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DÉPARTEMENT ÉCONOMIE
Formation doctorale
DÉPARTEMENT ÉCONOMIE
Formation doctorale
à mes parents,
à Dieu Tout-Puissant
iii
REMERCIEMENTS
Je tiens, tout d’abord, à rendre grâce au Bon Dieu, car il m’a toujours donné de la bonne santé, de la
force et surtout du courage durant la rédaction de cette thèse. Mes remerciements s’adressent également à tous
ceux qui ont contribué à la réalisation de cette thèse de doctorat, notamment à:
- Monsieur Refeno FANJAVA, Chef du Département Economie, de m’avoir permis de poursuivre mes études
doctorales dans son département ;
- Madame Saholiarimanana ANDRIANALY, Professeur, mon directeur de thèse, sans qui cette soutenance de
Thèse de Doctorat n’aurait pas eu lieu, je lui exprime ma gratitude. Ce travail n’aurait pas pu voir le jour sans
son précieux soutien. Sa grande disponibilité, ses nombreuses lectures attentives et ses commentaires
stimulants m’ont aidé à surmonter les périodes critiques et à achever mon travail de recherche ;
- tous les enseignants du Département Economie et du département gestion qui m’ont transmis leurs
connaissances ;
- Monsieur RAMARISON Dieudonné Elysé, enseignant vacataire au sein du Département Gestion, pour le
logiciel SPAD étudiant qu’il m’a fourni afin que je puisse traiter les données de l’enquête effectuée ;
- ma femme, mes deux enfants et mes parents, je leur exprime également ma sincère reconnaissance pour leurs
sacrifices que j‘espère compenser, grâce à ce travail. Ils m’ont entouré et soutenu tout au long de mes études
de doctorat. Qu‘ils trouvent ici l‘expression de mon éternelle affection et de mon profond attachement.
RESUME
ABSTRACT
While neglected for a long time in the specialized literature, our research shows the existence
of an interrelationship between the practice of management control and the decision
support system in the 80 malagasy SME less than 100 salaried employees. The comparison of
some results from the 80 malagasy SME led in the Antsirabe District justifies us a strong link
between the management control and the decision support system. We could identify the main
factors of contingency that influence this practice and this system, such us: the profile of the
owner-controlling (age, level of study, experience), the features of the enterprise (age,
organizational structure) and the organizational environment (unfavourable). We can
conclude, through these observations, that the management control constitutes a decision
support system in the malagasy SME.
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS ........................................................................................................................................ iii
RESUME ........................................................................................................................................................... iv
ABSTRACT ........................................................................................................................................................ v
SOMMAIRE...................................................................................................................................................... vi
AVANT-PROPOS ............................................................................................................................................ vii
LISTE DES ABREVIATIONS ....................................................................................................................... viii
LISTE DES TABLEAUX .................................................................................................................................. x
LISTE DES FIGURES .................................................................................................................................... xii
LISTE DES ENCADRES ............................................................................................................................... xiii
GLOSSAIRE ................................................................................................................................................... xiv
INTRODUCTION GENERALE ....................................................................................................................... 1
PREMIERE PARTIE : CORRÉLATION ENTRE LE CONTROLE DE GESTION ET LE SYSTEME
D’AIDE A LA DECISION DANS LES PME................................................................................................. 13
PREMIER CHAPITRE : Méthodologie et concepts de base du contrôle de gestion et du système d’aide à la
décision ........................................................................................................................................................................ 14
Section 1 : Méthode d’approche, élaboration d’un modèle, formulation des hypothèses et méthodologie de recherche ......... 15
Section 2 : Concept de contrôle de gestion et système d’aide à la décision ............................................................................. 31
CHAPITRE II: Le contrôle de gestion et le système d’aide à la décision dans les PME ..................................... 72
Section 1 : La spécificité des PME et les caractéristiques de son environnement .................................................................... 73
Section 2 : Système de contrôle de gestion dans le contexte des PME ..................................................................................... 98
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE ............................................................................................ 121
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION, ANALYSE, INTERPRETATION ET DISCUSSION DES
RESULTATS .................................................................................................................................................. 123
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE DESCRIPTIVE DES RESULTATS ....................................................... 124
Section 1 : Renseignements sur les caractéristiques du propriétaire-dirigeant malgache ....................................................... 125
Section 2 : Pratique du contrôle de gestion dans les PME malgaches .................................................................................... 139
Section 3. L'environnement organisationnel et le système d’aide à la décision ...................................................................... 153
SECOND CHAPITRE : ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS...................................................... 184
Section 1 : Analyse bivariée, test de Khi-deux et test de différence des moyennes................................................................ 185
Section 2 : Validation des hypothèses et discussion des résultats........................................................................................... 216
CONCLUSION DE LA SECONDE PARTIE .............................................................................................. 232
CONCLUSION GENERALE ........................................................................................................................ 233
BIBLIOGRAPHIE......................................................................................................................................... 243
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
vii
AVANT-PROPOS
Les doctorants au Département Economie de la Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de
Sociologie de l’Université d’Antananarivo devront soutenir leur thèse de doctorat nouveau régime
après trois ans de recherche. Pour ma part, les études exploratoires effectuées, je me suis envoyé sur
terrain dans le district d’Antsirabe pour faire une enquête auprès des petites et moyennes entreprises
dans le but de commencer l’étude empirique de ma thèse. Pour obtenir ces informations, un
questionnaire se rapportant sur le thème a été élaboré. Pour que ce travail soit à bon escient, nous avons
enquêté 80 sur les 113 1 Petites et Moyennes Entreprises existantes, connue sous le sigle PME du
district. La tâche étant indubitablement rude.
Etant donné que le thème traité dans cette thèse se concentre sur les PME, le contrôle de gestion
et le système de décision, nous avons pu tirer de tout cela des éventualités diverses sur la spécificité des
petites et moyennes entreprises notamment sises dans la région de Vakinankaratra. En se basant sur les
résultats de l’enquête sur les entreprises en 2005 réalisés par l’INSTAT (Institut National de la
STATistique) et le MCA (« Millénium Chalenge Account”), les PME représentent seulement 11,4%
des entreprises formelles malgaches estimées à 211 318, soit 24 146. Dans la région de Vakinankaratra,
d’après la chambre de commerce d’Antsirabe, le nombre des PME est de 113, soit 0,47% des PME à
Madagascar en 2010. Elles sont très favorisées par l’Etat lui-même du fait qu’elles sont faciles à créer,
et donc contribuent à la création d’emplois. Actuellement, les nouveaux sortants de la filière Economie
ou gestion ou tout autre futur cadre d’entreprise sont davantage orientés vers la création d’entreprise.
Dans les pays développés, la réalité des grandes entreprises est assurée par l’existence de gros
investissements et de grandes compétences concurrentielles. Ce qui n’est pas encore le cas à
Madagascar.
1
Chambre de commerce, Antsirabe, 2011
viii
Bacc : Baccalauréat
Ambanivohitra
Reporting Standards
ME : Moyennes entreprises
Tableau 43 : Test de différence des moyennes : la moyenne des pratique de contrôle de gestion selon la
perception favorable de l’environnement et le fait d’avoir bénéficié d’un programme de soutien aux PME 206
Tableau 44 : Le système de décision selon le secteur d’activité de l'entreprise ............................................. 209
Tableau 45 : Aide à la prise de décision importante ....................................................................................... 211
Tableau 46 : Prise de décision selon le type de formation du propriétaire-dirigeant ..................................... 214
Tableau 47 : Lien entre le contrôle de gestion et le système d’aide à la décision .......................................... 216
Tableau 48 : Récapitulation du Fonctionnement du contrôle de gestion et du système de décision .............. 222
Tableau 49 : Lien entre le contrôle de gestion et le système d’aide à la décision ............................................ IX
xii
GLOSSAIRE
A
ACTIF : Il est constitué par les actifs non courants (les immobilisations) et les actifs courants
(les stocks, les créances et la trésorerie)
ATYPIQUE : Individu ou donnée pour laquelle les informations sont jugées trop éloignées de la
réalité ou de leurs valeurs habituelles pour en tenir compte
B
BUDGET : Etat comptable prévisionnel des dépenses et des recettes d’un agent économique
pour une période donnée, qui est, en général, d’un an. Le budget est un outil de planification qui permet
d’allouer les ressources à un programme d’action et de traduire en objectifs annuels un programme qui
s’inscrit éventuellement sur le plus long terme. Il est un outil de coordination, qui permet par exemple
d’assurer la cohérence entre les programmes d’action de plusieurs administrations qui agissent dans le
même secteur
BUDGET BASE ZERO : C’est une procédure qui restructure l’entreprise sans tenir compte du
passé, en ne retenant que les modules vraiment utiles
xv
C
CARACTERISTIQUES (ou caractères) : Critères permettant de rendre compte de la diversité
des individus d’une population. On distingue les caractères qualitatifs (sexe, profession, diplôme…),
des caractères quantitatifs continus (âge, revenu…) et des caractères quantitatifs discrets (nombre
d’enfants, nombre de voitures dans le foyer…). Le statisticien parle souvent de variables nominales et
de variables continues.
CENTRE DE COUT : Reçoit une délégation portant uniquement sur les coûts.
CENTRE DE RESULTAT : Il existe lorsque le contrôle est de type « contrôle par le marché ».
xvi
CENTRE SUPPORT : Celui qui fournit des prestations aux centres opérationnels, par exemple
le service informatique ou service maintenance.
COMPTABILITE GENERALE : Elle donne une vue globale et synthétique des comptes de
l’entreprise. Obligatoire ou normalisée, elle manipule des flux externes essentiellement monétaires ;
CONTINUE (variable…) : On parle de variable continue quand la mesure faite sur l’individu
est de type quantitatif. Pour fixer les idées, une variable est continue quand la notion de moyenne a un
sens.
CONTROLE : Il signifie être capable de maîtriser la situation et de la diriger dans le sens voulu.
Tout contrôle vise à mesurer les résultats d’une action et à comparer ces résultats avec les objectifs
fixés a priori pour savoir s’il y a concordance ou divergence.
CONTROLE BUDGETAIRE : Il s’appuie sur l’ensemble des budgets établis pour formaliser le
fonctionnement à court terme de l’entité dont la gestion doit être mise sous tension.
CORRELATION : Elle mesure la dépendance entre deux variables continues. La corrélation est
exprimée par un coefficient de corrélation linéaire, partielle, multiple, ou encore par une droite de
régression, etc.
COUT : La somme des charges relatives à un élément défini au sein du réseau comptable
D
DECENTRALISATION: La décentralisation constitue une réponse possible à la question de la
répartition des fonctions administratives entre les dirigeants et les fonctions de l’organisation.
DIRECTION : Signifie la décision, le respect de planning, des délais ce qui minimise le risque
de perte de temps et de gaspillage.
E
ECART : C’est la différence entre la valeur constatée de la donnée étudiée et la valeur de
référence de cette même donnée.
EFFICACITE : Elle consiste pour une entreprise à obtenir des résultats dans le cadre des
objectifs définis.
EFFICIENCE : C’est la meilleure gestion possible des moyens, des capacités en relation avec
les résultats.
F
FOURCHETTE : Terme statistique qui représente l’intervalle entre deux valeurs extrêmes.
xx
FREQUENCE : Il s’agit du nombre de quelque chose telle que le nombre d’observations d’un
événement ou d’un phénomène. La fréquence peut être en pourcentage ou en effectif.
G
GAUSS (courbe de…) : Courbe en cloche ou courbe de la loi normale qui donne la probabilité
d’une variable aléatoire continue. Cette courbe est symétrique et elle est définie par sa moyenne et son
écart-type.
I
INDIVIDU : Unité statistique telle qu’une personne, un ménage, une entreprise ou encore une
ville auprès de laquelle sont recueillies des informations. L’ensemble de ces individus représente la
base de sondage ou la population de référence.
M
MANAGEMENT: Est une action ou un art ou une manière de conduire une organisation, de la
diriger, de planifier son développement, de la contrôler ; s’applique à tous les domaines d’activité de
l’entreprise.
MODALITE : Les modalités sont les valeurs que prend une variable nominale. La variable sexe
a deux modalités. On peut dire aussi : groupe, catégorie, classe.
MOYENNE : Paramètre de position d’une distribution le plus souvent utilisé pour caractériser la
valeur centrale (moyenne arithmétique, moyenne pondérée).
N
NOMINALE (variable…) : La variable est nominale quand les valeurs qu’elle prend sont des
catégories. C’est le cas du sexe, de l’âge (s’il est découpé en classes), de la catégorie
socioprofessionnelle. On parle aussi de variable qualitative ou catégorielle.
NON-REPONSE : Nom donné à une réponse lorsque la personne interrogée ne répond pas à une
question. On parle de non-réponse totale lorsqu’une personne interrogée ne répond à aucune des
xxii
questions et de non réponse partielle lorsqu’une personne interrogée répond seulement à certaines
questions.
O
OPINION : Avis, idée, sentiment, jugement émis par une personne interrogée sur des faits ou
des phénomènes.
P
PERFORMANCE : En matière de gestion, la performance est la réalisation des objectifs
organisationnels. Il est défini comme l’association de l’efficacité et de l’efficience.
PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE: Sont des entreprises comme les autres, mais de
petite dimension et pouvant bénéficier, si elles souhaitent, de dispositifs adaptés à ses spécificités.
POIDS : Part d’un groupe d’individus par rapport à l’ensemble de la population (exemple : 48%
d’hommes et 52% de femmes). Il s’agit d’un coefficient affecté à chacun des individus d’un échantillon
(poids de redressement).
xxiii
PONDERATION : Traitement statistique dont l’objet est d’affecter un poids à des catégories
d’individus notamment dans le but de redresser l’échantillon.
POPULATION : Il s’agit d’unités statistiques telles que des personnes, des ménages ou des
entreprises. Elles servent de base de sondage pour constituer un échantillon.
PREVISION : Traitement statistique dont le but est de prévoir des variables de comportement ou
d’opinion selon différents facteurs.
PRODUCTIVITE : Rapport entre la quantité des biens produits et les moyens utilisés.
Q
QUALITATIVE : (voir variable nominale).
R
RATIO : Rapport entre deux indicateurs significatifs
S
STRUCTURE: Est l'ensemble des fonctions et des relations déterminant formellement les
missions que chaque unité de l'organisation doit accomplir, et les modes de collaboration qui existent
entre ces unités.
T
TABLEAU DE BORD : C’est un ensemble d’indicateurs organisé en système suivis par la
même équipe ou le même responsable pour aider à décider, à coordonner, à contrôler les actions d’un
xxv
V
VALEUR AJOUTEE : Elle mesure le surplus de richesse créé par l’entreprise dans l’exercice
de ses activités. C’est un solde qui constitue un indicateur synthétique du poids économique de
l’entreprise
VARIABLES ILLUSTRATIVES : Toutes les variables qui n’ont pas participé à la construction
des axes, mais permettent d’illustrer les analyses factorielles.
INTRODUCTION GENERALE
A l’heure actuelle, la variable omniprésente dans les analyses des organisations
est l‘environnement économique instable et incertain. La crise financière, la
mondialisation, la globalisation, l’ouverture des marchés, la libre circulation des
biens et des capitaux conditionnent les activités des entreprises. Il est évident alors
que la concurrence à laquelle fait face toute entité économique n‘est plus d‘ordre
régional, national ou même continental mais plutôt d‘ordre mondial.
ème
2
BOUQUIN, Henri. (1998), Le contrôle de gestion, Gestion Presses Universitaires de France, 4
édition, Paris, p. 89
3
ANTHONY, RN, (1965), Planning and control systems : a Framework for Analysis, Harvard
University, p. 103
2
Rapprochant les définitions fournies par R.N. Anthony (1965, 1988) et Henri
Bouquin (1997), nous pouvons conclure que la mission principale de la fonction de
contrôle de gestion est d‘assurer que les décisions prises sur les investissements et
les activités liées aux cycles d’exploitation dans l'entreprise permettent d’aboutir aux
résultats escomptés. De ce fait, nous pouvons dire a priori que le contrôle de gestion
est un système d’aide à la décision pour les entreprises.
4
ANTHONY RN., GOVINDARAJAN V. (1998), Management control systems, Mc Graw-Hill,
ème
9 édition, New-York , p.16
5
NOBRE, Thierry. (2001), « Le contrôleur de gestion de la PME », comptabilité – contrôle – Audit,
Vol. 7, Mars, pp. 129-146
6
CAUSSE, Geneviève. (1999), Contrôle de gestion : problématiques et dimensions, Editions
Ellipes/AUF, p.2
7
CAUSSE, Geneviève. (1999), Contrôle de gestion : problématiques et dimensions, Editions
Ellipes/AUF, p.10
3
8
NOBRE T. (2001), « Le contrôleur de gestion en PME », Comptabilité-Contrôle-Audit, mars, p 129-
146.
9
NOBRE T. (2001), « Méthodes et outils du contrôle de gestion dans les PME », Finance- Contrôle-
Stratégie, juin, p 119-148
4
Concernant ce dernier, selon Merunka (1987), les données et les faits sont
l’un des processus de prise de décision utilisé par le dirigeant, il avance que « la
complexité même des phénomènes en gestion conduit les dirigeants à collecter un
grand nombre de données sur le marché, les produits, les concurrents, les
fournisseurs ou plus généralement sur l’environnement » 13. Les recommandations
d’actions ou les plans d’action sont alors toujours justifiés par des faits.
Nous pensons que tous les facteurs de contingence n’ont pas été étudiés dans
les recherches menées jusqu’alors et qu’il reste beaucoup à faire dans la
compréhension du pourquoi et du comment du contrôle de gestion et son rapport
avec le système d’aide à la décision dans les petites et moyennes entreprises.
10
ALAZARD, Claude & SERAPI, Sabine. (2001), Contrôle de gestion, manuel et application, 5ème
édition, édition Dunod, Paris, p.670
11
MERUNKA, Dwight. (1987), La prise de décision en management, Aubin Imprimeur, Ligugé,
Poitiers, p.20
12
CHAPELLIER, Philippe, (1997). Profils de dirigeants et données comptables de gestion enp.m.e.
Revue internationalep.M.E. vol 10, n°1, p.86
13
MERUNKA, Dwight. (1987), La prise de décision en management, Aubin Imprimeur, Ligugé,
Poitiers, p.20
5
Néanmoins, Bragard (1992) et Van Caillie (1993) ont fait des études portant
sur les besoins en information propres aux PME et sur l'usage que les dirigeants font
de l'information comptable pour alimenter leur processus de prise de décisions ou
leur processus d'évaluation rétrospective de ces décisions. Pourtant, d’après la
recherche effectuée par Grepme (1995) 17, ces études envisagent peu l'influence sur
ce système du style de gestion mis en œuvre dans une PME pourtant toujours
marquée par la personnalité de l'entrepreneur à la base de sa création et de sa survie
quotidienne. De même, ces analyses n’ont pas pris en compte la fonction du système
de contrôle de gestion dans une pensée de pilotage stratégique de la PME à moyen ou
long terme. Le choix des PME comme sujet d’étude a découlé principalement du fait
que la littérature sur le contrôle de gestion dans les PME n’a pas été développée
jusqu’à maintenant dans une mesure aussi grande que celle concernant les firmes de
14
CHAPELLIER, Philippe, (1997). Profils de dirigeants et données comptables de gestion enp.m.e.
Revue internationalep.M.E. vol 10, n°1, p.75
15
MERUNKA, Dwight. (1987), La prise de décision en management, Aubin Imprimeur, Ligugé,
Poitiers, p.20
16
MERUNKA, Dwight. (1987), La prise de décision en management, Aubin Imprimeur, Ligugé,
Poitiers, p.20
17 GREPME sous la direction de JULIEN (P.A)(1995). Les PME : bilan et perspectives, 2ème éd., les
Presses inter-Universitaires et Economica, collection connaissance de la gestion, p.266.
6
taille plus conséquente. Pour les PME, elles doivent chercher alors à augmenter leur
flexibilité par rapport aux changements de l‘environnement, de produire de la
manière la plus efficiente possible et avec une meilleure qualité de produit offert.
Cependant, la réalisation de ces objectifs reste conflictuelle.
- Les données : ces données sont celles que possède l’entreprise sur son
activité (ses ventes, sa production, ses ressources, ses politiques financières,
marketing, etc.), sur l’activité des concurrents, sur le marché et les
consommateurs ou encore plus largement sur l’environnement. Les données
peuvent être objectivement formalisés comme dans un rapport d’étude ou
peuvent être plus simplement constituées par le jugement des dirigeants.
- Les statistiques : des opérations statistiques sont nécessaires pour traiter les
données disponibles et les relier dans le sens spécifié par le modèle lui-
même.
18
MERUNKA, Dwight. (1979), Decision Support Systems for Marketing Dirigeants, Journal of
Marketing, vol 43, 9-26
7
études sur les PME malgaches sont peu nombreuses. De ce fait, notre recherche nous
permet de comprendre et d’expliquer le fonctionnement de celles-ci pour stimuler les
recherches futures.
La question qui se pose est donc de savoir s’il existe un lien significatif entre
le contrôle de gestion, le profil du propriétaire-dirigeant, les caractéristiques de
l'entreprise, l'environnement organisationnel et le système d’aide à la décision. Et
dans quelle mesure ce système peut-il influencer l’organisation des PME
malgaches ? Quel processus de décision ? Quelle structure de décision ? Le contrôle
de gestion peut-il maîtriser le système d’aide à la décision dans les PME ?
Notre analyse portera alors sur les facteurs fournis par le contrôle de gestion
pouvant influencer le système d’aide à la décision dans les PME. Comme nous
10
l’avons déjà annoncé, le dirigeant, dans son processus de prise de décision utilise
couramment et combine plusieurs facteurs. Les caractéristiques du propriétaire-
dirigeant représentent le premier facteur. Les caractéristiques de l'entreprise forment
le second facteur contingent car c’est de par son expérience que l’entreprise va
prendre des décisions. L'environnement organisationnel constitue le troisième
facteur. La décision prise par le dirigeant dépend aussi de l’environnement, que ce
soit interne ou externe. Le décideur doit toujours être à l’écoute se son
environnement. Nous chercherons donc à décrire la corrélation existante entre le
contrôle de gestion dans les PME qui forme ici la variable principale de notre étude
et le système d’aide à la décision organisationnelle.
Sur le plan théorique : nous ferons ressortir les théories principales sur le
contrôle de gestion. Nous examinerons également les particularités du système d’aide
à la décision des entreprises et leur application dans le cas des PME. Le cadre de
l’analyse sera établi sur la base de la littérature existante.
Ces constatations sommaires justifient donc l'importance d'une étude des PME
malgaches. Cette thèse comprend deux parties. Nous retracerons dans la première
partie la corrélation entre le contrôle de gestion et le système d’aide à la décision
dans les PME. Dans ce contexte, cette première partie a pour but de présenter la
méthodologie de recherche que nous allons adopter, et après avoir expliqué la
signification des trois mots clés de notre thème (contrôle de gestion, système d’aide à
la décision et organisation), de rappeler les spécificités des PME qui se dégagent de
la littérature spécialisée. Ce qui nous permettra d'en souligner l'impact théorique sur
la configuration du système d’aide à la décision et du contrôle de gestion qui devrait
être mis en œuvre en contexte PME, pour en faire un véritable outil efficace de
contrôle des tâches et un véritable instrument au service du pilotage de l'entreprise.
Cette étude cherche également à donner une vision synthétique des caractéristiques
du propriétaire-dirigeant dans les PME, ensuite, de la spécificité organisationnelle,
notamment sur le rôle et l'importance accordée aux pratiques du contrôle de gestion.
Enfin, nous y analyserons aussi les théories sur le contrôle de gestion dans les
PME. Dans la deuxième partie, nous adopterons une attitude plus analyste en
étudiant de cas réel. Nous présenterons également notre analyse descriptive des
résultats dans le premier chapitre. Il exposera les résultats de notre travail pour être
analysés dans le but de voir la nécessité du contrôle de gestion comme un système
d’aide à la décision dans les PME malgaches.
13
PREMIERE PARTIE :
CORRÉLATION ENTRE LE
CONTROLE DE GESTION ET
LE SYSTEME D’AIDE A LA
DECISION DANS LES PME
13
Grepme (1997) affirmait que « les PME ont des caractéristiques spécifiques :
petite taille, centralisation et personnalisation de la gestion autour du propriétaire-
dirigeant, faible spécialisation du travail, stratégie intuitive ou peu formalisée, forte
proximité des acteurs dans un réseau régional, système d'information interne simple
et peu formalisé, système d'information externe simple basé sur les contacts directs,
et capacité d'innover rapidement pour s'adapter au marché ». 20 Ainsi, tout au long
de cette première partie, la question qui se pose est de savoir : dans ces petites
entités, le contrôle de gestion peut-il contrôler les informations et s’adapter avec leur
taille ? Peut-il contribuer à la prise de décision dans les PME, voire même être les
facteurs fondamentaux à la décision ? Quelle méthode leur serait adéquate ? Cette
étude vise ainsi à démontrer théoriquement s’il y a un lien entre le contrôle de
gestion et le système d’aide à la décision et si le contrôle de gestion est un véritable
outil d’aide à la décision pour les PME.
Nous avons divisé cette première partie en deux chapitres. Dans le domaine des
sciences de gestion, la présentation de la méthodologie de recherche et la recherche
historique sont des méthodes que les chercheurs peuvent utiliser pour entamer leur
étude. Ce qui nous a conduit dans cette thèse à commencer, dans un premier temps,
notre investigation, par la méthodologie de recherche et par l’analyse critique du
concept de contrôle de gestion et du système d’aide à la décision. De ce fait, cette
étude ne peut être menée à bien qu’après la présentation de notre méthodologie et la
clarification terminologique des termes suivants : contrôle de gestion et système
d’aide à la décision. C’est l’objet du premier chapitre. Dans un second temps, l’étude
sera axée, sur la spécificité des PME, afin de justifier le choix de chaque définition
retenue au regard de l’ensemble des définitions présentées dans la littérature.
L’analyse critique des définitions nous permet de retenir une définition du concept
adaptée aux exigences de la recherche. Nous poursuivons l’analyse en nous efforçant
de repérer les facteurs déterminant l’apparition du système de contrôle de gestion et
du système d’aide à la décision dans les PME.
20
GREPME sous la direction de JULIEN (P.A) (1997). Les PME : bilan et perspectives, 2ème éd., les
Presses inter-Universitaires et Economica, collection connaissance de la gestion, , p.364 et in
http://fr.wikipedia.org/
14
PREMIER CHAPITRE :
Méthodologie et concepts de base
du contrôle de gestion et du
système d’aide à la décision
Les PME font partie d’un environnement marqué par la mondialisation croissante
des échanges, la globalisation de l'économie et la crise financière mondiale. Toutes les
frontières physiques sont supprimées grâce à l'utilisation des nouvelles technologies de
l'information et de la communication. Les PME malgaches ne sont plus protégées contre
la concurrence extérieure alors qu’elles doivent être compétitives. Dans ce contexte, le
contrôle de gestion peut-il exercer une fonction d’aide au pilotage de ces organisations
dans le but d’optimiser ses résultats à court, moyen ou long terme ? En principe, l’une de
ses missions dans les grandes entreprises est d’aider le chef de projet, le dirigeant ou
décideur à faire les bons choix, en lui donnant toutes les informations nécessaires. En
d’autres termes, il doit être capable de comprendre très vite la problématique du terrain,
de choisir les bons indicateurs, d’analyser les situations, et de prendre des décisions
adéquates relatives aux solutions adaptées. Est-ce aussi le cas des PME ?
Tout au long de cette première section, notre étude sera axée, dans un premier
temps, sur la stratégie et la méthode d’approche, dans un deuxième temps, sur
l’élaboration d’un modèle, la formulation des hypothèses et dans un troisième temps, sur
la méthodologie de recherche que nous allons adopter, c’est-à-dire la sélection de
l’échantillon et les méthodes d’investigation.
Pour mener à bien notre recherche, nous avons adopté une démarche
méthodologique, suivant les trois grandes phases de recherche, à savoir, la phase
préparatoire, la phase d’études sur terrain, l’analyse et la synthèse des données.
Nous avons pu consulter quatre (4) types de documents. D’abord, les sources
bibliographiques, à partir desquelles, nous avons effectué des recherches, en vue d’en
tirer des informations sur le thème. A ce propos, nous avons consulté des ouvrages
relatifs au contrôle de gestion et au système d’aide à la décision, au PME, à son
environnement et à son développement, et surtout à l’évolution du contrôle de gestion
dans ces petites sociétés. Ensuite, les données statistiques obtenues auprès du Ministère
de l’industrie et de l’INSTAT, à partir desquelles est recueilli l’essentiel des
informations quantitative et qualitative sur les PME malgaches (taille, personnel, états
financiers, activité, chiffre d’affaires…). Enfin, les données sur internet, à partir
desquelles, nous avons essayé d’actualiser et d’élargir notre conception du thème de
l’étude. Elles ont constitué à la fois, un gain de temps et un surplus de connaissances. Par
ailleurs, inclus dans la phase préparatoire, un formulaire d’enquête a été élaboré sous
16
forme de questionnaire, afin de recueillir des informations relatives à notre thème. Ce qui
nous amène à la phase d’étude et prospection sur terrain.
Les travaux et prospections sur terrain constituent une étape déterminante. Ils
comprennent les points suivants : la phase de reconnaissance et la phase de
prospection. La phase de reconnaissance consiste à effectuer un aperçu généralisé de
tous les aspects du milieu d’étude, et à prendre contact avec les responsables, afin de
leur présenter et exposer l’objet de notre intervention. En ce qui concerne la phase de
prospection, pour pouvoir « éclairer » toutes nos questions, nous avons besoin d’avis
concrets afin de cerner au mieux notre problématique. C’est pourquoi, il nous est
nécessaire d’enquêter des professionnels qui ont plus d’expérience sur ces questions
que nous, gestionnaire débutant. Ainsi, c’est grâce à l’enquête effectuée, complétée par
nos recherches documentaires que nous allons définir comment mener notre analyse.
Le modèle choisi dans notre recherche s'inspire du cadre général fourni par
Campbell et a1. (1970). Ce modèle comporte cinq dimensions, à savoir : le profil
personnel du propriétaire-dirigeant, les pratiques de gestion qui sont représentées ici par
le contrôle de gestion, les résultats organisationnels, les variables de contrôle et
l'environnement organisationnel. Ce modèle se présente comme suit.
Environnement
organisationnel
Variable contrôle
21
Campbell et al., (1970), L’entreprise virtuelle ou les nouveaux modes de travail, Editions Odile Jacob, Paris,
p.82
18
Bien que datant de plus d'une décennie, les différentes dimensions de ce modèle
sont toujours d'actualité dans leur capacité à influencer l'avenir des organisations. Ces
dimensions évoluent dans le temps et leurs influences varient selon les pays, les régions.
Pour notre part, nous avons jugé ce modèle de recherche insuffisant pour traiter notre
thème. C’est pourquoi, nous avons décidé d’améliorer celui-ci en y ajoutant d’autres
éléments qui sont très indispensables en matière de système d’aide à la décision. Ainsi,
en tenant compte de la théorie avancée par Merunka en 1987 22 nous pensons qu’il serait
idéal d’apporter, dans ce cadre général, une petite modification que nous allons présenter
ci-après.
Environnement
organisationnel
Variable contrôle
caractéristiques des PME et de l’expérience cumulée qui sont surtout constituées par
l’âge, le niveau d’études, la formation et l’expérience professionnelle du propriétaire-
dirigeant, ce que nous appelons les caractéristiques personnelles du propriétaire-
dirigeant.
Environnement
organisationnel :
- Environnement interne
- Environnement global
-Environnement spécifique
Profil du
propriétaire- Pratique du contrôle
dirigeant de gestion
Système d’aide à la
décision
- Age - Outils de
-Statut contrôle
- Formation - Organisation
- Expérience de travail - Gestion
- Formation
- Antécédents familiaux
ACTION
principaux obstacles à la prise de décision rapide et sans risque quant à ses conséquences
est la complexité des problèmes auxquels les dirigeants sont confrontés. D’une part, la
limite de ses capacités cognitives ne leur permet pas de considérer plus de quelques
critères de jugements et quelques solutions alternatives du problème. C’est pourquoi,
dans ce modèle d’analyse, nous avons insisté sur le fait que la qualité de prise de
décision dépend non seulement de l’environnement organisationnel et de la pratique du
contrôle de gestion mais surtout de l’expérience et des connaissances du dirigeant des
PME. Il est évident que le but principal de l’étude est de vérifier si et de quelle manière
le contrôle de gestion constitue un véritable système d’aide à la décision pour les PME
malgaches. Afin de pouvoir par la suite entreprendre des analyses et présenter les
résultats de notre recherche, il nous faut d’abord élaborer nos hypothèses.
Compte tenu des investigations théoriques que nous avons réalisées durant la
phase exploratoire, les hypothèses suivantes devront donc répondre aux questions
spécifiques que nous avons formulées dans l’introduction, en établissant des relations
entre des faits et des variables. Pour notre recherche, en nous basant sur les questions
spécifiques et selon les principales dimensions du modèle, nous pourrons déduire les
hypothèses suivantes :
− H32 : L’expérience et les connaissances des dirigeants joue un grand rôle dans la
qualité de prise de décision.
23
Voir Table population et échantillon annexe 10
24
INSTAT 2005
25
une probabilité 0,0089/112 (une chance sur 112) d’être tiré, et ainsi de suite jusqu’au
quatre-vingtième PME de l’échantillon, qui a une probabilité de 0,03. Nous avons choisi
le tirage sans remise puisque, selon le groupe Chadule 25, le tirage sans remise donne des
échantillons plus fidèles. Ici le taux de sondage est fort, la différence est donc sensible, et
la précision des estimations que l’on fera sur la population mère est améliorée en cas de
tirage sans remise.
Pour mener à bien notre étude, nous avons retenu comme population de référence
les PME qui remplient les trois conditions suivantes. La première concerne le lieu
principal d'activités de l'entreprise, il doit être le même pour toutes les entreprises
étudiées, c'est-à-dire, situé aux alentours des deux districtsd’Antsirabe. En principe, cette
condition offre à ces entreprises et leurs dirigeants de bénéficier d'une structure
économique se voulant la même pour tous en terme d'opportunités. La deuxième et la
troisième conditions sont les suivantes : les entreprises étudiées doivent avoir évolué à
titre de petites et moyennes entreprises, et les propriétaires-dirigeants des PME peuvent
être des citoyens malgaches ou des étrangers résidents.
25
GROUPE Chadule, (1986), Initiation aux pratiques statistiques édition Masson, Paris, p.59
26
La base de sondage est définie comme étant la liste exhaustive des individus de la
population mère 26. Dans notre cas, elle, qui correspond le mieux aux besoins de
l’enquête, est la liste des PME existant dans le district d’Antsirabe. Elle a été fournie
par la chambre de commerce et de l’industrie de ce district. Comme il n’existe aucun
répertoire d’entreprises à Madagascar qui distingue, à la fois, des critères de secteur et
de taille, nous n’avons pas pu disposer d’une « base de sondage » parfaite qui comprend
un relevé complet de la population étudiée. Les principales variables retenues pour
décrire l'échantillon des entreprises concernent la taille (déterminée à partir de l’effectif),
le secteur d’activité, le type de processus de production, l’origine de la définition du
produit ou du service, le degré d’indépendance, les priorités du chef d’entreprise. Les
unités de la population sont donc des entreprises indépendantes qui comprenaient au
maximum 100 personnes employées à plein temps. Elles doivent toutes être actives dans
tous les secteurs d’activités et ont toutes leur siège social à Antsirabe, Madagascar. Sur
la base de la population de l’enquête, l’échantillon a été construit. Il doit représenter le
26
GROUPE Chadule, (1986), Initiation aux pratiques statistiques édition Masson, Paris, p.59
27
mieux possible la population mère des PME malgaches des deux districtsd’Antsirabe qui
est au nombre de 113 27 au total.
Pourquoi nous avons porté notre thème de recherche sur les PME malgache ?
Conformément aux données statistiques fournies par l’INSTAT en 2005, la culture
entrepreneuriale est encore très peu développée à Madagascar. En effet, sur une
population estimée à 17 millions d’habitants, il y a seulement 24 146 PME et 185 537
ME (Moyenne Entreprise), soit 209 683 entrepreneurs. Ce nombre représente à peine
1,23 % de la population malgache.
Selon toujours les résultats de l’enquête sur les entreprises en 2005, elles
représentent « 31 % de l’emploi total du secteur privé (agriculture non compris) estimé à
753 500 » 28. Par ailleurs, selon toujours l’enquête de l’INSTAT (Institut National de la
Statistique) en 2005, elles contribuent à hauteur de 29,4 % de la valeur ajoutée du secteur
privé (agriculture non compris) évaluée à 4 355 milliards d’Ariary. De ce fait, l’apport
des PME dans le développement et la croissance de l'économie malgache n'est plus à
démontrer. Le ministère de l’industrie nous a renseigné aussi sur la situation actuelle des
PME malgaches. La « politique nationale de promotion des PME, Proposition de la
27
Fédération des Chambres de Commerce et d’Industrie de Madagascar
28
Enquête effectuée par l’INSTAT 2OO5
28
- un total du bilan compris entre 60 et 600 millions Ariary (Total du bilan représentant
100 à 1000 fois le Produit intérieur Brut).
En ce qui concerne le choix des PME des deux districtsd’Antsirabe, étant donné
que Madagascar est caractérisé par une diversité des cultures (18 ethnies), le district
d’Antsirabe nous a donc paru le lieu idéal pour réaliser l'étude, compte tenu de la
représentativité ethnique 29 qu'on y trouve. C’est aussi un centre industriel.
29
http//www.beta.cci-madagascar.org
29
Le choix des méthodes utilisées fut déterminé par la nature même de la recherche
et le souci d'atteindre au mieux nos objectifs. De ce fait, nous avons privilégié comme
outils de collecte des données, le questionnaire. Nous avons donc retenu comme seule
méthode d'enquête le questionnaire. Ce dernier était composé des quatre parties
correspondant aux cinq dimensions retenues dans notre modèle de recherche, et
comportait les renseignements concernant :
L’étude de chacun des différents thèmes est réalisée suivant deux étapes. Dans le
paragraphe suivant qui sera alors consacré à l’analyse et au traitement des données
recueillies, nous allons, dans un premier temps, effectuer une analyse descriptive qui
présente les principales caractéristiques du thème développé. Dans un second temps, un
30
Pour les traitements des données, l’analyse bivariée nous permettra de tester
l'existence d'une relation entre les variables. Ainsi, nous allons tester l'existence d'une
différence des moyennes, d'une part, entre le fait d’avoir bénéficié un programme de
soutien aux PME et la perception de l’environnement et le degré de pratique du contrôle
de gestion, et, d'autre part, entre le système d’aide à la décision et les variables
exprimant les conditions favorables ou non de l'environnement. Le test de Khi-deux sera
aussi utilisé pour tester les corrélations entre les variables. Il sert à tester l’existence ou
non d’un lien statistiquement significatif entre une variable donnée (habituellement
appelée la variable dépendante) et une autre variable (habituellement appelée la variable
indépendante) 30.
30
www.12manage.com/methods_regression_analysis_fr.html
31
Dans notre cas, le but de l’analyse et le traitement des données de l’enquête est de
vérifier nos hypothèses sur l'existence d'un lien entre les caractéristiques du
propriétaire-dirigeant, la pratique du contrôle de gestion, les caractéristiques de
l'entreprise, l'environnement organisationnel et le système d’aide à la décision de la
PME. Ainsi, les résultats des différents tests permettront de mesurer le degré de relation
entre les variables indépendantes et la variable dépendante. L’étude de chacun des
différents thèmes est réalisée suivant deux étapes. Après avoir présenté notre modèle de
recherche, nos hypothèses, notre échantillon, les techniques d'enquêtes retenues ainsi
que les tests privilégiés, nous allons voir maintenant le concept de contrôle de gestion et
le système d’aide à la décision dans la section suivante.
La diffusion des pratiques et des formalisations sur le calcul et l’analyse des coûts
progresse véritablement avec la première phase de la révolution industrielle. Chatfield
(1974) disait que « dans l’histoire de la comptabilité, il est intéressant de noter que les
calculs des coûts ne peuvent être analysés comme une simple technique proposée par
des « théoriciens » et « plaquée » sur des entreprises. Les calculs de coûts reflètent
plutôt des pratiques d’acteurs qui utilisent des outils pour gérer des structures, pour
31
canaliser des comportements, pour organiser le travail » . Pour Claude ALAZARD
(2001), « les nouvelles technologies du XVIIIe siècle bouleversent les sources d’énergie
et les machines et poussent ainsi à une organisation concentrée de la production : les
machines sont regroupées dans des usines dans lesquelles les ouvriers viennent
travailler » 32. L’entrepreneur n’est plus alors seulement un intermédiaire marchand, il
devient également un investisseur et un innovateur. Dès lors, il cherche à mesurer des
coûts et à contrôler le travail.
Ce paragraphe nous a permis d’avoir une vision plus précise en ce qui concerne
l’historique des coûts. Mais comment mesurer la performance d’une entreprise à partir
31
Chatfield.(1974), History of accouting throught, The dryden press, , p.63
32
ALAZARD, Claude (2001), Contrôle de gestion, manuel et application, 5ème édition, édition Dunod,
Paris, p.12
33
GILLE, Bertrand. (1978), Histoire des techniques, La Pleiade, Gallimard, p.123
33
de ces coûts ? Pour répondre à cette question, il nous faut des indicateurs pour mesurer,
contrôler celle-ci. Ainsi, l’histoire du contrôle sera traitée dans le paragraphe suivant.
Sabine SEPARI et Claude ALAZARD (2001) disait que « le contrôle des activités
et le domaine du contrôle de gestion qui en découle sont plutôt corrélés à la phase
d’industrialisation de la fin du XIXe siècle et surtout du début du XXe siècle : né de
l’évolution du monde technique et économique avec les analyses de Taylor (1905) sur le
contrôle de productivité, les recherches de Gantt (1915) sur les charges de structure et
les choix de « General Motors » (1923) et de Saint Gobain (1935) pour des structures
par division, le contrôle de gestion concerne alors principalement l’activité de
34
production mais ne s’appelle pas encore ainsi » . Et SERAPI et ALAZARD de
continuer qu’une première évolution dans les enjeux et le champ d’analyse des
premières formes de contrôle de gestion va apparaître avec l’accroissement de la taille
des unités de production et de leur diversification. Il devient nécessaire de déléguer des
tâches, des responsabilités tout en exerçant un contrôle sur les exécutants.
Ainsi, après l’analyse des coûts, les entreprises mettent en place des budgets
prévisionnels et réels pour contrôler les réalisations et mesurer les écarts ; c’est pourquoi
le contrôle de gestion est souvent considéré comme synonyme, à tort, du contrôle
budgétaire. Ainsi, le contrôle de gestion est alors un modèle pour mesurer et contrôler
la productivité industrielle et en particulier la productivité du travail direct. Cependant,
le contrôle de gestion a mis du temps pour se mettre en place et développer ses bases,
nous allons voir brièvement, dans le paragraphe qui suit, les grandes étapes de
l’évolution et de la naissance du contrôle de gestion.
34
ALAZARD, Claude & SERAPI, Sabine. (2001), Contrôle de gestion, manuel et application, 5ème
édition, édition Dunod, Paris, p.15
34
35
CAUSSE, Geneviève. (1999), Contrôle de gestion : problématiques et dimensions, Editions
Ellipes/AUF, p.1
36
in http://fr.wikipedia.org/
37
CAUSSE, Geneviève. (1999), Contrôle de gestion : problématiques et dimensions, Editions
Ellipes/AUF, p.2
38
http://doc-iep.univ-lyon2.fr/Ressources/Documents/Etudiants/Mémoires/MSPCP/furtolf/html/index-
notes.htlm
35
encore plus loin en parlant de « routines et procédures basées sur l’information que les
dirigeants utilisent pour maintenir ou transformer certaines configurations des activités
de l’organisation » 39. Ainsi, le contrôle de gestion ne se contente plus de s’assurer que
les messages de la direction générale passent bien. Il interagit avec la stratégie pour
prévenir et corriger les dérives liées à la capacité limitée des décideurs et contribuer à
apporter de nouvelles solutions. De ce fait, le contrôle de gestion a comme mission
d’assister les décideurs dans leurs choix afin d’assurer la stabilité de l’organisation mais
aussi sa dynamique dans son environnement. Il va donc essayer de comprendre comment
l’organisation doit se comporter pour satisfaire au mieux les attentes de ses partenaires
en rendant des comptes régulièrement à la direction générale.
39
http://doc-iep.univ-lyon2.fr/Ressources/Documents/Etudiants/Mémoires/MSPCP/furtolf/html/index-
notes.htlm
40
HELLUY A) et DURAND (X). Les fondamentaux du contrôle de gestion. Edition d’organisation 2009,
p.119
41
LAUZEL P. et TELLER R., Contrôle de gestion et Budgets, Editions Sirey, 1997
36
donc à la fois vérifier, surveiller, évaluer, maîtriser l’entité que l’on gouverne par rapport
à son système organisationnel et par rapport à l’environnement.
Ces définitions ont toutes été critiquées parce que prises isolément, elles sont
considérées comme incomplètes. C’est pourquoi, nous avons jugé utile de présenter trois
autres qui viennent compléter l’échantillon en insistant sur les dimensions jusqu’ici
négligées du contrôle. La première définition est celle d’A. Burlaud (1988) : « le
contrôle de gestion est l’un des rouages essentiels de la régulation interne et du pilotage.
Il a pour objectif de mettre sous tension les ressources humaines de l’organisation et de
rendre cohérentes les activités des différents acteurs au sein de l’entreprise afin qu’elles
concourent à la réalisation de l’objectif commun » 44. La deuxième est formulée par R.
Teller (1999) comme suit : « Le contrôle de gestion peut se définir comme un processus
d’aide à la décision permettant une intervention avant, pendant, et après l’action» 45. La
troisième définition est celle de Henri Bouquin (2008) : « La mission du contrôle de
gestion consiste au fond à installer et maintenir autour des dirigeants les condition leur
permettant d’identifier les objectifs pertinents et de maximiser les chances de les
42
ANTHONY R.A. et DEARDEN J. (1976), Management control system, Irwin, Homewood, p. 53
43
ANTHONY, R.N. (1988), The management Control Function, Boston, The Harvard Business School
Press.
44
Dans “Découverte de la gestion”(1988) Cahiers français n° 234, janvier février, p.11
45
TELLER R. (1999), Le contrôle de gestion, Pour un pilotage intégré de la stratégie et de la finance,
Editions EMS, p.49
37
atteindre tant qu’ils restent pertinents » 46. Au-delà de ses attributions classiques de
coordination, de planification et de suivi évaluation, le contrôle de gestion est donc perçu
en général comme un outil d’animation, d’évaluation, de motivation, voire
d’apprentissage. Parmi toutes ces définitions, nous retenons celle donnée par Teller en
1999 : nous pensons qu’elle est la mieux adaptée à notre recherche puisqu’elle évoque
l’utilité du processus d’aide à la décision avant, pendant et après l’action pour piloter une
entreprise. Le contrôle de gestion ici est donc un outil permanent pour mesurer les
actions et aider au recentrage des actions pour atteindre les objectifs fixés. La figure que
nous présentons ci-après nous permet de situer le rôle du contrôle de gestion. Notre
objectif est de démontrer que la définition des mots « le contrôle de gestion » est un outil
de contrôle pour les entreprises en général et pour les PME en particulier, et d’expliquer
que le contrôle de gestion aide les dirigeants dans leur prise de décision avant, pendant et
après l’action.
INFORMATION :
Diagnostic interne DECISION :
et externe - Fixation des ACTION
objectifs
- choix de la
stratégie
- qualité
- investissement
CONTROLE DE GESTION
46
BOUQUIN, H. (2008), Le contrôle de gestion. Presse Universitaires de France, 8è édition, p.12
38
A travers cette figure, nous voyons que le contrôle de gestion apparaît comme un
instrument indispensable au pilotage car il permet de mesurer l’efficacité globale de
l’entreprise.
Employé d’une entreprise dans le secteur informatique qui collabore avec une
association des étudiants à l’Université d’Antananarivo, Monsieur Rabe envisageait de
créer sa propre entreprise aux alentours de l’Université. Le fonds essentiel pour le
démarrage de l’activité réuni avec l’aide financière octroyée par ses parents, il
démissionna de son poste au sein de l’association et acquit les immobilisations
nécessaires au fonctionnement de sa petite entreprise. Monsieur Rabe est alors le
propriétaire fondateur de cette entreprise. Il est actuellement le gérant d’une entreprise
« Multiservice » à Ankatso qui emploie cinq salariés.
Le problème qui se pose est de savoir qui pourra informer Monsieur Rabe de cette
décision de Monsieur Rakoto. C’est Monsieur Rakoto lui-même qui va communiquer à
son patron son intention d’abandonner son poste. Le gérant sera ainsi au courant de cette
information. Cette démarche qui sera adoptée par Monsieur Rakoto formera le système
d’information interne. Le préavis de l’employé se fera par la communication verbale,
aucun préavis ne sera fourni. Le gérant se contentera tout simplement de prendre note
dans son agenda de cette situation et acceptera la démission de son employé.
Pour minimiser les coûts, le gérant de cette société n’envisagera pas d’annoncer un
avis de recrutement pour remplacer l’employé démissionnaire. Le recrutement se fera à
travers la consultation de ses proches. Pour ce faire, la communication par bouche à
oreille sera une méthode très efficace. Il n’y aura pas d’affichage ni d’annonce dans les
médias ni des agences de recrutement. Cette démarche adoptée par Monsieur Rabe
diminuera ainsi ses charges.
DECISION :
- recrutement d’un
INFORMATION : nouveau salarié ACTION :
Démission de - stratégie : Mise en œuvre
Monsieur Rakoto consultation des de la stratégie
proches, par
bouche à oreille
- Objectif :
minimiser les
coûts
CONTROLE DE GESTION
Contrôle des coûts
Ici, le rôle du contrôle de gestion est la maîtrise des coûts par le contrôle des
informations tant internes qu’externes. Ce qui confirme la définition fournie par R Teller
que nous avons retenue : « un processus d’aide à la décision permettant une intervention
avant, pendant, et après l’action».
pense ne pas l’utiliser. Le contrôle de gestion étant défini ainsi, nous allons maintenant
prendre connaissance du système d’aide à la décision. Ses délimitations sont importantes
dans la mesure où ils permettent de compléter les bases théoriques.
Comme l’a défini Teller tout à l’heure, le contrôle de gestion est un processus
d’aide à la décision, mais la question qui se pose est de savoir de quel type de processus
de décision s’agit-il. Sera alors abordé dans le paragraphe suivant, les différentes formes
de contrôle de système d’aide à la décision.
47
CONSTANCE in www.aquadesign.be
48
MERUNKA, Dwight. (1979), Decision Support Systems for Marketing, Journal of Marketing, vol 43,
9-26
41
49
Cf page 6, Introduction
50
LITTLE, J. (1970), Models and Dirigeants: the Concepts of a Decision-Calculus”, Management
Science, vol 16, n°8, p. 26.
42
Les systèmes d’aide à la décision couramment utilisés Les systèmes d’aide à la décision
souhaitables
Exhaustifs Exhaustifs
Pour Simonet (1990), « décider pour le dirigeant, c’est mettre en œuvre une
stratégie de pouvoir et de communication vis-à-vis des collaborateurs. Il incarne un style
de management. Les trois compétences fondamentales que le dirigeant est amené à
développer dans de multiples occasions et de façon quasi-permanente : s’exprimer et se
communiquer, résoudre des problèmes, gérer son temps » 51. Or, selon Merunka (1987),
les systèmes d’aide à la décision souhaitables, tels que décrits par John Little dans le
tableau ci-dessus, ne peuvent répondre à la complexité de l’environnement actuel. Il faut
y ajouter d’autres éléments. En plus des caractéristiques souhaitables des systèmes
d’aide à la décision décrites plus haut, Merunka avance « qu’un bon système d’aide à la
décision doit pouvoir répondre à la complexité des problèmes rencontrés en
management. Il doit donc :
51
SIMONET (J et R). Le management d’une équipe : Guide pour négocier, animer, former, les éditions
d’Organisation, 1987, 176p.
43
- permettre au décideur d’incorporer des données objectives mais aussi des données
subjectives basées sur son expérience ;
- offrir un support efficace pour la prise de décision par un groupe de dirigeant, aussi
bien que pour la prise de décision au niveau individuel » 52.
Après avoir décrit et défini ce qu’est un système d’aide à la décision, nous allons
maintenant recourir aux différentes formes de contrôle de ce système. Pour ce faire, il
nous faut donner un éclairage sur les relations qui existent entre eux pour préciser les
frontières et les éventuelles zones de recouvrement. Comme traditionnellement, selon
Anthony R.N. (1965), « on distingue trois niveaux de décisions dans l’entreprise : les
décisions stratégiques, les décisions de gestion et les décisions opérationnelles » 53, la
52
MERUNKA, Dwight. (1987), La prise de décision en management, Aubin Imprimeur, Ligugé, Poitiers,
p.25
53
Anthony R.N. (1965), Planning and Control Systems. Framework for Analysis, Harvard University,
44
− « les décisions stratégiques, ce sont celles prises par les dirigeants, elles ont une
incidence plutôt globale, c'est-à-dire sur l’ensemble de l’entreprise, et sur le long
terme ;
− les décisions opérationnelles, encore appelées d’exécution, elles font référence aux
actes réalisés quotidiennement par les agents dans le cadre de moyens et objectifs
fixés » 54.
54
Anthony R.N. (1965), Planning and Control Systems. Framework for Analysis, Harvard University,
55
CAUSSE, Geneviève. (1999), chapitre introductif au contrôle de gestion dans le Manuel de gestion,
Editions Ellipses/AUF, p.14
45
- de communication
Optimum
- Economie
(réduction
des coûts)
Ainsi, quelle que soit la configuration du système de contrôle de gestion, dans le modèle
classique présenté, on retrouve toujours les éléments suivants : des résultats comparés à
des objectifs ou à des normes, des moyens utilisés comparés à ceux qui avaient été
prévus, un calcul et une analyse d’écarts qui déclenchent des mesures correctives et un
processus d’apprentissage, grâce à l’expérience acquise au cours du temps. Cependant,
les hypothèses du modèle ne sont pas toujours satisfaites : ainsi, il n’est pas toujours
possible de mesurer les résultats, ou d’établir des normes. Certains auteurs, comme
Ouchi 56 et Hosfede 57, ont mis l’accent sur la nécessité de recourir parfois à d’autres
formes de contrôle.
56
OUCHI, W.G. (1979), A conceptual framework for design of organizational control mechanisms,
Management Sciences, volume 25, n°9 septembre p. 9
57
HOFSTEDE, G. (1981) Management control of public and non-for-profit activities, Accounting,
Organisations and society, Vol 6, n°3, p.5
47
Parfaite Imparfaite
Possibilité Bonne Contrôle des comportements ou des résultats Contrôle des résultats
de mesurer
Mauvaise Contrôle des comportements Contrôle clanique
les résultats
58
Ouchi W. G. A conceptual framework for design of organizational control mechanisms, Management
Science, Volume 25, n°9 septembre 1979
59
HOFSTEDE, G. (1981) Management control of public and non-for-profit activities, Accounting,
Organisations and society, Vol 6, n°3, p.5
48
Monsieur Rabe envisageait aussi d’accroître trois fois de plus son chiffre d’affaires
en faisant l’acquisition de neuf nouveaux ordinateurs, deux scanners et une
photocopieuse, amortissable sur cinq ans, pour satisfaire les besoins de ses clients qui ne
cessent d’augmenter. Les bénéfices réalisés lui permettront d’investir ce nouveau
matériel informatique. Rabe acceptera de déléguer certaines décisions au nouveau chef
d’agence, qui est une personne qu’il connaît très bien, c’est une autre personne
49
compétente sur laquelle il exercera un contrôle informel mais réel. Ce dernier deviendra
alors responsable et la décision se décentralisera. Ce futur responsable rencontrera
sûrement des problèmes (virus, entretiens de matériel informatique et photocopieuse,
pannes techniques, accueil des clients). Par conséquent, ce nouveau responsable
consultera les personnes autour de lui (amis, employé et épouse) qui donneront leurs avis
pour l’aider à prendre une décision.
D’après cet encadré, et en se référant au tableau n°2 intitulé les différents niveau
de contrôle de gestion selon Causse (1999), la décision d’investissement en matériel
appartiendra au gérant Monsieur Rabe : c’est une décision stratégique. Ainsi, le gérant
choisira le fournisseur pour les achats de matériel : c’est une décision tactique ou de
gestion. Pour les décisions opérationnelles, pour le cas de l’agence à Ambohipo, il
appartiendra au chef d’agence de prendre la décision.
Il est alors considéré comme un système d’aide à la décision utilisé par les
décideurs, qui collecte, traite et diffuse de l'information provenant de l'intérieur de
l'organisation ou directement de l'environnement. Son rôle est d’aider les décideurs à
effectuer leurs choix, mais aussi à comprendre le fonctionnement du système de pilotage
qui relève de coopérations étroites entre ces deux acteurs. Mais quels sont les outils qui
permettent aux décideurs de prendre une bonne décision ? C’est l’objet du paragraphe
suivant.
50
Pour piloter et prendre des décisions à court, moyen et long terme, le dirigeant
élabore et utilise des outils d’aide à la décision, comme l’a déjà montré Causse
précédemment dans le tableau n° 5. Tout au long de ce paragraphe, nous n’allons pas
parler de nouvelles méthodes et de nouveaux outils comme l’ABC, le « target-costing »
ou le « benchmarking » puisque ceux-ci concernent principalement les grandes
entreprises. Comme le rappelle H. Bergeron (2000), « les travaux sur les outils du contrôle de
gestion en PME sont encore peu nombreux » 61. Aussi, est-il important de s’interroger sur les
outils d’aide à la décision dans les PME. Ainsi, après avoir présenté les outils de calculs
des coûts, en essayant de décrire la méthode des coûts complets, la méthode des coûts
partiels et la méthode d’imputation rationnelle dans le paragraphe suivant, nous allons
consacrer notre étude sur les outils de la gestion budgétaire qui conduisent à la mise en
60
Berry M. (1983), Les outils de gestion, une technologie de l’invisible, Centre de gestion scientifique de
l’École Polytechnique, p. 121
61
Bergeron H. (2000), Les indicateurs de performance en contexte PME, quel modèle appliquer ? 21e
Congrès de l’Association Française de Comptabilité. Angers.p.79
51
place d’un réseau de budget couvrant toutes les activités de l’entreprises. Nous
présenterons aussi, à la fin du paragraphe ci-après, des méthodes plus ou moins récentes
utilisées par les contrôleurs de gestion visant à améliorer le pilotage des organisations
par des représentations et des principes différents de ceux des coûts et des budgets.
L’étude débute donc par une réflexion sur la notion de coûts et sur l’état de la
comptabilité analytique qui peut être assimilée à la méthode des coûts complets. Ceux-ci
sont définis par Alazard et Sépari comme étant « la totalité des charges relatives à
l’objet du calcul » 63. Elle reste la méthode la plus utilisée dans la pratique des
entreprises. Quant à la méthode des coûts partiels et celle d’imputation rationnelle,
Nobre (2001) stipule que « certains dirigeants renoncent à pratiquer toute répartition et
privilégient une approche de ces méthodes » 64 L’auteur montre que dans certaines
62
ALAZARD Claude et SEPARI Sabine. (2001), Contrôle de gestion, Epreuve n°7, DECF Manuel et
applications, Edition DUNOD, 5ème édition, Paris, , p.113
63
ALAZARD Claude et SEPARI Sabine. (2001), Contrôle de gestion, Epreuve n°7, DECF Manuel et
applications, Edition DUNOD, 5ème édition, Paris, , p.115
64
Nobre T. (2001, b), Méthodes et outils du contrôle de gestion dans les PME, Finance-Contrôle-
Stratégie,
juin, p 101
52
Le calcul des coûts a donc pour rôle de décliner les choix stratégiques définis en
amont sous forme de plans à court terme. Pour la gestion budgétaire, comme Nobre
(2001) l’avait annoncé précédemment, elle est appelée à servir d’outils de pilotage s’il
est adjoint un système de contrôle budgétaire cohérent et régulier. Le paragraphe qui suit
sera orienté sur le budget, l’un des éléments qui constituent les outils d’aide à la décision
65
Nobre T. (2001), Méthodes et outils du contrôle de gestion dans les PME, Finance-Contrôle-Stratégie,
juin, p 129.
66
Van Caillie D. (2003), L'exercice du contrôle de gestion en contexte PME, Congrès annuel de
l'Association Francophone de Comptabilité, Louvain-la-Neuve.p.17
67
ALAZARD Claude et SEPARI Sabine. (2001), Contrôle de gestion, Epreuve n°7, DECF Manuel et
applications, Edition DUNOD, 5ème édition, Paris, , p.279
68
GERVAIS, M., (1990), Contrôle de gestion et planification de l’entreprise, Economica, p. 156
53
Cependant, selon Nobre (2001), « les entreprises de petite taille (moins de 100
personnes) utilisent peu ou pas le tableau de bord, la procédure de fixation d’objectifs
individuels ou collectifs, la procédure budgétaire et l’analyse d’écarts ; les résultats in-
termédiaires sont calculés trimestriellement voire semestriellement » 70. Pour terminer ce
paragraphe, nous présentons ci-dessous la synthèse des différentes théories sur le
contrôle de gestion et sur le système d’aide à la décision que nous avons vues jusqu’ici.
Dans ce contexte, les outils d’aide à la décision offrent un moyen efficace pour
aider les dirigeants dans leur prise de décision. Le système d’aide à la décision proposé
69
ALAZARD Claude et SEPARI Sabine. (2001), Contrôle de gestion, Epreuve n°7, DECF Manuel et
applications, Edition DUNOD, 5ème édition, Paris, , p.591
70
Nobre T. (2001), « Méthodes et outils du contrôle de gestion dans les PME », Finance-Contrôle-
Stratégie, juin, p 115
54
par John Little qui fonctionne de manière parfaitement interactive rend facile l’utilisation
de ces outils qui sont d’ailleurs des outils de contrôle de gestion. Ce système est très
important puisqu’ il permet au contrôle de gestion, selon Teller, d’intervenir avant,
pendant, et après une action.
La méthode se base sur les modes de raisonnement utilisés (méthode des coûts
complets, méthode des coûts partiels…). Dans une première étape, il s’agit de
décomposer le problème complexe en identifiant tous les éléments qui concourent à la
résolution du problème, ainsi que les relations qui unissent ces éléments. Cette
décomposition du problème est fondamentale, car elle oblige à analyser le problème de
manière complète et à l’ordonner de manière structurée et logique selon les outils
utilisés.
Mesure
Décision selon le niveau de décision : corrective
- décision stratégique
- décision de gestion (contrôle de gestion)
- décision opérationnelle
Nous allons fournir un exemple très simple pour décrire les étapes du
fonctionnement de la méthode et pour illustrer l’utilisation des outils d’aide à la décision.
Pour ce faire, reprenons le cas de la société «Multiservice » de Monsieur Rabe.
Encadré 3 : Les étapes du fonctionnement de la méthode et l’utilisation des outils d’aide à la décision
Les modifications de structures jouent sur le rôle du contrôle de gestion dans les
décisions prises ultérieurement par les décideurs. Cependant, il n’existe pas de structure
sans une organisation. Ce qui nous pousse à poser la question suivante : existe-t-il une
structure idéale pour une organisation ? Pour répondre à cette question, nous devons
connaître ce qu’on entend par organisation et l’importance de celle-ci. Nous parlerons
ensuite de l’incidence de la structure organisationnelle sur le contrôle de gestion.
2.4.1. Organisation
71
S.P. Robbins, Théorie des organisations, Prentice Hall, 1987
58
72
CAUSSE, Geneviève, chapitre introductif au contrôle de gestion dans le Manuel de gestion, Editions
73
Bollinger D. et Hosfstede G., Les différences culturelles dans le management, Les Editions
d’Organisation, 1987
74
STRATEGOR.(1988) Stratégie, structure, décision et identité : Politique générale d’entreprise,
Interéditions, 1988, 511p.
59
pour toutes organisation. Le contrôle de gestion doit être alors un système d’information
pour la dimension technique mais aussi pour la dimension sociale. Il doit aussi être un
outil de communication entre les acteurs et les services de l’organisation afin de faciliter
les procédures de travail. Sa place, l’importance de son rôle, sa conception et son
utilisation vont être très différents selon les spécificités des organisations.
75
THIETART (R.A.). Le management, Presses Universitaires de France, collection que sais-je ?, 1980,
128p.
61
logisup vit le jour. Monsieur Razafy a donc fondé une société individuelle : il réunissait
à lui seul les fonctions de propriétaire, dirigeant, bénéficiaire et garant.
D’une idée, celle de créer des logiciels et de les proposer lui-même sur le
marché, Monsieur Razafy développa un projet concret, puis rassembla les moyens
matériels et les connaissances adéquates, ce qui lui permit de gérer correctement le début
de son affaire. On remarque qu’il s’occupe et décide de tout. En effet, que ce soit la
conception des produits, l’approvisionnement en matières premières (ici CD, VCD,
DVD, papier), la publicité et la commercialisation, le contact avec la clientèle, la
comptabilité, la facturation, toutes les fonctions lui incombent. Les problèmes de
coordination entre individus ne se posent pas puisque toute l’information est concentrée
entre les mains d’une seule personne. Ce qui correspond à la théorie de Minztberg sur le
lien entre typologie et rôle du contrôle de gestion dans le tableau numéro 4, le rôle du
contrôle de gestion dans la structure simple comme celle-ci ne sert pas à déléguer, outil
de gestion prévisionnel à l'usage du dirigeant. Le contrôleur est polyvalent, s'il existe.
Gérant
Monsieur Razafy
Exécutants
alors d’une structure linéaire que l’on rencontre plus spécialement dans les petites
entreprises traditionnelles. C’est la plus simple des formes d’organigramme. La
centralisation du pouvoir de décision est entre les mains du créateur. Cette situation
traduit ce qu’a décrit CAPET, CAUSSE et MEUNIER (1986), « dans les petites
entreprises, la division du travail est peu poussée. Il n'y a que quelques services ou
fonctions. Un grand nombre de tâches sont faites par le patron qui non seulement dirige,
mais encore joue le rôle de chef de service, voire exécute des tâches » 76.Continuons cet
exemple pour suivre l’évolution de la structure de cette société afin d’identifier
l’incidence de la structure organisationnelle sur le système de contrôle.
Après quelques mois, les efforts de Monsieur Razafy commencèrent à porter leurs
fruits. Certains de ses produits étaient, en effet, très appréciés de sa clientèle. Plusieurs
directeurs des études ou des chefs de filière avaient déjà commandé ses articles qui,
disaient-ils, comblaient une importante lacune dans le domaine de la gestion
commerciale. La demande augmentant, Monsieur Razafy ne parvenait pas à suivre les
commandes et désirait se décharger d’une partie de son travail. Tout l’aspect
administratif, de même que le secrétariat, lui demandait beaucoup trop de temps, temps
qu’il aurait préféré pouvoir consacrer à l’élaboration de nouveaux programmes. En plus
des deux exécutants, il décida alors d’engager deux collaboratrices. L’une d’elle
dactylographierait les notes d’emploi accompagnant les logiciels et l’abondant courrier
qui inonde toute l’entreprise, l’autre effectuerait la facturation, la comptabilité et
s’occuperait des relations avec quelques fournisseurs. Monsieur Razafy fit de plus
l’acquisition d’une photocopieuse performante permettant à ses employées de travailler
plus rapidement.
76
CAPET (M), CAUSSE (G) et MEUNIER (J). Diagnostic, Organisation, Planification d'Entreprise,
Economica, Tome 1, 1986, 587 p.
63
Que se passe-t-il donc lors de l’évolution décrite ici ? Peu de temps après,
l’entreprise d’autrefois qui employait trois personnes s’est transformée en un groupe de
cinq personnes. Cette situation suppose des modifications importantes sur le plan de son
organisation. Cependant, la centralisation du pouvoir de décision n’est pas changée. Il
appartient toujours à Monsieur Razafy de donner les ordres. L’action de Monsieur
Razafy rend inutile la plupart des postes d’encadrement qui alourdissent les coûts fixes
des grandes sociétés. Ce qui signifie que Monsieur Razafy exerce le rôle de contrôleur de
gestion sans qu’il le sache. La situation actuelle représente le processus d’aide à la
décision permettant une intervention avant, pendant, et après l’action. Ce dirigeant est
toujours en contact direct avec ses équipes : non seulement il s’assure qu’elles sont
pénétrées de ses idées, mais que, surtout, elles partagent sa motivation. D’où le
changement du système de contrôle de gestion dans cette organisation.
Les résultats de Logisup s’annonçaient très positifs. Une forte croissance des
ventes, due à la grande capacité d’adaptation des logiciels de Monsieur Razafy aux
divers Instituts et Universités, exigerait un travail toujours plus élevé. Le patron engagea
alors deux programmeurs et un agent de promotion, car il envisageait d’accroître son
marché auprès des Ecoles et, dans tout autre domaine, auprès des études d’avocats. Cet
accroissement de l’effectif nécessita le déménagement de l’entreprise dans des locaux
plus vastes, de même que l’achat de nouveaux matériels et de mobilier. Monsieur Razafy
finança ces investissements par le prêt que l’un de ses amis lui proposa.
Directeur
Monsieur Razafy
Secrétaire
Un personnel très motivé par son activité, un marché en pleine expansion, des
idées grandement appréciées de la clientèle potentielle avaient propulsé Logisup vers
l’avant. L’effectif atteignait maintenant une vingtaine d’individus. Toutefois, un certain
nombre de problèmes apparaissaient : les employés ne parvenaient plus à coordonner
leur travail. Il en résulta du retard dans la livraison des produits, des erreurs de
programmation, des réclamations toujours plus fréquentes de la part de la clientèle.
Monsieur Razafy s’alarma rapidement de la situation et décida alors de modifier son rôle
encore essentiellement opérationnel pour se consacrer entièrement à la gestion de son
entreprise. De plus, les nouveaux ordinateurs qu’il venait d’acquérir comprenaient une
messagerie électronique très performante et suscitaient différentes formes d’adaptation
quant à l’organisation de travail. Cette facilité dans la communication offrait la
possibilité de déplacer certaines personnes dans une autre ville. Après de sérieux efforts,
Monsieur Razafy parvint donc à structurer la tâche de son personnel. Il répartit les
activités de façon précise. A son avis, certains devaient s’occuper de la prospection,
d’autres des contacts avec la clientèle intéressée ; des programmeurs pouvaient élaborer
des logiciels en fonction des indications des clients ; la secrétaire s’occuper de
l’administration et de la comptabilité ; et un responsable du système informatique assurer
la maintenance et le développement de l’ordinateur interne de Logisup. Ces projets de
réorganisation devaient ensuite se concrétiser. Il fallait prévoir la formation de certaines
personnes en fonction des objectifs fixés, réaménager la structure hiérarchique, planifier
le déménagement et l’installation des employés dans la nouvelle succursale. Pour cela, il
était nécessaire de changer les habitudes structurelles déjà ancrées dans les esprits du
personnel, afin de les modifier et de réhabituer chaque employé à de nouvelles méthodes
de travail, d’organisation et de communication. Après quelque temps les problèmes
furent ainsi en grande partie résolus. La hiérarchie des responsabilités se dessinait alors
de la manière suivante :
66
Directeur Général
Monsieur Razafy
Administration
comptabilité
Dans cet exemple, l’accroissement de l’activité d’une jeune entreprise, souvent lié
à une augmentation de son effectif, nécessite qu’une personne ne s’occupe plus
directement du produit ou du service, mais gère ensemble. Se pose alors au nouveau
« dirigeant » la question de savoir quelles sont les principales tâches propres à la
direction d’un système, et comment contrôler ces différentes tâches. Sans que l’on puisse
réduire l’ensemble des tâches complexes d’un cadre à quelques mots-clefs, on peut
toutefois dire que celui-ci a notamment pour charge de prévoir, organiser, planifier,
contrôle, administrer, communiquer, écouter, évaluer et développer. Cette firme
productrice de progiciels comporte notamment un département Relation clientèle et un
autre département de développement orienté vers la création de logiciels commerciaux
(programmeurs). Dans ce changement de la structure organisationnelle de cette
67
Dans le cas présent, dès que son personnel se multiplie, des problèmes de
communication vont surgir. Les décisions concernant diverses activités ne pourront plus
être maîtrisées par un homme seul. On traverse alors une crise d’autonomie. Le patron ne
peut plus centraliser entièrement le pouvoir de décision entre ses mains, il doit confier
une partie des choix qu’il était auparavant appelé à faire seul à certains de ses
subordonnés. Il délègue non seulement des tâches et des compétences, mais aussi des
68
Comme nous l’avons mentionné plus haut, une des tâches du dirigeant consiste à
superviser l’activité de ses subordonnés. En effet, qui dit délégation dit aussi contrôle.
Cette augmentation de services au sein de l’entreprise entraîne souvent le développement
de procédures très précises. Ici, le rôle fondamental du contrôle de gestion est la
délégation et suivi dans les projets. Mais, il a des concurrents pour la coordination
surtout si le contrôle est très comptable et que le contrôleur s'isole. Après avoir
longuement parlé des structures et de son incidence sur le contrôle de gestion, nous
allons terminer ce premier chapitre en présentant la synthèse et en tirant une conclusion.
69
Parmi les définitions proposées par les différents auteurs en matière de contrôle de
gestion, nous avons choisi celle de R Teller pour la simple raison qu’elle est la mieux
adaptée à notre recherche. En d’autres termes, elle évoque l’utilité du processus d’aide à
la décision avant, pendant et après l’action pour piloter une entreprise. Nous trouvons
que cette définition a une certaine cohérence avec le schéma du système d’aide à la
décision présenté par John Little, complété par Merunka et Simonet. Un système qui se
répartit en trois niveaux de décisions, à savoir : les décisions stratégiques, les décisions
de gestion et les décisions opérationnelles (Anthony (1965)), doit couvrir par trois
niveaux de contrôle : contrôle stratégique, contrôle de gestion et contrôle opérationnel
qui constituent les méthodes et les outils d’aide à la décision.
Dans ce premier chapitre, notre étude a été axée, dans un premier temps sur
l’approche méthodologique, l’élaboration d’un modèle, la formulation des hypothèses et
sur la méthodologie de recherche (la sélection de l’échantillon et les méthodes
d’investigation). II s'agit de porter notre choix sur les moyens et procédures, que nous
avons privilégiés dans le cadre de notre travail, et qui vont nous permettre de répondre à
nos questions de recherche. Nous avons consacré ainsi la première section de ce chapitre
à l’élaboration de notre modèle de recherche, à la formulation de nos hypothèses, à la
description de la population, à l'élaboration de notre échantillon, au choix des outils de
collecte des données retenus et à l'opérationnalisation des variables et des techniques de
mesure, qui consiste à transformer le concept en outil de recherche, à le rendre capable
de repérer des réalités.
77
Nobre T. (2001), Méthodes et outils du contrôle de gestion dans les PME, Finance-Contrôle-Stratégie,
juin, p 129.
72
78
Chapellier Ph., (1997) Profils de dirigeants et données comptables de gestion, Revue
Internationale PME, vol. 10, n° 1, pp. 9-41
79
NOBRE, Thierry. (2001), Le contrôleur de gestion de la PME , comptabilité – contrôle – Audit, Vol. 7,
Mars, p. 135
80
Van Caillie, L’exercice du contrôle de gestion en contexte PME, Les Editions de l'Université de Liège,
ère
1 édition, Liège 2003, p.52
81
MERUNKA, Dwight. (1987), La prise de décision en management, Aubin Imprimeur, Ligugé, Poitiers,
p.20
73
Rapprochant les théories avancées par Chapelier (1997) 82, Van Caillie (1995) 83,
Raymond (1995) 84 et Merunka (1987) 85, nous pouvons dire que, à priori, la prise de
décision dans les PME dépend de la forme de contrôle de gestion appliquée par les
dirigeants de celles-ci, et que cette forme dépend principalement de la taille des PME, et
surtout de l’expérience des dirigeants. Cette spécificité des PME nous incitera à
considérer le contrôle de gestion et le système d’aide à la décision comme une piste de
travail à approfondir dans ce second chapitre. La question qui se pose est alors de savoir
en quoi le contrôle de gestion est-il concerné par le système d’aide à la décision dans les
PME. Pour répondre à cette question, nous avons comme principal objectif dans ce
second chapitre de dégager les particularités du contrôle de gestion et du système de
décision dans les PME, et de les analyser ensuite dans le contexte de celles-ci.
Nous venons de confirmer tout à l’heure que le système de contrôle de gestion des
PME est caractérisé par un système d'information interne simple et peu organisé, car le
dirigent est en contact direct avec ses équipes. Dans ce contexte, ce système est aussi
commandé par le contact direct entre l'entité et les différents acteurs de son
environnement (clients, fournisseurs, bailleurs de fonds ou partenaires financiers), il
permet parfois de gérer l’adéquation entre cette organisation et son environnement.
Partant de ces constats, et en prenant en considération les théories avancées par
Chapelier (1997) 86, Van Caillie (1995) 87, Raymond (1995) 88 et Merunka (1987) 89 qui
82
Raymond L. (1995, Les systèmes d’information, in Les PME : bilan et perspectives, édition Economica,
1ère édition, Paris, 1995, p. 59
83
Van Caillie, L’exercice du contrôle de gestion en contexte PME, Les Editions de l'Université de Liège,
ère
1 édition, Liège 2003, p.52
84
Raymond L. (1995, Les systèmes d’information, in Les PME : bilan et perspectives, édition Economica,
1ère édition, Paris, 1995, p. 56
85
MERUNKA, Dwight. (1987), La prise de décision en management, Aubin Imprimeur, Ligugé, Poitiers,
p.22
86
Raymond L. (1995, Les systèmes d’information, in Les PME : bilan et perspectives, édition Economica,
1ère édition, Paris, 1995, p. 59
74
stipulent que la forme de contrôle de gestion et les décisions concernant des problèmes
quotidiens reposent le plus souvent sur la taille de l’entité, les connaissances et
l’expérience acquises par les dirigeants. Cette section sera consacrée alors à la spécificité
des PME, aux caractéristiques de son environnement organisationnel qui sont
constituées surtout par les caractéristiques du propriétaire-dirigeant.
87
Van Caillie, L’exercice du contrôle de gestion en contexte PME, Les Editions de l'Université de Liège,
ère
1 édition, Liège 2003, p.52
88
Raymond L. (1995, Les systèmes d’information, in Les PME : bilan et perspectives, édition Economica,
1ère édition, Paris, 1995, p. 56
89
MERUNKA, Dwight. (1987), La prise de décision en management, Aubin Imprimeur, Ligugé, Poitiers,
p.22
90
MICDSP, Politique Nationale de promotion des PME, proposition de la vision de la politique et des
axes stratégiques. Rapport final, Janvier 2007, Antananarivo, p.4
91
Cf première partie, premier chapitre, 1.3.1 Description de la population et de l’échantillon
75
- le chiffre d’affaires annuel hors taxe est Ar 6 000 000 sans excéder Ar
50 000 000 ;
Les PME sont celles qui sont exploitées par des patrons risquant leurs propres
capitaux dans leur affaire, qui exercent sur ces affaires une direction administrative et
technique effective avec leur personnel. Elles ont un nombre de salariés compris entre
10 à 100 et ont comme Chiffre d’affaires inférieur ou égal à Ar 50 000 000. Ainsi, nous
retenons cette définition donnée par l’Etat malgache en 2005 pour cerner le concept de
la PME : une petite taille, la centralisation de la gestion, une faible spécialisation, une
stratégie intuitive et peu formalisée, un système d'information interne peu complexe ou
peu organisé et un système d'information externe simple. Ceci étant, analysons
maintenant les différentes variables qui influencent la forme de contrôle de gestion et le
système d’aide à la décision de cette petite entité. L'étude des facteurs de succès et
d'insuccès a révélé combien les caractéristiques de l'entreprise influencent de façon
significative la pratique du contrôle de gestion, le système d’aide à la décision et par
conséquent, les résultats organisationnels. De ces caractéristiques, nous retiendrons alors
en premier lieu : l'âge de l’entreprise, sa taille et son secteur d'activité.
1.1.1. L'âge
L'âge est considéré comme un des facteurs auquel on associe habituellement les
causes de faillite. Le rapport réalisé par la société Dun et Bradstreet (Lalonde, 1985) 92,
92
LALONDE Claude. : Caractéristiques et pratiques de management des Propriétaires- dirigeants dont
l'entreprise a été mise en faillite : une étude en contexte régional au Québec. Thèse : faculté des sciences
de l'administration, université de Laval, 1985.p.89
76
indique que le taux de faillite des entreprises âgées de 0 à 2 ans est de 34%; de 3 à 5 ans
est de 30%; à 6 ans le taux est de 15% et finalement de 9 ans et plus, 18%. On remarque
que le taux de faillite est très élevé entre 0 et 5 ans. Cette période correspond exactement
à la phase de démarrage d'une entreprise.
Pour expliquer ce taux élevé pendant les cinq premières années, Mayer et Golds
l'attribuent à une planification erronée au niveau du marketing; Hoard et Rosko font
ressortir comme cause un manque d'habilité à déceler un marché fructueux. Le facteur
âge pourra alors servir de base pour la réussite ou non d’une entreprise et cette réussite
dépend de la forme de contrôle de gestion et du système d’aide à la décision utilisée par
cette petite entreprise. Concernant le facteur taille, le rôle et l'importance de ceux-ci ne
sont pas appréhendés de la même façon selon les auteurs et les époques.
1.1.2. La taille
Pour notre part, nous allons considérer cette variable taille comme un élément
contingent dans cette étude. Cependant, l’âge et la taille ne sont pas suffisants pour
analyser la forme de contrôle de gestion et le système de décision dans les PME, il nous
faut aussi étudier la variable secteur d’activité.
93
TORRES Olivier : Pour une approche contingente de la spécificité de la P.M.E. Revue internationale de
la P.M.E. vol -IO, n02, 1997.p.26
77
Ef f ecti f
Extraction
Immobiliers, Location et
0%
services rendus aux Activités financières
entreprises 0%
3%
Electricité, eau et gaz
Autres services 0%
Transports et Communications
7%
3%
Commerce
Hôtels et Restaurants
47%
9%
Construction et BTP
Fabrication
11%
20%
D’après cette figure n°11, les PME sont présentes dans toutes les branches
d’activité de l’économie. Elle montre une forte concentration des PME dans le
Commerce (47 % de l’effectif) contre une très faible proportion (de l’ordre de 0 %) dans
l’Extraction, les Activités Financières et l’Electricité, Eau et Gaz. Les branches
Fabrication, Construction & BTP (Bâtiments Travaux Publics), Hôtels et Restaurants et
Autres Services avec respectivement 20 %, 11 %, 9 % et 7 %) occupe une position
intermédiaire dans la répartition des effectifs. Les branches Transports et
Télécommunications, et Immobiliers. Location et Services ne représentent chacune que
3 % des effectifs. Selon toujours l’enquête sur les Entreprises en 2005 réalisé par l’
INSTAT, 57,57 % des PME sont concentrés dans la capitale de Madagascar. 26,35 % se
trouvent dans les 5 autres villes de province et Antsirabe. Le reste se répartit entre les 15
autres régions à raison de 1 % par région en moyenne.
l’enquête effectuée par l’INSTAT en 2005, dans le cas de l’appui au financement par
exemple, seuls 23,78 % des PME ont approché les Banques, 13,3 % les institutions de
microfinance et 6,2 % les autres institutions, soit 43,28 % pour l’ensemble. Davantage
de sensibilisation, de formation et d’encadrement sont à faire pour relever le taux
d’utilisation de ces outils par les PME.
Julien (1995) 94 pensent désormais que les PME deviennent de plus en plus
efficaces à l’encontre de leurs coûts, efficacité rendue aussi possible grâce à la position
particulière de ces firmes sur des interstices et à leur grande flexibilité. Des avantages
certains sont ainsi reconnus à la petite dimension qui s’oppose de manière équilibrée aux
forces de la grande taille. Cette situation nous amène à prendre le secteur d’activité
comme variable qui peut conduire à la prise de décision et au mode de contrôle de
gestion.
Nous avons vu tout au long de ce paragraphe que les PME sont habituellement
caractérisées par une organisation peu formalisée et bureaucratisée. Reprenons le cas de
l’entreprise Logisup de Monsieur Razafy pour mieux illustrer ces caractéristiques.
94
JULIEN, Pierre-André, Mondialisation de l'économie et p.m.e Québécoises. Édition ; les presses de
l'université du Québec, 1995.p.86
80
son marché. Ce qui permet à cette entreprise de mieux choisir les outils d’aide à la
décision et de mieux réagir aux variations de l'environnement et d'avoir une certaine
aisance dans le contrôle de gestion de l'organisation.
Nous avons démontré, à travers l’analyse de l’exemple que nous avons fourni
précédemment dans le premier chapitre, que les caractéristiques de l’entreprise joue un
rôle très important dans le cadre de sa contribution à l’amélioration de la performance de
celle-ci.
1.2. Le propriétaire-dirigeant
Selon Drucker (1988) 97 l'entrepreneur est celui qui confère à des ressources la
capacité de produire une nouvelle richesse. Il différencie le travail entrepreneurial du
travail managérial. Mais il estime qu'on peut devenir un bon entrepreneur sans gérer et
que si l'on gère en ignorant l’entrepreneuriat, on risque de devenir un bureaucrate. Filion
(1997) 98 le définit comme celui qui consacre tous ses efforts sur l'innovation, la
croissance, crée une entreprise ou développe un nouveau produit, un nouveau marché,
une nouvelle façon de faire dans une entreprise qu'il a acquise.
96
GASSE Yvon et D'AMBOISE Gérard : Défis prioritaires pour propriétaire- dirigeant de p.m.e;
similitudes et différences. Faculté des sciences de l'administration, Université de Laval, Québec, 1982.p.52
97
DRUCKER Peter : Façonner l'avenir. Les éditions d'organisation, Paris, 1988.p.144
98
FILION Louis Jacques: Réaliser son projet d'entreprise. Les éditions Transcontinentales inc, 1997.p. 71
82
L'univers de la PME est caractérisé par une diversité des profils de dirigeants. II
n'existe pas un profil de référence ou standard à tous les dirigeants de P.M.E., leur profil
diffère selon leur formation, les antécédents familiaux, et leurs expériences dans le
domaine. Cette diversité rend difficile la compréhension des logiques de comportement
qui guident les propriétaires-dirigeants et l'établissement d'une image type du dirigeant
de PME Un nombre important de variables intervient dans l'analyse des caractéristiques
du propriétaire-dirigeant. Ces variables peuvent varier selon les auteurs et l'objectif de la
recherche.
100
CHAPELLIER Philippe: Profils de dirigeants et données comptables de gestion en p.m.e. Revue
internationale des P.M.E. vol 10, n0l, 1997.p.45
83
- les coûts salariaux ne constituent pas un problème en soi pour les PME
car la main d’œuvre est abondante sur le marché du travail. Toutefois,
dans les secteurs à forte dominante intellectuelle comme le TIC
(Technologie de l’information et de la communication) et le Tourisme,
la main-d’œuvre qualifiée est rare et devient cher sur le marché ;
101
Enquête sur les Entreprises 2005, INSTAT - MCA
84
Un des problèmes auxquels sont confrontés les PME malgaches est la difficulté à
trouver un financement pour le démarrage de leur activité. De plus, la faible capacité de
gestion des entrepreneurs les handicape souvent dans la présentation de leur dossier de
demande de financement, et en favorise le rejet, en plus de l’insuffisance fréquente de
l’apport en fond propre et des garanties. Toutefois, la mise en place de l’EDBM
(« Economic Development Board of Madagascar ») par l’Etat qui se situe à
Antaninarenina, dans l’ancien bâtiment du SOLIMA (SOLItany Malagasy), la
promulgation de la nouvelle loi sur les sociétés, la révision en cours de la loi sur les
Zones Franches, la mise en place d’une nouvelle loi sur les investissements sont autant
de mesures encourageantes pour l’amélioration de l’environnement des affaires.
102
Doing Business 2006, Banque Mondiale
85
103
DUSSAULT Louis et LORRAIN Jean, Les entrepreneurs en phase de démarrage; Profil
psychologique et comportement de gestion. Revuep.m.0 volume 2, n01, 1986.p.79
104
BORDELEAU Yvan : Dirigeants performants; comment expliquer leur succès. Lavai agence d'Arc, c
1992, p.59
86
l'expérience et les antécédents familiaux. Les attitudes (les valeurs et les croyances)
renvoient aux comportements des propriétaires-dirigeants, à la manière dont ces derniers
réagissent face aux différentes circonstances pouvant survenir dans leur vie. Notre étude
portera sur les caractéristiques personnelles du propriétaire-dirigeant, plus précisément
sur les variables susceptibles d'influencer le comportement managérial, à savoir: l'âge, la
formation, l'expérience et les antécédents familiaux.
1.2.2. L’âge
L'âge est une variable sur laquelle on peut se baser pour expliquer les différences
comportementales pouvant exister entre les individus. II est prouvé qu'un individu de 18
ans n'a pas les mêmes attitudes, ni les même ambitions qu'un individu de 30 ou 40 ans.
Les recherches de Mayer et Goldstein (1961), Shapero (1 971), Cooper (1 973), cité par
Lalonde (1985) 105, ont situé la période entre 25 et 40 ans comme celle ou l'individu
acquiert assez d'expérience, de compétence, une maîtrise de soi, pouvant l'amener à
prendre plus de risque. Ce qui nous conduit à conclure que l'âge est un facteur
influençant le comportement du dirigeant, et par conséquent, le succès ou l'échec dans la
gestion d'une entreprise. Un propriétaire-dirigeant trop jeune accroît le risque d'un échec,
car on associe la jeunesse à un manque d'expérience, de savoir-faire et un manque de
capital.
105
LALONDE Claude. : Caractéristiques et pratiques de management des Propriétaires- dirigeants dont
i'entreprise a été mise en faillite : une étude en contexte régional au Québec. Thèse : faculté des sciences
de l'administration, université de Laval, 1985.p.67
87
Prenons le cas des PME malgaches. Comme nous l’avons déjà mentionné dans
cette section, les promoteurs malgaches ont un sens commercial développé mais un sens
de la rigueur en gestion très limitée. A titre d’illustration, seuls 35 % tiennent une
comptabilité formelle 106 même s’il est reconnu que la bonne visibilité sur la situation
financière et comptable d’une entreprise constitue un des facteurs clés de succès quelle
que soit sa taille. De même, des entrepreneurs ne maîtrisent pas la fiscalité. Parmi les
besoins en information, formation et conseil des PME se trouvent la fiscalité. Ces
aptitudes jouent un rôle important, car aucune théorie ni pratique ne peut remplacer la
capacité de discernement dans une situation donnée ou suppléer à la créativité. Les deux
peuvent aider, à condition qu'il y ait eu une véritable formation.
Selon Abdelali (1987) 107, que ce soit dans les pays développés ou en voie de
développement, l'efficience dans le management tant des grandes que des petites et
moyennes entreprises repose sur le niveau moyen de formation de toute une population
et sur l'évolution de ses mentalités à l'égard de sa confrontation avec le reste du monde.
Novelli (1994) 108 développe dans son rapport sur les P.M.E., « la nécessaire
mobilisation du système éducatif », en vue de familiariser les gens très tôt à la gestion de
l'entreprise. Ce système jouerait en quelque sorte un rôle de révélateur des vocations
latentes de créateur. Pour sa part, Duchéneaut (1996) trouve que la formation n'est pas
fondamentale dans l'acte de création, mais qu'elle devient ensuite un facteur déterminant
de succès pour une entreprise créée. Selon lui, un entrepreneur n'est pas nécessairement
un manager, car le travail managérial exige une grande connaissance générale que
106
Enquête sur les Entreprises 2005, INSTAT - MCA
107
ABDELALI .EI. Alami : Le rôle de la petite et moyenne entreprise dans le développement et la création
de l'emploi, cas de l'Afrique. Revue des PME, volume 3, n°1, 1987.p.23
108
NOVELLI Hervé : Aider les PME; défis et réalités. Édition d'organisation, Paris.1994.p. 245
88
D'autres études avancent que l'expérience est beaucoup plus essentielle que la
formation elle-même car elle permet une certaine aisance au dirigeant dans
l'accomplissement de sa tâche (Duchéneaut, 1996) 109. Collerette et Audry (1988)110
suggèrent que l'autonomie est l'élément le plus recherché par l'individu dans sa décision
de devenir entrepreneur. Ils mentionnent également dans leurs écrits les différents
résultats obtenus par d'autres chercheurs. Betley, Dussault et Lorrain (1991) 111
retiennent parmi les divers facteurs incitant une personne à se lancer en affaires:
l'expérience de travail, les discussions avec d'autres personnes, la formation scolaire ou
professionnelle. Bonne ou mauvaise, l'expérience de travail est donc un incitateur
important sur l'évolution de l'entrepreneur.
En ce qui concerne les antécédents familiaux, ils peuvent avoir un impact sur
l'aptitude des dirigeants à gérer leurs entreprises. Certaines recherches proposent même
de considérer les antécédents familiaux si l'on veut comprendre le cheminement du
dirigeant. Les recherches sur les caractéristiques du propriétaire-dirigeant semblent
indiquer que la familiarisation avec la gestion d'une entreprise, rend plus aisée la
décision de se lancer en affaires, et que la plupart des entrepreneurs ont un parent déjà en
affaires ou à son propre compte.
109
DUCHÉNEAULT B. : Les dirigeants de p.m.e : enquête, chiffres, analyses pour mieux les connaître.
Édition Maxima, Paris, 1996.p. 49
110
COLLERETTE Pierre et AUDRY Pau1.G: femmes et hommes d'affaires, qui étés-vous. Les éditions:
Agence d'arc inc 1988.p.136
111 BERTLEY André, Louis DUSSAULT et LORRAIN Jean : Le plan d'affaire pour la Création d'une
entreprise. Revue organisation, Automne 1991. Département des sciences économiques et administratives,
université du Québec à Chicoutimi. p.162
89
Les études américaines rapportent qu'un entrepreneur sur deux avaient un parent
en affaires ou à son propre compte (Gasse et d'Amours, 1993). Ils estiment qu'une
éducation mettant l'accent sur l'autonomie dans la famille inciterait les enfants à être
entreprenant très tôt. Les résultats de leurs enquêtes montrent également que
l'entrepreneur aura tendance à être l'aîné d'une famille où le nombre d'enfants est
fréquemment supérieur à la moyenne. Mais avec les changements sociodémographiques,
les entrepreneurs sont aujourd'hui issus plus souvent des classes moyennes et un peu
aisées. L'étude de Bordeleau (1992) 112 a révélé que les dirigeants qui ont du succès sont
issus généralement soit des familles unies, soit qu'ils ont été familiarisés très jeunes à la
gestion. Duchéneaut (1996) 113, quant à lui, conclut que la culture nationale prédispose
ou non à l'acte entrepreneurial.
Pour mieux comprendre ce que nous avons avancé jusqu’ici en ce qui concerne le
propriétaire-dirigeant, prenons le cas de la société MAMOKATRA dans l’encadré ci-
dessus.
Pour préserver les intérêts de Monsieur Rabe, une SARL a été constituée le 30
décembre 98, le jeune Ralay, qui n’a aucun diplôme, se voyant confier les fonctions de
gérant statutaires. Avant de quitter la direction de l’entreprise, Monsieur Rabe avait tenu
à céder à son fils un outil de travail en parfait état. Le gros matériel (camions, etc.) venait
d’être renouvelé.
112
BORDELEAU Yvan : Dirigeants performants; comment expliquer leur succès.Lavai agence d'Arc, c
1992.p.42
113
DUCHÉNEAULT B. : Les dirigeants dep.m.e : enquête, chiffres, analyses pour mieux les connaître.
Édition Maxima, Paris, 1996.p.115
90
Aussi, pendant les cinq premières années de sa gérance, Monsieur Ralay n’a-t-il
pas eu de soucis d’investissement (à l’exception du remplacement d’une bétonnière, à la
fin de l’année 2001 (voir annexe 1). Monsieur Ralay était un chef d’entreprise heureux.
Son chiffre d’affaires était en expansion et les bénéfices lui permettaient de verser des
dividendes réguliers à ses associés après avoir prélevé lui-même une rémunération
correcte.
A travers cet encadré, nous constatons qu’à partir de l’année 2004, et malgré
l’antécédent familial, l’entreprise se trouve en difficulté car la plupart de ses
immobilisations sont totalement amorties. Depuis l’arrivée de Monsieur Ralay à la tête
de cette entreprise, ce jeune homme n’avait pas l’intention d’investir et d’augmenter les
capitaux propres de cette entité. Dans ces perspectives, le développement régulier du
bénéfice et du chiffre d’affaires n’a aucune signification. De ce fait, l’entreprise n’a pas
amélioré sa productivité. Ce qui signifie que cette société vit au jour le jour sans aucune
perspective de développement à court ou moyen terme. Monsieur Ralay n’est pas un
chef d’entreprise heureux, il est plutôt un chef d’entreprise aveugle car lorsque ses
immobilisations seront totalement inutilisables, la société Mamokatra devra cesser ses
activités, faute de ressources de financement permettant de réinvestir, alors même qu’elle
continuera à dégager un chiffre d’affaires confortable et un bénéfice convenable.
Nous pouvons ainsi conclure que l'âge, l’inexpérience et le niveau d’études sont
des facteurs influençant le comportement du dirigeant, et par conséquent, le succès ou
91
l'échec dans la gestion d'une entreprise. Cette situation est due à l’inexpérience, au
niveau d’étude et à l’âge de Monsieur Ralay. Nous avons mentionné plus haut qu’un
propriétaire-dirigeant trop jeune accroît le risque d'un échec, car on assimile la jeunesse à
un manque d'expérience, de savoir-faire et un manque de capital. Ce qui nous conduit à
conclure que le système de contrôle de gestion peu développé est un système d’aide à la
décision suivant l’intuition de la situation. Prenons un autre exemple, celui de
l’entreprise Logisup pour mieux expliquer l’influence des caractéristiques du
propriétaire-dirigeant sur le développement de son entreprise.
Logisup S.A.R.L., après plusieurs années d’activité, s’est implantée sur le marché
national. Monsieur Razafy a orienté ses stratégies dans la diversification de ses produits,
allant des logiciels d’utilisations fort diverses à la distribution d’ordinateurs, en passant
par la réorganisation informatique des entreprises et la maintenance d’importantes bases
de données. Ce directeur a acquis également trois petites entreprises concurrentes afin de
s’implanter très fortement sur ce marché. Actuellement, elle s’est organisée par divisions
nationales pour la vente de ses produits et services. La fabrication elle-même est séparée
par type de produits. On trouve donc des départements « logiciels pour PME »,
« bureautique », « Recherche et développement », et « maintenance ». Plus de 100
personnes travaillent dans ses murs.
A ce stade, Monsieur Razafy insiste sur une participation des employés. On les
reconnaît ainsi responsables de leur travail. Ce directeur exige à ce qu’ils prennent
d’eux-mêmes leurs responsabilités. Ils ne sont plus de simples exécutants, mais ils
prennent part aux décisions, ils agissent en tant qu’organes de contrôle. La motivation est
généralement accrue par cette variabilité de la responsabilité, par rapport à la même
tâche ou à des tâches différentes.
particulière avec l'environnement. Ces entreprises sont souvent plus sensibles aux aléas
du marché, sans grand pouvoir de les influencer, et pourtant, elles font preuve d'une plus
grande aisance à réagir avec flexibilité aux exigences des acteurs avec lesquels elles
interagissent. Cette relation est caractérisée selon Silvestre et Goujet (1996) 114 par deux
dimensions: la première est relative à la capacité plus ou moins forte de l'entreprise à lire
son environnement et la seconde, à la capacité de l'entreprise à influencer son
environnement. Pour d'autres, on croirait à première vue que le concept d'environnement
ait été bien absorbé par la théorie des organisations; pourtant elle n'a fait que reconnaître
l'existence d'un monde extérieur à l'organisation, avec lequel elle entretient un certain
nombre de rapports.
Julien (2000) 115 propose donc un rôle différent pour l'Etat dans ce nouveau cadre
économique mondial, à savoir:
114
SILVESTRE Hugues et GOUJET Régis : Lisibilité de l'environnement, Management stratégique;
éléments de recherche sur les p. m. i,.Revue internationale p.m.e, 1996.p.19
115
JULIEN Pierre-André : L'entrepreneurial au Québec. Les éditions transcontinental inc et les éditions de
la fondation entrepreuneurship, 2000.p.221
94
116
PROUXL Marc-Urbain : Dossier informatif : La maîtrise de l'information stratégique chez les milieux
locaux. Éditions Sapienta, 1994.p. 113
95
plan international, les PME malgaches sont quasiment absentes du marché mondial.
D’après la banque mondiale, le marché local est insuffisant pour le développement des
PME. Malgré l’étendue du marché local (20 millions d’habitants), le pouvoir d’achat des
Malgaches ($300,00 de revenu par habitant) 117 est trop faible pour le développement des
PME. Ainsi, les entreprises malgaches évoluent dans un environnement tout à fait
différent et loin des transformations de l'économie mondiale. Mais cela ne signifie pas
pour autant qu'elles sont à l'abri de l'influence du marché mondial.
Face à ce bouleversement, les PME n'ont pas d'autres alternatives que celui de
s'intégrer dans ce vaste marché. Car même si la majorité des PME malgaches préfèrent
le marché national, elles subissent, malgré elles, l'influence de l'environnement
international. Ainsi, les organisations, afin de pouvoir gérer leurs activités doivent
chercher à contrôler les incertitudes de l'environnement qui conditionnent le
fonctionnement et la réussite de celles-ci.
C'est vers les années 80 que débute la crise économique. Elle s'accentue à la suite
des crises politiques qu'a connue le pays en 1972, en1991, en 2002 et en
2009/2010/2011. Une situation qui ne cesse de s'aggraver et qui nécessite une attention
117
Doing Business 2006, Banque Mondiale
96
particulière de la part des tous les groupes sociaux et devrait constituer leur
préoccupation majeure.
Ce cycle ne s'arrêtera que par une hausse des salaires qui occasionnera une
augmentation de la demande et par conséquent un accroissement de la production. Cet
accroissement de la production sera possible que si les entreprises, en plus des
ressources humaines disponibles, possèdent les ressources financières et matérielles
nécessaires. Et c'est là qu'intervient le secteur financier et public.
Beaucoup reste à faire pour arriver à engager le pays dans une croissance
économique effective. La meilleure façon pour favoriser le développement du pays
serait de trouver le moyen de transformer l'environnement national en un milieu
innovateur, c'est-à-dire un milieu qui contribuerait à l'expansion et au développement de
l'économie, en tenant compte des particularités de la réalité malgache.
A travers l’illustration que nous allons présenter ci-après, nous pouvons conclure
que l’environnement organisationnel peut aussi avoir une influence sur le
développement ou non d’une PME.
II est certain que cet environnement influence les organisations à des degrés
divers. Il devient difficile de nos jours d'étudier le développement des entreprises sans
tenir compte de la mondialisation. Les mutations incessantes de l'environnement
organisationnel exigent de la part des entreprises d'être à la veille de tout changement
dans l'environnement, sinon l'anticiper et avoir une connaissance générale plus ou moins
parfaite. Malgré ces exigences, bon nombre de PME décident de se lancer sur le marché
mondial et arrivent à s'approprier une part plus ou moins significative du marché. Pour
survivre dans ce gigantesque marché, elles doivent être efficaces, dynamiques,
anticipatives et exploiter leurs avantages propres et ceux de l'environnement.
Mais quelle que soit la stratégie choisie par la P.M.E, sa croissance et son
développement dans le cadre de la mondialisation dépendent de la qualité, la diversité, la
densité et le taux de renouvellement du stock en capital informationnel. Les PME ont
donc un avenir dans la mondialisation et contribuent au développement des échanges
98
mondiaux en raison des avantages qu’engendrent leur taille, leur rapidité de réaction et
leur flexibilité par rapport aux grandes entreprises.
Cette image du concept de PME nous a conduit à décrire la forme idéale d’un
système de contrôle de gestion et de décision au sein de la PME par le comportement et
la personnalité de ses dirigeants (l’observation de son marché, le savoir-faire de son
entreprise, son actif principal - une image de marque exceptionnelle), par un niveau
relativement limité de ressources disponibles. Ces dirigeants construisent leurs plans
d’actions et procédures peu formalisées et leurs objectifs simples et symboliques,
mobilisateurs par l’ensemble de ces éléments.
Une structure organisationnelle très simple qui ne demande que des ressources
limitées, un processus de décision parfois à court terme basé sur l’expérience et reposant
peu sur l’utilisation d’informations et de techniques formelles de gestion. Les
caractéristiques des PME, une fois étudiées, voyons maintenant les littératures avancées
par les théoriciens en ce qui concerne le système de contrôle de gestion dans le contexte
des PME.
Si nous considérons les théories des auteurs sus mentionnées dans l’introduction
de ce deuxième chapitre, nous pouvons affirmer que le système de contrôle de gestion en
contexte PME est constitué d’un ensemble de procédures et d’outils généralement
intégrés au système d'information général de l'entité et utilisés le plus souvent de
manière informelle par un dirigeant d’entreprise qui en est à la fois le concepteur,
l’animateur et l’analyste. Quant à ses finalités, elles sont essentiellement déterminées par
la personnalité et les motivations du principal dirigeant de la PME, influencé toutefois
dans ses aspirations par divers facteurs contingents, parmi lesquels la nature de l’activité
de la PME et la faible ampleur des ressources humaines et financières disponibles jouent
un rôle clé.
99
Si tels sont les cas, les PME sont alors accusées par les théoriciens de ne pas avoir
d’outils « modernes », en particulier, de manquer de « système de contrôle de gestion »
qui constitue, rappelons-le, un système d’aide à la décision conformément à la définition
de R Teller que nous avons retenue. Lorsqu’il considère ce que recouvre ce terme, le
patron de PME est désorienté, voire même inquiet. Pour mieux comprendre le
fonctionnement du système de contrôle de gestion dans les PME, il nous faut analyser ce
système de contrôle de gestion à partir de ses spécificités que nous avons déjà évoquées
dans la première section de ce chapitre et d’interpréter ses complications et les styles de
décision prises par ses dirigeants pour faire face à celles-ci.
Après une première approche descriptive, une typologie est proposée pour chacun
100
des thèmes. Cela conduit à souligner le rôle de la taille de l’entreprise pour expliquer
l'utilisation d'outils de pilotage. En revanche, pour les méthodes de calcul de coût et de
fixation des prix, les caractéristiques concernant le processus de production, les produits
et le rôle joué par les clients s’avèrent plus déterminants.
H. Bergeron (2000) souligne que « les travaux sur les outils du contrôle de gestion
en PME sont encore peu nombreux » 118. Toutefois, nous pouvons avancer quelques
travaux qui vont contribuer à traiter ce paragraphe.
L’étude réalisée par Chapellier (1997) 119 nous semble intéressante car il étudie des
entreprises ayant un effectif compris entre 10 et 100 salariés. Cette étude se rapproche de
la définition des PME donnée par de l’Etat malgache. En fait, Chapellier a établi un
lien entre le profil du dirigeant et les pratiques de comptabilité de gestion. Trois profils
de dirigeants de PME apparaissent : les dirigeants ambitieux, les débutants incertains et
les conservateurs anciens. L'auteur fait ensuite apparaître trois catégories de liens entre
ces profils et les pratiques de comptabilité de gestion :
119
Chapellier Ph., Profils de dirigeants et données comptables de gestion, Revue Internationale PME,
vol. 10, n° 1, 1997, p. 35
101
120
Fernandez V., Picory C., Rowe F. (1996), Outils de gestion et espaces concurrentiels des PME, Revue
Internationale des PME, vol. 9, n° 1, p. 79-102.
121
Pavitt K. (1984), Sectoral Patterns of Technical Change : Towards a Taxonomy and a Theory,
Research Policy, n° 13, p. 343-373.
102
Pour Van Caillie (2003), « le contrôle de gestion dans une PME a comme
principales missions : le calcul des coûts de revient et la préparation chiffrée des
décisions d’investissement » 122. Cette théorie de Van Caillie nous permet de dire que ces
missions constituent un système d’aide à la décision pour les dirigeants des PME.
Pour Nobre (2001), « La mission principale du contrôle de gestion dans les PME
est le calcul des coûts et des prix. La taille de l’entreprise intervient peu sur ce plan,
celle-ci joue à plein lorsqu’il s’agit du pilotage de l’activité : plus l’entreprise est
grande, plus elle a besoin de piloter son activité » 123. Nous pensons que cette
affirmation de Nobre ne fait que confirmer celle de Van Caillie puisque pour calculer les
coûts et des prix, il nous faut d’abord déterminer les coûts de revient qui, par la suite,
permet aux dirigeants de prendre une décision La recherche isole néanmoins les
entreprises indépendantes des entreprises dépendantes, ce qui permet de relativiser les
résultats et de comparer les pratiques entre ces deux groupes.
Le tableau ci-après nous montre les plus récents résultats des travaux d’études sur
terrain effectués en France, au Canada et en Belgique, effectués par Nobre (2001), Van
Caillie (2003), et Lavigne (2002) en matière d’outils de contrôle de gestion.
Ces études sont constatées au regard de la taille des PME comparée à celle des
grandes entreprises. Comme le montrent ces auteurs reconnus et célèbres en matière de
système de contrôle de gestion en contexte PME, il existe des facteurs de contingence
qui relativisent ces études. L’intérêt de ce tableau est de pouvoir identifier les facteurs
contingence qui influencent la pratique du contrôle de gestion, et par conséquent, le
122
Van Caillie D. (2003), L'exercice du contrôle de gestion en contexte PME , Congrès annuel de
l'Association Francophone de Comptabilité, Louvain-la-Neuve, p.45
123
Nobre T. (2001), Méthodes et outils du contrôle de gestion dans les PME , Finance-Contrôle-Stratégie,
juin, p 142
103
Les méthodes « direct costing » avec 95% des dirigeants 66% des PME
de calcul des 17% des entreprises qui estiment que le calcul et effectuent un calcul
coûts l’utilisent en isolé et 15% le suivi des marges par informatisé du coût
supplémentaires qui produit et par client sont de revient
l’emploient en association intégrés dans leur (Lavigne, 2002).
avec une autre méthode système de contrôle de
(coûts complets ou gestion (Van Caillie,
imputation rationnelle) 2003) 60% des
(Nobre, 2001). entreprises ont recours à
la méthode des coûts
complets (seule ou
associée à d’autres
méthodes).
uniquement à la solution «
prix de marché » ; 23%
supplémentaires utilisent
les deux à la fois) (Nobre,
2001)
Nous pouvons tout d’abord établir une distinction en termes de taille à l’intérieur
même de la tranche des entreprises étudiées. Pour le facteur taille, Nobre (2001) montre
que « les entreprises de 50 à 100 salariés utilisent peu les tableaux de bord, la fixation
d’objectifs individuels et collectifs, la procédure budgétaire et l’analyse d’écarts. Quant
aux résultats intermédiaires, ils sont calculés trimestriellement voire semestriellement »
106
124
. Et Nobre de continuer que « dans les entreprises de plus de 100 personnes, les outils
du contrôle de gestion sont plus formalisés et les résultats intermédiaires sont calculés
125
mensuellement » . Ces travaux effectués par Nobre nous permettent de conclure que
plus l’entreprise est petite moins les méthodes sont utilisées et plus les temps entre
chaque contrôle sont longs (les contrôles ne sont ni rares ni irréguliers mais sont
simplement -à intervalles de temps égaux- moins nombreux).
La taille est vue également comme un facteur déterminant par Lavigne (2002) 126
au sujet des Systèmes d’Information Comptable (SIC) alors que les facteurs de
comportements sont jugés insignifiants. Même constat de Van Caillie (2003), qui estime
« que plus l’entreprise est grande, plus le contrôle de gestion est développé (en termes
de méthodes utilisées en interne, en termes de fréquence des contrôles et d’acteurs
gravitant autour du contrôle de gestion) » 127.
124
Nobre T. (2001), Méthodes et outils du contrôle de gestion dans les PME , Finance-Contrôle-Stratégie,
juin, p 145
125
Nobre T. (2001), Méthodes et outils du contrôle de gestion dans les PME , Finance-Contrôle-Stratégie,
juin, p 145
126
Lavigne B. (2002), Contribution à l'étude de la genèse des systèmes d'information comptable des PME
: une approche empirique , Actes du XXIIIème Congrès de l'Association Française de Comptabilité,
Toulouse.p.63
127
Van Caillie D. (2003), L'exercice du contrôle de gestion en contexte PME, Congrès annuel de
l'Association Francophone de Comptabilité, Louvain-la-Neuve, p.86
128
Lavigne B. (2002), Contribution à l'étude de la genèse des systèmes d'information comptable des PME
: une approche empirique, Actes du XXIIIème Congrès de l'Association Française de Comptabilité,
Toulouse.p.65
107
les buts des dirigeants comme des éléments moteurs dans le choix des modes opératoires
du contrôle de gestion (Chapelier, 1997 ; Nobre, 2001 ; Van Caillie, 2003). La taille et
les buts semblent être ainsi les éléments les plus déterminants du contrôle de gestion
dans les PME.
littérature que nous avons présentée nous conduit à postuler que la fonction de contrôle
de gestion est une fonction rarement exercée de manière explicite au sein de la PME et
est fortement intégrée au sein de son système d’aide à la décision générale. La
personnalité du propriétaire, et notamment son attitude générale à l’égard de l’exercice
des fonctions de pouvoir et de contrôle au sein de son entreprise (Van Caillie, 2002) 129,
débouche rapidement sur une vision théorique « a priori » de la forme du système de
contrôle de gestion à mettre en oeuvre au sein de « son » entreprise.
Cette vision est ensuite modelée par la prise en compte de facteurs de contingence,
qu’ils soient internes à la PME (la faible disponibilité de ressources humaines,
techniques et financières inhérente à la faible taille de l’entreprise) ou externes à celle-ci
(la complexité de l’environnement).
129
Van Caillie, Enquête sur les pratiques et les besoins en matière de contrôle de gestion dans les PME
wallonnes, Cahier de Recherche, Collection du Département de Gestion de l'Université de Liège ,2002,
p.10
130
Marchesnay M, La stratégie, édition Chotard, Paris, 1986, p. 63
110
Enfin, nous pouvons déduire des études synthétisées par Raymond (1995) 131 que
l’exercice de ce contrôle s’opère traditionnellement en deux temps : le contrôle des
résultats d'abord et le contrôle des acteurs et des actions ensuite. En pratique, une grande
majorité de PME semble toutefois limiter l’envergure du système de contrôle de gestion
au seul niveau du contrôle des résultats, dans la mesure où la nature exacte des actions
qui sont menées de manière récurrente dans l'entreprise et la définition des missions et
des responsabilités de chacun sont fortement évolutives au fil du temps.
En tenant compte des trois concepts fournis par Nobre, Van Caillie et Lavigne,
nous pouvons représenter la forme d’un système de contrôle de gestion en contexte PME
dans la figure suivante.
Figure 12: Forme d’un système de contrôle de gestion dans les PME
Faibles Elevées
Connaissances et expériences des dirigeants, taille des PME
D’après cette figure, la flèche horizontale est constituée par l’évolution des
connaissances, des expériences du propriétaire-dirigeant et de la taille de la PME. De ce
fait, il est évident que la forme du système de contrôle de gestion et du système d’aide à
131
Raymond L. 1995, Les systèmes d’information, in Les PME : bilan et perspectives, édition Economica,
1ère édition, Paris, 1995, p. 89
111
Ainsi, si l'on analyse la forme du système de contrôle de gestion dans la figure ci-
dessus, il apparaît que plus les connaissances et l’expérience des propriétaire-dirigeant
ainsi que la taille de la PME sont élevées, plus le degré de la pratique contrôle de gestion
y est développé et bien structuré et plus le système d’aide à la décision est bien structuré,
intégrant à la fois des activités de contrôle de gestion opérationnel focalisés sur le
contrôle des coûts et des marges et des activités de contrôle de gestion de nature plus
stratégiques, focalisés sur le contrôle des actions et des acteurs
Dupuy (1987) 132 voit que certains dirigeants des PME gouvernent avec réussite
leur entreprise avec quelques données et information comptables de base. Ainsi,
conformément à la figure 11 que nous avons présentée, nous avons souhaité approfondir
cette dimension et nous avons remarqué que l’horizon de décision doit faire l’objet
d’une analyse conjointe avec la taille des PME ainsi que les connaissances et
l’expérience du dirigeant.
Il apparaît que les dirigeants ne délèguent pas ou peu la prise de décision. Cela
signifie que les dirigeants dans les PME acceptent peu de déléguer leur pouvoir et leur
responsabilité aux autres acteurs, de même ils ont peu recours à un système
d’information de gestion formalisé. On constate que le système de contrôle de gestion
dans le contexte d’une PME est fortement conditionné par le propriétaire-dirigeant et
représente ses aspirations personnelles.
132
Dupuy Y. (1987), Vers de nouveaux systèmes d'information pour le chef de petite entreprise ?, Papier
de Recherche du CREGO, édition IAZ, Université de Montpellier 2, p.193
133
MINTZBERG H., (1990). Le Management : voyage au centre des organisations, les éditions
d’Organisation, , p.356.
113
Grepme (1994) réitère cette approche en observant que « la prise de décision dans
les PME s'appuie essentiellement sur leur expérience, leur jugement ou leur intuition et,
le plus souvent, elle s'inscrit dans une optique opérationnelle à court terme. Elles n’ont
d'ailleurs pas toujours le temps et les moyens nécessaires pour adopter une approche
plus analytique » 134. En partant de l’analyse de Grepme (1994), nous pouvons affirmer
que la centralisation de la prise de décision par le propriétaire-dirigeant fait que ce
dernier donne la priorité aux différentes tâches opérationnelles, ce qui empêche une
vision stratégique à moyen ou à long terme. Les décisions sont, dans la plupart du temps,
prises pour le court terme.
Il est alors généralement admis que la stratégie des PME est intuitive et peu
formalisée, plus axée sur la réaction que l’anticipation. Elle s’explique par la
personnalité et la formation du propriétaire-dirigeant et est conditionnée par le système
organisationnel dans lequel la PME évolue (Julien et al. 2005). Le cycle de décision
stratégique se situe dans le court terme et le système de gestion présente des lacunes du
point de vue de la planification.
Plusieurs auteurs (Lavigne, 2002 ; Nobre, 2001 ; Van Caillie, 2002) ont souligné
l’influence des objectifs économiques privilégiés par le dirigeant sur la nature du
système de contrôle de gestion. Ils mettent ainsi en évidence une implémentation de
contrôles à orientation plus stratégique lorsque le dirigeant privilégie la croissance de la
firme.
Cette petite entité est, par conséquent, caractérisée par une concentration de la
gestion et une centralisation de la plupart des décisions chez un seul individu, le
propriétaire-dirigeant. Ce dernier tient à remplir toutes les fonctions, il est réticent à
déléguer les responsabilités, il souhaite garder le contrôle complet et la prise de décision
s’appuie principalement sur son intuition.
134 GREPME sous la direction de JULIEN (P.A). Les PME : bilan et perspectives, 2ème éd., les Presses
inter-Universitaires et Economica, collection connaissance de la gestion, 1997, p.266.
114
En ce qui concerne la taille, les PME se distinguent bien évidemment des grandes
firmes par leur taille modeste. Or, l'accroissement de la taille de l'organisation entraîne
une différenciation structurelle plus importante qui se traduit par le développement de
moyens de coordination, dont le système d’aide à la décision constitue un des
composants. MINTZBERG (1994) exprime la même idée quand il écrit que « plus une
organisation est de grande taille, plus sa structure est élaborée : plus les tâches y sont
spécialisées, plus ses unités sont différenciées, et plus son système d’aide à la décision
est développée » 135. Etant donné que la spécialisation est généralement accompagnée de
l’augmentation de la taille, la petite entreprise est donc caractérisée par une faible
spécialisation des tâches au sein de l’entreprise. Selon Mintzberg (1982), « au fur et à
mesure que la firme grossit, les niveaux organisationnels augmentent et le travail
devient plus spécialisé » 136. De plus, l’étude de Kalika (1987) sur la structure des
entreprises affirme que « plus l’entreprise est petite, moins il y a des procédés formalisés
et plus les décisions sont centralisées chez le propriétaire-dirigeant » 137. La taille et le
rôle important que joue le propriétaire-dirigeant et sa rétention à déléguer ses
responsabilités aux autres acteurs a un effet sur la structure de l’entreprise.
Les PME présentent une structure simple, centralisée qui possède un nombre
limité de ressources humaines et financières. La mise en place et le développement
135
MINTZBERG (H). (1994) Structure et dynamique des organisations, édition d’Organisation, 9ème éd.,
236p.
136
Mintzberg H. (1982), Structure et dynamique des organisations, Les Editions d’Organisation., p.96
137
Kalika M. (1985), « L’efficacité des entreprises est-elle liée à leur structure ? », Revue Française de
Gestion, janvier-février, pp. 93-104.
115
d’outils de contrôle formalisés exigent des moyens financiers et informatiques dont ils
ne disposent pas forcément. À cela peuvent s’ajouter l’absence de contrôleur de gestion
dans les PME et le manque de compétences du responsable financier pour développer de
telles techniques. Cette fonction est d’ailleurs parfois occupée par un comptable plutôt
que par un véritable directeur administratif et financier ou par un directeur général trop
pris par ses autres fonctions.
Pour expliquer ce que nous avons vu jusqu’ici, dans cette section, prenons le cas
de la société Vita Tsara. Cet exemple nous permet de comprendre la forme du système
de contrôle de gestion et son système d’aide à la décision en contexte PME.
Encadré 14 : Contrôle de gestion et système d’aide à la décision en contexte PME, cas VitaTsara
Razaka est un homme ambitieux. Il a fondé sa propre entreprise, Vita Tsara. Il est
donc le propriétaire-dirigeant de cette société. Artisan, il a aménagé depuis trois ans dans
un petit village à proximité d’Ambositra. Avec deux ouvriers, il consacre ses activités à
la fabrication des produits artisanaux pour les passagers, Malgaches ou étrangers y
compris bien sûr les personnes qui vivent à proximité.
Razaka estimerait empocher assez d’argent pour se bâtir sa propre maison, s’offrir
chaque année des vacances au bord de la mer avec sa famille et faire suffisamment
116
Il s’agit ici d’une entreprise de petite taille, les décisions sont alors centralisées
chez Monsieur Razaka, propriétaire-dirigeant. Au début, le système de contrôle de
117
gestion de cette entreprise est peu formalisé et peu développé et le système d’aide à la
décision suivant l’intuition de la situation.
Ce système est alors caractérisé par un système d'information interne simple et peu
organisé, Mai avec l’aide de son fils et de son expert comptable, Monsieur Razaka
parvint à développer ce système. Ainsi, pour atteindre son objectif, c'est-à-dire gagner de
l’argent, Monsieur Razaka prendrait par exemple comme indicateur l’évolution de
l’excédent brut d’exploitation, un élément du compte de résultat, sans oublier de
surveiller son ratio Besoin en fonds de roulement sur chiffre d’affaires afin que ses frais
financiers ne viennent pas demain supprimer sa rentabilité.
Ces indicateurs sont appelés outil de contrôle de gestion qui va aider Razaka dans
sa prise de décision. La mise en place et le développement de ces outils de contrôle assez
formalisés demandent des moyens financiers et informatiques. Monsieur Razaka dispose
des moyens nécessaires pour la mise en place de ces outils.
Après avoir défini nos concepts, exposé des écrits assez pertinents de ces
concepts, nous allons procéder maintenant à la synthèse du deuxième chapitre ainsi qu’à
la conclusion de celui-ci.
118
En nous inspirant des théories avancées par les différents auteurs que nous avons
cités, nous allons présenter dans la figure ci-après la corrélation entre le contrôle de
gestion et le système de décision dans les PME.
C
o
e Propriétaire-dirigeant n
n i (Intuition personnelle, expérience, t Décision à C.T. (*)
v n connaissances, jugement) r
i f ô Action
r o l
o r e
D
n m
é
n a d
c
e t e
i
m i
o s
e i g
n n e
o
t n s
t
Personnel d’exécution i (*) Court Terme
o
n
Dans cette synthèse, nous avons rassemblé les différents éléments qui constituent
les investigations théoriques. Ce qui nous amène à la conclusion de ce chapitre.
120
Nous pouvons conclure qu’au sein des PME, les tâches et les services ne sont pas
toujours clairement isolés. Les membres sont beaucoup plus polyvalents car les moyens
sont limités. Les participants communiquent directement entre eux de manière
informelle. La structure souvent floue s’adapte aux évolutions de l’entreprise. Le
dirigeant est décideur principal.
CONCLUSION DE LA
PREMIERE PARTIE
Cette première partie nous a permis, après la présentation de la méthodologie de
recherche, de répondre aux questions que nous avons formulées dans l’introduction de
cette partie. L'objet de l’étude est d'insister théoriquement sur le lien entre le système
d’aide à la décision et le contrôle de gestion dans les PME, et si le contrôle de gestion est
un véritable outil d’aide à la décision pour celles-ci. Nous avons essayé de montrer dans
cette première partie les corrélations existant entre ces deux concepts.
Nous avons analysé, ensuite, si le contrôle de gestion peut être considéré vraiment
comme outil d’aide à la décision dans cette petite entité. Cette analyse nous a permis
d’affirmer que le contrôle de gestion en contexte PME est constitué d’un ensemble de
processus et d’outils habituellement incorporés au système d'information général de
l’entreprise et utilisés le plus souvent de manière informelle par un dirigeant de celle-ci
qui en est à la fois le concepteur, l’animateur et l’analyste. Il est intéressé à avoir accès à
des informations. Comment varient ces priorités si la pondération de certains éléments
de la hiérarchie change ? La réponse à ce type de question permet d’affiner le jugement
122
avant la prise de décision finale. Cette réponse est donnée grâce aux intuitions qui
peuvent être menées de manière automatique avec le système d’aide à la décision En
guise de conclusion, nous pouvons dire que, dans des situations de prise de décision, les
dirigeants des PME ont recours à l’utilisation de systèmes d’aide à la décision. Les
systèmes les plus couramment employés sont basés sur des modèles dans lesquels les
paramètres sont estimés par calibrage quantitatif afin que le modèle représente au mieux
la réalité du phénomène sur lequel l’on raisonne.
Si telles sont les observations faites par les chercheurs célèbres en la matière, Se
pose alors la question de la validation de ce cadre de référence théorique par
l'observation directe de la réalité de terrain. Nous allons répondre toutes ces questions
dans la partie suivante.
123
DEUXIEME PARTIE :
PRESENTATION, ANALYSE,
INTERPRETATION ET
DISCUSSION DES RESULTATS
Nous aborderons dans cette partie l'ensemble des résultats obtenus avec un
échantillon de 80 sur les 113 138 PME des deux districtsd’Antsirabe. Nous présenterons,
d'abord à l'aide de l'analyse descriptive, le profil général du propriétaire-dirigeant des
PME malgaches, les caractéristiques de celles-ci, et nous montrerons ensuite le degré
des pratiques du contrôle gestion, un système de décision dans les PME malgaches.
Finalement, nous procéderons à la vérification analytique de nos hypothèses. Nous
avons considéré dans notre analyse deux variables, à savoir : la pratique du contrôle de
gestion (variable indépendante) et le système d’aide à la décision (variable dépendante).
Dans la première analyse, la pratique du contrôle de gestion ont été retenues comme la
variable indépendante, avec comme variables modératrice l'environnement, les
caractéristiques du propriétaire-dirigeant, et les caractéristiques de l'entreprise. Dans la
deuxième analyse, celle du système de décision, la pratique du contrôle de gestion a été
considérée comme variable dépendante.
138
Fédération des Chambres de Commerce et d’Industrie de Madagascar, 2010
124
De ce fait, le présent chapitre sera consacré aux critères permettant de décrire les
différentes variables qui constituent le système de contrôle de gestion des PME
malgaches et aux spécificités que manifestent celles-ci à cet égard. Il propose et explore,
au départ de l’analyse de l'ensemble des résultats obtenus, un modèle, synthétique,
contingent et représentatif des critères pertinents, permettant, d’une part, de caractériser
la forme du système de contrôle de gestion en contexte PME et, d’autre part, de
comprendre la manière dont il se structure et évolue dans une quête constante de stabilité
adaptative.
Dans ce chapitre, nous allons dresser un portrait des différentes PME malgaches
ayant formé notre échantillon. Cette analyse portera sur les différentes valeurs prises par
nos variables de mesure. Pour ce faire, il est évident d’analyser en premier lieu dans la
section suivante les caractéristiques du propriétaire-dirigeant. Elle joue un grand rôle
dans le cadre de sa contribution à la procuration des données qui sont très importantes à
nos explications ultérieures.
125
Pour connaître et avoir les informations sur les dirigeants, nous avons estimé
important de nous informer sur leur âge et leur situation matrimoniale en ce moment.
Ces informations nous permettront d’en savoir un peu plus sur les caractéristiques des
propriétaires-dirigeants malgaches. Nous allons mettre en évidence, en premier lieu,
l’âge et le sexe du propriétaire-dirigeant malgache dans le paragraphe qui suit.
D’après l’enquête que nous avons menée auprès des PME malgaches des deux
districtsd’Antsirabe, nous avons constaté que la majorité des personnes enquêtées sont
des hommes et âgées de 30 à 50 ans. Cette constatation confirme les différentes études
139
CHAPELLIER, Philippe, (1997). Profils de dirigeants et données comptables de gestion en PME.
Revue internationale P.M.E. vol 10, n°1, p.86
126
effectuées par Mayer et Goldstein (1961), Shapero (1971), Cooper (1973), cités par
Lalonde (1985) 140 et qui sont arrivés à la conclusion que « l'âge est un facteur
influençant le comportement du dirigeant, et par conséquent, le succès ou l'échec dans
la gestion d'une entreprise ». Un entrepreneur trop jeune accroît le risque d'un échec, car
on associe la jeunesse à un manque d'expérience, de savoir-faire et un manque de
capital.
Selon les résultats obtenus dans cette figure, on observe dans l'échantillon que 1%
seulement de ce celui-ci forme les dirigeants ayant l'âge de 30 ans. Ils apparaissent entre
30 et 40 ans, et sont plus nombreux entre l'âge de 40 et 50 ans. Près de 84 % des
répondants ont dépassé les 40 ans.
140
LALONDE Claude.(1985), Caractéristiques et pratiques de management des Propriétaires- dirigeants
dont i'entreprise a été mise en faillite : une étude en contexte régional au Québec. Thèse : faculté des
sciences de l'administration, université de Laval, 1985.p.67
141
Voir Annexe 1
127
masculin;
90
82,50%
80
70 masculin; 66
60
50 masculin
40 féminin
30 féminin;
17,50%
20 féminin; 14
10
0
Effectif
1 Pourcentage
2
Selon l’enquête que nous avons effectuée, le fait d'être marié sous-entend un
certain degré d'expérience personnelle, de maturité d’esprit, d'intégrité, de respect des
obligations et un esprit de discernement, autant de qualités pouvant s'avérer favorables
pour le rôle du dirigeant. En effet, c’est de par son statut matrimonial que le propriétaire-
dirigeant va se comporter pour la gérance de son entreprise.
128
Effectif Pourcentage
Ce graphe nous montre qu’il n’y a rien d’étonnant si la proportion importante des
dirigeants sont mariés dans la mesure où l'âge moyen du propriétaire-dirigeant est de 45
ans, et qu'en principe le nombre des mariés tend à augmenter dans une population au fur
à mesure que l'on prend de l'âge. Ce qui traduit une constitution normale d'une
population.
129
Présentation de la société
Le propriétaire-dirigeant
propriétaire-dirigeant dépend non seulement de son âge mais aussi de son sexe.
Monsieur Raholimanana est âgé de 45 ans.
142
Lavigne B. (2002), Contribution à l'étude de la genèse des systèmes d'information comptable des PME
: une approche empirique », Actes du XXIIIème Congrès de l'Association Française de Comptabilité,
Toulouse.p. 83
131
RUBRIQUES Effectif
Aucun diplôme 6
C.E.P.E 3
BEPC 9
Bacc 18
Bacc technique 4
Bacc+ 2 18
Licence 8
Maîtrise 9
Master ou ingénieur 4
Brevet 1
Total 80
Nous observons dans ce tableau que les dirigeants qui n’ont aucun diplôme sont au
nombre de 6, 22 des répondants ont le diplôme de baccalauréat et n’ont pas poursuivi ses
études, 39 ont effectué des études universitaires. Afin de mieux comprendre le niveau
d’études des propriétaires-dirigeants des PME malgaches, nous allons montrer ci-après
le taux de scolarisation de ces propriétaires-dirigeants à l’aide de la figure suivante.
132
25
22,50 22,50
20 18 18 aucun diplôme
CEPE
BEPC
15 Bacc
11,25 10 11,25 Bacc technique
9 9 Bacc+ 2
10
8 7,50 Licence
6 Maîtrise
5 5
4 4 3,75 Master ou ingéniorat
5 3
Brevet
1 1,25
0 Valeur Pourcentage
1 2
RUBRIQUES Effectif
Gestion 17
Economie 9
Technique 10
Autres 23
Total 59
Il est à remarquer ici, que la variable « Type de formation » présente des données
manquantes. On note que sur 59 répondants 17 personnes interrogées ont poursuivi leurs
études dans la filière gestion, 9 dans la filière économie, 10 ont préféré la technique. En
ce qui concerne les données en pourcentage, le graphe suivant nous fournit un schéma
plus clair sur le type de formation reçu par les propriétaires-dirigeants.
28,75
30
23
25
21,25
20 17
Gestion
12,50 Economie
15
11,25
10 technique
9
autre
10
0
1 2
Valeur Pourcentage
En nous référant à cet histogramme, nous constatons que, parmi ces propriétaires
dirigeant, 21,25% ont suivi une formation en gestion, 11,25% ont une formation en
économie, 12,25% possèdent une formation technique et 28,75% ont acquis d'autres
connaissances que celles mentionnées dans notre enquête; 60% d'entre eux participent à
des séminaires d'informations ou de formation, reliés ou non à l'industrie dans laquelle
évolue l'entreprise.
Présentation de la société
C’est une société individuelle qui a été créée en 2005 par son propriétaire-
dirigeant et fondateur à savoir: Madame Herman. Elle est implantée dans la région de
Vakinankaratra, précisément dans le district d’Antsirabe dans le quartier de
Mahazoarivo. Elle emploie 15 personnes.
L’Etat lui exige le paiement de l’impôt synthétique qui est obligatoire pour toutes
les entreprises individuelles.
L’entreprise est classée PME par le fait qu’elle ne contient qu’une dizaine
d’employés. L’entreprise œuvre dans le secteur tertiaire puisqu’elle exerce en tant que
grossiste des PPN (Produits de première nécessité), elle se situe ainsi dans le domaine
commercial.
déjà travaillé comme une caissière dans une entreprise appartenant à ses parents. Mais
depuis qu’elle s’est mariée, elle a conçu cette entreprise individuelle avec son mari.
Nous pouvons voir clairement, à partir de cet encadré 16 que, malgré son âge, son
antécédent familial a permis à Madame Herman d’acquérir plus d’expériences. De plus,
la formation en gestion dont elle a bénéficié constitue un atout en tant que dirigeante
d’entreprise.
Le même encadré nous amène à fournir ci-dessous les informations recueillies sur
les antécédents familiaux des propriétaires-dirigeants, Il nous permettra de mettre en
évidence les éléments suivants : l’expérience de travail, l’influence des tiers par la
décision de se lancer dans les affaires.
Les informations recueillies sur les antécédents indiquent que 62 % des répondants
ont eu une expérience de travail avant de se lancer dans les affaires; 62 % n'ont pas été
influencé dans leur désir de se lancer dans les affaires et 53 % n'avait pas un proche
entrée dans les affaires.
Cependant, bien que pour la majorité des répondants, la décision de se lancer dans
les affaires ait été personnelle, le fait que près de la moitié des propriétaires-dirigeants
136
avait un proche en affaires laisse supposer une influence non exprimée. Le tableau ainsi
que le graphe ci-dessous confirment cette opinion.
Effectif % / Total
Oui 24 30,00
Non 46 57,50
Total 70 87,50
Source : Enquête effectuée par l’impétrant, Avril 2011
Ce tableau nous montre que 46 sur les 70 personnes interrogée disent que la
décision de se lancer dans les affaires ait été personnelle. Cela signifie que la décision de
se lancer dans les affaires a été mûrement réfléchie.
L’encadré n°17 ci-dessous représente le cas concret d’un membre d’une famille
versée dans les affaires. Il s’agit de l’entreprise Rabarijaona. Cet encadré nous permet de
justifier que, malgré l’antécédent familial, la décision de Monsieur Rabarijaona de se
lancer dans les affaires a été personnelle.
Encadré 17 : Membre d’une famille versée dans les affaires, cas de l’entreprise RABARIJAONA
Présentation
Mais pour ne pas faire de lui un « self made man », il dispose d’une vingtaine de
salariés pour la partie exécutive du travail, pour la main-d’œuvre sur les chantiers et
pour quelques services administratifs, tels que le secrétariat, la voiture et les diverses
courses.
Tout ce parcours justifie, en effet, ses facilités relationnelles avec ses employés, et
cette appartenance familiale est témoignée par l’investissement personnel de monsieur
Rabarijaona au niveau de son entreprise. Il émane toujours de lui ce désir de réussite, ce
défi d’atteindre les objectifs qu’il se fixe et ce rêve de voir un jour s’agrandir son
entreprise.
Quoiqu’il agisse en bon père, il se doit de motiver ses employés, de leur permettre
de maximiser leur capacité, mais il se doit également de les blâmer en cas de dérogation
138
aux règles. Il y va de leur survie car la société ne peut pas prendre le risque de perdre un
contrat. La satisfaction de la clientèle demeure le premier objectif du travail.
Ainsi, en analysant cet encadré 17, malgré l’influence de ses parents, il appartient
à Monsieur Rabarijaona de prendre la décision finale pour se lancer dans les affaires.
143
Voir annexe 2
139
De tout ceci, des conduites, tant négatives que positives, de critique, d’hésitation,
de gentillesse, d’attention ou même d’imposition et d’obligation, sont engagées par
rapport au comportement des propriétaires-dirigeants qui favorisera un climat et une
ambiance à la fois sympathique et empathique au sein de l’entreprise.
Le rôle du contrôle de gestion dans une PME est identique et tout aussi important
que dans une grande entreprise. Aussi, examinerons-nous d’abord les procédés utilisés
par les PME malgaches. Nous analysons, ensuite, les méthodes de fixation des prix.
Enfin, compte tenu des interrogations actuelles sur le contrôle de gestion, nous
aborderons ce thème dans les paragraphes qui suivent afin de déterminer la place
occupée par cet outil dans les PME, c'est-à-dire les quatre principales activités de
gestion, à savoir : l’organisation, la planification, le contrôle et la direction.
140
Conformément aux résultats de l’enquête que nous avons effectuée, les 94% des
propriétaires-dirigeants des PME ignorent la signification du contrôle de gestion.
Lorsqu’ils entendent les termes de « contrôle de gestion», leurs attitudes et
comportements changent. Nous observons que près de 6% seulement des propriétaires-
dirigeants connaissent et pratiquent le contrôle de gestion au sein de leur entreprise. En
général, les 94 % des propriétaires-dirigeants appliquent le système de contrôle de
gestion sans qu’ils en soient conscients.
Présentation
Créée en 2007, Artic est une Société qui œuvre dans la production et la vente de
peinture à Antsirabe. Elle travaille avec une entreprise étrangère qui lui fournit des
intrants pour la composition d’un produit de peinture. La société est à responsabilité
limitée et compte comme effectif 87 personnes.
141
Elle est donc classée dans la catégorie des PME qui constituent la majorité des
entreprises malgaches. Elle a un chiffre d’affaires assez régulier et satisfaisant lui
permettant de se débarquer dans son domaine.
dans les PME malgaches pour calculer le coût des produits ou des services.
Tableau 12: Informations sur les méthodes utilisées par les dirigeants pour calculer les coûts
Encadré 19: Outils de contrôle de gestion, centre de profit et centre des coûts, cas du SECURIMAD
Présentation
Sécurimad est une entreprise créée en 2000 par Monsieur Paul Dionet et son
épouse à Antsirabe. Sécurimad œuvre dans le gardiennage et la sécurité des villas et
d’autres bâtiments à Vakinankaratra. C’est une société à responsabilité limitée
n’employant que 96 personnes.
Elle est donc classée dans la catégorie des petites et moyennes entreprises qui
constituent la majorité des entreprises malgaches. Son capital social s’élève à Ar
10 000 000, dont 51% sont apportés par son fondateur-gérant, Monsieur Paul, et le reste
par sa femme.
Monsieur Paul Dionet débute par une carrière de militaire, il a été ensuite le
directeur général d’une entreprise de bâtiment en France pendant 20 ans avant de se
mettre à son compte. Il est titulaire d’une maîtrise en commerce et gestion des affaires et
gère ainsi avec efficacité son entreprise avec l’aide de son épouse et de son équipe. Sa
femme, remplissant le rôle de comptable au sein de l’entreprise, l’a d’ailleurs beaucoup
influencé dans sa décision de créer sa propre entreprise.
Mais, c’est depuis sa sortie de l‘université que Monsieur Paul nourrissait le désir
de posséder ses propres affaires. Il est passionné d’architecture et y consacra même deux
années de sa vie, mais finalement, l’envie de créer une entreprise a pris le dessus, d’où la
Sécurimad.
144
Il s’agit d’une PME à faibles charges fixes constituées par la rémunération des
salariés. Pour elle, les charges variables sont les plus élevées et sont composées des frais
de transport, car pour assurer l’efficacité du travail, il effectue régulièrement des
contrôles sur terrain en n’hésitant pas à prendre part à la tâche, et des achats de
fournitures utilisées par les salariés. Ce sont les charges proportionnelles au chiffre
d’affaires. L’expérience et la connaissance de la matière permettent de diminuer les
dépenses.
Nous pouvons comparer une PME comme une équipe d’un jeu collectif. 144 Le
gérant est l’entraîneur et les salariés sont les joueurs. L’entraîneur choisit les membres
de son équipe comme pour le recrutement dans une entreprise. L’objectif est de gagner
le championnat. L’entraîneur assigne à chacun un poste ou une responsabilité. Il observe
son équipe et ses concurrents.
144
FAURIE (C) in www.qualia.fr
145
Prenons un autre cas, celui du complexe hôtelier ANTSAHA qui se situe au nord
de la ville d’Antsirabe, sur la route nationale n°7. Voyons comment ce complexe adopte
le centre de profit, un outil de contrôle de gestion.
Présentation
Centre de profit
Pour cette PME, les charges fixes et les charges variables sont approximativement
identiques. En plus des achats quotidiens, le propriétaire-dirigeant paie les salaires des
employés et la facture de la JIRAMA (Jiro sy Rano Malagasy). Il prend une petite marge
par rapport au prix d’achat et observe les prix pratiqués par les concurrents sur le marché
pour fixer son prix. Ces achats quotidiens varient selon les besoins des clients.
Trois méthodes de fixation des prix sont utilisées par les PME malgaches de
l’échantillon étudié. La première consiste à ajouter une marge à un coût de revient, quel
que soit le type de coût de revient utilisé. La deuxième conduit les entreprises à s’aligner
146
sur les prix pratiqués sur le marché. La troisième méthode consiste à valoriser un
élément de charge de référence (main-d’œuvre directe, matière première) jugé
prépondérant dans le coût de revient, et à appliquer un taux de structure permettant
d’intégrer les autres charges et la marge bénéficiaire.
RUBRIQUES Effectif
Coût de revient 44
Marché 32
Coût partiel 1
Autre 0
Non réponse 0
Total 77
Ce tableau nous montre que la première méthode est utilisée seule par 44 sur 77
des entreprises et avec une confrontation aux prix du marché dans 32 sur 77 des cas. Une
seule parmi les entreprises s’aligne sur le coût partiel pour fixer ses propres prix.
Coût de revient
Examinons maintenant comment l’entreprise le Mûrier fixe ses prix dans l’encadré
suivant.
148
Encadré 21: Fixation des prix dans les PME malgaches, cas de l’entreprise le MURIER
Présentation
Le Mûrier est une société individuelle gérée par Monsieur Ranoasy Hilaire
Gualblert, qui est à la fois propriétaire et directeur. La société est constituée de 15
personnes qui sont des artisans traditionnels. Il se trouve à Talata Andraikiba lot 104 N
147 Antsirabe 110, à environ 7 km à l’ouest de la ville d’Antsirabe, dans la région du
Vakinankaratra, sur la route nationale 34, à 200 mètres du lac d’Andraikiba.
Fixation de prix
Tout d’abord, le Mûrier est une entreprise individuelle gérée par une seule
personne qui détient en même temps le rôle de gérant, de propriétaire et de garant. De ce
fait, le gérant s’occupe à la fois de la comptabilité générale et de la comptabilité
analytique d’exploitation de cette PME dans la fixation les prix des produits finis
fabriqués à partir du coût de revient. Ces outils de contrôle de gestion lui permettent de
gérer les entrées et les sorties des matières premières achetées, de contrôler et de gérer
les stocks initiaux et finaux des produits finis, de calculer les différents coûts y afférents
afin de dégager le coût de revient et le résultat analytique d’exploitation.
La plupart des dirigeants des PME malgaches utilisent cette méthode de fixation
des prix de l’entreprise le Mûrier. A part la fixation du prix pratiqué sur le marché, nous
avons jugé utile de connaître le type de contrôle des activités des PME malgaches. C’est
ce que nous allons voir dans le paragraphe suivant.
149
Ainsi, pour le plan formel des activités, on observe un pourcentage très moyen. En
effet, 46% des propriétaires-dirigeants avancent avoir un plan formel de leurs activités
alors que 53% soutiennent l’inutilité de l’élaboration de ce plan qui est pourtant un outil
très indispensable pour la prise de décision.
Compte tenu des résultats obtenus jusqu’ici, nous constatons que la majorité des
PME de la région de Vakinankaratra utilisent le contrôle de gestion mais de façon
partielle. Cela signifie qu’elles utilisent la comptabilité générale et analytique
d’exploitation, les coûts variables, l’inventaire, le calcul de la rentabilité, la gestion des
stocks, la gestion budgétaire, mais seulement elles le font juste à la fin de l’exercice.
C’est une gestion par exception des opérations courantes.
150
Nous partons de l’objectif, qui est la rentabilité pour ces PME. Les gérants veulent
gérer rationnellement leurs entreprises. Ils sont économistes, dirigeants et entrepreneurs
capitalistes. Ils minimisent les coûts pour maximiser les bénéfices. C’est le rôle principal
du contrôle de gestion.
Selon NIZARD (1999), « un objectif est une source de motivation et une force
motrice qui incite une personne à poursuivre une route pour arriver à ses fins, les
entreprises doivent le fixer précisément. Plus un objectif est formulé clairement et plus
une personne a de chance de l’atteindre » 145.
En ce qui concerne les secteurs d’activité, nous pensons qu’ils peuvent jouer aussi
un rôle primordial dans le choix des méthodes de calcul des coûts et la fixation des prix
de l’entreprise. C’est pourquoi, nous avons demandé auprès des dirigeants des PME
malgaches des informations concernant ces secteurs.
145
NIZARD (G). Savoir convaincre : Préparer et conduire un entretien, vendre, négocier, édition
l’Entreprise, 1999, 127p.
151
Parmi les 80 entreprises retenues, 78 ont répondu à la question que nous avons
posée, et près de la moitié de ces dernières œuvrent dans le secteur commercial et
industriel (53%), 41% dans les services, 0 % dans le textile, 1,25 % dans l'agro -
alimentaire et 2,5 % dans les autres secteurs d’activités.
En ce qui concerne la forme légale des PME malgaches, celle la plus répandue est
la société individuelle avec 53 % des entreprises, 34 % sont des SARL (Société à
Responsabilité Limitée), 5 % sont des SA (Société Anonyme), 3 % ne savent pas situer
légalement leur entreprise et 1% est soit des SAU (Société Anonyme Unipersonnelles)
soit des et EPIC (Etablissement Public à caractère Commercial).
152
SA 4 5,00 5,06
Ce qui nous permettra de conclure que la plupart des PME malgaches sont des
entreprises individuelles. Le propriétaire est le seul garant, dirigeant, il assure toutes les
fonctions existant dans l’organisation.
En guise de conclusion, cette section montre que les contrôles de gestion dans les
PME sont des contrôles informels sur le comportement et la culture de l’entreprise. Les
sources des informations sont multiples ; par conséquent, elles utilisent leur intuition
pour les contrôler. Même le contrôle des petites informations a son utilité dans
l’entreprise. Les centres de profit et les centres de coût sont les plus utilisés par les PME
pour contrôler ces résultats. Les gérants des PME appliquent le système de contrôle de
gestion sans qu’ils en soient conscients. Nous allons aborder dans la section suivante
l’environnement organisationnel et le système d’aide à la décision.
153
En quoi repose cette survie des PME et qu’est-ce qui constitue leur
spécificité organisationnelle? Afin d’éclaircir cette question, nous allons analyser,
d’abord, l’environnement organisationnel des PME malgaches des deux
districtsd’Antsirabe en partant de l’enquête que nous avons effectuée, ensuite, la
spécificité du système d’aide à la décision de ces PME.
Au vu de ce tableau, nous observons que 100 % des dirigeants affirment avoir des
objectifs généraux dont 24 % seulement déclarent avoir des objectifs écrits. Ce qui
signifie que 19 seulement sur les 80 répondants ont des objectifs écrits à atteindre.
Certains estiment que les aléas sont tellement nombreux que l’objectif est tout
simplement irréalisable. D'autres fixent des objectifs intuitifs.
Cela signifie que ces répondants se fient davantage à leur propre perception de la
situation et réagissent en fonction des données du moment, car l'état de leur
environnement organisationnel rend la fixation des objectifs à long terme quasiment
impossible. Le tableau ci-dessous nous confirme ce fait.
Concernant le type d’objectifs, selon le tableau ci-dessus, nous observons que 99%
des propriétaires-dirigeants ont fixé des objectifs à court terme et 1,25% seulement à
155
moyen terme. Ces dirigeants bâtissent leurs plans d’action et procédures peu formalisées
et leurs objectifs simples et symboliques. Cela se justifie par une structure
organisationnelle très simple qui ne demande que des ressources limitées ; par
conséquent, le processus de décision presque toujours à court terme basé sur
l’expérience et les connaissances des dirigeants et reposant peu sur l’utilisation
d’informations et de techniques formelles de gestion.
Il ressort de ce tableau que près de 99% des dirigeants des PME fixent seuls les
objectifs de leurs entreprises. De ce fait, les objectifs économiques sont privilégiés par
son principal dirigeant, et les missions confiées aux dirigeants relèvent principalement
du contrôle opérationnel. Il est alors évident que l'exercice de missions de contrôle
stratégique ou de pilotage est largement déterminé par la nature du système de gestion
déployé par le propriétaire-dirigeant malgache.
156
Le tableau ci-dessous fournit des données concernant la structure mise en place par
les dirigeants des PME malgaches.
Ce degré d'organisation a été mesuré par l'existence d'un organigramme et par une
description des tâches au sein de l'entreprise. 100 % des répondants affirment avoir un
organigramme et près de 98 % une structure simple. Ainsi, pour accomplir ses fonctions
économiques et sociales, le dirigeant de ce type d’organisation doit exécuter des séries
d’opérations identiques, à savoir acheter, transformer, vendre… Chaque type
d’opérations nécessaires à l’activité de l’entreprise constitue une de ses fonctions
internes.
157
Ainsi, nous pouvons confirmer que, dans l'ensemble, 100 % de l'échantillon font
de l'organisation. Certains ont, cependant, soit un organigramme sans une description
des tâches, soit une description des tâches avec organigramme flou. Et lorsqu'il y a un
organigramme avec une description des tâches, il n'est pas souvent respecté.
Reprenons le cas de SECURIMAD. Notre intérêt s’est porté sur la structure que
cette entreprise a adoptée au regard de l’environnement dans lequel il baigne. Son
organigramme montre une grande souplesse et une grande flexibilité expliquées par
l’absence d’intermédiaire entre le directeur et le simple agent de sécurité.
Une entreprise est avant tout une organisation. Etant donné que l’organisation est
capitale pour le bon déroulement des activités de l’entreprise, il est important d’en
prendre en considération l’aspect organisationnel. En effet, la stratégie de l’entreprise
vise à rendre celle-ci la moins protocolaire possible favorisant les relations et la
communication au sein de l’entité.
Son organigramme a été conçu dans le but de faciliter la communication entre les
employés et le gérant. L’existence des chefs de poste et des contre maîtres ne constituent
pas des obstacles à la communication directe entre le gérant et les agents de sécurité. Les
chefs de poste jouent un rôle d’intermédiaires et au contraire facilitent la communication
entre les deux.
158
A la vue de cet encadré, il est nécessaire de réfléchir sur la division du travail dès
que les tâches se multiplient et qu’une même personne ne suffit pas pour y faire face.
Cette spécialisation est à étudier à tous les niveaux de l’entreprise. Si les grandes
entreprises ont tendance à se spécialiser par métiers, par domaines d’activités
stratégiques ou encore par zones géographique, les PME prévoient une spécialisation par
tâches, par fonctions ou selon la nature de sa clientèle. C’est le cas de Sécurimad.
Pour d'autres activités comme le recrutement, dans les PME que nous avons
enquêtées, le recrutement est très simple et ne génère pas de dépense très lourde. Le
tableau suivant nous explique cette opération.
159
146
GELINIER (O). Fonctions et tâches de direction générale, les éditions d’Organisation, 1991, 383p.
161
De ce fait, le contrôle de gestion est aussi la maîtrise des coûts par le contrôle des
informations. C’est ce que fait le gérant d’une PME quand c’est lui qui recrute. Il a
l’information et la communique en interne et en externe verbalement. Les informations
sur le recrutement ne passent ni par les recruteurs, ni par voie d’affichage, ni par
annonce dans les médias qui coûteraient trop chères. Le gérant fait alors du contrôle de
gestion sans le savoir.
Pour être performante, une entreprise doit orienter chaque membre de son
personnel dans le secteur où il est le plus compétent. Il faut que le nouveau salarié
s’intègre dans l’entreprise. Mais, cela génère des dépenses très lourdes pour l’entreprise.
Mais ces dépenses d’intégration et de familiarisation sont effectuée pour que le nouvel
arrivant soit adapté à son poste de travail et s’intègre ainsi dans l’entreprise. Elles
concernent les informations, la formation et le temps que les collègues y consacrent.
Alors, d’après les gérants de ces trois PME, lorsque celles-ci ont l’intention
d’embaucher quelqu’un, elles vont contacter tout simplement leurs proches. Leurs
besoins en personnel sont restreints. Il n’est pas besoin de formation à proprement
parler, il suffit seulement que la personne recrutée sache lire, écrire et compter. Sa
formation entraîne ainsi moins de dépense car elle a du temps pour se former au travail
pendant les heures libres. Il existe une rotation dans l’équipe.
162
SOULIE (D) et ROUX (D), (1992) ont avancé que « En général, le coût
d’embauche d’un nouveau salarié représente toujours des sommes élevées qui atteignent
l’équivalent de deux mois de salaire pour un simple exécutant et qui peuvent dépasser
six mois pour un cadre supérieur » 147. Pour les PME enquêtées, les dépenses sont très
faibles s’il y en a. Le gérant maîtrise les besoins de son entreprise en s’informant et en
communicant directement avec ses salariés.
147
SOULIE (D) et ROUX (D), (1992). Gestion, Presses Universitaires de France, p. 507
148
LANGEVIN (P) et NARO (G) in Contrôle et comportements. Une revue de la littérature anglo-
saxonne, Actes du 24ème congrès de l’Association Francophone de Comptabilité, Louvain-La-Neuve,
mai 2003 et in http://memoireonline.free.fr/
163
Le pouvoir, dans ce sens, s'avère être une réalité troublante pour beaucoup d'êtres
humains. En effet, à l'ère de la mondialisation de l'économie caractérisée par une vive
concurrence et une consommation de masse, les entreprises ont besoin d'excellents
dirigeants d'autorité.
Quant à la gestion de pouvoir, dans les PME malgaches, d’après notre étude sur
terrain, elle est moins décentralisée. Le dirigeant éprouve le désir de détenir le contrôle
de tout le système. C'est la manifestation du sentiment de la toute puissance qui y
prévaut. Le pouvoir est davantage fonction du poids de la part du capital social que des
compétences intrinsèques du dirigeant.
Nous observons que 71 % des PME présentent une gestion du pouvoir centralisée
à 71% et peu décentralisé à 21%. Ce constat s’explique par le fait que les PME ont une
structure souple qui poussent le dirigeant à la maîtrise des effectifs et des responsables
opérationnels, de sorte qu'il est tenté de s’occuper la moindre gestion courante de
l'entreprise.
Par ailleurs, les PME ont également un système d’information simple qui assure la
proximité entre patron et employés. Pour illustrer ce constat, prenons le cas de l’hôtel
Diamant qui se trouve au centre de la ville d’Antsirabe.
165
En ce qui concerne le rôle du contrôle de gestion dans les PME malgaches, nous
pouvons distinguer deux types de propriétaires-dirigeants selon que la PME est
spécialisée ou non spécialisée. Pour une PME, où le niveau de spécialisation est faible,
le dirigeant est l'homme à tout faire.
Le tableau ci-dessus nous montre que, quelles que soient les PME enquêtées, les
missions du contrôle de gestion sont identiques. Il s’agit, pour le propriétaire-dirigeant,
tout comme pour le gérant ou le Directeur, de contrôler régulièrement les résultats de
l’activité.
Ici, 44% des propriétaires-dirigeants malgaches ont pour rôle d’utiliser la gestion
prévisionnelle comme outil de contrôle ; pour 26% ce rôle est lié à la direction, pour
26% il est lié aux opérations courantes et pour le reste aux autres rôles. Dans ce cas, le
contrôle de gestion peut être réalisé conjointement entre le service comptabilité, les
opérations courantes et la direction. Il y a alors discussion entre ces personnes à propos
du résultat obtenu, de son explication et des actions à entreprendre.
Les outils du contrôle de gestion permettent alors aux dirigeants de PME, tous
statuts confondus, de prendre des décisions, de se montrer réactifs face à un marché de
plus en plus exigeant et à des concurrents toujours plus agressifs. A l’origine de ces
outils figure le système d’informations.
167
A travers ce tableau, étant donnée que 43% des dirigeants donnent une impulsion
au contrôle de gestion sans qu’ils soient conscients ou non, nous pouvons conclure que le
profil du dirigeant (sa formation, ses objectifs, le poids de l’héritage familial a un impact
sur les acteurs concernés par le contrôle de gestion. Il s’ensuit une conséquence sur la
diffusion des informations en interne. Les propriétaires-dirigeants considèrent que ces
informations sont confidentielles, n’auraient aucun intérêt à être connues par les salariés,
les propriétaires-dirigeants étant les seuls décisionnaires des actions à entreprendre.
Ces budgets sont actualisés chaque année pour toutes les PME étudiées. Nous
pouvons désormais aborder les facteurs capables d’avoir une influence sur les formes de
contrôle de gestion et donc capables d’expliquer les différences. La plupart des
dirigeants de PME privilégient l’indépendance et la pérennité de leur entreprise à sa
croissance, comme le démontre l’échantillon que nous avons choisi. Leurs stratégies sont
168
Les PME sont, en effet, également caractérisées par le rôle prédominant d’un seul
individu au sein de l’organisation, soit l’entrepreneur ou le propriétaire-dirigeant. Il
s’agit surtout de la stratégie de spécialisation, car elles ne souhaitent pas dépasser une
certaine taille ou ne disposent pas de moyens suffisants pour couvrir leur marché. Une
telle stratégie aboutit à la création d’un avantage concurrentiel dans la mesure où la
présence sur le segment permet de mieux répondre à la demande en termes de prix ou de
différenciation.
Pour ce qui concerne l’environnement global des PME malgaches, l'analyse sur
la perception des dirigeants à l'égard de cet environnement indique que 85 % des
propriétaires-dirigeants considèrent que les institutions financières en place ne répondent
pas aux besoins en capital des agents économiques; 24 % seulement ont bénéficié d'un
crédit bancaire lors de la création de l'entreprise, ce qui reflète fort bien l'état actuel du
réseau bancaire malgache; 26 % ont bénéficié d'un programme étatique ou privé de
soutien aux entreprises; 35 % ont des réseaux informationnels et 29 % seulement de ces
réseaux sont formels. Ce qui rejoint les écrits de Chapellier (1997) qui stipulent que la
plupart des dirigeants de PME préfèrent se fier aux informations informelles, à leur
propre jugement et intuition et aussi à leur expérience pour prendre des décisions.
Ainsi, ceux qui trouvent que l'environnement organisationnel est favorable (16%)
reconnaissent cependant qu'il est très instable. Ils avancent qu’Antsirabe est un district en
pleine expansion, malgré l'environnement politique qui peut toujours s'améliorer ;
qu’elle est une grande métropole avec une population assez dense et variée, avec une
forte concentration d’une population jeune et qu’elle joint de la proximité des institutions
bancaires et financières, ainsi que des différents services de l’Etat sans oublier que
beaucoup d'unités de production y sont basées. C'est donc un district d'avenir, du fait
qu'il y a un potentiel énorme dans les différents secteurs et que le marché est encore non
exploité.
Nous constatons aussi que 83% des dirigeants des PME malgaches trouvent que
l’environnement très complexe à l’heure actuelle ne leur permet pas d’établir un
véritable plan formel de développement de ses activités. D'un autre côté, la faiblesse du
pouvoir d'achat de la population, le manque d'accès aux institutions financières pour le
crédit, le manque d'acquisition d'équipement et de formation pour la nouvelle
technologie et l'instabilité politique sont autant d'éléments qui justifient un
environnement défavorable à l'expansion des entreprises.
Le degré d’incertitude qui menace les PME malgaches est particulièrement élevée
non seulement à cause de la crise politique qui sévit actuellement à Madagascar mais
170
aussi au manque de pouvoir réel dont ces PME disposent à l’égard de leur
environnement économique. De plus le manque de connaissance et d’expérience des
propriétaires-dirigeants des PME malgaches augmente largement ce degré d’incertitude,
face à la crise financière, à la mondialisation, au libre échange et à l’avancement
technologique principalement. En ce qui concerne le système de contrôle de gestion, les
périodes de crise actuelle, dues principalement aux différentes forces de
l’environnement, ont un impact sur l’évolution des systèmes de contrôle.
Voici les points forts observés au niveau des PME malgaches qui constituent
autant d’avantages que de forces dans leur environnement :
- le patron est en contact direct avec ses employés, il n’y a pas d’intermédiaire ;
familiale distinguait sa société des autres PME. Quant aux faiblesses de ces petites
entités, les points suivants nous permettent de les dégager.
- toutes les décisions étant centralisées, les employés doivent attendre le chef en
cas de rupture de stock ;
Ces points constituent des faiblesses pour l’entreprise mais sans pour autant
représenter un frein dans l’accomplissement de ses activités. En effet, les propriétaires-
dirigeants des PME doivent tenir compte de l’opinion des acteurs environnants, ce qui
les rend plus vulnérables au regard des différentes forces de la concurrence.
La décision est un acte de direction pris par la direction générale ou par les
personnes auxquelles le pouvoir de décision a été délégué. Dans le cas des PME, il s’agit
du propriétaire-dirigeant. Le système de décision est lié étroitement au système
d’information de l’entreprise.
Nous remarquons bien que 27 % des dirigeants prennent seuls les décisions
tandis que 73 % des répondants consultent soit des proches, soit des subordonnés, soit
des experts. Cependant, même si la majorité des répondants consulte d'autres personnes,
les décisions finales sont prises par le propriétaire-dirigeant. En ce qui concerne
justement ces décisions finales, d’après les études de notre échantillon dans le tableau
précédent, il est admis qu’il appartient aux propriétaires-dirigeants de les prendre. Mais
pour être certain, nous avons posé une question relative à la prise de décision finale dans
les PME malgaches aux dirigeants de celles-ci.
173
Nous remarquons que 100% des répondants prennent les décisions finales dans
les PME. La question que nous avons posée auprès des dirigeants des PME nous a
permis de connaître que les décisions concernant les problèmes simples ou quotidiens
reposent plus souvent sur les connaissances et l’expérience acquises par les dirigeants.
Le système de décision à l’hôtel Diamant est mis en exergue. Etant donné que
l’hôtel Diamant est une société à responsabilité limitée à structure organisationnelle
hiérarchique, seul le directeur gérant a le dernier mot dans toutes les décisions qui
devront être prises au sein de la société. De ce fait, nous avons pu déceler qu’aucun
conseil d’administration n’est mis en place au sein de l’entité.
Par ailleurs, le système de décision utilisé par le directeur gérant est caractérisé
par :
- le fait de peser le pour et le contre des différentes solutions proposées par ses
subordonnés.
Une entreprise, quelle que soit sa taille, est concernée par la prise de décision mais
chacune a son propre système. Ainsi, pour le cas de certaines PME malgaches, le
175
tableau qui suit nous montre que les décisions sont prises entièrement par le gérant et se
basent sur les données chiffrées de la comptabilité.
Tableau 29: Prise de décision dans les PME se basant sur les outils de contrôle de gestion
100,0
Total 80 100,00 0
Ce qui nous a permis de conclure que la décision prise par tous les dirigeants des
PME malgaches doit être prise méticuleusement et suivant des données bien précises, car
elle conditionne le succès de l’entreprise. Il faut également noter que la décision ne
concerne pas que le gérant mais concerne aussi tous les acteurs de l’organisation, quels
que soient leurs rôles ou leurs fonctions. Il ne s’agit pas de cloisonner et de parcelliser
les tâches mais, bien au contraire, de communiquer, de partager l’information et
d’assister l’acteur dans sa capacité à réagir rapidement dans l’incertain. Le processus de
176
la décision est alors abordé dans une dimension coopérative. Toutefois, pour les grandes
décisions, le gérant seul est concerné et a toujours le dernier mot.
De ce fait, il est admis que la stratégie des PME est intuitive et peu formalisée, plus
axée sur la réaction que l’anticipation. Elle s’explique par la personnalité et la formation
du propriétaire-dirigeant et est conditionnée par le système organisationnel dans lequel la
PME évolue. Le cycle de décision stratégique se situe dans le court terme et le système
de gestion présente des lacunes du point de vue de la planification. Prenons un autre cas,
celui du Tranombarotra Herman.
L’entreprise existe par le fait qu’il y a une gérante qui s’occupe en général de
toutes les activités administratives. De ce fait, le Tranombarotra Herman n’a pas
vraiment de système de décision complexe. Mais elle fait seulement en sorte de faire le
travail d’inventaire et la gestion de stocks. Ces contrôles permettent au propriétaire de
prendre une décision sur le lancement d’une nouvelle commande. Comme l’entreprise
est implantée dans le quartier de Mahazoarivo, la question de concurrence est très rude.
Dans les PME, la décision est donc le choix de comportement qui porte soit sur la
détermination des objectifs, soit sur la détermination d’une position par rapport à un
problème à l’entreprise, soit sur la mise en œuvre des ressources de l’entreprise.
Concernant les décisions importantes à prendre comme celles sur le choix des
sources de financement, d’acquisition d’une nouvelle immobilisation ou de cession
d’immobilisation, le tableau ci-dessous fournit les renseignements y afférents.
178
Nous pouvons classer ces décisions en trois selon leur degré d’importance :
Pour décider, il faut donc disposer d’un système d’aide à la décision opérationnel
et d’un système d’information fiable et pertinent. Quoique le contrôle de gestion fait
partie des outils d’aide aux décisions les plus performantes, il n’y a pas de services
179
spécifiques de contrôle de gestion dans la plupart des PME malgaches. Les travaux de
contrôleur de gestion sont souvent réalisés par le dirigeant, le service comptable ou
direction financière s’il existe. Il peut être défini comme le processus par lequel les
dirigeants s’assurent sur les ressources qui sont obtenues et utilisées avec efficacité et
efficience pour réaliser les objectifs de l’organisation.
Généralement, exemptes d’un poste de contrôle de gestion, les PME ont ainsi des
systèmes de décision moins formalisés, utilisant plus la communication directe et
informelle. Parallèlement, son système d’information se fait par contacts directs, internes
ou externes.
Encadré 29: Système d’information et système d’aide à la décision de l’entreprise GRAND CRU
Présentation de la société
GRAND CRU est une entreprise créée en 1942 par un Français appelé Sermes.
Elle se trouve en face du Lycée Privée Saint Joseph à Antsirabe, à
Ambavahadimangatsiaka. Le GRAND CRU est une entreprise de fabrication de vin dans
la région du Vakinankaratra.
149
GREPME sous la direction de JULIEN (P.A). Les PME : bilan et perspectives, 2ème éd., les Presses
inter-Universitaires et Economica, collection connaissance de la gestion, 1997, p.252.
Conclusion du premier chapitre
Même le contrôle des petites informations est d’une grande utilité dans
l’entreprise. Les centres de profit et les centres de coût sont les plus utilisés par les PME
pour contrôler ces résultats. Les gérants des PME appliquent le système de contrôle de
gestion sans en être conscients. Cela passe de l’analyse du fonctionnement de
l’entreprise jusqu’à l’atteinte de son objectif. Et dans la dernière section de ce chapitre
nous avons évoqué l’importance de l’environnement organisationnel.
Ainsi, à travers l’analyse que nous venons de réaliser tout au long de ce chapitre,
nous pouvons déjà apercevoir que la taille des PME malgaches a une influence sur le
système de contrôle de gestion et sur le système d’aide à la décision, tant sur le nombre
et la diversification des activités qui y sont réalisées que sur l’implémentation d’outils de
pilotage à caractère plus stratégique. Ainsi, à mesure que la taille augmente, le dirigeant
a des difficultés croissantes à contrôler seul l’ensemble de ses ressources humaines,
183
financières et matérielles et à prendre des décisions. L’entreprise doit alors formaliser les
systèmes d’aide à la décision et développer son système de contrôle de gestion,
principalement du point de vue du pilotage stratégique. Ce qui nous conduit à effectuer
une analyse approfondie dans le chapitre suivant pour vérifier la validité de notre modèle
de recherche et de nos hypothèses et ainsi répondre à notre question de recherche.
184
Dans un premier temps, nous allons axer notre étude sur l’analyse bivariée, ensuite
nous poursuivrons notre étude à l’aide du test de Khi-deux et du test de différence des
moyennes, ce qui nous conduira à la validation ou non de nos hypothèses. Pour ce faire,
afin de pouvoir discuter des résultats de notre recherche, nous devrons vérifier au
préalable si les quatre hypothèses que nous avons formulées dans le premier chapitre de
la première partie sont validées.
Nous allons aborder maintenant dans la première section l’analyse bivariée, le test
de Khi-deux et le test de différence des moyennes.
185
Dans cette section, nous allons nous intéresser, au test de Khi-deux et au test de
différence des moyennes. Ces deux tests nous permettront de valider ou non nos
hypothèses.
Master ou ingéniorat
A la vue de cette figure, nous pouvons conclure qu’il n’existe pas de lien entre
l’apparition d’un poste de contrôle de gestion et le niveau d’études. Ce constat signifie
que la plupart des propriétaires-dirigeants ne sont pas conscient de l’importance de ce
contrôle de gestion dans les PME, que ces propriétaires soient titulaires ou non de
diplôme. Ce qui veut dire que le contrôle de gestion est un mot entièrement inconnu par
les propriétaires-dirigeants en général.
187
Pour ceux qui ont un diplôme de bac et plus, nous pouvons constater, à travers
cette figure, que les dirigeants qui ont un poste de contrôle de gestion et pratiquent
consciemment le contrôle de gestion sont peu nombreux.
Tableau 31: L’existence d’un poste de contrôle de gestion selon le niveau d’études du propriétaire-
dirigeant
De ce fait, que ce soit avec ou sans diplôme, les résultats obtenus nous ont permis
d'affirmer qu'il n'y a pas une différence statistiquement significative pouvant expliquer
l'existence d’un poste de gestion selon le niveau d’études. Cela signifie que le niveau
d’études que possède le propriétaire-dirigeant importe peu, la propension à créer un
poste de contrôle de gestion étant pratiquement la même que l'on soit universitaire ou
non diplômé.
Master ou ingéniorat
A travers cet histogramme, nous remarquons les outils de contrôle utilisés par la
plupart des dirigeants des PME malgaches qui ont un bacc et plus sont la méthode des
coûts complets et celle des coûts complets et de l’imputation rationnelle. Dans ce
schéma, nous voyons clairement que la pratique du contrôle de gestion est fonction du
niveau d’études des propriétaires-dirigeants. Plus ils ont un niveau d’études élevé, plus
189
ils utilisent les outils de contrôle de gestion, ou encore, plus ils ont tendance à pratiquer
le contrôle de gestion.
Afin de mieux comprendre cette situation, nous allons présenter dans le tableau en
annexe 4, la version chiffrée du graphe ci-dessus qui nous permettra de vérifier et de
confirmer ce résultat à l’aide du test du Khi-deux en utilisant le tableau croisé 151.
Tableau 32: La Pratique du contrôle de gestion (en utilisant ses outils) selon le niveau d’études
Etant donné que Khi-deux calculé (0,00) est inférieur au Khi-deux théorique
(0,05), le test de Khi-deux est alors accepté. Ce qui nous a permis de valider le lien
existant entre les outils de contrôle de gestion et le niveau d’études des propriétaires-
dirigeants.
A partir du tableau en annexe 4, nous constatons bien que les dirigeants des PME
qui utilisent les outils de contrôle de gestion varient selon le niveau d’études. Parmi les
différentes méthodes, c’est surtout celles des coûts complets et d’imputation rationnelle
qui sont les plus utilisées par les dirigeants qui ont un bacc et plus (33% pour le bacc,
8% pour le bacc technique, 20% pour le bacc +, 20% pour la licence, 8% pour la
maîtrise, 8% pour le master ou l’ingéniorat). Par contre, il n’y a aucun propriétaire-
dirigeant non diplômé qui utilise la méthode des coûts complets et celle d’imputation
rationnelle. Ces dirigeants, qui n’ont aucun diplôme, préfèrent s’abstenir de répondre
aux questions posées.
151
Voir annexe 4
190
Poursuivons notre recherche, en vérifiant, à partir des données fournies par les
tableaux croisés 152, si l’utilisation des outils de contrôle de gestion a une influence sur la
formation reçue par les propriétaires-dirigeants des PME malgaches.
Ce qui nous a conduit à affirmer qu'il n'y a pas une différence statistiquement
significative pouvant expliquer l'existence d’une incidence de l’utilisation des outils de
contrôle de gestion selon le type de formation. Peu importe le type de formation dont
disposent les propriétaires-dirigeants, les outils de contrôle de gestion utilisés par les
propriétaires-dirigeants sont pratiquement les mêmes quel que soit le type de formation
qu’ils ont reçu.
152
Voir annexe 5
191
153
Voir Annexe 6
192
Nous allons d’abord examiner en premier lieu, les relations existant entre la
pratique du contrôle de gestion et l’âge du propriétaire-dirigeant. A travers la figure ci-
dessous, avec un échantillon de 80 entreprises et une mesure de la pratique du contrôle
de gestion allant d'un intervalle de 40 à 60 ans, il semble y avoir une relation
statistiquement significative entre l'âge du propriétaire-dirigeant et le contrôle de
gestion qui est représenté ici par les outils de contrôle de gestion.
194
Sur cette figure, nous pouvons voir un rapport entre l'âge du dirigeant et les
méthodes utilisées pour calculer les coûts. En regardant les couleurs verte, rouge, jaune
et bleue qui représentent les outils de contrôle de gestion, nous observons que plus le
dirigeant prend de l’âge, plus il pratique le contrôle de gestion, plus il a tendance à
utiliser les méthodes des coûts complets et l’imputation rationnelle (en rouge). Ce sont
les dirigeants âgés de plus de cinquante ans qui s’intéressent aux méthodes des coûts
complets et d’imputation rationnelle.
Pour ceux qui ont l’âge entre 40 et 50 ans, ils préfèrent utiliser soit les coûts
complets, soit les coûts complets et « le direct costing ». En utilisant le test du Khi-
deux, dans le tableau qui suit, nous pouvons confirmer ces constats.
195
a. 104 cellules (100,0%) ont un effectif théorique inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est de ,21.
On peut affirmer, dans ce cas, que la pratique du contrôle gestion est reliée de
manière statistiquement significative (0,026<0,05) avec l'âge du dirigeant. Cela signifie
que cette pratique dépend de l’expérience acquise par les propriétaires-dirigeants.
Signification asymptotique
Nombre de degrés
Valeur de liberté (bilatérale)
a. 130 cellules (100,0%) ont un effectif théorique inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est de ,01.
154
Annexe 18
196
En observant les résultats du test Khi-deux fournis dans le tableau ci-dessus, l'âge
expliquerait à lui seul 3 % (signification asymptotique = 0,03<0,05) de la pratique du
contrôle de gestion. Ce qui implique que plus l'entreprise prend de l'âge, plus elle
pratique le contrôle de gestion, ou encore, plus l'entreprise pratique le contrôle de
gestion, plus elle continue à exister. Cela signifie que la pratique du contrôle de gestion a
tendance à croître avec l'âge de l'entreprise. Ce qui n'est pas surprenant, car une
entreprise ayant au moins 5 ans d'existence est censée avoir acquis une certaine
expérience.
On peut donc affirmer, dans ce cas, que la pratique du contrôle de gestion est
reliée de manière statistiquement significative à l'âge de l'entreprise. Elle varie suivant
l’âge de l’entreprise.
Vérifions cette situation à l’aide de tests du Khi-deux 155 dans le tableau ci-dessous
(voir annexe 19 pour les tableaux croisés).
155
Tableaux croisés voir annexe 19
197
Signification asymptotique
Cependant, la figure suivante nous indique que les propriétaires-dirigeants, qui ont
l’âge compris entre 43 et 45, ont suivi de formation en gestion.
198
Malgré le nombre très élevé de ceux qui ont suivi une formation en gestion et
malgré que la plupart des propriétaires dirigeant soient âgés de 43 à 45 ans, l’examen de
cette figure, que ce soit au niveau de l’âge qu’à celui de la formation, nous montre, qu'il
n'y a pas de rapport entre la formation et l'âge du propriétaire-dirigeant. Nous pouvons
trouver autant de propriétaires-dirigeants jeunes que âgés qui utilisent ou non les
méthodes pour déterminer les coûts. Cela porte à dire que l'âge des propriétaires
dirigeants et leur niveau de formation ne conditionnent pas le choix des méthodes
utilisées pour déterminer les coûts au sein des PME malgaches.
199
A travers ce tableau, nous pouvons noter que les propriétaires-dirigeants qui ont
12 ans d’expérience en moyenne, ont l’âge moyen de 47 ans.
Dans le cas de l’analyse bivariée, nous avons privilégié les moyennes des
modalités sur le plan défini par les variables : V3, qui représente l’âge de l’enquêté et
V4, son expérience en tant que dirigeant. Nous avons considéré dans cette analyse quatre
variables, à savoir: l’âge, l’expérience, le niveau d’études, le rôle du contrôle de gestion
et les méthode utilisées pour calculer les coûts., la description de l’échantillon par les
variables nominales donne le tableau suivant.
Tableau 39: Relation entre le niveau d'études, l’âge et l’expérience du propriétaire dirigeant
Master ou
4 4,00 43,00 1998,25
ingéniorat
Nous pouvons voir clairement à travers ce tableau que l’âge moyen des
propriétaires-dirigeants, avec ou sans diplôme varie de 43 à 60 ans et leurs expériences
202
en tant que dirigeants débutaient en moyenne en l’année 2000. Ce qui signifie que la
plupart des PME malgaches ont été créées il y a près de 10 ans. Les résultats obtenus
nous ont permis d'affirmer qu'il n'y a pas un lien entre l’âge et le niveau d’études du
propriétaire dirigeant..
L’âge moyen obtenu varie de 44 à 51 ans. Selon l’effectif, 35 sur 80 des dirigeants,
qui ont l’âge moyen de 47 ans, affirment que le rôle du contrôle de gestion est lié à la
gestion prévisionnelle, c'est-à-dire au calcul des coûts complets ou des coûts partiels. 21
des dirigeants, qui ont l’âge moyen de 44 ans, disent que le rôle du contrôle de gestion
est lié à la direction.
Ce qui veut dire qu’il appartient aux dirigeants de choisir les outils de contrôle de
gestion selon leur intuition. Et 21 des dirigeants contre 80, qui ont l’âge moyen de 47
ans, stipulent que ce rôle est lié aux activités courantes de l’entreprise. L’expérience
moyenne de ces dirigeants varie de 9 à 13 ans. .
Ce qui nous amène à connaître les méthodes utilisées par les dirigeants selon l’âge
et l’expérience de ces derniers pour calculer les coûts dans le tableau présenté ci-après.
203
Coûts complets et
17 17,00 47,00 1997,94
coûts partiels
Intuition de la
20 20,00 44,05 2000,65
situation
Nous notons que les dirigeants ayant l’âge moyen de 47 ans et disposant de plus de
10 ans d’expériences utilisent soit la méthode des coûts complets soit la méthode des
coûts partiels (qui englobe l’imputation rationnelle, le coût direct et les coûts variables)
comme outils de contrôle de gestion. Derrière le calcul des coûts et des prix se cachent
bien entendu les méthodes de la comptabilité analytique. Ce qui nous permettra de
confirmer que plus les dirigeants ont des expériences plus ils utilisent les outils de
contrôle de gestion.
Les résultats que nous avons obtenus précédemment montrent que les PME
malgaches utilisent peu et la procédure budgétaire et l’analyse d’écarts. De plus, les
propriétaires-dirigeants malgaches ignorent complètement ce qu’est le tableau de bord,
qui est pourtant un indicateur très fiable pour piloter une entreprise. Il est évident, dans
ce cas, que les résultats de ces PME malgaches sont calculés trimestriellement ou
semestriellement, voire mensuellement.
Dans ces petites entreprises, les outils du contrôle de gestion sont alors assez
formalisés et les résultats sont calculés sur le court terme. De ce fait, le système
d'information comptable et financier de ces petites entités est focalisé sur le court terme
et tout particulièrement sur la tenue régulière des états financiers et le calcul des coûts de
revient dans l'entreprise. Les résultats obtenus de l’étude que nous avons réalisée, qui
sont présentés dans le tableau suivant, confirment ce constat.
205
Soit :
- V3 - Age de l'enquêté(e)
Ce tableau nous permet de confirmer que, sur 80 répondants, 79 ont fixé des
objectifs à court terme, et que, malgré l’âge et l’expérience des propriétaires-dirigeants
des PME malgaches qui sont respectivement de 47 ans en moyen et de 12 ans en
moyenne, les degrés de la pratique du contrôle de gestion au sein des PME malgaches,
quelles que soient les entreprises visitées, sont identiques.
Pour l'analyse des deux groupes (bivarié), nous avons privilégié le test différence
des moyennes qui est le plus approprié. Nous avons considéré dans cette analyse deux
variables, à savoir: le fait d'avoir bénéficié ou non d'un programme de soutien aux PME
206
et la perception de l'environnement (si elle est favorable ou non). Pour ce faire, nous
allons dresser un tableau à quatre colonnes.
Tableau 43 : Test de différence des moyennes : la moyenne des pratique de contrôle de gestion selon
la perception favorable de l’environnement et le fait d’avoir bénéficié d’un programme de soutien
aux PME
Perception de l’environnement Le fait d’avoir bénéficié d’un
favorable programme de soutien aux PME
Les moyennes des tests obtenus sont respectivement : de 9,75 pour ceux qui ont
bénéficié d’un programme de soutien aux PME et 9.72 pour ceux qui n’ont pas
bénéficié ; de 10,57 pour ceux qui considèrent que l'environnement est favorable et 8,38
pour ceux qui pensent le contraire.
Nous avons conclu aussi que du contrôle de gestion dépend le niveau d’instruction
du propriétaire-dirigeant. L’analyse bivariée nous a permis d'assurer qu'il n'y a pas une
différence des moyennes statistiquement significative pouvant expliquer le lien entre
l’âge et le niveau d’études et que le rôle du contrôle de gestion varie selon l’âge et
l’expérience des dirigeants. Nous allons mettre en évidence, dans le paragraphe suivant,
les corrélations existant entre la pratique du contrôle de gestion et le système d’aide à la
décision.
Cette figure nous montre que ce sont surtout les PME dans les secteurs commercial,
209
industriel et service qui s’intéressent aux outils de contrôle de gestion. Nous pouvons
voir, dans le tableau ci-dessous 156, s’il y a une relation statistiquement significative entre
le système d’aide à la décision et le secteur d’activité.
156
Tableaux croisés : voir annexe 7
210
V3 - Age de l'enquêté(e)
Dans ce tableau, nous observons que l’âge moyen des propriétaires-dirigeants qui
consultent soit leurs subordonnées soit leurs proche est, avant la prise de décision, de 47
ans. L’âge moyen des propriétaires-dirigeants qui décident seuls est de 46 ans. Les
résultats démontrent, de ce fait, qu'il n'y a pas lien entre l’âge du propriétaire dirigeant
des PME malgaches et l’aide d’une autre personne à la prise de décision. Il en est de
même pour l’année de création des PME malgaches. Cela nous porte à dire que l’aide à
la prise de décision importante ne dépend pas de l’âge de l’entreprise ni de celui du
propriétaire-dirigeant.
réalité sur l’expérience ou sur une série d’hypothèses qui sont le plus souvent peu
clairement formulées. C’est pourquoi, il nous semble intéressant de connaître si
l’environnement actuel est favorable ou défavorable à la prise de décision.
Au niveau de la décision finale, il est inutile de faire un test car la figure ci-dessus
démontre qu'il n'y a pas de relation entre les propriétaires-dirigeants qui considèrent que
l'environnement est favorable, et ceux qui estiment le contraire. On pourrait se demander
sur ce qui explique que dans un environnement identique, certaines entreprises soient
performantes et pas d'autres, tout en excluant l'influence des caractéristiques des
propriétaires-dirigeants et des pratiques du contrôle de gestion.
Nous pouvons ainsi conclure qu'il ne semble pas y avoir de lien entre l’âge de
l’entreprise et la prise de décision importante par les dirigeants. II y a donc lieu de se
demander si le système de décision des entreprises ne s'améliore pas avec le degré de la
pratique du contrôle de gestion. Cependant nous observons que plus le propriétaire-
dirigeant est plus âgé, plus il prend seul la décision. Cela signifie que la prise de décision
par le dirigeant dépend de son âge.
Signification asymptotique
Nombre de degrés
Valeur de liberté (bilatérale)
Nous avons dit plus haut que les propriétaires-dirigeants des PME délèguent
généralement peu leur pouvoir décisionnel. Ainsi, ils sont souvent sans connaissance
profonde des différentes techniques de gestion et, faute de temps, ils se trouvent dans
l’incapacité d’analyser chaque dimension de la gestion de leur entreprise.
En quoi se base alors le système d’aide à la décision dans les PME malgaches? Le
215
Imputation rationnelle
Statistique
Statistique
Intuition sur la situation
Signification asymptotique
Nombre de degrés
Valeur de liberté (bilatérale)
Les résultats obtenus à partir des différents tests que nous avons effectués sont
des indicateurs permettant de vérifier la validation de nos hypothèses et de discuter ces
résultats. Ainsi, la section suivante sera axée sur ces deux points.
Nous avons considéré auparavant les tests des différents points propres à la
validation des hypothèses et à la discussion des résultats. Ainsi, dans cette section, nous
allons passer, dans un premier temps, à la validation de nos hypothèses. La validation de
157
Tableaux croisés : voir annexe 9
217
nos hypothèses nous amènera, dans un second temps, à discuter des résultats obtenus de
notre recherche. En conséquence, à la suite d’une première approche comparée des
relations entre le système d’aide à la décision et le contrôle de gestion observés dans les
quatre vingt cas, nous discuterons en détails les résultats de l’étude. Ceux-ci constituent
une occasion pour ouvrir la discussion. Nous allons aborder en premier lieu la validation
des hypothèses, ensuite discuter les résultats de notre recherche.
D‘autre part, nos résultats montrent que plus un dirigeant a de l’expérience dans le
secteur d’activité qu’il entreprend, plus il pratique le contrôle de gestion. En d’autres
termes, plus le propriétaire-dirigeant a bénéficié d'une longue expérience de travail, qui
passe d‘ailleurs par le degré de maîtrise et d’intégration de ses outils de contrôle de
gestion, plus il pratique le contrôle de gestion. Nous pouvons donc affirmer, en nous
basant sur les différents tests effectués (Hl1, H12, H13), que notre première hypothèse
est alors retenue.
D’après les résultats dont nous disposons, il existe une relation significative entre
la pratique du contrôle de gestion dans les PME malgaches et la qualité du système
d’aide à la décision. En effet, les entreprises qui pratiquent le contrôle de gestion
décident mieux que celles qui ne le pratiquent pas. De ce fait, les outils de contrôle de
gestion permettent de maîtriser le système d’aide à la décision. Cependant,
l’amélioration de la qualité du système d’aide à la décision dépend du choix des
meilleurs outils de contrôle de gestion et cela varie selon l’expérience et les
219
L‘explication que nous pouvons présenter et qui semble la plus logique est celle
de la spécificité des PME. Le manque de ressources ainsi que la centralisation de la
gestion font que ces entités ne peuvent acquérir des systèmes d’aide à la décision plus
performants. L‘objectif de cette étude était de trouver une relation positive entre la
pratique du contrôle de gestion et le système d’aide à la décision dans les PME
malgaches.
Avec la confirmation des deux hypothèses sur les quatre, les résultats de la
recherche démontrent qu’il existe un effet positif du contrôle de gestion sur le système
d’aide à la décision. Au niveau de l‘analyse bivariée, on remarque cependant la
meilleure décision négativement reliée à l‘environnement organisationnel.
220
En résumé, les résultats obtenus nous ont permis de conclure que l'assertion
soutenant que la pratique du contrôle de gestion dépendait des caractéristiques du
propriétaire-dirigeant, de l’âge de l'entreprise, et que l’environnement favorable à une
meilleure décision ne se vérifie pas pour le cas des P.M.E malgaches.
II n'y a aucun doute que les entreprises malgaches ont besoin de recourir à
certaines techniques managériales pour améliorer leur efficacité. Le problème est de
trouver le moyen de les adapter au contexte malgache, c'est-à-dire de chercher à les
rendre compatibles aux valeurs malgaches. L'urgence s'impose, quant à la résolution de
ce problème et le plus tôt serait le mieux. A la lueur de cette enquête, il ressort que la
pratique du contrôle gestion dans les PME malgaches n'est pas chose courante, et que
l'environnement organisationnel est si hostile qu'elle rend les activités managériales
pratiquement inefficaces.
Eu égard aux différents points traités lors de l’étude, nous nous rendons compte
que les agents économiques sont conscients de l'urgence de la situation. Cependant,
entre la prise des résolutions et leur réalisation il y a un écart énorme. Ceux qui
détiennent le pouvoir de changer les choses n'en montrent pourtant pas la volonté. Nous
allons traiter dans le paragraphe suivant les résultats et discussion.
2. 2. Résultats et discussion
Trois points seront évoqués dans ce paragraphe. Le premier point sera axé sur le
fonctionnement du contrôle de gestion, qui permettra d’identifier la pratique comparée
des 80 entreprises. Le deuxième point traitera des facteurs de contingence qui permettent
de comprendre le pourquoi de ces pratiques. Enfin, nous nous attarderons sur le système
de décision qui semble être un facteur de contingence mais avec des conséquences sur la
pratique du contrôle de gestion assez inattendues.
du système d’aide à la décision (les méthodes et les outils de contrôle de gestion utilisés)
dépend effectivement de la compétence et du savoir-faire de ce décideur. Il est à signaler
que le poste de contrôle de gestion n’existe pas dans les 80 PME étudiées.
actions à
entreprendre.
Suivi
Périodicité mensuel du Suivi
des contrôles Chiffre mensuel du
d’Affaires résultat Suivi mensuel Résultat mensuel
Horizon des
Budget à 1 an Budget 1 an Budget mensuel Budget mensuel
prévisions
Non, car
Diffusion Non
confidentiel
Oui Oui
Intuition de la Intuition de la
Système outils de situation et situation
Outils de
d’aide à la contrôle de outils de
contrôle de
décision gestion contrôle de
gestion
gestion
Quelles que soient les PME malgaches enquêtées, les missions du contrôle de
224
d’affaires réalisé, le secteur d’activité…), la plupart des PME malgaches disposent des
données comptables éditées mensuellement. Mais dans certains cas, les données
comptables n’étaient sorties qu’une seule fois par an. Cette situation nous conduit, de ce
fait, à nous interroger sur le rôle principal du propriétaire-dirigeant sur les formes du
système de contrôle de gestion en contexte PME.
Selon le profil du dirigeant, qui est le décideur principal, les acteurs du contrôle
de gestion peuvent être très différents. D’après notre étude, le contrôle de gestion peut
être réalisé conjointement entre le service comptabilité et la direction. Il y aurait alors
discussion entre ces personnes à propos du résultat obtenu, de son explication, des
décisions à prendre et des actions à entreprendre. Malgré cela, il appartient toujours aux
propriétaires-dirigeants des PME malgaches de prendre la décision finale.
Les outils de contrôle de gestion peuvent également être complétés par plusieurs
acteurs en fonction de leur rôle stratégique dans l’entreprise. Le contrôle de gestion est
alors dispersé dans cette entreprise. Cependant, on peut considérer que cette entreprise
est en mutation dans la mesure où il est prévu de centraliser cette fonction dans les
mains d’une seule personne. Enfin, le contrôle de gestion peut reposer dans l’unique
main du propriétaire-dirigeant.
Dans ce cas, le système d’aide à la décision est construit par le dirigeant lui-même
avec l’aide de son expert, s’il y en a, puis complétés par leurs soins. C’est le cas d’une
PME malgache à forte empreinte familiale d’une vingtaine de personnes. Le profil du
dirigeant (sa formation, ses objectifs, ses expériences, son âge, le poids de l’héritage
familial…) a donc des impacts sur les acteurs concernés par le contrôle de gestion. Il
s’ensuit des conséquences sur le système d’aide à la décision et la décision finale prise
par le propriétaire-dirigeant.
En effet, la forte concurrence qui caractérise les PME impose aux dirigeants
d’anticiper le suivi de leurs activités sur le court terme (à moins d’un an). Ces
entreprises ont donc choisi d’opter pour un contrôle de gestion, certes rudimentaire,
puisque limité aux outils d’analyse des coûts, mais adapté à leur environnement et à leur
besoin d’informations.
On peut donc avancer qu’une PME d’une dizaine de salariés, située sur un secteur
concurrentiel, à forte croissance, met en place un contrôle de gestion axé sur les
informations clés (nécessaires à la prise de décisions). Toute information parasite est
absente. C’est le chef d’entreprise lui-même qui créé les outils du contrôle de gestion.
En tant que dirigeant de PME, il souhaite garantir la pérennité de l’entreprise et, pour ce
faire, met en place des outils adaptés à la réalité de la PME.
Toutefois, ce suivi est beaucoup moins formalisé. Pour certaines entreprises, le cas
est différent. Le dirigeant est propriétaire fondateur et est parti de rien lorsqu’il a créé.
Sans être spectaculaire, la croissance de son entreprise est conséquente : de 0 à 100
salariés en 15 ans. Le dirigeant veut conserver la main sur les décisions à prendre et
souhaite connaître tous les aspects de son entreprise comme lors de sa fondation. Le
228
management n’a pas évolué : le patron éprouve des difficultés à faire confiance aux
cadres qu’il a pourtant embauchés ; il est partagé entre le fait d’écouter les conseils de
ses cadres et celui de prendre les décisions seul.
Toutefois, contrairement à une idée répandue, la périodicité des contrôles n’est pas
plus faible dans les entreprises familiales que dans les autres. L’examen des différents
cas montre que l’activité est fortement suivie afin de garantir la pérennité de l’entreprise,
le propriétaire-dirigeant ayant de plus en plus conscience des difficultés à rester présent
sur le marché par rapport à la situation qu’il a pu connaître lors de la reprise ou la
création de la société.
Les différents cas montrent que les entreprises ayant des dirigeants
expérimentés et qui ont un niveau d’études élevé sont celles qui développent le plus leur
contrôle de gestion, donc leur système d’aide à la décision. Nous constatons, par
exemple, que la prise de décision est clairement mise en avant par certains dirigeants des
entreprises alors que d’autres n’ont pas particulièrement mis en avant cet aspect.
Nous avons remarqué aussi que les dirigeants des PME malgaches n’élaborent
pas des tableaux de bord qui sont pourtant un système d’aide à la décision très
229
indispensables pour une entreprise puisqu’ils fournissent aux dirigeants des indicateurs
de performance de ces PME. Ces indicateurs permettent à ces dirigeants de mieux
piloter leur entreprise. Ils contribuent donc à l’amélioration de la performance de
l’entreprise. En ce qui concerne le système d’aide à la décision mis en place, s’il y en a,
il n’est pas souvent pris en compte lors de la décision finale pour certains dirigeants.
Dans le cas de certaines entreprises, le nombre des clients est moins élevé et
l’activité qui consiste à offrir au client un produit ou service conçu entièrement renforce
les liens entre les deux acteurs principaux du contrat. La relation de confiance qui existe
entre eux fait que les risques pesant sur l’activité sont moindres. Par ailleurs, les clients
s’attachent principalement au prix et au délai dans d’autres PME alors que dans le
second la qualité de service est extrêmement importante. Ainsi, les premières catégories
d’entreprises n’ont pas besoin d’anticiper à long terme.
Mais c’est l’inverse qui se produit: l’horizon est plus lointain que celui des
premières catégories et les dirigeants développent des outils de contrôle de gestion plus
détaillés. Ainsi, nous pouvons émettre la proposition selon laquelle l’incertitude qui
caractérise les PME malgaches renforce la nécessité d’un contrôle de gestion rigoureux.
Pour terminer ce second et dernier chapitre de notre thèse, nous allons fournir ci-
après, tour à tour, une synthèse et une conclusion de ce que nous avons vu jusqu’ici.
230
Nous venons d’étudier dans ce second chapitre la filiation qui conduit au test de
Khi-deux, au test de différence des moyennes et à l’analyse bivariée. Nous savons
comment le système de contrôle de gestion et le système d’aide à la décision dans les
PME malgaches sont formés, et comment ils doivent être conclus. Nous connaissons
également par qui il doit être mené. Le contrôle de gestion dans les PME malgaches
permet donc de lancer des actions d’amélioration en toute connaissance de cause, dont la
finalité est à la fois d’améliorer la qualité des décisions prises et la productivité en
interne à la société. Cette filiation est menée dans le but de vérifier la validité de nos
hypothèses de départ. Elle a également pour mission de juger la validité de notre modèle
de recherche, de répondre à notre question de recherche et à nos hypothèses relatives à
la dépendance du contrôle de gestion par rapport au système d’aide à la décision. La
démarche que nous avons suivie est l’utilisation des tests de Khi-deux, des tableaux des
moyennes et des tests de différence des moyennes. Cette démarche a principalement
pour mission de confronter les moyennes d'un certain nombre de populations.
Pour ce faire, nous avons consacré d’abord notre étude à l’analyse bivariée, aux
différents tests, et finalement à la validation de nos hypothèses. Afin de pouvoir
discuter les résultats de notre recherche, nous avons vérifié au préalable si les quatre
hypothèses que nous avons avancées dans le dernier chapitre de la première partie sont
retenues. Finalement, les tests nous ont permis de retenir deux sur les quatre hypothèses
que nous avons avancées. La discussion des résultats obtenus nous a permis de conclure
que l'assertion soutenant que la pratique du contrôle de gestion dépendait des
caractéristiques du propriétaire-dirigeant, de celles de l'entreprise, et que
l’environnement favorable à une meilleure décision ne se vérifie pas pour le cas des
PME malgaches.
232
CONCLUSION DE LA
SECONDE PARTIE
Nous avons abordé tout au long de cette seconde partie l'ensemble des résultats
obtenus avec un échantillon de 80 PME établies dans le district d’Antsirabe. Pour
commencer cette partie, nous avons exposé, d’abord, à l'aide de l'analyse descriptive, le
profil général du propriétaire-dirigeant des PME malgaches ainsi que les caractéristiques
de ces dernières. Nous avons mis en évidence, ensuite, le degré des pratiques du contrôle
de gestion, un système de décision dans les PME malgaches. Finalement, nous avons
procédé à la vérification analytique de nos quatre hypothèses.
Nous avons divisé cette partie en deux chapitres. Dans un premier chapitre,
nous avons présenté une analyse descriptive des principales caractéristiques du thème
développé. Le but de ce chapitre était de décrire notre échantillon en termes de construits
de recherche. Notre second chapitre a été consacré à tester et à discuter les relations
postulées entre les construits de recherche, en utilisant une analyse bivariée et un test de
Khi-deux un tableau des moyennes et un test de différence des moyennes.
233
CONCLUSION GENERALE
Tout au long de cette conclusion, nous examinerons les retombées et les limites de
notre recherche. Des suggestions pour les recherches futures dans ce domaine seront
aussi proposées. Le but de cette recherche était de démontrer que le contrôle de gestion
est un véritable système d’aide à la décision pour les PME malgaches. Nous avons
construit à cette fin un modèle de recherche et l‘avons testé empiriquement auprès de 80
PME malgaches des deux districtsd’Antsirabe de différents secteurs d’activité.
D‘après les résultats descriptifs de notre base de données, nous avons constaté
surtout que les outils de contrôle de gestion utilisés par les propriétaires-dirigeants se
focalisent sur le calcul des coûts (coûts complets, coût partiel ou autres méthodes).
L’utilisation des méthodes modernes comme l’élaboration des tableaux de bord ne se
font pas dans ces types d’entreprise. Nous avons constaté aussi que la qualité du système
d’aide à la décision est en fonction du profil du propriétaire-dirigeant. Plus ce dirigeant
est compétent, plus il a tendance à recourir aux outils de contrôle de gestion et plus la
qualité de son système d’aide à la décision s’améliore.
158
CHAPELLIER, Philippe, (1997). Profils de dirigeants et données comptables de gestion en PME.
Revue internationale P.M.E. vol 10, n°1, p.75
235
Mais comme « les systèmes d’information dans les PME sont parfois obsolètes, la
régularité de leurs contrôles est moins importante, et le contrôle de gestion dans ces
organisations est effectué de manière partielle ou est externalisé » (Nobre, 2001) 159, 160,
il est admis que ces petites entités ne pratiquent pas du contrôle de gestion comme
celles des grandes. De ce fait, le système d’aide à la décision dépend, d’une part, de la
taille des PME malgaches, de l’expérience de celles–ci, mais surtout des caractéristiques
des propriétaires-dirigeants. Les facteurs âge, formation, expérience et surtout ses buts
vont avoir un impact sur les modes opératoires du contrôle de gestion et influencent
ainsi la prise de décision. Ainsi, les raisons qui poussent un dirigeant à faire du contrôle
de gestion sont variables et dépendent tout aussi bien de la structure de propriété de la
firme, de la taille, du profil du dirigeant que de facteurs relatifs à l’environnement.
Il est à souligner que les travaux de recherche sur les PME malgaches sont peu
nombreux. En conséquence, notre recherche nous permet de comprendre et d’expliquer
le fonctionnement de ces petites entités afin d’inciter à des recherches futures. L’objet de
cette recherche consiste alors particulièrement à identifier et à analyser la pratique du
contrôle de gestion comme un véritable modèle d’aide à la décision dans les petites et
moyennes entreprises malgaches.
Nous pensons aussi que cette recherche nous permet de connaître le profil des
pratiques du contrôle de gestion comme un système d’aide à la décision dans le contexte
des PME malgaches. Notre recherche, contribuerait ainsi au développement des PME
malgaches car elle aiderait les propriétaires-dirigeants malgaches à considérer la
pratique du contrôle de gestion comme un véritable outil d’aide à la décision qui
permettrait de mieux piloter son entreprise.
L'intérêt de cette recherche est que les résultats de notre investigation pourraient
nous permettre de saisir la particularité managériale malgache, d'en identifier si possible
159
NOBRE T. (2001), « Le contrôleur de gestion en PME », Comptabilité-Contrôle-Audit, mars, p 129-
146.
160
NOBRE T. (2001), « Méthodes et outils du contrôle de gestion dans les PME », Finance- Contrôle-
Stratégie, juin, p 119-148
236
les facteurs explicatifs, afin de déceler ceux qui freinent la croissance des entreprises et
ceux qui leur sont bénéfiques. Ce travail pourrait également constituer un repère pour les
propriétaires-dirigeants, afin de mieux agir, pour répondre aux besoins de
développement de leurs entreprises.
Pour les chercheurs dans ce domaine, l‘apport de cette étude permettra de les
sensibiliser aux propriétaires dirigeant des PME malgaches. Au niveau managérial, nous
souhaitons que les résultats de cette recherche encouragent les dirigeants des PME
malgaches à intégrer le contrôle de gestion, comme système d’aide à la décision dans
leur chaîne de valeurs. Cela leur permettra ainsi d‘améliorer leur production et leur
performance globale.
Cependant, toute recherche peut parfois rencontrer des limitations. Toutefois, cela
n’entache en rien l’analyse et les résultats obtenus car nombreux peuvent être les
bénéfices acquis et les ouvertures scientifiques. Nous avons été aussi confronté à des
limitations. Il est admis qu’en choisissant un thème aussi spécifique que le contrôle de
gestion, système d’aide à la décision dans les PME malgaches, nous avons limité
intentionnellement notre domaine d’étude. Par contre, nous avons fourni des apports
empiriques très indispensables et proposé des sujets intéressants d’approfondissement
sur ledit sujet.
- liées à la méthode,
Nous avons aussi été limités en terme de profondeur dans l’établissement d’un
parallélisme entre théorie sur le système d’aide à la décision et celles des PME, parce
que rares sont les théories sur les PME qui spécifient le système d’aide à la décision à
adopter. De plus, nous n’avons pas jugé nécessaire de développer activement les
237
relations qui pouvaient s’établir entre le système d’aide à la décision et les PME car nous
ne souhaitions pas sortir du cadre de recherche présenté au début de ce travail.
Bien que nous n’ayons pas comme but de rechercher les causes et explications des
environnements organisationnels des PME malgaches, nous pouvons tout de même nous
poser la question, pour les concepts stratégiques non concrétisés, de savoir d’où viennent
les différences de comportement des PME malgaches par rapport à la théorie des PME.
Sont-elles dues à la taille des firmes ? Pour répondre à cette question, il serait intéressant
de faire une enquête qui analyserait les environnements organisationnels des PME
malgaches et de comparer les résultats issus de cette enquête avec nos propres résultats.
Toutes ces enquêtes supplémentaires sur le terrain auraient été très constructives
mais malheureusement impossibles à réaliser dans le cadre de notre recherche. Peut-être
pourraient-elles être le sujet de recherches ultérieures sur le sujet ? Dans tous les cas,
elles n’entachent en rien les apports qui ont été présentés dans ce travail. En effet, nous
nous sommes efforcés de développer empiriquement trois domaines particuliers qui sont
le contrôle de gestion, le système d’aide à la décision et les PME. De ces trois domaines,
des profils pour les PME malgaches ont été identifiés, profils qui furent différenciés en
238
Nous avons aussi noté de la part des dirigeants un manque d'intérêt à l'égard de
cette enquête. Ce qui appelle à une certaine prudence quant à la fiabilité des
informations fournies. Le fait que certains dirigeants préféraient qu'on leur laisse le
questionnaire pour qu'ils le remplissent plus tard, entraîne la possibilité que ce dernier
soit complété par une autre personne, et la vision simpliste des dirigeants PME vis-à-vis
de la pratique du contrôle de gestion nous oblige à considérer avec réserve les données
recueillies. De plus l'échantillon utilisé ne nous permet pas de généraliser les résultats
obtenus en dehors de la région d'enquête, à cause des différences culturelles,
géographiques, climatiques, propres à chaque région.
Notre recherche comporte des limites tant au niveau du cadre théorique qu’à celui
de la méthodologie. En effet, lors de la recension de la littérature sur le sujet, plusieurs
variables et construits sont parus pertinents quant à leur impact sur le système d’aide à la
décision. On ne peut dans le cadre de notre recherche, de toute recherche, tout inclure
dans le cadre théorique, compte tenu de la nécessité d‘une certaine parcimonie sur le
plan théorique. Notre limite, relative à la méthodologie de recherche, concerne l‘aspect
temporel de l‘étude. Ainsi, on ne peut pas constater d‘une manière directe l‘impact du
contrôle de gestion sur le système d’aide à la décision en quatre années, le processus
239
II apparaît sans aucun doute que les PME malgaches ont un besoin: d'aide et
qu'on ignore tout de ces entités économiques car peu d'études ont été réalisées à ce sujet.
En termes de cadre conceptuel beaucoup de travail reste à faire au niveau des
entreprises malgaches pour une bonne compréhension de leur contrôle de gestion, de
leur particularité et de leur environnement. II serait important à l'avenir d'introduire
d'autres dimensions et variables en prenant en compte simultanément plusieurs
indicateurs de performance. Dans cette perspective, il serait nécessaire de mettre à la
disposition des entreprises des instruments leur permettant d'évaluer leur potentiel.
Nous avons noté aussi le besoin d'une formation en gestion des PME, mais
aussi les difficultés qu'elles ont à obtenir des informations pertinentes à une gestion
quotidienne et adéquate de l'entreprise. II est impératif d'encourager la formation
professionnelle, d'amener le personnel à s'impliquer dans les objectifs de l'entreprise, de
favoriser la création des services de conseil et d'assistance technique de gestion. La
réalisation d'une étude sur le rôle des PME dans l'économie malgache, leur pourcentage,
leur taux de création et de faillite, de même qu'une analyse sur le fonctionnement interne
des PME, nous paraît nécessaire pour pouvoir déterminer leur besoin réel dans le
domaine de la gestion.
L'instauration d'un partenariat et une coopération entre les PME, basées sur une
relation de confiance serait un actif. Un soutien plus actif des institutions administratives
et la création de réseau informationnel accessible à tous serait aussi un plus.
D'autres recommandations ont déjà été proposées par le forum national sur
l'amélioration de l'environnement de l'entreprise privée à Madagascar (1997). Mais pour
qu'il y ait un véritable changement, il est capital que tous les partenaires sociaux
participent à la définition des politiques. II s'agit d'amener les différents acteurs
économiques à préciser entre eux, à travers un processus de négociation, les mesures et
programmes économiques les plus susceptibles de favoriser l'accroissement de la
richesse de tous les groupes. II faudrait pour cela un engagement clair et ferme du
gouvernement, en collaboration avec les autres partenaires, à la réalisation des solutions
prises.
Nous proposons pour les recherches futures de prendre en compte les deux mots
clés de notre thème : le contrôle de gestion et le système d‘aide à la décision. Aussi,
avons-nous remarqué que la présence du concept de « contrôle de gestion dans les
PME» occupe la majorité des recherches actuelles et présente une voie de recherche
241
.
243
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
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p.11-17.
WEBOGRAPHIE
ANNEXES
I
Bornes Poids
Inf. strict. à 28 1
28 - 32 1
32 - 36 3
36 - 40 5
40 - 44 16
44 - 48 18
48 - 52 8
52 - 56 16
56 - 60 9
60 - 64 2
Sup. à 64 1
II
Inf. strict. à 28
28 - 32
32 - 36
23% 10%
36 - 40
40 - 44
20%
44 - 48
48 - 52
52 - 56
20% 56 - 60
11% 60 - 64
6% 4% 1% 1%1% 3%
Sup. à 64
III
Ages 45 30 63
30 – 40 12%
40-50 53%
50- 60 31%
60 ans et plus 4%
Statuts
Marié 88%
Célibataire 4%
Concubinage 1%
Divorcé et veuf(ve) 4%
Niveau d’études
Non diplômé 8%
Primaire 12%
Baccalauréat 22%
Universitaire 40%
IV
Type de formation
Gestion 21,25
Economie 11,25
Technique 12,50
Autres 28,75
V
% ligne
% colonne
aucun diplôme 1 5 6
CEPE 0 3 3
BEPC 0 9 9
Bacc 0 18 18
Bacc technique 1 3 4
Bacc+ 2 0 18 18
Licence 1 7 8
Maîtrise 1 8 9
Master ou
1 3 4
ingénieur
Brevet 0 1 1
ENSEMBLE 5 75 80
En colonne Quelles sont les Méthodes utilisées pour calculer les coûts?
Coûts Coût
Coût coût direct et Imputation Intuition de
Effectifs complet et complet et Coût direct Statistique ENSEMBLE
complet IR rationnelle la situation
IR DC
% ligne
% colonne
Gestion 5 4 6 0 0 0 0 2 17
29,4% 23,5% 35,3% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 11,8% 100,0%
27,8% 22,2% 46,2% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 20,0% 28,8%
Economie 3 5 1 0 0 0 0 0 9
33,3% 55,6% 11,1% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 100,0%
16,7% 27,8% 7,7% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 15,3%
Technique 1 3 4 0 0 0 0 2 10
10,0% 30,0% 40,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 20,0% 100,0%
5,6% 16,7% 30,8% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 20,0% 16,9%
Autre 9 6 2 0 0 0 0 6 23
39,1% 26,1% 8,7% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 26,1% 100,0%
50,0% 33,3% 15,4% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 60,0% 39,0%
ENSEMBLE 18 18 13 0 0 0 0 10 59
30,5% 30,5% 22,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 16,9% 100,0%
100,0% 100,0% 100,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 100,0% 100,0%
KHI2 = 12.39 / 9 DEGRES DE LIBERTE / 11 EFFECTIFS THEORIQUES INFERIEURS A 5
PROBA (KHI2 > 12.39) = 0.192 / V.TEST = 0.87
I
VI
Soit :
Agroalimentaire 0 1 1
En colonne : Sur quoi vous basez-vous lors d'une prise de décision importante ?
Intuition sur
Effectifs Statistique Outils de CDG ENSEMBLE
la situation
% ligne
% colonne
Commerciale 3 2 16 21
14,3% 9,5% 76,2% 100,0%
15,8% 28,6% 30,8% 26,9%
Industrielle 4 1 16 21
19,0% 4,8% 76,2% 100,0%
21,1% 14,3% 30,8% 26,9%
Service 11 4 18 33
33,3% 12,1% 54,5% 100,0%
57,9% 57,1% 34,6% 42,3%
Textile 0 0 0 0
0,0% 0,0% 0,0% 0,0%
0,0% 0,0% 0,0% 0,0%
Agroalimentaire 0 0 1 1
0,0% 0,0% 100,0% 100,0%
0,0%
0,0% 1,9% 1,3%
Autres 1 0 1 2
50,0% 0,0% 50,0% 100,0%
5,3% 0,0% 1,9% 2,6%
ENSEMBLE 19 7 52 78
24,4% 9,0% 66,7% 100,0%
100,0% 100,0% 100,0% 100,0%
KHI2 = 5.60 / 8 DEGRES DE LIBERTE / 9 EFFECTIFS THEORIQUES
INFERIEURS A 5
PROBA (KHI2 > 5.60) = 0.692 / V.TEST = -0.50
VIII
Population « N » Echantillon « n »
50 45
80
100
132
200 278
1 000 323
2 000 357
5 000 371
10 000 384
100 000 385
200 000
XI
Effectif % / Total
Ambohimena 5 6,25
Ampihaviana 2 2,50
Ambohimiandrisoa 4 5,00
Ambavahadmangatsiaka 5 6,25
Ambalavato 3 3,75
Antsenakely 14 17,50
Andranomadio 2 2,50
Antsapanimahazo 1 1,25
Tombontsoa 3 3,75
Star à 3 km 1 1,25
Tsiratsinikamo 1 1,25
Andranomanelatra 2 2,50
Antsirabe 14 17,50
Route d'Ambositra 1 1,25
Andraikiba 1 1,25
Mandaniresaka 4 5,00
Avaratsena 2 2,50
Mahazoarivo 2 2,50
Mahafaly 3 3,75
Manodidina gare 5 6,25
Ampatana 2 2,50
Tsarasaotra 3 3,75
Total 80 100,00
XIII
Effectif % / Total
Le dirigeant 79 98,75
Autres 1 1,25
Total 80 100,00
Clé de l'organisation
Effectif % / Total
Technostructure 15 18,75
Opérationnels 13 16,25
Encadrement 1 1,25
Fonctionnels 0 0,00
Total 80 100,00
XIV
Effectif % / Total
Production 21 26,25
Distribution 20 25,00
Marketing 6 7,50
Qualité 28 35,00
Total 75 93,75
Effectif % / Total
Analyse du Seuil de
Rentabilité 25 31,25
Autres 16 20,00
Total 80 100,00
Effectif % / Total
Autres 0 0,00
Total 80 100,00
XV
Effectif % / Total
Total 79 98,75
Effectif % / Total
Oui 44 55,00
Non 28 35,00
Total 72 90,00
Effectif % / Total
Très 33 41,25
Assez 43 53,75
Total 80 100,00
XVI
Effectif % / Total
Oui 61 76,25
Non 15 18,75
Total 76 95,00
Effectif % / Total
Oui 58 72,50
Non 15 18,75
Total 75 93,75
Effectif % / Total
Amis 38 47,50
Autres 3 3,75
Total 65 81,25
I
XVII
PIB
PIB PME
EXPORTATIONS TOTALES
INVESTISSEMENTS
INVESTISSEMENTS PME
EMPLOI
Source : Simulations issues d’un modèle MEGC basé sur un mini-matrice de comptabilité sociale des données de l’année 2004
par FTHM conseil.
XX
La vision pour Madagascar et ses régions sur quinze ans a pour objectifs économiques généraux :
- le passage d’une économie de subsistance à une économie de marché,
- le prolongement de l’économie rurale vers l’économie industrielle,
- l’augmentation des exportations.
Le développement du secteur privé est considéré comme une des principales voies pour atteindre
ces objectifs. Le MAP, et le PNSP, insistent sur l’importance de ce secteur pour élaborer une
politique de croissance soutenue.
Ainsi, selon le MAP, il faudra s’assurer d’avoir un secteur privé fort et diversifié conduit par
l’investissement et le commerce internationaux. Dans ce sens, le Gouvernement va générer les
conditions fondamentales qui vont supporter la facilitation des affaires. Il va également
encourager la poursuite des meilleures idées et des techniques, technologies, stratégies de pointe
pour pouvoir faire face aux défis de la mondialisation, être productifs dans les lieux de travail et
gagner un avantage compétitif. D’après le PNSP, le secteur privé est le principal moteur de la
croissance, à travers une participation des acteurs à tous les niveaux et dans tous les milieux,
partenaire économique du secteur public et fondant son développement sur la valorisation et
l’exploitation durable de toutes les ressources du pays.
Les problématiques des PME sont déjà connues et différents appuis ont déjà été développés en
leur faveur, notamment en terme de formation, encadrement et conseil, accès aux marchés et
accès au financement. Il s’agit, aujourd’hui, d’une part, de renforcer ces derniers et capitaliser
leur expérience, et d’autre part, d’amener les PME à les exploiter davantage pour leur propre
prospérité.
Les PME de demain seront des PME bien informées, maîtrisant les
arcanes de l’Administration, pouvant accéder aux formations et services
adaptés à leurs besoins, et évoluant dans un environnement favorable à
leur développement.
XXI
1. Age:
3. Pays d'origine: .
5. Formation académique :
Primaire . Economie .
Secondaire . Technique .
Autres .
Universitaire
Licence .
Maîtrise .
7. Antécédents familiaux
XXII
- Aviez-vous un membre de votre famille dans les affaires? □ Oui □ Non (Veuillez s.v.p.
cocher une seule réponse)
- Si oui, lequel .
8. Avez-vous était influencé par des personnes de votre entourage (famille ou autres) dans votre
désir d’entrer dans les affaires ? □ Oui □ Non (Veuillez s.v.p. cocher une seule réponse)
4. Quelle est la forme légale de votre entreprise? (Veuillez s.v.p. cocher une seule réponse)
□ SARL
□ SA
□ EURL
□ SAU
□ Autres
6. Y a-t-il des partenaires (coactionnaires ou associés) qui assument des tâches ou des
responsabilités au sein de votre entreprise ? □ Oui □ Non
□ OUI □ NON
□ Oui □ Non
□ Oui □ Non
□ Oui □ Non
4. S'agit-il d'objectifs à:
□ Court terme (moins d'un an) □ Moyen terme (1 à 7 ans) □ Long terme (7 ans et plus)
□ Profits projetés
□ Ventes projetées
□ Autres
□ Carnet de commandes
□ Autres
8. Avez-vous des plans formels pour vos principales activités? Oui Non
9. Indiquer dans quelle mesure chacune des activités suivantes fait partie de votre planification.
Divisionnelle
Autres : ……………
Structure simple
Bureaucratie mécaniste
Bureaucratie professionnelle
XXV
Structure divisionnelle
Autres : …….
Supervision directe
Ajustement mutuel
Centralisation complète
Peu de décentralisation
Décentralisation forte
Autres : ………………………………………………………………………………………
Direction Opérationnels
Pourquoi ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
- Pouvez-vous indiquer la fréquence à laquelle les domaines suivants sont traités lors des
réunions dans votre entreprise?
- Quelle proportion de temps passé à ces réunions est consacrée en moyenne aux domaines
suivants ?
Faible Elevé
Responsables opérationnels
Faible Elevé
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
- Est-ce que le système d’organisation dans votre entreprise joue un rôle important sur le
système de décision du contrôle de gestion?
.Les investissements
.Les ventes
.L'embauche et la promotion
V. LA PERFORMANCE
□ Oui □ Non
□ Oui □ Non
………………………………………………………………………
d'autres entreprises
XXIX
3. Avez-vous des réseaux informationnels dynamiques sur le marché, les opportunités, les
modalités d'exportation, les technologies utilisables, le savoir-faire, les matières premières, les
produits finis, les nouvelles techniques commerciales? Oui Non
5. Pensez-vous que les institutions financières en place répondent au besoin en capital des agents
économiques? Oui Non
6. Avez-vous démarré votre entreprise avec vos propres capitaux ou avez-vous bénéficié du
crédit
Oui Non
I
XXX
Les axes stratégiques proposés ci-après correspondent à la vision de développement des PME qui a été exposé ci-dessus. Ils sont au nombre de quatre, à savoir :
- le développement des appuis aux PME en matière d’informations, le renforcement des formations à l’endroit des PME
- l’amélioration des encadrements au profit des PME
le renforcement du secteur financier et réforme du système fiscal relatifs aux PME.
Dans ce qui suit, le court terme se réfère à un délai inférieur à 2 ans, le moyen terme entre 2 et 5 ans, et le long terme, plus de 5 ans.
Axe n°1 : Développement des appuis aux PME en matière d’informations
Logique d’intervention Indicateurs objectivement Sources de Hypothèses
vérifiables vérification
Objectif global Amélioration de l’accès des PME aux Taux de survie des PME au bout de 5 ans
informations d’existence INSTAT
Objectifs spécifiques Renforcement, extension et modernisation Apparition de nouveaux modes de transmission
du système de diffusion des informations à et de diffusion des informations Chambres Consulaires
l’endroit des PME
Résultats attendus 1 - Mise à la disposition des PME Augmentation du nombre de brochures et Chambres consulaires
d’informations régulièrement mises à dépliants édités à l’intention des PME Organismes de financement
jour MEPSPC
Existence éditions mensuelles, trimestrielles, Associations et Groupements
semestrielles et annuelles contenant toutes les professionnels
informations utiles aux PME
Augmentation du nombre de réseaux réalisés
entre les différentes entités émettrices INSTAT
d’informations Services d’appui
2 - Disponibilité des centres d’information Implantation sites web au sein des Chambres Chambres consulaires dans les
dans toutes les Régions consulaires régionales Régions
Evolution du nombre de Régions ayant accès Chambres consulaires dans les
aux informations relatives aux PME Régions
3 - Maîtrise de l’information en tant qu’outil Taux de consultation des services Chambres Consulaires/Services
de prise de décision, d’élaboration de d’informations d’appui
stratégies de développement et de Nombre de systèmes d’informations existants Sondages/ Services d’appui
compétitivité Amélioration de la rentabilité des PME Chambres Consulaires par le
renforcement du
BIPAF/ Groupements et
associations professionnels.
XXXI
Tableau croisé
Quelles sont les Méthodes utilisées pour calculer les coûts? (pratique de contrôle de gestion)
Coûts complets Coûts complets et IR Coût complet et DC Statistiques
Année de création de l'entreprise 1942,00 1 0 0 0
1970,00 0 0 0 0
1973,0 1 0 0 0
1980,00 0 0 0 0
1982,00 0 0 1 0
1986,00 1 0 0 0
1989,00 1 0 0 0
1990,00 0 2 0 0
1992,00 1 3 1 0
1993,00 0 1 0 0
1994,00 1 1 0 0
1995,00 0 2 0 0
1996,00 1 2 1 0
1998,00 1 2 1 0
1999,00 1 3 1 0
2000,00 3 2 1 0
2001,00 5 2 1 0
2003,00 4 1 0 0
2004,00 1 0 0 1
2005,00 2 1 0 0
2006,00 0 1 1 0
2007,00 1 0 0 0
2008,00 0 0 0 0
2009,00 0 0 0 0
2010,00 0 0 0 0
Total 26 24 10 1
XXXVII
Tests du Khi-deux
Nombre d'observations 79
valides
ANNEXES
ANNEXE 1 : Information sur l’Age du propriétaire-dirigeant ................................................................................................I
ANNEXE 2 : Tableau récapitulatif des caractéristiques du propriétaire- dirigeant .............................................................. III
ANNEXE 3 : Poste de contrôle de gestion selon le niveau d’études du propriétaire- dirigeant ............................................ V
ANNEXE 4 : Pratique du contrôle de gestion (en utilisant ses outils) selon le niveau d’études ...........................................I
ANNEXE 5 : Utilisation des outils de contrôle de gestion selon la formation ..................................................................... III
ANNEXE 6 : Pratique du contrôle de gestion selon le secteur d’activité............................................................................. VI
ANNEXE 7 : Le système de décision selon le secteur d’activité de l'entreprise ................................................................ VII
ANNEXE 8 : Prise de décision selon le type de formation du propriétaire-dirigeant ....................................................... VIII
ANNEXE 9 : Lien entre le contrôle de gestion et le système d’aide à la décision ............................................................... IX
ANNEXE 10: Table: Population et échantillon ................................................................................................................. X
ANNEXE 11 : Carte de la région de Vakinankaratra ........................................................................................................... XI
ANNEXE 12 : Région où habite l’enquêté(e) .................................................................................................................... XII
ANNEXE 13: Statistiques descriptives ............................................................................................................................. XIII
ANNEXE 14 Les grands objectifs macro - économiques des PME pour les 15 prochaines années. .............................. XVII
ANNEXE 15: PROPOSITION D’UNE VISION DE DEVELOPPEMENT DES PME A MADAGASCAR ................... XX
ANNEXE 16: QQQuestionnaire ....................................................................................................................................... XXI
ANNEXE 17 : Plan d’actions .......................................................................................................................................... XXX
ANNEXE 18 : La pratique de contrôle de gestion selon l’âge de l’entreprise ........................................................... XXXVI
ANNEXE 19 : pratique de contrôle de gestion selon le type de formation ................................................................. XXXIX
ANNEXE 20 : Liste des PME enquêtées dans le district d'Antsirabe…………………… XLI
TABLE DES MATIERES