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Radioactivité et datation

1) Principe de l’utilisation des radioisotopes


Certains atomes ne sont pas stables car ils ne possèdent pas le même nombre de protons et de neutrons.
Les noyaux de ces atomes instables dits radioactifs se transforment spontanément en noyaux stables au
bout d’une durée plus ou moins longue, en une ou plusieurs étapes, en évacuant le trop plein d’énergie
sous forme de rayonnement.

Il existe plusieurs types de désintégration :

- La désintégration α concerne les noyaux « trop gros », qui contiennent trop de neutrons et de protons pour
que les interactions qui maintiennent la cohésion du noyau soient suffisantes. Ils se désintègrent en libérant une
particule α (un noyau d’hélium 4).

- La désintégration β− concerne les noyaux qui contiennent trop de neutrons. Un neutron va donc
transmuter (se transformer) en un proton, en libérant un électron. (ex le rubidium, le carbone, dont les
neutrons se transforment en protons avec émission d’électrons, ce qui ne changent pas le nombre de
nucléons).

- La désintégration β+ concerne les noyaux qui contiennent trop de protons. Un proton va donc transmuter en
un neutron, en libérant un positon (ou positron), antiparticule de l’électron.

La radioactivité est un phénomène naturel, qui se traduit par la « transmutation » d’un élément
chimique instable, le « noyau père », en un autre, le « noyau fils » de façon inéluctable, aléatoire,
spontanée et indépendante des conditions extérieures.

On nomme demi-vie T d’un noyau radioactif la durée nécessaire pour que la moitié des noyaux
initialement présents dans un échantillon se soit désintégrée.
2) La datation du carbone 14.
a. La formation du carbone 14

En entrant dans l'atmosphère, les particules cosmiques (neutrons) entrent en collision avec des atomes
d'azote. Lors de ce choc, l'atome d'azote perd un proton et se transforme en carbone 14. Cet atome n'est
pas stable, il est radioactif β- : un de ses neutrons élimine spontanément un électron pour devenir un proton
si bien que l’atome de carbone redevient un atome d’azote avec une période de demi vie de 5 730 ans

b. Principe de la datation au carbone 14


Dans l’atmosphère, les désintégrations du 14C sont compensées par l’apparition de nouveaux atomes
de 14C sous l’action des rayons cosmiques sur les atomes de 14N. Ainsi, le rapport 14C /12C de l’atmosphère
est constant et se retrouve dans les êtres vivants qui incorporent régulièrement ces isotopes jusqu'à leur mort.

A la mort de l’organisme, tout échange avec le milieu extérieur cesse et les atomes de carbones
radioactifs disparaissent peu a peu par désintégration radioactive.
En supposant que le rapport 14C /12C de l’atmosphère n’a pas varié au cours des temps, le rapport entre
la teneur en isotope actuel et celui de l’échantillon analysé fournit l’âge de l’échantillon
On date ainsi des échantillons de moins de 50 000 ans.

c. Cas concret

On récupère un échantillon de peinture de la grotte de


Lascaux et on récupère du carbone 14. Via un spectromètre de
masse, on mesure une désintégration d’à peu près 1,64 coups
par minute par gramme de carbone. Tandis que le spectromètre
de masse m’affiche 0,323 coup par minute par gramme de
carbone pour la grotte de chauvet

Avec la loi de désintégration pour la grotte de Lascaux, à 1,64, on


lit en abscisse 17 450 ans. Pour la grotte de Chauvet, on trouve
un âge de 30 900 ans pour les peintures rupestres. Autrement
dit, à Chauvet on peut dater les peintures à 30 900 ans grâce au
carbone 14 et celles de Lascaux à 17 450 ans.
3) La datation des roches avec la méthode rubidium / strontium
Lors de leur formation, les minéraux d’une roche incorporent différentes quantités de strontium 87Sr
et de rubidium 87Rb radioactif qui sont plus ou moins compatibles avec leurs systèmes cristallins.

Le rubidium 87Rb se désintègre en 87Sr si bien que le rapport 87Sr / 86


Sr augmente dans chaque
minéraux tandis que le rapport 87Rb/86Sr diminue au cours du temps.

Par contre, au temps t=0, date de la formation de la roche, les minéraux d’une roche en formation
incorporent le même rapport initial (87Sr / 86Sr)0. car l’incorporation d’un élément ne dépend pas de ses
propriétés nucléaires (nombres de neutron)

La mesure par spectrométrie de masse des rapports ( 87Sr / 86Sr ) et ( 87Rb/86Sr) de plusieurs minéraux
d’une même roche, permet de tracer une droite dite isochrone car elle relie des points correspondant
à des minéraux de même âge.

A t= 0 l’isochrone présente une pente nulle

Les minéraux les plus riches initialement en 87Rb sont aussi ceux qui se vont le plus s’enrichis en 87Sr, ainsi
plus le temps va passer, plus le coefficient directeur p de cette droite est important. Comme celui-ci
dépend de t, on peut retrouver l'âge de l'échantillon analysé. On démontre mathématiquement que :

t = ln(p+1)
λ

λ étant la constante de désintégration radioactive propre à l’élément et pour le rubidium λ = 1,42 .10 -11. an-1

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