontestablement - pour justifier,
légitimer l’absence de tout rapport de domination, de tout système de domination, de toute
pensée de la domination, de toute domination. Et donc de tout pouvoir»25. La complexité des
rapports entre les femmes et les hommes a contribué à la richesse des recherches et a animé le
monde moderne avec des paradigmes nouveaux qui dévoilent des aspects nouveaux de ces
rapports, les dénudent, les analysent et leur redonnent des lectures différentes et diverses. Du
sexe biologique au sexe social, à la construction sociale, des approches sont développées et
des réflexions se mettent à jour en secouant les normes classiques et la nature. Dans toutes ses
dimensions, le genre s’est forgé une place dans la littérature et le langage. Il anime en
permanence les différents débats et constitue une matière riche d’analyse et de réflexion. Le
genre est dynamique, il active les recherches dans tous les domaines de la vie des hommes et
des femmes.
23
P. Bourdieu, (1998), « La domination masculine ». Paris, Seuil.
24
M. Benradi, (2006), « Genre et Gouvernance, Analyse des comportements politiques des hommes et des
femmes au Maroc », Centre national de documentation du Maroc, « développement économique et social ».
25
L. M. Victoire, (mai 2008), « Dis-moi, « Le Genre, ça veut dire quoi ? », in www.genderaction.org
19
L’approche genre reste une démarche pour la promotion de l’égalité et la prise en compte des
rapports sociaux de sexe.
Différents concepts ont été utilisés pour expliquer les différentes raisons des inégalités entre
homme et femme. Le champ d'analyse va dépendre énormément du sens donné à
chaque concept utilisé. L'histoire du féminisme fait émerger deux concepts de base : « le sexe
» et « le genre ». L'usage de ses deux termes peut prêter à confusion, voire à contradiction. La
délimitation conceptuelle du « genre » est fortement influencée par les théories dégagées
par le mouvement féministe. Si le concept genre trouve sa genèse dans la longue lutte
féministe, on va se contenter de restituer sa trajectoire historique.
Le mouvement féministe peut être défini comme une mobilisation collective qui a pour
raison d’être la dénonciation et l’éradication des différentes formes d’inégalité entre
homme et femme. Le concept de « féministe » a été théorisé pour la première fois par
Hubertine Auclert en 1882, mais son essor sur le plan international d’est constaté vers la
seconde moitié du XIXe siècle. La trajectoire historique du mouvement féministe peut être
définie en trois vagues en fonction de la nature des droits revendiqués.
Vers le début des années 1950, le mouvement féministe est axé sur la revendication d’une
égalité juridique entre les deux sexes. A l’époque, les militants féministes réclament
l’égalité de l’homme et de la femme devant la loi. Le sexe ne doit pas être un critère de
discrimination ou d’exclusion sur le plan juridique. Le monde politique demeure encore un
domaine réservé aux hommes, et des dispositions juridiques érigent des barrières
infranchissables pour maintenir cette domination. C’est pour cela que les droits de vote et
d’éligibilité des femmes constituent les principaux objectifs de revendication de ce
mouvement.
A partir de 1960, le mouvement féministe va orienter ses actions vers la lutte contre
les différentes formes d’oppressions subies par les femmes. Cette nouvelle génération
de militants, dite la « deuxième vague », dénonce les différents systèmes d’exploitation
et de domination des femmes. Leur slogan, « le personnel est politique », illustre bien la
stratégie adoptée qui vise à ce que la politique s’occupe des sujets traditionnellement
considérés comme du domaine « privé ».
20
Dès le début des années 1990, des jeunes militants féministes apportent une reconfiguration
de la nature du mouvement féministe, en abordant d’autres thèmes. L’apparition de
cette nouvelle génération de militants est souvent qualifiée par les observateurs comme
une « troisième vague » du mouvement féministe. Malgré cet idéal commun affiché pour
la promotion des droits des femmes, de multiples tensions internes vont ternir l’image
de ce mouvement. Parmi les points de divergence figure l’enjeu de la lutte, en
l’occurrence la conception idéologique de la lutte. Cette controverse théorique crée des
clivages entre les différents militants féministes. Ces clivages liés à l’imbrication des luttes
sociale avec la politique vont ainsi entraîner une scission du mouvement. C’est ainsi
qu’à partir de 1980, les féministes des pays du Sud, dits « black feminism »,
dénoncent les grandes lignes du courant de pensée féministe qui ignorent les réalités
vécues par les femmes africaines et américaines.
L’approche GED reconnaît l’importance des solidarités et des différences de classes mais elle
soutient que l’idéologie patriarcale fonctionne aussi bien à l’intérieur des classes sociales
qu’entre les classes sociales pour opprimer les femmes. En conséquence, les tenants de
l’approche GED explorent à la fois les liens et les contradictions entre les sexes, les classes,
les races et le développement. Une des préoccupations majeures des défenseurs de l’approche
GED concerne les droits des femmes, en particulier la réforme des lois sur l’héritage et la
propriété des terres. En effet, « il existe souvent une confusion juridique engendrée par la
coexistence, dans plusieurs pays, des systèmes juridiques coutumiers et des systèmes
statutaires et, la plupart du temps, les hommes ont tendance à manipuler ces systèmes au
détriment des femmes » (Rathgeber, 1994).
21
L’approche GED insiste sur la nécessité d’une transformation plus radicale de la société en
vue d’une amélioration de la situation des femmes. Pour les tenants de l’approche GED, « les
femmes n’ont pas à faire pression pour choisir parmi les multiples formes d’oppression contre
les quelles luttent » (Maguire, 1984). « L’autre élément particulier à l’approche GED est
qu’elle s’appuie sur une perspective holistique, étudiant l’ensemble de l’organisation sociale
et de la vie économique et politique afin de comprendre la formation des aspects particuliers
de la société » (Rathgeber, 1994). « Les analyses inspirées de l’approche GED s’avèrent
donc multidimensionnelles et appréhendent la position de la femme pauvre des pays en
développement en relation avec les crises économiques et sociales mondiales » (Sen et
Grown, 1987) et avec « les différentes formes d’exploitation résultant de
l’internationalisation du capitalisme » (Tinker, 1990).
Ainsi, l’approche GED force la reconnaissance du fait qu’à l’intérieur des structures socio-
économiques qui placent les femmes dans une position inférieure par rapport aux hommes, les
femmes ne vivent pas,ne travaillent pas non plus, aiment ni ne fonctionnent de façon isolée.
En effet, « elles existent plutôt dans des relations dynamiques et concrètes avec les hommes.
Ainsi, l’analyse GED légitime l’attention à porter à ces relations, particulièrement aux
différences dans les pouvoirs et les privilèges » (Maguire, 1984). « C’est pour cela que
l’approche GED ne s’intéresse pas aux femmes en soi mais plutôt à la construction sociale des
genres et à l’attribution de rôles, de responsabilités et d’attentes spécifiques aux femmes et
aux hommes « (Rathgeber, 1994).
22
« Les tenants de l’approche GED accueillent favorablement les contributions potentielles
d’hommes qui partagent leur intérêt pour les questions d’équité et de justice sociale »
(Rathgeber, 1994). En outre, l’approche GED accorde davantage d’importante à la
participation de l’Etat en matière de promotion et d’émancipation des femmes. Elle considère
que l’Etat doit prendre en charge certains des services sociaux que les femmes, dans plusieurs
pays, fournissent sur une base individuelle et privée. En fin de compte, l’approche GED
considère les femmes comme des agentes de changement plutôt que des bénéficiaires passives
de l’aide au développement, et prône l’organisation des femmes en vue d’augmenter leur
influence politique. Autrement dit, l’organisation des femmes est envisagée comme une
stratégie d’acquisition du pouvoir (empowerment).
L’approche GED a vu le jour à la fin des années 80, afin de travailler à la reconnaissance de
la contribution des femmes pour la société et à l’empowerment de celles-ci à tous les niveaux.
Pour Seager Joni (2003), « cette approche, tente de lier les rapports de production aux
rapports de reproduction dans toute la vie des femmes »26.
« Elle cherche à promouvoir l’égalité entre les sexes par l’empowerment des femmes et des
hommes dans la population et dans les activités de développement. C’est une approche qui ne
se concentre pas uniquement sur les femmes ou sur les hommes, mais plutôt sur la
transformation des rapports entre les genres dans un sens plus égalitaire ».27
Pour Sen et Grown (1987), « la perspective GED conduit non seulement à l’élaboration des
stratégies d’intervention et d’actions positives assurant une meilleure intégration des femmes
aux initiatives de développement en cours, mais elle entraîne inévitablement un réexamen
fondamental des structures et institutions sociales et, en fin de compte, la perte de pouvoir des
élites séculaires produisant ainsi différents impacts sur la vie des femmes et des
hommes.Obtenir plus de pouvoir signifie aller au-delà de l’autonomie financière vers
l’autonomie politique. Autrement dit, le développement durable n’est pas possible, sans plus
de justice pour les femmes ou sans leur participation ».28
Pour les mêmes auteurs, trois constats sont à la base de l’approche GED il s’agit d’abord, le
fait que dans toute société les femmes forment un groupe désavantagé par rapport aux
26
Seager, Joni, Atlas des femmes dans le monde : La réalité de leurs conditions de vie. Autrement, 2003, 128p.
27
Charlotte Thibault, Trousse de formation Genre et Développement — CQFD Mars 2004,152p
28
Sen et Grown, 1987, cité dansConseil canadien pour la coopération internationale (CCCI), Centre international
MATCH (MATCH), Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI), (1991) Un
autre genre de développement, CCCI, Ottawa. 126p.
23
hommes, en terme de bien-être; puis en terme d’accès et de contrôle des moyens de
production et en terme de pouvoir. De même, ils observent que dans toute société les femmes
et les hommes ont des besoins différents. Ils constatent enfin que cette situation d’infériorité
constitue un obstacle au développement.
Ainsi, « le pouvoir relatif des femmes est défini en termes de degré de contrôle des principales
ressources économiques comme le revenu, la propriété et d’autres importants facteurs de
production » (Blumberg, 1989). Autrement dit, même l’exercice des activités économiques
ou la possession de ressources économiques ne procure pas de pouvoir économique si la
personne en cause n’exerce pas le contrôle sur les ressources économiques en question.
Par ailleurs, l’un des postulats de Blumberg est que « le degré de contrôle sur l’allocation du
surplus comme étant plus déterminant pour le pouvoir économique relatif (des hommes ou des
femmes) que ne l’est le degré de contrôle sur les ressources nécessaires à la subsistance de
base. Pour les deux genres, plus grand est le surplus contrôlé, plus grand sera le degré du
pouvoir économique ».
En ce qui concerne la relation entre le pouvoir économique relatif de la femme et son pouvoir
décisionnel au sein du ménage, Blumberg considère que lorsque « le degré du pouvoir
29
Rapport national sur le développement humain de Madagascar, Déc 2003 « Genre, développement humain et
pauvreté »,203p
24
économique relatif de la femme augmente (une fois toutes les contraintes micro et macro
prises en considération), sa confiance en elle augmente en conséquence.Sa parole acquiert
plus de poids dans la prise de décisions au sein du ménage, que ce soit en ce qui concerne les
questions domestiques, économiques ou de fertilité ». De même, plus élevé sera le pouvoir
économique relatif de la femme, plus élevé sera son contrôle sur une variété d’autres ‘choix
de vie’ tels que le mariage, le divorce, l’autorité au sein du ménage et les autres décisions
familiales. « Cette transition de la femme vers l’exercice d’un plus grand pouvoir décisionnel
au sein du ménage se fait doucement et ne s’effectue pas toujours de façon uniforme » (Mies,
1988; Blumberg, 1989; Stamp, 1990).
« La question de savoir qui dans le foyer a un accès direct au revenu plutôt qu’un accès
indirect, c’est-à-dire un accès par l’intermédiaire et dépendant d’une autre personne, est
particulièrement importante, car cela peut être fortement significatif pour bien être des
catégories particulières des membres du ménage », les enfants par exemple (Dixon-Mueller
25
et Anker, 1989). Selon Michel, « cette question est devenue pertinente dès lors que la
pratique des pays en développement a défié les théories économiques classiques élaborées en
Occident qui assimilent le ménage du pays en développement à une famille conjugale de type
occidental, composé d’un mari et d’une épouse et supposé être une unité de perspective et de
consommation » (Michel, 1988).
La notion conventionnelle d’un ménage qui a des intérêts communs, intérêts adéquatement
représentés par l’homme ‘chef de ménage’ perd donc son sens. À ce propos, le modèle le plus
connu en la matière est celui développé par Becker et qui repose sur l’hypothèse selon
laquelle « il existe un sentiment d’altruisme au sein des membres d’un ménage de sorte que
celui qui a les ressources économiques importantes fait des transferts compensatoires à
d’autres membres de la famille » (Fapohunda, 1988). En supposant« l ’existence d’une
fonction d’utilité conjointe pour les membres du ménage, ce modèle nie toute possibilité
d’exploitation intrafamiliale et ne tient aucunement compte de la manière dont sont répartis le
travail, les informations, les ressources et le revenu entre les membres du ménage »
(Blumberg, 1989). On ignore réellement qui apporte l’information, qui fait le travail et à qui
reviennent les revenus, que la répartition se fasse par une dictature parfaite ou par la
démocratie, selon les besoins de chacun ou suivant d’autres considérations (sexe, âge, etc.).
On ne se demande pas, par exemple, si les revenus reviennent à celui qui a effectué le travail.
Cela renvoie à la notion ‘d’économie interne du ménage’ utilisée par Blumberg lorsque « les
ressources, le travail, l’information, …etc., sont différemment distribués au sein du ménage en
fonction des paramètres de genre et éventuellement d’âge » (Blumberg, 1989).
« Plusieurs études montrent que les dépenses du ménage et l’affectation de ces dépenses ne
sont pas indépendantes de celui qui gagne l’argent et contrôle le revenu, que le budget
familial n’est commun qu’en partie et que la mesure dans laquelle il l’est diffère selon la
personne qui procure le revenu familial. À ce sujet, de nombreuses études de cas portant sur
l’Inde, le Népal, le Mexique, le Cameroun » (Blumberg, 1989) et bien d’autres régions des
pays en développement ont montré que « l’alimentation et la santé de la famille dépendent
souvent directement de l’accès des femmes aux activités économiques. Cette situation
s’explique par le fait que les femmes pauvres dépensent l’essentiel de leurs revenus à l’achat
de produits de base, qu’il s’agisse de l’alimentation ou de la santé » (Michel, 1988).
Ces observations rejoignent les conclusions de l’étude de Blumberg. Celle-ci considère que,
« plus on descend dans la structure de classe et dans les secteurs économiques particuliers,
26
spécialement dans les plus difficilement mesurables tels que les exploitations familiales à
faibles revenus et le secteur informel, plus grande est la part des activités économiques des
femmes dans la subsistance du ménage ». En outre, « l’étude montre que les femmes tendent
à consacrer une proportion élevée de leurs revenus à la subsistance de leur famille, réservant
au contraire peu pour leur consommation personnelle » (Blumberg, 1989; Dixon-Mueller et
Anker, 1989).
L’égalité de genre permet d’affirmer la valorisation des identités féminines par rapport à une
domination de la culture masculine. Les femmes disposent des qualités et des
potentiels spécifiques que les hommes ne possèdent pas. La promotion de la justice
dans la société tend à une revalorisation des identités méprisées en prenant la diversité
comme une richesse et non pas comme un fardeau.
L’émancipation des femmes signifie une libération contre toutes formes de contrainte qui les
empêchent d’avoir une autonomie. La société doit pouvoir offrir à chaque individu un espace
lui permettant de poursuivre librement ses ambitions. La libération contre toutes formes
de violence et de domination étant les éléments essentiels de l’émancipation. La liberté et
l'égalité sont les deux faces d'une même réalité. La liberté ne peut être conçue sans la
reconnaissance du principe de l'égalité. L'égalité part du principe de la reconnaissance de la
diversité entre les individus.
27
l’accumulation de ressources par les individus (self-developpement) et par conséquent
l’émancipation économique et politique »
D’une part, selon Kate, Young (1993), « le développement est un processus complexe
impliquant l’amélioration sociale, économique, politique et culturelle des individus et de la
société elle-même. Il comporte donc l’amélioration du niveau de vie mais non une
consommation ostentatoire, et implique une forme de société qui permet la distribution égale
de la richesse sociale ».31D’autre part, d’autres auteures comme Dagenais et Piché (1994)
définissent le terme empowerment comme étant « un processus par lequel, au moyen de leurs
luttes contre l’oppression, les actrices et acteurs sociaux augmentent individuellement et
collectivement leur pouvoir, c’est-à-dire leur autonomie et leur contrôle sur leur propre vie et
dans la société. Il inclut donc une dimension psychosociale »32.
Au cours des années 60 et 70, on croyait pouvoir solutionner la subordination des femmes en
accroissant leur pouvoir économique. Pourtant, avec la mondialisation des marchés et en dépit
de la croissance économique, les femmes s’appauvrissent toujours davantage. Un des
éléments clé permettant d’expliquer cette situation réside dans notre compréhension du
pouvoir. Dans l’analyse GED, on distingue plusieurs types de pouvoirs. Il y a d’abord
notamment, le pouvoir qui s’exerce sur l’individu. Il se fonde généralement sur des menaces
de violence par la société, exige une vigilance constante pour se maintenir. Le deuxième type
est celui qu’on appelle « le pouvoir de » ou « le pouvoir créateur » rendant apte à accomplir
30
Guillaume, GOURGES, Les politiques de démocratie participative, PUG, coll. Libres cours politique,
Grenoble, 2013, p. 15
31
Young, Kate. (1993). Planning development with women. St. Martin Press, New York, 166p.
32
Dagenais; Piché D. (1994) Femmes, féminisme et développement. McGill - Queen’s University Press. 440p.
28
des choses. C’est l’essence même de l’aspect individuel du pouvoir (ou « empowerment »).
Le troisième type de pouvoir est le pouvoir qui s’exerce avec (collectif) qui relève du
sentiment que le tout est plus grand que la somme des parties, sentiment ressenti
particulièrement lorsque plusieurs personnes s’attaquent ensemble à un problème. Enfin, on a
le pouvoir intérieur qui renvoie à la force spirituelle. Il se fonde sur l’acceptation de soi et
accepte les autres en tant qu’égaux à soi. Ce sont les trois dimensions de l’ « empowerment
33
».
La perspective d’’empowerment’ que l’on peut traduire défaut par ‘gain de pouvoir’ s’inscrit
sans ambiguïté dans une approche ‘genre et développement’ et préconise la mobilisation
politique des femmes, leur organisation, l’éducation populaire et la conscientisation en vue de
combattre adéquatement la subordination. La perspective d’empowerment’ est « l’une des
approches d’intervention pratique en matière de développement quoique sa popularité au sein
des agences de développement soit restée réduite » (Moser, 1989).
La question du pouvoir est au centre des préoccupations féministes : pouvoir sur le travail,
mais aussi pouvoir sur soi, pouvoir au sein de la famille, pouvoir économique, pouvoir
politique. Le but poursuivi par les défenseurs de la perspective d’empowerment’ outrepasse
donc la seul dimension économique. De façon générale, le terme ‘empowerment’ est employé
pour désigner le processus pour lequel, au moyen de leurs luttes contre l’oppression, les
actrices et acteurs sociaux augmentent individuellement et collectivement leur pouvoir, c’est à
dire leur autonomie et leur contrôle sur leur propre vie et dans la société. Il inclut donc la
dimension psychosociale (Dagenais et Piché, 1994).
L’un des postulats de la perspective d’empowerment est que les origines de la subordination
de la femme se situent dans la sphère familiale, mais que les femmes vivent l’oppression
différemment selon leur race, leur classe, leur histoire coloniale et la position de leur pays
dans l’ordre économique international. Aussi, soutient-elle que « les femmes ont à combattre
les structures oppressives à différents niveaux » (Moser, 1989). Par ailleurs, la perspective
d’empowerment’ cherche à accroître le pouvoir des femmes en développant leur capacité
d’auto-organisation et force interne. En fait, « les relations de pouvoir en elles-mêmes ne se
33
Conseil canadien pour la coopération internationale (CCCI), Centre international MATCH (MATCH),
Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI), (1991)p 20-21, Un autre genre
de développement, CCCI, Ottawa. 126p.
29
ramènent pas toutes au modèle extrême du jeu à somme nulle, dans lequel tout gain de A
entraînerait une perte équivalente pour B » (Boudon et coll., 1989).
La perspective d’empowerment met en jeu deux sortes de stratégies par lesquelles les femmes
pourront acquérir plus de pouvoirs dans leurs sociétés respectives. Les stratégies à long terme
sont reliées à l’élimination des structures d’inégalités entre les genres, les classes et les
nations. Les stratégies à court terme concernent la nécessité de trouver des moyens pour
enrayer les crises contemporaines, avec les mesures d’assistance aux femmes, que ce soit dans
la production alimentaire ou dans le secteur formel et informel de l’emploi.
En examinant de près ces deux stratégies tel que décrites par le groupe DAWN (Development
Alternative With Women for a New Era), on se rend compte que « les stratégies à court terme
correspondent à ce que Caroline Moser décrit comme des besoins pratiques des femmes »
(Moser, 1989) alors que les stratégies à long terme renferment un programme plus vaste que
les besoins stratégiques de genre même et qui inclut la libération nationale, condition
fondamentale requise pour pouvoir rencontrer adéquatement ces besoins stratégiques de
genre. La perspective d’empowerment accorde la première place aux femmes elles-mêmes
dans le processus du changement social vers un monde plus juste et plus équitable. Celles-ci
sont considérées comme les principales agentes de toutes ces transformations.
La perspective d’empowerment saisit « les femmes dans leur triple rôle de productrices, de
reproductrices et de gestionnaires des biens communautaires, et cherche, à travers les
organisations féminines de base, à élever leur conscience en vue de l’élimination de la
subordination » (Moser, 1989). Une particularité de cette perspective se trouve dans la
manière qu’elle préconise pour satisfaire les besoins stratégiques de genre. En effet, en partant
d’expériences de succès limités d’une approche directe visant les changements dans les
législations, la perspective d’empowerment a choisi de procéder de façon plus indirecte et
plus subtile en utilisant les besoins pratiques des femmes comme une assise solide à partir de
laquelle pourront ensuite être abordés les besoins stratégiques de genre.
30
Comme le fait remarquer Moser, « cette démarche s’est avérée efficace dans beaucoup de
pays en développement. En effet, les organisations ayant connu le plus de succès sont celles
qui ont commencé autour des besoins concrets des femmes reliés à la santé, à l’emploi et à la
fourniture de services de base. Par la suite, ces organisations ont été capables d’utiliser de tels
moyens pour atteindre des besoins stratégiques de genre identifiés par les femmes elles-
mêmes dans un contexte sociopolitique particulier » (Moser, 1989).
Étant donné que l’utilisation des ressources humaines-hommes et femmes, et ce, de manière
productive, est essentielle au développement, il faudrait accorder beaucoup plus d’intérêt au
rôle que tiennent les femmes, ou que celles-ci pourraient tenir, dans le cadre du
développement.
L’intégration complète de la femme dans le développement n’aura lieu que lorsque les
ressources humaines que représentent les femmes ne seront plus gaspillées; lorsque les
services de santé et d’autres services sociaux seront appliqués à la question d’intégration; et
lorsque aura été mis en place un système d’éducation, de formation et d’emploi au bénéfice de
la femme.
Boserup a démontré « les effets négatifs du processus de développement sur la situation des
femmes des pays en développement en général ». « Ses idées maîtresses relatives aux
difficultés d'accès de ces dernières aux ressources ont été reprises par les féministes
occidentales pour revendiquer l'intégration des femmes des pays en développement dans le
développement économique de leurs pays » (Muller, 1986; Mignot-Lefebvre, 1985; Tinker,
1983). Ainsi, « les réclamations des féministes américaines ont conduit à la promulgation de
la décennie de la femme par les Nations-Unies pour la période de 1975-1985 » (Tinker,
1983)34.
Depuis lors, les efforts furent consentis afin d'intégrer le plus efficacement possible les
femmes dans le développement en leur permettant l'accès aux structures modernes de
34
Tinker considère que la décennie de la femme promulguée par les Nations-Unies est un des résultats tangibles
de l'amendement Percy. Celui-ci est adopté en 1973 par le Sénat américain suite aux pressions d'un groupe de
femmes américaines sont faisait partie Tinker.
31
l'économie. Telle est notamment la démarche de l'approche IFD, « adoptée par les agences de
coopération internationale. Des critiques se sont multipliées » (Maguire, 1984; Thede, 1988)
à l'endroit de cette approche économiste mise de l'avant par Boserup et reprise par de
nombreuses chercheures (Tinker, 1979; Rogers, 1981; Bisilliat et Fieloux, 1983; Savane,
1986). »L'idée de base de l’IFD (intégration des femmes au développement) est que le
développement vise en premier lieu l'activité économique. À côté de cette approche, on peut
citer également l'approche 'femmes et développement' qui se démarque de l'IFD uniquement
au niveau de la contestation du vocable de 'l'intégration'. Pour cette dernière approche,
accepter ce vocabulaire serait reconnaître que les femmes des pays en développement n'ont
jamais participé au processus de développement de leur pays ». Et vouloir les intégrer
contribuerait à la perpétuation des structures internationales d'inégalités, au maintien de la
dépendance économique des pays en développement.
Pour l'essentiel, « ces reproches dénoncent l'absence d'un cadre de référence théorique dans
cette approche moderniste qui s'intéresse principalement à la sphère de la production
économique. Ainsi, en se limitant uniquement à ce niveau, les études IFD, ignorent d'après
ces critiques », le rôle de la femme dans la reproduction (Beneria et Sen, 1981; Mackintosh,
1988) 1. « De ce fait, elles ne peuvent pas localiser l'origine de la subordination des femmes ni
celle de leur marginalisation dans l'économie » (Buvinic et coll., 1983).
« Dans la mesure où les femmes font les frais du système capitaliste mondial, non seulement
en supportant l’ensemble des activités de reproduction, mais aussi en constituant une réserve
de main-d’œuvre à bon marché, une force de travail essentielle et structurellement
dépendante » (Bistilliat et Fieloux, 1983 ; Stamp, 1990), « il n’est pas étonnant que de
nombreux travaux féministes se soient attelés à penser à un ‘autre développement’, un
développement alternatif » (Sen et Grown, 1987) qui a beaucoup d’affinité avec « l’idée de
développement auto dépendant, donc centré sur le local et sur les besoins immédiats de la
collectivité » (Dagenais et Piché, 1994).
32
harmonieuse, intégrée, endogène. Tous ces qualitatifs signifient qu’elle ne doit pas
s’effectuer hors une certaine égalité, une grande interdépendance et une autonomie relative.
« L’analphabétisme représente un sérieux handicap, sinon une barrière absolue, aussi bien
pour les hommes que pour les femmes lorsqu’il s’agit de participer à la modernisation des
activités traditionnelles. Cependant, il y a beaucoup plus d’analphabètes parmi les femmes
que parmi les hommes. Ce qui représente le facteur principal qui limite la contribution de la
femme au développement économique et social. Ainsi, il est très important que les filles aient
accès à l’éducation à tous les niveaux, et ce, particulièrement en milieu rural où les taux les
plus élevés d’analphabétisme sont toujours notés »(Boserup et Liljencratz, 1975).
Étant donné que les facteurs social, économique et démographique sont si intimement liés,
une évolution s’opérant dans l’un ou dans plusieurs de ces domaines aura des incidences sur
tous ces facteurs.
Ainsi, toute évolution dans le système selon lequel les femmes n’avaient pas la possibilité de
participer efficacement au processus de développement implique, entre autres, des
modifications du point de vue important de la démographie. Elles comprennent l’âge au
moment du mariage, l’âge au moment de la naissance du premier enfant, l’écart entre les
naissances et le nombre total des enfants.
Un despoint les plus importants en ceci consiste à laisser à la femme, la décision relative au
travail, aux valeurs familiales, au moment et à la fréquence de ses grossesses.
33
Un grand nombre de sociétés conformistes possédaient et pratiquaient des moyens d’espacer
les naissances. Toutefois, avec les changements et l’organisation sociale moderne, ces
méthodes ont disparu ou, pour une raison quelconque, ne sont plus appropriées.
Ces conditions dans lesquelles les femmes sont confrontéescaractérisent aussi l’intégration
des femmes au développement.
35
Sylvain, URFER, Le doux et l'amer. Madagascar au tournant du millénaire, Foi et justice, coll. Questions
actuelles, Antananarivo, 2003, p. 107
36
Françoise, MILEWSKI et Hélène, PÉRIVIER (dir.), op. cit., p. 23
37
Manon, TREMBLAY et al. (dir.), op. cit., p. 32
38
Manon, TREMBLAY et al. (dir.), op. cit., p. 32
34
permet de déconstruire celles qui sont inégalitaires afin d’assurer un rééquilibrage des
rapports sociaux en faveur des femmes. La démocratie permet d'assurer une cohabitation
pacifique des différentes altérités de chaque citoyen dans la société. C'est pour cela que
l'aspiration à l'égalité de l'altérité fait de la démocratie le seul système qui permet
l'expression de tous les conflits dans le cadre de la nation, et qui conduit à la formation
des unités de plus en plus grandes . À travers l'idée d'une société égalitaire, les choix de
valeurs qu’effectue notre conscience sont de plus en plus souvent de vrais choix, des choix
libres, de moins en moins contraints, à mesure que la société et sa culture deviennent
proprement démocratiques39 .
Pour Isabelle Fortier (2008), « les femmes ont droit à une participation pleine et entière,
et la société a besoin du principe féminin pour équilibrer et compléter le principe
masculin »40. Les femmes et les hommes sont égaux mais différents, d'un point de vue
biologique et comportemental. Ces différences ouvrent la voie à la complémentarité dans le
management.
39
Françoise, MILEWSKI et Hélène, PÉRIVIER (dir.), op. cit., p. 27
40
Isabelle Fortier HEC Montréal/Gestion « Les femmes et le leadership » 2008,104p
41
M.Renaud-Boulart, 253 pages, Collection : Bibliothèque du dirigeant, avril 2005
35
Selon E. Fourès (2010), « les femmes sont différentes des hommes, suite à un
« conditionnement socioculturel et historique ». L'enjeu essentiel pour elles est de sortir
d'une attitude intériorisée de soumission, découlant de ce processus. L'auteure les invite à
développer un « leadership au féminin », spécifique et distinct du « standard de leadership
masculin »42. Ainsi, « le leadership au féminin, c'est l'exercice du pouvoir des femmes
autrement ».
Le leadership féminin anticipe les crises et s’inscrit dans l’action. Il est plus humain, plus
équilibré et plus équitable. Les femmes sont davantage focalisées sur les résultats à délivrer
que sur elles-mêmes. Et ce leadership féminin se caractérise par les faits que les femmes sont
beaucoup plus efficaces dans l’exécution et la prise de décision. Elles ont également plus de
courage. D’autre part, elles sont beaucoup plus fédératrices car elles prennent en
considération l’intérêt des différents groupes et ne divisent pas. Enfin, les femmes ont une
exigence de qualité dans le travail. Enfin, pour Cherret de la Boissiere Anne (2009), « les
sept clés du leadership féminin sont l'authenticité, l'empathie, l'intuition, la créativité, la bonté,
le partage et la paix »43.
Pour Kurt Lewin, « les styles de management appropriés aux femmes sont d’abord44, le
dynamique du groupe et les styles de Commandement : le leadership démocratique qui
s’appuie sur des méthodes semi-directives et encourage les membres du groupe à faire des
suggestions, à participer aux discussions et à faire preuve de créativité ». Ce groupe
manifeste des relations plus amicales et plus chaleureuses et le départ du leader
n’affecte en rien la continuité du travail; puis le leadership du laisser-faire: ne
s’implique pas dans la vie du groupe mais on participe le moins possible à ses différentes
activités. Cela donne une situation où le groupe reste constamment en quête d’informations et
de consignes de la part d’un leader peu impliqué.
42
« Le leadership au féminin » d’Eléna Fourès, éditions Progressor, 2010,146 pages
43
CHERRET de la BOISSIERE Anne. Leadership au masculin et au féminin. Collection Stratégies et
Management. Dunod,2009 - 240 pages
44
Desreumaux, A. Théorie des Organisations, ed.Management, 1998.
45
Psychologie dynamique, les relations humaines. Kurt Lewin ; P U F 1964
36
certaines limites ». Ce style de commandement se singularise par la recherche d’une large
consultation auprès des collaborateurs et vise à susciter une adhésion autour des
principaux objectifs de l’entreprise. Les différentes expériences réalisées et visant à introduire
un mode de management participatif s’inscrivent pleinement dans cette logique. Puis, le
manager participatif introduit un mode de commandement non directif. Il cherche à
développer des relations de confiance fortes avec ses collaborateurs. Le système de
motivation et de rémunération est particulièrement sophistiqué et vise à introduire de la
participation et de l’intéressement aux résultats de l’organisation. L’esprit d’équipe et les
dynamiques de groupe constituent de véritables objectifs stratégiques internes à la
structure et le mode de management cherche à expliciter les buts à atteindre, le projet de
l’entreprise.
Le terme de labyrinthe est utilisé depuis quelques années, pour évoquer la complexité du
parcours vers un objectif : « le passage à travers un labyrinthe n’étant ni simple ni direct,
Laufer J., L’accès des femmes à la sphère de direction des entreprises : La construction du plafond de verre,
46
37
mais exigeant de la persévérance, la conscience de ses progrès et une analyse minutieuse des
énigmes à venir ».47
A la fin des années 60, Henry Mintzberg suite à l'étude de « 5 dirigeants d’entreprise, a pu
identifier 10 rôles essentiels du manager qu'on peut regrouper en 3 catégories » ;
47
BENDER Anne Françoise et PIGEYRE Frédérique, Carrière des femmes entre opportunités, contraintes et
choix, 2008
38
partie intégrante de sa profession .Il fournit les données utiles dans le contexte de
négociations importantes ».48
Comment devient-on manager quand on est une femme ?49 C’est la question à poser face au
processus de construction des carrières et un moyen de « créer des managers » et qui
aurait tendance à déloger les femmes. La forme de carrière nommée « modèle idéal du
masculin neutre de parcours » Guillaume et Pohic(2007), est définie d’abord comme ;
d’abord, un processus d’ascension professionnelle borné d’étapes impliquant le
décryptage de prescriptions relatives aux comportements à adopter ;puis un engagement
professionnel total ; un fonctionnement clanique avec allégeance à un dirigeant ou un mentor ;
ou bien, une proximité qui se construit par convergences des expériences et surtout par
homogénéité sociale (facilité par la sélection scolaire).
Même si cette description linéaire et verticale est loin d’être la norme, elle reste encore une
référence s’agissant de l’accès aux hautes sphères de décisions. « On ne nait pas manager, on
le devient ». Cette citation de Simone De Beauvoir(1949),50 nous renvoi à la notion d’étape.
Le concept de managérialité s’accorde avec celui de socialisation (C.Dubar 2006)51
combinant des épisodes éducatifs, des apprentissages formels, des additions de manières
d’être, de penser et d’agir.
48
Balland, S. et Bouvier, A-M. Management des entreprises, Dunod, 2008.
49
Cristol Denis, « Histoires de femmes », Développement du leadership féminin ,Revue internationale de
psychosociologie et de gestion des comportements organisationnels 46/2012 (Vol. XVIII), p. 173-192, 374pages,
2012, Éditeur : ESKA
50
Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe, tome II : L'expérience vécue, Collection Blanche, Gallimard
Parution : 28-10-1949 ; 588 pages
51
Claude DUBAR, La socialisation, construction des identités sociales et professionnelles, 2010,256 pages
Editeur : Armand Colin; Édition : 4e édition revue et corrigée
52
Anne Françoise BENDER et Frédérique PIGEYRE, Carrière des femmes entre opportunités, contraintes et
choix, 2008,104pages
39
cap à franchir » pour asseoir sa légitimité. Le troisième épisode établit un lien
important entre la vie personnelle, l’engagement associatif et singulièrement,
l’environnement familial, lorsqu’il y a des enfants. Les femmes vont puiser dans les
stratégies qu’elles développent dans leur vie personnelle pour former leurs relations
managériales. Concernant la jointure entre le professionnel et l’extra-professionnel, « les
tâches parentales incombent encore abondamment aux femmes » (D. Meda, 2008)53.
Une analyse historique est indispensable pour mieux comprendre le processus de formation et
de transformation des images, des stéréotypes et des normes de conduite au profit de l’homme
ou de la femme et leurs liens avec les différents facteurs qui ont marqué l’évolution de la
formation sociale malgache au cours des siècles.
De nombreuses recherches convergentes sur le fait que l’eau, la terre, le ciel et la femme, se
trouvent au centre des valeurs fondamentales des Vazimba pour appréhender et, pour
l’origine du monde, pour gérer leur organisation sociale54. Par son origine divine, la femme
53
Dominique MEDA, Le temps des femmes. Pour un nouveau partage des rôles, 2008,233 pages
Editeur : Flammarion; Édition : édition 2008 (28 février 2008)
54
R RASAMOEL : « Tantaran’ny fivahiniko tany amin’ny Vazimba » (BEHOSY) « Histoire de mon séjour
chez les Vazimba » ; M RASAMUEL : « Ny Vazimba » in « NY MPANOLON-TSAINA » nov. 1927, janv.
1928.
40
est supposée posséder, de façon privilégiée et permanente, la Qualité sacrée par excellence, «
le Hasina » qui la rend bonne, efficiente et différente des autres mortels. C’est ce qui explique
le fait qu’en malgache, on ne parle que du caractère sacré de la femme« ny hasin’ny
Vehivavy » mais jamais du « hasin’ny lehilahy » (le caractère sacré de l’homme). 55Les
mythes des Hautes Terres centrales présentent la femme comme la princesse du Ciel, la fille
de Dieu ou « Andriambavilanitra ».56 D’autre part, dans un grand nombre de mythes sur
l’origine des rois ; l’eau et la femme sont sources de vie, de fécondité, de fertilité et de
régénération sur tous les plans de l’existence.57C’est également sur cet ensemble de traditions
dominées par la valorisation de la place et du rôle de la femme que les systèmes
monarchiques allaient s’édifier et se renforcer et tout particulièrement en Imerina malgré
l’établissement du système patrilinéaire à partir du XVIe siècle.
L’œuvre évangélique menée par les missionnaires protestants et catholiques au XIXe siècle
implante de nouveaux modèles, de nouvelles références culturelles, de nouvelles règles
sociales et de nouveaux stéréotypes relatifs à la place et au rôle de la femme et de l’homme
importés des sociétés anglaise et française aux antipodes des traditions malgaches.59
55
RP CALLET : « Histoire des rois/Tantaran’ny Andriana », tome 1, p 8-29, Edition Librairies de Madagascar
1974
56
J RAVELOMANANA : « Histoire de l’Education des Jeunes filles malgaches du 16e au milieu du 20e siècle
», p 27-46, édit ANTSO/Imarivolanitra 1996 ;
57
P BOITEAU : « Contribution à l’Histoire de la Nation malgache » p 30-38, Edit sociales Paris 1958
58
RP R JAOVELO-DZAO : « Mythes, rites et transes à Madagascar » édit Ambozontany/Karthala 1996
59
P BOITEAU : « Contribution à l’Histoire de la Nation malgache » p 30-38, Edit sociales Paris 1958
41
De 1896 à 1960, la politique coloniale imprégnée du mythe de la virilité masculine s’est
attachée à diffuser l’image d’une supériorité de l’homme par rapport à la femme dans tous les
domaines. A la femme considérée comme un être inférieur, l’administration coloniale réserve
alors un enseignement adapté et modulé en fonction des couches sociales qui structurent la
population malgache et des différentes tâches spécifiques que la colonisation leur réserve. Des
établissements furent créés, destinés en général à former des femmes au foyer, épouses et
mères. L’enseignement ménager a constitué la clé de voûte de toute la politique coloniale en
matière d’éducation féminine. La femme est ainsi systématiquement éliminée de toutes les
sphères de décision, disparaît totalement des sphères politique et militaire et n’a plus droit à la
parole.60
Les hommes ont le statut de chef de famille, le père, à qui sont voués autorité, contrôle et
pouvoir de décision, y compris sur l’héritage familial et qui « jouit d’un traitement spécial
avec une plus grande permissivité»61. Les femmes sont les premières responsables de la
reproduction de la force productive de la maisonnée, la mère, en charge des travaux
domestiques et de l’entretien de la famille « où elle y consacre plus du trois quart de son
budget temps». Il s’agit des tâches qu’elle mène en parallèle avec ses tâches productives. De
façon visible ou plus subtile, elles demeurent dans une situation de subordination dans les
sphères familiale et communautaire. La persistance de certaines « pratiques préjudiciables
telles que les mariages d’enfants et/ou forcés (…), les marchés aux filles (tsenan’ampela), la
dot (moletry) et la polygamie »62 en constituent une autre illustration visible. Pourtant, à un
moment de leur histoire précoloniale, plusieurs ethnies avaient une reine comme chef. Mais
l’analyse de la nature du pouvoir que ces femmes ont exercé, notamment celles des hautes
terres, a montré que « les reines issues de la noblesse ont régné, mais que ce sont leurs
premiers ministres hova (roturiers) qui ont gouverné Madagascar»63 . D’autre part, il est aussi
connu que le système monarchique faisait appel au «hasina» (qualité sacrée) de la femme
pour légitimer le pouvoir royal car « les rois ne pouvaient se présenter idéologiquement et
60
Idem
61
Ahmadou Guisset, Association TANy TSAra Honenana, Etude sur les barrières socio- économiques faisant
obstacles à l’inclusion des femmes dans les instances communautaires et communales dans les zones
d’intervention du projet PRAfemmes, Octobre 2015
62
Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, Observations finales concernant les
sixième et septième rapports périodiques de Madagascar, soumis en un seul document, nov. 2015.
63
Rabenoro, Le mythe des femmes au pouvoir, arme de l’antiféminisme à Madagascar, revue Cahiers du genre,
2012
42
politiquement comme les dépositaires du pouvoir (…) qu’en se référant à leurs mères et à
leurs épouses». Les discours royaux institutionnalisèrent le patriarcat et l’homme comme chef
exclusif et incontesté de la famille ainsi que l’attribution de la tierce partie à la femme lors du
partage des biens en cas de divorce. L’influence européenne, par l’évangélisation et la
colonisation, prit le relais en instaurant la division du travail basée sur le sexe, surtout en
milieu urbain, deux siècles durant. La politique coloniale institua dans le pays l’enseignement
ménager pour les femmes, destiné à former des épouses et mères, éliminant ces dernières des
sphères de décision. Aujourd’hui encore, ces stéréotypes persistent dans la société malgache,
entérinés par les uns et les autres, y compris par des femmes qui occupent ou ont occupé des
fonctions en vue, exposant les femmes à différentes formes de violation de leurs droits. Ces
stéréotypes de genre, amplifiés par la pauvreté ambiante et d’autres facteurs socio-culturels
liés à la sexualité, dont la valorisation sociale de l’entrée en vie sexuelle active et le sexe
intergénérationnel, contribuent aux mariages et/ou grossesses précoces des filles. Les rapports
de soumission auxquels elles sont astreintes dès leur entrée dans une vie sexuelle active, vont
structurer leur relation avec le sexe opposé. Ce qui pérennise les normes sociales
androcentrées et exacerbe les fractures de genre64. Ceci est à la base de nombreuses inégalités
entre les sexes caractérisant le pays.
64
Ravaozanany et al. , Etude sur les facteurs qui sous-tendent la sexualité des adolescent-e-s dans la région
Atsimo Andrefana à Madagascar, UNFPA-UNICEF-Focus Development, 2012
65
Abbe Dr Robert Jaovelo-Dzao, Maître de conférences à l’université nord Madagascar, Antsiranana, Rites et
transes dans le nord de Madagascar p 7, 2003.
66
Abbe Dr Robert Jaovelo-Dzao, Maître de conférences à l’université nord Madagascar, Antsiranana, Rites et
transes dans le nord de Madagascar p 5, 2003.
67
Lala Raharinjanahary, Noro Hanta Lalao Rasoarinaivo, Aspects de la condition de vie des femmes en pays
Betsimisaraka.
43
de l’homme. La femme devait être l’ornement du foyer « HAINGON’NY TOKANTRANO »,
stéréotype et expression qui perdurent jusqu’à l’heure actuelle.68 L’homme est le maître de la
parole. A Madagascar, toutes circonstances sont occasions de discours. Parler devant tout le
monde est un honneur. Partout où l’on se rend, c’est à l’homme de parler.En effet, la parole
idéale est le « teny miolaka » ou « discours sinueux ». La femme qui ose trop prendre la
parole risque d’être traitée de « Akohovavy maneno » « la poule qui chante », « Akohovavy
tsy maneno » : « la poule ne chante pas, sois belle et tais-toi ! » « Sirisiry tsy ambara vady »,
on ne révèle pas son secret à sa femme.
Dès son préambule, la Constitution malgache affirme son adhésion à la Charte Internationale
des Droits de l'homme, à la Charte Africaine des Droits de l'homme et aux Conventions
relatives aux Droits de la Femme et de l'Enfant, tout en les considérant comme "partie
intégrante de son droit positif".
L'article 21 affirme que l'Etat assure la protection de la famille pour son libre épanouissement
ainsi que celle de la mère et de l'enfant par une législation et par des institutions sociales
appropriées.
L'Ordonnance portant Code de la nationalité malgache stipule aux articles 9 et 10 du Titre 1er
les cas d'acquisition par l'enfant de la nationalité malgache: Est malgache: 1° l'enfant légitime
né d'un père malgache; 2° l'enfant légitime né d'une mère malgache et d'un père qui n'a pas de
nationalité ou dont la nationalité est inconnue.3° l'enfant né hors mariage, lorsque la mère est
malgache; 4° l'enfant né hors mariage, lorsque la mère est inconnue ou de nationalité
inconnue mais dont le père est malgache.
J. RAVELOMANANA : « Les épouses royales et les 12 collines sacrées de l’Imerina » in DRV « TATAMO
68
ANIE AHO KA TATAMO » (ouvrage collectif) p. 67-74, Edition TSIPIKA, Antananarivo 1996.
44
L'article 16 du Chapitre 1er du Titre II aborde le cas de l'enfant dont l'un des parents est de
nationalité étrangère. Si la mère est malgache et le père étranger, l'acquisition de la nationalité
malgache n'est pas automatique, l'enfant doit en faire la demande expresse avant sa majorité:
L'enfant légitime né d'une mère malgache et d'un père de nationalité étrangère pourra, jusqu'à
sa majorité, réclamer la nationalité malgache. La même faculté appartiendra à l'enfant né hors
mariage, lorsque celui de ses parents à l'égard duquel la filiation a été établie en second lieu
est malgache, si l'autre parent est de nationalité étrangère.
Sur ce dernier point, le texte malgache n'est pas en conformité avec la Convention sur
l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, ratifiée par
Madagascar le 19 décembre 1988 et stipulant en l'article 9 de la troisième partie que/
- les Etats Parties accordent aux femmes des droits égaux à ceux des hommes en ce qui
concerne l'acquisition, le changement et la conservation de la nationalité,
- les Etats parties accordent à la femme des droits égaux à ceux de l'homme en ce qui
concerne la nationalité de leurs enfants.
L'Ordonnance relative au mariage établit une égalité de responsabilité aux conjoints en cas
d'abandon de famille mais prévoit la possibilité pour la femme, pour des motifs graves, de
quitter temporairement le domicile conjugal, dans les formes et conditions prévues par la
coutume. Néanmoins, le mari qui, sans motif grave, abandonne volontairement pendant plus
de deux mois sa femme, la sachant enceinte, encourt une peine d'emprisonnement et/ou une
amende, le genre et l'état de la victime constituant en l'occurrence une circonstance
aggravante. L'Ordonnance sur le nom, le domicile et l'absence concède à la femme mariée le
droit de conserver son nom de jeune fille, d'y ajouter celui de son mari ou de ne porter que le
nom de celui-ci.
Dans l'Ordonnance relative aux dispositions de droit interne et de droit international privé,
l'article 13 du Titre 1er sur les dispositions générales de droit interne souligne que les
principes généraux contenus dans le préambule de la Constitution de la République Malgache
s'imposent aux juges qui doivent, en tous les cas, en faire assurer le respect et l'observation
dans le cadre de la législation en vigueur.
45
égales devant la loi et ont droit sans discrimination à une égale protection de la loi. A cet
égard, la loi doit interdire toute discrimination et garantir à toutes les personnes une protection
égale et efficace contre toute discrimination, notamment de race, de couleur, de sexe, de
langue, de religion, d'opinion politique et de toute autre opinion, d'origine nationale ou
sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation".
Le Code électoral élimine toute discrimination liée au genre dans les articles 2 et 4 du
Chapitre 1er de son Titre 1er consacré aux "jouissance et constatation du droit de vote", que
ce soit pour le droit de voter pour ou celui de se présenter à une élection. L'article 2 stipule
ainsi que sont électeurs tous les citoyens malagasy sans distinction de sexe, âgés de dix-huit
ans révolus à la date du scrutin, résidant à l'intérieur du territoire national et jouissant de leurs
droits civils et politiques. L'article 4 fait pendant et dit que sont éligibles, sans distinction de
sexe, tous les citoyens malagasy remplissant les conditions pour être électeur ainsi que celles
requises par les textes particuliers à chaque catégorie d'élection.
Le Code pénal n'établit pas de discrimination entre genres en terme de sanctions, bien qu'il
faille noter une forme de discrimination positive dans le cas de coups et blessures, viol,
attentat à la pudeur, harcèlement sexuel et proxénétisme dont la victime est un enfant mineur
ou une femme, particulièrement en état de grossesse. Dans ces cas, le genre devient pour
l'auteur du délit une circonstance aggravante et les peines seront nettement plus lourdes.
Madagascar a ratifié le 10 août 1962, c’est-à-dire onze ans après son adoption, la Convention
internationale du travail n° 100 concernant l’égalité de rémunération entre la main d’œuvre
masculine et la main d’œuvre féminine pour un travail de valeur égale. En l’article 2 de cette
Convention, la Conférence générale de l’Organisation Internationale du Travail demande aux
Etats parties d’assurer l’application de l’égalité de rémunération au moyen :
46
lorsqu'ils sont le fait de ceux et celles-là mêmes qui ont la charge de les faire respecter et
appliquer ces textes. La situation ne reflètera un équilibre entre la lettre et son application que
par le biais d'une conscientisation de tous les citoyens et citoyennes par la connaissance de
leurs devoirs, la défense de leurs droits et par l'instauration d'un souci déontologique à la
mesure des responsabilités du système administratif et judiciaire. Une revalorisation des
atouts du patrimoine hérité des sociétés traditionnelles, par l'identification et l'adoption de
bonnes pratiques identifiées, telles celles stipulées dans l'Ordonnance sur le mariage et dans
celle sur le nom, le domicile et l'absence, renforcerait les engagements pris aux niveaux
national et international, exprimeraient plus clairement la volonté politique des décideurs tout
en rendant plus lisible le sens de l'action globale de l'Etat.
47
Développement que Madagascar a signé. Plus récemment, le pays a adhéré aux agendas
mondiaux sur l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes dans toutes les sphères de
la vie, à travers :
ii) les Objectifs mondiaux où ces questions sont des aspects primordiaux pour la vision
de l’Agenda 2030 (sept. 2015),
iii) l’Agenda 2063 de l’Union Africaine qui reconnait le rôle des femmes, des filles et
des jeunes dans la réalisation des objectifs qui y sont rattachés tout en invitant l’Afrique à agir
en faveur des femmes et des filles ,
De même, « le pays s’est doté d’une loi sur la lutte contre la traite des êtres humains qui
couvre également le travail forcé, la servitude pour dette civile, l'exploitation de la mendicité
d'autrui et la traite domestique » (loi n°2014-040).
48
Enfin, « Madagascar a amendé son Code de la nationalité en donnant aux femmes, au même
titre que les hommes, la faculté de transmettre automatiquement leur nationalité à leurs
enfants » (loi n° 2016-038 du 27 février 2017).
Cependant, des dispositions discriminatoires envers les femmes subsistent dans les lois
nationales, dont :
ii) la succession qui donne aux cohéritiers la possibilité d’accorder aux héritières une
somme d’argent au lieu d’une part égale des biens immobiliers figurant dans l’héritage (loi n°
68- 012),
De telles dispositions perpétuent les clichés sexistes sur les rôles et responsabilités des deux
sexes dans la société et dans la famille, réduisent l’accès des femmes aux ressources
productives, leur privant de la jouissance de leurs droits fondamentaux.
49
v) genre, éducation et culture,
vi) genre, gouvernance et participation aux prises de décision,
vii) lutte contre la traite des personnes,
viii) genre, environnement et développement durable,
ix) genre et économie,
x) adolescentes et petites filles,
xi) mécanismes de suivi et évaluation.
Les ONG et associations nationales sont respectivement régies par la loi n°96-030 du 14 Août
1997 et l’ordonnance n° 60-133 du 3 octobre 1960 à Madagascar. A cet égard, les progrès du
pays notamment en matière de gouvernance, droits matrimoniaux, nationalité, entrepreneuriat
et lutte contre la VBG, sont attribuables à l’action intensive et accrue des OSC engagées dans
la défense des droits des femmes. D’autres militent pour l’accès des femmes à l’eau « qui
reste la principale préoccupation des femmes rurales», au foncier et à un système de crédit
adapté aux « femmes analphabètes, sans terre ni autre garantie».
Conclusion du chapitre 1
Ila été développé dans ce chapitre que l’approche genre et développement (GED) est la plus
récente des approches théoriques dans le domaine des femmes et du développement. Elle
découle d’efforts visant à comprendre à la fois l’inégalité traditionnelle entre les femmes et
les hommes et l’échec de nombreux projets de développement destinés aux femmes.Le
management constitue un enjeu culturel, voire idéologique important, qui dépasse de loin
le domaine de l’entreprise, car sa philosophie et sa mentalité se répandent dans toutes les
sphères de la vie sociale. La maitrise de ce concept participe amplement à cadrer les efforts
des femmes à promouvoir leur développement.
51
CHAPITRE II. LES CONTEXTES PARLEMENTAIRES MALGACHES EN
TERMEDE GENRE
L’objectif de cette recherche nous oblige à s’intéresser principalement sur l’Assemblée
Nationale malgache et les contextes dans lesquels elle fonctionne. Ainsi, il nous est nécessaire
de donner d’abord quelques caractéristiques du pays avant d’expliquer le fonctionnement et
les rôles du parlement pour arriver enfin aux participations des femmes au parlement.
2.1.1Environnement géopolitique
Couvrant un territoire terrestre de près de 590 000 km2, entouré de 5 000 km de côtes marines,
Madagascar est séparé du continent africain par le Canal de Mozambique. L’État malgache
repose sur un système de Collectivités Territoriales Décentralisées composées de Communes,
de Régions et de Provinces.
L’organisation administrative regroupe des fokontany dans une Commune, des Communes
dans un district, des districts dans une Région et des Régions dans une Province. Le pays
comporte ainsi six Provinces, 22 Régions, 119 districts, 1693 Communes (dont 1617 rurales
et 76 urbaines) et 18251 fokontany.
Devant la détérioration des indicateurs de gouvernance, les autorités ont relancé la lutte contre
la corruption. Pendant les cinq années de crise, les indicateurs de gouvernance ont régressé,
alors qu’ils ont progressé dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne. Dans le cadre de la
stratégie de lutte anti-corruption adoptée en 2015, les autorités ont pour objectif d’inverser
cette évolution défavorable, en mettant dans un premier temps le cadre juridique en
conformité avec les normes internationales. Des réformes sont par ailleurs en cours pour
renforcer la transparence et les contrôles budgétaires.
52
Graphique texte 2. Madagascar: Indices de corruption et de bonne gouvernance (centile)
69
Germain Rajoelison, Culture et Prospective, Revue documentaire, Programme PNUD MAG/97/007-DAP1 «
Gouvernance et Politiques Publiques pour un Développement Humain Durable », 2001, p. 45
53
fait partie de la religion chrétienne, de l’ordre de 67% pour les femmes et de 64% pour les
hommes, que «près d’une femme sur quatre et un homme sur quatre sont déclarés sans
religion» et «1% des femmes et 2% des hommes font partie de la religion musulmane».
Madagascar est un pays à faible revenu fragile qui s’efforce de se redresser au terme d’une
période d’instabilité politique. Le pays accuse un faible taux de croissance économique de
longue date ne correspond pas au rapide taux de croissance démographique et les indicateurs
de bien-être social se sont détériorés. Ces défis ont été aggravés par les crises politiques et les
catastrophes naturelles récurrentes. Madagascar est ainsi devenu l’un des pays les plus
pauvres de la planète et certains de ses indicateurs d’éducation, de santé et de nutrition
figurent parmi les plus faibles au monde.
Les politiques qui ont recueilli un large consensus portent sur la croissance inclusive,
notamment l’augmentation des dépenses d’investissement et des dépenses sociales ; la
création d’un espace budgétaire, moyennant l’accroissement des recettes et la réduction des
dépenses peu productives ; l’amélioration de la gouvernance et de la lutte contre la corruption;
et le renforcement du développement du secteur financier et de sa stabilité.
En tant que pays fragile à faible revenu, Madagascar est confronté à des risques liés à
l’insuffisance de la capacité d’exécution, aux dérapages budgétaires (dont les pertes des
services d’utilité publique ou d’autres entreprises publiques), à l’instabilité politique, aux
fluctuations des termes de l’échange, aux catastrophes naturelles, et à la dépendance vis-à-vis
des financements des bailleurs de fonds et des traitements commerciaux préférentiels.
54
Une succession de crises politiques et une faiblesse de la gouvernance ont limité les recettes
fiscales, l’investissement public, les dépenses sociales, l’aide des bailleurs de fonds extérieurs
et l'investissement privé, ce qui s’est traduit par une croissance léthargique, qui, dans le
meilleur des cas, est à peine en ligne avec le rythme rapide de la croissance démographique, et
une dégradation des indicateurs du bien-être social (texte graphique 1). La forte vulnérabilité
du pays aux catastrophes naturelles a également pesé sur son développement. Madagascar est
devenu l’un des pays les plus pauvres du monde.
55
Les autorités ambitionnent de mettre un terme au cycle de faible croissance et d’instabilité
politique en accélérant l’investissement public et les réformes structurelles dans le cadre de
leur Plan national de développement (PND)
Sur le plan intérieur, ceux-ci sont associés à une faible capacité d’exécution et à l’effet
incertain de l’investissement sur la croissance (qui pourrait freiner la hausse de
l’investissement public et la croissance), aux dérapages budgétaires (dont les transferts aux
entreprises publiques), et à l’instabilité politique. Les autorités ont demandé une assistance
technique pour les aider à recenser et à atténuer les risques budgétaires, notamment pour
élaborer les états financiers qui seront annexés au budget. Les risques extérieurs dérivent des
fluctuations des termes de l’échange, de la baisse possible des financements des bailleurs de
fonds et du degré de confessionnalité, de la perte des préférences commerciales (au titre de
l’AGOA en particulier), et du recul de l’IDE. Madagascar est par ailleurs exposé à des
catastrophes naturelles coûteuses, comme on l’a vu récemment.
La pauvreté est plus répandue dans le milieu rural (taux de pauvreté deux fois plus élevé
qu’en ville) et dans le sud-ouest de Madagascar.70À l’image de ce qui s’observe dans de
nombreux pays, plusieurs caractéristiques sont associées à la pauvreté; c’est le cas de la
70
PNUD (2015). Human Development Report 2015: Work for Human Development
56
concentration des revenus du ménage et de l’emploi dans le secteur agricole, la possession
d’une moindre étendue de terrain et des niveaux académiques plus faibles.
Cette forte prévalence de la pauvreté n’est pas sans conséquence sur la malnutrition qui
concerne une grande partie de la population et en particulier les enfants en bas âge. Les
ménages à Madagascar sont exposés à un niveau très élevé de risques climatiques. En effet,
Madagascar fait partie des pays les plus vulnérables au réchauffement climatique en raison de
sa situation géographique et du manque de ressources disponibles dans l’immédiat pour faire
face aux catastrophes naturelles. En même temps, Madagascar épuise ses ressources
naturelles. Comme le soulève le diagnostic du pays réalisé par la Banque Mondiale en 2015, «
avec la perte de leurs avoirs, les ménages peinent à parvenir à un redressement économique,
ce qui peut les amener à sacrifier des investissements à long terme dans l’éducation et la santé
».71
Madagascar fait partie des États dont le bicaméralisme est de tradition. Le parlement
comprend l’Assemblée Nationale et le Sénat. Le devoir des députés, en tant que représentants
de leurs électeurs et les sénateurs en tant que représentants des collectivités locales
décentralisées, est de défendre les intérêts de la population de leur circonscription respective.
Par ailleurs, ils remplissent réellement le rôle de médiateur, d’une part, et de représentant du
peuple dans toute sa diversité, d’autre part.
Selon l’Article 73.- « Les membres de l'Assemblée Nationale sont élus pour cinq ans au
suffrage universel direct et au scrutin majoritaire. Pour les circonscriptions ne comportant
71
PERFORMANCES DU SYSTÈME ÉDUCATIF MALGACHE COM
PÉTENCES ET FACTEURS DE RÉUSSITE AU PRIMAIRE
PASEC (2017). Performances du système éducatif malgache : Compétences et facteurs de réussite au pr
PASEC, CONFEMEN, Dakar.,208 PAGES
72
PROJET DE CONSTITUTION PRÉSENTÉ PAR LE COMITÉ CONSULTATIF CONSTITUTIONNEL
(Septembre 2010) ,31p
57
qu’un seul siège à pourvoir, l’élection est organisée au scrutin uninominal à un tour. Pour les
circonscriptions comportant plusieurs sièges à pourvoir, l’élection est organisée au scrutin de
liste à la représentation proportionnelle. Le régime des scrutins est déterminé par une loi
organique. Les membres de l'Assemblée Nationale portent le titre de « Députés de
Madagascar».
Selon l’Article 74.- « Le droit de vote du député est personnel. Le vote a lieu au scrutin public
et à main levée, sauf pour les questions touchant personnellement les membres de l'Assemblée
Nationale ».
Article 79.- « L'Assemblée Nationale se réunit de plein droit en deux sessions ordinaires par
an. La durée de chaque session ne peut ni être inférieure à soixante jours, ni supérieure à
quatre-vingt-dix jours. La première session commence le premier mardi du mois de mai, la
seconde, consacrée principalement à l'adoption de la loi de finances, et la troisième mardi du
mois d'octobre ».
Article 80.- « L'Assemblée Nationale est réunie en session extraordinaire, sur un ordre du
jour déterminé, soit à la demande du Premier Ministre après consultation du Président de
l’Assemblée Nationale, soit à la demande de la majorité absolue des membres composant
l'Assemblée Nationale. La durée de la session ne peut excéder douze jours. Toutefois, un
décret de clôture intervient dès que l'Assemblée Nationale a épuisé l'ordre du jour pour lequel
elle a été convoquée. Le Président de la République peut seul prendre l'initiative de convoquer
une nouvelle session extraordinaire avant l'expiration ».
Article 81.- « Les séances de l'Assemblée Nationale sont publiques. Il en est tenu de dresser
un procès-verbal dont la publication est assurée dans les conditions prévues par la loi.
L'Assemblée Nationale siège à huis clos à la demande du quart de ses membres ou du
Gouvernement. Par conséquent, il est dressé un procès-verbal des décisions arrêtées ».
2.2.2 Le sénat
Article 85.-« Le Sénat représente les Provinces autonomes et les organisations économiques
et sociales. Il comprend, pour deux tiers, des membres élus en nombre égal pour chaque
Province, et pour un tiers, des membres nommés par le Président de la République, une partie
sur présentation des groupements les plus représentatifs issus des forces économiques,
sociales et culturelles et une autre partie en raison de leur compétence particulière ».
58
Article 87.-« Le Sénat est consulté par le Gouvernement pour donner son avis sur les
questions économiques, sociales et celles de l’organisation des Collectivités territoriales ».
Article 88.- « Le Sénat se réunit de plein droit en deux sessions ordinaires par an. La durée de
chaque session ne peut ni être inférieure à soixante jours, ni supérieure à quatre-vingt-dix
jours. La première session commence le premier mardi du mois de mai et la seconde,
consacrée principalement à l'adoption de la loi de finances, le troisième mardi du mois
d'octobre. Il peut être également réuni en session spéciale sur convocation du Gouvernement »
Les projets de loi sont délibérés en Conseil des Ministres et déposés sur le bureau de l'une des
deux Assemblées. L'ordre du jour des Assemblées comporte la discussion des projets de lois
déposés sur le bureau de l'Assemblée Nationale ou celui du Sénat par le Premier Ministre.
Les propositions de lois et amendements déposés par les parlementaires sont portés à la
connaissance du Gouvernement qui dispose, pour formuler ses observations, d'un délai de
trente jours pour les propositions et de quinze jours pour les amendements. À l'expiration de
ce délai, l'Assemblée devant laquelle ont été déposés les propositions ou les amendements
procède à l'examen de ceux-ci en vue de leur adoption. Les propositions ou amendements ne
sont pas recevables lorsque leur adoption aura pour conséquence, dans le cadre de l’exercice
budgétaire en cours, soit la diminution des ressources publiques soit l'aggravation des charges
de l'État, sauf en matière de loi de finances. « La loi ne devient définitive qu’au terme d’un
examen successif par les deux assemblées du parlement »73.
Article 59.- Le Président de la République promulgue les lois dans les trois semaines qui
suivent la transmission par l'Assemblée Nationale de la loi définitivement adoptée.
73
Connaissance de l’assemblée N°5 Les principales étapes de la procédure législative (Octobre 2000) par Patrick
NGUYEN HUU, 75p
59
2.2.4 Le parlement, contrôleur de l’action gouvernementale
L’expression de la Souveraineté nationale est le fait que le peuple désigne ses représentants
par le biais des élections. Les parlementaires élus représentent le peuple au sein de
l’assemblée dont la mission est de légiférer de façon générale et impersonnelle. Dans le cadre
de la séparation traditionnelle des pouvoirs, le parlement est un organe législatif et les
parlementaires sont investis d’un mandat parlementaire.
60
2.3 Les dimensions caractérisant les objectifs du parlement
2.3.1La démocratie
Le mot “démocratie” est dérivé d’un terme grec composé des mots :
demos = Peuple et kratein = gouverner, régir.
Démocratie peut donc se traduire littéralement par les expressions Gouvernement du peuple
ou Gouvernement de la majorité.
La démocratie, en tant que forme étatique, se démarque de la monarchie, de l’aristocratie et de
la dictature. La définition la plus courante de la démocratie est celui d’AbrahamLincoln “le
gouvernement du peuple, par le peuple, et pour le peuple”. On l’appelait souvent démocratie
directe parce que les citoyens sont appelés directement pour une assemblée qui va délibérer
sur des questions intéressant la vie publique. Il est aussi à remarquer que cette participation a
été exclusivement réservée aux citoyens, c'est-à dire à ceux qui jouissent des droits civiques et
politiques.
L’une des transformations sociopolitiques les plus marquantes du XXème siècle demeure
jusqu’à présent la démocratie moderne. Elle est au centre de tout débat portant sur l’exercice
du pouvoir étatique.
Certains auteurs pensent que l'essence de la démocratie est dans «l'égalité des conditions des
citoyens car elle brise la chaîne et met chaque anneau à part » 74. « Elle se traduit par une
nouvelle configuration de l'espace étatique et l'espace de citoyenneté ».
Les élections constituent l’un des piliers les plus importants de la démocratie. Ce sont les
textes du Droit électoral qui fixent et définissent clairement l’organisation de ces élections et
la manière d’effectuer le décompte des voix pour les attribuer aux sièges correspondants. Il
existe un droit électoral actif et un droit électoral passif. Les citoyens jouissant d’un droit
74
Tocqueville, Alexis de, De la démocratie en Amérique, Paris, Flammarion, 1981. P 126
75
United Nations Development Programme : Approfondir la démocratie dans un monde
fragmenté. Rapport mondial sur le développement humain, Bruxelles 2002.
61
électoral actif ont le droit de voter et ceux qui jouissent d’un droit électoral passif ont le droit
d’être élus
-Le Parlement : Même si, dans les démocraties, les relations entre Parlement et
Gouvernement peuvent être très différentes, les parlements ont fondamentalement toujours les
mêmes fonctions. Ils remplissent une fonction de proposition de lois. Ils détiennent le droit
d’apporter des propositions de lois. Dans les systèmes de gouvernement parlementaire, ce
droit est souvent attribué au gouvernement puisqu’il représente la majorité au parlement et
que la probabilité de voir la loi adoptée est plus grande dans ce cas. En règle générale, la
majorité relative suffit à faire adopter une loi. Les parlements se caractérisent donc surtout par
leur fonction d’articulation et d’expression de la volonté politique.
-le pluralisme est considéré et appliqué comme une forme d’ordre social et politique.
Dans le domaine politique, le pluralisme implique qu’un grand nombre de groupements et
d’associations librement formés se retrouvent réciproquement en situation de concurrence
pour gagner de l’influence sur la vie sociale et politique. Ces groupements peuvent être de
nature politique, économique, religieuse, ethnique ou autre. L’ensemble de ces groupements
constitue la société civile.
-Opinion publique et liberté des médias : L’opinion publique est d’une importance
décisive pour la démocratie. L’opinion publique est ainsi un puissant instrument de contrôle
pour les politiciens qui dirigent le pays. Elle est, également essentielle pour l’opposition,
62
puisque cette dernière n’est potentiellement active face au gouvernement qu’à travers cette
opinion publique.
76
Touraine, Alain, Qu'est-ce que la démocratie ? Paris, Fayard, 1994.p18
77
MENY Yves, Le système politique français, Paris, Montchrestien, 2008, 6e éd., p. 55.
63
Tableau 1 : Indicateurs de démocratie
Source : http://www.africa-union.org
La gouvernance est l’exercice d’une autorité ou du pouvoir tendant à administrer les affaires
d’un État ou d’une société.
64
La gouvernance démocratique qui n’est autre que la bonne gouvernance, suppose d’abord la
transparence dans la gestion des deniers publics et le respect des valeurs démocratiques et
républicaines, comme l’égalité, la liberté et la justice sociale, ainsi que le principe de la
tolérance et du pluralisme politique. Généralement, les ressources de l’État proviennent des
impôts payés par les contribuables. Le principe de la transparence est ainsi l’une des règles
cruciales de la gestion budgétaire de l’État. Il exige que ceux qui sont en charge du
maniement des deniers publics doivent les gérer en bon père de famille. Étant donné, qu’un
État qui souhaite réduire son ratio d’endettement ne peut y parvenir que par le renforcement
de ces prélèvements fiscaux.
Alors, qu’il ne peut faire appel au civisme fiscal ou plus précisément conscientiser les
contribuables au paiement de l’impôt sans être un bon gestionnaire et entre autres crédible. En
outre, la lutte contre la corruption est également l’un des plus importants piliers de la bonne
gouvernance. Dans une société démocratique, la justice sociale réside dans l’application
effective de la loi et ce d’une manière égale. En d’autres termes, la règle, est que la loi est la
même pour tous, c'est à- dire qu’elle prime aussi bien aux autorités publiques qu’aux citoyens.
Mais, mise à part la bonne gouvernance, la décentralisation effective du pouvoir est également
un élément crucial de la gouvernance démocratique.
Au XIIIème siècle fut leur première utilisation en France sous le concept de Gouvernance
mais qui est équivaut au sens du mot « gouvernement » désignant l’art ou la manière de
gouverner ou la manière de gérer.
Ensuite, elle a été passée en anglais « gouvernance » suivant la même signification que celle
en français. Cependant les deux termes n’ont plus le même sens et que le terme
« gouvernance » est retenu au Moyen Âge pour désigner le partage des pouvoirs entre les
organisations sociales médiévales anglaises à savoir les oratores (ce sont ceux qui prient), les
bellatores (regroupant les guerrier) et les laboratores (désignant les travailleurs).
65
Pendant quelques années, elle est tombée en désuétude pendant que le programme
d’ajustement structurel ou PAS a été instauré par le Fonds Monétaire International ou FMI et
la Banque Mondiale. En fait, cette politique, ou précisément ce programme, a été conçue pour
lutter contre la pauvreté dans les pays sous-développés notamment les pays africains. Elle
consiste à ouvrir l’économie nationale envers les étrangers et à libéraliser le marché pour les
principes de laisser faire et de laisser aller. Il y a donc un recul d’intervention directe de l’État
d’un côté et de l’autre côté des privatisations des entreprises nationales. Mais ceci n’a pas
duré longtemps, au milieu des années 90, presque les pays dans le continent d’Afrique dont
leurs institutions ont institué le PAS se sont trouvés dans une grande difficulté surtout au
niveau financier. Autrement dit, la politique n’a pas été en mesure de satisfaire la promesse
d’un relèvement durable des régimes de croissance des pays en développement dans leur
ensemble, comme les institutions internationales les avaient garantis.
Les Nations Unies définissent la bonne gouvernance comme une base de conduite de toutes
les stratégies de développement et de toutes les politiques économiques pour but d’éliminer la
pauvreté.
Plusieurs programmes nationaux, tels que l’agenda pour le développement (1994), la
Déclaration du Millénaire des Nations Unies (2000), la Commission des Nations Unies pour
les droits de l’homme (2000), et le Programme des Nations Unies pour le développement
(PNUD), en ont leurs points de vue. Nous allons alors prendre celle de la première et celle de
la dernière.
78
Commission européenne pour la démocratie par le droit (8 avril 2011), Bilan sur les notions de « Bonne
Gouvernance » et de « Bonne Administration », page 8 8Le PNUD, « Bilan de la gouvernance », Partie IV
66
l’efficacité et l’équité. Elle assure la primauté du droit et veille à ce que les priorités
politiques, sociales et économiques soient fondées sur un large consensus et que les voix des
plus démunis et des plus vulnérables puissent se faire entendre dans la prise des décisions
relatives à l’allocation des ressources nécessaires au développement »
➢ La transparence
Puisque les documents publics relatifs à des décisions économiques sont souvent
inaccessibles, la bonne gouvernance par le biais de la consolidation de la transparence vise à
corriger ce mal.
Il s’agit ici de la transparence de la prise de décision et les opérations financières. De l’autre
manière, c’est une communication politique qui est l’une des fonctions universelles des
systèmes politiques. Ce qui implique les engagements du pouvoir exécutif, notamment le
gouvernement à l’égard des citoyens, concernant toutes les décisions politiques et
économiques pouvant affecter des dépenses.
La transparence des dépenses publiques implique une libre circulation de l’information
concernant tous les budgets de l’État c’est-à-dire l’obligation de rendre des comptes sur la
manière dont les fonds publics sont dépensés contrecarre les efforts déployés. Cependant,
nous pouvons distinguer deux niveaux de transparence. En premier lieu, la transparence
interne dans la procédure de l’exécution de la dépense publique et en second lieu la
transparence externe c'est-à-dire celle à l’égard de la population concernée.
La transparence interne désigne précisément le respect de la séparation des pouvoirs entre les
ordonnateurs et les comptables publics dans la réalisation d’une dépense publique. Cela
signifie que leur fonction est bien distinguée. D’une part, l’ordonnateur prescrit les dépenses
en donnant l’ordre de payer une dépense au comptable public ; d’autre part ce dernier assure
la prise en charge dans la comptabilité et le recouvrement, la gestion de la trésorerie ainsi que
la gestion comptable. Cette séparation de fonction n’a pas seulement pour but d’éviter toutes
tentations de détournement de fonds public, de pallier les formes de complicité ou de
connivence pouvant influencer des fraudes voire des vols, mais aussi de contrôler la
pertinence de la dépense à réaliser ou déjà effectuée.
La transparence externe exige un compte rendu à la population concernée que ce soit en
matière de recette qu’en matière de dépense. Elle se réalise en fournissant toutes les
informations nécessaires permettant au citoyen de participer aux décisions publiques tout en
67
donnant leur avis par les moyens d’appréciation ou même de critique sur tel ou tel programme
de développement. La transparence budgétaire implique donc une concertation publique sur le
budget de l’État à l’échelle le plus bas avant d’être mise à la disposition des hauts
responsables (par exemple, l’Assemblée Nationale) Ainsi, elle définit les dépenses publiques
qui devront être en prioritaire pour qu’elles soient efficaces.
➢ La lutte contre la corruption
Partout dans le monde entier, la corruption existe allant de la forme la plus simple à la forme
complexe et elle est pratiquée par celui ou celle qui se trouve au bas de l’échelle jusqu’aux
hauts employés de l’État. Or dans les pays pauvres, elle est affectée d’une manière spécifique.
Faute de l’existence des inégalités sociales, le versement de pot-de-vin ne fait que renforcer
cette inégalité et touche plus particulièrement les personnes les plus démunies. Quoique les
dirigeants ont la volonté de s’ouvrir à des reformes, la corruption reste un défi majeur pour
atteindre les objectifs politique, économique et social. Ainsi, la corruption est un signe de
mauvaise gouvernance qu’il faut en lutter. Pour démontrer cette nécessité, nous allons
procéder à une méthode inverse en exposant les causes et les conséquences de la corruption.
➢ La participation citoyenne
Étymologiquement, la notion de participation citoyenne désigne le fait de prendre part à une
action collective, de s’associer pour être ensemble porteurs de projets, de propositions, de
revendications. Elle se base sur la liberté d’expression et d’association pour mieux exprimer
les besoins de donner des avis sur la mise en œuvre des politiques et de porter une
appréciation sur les services publics. De ce fait, elle est liée étroitement à la démocratie dont il
y existe trois sortes à savoir la démocratie représentative, la démocratie directe et la
démocratie participative.
➢ La communication ou l’information
Elle consiste à communiquer et à informer les populations concernées sur les projets à venir
ou ceux en cours.
2.3.3L’État de droit
Les droits de l’homme sont bien plus qu’une simple composante de la démocratie. Ils
représentent la condition sine qua non pour le bon fonctionnement d’un système
démocratique.
68
Dans un État de droit, il existe des principes fondamentaux et des procédures qui garantissent
la liberté de chaque individu et permettent la participation à la vie politique. Il y a, en premier
lieu, le droit au libre épanouissement de la personnalité individuelle. En résumé, le pouvoir
d’un État est lié aux lois qui le régissent. Ainsi, la notion d’État de droit s’oppose-t-elle
directement à celle d’ “État policier” ou d’ “État arbitraire”. Dans un État démocratique, tous
les citoyens sont égaux devant la loi, même les employés de l’État et de l’Administration.
Cette dernière/ notion d’État ne peut agir que lorsqu’elle a été investie de la responsabilité
afférente par la loi ou la Constitution. En ce sens, un d’État de droit est donc toujours un État
fondé sur le respect de la loi et de la Constitution.
L'étude de la politique sous l'angle du genre est une démarche récente puisque la politique
était longtemps un univers monopolisé par les hommes. Ce n'est que vers 1950 que le genre
commence à s’intégrer dans le champ d'analyse de la politique. C'est à partir du concept
anglophone « gender gap », qui désigne l'écart de participation et de comportement électoral
des femmes dans la vie politique, que l'étude du genre commence à dénoncer la domination
masculine dans le monde politique. À partir des années 1980, le genre est devenu une
catégorie d'analyse de la politique. Durant les années 1990 et 2000, le genre a été intégré
comme un élément de définition et de structuration du champ politique. Le concept genre
s’est enrichi au fur et à mesure de l'évolution des idées reçues sur l'étude des facteurs qui
mettent à l'écart les femmes à la participation politique.
La réalité politique contredit les diverses énonciations égalitaires prévues par les textes.
L’étude sur le genre est complexe et ne doit pas se réduire à une vision universaliste de son
contenu. Il faut tenir compte des spécificités propres à chaque société, puisque le genre
concerne à la fois les dimensions sociologique et symbolique. La liberté politique est
reconnue à par tout citoyen. Or, « la "démocratie exclusive" est de faire en sorte d'exclure les
femmes sans l'énoncer comme tel »79.
79
Françoise, MILEWSKI et Hélène, PÉRIVIER (dir.), op. cit., p. 42
69
Le qualificatif « "exclusive" indique que les femmes n'auront pas à plaider pour leur
inclusion, elles sont bien dedans mais dans des souterrains de mensonges, de dénis, de
masques. Face à cette injustice, l’accès à l’égalité politique reste un objectif central des
féministes d’après-guerre »80 à travers la lutte pour le droit de vote des femmes, le droit
d’éligibilité et la mise en place des mesures légales en faveur de l'égalité de genre, etc.
En effet, les actions menées pour une plus grande représentation des femmes au sein
des institutions de la démocratie représentative n’est que la suite logique du mouvement
pour l'égalité de droit entre homme/femme. Joni Lovenduski établit une distinction
entre deux générations de droits des femmes : « l'un, plus ancien, centré sur l'obtention des
droits pour les femmes, l'autre, plus contemporain, davantage axé sur la libération des femmes
»81
À partir du XVIIIe siècle, l'égalité entre les individus est reconnue comme un principe
fondateur dans l'organisation de la société. La démocratie est considérée comme le seul type
de régime politique qui répond aux aspirations de l'égalité entre les citoyens. Malgré la
reconnaissance de ce principe, il a été constaté la mise à l'écart des femmes de la citoyenneté
politique. Ce « paradoxe » est souvent ignoré par les penseurs de l'époque puisque la division
entre la sphère publique et la sphère privée demeure une réalité évidente. Les femmes ne
peuvent pas encore bénéficier de leurs droits politiques. L'âge classique de la Grèce antique
(Ve et IVe siècle avant Jésus Christ) fut « le terreau des principes et des institutions qui, au
cours des siècles, ont inspiré la citoyenneté et la représentation en Occident ».
Durant cette époque, l’égalité prévalait entre semblables et non entre différents puisque « la
citoyenneté athénienne était exclusive : entre autres traits, le citoyen était homme et issu de
parents athéniens, ce qui excluait les esclaves, les métèques et les femmes ». Le Moyen Âge
se caractérise par l’émergence des idéologies qui remettent en cause les formes traditionnelles
80
RIOT-SARCEY, Michèle, Histoire du féminisme, La découverte, coll. Repères, Paris, 2008, p. 74
81
Ignace, RAKOTO et Sylvain, URFER (dir.), Esclavage et libération à Madagascar, Karthala/Centre Foi et
Justice, coll. Hommes et sociétés, Paris/Antananarivo, 2014, p. 181
70
de l’autorité politique. Suite à l’émergence d’État souverain, la protection des droits des
citoyens passe par la limitation du pouvoir public. Des balises ont ainsi émergé
progressivement pour encadrer l’exercice du pouvoir politique. Les progrès démocratiques
issus du siècle des Lumières avaient maintenu la domination masculine du champ politique.
L'injustice se manifeste par l'assignation des femmes dans la sphère privée. Une relecture
critique du processus de démocratisation des pays occidentaux permet d'apercevoir la mise à
l'écart des femmes dans la citoyenneté politique à travers des mesures d'interdiction
explicite/explicites. Les féministes insistent sur le caractère excluant la démocratie, «le
qualificatif "excluante" impliquerait qu'il y ait eu une détermination, une décision, une
justification comme l'exclusion des femmes dans l'espace démocratique. Or le principe même
de la démocratie, c'est l'égalité pour tous ».
Malgré les progrès démocratiques du XVIIIe siècle, l'égalité en droit entre les individus
(nouvelle norme philosophique et politique) a été reconnue mais avec la mise à l'écart des
femmes dans la citoyenneté politique. Ainsi, il a été reconnu que les femmes ne disposent pas
les qualités requises pour pouvoir exercer une responsabilité politique.
C’est tout au long des XIXe et XXIe siècles, que le concept genre est devenu l'un des critères
déterminants pour qualifier un système démocratique, à travers la reconnaissance des droits de
vote et d’éligibilité aux femmes. En effet, la démocratie inclusive suppose la participation
effective de tous les citoyens à la vie politique sans distinction de sexe. Sous l'éclairage
critique du genre, la participation des femmes dans le champ politique est « non seulement
d'une question d'égalité mais encore de démocratie ». Ce survol de l’historique nous montre
que la démocratie s’est construite sur la mise à l’écart des femmes du monde politique. La
revendication de l’égalité de genre dans la démocratie est loin d’être acquise sur le plan
théorique parce que la pertinence de la dimension « genre » dépend du sens qu’on attribue à la
démocratie.
En effet, l’exigence de l’égalité de genre demeure un non-lieu dans le cadre d’un système
démocratique, si on se base sur la conception essentiellement représentative et non
participative.
71
2.4.2 La gouvernance sensible au genre
L’approche genre dans la politique n’implique pas que la conquête des droits, mais également
une nouvelle forme du mode d’organisation politique. L’organisation du pouvoir politique
doit être le reflet des aspirations sociales. Une fois que la question de genre est reconnue
comme un enjeu de la gouvernance, l’État s'engage à prendre des mesures concrètes pour la
promotion des droits des femmes.
L'étude du genre permet de comprendre les mécanismes de fabrication des hiérarchies de sexe
au sein même du champ politique. Il s'agit de mettre en exergue la « violence symbolique »
limitant la participation féminine au pouvoir. Même si la démocratie n'est pas encore
effective, du point de vue quantitatif, la proportion de femmes dans les rouages de l'État reste
dérisoire. La mise en valeur de la « démocratie participative » et l'aspiration vers la promotion
des droits des femmes mettent devant la scène politique la question de l'égalité de genre qui
est un sujet de préoccupation majeure de la politique à Madagascar. En effet, des femmes
politiques malgaches veulent rompre avec la tradition. L'émancipation des femmes ne peut se
faire qu'avec une meilleure représentation des femmes au pouvoir. La refondation (ou la
réforme) du système politique malgache doit intégrer l'approche genre, pour assurer un
renouvellement de la classe politique. Ce qui signifie que la démocratie reste à installer à
Madagascar, et que les acteurs politiques ont une part de responsabilité dans le
dysfonctionnement de ce système politique. Pour mieux déceler les racines de cette inégalité
dans la configuration du paysage politique malgache, il faut explorer les différents domaines
liés au champ politique. La compréhension du fonctionnement d'un système politique doit
s'appuyer sur une analyse du processus de formation des élites politiques, en intégrant la
dimension genre. En effet, «une analyse du pouvoir qui ne traiterait pas de l'exclusion des
femmes serait nécessairement incomplète ». Les activités politiques malgaches ont été
construites à l'aide d’une opposition conceptuelle entre la sphère publique et la sphère privée.
La réflexion sur le genre est légitime au regard des engagements internationaux entrepris par
Madagascar. Dans cette optique, la compréhension de la réalité sociale sous l'angle genre
72
permet de déconstruire les divers processus inégalitaires inscrits dans l'expérience de chaque
individu. L’approche genre opte pour une analyse transversale puisqu’elle met l'accent sur le
caractère construit, et donc à défaire, des rapports sociaux de sexe. Les effets de ce processus
vont dicter une division sexuelle du travail, qui réduit la place des femmes à un rôle de
«figurine » dans le monde politique. Mais ces effets ne sont pas immuables, puisqu'ils ne sont
pas naturels. C'est dans cette croyance au changement que l'engagement des militants
féministes est justifié tout au long de l'histoire de l'humanité. Ici la politique est entendue au
sens donné par Max Weber, comme « la direction du groupement politique que nous
appelons aujourd’hui « État », ou l’influence que l’on exerce sur cette direction». L’approche
genre permet de comprendre la construction sociale de la différence sexuelle et la permanence
des inégalités entre les hommes et les femmes. Dans le contexte politique malgache, la
pertinence de l'approche genre reste à démontrer, parce qu'elle est «non ressentie comme
problématique par un nombre important d’acteurs/actrices »82 politiques. Poser la question de
la participation politique dans un État où la démocratie est encore à son état embryonnaire,
avec un système de pouvoir hiérarchisé et vertical s’avère complexe à plusieurs égards.
L’accession au pouvoir est encore loin des mécanismes démocratiques, tel qu’on voit dans les
pays occidentaux. Par conséquent, articuler la question de participation politique avec celle du
genre doit tenir compte des rouages du système politique malgache. De façon judicieuse et
sans forcer les choses, l'impératif genre doit être harmonisé avec l'identité culturelle
malgache. L’histoire de féminisme a montré qu’il serait impossible d’imposer une vision
universaliste des droits des femmes. Le genre ne doit pas être figé sur le modèle sociétal du
monde occidental, mais en une procédure évolutive qui doit être continuellement
réinterprétée. La question de « statut » d’un individu, en l’occurrence la femme, implique un
jugement relatif en fonction de la société étudiée. Pour sauver la démocratie à Madagascar, il
faut la « réinventer », pour qu’elle intègre la vertu et l’éthique par le renouvellement des
acteurs politiques en impliquant davantage les femmes ayant les compétences requises. À
travers ce constat, on en déduit l’existence d’un lien étroit entre genre et démocratie, le
premier constitue une indéniable voie de consolidation de la seconde. Transposée dans le
contexte malgache, l’exigence de l’égalité de genre suscite une réflexion sur son opportunité.
La promotion de l'égalité de genre est un élément à prendre en compte si on veut réformer le
système politique malgache. La réflexion du système politique sous les lunettes de genre
permet ainsi d’appréhender et de comprendre les réalités cachées et dissimulées. La réalité
82
EISA, en collaboration avec Noroarisoa, RAVAOZANANY et al., Égalité de genre et processus électoraux à
Madagascar, 2009, p. 6
73
vécue par les femmes n’est pas toujours conforme aux principes défendus par la législation en
vigueur. Suite au fait de la reproduction du rapport de domination, les dominants ont le
privilège de forger l’imaginaire du réel où se déploie la légitimité de leur pouvoir. Les
hommes politiques vont ainsi maintenir ses privilèges en perpétuant la culture masculine du
monde politique. Ce qui signifie que la question de genre dans le monde politique concerne
aussi les hommes. Pour que les femmes soient des actrices actives en politique, « c’est la
société tout entière, et donc aussi les mœurs en usage, qu’il faut sans cesse remettre en cause »
Certains groupes (notamment les femmes) peuvent être privés de droits d’accès à certains
biens ou à certains services. On parle alors de pauvreté d’accessibilité. En outre, la pauvreté
des potentialités83 exprime un déficit d’accumulation dans les domaines de la santé, des
relations sociales et de la politique. Le renforcement des potentialités est un axe central des
politiques de développement et plus particulièrement des politiques de lutte contre la pauvreté
et les inégalités. Les différentes potentialités sont désignées sous le terme de « capital », car
ce mot illustre bien l’aspect d’accumulation.
Selon Dubois J.L. (2004), de façon générale, tout accroissement des inégalités freine la
réduction de la pauvreté. Les inégalités selon le genre engendrent des contraintes qui rendent
les femmes plus vulnérables aux chocs extérieurs.84Selon Marcelo Medeiros et Joana Costa
(2008), la féminisation de la pauvreté peut aussi être définie comme « une augmentation de la
part des femmes ou des ménages dirigés par une femme dans la population pauvre ». La
féminisation de la pauvreté conjugue deux phénomènes moralement inacceptables : pauvreté
et inégalité entre les hommes et les femmes. Si la pauvreté n’est pas pensée en termes de
féminisation, les ressources peuvent être redirigées vers d’autres types de politiques.85
83
Isabelle Droy et Sophie Villeret : La prise en compte du Genre dans les actions de la Coopération
Française. MAE-DGCID ; Mars 2002.
84
Jean-Luc Dubois (2004), Comment les politiques de lutte contre la pauvreté peuvent-elles prendre en compte
les inégalités sexuées ? 15p. Institut de Recherche pour le Développement, Université de Versailles St Quentin
en Yvelines, France.
85
Marcelo Medeiros et Joana Costa (2008). “Is There a Feminization of Poverty in Latin America?”World
Development 115–127p., CIP (Centre international pour l’action en faveur des pauvres )
74
2.5Historique de la participation des femmes au parlement
Au XIXème siècle, avec l’arrivée des colons français, et la chute de la dernière Reine
Ranavalona III de son trône, le pouvoir politique était majoritairement entre les mains des
administrateurs français. La Naissance de l’Assemblée Nationale Malgache est au fait due à
l’héritage de la culture institutionnelle française faisant partie des institutions de la
République. D’ailleurs c’est un système politique inconnu de Madagascar avant l’avènement
de l’occupation française, mais aussi parce que souvent, un peuple nouvellement souverain
tient à le marquer à travers l’institution d’un parlement destiné à le représenter. C’était lors du
Congrès des assemblées provinciales sous la présidence du Leader politique Norbert
Zafimahova (concurrent direct de Philibert Tsiranana à la Présidence) que la proposition
d’ériger l’État malgache en République fut adoptée par 208 voix sur 234 votants. Cette
victoire en faveur du passage de notre État du Royaume de l’Emyrne à une République, a été
officialisée par une déclaration du Haut-Commissaire Soucadaux, qui a déclaré caduque la loi
d’annexion du 6 août 1896 qui nous le savons a mis fin à la monarchie et a placé le pays sous
tutelle française.
Pour un bref rappel de l’histoire, Cette loi d’annexion de 1896 a été votée par le parlement
français et a fait de Madagascar une colonie française. C’était le général Laroche, qui, arrivé à
Tananarive au mois de Janvier 1896 avait fait signé à la Reine suscitée, le nouveau traité
consacrant la souveraineté française sur l’île. Madagascar était alors considérée comme
annexée. Une assemblée constituante née le 16 octobre 1958 était chargée d’élaborer « La
constitution de notre jeune État. » C’est plus tard, le 29 avril 1959 que la Constitution fut
préparée et adoptée. Philibert Tsiranana ayant recueilli 113 voix sur 113 des suffrages
exprimés était promu à la présidence de la Présidence de la Première République Malgache et
ce pour un mandat de 7ans. La nouvelle constitution malgache se trouve être le reflet de la
constitution française, et sa devise est « Liberté, Patrie, Progrès. ». La proclamation
solennelle de l’indépendance de Madagascar s’était faite en la date du 26 juin 1960 sous la
présidence de Tsiranana surnommé « le Père de l’indépendance ». Les premières élections
législatives eurent alors lieu le 4 octobre 1960 et conduisirent une forte majorité du Parti du
président à l’Assemblée Nationale. C’était le 10 décembre 1960 que le premier gouvernement
75
de la République Malgache « indépendante » fut constitué. Les institutions mises en place
étaient :
76
Avant 1964, les élections partielles étaient la règle. La dernière qui avait eu lieu en janvier
1964, avait porté madame RASOAMAMPIONONA Elise à l’Assemblée Nationale après le
décès de Rajaona Stéphenson dans la 6ème circonscription. Ayant été réélue en 1965, elle
était alors la première et la seule femme députée élue dans le cadre de la Première République
parmi les cinq députés féminins durant cette période. Le monopole masculin sur le pouvoir
était donc quasi absolu sous cette première république.
Le rôle des femmes dans la vie parlementaire a donc été largement marginalisé sans aucune
tendance à la féminisation, et ce malgré que la fin de la Première République accorde aux
femmes un léger surcroît de siège et qu’un palier est observable à partir de la Deuxième
République.
Dans les assemblées provinciales élues en 1957, il n’y eut que deux femmes dont l’une
Lucienne Albertini a siégé sous l’ombre de son mari, qui était l’avocat de la SFIO ayant été
chargé de défendre les parlementaires du MDRM , mis en cause pour le déclenchement de
l’insurrection de 1947 -1948 lors du fameux « procès de Tananarive en 1948 ». Mais en
général donc le constat est navrant, la représentation féminine en général demeure faible.
Les Républiques vont se suivre et se ressembler dans le cadre du champ politique malgache
post colonial car la Deuxième République ne verra que dix (10) femmes au total au sein de
cette institution, l’Assemblée Nationale Populaire (ANP) la plus féminine fut celle élue en
1989, celle-ci ne dépassait même pas le chiffre de Sept femmes députées. Seule Gisèle
Rabesahala était présente au pouvoir pendant plusieurs mandats et à différentes fonctions au
sein des institutions de la République. Cela a été causé par l’instabilité générale du statut de
député.
Le parlement malgache a tantôt été bicamérale donc il est composé en même temps du Sénat
et de l’Assemblée Nationale soit parfois monocamérale. Le plus souvent, le Sénat n’est pas
opérationnel, fait qui, une fois de plus nous montre à quel point l’Assemblée Nationale est
d’une importance capitale, compte tenu du fait que ses occupants sont les représentants du
peuple malgache. Le parlement a donc été bicaméral de 196O à 1972, monocaméral de 1977 à
1993 avec pour seul organe L’Assemblée Nationale populaire. (ANP). Rappelons que
l’Assemblée Nationale a été dissoute en 1972 et que ce conseil national populaire (organe
consultatif sans pouvoir législatif) a été nommé le 21 octobre 1973. L’Assemblée Nationale
populaire ou « Antenimieram-pirenena enti- bahoaka » a été le nom donné à l’Assemblée
jusqu’en 1993. Dans les faits l’ANP a été dissoute en février 1992.
77
2.6 Les défis du parlement en matière de genre
La genèse des études du genre à Madagascar date du début du XIXe siècle, par des
missionnaires et explorateurs européens. Ils ont affirmé que les femmes malgaches de
l’époque sont opprimées, même si elles jouent des rôles importants dans certains domaines
stratégiques liés à la pratique de la religion traditionnelle.
Le taux de chômage des femmes reflète la préférence des employeurs en faveur des hommes.
En effet, les opérateurs économiques préfèrent recruter des hommes plutôt que des femmes en
invoquant le problème d’endurance, de force physique ou de disponibilité. Les chefs
d’entreprises reprochent aux femmes un absentéisme plus élevé dû à la maternité ou aux
charges familiales. Ainsi, les femmes éprouvent plus de difficulté à trouver un emploi que les
hommes, ce qui explique le fait que le chômage féminin soit légèrement plus long que le
chômage masculin86.
Dans un pays pauvre comme Madagascar où n’existe pas de système d’allocation aux
chômeurs, très peu de gens peuvent se permettre de rester sans emploi pendant une période
assez longue, raison pour laquelle le taux de chômage est relativement faible. La majorité de
la population doit exercer à tout moment une activité économique sous une forme ou une
autre, aussi inadaptée soit-elle. Pour pouvoir concilier leur vie professionnelle et celle de la
famille, les femmes occupent souvent des emplois à temps partiels ou à horaires flexibles.
Ceci expliquerait qu’un tiers des femmes se retrouve en situation de sous-emploi visible à
Madagascar, c’est-à-dire gagnant moins du salaire minimum en vigueur87.
« Les activités domestiques comptent pour plus de 56% de la journée des femmes en ville et
pour plus de 47% à la campagne »88.
« Parmi les activités domestiques des femmes, la préparation des repas et la vaisselle occupent
près de 48% du temps consacré à ces tâches par les femmes en ville et plus de 56% en
86
Programme des Nations-Unies pour le Développement, « Genre, développement humain et pauvreté à
Madagascar », 2003.
87
Idem
88
Idem
78
campagne; viennent ensuite les autres tâches d'entretien de la maison et les courses en ville ou
l’entretien de la maison et ainsi que la lessive à la campagne. La garde des enfants ou d'autres
personnes représente 12% et 14% des tâches domestiques des femmes (respectivement en
milieu urbain et en milieu rural) ». Chez les hommes, les travaux domestiques se limitent à
des tâches d'entretien ou de réparation mais aussi à la préparation des repas.
Le rapport "genre et éducation à Madagascar" indique que beaucoup d’enseignants ont des
perceptions différenciées des filles et des garçons. Les filles sont «naturellement» dociles et
disciplinées, et les garçons sont turbulents mais créatifs et «intelligents». Ainsi, les garçons
sont plus souvent sollicités que les filles dans les matières scientifiques, et ont beaucoup
d’occasion de l’exercice du leadership. Les filles sont plus encouragées dans des disciplines
littéraires, et sont nettement moins sollicitées et interrogées que les garçons, et ont moins
d’opportunités de développer leur leadership.
Au niveau de la famille et de la communauté, les mêmes types de perceptions (sur les filles
sérieuses et garçons indisciplinés mais intelligents) sont également notés. Les croyances sur
les qualités "propres" des filles et celles des garçons orientent les comportements des
instituteurs mais aussi des élèves. La possibilité pour les filles de faire des longues études est
compromise par le fait que le mariage doit primer sur l’école et qu’elles sont perçues au-delà
d’un certain niveau comme moins bonnes élèves que les garçons. Les filles, elles-mêmes ont
des ambitions relativement modestes.
Malgré des progrès récents, le taux de scolarisation des filles reste inférieur à celui des
garçons dans la majorité des pays d’Afrique subsaharienne. Dans ce contexte, Madagascar est
souvent présenté comme une exception: les taux de scolarisation sont élevés et on observe une
grande parité entre les filles et les garçons. Toutefois, au sein même des écoles, les filles et
les garçons ne sont pas traités de la même façon.
Il est remarquable d’observer que dès les classes primaires, les enfants malgaches ont
complètement intégré les stéréotypes transmis par l’école, le discours et les pratiques des
enseignants et en dehors de l’école par la famille et la société en général. L’école est plus
rarement pour les filles que pour les garçons un tremplin vers plus d’autonomie ou de
promotion sociale.
79
2.6.4 Les contraintes du mariage précoce
Dans la Grande Île, certaines pratiques coutumières veulent que les jeunes filles se marient
tôt, tandis que le mariage est parfois considéré comme un mécanisme de protection des
mineures ou une stratégie de survie de la famille. Plus d’un tiers des filles de 15 à 19 ans sont
mariées à Madagascar, ce qui laisse présager des grossesses à un jeune âge. Une fille à l’âge
de 18 ans sur deux a déjà entamé une vie féconde, c’est-à-dire ayant déjà accouché d’un
enfant ou étant enceinte de son premier enfant. « L'éducation est l'une des stratégies les plus
efficaces pour protéger les enfants contre le mariage. Quand les filles sont capables de rester à
l'école, un changement d'attitude peut aussi se produire au sein de la communauté. La puberté
des filles et particulièrement la grossesse non désirée demeurent une crainte particulière pour
les familles. C’est pour cette raison que les filles sont parfois encouragées à se marier. Les
familles privilégient la scolarisation des garçons à celle des filles dans le cas où les frais de
scolarisation représentent un coût trop élevé pour elles.
Les inégalités de genre demeurent une réalité constatée dans divers aspects de la vie sociale.
L’inégalité de genre se traduit par l’exclusion silencieuse des femmes des sphères du pouvoir
politique et aussi au-delà de ceux du pouvoir économique, social et professionnel. La société
malgache est loin d’avoir une aspiration pour le principe d’égalité.
La distribution des rôles au sein de la société se fait de manière verticale. Celui qui n'agit pas
comme on n'a jamais cessé de faire est non seulement un insensé, mais c'est surtout quelqu'un
qui risque de porter gravement atteinte à l'harmonie -réelle ou présumée- du monde et de la
société, cette déviance risque d’entraîner une réprobation sociale. Cette hiérarchisation rigide
de la société, garante des privilèges octroyés au groupe dominant, instaure une autre forme de
violence, celle des obligations et des interdits que le groupe impose à ses membres. Ce
déterminisme social inégalitaire est souvent décrié comme une sorte d’« esclavage culturel»
puisque la contrainte sociale oblige chacun à se conformer à son statut social prédéfini.
Or, l’inégalité sociale subie par les femmes concerne plusieurs aspects de la vie sociétale.
Plusieurs facteurs justifient ce constat, dont le caractère patriarcal de la société malgache et
les stéréotypes de genre qui l’accompagnent, exacerbé par la survivance de pratiques
coutumières discriminatoires, généralement en défaveur des femmes.
80
Dans ce sens, ce système inégalitaire constitue un obstacle majeur pour que les femmes
puissent sortir du cercle familial. En général, une grande partie des droits fondamentaux
demeure inaccessible pour la majorité des femmes malgaches. L’inégalité de genre engendre
plusieurs formes de violences, tant sur le plan physique que moral. Évidemment, l’ouverture
de la société va dans le sens d’une aspiration à l’égalité et la liberté. Le droit constitue un
moyen pour consolider ce changement des normes sociales. Mais il à noter qu’à la différence
de l’esclavage physique, la servitude culturelle ne saurait être abolie par voie juridique. Le
droit a besoin du temps pour infléchir les pratiques inégalitaires fortement encrées dans la
société malgache.
Dans la vie politique, plusieurs indices peuvent être pris en compte pour montrer la
représentation féminine dans la vie politique. Pour mieux appréhender cette absence des
femmes de la politique, on va essayer de voir les différents indices disponibles pour mesurer
leur présence dans le jeu politique malgache.
81
Rabenoro, l’IPF de Madagascar a connu une évolution en dent de scie malgré l’évolution
constante de son ISDH. 89L’IPF de Madagascar se présente comme suit :
- 0,346 (en 1997) (vers le début du mandat du président Didier Ratsiraka), cet indicateur est
passé à 0,396 en 2001 (à la fin de son mandat)
- à 0,36 en 2003 (vers le début du mandat du président Marc Ravalomanana) puis il a atteint
0,496 en 2008 (fin de son premier mandat)
- 0,398 en 2014
Suivant ces données statistiques, elle constate que «c’est seulement vers la fin de leur mandat
que les dirigeants se préoccupent d’inclure des femmes dans les instances dirigeantes, peut-
être dans le souci de s’attirer les voix des électrices». Madagascar n’ayant jamais eu de
femmes chefs d’institutions que récemment, en l’occurrence Attalah Béatrice, comme
présidente de la CENI-T et Christine Razanamahasoa fut (brièvement) la présidente de la
chambre basse. Manorohanta Cécile a même été ministre de la Défense Nationale durant la fin
de mandat de Marc Ravalomanana. En général, les différentes institutions politiques
malgaches sont largement dominées par les hommes
89
source : rapport EISA en 2014
P., NGOMA-BINDA, Démocratie, Femme et Société civile en Afrique, L’Harmattan, coll. Comptes rendus,
90
Paris, 2012, p. 11
82
construction sociale »91 Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, «la démocratie semble
être, dans son principe, la façon la plus séduisante d'organiser le pouvoir dans une société: le
peuple se gouverne lui-même ou par ses représentants et chacun, étant à la fois gouverné et
gouvernant, apprend à tenir compte de l'intérêt général aussi bien que de ses intérêts
individuels »92. À la veille de son indépendance, Madagascar a «allègrement suivi, imité et
intériorisé le dogme: seule la démocratie libérale occidentale est pensable dans le monde des
idées et du gouvernement des sociétés; elle seule constitue la force civilisatrice des sociétés
humaines »93.
91
Ignace, RAKOTO et Sylvain, URFER (dir.), op. cit., p. 173
92
Jean-Vincent, HOLEINDRE et Benoit, RICHARD (coord.), La démocratie, histoire théories, pratiques,
Sciences humaines, Auxerre, 2010, p. 5
93
P., NGOMA-BINDA, op. cit., p. 13.
83
le prolongement de la hiérarchie entre sexe, fortement ancrée dans la culture malgache. Suite
à une mobilisation des sociétés civiles, Madagascar s’est engagé à promouvoir l’égalité de
genre dans les différents domaines, surtout dans le monde politique, avec un objectif de50/50
fixé en 2015 dans les différentes instances de décision.
Conclusion du chapitre 2
84
CHAPITRE III : METHODOLOGIE D’APPROCHE
Ainsi, ce chapitre éclaircira les choix effectués pour le recueil des données. Il s’agit, pour
l’essentiel, d’énoncer la façon dont le projet de recherche est mis en œuvre, tout en précisant
au préalable les choix effectués en matière de données empiriques et d’approches permettant
de recueillir et d’analyser ces données.
Dans ce sens, nous présenterons, dans un premier lieu, le cheminement et les exigences de la
recherche. Ensuite, nous exposerons le processus de collecte de données avant d’expliquer les
méthodes de traitement et d’analyses de données.
La présentation du cadre d'analyse conduit à identifier l'ensemble des relations que nous nous
proposons de tester. Les techniques et les outils de collecte, d'analyse et de communication
des résultats.
La compréhension de la nature d'un travail de recherche passe, d'abord, par l’identification
des objectifs, ensuite, par le positionnement épistémologique concernant le choix du
paradigme de la recherche, la représentation de la méthodologie incluant le processus de
recherche, les techniques et les outils de collecte, d'analyse et de communication des résultats,
et, enfin, par le "quotidien du chercheur" concernant la formulation du problème, du cadre
opératoire, et la démarche vers le terrain.
Notre travail de recherche qui consiste à identifier l’aptitude des femmes au parlement à
intervenir pour le développement des femmes nécessite de ce fait un essai de démonstration
passant par l’analyse de la nature et de l’intensité de l’implication des femmes dans le
parlement jusqu’à l’évaluation des améliorations en matière de développement des femmes.
85
Ainsi, la recherche est établie à partir de trois facteurs : les objectifs, la problématique et la
fixation des hypothèses. Dans le but d’assurer l’efficacité de l’approche méthodologique, et
vu la spécificité des analyses, nous jugeons qu’une démarche hypothético-déductive semblait
plus appropriée à cette recherche. Mais elle a nécessité une approche du terrain singulière
faite de recherche ponctuelle permettant de « capter » certains constats spécifiques et
contextualisés.
En ce qui concerne cette thèse, les analyses seront établies à partir des théories et concepts
venant des acteurs et spécialistes, puis vérifiées et validées par les données statistiques
recueillies dans la zone d’étude. Ainsi, deux types de données construiront cette recherche :
les données primaires qui se définissent comme étant les informations de première main
collectées sur le terrain auprès des personnes ressources durant les descentes sur terrain, et
les données secondaires qui concernent les informations de deuxième main telles que la
documentation et les revues littéraires.
«L’épistémologie exerce un regard critique sur la démarche générale de recherche. Elle a pour
objet l’étude des sciences. Elle s’interroge sur ce qu’est la science en discutant de la nature, de
la méthode ou de la valeur de la connaissance. La réflexion épistémologique s’impose à tout
chercheur soucieux d’effectuer une recherche sérieuse car elle permet d’asseoir la validité et
la légitimité d’une recherche. Tout travail repose, en effet, sur une certaine vision du monde,
utilise une méthode, propose des résultats visant à prédire, prescrire, comprendre, construire
ou expliquer » (Thietart, 2007).
Herman (1988)94 avance que "l'épistémologie est la science des sciences ou la philosophie de
la pratique scientifique sur les conditions de validité des savoirs théoriques". Elle permet la
94
Herman J., Les langages de la sociologie, PUF, 1988, cité par Wacheux, 1996.
86
légitimation de toute recherche scientifique et guide le chercheur dans sa pratique. Elle
consiste principalement à offrir au chercheur une position paradigmatique et des
méthodologies.
L’épistémologie selon Piaget (1967) est « l’étude de la constitution des connaissances
valable »95. La posture épistémologique pour sa part, consiste à se positionner. Pour
Lemoigne (1991), « c’est la posture adoptée par le chercheur qui le conduit à des démarches
de recherche et contribue à la formation de connaissances, et pour qu’elles sontsubjective et
contextuelle »96.
Pour les interprétativistes, le monde social est fait d’interprétations. Ces interprétations se
construisent grâce aux interactions entre acteurs, dans des contextes toujours particuliers. Les
individus créent leur environnement par leur pensée et leurs actions, guidés par leurs finalités.
La nature de la connaissance que l’on peut espérer produire va dépendre de la nature de la
réalité que l’on espère appréhender, de la nature du lien sujet/objet que l’on retient et de la
nature du monde social que l’on envisage. Pour ce paradigme, le chercheur va essayer de
comprendre comment les acteurs construisent le sens qu’ils donnent à la réalité sociale. Ce
sont des interdépendances entre les acteurs qui vont construire la réalité. La connaissance
produite est alors subjective et contextuelle. La production de connaissance et sa validation
sont liées.
95
Piaget J, Logique et connaissance scientifique, Paris, Gallimard - Encyclopédie
de la pléiade,(1967) .
96
LEMOIGNE, J.L. (1991), Sur les fondements épistémologiques de la science de la cognition : contribution de
la systémique aux constructivismes, in Systémique et Cognition, Afcet Systèmes, Dunod, p. 11-50..
87
Comprendre, c'est-à-dire donner des interprétations aux comportements, implique
nécessairement qu’on retrouve les significations locales que les acteurs en donnent, c'est-à-
dire des significations situées (dans l’espace) et datées (dans le temps).
En ce qui concerne cette thèse, les analyses seront établies à partir des théories et concepts
venant des acteurs et spécialistes, puis vérifiées et validées par les données statistiques
recueillies dans la zone d’étude. Ainsi, deux types de données construiront cette recherche, les
données primaires qui se définissent comme étant les informations de première main
collectées sur le terrain auprès des personnes ressources durant les descentes sur terrain, etles
données secondaires concernant les informations de deuxième main telle que la
documentation, les revues littéraires.
Dans le but de mieux orienter la recherche, cet objectif est divisé en trois objectifs
spécifiques :
- analyser les stratégies des femmes parlementaires pour la recherche de la
démocratie ;
- étudier l’impact du leadership des femmes parlementaires dans l’instauration d’une
bonne gouvernance ;
- analyser la capacité des femmes parlementaires à lutter pour les droits des femmes
malgaches.
Il est, par conséquent, nécessaire de fixer des hypothèses pertinentes se rapportant à ces trois
objectifs spécifiques. La vérification de ces hypothèses permet de se rapprocher des objets
88
d’études et de la question de recherche et mène à une meilleure connaissance du phénomène
étudié.
La vérification empirique de ces hypothèses se repose sur l’analyse des variables se rapportant
à chaque hypothèse.
La détermination des variables d’études est la partie la plus stratégique à l’élaboration de cette
thèse. L’analyse de ces variables devra apporter le maximum d’informations pertinentes à la
validation des hypothèses.
Voulant apporter des éclaircissements sur notre problématique «Comment l’implication des
femmes parlementaires pourra-t-elle améliorer le développement des femmes malgaches ? »,
89
la finalité des analyses tourneront autour de l’implication des femmes parlementaires par
rapport à leur rôle et du développement des femmes malgaches. Pourtant, la vérification de
chaque hypothèse nécessite l’analyse minutieuse des dimensions de ces deux objets d’études.
Ainsi, les tableaux qui suivent représentent respectivement les variables retenus pour chaque
hypothèse.
- liberté
d’expression
- possession de
biens
Source : Auteur 2020
- travailler
- entreprendre
Source : Auteur 2020
90
Tableau 4 : Variable pour l’hypothèse 3
Hypothèse 3 : L’implication des femmes parlementaires dans la lutte pour un Etat de droit
pourra améliorer le développement des femmes.
- Santé
- Sécurité
Source : Auteur 2020
91
Le schéma qui suit résume ces exigences bases de cette recherche :
IMPLICATION DES
FEMMES
PARLEMENTAIRES
- Rôles du parlement
- Motivations
- Capacité et compétence
DEVELOPPEMENT
DES FEMMES
- travail
- sécurité
- liberté
92
Afin de bien mener notre étude, nous arons recours à deux moyens de récoltes de donnée.
Deux approches complémentaires, exécutées en parallèle, et dont cependant leur mise en
œuvre se sont conditionnées suivant l’environnement de la recherche. Ils s’agissent de la
méthode de recherche qualitative et de celle de recherche quantitative de collecte de données.
Bien qu’il n’y ait pas de définition standardisée de la recherche qualitative, la plupart des
auteurs s’accordent sur ses principales caractéristiques. Faire de la recherche qualitative est
une façon de regarder la réalité sociale, plutôt que de chercher les bonnes réponses. La
recherche qualitative se préoccupe également de la formulation des bonnes questions.
Ce qui différencie la méthodologie de recherche d’information qualitative de celle
quantitative, c’est que la dernière autorise des techniques d’enquête moins strictes. Blanchet,
et Gotman (1992) stipulent, à cet effet : « les informations issues des entretiens sont validées
par le contexte et n’ont pas besoin de l’être par leur probabilité d’occurrence. »
Selon Wacheux (1996), « les méthodes qualitatives, à partir d'une position interprétative,
servent à expliquer les phénomènes sociaux et les représentations ainsi qu'à les comprendre
dans leur contexte ». Passeron (1991)98, de son côté, « trouve qu'elles cherchent à les "faire
sens" plutôt qu'à "donner des preuves ».
Dans la réalisation de cet ouvrage, les méthodes qualitatives sont indispensables. Elles
consistent à expliquer les thèmes de notre recherche de façon la plus précise et claire possible.
L’objet de ces méthodes étant donc de rechercher des données ainsi que des informations
descriptives et théoriques sur l’implication des femmes parlementaires et la situation du pays
en matière de développement des femmes.
97
Eisenhardt 1989 professeur de Stratégie et d'Organisation à l'Université de Stanford aux USA
98
Passeron J.C., Le raisonnement sociologique, Nathan, 1991, cité par Wacheux, 1996.
93
Wacheux (1996) affirme que « la validité des recherches qualitatives dépend d'une
contextualisation dans l'espace et dans le temps ». Il souligne que « la mise en œuvre d'un
processus de recherche qualitatif, trouve son essence dans la recherche du pourquoi et du
comment des événements dans des situations concrètes ». Cette affirmation est
considérablement valable pour notre thème car notre étude s’étend sur plusieurs mandats du
parlement. Ainsi nous avons tenu compte des plusieurs théories et résultats de recherche sans
insister sur leurs dates d’apparition.
La méthode de recherche qualitative, nous font accède à des informations qui serviront à la
rédaction du cadre théorique de notre ouvrage, et par la même occasion, ladite méthode nous
permet de mieux comprendre les contextes dans lesquelles les variables sont étudiées.
La complexité des thèmes exige la considération de plusieurs critères dans la récolte des
données qualitatives :
Les données qualitatives sont nécessaires à la description des variables concernant les sujets
de recherches tels que :
94
- le niveau d’implication des femmes parlementaire : en analysant les stratégies de ces
femmes pour instaurer la démocratie, leurs styles de leadership pour garantir la bonne
gouvernance, et leurs atouts pour défendre les droits des femmes
- le contexte en matière de développement des femmes malgaches.
La validité des méthodes qualitatives dépend de trois conditions que nous avons respectées
lors de la recherche :
Comme le soulignent Huberman & Miles (1991), les mots possèdent un caractère
«évocateur», « concret », « significatif », qui s’avère souvent plus convaincant que des
«chiffres». Elles sont donc les fruits non seulement de la documentation à laquelle nous
avons procédé à travers différentes sources telle que les ouvrages, les revues et les sites web ;
mais aussi de la collecte d’informations sous forme d’entretiens en rapport avec notre
thématique auprès des personnes spécialisées. Le récit de vie des femmes parlementaires nous
ont aussi fourni des informations importantes pour cette recherche.
La recherche documentaire est un ensemble d’actions et de méthodes qui ont pour objectif
d’extraire des informations à partir d’un ensemble de documents. Le but d’une recherche
documentaire est d’apporter une réponse à une question posée ou d’approfondir les
connaissances sur un domaine précis.
En rapport avec notre cursus universitaire, notre recherche était donc débutée, a priori, par
l’étape de travail de documentation par ouvrage en profondeur. Ceci consiste à trouver des
sources afin de nous informer sur la thématique de notre étude d’une part et de nous aider à la
rédaction de la partie théorique de notre étude d’autre part. Le commencement de notre
95
recherche était donc consacré à l’exploration et au dépouillement des données théoriques.
Pour le cas de notre étude, la lecture d’ouvrages et la documentation constituent une étape
cruciale qui occupait la majorité du temps consacré à cette recherche. Notre recherche était
donc précédée, a priori, par l’étape de travail de documentation par ouvrage en profondeur.
Bien que la plupart des documents expose le contexte de développement des femmes, les
informations le reliant à l’implication des femmes parlementaires restent relativement rares.
Cette situation nous pousse à explorer les deux sujets séparément mais les informations sur
leurs relations pourront être recueillies à partir des autres méthodes de récoltes de données
qualitatives.
Ainsi, en nous focalisant sur l’étude documentaire, nous avons acquis un maximum de
théories et concepts.Ce qui nous a facilité certaines tâches pour la réfaction de thèse.
Cependant, Yin (1994) souligne les limites de la documentation. En particulier, « les
documents ne fournissent pas toujours une image fidèle de la réalité et ne sont pas toujours
accessibles. Baumard &al.(1999) précisent, quant à eux, qu’ »il s’agit d’informations non
produites pour les besoins spécifiques du chercheur. Nous avons eu recours non seulement à
une revue bibliographique mais aussi webographie ».Nous avons effectué des recherches
documentaires pour trouver les informations et les connaissances nécessaire y afférentes. De
plus, la documentation est l’ensemble des étapes permettant de chercher, identifier et trouver
des documents relatifs à un sujet par l’élaboration d’une stratégie de recherche.
Alors, pour la consultation des documents et la lecture exploratoire des ouvrages portant sur le
thème nous avons pu accéder àdifférents centres de documentation de la capitale, tels que : la
BU, le CITE, l’I.F.M, et la bibliothèque nationale. Nos points de référence sont des livres,
des articles traitant essentiellement notre thème, voire des fichiers qui nous ont servis à la
rédaction de la partie théorique du présent ouvrage.Une liste détaillée de ces ouvrages figure
dans la bibliographie. Ces outils de recherche ont été renforcés par la consultation de certains
articles définissant la situation locale et ses spécificités .
96
Elle nous a permis d’appréhender la manière dont on traite en général le sujet de la présente
thèse suivant plusieurs concepts et selon les réalités comme les mots clés et leur définition
lesquels constituent la base du cadre théorique de la présente recherche.
Pour faciliter le traitement des informations, les documents issus des recherches
documentaires sont classés en trois catégories :
« Il est important de prendre bien soin des approches adoptées car dans un contexte de
surabondance d’informations et de diversité de leurs supports, les processus de recherche
documentaire et de validation des informations requièrent la mise en application d’une
méthodologie efficace »(Wallin 2007). Il s’agit alors de rechercher et de collecter les
informations qui existent autour de notre thème ; puis analyser, sélectionner et mettre en
97
forme les informations les plus intéressantes afin des utiliser dans des études à les archiver
pour un usage ultérieur (Source documentaire).
Pour ce faire, nous avons suivi les cinq étapes recommandées par Bertrand baschwitz
(2003) à « savoir la préparation de la recherche, la sélection des sources d’informations, la
recherche et la localisation des documents, l’évaluation de la qualité et de la pertinence des
sources et enfin la mise en place d’une veille documentaire ».
Pour assurer la qualité et la pertinence des sources, nous nous sommesappuyeée sur des
informations fiables ainsi, nous avons écarté toute information dont on ignore la provenance.
Nous y avons fait attention, surtout avec les sites web où nous avons cherché des textes nous
renseignant sur l’auteur, l’éditeur de source, la date de la publication du document, l’objectif
du site, la notoriété et l’indice de popularité du site et, le contenu de l’information
(structuration, argumentation, source, …)
Une veille documentaire nous a permis d’être alerté des nouvelles publications dans un
domaine particulier sans avoir à relancer manuellement la recherche sur chaque source sur
internet. Nous avons reçu des e-mails provenant des divers outils sur lequel, nous avons
paramétré la veille.
Durant notre travail nous sommes passée par deux étapes pour trouver les documents
nécessaires à savoir la recherche sur Internet et la lecture dans les bibliothèques. Elles sont
différentes, mais complémentaires.
98
ouvrages sur le concept de développement des femmes et des documents concernant le
parlement et les députés. La recherche a été renforcée par la consultation de certains
documents se rapportant aux contextes locaux.
De par sa signification étymologique, elle consiste à chercher et à décrire d’une part les
théories existantes permettant de mieux cadrer le travail de recherche et de définir la ligne
directrice de la thèse. D’autre part, à travers cette recherche bibliographique, nous pouvons
mettre en exergue les travaux déjà réalisés par d’autres chercheurs qui qualifient l’aspect
technique, scientifique et académique de ce présent ouvrage de thèse.
Les bases de données bibliographiques sont constituées d'un ensemble structuré de références
bibliographiques sur un sujet, un domaine, un type de document, etc. Elles peuvent contenir
une analyse, un résumé et de plus en plus souvent l’accès au texte intégral du document lui-
même.
Le choix de cette méthode de recherche s’est justifié par le fait que la lecture de livres et le
recours aux autres recherches antérieures permettent de mieux cerner les sujets et facilitent la
compréhension des phénomènes étudiés.
3.2.1.2 La Webographie
Grâce à ces nouvelles technologies, les recherches deviennent une opportunité pour enrichir
les connaissances sur un sujet particulier. La webographie est définie comme étant la liste de
contenus, des ouvrages ou plus généralement des pages ou ressources Web relatives à un
sujet donné. Il est construit sur le modèle de la bibliographie. La recherche sur le Web facilite
la collecte de données et l’observation des cas relatifs au sujet. L’internet est accessible au
public, permet de recevoir des informations venant de différentes sources.
99
Les sites web sont des sources de données efficaces pour la de recherche d’informations dans
des travaux universitaires. La webographie se différencie de la recherche bibliographique par
le support de travail à exploiter qui est, cette fois-ci, constitué de fichiers numériques et non
d’ ouvrages en papier. Elle nous a été surtout utile pour mieux cerner les deux concepts que
nous souhaitons analyser, mais pour accéder aux récents résultats des travaux de recherches
sur notre domaine d’étude publiés dans des articles des éditeurs de renommée internationale.
Les ressources Web sont innombrables mais leur qualité est extrêmement variable et
l'information y est volatile. Nous avons utilisé google pour nous orienter vers les sites
recommandés pour la recherche d'informations scientifiques et académiques.
Nous avons procédé aux différentes étapes permettant de définir une bonne stratégie de
recherche documentaire. Celles-ci reposent toujours sur quelques principes clés.
Préparer la recherche
Les connaissances préalables et les intérêts personnels sur le sujet ainsi que sa pertinence par
rapport à l'enseignement auquel il se rattache sont des éléments fondamentaux qui guident
notre choix. Pour clarifier le sujet et l'appréhender globalement, nous avons consulté des
documents qui donnent une vue d'ensemble sur la question.
Il s'agit de préparer le sujet dans toutes ses dimensions, de le formuler en une phrase courte,
de sélectionner les concepts importants et de chercher des synonymes. Cette étape permet de
poser la problématique, de cerner les besoins documentaires et de sélectionner les
concepts/mots-clés nécessaires à l'interrogation des sources documentaires.
Cerner le sujet est un moyen permettant de retenir un ensemble de questions simples qui vont
être utilisées pour cerner, préciser et approfondir un thème :
100
Quelle est la période concernée ?
Le sujet est exprimé en une phrase courte, et sous forme de question à l'aide de termes
significatifs pour que l’énoncé de recherche soit le plus précis possible. Chaque terme de
l'énoncé est important et va correspondre à des concepts/mots-clés qui vont servir à élaborer
les équations de recherche.
- le type de documents que l'on recherche tels les monographies, les articles de revues,
les thèses, etc.
- les périodiques généralistes ou spécialisés: ils permettent de se tenir informé des
derniers résultats de la recherche ou de l'actualitésur une question de société. Les
thèses, mémoires, rapports de recherche (la littérature grise) : d'un haut niveau
scientifique, ils sont appropriés pour traiter un sujet pointu. Les documents
spécifiques (données statistiques, etc.) : leur usage dépendra du domaine disciplinaire
ou de l'approche choisie pour traiter un sujet
- Le type de ressources à interroger : catalogues de bibliothèque, bases de données,
moteur de recherche du Web, portails spécialisés, etc.
La sélection des sources dépend du niveau et de la nature de l'information recherchée : Les
dictionnaires et encyclopédies, utiles pour comprendre le sujet et le préciser, surtout lorsqu'il
s'agit de concepts nouveaux.
101
Afin de procéder à une recherche documentaire rigoureuse, nous avons utilisé un tableau de
bord de recherche dans lequel seront mentionnées les mots-clés de la recherche et leurs
synonymes éventuels.
Les notices bibliographiques décrivant un livre sont donc des documents secondaires.
La sélection des documents se fait non seulement en fonction de leur qualité mais aussi de
leur pertinence par rapport au travail à réaliser. Une exploration rapide est faite au préalable
pour évaluer la pertinence d'un contenu : titre de document et livre, résumé (abstract), table
des matières, introduction et conclusion.
Boutanquois (2007) insiste qu’ »il est impérieux de faire preuve de grande rigueur pour lire
les informations collectées ». « En quelque sorte, il faut passer les multiples avis, opinions et
représentations recueillies auprès des acteurs à travers des filtres de lecture. L’analyse
commence à ce niveau et on procède à une opération de condensation ou de réduction des
données », telle queMiles et Huberman (1994)l’avaient préconisée. Il s’agit en fait d’un
processus de sélection de centrage, de simplification, d’abstraction, et de transformation des
données » et d’ en opérer un traitement préalable pour les y rendre propices.
Parmi les différents types d’analyse (Blanchet et Gotman 1992), nous avons adopté la
thématisation (analyse thématique) qu’est « la transposition d’un corpus donné en un certain
nombre de thèmes représentatifs du contenu analysé et ce, en rapport avec l’orientation du
recherche » (Pillonel et al, 2010). Elle consiste donc à repérer, à travers la masse de données
102
collectées, et à « découper transversalement ce qui, se réfère à un même thème » (Blanchet
et Gotman, 1992) afin d’en élaborer une cohérence.
C’est en nous’inspirant de cette démarche que nous avons procédé à une analyse thématique
du contenu des données collectées. Ce travail a consisté en fait à classer les extraits des
divers informations dans les catégories prédéfinies correspondant aux différentes variables de
notre modèle mais aussi celles qui ont émergé du terrain. La grille d’analyse ainsi obtenue a
servi pour élaborer cette lecture qui se veut à la fois objective, riche et détaillée à travers une
configuration interprétative significative et cohérente destinée à permettre une meilleure
compréhension des différents aspects de la situation étudiée
La finalité d'une bonne méthodologie de recherche est de faciliter la production d'un travail
universitaire alliant richesse documentaire et rigueur scientifique.
3.2.2 L’entretien
L’entretien est une entrevue entre deux personnes dans laquelle un individu déploie toute une
stratégie orale pour extraire d'un autre individu l'information que ce dernier détient.
L'entretien vise à obtenir le maximum d'informations.
Pour se différencier des techniques quantitatives, l’entretien autorise des techniques
d’enquête moins strictes. Blanchet, et Gotman.109, (1992) stipulent, à cet effet que : «les
informations issues des entretiens sont validées par le contexte et n’ont pas besoin de l’être
parleur probabilité d’occurrence ».
Nos objectifs d’entretien sont d’obtenir les informations sur les opinions des interlocuteurs
concernant le thème de recherche et d’approfondir les points importants. Elle a été utilisée en
parallèle aux premières lectures pour mettre à jour la problématique et définir de manière plus
précise l’objet de l’étude.
L’entretien est défini comme un dispositif technique qui vise à produire un discours traduisant
un certain nombre de faits psychologiques et sociaux. Il est un outil méthodologique flexible
dans la mesure où il laisse une marge de liberté à l'interviewer (le chercheur) afin de moduler
ses questions dans le guide d'entretien selon le contexte de l'interview.L’entretien est efficace
dans l'analyse du sens que les acteurs attribuent à leurs pratiques dans un système de valeurs
structurant et normatif. L’on constate trois phases de l'enquête par entretien : la préparation, la
réalisation et l'analyse.
103
Pour la présente étude, l’approche d’entretien étant utilisée seulement dans le but de chercher
des informations pertinentes sur le développement des femmes malgaches, un sujet plus ou
moins difficile à aborder à cause de la diversité des opinions et perception du concept. Ainsi,
notre entretien s’est alors opéré durant notre descente sur le terrain en visitant directement les
personnes cibles selon la problématique, les objectifs et les hypothèses .Pour obtenir les
informations, nous avons opté pour l’entretien semi directif.
L’intérêt recherché était de dégager certains points fondamentaux permettant de comprendre
la perception et l’évolution du contexte de développement des femmes. Le guide d’entretien
(fourni en annexe) aborde différents axes de thématiques apprises pendant la recherche
documentaire.
Par définition, l’entretien semi-directif est un outil de recueil des données qui a pour objectif
d’encourager la production du discours d’un enquêté par un enquêteur sur un thème
particulier en influençant le moins possible ses propos. Il est appelé semi directif, car il se
centre sur un thème spécifique à l’appui d’un guide préparé à l’avance par le chercheur.
Ainsi, au fur et à mesure de l’avancement de l’entretien, nous avons veillé à ce que les
orientations du discours se rapportent aux différentes thématiques prévues dans le guide
d’entretien.
L’entretien est semi-directif, car il se centre sur un thème spécifique à l’appui d’un guide
préparé à l’avance par l’enquêteur. Cette technique nous a garanti l’accès à des résultats
suffisamment significatifs, robustes et fondés sur des concepts valides qui sont conditionnés
par la spontanéité des réponses et la multiplicité des entretiens.
Le choix d’un Entretien semi- directif est justifié pour permettre à l’interlocuteur de
s’exprimer librement et de nuancer ses propos. Il permet également d’étudier de manière
approfondie la définition, les perceptions des cibles en rapport au développement des femmes
malgaches.
Cette technique d’entretien a été choisie principalement pour des raisons pratiques, vu qu’elle
estla plus utilisée pour la simplicité de sa mise en œuvre. En plus, il permet de garantir la
spontanéité et la liberté de réponse de l'interviewé, du fait que les questions rédigées sont
obligatoirement posées d’une manière relativement ouverte.
104
La souplesse de l'échange autorise également des relances très personnalisées. Ensuite, malgré
la préparation poussée de l'échange, la diversité d’opinions sur le sujet exige des démarches
méticuleuses dans la rédaction du guide d’entretien, car rappelons que l’objectif de cet
entretien est de récolter un certain nombre de données permettant de mettre à jour certains
indicateurs vérifiant la validité de nos hypothèses.
Une des étapes fondamentales de la réalisation des entretiens a consisté à déterminer les
acteurs susceptibles d’apporter des éléments de réponse à notre problématique.
Conformément aux préconisations de Miles & Huberman (2003), ainsi à celle deSavall &
Zardet (2004), pour atténuer le « biais d’élites » que constitue l’interrogation d’un répondant
unique qui pourrait contribuer à donner une vision partielle du phénomène étudié, nous avons
sélectionné un panier d’informateurs diversifié militant pour le développement des femmes.
Nos interviewés sont des entrepreneurs, des responsables d’ONG, des assistantes sociales
pouvant nous informer sur la situation du pays en matière de développement des femmes.
Nous nous sommes assuré que nos interlocuteurs disposent de toutes les connaissances
nécessaires sur le sujet.
Ce panier d’informateurs vaste et diversifiés nous a permis une très large expression des
différentes catégories d’acteurs sur le thème étudié. Les résultats présentés au cours de cette
recherche sont donc issus des points de vue de l’ensemble des acteurs, afin d’avoir une vision
globale et non partielle de notre objet de recherche.
Pour constituer un échantillon dans le cadre d’une recherche qualitative, il est généralement
indispensable de «de déterminer les acteurs qu’ on estime en position de produire des
réponses aux questions que l’on pose » (Blanchet et Gotman , 1992) Ce processus suit, alors
des critères de choix visant à atteindre un seuil d’homogénéité propice à la mise en évidence
de logique communes d’acteurs. Pour cela, au total, vingt entretiens ont été menés sur la base
du guide préalablement élaboré à cet effet. Etant donné que les informations concernant le
thème sont larges et diversifiées, chaque entretien a pris plusieurs heures de conversation.
105
3.2.2.3 Le guide d’entretien
Notre objectif étant d’éviter que les interviewés s’étalent ou au contraire se montrent trop
succincts sans pour autant parler spontanément ou approfondir leurs propos à leur sujet. Selon
Blanchet et Gotman : « le guide d’entretien est un plan qui comprend à la fois l’ensemble
organisé des thèmes que l’on souhaite explorer et les stratégies d’interventions de
l’interviewer visant à maximiser l’information obtenue pour chaque thème »
Comme son nom l’indique, il s’agit d’un guide que nous avons utilisé pour aider l’enquêté à
produire et structurer sa pensée et son discours en rapport avec le thème. Etant donné que les
interviewés sont tous concernés par le développement des femmes, cette technique leur
donne la liberté de parole et permet d’observer le déploiement de la pensée dans toute sa
richesse et sa complexité, ainsi que les articulations du discours, les liens logique (similitude,
différence, causalité…) établis par la personne interrogée entre les différents éléments qu’elle
évoque.
Nous avons donc élaboré un certain nombre de questions guides99, relativement ouvertes, en
souhaitant tout simplement des réponses fluides de l’interviewé.
Une entrevue est évolutive en ce sens qu’elle peut être progressivement enrichie des variables
émergentes des discours des répondants. Cet outil est susceptible tout aussi bien de tester des
hypothèses à priori, d’aider à les formuler voire même de faire évoluer.
Comme le préconisent Baumard &al. (1999), « nous avons ajusté les questionnements en
fonction des différentes connaissances que les individus étaient les plus à même de fournir ».
Selon Stake (1995), « chaque individu interrogé doit être considéré comme ayant des
connaissances et capables de donner son avis sur l’évolution du développement des femmes.
Dès lors, nous avons essayé de maintenir un esprit d’ouverture durant le recueil des données,
notamment par l’autorisation de digression hors du cadre du guide d’entretien ».
99
Voir ANNEXE
106
De manière générale, le guide d’entretien commence par une introduction et est suivie d’une
question d’ordre général sur le sujet de l’étude, servant de mise en situation pour mettre
l’utilisateur à l’aise avec le sujet ou pour qu’il puisse s’exprimer sans contrainte sur le sujet. Il
peut se terminer avec une question d’ouverture pour recueillir de nouvelles idées.
Autant que possible, nous avons permis à l’interrogé de parler ouvertement, avec ses mots et
dans l’ordre qui lui convient. L’avantage réside ainsi sur le fait que nous avons pu préciser les
questions et les reformuler en fonction des individus interrogés. En effet, nous n’avons pas pu
forcément poser toutes les questions selon l’ordre dans lequel nous les avons notées et sous
leur formulation exacte. Il y a donc davantage plus de liberté. Néanmoins, nous n’avons pas
eu plus de place dans l’initiative des paroles, nous nous sommes juste contentées des réponses
à la question, sans aller plus loin.
- tout d’abord, le thème : nous avons à informer sur l’objet et le but de l’entretien ;
- enfin les volets de l’entretien : explorant chacun les dimensions de notre thème avec
les questionnaires composés de questions relativement ouvertes à interroger, précédées d’une
phrase introductive.
107
nous n’avons pas eu recours à une présentation spécifique. Chaque document a été
simplement annoté, parfois résumé, mais systématiquement répertorié.
Après avoir trié et compilé les données, la rédaction se fait en formant une continuité précise
suivant le thème de cette recherche.
Les discours des interviewés pourraient servir de « moyen d’accès direct et immédiat à la
conscience intime de l’individu. Le contenu ou le discours enregistré devient lui-même un
produit social observé à juste titre .Leur intérêt résiderait à cet effet, dans le sens et la
signification qu’ils recèlent. Retranscrire les interviews est une technique qui est
généralement menée à la main. Elle consiste à noter mot à mot tout ce que dit l’interviewé,
sans aucune modification, interprétation ou abréviation du texte. Si le discours verbal est
pauvre, la retranscription peut comporter les comportements gestuels d’approbation ou de
rejet. Les discours hors contexte et hors sujet, ne sont pas retranscrits.
Cela nous conduit nécessairement à l’analyse de contenu des entretiens. Celle-ci correspond à
une technique de recherche pour la description objective, systématique et quantitative du
contenu manifeste des communications ayant pour but de les interpréter.
L’effort d’interprétation dont elle procède oscille entre « d’une part la rigueur de l’objectivité
et, d’autre part, la fécondité de la subjectivité ». (Wanlin 2007).
D’une manière générale, il n’est toujours pas possible de compiler les discours recueillis et les
informations dont ils regorgent, qui ne sont pas toutes exploitables par rapport à l’objet de la
recherche, certaines sont pertinentes, d’autres le sont moins. D’où l’intérêt de procéder d’une
manière méthodique afin de constituer la base qui fera l’objet d’interprétation et qui permettra
d’extraire du sens.
Même si les entretiens et la documentation ont été pour nous une source privilégiée de
données, nous avons eu recours à d’autres méthodes comme le récit de vie et l’observation.
Les collectes d’histoires de vie ont connu un regain d’intérêt en sciences sociales à partir des
années 70. Elle peut être définie selon Chalifoux (1992) comme « un récit qui raconte
l’expérience de vie d’une personne. Il s’agit en fait d’une œuvre personnelle et
autobiographique ».
108
En psychologie, Legrand (1993) conçoit "le récit de vie comme « la narration ou le récit,
écrit ou oral, par la personne elle-même de sa propre vie ou de fragments de celle-ci ». Par
ailleurs, le psychologue distingue l’histoire de vie, la vie ou l’histoire elle-même, à caractère
objectif, du récit de vie, la « recomposition narrative de cette vie, ou de cette histoire ».
Le récit de vie constitue une méthode qualitative congruente pour appréhender le sens des
phénomènes humains à travers leurs temporalités, tels la construction identitaire individuelle,
les trajectoires sociales, les changements culturels, etc. Prenant appui sur un discours libre, cet
outil nécessite néanmoins une bonne connaissance de son épistémologie.
Dans ce champ de la recherche qualitative, le récit de vie a pour but « d’explorer les formes et
les significations des constructions biographiques individuelles dans leurs inscriptions
sociohistoriques » (Momberger, 2005). À son origine, il s’inscrit dans le courant
anthropologique qui vise à répondre à la question : « comment les individus deviennent des
individus? » (Martuccelli, 2002, dans Delory-Momberger, 2005). Parallèlement, cette
recherche qualitative est mise en lien avec les processus de socialisation et de production de la
réalité historique, sociale et culturelle.
Dans notre cas, cette technique nous a été utile afin de mieux de nous informer sur les vécus
et expériences des femmes parlementaires.
Souvent, l’utilisation du récit de vie de recherche trouve son intérêt dans l’étude de questions
qui peuvent être éclairées par l’examen de la temporalité, ou qui ne se prêtent pas à un
traitement quantitatif, nécessitant un corpus plus important. Les objets de recherche peuvent
se centrer sur des enjeux individuels, tels que les cursus éducatifs, les expériences, les
problèmes rencontrés, les motivations, etc.
Une règle déontologique apparaît alors incontournable, le consentement libre et éclairé. Pour
répondre à ces exigences, « le chercheur précise son ancrage institutionnel, le thème de sa
recherche, et donc son besoin de récolter des témoignages de personnes concernées. La
conduite des rencontres du récit de vie engage une orientation non directive »(Mucchielli,
1996), basée sur deux principes : s’abstenir de toute intervention qui peut structurer le
discours du sujet et n’intervenir que pour accroître l’information selon l’activité mentale du
sujet. Ces principes visent à encourager le sujet à développer un discours « en profondeur »
109
qui lui « permette de discerner progressivement des éléments dont il n’était pas pleinement
conscient »(Fenneteau, 2002). De cette façon, les techniques non directives tendent à faire
émerger une parole libre.
Nous avons eu recours à cette méthode car généralement elle est utilisée dans :
- les études culturelles (dimensions de la vie des groupes au sein du parlement et sur
terrain)
- les études sociales (sur les institutions, les groupes, les rapports et réseaux sociaux de
groupe)
« Le codage est un processus qui a pour but d’explorer ligne par ligne, étape par étape, les
textes d’interview ou d’observations » (Berg, 2003). Il consiste à décrire, classer et
transformer les données qualitatives brutes en fonction de la grille d’analyse. Il s’agit d’un
procédé lourd et minutieux qui est fait à la main et pour lequel il n’existe aucun système
automatique.
A ce niveau, une première opération d’organisation des informations est à effectuer, à travers
ce qui est communément désigné par le codage des données. Cette pratique suppose d’abord
la constitution au préalable d’une liste de codes, soit des étiquettes qui désignent des unités
de significations pour l’information descriptive ou inférentielles compilée au cours d’une
étude [ ..] , qui provient du cadre conceptuel ,des questions de recherche , des hypothèses, des
zones problématiques et des variables clés que le chercheur y introduit » (Miles et al , 2003) .
Il s’agit ensuite d’en définir l’unité plus communément appelée unité d’analyse ou
signification qui correspond à « l’élément (critère, dimension) en fonction duquel le chercheur
va procéder au découpage de ses données qui seront classées dans les catégories retenues »
Allard-Poesi et al, 2003).
Les codes sont alors appliqués à différentes unités d’analyse. Ces dernières sont par la suite
affectées aux différentes catégories ou sous-catégories thématiques établies par rapport à
l’objet de recherche et pouvant correspondre à un concept ou à une idée prédéfinis ou
110
émergeant du terrain. L’interprétation, phase ultime de l’analyse, consiste à prendre appui sur
les éléments mis à jour par la catégorisation pour fonder une lecture à la fois originale et
objective du corpus étudié. Il s’agit de rechercher le sens et la signification des conduites
verbales pour en élaborer des conclusions.
L'observation est un outil de recueil d'informations. Elle est l’action de suivi attentif des
phénomènes, sans volonté de les modifier, à l’aide de moyens d’enquête et d’étude
appropriés.
C’est la technique la plus usuelle de recueil et d’analyse des données verbales et non verbales.
Elle permet un travail sur le comportement manifeste plutôt que sur des déclarations de
comportement. L’observation peut être une méthode pour la description de comportement ou
une méthode de vérification des hypothèses.
Le chercheur doit, avant de procéder à la mise en place de l’observation, préciser les buts de
cette observation :
- Dans quel cadre théorique ou dans quel cadre conceptuel situe-il cette observation ?
111
- A quelles hypothèses veut-il répondre ou apporter des éléments de réponses ?
L'observation sera alors une phase exploratoire de la recherche visant à se familiariser avec
une situation ou un phénomène afin de faire valider une hypothèse.
L'observation directe est décrite comme une observation où le chercheur est présent sur le
terrain. A partir d'une grille d'observation, il note, décrit les comportements des acteurs au
moment où ils se produisent. L'observation consiste donc à regarder se dérouler sur une
période de temps donnée des comportements ou des événements et à les enregistrer.
L'observation directe est utile dans le sens où elle permet au chercheur d'identifier la
manifestation des comportements. Il enregistre des comportements directement observables. Il
peut alors confronter les observations avec les « dires » des acteurs. Le fait d'utiliser un
intermédiaire méthodique (la grille) aide à rendre crédible l'observation; à faire de celle-ci une
observation « objective ». En plus, observer plusieurs situations avec la même grille d'une
manière systématique, constitue une garantie pour la valeur des faits présentés.
L'intermédiaire technique assure dans ce cas aux données une fiabilité instrumentale certaine.
Nous avons recours à cette méthode afin de confirmer les informations récoltées par l’écoute
des récits de vie car l’observation permet de confronter les propos des femmes parlementaires
aux réalités constatées. On peut donc dire que c’est un cas particulier de l’attention. Tandis
que celle-ci peut être éveillée par la façon toute particulière dont un objet affecte la sensibilité
de l’observé ou par son désaccord avec notre vouloir, l’appréhension n’est suscitée que par ce
qui intéresse notre intelligence. Elle est comme une forme intellectuelle de l’attention. Elle en
est même la forme scientifique, en ce sens qu’il n’y en a pas de véritable s’il n’existe pas un
désir et même un pressentiment d’une explication ultérieure des faits observés. L’attention se
contente du fait en lui-même, l’observation ne l’enregistre que dans l’espoir d’en dégager une
loi, une régularité, ou d’y saisir un trait caractéristique d’une espèce.
L’observateur direct doit surtout établir une « relation de confiance » avec les participants et
faire de manière que l'étude ne soit pas une menace pour eux. Pour diminuer suffisamment
l'influence de la présence du chercheur, il doit se familiariser de façon discrète et rapide avec
les participants, avec leurs collaborateurs principaux, avec les procédures et mécanismes
d'opération des établissements choisis pour l'étude.
112
3.2.4.2 Une observation non participante
Dans cette recherche, nous avons utilisé l’observation directe et non participante. Le principe
que nous avons utilisé repose sur notre présence physique sur le terrain. Il s’agit surtout
d’obbserver le réel c’est-à-dire d’aller voir sur place, d’y être physiquement.Nous nous
sommes contentés de regarder le déroulement de quelques réunions des parlements afin de
mieux comprendre l’implication des femmes députées à leur rôle.
L'idée préconisée est celle d'avoir une certaine simplicité, liée à la non-directivité de
l’observation, faisant de celle-ci la technique la plus discrète possible. Le chercheur doit se
faire accepter comme une personne, se faire discret et éviter de porter des jugements à
l'endroit de l'observé. Pour le cas de notre recherche, la délicatesse des sujets débattus et
l’inaccessibilité à certaines réunions parlementaires ont posé plusieurs limites à nos
observations.
« La recherche qualitative est une recherche qui produit et analyse des données descriptives,
telles que les paroles écrites ou dites et le comportement observatoire des personnes »(Taylor
et Bogdan, 1984).
La condensation de données est l’une des étapes nécessaires à ce type d’étude. « Elle
correspond au processus qui consiste à sélectionner, mettre au point, simplifier, résumer et/ou
transformer les données qui apparaissent dans les documents empiriques pour organiser les
données de sorte que les conclusions finales puissent être tirées et vérifiées » (Miles et al.,
2014) .
Par manque de méthode formalisée, cette condensation de données repose le plus souvent sur
des choix analytiques du chercheur (par exemple, choisir une dimension plutôt qu’une autre
113
ou décider qu’une dimension est élevée ou faible sur un cas). Du fait de l’importance du
matériau qualitatif recueilli sur plusieurs cas et des limites cognitives de tout un chacun pour
le traiter, le risque est alors important d’aboutir à des conclusions prématurées voire erronées.
Ce qui irait à l’encontre du critère de qualité d’une recherche qualitative qui est la fiabilité.
Selon Miles & Huberman (2003), la condensation des données renvoie à l’ensemble
des processus de sélection, centration, simplification, abstraction et transformation des
données « brutes » figurant dans les transcriptions des notes de terrain.
Contrairement à une étude qualitative, l’objectif de l’étude quantitative est souvent d’en
déduire des conclusions mesurables statistiquement.
Les résultats, exprimés en chiffres, prennent la forme de données statistiques que l’on peut
représenter dans des graphiques ou tableaux.
Les méthodes quantitatives sont des méthodes de recherche, utilisant des outils d'analyse
mathématiques et statistiques, en vue de décrire, d'expliquer et prédire des phénomènes par le
biais de données historiques sous forme de variables mesurables. Comme notre variable
d’étude est non quantifiable, nous avons utilisé la méthode de l’ACM d’une part, tout en
essayant tout de même avons quand même de quantifier ces variables par le biais d’une
appréciation (notation), la méthode de régression linéaire et la méthode de l’ACP d’ autre
part.
114
La méthode quantitative fournit une analyse plus stricte qu’une simple discussion classique
des travaux déjà effectués.
3.3.1 L’enquête
L’enquête est une méthode de recherche, une démarche scientifique visant à collecter des
informations de manière systématique à l’intérieur d’une population donnée pour décrire,
comparer ou expliquer les objets ou phénomènes individuels ou sociaux étudiés en utilisant
comme outil de base le questionnaire d’enquête qui se définit comme un ensemble de
questions agencées dans le but d’avoir des informations précises. Elle a donc pour objectif de
rechercher des informations qui une fois recueillies seront analysées pour vérifier les
hypothèses posées au départ.
L'enquête est alors une technique d'exploitation caractérisée par sa souplesse. Elle nécessite
de la part de l'enquêteur une adaptation perpétuelle. Elle se prête à la quantification mais elle
est indispensable pour une étude riche et profonde en tenant compte de la réalité existant dans
les domaines enquêtés.
Nous avons choisi de mener une démarche rationnelle et scientifique afin de pouvoir assurer
la qualité et la pertinence des informations issues de l’enquête. Toutefois, à cause de la
distance géographique et des contraintes temps et financière, il nous a été impossible de
mener l’enquête auprès de toutes les femmes parlementaires élues à Madagascar. Ainsi, la
réalisation de l’enquête proprement dit se restreint à une partie de la population d’étude
dénommée échantillon et change la dénomination de notre technique de recherche
quantitative en enquête par sondage.
L’objectif de l’enquête ne peut pas se détacher de l’objectif poursuivi de l’étude. Cet objectif
d’enquête oriente ainsi les différentes parties et les questions à formuler selon leur nombre et
leur type qui décriront plus tard les techniques d’analyses statistiques des données associées.
L’enquête sera basée sur les activités des femmes parlementaires et le développement des
femmes.
Pour la réalisation de notre étude, la technique d’enquête par sondage est la méthode de
collecte de données tient une importance cruciale. Le justificatif du choix de l’échantillon sera
exposé ultérieurement.
115
3.3.1.1 Technique d’échantillonnage
En effet, lorsqu’on souhaite effectuer un sondage ou une enquête, il n’est pas toujours
nécessaire ou possible d’interroger chaque élément de la population car ceci nécessite des
moyens assez conséquents. Aussi, s’avère incontournable la restriction de l’étude sur une
partie de la population appelée échantillon dont son choix ou sa construction est fondamentale
pour l’objectivité et la pertinence des résultats d’étude.
La population cible est l’ensemble des gens ou des objets pour lesquels on souhaite obtenir de
l’information. La population mère peut être définie comme étant «l’ensemble de tous les
individus qui ont des caractéristiques précises en relation avec les objectifs de l’étude. »
(Bertaechini, 2009). La population de cette étude est donc composée de toutes les femmes
élues députées du pays.
Un échantillonnage est une sélection d'individus ciblés pour réaliser un sondage. Les
personnes interrogées sont triées parmi la population de référence. Une extrapolation permet
ensuite d'appliquer les résultats à la population prise pour cible.
Ajar et al (1983) précisent que « des techniques echantil1onnage existent mais qu’aucune
d’elles «ne peut garantir la représentativité parfaite de l’échantillon choisi ». Pourtant, elles
permettent, à la rigueur, de l’améliorer en contournant les difficultés liées à la complexité et à
la taille des populations (mères) qu’on veut décrire, surtout en sciences humaines.
Deux catégories peuvent être distinguées parmi les méthodes d’échantillonnage, les méthodes
probabilistes ou aléatoires basées sur les lois du calcul des probabilités, c’est-à-dire que
chaque élément de la population a une chance égale d’être choisi (le choix se fait
aléatoirement par exemple à l’aide d’un logiciel statistique, avec une table de nombre
116
aléatoire ou en puisant dans un chapeau) et les méthodes non probabilistes, non basées sur les
lois du calcul des probabilités (pas aléatoire) c’est-à-dire que chaque élément de la population
n’a pas une chance égale d’être choisi.
Dans la pratique, notre échantillon sera donc constitué d’une soixantaine de femmes
parlementaires des quatre derniers mandats. L’objectif de cette recherche et le contexte
particulier dans lequel l’étude sera menée nous pousse à opter pour une méthode
d’échantillonnage non probabiliste. Le principe se limite à s’assurer, lors de la collecte des
données, que le répondant possède la connaissance nécessaire à notre champ d’investigation.
Le répondant n’est donc pas choisi de manière aléatoire mais sur la base de son statut, de ses
qualifications et de ses connaissances particulières du domaine d’investigation.
En nous appuyant, sur les acquis théoriques et les études réalisées dans le domaine, nous
avons choisi d’élaborer un questionnaire de recherche. Ce choix se justifie par une volonté
d’objectivité et de formalisation des résultats obtenus. Nous cherchons à comprendre non
seulement l’implication des femmes parlementaires, mais aussi l’aboutissement de ces
implications au développement des femmes.
L’utilisation du questionnaire est donc indispensable car cela permet l’obtention d’un résultat
qui a été soutiré d’une manière standardisée. Sa cohérence se voit alors assurée. Son
utilisation facilitera aussi le travail de dépouillement sur la collecte réalisée. Durant l’enquête,
nous utiliserons un seul type de questionnaire destiné à l’échantillon défini.
117
D’après VLLATTE JC., « le questionnaire présente trois objectifs :
Pour structurer le questionnaire, nous avons choisi d’utiliser des questions rangées selon un
ordre de grandeur et utilisant l’échelle de Likert graduées en 5 points. Il s’agit plus
précisément d’un construit développé par des items ou questions àl’ échelle de Likert à 5, du
plus faible au plus élevé,qui permet de généraliser la tendance des réponses par rapport au
sujet posé. Ce type de question est le plus approprié pour les sondages d’opinions étudiant les
comportements et la perception. L’interprétation des résultats sera facilitée par ce choix.
En ce qui concerne le sens des modalités d’échelles (alterner ou garder le même) par rapport
aux question posées, la littérature ne tranche pas (Grawitz 1996 ; Evrard et al., 2000).
« Certains auteurs invitent à inverser les continuums des échelles pour éviter l’effet de halo.
D’autres incitent à l’unicité du sens pour ne pas déstabiliser le répondant. Nous avons pris en
considération cette opinion, opinion confortée suite au pré-test établi. En effet, la taille du
questionnaire et la multiplicité des items proposés nous ont incitée à garder le même sens des
modalités afin que le répondant soit plus attentif au sens des items plutôt qu’à celui des
modalités ».
En outre, « ces échelles représentent l’un des outils les plus couramment utilisés en gestion
des ressources humaines » (Igalens et Roussel, 1998). Elles permettent d’évaluer le degré
d’accord du répondant avec une proposition. Leur avantage réside dans la simplicité
118
d’utilisation et, pourtant, « permet une bonne compréhension des modalités de réponse »
(Evrard et al, 2003).
Le questionnaire a été rédigé en langue française mais nous sommes disposés à donner plus
d’explications en malgache afin d’éviter les incompréhensions. A cet effet, nous nous sommes
assuré lors de l’administration du questionnaire que la succession des questions suit la logique
des variables d’études. Nous avons veillé, par ailleurs, à ne pas mélanger des échelles de
mesure trop hétérogènes dans un souci de lisibilité et de clarté de l’outil.
Les questions ont été élaborées selon les objectifs de la recherche (analyser l’implication des
femmes parlementaires pour le développement des femmes). « L’outil s’appuie sur un plan
qui est agencé en respectant une double logique : celle de l’entonnoir »(Evrard et al., 2000),
où il s’agit d’aller du plus général au plus précis dans une succession logique des ordres des
informations recherchées, et celle de la déclinaison en dimensions (thématiques) par
découpage d’objectifs sous-jacents à la problématique de la recherche .
119
Tableau 5 : Items relatifs à l’identification du répondant
DIMENSIONS INDICATEURS
DIMENSIONS INDICATEURS
DIMENSIONS INDICATEURS
120
Tableau 8 : Items relatifs aux développements des femmes
DIMENSIONS INDICATEURS
Rôle des femmes parlementaires dans le Loi ; démocratie ; leadership ; bonne gouvernance ; lutte
développement des femmes pour les droits ; Etat de droit
L’enquête par questionnaire est un outil d’observation qui permet de quantifier et comparer
l’information. Cette dernière est collectée auprès d’un échantillon représentatif de la
population visée par l’évaluation.
Il existe de multiples types d’administration pour les enquêtes par questionnaires : « la voie
postale, le face à face, le téléphone, la voie électronique, etc ». (Baumard et al.1999). En ce
qui concerne notre recherche, même si l’enquête par envoi électronique présente des
avantages en termes de coût et de temps de réalisation, l’administration de l’enquête se fait
face à face afin d’assurer que le répondant soit vraiment la femme parlementaire car ceci
garantit la pertinence des réponses. Toutefois nous avons toujours respecté le principe de
l’anonymat lors des analyses.
Les collectes ont été réalisées en face auprès des femmes parlementaires, en les invitant à
répondre en notre présence afin que nous puissions les guider, surtout pour les questions
concernant les perceptions.
L’exploitation des données brutes d’enquête nécessitent des techniques d’analyses spécifiques
ainsi que des logiciels appropriés au traitement des données statistiques.
121
3.3.2.1 La validité des données
La validité est liée à la question de savoir dans quelle mesure un test ou un instrument mesure
bien le(s) attribut(s), concept(s) ou variable(s) qu’il est censé mesurer. Dans la validité se
trouvent contenu le rapport entre les notions abstraites et les instruments déployés pour les
mesurer. La validité peut être définie comme « la capacité d’un test à nous dire ce que nous
savons déjà » (Bannister et Mair, 1968).
Concept spécifique aux sciences sociales, elle concerne les recherches qui mobilisent des
objets portant sur un ou plusieurs concepts abstraits, c'est-à-dire non observables
(connaissance et perception).
- "la validité faciale ou de contenu : Il s’agit de vérifier que les items sont bien
circonscrits au concept défini sans le dépasser et que la mesure capture bien les différents
aspects du phénomène. Elle implique aussi une confrontation entre la littérature et les items
générés.
La mesure de la fiabilité d’une échelle psychométrique est donnée par le coefficient alpha de
Cronbach (1951). Ce dernier indique le degré de cohérence interne des énoncés contribuant à
122
mesurer la même dimension. Le coefficient est compris entre 0 et 1, et ne suit aucune
distribution statistique connue. Il existe plusieurs niveaux de seuil d’acceptabilité pour ce
coefficient. En effet, « le niveau du coefficient de fiabilité α peut se situer à 0,60 »(Nunnaly,
1967), mais » lorsque les échelles et tests peuvent être considérées comme tout à fait fidèles,
le niveau de ce coefficient doit atteindre 0,80 à 0,90 »(Churchill, 1979 ; Churchill et Peter,
1984). Selon Igalens et Roussel (1998), il n’existe pas de « bonne règle » concernant les
valeurs minimales de ce coefficient. Fixer un seuil de 0,50 ou 0,60 ou encore de 0,70 peut
changer considérablement le processus de condensation (le nombre d’items à éliminer). Les
auteurs proposent des niveaux de seuil d’acceptabilité en fonction du type de la recherche
menée. Dans ce sens, Evrard et al.(2000) trouvent que pour « une étude exploratoire, l’α est
acceptable s’il est compris entre 0,60 et 0,80 ; pour une étude confirmatoire, une valeur
supérieure à 0,80 est recommandée ». Les valeurs du coefficient α dans les études sur
l’intention entrepreneuriale se situent entre 0,49 et 0,94 (Tounès, 2003). Le tableau 15
rassemble la plupart de ces études.
Un intérêt particulier peut être porté à la triangulation des méthodes, vu la nature de l’objet de
notre recherche. En effet, elle permet de circonscrire les phénomènes représentationnels dans
leur complexité. La triangulation « paraît appropriée à la spécificité épistémologique des
représentations sociales, théorie paradigmatique, à visée explicative générale et à portée
prédictive seulement locale (Moscovici, 2001), s’intéressant à un ensemble de phénomènes
complexes et déterminés par l’interdépendance dynamique des facteurs psychologiques,
relationnels et sociaux ». Ceci est dû, notamment, au fait de la double nature de la
représentation en tant que pensée constituante et pensée constituée, de la forme de
connaissance qu’elle constitue et de son efficacité dans la construction de la réalité, de ses
caractéristiques en tant que produit historiquement, culturellement et socialement situé
(Jodelet, 1994) .
123
1. Triangulation des données : utiliser différentes sources de données dans une
étude ou à des périodes différentes dans le temps.
La triangulation des méthodes ne doit pas être conçue comme une simple procédure de
recoupement visant à valider une partie seulement des résultats. Il s’agit plutôt d’une forme
d’observation différenciée, croisée, où le recouvrement éventuel d'une partie des résultats vise
à éclairer autrement le problème de la recherche.
La visée de notre approche est descriptive, compréhensive, interprétative. Afin de détecter les
ampleurs de l’implication des femmes parlementaires pour le développement des femmes,
nous avons eu recours à plusieurs techniques d’analyse.
Des analyses statistiques devraient être utilisées afin de pouvoir synthétiser ces données dans
un premier temps et de permettre par la suite de faire apparaître les indicateurs
statistiques,bases des interprétations. Les principales techniques d’analyses statistiques,
univariées, bivariées et multivariées sont utilisées en fonction des informations recherchées
pour la vérification de l’atteinte des objectifs ou des validations des hypothèses d’études. Le
nombre de variables et leurs natures nominales, ordinales ou numériques justifient le choix de
la ou des techniques d’analyses statistiques appropriées.
124
Cependant, comme notre étude porte sur un échantillon, les informations ainsi obtenues sont
partielles et incomplètes. La généralisation par l’inférence statistique des informations de
l’échantillon au niveau de la population est inévitable pour asseoir l’aspect scientifique de la
thèse. Les tests statistiques sont les techniques les plus utilisées dans ce cas.
Globalement, les tests statistiques permettent d’une part de situer ou de comparer les valeurs
des paramètres statistiques tels la moyenne et les pourcentages, mais d’autre part de vérifier la
validité d’une certaine propriété ou information déduite fréquemment d’un échantillon
d’étude appelée : « hypothèse nulle, notée H0 » au niveau de la population. Le choix des types
des tests statistiques à utiliser est fonction de l’information à chercher, des variables associées
et de leurs natures. La construction d’un test statistique se fait en trois étapes :
Plusieurs tests statistiques seront utilisés dans la plupart des cas d’analyses statistiques dans
cette thèse.
Ces différents types de tests statistiques sont généralement utilisés pour l’analyse de
dépendance ou de corrélation entre deux variables de même nature ou non. Ces techniques
sont incontournables vu que nos hypothèses s’expriment à travers la relation entre deux ou
plus de deux variables principales ou sous variables.
• Le T-test du Student
Il est généralement utilisé dans la détection de la dépendance entre deux variables, dont l’une
est quantitative et l’autre qualitative ou nominale. Il se développe par la comparaison de deux
125
moyennes ou l’analyse de la significativité de la dépendance, ou également la contribution
d’une variable à l’explication d’un modèle. Pour la comparaison de plus de deux moyennes,
nous aurons recours à l'analyse de la variance ou ANOVA. Ce test contribue à l’analyse des
contributions partielles des variables explicatives d’un modèle de régression multiple
développé ultérieurement.
Cette analyse vise à étudier la relation entre une variable qualitative et une variable
quantitative. Elle est une extension du test de comparaison des moyennes, vu précédemment.
La différence essentielle est qu'elle va s'intéresser à plus de deux groupes indépendants. Ce
seront les écarts de la variance à la moyenne des populations étudiées qui permettront
d'évaluer la pertinence de la séparation.
Cette technique statistique repose sur le principe suivant : "La variation totale des mesures
que l'on observe à partir de tous les échantillons que l'on désire comparer est le résultat de la
somme de la variation produite par chacun de ces échantillons et la somme de la variation
résultant de la différence entre ces observations" (Guéguen, 1997 : 148). Ce test peut être
considéré comme un test de comparaison de plusieurs moyennes. Dans le cas où il n’y a pas
d’égalité de moyenne c’est-à-dire que H0 est rejetée, il y a donc dépendance entre les deux
variables étudiées, on a recours au test de post hoc.
• Le test du Khi 2
Ce type de test permet de déterminer la dépendance entre les groupes définis par les modalités
de deux variables qualitatives.
126
L’analyse approfondie de cette dépendance peut dans certains cas faire appel à l’utilisation de
variable de contrôle qui annule ou crée la dépendance.
Créée au début du XXième siècle par Charles Spearman, cette méthode est utilisée
en psychologie et particulièrement en psychométrie. En France, la terminologie « analyse
factorielle » représente une autre famille de méthodes plus récentes et des applications bien
plus larges touchant la plupart des disciplines qui manipulent des grands tableaux de données.
Cette famille est composée principalement de l'analyse en composantes principales (ACP) et
de l'analyse factorielle des correspondances (AFC), développée par Jean-Paul Benzecri à
Rennes, puis à Paris à partir des années soixante.
En termes simples, le principal but de l’analyse factorielle est de donner une synthèse
graphique des données d’enquêtes ou étudiées afin de faciliter dans un premier temps la
127
description des données et dans un second temps, l’identification des dépendances entre les
variables, permettant ainsi de les réduire en nombre et dans un dernier temps l’étude des
similarités des individus qui facilite la segmentation de la population ou la subdivision de la
population en des sous-groupes homogènes ou parties indépendantes réduisant et facilitant la
description de la population d’étude. Il est à noter que la principale difficulté de l’analyse
factorielle repose sur le choix et la signification des axes de représentations graphiques
appelés axes factoriels qui contiennent le maximum des informations fournies par les
variables d’étude car la représentation graphique réelle ne peut utiliser que deux ou trois axes
donc deux ou trois variables d’étude.
- L’ACP ou l’AFE
Cette technique vise à décrire les individus d'une population en fonction de plusieurs
variables quantitatives. Le but sera de rechercher de nouvelles variables (les composantes
principales), non corrélées entre elles, résumant le mieux possible les informations issues de
toutes les variables utilisées pour l'analyse. Ces composantes peuvent être qualifiées de
variables latentes. Il s'agit d'une technique descriptive par excellence puisqu'elle permettra de
visualiser les individus en fonction des variables initiales les plus proches entre elles.
En effet, l'ACP permettra de structurer les données de telle sorte que si les items mesurant un
même phénomène se trouvent trop éloignés, plusieurs composantes seront identifiées et on
pourra avancer un caractère multidimensionnel du concept étudié. Les sous dimensions mises
en évidence permettront d'améliorer ou de confirmer la fiabilité de nos échelles.
128
La proximité de certaines de ces variables leur permet d'identifier des grandes tendances dans
les comportements, et ainsi de construire leur typologie.
-L’AFC
Les méthodes d'analyse factorielle des correspondances (AFC) tout comme celles d'analyse en
composantes principales(ACP) s'utilisent pour décrire et hiérarchiser les relations statistiques
qui peuvent exister entre des individus placés en ligne et des variables placées en colonnes
dans un tableau rectangulaire de données. L’une et l’autre de ces deux méthodes considèrent
le tableau de données comme un nuage de points dans un espace mathématique ayant autant
de dimensions qu’il y a de colonnes dans le tableau de données ; elles cherchent à le projeter
sur des axes ou des plans (appelés factoriels) de façon à ce que l’on puisse en visualiser et
étudier au mieux la forme et donc rechercher globalement des corrélations. La spécificité de
l’AFC est qu’elle considère en même temps un nuage de point représentant les lignes
(individus) et un autre représentant les colonnes (variables).
Ainsi, l’AFC vise globalement le même objectif que l’ACP à la différence que cette fois-ci on
n’ étudie que deux variables nominales. Ainsi, la finalité est d’identifier la nature ou le sens
de la dépendance à travers les proximités des modalités des deux variables qualitatives plus
exactement nominales sur le graphique de représentation des données ou des modalités des
variables fournies lors de la collecte des données d’enquête par les personnes enquêtées.
Notons cependant que le coefficient se limite uniquement à une analyse bidimensionnelle des
variables. De plus, on ne peut véritablement le considérer comme un outil explicatif car son
interprétation ne peut être causale. En d'autres termes, le coefficient indique simplement si
deux variables vont évoluer concomitamment sans pour autant pouvoir imputer les causes de
la variation à l'une des variables.
129
• L'analyse de régression multiple
L'analyse de régression multiple permet de déterminer la causalité d'une variation puisqu'elle
repose sur le postulat qu'une variable expliquée Y dépendra d'une variable explicative X.
Nous pouvons formaliser cette relation en écrivant :
Notons que cette dernière expression concerne la régression linéaire multiple puisqu'il intègre
plusieurs variables explicatives Xp.
Dans le cas d'une régression simple, seul a1X1 serait étudié avec la constante (C) et le terme
d'erreur (Ԑ) qui peut se définir comme la différence constatée entre la valeur réelle et la valeur
prévisionnelle de la variable à expliquer, déterminée par l’équation ou le modèle de régression
simple ou multiple
Evrard et al. (1997) nous rappellent les hypothèses statistiques nécessaires à l'utilisation de la
régression:
Pour chaque X, Y doit suivre une distribution normale ; - Les moyennes de ces distributions
suivent une ligne droite ; - Les distributions de Y ont des variances égales.
Par ailleurs, il faudra s'assurer de l'indépendance des variables Xp dans le choix des facteurs
explicatifs. En effet, l'existence de corrélations entre variables pourra rendre instable
l'estimation des coefficients de régression.
- Ne retenir que les variables qui sont faiblement liées entre elles ;
130
- Utiliser les composantes principales issues d'une ACP menée sur les variables
initiales comme facteurs explicatifs. Nous avons vu plus haut que l'ACP identifie des
axes indépendants entre eux, donc non sujets à la multicolinéarité ;
Pour la construction de modèles d'estimation, nous retiendrons cette dernière technique. Elle
va consister à sélectionner, étape par étape, la variable explicative Xp qui va maximiser le
coefficient de détermination (R²) de Y avec l'ensemble des variables sélectionnées
préalablement.
Une variable sera retenue si son apport marginal à l'explication de la variation de Y se révèle
significatif. Si ces précautions sont respectées, la régression obtenue devrait permettre de
trouver un modèle qui puisse expliquer suffisamment l'obtention de la variable Y tout en étant
parcimonieux, c'est-à-dire en retenant le plus petit nombre de variables explicatives possible.
Le pouvoir explicatif du modèle peut s'évaluer tant au niveau global (toutes les variables)
qu'au niveau particulier (pertinence de Xp).
Par ailleurs, le chercheur devra déterminer si les résidus (différence entre les valeurs
observées et prédites) sont indépendants des variables explicatives. Notamment, on devra
s'assurer (par un examen graphique) que leur variance est constante. Par exemple, si l'on
s'aperçoit que plus Y augmente, plus les résidus s'écartent de leur axe, on pourra supposer,
131
alors, un problème dans la construction du modèle de régression. Peut-être que la relation
attendue n'est pas linéaire. En fait, l'examen des résidus ne doit montrer aucune tendance,
aucune structure. Si cela s'avérait, le chercheur devra trouver le modèle de régression
(quadratique, logarithmique,...) le plus adéquat.
Etant donné que la plupart de nos questions dans le questionnaire d’enquête est du type à
échelle de Likert, les questions associées définissent des items qui engendrent à leurs places
une variable latente ou non observable directement. Ainsi, afin de mieux définir la variable
latente, il serait judicieux d’analyser la fiabilité des items qui la définissent à partir de
l’indicateur statistique appelé Alpha de Cronbach. Un indicateur qui prend également ses
valeurs entre 0 et 1
Deux cas peuvent se produire selon la valeur prise par le coefficient de Alpha de Cronbach :
- La valeur est faible ou inférieure à 0,3. Dans ce cas l’item devrait-être retiré de
l’ensemble qui définit la variable latente.
- La valeur est supérieure à 0,3, l’item joue un rôle dans la construction de la
variable latente. Il est à noter que plus la valeur de Alpha de Cronbach se rapproche
de 1, plus la variable s’identifie à la variable latente.
- L’analyse de fiabilité des items associés aux variables latentes chemine vers la
transformation de la nouvelle variable crée en une variable continue ou quantitative
dont les valeurs associées ne peuvent-être que la somme des degrés de l’échelle de
Likert des items qui la définissent. Ainsi de nouvelles techniques d’analyses
statistiques telle l’analyse de régression pourraient être utilisées pour étoffer les
informations déjà obtenues.
L’ANOVA ou la comparaison des moyennes utilisant le test de Fisher est une alternative à
cette analyse des fiabilités des items associés à une variable non observable directement.
Concrètement, après avoir bien défini les hypothèses nulles et alternatives choisi selon
l’objectif poursuivi et les variables associées, ainsi que leurs nombres et natures, la validation
repose d’une manière générale sur la comparaison de deux indicateurs, le p-value ou la
chance de se tromper dans notre décision (accepter ou refuser Ho) fourni par le logiciel et le
132
risque d’erreur ou la chance d’avoir tort dans l’étude, fixé par défaut à 5% ou 0,05 assurant un
résultat significatif (éventuellement à 1% ou 0,01 pour avoir un résultat très significatif).
Aussi, nous exprimons que l’hypothèse nulle Ho est dite VRAIE si le p-value a une valeur est
supérieur au risque d’erreur de 0,05. Sinon, elle est dite FAUSSE.
Le SPHINX est un logiciel de traitement des données d’enquête et d’analyse des données.
L’utilisation de ce logiciel est tout à fait remarquable grâce à sa paridigité pour le traitement
et l’analyse des données » et la généralisation des résultats.
Le SPHINX permet d’épargner les chercheurs, les étudiants et les enseignants sur les calculs
manuels. Il remplace l’homme dans le traitement des données statistiques. Son intérêt est de
faciliter considérablement la gestion des données, l’exploration et la présentation des résultats.
Ils permettent la confection de tableaux, de graphiques, d’histogrammes, de camemberts, et de
toutes sortes de représentation imagée pour visualiser les résultats de tels croisements, aussi
complexes soient-ils.
Le SPSS (ou Statistical Package for the Social Sciences) est un logiciel qui permet
d’approfondir les analyses afin d’obtenir des informations riches en quantités et en qualités.
C’est un logiciel qui offre de multiples possibilités pour gérer entièrement le processus
analytique. Il permet de réaliser aussi bien des tableaux que des diagrammes, des camemberts
ou autres éléments de statistiques et de partager les résultats avec d'autres personnes. Il permet
133
de faire des analyses de données complètes et de les interpréter rapidement sous la forme de
statistiques.
Le SPSS peut être utilisé dans un très grand nombre de domaines et d’activités. Ses
applications sont extrêmement variées. Il est utilisé aussi bien par les services de ressources
humaines que par des sociologues, des étudiants... De nombreux professionnels de différents
secteurs utilisent SPSS en raison de la présence de toutes les fonctionnalités utiles pour
mener à bien une étude statistique.
Conclusion du chapitre 3
134
CONCLUSION PARTIELLE
Depuis une dizaine d’années, les efforts en faveur de la promotion du genre se sont
multipliés à Madagascar. Le pays a notamment mis en place différents instruments de
promotion des femmes, en vue d’accroître la représentation des femmes dans les instances
de décision. Les différentes Constitutions qui se sont succédé prônent également le principe
de l’égalité de genre.
Madagascar s’est ainsi dotée d’une palette de mesures dans une tentative d’assurer une
meilleure représentation de ses citoyennes aux postes décisionnels. Mais la promotion du
genre ne se limite pas seulement à l’accès des femmes au pouvoir. Mais doit aussi viser à
améliorer les conditions dans lesquelles les femmes du pays évoluent, car beaucoup d’efforts
attendent encore le pays dans ce domaine.
135
PARTIE II : ETUDES EMPIRIQUES
Les théories et contextes exposés dans la première partie justifie l’intérêt d’étudier relation
entre l’implication des femmes parlementaires à leurs rôles et le développement des femmes
du pays.L’objet principal de cette deuxième partie est de rapporter dans un premier temps les
informations découlant de notre démarche méthodologique de recherche développée dans la
première partie. Ces résultats seront surtout concentrés sur l’implication et les rôles de
femmes parlementaires et ensuite sur leurs visions du développement des femmes du
pays.Dans le deuxième chapitre , ces résultats serviront non seulement à la validation de nos
hypothèses de recherche mais aussi nous servir de repère dans les recommandations
concernant l’exploitation des rôles des femmes parlementaires pour promouvoir le
développement des femmes.
136
CHAPITRE 4 : PRESENTATION DES RESULTATS
Ce chapitre consistera à présenter et expliquer les résultats des recherches recueillis à partir
des différentes méthodes décrites dans le troisième chapitre de la partie précédente.
L’explication de ces résultats se basera sur les théories et contextes exposés toujours dans la
première partie, concrètement dans les deux premiers chapitres.
Les résultats que nous allons présenter à travers cette partie sont le fruit de la combinaison de
différentes techniques et méthodes de recherche mises en œuvre, en vue d’appréhender la
réalité y prévalent, dans le but d’analyser l’impact de l’implication des femmes parlementaires
sur le développement féminine.
Dans le but de résoudre notre problématique qui est de chercher : « Comment l’implication
des femmes au parlement contribue-t-elle au développement des femmes du pays? », nous
étudierons successivement dans le présent chapitre :
Les premiers droits politiques des femmes étaient le droit de vote ou l’électorat, et celui d’être
éligible ou l’éligibilité. « Ses reconnaissances ont eu lieu le 29 Avril 1944, et la présence de la
première femme au parlement date de 1965 »100.
Les tableaux suivants vont illustrer le faible taux de présence féminine au sein de l’Assemblée
Nationale de Madagascar tout au long des républiques successives.
Le tableau-ci-dessous illustre ce qui a été dit plus haut, et montre l’image d’une Première
République pauvre en représentation féminine quoi qu’il y ait eu une légère amélioration du
taux de pourcentage. Ces séquelles de la discrimination envers les femmes pendant plusieurs
années ont été dues à divers éléments, tels l’accès dans les écoles techniques strictement
réservé aux hommes des écoles techniques, la mise en place des écoles ménagères pour filles,
etc…
100
Les Femmes dans les Parlements 1994-1995 Etude statistique mondiale, /1 UIP /2 Union
Interparlementaire /4 Genève /5 CH, 1995, pages 283 p.
137
Tableau 9Taux de présence féminine dans le parlement bicaméral de 1960 à 1972.
En 1993, six (6) femmes seulement figurent dans l’Assemblée Nationale élue, douze (12)
dans celle élue en 1998 et sept (7) à l’issue des élections législatives du 15 décembre 2002.
Les femmes restent alors numériquement très minoritaires au niveau de l’Assemblée
Nationale, en cette première période.
138
Pour les mêmes législatures, les sources varient et les chiffres aussi, alors tantôt nous avons le
nombre de femmes indiqué ci-dessous, tantôt nous avons quatre femmes pour la législature de
1977, deux (2) seulement pour celle de 1983, tantôt neuf (9) pour celle de 1989 (année de
ratification de la CEDEF) et cinq (5) femmes pour celle de 1993. Mais le constat reste le
même dans les deux cas. Les femmes ont été sous-représentées, et il a fallu que l’État prenne
des engagements internationaux pour que la situation s’améliore quelque peu.
La ratification par Madagascar de la CEDEF en 1989 marque le coup d’envoi d’une série
d’actions nationales visant à faire de l’égalité de droit entre les sexes une égalité des faits dans
le pays, y compris en matière de gouvernance au sein du parlement. Les femmes y occupaient
alors 5.8% des sièges parlementaires. En 2014, elles en détiennent 21.8%, soit une hausse de
16 points de pourcentage en 30ans. Il s’agit là des taux enregistrés par l’Assemblée Nationale
au début et à la fin de la période considérée où le parlement était monocaméral (1989) et le
Sénat n’est pas encore mis en place (mai 2014)
Toujours est –il que l’allure de la courbe d’évolution des deux chambres confondues dénote
une lente progression de la représentation des femmes. Prises en isolement, elles affichent des
évolutions opposées pour la même période. La chambre haute a évolué en dents de scie avec
une tendance à la baisse, bien qu’elle a démarré avec un taux de représentation des femmes
deux fois plus élevé (17%) que celui de la chambre basse (8%) en 2001. Par contre, la
139
chambre basse a fait de lents progrès pour doubler son score entre les deux dernières
législatives, passant de 8.7% (2007) à (21.8%) 2013.
Malgré ce progrès, les résultats restent en dessous des objectifs auxquels Madagascar a adhéré
à travers la CEDEF et des OMD. Ces instruments ont engagé le pays à atteindre 30% de
femmes aux postes de prise de décision à tous les niveaux en 2012 et 50% en 2015. Ceci
amène à examiner de plus près l’évolution de la représentation des femmes au sein de chaque
chambre afin de disposer d’éléments explicatifs pouvant orienter les actions permettant de
parvenir aux objectifs fixés.
Entre 1989 et 2007, la présence des femmes a commencé à y être plus visible. En 2010 avec
32 femmes (12.5%) nommées comme membres du Congrès de la Transition puis 64 (17.5) en
2011. Ceci constitue une avancée significative et un virage dans la trajectoire de la
participation des femmes en politique à Madagascar.
Les résultats de la législative en 2013 ont suivi cette lancée : les candidates élues ont atteint le
taux record de 21.8% certes insuffisants mais historiques dans le contexte du pays. De 1989 à
2007 en effet, les femmes n’arrivaient pas à atteindre le seuil de 10% avec une régression
140
allant jusqu’à 3.8% en 1992 et à 6.3% en 2002 après une très faible reprise entre les deux
législatures .En chiffre absolu leurs nombres stagnaient autour de 8 à 12 députées en cette
période. Aussi la percée des femmes lors des dernières législatives constitue-t-elle une
performance par rapport à leur intégration dans le système politique. La prudence est de
rigueur en sachant que les prochaines législatives présenteront une grande influence sur le
score ainsi obtenu.
D’après le graphique, le nombre de femmes sénateurs est passé de dix (10) à cinq (05) entre
2002 et 2009, tandis que le nombre d’hommes sénateurs était de 80 en 2002-2008 et de 28 en
2008-2009. Pour les membres du Conseil Supérieur de la Transition (CST), 21 seulement sont
des femmes contre 139 hommes.
141
Figure 5 Évolution de la répartition par sexe des députés de 2003 à 2015
100%
90%
80%
70%
60%
50% Femmes
40% Hommes
30%
20%
10%
0%
2003-2007 2007-2009 2009-2014 2014-2015
L’Assemblée Nationale est composée de dix (10) femmes tout au plus contre 150 hommes. En
2003-2007, les femmes ont représenté les 6 % des députés et ce taux a légèrement augmenté à
7 % de 2007-2009.Après la signature de la Feuille de route en septembre 2011, la position des
femmes dans les diverses institutions s’est légèrement améliorée. Si elles n’étaient que 6 % à
être élues députées en 2003-2007 et 7 % en 2007-2009, elles sont au nombre de 64 femmes
sur 366, soit 17 %, à composer le Congrès de la Transition durant la période 2009-2014.
Actuellement, le parlement est composé de 31 femmes (21%) sur 151 membres, une évolution
considérable malgré l’existence d’une seule chambre.
Avant de procéder aux différentes analyses dont les résultats feront sans doute la source de
toutes les informations objectives et pertinentes dans la conduite de cette thèse, il s’avère
incontournable de ne pas fournir d’une manière générale le profil des femmes députées
pendant les quatre derniers mandats lesquelles ont contribué dans la réalisation de travail de
recherche.
Le tableau ci-dessous nous permet de donner une lecture simple de leurs identités. Un peu
plus de la moitié d’entre-elles sont mariées âgées de 35 à 49 ans. Plus de la moitié de toutes
les femmes parlementaires sondées possèdent un diplôme d’études universitaires supérieures
même les 10% déclarent avoir le diplôme de Master et 6% le diplôme de Doctorat. La plupart,
soit les 41% ont siégé lors du conseil de la transition ou CT au début des années 2010.
142
Comme activité économique, 60% des députés interviewés déclarent être dans le domaine
libéral. En ce qui concerne l’affiliation politique, 7 députés sur 10 (70%) sont d’obédiences
politiques.
143
Tableau 11Profil général des femmes députées
Caractères Pourcentage
2- Quel est votre situation civile? Marié 65,0%
Célibataire 9,0%
Divorcé (e) 4%
Veuf/veuve 11,0%
autres 13,0%
1- Dans quelle classe d'âge 18-24 4,0%
appartenez-vous? 25-34 7,0%
35-49 62,0%
50-64 15,0%
65+ 11,0%
3- À quels mandats avez-vous été 2007 17,0%
élue? 2014 11,0%
2019 29,0%
2010 CT 41,0%
4- Quel est votre niveau d'étude? Bac moins 13,0%
Bac 5,0%
Licence 55,0%
Master 10,0%
Doctorat 6,0%
Autre à Préciser 10,0%
5- Quelle est votre situation Entrepreneur 3,0%
professionnelle? Profession libérale 60,0%
Fonctionnaire 6,0%
Dans une entreprise privée 8,0%
Femme au foyer 6,0%
Autre 15,0%
6- Quelle est votre situation Indépendant 30,0%
politique? Appartenance à une partie
70,0%
politique
Source : Auteur, 2020
144
4.1.2 Motivation des femmes au parlement
La motivation des femmes députées est à la base de leurs implications dans leur fonction de
parlementaire du pays. L’analyse de cette orientation s’est appuyée sur l’utilisation de 15
items. Aussi, l’étude des réponses obtenues lors du sondage d’opinions à travers l’indice de
KMO et le test de Bartlett dont les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessous montre
la possibilité de regrouper ces items en regard de la valeur de KMO de 0,723 proche de 1 et
du p-value très significatif de 0,000 inférieur au risque d’erreur de 5%.
Tableau 12Indice KMO et test de Bartlett sur la variable motivation des femmes au
parlement
101
La variance totale doit exprimer au moins les 65% des informations initiales
145
Tableau 13Variance totale expliquée sur la variable motivation des femmes au
parlement
L’identification des différents items constituant les trois construits de la motivation des
femmes députées est issue de l’analyse factorielle exploratoire ou AFE plus exactement la
matrice des composantes sur les 15 items. Chaque groupe associe des poids d’items
supérieurs à 0,5 et nous permet de déduire que le premier construit se compose de 5 items
relatant la raison de la candidature, le second construit est défini par 6 items touchant la
stratégie électorale des femmes députées et le troisième construit est composé de 4 items
exprimant leur degré d’implication au parlement.
146
Tableau 14Répartition sur le regroupement de la variable motivation des femmes au
parlement
Nombre d’items 5 6 4
L’étude des raisons de candidatures des femmes députées s’est basée sur l’analyse des scores
moyens de leurs opinions à travers les 5 items qui définissent le construit. L’analyse de la
variance ou ANOVA de ce dernier fournit un p-value de 0,000 inférieur à 0,05 établissant les
différences significatives des scores moyens associés à chaque item.
102
Cf annexe
147
Tableau 15ANOVA sur les items de la variable motivation des femmes au parlement
Par la lecture des scores moyens des items définissant les motifs de la candidature présentés
dans le tableau ci-dessous, nous déduisons d’après les valeurs étalées toutes supérieures ou
égales à 3 que les raisons des candidatures des femmes députées sont véhiculées soit par la
recherche du développement personnel, de la démocratie, soit par la soif de développer
d’autres femmes ou leur circonscription mais également la recherche d’une bonne
gouvernance.
Les écarts types associés à chaque items dont les valeurs sont largement inférieures aux scores
moyens expriment la non dispersion ou l’uniformité des opinions des enquêtées sur chaque
motif de candidature.
148
Tableau 16Scores moyens sur les opinions des députées concernant leurs raisons de
candidature
Le second construit de l’étude de la motivation des femmes députées selon les résultats établis
précédemment aborde les stratégies aux campagnes électorales.
Par les mêmes approches d’analyse, nous remarquons selon les résultats du tableau ANOVA
ci-dessous accolant un p-value significatif de 0,000, les différences significatives de la
variation des scores moyens relatifs aux 6 items dudit construit de stratégies électorales.
149
Tableau 17ANOVA sur les items de stratégies aux campagnes électorales
L’illustration graphique ci-dessous des opinions des femmes députées concernant leurs
stratégies électorales évoque avant tout ou du moins pour plus de la majorité des interviewées
que la représentation de la voix de la population en étant intermédiaire de cette dernière à
l’administration, la proposition et les votes des lois en faveur des intérêts du circonscrit,
l’écoute des doléances de la population et le développement de leur circonscription électorale
sont mis en avant dans les campagnes. Notons toutefois que la défense de la démocratie n’est
évoquée comme stratégiede campagne électorale que par les 48% des femmes députées.
150
Figure 6Illustrations sur les tendances des stratégies aux campagnes électorales
Stratégie d'élection
13
13
12
14
13,5
13,5
13
14
8
5,5
11
13
12,5
12
13
11
10,5
10
11
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Une fois élues, l’accès aux postes stratégiques demeure un autre défi pour les femmes
parlementaires des deux chambres. De façon tangible, le Bureau Permanent ressort comme
une affaire d’hommes.
Un homme a toujours été à la tête de l’Assemblée Nationale depuis ces dernières années. La
législature d’exception est celle de Février à Mai 2014 où une femme y a été élue. De même il
y a eu au maximum deux femmes siégeant au Bureau Permanent. C’est toujours pendant cette
première législature présidée par une femme que le Bureau Permanent a eu une parité presque
parfaite (5 femmes contre 4 hommes). Tout au moins, les actions de plaidoyer que la société
151
civile a mené en période pré-électorale auprès des partis politiques ont fait germer l’idée
d’inclure les femmes au sein du parlement pour avoir la primeur du ralliement de l’opinion et
du soutien d’un potentiel électoral incontournable.
Toutefois, après 3 mois d’exercices, la HCC l’a dissout en invoquant l’invalidité du règlement
intérieur ayant régi l’élection de ses membres, le règlement intérieur n’ayant pas été soumis à
la HCC pour contrôle de constitutionalité est donc inapplicable. L’analyse fait donc
abstraction de cette législature d’exception. D’une façon générale, le Bureau Permanent
compte six Vice-présidents correspondant aux 6 provinces du pays. Néanmoins, la chambre
basse a connu dans son histoire entre 3 à 12 vice- présidents. Seule une femme exerçait cette
fonction, à chacune des législatures qui se sont succédé pendant la période étudiée, sauf pour
la législature 2007-2009 où elles y étaient absentes.
152
En revanche, jusqu’en 2002 les femmes avaient présidé les commissions traitant des
questions variées. Celles-ci allaient du social à des questions économiques et celles du
développement plus global
Tableau 18 : ANOVA sur les items d’implication des femmes députées au parlement
Comme le démontre le tableau qui suit, l’implication des femmes au parlement est traduite
par les statistiques qui évoquent dans un premier temps leurs assiduités. En effet, seules
21,6% déclarent s’absenter toujours ou rarement pendant les séances, néanmoins, 76,9% de
ces dernières justifient leurs absences. Un fait qui ne peut que traduire l’implication des
femmes parlementaires, renforcée également toujours d’après les résultats du tableau ci-
dessous qu’au moins une femme sur deux participes aux actions et s’implique même aux
prises de décisions lors des sessions.
153
Tableau 19 : Tendance sur les items de construit de l’implication des femmes députées
au parlement
Très
Implication au parlement Jamais Rarement Souvent Toujours TOTAL
rarement
18- Fréquence des absences 8,3% 16,7% 53,3% 13,3% 8,3% 100%
20- Participation aux actions 5,0% 11,7% 20,0% 51,7% 11,7% 100%
Dans les parlements du monde entier et à tous les niveaux de la prise décision, quel que soit
l’état de développement du pays, les femmes sont sous-représentées. Alors que le champ
politique présente des caractéristiques propres à chaque nation, on retrouve partout une
donnée commune : la participation des femmes n’est jamais paritaire. Les femmes qui
décident d’entrer en politique trouvent un environnement politique, social et culturel peu
accueillant; voire hostile. Il suffit d’un rapide coup d’œil sur la composition du monde de la
décision politique, dans n’importe quelle région, pour découvrir les obstacles que les femmes
rencontrent dès qu’elles entreprennent de défendre leurs propres intérêts.
Une participation à la vie publique répartie équitablement entre les hommes et les femmes est
un des principes qui fondent la Convention pour l’élimination de toutes les formes de
discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), adoptée par l’Assemblée générale des
Nations Unies en 1979 et entrée en vigueur depuis 1981. Aujourd’hui, plus de vingt ans après
sa signature et sa ratification par plus de 165 États, les femmes continuent dans toutes les
régions du monde à être considérablement marginalisées et sous-représentées dans les
domaines de la politique.
Ainsi, comme toutes activités, les entraves et obstacles font parties intégrantes des
organisations, planifications voire des prises de décisions aux séances plénières ordinaires ou
extra ordinaires des parlementaires. La dimension sur les freins des engagements des femmes
154
députées est associée à 15 items d’après les résultats précédents de l’analyse exploratoire ou
AFE et sont factorisables si on se réfère à l’indice de KMO et le test de Bartlett où les valeurs
présentées dans le tableau ci-après les confirment103.
Tableau 20 : Indice KMO et test de Bartlett sur les items des freins aux engagements des
femmes dans le parlement
En lisant les résultats d’analyse du tableau ci-après sur la variance totale expliquée, la
factorisation des 15 items se résume en deux axes ou construits étant donné que la somme des
pourcentages cumulés relatant l’inertie totale ou l’information initiale dépassede 65%.
Tableau 21 : Variance totale expliquée sur le regroupement et la fiabilité des items sur
les freins aux engagements des femmes dans le parlement
En passant en revue les composantes des items qui dépassent de 0,5 valeur permettant la
bonne représentation dans l’axe factoriel des items, nous déduisons que les 6 items du premier
103
L’indice KMO de 0,891 est voisin de 1 et le p-value est inférieur à 0,05
155
axe factoriel ou du premier regroupement sont relatifs aux problèmes rencontrés pendant les
campagnes électorales alors que les 9 items du second axe ou du second groupe s’associent
aux freins rencontrés par les femmes parlementaires pendant leurs mandats. Les valeurs du
coefficient de Alpha de Cronbach associées aux deux construits toutes supérieures/tous
supérieurs à 0,7 confirment la fiabilité des items définissant chaque groupe.
Tableau 22 : Regroupement et fiabilité des items sur les freins aux engagements des
femmes dans le parlement
Nombre d’items 6 9
Nombreux sont les problèmes évoqués que rencontrent les femmes parlementaires pendant les
élections. Les résultats de nos sondages d’opinions ont fait ressortir d’emblée que le manque
de moyen financier tient la première place concernant tous ces problèmes.
Plus de 3 députées sur 4, soit exactement les 77,7% des répondants avouent avoir être
confrontées au genre de problème de ressources. En outre, il est constaté que le manque de
visibilité constitue un autre frein rencontré pendant les élections selon les dires des 59,7% de
nos parlementaires du genre féminin.
Il est important de relever à travers les résultats du tableau ci-dessous, l’objectivité et le
dévouement des femmes parlementaires lors des élections car d’une part, 76,7% et plus des
enquêtées considèrent généralement que les soutiens des partis politiques ne sont pas
importants.
104
Cf annexe matrice des composants du construit les freins aux engagements des femmes au parlement
156
D’autre part, plus de 7 femmes députées sur 10 renient leur manque de compétences ou le
problème de plafond de verre dans leurs lancées aux campagnes électorales et la péripétie des
élections.
Tableau 23 : Problèmes rencontrés par les femmes pendant les campagnes électorales
Opinions
Pas du tout Pas Assez Tout à fait
Types de problèmes D'accord TOTAL
d'accord d'accord d'accord d'accord
rencontrés
22- Manque de
16,3% 56,3% 7,0% 12,0% 8,3% 100%
compétences
25- Manque de
7,0% 8,7% 16,7% 59,7% 8,0% 100%
visibilité
27- La responsabilité
10,0% 13,3% 51,7% 13,3% 11,7% 100%
maternelle
Source : Auteur, 2020
Par ailleurs, le test de chi-deux d’indépendance sur les opinions des femmes parlementaires
aux différents freins rencontrés pendant les élections établit une dépendance très
significative105. Cela nous amène à illustrer graphiquement à travers l’analyse factorielle de
correspondance ou AFC les résultats obtenus et d’en confirmer les informations suscitées
concernant les problèmes rencontrés par nos parlementaires du genre féminin lors des
élections.
105
Le p-value associé de 0,0001 est largement inférieur au risque d’erreur de 5%.
157
Figure 8 : Illustration des problèmes rencontrés par les femmes pendant les campagnes
électorales
Axe 2 (34.69%)
24- manque de moyen financier
D'accord
Assez d'accord
Pas d'accord
En ce qui concerne le second volet relatif aux freins sur les engagements des femmes au
parlement, le tableau ci-dessous présente globalement la tendance des opinions de ces
dernières.
D’une manière générale, les femmes parlementaires confirment selon les résultats du tableau
ci-après leurs objectivités et dévouements voire leur professionnalisme dans leur carrière
politique en rejetant les problèmes socio-professionnels classiques des femmes comme le
statut figuratif, le harcèlement et le manque d’expérience ou de compétences ainsi que les
stéréotypes des activités.
En effet, moins de 25% des déclarations des femmes parlementaires lors de nos enquêtes par
sondage d’opinions avouent avoir rencontré ces types de problèmes lors de leurs mandats. Il
est à relever cependant l’obstination de nos femmes parlementaires car 28,4% seulement
158
d’entre-elles avouent avoir été confrontées aux découragements dans la réalisation de leur
fonction.
Tableau 24 : Opinions des femmes députées sur les freins rencontrés pendant leur
mandat
30- Le manque
13,3% 51,7% 15,0% 10,0% 10,0% 100%
d'expérience/connaissance
34- Le manque de
12,7% 6,7% 8,3% 15,3% 57,0% 100%
cohésion entre femmes
La dépendance significative entre les opinions collectées auprès des répondants concernant les
variétés de problèmes que ces derniers peuvent rencontrer, démontrée par le test de chi-
deux106 nous a permis d’illustrer graphiquement les résultats du tableau ci-dessus et d’en
déduire que la minorité en nombre et le manque des cohésions entre les femmes
parlementaires sont les principaux problèmes vécus au parlement sans pour autant négliger
l’effet négatif de l’idéologie du parti politique.
106
La dépendance est très significative selon le p-value de 0,001.
159
Figure 9 : Opinions des femmes députées sur les freins rencontrés pendant leur mandat
Axe 2 (35.62%)
34- La manque de cohésion entre femmes
33- La minorité en nombre
31- Le stéréotype
29- Le harcèlement Assez d'accord
36- Le clivage politique
28- Le statut figuratif
30- La manque d'expérience/connaissance
Être élus du peuple et membres du parlement requièrent des engagements et des attributions
de fonctions aussi bien administratifs que politiques et surtout sociaux auprès des électeurs
notamment de leur circonscription.
L’analyse du volet des rôles des députés perçus et vécus par les femmes parlementaires à
travers notre thèse s’est basée sur l’utilisation de 11 items factorisables et pouvant être
regroupés de façon significative selon le p-value plus petit que 0,05 et la valeur 0,769 de
l’indice de KMO proche de 1.
160
Tableau 25 : Indice KMO et test de Bartlett sur les items du construit, des rôles de
femmes députées
La factorisation générée par l’analyse factorielle exploratoire nous a permis d’en tirer selon
les résultats du tableau ci-dessous de la variance totale expliquée que deux construits sont
nécessaires et suffisants pour le regroupement des items. En effet, les deux groupes
permettent de représenter à niveau de 70,098% l’information totale sur les rôles des députées
femmes.
Tableau 26 : Variance totale expliquée sur le volet, les rôles des femmes députées
La même analyse factorielle exploratoire ou AFE, de par la matrice des composantes des
items associés aux rôles des députés, présentés en annexe évoque que 7 items de composants
supérieurs à 0,5 s’associent au premier axe factoriel définissant le premier groupe et les 4
items restants s’agrègent au second axe factoriel générant le second groupe. Aussi, pouvons-
nous associer respectivement au regroupement de ces items les rôles des députés au niveau
national et la dimension international des rôles des parlementaires.
La fiabilité des différents items raccordant aux deux construits des rôles au niveau national et
international est cautionnée respectivement par les valeurs 0,881 et 0,764 du coefficient de
Alpha de Cronbach dépassant le seuil critique de leurs crédibilités de 0,7.
161
Tableau 27 : Regroupement et fiabilité des items sur le construit, les rôles des femmes
députées
Nombre d’items 7 4
Les femmes parlementaires constituent le dernier rempart pour les femmes ne serait-ce que
dans la promotion et la défense des droits de la femme ainsi que la prise en compte de
l’égalité des genres dans tous les domaines de la vie nationale et régionale. L’intégration dans
la législation nationale des principes énoncés dans les instruments juridiques internationaux,
ou régionaux est une nécessité pour une application efficace de ces principes fondamentaux
garantis par les conventions et déclarations des Nations Unies, en particulier la Résolution
1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies et la Convention sur l’Élimination de toutes
les formes de Discriminations à l’Égard de la femme (CEDEF). Ainsi le rôle des femmes
parlementaires se révèle important dans le processus d’harmonisation des textes juridiques et
de contrôle de son application.
L’analyse des rôles des députés issue du sondage d’opinions que nous avons mené auprès des
femmes parlementaires nous a permis d’avancer dans un premier temps, suite à la valeur du p-
value ou Sig de l’analyse de la variance ou ANOVA présentée dans le tableau ci-dessous, les
différences significatives107 de la perception des 7 items relatant les rôles des députés au
niveau national signalés dans l’analyse factorielle élaborée précédemment sur l’étude de la
dimension des fonctions des femmes députées.
107
Le p-value de 0,002 inférieur à 0,05 assure la significativité
162
Tableau 28 : ANOVA sur les items du construit rôles des députés au niveau national
Il est ainsi intéressant de constater à travers les résultats dans le tableau 26 ci-dessus relatant
les scores moyens des opinions des femmes parlementaires dans l’appréciation de ce qui
pourrait-être leurs rôles, la cohérence des opinions de ces dernières au vu des valeurs des
écarts types toutes inférieures à la moyenne ou au score moyen attribué dans l’appréciation
de ces dites fonctions.
Par ailleurs, nous pouvons avancer que avant toutes autres choses, le rôle fondamental
presque confirmé à l’unanimité avec un score moyen de 4,27 sur une échelle allant de 1 à 5
exprimant le refus catégorique des opinions, affirmant l’accord total, par les femmes députées
restent la représentation de la voix de la population. La proposition et le vote des lois
viennent prendre la seconde priorité des députées femmes dans leurs rôles.
Toutefois, les 5 autres items exprimant le construit sur les rôles des députés au niveau
national, notamment l’écoute de la doléance de la population en posant entre autre comme
l'intermédiaire entre les citoyens et l'administration publique, la défense de la démocratie et le
développement de leur circonscription avec le contrôle de l’action du gouvernement sont tous
confirmés par les répondants comme relevant de leurs fonctions.
163
Tableau 29 : Opinions des députées femmes sur les items du construit rôles des députés
au niveau national
Nous pouvons apprécier à travers le graphique ci-dessous illustrant les opinions des femmes
parlementaires sur leurs prérogatives au niveau national que plus de la majorité de la gente
féminine siégeant au parlement est tout à fait d’accord sur les items définissant leurs rôles.
164
Figure 10 : Illustration graphique des rôles des femmes députées au niveau national
12
11
12
10
13
13
12
14
13,5
13,5
13
14
8
5,5
11
13
12,5
12
13
11
10,5
10
11
0 2 4 6 8 10 12 14 16
En ce qui concerne la dimension internationale de ce qui pouvaient être les rôles des femmes
députées, 4 items ont été jugés prépondérant à la définition du construit de cette dimension à
l’issu de l’analyse factorielle exploratoire des différentes opinions des femmes parlementaires
collectées lors de notre enquête par sondage d’opinions.
165
Les différences significatives des opinions des femmes parlementaires à travers leurs
principaux rôles sont évoquées par le p-value de l’analyse de la variance dont les résultats
sont présentés dans le tableau ci-après.
Tableau 30 : ANOVA sur les items de la dimension internationale des rôles de femmes
parlementaires
Somme des
carrés ddl Carré moyen F Sig
Entre personnes 89,000 59 1,000
Intra- Entre
18,000 3 6,000 4,000 ,003
population éléments
Résidus 235,000 177 1,000
Total 254,000 180 1,000
Total 343,000 239 1,000
166
Tableau 31 : Opinions sur les dimensions internationales des rôles des députées femmes
Score moyen
Rôles des femmes députées à l’échelle mondiale des opinions Écart type
44- Selon vous, représenter les points de vue de l'État à
l'étranger est-il une dimension internationale du rôle des 3,00 0,992
parlementaires ?
45- Selon vous, améliorer le manque de démocratie dans les
relations internationales est-il une dimension internationale 3,00 1,012
du rôle des parlementaires ?
46- Selon vous, militer pour l'équité est-il une dimension
3,00 0,791
internationale du rôle des parlementaires ?
47- Selon vous, militer pour le droit de l'homme est-il une
3,00 0,934
dimension internationale du rôle des parlementaires ?
Face aux diverses crises politiques, il ne faut pas tirer une conclusion hâtive pour discréditer
la démocratie à Madagascar, sans apporter une solution alternative crédible. Le risque est de
plonger le pays dans un système dictatorial.
L’idée est que la démocratie libérale reste le choix optimal pour Madagascar, mais ce sont les
acteurs politiques qui l'ont détournée pour servir leurs propres intérêts. Les promoteurs de
l’égalité de genre ventaient pour une réforme du système politique, en intégrant l’approche
genre. La compréhension de la structuration du champ politique malgache ne peut être
comprise sans que le rapport de genre soit pris en compte.
108
TOCQUEVILLE (A.), « De la démocratie en Amérique ». Souvenirs. L’ancien régime
et la révolution. Paris, Robert Laffont, Collection « Bouquins », 1986
167
4.2.1 La notion de démocratie chez les femmes parlementaires
Garantir l’existence d’une démocratie pour tous est l’un des rôles du parlement. L’existence
d’une représentation 50/50 d’hommes et femmes au sein de cette institution est déjà une
manifestation de la démocratie.
Nombreux sont les organismes ou institutions au niveau local ou régional ou international qui
œuvrent en faveur de la démocratie par le biais de l’institution parlementaire. L’égalité des
sexes et la participation pleine et entière des femmes à la prise de décision constituent des
indicateurs clés de la démocratie. L’engagement des femmes dans tous les aspects de la vie
politique permet la naissance de sociétés plus équitables et renforce la démocratie en la
rendant plus représentative.
Notre étude, vue l’ampleur contemporaine de cette dimension sur la démocratie, plus
précisément les femmes parlementaires face à la démocratie, nous a poussée à accéder à
l’utilisation de 24 items de base voire théorique sur le concept global de la démocratie, tous
jugés pertinents pour évaluer et mesurer l’ampleur de cette dernière. L’exploration de
l’ensemble des réponses recueillies lors du sondage d’opinions à travers l’analyse factorielle
de correspondance fait ressortir des indicateurs scientifiques tels l’indice de KMO dont la
valeur est de 0,798 voisine de 1 et le p-value très significatif égal à 0,000 du test de Bartlett.
Ceci évoque la possibilité de regrouper les opinions des femmes parlementaires au regard du
concept de la démocratie.
Tableau 32 : Indice KMO et test de Bartlett sur le construit, les femmes parlementaires
et la démocratie
La factorisation ou l’idée de regroupement de ces items évaluant les attitudes des femmes
parlementaires face à la démocratie jugée opportune d’après l’analyse exploratoire que nous
168
avons réalisée se répartit en 3 facteurs plus exactement 3 construits qui recouvrent
généralement les 71,76% des informations totales relatives à la dimension des femmes face à
la démocratie.
Tableau 33 : Variance totale expliquée par les items du construit, les femmes
parlementaires et la démocratie
Les 3 construits générés par la factorisation des réponses fournies par les enquêtées
représentent le concept et l’interprétation de la démocratie, la perception de la démocratie à
Madagascar et les stratégies d’instauration de la démocratie qui elles-mêmes sont définies
respectivement selon la matrice des composantes des axes factoriels, présentée en annexe par
9, 9 et 6 items jugés tous fiables d’après les valeurs du coefficient de Alpha de Cronbach
toutes supérieures à 0,7.
169
Tableau 34 : Regroupement et fiabilité du construit, les femmes parlementaires et la
démocratie
Nombre d’items 9 9 6
L’idée que la légitimité des décisions démocratiques ne peut résider dans le seul fait qu’elles
aient été ratifiées par le suffrage du peuple ; il faut également qu’elles aient passé l’épreuve de
la délibération citoyenne. « La décision légitime n’est pas la volonté de tous, mais celle qui
résulte de la délibération de tous »110. Le concept même de démocratie connaîtrait ainsi un
véritable changement paradigmatique.
Selon les opinions d’appréciation de plus de la majorité des femmes parlementaires, le
concept de la démocratie est vu comme la liberté d’expression, l’égalité du genre au pouvoir,
l’égalité de tous devant la loi et l’existence des médias accessibles à tous ainsi que la
souveraineté populaire.
109
Cf annexe Matrice des composantes des femmes et la démocratie
110
MANIN Bernard, « Volonté générale ou délibération ? Esquisse d’une théorie de la délibération politique »,
Le Débat, n°33, 1985, p.72-94 (ici p.83).
170
Tableau 35 : Opinions des femmes députées sur le concept de la démocratie
Opinions
Pas du tout Pas Assez Tout à fait
Concept de la D'accord TOTAL
d'accord d'accord d'accord d'accord
démocratie
52- Existence de
plusieurs partis 19,7% 10,3% 51,7% 11,6% 6,7% 100%
politiques
53- Existence de
18,3% 11,3% 50,4% 8,3% 11,7% 100%
l'opposition
55-Existence de média
13,3% 10,0% 10,0% 56,7% 10,0% 100%
accessible à tous
56- Souveraineté
10,0% 13,3% 15,0% 53,3% 8,3% 100%
populaire
111
La dépendance est très significative, le p-value est de 0,001.
171
Figure 11 : Illustrations des opinions des femmes députés sur le concept de la démocratie
Axe 2 (35.19%)
49- liberté d'expression
Tout à fait d'accord
Axe 1 (58.37%)
Assez d'accord
En effet, selon les résultats présentés dans le tableau ci-après, presque 7 femmes sur 10
renient l’existence de ce qui pourrait-être pour elles, le reflet de la démocratie notamment la
liberté d’expression, l’égalité du genre au pouvoir, l’égalité de tous devant la loi et l’existence
des médias accessibles à tous ainsi que la souveraineté populaire.
172
Tableau 36 : Perception de la démocratie par les femmes députées à Madagascar
Opinions
Pas du tout Pas Assez Tout à fait
Perception de ma D'accord TOTAL
d'accord d'accord d'accord d'accord
démocratie à Madagascar
61-Existence de plusieurs
13,3% 8,3% 11,7% 61,7% 5,0% 100%
partis politiques
62- Existence de
10,0% 11,7% 18,3% 48,3% 11,7% 100%
l'opposition
64-Existence de média
8,3% 56,7% 15,0% 13,3% 6,7% 100%
accessible à tous
65- Souveraineté
8,3% 57,7% 6,7% 10,7% 16,7% 100%
populaire
173
Tableau 37 : Concept et réalité de la démocratie vus par les femmes députées malagasy
Représentation de Perception de la
la démocratie démocratie
Les libertés fondamentales et droits fondamentaux(les droits de l’homme) sont bien plus
qu’une simple composante de la démocratie .Ce sont des conditions sine qua non pour le bon
fonctionnement d’un système démocratique.
174
L’Homme jouit de ces droits dès sa naissance et l’État ne peut pas les lui retirer. Ils forment la
base même des relations humaines qui régissent la vie en société.
Pour son instauration, le parlement joue un rôle fondamental non seulement dans la promotion
de l’égalité des genres et des droits de la femme, au regard de ses attributions traditionnelles en
tant que parlementaire mais également et surtout dans l’implantation et l’effectivité de la
démocratie dans le pays.
Notre étude s’est penchée sur ce volet à travers l’évaluation des opinions des femmes
députées sur ce qu’elles pourraient penser comme stratégie d’instauration de la démocratie. 6
items de base reflétant les stratégies d’implantation classique de ladite démocratie leur ont été
posés.
Opinions Pas du
Pas Assez Tout à fait
Stratégies d’instauration tout D'accord TOTAL
d'accord d'accord d'accord
de la démocratie d'accord
La dépendance est très significative. chi2 = 211,51, ddl = 20, 1-p = >99,99%.
175
Figure 12 : Illustration des stratégies d’instauration de la démocratie par les femmes
députées
Axe 2 (36.19%)
71- Comprehension
66- Pacifisme
Pas du tout d'accord
69- Commission
Assez d'accord
68- Caucus
Pas d'accord
La démocratie suppose la participation effective de tous les citoyens à la vie politique sans
distinction de sexe. Sous l'éclairage critique du genre, la participation des femmes dans le
champ politique est non seulement d'une question d'égalité mais encore de démocratie.
Le concept de démocratie selon les femmes parlementaires interviewées est une question
d’égalité sociale et de droit.
Pour ces femmes parlementaires, elles ont remarqué que l'implication des femmes en matière
de démocratie n’est pas suffisante avec un taux de 56%. Elles sont tout à fait d’accord que la
démocratie nécessite l'augmentation du nombre de femmes au niveau du parlement avec un
taux de 58%. Enfin, elles sont aussi tout à fait d’accord que la participation des femmes aux
propositions et votes des lois améliorera la démocratie pour un taux de 51%.
176
Tableau 39 : Degré d’implication des femmes députées en matière de démocratie
Suffisante 10,0%
D'accord 3,0%
D'accord 11,0%
177
Les p-values issus des tests de chi-deux d’uniformité permettent d’évaluer les différences
significatives entre les différents pourcentages associés aux items relatant les 3 construits.
Nous constatons que ces valeurs de p-values pour l’implication des femmes en matière de
démocratie est de 0,000 ; le nombre de femmes pour la démocratie est d’un p-value égal à
0,001 et pour les femmes aux propositions de lois et votes de lois, p-value est de 0,000, toutes
largement inférieures à 0,05, valident le résultat de notre test et confirment les tendances des
opinions des femmes parlementaires dans leur implication en matière de démocratie.
Tableau 40 : Les p-values des tests de différences significatives entre les pourcentages
des items des 3 construits respectivement sur Implication des femmes en matière de
démocratie, le nombre de femmes
L’engagement des femmes en politique reste marginal, malgré les améliorations constatées
sur le plan statistique. L’égalité devant la loi (les droits de vote et d’éligibilité) ne garantit en
rien une parité au pouvoir. Les données statistiques disponibles montrent que Madagascar
a fait des avancés dans la promotion des droits des femmes. En 2014, l’Indice du
Protocole et Développement de la SADC (SGDI) de Madagascar est estimé à 32,71 pour
le secteur de gouvernance, ce qui est encore très loin de la moyenne régionale au sein
de la SADC112.
Le volet femmes parlementaires face à la bonne gouvernance sera exposé dans cette section
ainsi que toutes les opinions qui vont dans ce sens. Pour le respect du postulat, nous
procédons à la corrélation inter-items pour s’assurer qu’il existe des corrélations minimales
entre les items ou les variables d’analyse. L’indice de KMO nous permet de connaître
112
178
l’existence de cette corrélation. Ce tableau indique que l’indice de KMO est de 0,870 qui
varie entre 0 et 1 ; tend vers 1, la qualité de la corrélation inter-item est significative et
convenable ; avec une significativité du test de Bartlett à 0,000 largement inférieur à 0,05.
179
L’identification des différents items constituant les trois construits de la motivation des
femmes députées est issue de l’analyse factorielle exploratoire ou AFE plus exactement la
matrice des composantes sur les items. Chaque groupe associe des poids d’items supérieurs à
0,5 et nous permet de déduire que le premier construit se compose de 6 items relatant la
signification d’une bonne gouvernance, le second construit est défini par 6 items touchant la
perception de la bonne gouvernance et le troisième construit est composé de 8 items
exprimant le leadership féminin au parlement.
Les valeurs Alpha de Cronbach, soient 0,881 ; 0,712 et 0,749 toutes proche de 1, confirment
la fiabilité des items définissant chaque groupe.
Nombre d’items 6 6 8
Une femme députée lors de l’entretien a affirmé que la bonne gouvernance est la conduite de
toutes les stratégies de développement et de toutes les politiques économiques pour but
d’éliminer la pauvreté.
113
Cf annexe sur la matrice des composantes les femmes parlementaires face à la bonne gouvernance
180
4.3.1.1 Signification d’une bonne gouvernance
Force est de soulever les visions de quelques femmes parlementaires lors de l’entretien 114 que
nous avons mené dans le cadre de cette thèse que la moitié d’entre elles témoigne que les
critères de bonne gouvernance sont la gestion efficace des ressources, la bonne utilisation des
budgets, les respects des calendriers de mise en œuvre, l’application de la politique pertinente
et l’existence d'un contrôle. Elles ont ajouté que pour que plus de bonne gouvernance soit,
mieux vaut lutter contre la pauvreté féminine et que le budget général parlementaire soit
sensible au genre et aux stratégies mis en œuvre, incluant une certaine discrimination positive.
Le tableau ci-après évoque que la gestion efficace des ressources, la bonne utilisation des
budgets, les respects des calendriers de mise en œuvre, l’application de la politique pertinente
et l’existence d'un contrôle sont les items qui définissent bien la bonne gouvernance. Les
femmes députées expriment leur accord par rapport à ces construits avec des pourcentages
respectifs de 58,3%, 53,3%, 51,7%, 60,0% et 56,7%. Les résultats du sondage d’opinions à
travers ce volet évoquent également que plus de la moitié des femmes parlementaires
enquêtées soit exactement 55% sont entièrement d’accord sur le fait que la bonne
gouvernance est signifiée par la transparence dans la gestion des affaires.
114
Cf guide d’entretien en annexe « 4»
181
Tableau 44 : Opinions des femmes députées sur les items du construit, signification
d'une bonne gouvernance
Opinions
Pas du tout Pas Assez Tout à fait
Critères de bonne D'accord TOTAL
d'accord d'accord d'accord d'accord
gouvernance
76- Application de la
13,3% 15,0% 5,0% 53,3% 13,3% 100%
politique pertinente
79-Respects des
calendriers de mise en 6,7% 11,7% 6,7% 56,7% 18,3% 100%
œuvre
115
La dépendance est très significative. chi2 = 83,99, ddl = 20, 1-p = >99,99%.
182
Figure 13 : Illustration des opinions des femmes députées sur les items du construit, de
la signification d'une bonne gouvernance
Axe 2 (9.48%)
75- Gestion efficace des ressources Assez d'accord
4.3.1.2 Perception des femmes parlementaires sur la bonne gouvernance dans le pays
Après avoir connu la signification de la bonne gouvernance par les femmes députées, il est
maintenant nécessaire de connaître leur perception de la réalité de cette bonne gouvernance
dans le pays.
Les résultats sont manifestes sur le fait que les critères perçus sur l’assise de la bonne
gouvernance par les femmes parlementaires sont pratiquement invisibles voire inexistants
dans la réalité, si on se réfère aux résultats du sondage présentés dans le tableau ci-après qui
expriment d’emblée que plus de la majorité des répondants rejettent l’existence de tels critères
exprimant la bonne gouvernance.
Nous pouvons alors remarquer dans un premier temps que 61,7%, 56,7% et 56,7% des
répondants ne sont pas respectivement réellement d’accord que la bonne gouvernance rime
avec la gestion efficace des ressources et la bonne utilisation des budgets ainsi que l’existence
183
d'un contrôle. Seuls faits où elles sont assez d’accord traduisent que la bonne gouvernance
veut dire application de politique pertinente (55%) et respects des calendriers avec (50%).
82- Application de
13,3% 8,3% 55,0% 10,0% 13,3% 100%
politique pertinente1
85-Respects des
13,3% 10,0% 50,0% 10,0% 16,7% 100%
calendriers 1
116
La dépendance est très significative. chi2 = 191,14, ddl = 20, 1-p = >99,99%.
184
Figure 14 : Illustration de la perception des femmes députées concernant la bonne
gouvernance du pays
Axe 2 (37.61%)
Assez d'accord
82- Application de politique pertinen1
85-Respects des calendriers 1
D'accord
Pas d'accord
83- Existence d'un contrôle1
81- Gestion efficace des ressources1
Pour mieux illustrer la réalité de la bonne gouvernance du pays par rapport à la perception des
femmes parlementaires de ce que doit-être une bonne gouvernance, par la lecture et la
comparaison des scores moyens des items définissant la signification de la bonne
gouvernance et la perception, dans le tableau ci-dessous, nous déduisons d’après les valeurs
étalées que les scores moyens ne sont identiques (égaux à 3) que pour l'application des
politiques pertinentes et les respects des calendriers. Ce qui traduit de nouveau la perception
de la bonne gouvernance par les femmes parlementaires.
185
Tableau 46 : Concept et perception des femmes parlementaires surla bonne
gouvernance
Signification de la Perception de la
bonne bonne
gouvernance gouvernance
Score moyen Score moyen
75- Selon vous, la bonne gouvernance signifie-t-
elle la capacité du gouvernement à gérer 3,00 2,00
efficacement les ressources ?
76- Selon vous, la bonne gouvernance signifie-t-
3,00 3,02
elle l'application des politiques pertinentes ?
77- Selon vous, la bonne gouvernance signifie-t-
3,00 2,00
elle l'existence d'un contrôle ?
78- Selon vous, la bonne gouvernance signifie-t-
3,00 2,00
elle bonne utilisation des budgets alloués ?
79- Selon vous, la bonne gouvernance signifie-t-
elle les respects des calendriers de mise en œuvre 3,00 3,07
?
80- Selon vous, la bonne gouvernance signifie-t-
elle transparence dans la gestion des affaires de 3,00 1,00
l'Etat ?
4.3.2 La position des femmes parlementaires par rapport à la recherche d’une bonne
gouvernance
Entre l’expérience et la formation, les femmes et les hommes ne sont pas égaux en matière de
management, y compris dans les décisions politiques. Les femmes considérées ayant une
faible expérience professionnelle et politique trouvent des difficultés d’accéder facilement aux
postes de prise de décision.
S’ajoutent les contraintes familiales qui sont les principaux obstacles pour la majorité d’entre
elles afin de bénéficier une formation tout en visant leur compétence et leur motivation. À
l’opposé, les hommes sont les plus formés avec beaucoup plus d’expériences, ils ont plus de
186
capacités et de liberté de droit et ayant des facilités d’accès aux opportunités et aux postes de
prise de décision ainsi que de responsabilité. Malgré ces jugements négatifs sur la capacité
managériale des femmes, elles disposent de plusieurs qualités et de formes de leadership
qu’elles peuvent mettre en avant pour assurer leurs rôles au parlement.
Le leadership féminin est l’ensemble des qualités perçues pour chaque femme qui lui permet
d’influencer un groupe de personnes afin d’atteindre un objectif bien déterminé.
Les résultats du sondage effectué sur les opinions des femmes députées d’après le tableau ci-
dessous expriment d’une manière générale que plus de la moitié des interviewées acceptent le
concept de base du leadership féminin au parlement relaté par l’empathie, l’intuition mais
117
Moyenne générale = 3,57
187
surtout la créativité, l’organisation et la sociabilité, la flexibilité et la facilité de
communication.
Tableau 48 : Opinions des femmes députées sur les items du construit du leadership
féminin au parlement
Opinions
Pas du tout Pas Assez Tout à fait
Représentation du D'accord TOTAL
d'accord d'accord d'accord d'accord
leadership
92- La facilité de
8,7% 11,7% 9,7% 11,3% 58,7% 100%
communication
93- La sociabilité
10,0% 10,0% 13,0% 13,7% 53,3% 100%
comme leadership
94- L'organisation
10,0% 10,0% 20,0% 6,7% 53,3% 100%
comme leadership
La figure suivante nous montre les opinions des femmes députées sur les items du construit du
leadership féminin au parlement. Le test de chi-deux d’indépendance sur ce construit affirme
une dépendance très significative118. Ce qui nous incite à une représentation graphique à
118
La dépendance est très significative. chi2 = 186,18, ddl = 28, 1-p = >99,99%.
188
travers l’analyse factorielle de correspondance ou AFC où les résultats obtenus permettent
d’en témoigner les informations recueillies suscitées.
Figure 15 : Illustrations des opinions des femmes députées sur les items du construit du
leadership féminin au parlement
Axe 2 (45.10%)
89- La créativité comme leadership
D'accord
Nous abordons par la suite aux résultats du degré d’implication des femmes parlementaires en
matière de bonne gouvernance.
189
nombre de femmes au niveau du parlement est plus qu’une nécessité d’une part et que d’autre
part, le leadership féminin au parlement est également jugé par les 57% des femmes députées
pour assurer la bonne gouvernance.
Les tendances des opinions véhiculées ci-dessus sont généralisées par les différentes valeurs
des p-values dans le tableau, toutes significatives c’est-à-dire toutes inférieures au risque
d’erreur de 0,05, issues des tests de chi-deux d’uniformité ou des égalités des différents
pourcentages de chacune des modalités des variables mesurant l’implication des femmes
parlementaires en matière de bonne gouvernance.
190
Tableau 50 : Les p-values des tests de différences significatives entre les fréquences des
items relatifs aux capacités des femmes en matière de leadership, de l’augmentation du
nombre de femmes pour asseoir la bonne gouvernance et le leadership féminin source de
bonne gouvernance
95- Comment évaluez- 96- Pensez-vous que la bonne 97- Pensez-vous que le
vous la capacité gouvernance nécessite leadership féminin
des femmes l'augmentation du nombre de au parlement pourra
parlementaires en femmes au niveau du assurer une bonne
matière de leadership ? parlement ? gouvernance ?
À la base, la Constitution119 est le principal pilier sur des différents programmes, textes, et
actions du Gouvernement. Dans son article 6, « Tous les individus sont égaux en droit et
jouissent des mêmes libertés fondamentales protégées par la loi, sans discrimination fondée
sur le sexe, le degré d’instruction, la fortune, l’origine, la croyance religieuse ou l’opinion.
La loi favorise l’égal accès et la participation des femmes et des hommes aux emplois publics
et aux fonctions dans le domaine de la vie politique, économique et sociale ».
Elle dispose des dispositions relatives aux droits des femmes. Un certain nombre de lois en
faveur de la protection de la femme et de la promotion de l'égalité des sexes ont été initiées
depuis le début des années 90. Parmi celles-ci figurent, entre autres, en 1990, la loi instituant
le régime légal du partage des biens entre époux par moitié120 et la loi autorisant les époux à
fixer d’un commun accord la résidence commune121; en 1995, la loi réaffirmant l’égalité de
rémunération à travail et qualification égaux122 et la loi portant code du tourisme réprimant le
119
Projet de constitution présente par la comite consultative constitutionnelle, septembre 2010
120
Loi n° 90-014 du 20 juillet 1990
121
Loi n° 90-013 du 20 juillet 1990
122
Loi n° 94-029 du 25 août 1995
191
tourisme sexuel123; en 1996, la loi qui punit de la même peine d’adultère de l’homme et de la
femme124; en 1999, la loi réprimant la pédophilie et la loi sur l’hypothèque légale de la femme
mariée125; en 2000, la loi aggravant les pénalités encourues pour les violences conjugales et
réprimant le harcèlement sexuel126. Malgré ces différents textes, l’effectivité des respects des
droits des femmes nécessite encore de gros efforts. L’analyse des opinions des femmes au
parlement pour leur lutte à l’instauration de leurs droits nous a amenée à l’utilisation de 22
items qui peuvent être factorisés ou regroupés selon l’indice de KMO de 0,760 et le p-value
significatif (0,000) du test de Bartlett présenté dans le tableau ci-après
Tableau 51 : Indice KMO et test de Bartlett pour les items du construit de la lutte pour
les droits des femmes au parlement
Ce regroupement des 22 items évaluant les opinions des femmes sur leurs droits, d’après les
résultats du tableau ci-dessous exprimant la somme des variances expliquées par chaque
facteurs nécessite 3 groupes ou construits selon le critère de Kaiser imposant les valeurs
propres supérieures à 1 pour définir un facteur. Ces 3 construits expriment un taux de 80,59%
des informations totales sur les réponses obtenues.
123
Loi n° 95-017 du 25 août 1995
124
Loi n° 96-009 du 09 août 1996
125
Loi n° 98-024 du 25 janvier 1999
126
Loi n° 99-024 du 19 août 1999
192
Tableau 52 : Variance totale expliquée par les items du construit, la lutte pour les droits
des femmes au parlement
Les 3 construits selon les poids des items dans la matrice des composantes127sur les 22 items
évaluant la connaissance des femmes parlementaires de leurs droits sont associées
respectivement à 8 items, 8 items et 7 items générant respectivement la notion des droits des
femmes, la position des femmes parlementaires face à leurs droits et la connaissance et la
perception du respect des droits de femmes. Les fiabilités des items générant les 3 construits
sont confirmées par les valeurs de Alpha de Cronbach toutes supérieures à 0,7.
Nombre d’items 8 8 7
127
Cf. annexe 4
128
Cf annexe la matrice des composantes sur les items du construit ; les femmes parlementaires face à leurs
droits
193
4.4.1 La notion ou la connaissance des droits chez les femmes au parlement
En parlent de droits des femmes, il est à noter que malgré l’initiative récente de l’État qui
vient de lancer un processus d’élaboration d’un projet de textes législatif et règlementaire
contre la violence basée sur le genre, accompagnée d’un plan d’action129 , les lois existantes
pèchent par l’absence de dispositions sur la violence psychologique/morale et le harcèlement
sexuel restent une infraction encore méconnue par le public en général, en raison notamment
d’une définition trop vague ou même imprécise. Malgré la promulgation de lois pour lutter
contre les violences envers les femmes, les légistes et justiciables se heurtent à des difficultés
pour leur application.
Les femmes parlementaires sont censées être informées de ces différentes situations
concernant les droits des femmes. Dans cette étude, la notion de droit des femmes est
composée de trois construits avec plusieurs items à savoir la connaissance des droits des
femmes, la perception des droits de femmes et les atouts pour lutter pour ces droits. Les
problèmes d’accès aux services de santé sont dus à la réduction des dépenses publiques dans
le secteur de la santé depuis plusieurs années.
La connaissance des droits des femmes peut se traduire par la représentation de différents
sous droits. Dans notre cas, 8 items différents composent ce construit. Les résultats de nos
enquêtes informent que 50% à 60% des femmes parlementaires sont d’accord que leurs droits
doivent être relatifs au droit à la santé, à la prise de décision et au droits à une action politique.
Par ailleurs, force est de constater le total accord exprimé par les 53,3% des enquêtées que les
droits des femmes doivent leur permettre de travailler et d'entreprendre.
129
30% selon l’Enquête Nationale de Suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement en 2012/2013
130
Enquête Nationale pour le Suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement (ENSOMD) 2013
194
Tableau 54 : Les femmes députées et la connaissance de leurs droits
La figure ci-dessous est la synthèse des tests menés présentés dans le tableau ci-dessus.
Ellenous montre que les femmes parlementaires sont d’accord sur les droits à la prise de
décision, les droits aux biens et services, à la santé et à un rôle politique. De plus, les députées
sont nombreuses à solliciter la protection des femmes contre les violences sexuelles, leur droit
au travail, leur droit d’entreprendre et leur protection contre la violence au foyer.
La figure suivante représente ainsi les opinions des femmes députées en matière de droit. Le
test de chi-deux d’indépendance sur ce construit affirme une dépendance très significative131
menant à la production du graphique à travers l’analyse factorielle de correspondance ou AFC
cheminant vers les aboutissements obtenus et garantissant les informations recueillies.
131
La dépendance est très significative. chi2 = 147,81, ddl = 28, 1-p = >99,99%.
195
Figure 16 : Illustration des opinions des femmes députées en matière de droit
Axe 2 (9.43%)
(Il faut corriger la formulation des différents éléments dans cette figure.)
. Suite à la Résolution 31/180 de l’Assemblée générale des Nations Unies, 88 pays ont adopté
la CEDEF/CEDAW(en anglais) ou Convention sur l’Élimination de toutes les Formes de
Discrimination à l’Égard des Femmes le 18 septembre 1979 – une convention qui est entrée
en vigueur le 3 septembre 1981 avec 20 signatures. Pour le cas de notre pays, la Loi n°88-031
du 19 décembre 1988 autorise la ratification de la CEDEF et c’est le décret n°88-498 du 19
décembre 1988 qui la ratifie. Les termes qui ont marqué cette convention sont les articles 2 et
7.132
132
Art2 :« Les États parties condamnent la discrimination à l’égard des femmes sous toutes ses formes et
s’engagent, à cette fin, à inscrire dans leur Constitution nationale ou tout autre texte législatif approprié le
principe de l’égalité des hommes et des femmes, si ce n’est déjà fait, et à assurer par voie de législation ou par
d’autres moyens appropriés l’application effective dudit principe ».
Art 7 : « Les États parties prennent toutes les mesures appropriées pour éliminer la discrimination à l’égard des
femmes dans la vie politique et publique du pays et, en particulier, leur assurent dans des conditions d’égalité
avec les hommes, le droit de voter à toutes les élections et dans tous les référendums publics et être éligibles à
tous les 5 organismes publiquement élus, de prendre part à l’élaboration de la politique del’État et à son
exécution, occuper des emplois publics et exercer toutes les fonctions publiques à tous les échelons du
196
Madagascar a participé pour la première fois à l’IVème Conférence Mondiale sur les Femmes
(Beijing, Chine, 1995). Notre pays a adhérée au Programme d’Action de Beijing et, ce faisant,
s’est engagé à respecter les principes sur lesquels se fonde ce Programme, à savoir : l’égalité
des sexes comme base de développement harmonieux des Nations, l’égalité des droits dans
tous les domaines, entre les hommes et les femmes ; le partage équitable et l’égal accès aux
ressources pour les hommes et les femmes. Ce Programme implique l’État avec six thèmes de
travail priorisés, dont le sixième concerne notre sujet : la prise de décision par les femmes ; en
faveur de la participation politique des femmes133, et tout cela, en coordination parallèle avec
les autres conventions internationales et nationales ainsi que les OMD.
Une série de question a été posée aux femmes parlementaires pour connaitre le degré de
respect des droits des femmes dans notre pays. Comme résultat, nous avons pu constater
successivement que 53,3% des opinions sont plutôt d’accord sur le respect du droit de
travailler contre 55,0% pour le droit aux actions politiques et 56,7% pour les droits le droit à
la prise de décision.
Par contre, elles estiment qu’il n’y a pas de respect de droit en ce qui concerne la protection
contre la violence au foyer et la protection contre les violences sexuelles, rapports traduits
respectivement par les proportions de réponse de 50% et de 46,7%.
Seule la députée Toto Lydia affirme lors de l’entretien que qu’elle est plutôt optimiste et
trouve qu’on chemine progressivement vers le respect du droit au travail, du droit
d’entreprendre et du droit de la femme à la prise de décision dans notre pays.
197
Tableau 55 : Perception par les femmes députées, des droits des femmes dans le pays134
Opinions
Pas du tout Pas Assez Tout à fait
Les droits des femmes, D'accord TOTAL
d'accord d'accord d'accord d'accord
perception
De ce fait, une figure a été élaborée afin d’illustrer ce qui a été énoncé précédemment. Celle-
ci indique que les droits pour être protégé contre les violences sexuelles et celles au foyer ne
sont pas assez respectées. En effet, elles sont assez d’accord qu’il existe le droit à la prise de
décisions et celui à une action politique. La majorité a affirmé l’existence du respect du droità
la santé et celui de travailler qui sont considérés comme des droits fondamentaux.
134
La dépendance est très significative. chi2 = 96,27, ddl = 28, 1-p = >99,99%.
198
Figure 17 : Illustration des opinions des femmes députées sur les droits des femmes dans
le pays
Axe 2 (8.54%)
D'accord
Par la lecture des scores moyens des items définissant la connaissance et la perception du
respect des droits des femmes présentés dans le tableau ci-dessous, nous déduisons d’après les
valeurs étalées toutes égales à 3 que les femmes députées ont connaissance de certains droits
et elles sont convaincues du respect des droits sur le droit d'entreprendre, celui d’entrer dans
le monde de la politique et le droit à la prise de décision.
Les écarts types associés à chaque item dont les valeurs sont égales aux scores moyens
expriment l’uniformité des opinions des enquêtées.
199
Tableau 56 : Comparaison des opinions des femmes députées sur leurs connaissances et
leurs perceptions des droits des femmes
Perception des
Connaissance des droits des femmes
droits des femmes dans le pays
4.4.2 La position des femmes parlementaires par rapport à la lutte pour les droits des
femmes
Toujours dans le cadre des résultats des sondages menés sur le terrain, nous allons voir
actuellement la position des femmes parlementaires par rapport à la lutte aux droits des
femmes. Nous allons voir succinctement les atouts pour lutter aux droits des femmes et le
degré d’implication en matière de lutte pour les droits des femmes.
200
4.4.2.1 Les atouts pour lutter pour les droits des femmes
Nombreux sont les atouts évoqués appliqués par les femmes parlementaires pour lutter pour
les droits des femmes. Les résultats de nos sondages d’opinions ont fait ressortir avec des taux
de réponses de 50% et 51,7% que respectivement le plaidoyer et la solidarité féminine sont les
atouts majeurs de cette lutte. Par ailleurs, un peu plus de la majorité des femmes
parlementaires sont tout simplement d’accord que l’audace (50%) et le sens du partage
(51,7%) font partie de leurs atouts. Toutefois, le sens de l’écoute et l’instinct maternel ne
convainquent pas trop les femmes parlementaires comme des moyens de lutte à leurs droits,
elles ne sont que tout juste 51,7% et 55% à être assez d’accord de leurs utilités dans leur
stratégie pour asseoir leurs droits.
Il est à noter que lors de notre entretien, les propos des femmes parlementaires rappellent que
certaines d’entre-elles ont témoigné que « le plaidoyer et la solidarité font la force des femmes
parlementaires au sein de cette instance de prise de décision »135.
114- Le sens de
25,0% 3,3% 51,7% 10,0% 10,0% 100%
l'écoute
116 - La solidarité
13,3% 10,0% 11,7% 11,7% 53,3% 100%
féminine
118 - Le sens du
11,7% 13,3% 11,7% 51,7% 11,7% 100%
partage
119 - L'instinct
8,3% 6,7% 55,0% 16,7% 13,3% 100%
maternel
135
Lesdéputées de Beroroha Harifanja Francette et Hanitra Razafimanantsoa
201
La figure suivante servira d’illustration à ce qui a été exprimé antérieurement. Les résultats
des sondages évoquent que les femmes députées sont tout à fait d’accord que la solidarité
féminine et le plaidoyer sont les atouts majeurs pour militer pour les droits des femmes.
Aussi, elles sont d’accord qu’il est nécessaire d’avoir l’audace et le sens de partage pour
renforcer ces atouts. Enfin, elles sont assez d’accord que l’instinct maternel et le sens de
l’écoute sont aussi des moyens de luttes efficaces. Le test de chi-deux d’indépendance sur ce
construit défend une dépendance très significative136d’où une représentation graphique à
travers l’analyse factorielle de correspondance ou AFC les résultats acquis et d’en attester les
renseignements recueillis.
Figure 18 : Illustration des opinions des femmes députées sur les atouts de la lutte contre
les droits des femmes
Axe 2 (44.55%)
D'accord
118 - Le sens du partage Pas d'accord
117 - L'audace
136
La dépendance est très significative. chi2 = 160,56, ddl = 20, 1-p = >99,99%.
202
4.4.2.2 Degré d’implication en matière de lutte pour les droits des femmes
Le tableau ci-après nous montre les résultats du degré d’implication des femmes députées en
matière de lutte pour les droits des femmes. Les réponses à cette alternative portent sur trois
items.
Le résultat du premier item indique que l’intervention des femmes parlementaires en matière
de droit féminin est jugée non suffisante selon les 51% des réponses recueillies au cours du
sondage d’opinions. Par contre, plus de la moitié (53%) des femmes députées sont tout à fait
d’accord que l'instauration d'un État de droit féminin nécessite l'augmentation du nombre de
femmes. De même, les résultats de notre étude révèlent qu’une femme députée sur deux
(50%) est tout à fait d’accord que l'intervention des femmes parlementaires en matière de
droit féminin pourra assurer l'existence d'un État de droit soit 50% des réponses recueillies.
Tableau 58 : Degré d’implication des femmes députées en matière de lutte pour les
droits des femmes
Fréquence
120- Comment évaluez- vous Pas du tout suffisante 11,0%
l'intervention des femmes pas suffisante 51,0%
parlementaires en matière de droit assez suffisante 15,0%
féminin ? Suffisante 13,0%
tout à fait suffisante 8,0%
121- Pensez-vous que l'instauration Pas du tout d'accord 8,0%
d'un État de droit féminin nécessite Pas d'accord 10,0%
l'augmentation du nombre de Assez d'accord 16,0%
femmes au niveau du parlement ? D'accord 11,0%
Tout à fait d'accord 53,0%
122- Pensez-vous que l'intervention Pas du tout d'accord 10,0%
des femmes parlementaires en Pas d'accord 18,0%
matière de droit féminin pourra Assez d'accord 6,0%
assurer l'existence d'un État de droit D'accord 15,0%
?
Tout à fait d'accord 50,0%
203
Les différences significatives entre les taux de réponses fournis par les femmes députées dans
le précédent tableau jugeant les tendances des opinions sont affirmées par les tests de chi-d’
uniformité. En effet, nous constatons à travers les diverses opinions des répondantes que la
valeur de p-value sur l'intervention des femmes parlementaires en matière de droit féminin
est de 0,000 alors que pour l'instauration d'un État de droit féminin nécessite l'augmentation
du nombre de femmes au niveau du parlement ; le p-value est égal à 0,012 et pour
l'intervention des femmes parlementaires en matière de droit féminin pouvant assurer
l'existence d'un État de droit, le p-value est de 0,002, tous suffisamment inférieurs à 0,05.
Tableau 59 : Les p-values des tests de différences significatives entre les fréquences des
items relatifs à l’intervention des femmes députées en matière de droit féminin,
d’augmention du nombre de femmes parlementaires et de l’intervention fréquentedes
femmes au parlement sur le sujet de droit.
Madagascar a participé aux différentes conférences par la suite, l’État a fait de la promotion
de la femme une priorité. Par conséquent, il a élaboré des instruments politiques à cette fin.
Madagascar reconnaît que la pleine jouissance des droits fondamentaux des femmes contribue
au développement rapide du pays.
204
La direction de la Condition Féminine et de l’Enfance fut créée au sein du Ministère de la
Population dès 1976 (Décret n°76-032 du 03/02/76). Le Ministère de la Population, de la
Protection Sociale et des Loisirs comprend une Direction Générale de la Promotion du Genre,
de la Famille, de l’Enfance et des Loisirs chargée spécifiquement du développement du Genre
et de la valorisation du statut de la femme.
137
www.un.org, le 11 décembre 2014 à 9h
138
Source : www.un.org, le 11 décembre 2014 à 9h
Objectif 3: promouvoir l'égalité entre les sexes et l'autonomisation des femmes.
Objectif 5 : améliorer la santé maternelle. Réduire de 3/4 le taux de mortalité maternelle.
139
www . association4d. org
205
Objectifs du Développement Durable (ODD). 17 pays ont fixé une feuille de route
internationale pour le développement durable jusqu’en 2030. Égalité, éducation, climat, paix,
santé… les 17 ODD couvrent l’ensemble des champs du développement durable. Notre thème
s’inscrit dans le ODD 5 égalité entre les sexes et ODD 16 paix, justices et institutions
efficaces.
Pour le respect du postulat, nous procédons à la corrélation inter-items pour s’assurer qu’il
existe des corrélations minimales entre les items ou les variables d’analyse. L’indice de KMO
nous permet de connaître l’existence de cette factorisation ou de ce regroupement.
Ce tableau indique que l’indice de KMO est de 0,785 voisin de vers 1 alors la qualité de la
factorisation inter-items est significative et convenable ; avec une significativité du test de
Bartlett à 0,000 largement inférieur à 0,05.
Tableau 60 : Indice KMO et test de Bartlett sur les items du construit développement
féminin
206
Tableau 61 : Variance totale expliquée par les items du construit, développement
féminin
Selon l’indice Alpha de Cronbach, l’indice résultant est une expression décimale qui varie
entre 0 et 1. Une faible corrélation inter-items fera diminuer alpha et une corrélation élevée le
fera augmenter. Dans notre cas, les coefficients sont tous proches de 1, ce qui confirme la
fiabilité des items définissant chaque groupe soient 0,723 ; 0,748 et 0,819.
LE DÉVELOPPEMENT FÉMININ
Nombre d’items 6 6 6
Pour E. Hoffmann « aborder le développement sous l’angle du genre, c’est admettre que les
rapports sociaux de sexe sont déterminants dans tout le processus social et donc dans le
développement de toute société. C’est reconnaître que les identités sexuelles sont très souvent
207
à l’origine de besoins et d’intérêts spécifiques des femmes et des hommes et c’est agir en
tenant compte de cette réalité dans toute initiative visant à soutenir le développement »140.
Par ailleurs, elles sont moins de la majorité plus exactement 48,3% à être assez d’accord que
la notion de développement féminin s’exprime à travers la liberté d’expression, alors que 55%
sont d’accord que le développement féminin rime avec la possibilité d'entrer en politique,
53,3% pour la sécurité au foyer et 58,3% sur la sécurité sexuelle.
140
E. Hoffman, (octobre 2006), « les relations femmes /hommes/ comme enjeu de développement », in la revue
Economie & Humanisme. N° 378
141
Selon le député Masy Goulamaly élue à Tsihombe
208
Tableau 63 : Compréhension des femmes députées de la notion de développement
féminin
Opinions
Pas du tout Pas Assez Tout à fait
Notion de D'accord TOTAL
d'accord d'accord d'accord d'accord
développement féminin
123- Possibilité de
11,7% 15,0% 13,3% 8,3% 51,7% 100%
travailler
124- Possibilité
16,7% 10,0% 13,3% 10,0% 50,0% 100%
d'entreprendre
125- La liberté
18,3% 8,3% 48,3% 1,7% 23,3% 100%
d'expression
126- La possibilité
11,7% 11,7% 8,3% 55,0% 13,3% 100%
d'entrer en politique
127- La sécurité au
10,0% 8,3% 15,0% 53,3% 13,3% 100%
foyer
128- La sécurité
15,0% 8,3% 10,0% 58,3% 8,3% 100%
sexuelle
Le schéma ci-dessous illustre des opinions des femmes députées sur la notion de
développement féminin. Le test de chi-deux d’indépendance sur ce construit proscrit une
dépendance très significative142d’où cette figure issue de l’analyse factorielle de
correspondance ou AFC confirmant les résultats obtenus et authentifiant les pistes recueillies.
142
La dépendance est très significative. chi2 = 154,22, ddl = 20, 1-p = >99,99%.
209
Figure 19 : illustration des opinions des femmes députées sur la notion de
développement féminin
Axe 2 (26.42%)
Pas d'accord
Axe 1 (72.05%)
Pas du tout d'accord
D'accord
Une femme parlementaire nous a confirmé lors de notre entretien avec elle que la démocratie
est à la base du développement. Or, qui dit démocratie dit lois. Savoir appliquer les lois
suppose un leadership et le tout témoigne d’une bonne gouvernance143.
Le tableau ci-dessous nous montre le rôle des femmes parlementaires dans le développement
féminin. Les femmes parlementaires sont tout à fait d’accord avec un taux de réponses variant
de 50 à 60% que pour qu’il y ait développement féminin, leurs actions doivent aller de pair
avec des lois pour le développement des femmes, l’instauration de la démocratie et un bon
leadership ainsi qu ’une bonne gouvernance et une véritable lutte pour développement des
femmes.
143
Pour ledéputée RAHELIANTA Jocelyne
210
Tableau 64 : Rôle des femmes parlementaires dans le développement féminin
Opinions
Pas du tout Pas Assez Tout à fait
Critères de D'accord TOTAL
d'accord d'accord d'accord d'accord
développement féminin
La figure suivante illustre ces responsabilités. Nous constatons que les femmes parlementaires
sont entièrement d’accord que le leadership, la bonne gouvernance et la lutte pour les droits
211
des femmes sont les fondements du développement féminin. Elles sont d’accord sur le critère
de l’État de droit. Ce schéma illustre les opinions des femmes députées sur la notion de
développement féminin. Le test de chi-deux d’indépendance sur ce construit prescrit une
dépendance très significative144. D’où cette figure montrant l’analyse factorielle de
correspondance ou AFC avec les résultats obtenus qui authentifient les pistes recueillies.
Axe 2 (10.10%)
Assez d'accord
132- Bonne gouvernan pour dvpt des femm
133- Lutte droit pour dvpt des f emmes 134- Etat de droit pour dvpt des femmes
131- leadership pour dvpt des f emmes D'accord
Tout à fait d'accord
Axe 1 (88.23%)
Pas d'accord
129- lois pour dvpt des f emmes
Dans cette rubrique, nous allons exposer les appréciations et estimations des différents critères
d’évolution des droits des femmes. Cette évaluation se base sur l’utilisation de 6 items.
De nos jours, les droits des femmes ont beaucoup évolué en passant par l’augmentation du
nombre de femmes au travail jusqu’à l’arrivée des femmes au niveau des instances de prise de
144
La dépendance est très significative. chi2 = 51,64, ddl = 20, 1-p = 99,99%.
212
décision. Lors de notre sondage, nous avons récolté quelques critères jugés sérieux pour
l’évaluation de l’évolution des droits des femmes. D’après les constats des femmes députées,
51,7% d’entre-elles jugent l’existence d’une évolution de l'entreprenariat féminin et 63,3%
affirment une évolution des femmes politiciennes pendant ces dernières décennies. En ce qui
concerne le nombre de femmes au travail, 56,7% des femmes parlementaires interrogées ont
constaté qu’il y ait eu assez d’évolution alors que pour la liberté d’expression, seules 51,7%
d’entre elles ont constaté une légère évolution.
136- Évolution de
8,3% 5,0% 26,7% 51,7% 8,3% 100%
l'entreprenariat féminin
Presque la majorité de toutes les femmes parlementaires enquêtées ont affirmé que ce qui
montre réellement l’évolution des droits des femmes actuelles est l’existence de quelques
femmes dans les instances politiques. Vu qu’avant, c’était quasi impénétrable. De plus, nous
constatons de nos jours, l’existence de plusieurs femmes entrepreneurs.
213
Les axes de la figure suivante nous montrent la perception par les femmes députées de
l’évolution des droits des femmes. Nous pouvons constater comme nous avons déjà vu dans le
tableau ci-dessus que les droits ont évolué et cette évolution se constate par celle de
l’entrepreneuriat au féminin et le nombre de femmes présentes dans la sphère politique. Le
test de chi-deux d’indépendance sur ce construit indique une dépendance très
significative145que nous allons présenter dans cette figure montrant l’analyse factorielle de
correspondance ou AFC les résultats obtenus et ceci nous permet d’authentifier les pistes
recueillies.
Figure 21 : Illustration des opinions des femmes députées sur les critères d’évolution des
droits des femmes
Axe 2 (41.99%)
135- Nombre de f emme au travail
Assez evolué
Evolué
Concernant l’évolution des femmes dans l’entreprenariat, une étude antérieure a mentionné
qu’en 2013, 42% des entreprises formelles ont des femmes détentrices d’actions dans leur
capital et 28% ont des femmes comme top managers, suggérant que la majorité de ces
145
La dépendance est très significative. chi2 = 171,17, ddl = 20, 1-p = >99,99%.
214
dernières se trouve hors du secteur industriel. Dans le secteur informel, les femmes
représentent plus de la moitié (58%) des entrepreneurs classés indépendants et 40% des
patrons146.
Bien qu’elles soient aussi entreprenantes que les hommes en affaires, leur plus grand nombre
est dans les initiatives d’entreprises de petite taille, orientées davantage vers les activités de
commerce et de services à caractère indépendant dans le secteur informel. Ceci laisse
anticiper sur leurs besoins de renforcement de capacités dans l’optique de mieux structurer
leur organisation et production. Quoiqu’il en soit, de manière plus générale, l’entrepreneuriat
féminin à Madagascar manque crucialement de données/analyses approfondies basées sur des
évidences qui puissent mieux éclairer sur leurs besoins spécifiques, lacune déplorée à
récurrence par les femmes entrepreneures. Comparées aux hommes, d’autres s’identifient aux
attitudes et comportements différents pouvant s’ériger en facteurs de vulnérabilité ou en
atouts impactant sur leur performance. Les parades à ces situations sont à situer dans le
renforcement de leurs capacités en leadership, particulièrement le développement de leur
professionnalisme, rehaussé par leur confiance et estime de soi ainsi que leur capacité de
négociation.
Dans le domaine du travail, le taux de chômage, selon la définition de l’OIT 147, touche les
femmes plus que les hommes, et davantage les jeunes : six personnes en chômage sur dix sont
des femmes, la moitié des femmes en chômage étant jeunes. Le taux d’emploi (OIT) de la
population féminine (82%) est inférieur à celui de la population masculine (88%). Chez les
jeunes femmes de 15-24 ans, ce taux de réponses est de 73%, et 75% chez les jeunes hommes.
Le taux de salariées parmi les femmes en emploi est de 8% contre 13% pour les hommes en
emploi. Des disparités de revenus apparaissent aussi : les femmes gagnent en moyenne deux
fois moins de revenus mensuels que les hommes (12,3$ contre 24,8$). Et quel que soit le
secteur, les revenus mensuels moyens des hommes restent supérieurs à ceux des femmes.
Enfin, alors que la loi accorde aux femmes les droits au congé de maternité avec pleine
rémunération, elle manque de prescrire la non-discrimination basée sur le sexe dans le
recrutement du personnel et la rémunération à des postes équivalents. Un certain paradoxe
apparaît cependant dans la situation de l’emploi à Madagascar dans la mesure où « les
entreprises constatent un manque cruel de main d’œuvre qualifiée et que les jeunes diplômés
146
INSTAT/ENSOMD 2012-2013
147
INSTAT/DSM − PNUD − BIT IRD/DIAL − ENEMPSI 2012
215
en quête d’emploi ne disposent pas de compétences requises pour être opérationnels
directement à l’embauche148 ».
Concernant la participation des femmes dans les décisions politique en général, en 2016, le
taux global de représentation des femmes aux postes de décision est de 6%, allant du
fokontany au plus haut niveau. Le gouvernement compte six femmes sur 32 ministres, soit un
recul par rapport à 2012 (neuf femmes sur 34). Le taux de 21% de participation féminine au
parlement constitue une avancée, l’Assemblée Nationale n’ayant pu atteindre le seuil de 10%
dans les mandatures précédentes. La Haute Cour Constitutionnelle connaît aussi une parité
presque parfaite, le système judiciaire étant lui-même composé de 51% de femmes, tant pour
le corps des magistrats que l’Ordre des Avocats. Mais les Hauts Emplois de l’État restent en
faveur des hommes : ils représentent 78% des Secrétaires Généraux, Directeurs Généraux et
Directeurs nommés au cours des trois dernières années. Le pays compte une femme
ambassadeure sur les sept en poste, 16 représentations de Madagascar étant encore vacants.
La participation des femmes dans les instances décisionnelles des politiques économiques et
de réédition des comptes reste pareillement marginale (7%) et n’a jamais dépassé les 15%.
Elle est préoccupante au niveau décentralisé : aucune femme Chef de Région, 18% de femmes
chefs de district/préfets, 5% de femmes maires avec 6% de conseillères municipales (CENI,
2016), et 3% de femmes chefs de fokontany (MID, 2016).
La violence basée sur le genre ou VBG constitue un fléau qui sévit dans le pays : aucune
catégorie de femme n’en est épargnée. Selon l’ENSOMD 2012-2013. Elle nous renseigne que
:
i) trois femmes de 15-49 ans sur dix ont déclaré avoir subi au moins un des quatre
types de violence (psychologique, sexuelle, économique, physique),
ii) la prévalence la plus élevée touche les régions de Melaky (53%), Vatovavy
Fitovinany (43%) et Menabe (42%),
iii) les violences sexuelles concernent 14% des jeunes filles de 15 à 19 ans.
Ces résultats sont à situer dans un contexte où, dans les mêmes proportions, femmes (45%) et
hommes (46%) pensent qu’un mari a le droit de battre sa femme avec au moins une des
raisons citées103. Dans certaines régions, les taux de femmes et d’hommes qui adhèrent à
cette assertion vont de 62% à 78% (Anosy, Sofia, Androy). Ces chiffres sont aussi à mettre en
148
selon la Présidente du Groupement des Entreprises de Madagascar (GEM).
216
relation avec les mariages précoces qui concernent une jeune fille de moins de 18 ans sur trois
et dont 60 % ont déjà commencé leur vie féconde dans certaines régions (Menabe).
Dès leur jeune âge, les filles restent les premières survivantes de VBG, en particulier les abus
sexuels sur les enfants. Ces derniers sont souvent banalisés et passent inaperçus dans
plusieurs régions, l’entrée précoce en vie sexuelle active étant diluée dans les pratiques
locales qui la légitiment. Le glissement vers l’Exploitation Sexuelle des Enfants à visée
Commerciale (ESEC) et le Tourisme Sexuel Impliquant des Enfants (TSIE) est rapide, un
autre phénomène présent, à des niveaux alarmants, dans les villes touristiques et minières
ainsi que dans la capitale. Ce phénomène touche majoritairement des filles, quoique la
présence des garçons commence à être visible ces dernières années. Ces pratiques et
perceptions de la VBG, quoique non exhaustives et silencieuses sur les cas récurrents de
violence en milieu de travail, dans les écoles et universités, révèlent l’ampleur des défis liés à
la prévention et à la réduction de ce fléau. En dépit des efforts fournis, des vides juridiques
et/ou problèmes d’application des lois contribuent à l’expansion de ce fléau, dont :
i) le droit coutumier qui ne fixe pas d'âge pour le mariage alors que les mariages
coutumiers sont plus fréquents et leur enregistrement n’étant pas obligatoire,
ii) l’absence de législation qui criminalise spécifiquement les violences à l’égard des
femmes, en particulier les mariages d’enfants et le viol conjugal,
217
Conclusion du chapitre 4
A travers ce chapitre, les résultats ont montré que la pratique irraisonnable des habitudes et
coutumes discrimine les femmes et leur méconnaissance des droits légaux fragilise leurs
efforts de développement. La volonté de l’État à rendre effective l’application du droit positif
et à mettre en place des politiques publiques favorisant l’épanouissement de la femme ne
suffit pas à promouvoir le développement des femmes
De leurs côtés, les femmes parlementaires, conscientes des inégalités des considérations entre
les femmes et les hommes espèrent profiter de leurs statuts pour remédier à la situation. En
connaissant leurs rôles et leurs pouvoirs à s’imposer au parlement, le développement des
femmes fait partie de leurs objectifs.
Ces réalités tirées de notre recherche seront analysées dans le prochain chapitre afin de
vérifier nos hypothèses sur la possibilité de la relation entre l’implication des femmes
parlementaires et le développement des femmes.
218
CHAPITRE 5 : DISCUSSIONS ET RECOMANDATIONS
Après avoir exposé les résultats, il est lieu à présent nécessaire de trier ceux qui peuvent nous
être utiles afin de pouvoir confirmer ou infirmer les hypothèses. En s'appuyant sur les
résultats présentés précédemment, nous avons procédé à plusieurs analyses afin de vérifier la
validité de ces hypothèses mises en avant dans l’introduction. Cette section consiste à
confronter ou à apprécier, à partir de l’analyse des données d’enquête, le degré de validation
des suppositions bases de notre recherche.
A partir de ces résultats et selon la validité des hypothèses de départ, des propositions incitant
l’implication des femmes parlementaires à promouvoir le développement des femmes seront
ensuite expliquées dans le dernier chapitre de ce travail.
La vérification de nos hypothèses repose d’une part sur l’utilisation de la régression multiple,
techniques statiques utilisées pouvant mettre en évidence ou matérialiser les pouvoirs
explicatifs d’un ensemble de variables appelées variables de prédiction sur une variable
principale objet de la vérification relatif à nos hypothèses et d’autre par les matrices de
corrélation qui présentent les indicateurs de Pearson et de Rho de Spearman de dépendance ou
de corrélation des opinions des femmes parlementaires sur les différents concepts de leur
implication dans le monde de la politique.
Les trois hypothèses seront vérifiées successivement selon les variables qui les caractérisent.
De prime abord, nous avons analysé par le test statique de Wilcoxon, la possibilité de
corrélation ou de dépendance entre les 2 échantillons appariés formés par les opinions des
219
femmes parlementaires sur la démocratie comme motif de candidature et son impact dans le
développement des femmes en général.
220
Tableau 67Corrélations de Pearson et de Rho de Spearman sur la démocratie impact de
développement et raison de candidature
Par ailleurs, nos résultats d’analyses par le même test de Wilcoxon sur la participation des
femmes députées aux propositions et votes de lois au parlement sur les thèmes d’une part,
l’amélioration de la démocratie et d’autre part, l’amélioration du développement des femmes
établit toujours de par la valeur du p-value de 0,000 inférieur au risque d’erreur de 5%, la
significativité de la corrélation entre ces deux items.
221
Tableau 68Test statistique de Wilcoxon sur la participation des femmes parlementaires,
amélioration de la démocratie et du développement des femmes
149
Les p-values associés sont tous inférieurs à 0,05
222
Tableau 69Corrélations de Pearson et de Rho de Spearman sur la participation des
femmes parlementaires, dans l’amélioration de la démocratie et du développement des
femmes
En outre, pour mieux asseoir la validité de l’hypothèse 1, nous avons procédé à l’élaboration
d’un modèle de régression simple analysant l’impact de l’effectif des femmes députées au
parlement dans la recherche de la démocratie sur la pertinence de leurs stratégies
d’instauration de cette démocratie.
223
Tableau 70Récapitulatif du modèle sur l’effectif des femmes parlementaires et leurs
stratégies d’instauration de la démocratie
Sig. Variation de
Modèle R R-deux R-deux ajusté ddl1 ddl2 F
1 ,856 ,733 ,707 1 58 ,000
Source : Auteur, 2020
Force est constater de nouveau la significativité de ce modèle en se référant de la valeur du p-
value significatif résultant de l’analyse de la variance ou ANOVA entre les deux variables
étudiées.
Somme des
Modèle carrés ddl Carré moyen F Sig.
1 Régression ,058 1 ,058 ,000 ,000
Résidus 7,000 58 ,000
Total 8,039 59
a. Variable dépendante : Stratégie d'instauration de la démocratie
b. Prédicteurs : (Constante), 73- Pensez-vous que la démocratie nécessite l'augmentation du
nombre de femmes au niveau du parlement ?
Source : Auteur, 2020
Les caractéristiques des éléments du tableau des coefficients ci-dessous des variables dans
notre modèle de régression simple, nous permettent de reconfirmer la significativité de la
dépendance en nous référant à la valeur du p-value significative 0,000 et les bornes de
l’intervalle de confiance établies à 95% de la variable effectif des femmes parlementaires qui
sont toutes strictement positives donc non nulles et signifiant la présence du facteur effectif
des femmes parlementaires dans leurs stratégies d’instauration de la démocratie. Le
coefficient Bête exprime globalement le pouvoir explicatif à niveau de 68,5% de l’effectif des
femmes parlementaires sur la pertinence de leurs stratégies d’implantation de la démocratie.
224
Tableau 72Coefficients du modèle sur l’effectif des femmes parlementaires et leurs
stratégies d’instauration de la démocratie
Intervalle de
Coefficients non Coefficients confiance à 95.0%
standardisés standardisés pour B
Ecart Borne Borne
Modèle B standard Bêta T Sig. inférieure supérieure
1 (Constante) 3,000 ,000 22,000 ,000 2,000 3,000
73- Pensez-
vous que la
démocratie
nécessite
l'augmentation ,322 ,033 ,685 ,000 ,000 ,188 ,464
du nombre de
femmes au
niveau du
parlement ?
Variable dépendante : Stratégie d'instauration de la démocratie
Source : Auteur, 2020
Nous en concluons alors que plus est l’implication des femmes parlementaires dans la
démocratie, plus est l’évolution de leur liberté d’expression et plus est l’implication des
femmes à la politique dans le pays.
150
Les 6 p-values des tests de Pearson et de Rho de Spearman sont tous inférieurs à 0,05.
225
Tableau 73Corrélations de Pearson et de Rho de Spearman entre l’implication des
femmes parlementaires dans la démocratie, l’évolution de la liberté d’expression et les
effectifs des femmes dans la politique
Les résultats des différentes analyses sus-présentés valident notre hypothèse 1 : « Les femmes
parlementaires de par la recherche de la démocratie réforment le développement des
femmes ».
226
5.1.2 Vérification de l’hypothèse 2 : L’implication des femmes parlementaires dans
l’instauration de la bonne gouvernance pourra améliorer le développement des femmes.
Dans un premier temps, nous avons étudié par les tests statiques de Wilcoxon, la circonstance
de corrélation ou de dépendance entre les 2 échantillons appariés formés par les opinions des
femmes parlementaires sur la bonne gouvernance comme principale raison de candidature et
son impact dans le développement des femmes en général.
227
Tableau 75Corrélations bonne gouvernance et développement des femmes
En outre, nos résultats d’analyses par le même test de Wilcoxon sur le leadership féminin au
parlement source d’amélioration du développement des femmes et le leadership féminin au
parlement vecteur de la bonne gouvernance établit toujours de par la valeur du p-value de
0,000 inférieur au risque d’erreur de 5%, la significativité de la corrélation entre ces deux
items.
0,000
.
Source : Auteur, 2020
Par ailleurs, pour mieux consolider la validité de l’hypothèse 2, nous avons procédé à
l’élaboration d’un modèle de régression simple analysant l’impact de l’effectif des femmes
députées au parlement dans la recherche de la bonne gouvernance sur les stratégies de son
instauration par le leadership au féminin.
229
formule d’une manière générale que 78,5% de la variabilité des opinions des femmes
parlementaires sur la pertinence du leadership au féminin sont expliquées par la variabilité de
l’effectif de ces dernières au parlement.
Sig. Variation de
Modèle R R-deux R-deux ajusté ddl1 ddl2 F
1 ,886 ,785 ,724 1 58 ,000
Prédicteurs : (Constante), 96- Pensez-vous que la bonne gouvernance nécessite l'augmentation
du nombre de femmes au niveau du parlement ?
Source : Auteur, 2020
Somme des
Modèle carrés ddl Carré moyen F Sig.
1 Régression 15,000 1 15,000 45,000 ,000
Résidus 19,000 58 ,000
Total 34,000 59
Variable dépendante : Le leadership féminin au parlement
Prédicteurs : (Constante), 96- Pensez-vous que la bonne gouvernance nécessite l'augmentation
du nombre de femmes au niveau du parlement ?
Source : Auteur, 2020
Les éléments distinctifs du tableau des coefficients ci-dessous des variables dans notre modèle
de régression simple, nous permettent de réaffirmer la significativité de la dépendance en
230
nous référant à la valeur du p-value significative 0,000 et les bornes de l’intervalle de
confiance établies à 95% de la variable effective des femmes parlementaires qui sont toutes
strictement positives donc non nulles et signifiant la présence du facteur effectif des femmes
parlementaires dans leurs stratégies d’instauration de la bonne gouvernance par le leadership
au féminin. Le coefficient Bêta exprime globalement le pouvoir explicatif à niveau de 54,6%
de l’effectif des femmes parlementaires sur la pertinence de leurs stratégies.
231
Tableau 80Coefficients dans le modèle de régression simple stratégies de bonne
gouvernance à travers les effectifs des femmes parlementaires
Intervalle de
Coefficients non Coefficients confiance à 95.0%
standardisés standardisés pour B
Écart Borne Borne
Modèle B standard Bêta T Sig. inférieure supérieure
1 (Constante) 2,000 ,000 11,062 ,000 1,000 2,000
96- Pensez-vous
que la bonne
gouvernance
nécessite
l'augmentation ,432 ,051 ,546 6,000 ,000 ,387 ,477
du nombre de
femmes au
niveau du
parlement ?
a. Variable dépendante : Le leadership féminin au parlement
Source : Auteur, 2020
Nous dégageons alors l’idée que plus est l’implication des femmes parlementaires en matière
de leadership, plus est l’évolution de nombre de femmes actives sur le milieu professionnel et
plus est leur évolution dans le domaine de l’entreprenariat du pays.
152
Les 6 p-values des tests de Pearson et de Rho de Spearman sont tous inférieurs à 0,05.
232
Tableau 81Corrélations entre la capacité des femmes en matière de leadership, évolution
des effectifs des femmes actives et de leurs effectifs dans le domaine de l’entreprenariat
Les résultats précédents issus de nos différentes analyses valident notre hypothèse 2 :
« L’implication des femmes parlementaires dans l’instauration de la bonne gouvernance
pourra améliorer le développement des femmes ».
233
5.1.3 Vérification de l’hypothèse 3 : L’implication des femmes parlementaires dans la
lutte pour un État de droit pourra améliorer le développement des femmes.
En adoptant toujours les mêmes démarches de validation de nos deux premières hypothèses,
nous pouvons avancer les résultats sur les différentes étapes.
Le résultat de ce test, décrit dans le tableau ci-dessous fournit un p-value significatif de 0,000
révélant cette dépendance.
Tableau 82Tests statistiques de Wilcoxon sur l’existence d'un État de droit, impact de
développement des femmes et raison de votre candidature
234
Tableau 83Corrélations entre motif de candidature, soif de développement des femmes
et État de droit source de ce développement
En outre, afin de soutenir davantage la validité de l’hypothèse 3, nous avons prêté attention à
l’élaboration d’un modèle de régression simple analysant l’impact de l'intervention des
femmes parlementaires en matière de droit féminin comme garant de l'existence d'un État de
droit.
235
Tableau 84Récapitulatif des modèles, intervention des femmes parlementaires en
matière de droit féminin base de l'existence d'un État de droit
Somme des
Modèle carrés ddl Carré moyen F Sig.
1 Régression 23,000 1 23,000 14,000 ,000
Résidus 93,000 58 1,000
Total 116,000 59
236
Variable dépendante : 133- Selon vous, l'intervention des femmes en matière de droit féminin
pourra-t-elle améliorer le développement des femmes?
Prédicteurs : (Constante), 122- Pensez-vous que l'intervention des femmes parlementaires en
matière de droit fémininpourra assurer l'existence d'un État de droit ?
Source : Auteur, 2020
Les éléments caractéristiques du tableau des coefficients ci-dessous des variables dans notre
modèle de régression simple, nous permettent de réaffirmer la significativité de la dépendance
en nous référant de la valeur du p-value significative 0,000 et les bornes de l’intervalle de
confiance établies à 95% de la variable intervention en matière de droit des femmes
parlementaires base de l’implantation d’un État de droit à Madagascar qui sont toutes
strictement positives non nulles signifiant donc la présence du facteur intervention des
femmes en matière de droit féminin source d’amélioration du développement des femmes. Le
coefficient Bêta exprime globalement le pouvoir explicatif de la variable de prédictions à
niveau de 52,1%.
Intervalle de
Coefficients non Coefficients confiance à 95.0%
standardisés standardisés pour B
Écart Borne Borne
Modèle B standard Bêta T Sig. inférieure supérieure
1 (Constante) 2,000 ,032 4,000 ,000 1,000 3,000
122- Pensez-vous
que l'intervention
des femmes
parlementaires en
,345 ,021 ,521 3,000 ,000 ,310 ,380
matière de droit
féminin pourra
assurer l'existence
d'un État de droit ?
a. Variable dépendante : 133- Selon vous, l'intervention des femmes en matière de droit
féminine pourra-t-elle améliorer le développement des femmes?
237
Source : Auteur, 2020
238
Tableau 87Récapitulatif des modèles sur l'instauration d'un État de droit féminin et
l’augmentation du nombre de femmes au niveau du parlement
Erreur Sig.
R- R-deux standard de Variation
Modèle R deux ajusté l'estimation ddl1 ddl2 de F
1 0,850 ,723 ,698 ,00012 1 58 ,000
Prédicteurs : (Constante), 121- Pensez-vous que l'instauration d'un État de droit féminin
nécessite l'augmentation du nombre de femmes au niveau du parlement ?
Source : Auteur, 2020
Somme des
Modèle carrés ddl Carré moyen F Sig.
1 Régression 7,000 1 7,000 23,000 ,000
Résidus 19,027 58 ,000
Total 26,000 59
Variable dépendante : Les atouts pour lutter pour les droits des femmes
Prédicteurs : (Constante), 121- Pensez-vous que l'instauration d'un État de droit féminin
nécessite l'augmentation du nombre de femmes au niveau du parlement ?
Source : Auteur, 2020
Le tableau des coefficients ci-dessous présente les éléments caractéristiques de notre modèle
de régression simple et nous permet de réaffirmer la significativité de la dépendance en nous
référant à la valeur du p-value significative 0,000 et les bornes de l’intervalle de confiance
établies à 95% de la variable intervention en matière de droit des femmes parlementaires base
239
de l’implantation d’un État de droit à Madagascar qui sont toutes strictement positives non
nulles signifiant donc la présence du facteur intervention des femmes en matière de droit
féminin source d’amélioration du développement des femmes. Le coefficient Bêta exprime
globalement le pouvoir explicatif de la variable de prédictions à niveau de 54,3%.
Intervalle de
Coefficients Coefficients
confiance à 95.0%
non standardisés standardisés pour B
Borne
Ecart Borne supérieur
Modèle B standard Bêta t Sig. inférieure e
(Constante) 2,000 10,00 ,000 1,000 2,000
121- Pensez-vous
que l'instauration d'un
Etat de droit féminine
,315 ,054 ,543 4,000 ,000 ,260 ,365
nécessite l'augmentation
du nombre de femmes au
niveau du parlement ?
Variable dépendante Les atouts pour lutter pour les droits des femmes
153
Les 6 p-values des tests de Pearson et de Rho de Spearman sont tous inférieurs à 0,05.
240
Nous en tirons de ce fait que plus est l’intervention des femmes parlementaires en matière de
droit féminin, plus sont les constats de l'évolution de la sécurité au foyer et de la sécurité
sexuelle des femmes dans le pays.
241
Tableau 90Corrélations entre l'intervention des femmes parlementaires en matière de
droit féminin, l'évolution de la sécurité au foyer et de la sécurité sexuelle des femmes
dans le pays
139- Comment
120- Comment évaluez-vous 140- Comment
évaluez- vous l'évolution de la évaluez-vous
l'intervention sécurité des l'évolution de la
des femmes femmes à sécurité
parlementaires l’intérieur du sexuelle des
en matière de foyer dans le femmes dans le
droit féminin ? pays? pays?
120- Comment évaluez- Corrélation de
vous l'intervention des
1 ,789 ,874
Pearson
femmes parlementaires en
Sig. (bilatérale) ,004 ,000
matière de droit féminin ?
Rho de Spearman 1,000 ,746 ,788
Sig. (bilatérale) . ,012 ,000
139- Comment évaluez- Corrélation de
vous l'évolution de la
,789 1 ,829
Pearson
sécurité des femmes à
Sig. (bilatérale) ,004 ,018
l’intérieur du foyer dans le
pays? Rho de Spearman ,746 1,000 ,789
Sig. (bilatérale) ,012 . ,029
140- Comment évaluez- Corrélation de
vous l'évolution de la
,874 ,829 1
Pearson
sécurité sexuelle des
Sig. (bilatérale) ,000 ,018
femmes dans le pays?
Rho de Spearman ,788 ,789 1,000
Sig. (bilatérale) ,000 ,029 .
242
5.2 Recommandations
243
administratives et leur mise en vigueur peuvent ouvrir des portes et accorder des
responsabilités aux femmes dans la vie économique, sociale, politique et culturelle de leur
pays. Par ces moyens, les gouvernements, agissant de concert avec les organisations
volontaires, pourront amener et rendre institutionnels des changements dans la façon de
considérer le rôle de la femme. Ceci pourrait permettre aux femmes d’acquérir des droits
égaux à ceux des hommes. Ainsi, là où texte ou législation n’existe pas, elle devrait être
introduite et, là où elle existe, il faudrait examiner l’étendue de son exécution (FAO, 1989).Et,
par le truchement de campagnes d’information publique, et grâce aux efforts des organisations
volontaires, il faudrait s’assurer que les femmes tout comme les hommes aient une
compréhension totale de leurs droits légaux et civils, et qu’ils sachent quelles mesures ils
doivent prendre pour faire valoir ces droits. Au cours des dernières années, la découverte que
les femmes constituaient une large part du potentiel inutilisé de ressources humaines a
déclenché la création d’un certain nombre de projets par l’assistance technique. Ces derniers
visaient à augmenter les chances d’accès pour les filles et les femmes, à l’éducation, à
l’orientation professionnelle et à l’emploi (Boserup et Liljencratz, 1975). En dirigeant
l’assistance vers l’amélioration de la condition de la femme dans les pays en développement,
les gouvernements de ces pays et les organisations internationales devraient utiliser
pleinement les procédures de programmation du pays intéressé rédigées par le Programme des
Nations Unies pour le Développement (PNUD) dans le cadre de la coopération technique.
244
programmes d’action, à l’évaluation des relations mutuelles et à l’estimation de l’efficacité
des programmes (Droy, 1990).
Il a été mentionné précédemment que bien des pays en développement auraient beaucoup à
gagner en permettant aux femmes rurales de se perfectionner dans le secteur de la pêche, de
l’agriculture et de l’artisanat. Si des formations dans ces domaines sont offertes dans le cadre
d’un programme global de modernisation rurale, il est fort probable que les résultats souhaités
seront obtenus (Droy, 1990). Par contre, dans de nombreux pays, le succès des programmes
de développement rural est plus sûr lorsque ces programmes comprennent des projets destinés
à améliorer la productivité et la motivation chez les hommes comme chez les femmes des
zones rurales. Les programmes de développement ainsi que les possibilités offres de
formation doivent se présenter de telle manière que les femmes, autant que les hommes, se
sentent encouragés à consacrer une partie de leurs revenus à l’amélioration de l’infrastructure
économique et sociale de leur localité (Boserup et Liljencratz, 1975). Les programmes ruraux
consacrés aux petites communautés visant à former et à utiliser au maximum la main d’œuvre
masculine et féminine ont des répercussions positives sur le niveau de vie local. Ces bénéfices
245
seront clairement remarqués par tous les membres de la communauté. Telle est l’idée de base
qui réside dans les programmes de développement pour les communautés. Toutefois, pour ce
qui est de la formation des femmes, on peut noter que celle-ci a souffert, du fait qu’elle était
exclusivement axée sur leurs responsabilités domestiques. Entre temps, rien n’a pourtant été
fait pour améliorer leur productivité financière ou pour les intégrer dans les programmes de
modernisation de l'économie rurale. Bien que les programmes de développement pour les
communautés comprennent des projets destinés à faire progresser les industries locales de
petite envergure, les femmes s’aperçoivent en fin de compte que, malheureusement, il n’y a
presque plus de débouchés pour les produits, ayant fait l’objet des formations qu’elles avaient
reçues. Ceci pourrait être attribué au fait, par exemple, que des débouchés sur les marchés
nationaux ou internationaux, sont trop limités pour pouvoir absorber une production
grandissante. Il est donc nécessaire de créer simultanément des débouchés commerciaux, des
facilités de crédit et des possibilités de formation. Il est essentiel que la formation
professionnelle aille de pair avec l’alphabétisation et la formation en matière de gestion, y
compris la gestion des coopératives. Dans les localités ou les zones rurales où il n’existe
qu’une très petite élite de femmes instruites, on a souvent tendance à n’envisager des
formations que pour ces dernières Des expériences de ce genre dans les pays industrialisés ont
toutefois démontré que de tels systèmes n’ont apporté que très peu de progrès réel. L’élite de
femmes éduquées demeure donc un groupe isolé, tandis que les autres femmes n’ayant pas
reçu de formation continueront à faire partie de la main d’œuvre non spécialisée, et exerceront
des activités traditionnelles (ACDI, 1986). Pour obtenir l’intégration de la femme dans le
développement, il est donc nécessaire d’accorder la priorité au problème habituellement
négligé. Cela revient à dire que l’effort à fournir consiste alors à enseigner un métier aux
femmes qui n’en ont jamais eu (Boserup et Liljencratz, 1975).
La presse écrite et parlée joue un rôle important en ce sens qu’elle influence la façon de
penser et façonne les opinions. Elle peut donc faire beaucoup pour l’intégration de la femme
dans le développement. De plus, un grand nombre de personnalités gouvernementales,
d’agents civils et des meneurs d’opinion qui participent aux travaux de développement
occupent une place prépondérante dans tout programme de communication. Des prises de
contact réelles seront donc des plus efficaces et bénéfiques si une collaboration étroite existe
246
entre la presse et les porte-parole du développement tant au niveau individuel qu’à celui des
groupes (Droy, 1990).
247
discours des organismes donateurs. Cependant, malgré les tentatives qui se multiplient pour
assurer que les populations 'bénéficiaires' puissent exprimer leurs points de vue sur les
interventions qui les touchent, ce que l'on entend par évaluation participative n'est pas
clairement défini. Ce type d'évaluation se caractérise par la priorité qui est accordée aux
techniques de cueillette de données qualitatives telles que les entrevues et l'observation
participante, celles-ci étant considérées plus adéquates que les questionnaires pour
comprendre les facteurs qui peuvent nuire à la réussite des interventions mises en place, c'est
à dire à l'atteinte de leurs objectifs. Le privilège attribué aux points de vue des populations
repose sur l'idée qu'une connaissance plus approfondie de leurs idées et de leurs
préoccupations peut contrer le sentiment d'aliénation qui semble accompagner de nombreux
projets de développement et qui a pour effet d'en amoindrir le succès. Pour d'autres,
cependant, la participation des populations au processus d'évaluation s'inscrit dans une
démarche de recherche-action similaire à celle utilisée dans le cadre de projets d'éducation
populaire dont elle partage d'ailleurs les fondements théoriques et les convictions
idéologiques (Goyette et Lessard-Hébert, 1987). L'évaluation participative se présente alors
comme un outil que les groupes sociaux utilisent pour se connaître et connaître leur
environnement, pour orienter les activités collectives et pour bâtir une vision commune de
l'avenir (Brunner et Guzman, 1989). Dans cette perspective, l'évaluation participative est vue
plutôt comme un processus qui cherche à donner plus de pouvoir aux groupes qui ne sont pas
souvent en mesure de faire valoir leurs ponts de vue. Aussi, accorde-t-elle une place de toute
première importance aux populations bénéficiaires dans la réalisation même des évaluations.
Les groupes sociaux, conjointement avec leurs animateurs, décident du moment de
l'évaluation, de son contenu, des méthodes et de ce qui doit être fait avec les résultats. Les
méthodes d'évaluation telles que le Rapid Rural Appraisal (RRA) mis de l'avant entre autres
par Chambers (1990), s'inscrivent dans cette ligne de pensée (Fall et Lericollais, 1991) 6: le
RRA se fonde sur les savoirs paysans et leurs pratiques. Il s'intéresse aux dynamiques et aux
problèmes immédiats (Fall et Lericollais, 1991). À l'intérieur de cette démarche, le rôle des
évaluateurs professionnels se résume, somme toute, à fournir un appui méthodologique.
Quoique ces approches visent toutes les deux à recueillir les points de vue des populations
locales sur des interventions particulières, les motivations qui les orientent divergent
considérablement.
La première repose sur l'idée que le projet est planifié en tenant compte des valeurs des
personnes, de leurs besoins et qu'il est adapté à leurs habitudes. L'expression Rapid Rural
248
Appraisal est généralement traduite par 'investigation rapide en milieu rural' ou 'diagnostic
rapide pour le développement en milieu rural., un lieu de vie, là où il y a plus de chance de
pouvoir s’implanter avec succès et d'entraîner un développement durable (Salmen, 1989).
L'accent est alors mis sur la réussite du projet et le processus s'identifie en quelque sorte à une
évaluation ex-ante, appelée aussi étude de milieu. Les bénéficiaires sont alors considérés
comme des informateurs-clés pour toute question portant sur le contexte social et culturel
(Lawrence, 1989).
La deuxième approche met, pour sa part, l'accent sur la notion d'empowerment et vise
davantage à former et éduquer les populations bénéficiaires pour qu'elles soient en mesure
d'exercer plus de contrôle sur les projets mis en place. L'évaluation se présente alors comme
un outil dont les populations locales peuvent se servir pour contrôler le déroulement du projet,
pour expliquer les problèmes et pour arriver à un consensus quant aux actions à entreprendre
(Brunner et Guzman, 1989). L'analyse des répercussions des stratégies de développement sur
les femmes consiste à cerner les changements qui se sont produits dans les indicateurs socio-
économiques (population, santé, éducation, etc.) suite à la mise en place d'une intervention.
D’où la nécessité d'élaborer des méthodes de cueillette de données différenciées par sexe afin
d'identifier et d’éliminer la discrimination involontaire dans les programmes et les projets de
développement (ACDI, 1986). Or, en dépit de l’adhésion de Madagascar à différents
instruments internationaux sur la promotion de l’égalité entre les sexes et de la législation
nationale globalement favorable aux droits des femmes/filles, ces dernières demeurent
désavantagées par rapport aux hommes/garçons dans plusieurs domaines/ secteurs. Cette
situation résulte de la non-application intégrale des lois, sous-tendue par un manque de
conviction à l’urgence de ces mesures observé chez des responsables dont les repères sont
ancrés dans le statut et les rôles discriminatoires traditionnellement attribués aux femmes. Par
ailleurs, elle tend à se figer dans un environnement social et économique marqué par des taux
élevés d’analphabétisme (SE/CNLS, Rapport Annuel sur le suivi de la mise en œuvre du Plan
National de réponse aux IST, VIH et Sida, année 2015. N. Ravaozanany et all., Tradition,
culture et abus sexuels d’enfants/adolescent-e-s : cas de la région d’Atsimo Andrefana (sud-
ouest) de Madagascar, 2012. INSTAT, Enquête Nationale de Suivi des Objectifs du
Millénaire pour le Développement 2012-2013 109 Id. SE/CNLS, ESBC-HSH 2014). Parmi
les HSH dépistés positifs au VIH au cours de cette enquête, 47% déclarent avoir eu également
des partenaires sexuelles femmes. (SE/CNLS, ESBC-CDI 2012. SE/CNLS, ESBC-PS
2012). ??? et de pauvreté qui détournent les préoccupations de la majorité des femmes et
249
hommes vers des besoins perçus plus vitaux et immédiats. Des actions entreprises pour
instaurer/rétablir l’égalité femmes-hommes dans les secteurs d’activités sociales et
économiques auraient ainsi peu d’effets si elles étaient isolées sans se concentrer et agir sur
les causes les plus profondes des disparités de genre identifiées.
L’intégration systématique du genre dans la mise en œuvre des deux piliers passera par la
considération des questions systémiques identifiées par le PGM, à travers des actions
spécifiques liées aux secteurs mais aussi dans un cadre plus global, en synergie avec les
interventions des différents acteurs et partenaires. Pour le Gouvernement, poursuivre le
processus de ratification des principaux instruments protégeant les femmes et adressant les
questions systémiques ci-dessous, dont le Protocole facultatif à la CEDEF, le Protocole de
Maputo et le Protocole de la SADC sur le Genre et le Développement; la légifération de la
légalisation obligatoire du mariage afin de faire face au mariage précoce ainsi que la
criminalisation des violences à l’égard des femmes et de l’abus sexuel sur les enfants; la mise
en place des dispositifs institutionnels et juridiques nécessaires pour mieux intégrer le genre
dans les politiques publiques, notamment par la préparation et l’adoption d’une loi-cadre pour
l’égalité réelle femmes-hommes à Madagascar; l’engagement des mesures de redistribution
des terres aux agriculteurs en assurant une parité femmes-hommes jusqu’à la titrisation, dans
les réformes prévues; l’inclusion dans la politique de développement du secteur privé des
mesures novatrices qui puissent organiser et encadrer le secteur informel, tenant compte des
besoins/contraintes spécifiques des femmes entrepreneures, outre l’application des actions
prévues dans le programme du pays pour le travail décent.
250
tels types d’initiative, et à en être les leaders dans leur communauté, avec un quota minimum
de 40%; soutenir la fourniture d’alternatives de cuisson propre économe, accessibles et
innovées qui puissent alléger les tâches domestiques des femmes et améliorer leurs
conditions ; Article 14, alinéa 3 du protocole de Maputo, protéger les droits reproductifs des
femmes, particulièrement en autorisant l’avortement médicalisé, en cas d’agression sexuelle,
de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la
mère ou la vie de la mère ou du fœtus. Cette expérience consiste à sélectionner dans des
villages enclavés trois à quatre femmes volontaires, analphabètes, mères ou grand-mères de
35 à 50 ans. Celles-ci sont envoyées pour six mois au Barefoot College (Inde) pour être
formées sur le montage, l’installation, l’utilisation, la réparation et la maintenance de
systèmes solaires photovoltaïques. Au retour, elles promeuvent avec la communauté
l’électrification des ménages en mettant en place dans le village un atelier de travail destiné
aux femmes, baptisé « maison solaire » et un comité solaire chargé de la gestion du service.
Pour les sanitaires, il faut promouvoir l’autoproduction, en milieu rural, du charbon amélioré
et de son utilisation; conduire une évaluation d’impact (social, économique, etc.) de la
réalisation des infrastructures routières sur les femmes et les hommes, documenter les bonnes
pratiques relevées et les diffuser; appuyer des reformes visant la révision des politiques en
matières d’emploi et de rémunération pour qu’elles soient sensibles au genre; apporter un
appui financier pour l’élaboration de la stratégie genre du secteur agricole ainsi que du secteur
privé; mener une étude sur l’entrepreneuriat féminin des secteurs formel et informel, axée sur
les besoins et contraintes spécifiques des femmes entrepreneures, dont l’analyse des normes
de genre dans la production, y compris le budget-temps, l’accès aux ressources productives
(incluant l’accès au financement), les barrières à l’accès aux marchés et à l’information ainsi
que les facteurs qui pourraient avoir une incidence sur leur productivité avec les obstacles et
possibilités des entrepreneures agricoles pour passer de l’agriculture à l'agro-industrie
valorisant l'ensemble de la chaîne de valeurs; appuyer les programmes de développement des
mécanismes de financement adaptés aux besoins et à la typologie de femmes entrepreneures,
et prenant en compte les résultats des études et approches développées par le programme de
mise en œuvre de la SNFI; soutenir les micros et petites entreprises agricoles, avec un quota
d’au moins 40 % pour l’un ou l’autre sexe, par des actions de renforcement de capacités,
d’accès au financement et aux techniques améliorées de production, et de structuration pour
favoriser le passage vers l’agro-industrie dans les pôles de croissance ciblés; organiser des
actions de sensibilisation auprès des gardiens de traditions et des communautés locales sur le
droit de propriété foncière; engager un plaidoyer sur l’application des conventions
251
internationales ratifiées et des lois nationales adoptées par l’État; consigner dans les termes
des contrats avec les prestataires et entrepreneurs, une clause sur la signature par leurs
travailleurs, d’un code de conduite les engageant à lutter contre la VBG et toute forme
d’exploitation sexuelle des filles et garçons, dans l’exercice de leur travail. De ce fait, le
partenariat avec les organisations spécialisées dans la lutte contre la VBG, l’exploitation
sexuelle des enfants à visée commerciale et le VIH/Sida pour sensibiliser les travailleurs et les
communautés locales sur ces sujets seront à prévoir.
5.3.1. Résolution de la distorsion entre droit coutumier et positif pour l’amélioration desdroits
des femmes malgaches
Les instances législatives ont un rôle important à jouer pour s’assurer que les lois coutumières
seront étudiées et amplifiées de manière à être conformes aux droits positifs tels que les droits
humains et constitutionnels. Puis, elles contribueront à la promotion du genre et du principe
d’égalité entre homme et femme. Le principe de base est que, le droit coutumier évolue. Il vit,
il n’est pas statique, il doit considérer l’évolution des expériences vécues par la société qui
l’utilise. En la matière, la création de nouvelles lois importantes est fortement recommandée
pour faire avancer l’égalité des sexes. En plus, il est très privilégié de mener des plaidoyers,
des lobbyings, très soutenus pour former un système unifié entre les lois formelles et
coutumières. Aussi, l’intensification de la sensibilisation de toute la population et l’éducation
juridique pour la reconnaissance des droits fondamentaux de toute la société, qui sont
considérées comme un des moyens pour éviter le clivage entre les deux droits, et pourrait
avancer l’intégration du genre dans l’esprit de tout et chacun, et assurer ainsi le
développement. Par exemple, faire connaitre aux époux leurs droits (choisir leur nationalité, le
partage égal des biens entre époux, etc.), le droit des femmes aux propriétés foncières, etc. Le
parlement a ainsi des grands rôles à accomplir dans le domaine. D’abord, le renforcement des
actions de plaidoyers de leur part, afin de proposer des initiatives de lois, au même titre que le
gouvernement, puis, le contrôle de l’exécution de ces lois, ainsi que les différentes politiques
publiques. Cela ne se limite pas seulement au niveau du parlement, après la création des lois,
interviennent les différentes actions de plaidoyers faits encore par les parlementaires auprès
des différents ministères techniques pour la publication des intérêts d’application des lois
nouvellement adoptées.
252
5.3.2. Prise d’initiatives en matière de budgétisation sensible au genre
253
5.3.3. Plus de participation des parlementaires à la gestion des dettes publiques pour
plus de bonne gouvernance
254
5.3.4. Empowerment économique des femmes
D’abord, il faut une campagne médiatique qui pousse les femmes à se porter candidates aux
législatives. Puis, faire des plaidoyers auprès des chefs des partis politiques est nécessaire
pour qu'ils présentent des femmes « en tête de liste », au même rang que les hommes, pour les
scrutins de liste et 50% de candidats des deux sexes pour les suffrages uninominaux.
L’organisation d'une rencontre «Business to Business» entre les partis politiques et les
candidates potentielles non adhérents aux partis politiques pour favoriser leur recrutement
auprès des partis est également essentiel. Ensuite, le renforcement des capacités des femmes
candidates au législatif, leur permettant de s’attaquer à l’élection avec confiance. Enfin, il faut
255
aussi la pratique du «marketing corporatiste» des candidates visant à conduire l'électorat à
voter pour les femmes via des campagnes multimédias et avec le concours d'artistes. Le
renforcement des actions auprès des partis politiques et décideurs politiques pour la
nomination des femmes comme candidates aux prochaines élections, est autant indispensable
afin de soutenir les acquis présents du Parlement malgache. L'appui des partis politiques dans
la mise œuvre des politiques sensibles au genre au sein de leur organisation est très
recommandé. Il appelle d'ailleurs une mise en place des pratiques novatrices pour maintenir
des acquis en termes de représentativité des femmes dans le parlement ou les postes
nominatifs ; par exemple, le remplacement systématique par une femme d'un poste laissé
vacant par une autre femme. La traduction en actions des études menées sur le genre, le
développement, la société civile et les partis politiques pour mieux engager ces derniers à
appliquer des textes sur la participation égale des femmes et des hommes dans les postes de
décision doivent être établis.
Surmonter la question du nombre revient à ’examiner les possibilités d’action des femmes au
sein du parlement et comment celles-ci peuvent faire la distinction. La présence des femmes
dans un parlement amène à faire la différence dans la redéfinition des priorités politiques et
des ordres du jour. Les femmes doivent approfondir les règles de la vie au sein du parlement
et la façon de les employer pour promouvoir les questions féminines afin d’exercer un poids
sur les processus de prise de décisions. Les efforts des femmes pour modifier les règles et le
propos parlementaire doivent être appuyés par une formation ainsi qu’un encadrement spécial;
afin de bien différencier entre les problèmes auxquels les femmes ont à affranchir et le point
de vue des femmes; ainsi que d’approfondir une habilité à communiquer avec les médias et
les associations féminines. Pour transformer les règles, différentes stratégies peuvent être
considérées. D’abord, la constitution d’un mécanisme de contrôle de la mise en œuvre des
décisions politiques et d’encadrement de la défense des intérêts des femmes. Ensuite,
l’adoption de quotas au sein du parlement où les femmes sont sous-représentées. Puis, des lois
adaptées au fur et à mesure que de récents problèmes et obstacles se posent aux femmes. Dans
la stratégie optant à aider les femmes à exercer une influence sur la politique, il faut
mentionner combien il est essentiel de transformer les mentalités de la société, d’approfondir
les études sur le genre, le développement et la situation des femmes, de les former , d’attirer
256
l’attention des médias, de former un groupe, un bloc pour collaborer entre les membres du
parlement, les associations et groupes d’intérêt qui œuvrent chacun pour la participation
politique des femmes.
Il incombe au rôle des partis politiques de favoriser des femmes se lançant dans les élections
législatives. De plus, les renforcements de capacités et la pratique des différents procédés de
marketing électoral et corporatif sont très recommandés. Pour que l’empowerment des
femmes soit acquis, l’égalité à l’accès aux ressources est importante, ainsi, qu’aux services
existants. Cela incombe aux rôles du gouvernement lors de l’élaboration des différentes
politiques et cadres juridiques. Les femmes parlementaires peuvent faire beaucoup
d’influences au sein du parlement en matière de genre et pour améliorer la participation des
autres femmes dans tous les domaines, ainsi que militer pour l’intérêt des femmes. De
nombreux processus et composants sont à considérer pour arriver à cette fin.
Les documents projets de société intégrant le genre parmi les valeurs, activités et objectifs,
dans les partis politiques, la société civile, les associations et les ONGs doivent intégrer
l'éducation citoyenne et politique. Les partis devraient présenter plus de femmes, pour qu’il y
ait plus de femmes à l’Assemblée Nationale. En fait, l'électorat doit voter pour le candidat,
indépendamment de son sexe, contrairement aux idées reçues qu'il n'accorderait pas sa
confiance aux femmes. L'utilisation de quotas en combinaison avec les différents systèmes
électoraux est indispensable pour accroître la représentation féminine. L’application du
système de quotas pour parvenir à une meilleure égalité de représentativité dans les postes de
décision est de priorité. Les tentatives de faire adopter cette loi n'ont pas encore abouti à leurs
fins et doivent être reconsidérées et repensées. Cette loi doit être inscrite à l’ordre du jour.
Appliquer l’initiative visant l'intégration du genre dans le processus électoral tel que le Projet
d'Appui au Cycle Électoral à Madagascar ou PACEM). Il vise une plus forte représentation
des femmes dans les instances de décisions. C’est un document stratégique qui détermine les
axes prioritaires d'intervention. Il nous faut son intégration et son application pour les
élections à venir à Madagascar. Des renforcements de structures en matière de processus
électoraux, et d’autres dimensions, afin de promouvoir la participation des femmes dans la
prise de décision sont recommandés afin d’intégrer le genre. Enfin, le renforcement soutenu
257
par la création de structures de soutien aux femmes qui seront élues ainsi qu’un système de
mentorat sont à conseiller.
En premier lieu, il faut donner du temps aux femmes. Ce qui diffère les femmes des hommes
à l’accès aux opportunités économiques est déterminé en partie par des différences dans
l’emploi du temps qui résultent de normes ardemment enracinées concernant le partage des
responsabilités touchant les soins de la famille et les travaux ménagers. Pour améliorer l’accès
des femmes aux temps libres, trois types de mesures relevant de l’action publique sont à
considérer. Ils couvrent, les soins des enfants et les congés parentaux ; l’amélioration des
services d’infrastructures ; et la réduction des coûts de transaction liés à l’accès aux marchés
surtout le plan financier. Pour cela, des services de garderie peuvent être assurés directement
par l’État ou les administrations locales. Pareil au niveau du secteur privé, l’État peut
accorder des contributions et définir un cadre de réglementations. On peut citer par exemple,
les services de garde publics subventionnés par l’État.Aussi, on peut augmenter le nombre
d’heures de travail des femmes et les aider également à intégrer le secteur formel. Il faut
octroyer des mêmes congés pour les époux. Même durée pour le congé de maternité et de
paternité.En dépit, il faut alléger les contraintes de temps et de mobilité qui embrouillent
l’accès des femmes aux marchés et leur participation à l’activité économique. Il faut leur
donner un plus libre accès à des téléphones portables et à l’internet pour leur permettre
d’acheter directement leurs produits et d’accroître leurs marges bénéficiaires en utilisant par
exemple les services « m-vola », « airtel money », « orange money », paiement de la facture
d’électricité via son téléphone ou faire des achats en lignes, ainsi les banques ou autres
sociétés seront des bénéficiaires. Il est peut être difficile d’appliquer cela du fait du niveau
intellectuel très bas des femmes malgaches surtout l’utilisation de l’internet, mais mieux est
d’utiliser leur téléphone comme étant des portefeuilles mobiles permanents. Au niveau des
domaines de l’agricultrice ou de l’entrepreneuriat, il nous faut renforcer simultanément les
relations entre capital social et réseaux de prestations, de formations, d’informations et des
activités de mentorat pour les femmes ainsi que l’évolution de leurs compétences. Sur le plan
professionnel, l’abolition des aspects discriminatoires de la loi et de la réglementation du
travail peut offrir aux femmes de nouvelles opportunités économiques. Il est nécessaire de
réexaminer les dispositions législatives et réglementaires interdisant totalement ou
partiellement le travail à temps partiel et celui de nuits.
258
5.3.9. Mise en application des conventions nationales et internationales
Notre pays est le seul qui n'a pas ratifié ou approuvé le Protocole de la Southern African
Development Community (SADC) sur le Genre sur les 13pays qui l'ont signé. Sa ratification
devrait être à l’ordre du jour. Celle-ci doit faire l'objet d'une démarche et de procédure très
soutenues. Il faudra le soutien du caucus des femmes parlementaires et de l'EISA. S’il le
faut;même des plaidoyers de la société civile et des associations féminines pour accélérer sa
ratification doivent être mis en place. Aussi, pour la convention nationale, il faut mener des
interventions de plaidoyer pour le renouvellement du PANAGED. Ce document, dont le pays
était doté, a été trépassé en 2008 mais n'a pas encore été renouvelé ni réactualisé. La mise à
jour du PANAGED reste une priorité, afin de résoudre le Plan National de Développement
(PND), à caractère inclusif et durable, avec mention du « genre » trop global pour répondre
aux besoins du pays en matière d'égalité du genre. D’autant plus, il faut faire le suivi des
promesses, et mettre en place les contrats pris par les partis politiques lors des campagnes
pour les différentes élections. Il faut aussi la collaboration avec l’EISA pour l'élaboration des
politiques sur le genre et leurs applications, l'intégration du genre, les différents renforcements
des capacités et conférences, l’élaboration et la réalisation des programmes d'autonomisation
des femmes, ainsi que la sensibilisation en matière de droits humains, de droits des femmes;
au niveau de l'éducation des femmes et des filles; la violence contre les femmes et les enfants;
les médias et l'information ;le droit à la santé sexuelle et reproductive des femmes, incluant la
protection contre le VIH/Sida, la promotion de l'autonomisation économique des femmes;
l’empowerment des femmes en politique et la prise de décision ; la recherche, le suivi et
l'évaluation en matière de genre ; enfin, la communication, le partage de l'information et le
réseautage. Tous ces domaines d’interventions font parties du domaine d’intervention de
l’EISA et constituent le contenu dans le protocole de la SADC sur le genre, ils sont tous à
reconsidérer en post-2015. Ce qui nous amène à dire qu’il faut la mobilisation pour un cadre
solide du genre post-2015. Il est au premier rang à partir de ce mois de Juin.
259
5.3.10. Facteurs habilitants pour la participation
260
d’hommes et de femmes candidats du parti. De cette manière, nous pouvons repartir le
nombre de sièges obtenus par le parti, entre les candidats de chaque liste sur la base de leur
rang dans celle-ci.
Afin de donner une équité de chance aux femmes et hommes pendant la campagne électorale,
les dépenses durant cette période doivent être règlementées. Il faut mettre en place un système
de plafond pour les budgets de propagandes, les délimiter pour éviter des situations telles que
les hommes de tel parti politique a dépensé une telle fortune et il est très vu, et que la
candidate de tel parti n’a dépensé qu’une somme moindre ce qui a causé sa non-élection. Cela
fait partie de la discrimination positive.Pour permettre aux femmes de s’impliquer davantage
dans la vie politique, il faut qu’elles aient un accès égal aux médias à celui dont jouissent les
hommes afin d’être plus visibles dans la sphère publique et pour pouvoir y prendre la parole.
Le dernier le plus important est la sensibilisation massive et intense des femmes dans
l’optique afin de les conscientiser et de leur faire comprendre qu’elles peuvent et doivent
participer aux prochaines élections pour améliorer la vie de leurs familles et de leurs enfants.
Elles doivent avoir cette initiative de participer. Vu que leur implication dans la prise de
décision est importante car ce sont elles qui secoueront les questions ignorées par les hommes
et qu’elles peuvent apporter de nouvelles idées.
Facteurs institutionnels et personnels : Les institutions en relation avec les parlementaires
sont principalement les ministères, la société civile, les institutions de formations, etc. Alors
que les rôles de leadership et de management au sein de ces institutions doivent être renforcés,
aussi, afin de favoriser la socialisation politique des femmes. Le parlement doit renforcer ses
actions et sa relation avec les organisations féminines (tels que le Gender Links, Dinika sy
Rindra hoan’ny Vehivavy,etc). Pour sa part, la société civile devrait permettre le retour et
l’intégration de ses membres ou de nouveaux membres ayant fait de la politique. La nécessité
des palliatifs d’ordre institutionnel, législatif et associatif est aussi de priorité. Ce qui implique
une revisitation du système de la promotion du genre en mettant en relation le niveau
institutionnel, législatif et associatif.
En ce qui concerne le budget, son augmentation pour chaque ministère est aussi primordiale
que chacun puisse participer entièrement au développement. Par conséquent, la révision de la
politique budgétaire doit être à l’ordre du jour. Pour les attributions personnelles des femmes,
tels que les connaissances de bases, les capacités individuelles, l’allègement des tâches
domestiques, quelques points sont à conseiller. Concernant leurs relations avec les différentes
institutions, il est plus accessible aux femmes d’avoir des formations ou des renforcements de
capacités. Comme solution, nous proposons de donner plus de temps aux femmes, pour la
261
différence d’emplois du temps des femmes et des hommes. Il faut alors partager les
responsabilités entre les deux sexes dans le ménage. Quand elles ont plus de temps pour elles,
les technologies de l’information et de la communication sont plus accessibles pour elles et
elles sont mieux exposées à l’information en écoutant la radio, en lisant les journaux, en
regardant les journaux télévisés,… Pour contribuer à réduire le temps qu’elles consacrent aux
travaux ménagers, et détruire la pauvreté féminine, l’amélioration des services et
d’infrastructures en particulier ceux de l’eau et l’électricité est nécessaire. Pour les femmes
qui travaillent, afin de bien concilier la vie professionnelle et la vie conjugale, l’État peut
imposer des allongements de la journée d’école pour les maternelles et petites sections, ou la
réduction de l’âge d’admission dans les Écoles Publiques ou Privées (il y aura aussi création
d’emplois), enfin on peut également procéder à l’amélioration des congés parentaux
principalement pour les congés de maternité.
262
Conclusion du chapitre 5
Les hypothèses étaient confirmées, elles sont valables sur les thématiques de recherche
se rattachant au genre, développement, démocratie, bonne gouvernance, économie et
management. Notre modélisation est donc valable pour le cas malgache ou des cas similaires
dans les autres pays du monde.
Pour qu’il y ait augmentation du nombre des femmes au parlement, et afin d’atteindre
les buts fixés dans les conventions tels que la participation à un taux égal de 50% pour les
deux sexes, le système de quota et la prise en compte du genre sont prioritairement
recommandés. Cela se joue en principe au niveau des partis politiques. Pour l’empowerment
des femmes, il faut leur donner plus de temps, et faciliter leurs développements personnels.
Enfin, la réactualisation du PANAGED en complément du PND est d’ordre prioritaire pour
avoir des avancements en la matière du genre.
Maintenant, les deux parties de la présente thèse énoncées dans l’introduction sont bien
garnies et développées.
263
CONCLUSION
Les femmes ont besoin d'un cadre où elles s'entraîneront à exercer le leadership
(participation à l’analyse, à la planification et aux décisions) pour adhérer aux
développements à travers les secteurs clés autour desquels tourne la vie politique socio-
économique. Ces degrés de leadership signifient des mécanismes d'apprentissage où les
femmes sont adhérentes à un certain pouvoir, à une prédisposition d'analyse, de planification
et des décisions, pour que les barrières qui circonscrivent leurs capacités soient éradiquées.
Cette opportunité proposée aux femmes est un grand pas franchi pour la socialisation
politique de la femme. Pourtant, faudra- t- il aussi les y motiver afin que cette expérience au
niveau de la gouvernance de base soit une base solide érigée sur la participation de la femme
à la conception, planification et décision ; ce qui l'amène à l'accès et au contrôle des
ressources ainsi que les bénéfices. Il s'agit des usages et actions pratiques donnant une
ouverture vers la consolidation de la capacité de la femme dans la prise de décision sur sa vie
familiale, sa vie associative, et son environnement (informel) dans l'espoir que ces dispositifs
auxquels elle s’est intégrée la mèneront au cadre formel (implication dans les instances de
prise de décision). Ceci tant un processus très lent sollicitant un cadre plus large de décideurs
et de planificateurs. C'est dans ce sens que les stratégies et les recommandations qui seront
avancées à l'issue de cette étude devront être connues de tout le monde, pour activer et
pousser ce choix d'impliquer la femme dans les instances de prise de décision. Cette option
est incontournable pour un développement durable.
Nous pouvons alors dire que les missions de l’Assemblé Nationale sont
respectivement est d’abord, de légiférer, de voter les recettes fiscales et les dépenses, de
contrôler l’action du gouvernement dans le cadre du budget national et autres, contrôler les
politiques de l’exécutif, ratifier et voter des traités, ou autoriser leurs ratifications, débattre
des questions d’importance nationale et internationale, entendre voire écouter les désidératas
et doléances du peuple. Aussi, les parlementaires sont des médiateurs, et des représentants du
peuple dans toute sa particularité. Au nom de la souveraineté nationale, dont la mission est
d’administrer et de voter de façon générale et impersonnelle, cette fonction de représentation
est surtout assurée par les députés. Les sénateurs de leur part représentent le peuple, mais ils
ne descendent sur le terrain et ne se mêlent à la population que rarement contrairement aux
députés. Ces premiers sont plus proches du gouvernement et du président de la république. Ce
sont les députés qui ont le dernier mot au parlement, ils ont beaucoup de pouvoirs et
d’engagements par rapport aux sénateurs. Nous pouvons alors dire que ce sont plutôt les
264
députés chapoter par les sénateurs qui sont les garants et les gardiens du temple de la
démocratie à Madagascar. Alors, pour être efficaces, ils doivent s’adapter à l’évolution des
relations avec les citoyens médias, le pouvoir exécutifs et organisations internationales. Ils
doivent être à l’écoute du peuple pour améliorer leur efficacité dans leurs méthodes de travail.
De plus, il faut qu’ils soient accessibles, ouverts, transparents face à la population et leur
rendent des comptes Ils doivent travailler avec l’association des sociétés civiles tout en
préservant les droits démocratiques individuels des citoyens. Les parlementaires rendent
publics les choix et dilemmes du peuple et auxquels les décideurs politiques sont confrontés.
Ils ont aussi pour devoir d’éduquer les citoyens des matières législatives, et de prendre rôle
dans la résolution des conflits sociaux politiques, d’accorder une attention particulière à la
promotion des droits de l’homme et de la femme, ainsi qu’à celle de l’ordre économique et
social du pays, tant sur le plan civil que politique. Le corps législatif doit s’imprégner
d’esprit de dialogue surtout dans les milieux politiques, ceci est capital et vital. Il doit pouvoir
confronter le passé et l’avenir d’une société, trouver le moyen de façonner l’avenir sans
détruire toutes les traditions du pays qui lui confèrent sa singularité (en matière de genre). Il
doit faire du passé et des expériences, une source de changement fécond et non comme
obstacle au progrès. L’aspiration démocratique et collective va dépendre en la majeure partie
des cas de la capacité ou l’aptitude de l’institution parlementaire à rester pertinente dans les
années à venir.
Pour arriver à convaincre les gens de voter pour les femmes, les femmes
parlementaires ont adopté des stratégies comme convaincre les villageois que les femmes sont
à leurs têtes pour des raisons législatives non pas familiales ou ancestrales. Elles veulent
défendre l’intérêt du peuple dans une sphère politique de prise de décision. Aussi, elles ont su
faire preuve de confiance envers le peuple grâce à des paroles tenues, à la réalisation de
différents projets au niveau de leur circonscription. Elles ont pu faire preuves qu’elles sont
des mères qui connaissent les soucis de tous, et la manière dont elles se comportent au niveau
de la société (éviter les conflits, avoir un esprit de paix, bien se comporter en tant que femme,
obéir à leurs maris, etc.). Mais, cela se prononce par le fait que l’atteinte de leur but est
possible grâce à l’utilisation et au développement du leadership et du management féminin
qui sont en elles. Elles ont pu développer l’homme qui est en elles, et associer les
caractéristiques spécifiques aux femmes à ce comportement masculin afin d’arriver au
développement personnel ainsi qu’ à celui des autres. Le concept de management est
transversal pareillement pour le concept de genre indissociable avec développement.
265
Pour mener à bien la recherche sur un tel sujet, le positionnement épistémologique
retenu est le paradigme interprétativiste, et la démarche suivie est de nature déductive. Cette
prise de position interprétativiste implique que le processus de création de connaissance passe
par la compréhension du sens que les acteurs donnent à la réalité. Il s’agit de comprendre la
réalité au travers des interprétations qu’en font les acteurs. La connaissance produite est alors
subjective et contextuelle.
Les recherches sur le sujet choisi étant relativement peu présentes dans la littérature, il
a semblé pertinent d’opter pour une méthodologie mixte. Ce type de méthodologie permet
d’obtenir plusieurs données nécessaires pour étudier un sujet peu connu. Cela a été confirmé
lors de l’étude sur le terrain car, grâce à la relative liberté que permet une méthodologie
qualitative et quantitative, il est apparu possible de distinguer des éléments nouveaux et
importants, dont nous ignorions l’existence avant d’aller sur le terrain. Le choix repose aussi
sur le fait que dans ce contexte, aller converser directement avec les rôles des parlementaires
pour le développement des femmes malgaches par le biais de la bonne gouvernance et de la
démocratie qui leur sont proposés en questionnaires à remplir. La méthodologie utilisée dans
cette thèse est consacrée pour les études de cas dits mono cas, qui cherchent à expliquer et à
connaître les facettes du cas étudié
Les principaux thèmes traités lors des entretiens et des enquêtes par sondage ont été les
suivants :
Profil du répondant
266
Les freins des femmes parlementaires
La méthode de traitement des données de Miles et Huberman a été choisie dans l’étude
qualitative pour traiter les informations recueillies. Ils suggèrent une analyse constituée de
trois étapes : la condensation des données, la présentation des données et l’élaboration/la
vérification des résultats.
Pour la condensation des données, le codage a été réalisé en utilisant les codes
thématiques, c’est-à-dire, profil ou identification de la personne, motivation et freins des
femmes parlementaires, rôles, démocratie, bonne gouvernance, droit des femmes,
développement des femmes malgaches . La deuxième étape de l’activité analytique est la
présentation des données. Elle signifie un assemblage organisé d’informations qui permet de
267
tirer des conclusions et de passer à l’action. Le format choisi pour présenter les données est
une matrice à groupements conceptuels. La dernière étape de l’activité analytique est
l’élaboration / la vérification des résultats. Une première élaboration des conclusions, sous
forme d’interprétations et de synthèse des matrices à groupements conceptuels a été présentée
dans cette thèse.
En ce qui concerne les rôles économiques des femmes, nous pouvons dire que leur
entrée sur le marché du travail a des effets sur toutes les sphères de la vie économique et
sociale. Le travail salarié des femmes presse la croissance et le travail encourage la sortie de
la pauvreté. Les femmes leaders sont montrées sont montrés comme des leaders qui se
focalisent sur les relations entre les gens alors que les hommes leaders ont tendance à se
canaliser sur les problèmes ou sur les tâches. Les femmes utilisent plus leur pouvoir
personnel c'est-à-dire un pouvoir basé sur le charisme et les contacts personnels. Les hommes
leaders ont tendance à utiliser le pouvoir structurel, c'est-à-dire un pouvoir fondé sur la
hiérarchie organisationnelle et sur leur position hiérarchique. Il s’ensuit pour autant que le
développement décrit une moindre pauvreté monétaire ou un meilleur accès à la justice. Il
doit également impliquer des disparités moins importantes entre les conditions de vie de la
population masculine et féminine. La capacité d’action collective des femmes a le pouvoir de
modifier de façon positive une société. Elle peut influer les institutions, les marchés et les
normes sociales qui délimitent le pouvoir d’action et les opportunités des individus. Donner
aux femmes les moyens d’agir sur la scène politique et dans la société peut se traduire par une
transformation, ou un changement, des choix publics et amener les institutions à mieux
représenter une plus grande diversité d’intervenants.
Les élections sont une opportunité pour accroître la représentation des femmes,
soulever les questions liées aux inégalités de sexe et de droits humains des femmes ainsi que
de faire des pressions pour une meilleure redevabilité du gouvernement par rapport à la
sensibilité au genre .Bien que des avancés en matière de genre sont palpables, il faut dire que
des recommandations sont sollicitées afin de pérenniser le développement et de faire avancer
de manière rapide la situation actuelle. Elles se focalisent généralement sur la libération des
femmes par la revisitation de leurs droits dans un concept de genre. Il faut toujours partir par
268
l’amélioration de législations, ainsi intégrer de nouvelles lois comme celle des quotas et des
lois sur les partis politiques. Ce qui constitue une stratégie majeure afin d’augmenter le
nombre des femmes au sein du parlement. Viennent ensuite, l’implication et l’influence des
parlementaires sur les politiques budgétaires pour que ceci soit sensible au genre, faire de la
budgétisation sensible à chaque sexe. Former les parlementaires pour qu’ils puissent
participer à la gestion des dettes publiques sensibles au genre. Ces avancés doivent avant tout
passer par l’application des conventions nationales et internationales ratifiées. Atteindre
l'égalité des sexes requiert la participation active et l'engagement des femmes dans la prise de
décisions à tous niveaux, commençant par le domicile pour s'étendre aux plus hauts niveaux
du gouvernement. Ce qui implique la nécessité de donner du temps aux femmes pour qu’elles
puissent mieux participer aux décisions politiques et économiques. À travers leurs
organisations et réseaux, les parlementaires seront des partenaires incontournables pour le
plaidoyer pour la promotion de la femme et la mobilisation des ressources. Les femmes
parlementaires jouent en l’occurrence un rôle déterminant au sein de l’Assemblée Nationale
et auprès du Gouvernement pour faire voter les textes et prendre les mesures appropriées,
permettant de garantir aux femmes la place qui leur revient de droit dans la société. Au fur et
à mesure que des femmes et des représentants de groupes, jusque-là exclus, font leur entrée
au parlement, ils s’efforcent non seulement de peser sur les politiques et les budgets mais
aussi de transformer les processus et la culture des décisions législatives. L’objectif est
simple, soutenir l’intégration effective de l’approche genre dans les programmes de
développement et de favoriser sa prise en compte dans l’allocation des budgets afin d’assurer
un développement économique et social.
Les femmes et les hommes sont partenaires dans la lutte pour l’égalité des genres.
Même si la plupart des initiatives qui demandent aux hommes d’appuyer l’égalité des femmes
sont encore d’envergure limitée, certains faits témoignent d’un engagement plus large dans de
nombreux domaines, et d’un appui grandissant des hommes en faveur des droits des femmes
dans plusieurs pays en développement.
Les hypothèses ont été confirmées. Si elles seront réalisées, les différents objectifs de
l’étude le sont aussi. La première hypothèse validée est la suivante les femmes parlementaires
par la recherche de la démocratie pourront améliorer le développement des femmes. La mise
en place d’une démocratie fait partie des rôles des parlementaires. Par conséquent, en vaillant
à cette démocratie, les femmes députées pourront utiliser des stratégies pour se faire entendre
et par la même occasion, cela pourra permettre la liberté aux femmes malgaches. Il faut
269
mentionner que la liberté ici se traduit par la liberté d’expression et de possession de biens.
Rappelons la deuxième hypothèse qui est l’implication des femmes parlementaires dans
l’instauration de la bonne gouvernance. Elle pourra améliorer le développement des
femmes.La bonne gouvernance signifie dans un sens, permettre à chacun de bénéficier des
résultats des actions entreprises par l’État. Les femmes parlementaires avec un style de
leadership efficace pourront intervenir pour permettre aux femmes malgaches d’avoir accès
au travail et à l’entreprenariat. Enfin, la dernière hypothèse de recherche aussi validée est
l’implication des femmes parlementaires dans la lutte pour un État de droit et pourra
améliorer le développement des femmes. Ce dernier exige le respect de leurs droits, et les
femmes parlementaires, lors des conceptions et votes de lois ont la possibilité de lutter pour
les droits des femmes qui se résument généralement aux droits à la santé et à la sécurité.
Cette recherche est limitée sur fait que les résultats de l’étude ne sont pas applicables à
d’autres cas sauf similaires, du point de vue que si l’on change de pays, la législation, la
culture, la spécificité du parlement, le gouvernement etc… peuvent également changer.
Cependant, il est toujours valable que l’implication des femmes parlementaires conduit vers
le développement par le biais de la bonne gouvernance et de la démocratie. Les perspectives
de recherche ultérieures seront de faire le même type de recherche dans d'autres pays en voie
de développement comme Madagascar, et d’étudier plus précisément l’implication des
femmes parlementaires pour conduire au développement des femmes.
270
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279
LISTE DES ANNEXES
280
ANNEXE 1 : RESULTATS D’ENQUETE
281
Composante Composante
1 2 3 1 2 3
48- Selon vous, est-ce que la 62- Selon vous, est-ce
démocratie signifie-t-elle ,512 ,000 ,000 que l'opposition existe à ,000 ,786 ,000
participation de tous à une élection ? Madagascar?
49- Selon vous, est-ce que la 63- Selon vous, est-ce
démocratie signifie-t-elle une liberté ,870 ,000 ,001 que la société civile ,000 ,546 ,000
d'expression ? existe à Madagascar?
50- Selon vous, est-ce que la 64- Selon vous, est-ce
démocratie signifie-t-elle existence que les média sont
,621 ,000 ,000 ,000 ,657 ,078
d'une constitution qui prime l'égalité accessibles à tous à
au pouvoir? Madagascar?
51- Selon vous, est-ce que la 65- Selon vous, est-ce
démocratie signifie-t-elle égalité de que la souveraineté
,543 ,070 ,000 ,000 ,734 -,051
tous devant la loi ? populaire existe-t-elle à
Madagascar ?
52- Selon vous, est-ce que la 66- Selon vous, le
démocratie signifie-t-elle existence pacifisme est-il une
,763 ,000 ,000 ,000 ,032 ,532
de plusieurs parties politiques ? stratégie nécessaire pour
instaurer la démocratie ?
53- Selon vous, est-ce que la 67- Selon vous, la
démocratie signifie-t-elle existence complicité avec les
de l'opposition ? ,542 ,000 ,000 hommes est-elle une ,000 ,334 ,734
stratégie nécessaire pour
instaurer la démocratie ?
54- Selon vous, est-ce que la 68- Selon vous, le
démocratie signifie-t-elle existence caucus est-il une
,658 ,000 ,000 ,000 ,278 ,678
de société civile ? stratégie nécessaire pour
instaurer la démocratie ?
55- Selon vous, est-ce que la 69- Selon vous, la
démocratie signifie-t-elle existence commission est-elle une
,523 ,000 ,000 ,000 -,332 ,732
de média accessible à tous ? stratégie nécessaire pour
instaurer la démocratie ?
56- Selon vous, est-ce que la 70- Selon vous, le sens
démocratie signifie-t-elle la de l'écoute est-il une
,734 ,000 ,000 ,000 ,292 ,592
souveraineté populaire ? stratégie nécessaire pour
instaurer la démocratie ?
57- Selon vous, la participation de 71- Selon vous, la
tous à une élection existe-t-elle à compréhension est-elle
Madagascar ? ,000 ,786 ,000 une stratégie nécessaire ,000 ,000 ,560
pour instaurer la
démocratie ?
58- Selon vous, la liberté 72- Comment évaluez-
d'expression existe-t-elle à vous l'implication des
,000 ,564 ,000 ,000 ,000 ,764
Madagascar ? femmes en matière de
démocratie ?
50- Selon vous, est-ce que la 73- Pensez-vous que la
démocratie signifie-t-elle existence démocratie nécessite
d'une constitution qui prime l'égalité ,000 ,873 ,000 l'augmentation du ,000 ,000 ,543
au pouvoir? nombre de femmes au
niveau du parlement ?
60- Selon vous, l'égalité de tous 74- Pensez-vous que la
devant la loi existe-t-elle à participation des femmes
Madagascar ? ,000 ,589 ,000 aux propositions et votes ,000 ,000 ,723
des lois va améliorer la
démocratie ?
61- Selon vous, est ce qu'il existe
plusieurs parties politiques à ,000 ,675 ,000 ,532
Madagascar ?
Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.
a. 3 composantes extraites.
282
Matrice des composantesdes items sur la variables femmes parlementaires face a la bonne
gouvernance
Composante
1 2 3
76- Selon vous, la bonne gouvernance signifie-t-elle l'application des politiques pertinentes ? ,543 ,000 -,093
77- Selon vous, la bonne gouvernance signifie-t-elle l'existence d'un contrôle ? ,536 ,000 ,000
78- Selon vous, la bonne gouvernance signifie-t-elle bonne utilisation des budgets alloués ? ,776 ,000 ,028
79- Selon vous, la bonne gouvernance signifie-t-elle les respects des calendriers de mise en
,654 ,000 ,000
œuvre ?
80- Selon vous, la bonne gouvernance signifie-t-elle transparence dans la gestion des affaires
,523 ,000 ,000
de l'Etat ?
81- Selon vous, le gouvernement est-il capable de gérer efficacement les ressources ? ,000 ,754 ,000
82- Selon vous, des politiques pertinentes sont appliquées à Madagascar? ,039 ,670 ,000
83- Selon vous, la gestion des affaires d'Etat est-elle contrôlée ? ,000 ,780 ,000
84- Selon vous, les budgets alloués sont-ils utilisés à bon escient ? ,000 ,714 ,000
85- Selon vous, les calendriers de mise en œuvre sont- elles respectés? ,098 ,540 ,000
86- Selon vous, existe-t-il une transparence dans la gestion des affaires de l'Etat ? ,000 ,538 ,000
87- Selon vous, l'empathie est un style de leadership féminin nécessaire au parlement ? ,000 ,721 ,000
88- Selon vous, l'intuition est un style de leadership féminin nécessaire au parlement ? -,049 ,000 ,653
89- Selon vous, la créativité est un style de leadership féminin nécessaire au parlement ? ,000 ,000 ,564
90- Selon vous, la rigueur est un style de leadership féminin nécessaire au parlement ? ,000 ,000 ,723
91- Selon vous, la flexibilité est un style de leadership féminin nécessaire au parlement ? ,000 ,000 ,872
92- Selon vous, la facilité à la communication est un style de leadership féminin nécessaire au
,000 ,070 ,548
parlement ?
93- Selon vous, la sociabilité est un style de leadership féminin nécessaire au parlement ? ,000 ,000 ,557
94- Selon vous, le sens de l'organisation est un style de leadership féminin nécessaire au
,000 ,000 ,570
parlement ?
a. 3 composantes extraites.
283
Matrice des composantessur les femmes parlementaires et leurs droits
Composante
1 2 3
98- Selon vous, les femmes peuvent-elle être privées
de droits d'accès à certains biens ou à certains ,657 ,000 ,000
services ?
99- Selon vous, les femmes ont-elles droit à la santé
,756 ,000 ,000
?
100- Selon vous, les femmes ont-elles le droit de
,589 -,045 ,000
travailler ?
101- Selon vous, les femmes ont-elles le droit
,512 ,056 ,000
d'entreprendre ?
102- Selon vous, les femmes ont-elles droits à entrer
,634 ,000 ,000
dans le monde de la politique ?
103- Selon vous, les femmes ont-elles le droit à la
,549 ,011 -,001
prise de décision ?
104- Selon vous, les femmes ont-elles droits à la
,765 ,000 ,000
protection contre les violences au foyer ?
105- Selon vous, les femmes ont-elles droits à la
,768 -,092 ,000
protection contre les violences sexuelles ?
106- Selon vous, le droit des femmes à l'accès à
,000 ,678 ,000
certains biens ou à certains services est-il respecté?
107- Selon vous, le droit des femmes à la santé est-il
,000 ,709 ,000
respecté?
108- Selon vous, le droit des femmes à travailler est-
,075 ,854 ,000
il respecté?
109- Selon vous, le droit des femmes à entreprendre
,000 ,567 ,000
est-il respecté?
110- Selon vous, le droit des femmes à entrer dans le
,000 ,734 ,093
monde de la politique est-il respecté ?
111- Selon vous, le droit des femmes à la prise de
,000 ,578 -,051
décision est-il respecté?
112- Selon vous, le droit des femmes à la protection
,000 ,763 ,000
contre les violences au foyer est-il respecté ?
113- Selon vous, le droit des femmes à la protection
,000 ,521 ,000
contre les violences sexuelles est-il respecté ?
114- Selon vous, l'écoute des autres est une qualité
nécessaire pour lutter pour le droit féminine au ,000 ,000 ,843
parlement ?
115- Selon vous, le plaidoyer est une qualité
nécessaire pour lutter pour le droit féminine au ,000 ,069 ,577
parlement ?
116- Selon vous, la solidarité féminine est une qualité
nécessaire pour lutter pour le droit féminine au ,000 ,000 ,578
parlement ?
117- Selon vous, l'audace est une qualité nécessaire
,000 ,000 ,890
pour lutter pour le droit féminine au parlement ?
118- Selon vous, le sens du partage est une qualité
nécessaire pour lutter pour le droit féminine au ,000 ,000 ,538
parlement ?
119- Selon vous, l'instinct maternel est une qualité
nécessaire pour lutter pour le droit féminine au ,000 -,066 ,576
parlement ?
Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.
a. 3 composantes extraites.
284
Composante
1 2 3
123- Selon vous, la possibilité de travailler est-elle un
,568 ,000 ,000
signe de développement pour les femmes?
124- Selon vous, la possibilité d'entreprendre est-elle
,712 ,062 -,021
un signe de développement pour les femmes?
124- Selon vous, la liberté d'expression est-elle un
,681 ,000 ,000
signe de développement pour les femmes?
126- Selon vous la possibilité d'entrer dans la
politique est-elle un signe de développement pour les ,561 ,000 ,000
femmes?
127- Selon vous, la sécurité au foyer est-elle un signe
740 ,000 ,000
de développement pour les femmes?
128- Selon vous, la sécurité sexuelle est-elle un signe
,879 ,523 ,000
de développement ?pour les femmes?
129- Selon vous, la participation des femmes aux
propositions et vote de lois pourra-t-elle améliorer le ,000 ,722 ,000
développement des femmes
130- Selon vous, la démocratie pourra-t-il impacter le
,000 ,688 ,000
développement des femmes ?
131- Selon vous, le leadership féminin au parlement
,000 ,804 ,060
pourra-t-il améliorer le développement des femmes?
132- Selon vous, la bonne gouvernance pourra-t-elle
,000 ,549 ,000
impacter le développement des femmes?
133- Selon vous, l'intervention des femmes en
matière de droit féminine pourra-t-elle améliorer le ,000 ,581 ,000
développement des femmes?
134- Selon vous, L'existence d'un Etat de droit
,000 ,718 ,034
pourra-t-elle impacter le développement des femmes?
135- Comment évaluez-vous l'évolution des nombres
,000 ,000 ,729
de femmes au travail?
136- Comment évaluez-vous l'évolution des nombres
,000 ,000 ,582
de femmes entrepreneurs dans le pays?
137- Comment évaluez-vous l'évolution de la liberté
,000 ,000 ,673
d'expression des femmes dans le pays?
138- Comment évaluez-vous l'évolution des nombres
,000 ,000 ,707
de femmes politiciennes dans le pays
139- Comment évaluez-vous l'évolution de la sécurité
,000 ,000 ,802
au foyer des femmes dans le pays?
140- Comment évaluez-vous l'évolution de la sécurité
,000 -,026 ,534
sexuelle des femmes dans le pays?
Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.
a. 3 composantes extraites.
285
Matrice des composantessur le construit des freins aux engagements des femmes au parlement
Composante
1 2
22- La manque de compétence pose-t-elle un problème
,765 ,005
pendant les élections ?
23- Le plafond de verre pose-t-il un problème pendant les
,834 ,000
élections?
24- La manque de moyen financier pose-t-il un problème
,564 -,047
pendant les élections?
25- La manque de visibilité pose-t-il un problème pendant
,809 ,000
les élections?
26- La manque de soutien des partis politiques pose-t-il un
,581 ,000
problème pendant les élections ?
27- La lourdeur des responsabilités maternelle pose-t-elle
,705 -,039
un problème pendant les élections ?
28- Le statut figuratif est-il un problème rencontré par les
,000 ,634
femmes au parlement ?
29- Le harcèlement est-il un problème rencontré par les
,000 ,543
femmes au parlement ?
30- La manque d'expériences et de connaissances est-elle
,000 ,541
un problème rencontré par les femmes au parlement ?
31- Le stéréotype est-il un problème rencontré par les
,000 ,701
femmes au parlement ?
32- Le découragement est-il un problème rencontré par les
-,095 ,523
femmes au parlement ?
33- La minorité en nombre est-il un problème rencontré par
,000 ,642
les femmes au parlement ?
34- La manque de cohésion entre femmes est-elle un
,000 ,609
problème rencontré par les femmes au parlement ?
35- L' l'idéologie du parti politique est-il un problème
,000 ,587
rencontré par les femmes au parlement ?
36- Le clivage politique est-il un problème rencontré par les
-,023 ,708
femmes au parlement ?
Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.
a. 2 composantes extraites.
286
ANNEXE 2 : DONNEES STATISTIQUES SUR LES ACTIFS
HUMAINS, ECONOMIQUES ET SOCIAUX – MADAGASCAR
287
288
289
290
ANNEXE 3 : PRINCIPAUX TEXTES DE LOI PROTEGEANT
LES FEMMES ET LES FILLES
291
ANNEXE 4 : GUIDE D’ENTRETIEN
Contexte : Dans le cadre de la phase d’analyse des rôles des parlementaires (législatif,
budgétaire, contrôle de l’exécutif, et de représentation du peuple) dans la prise en compte du
concept genre pour le développement, les parlementaires seront interviewés selon la
techniques des entretiens semi-directifs. La durée de chaque entretien dépend de la
disponibilité de chaque personne interviewée. Ces entretiens ont pour objectif de connaître la
perception des interviewés sur l’importance de l’implication des femmes parlementaires pour
le développement des femmes malgaches.
GUIDE THEMATIQUE
Thème 1 : Carrière
Ce qui vous a poussé à faire votre métier de parlementaire ? Les critères pour devenir
parlementaires?
Rôles des députes au niveau national ? Dimension international des rôles du parlement ?
292
Thème 6 : Femme parlementaire et droit des femmes
Les atouts pour lutter pour les droits des femmes ? Perception des droits des femmes ?
Evolution des droits des femmes ? Rôles des femmes parlementaires dans le développement
féminine ?
293
ANNEXE 5. ORGANIGRAMME DE L’ASSEMBLEE
NATIONALE
294
ANNEXE 6: QUESTIONNAIRE D’ENQUETE
295
296
297
298
299
300
TABLE DES MATIERES
ABSTRACT .............................................................................................................................. iv
Le concept de genre.................................................................................................................. 11
301
1.4.3 Etapes de parcours des femmes managers ...................................................................... 38
302
Interférence du genre dans les rôles du parlement ................................................................... 70
303
3.2.2.1 Un entretien semi directif ........................................................................................... 105
304
CHAPITRE 4 : PRESENTATION DES RESULTATS ........................................................ 140
4.2.1.2 Perception des femmes parlementaires sur la démocratie dans le pays .................... 177
4.2.2 La position des femmes parlementaires par rapport à la démocratie ............................ 180
4.3.1 La notion de bonne gouvernance chez les femmes parlementaires .............................. 186
4.3.1.2 Perception des femmes parlementaires sur la bonne gouvernance dans le pays ....... 188
4.3.2 La position des femmes parlementaires par rapport à la recherche d’une bonne
gouvernance ........................................................................................................................... 192
305
4.3.2.1 La leadership féminin au parlement ........................................................................... 192
4.4.1 La notion ou la connaissance des droit chez les femmes au parlement ........................ 199
4.4.2 Perception du respect des droits des femmes dans le pays ........................................... 202
4.4.2.2La réalité en matière de connaissance et de perception du respect des droits des femmes
au pays .................................................................................................................................... 205
4.4.2 La position des femmes parlementaires par rapport à la lutte aux droits des femmes .. 206
4.4.2.1 Les atouts pour lutter pour les droits des femmes ...................................................... 207
4.4.2.2 Degré d’implication en matière de lutte pour les droits des femmes ......................... 209
4.5.1.2 Rôle des femmes parlementaires dans le développement des femmes ...................... 216
306
5.2.2. mesures legislatives et administratives ........................................................................ 243
5.3.3. Plus de participation des parlementaires à la gestion des dettes publiques pour plus de
bonne gouvernance ................................................................................................................. 254
5.3.5. Stratégies pour augmenter le taux des femmes au parlement ..................................... 255
5.3.6. Exercice d’une influence par les femmes parlementaires ............................................ 256
5.3.7. Intégration du genre et du quota dans les partis politiques .......................................... 257
307
ANNEXE 6: QUESTIONNAIRE D’ENQUETE .............................................................. 274
308