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Bulletin Monumental

Le donjon de Langeais (Indre-et-Loire) et son environnement.


Étude historique et archéologique
Edward Impey, Elisabeth Lorans

Citer ce document / Cite this document :

Impey Edward, Lorans Elisabeth. Le donjon de Langeais (Indre-et-Loire) et son environnement. Étude historique et
archéologique. In: Bulletin Monumental, tome 156, n°1, année 1998. pp. 9-63;

doi : https://doi.org/10.3406/bulmo.1998.1750

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1998_num_156_1_1750

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Résumé
Le donjon de Langeais fait partie des édifices du haut Moyen-Age les plus célèbres en Europe,
mais il n'a pour autant jamais été étudié de façon systématique. Cet article est fondé sur le relevé
pierre-à-pierre et l'analyse archéologique de cette construction dont il propose une interprétation
structurelle et fonctionnelle. Trois phases majeures ont été identifiées. L'essentiel des vestiges
subsistants est d'origine (Phase I). Le bâtiment primitif peut être reconstitué sous la forme d'un
bloc rectangulaire à deux niveaux avec du côté est deux saillies en forme de tours probablement
reliées par une galerie. Une datation aux environs de l'an mil est proposée mais rien ne permet de
l'attribuer au comte d'Anjou Foulque Nerra. Les critères de confort et de commodité ont dominé
sur le souci de sécurité bien que le bâtiment ait pu avoir quelque capacité défensive et avoir été
incorporé dans une enceinte. Cet édifice a pu ou bien constituer une résidence à part entière - et
dans ce cas représenter la forme ancestrale de la tour à plusieurs étages - ou bien faire partie
d'un ensemble composé de constructions peu élevées, qui incarne une autre forme
d'aménagement résidentiel aristocratique. À la fin du XIe ou au début du XIIe siècle (Phase II), les
annexes furent réduites et l'édifice perdit toute capacité défensive par l'insertion de deux portes au
rez-de-chaussée. Le XVe siècle vit la destruction du mur ouest, suivie par la consolidation des
vestiges, et diverses transformations (Phases III a, b et c). Observations archéologiques,
prospections géophysiques et sources écrites suggèrent que le site fortifié s'étendait sur au moins
200 m de long à l'ouest du donjon dès le XIe siècle et qu'il contenait une chapelle castrale.

Abstract
The early donjon at Langeais is among the best known early médieval buildings in Europe, but has
not been systematically studied ; this paper is based on a stone-by-stone record and
archaeological analysis of the standing building, and presents an interprétation of its structural and
functional history. Three major structural phases have been identified. Most of what remains is
original (Phase I) ; the ruin can be reconstructed as a main block of two floors with two tower-like
attachments to the east side, probably linked by a gallery. A date of c. 1000 is proposed, but does
not allow definite attribution to Fulk Nerra. Considerations of comfort and convenience were more
important to the original design than security, although the building had some defensive capacity,
and could have been incorporated in a walled circuit. It may have been an entire residence of a
type ancestral to the mature multi-storied residential donjon, or have been included in a
assemblage of low-level buildings, representing an alternative form of domestic planning. In the
later eleventh or early twelfth Century (Phase II), the annexes were reduced and the building
deprived of any defensive capacity by the insertion of ground-floor doorways. The fifteenth Century
saw the demolition of the west wall, followed by the consolidation of the remains, and other
modifications (Phases III a, III b, III c). A combination of archaeological observation, recording,
remote sensing and historical research shows that the fortified area extended at least to c. 200 m
west of the donjon in the eleventh Century, and contained a collegiate chapel.
LE DONJON DE LANGEAIS (INDRE-ET-LOIRE) ET SON ENVIRONNEMENT

ÉTUDE HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE

par Edward IMPEY et Élisabeth LORANS

Le donjon (1) de Langeais, qui surplombe les jar¬


dins du château du XVe siècle (fig. 2 et 3), apparaît au
premier coup d'œil comme l'un des plus remarquables

représentants
rons de l'an mildeenl'architecture
Touraine. seigneuriale des envi¬

Les caractéristiques de ce bâtiment et l'hypothèse


qui en fait le seul élément conservé d'un château
qu'aurait fondé, dans les années 990, Foulque Nerra,
comte d'Anjou de 987 à 1040, ont attiré l'attention
d'un grand nombre de chercheurs : depuis la première
mention du donjon dans un ouvrage historique en
1754 (2), plus de vingt articles - de nature et d'impor¬

tancesiècle.
XXe très En
diverses
outre, -il ont
a très
ététôtpubliés
été reconnu
au XIXecomme
et au

l'une des constructions non religieuses les plus pré¬ ET DES


FIG.PRINCIPAUX
1. - CARTE DE
SITES
LOCALISATION
MENTIONNÉSDEDANS
LANGLE
EAIS
TEXT
coces que le Moyen Âge nous ait transmises et
Sont également indiqués, avec un astérisque, les sites sur lesq
considéré comme l'exemple français le plus ancien selon Foulque le Réchin, Foulque Nerra édifia un château de n
des « donjons » établis dans les sites castraux en
Europecomme
même du Nord
l'ancêtre
et de l'Ouest
de cetteaux
forme
Xle-Xlle
architecturale.
siècles, et
quadrangulaire », en Touraine et ailleurs, et plus l
Cette vision, comme on le verra, est une simplification ment sur l'architecture militaire.
abusive mais a abouti à la mention répétée de Cependant, aucune analyse de l'édifice n'avai
Langeais dans tous les travaux portant sur le « donjon qu'à présent été fondée sur des plans et des de

conservé,
on a voulu
(1)sans
assigner
Le terme
retenirdes
dele fonctions
donjon
sens qu'il
ayant
spécifiques.
a pris
communément
pour désigner,désigné
de façon
cet étroite
édifice etdepuis
largement
au moins
artificielle,
le milieuundutype
XIXedesiècle,
construction
c'est à ceparticulier
titre qu'ila

(2) A cette date, dans sa Nouvelle Description de la France, j.-A. Piganiol de la Force écrivait de Langeais que « son château f
FIG. 2. - VUE DE LA FACE ORIENTALE DU DONJON
FIG. 3. - VUE ROMANTIQUE DU DONJON KT DK SON SITE, PUBLIEE EN 1841
ET DONNANT L'IMPRESSION QU'IL SE DRESSE SUR UNE MOTTE

(Clarey Martineau, Tableaux chronologiques..., planche 71).


A cette date, le donjon était considéré par certains comme étant d'époque romaine
(document reproduit avec l'autorisation de la Bibliothèque municipale de Tours).
12 EDWARD IMPEY ET ÉLISABETH LORANS

d'élévation à grande échelle ni sur un relevé du site référence à cet habitat, en tant que vicus A
complexe dans lequel il se dresse. Ceci a entraîné des sis (4), est due à Grégoire de Tours selon le
erreurs d'observation et d'interprétation répercutées Martin y fonda une église qu'il dota de re
dans des travaux de portée plus large. Ainsi, le but pre¬ saintJean-Baptiste (5). L'église actuelle, qui p
mier de cette intervention a été de réaliser un enregis¬ dédicace et qui a conservé en partie son v
trement archéologique exhaustif du bâtiment, et ce basilical
même site. du XIe siècle (6), se dresse probablem
avant les travaux de consolidation et de rejointoiement
qui étaient programmés pour 1995-1996 et pouvaient Le bâti ancien et le cadastre de 1829 (fi
provoquer la disparition de nombreuses informations. gèrent que la ville médiévale était concentr
Parallèlement, a été entreprise l'étude des sources secteur, plus élevé, entourant l'église, bien q
écrites et iconographiques (3) relatives à Langeais ainsi aussi des maisons du bas Moyen Âge, au
que celle de sites susceptibles de contribuer à son long de la aie qui longe le château
interprétation. Aujourd'hui, la ville s'étend du fleuve, au su
L'essentiel du travail a porté sur le donjon lui- la forte pente du coteau au nord, ainsi que l
même, pour lequel trois phases principales ont été la vallée de la Roumer, un petit affluent de la
détectées : pour chacune, après la description des ves¬ lui est parallèle pour le dernier kilomètre e
tiges conservés, on abordera les problèmes de datation son parcours.
et on tentera de comprendre la forme qu'avait pu Le site castrai s'étend sur le promontoir
avoir l'édifice dans son intégralité, sans jamais isoler le étroit
et à 50quim sépare
au-dessus
les deux
du niveau
cours ded'eau
la mer
; large
à
donjon de son environnement : l'évolution générale
du site et la place qu'a pu y tenir l'édifice seront donc mité orientale (la cour principale du château)
examinées pour chacun des états distingués. Dans à environ 75 m à 360 m de là, vers l'ouest, o
cette perspective, l'étude d'autres vestiges, conservés une largeur de 90 m. Au-delà, il s'élève de f
dans la partie occidentale du site, et des données his¬ douce jusqu'à rejoindre le plateau couvert p
toriques qui s'y rapportent, s'est révélée indispen¬ de Langeais. Il semble qu'entre au moins l'an
sable ; ils seront présentés dans la dernière section de
l'article. années 1460, tout l'espace compris entre le c
XVe siècle et un point situé quelque 400 m à
appartenu au site fortifié (fig. 4 et 5). Diffé
ments du site, tant naturels qu'artificiels, inc
Description générale du site diviser en trois zones baptisées I, II et III.
La zone I, la plus orientale des trois, s'ét
La ville de Langeais s'étend sur la rive nord de la le château du XVe siècle (fig. 5, A) et le donjon
Loire, à 25 km en aval de Tours (fig. 1). La première est largement occupée par la cour située à l'

très
teau
dessina
deuxième
mentale
En
18411855,
rares.
du
parconsacré
laXVe
(3)l'abbé
Clarey-Martineau
SiSisiècle
face
vue l'on
lesappartient
intérieure
Bourassé
sources
àexclut
est
l'architecture
l'objet
ladu
écrites
audonne
gravure
( recueil
mur
Tableaux
principal,
sont
àmilitaire
est
voir
citée
rassemblant
en
relativement
chronologiques...,
seulement
on
1836
à etlarecense
notedelenombreuses,
{Abécédaire...,
civile, précédente
quatre
nombreuses
cesommet
nondessin
paginé)
p.dessins
408-409).
dune
etmême
gravures
mur
l'aquarelle
fut
: :leleest,
publié
donjon
pour
plus
Exécuté
vue
romantiques
ancien
lede
qu'en
est
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Forbes
un
l'ouest
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Moyen
serait
1847
an accompagnées
après
mentionnée
(La

de
celui
Âge,
Un
l'est,
Touraine...,
l'édition
d'Arcisse
mot
lessurplombant
représentations
plus
surdu
de
p. deux
loin
de
volume
240)
courtes
Caumont
(voir
des
et
lesen
du
notices
jardins
questions...
anciennes
infra
1864,
Cours
(voir
fig.
historiq
en
enfin,
d'Arch
21),
infr
terr
du»

moitié denord
nyme quelques
du murpages
est, vue
consacrées
de l'extérieur
à Langeais
(Causeries
et adressées
archéologiques
à Arcisse
par M.
de l'abbé
CaumontL...., publie
p. 162),dans
dessin
le Bulletin
à nouveau
monumental
publié par
un Caumo
dessin
Abécédaire de 1869 (p. 409). La photographie la plus ancienne doit être celle que les abbés Bourassé et Chevalier ont publiée la
etdins,
conservées
quidoivent
montre
à Paris
dater
elle aux
aussi
des Archives
années
le haut1880-1890
des
du Monuments
mur est,
(voirvuinfra).
de l'intérieur
Historiques,
Enfin, ondont
(Recherches
a recensé
deux montrent
quelques
sur les églises
lecartes
donjon
romanes...,
postales
et la troisième
pl.
anciennes,
VIII). l'aménagement
Trois
principalement
des quatreenph
dc

rieures de latrois,
mentionne façade
dontorientale,
une vue parfois
de l'intérieur
bien dégagée,
(«Recherches
parfoisauaudonjon...
contraire», enfouie
p. 76, note
sous2).une abondante végétation. En 1930, A.
(4) « Sanctus Martinus anno VIII Valentis et Valentiniani ordinatur... In vicis quoque, id est Alingaviensis, Solonacensi, Ambiacensi,
LE DONJON DE LANGEAIS (INDRE ET LOIRE) ET SON ENVIRONNEMENT
v*'
1200 (fig. 7). Au niveau de la rue, il est percé par u
série de caves dont la construction est indatable, b
que les portes actuelles paraissent plus récentes que
parement. La portion ouest de ce mur supporte
mur d'enceinte de 55 m de long, qui atteint une h
teur de 2,50 m au-dessus du sol de la cour. À son ext
mité occidentale, il se termine en un massif saillant
carré (C), dont on a la meilleure vue du parc de
tionnement réservé aux visiteurs du châte
D'environ 2,50 m de côté, il s'élève de la pen
rocheuse sous-jacente jusqu'à une hauteur d' 1,65
par rapport au chemin qui le longe au sud. Les t
assises supérieures, dont la base est ornée sur les t
faces exposées d'une moulure en quart de rond, f
FIG. 6. LE DONJON TEL QU'IL APPARAÎT
saillie sur tout le pourtour de la construction, pro
SUR LE CADASTRE DE 1829 [SECTION I).
blement pour porter un parapet. La maçonnerie
Noter que le mur ouest est déjà en ruines et forme pour partie
la limite entre les parcelles 602 et 603 pierres de taille à joints serrés invite aussi à une at
(document reproduit avec l'autorisation bution antérieure au XIIIe siècle (fig. 8). De là, part v
du Service de la Navigation, Tours). le sud un mur crénellé, construit à la fin du XIXe siè
et qui rejoint l'angle nord-est du donjon. Sur le fl
château et par la terrasse qui la surplombe à l'ouest. est de ce mur, se trouve l'entrée principale d'une sé
Dans leur forme actuelle, ces deux plateformes furent de caves creusées sur plusieurs niveaux dans le roch
créées dans les années 1880 et 1890 (7), bien que la sous le donjon.
disposition du terrain ait été similaire en 1829 : le Au sud de celui-ci, le mur du XIXe siècle, percé
cadastre montre une parcelle longue et étroite qui comme au nord - d'un large portail donnant accès
occupe à peu près l'emplacement de l'actuel glacis zone II, se poursuit jusqu'au rebord du promonto
séparant la cour de la terrasse (fig. 6). qu'il suit sur une longueur de 5 m vers l'est. À par
Encore plus à l'ouest, le sol s'élève très fortement de ce point, sur une cinquantaine de mètres, la lim
sous le donjon, créant ainsi l'illusion, vu de l'est, qu'il
se dresse sur une motte (fig. 3). A la base de l'édifice,
le terrain en pente a dû être plus large autrefois : action
de l'érosion
mais la limite ou
dessinée
creusement
sur le cadastre
volontaire,
de 1829
on l'ignore
montre

que le profil actuel existait déjà à cette date.


Du côté sud, un chemin abrupt conduit à la zone II
tandis qu'au nord un second chemin, situé à un niveau
bien inférieur, grimpe plus doucement avant d'amor¬
cer une longue descente sur le flanc du promontoire
pour rejoidre la Rue Foulque Nerra à environ 250 m
vers l'ouest. Ce chemin n'apparaît pas sur le premier
cadastre et date probablement de la fin du XIXe siècle.
Le côté nord de la zone I est délimité par un mur de
soutènement (B) dont une grande partie, à en juger par FIG. 7. REMPART
VU DU
NORD
NORD
DE LA ZONE I,
son parement en pierres de taille, doit être antérieur à
14 EDWARD IMPEY ET ÉLISABETH LORANS

sud de la zone I est marquée par un mur de soutène¬ soutènement prenant appui plus bas, dans
ment post-médiéval qui se dresse à partir des jardins adjacents à la falaise. Accessible maintena
en terrasses sous-jacents. Au-delà, et jusqu'à l'aile sud seul point,
terrasse fut proche
à un moment
du granddonné
portailreliée
de la àzol
du château (A), s'étend une terrasse établie au-dessus
d'un bâtiment construit de plain-pied avec la cour. sud du Chemin de Saint-Sauveur par un tunn
Enfin, l'aile sud, qui a pu à un moment donné s'étirer travers le rocher. Ce tunnel, d'une quinzaine
davantage vers l'ouest - ou dont l'extension a pu avoir de long pour 3 m de large, a une hauteur
été prévue - ferme cette première zone. Le château, comprise entre 2 m et 2,50 m, le niveau du
constitué de deux corps de cinq étages et de trois tours vant progressivement vers l'ouest. Il est éclai
massives dirigées vers la ville, clôt l'extrémité orientale fenêtre regardant vers le sud et présentant
du promontoire. Construits par Jean Bourré avec la sièges une
versé creusés
structure
dans le antérieure
rocher. Cette
en construc
forme
bénédiction de Louis XI entre 1465 et 1467 (8), ces
bâtiments ont été fortement restaurés par Christophe d'environ 2,50 m de large, qui constitue m
Baron et Jean-Jacques Siegfried entre 1840 et 1890 une cavité dans la voûte (11).
environ (9).
La zone II est limitée à l'est par les mines du don¬ L'extension de la zone III, comparée
jon (D) et le « rempart » du XIXe siècle, à l'ouest par un autres, est mal définie, car vers l'ouest elle se
fossé (E) et au nord comme au sud par le bord du pro¬ gressivement avec le reste du promontoire
montoire. La partie centrale est occupée par un terrain ce côté, la limite du parc est marquée au
en prairie de 85 m de long sur 25 m de large, présen¬ dans saroute
d'une partiemais
nord,
sonpar
absence
un talus
au qui
sud suit
coml
tant une pente de 7 m environ d'ouest en est.
Le côté nord présente une forte pente dont la base qu'il tourne vers le nord-ouest pour suivr
est longée par le chemin conduisant de la zone I à la plutôt que de barrer le promontoire impliq
rue Foulque Nerra et dont la crête, à l'extrémité occi¬ n'a jamais eu une fonction défensive.
dentale, retourne vers l'intérieur pour rejoindre le Le côté nord est marqué par une forte p
bordée
fossé orienté
de murs
nord-sud.
de soutènement
La portiondatant
centrale
du du
XIXe
fossé
siècle
est jaillit
contrebas.
par endroits
A environ
le rocher
25 metde
quilarejoint
limitelee

et distants d'environ 3,50 m ; à l'origine, il a pu être zone, on trouve un renfoncement dans lequ
deux fois plus large. D'après Bossebœuf, il a servi de une série de caves. Le côté sud est longé p
chemin coupant le promontoire depuis le Moyen Âge min au-delà duquel le terrain présente
au moins, époque à laquelle il était désigné sous le douce puis un à pic qui rejoint les jardins
nom de Chemin Saint-Sauveur ou de Chemin de Puy rasses situés à l'arrière de la rue Anne de
Allègre (10). Il est enjambé par un pont en pierres (fig. 4).
A l'intérieur de cette zone, trois structur
contemporain
la communication
des entre
murs les
de soutènement
zones I et II. et qui assure
examen : les vestiges d'une enceinte en pier
Le bord sud du « plateau » est marqué par un à pic les ruines d'une petite chapelle romane (G
plus ou moins vertical qui rejoint une terrasse d'une une butte
motte - en de
H. terre - généralement identi
largeur maximale de 15 m, délimitée par un mur de

teau de Langeais
(8) Pour la», description
p. 386 400 et; P.l'histoire
1 ,eveel, du
« I /mis
château
XI et
du ses
XVeamis...
siècle, «voir
; R.-H.
M. Brincourt,
Bautier, Château
Le. château
de Langeais
de Langeais,
, p. 7-8.
p. 9-22 ; F. Lesue
(9) I<e château fut acquis par Christophe Baron en 1839. Il fit démolir les maisons qui lui avaient été adossées côté vil
taura l'extérieur et acheta la soixantaine de parcelles de vignes qui s'étendaient à l'emplacement actuel du parc (G. -F. Lees,
Langeais..., p. 12 13). À sa mort en 1857, le château passa aux mains de son fils Charles-Christophe, dont la veuve le laissa par t
du 6 février 1884 à M. Lefèvre (L. A. Bosseboeuf, « Langeais... », p. 264 65, citant M. Colin, notaire à Langeais ; M. Brincourt
Langeais, p. 15). L'essentiel de la restauration et des aménagements paysagers furent effectués par Jean-Jacques Siegfried, qui
LE DONJON DE LANGEAIS [INDRE KT LOIRE' El' SON KNVIRONNKMKN 1

1 j: do\;|on

Présentation générale des vestiges et de la chronologie

Ce paragraphe a pour but de présenter rapidement


l'édifice ainsi que le canevas de l'interprétation chro¬
nologique, afin que le lecteur puisse acquérir d'emblée
une vision d'ensemble ; les arguments sur lesquels
repose la chronologie relative proposée seront ensuite ZWRirtt<-~ï
I'
développés phase par phase. Les numéros de « laits »
(qui identifient ouvertures, contreforts et autres élé¬
ments particuliers) sont indiqués sur les figures 9 à 13.

Nature des vestiges

I,e donjon est loin d'être intact. Seuls les murs nord
et est, d'une longueur intérieure respective de 7,85 m
et 16,10 m (ce qui correspond à une longueur hors
œuvre de Le18,25
conservés. mur ouest,
m) sontdémoli
presque
ou effondré,
intégralement
subsiste

principalement sous la forme de trois gros fragments


gisantsaillie
sant au solsuret lele mur est,
sud en
est hauteur.
réduit à un
Despetit
traces
pand'ar¬
fai¬
»V>V ,
rachement situées dans la partie sud du mur est, sur sa
face externe, ainsi qu'un mur conservé sur sept ou huit
assises déterminent l'emplacement d'une tour rectan¬
gulaire (F. G et F. L), tandis qu'à l'extrémité opposée
les vestiges d'un mur (F. L), ultérieurement converti en
contrefort, forment une saillie alignée1 sur le mur nord.
Les trois angles conservés sont flanqués de contreforts
d'origine (F. A, C, D et M), mais seule leur base sub¬ l'IC. 8. MASSIF MAÇONNE CARRE FORMANT I NF SAILL
siste du côté nord-ouest. Un dernier contrefort, plus A I ; EXT REMIT F OCCIDENTALE 1)1' REMPART NORD
important, renforce le centre du mur est (F. F). DE FA ZONE I, VI' DE l.'Ol ES F
Le corps de la maçonnerie d'origine est constitué
d'un blocage noyé dans un mortier abondant posé par tures sont en pierres de taille, également en tuf
bandes d'1 m à 1,50 m de hauteur et revêtu d'un petit Bien que l'on ne puisse pas absolument exc
appareil dont les blocs, essentiellement en tuffeau l'existence d'un deuxième étage au-dessus du niv
jaune (12), présentent une face extérieure grossière¬ encore conservé, l'édifice, dans sa forme actuelle,
ment carrée de 10 à 12 cm de large. Ces blocs sont senté un rez-de-chaussée surmonté d'un unique ét
taillés en pointe vers l'arriére, sur une longueur pou¬ Pour plus de clarté, ces deux niveaux seront cités
vant atteindre 20 cm, d'après ceux qui sont visibles. au long de l'analyse sous la forme niveau I et niv
Par endroits, des assises de blocs de plus grande taille II. Au niveau I, on trouve les traces d'une seule fen
sont intercalées
contreforts commeaveclesleéléments
petit appareil
constitutifs
et les des
angles,
ouver-
les (F. 14), de trois portes (F. 12, pl. I et III) ouvrant su
bâtiment principal, d'une autre donnant accès à la
U 1 i 1 i 1 i 1 1 i 1 i i J i 1 I
l I ! • •

ihïW
ï'■vî
i:»rUit*îî1î î î

Phase I m Mil!

Phase II H BB

Phase III. a.*

Phase Ill.b. Ës £""<3

Phase III.c.

Moderne K- Mètres
FIG. 9. - LE DONJON ; PLAN DU NIVEAU I
La phase III a correspond à la disparition du mur ouest.
18 EDWARD IMPEY ET ÉLISABETH LORANS

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OOO
OOOO
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OOOO
OOOOO
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ooc

:-F.I4

F.15
F.15

FIG. 11. - LE DONJON ; MUR NORD, ÉLÉVATIONDES FACES NORD ET SUD MISES EN PHASES
La phase III a correspond à la disparition du mur ouest.

Phase I Phase III.c.

Phase TI Moderne

Phase IlI.a.* Parement absent


1 0
&00000
ouuooq
innnnn,
000000
Phase ITI.b. Mètres
l.E DONJON DE LANGEAIS (INDRE ET LOIRE; ET SON ENVIRONNEMENT 19

Xv/Ooo
V.;.00
ponioo
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OOOOl
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OOOOv
COOOOO
JO
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oOOO
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F.|{R*:*:W?

Fie. 12. - LE DONJON Ml'R EST. ELEX 'ATION DE LA FACE OUEST MISE EN PHASES
;

La phase III a correspond à la disparition du mur ouest.

:.F.5 ""

F1G. 13 LE DONJON MUR EST, ELEVATIONDE LA FACE EST MISE EN PHASES


;

La phase III a correspond à la disparition du mur ouest.


20 EDWARD IMPEY ET ÉLISABETH LORANS

(F. 17) et d'une dernière percée à travers l'extension est même de la porte sud (F. 18), dont ne subsis
du mur nord (F. 15). Le niveau II présente quant à lui l'ébrasement et le jambage orientaux.
deux portes placées à chaque extrémité du mur est, Nécessairement postérieure aux améliora
l'une (F. 10) ouvrant sur la tour, au sud, l'autre (F. 4)
la phase
vante consiste
II qui,ensinon,
l'effondrement
auraient étéouinutiles,
la démoll'é
située au nord, dont la fonction méritera un examen
attentif. mur ouest (Phase III a). Sa disparition fut suiv
un délai indéterminé, par le renforcement d
Chronologie (fig. 9 à 14) nord-ouest (F. B) transformé en contrefort (P
b). Le travail de la pierre et les entablements s
L'essentiel de la construction relève d'une même une attribution à la période 1250-1350, à laq
phase, attribuée à la date habituellement retenue des données historiques ne s'opposent pas bien
environs de l'an mil. Des modifications ultérieures pointent également en direction du XVe siè
appartiennent à au moins deux campagnes bien diffé¬ lors, le corps même du donjon était nécessa
renciées, l'une de la fin du XIe siècle ou du début du hors d'usage, à moins qu'une construction en
XIIe siècle (Phase II), l'autre de la période 1200-1450 été édifiée dans son enveloppe, ce qui ne p
pendant laquelle trois opérations peuvent être distin¬ absolument exclu. Simultanément ou pas (Pha
guées (Phase III, a, b et c). on créa au rez-de-chaussée de la tour, du côté
À la première phase appartiennent la masse des à proximité de sa jonction avec le mur est,
deux murs subsistants, ce qui reste du mur sud (F. N) précédé d'un couloir en pierres de taille (F.
et de celui qui s'avançait à l'angle nord-est (F. E), enfin pose de deux corbeaux massifs, placés à l'
le mur ouest aujourd'hui effondré. L'essentiel des juste sous le seuil de la porte de communicati
contreforts ainsi que la tour font partie intégrante de la le bâtiment principal
intervenue au mêmeet moment.
la tour, au Les
niveau
corbea
II, p
construction d'origine.
à double
Il en est
ébrasement
de même, située
au niveau
à l'extrémité
I, d'une petite
orientale
fenêtre
du mêmes, dont les bords sont chanfreinés, appar
certainement à la fin du Moyen Âge.
mur nord (F. 14), de la porte surélevée percée dans la Enfin, il peut être utile d'évoquer les inter
moitié sud du mur est (F. 16) et de celle qui traversait et les travaux conduits au XXe siècle et qui n'on
le mur faisant saillie à l'est (F. 15).
sans incidence
recherches furentsurexécutées
l'état duendonjon.
1930 à laLesdem
p
Au niveau II, les deux portes du mur est (F. 4, au
nord, et F. 10, au sud) sont d'origine, tout comme les l'Institut de France et confiées à Adrien Blanch
traces de la porte percée dans la partie supérieure du prirent la forme de sondages accompagnés
mur est disparu (F. 3). On peut en dire autant des deux analyse des maçonneries mais sans l'aide d'
fenêtres nord (F. 1 et F. 2), de celles de l'est (F. 6 et F. 8) dage. Les deux brèves publications qui en
et des vestiges de la fenêtre sud (F. 11). La structure compte permettent de localiser trois zon
centrale du mur est, identifiée à une cheminée, est dées (14) :
aussi d'origine (F. 7). - un premier sondage, d' 1,60 m de lo
Les modifications attribuées à la phase II incluent « plus d'un mètre de profondeur », exécuté au
la démolition du mur qui se dirigeait vers l'est à partir mur est, côté intérieur (à environ 2,70 m d
de l'angle nord et la transformation de sa souche en un sud-est), révéla que « les fondations, qui ne s
contrefort (F. E). Au niveau I, la porte F. 12 fut alors guent guère du reste de la construction, par
percée à travers le mur nord et une large portion de la s'arrêter sur un roc plus ou moins friable à
maçonnerie environnante fut remplacée ou repare- fondeur
rie » ; médiocre pour une telle masse de m
mentée, détruisant ainsi la fenêtre de la première
phase (F. 14). Le pilier central dont les fondations ont - un deuxième sondage d'un mètre carré e
été mises au jour à l'intérieur du bâtiment en 1930 (13) d'un mètre de profondeur, situé à l'emplacem
appartient probablement à cette phase. Il en est de sumé de l'angle sud-ouest, fut négatif ;
LE DONJON DE LANGEAIS (INDRE-ET-LOIRE) ET SON ENVIRONNEMENT

Phase I Phase III.c.

Phase IT Moderne

Phase III. a.* Parement absent

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unondr>or»ong
oooooo
Phase Tll.b.
i

1 0
Mètres

FIG. 14. - LE DONJON ; MUR OUEST, ÉLÉVATION DE LA FACE EST MISE EN PHASES
La phase III a correspond à la disparition du mur ouest.

- dans la partie centrale de l'édifice, trois sondages rassé les ruines de la végétation qui les couvrait
reliés par des tranchées mirent au jour deux massifs de consolidé la maçonnerie en bouchant des trous et
fondation, l'un circulaire, l'autre rectangulaire. reprenant certains joints (15). À la fin des années 19
Ces sondages, qui remuèrent « environ 20 mètres l'étanchéité du sommet des murs fut assurée par
cubes de terre », ne livrèrent que peu de mobilier, pose d'une « dalle » de ciment, entraînant le rem
essentiellement des « objets » en fer, dont des clous, et cement desde assises
direction l'architecte
les plusenhautes.
chef des
En 1996
Monume
sou
des éléments de terre cuite architecturale : tuiles,
briques et carreaux de dallage en terre rouge. Historiques, une intervention d'envergure a été ef
Les travaux de consolidation du donjon, classé au tuée qui vit le remplacement de la chape de cime
titre des Monuments Historiques en 1922, commen¬ une large réfection des joints et la consolidation
ouvertures.
cèrent en 1934 : d'après le devis, on a surtout débar¬
22 EDWARD IMPEY ET ELISABETH LORANS

Analyse détaillée de la phase I L'emplacement de F. A étant largement recou


débris du mur effondré et par de la terre, sa seule
Le témoignage des structures est à sa jonction avec F. C. On ne peut donc dét
s'agit d'un contrefort ou de l'amorce d'un mur
Le mur ouest (fig. 9 et 14 ; pl. V). - Il n'en subsiste in situ longeait vers l'ouest une question qui ne pourra

:
qu'un tronçon de 2 m de long, au contact du mur nord. Le lue que par la fouille.
parement intérieur est conservé sur une hauteur d'environ
Le mur nord (fig. 9, 10, 1 1 ; pl. I et II). - Étayé
1,75 m au-dessus de la fondation, l'angle étant, comme
mité ouest par le contrefort de la phase III (F.
ailleurs dans l'édifice, construit en pierres de taille : les deux nord, large d'1 m, subsiste sur une hauteur m
murs appartiennent de toute évidence à la même campagne.
12 m. Par endroits, le parement initial est conser
Au-delà, trois pans de maçonnerie sont couchés sur le sol, à
jusqu'au sommet ; il est constitué d'un petit appar
l'emplacement même de leur chute qui entraîna aussi des
entrecoupé sur partie de la longueur d'assises de
fractures horizontales au niveau de chaque unité de
grands, mais il présente, sur les deux faces, une la
construction. Une partie des fondations, constituées de
reparementée au moment de l'insertion d'une po
rognons de silex, est par endroits restée attachée à la maçon¬ de-chaussée (F. 12), pendant la phase II. Les deu
nerie, dont le mode de construction et le parement sont bien planes, ne montrant aucun ressaut.
identiques à ceux des autres murs ; la seule différence réside
dans une épaisseur plus grande de 18 à 20 cm, par rapport La fenêtre du niveau I (F. 14). - À ce niveau,
au mur est, soit une largeur d' 1,68 m environ. Il est donc qu'une seule ouverture d'origine. A l'extérieur, o
clair que tout ce qui demeure du mur ouest appartient bien encorela une
sous forme
pierre
d'und'angle
bloc incisé
du piédroit
de manière
est et parti
à de
à la phase I.
Cette interprétation s'oppose à celle de M. Deyres, qui petits claveaux ; les incisions étaient en outre r
considérait ces éléments comme contemporains du contre¬ mortier, partiellement conservé aujourd'hui, af
fort postérieur (F. B) et affirmait que ce mur rejoignait le mur des joints. À l'intérieur, un seul claveau de dépar
nord à l'emplacement de la large brèche visible sur le flanc survécu. Ces traces suggèrent que l'on a affaire à
sud du contrefort (16). En fait, comme le montre indiscuta¬ à double ébrasement, d'une largeur d'environ 50
blement
seulementla se
position
dressaitdu nettement
fragment inà situ,
l'ouest
le mur
de cette
disparu
brèche
non rieur et guère plus de 15 cm à l'extérieur. Elle fut
moment de l'ouverture de la porte au rez-de-cha
mais encore n'a pu exister en même temps que le contrefort,
élevé sur les vestiges mêmes de l'angle nord-ouest primitif Les fenêtres du niveau II (F. 1 et F. 2). - De
(pl. I). apparaissent au niveau II, placées de façon plu
symétrique
conservée : l'effondrement
à chaque extrémité.
du murL'ouverture
occidental ent
ou
L'angle nord-ouest (fig. 9, 10, 11 ; pl. I). - Il est aujourd'hui
flanqué, du côté nord, d'un contrefort (F. C) et du côté ouest parition de son côté extérieur et l'embrasure qui
d'un autre élément en saillie (F. A). F. C subsiste sous la maintenant comblée par le contrefort de la phase
forme d'un noyau de maçonnerie haut de 2,90 m au-dessus face intérieure, on compte encore les sept blocs
du sol actuel et qui a conservé une large partie de son pare¬ et cinq des étroits claveaux de tuffeau qui, alterna
ment du côté est. Sa longueur dans le sens nord-sud est bien tuile, formaient l'arrière-voussure. A l'extérieur, o
déterminée par les vestiges de son parement qui fait corps ments
deux pierres
de tuilesduentre
jambage
eux etetau-dessus.
deux claveaux
Cette fenê
ave
avec le mortier de la fondation, tandis que sur la face nord
un seul bloc permet de restituer une largeur d'1,35 m. toute évidence similaire aux autres exemplair
Il est important de souligner ici que l'affirmation selon conservés (F. 2, 6 et 8).
laquelle les contreforts de Langeais ont été ajoutés (17) - ce En effet, le pendant de F. 1 est en bien meil
dont on a tiré d'importantes conclusions (18) - ne repose sur toujours ouvert, bien que son cintre soit endomm
aucune observation sérieuse. Dans le cas de F. C, qui n'a pu deux faces. L'embrasure est large de 98 cm, qui s
être rien d'autre qu'un contrefort, le contraire est prouvé par à 78 cm au niveau de l'allège, et elle est surm
la totale similitude de son appareil avec celui de l'angle du intrados semi-circulaire soigneusement
mur, nécessairement d'origine, et par le chaînage parfait de L'ouverture extérieure est large de 50 cm, avec d
leurs assises respectives, qui ne montrent aucune perturba¬ sans feuillure de 15 cm de profondeur qui se
tion ni dans la maçonnerie ni dans le mortier. autrefois sur une allège surélevée de même large
LE DONJON DE LANGEAIS (INDRE-ET-LOIRE) ET SON ENVIRONNEMENT 23

CI. J.-B. Dara-sse, avril 1993.


FIG. 15. - LE DONJON ; PARTIE CENTRALE DE LA FACE OUEST DU MUR EST
Noter les fenêtres du niveau II (F. 6 et F. 8) avec leurs arcs en plein cintre imbriqués et,
au niveau I, la porte murée de la phase I, F. 16 (en bas à droite)
Entre les deux fenêtres, la trace de la cheminée murale F. 7.
24 EDWARD IMPEY ET ÉLISABETH LORANS

tie ouest du linteau monolithe est encore en place mais ressaut sur toute la hauteur du bâtiment. Sur pres
l'autreduestcintre.
base manquante : seule son empreinte est visible, à la surface, les proportions des blocs comme la
pierres de taille avec le petit appareil adjacent in
Vue de l'extérieur, la fenêtre intacte consistait, comme ce contrefort appartient à la construction p
les trois autres (F. 1, 6 et 8), en une ouverture rectangulaire convient de souligner notamment la forte homo
barrée d'un linteau horizontal surmonté d'un arc en plein présente la mise en oeuvre des pierres intégrée
cintre lui aussi imbriqué. F. 2 est la seule fenêtre dont sub¬ du contrefort et de celles formant les jambages
siste en partie le « tympan », placé entre le linteau et l'arc et (F. 6 et F. 8) ainsi que la similitude des proportion
composé de pierres brutes. leur jaunâtre et du degré d'érosion des blocs de
Le contrefort nord-est (F. D). - Le mur nord se ter¬
La porte du niveau I (F. 16). - À 85 cm à
mine à l'est par un contrefort qui forme une saillie de 86 cm
(92 cm sous le ressaut le plus bas, exposé seulement du côté percée
cicatricedans
du lemur
mur
nord
est de
au niveau
la tour, I.seElle
trouve
est hau
l'u
est) ; large d'1,48 m, il est aussi haut que le bâtiment et ne
environ pour une largeur de 85 cm et son seuil
présente qu'un seul entablement, à peu près à mi-hauteur. au-dessus du sol extérieur. Maintenant obturée,
Son côté sud fait bien corps avec le mur et rien ne laisse sup¬
ture est surmontée par un linteau plat en pierre
poser qu'il s'agisse d'une adjonction, contrairement à ce que
ceux des fenêtres du niveau II (F. 1, 2, 5 et 6).
M. Deyres avait écrit (19), en indiquant même que sa
droit, bien chaîné avec le petit appareil adjacent
construction avait nécessité le blocage partiel de la fenêtre
tué de six assises de pierres de taille d'une lon
adjacente (F. 2), ce qui n'est pas le cas.
sante de bas en haut (à l'exception de celle du m
Le mur est (fig. 9, 10, 12, 13, 15 ; pl. III et IV). - Les prin¬ aboutit à une forme en V. Les blocs du piédroit
cipaux éléments associés à la structure même du mur est sont comparables mais moins bien imbriqués avec
le pan de mur formant saillie à l'angle nord-est (F. E), le d'angle du mur nord de la tour, ce qui aurait pu s
contrefort central (F. F) et la tour sud dont subsistent les la porte était une insertion. Mais le fait que les lit
traces d'arrachement et la base du mur nord. Au niveau I, le se poursuivent de manière continue et que le p
mur est épais d'1,48 m qui se réduisent à environ 1,30 m au soit clairement d'origine indique le contraire.
niveau II à partir d'un ressaut qui court tout au long de la A l'intérieur, les piédroits sont presque inta
face intérieure. Le parement est surtout constitué de petit d'1,05 m à 1,07 m. La différence de largeur de pa
appareil, interrompu cependant des deux côtés par de larges montre que probablement l'ouverture est ébras
bandes de pierres de taille. Bien qu'elles aient été paisseur du mur mais aussi que les piédroits ext
considérées par M. Deyres (20) et d'autres auteurs comme mulent une feuillure d'environ 5 cm de chaque c
des insertions, un examen attentif des points de contact entre met de la porte a disparu tout comme une large
ces blocs et le petit appareil indique l'inverse. Les quatre l'appareil d'origine, sur toute la longueur de l
rangées superposées de trous de boulin, soigneusement dessus de la porte, la zone ainsi mise à nu, en par
découpés dans la maçonnerie en pierres de taille qu'ils tra¬ de ciment moderne, peut correspondre au b
versent de part en part, fournissent une preuve supplémen¬ intrados semi-circulaire. Les jambages sont c
taire d'homogénéité. pierres de taille ; les trois assises inférieures son
immédiat du petit appareil tandis que les plus
Le pan de mur en saillie (F. E). - Les traces d'ouvertures flanquées de deux ou trois blocs supplémenta
(F. 3 et F. 15), percées à des hauteurs qui correspondent res¬ ainsi un effet d'évasement plus marqué qu'à
pectivement aux niveaux I et II, prouvent que F. E repré¬ Chaque assise est bien liaisonnée avec le petit a
sente non pas un contrefort endommagé mais un ancien mur cent, de sorte qu'il n'y a aucune raison de
qui se poursuivait sur une longueur inconnue vers l'est. caractère originel de cette ouverture. Comme
Épais d'1,05 m, il s'élevait jusqu'à 50 cm du sommet du mur sions le prouvent, il s'agit bien d'une porte e
est dans son état actuel. Sa partie supérieure fut modifiée en fenêtre comme M. Deyres (21) et d'autres l'ont d
phase II. L'emploi du petit appareil, sur les deux faces,
comme la parfaite imbrication avec le mur est, prouve son Les portes du niveau II (F. 10 et F. 4). - Da
caractère originel. nord du tronçon de mur commun au bâtiment
au niveau II, se trouve une porte de commu
Le contrefort central (F. F). - Ce contrefort, qui fait l'extérieur, autrement dit à l'intérieur de la tour
LE DONJON DE LANGEAIS (INDRE-ET-LOIRE) ET SON ENVIRONNEMENT

sud et une large portion de la maçonnerie adjacente. Côté ensuite en partie couvert de ciment, peut-être dans
intérieur, piédroits et cintre sont intacts, ce dernier composé années trente (voir supra, note 15). Du côté extérieur,
de seize claveaux en tuffeau allongés. Le flanc nord de l'em¬ compte douze claveaux alternant avec des tuiles, dont t
brasure porte la trace d'une feuillure pour une porte ouvrant sont des fragments de tegulae, mais ici le décollement
vers l'intérieur du bâtiment principal, mais ceci a été ulté¬ parement a provoqué la fracture de deux claveaux e
rieurement modifié pour une raison inconnue. Le seuil d'ori¬ chute de l'appareil primitif placé au-dessus (24). Les prop
gine fut détruit quand deux corbeaux massifs furent insérés tions de cette ouverture comme le bas niveau du seuil
à la base de l'ouverture dans la phase III c. extérieur montrent qu'il s'agissait d'une porte plus grand
Cette porte est considérée par M. Deyres et d'autres plus imposante que F. 10.
auteurs (22) comme une insertion contemporaine de la
construction de la tour ou « avant-corps » au XIIe siècle (voir
infra), surtout en raison de l'absence de tuiles entre les cla¬ La cheminée (F. 7). - Au centre du mur est, à l'intéri
veaux. Cet argument soulève la délicate question de l'origine se trouve une large bande verticale de petits moellons br
et de la datation de ces éléments en terre cuite (23). S'ils flanquée par deux montants en pierre de taille. Délimités
étaient contemporains de la construction, et donc dispo¬ leur bord extérieur par un joint vertical bien rectiligne,
nibles en abondance, il est probable qu'on en aurait fait un montants atteignent une hauteur d'environ 2,80 m au-de
usage général : dans cette hypothèse, leur absence indique¬ du ressaut de la façade ; au-delà de ce point, la zone alt
rait que la porte F. 10 appartenait à une phase de construc¬ s'élargit de 15 cm de chaque côté. Ces traces sont clairem
tion différente et nécessairement ultérieure. Cependant, celles d'une cheminée (25) encastrée dans le mur et
l'emploi parcimonieux de ces matériaux et le recours à des montée d'une hotte saillante, dont l'existence est prou
tegul/ie posées de champ pour simuler des briques suggèrent par le brusque élargissement de la surface colmatée au s
un approvisionnement insuffisant et incite donc à y voir met des piédroits, ce qui a pu résulter de l'enlèvement
plutôt le remploi d'éléments antiques. La porte F. 10, dont la corbeaux. Ceci est particulièrement net à gauche, où la t
face extérieure était entièrement dissimulée par une tour en d'arrachement
et surmontée deesttrois
bordée
autresvers
blocsl'extérieur
en escalier
paretuntournés
bloc t
pierres, était toute indiquée pour leur omission. Compte
tenu de l'absence des tuiles, la similarité des pierres de taille la droite, comme s'ils correspondaient au profil d'une h
et des claveaux avec ceux des ouvertures de la phase I (voir conique. du
sommet Il est
murpossible
ait été que
associé
le corbeau
à cette cheminée.
massif qui dépasse
infra) et leur bonne liaison avec l'appareil avoisinant ne lais¬
sent guère de doute sur l'authenticité de cette ouverture : l'at¬ L'énigme que pose le « coup de sabre » déjà mentio
tribution de la tour à la phase I va dans le même sens trouve une réponse si l'on admet que les blocs qui forma
puisque sans cette porte on n'aurait pu y accéder à partir du à l'origine les piédroits saillants de la cheminée ont
bâtiment principal. retirés, tournés à 90° et replacés, de sorte que leur face e
À l'extrémité nord du mur est, dans une position à peu rieure est maintenant au contact de la maçonnerie resté
près équivalente à celle de la porte sud F. 10, on en trouve situ de part et d'autre de la cheminée. Cela expliquerait a
une autre. Les piédroits en sont intacts des deux côtés, mon¬ que ces blocs soient taillés sur la face visible et celle
trant que le niveau de seuil d'origine était probablement 50 forme le joint « extérieur » mais pas à l'autre extrémité.
à 70 cm plus bas qu'aujourd'hui mais on ignore à quel même, on comprend ainsi pourquoi les surfaces exposée
moment il fut rehaussé. L'arc est composé de quatorze cla¬ certains blocs sont rougies par le feu et pas celles des pie
veaux intercalés de tuiles, parmi lesquels on compte au restées en place. Pour quelle raison et à quelle date cette
moins deux fragments de tegulae. Les côtés de l'embrasure, minée a été soigneusement éliminée demeure un mystè
presque parallèles, se terminent par des feuillures vers l'exté¬ ceci intervint peut-être au cours des travaux de consolida
rieur. L'intrados avait été soigneusement construit mais fut de la phase III.

(22) M. Deyres, « Le donjon de Langeais », p. 187 188 ; F. Lesueur, « Le château de Langeais », p. 382 ; F. Gebelin, Les châtea
France , p. 11.
(23) Toute datation en laboratoire était exclue : d'une part, il n'était pas possible de recourir à l'archéomagnétisme, le nombre
d'éléments en terre cuite conservés étant inférieur à la centaine, d'autre part, la thermoluminescence aurait fourni une fourchette trop l
pour être intéressante. En revanche, dix prélèvements ont été soumis en 1996 à un examen minéralogique (diffractométrie aux rayons X
etpétrographique.
trois échantillons,
Toussilesl'on
fragments
considère
présentent
la composition
une granularité
et l'abondance
moyenne
du squelette
mais se répartissent
sableux. Onen atrois
affaire
groupes,
à une respectivement
production de caractère
de quatre,l
qui a très probablement eu recours aux limons de plateaux du Pliocène ainsi qu'aux formations argilo siliceuses du Sénonien. Le cor
minéralogique renfermé par les tegulae permet de supposer une température de cuisson comprise entre 700° C et 750° C pour les éc
26 EDWARD IMPEY ET ÉLISABETH LORANS

62.00m y □DO
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62.00m

▼ 70.00m ▼

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62.00m

62.00m y

1 0
Mètres

FIG. 16. - LE DONJON ; TOUR SUD-EST FIG. 17. - LE DONJON ; MUR SUD
1 et 2 : « passage » F. 17, mur est, élévations nord et ouest 1 : élévation nord ; 2 élévation sud.
3 mur nord, élévation sud ; 4 mur nord, élévation nord
:

5 mur nord, contrefort nord-est, élévation est.


:

:
:

Le schéma de localisation n'est pas à l'échelle


(relevé S. Bryant ; mise au net : E. Impey).
:
LE DONJON DE I.ANCEAIS (INDRE ET LOIRE1 ET SON ENVIRONNEMENT

OJ
/"/■
FIG. 18. LE DONJON ; GRAVURE DE LA FACE OCCIDENTALE FAI TE À PARTIR DTN DESSIN D'ARClSs E Dl. CALMONT
PROBABLEMENT EXECITE EN I83h
(«Un mot sur deux des questions... », p. 517). Remarquer les corbeaux au sommet du mur.

Les fenêtres du niveau II (F. 6 et F. 8). - Entre la porte F. seur, qui court vers l'est sur une longueur de 4,02 m,
4 et le jambage nord de la cheminée, le mur est percé par l'amorce de son retour vers le sud prouvent l'existence d'u
l'une des deux fenêtres dirigées vers l'est. Les claveaux en tour rectangulaire. M. Devres y voyait une altérat
pierre sont là aussi intercalés avec des tuiles, parmi lesquelles majeure du XIIe siècle et renforçait son argument en la co
figurent cinq tegulae, sur la face externe et trois sur la face parant avec « l'avant-corps » ajouté à la tour de Montbaz
interne. Comme ailleurs, les rebords sont placés vers l'exté¬ qui se dresse sur les bords de l'Indre (fig. 1) (26). Une fois
rieur, de manière à donner l'illusion d'une tuile ou d'une plus, cependant, la liaison des pierres d'angles avec le p
brique épaisse. L'ouverture elle-même est haute de 96 cm et appareil environnant et l'homogénéité du mortier visi
large de 52, surmontée d'un linteau monolithe, encore en dans les traces d'arrachement et de part et d'autre indiqu
place mais brisé en son centre. On ne détecte aucune trace bien que la tour a été édifiée en même temps que le bâtim
de système de vitrage mais des trous creusés dans les ébra- principal.
sements,
volets amovibles.
à proximité des feuillures, ont pu servir à fixer des Ce qui subsiste du mur nord présente sur les deux fa
un petit appareil similaire à celui du corps principal, mal
La fenêtre correspondante au sud est à peu près iden¬ une plus forte proportion de silex. L'angle nord-est est f
tique, si ce n'est que le linteau, mieux conservé, porte nette¬ qué de contreforts appareillés. Du mur oriental ne subs
ment la marque de la feuillure d'un volet. Deux tegulae sont que l'amorce, au-delà de laquelle le terrain accuse une f
bien identifiables sur chaque face. pente en direction du sud et de l'est. Quant au passage
mant une entrée à l'angle nord-ouest (F. 17), il s'agit d
La tour (fig. 9, 10, 13 et 16). - A 3,60 m au sud du contre¬ ajoutLaultérieur
trace d'arrachement
(voir infra, phase
du mur
III nord
c). de la tour est int
fort central (F. F), on lit la trace d'un mur large de 90 cm et,
28 EDWARD IMPEY ET ÉLISABETH LORANS

Reconstitution du bâtiment (fig. 19)

L'incertitude relative à sa hauteur d'orig


le fait qu'il ait pu faire partie d'une constru
-----
— coup plus vaste s'étendant vers l'ouest (
nombre des facteurs qui interdisent une re
intégrale du donjon dans son premier état
toutefois que la restitution, proposée par c
d'un rectangle adjoint d'une seule tour
oriental est trop simple, ainsi que quelq
l'ont déjà souligné (29), et que les vestige
autorisent au moins une restitution de la str
cipale et des constructions annexes qui d
dence la complétaient à l'est.

Le bâtiment principal. — Seule la fouille


FIG. 19.-LE DONJON de déterminer si ce bâtiment a fait p
RECONSTITUTION DE L'ETAT DE LA PHASE I, VUE DE L'EST
ensemble plus vaste. Toutefois, la plus gr
seur du mur ouest et l'absence, au moins
est conservé, d'une quelconque ouverture
chaussée suggère qu'il a constitué un mu
plutôt que le mur de séparation d'une c
correspondant, selon toute vraisemblance, à l'ébrasement
d'une porte. Un vide de forme carrée et diverses perturba¬ double. Une annexe aurait pu exister d
tions de la maçonnerie, le tout surmonté par un bloc en mais la présence dans ce mur d'une fenêtr
saillie, peuvent représenter l'arrachement du dessus d'une pothèse très fragile (30). Ainsi, il est plus qu
porte (F. 9). que, pour l'essentiel, les vestiges existants r
la structure dans son état premier.
Le mur sud (fig. 9, 10 et 17). - Seul un petit pan du mur Sur cette base, l'édifice principal ava
sud a été conservé, qui fait saillie sur le mur est, en hauteur. d'un rectangle parfaitement bien dessiné,
De toute évidence construit en même temps que le mur sions internes de 16,10 m par 7,35 m. Da
oriental, il présente comme seul élément d'origine le côté est actuel, on a la preuve de deux niveaux :
de l'ébrasement d'une fenêtre percée au niveau II (F. 1 1) et, avancé par M. Deyres, selon lequel il aur
pour ce qui en subsiste, de même facture que les autres. Une comporté deux étages supérieurs dont
porte a été ajoutée dans la phase II. aurait disparu au XIIe siècle lors de l'in

évidence
Le
l'angle
plémentaire
Clérambault
aussi
tique
constructions
vités
donjon
récupérées,
deur,
cette
donjon
de
au
façade,
montrant
sur
denord-est,
(27)
(28)
3(29)
(30)
nord
aucune
de
Langeais...,
un
à 4même
Langeais...,
Un
placé
A.
E.
En
point
anciennement
suggéra
maujourd'hui
etune
de
Chatelain,
outre,
essai
renferme
au
de
structure
àqui
Galembert,
s'il
long
sud
l'orient,
extension
Annexe
que
deaurait
n'a
un
Annexe

dans
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LE DONJON DE LANGEAIS (INDRE ET LOIRE) ET SON ENVIRONNEMENT

portes dans les murs pignons (31), n'est fondé sur


aucun élément structurel.
Ia* niveau de l'étage est clairement marqué par le
ressaut qui court sur le mur est et devait soutenir des
solives ou une série de sommiers traversant la largeur
de l'édifice pour reposer sur un ressaut équivalent à
l'ouest. Le trou encore visible sur le mur nord (F. 13),
destiné de toute évidence à recevoir un sommier lon¬
gitudinal, est de façon quasi certaine une insertion de
la phase 11 (voir infra). Ceci suggère que le pilier cen¬
tral révélé par les fondations mises au jour en
1930 (32) pourrait aussi appartenir à cette même
phase, dans la mesure où il n'a pu avoir d'autre fonc¬
tion que de soutenir une poutre nord-sud.
présence d'un second étage, comme on vient de
le dire, n'est qu'une hypothèse gratuite. Même si les
deux corbeaux haut placés qui font saillie sur la face
interne du mur est et ceux qui ont pu les accompagner
sont authentiques (fig. 18) (33), ils ont dû être associés
à une charpente plutôt qu'à un plancher. Bref, les
témoignages observables aujourd'hui parlent en
faveur d'un unique étage surmontant un rez-de-
chaussée.
FIG. 20. - LA TOUR DE BROUE (SAINT SORNIN,
Celui-ci, dans son état d'origine, a pu en théorie CHARENTE-MARITIME),
avoir eu des entrées à l'emplacement de la porte nord Remarquer la position respective des portes, des fenêtres
de la phase II, dans le mur sud ainsi qu'à l'extrémité et de la cheminée, similaire à celle du niveau II de Langeais
et du troisième étage de Ixiches.
sud du mur ouest mais la seule porte conservée est Ici, les portes ouvrent sur des latrines placées
celle du mur est (F. 16), identifiable en tant que telle dans l'épaisseur des murs.
par comparaison avec la forme et les dimensions de
l'unique fenêtre reconnue à ce niveau, dans le mur
nord (F. 14). Le seuil interne a disparu mais il se situait
à environ 2,75 m au-dessus du sol actuel, qui résulte Langeais devait être occupé par une seule pièce (pe
probablement du décaissement effectué par A. Blan- être interrompue par un pilier soutenant l'étage sup
chet en 1930 (34). Le niveau du sol de la phase I lui est rieur), accessible de l'extérieur par au moins une po
incertain. A l'origine, l'intérieur aurait pu être rem¬ et éclairée par au moins une petite fenêtre sur la f
nord.
blayé jusqu'au niveau du seuil, ou presque, sinon, être
atteint par des marches, comme ce dut être le cas pour En l'absence d'un mur de refend en pierre au r
la porte nord de Montbazon (35). Bien que curieux, un de-chaussée, l'étage n'a pu être divisé de cette maniè
tel dispositif aurait été moins mal commode que celui non plus. Bien que l'existence d'une cloison en b
observé à Loches ou à Sainte-Suzanne, dont les pro¬ soit possible, les proportions et la symétrie de l'élév
fonds soubassements ne pouvaient être atteints qu'à tion interne suggèrent la présence là encore d'u
partir de l'étage du dessus. Ainsi le niveau inférieur à unique pièce, hypothèse renforcée par un sim

(32)
(31) A.
M. Blanchet,
Deyres, « «LeFouilles
donjonexécutées
de Langeais
au donjon...
», p. 182. », p. 228-229.
(33) Le dessin d'A. de Caumont («Un mot sur deux questions... », p. 547), certainement peu fiable à d'autres égards (par exem
pour la position et les proportions des ouvertures de l'étage), peut les montrer dans une position approximative mais leur existence a
30 EDWARD IMPEY ET ÉLISABETH LORANS

regard porté aux dispositions quasi identiques que l'on d'une façon comparable à Montbazon où
rencontre à Loches, Broue (fig. 20) (36) et ailleurs. Les postérieur défend le donjon de toute approc
deux fenêtres les plus altérées (F. 1 dans le mur nord du sud-(38). Mais cette explication n'est guè
et F. 11 dans le mur sud) sont malgré tout suffisam¬ sante puisque la trace conservée est celle
ment conservées pour prouver qu'elles étaient du d'une hauteur identique à celle du bâtiment
même type que les trois autres, presque intactes, bien et, qui plus est, percé de deux ouvertures d'o
que leurs architraves en tuffeau soient fortement La présence de l'ouverture supérieure (F.
érodées : seul le blocage placé entre le linteau et le que le mur était de part et d'autre flanqué
cintre et formant tympan a disparu. Ces ouvertures cher, celui d'une galerie ou d'une pièce. Son
étaient probablement fermées par des volets amo¬ vers l'est ne pourra jamais être bien détermin
vibles. La pièce était chauffée par la cheminée, située est fort improbable qu'une construction ait p
au centre du mur est, à laquelle on peut attribuer un cir la fenêtre adjacente percée juste au sud (
foyer en léger retrait et une hotte, impossible toutefois n'a donc pu mesurer plus de 5 m dans le
à reconstituer intégralement. Il ne subsiste aucune sud. En fait une largeur précise de 5,05 m h
trace de plâtre ou d'enduit quelconque mais le soin peut être déterminée grâce au corbeau de
apporté à faire alterner claveaux de pierre et tuiles large (F. 5) fixé entre la porte et la fenêtr
suggèrent qu'au moins les arrière-voussures des lequel on peut parfaitement reconnaître un p
fenêtres et de la porte nord avaient été laissées appa¬
rentes. crage pour une structure en bois disparue. S
cas, une seconde tour, faisant pendant à cel
constitue la meilleure hypothèse, sous la fo
Le côté est et les annexes. -I.es annexes attachées au construction pourvue de murs en pierre seu
flanc est du bâtiment sont plus difficiles à restituer nord et à l'est tandis que le côté sud, moin
dans leur intégralité. La « tour » sud peut toutefois aurait été en pans de bois. Un tel disposit
l'être de façon fiable : son plan de base est connu et immédiatement une cage d'escalier - une st
elle s'élevait au moins jusqu'à un mètre du sommet
bois contenue
d'un côté - reliant
dans leune
solenveloppe
extérieur au
en niveau
pierre
actuel du mur est. Mais définir ce qu'elle contenait est
moins aisé. L'une des possibilités, autorisée par la Une tour à cet emplacement expliquerai
structure et constatée pour des constructions compa¬ lement la fonction des deux portes du niveau
rables à Loches et à Montbazon, consiste en un esca¬ sont associées (F. 3 et F. 10) mais aussi celle
lier, conduisant de la pièce principale au rez-de- (F. 9) qui semble avoir percé le mur nord de
chaussée. Cependant, la présence d'une petite pièce et aurait pu ouvrir sur une galerie courant le
au-dessus d'un soubassement élevé est plus probable, façade et reliant les deux tours. Il est vrai
comme cela a été proposé pour la partie correspon¬ trouve pas sur la façade principale de trace i
dante de la résidence des comtes d'Anjou à Tours (37). de l'existence d'une telle galerie (39) mais
La pièce du haut aurait pu servir de pièce d'habitation tout simplement être construite à la man
supplémentaire ou peut-être de chapelle ou d'oratoire. passerelle, peut-être soutenue par des élémen
Enfin on ne peut exclure qu'elle ait été utilisée comme en biais dans le flanc des tours (fig. 19). Bi
latrine ou plutôt qu'elle ait conduit à une latrine en
encorbellement. constat demeure difficile à interpréter, il co
noter que la base de la bande en pierres de
Le pan de mur attaché à l'extrémité nord du mur barre la façade correspond exactement au n
est soulève un problème plus complexe. On y a vu les bable de cette éventuelle galerie. Celle-ci au
vestiges d'une chemise ou d'une enceinte qui aurait une voie de circulation indépendante des p
protégé à un moment donné la face est du bâtiment, cipales, à la manière de celles que l'on tr
LE DONJON DE LANGEAIS (INDRE ET LOIRE) ET SON ENVIRONNEMENT 3

l'épaisseur des murs à Loches 011 ailleurs. Mais plus chefs de l'administration de la Province, avant la fé
dalité » (41). En 1855 Bourassé écrivait que le donjon
encore sansdudoute,
habitable niveauonIIa et
dû àchercher
bénéficier
à étendre
d'un belvédère
l'espace
« une tour carrée, en petit appareil, est selon tou
permettant de jouir de la vue sur la Loire. apparence de construction gallo-romaine » (42), tand
Un tel dispositif aurait créé une façade présentant à que l'année suivante E. de Galembert proposa u
chaque extrémité deux tours de même largeur reliées compromis en suggérant que « station romaine à l'or
par une galerie au niveau du premier étage. Les deux gine, elle aurait été relevée de ses ruines à l'époque d
fenêtres (F. 6 et F. 8) dominant la galerie auraient été Charlemagne » (43). En 1869, l'abbé Chevalier pose
dégagées, contribuant ainsi à la richesse et à la symé¬ question suivante : « faut-il y voir une maison de post
trie de la composition. Il est possible que le sommet ait construite sur la voie antique de Tours à Angers,
été couronné d'un parapet, qui n'aurait pu cependant comparable à celle de Thésée ? » (44). L'éventualit
se poursuivre sur la tour sud dont le mur nord, si l'on d'une origine antique était encore envisagée en 193
en juge par la trace d'arrachement, était moins haut où elle a même, semble-t-il, motivé les sondage
archéologiques exécutés à la demande de l'Institut p
que letours
deux bâtiment
aient été
principal.
coifféesOn
d'unpeut
toit supposer
à un niveau
queinfé¬
les
A. Blanchet, bien que lui-même ait d'emblée reje
rieur et que le contrefort central se soit prolongé au- cette hypothèse (45). De telles interprétations son
delà de la crête du mur en étant associé à la super¬ compréhensibles un noyau très compact recouve

:
structure de la cheminée (fig. 19). d'un petit appareil, la relative minceur des murs et l'a
Il est clair qu'il a dû exister, du côté nord, une ternance de claveaux en pierre et en briques (ou tuile
construction adjacente au pan de mur conservé (F. E) sont en effet caractéristiques des édifices romain
et, en l'absence de trace d'arrachement, il convient de Cependant, non seulement ces éléments appartien
restituer une structure en bois. Mais plutôt que de don¬ nent aussi à la tradition ultérieure du haut Moyen Âg
ner accès à un bâtiment, la porte nord (F. 3) devait plus mais encore le donjon présente des formes extérieur
probablement ouvrir sur une latrine, un balcon ou sur au répertoire gallo-romain, en particulier les contre
une galerie en bois longeant la façade nord et soutenue forts en pierres de taille et la cheminée murale. Bre
par une construction charpentée indépendante du une éventuelle
totalement l'exclure,
origine doit
romaine,
être bien
considérée
qu'on necomm
puis
mur. À l'appui de cette hypothèse, on peut noter la
présence d'une feuillure sur le côté sud de la porte extrêmement faible.
inférieure (F. 15), ce qui suggère qu'elle ouvrait sur Supposant donc que le donjon représente un
l'extérieurattenante.
structure plutôt que sur le rez-de-chaussée d'une structure
les sources
du écrites
haut Moyen
en éclairent
Âge, onlapourrait
datation.
espérer
Celles-
qu
identifient bien le fondateur du château comme étan
Foulque Nerra, comte d'Anjou de 987 à 1040, et mon
Datation et attribution trent que cette initiative appartient au tout début d
son règne : ceci repose sur un passage de la Brev
Une question préliminaire consiste à savoir si le Historia Sancti Juliani Turonensis , rédigée par un moin
donjon est bien un édifice médiéval. Malgré son attri¬ de l'abbaye au milieu du XIe siècle, qui indique
bution à Foulque Nerra faite dès 1819 (40), différents l'année 994 que « circa hoc. tempus Landegavis Castrum
auteurs y virent une construction romaine. Noël Fulcone comité construitur » (46). Le texte original donn
Champoiseau, le premier à lui avoir consacré plus que la date de 984 et non de 994, une erreur manifes
quelques lignes, proposait en 1841 d'y voir « peut-être puisque Foulque n'a succédé au comte Geoffro
la villa ou maison de plaisance de l'un des principaux Grisegonelle qu'en 987 : il a été admis depuis lon
32 EDWARD IMPEY ET ELISABETH LORANS

temps que le copiste avait seulement omis un X. En n'en fait état : la seule référence explicite à u
tout cas, nous savons qu'une position défendable exis¬ non religieux construit sur son ordre est celle
taitcomte
le à Langeais
de Blois
en 996
Eudes puisqu'une
II confirme
charte
une par
donation
laquelleà tellum, terraque ac lignis magna altitudinis asylum
Florent-le-Vieil en Maine-et-Loire (55).
l'abbaye de Bourgueil se termine par ces mots : « data Ainsi, alors que la construction d'une pl
est haec auctoritas ad obsidionem castelli Langiacensis » (47). par Foulque Nerra avant 996 est un fait bie
Une confirmation est fournie par Foulque le Réchin, cela ne s'applique pas au donjon qui a pu ê
petit-fils et biographe de Foulque Nerra, qui écrit que avant ou après la fortification. Bien plus, l
le comte « In Turonico siquidem pago aedificavit Lin- d'une attribution précise signifie que la constr
peut même pas être placée, sur la seule
gaimCes» (48).
mentions ont conduit des historiens à affirmer
textes,
1040. pendant le règne du comte, c'est-à-di
ou supposer que le donjon avait été édifié avant 996,
l'un d'entre eux allant même jusqu'à conclure que « la Cependant, il est possible, sur la base d'
première tour en pierre (...) fut édifiée à Langeais pen¬ stylistiques, de réduire la fourchette de datati
dant une période de deux ans à partir de l'été période d'environ cinquante ans qui, en fait
92 » (49). En réalité, alors que la fondation d'une pond largement au règne de Foulque. La
place-forte peut être en toute sécurité attribuée à indication repose sur l'évolution des forme
Foulque Nerra en 996 ou avant, rien dans les sources techniques de construction que l'on peut obs
n'indique que cela incluait le bâtiment qui sub¬ cours du XIe siècle : vers 1100, les bâtim
siste (50). Tout ce que nous savons de la réalisation quelque importance n'étaient plus, not
comtale est qu'avant sa libération par le roi, elle fut construits en petit appareil mais en pierres de
capable de résister au siège des troupes d'Eudes II en ceci pourrait seulement résulter une attrib
996 - et peut-être aussi en 994 (51) - ce qui autorise à donjon au XIe siècle mais le statut du site s' op
y voir une fortification solide. A cela on peut ajouter la l'utilisation de techniques devenues archaïqu
mention faite par Richer, qui s'applique de façon pro¬ dans 1050, lecetsiècle.
argument milite pour une datation p
bable mais non certaine à Langeais, selon laquelle au
début de son règne Foulque « non procul ab urbe Ceci est également suggéré par un second
Turonica oppidum extruit atque munit ; copias ponit ; mili- d'ordre stylistique associé au précédent : l'u
tibus implet... » (52). Il est clair que le comte a pu édi¬ de briques en guise de claveaux. L'emploi de
fier le donjon, si ce n'est en 996 ou avant, alors pen¬ pourrait résulter d'un souhait personnel plus q
dant les quarante-quatre années suivantes de son mode dominante, mais il convient de soulig
règne, ainsi que M. Deyres et C. Lelong l'ont sug¬ tous les édifices qui partagent cette caract
géré (53), mais ceci ne peut être prouvé historique¬ reconnue comme « pré-romane » ont été da
ment. La réputation moderne du comte comme pion¬ un degré d'autorité variable, avant le m
nier de la construction de tours en pierre (54) ne peut XIe siècle - les travaux les plus récents ayan
davantage soutenir cette hypothèse puisqu'aucun texte des édifices jusque-là considérés comme ant

(47) F. Lot, Etudes sur le règne de Hugues Capet..., Annexe XIII, p. 426.
(48) Chroniques des comtes d'Anjou et des seigneurs d'Amboise , éd. par L. Halphen et R. Poupardin, p. 234.
(49) B. Bachrach, Fulk Nerra..., p. 48 (traduction par les auteurs).
(50) Cette évidence semble avoir été notée noir sur blanc pour la première fois par Jean Hubert en 1957 : « Aucun text
que le donjon de Langeais qui existe encore a été construit par Foulque Nerra vers 993, comme on l'a supposé » («L'abbaye de
p. 162, note 2).
(51) Sur la question de savoir si Langeais fut assiégé à la fois en 994 et 996, voir F. Lot, Etudes sur le règne de Hugues Cap
178 ; L. Halphen, Le comté d'Anjou..., p. 28, note 2 ; B. Bachrach, « The Angevin Strategy... », p. 535, note 18.
(52) Histoire, IV, 90, p. 292.
(53) M. Deyres, « Le donjon de Langeais », p. 180 ; C. Lelong, « Note sur la date... », p. 61.
(54) O. Guillot, Le comte d'Anjou et son entourage..., I, chapitre iv ; R. Southern, The Making of the Middle Ages..., p. 85-88 ; A.
LE DONJON DE LANGEAIS (INDRE-ET-LOIRE) ET SON ENVIRONNEMENT 33

l'an mil (56). Parmi les exemples les plus illustres, on période privilégiée pour une telle pratique et donc de
peut citer la Basse-Oeuvre de Beauvais, dont le chan¬ réduire
l'an mil. la fourchette à quelques décennies encadrant
tier bénéficia des largesses de l'évoque Hervé, mort en
998 (57), ou encore la résidence d'Ivry-la-Bataille Un troisième élément de datation stylistique, souli¬
(Eure), édifié à la fin du Xe siècle (58) ; le donjon gné avec insistance par M. Dey res, consiste dans la
d'Avranches, détruit en 1883 et seulement connu par forme évasée des jambages qui flanquent la porte du
des gravures (59), a aussi été attribué à la première rez-de-chaussée (F. 16), qu'il interprétait comme une
moitié du siècle (60). Parmi les exemples régionaux, fenêtre. Par comparaison avec d'autres édifices tou¬
une tour située aujourd'hui dans la cour d'une école, rangeaux, en particulier la collégiale Saint-Mexme de
rue Baleschoux, à Tours, et dotée d'une baie cintrée Chinon et l'église paroissiale de Cravant situées dans
dont les claveaux de pierre alternent avec un groupe la vallée de la Vienne (fig. 1), cette caractéristique per¬
de trois briques, est tout particulièrement intéressante. mettait,
1020 (62).
selon
Malheureusement,
lui, d'attribuer ces
le donjon
édifice, aux
même
années
s'ils
Elle appartenait à l'enceinte en pierre de la collégiale
Saint-Martin de Tours, qui aurait remplacé, dans les sont effectivement antérieurs à 1050, ne sont eux-
années 990, une première palissade en bois érigée mêmes pas précisément datés (63) et donc y faire réfé¬
entre 903 et 918, une hypothèse plausible bien qu'elle rence présente le risque d'un raisonnement circulaire.
n'ait pas été confirmée archéologiquement (61). Bien Le quatrième et dernier indice de datation de
que l'utilisation de tuiles et de briques dans un but nature architecturale consiste dans la comparaison
décoratif appartienne à une longue tradition - attestée avec la tourau de
kilomètres sud-est
Loches,
de Tours,
située sur
à une
les bords
quarantaine
de l'Indre
de
depuis le haut Moyen Âge et même en fait l'Antiquité
jusque
voir dans
versla lecontemporanéité
milieu du XIe siècle
des édifices
- il est religieux
tentant de
et (fig. 1). Souvent attribué dans le passé à Foulque
Nerra (64), cet édifice avait plus récemment été daté
surtout civils que l'on vient de citer l'indice d'une des environs de 1100 (65), mais des analyses dendro-

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34 EDWARD IMPEY ET ÉLISABETH LORANS

chronologiques en situent maintenant l'achèvement demeurer une question insoluble, étant don
autour de 1035 (66). Comparé à cette tour sophisti¬ difficile de déterminer à quels moments Lan
quée, entièrement construite en pierres de taille, dotée tenu par les Angevins entre 996 et 1040. L'
au rez-de-chaussée d'un escalier intérieur porté par des commence même en 996. Bien que nou
arcs de taille croissante, de couloirs pris dans qu'Eudes 1er de Blois abandonna le siège à
l'épaisseur des murs et de cheminées superposées, d'Hugues Capet et de son armée (68), il n'
Langeais est extrêmement rudimentaire. La différence que Foulque ait conservé Langeais encore
pourrait bien sûr résulter, entre autres, de l'importance temps, tout au contraire. En effet, Robert l
respective de chacun des sites ou de l'expérience des successeur d'Hugues, après avoir épousé
constructeurs et de leurs commanditaires. Cependant, d'Eudes Ier, assiégea, entre 996 et mai 997
la progression dans les dimensions comme dans le d'autres possessions angevines (69) et les
degré d'élaboration que marque Loches par rapport à famille de Blois : Langeais, édifié sur la terr
Langeais est doublée par une évolution dans les pouvait en faire partie (70). Par ailleurs,
détails. Par exemple, les fenêtres à ébrasement à angle Ambaziensium Dominoruin, rédigés autour de
droit, avec arrière-voussure semi-circulaire, allège portent qu'à la mort d'Eudes II, en 1037
surélevée et ouverture rectangulaire sont bien pré¬ Nerra assiégea et reprit Langeais, une asse
sentes à Loches mais sous une forme pleinement abou¬ teuse si l'on en croit L. Halphen (71). Contr
tie : le long linteau et son fragile tympan, surmontés O. Guillot qui adhéra à la position de s
d'un intrados en plein cintre, sont remplacés par un prédécesseur (72), B. Bachrach accorde c
linteau massif intégré à l'appareil ininterrompu de la épisode, en invoquant deux notices de l'ab
façade. Les fenêtres de Loches peuvent donc être Trinité de Vendôme, attribuées par leur
perçues comme une avancée typologique comparées à l'année 1039 (73). Ces textes rapportent que
celles de Langeais. Ces comparaisons permettent de fils d'Hamelin, ayant tué à Langeais Geoff
resserrer
d'autres indices
encore etla autorisent
fourchettedonc
proposée
à revenir
sur àlal'attri¬
base Maurice (demi-frère de Foulque) offrit à
Martel, en réparation, deux moulins que le c
bution du donjon au début du règne de Foulque Nerra, à l'abbaye qu'il avait fondée. La présence
autour de l'an mil (67). d'un membre de la famille d'Anjou peut êtr
Que le comte ait été, ou non, son constructeur peut comme l'indice d'une détention de la pl

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LE DONJON DE LANGEAIS (INDRE-ET-LOIRE) ET SON ENVIRONNEMENT

lignage à la fin des années 1030 mais la datation de ces sances en matière d'architecture militaire ou civile à
deux notices, et même l'authenticité d'une des deux, fin du XIe siècle et au siècle suivant ; d'autre part,
soulève bien des difficultés (74).
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fonctionné,
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ou bien comme
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Si l'on ne peut ni affirmer ni infirmer une détention
de Langeais par Foulque autour de 1037-1039, il est dence, ou bien, plus encore, comme forteresse,
certain toutefois que le comte a détenu à nouveau la façon indépendante. Enfin, il convient d'échapper a
place au moins une fois, après l'avoir probablement explications simplistes consistant à y voir ou un « do
perdue en 996, puisqu'il y fonda une chapelle à son jon » ou un « domicilium », comme si ces termes étaie
retour de Terre Sainte, donc ou bien après son premier utilisés au XIe siècle pour désigner, de façon systém
voyage effectué entre septembre 1003 et décembre tique, des constructions bien déterminées.
1004 (75) ou bien après le second qui date de 1008 ou Alors que la majorité des auteurs avaient vu da
1009 (76). La fondation de cette chapelle est attestée Langeais un édifice à la fois résidentiel et défensif, à
par une charte de 1118, par laquelle Foulque le Jeune manière des nombreux « donjons » attestés au XIIe sièc
la donna à l'abbaye Toussaint d'Angers et qui ne laisse M. Deyres avança une nouvelle interprétation en 197
aucun doute sur l'identité de son bâtisseur (77). Sur peut-être inspirée par la récente découverte faite p
cette base, on doit donc supposer que les angevins per¬ Michel de Boiiard à Doué-la-Fontaine (Maine-
dirent à nouveau Langeais avant 1044, date à laquelle Loire ; fig. 1) (79) : pour lui l'édifice de Langeais ser
cette place fut indubitablement cédée à Geoffroy devenu défendable vers 1100 seulement, quand
Martel par Thibault III, ainsi qu'en témoignent les aurait été renforcé par l'ajout de contreforts et alo
Gesta Consulum Andegavorum (78). converti en donjon (80). Cette interprétation inc
M. Deyres à qualifier Langeais de domicilium dans l'a
Fonctions de l'édifice ticle de portée plus générale qu'il consacra en 1974 a
« modèle
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de la Nerra
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d'un domicilium
ainsi
Quant on en vient à considérer la fonction du don¬
jon, on ne peut se fier qu'au témoignage du bâtiment donjon - qui fut répété mais aussi appliqué à d'autr
lui-même et de sa position. Bien que l'on puisse sites, tel Lavardin par exemple (fig. 1) (81). Cependan
exclure, par exemple, qu'il s'agisse d'une chapelle ou ni ce modèle ni son application à Langeais ne sont co
d'une construction inhabitée strictement défensive, on roborés par la terminologie des sources régional
doit faire preuve de la plus grande prudence sur ce dans lesquelles le terme de domicilium apparaît seul
point.
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poten¬ ment vers le milieu du XIIe siècle et n'est jamais util
pour Langeais (82). Bien plus, cette hypothèse n'est

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36 EDWARD IMPEY ET ÉLISABETH LORANS

rien soutenue par les données archéologiques, puisque structure de défense mais que cela n'a pas n
la première série d'altérations a au contraire produit ment déterminé sa conception d'origine.
l'effet inverse : l'édifice qui, pour autant qu'on puisse En même temps, il est bien clair que s
le dire, présentait jusque-là un accès limité et difficile dimensions comme l'absence d'un puits - po
au rez-de-chaussée, gagna alors à ce même niveau qu'on puisse le savoir en l'absence de foui
deux portes supplémentaires, larges et non protégées, vaient le donjon d'une capacité de résista
ce qui a réduit et non augmenté sa capacité défen¬
sive. nome et qu'il n'a pu constituer un château dé
qu'en étant associé à une enceinte : si la men
Donc, en fait, la structure de la première phase oppidum par Richer est à prendre à la lettre
aurait pu être défendue, autant que pouvait l'être une l'ont fait plusieurs auteurs (84), la présen
construction en pierres peu accessible au rez-de- enceinte serait confirmée par une sour
chaussée et dotée d'un toit avec un parapet. Elle était contemporaine de la fondation du château. I
certainement conçue pour être habitée et même, sible qu'à l'intérieur d'un enclos le donjon ait
compte tenu des galeries et de la cheminée, pour être et non pas incorporé à une enceinte : on
agréable et confortable en toute saison. Pour essayer aucune trace de murs en pierre qui, orientés
d'y voir plus clair, examinons maintenant l'impor¬ auraient pu fermer le promontoire en intégran
tance respective des critères défensifs et résidentiels. jon dans leur tracé et les arguments de M. D
faveur d'une chemise ne sont pas non p
Le donjon comme forteresse. - Dans cette optique, vables (85). Des remparts de terre et de bois
deux questions majeures doivent être posées : pu, bien sûr, exister et avoir entièrement disp
d'abord, jusqu'à quel point ce bâtiment aurait-il pu En ce qui concerne la taille et la position
servir de forteresse à part entière, ensuite comment enceinte supposée, comme sa relation avec l
aurait-il pu
enceinte ? contribuer à la capacité défensive d'une plusieurs cas de figure peuvent être envisagés
lui-même aurait pu couvrir les zones I, II et I
La plus grande épaisseur du mur ouest, qui fait face deux premières, ou encore seulement l'une d
au côté le plus exposé, et la position de l'unique porte à l'intérieur de l'enceinte, le donjon aurait p
attestée au rez-de-chaussée, située à une hauteur se dresser de façon isolée ou bien en être suff
curieuse dans l'angle formé par le mur est et la « tour », proche pour contribuer à sa défense.
témoignent d'un grand souci accordé à la sécurité. D'un point de vue pratique, l'extension
Bien que la tour restituée au nord et les galeries en bois de l'enceinte peut avoir correspondu à la
de la façade orientale aient été quelque peu vulné¬ protégée à l'est par le donjon et un rempart,
rables (même situées au sommet d'une forte pente), par un second rempart doublé du fossé exist
d'autres constructions clairement conçues dans un but hypothèse est corroborée par l'enceinte de la
défensif présentaient aussi des galeries en bois, telle la attestée vers 1040, quand Foulque Nerra con
tour de Loches (sur sa face ouest) ou celle de chapelle dans l'espace désigné en 1118 com
Chambois (Orne) de la fin du XIIe siècle, pour ne citer quod dicitur Lingiais (86) (voir infrci) : la ferm
que deux exemples dans lesquels, il est vrai, les gale¬ cette zone vers l'ouest, où le promontoire c
ries n'étaient pas en contact avec le sol extérieur (83). s'exhausser et à s'élargir, reste difficile à d
On peut donc peut-être en conclure que le bâtiment mais les vestiges d'un mur d'enceinte précoc
de la phase I pouvait, tel qu'il était, constituer une d'une éventuelle motte prouvent qu'une défe

d'Amboise
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L. Halphen
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Langeais,
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(83)
(84)
(85)
(86)
p.la n'est
(voir
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dans
189
Observations
Richer,
M.
L'abbaye
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XIIe
192).
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LE DONJON DE LANGEAIS (INDRE ET LOIRE) ET SON ENVIRONNEMENT 3

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zone III représente lin secteur fortifié indépendant du de
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II a dû être incluse dans le site castrai
fenêtres mais ce serait une erreur de supposer qu'elle
Cependant, une enceinte autour des seules zones aient toujours représenté les seules ou même les plu
les plus élevées (II et III) n'aurait pas tiré plein béné¬ importantes constructions à caractère résidentiel d
fice du donjon lui-même et de sa position juste au-des¬ ces deux sites. Dans ce contexte, il convient de cite
sus de la pente la plus forte du promontoire, un empla¬ cependant la description souvent rappelée du châtea
cement qui à la fois protège d'une approche venant de de Cour Marigny, telle qu'elle figure dans la continua
l'est et défend la zone I, la plus basse, d'une éventuelle tion des Miraada Sancti Be.ne.dic.tu rédigée autour d
attaque de l'ouest. Dans ce cadre, il convient de souli¬ 1080 par Radulfus Tortarius, moine de Fleury :
gner que, parmi les édifices avec lequel Langeais est le Tunis ergo illa in superioribus suis solarium habebat, u
plus souvent comparé, ceux de Loches et de idem Seguinus cum sua manebat familia, colloquebatu
Montbazon occupent une position similaire ; le second convivabatur et noctibus quiescebat. Porro in ejus inferiorib
se rapproche d'autant plus de Langeais qu'il présente habebatur cellarium, diversi generis retinens apothecas, a
un mur plus massif et complètement aveugle du côté recipienda et conservanda humani victus necessaria id
exposé. Un autre parallèle, étrangement voisin, réside neas. (89).
dans un texte contemporain, la partie la plus ancienne Ceci montre bien qu'une famille seigneuriale pou
des Miracula. Sa.nc.ti Bene.dic.ti rédigée autour de l'an mil. vait dansmoitié
seconde la région
du XIedesiècle
Montargis
se satisfaire
(Loiret)
de vivre
et dans
et d
Il nous apprend que le château de Sault (Indre) se
dressait sur une colline, d'accès difficile au sud et au dormir dans une seule pièce située à l'étage. Un amé
nord mais nagement similaire est décrit par Bernard, écolâtr
at occidentem versus, ubi hostium facilis form.idaba.tur d'Angers, pour les années 1008-1026, au château d
progressus, domus erat lapidibus firmissime constructa, ad. Castelpers, dans le Rouergue :
austrum in longum porrecta, ad repellendos inimicos satis De qua etiam parte in summ.o turris solario heril
idonea (87). caméra erat, ubi ipse héros cum familiaribus sopitus plac
Il suffit de tourner l'orientation de 180 degrés pour dum carpebat pectore somnum. Extra quam cameram
que cette description s'applique à Langeais, la tour fai¬ eodem solario de parte reliqui municipii... (90).
sant obstacle à toute approche venant de la partie la Ainsi, là encore, l'installation seigneuriale éta
plus élevée à l'ouest. Ceci nous invite à ne pas exclure entièrement contenue dans un seul étage, malgré
la possibilité qu'initialement l'enceinte principale ait raffinement apporté par l'ajout de pièces secondaire
entouré la zone I, en s'étendant donc à l'est et non pas attenantes. Ces deux descriptions auraient facilemen
à l'ouestaussi
étaient du donjon,
enclos vers
même1040.
si les terrains les plus élevés pu s'appliquer à un édifice tel que le donjon d
Langeais, avec un degré d'exactitude variable selo
que l'étage de la « tour » sud-est a été utilisé comm
pièce d'habitation ou non. Il est donc possible qu
Le donjon comme résidence. - Même en supposant Langeais ait été édifié et utilisé exactement de
que les vestiges subsistants représentent l'intégralité manière décrite par ces auteurs.
d'une structure, on ignore s'il s'agissait d'une résidence Si l'on voit dans le donjon une résidence seigneu
dans son entier. Une construction consistant principa¬ riale dans son intégralité, les conséquences sur
lement en une seule grande pièce au-dessus d'un sou¬ nature et l'évolution de l'architecture seigneuriale d
bassement pourrait-elle avoir rempli « les conditions XIe siècle en Anjou et en Touraine pourraient être asse
minimales de l'hébergement seigneurial », pour utili¬ simples. L'interprétation proposée pour Doué-l
ser l'expression fort utile de G. Meirion Jones (88) ? La Fontaine, la seule construction comparable considéré
comparaison avec d'autres édifices indique seulement comme antérieure à Langeais, peut illustrer à la fois
38 EDWARD IMPEY ET ÉLISABETH LORANS

type de bâtiment qui a précédé le « donjon », dans son Cependant, l'existence d'un édifice majeu
acception habituelle, et sa suite logique, à savoir le ment extérieur au répertoire des « maisons-t
transfert à l'étage des appartements, caractéristique savoir la vaste « salle comtale » du château
essentielle du donjon. M. de Boüard place la conver¬ (fig. 1) (93), peut être beaucoup plus significat
sion de Y aula en « donjon » vers le milieu du Xe siècle qu'il faille tenir compte du caractère excepti
à Doué (91) ; Langeais, construit un demi-siècle plus site lui-même : c'est à Angers, capitale du co
tard environ, peut être considéré comme représentant l'on peut attendre une structure atypique,
l'étape suivante d'une évolution qui, par l'insertion mesure où les fonctions de prestige et de g
systématique d'étages résidentiels supplémentaires, a ment d'un palais doivent exiger, pour les as
conduit à l'émergence du donjon pleinement épanoui publiques, un large espace qu'une tour ne
de la fin du XIe et du XIIe siècle. La place exacte de fournir. Néanmoins, n'est-il pas possible que
Langeais dans ce processus ne sera évidemment rité des habitats aristocratiques du XIe siècle, e
jamais connue : des bâtiments plus évolués ont pu lui n'aient pas été des tours (bien que celles-ci s
être antérieurs et la réalisation extrêmement sophisti¬ en grand nombre, d'où la certitude qu'ell
quée de Loches peut presque être son contemporain, sentent la « norme »), mais aient été compo
alors que des édifices postérieurs, tels que la tour de groupe de bâtiments de faible hauteur s
Broue (92), ne sont souvent guère plus ambitieux. conception proche, par exemple, des ensembl
Interprété dans ce contexte, Langeais aurait une forte saxons formés d'une grande salle et d'un bâtim
signification en tant que le plus ancien exemple strictement résidentiel (94) ? Ce modèle aur
conservé d'un type d'habitat aristocratique particulier coût
nement et l'absence
fourni un de
logement
telles structures
plus adapté
dans
à un
le
et courant en Anjou pendant plus de deux siècles ;
mais que ce « modèle », largement répandu autour de ou, pour l'heure, parmi les découvertes
1150 dans la plus grande partie de la France et de giques, ne prouve guère qu'elles n'aient pas
l'Angleterre, soit réellement une création angevine ou tel était le cas, le donjon de Langeais aurait
non dépasse le cadre de cette discussion. partie d'un ensemble beaucoup plus importan
L'interprétation qui précède, celle de l'édifice lui- s'il en avait été le bâtiment le plus prestigieux
même comme celle de sa signification, repose sur plissant les fonctions les plus privées.
l'idée que le donjon représente à lui seul une résidence Une telle interprétation apporte un éclai
dans son entier et que de telles structures ont été le férent sur les enseignements à tirer de Lange
type dominant de résidences érigées par l'aristocratie qui concerne les origines du « donjon » quadr
angevine au n'est
affirmations XIe siècle.
nécessairement
Cependant,exacte.
aucune Pour
de cesle à étages multiples, une question importante,
qu'il ait ou non dominé l'architecture civile
premier point, il convient de noter que Bernard, riale. Il pourrait ne pas représenter un protot
l'écolâtre d'Angers, et Radulfus Tortarius ont pu rele¬ des réalisations ultérieures et plus élaborées s
ver les aménagements de Castelpers et de Cour descendance directe mais une tradition diffé
Marigny précisément parce qu'ils étaient étrangers à aurait pu perdurer parallèlement au plein ép
leur propre expérience en matière d'habitat aristocra¬ ment du « donjon » : la relation entre les de
tique en France de l'Ouest et du Centre. pourrait se limiter au fait que la tour à étages

chêne,
(voir L. trouvé
Riou,
(91) M.
(92) Cet
audeédifice
Étudesommet
Boüard,
dendrochronologique..).
n'adefait
« laDefaçade
l'objet
l'aulad'aucune
nord-ouest
au donjon...
étude
et»,quip.approfondie
constituait
89. mais uned'un
l'assise récente
hourd,analyse
a fournidendrochronologique
une fourchette comprise
effectuée
entresur1

feste clairement
(93) Photographies
deux états précoces.
du bâtiment
Le premier
mais texteconsistait
en partieeninexact,
un édifice
dansj.
d'unMallet,
seul niveau
Angers,etLed'une
château...,
seulep.pièce
1, 14orienté
et 27. Lasud-ouest/
constru
mesurant 35 m par 12 m. Le second vit une extension d'environ 5 m vers l'est (observation sur place). Les jambages évasés des
le petit appareil de la première phase suggèrent une attribution au début du XIe siècle mais la datation de deux charbons de b
LE DONJON DE LANGEAIS (IN DRE-ET LOIRE) ET SON ENVIRONNEMENT

serait née du regroupement en un seul édifice d'élé¬ circulaire. Son identification comme une fenêtre — q
ments jusque-là dispersés, dont Langeais serait un sur¬ d'après M. Deyres, aurait vers 1 100 remplacé la porte prim
vivant, une réaction à la mode et aux circonstances tive (98) - n'est pas davantage à retenir : ses dimensio
sociales et politiques largement répandue en Europe à l'absence d'une
d'encoches destinées
allège surélevée
à recevoiret, une
au contraire,
barre de lafermetu
présen
de nombreuses périodes (95).
prouvent bien qu'il s'agit d'une porte.

Analyse détaillée de la phase II Le trou de poutre (F. 13). - À environ 40 cm sous le so


met de la maçonnerie de la phase II, sur la face intérieu
Le témoignage des structures on distingue un trou large de 34 cm, haut de 30 cm et p
fond de 36 cm, bordé de pierres de taille sur les côtés, à
Le mar nord (fig. 9, 10, 11 ; pl. I et II). - La porte du base et à l'arrière mais dont le linteau a maintenant dispar
niveau I (F. 12). La principale modification apportée au mur Ce trou de poutre semble faire partie intégrante de
nord fut le percement de la porte F. 12 au niveau I, ce qui maçonnerie qui l'entoure, mais peut néanmoins avoir appa
entraîna la destruction de la fenêtre d'origine (F. 14) et la tenu à la phase I et avoir été réinséré au moment des t
réfection d'une large partie de la maçonnerie environnante. vaux. Il devait recevoir un sommier longitudinal associé
Le seuil actuel de la porte est à environ 1 m au-dessus du sol plancher du niveau II.
intérieur et 35 cm sous son niveau d'origine. L'embrasure,
d'une largeur d' 1,28 m, présente des ébrasements parallèles Les autres altérations. - La porte sud du niveau I (F. 1
et est surmontée d'une arrière-voussure en plein cintre com¬ Des similarités entre les vestiges de la porte percée da
posée de seize claveaux finement taillés. La voussure exté¬ l'angle oriental du mur sud et la porte nord F. 12 suggère
rieure était presque identique mais quatre claveaux situés au qu'elles appartiennent à la même phase. Que cette ouvertu
sommet du cintre ont été partiellement détruits. Les constitue un ajout ne fait pas de doute entre autres indic

:
feuillures, dont la partie basse a disparu, se prolongeaient on note que les pierres de taille qui formaient à l'orig
tout autour de l'ouverture. A un moment donné, les départs l'angle intérieur de l'édifice ont été retaillées pour permet
de l'arc ont été retaillés, probablement pour insérer un lin¬ l'insertion de l'ébrasement du nouvel accès. Cette porte a
teau en bois. On ne voit nulle trace de pièce métallique mais présenter une forme comparable à celle de F. 12 : u
les encoches creusées dans chaque ébrasement, à proximité
feuillure constitue
extérieur de l'ébrasement
une saillie
et elle
de était
7 cmdepar
toute
rapport
évidence
au bos
des feuillures, suggèrent, malgré leur mauvais état de conser¬
vation, que la porte pouvait être fermée par une barre montée d'un arc, probablement en plein cintre, bien app
insérée dans le piédroit ouest. reillé. Ce qui subsiste de l'arrière-voussure, à un niveau p
Les piédroits et l'appareil adjacent appartiennent de élevé, suffit à montrer qu'elle était semi-circulaire et sa cou
toute évidence à une campagne distincte de la maçonnerie bure montre que les piédroits étaient séparés d' 1,30
en petit appareil qui les environne : la limite entre les deux Enfin,était
sure la hauteur
d'environ
du 3seuil
m. jusqu'au sommet de l'arrière-vo
est très claire. A peu près au niveau du départ de l'arc de la
porte, la surface remaniée s'élargit de chaque côté pour s'é¬
tendre jusqu'à une hauteur de 2,25 m au-dessus du cintre, Le pan de mur en saillie (F. E). - La modification la p
côté intérieur, et environ 2,50 m côté extérieur. La nouvelle importante qui puisse être attribuée à cette phase est celle
maçonnerie est composée de moellons noyés dans une forte mur dont les deux ouvertures (F. 3 et F. 15) révèlent qu'il
quantité de mortier sauf dans sa partie supérieure, sur la face poursuivait vers l'est sur une longueur indéterminée. Que
nord, où elle se termine par quatre assises de pierres de taille mur et la construction dont il faisait partie se soient effond
irrégulières. La nécessité d'une reconstruction aussi impor¬ ou aient été volontairement démolis tout comme le délai
tante n'apparaît pas clairement : il est possible que le mur ait a pu s'écouler entre cet événement et les travaux de la ph
été affaibli par d'autres fenêtres accompagnant F. 14.
II demeurent
recherchée a été
des deinconnues,
consolidermais
cet ilélément
est clairdeque
manière
l'intentà
Cette porte, déjà datée par F. Lesueur du XIIe siècle au
plus tôt (96), a été clairement attribuée au siècle suivant par qu'il ressemble aux contreforts existants. Dans ce but, les c
M. Deyres sur la base de son « cintre fortement brisé » (97), veaux de la porte F. 3 ont été retaillés et alignés sur l'ébra
une apparence
d'une altération qui,
de laonforme
vientinitiale,
de le voir,
de toute
résulte
évidence
simplement
semi- ment sous-jacent tandis que la partie supérieure du mur a
comblée par des pierres de taille, dont il subsiste neuf assis
40 EDWARD IMPEY ET ÉLISABETH LORANS

Sous le niveau du seuil de cette porte, cependant, l'arrache¬ partir de cette date, Langeais devait partag
ment du mur ne fut pas bouché, peut-être parce qu'il était tinée du patrimoine angevin.
masqué par une structure quelconque. Cependant, le statut précis du château, a
dit qui en avait l'usage et le contrôlait, dans l
Reconstitution du bâtiment nies qui suivirent 1044 est plus obscur. Le
dants de l'Hamelin mentionné plus tôt au
Pour autant qu'on puisse le dire, les modifications semble avoir conservé des droits sur la place
de la phase II consistèrent en la disparition de l'élé¬ Hamelinus de Langiaco tient un plaid à Lange
ment situé à l'angle nord-est (et donc de toute galerie régler un conflit l'opposant aux mo
ayant pu courir sur les façades) et dans le percement Marmoutier au sujet de vignes situées dan
d'une nouvelle entrée à chaque extrémité, au niveau I. nois (100), et on peut certainement l'ide
Il est difficile de déterminer si la porte orientale fut VHamelinus de Langeso Castro cité en 1070
alors murée mais la médiocre qualité du blocage Hamelin II de Langeais, fils de Gautier et se
suggère plutôt une intervention plus tardive, probable¬ Montoire à partir des années 1073-1084 (102
ment au cours de la phase III. Ainsi, le bâtiment aurait la marque de droits incontestables acquis à
été simplifié et son rez-de-chaussée rendu beaucoup par ce lignage, O. Guillot, à l'issue d'une an
plus accessible. taillée des sources, leur refuse le statut de seig
telain (103). S'il est vrai qu'Hamelin n'est jam
Datation et fonction fié de « dominus castri », ni en 1068, ni en
second de ces textes (qui mentionne que
Une attribution chronologique peut être tentée sur d'Hamelin, Hugues, tient alors du comte
la base d'éléments stylistiques, dans la mesure où les Eblonis) confirme que cette famille appart
claveaux longs et étroits, fortement serrés, des deux sphère des principaux vassaux des comtes
de leurs possessions tourangelles comm
portes
milieu du
peuvent
XIe siècle
révéler
et lesune
environs
date comprise
de 1100. La
entre
réfec¬
le
moises (104). O. Guillot a finalement classé
tion du pan de mur nord-est est d'une facture suffi¬ parmi les châteaux comtaux mais en prop
samment comparable à celle des portes pour qu'une voir une place-forte partagée entre l'infl
même fourchette chronologique soit proposée. comte d'Anjou, celle du roi, voire celle du
L'histoire et le statut du château pendant cette Vendôme, ce qui pourrait signifier que les deu
période, dont on pourrait attendre quelque secours, ne aient tenu leurs droits du roi (105). Bref, il sem
sont guère aisés à comprendre. D'une façon générale, que Langeais avait alors un statut mal déf
la restitution de Langeais aux Angevins en 1044 (99) mieux de type « mixte » : le comte a pu y ins
marque la fin d'une période confuse, de plus d'un tains de ses familiers, de manière intermitt
demi-siècle, qui a pu voir plusieurs échanges de cette que jamais le château ne devienne le siège
place-forte entre les deux lignages en compétition. A gneurie châtelaine héréditaire, la place r

(99) Chroniques des comtes d'Anjou et des seigneurs d'Amboise, p. 58.


et son entourage...,
(100) Cartulaire
I, p. 293,
dunois
notede 86.
Marmoutier, n° 10 et, pour la datation (1068 au lieu de 1066 indiqué par l'éditeur), O. Guillot, Le
(101) « Cartulaire de Cormery », n° 41 ; O. Guillot, Le comte d'Anjou et son entourage..., II, C 299.
(102) D. Barthélémy, La société dans le comté de Vendôme..., p. 569 et 800.
(103) O. Guillot ne retient comme preuve de l'existence d'une seigneurie châtelaine que deux catégories d'expressions :
techniques qui,
manifestent l'appartenance
appliqués expressément
du château à àununindividu,
château, àencommencer
attestent lapar
seigneurie
le possessif
(dominus
{Le comte
et sesd'Anjou
dérivés,
et son
senior
entourage...,
ou honor)I, ; p.2) 308).
les t
sont certainement trop restrictifs et peuvent créer des séparations artificielles entre des lignages d'importance équivalente au
tourage comtal
(104) Le même Hugues, dénommé « Hugo de Lengeais », donne en 1078-1087 la moitié du domaine « Carlona » à
Bourgueil avec le consentement de ses frères Hamelin et Geoffroy, doyen, ainsi qu'avec l'autorisation de son seigneur Geoffroy
LE DONJON DE LANGEAIS (INDRE ET LOIRE) ET SON ENVIRONNEMENT 4

donc parfois sous son contrôle direct, comme ce devait dans un délai indéterminé, par la consolidation, sou
être le cas vers 1085 quand est mentionné un certain forme de contreforts, de l'angle nord-ouest (phase II
MénarcL, senescalcus de Langaids (106). Une situation com¬ b). La raison d'un tel événement n'est pas claire.
parable a existé à la fin du XIe siècle et au début du serait étonnant que ce mur, plus épais que les autres
XIIe siècle à Montbazon, alternativement placé sous le se soit tout simplement effondré. Il n'a pu être affaib
contrôle du comte représenté par un prévôt et d'un sei¬ par le creusement d'un fossé adjacent puisque les bloc
gneur châtelain, ou parfois partagé entre les deux (107). reposent sur un sol en légère pente : il semble don
Ainsi, rien de ce qui précède n'éclaire la date et les plutôt qu'il a été volontairement démoli.
circonstances des modifications de la phase II. D'un La date traditionnellement admise pour cett
côté, il serait tentant de les attribuer à la période agitée démolition est fondée sur ce qu'écrit Champoiseau e
qui précéda 1044, pendant laquelle le château aurait 1841, à savoir que « malheureusement on détruit en c
pu subir des dommages et donc ensuite être réparé, moment les murs de cet antique édifice du côté d
mais de l'autre, ces aménagements ayant rendu le bâti¬ l'ouest, de sorte qu'on ne pourra plus juger de so
ment plus vulnérable, il est peut-être plus probable de étendue » (109). Ceci a été accepté par des observa
les situer pendant la période plus calme qui suivit. teurs qui ou bien considéraient le contrefort de l
Il est de toutes façons clair qu'après les modifica¬ phase III comme contemporain du mur effondré (110
tions décrites le bâtiment a perdu toute la capacité ou bien, au moins de façon implicite, comme posté
défensive qu'il avait jamais pu avoir : si l'on considère rieur à 1841. En fait, bien que des démolitions aient p
que Langeais demeura une place-forte dans la seconde avoir lieu à cette date, les sources iconographique
moitié du XIe siècle, comme le qualificatif de Castrum prouvent à elles seules que le mur occidental était alor
ou de castellum invite à le faire (108), ceci révèle que le déjà en ruine. Il apparaît comme tel aussi bie
donjon ni
même n'était
considéré
plus placé
comme
sur leune
périmètre
éventuelle
fortifié
« cita¬
lui- sur la gravure d'A. de Caumont de '8 >6 (111) (fig. 1
que sur le cadastre de 1829 qui ii Jique même l'em
delle ». La nature même des aménagements, en parti¬ prise des blocs gisant au sol et que suit la limite entr
culier l'insertion de deux larges portes mais pas, pour les parcelles 602 et 603 (fig. 6). Une aquarelle d
autant qu'on puisse le dire, de fenêtres, suggère que le Forbes, un amateur anglais, qui semble montrer le mu
rez-de-chaussée fut toujours utilisé comme lieu de stoc¬ sud à moitié détruit (fig. 21), suggère que les côtés su
kage, dès lors plus facile d'accès, mais pas comme et
1802.
ouest du donjon aient déjà largement disparu e
espace habité. L'absence de toute amélioration à l'é¬
tage, surtout si les modifications appartiennent plutôt à Les données architecturales révèlent que ce chan
la fin de la période considérée (c.. 1050-1100), pourrait gement intervint en fait dans le courant du Moye
laisser penser que cet intérieur ne tenait pas la pre¬ Âge, puisque le contrefort F. B qui, pour les raison
mièrealors
vait place
exister.
au sein de l'ensemble résidentiel qui pou¬ indiquées
ment, est de
plus
facture
haut,médiévale.
doit être postérieur
Cette destruction
à l'effondre
étan

nécessairement postérieure aux transformations de l


Analyse détaillée de la phase III phase II qui, sinon, auraient été inutiles, elle a pu avoi
lieu au plus tôt autour des années 1180-1190 aux
La disparition du mur ouest (Phase III a) quelles
de rechercher
on attribue
la trace
le deuxième
d'un événement
état. Il ou
convient
d'une situa
don

L'altération majeure qui affecta ensuite la structure tion quelconque susceptible d'expliquer une telle évo
de l'édifice fut la disparition du mur occidental, suivie, lution, à partir de la fin du XIIe siècle.

leur église(107)
(106)
(«Cartulaire
E.À Lorans,
cette date,
deLe Noyers
il vend du
Lochois »,auxn°haut
moines
134).
MoyenduAgeprieuré
au XIIFdesiècle...,
Saint-Patrice
p. 105-106.
la moitié de la vigne et une partie du bois qu'il détient près d
42 EDWARD IMPEY ET ÉUSABETH LORANS

FIG. 21. - AQUARELLE D'UN AMATEUR ANGLAIS, FORBES, « DE LA VILLE ET DU CHÂTEAU DE LANGEZ », PEINTE E
A l'extrême droite, le clocher et la flèche de l'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste et au centre le château du XVe siè
Malgré la position excentrée du donjon, qui ne permet pas d'être catégorique,
cette représentation suggère qu'il avait déjà perdu à cette date la « tour » sud-est, la majeure partie du mur sud et do
par conséquent, le mur ouest.
(document reproduit avec l'autorisation de la Bibliothèque Municipale de Tours ; LOC, Langeais, Est. 2, ic 2196)

La fin du XIIe siècle. - En 1970, Marcel Deyres écri¬ L'affirmation de la prise de Langeais
fait recette depuis la parution de l'
vit, auet sujet
ouest de l'insertion
de la reconstruction
de nouvelles ouvertures
supposée duau XIIIe
mur
M. Deyres (113), mais sa véracité est loin
siècle, qu' « il est possible que ces réfections aient suivi, blie : M. Deyres lui-même n'indique pas de
à une ou deux décennies près, la prise de la forteresse et nous n'en avons trouvé aucune trace, q
par Richard Cœur de Lion en 1188 » (112) ; un tel évé¬ dansdans
ou un ouvrage
les sources
consacré
médiévales
à Richarddont
Cœur
la de
co
nement aurait certainement pu entraîner une démoli¬
tion partielle du donjon, suivie, ou immédiatement ou s'imposait (115). Cependant, une telle éve
quelques décennies plus tard, du confortement des peut être complètement exclue, dans la m
ruines par l'adjonction du contrefort subsistant et de deux reprises Richard aurait pu avoir et u
celui qui l'accompagnait au sud. l'occasion d'assiéger Langeais. La premiè
LE DONJON DE LANGEAIS (INDRE-ET-LOIRE) ET SON ENVIRONNEMENT 4

senta en 1 187 quand, en opposition à son père, lui et tout d'abord faire état des décisions royales. En pr
son armée vinrent de Paris à Chinon pour saisir le tré¬ mier lieu, Louis VIII céda Langeais, entre autr
sor royal (116) : Langeais aurait alors facilement pu biens, à Hugues de Lusignan en compensation d
être pris, si une raison particulière l'avait exigé. La douaire que sa femme Isabelle d'Angoulême ava
seconde occasion possible correspond à l'été 1194, reçu lors de son précédent mariage avec le roi Jea
pendant lequel Richard revendiqua le contrôle de la annulé en 1200, douaire que les Anglais refusaient
Touraine qui avait été cédée au roi de France par le lui restituer (1 19). Lusignan l'aurait revendu à Louis I
traité de Paris en janvier de la même année. Toutef ois, quelques années plus tard puis récupéré en 1230 pou
cet « événement » restant pure conjecture, il ne peut le perdre en 1241, après son refus de rendre hommag
être utilisé pour rendre compte de la démolition par¬ au frère du roi, Alphonse, qui l'année suivante reçut
tielle du donjon. seigneurie de Langeais avec l'ensemble des posse
sions des Lusignan (120). En tout cas, le fait qu
Le XIIIe siècle. - Dans le courant du XIIIe siècle, Philippe III (1270-1285) a été en mesure d'accord
moins d'épisodes militaires ont pu voir la mise hors Langeais à son favori Pierre de la Brosse dès 12
d'usage du donjon. Entre 1199 et 1203/1204, le castel- tend à prouver que cette place est restée un domain
lum de Langes fut remis par Arthur de Bretagne ou en royal.
son nom à Robert de Vitré (117). En 1206, trois ans Par ailleurs, bon nombre d'érudits du XIXe sièc
après la mort d'Arthur, Langeais était encore aux ont vu dans un certain Olivier de Langeais, cité pou
mains de Vitré, placé alors sous la dépendance du la première fois, semble-t-il, en 1214 (121), le détente
sénéchal d'Anjou, le titre comtal étant investi par d'une châtellenie attachée à la « tour », considér
Philippe Auguste. De toute évidence, il s'agissait d'une comme « indépendante de la forteresse principale
place d'une importance considérable : cette année-là, comme consultées
sources l'écrit Carré
ne corroborent
de BusserolL
e.i rien122),
cettemais
doubl
le roi la raya d'une liste de villes dont il laissait le
contrôle au sénéchal, avec toute la terre d'Anjou, affirmation : nulle trace de tour ou de château dans l
conservant en mains propres Langeais, Tours et quelques actes qui mentionnent cet Olivier, qualifié
Chinon (118). Probablement pour renforcer son pou¬ miles en 1234, quand il vend avec André de Serenne
au chapitre de Saint-Martin, la viguerie de la prévô
voir à Langeais,
racheta ses droits enà Robert
mai de de
la Vitré,
même lui
année,
offrant
le roi
en
de Restigné (123). Le doute demeure aussi en ce q
échange, ainsi qu'à son frère André, toute une série de concerne
Brion auraient
les droits
successivement
que Guy de tenus
Palluauselon
puis Carré
Pierre
revenus en Normandie et en Bretagne (voir supra ,
note 117). Busserolle qui écrit : « En 1231-1237, Guy de Pallu
Passée cette date, les détenteurs successifs du ch⬠prenait le titre de seigneur de Langeais, bien qu'il
teau, jusqu'à sa cession par le roi à Pierre de la Brosse possédât que la tour. En 1260, celle-ci avait pour pr
priétaire Pierre de Brion, frère de Simon de Brion, q
en 1272,doit
sources neicisont
intervenir
pas aisés
à deux
à établir.
niveauxL'analyse
différents,des
et
fut élu pape en 1281 » (124). L'hypothèse d'un li

il(Dom
de
cripteurs
qualifié
Busserolle,
1205
avait
quo
Bréhémont
(Layettes
dikclus
Housseau),
lade
(1(116)
(119)
(120)
(121)
(122)
(123)
(124)
d'un
charge,
17)
18)miles,
Dictionnaire...,
Ceci
J.-X.
etSur
Actes
AC.
L.-A.
Collection
«ainsi
du
fîdelis
cette
Petit-Dutaillis,
Symon
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Trésor
deCarré
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l'on
Philippe
date,
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IV,
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Olivier
Angliae
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fie
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Busserolle,
châtelain
p.Chartes,
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de
l'index
» Langeais...
invoir
nide
de
Portu
Robertus
propria
même
sur
Langeais,
Pierre
de
I,1206
W.
II,
Dictionnaire...,
publié
n°la(Dom
Cembelin
L.772),

par
vie...,
place,
persona
lefrater
de»,Warren,
948,
fait
par
p.prenant
lequel
Brion,
Housseau),
p.mais
81-83
dicti
(Collection
comme
p.Mabille
que
237.
in540.
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44 EDWARD IMPEY ET ÉLISABETH LORANS

entre ces deux hommes et le château de Langeais ne plus le supposer que la donation porte auss
pouvant résulter de leur seul nom, comme dans le cas rain qui sépare la tour de l'île de la tour du
d'Olivier de Langeais, on ne peut rejeter cette infor¬ la même année le seigneur de l'île-Bouc
mation de façon catégorique pas plus qu'on ne peut y hommage à Pierre de la Brosse « pour ce
souscrire
des sources.
les yeux fermés, en l'absence d'un contrôle Langeais » (128). La dénomination des tours
poser, sans le prouver, le partage de la seign
Si rien ne permet d'attribuer la démolition du mur le roi aurait conservé une partie en mains
occidental aux deux premiers tiers, ou presque, du concédé une autre à l'un des principaux
XIIIe siècle, les multiples changements de main que Touraine. La nature précise des trois const
Langeais a pu connaître pendant cette période leur position relative restent évidemment
auraient
de l'édifice.
pu entraîner toutefois un mauvais entretien nables sur la base de ce seul texte, qui sug
ment qu'elles n'étaient pas très proches le
autres.
Cette double hypothèse, celle de l'existence d'au
moins deux seigneuries distinctes et celle d'un mau¬ Toute aussi importante est l'expressio
vais état
teneur d'un
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château,
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renforcée
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droits
la loit etre le chastel de Langeais » qui suggère
teau - ou au moins sa partie résidentielle
que Pierre de la Brosse reçut en 1272 (125). À cette paru (129). Les relations ayant pu existe
date,
Loire lui
: sont données par Alix de Saint-Michel-sur- structures mentionnées dans ce texte, le «
le donjon qui subsiste sont complexes et
une tour que nous avons a Langeais assise au lieu ou
notre
de l'île-Bouchard
édifice pourrait
ou l'une
avoir des
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tour autres
donn
soloit etre le chastel de Langeais et toutes les places que nous
y avons entre la tour lou roi et la tour de Ville a tenir et a ce cas rien n'indique s'il était encore ha
posséder... (126). non ; mais, élément peut-être déjà en ruine
Tout d'abord, ce texte révèle la présence de trois tel », il pourrait tout autant ne correspondr
tours, dont une, celle qui est donnée, est de façon cer¬ des trois tours citées. Quoi qu'il en soit, l
taine implantée sur le site castrai, les deux autres dominante, pour les années 1250-1270 e
l'étant très probablement aussi. La première est de celle d'une période de négligence pendant
toute évidence détenue par la donatrice, qui appartient disparition du mur ouest aurait pu interven
semble-t-il à la famille de l'Île-Bouchard (127), d'où nement toutefois que rien ne permet d'attr
peut-être le nom de la troisième tour. On peut d'autant situation ou à un individu en particulier.

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LE DONJON DE LANGEAIS (IN DRE-ET LOIRE) ET SON ENVIRONNEMENT 45

Le XIVe siècle. - Trois lettres royales, en date de 1308, ennemis pendant qu'ils occupaient le château de
1324 et 1329 (130), attestent que Langeais était alors le Langeais (137), une formulation qui suggère qu'ils en
siège d'une prévôté. Les sources font défaut jusque étaient partis depuis.
dans les années 1358-1359, où des dépenses relatives à L'impact que la période turbulente du milieu du
la défense du port de Langeais sont consignées dans siècle a pu avoir sur l'état du château lui-même n'est
les comptes municipaux de Tours (131). À cette date, qu'affaire d'hypothèse. On ne sait rien de précis sur
les Anglais semblent en possession du château lui- une éventuelle activité de construction pendant ces
même, puisqu'une mention ultérieure dans les années, si ce n'est qu'une liste de redevances dues au
comptes de la même année fait état des dépenses occa¬ duc d'Anjou, établie en 1388, comporte les « louages
de plusieurs logeis que les Anglois firent faire au fort de
sionnées
le but -parresté
l'envoi
infructueux
de deux hommes
- de convaincre
à Saumur dans
Du
Langes au temps qu'ils le tenaient » (138). De toute évi¬
Guesclin de venir en Touraine « délivrer les lieux de dence, les Anglais s'étaient sentis suffisamment
Cormeri, de Lenges » ainsi que d'autres places (132). confiants pour s'installer de façon confortable, ce qui,
Selon les termes du traité de Brétigny, cependant, tout comme l'appel à l'aide de Du Guesclin dans
Édouard III accepta de rendre « toutes les forteresses, les années 1350, signifie qu'il s'agissait d'une forte¬
prises et occupées par lui et par les sulgiez, adherens et allies, resse importante et puissante : son insertion dans les
les paiis de France, de Touraine, d'Anjou... » (133), ce qui lettres citées montre au moins que son potentiel était
incluait nécessairement Langeais. L'effet n'en fut pas encore reconnu. Toutefois, rien de tout ceci ne peut
immédiat puisque dans une lettre de la même année, être pris pour preuve que le donjon était toujours
adjointe au traité, Edouard III prit l'engagement de intact et si nous devions proposer le XIVe siècle pour
libérer un certain nombre de places-fortes « occupe sa démolition partielle, cette période serait la plus
depuis et contre la treve » à la Chandeleur 1362, et parmi probable : les occasions n'auraient certainement pas
lesquelles figure « Lengeie» (134). Ceci est confirmé par manqué ou bien pendant les reprises du château ou
une lettre du roi de France postérieure au 16 décembre bienau moment où une garnison l'aurait quitté, un
pro cédé bien souvent constaté pendant la Guerre de
auraient
1361 énumérant
dû être les
libérées
places àrachetées
la Chandeleur
aux anglais
de cette
qui
Cent Ans. Dans les deux cas, cependant, il resterait à
année-là et demandant leur restitution à la même date expliquer pourquoi une telle attention aurait été
en 1362. Langeais, rachetée au capitaine Johan Gros accordée à un édifice qui avait déjà perdu sa propre
pour 20000 Moutons, fait partie du lot (135). La déten¬ capacité défensive à la suite des aménagements de la
tion permanente par les Anglais jusqu'à cette libéra¬ phase II.
tion est confirmée par une autre entrée des comptes
municipaux de Tours (1361-1362), selon laquelle le Le XV* siècle. - On peut supposer que le château
receveur percevait des taxes sur le trafic fluvial à resta aux mains des Français jusqu'au début des
Langeais « pour la délivrance duditfort» (136). Cette fois, années 1420. En 1422, en tout cas, il est sous le
cependant, il semble que la place fut bien rendue par contrôle d'un capitaine écossais, un certain Thomas
les Anglais : en novembre 1362, une lettre de rémis¬ Seton, écuyer d'écurie du roi qui a dû lui en confier la
sion fut accordée à un certain Pierre de Cormery pour garde, voire lui accorder la châtellenie elle-même (139).
avoir diffusé de la fausse monnaie frappée par les Après la mort de Seton, tué à Cravant, sa troupe resta

VIII,
l'a misn°en(139)
(130)
(131)
(132)
(133)
(134)
(135)
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(138)
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17-19.
comme
46 EDWARD IMPEY ET ÉLISABETH LORANS

dans la place l'offre de deux cents écus faite à sa La construction du contrefort nord-ouest (Phase III b)

:
veuve par la ville de Tours pour obtenir le départ des
écossais fut vaine (voir note précédente). En juillet Dans l'axe du mur nord, un contrefort (F. B) se
1427, un autre capitaine, Albaron Sabaté, occupe la dresse sur les vestiges arasés de l'angle nord-ouest du
place qui ne sera finalement libérée que par son suc¬ bâtiment primitif, ses assises inférieures soigneuse¬
cesseur, Ferrant de Séville, en mai 1428, en échange de ment ancrées dans la surface irrégulière sous-jacente
2500 écus d'or levés par le roi (140). La conséquence (fig. 9 et 11 ; pl. I et II). Le parement constitué de blocs
de cette évacuation devait être que : de longueur très variable (de 12 à 62 cm), finement
ledict chastel de Langeais seroit rase et abattu , excepte la jointoyés, présente des assises d'une hauteur irrégu¬
grosse tour : cela faict, tous pilleurs et robeurs seront prins et lière. Par endroits, la nouvelle maçonnerie épousa les
justice faicte (141). contours brisés
imbrication des dudeux.
mur La
antérieur,
face occidentale
mais sans du
unecontre¬
solide
Il est probable que cet ordre a été exécuté bien

:
que le château existât au moins virtuellement comme fort se rétrécit une première fois par l'intermédiaire
siège de pouvoir en 1461, quand Jean Bourré en d'un ressaut de la largeur d'une assise, à 2,60 m du sol,
fut nommé gouverneur (142), rien n'atteste la pré¬ et une deuxième fois, vers le sommet du mur, par un
sence à cette date d'un quelconque bâtiment encore entablement bien marqué.
utilisable. En 1465, Jean Briçonnet, qui seconda Jean Une interruption du parement sur le côté sud du
Bourré dans cette entreprise, signale la nécessité contrefort montre qu'il était à l'origine complété par
de négocier l'achat de maisons situées à l'empla¬ une construction d'axe nord-sud. Sa position exacte
cement de la construction projetée (143). Seul édifice est indiquée par les cinq pierres de taille qui jaillissent
connu pour avoir survécu au démantèlement, la de la partie supérieure (à l'endroit où l'élévation du
« grosse tour » peut de façon quasi certaine être identi¬ contrefort comble l'embrasure de la fenêtre primitive)
fiée au donjon ; malgré la clause de sauvegarde, il et qui représentent nécessairement la face ouest d'un
aurait été naturel, si ce n'est essentiel, qu'elle soit éga¬ élément en saillie. Plus bas, bien qu'aucune pierre
lement mise hors d'usage. La démolition du mur occi¬ d'angle ne subsiste in situ , le même alignement est
dental constitué
aurait - le plus une
important
bonnedumanière
point ded'arriver à cette- marqué par un net « coup de sabre » à travers le pare¬
vue défensif
ment de la phase III. La face est de cette saillie était
fin. probablement alignée sur le piédroit est de la fenêtre
Si l'on admet que le mur ouest a bien été démoli - mais, en partie basse, elle ne fut pas correctement
par opposition à un effondrement accidentel - alors, la incorporée au petit appareil adjacent, une faiblesse qui
décision prise en 1428, seule expression d'une volonté suffit à expliquer la disparition de cet élément. En le
bien affirmée de démantèlement, semble en être la restituant, on explique non seulement l'absence de
cause la plus probable. Pour quel usage le reste de l'é¬ parement en cette partie du contrefort mais aussi la
difice fut-il conservé et les vestiges furent-ils conso¬ disparition du noyau même du mur, responsable de
àlidés,
examiner.
à cette date ou plus tard, est la question qui reste son curieux aspect quand l'élément en saillie s'effon¬
:

dra, la maçonnerie intérieure, tout aussi mal

et1427,
Courcillon,
entre
(140)Albaron
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Jean
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vingt-cinq Marchère
pipesaussi
de vin,
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qu'un
accord
accord
sur-Dême,
quiavait
ne futétéen
pasconclu,
Indre-et-Loire)
apppliqué.
en juillet
(141) LeJouvencel , éd. par Fabre et Lecestre, I, p. XX, note 3. Plusieurs auteurs du XIXe siècle (J.-L. Chalmel, Histoire de Touraine...,
1828, t. 1, p. 126 ; Clarey Marti neau, Tableaux chronologiques..., 1841 ; J.-X. Carré de Busserolle, Dictionnaire..., IV, 1882, p. 17) mentionnent,
sans aucune référence, un accord conclu en 1427 ou 1428 selon lequel la garnison se retira après le versement de 2500 écus, mais aucun
d'eux ne fait référence à la démolition du château. Ceci apparaît pour la première fois dans l'introduction à l'édition de l'œuvre de Jean de
Bueil, Le Jouvencel, parue en 1887 (voir supra). Bien que les éditeurs renvoient aux Registres des délibérations de la Ville de Tours sans référence
précise, on peut sans grand risque leur accorder crédit et considérer qu'ils ont fidèlement reproduit un texte authentique. Nous remercions
vivement(142)
B. Chevalier
G. Bricard,d'avoir
Un serviteur
tenté deet retrouver
un compère...,
la trace
p. 79.de ce document et de nous avoir aidés dans l'analyse de cet épisode.
(143) Le 28 janvier il écrit àjean Bourré à propos de la reconstruction du château de Langeais : « Je baille au partir a me Adam ma
commission
teau avant que
de Langes
de les démolir.
pour y mettre
Je la lui
unebaille
clause,toutec'estcorrigée
assavoircarquavant
'il fautquemande
l'on puisse
a monseigneur
commencerle bailly
la tourouil son
conviendra
lieutenantdémolir
de fairela priser
maisonlesdemaisons
Viau etduil vault
chas-
mieuhc qu'elle soit prisee avant. Ledist me Adam vous en devoit parler » (C.-H. Bassereau,y«a«Briçonnet l'aîné, II, p. j. n° XIII, p. 454).
Ii: DONJON DE LANGEAIS (INDRE-ET-LOIRE) ET SON ENVIRONNEMENT 4

construite, ou bien tomba avec elle ou bien fut facile¬ duc de Luynes en 1660 (145).
ment récupérée pour d'autres usages, laissant un large La datation précise de ce contrefort sur des critèr
trou encore béant. stylistiques est impossible. La minceur des joints, l
U fonction de cette saillie reste à préciser. On proportions allongées des blocs et la forme des ent
pourrait aisément y voir un mur, destiné à remplacer blements suggèrent facilement une attribution à
le précédent, sur un alignement parallèle. Mais dans période 1250-1350 mais, en l'absence de tout aut
une telle hypothèse, il est difficile de comprendre détail et de toute mouluration, cette construction e
pourquoi les vestiges du mur d'origine n'ont pas été aussi compatible avec la date du XVe siècle chois
détruits au
dations du cours
nouveau
des travaux,
mur auraient
d'autantdûplusrecouvrir
que les fon¬
les plus haut.

ruines du précédent. F,n outre, il n'existe nulle trace de La modification de la tour (Phase III c.)
fondation ou de toute autre maçonnerie, qui, bien sûr,
aurait pu disparaître ultérieurement mais là encore un À un moment donné, la tour sud-est fut pourvu
tel scénario est peu compatible avec la conservation probablement pour la première fois, d'une entrée d
des vestiges du mur occidental de la phase 1. Ainsi, rez-de-chaussée par le percement, sur le côté nor
d'une porte précédée d'un couloir long de 2,40 m
l'interprétation
traces celles d'unla contrefort
plus plausible
destiné
est à de
renforcer
voir dans
le mur
ces
large de 85 à 88 cm et dont le mur ouest fut plaqu
nord tronqué mais qui, ironiquement, fut tellement contre la face extérieure du donjon (fi g. 9, 13, 16
mal incorporé à la maçonnerie antérieure qu'il s'effon¬
dra. pl. IV). Des feuillures de portes, s'ouvrant vers l'int
rieur, existent à chaque extrémité. Le parement e
Pour les raisons structurelles déjà exposées, le constitué de blocs de tuffeau brunâtre qui, dans l'en
semble, ont une longueur bien supérieure à leur hau
contrefort
le mur effondré
ne peutni nimême
appartenir
avoir été
à la associé
même phase
à un nou¬
que
teur,haut.
de mesurant
Deux jusqu'à
corbeaux
40 ont
cm de
été long
insérés
pourimmédiate
19-20 c
veau mur d'axe nord-sud. A moins qu'un bâtiment en
bois n'ait été édifié à l'intérieur, le donjon n'était plus ment sous le seuil intérieur de la porte de l'étag
dès lors qu'une
fonction résidentielle
coquilleni vide
utilité
qui défensive,
ne pouvait dans
avoir ni
la (F. 10) et peuvent appartenir à la même campagne d
travaux.

mesure où il n'était pas relié à un mur d'enceinte. Il est clair que la tour était encore debout, au moin
Dans ce cas, pourquoi les ruines furent-elles jusqu'au niveau du premier étage, quand le nouv
conservées et même consolidées, qu'elles l'aient été au accès fut créé. Si la porte du rez-de-chaussée (F. 1
moment
tard ? de la démolition du mur occidental ou plus n'était pas déjà hors d'usage (peut-être depuis la pha
II), elle l'est devenue à ce moment-là, puisque la pa
La réponse pourrait résulter de l'importance sym¬ tie supérieure du « perron » restitué l'a nécessairemen
bolique et juridique du bâtiment et de son association condamnée ; la maçonnerie du blocage - mélange d
indissoluble avec la châtellenie. Bien que l'on n'ait pu moellons bruts et de remplois - est différente de cel
la contrôler, il convient de rappeler ici l'interprétation du passage mais pourrait en être contemporaine. Cet
structure a pu avoir pour fonction de soutenir un esc
de Carré
XIIIe siècle
de laBusserolle
châtellenie
selon
étaitlaquelle
associéedèsà une
le début
tour du
en
lier ou un palier, édifié au-dessus de l'entrée et condui
particulier (144). A moins de supposer qu'à sa sant à une porte percée plus haut dans le mur de
construction le donjon n'ait été qu'une tour parmi tour. Les corbeaux quant à eux ne pouvaient avo
d'autres, son ancienneté et ses liens avec les origines aucune utilité tant que le donjon était encore intact
du château l'identifient de façon très probable avec la après la disparition de la tour. Leur emplacemen
tour en question. L'importance d'une telle distinction suggère qu'ils ont soutenu un petit balcon, accessib
est soulignée par le fait qu'à partir de 1457 au moins, par un escalier pré-existant ou construit à cette date
mais certainement beaucoup plus tôt (voir infra), la l'intérieur
tion de l'ouest
de laaurait
tour : ainsi
un poste
été créé.
d'observation
Ces modification
en dire
partie occidentale du site castrai relevait d'une sei¬
48 EDWARD IMPEY ET ÉLISABETH LORANS

lors perdu toute fonction résidentielle. La facture de la sont moins consistants et en moins bon état
maçonnerie du passage, en particulier l'utilisation de du chevet, en particulier la portion centrale
blocs très allongés et les larges chanfreins des accès, nord. Les angles étaient dotés ou bien de co
jumelés en équerre ou bien de contreforts les
pointe
de mêmeen des
direction
corbeaux,
de la dont
fin dula Moyen
forme est
Âge.similaire
Il en està
pant complètement (147). Un élargissemen
celle des gargouilles du château du XVe siècle. maçonnerie au centre du mur ouest, du côté
marque sans doute la position de la porte.
Les vestiges de la zone III Reliée à la nef par un arc de 3,02 m de
croisée, définie par quatre piliers carrés en sai
un plan à peu près carré de 3,30 m de côté, n
La chapelle Saint-Sauveur plus étroit que le vaisseau avec lequel elle
parfaitement alignée. Le choeur, qui s'ouv
Les vestiges : description et datation croisée par une ouverture de 3 m de large, a
gueur de 3,07 m et une largeur de 3,11 m ; il s
Les vestiges d'une petite chapelle romane s'éten¬ par une abside semi-circulaire légèrement plu
dent à environ 150 m à l'ouest du donjon, dans la Les fouilles du XIXe siècle révélèrent « l'emp
zone III (fig. 5, G). Démolie en 1751 (146), ses ruines de l'autel au centre d'un chœur circulaire »
furent mises au jour à l'occasion des aménagements bras sud du transept, ouvert sur la croisée p
paysagers entrepris par Jacques Siegfried dans les de 3,14 m de large, a une longueur intérieur
années 1880. Bien que seule subsiste la base des murs, ron 4,50 m incluant travée droite et abside.
il est clair que l'édifice consistait en une nef prolongée tiges du bras nord du transept, moins bien
par une
étant doté
croisée,
d'uneunabside
transept
semi-circulaire
et un choeur,inserrée
chaque dans
bras révèlent un plan identique.
La solide construction du chevet permet d
un massif extérieur carré. Sa longueur intérieure est de ser que les absides étaient voûtées en cul-d
18,70 m. Les murs de la nef sont constitués d'un noyau que l'ensemble du chœur et de la croisée a
de fragments de tuffeau et de nodules de silex noyés être voûté. La croisée pouvait porter une tour
dans un mortier abondant, associé à un parement inté¬ dans l'édifice comparable de Saint-Wan
rieur en pierres de taille, si l'on en juge par les Normandie (149). L'éventualité de campa
quelques
ouest et àendroits
l'extrémité
où iloccidentale
subsiste, surdulesmur
murs
nord.
sud Le
et construction distinctes pour la nef et le chev
sur le léger décalage d'axe et sur leur parem
parement extérieur a été arraché et, en l'absence de rieur, respectivement, semble-t-il, en petit ap
traces de pierres de taille, on doit plutôt supposer l'uti¬ en pierres de taille, ce qui suggère que le ch
lisation du petit appareil. Les deux faces du mur du être postérieur à la nef (150).
chevet en revanche étaient en pierres de taille : leur
récupération
la trace de leurs
quasi-totale
contours. du côté extérieur a préservé Identification, origine et statut de l'édifice

La nef, dépourvue de bas-côtés, mesure 9,95 m par A la suite de sa redécouverte en 1888, Bo


5,50 m. D'une épaisseur inférieure à 80 cm, les murs identifia l'édifice comme étant la chapel

laparchapelle
trale
Xe siècle
Henry
et a(149)
(146)
(147)
(148)
etétéDecaëns
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publiée
Ill/200e,
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XIIe
172.
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Langeais
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ancienne
Donjons
30 L.maiMusset,
les»,1888
romans
de
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incertitudes
14).
»,Normandie
...,édifice
p. p.4130-32.
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l'auteur
trace
les auteurs
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montre
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LE DONJON DE LANGEAIS (INDRE ET LOIRE) ET SON ENVIRONNEMENT 49

Sauveur (151), attestée à l'intérieur du Castrum de 1789 suggèrent qu'il s'agissait d'un édifice plus impor¬
Langeais en 1118 (152). Le fait que les vestiges sont tant et plus accessible que la petite construction
bien inclus dans le site castrai lui-même et qu'ils cor¬ romane localisée dans le parc actuel du château. Enfin,
respondent à la description mentionnant la présence il n'y a bien sûr aucun risque que ces vestiges soient
de trois autels - un à gauche, un à droite et le troisième ceux de la chapelle castrale que Pierre de la Brosse
« in capite. ... ecclesiae » (153) - suffit à en faire une quasi aurait pu construire en 1273 ou peu après.
certitude. Une confirmation supplémentaire est La première mention de la chapelle apparaît dans
apportée par le cadastre de 1829, sur lequel la zone la charte de 1118 mentionnée plus haut, par laquelle
concernée porte le nom de Clos Saint-Sauveur (fig. 4) ; Foulque le Jeune (ou encore Foulque V, comte de 1 109
sur le cadastre actuel (154), le chemin qui suit le tracé à 1129 autres
entre et roi debiens,
Jérusalem
aux dechanoines
1131 à 1143),
de enToussaint
fit don,
du fossé médiéval est qualifié de Chemin de Saint-
Sauveur. mais l'origine de cette appellation n'est pas
certaine. d'Angers afin d'accroître leur dotation originelle. La
,

première partie de ce texte rapporte que Foulque,


Le risque de confusion avec une autre fondation comte d'Anjou, revenant de Jérusalem avec toute une
est plus que réduit. L'hypothèse, formulée avant le série de reliques, érigea pour les recevoir « in Castro
dégagement des ruines par les abbés Bourassé et quod dicitur Lingiais quandam basilicam » (161). La fon¬
Chevalier (155), que la charte de 1118 concernait l'église dation a été tout naturellement attribuée au donateur,
paroissiale qui, autrefois collégiale, a longtemps connu pour être allé en pèlerinage en Terre Sainte
conservé un plan basilical (156), est irrecevable. Sa entre 1120 et janvier 1122 (162). Cette lecture aurait
dédicace à saint Jean-Baptiste, parmi d'autres indices, été plausible si la seconde partie du texte ne précisait
la désigne sans doute aucun comme la descendante de pas que l'abbaye entrerait en possession de la chapelle
la « basilica vici Alingaviensis in qua reliquae B. Johannis seulement « post decessum quatuor clericorum saecula-
retinentur » attribuée à saint Martin par Grégoire de riurn... » qui la détenaient déjà. Si Foulque le Jeune en
Tours (157). Toute confusion avec les trois autres lieux était le fondateur, il faudrait supposer qu'après avoir
de culte médiévaux de Langeais est aussi exclue : installé dans la place une petite communauté de clercs
Saint-Laurent est toujours là (158), l'emplacement de séculiers, il l'aurait transférée aux chanoines en l'es¬
la chapelle Saint-Martin est bien connu (fig. 4) (159) et, pace de deux ans maximum, selon le raisonnement de
quoique la seconde chapelle possédée par Toussaint J. Chartrou (voir note précédente). Une explication
bien plus solide peut être proposée si l'on n'identifie
d'Angers
été identifiée,
à Langeais,
le transfert
Saint-Nicolas,
du culte de n'ait
Saint-Sauveur
pas encoreà
pas à Foulque lejeune - qualifié comme tel seulement
Saint-Nicolas en 1751 (160) et son maintien jusqu'en dans la seconde partie du texte - mais à l'un de ses

(154) Section
(153) L'abbaye BN,
Toussaint
révisée
d'Angers...,
en 1982.n° 102 a.
(l 55) « Recherches historiques et archéologiques sur les églises romanes... », p. 65 66.
(156) La première mention du chapitre date de 1068, quand deux chanoines sont cités comme témoins d'un accord conclu entre
Hamelin de Langeais et les moines de Marmoutier ( Cartulaire dunois de Marmoutier, n° 10 et pour la datation O. Guillot, Le comte d'Anjou et
son entourage..., I, p. 293, note 86). Le chapitre exista jusqu'en 1773 au moins puisque les archives conservées courent jusqu'à cette date (Arch.
dép. d'Indre-et-Loire, G 291). L'église fut considérablement reconstruite en 1865 (L.-A. Bossebœuf, « Langeais... », p. 263).
(157) De Gloria Martyrum, XV ; M.G.H., S.R.M., I, part 2, p. 48.
(158) Ce bâtiment de bonne taille, doté d'une nef unique en petit appareil (très certainement antérieure à 1100) associée à un che
vet flanqué de trois absides, se dresse à la limite occidentale de la ville, dans la vallée de la Roumer. Mentionnée pour la première fois en
1163 parmi les biens confirmés par le pape Alexandre III à l'abbaye de Beaulieu-lès-Loches {Papsturkunden..., V, n° 121), Saint-Laurent a
réuni à une date inconnue les fonctions paroissiales et prieurales.
(159) La première référence à la chapelle Saint-Martin apparaît dans un pouillé du XVe siècle, qui la situe dans le cimetière de l'é¬
glise Saint-Jean-Baptiste ( Fouillés de la Province de Tours, p. 48). Bien que l'édifice ait pu être déconsacré avant la Révolution (Arch. dép.
d'Indre-et Loire, G 291), le cadastre de 1829 (fig. 4, parcelle n° 253) montre à environ 10 m du chevet de Saint-Jean-Baptiste une petite
construction en deux parties celle de l'est, plus étroite, pourrait correspondre au chœur doté d'un chevet plat. Ces deux sources per¬
:

mettent d'identifier cet édifice de façon quasi certaine à la chapelle Saint-Martin, comme le proposaient les abbés Bourassé et Chevalier
qui suggéraient même d'y voir la trace d'un baptistère précoce («Recherches historiques et archéologiques sur les églises romanes... », p. 68-
69 et planche XIV).
(160) L A. Bossebœuf, « Langeais... », p. 172.
(161) L'abbaye Toussaint d'Angers..., n° 102 a,
(162) Notamment par L-A. Bossebœuf, « Langeais... », p. 57 et parj. Chartrou qui, se fondant sur les dates du pèlerinage du comte,
reculait la rédaction de cet acte aux années 1122-1124 ( L'Anjou de 1109 à 1151..., p. j. n° 21, p. 346-348 et note 1).
(163) Foulque Nerra effectua trois pèlerinages, le premier entre septembre 1003 et décembre 1004 (O. Guillot, « La consécra-
4
EDWARD IMPEY ET ÉUSABETH LORANS

!-----
1
LE DONJON DE LANGEAIS (INDRE ET-LOIRE) ET SON ENVIRONNEMENT

ancêtres le Foulque mentionné dans la première par¬ La chapelle resta en usage, peut-être desservie ju
tie. C'est donc à Foulque Nerra, le seul de ses prédé¬ qu'en 1531 par un membre de la communauté,
cesseurs à être allé en Terre Sainte (163), que l'on peut ensuite par un prêtre appointé par les preneurs (vo
de façon certaine attribuer la fondation de la chapelle supra, note 169). En 1751, le mauvais état du bâtime
Saint-Sauveur (164). décida l'archevêque à transférer le culte dans la ch
En l'absence de fouille, le plan tréflé de l'édifice pelle Saint-Nicolas, dans laquelle, on l'a vu, il fut cé
reste d'un faible secours sur le plan chronologique : les bré
1789.jusqu'à la fermeture et la démolition de l'édifice
rares exemples connus de petites églises à plan tréflé,
telles que celles, encore debout, de Saint-Wandrille et
de Querqueville, ou celles, révélées par les fouilles, de
Cluny et de Fécamp, ne bénéficient pas d'une datation Le mur d'enceinte
très sûre (165).
En tout cas, la séquence des événements manifeste Les vestiges (fig. 22, 23, 24 et 25)
un schéma maintes fois reproduit en France du Nord à
cette période, c'est-à-dire le remplacement après 1100 Ils se limitent à deux éléments, tous deux situés s
de clercs séculiers, installés au XIe siècle, par des cha¬ le flanc nord du promontoire. D'une part, dans l'ang
noines réguliers ou des moines bénédictins (166). nord-est de la zone III (fig. 5, F), dominant le Chem
de Saint-Sauveur, se dressent deux courts tronçons
l'uneBien
la donation
que les deux
comtale,
chartes
l'autre
de 1118
la confirmation
qui rapportent
de
murs formant un angle droit renforcé par des contr
l'archevêque de Tours Gilbert, soient les deux seuls forts jumelés en équerre. L'essentiel du parement
textes relatifs à la chapelle que le cartulaire de en petit appareil formé de blocs de perrons (171) gr
Toussaint ait conservés, il est probable que, conformé¬ sièrement taillés, tandis que les contreforts, en tuffe
ment à la pratique la plus courante, les chanoines ont sont constitués de pierres de taille dont la haute
bien fondé une petite communauté à Langeais après la équivaut en général à leur longueur, voire l'excèd
mort des clercs séculiers. Malgré le hiatus que pré¬ rie
Liéeelle-même
par un mortier
est end'excellente
bon état mais
qualité,
l'ensemble
la maçonn
a é
sentent les sources, on peut en trouver confirmation
dans un document de 1339, qui fait état du « prioratus sapé par l'érosion de la pente du côté nord.
seu locus ac capella Sancti Salvatoris de Langem » (167), D'une largeur d' 1,66 m, le tronçon nord mesur
une formule assez vague, telle qu'on en trouve souvent sur sa ouest
flanc face extérieure,
du contrefort
2,42nord.
m d'est
À l'extrémité
en ouest, à occide
partir
pour désigner aux XIIIe et XIVe siècles un établissement
non-conventuel mais qui, à travers le terme de priora¬ tale, la présence de plusieurs pierres de taille, aligné
tus ', signale clairement une dépendance pourvue d'un avec la surface du mur et qui définissent un arrêt br
supérieur. Les mentions de cet établissement en tant
tal
mentdu d'un
parement,
contrefort
marque
ou d'un
probablement
mur en retour
l'emplac
vers
que prieuré, rencontrées en 1445 (168), 1531 (169) et
1606 (170), impliquent aussi, jusqu'à un certain point, nord. Les fondations, composées de très gros blocs
qu'il ait joui de ce statut antérieurement. perrons non retouchés, sont intégralement exposé

tion
voir
d'Anjou...,
p.d'Angers...,
àcomme
Maine-et-Loire,
raison
153,
de Stratford,
N. l'abbaye
fig.
Conant
(164)
(165)
(166)
(167)
(168)
(169)
(170)
deAppendice
(171)
n°54.
37Le
Arch.
Sur
Arch.
102
Pour
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Cluco1d
52 EDWARD IMPEY ET ÉLISABETH LORANS

A-A B-B

oO 0 0

D-D

Mètres
FIG. 23. FRAGMENT DE REMPART DANS LA ZONE III
AA mur nord, élévation sud (mur est en coupe) ; BB : mur nord, élévation nord ; CC : mur est, élévation est
:

DD mur est, élévation ouest. Les repères correspondent au niveau du plan


(relevé S. Bryant; mise au net E. A. Impey).
:

:
de ce côté et se poursuivent 15 cm au-delà de l'extré¬
mité occidentale de l'élévation. Leur apparence
indique
une tranchée
que lademaçonnerie
construction
lut en
simplement
forme de IJ.
tassée
Du dans
côté

$ sud, le parement subsiste sur une longueur d' 1,20 m et



unerelativement
hauteur de 3,60
élevé.m à partir du niveau du sol qui est

Le mur est, épais d' 1,70 m, présente une structure


comparable à celle du précédent et un parement intact
sur une longueur maximale de 2,(30 m pour la face est
et d' 1,84 m pour la face ouest, les fondations étant
exposées sur 1,20 m supplémentaire. A la jonction des
deux murs se dressent deux contreforts ; celui du nord,
large de 90 cm, forme une saillie de 84 cm tandis que
son pendant, large de 99 cm, se détache du mur est sur
une profondeur de 96 cm. Entre eux deux, l'angle
extérieur s'enfonce de plusieurs centimètres dans l'é¬
paisseur du mur. Leur parement s'élève sur une hau¬
teur équivalente à celle du mur mais a été démonté sur
environ
au niveau1,50
d'unm entablement.
au-dessus du sol, ce qui correspondait

D'autre part, à environ 70 m à l'ouest de l'angle


subsistant, et à la même cote (autour de 64 m), un frag¬
ment de maçonnerie de 2 m de long et d'au moins 1
m d'épaisseur fait saillie sur le liane du talus dans
lequel il s'enfonce (fi g. 5, 1). Le coeur de cette maçon¬
nerie, dont le parement a totalement dispani, est
FIG. 24. - FRAGMENT DE REMPART DANS LA ZONE III constitué de rognons de silex noyés dans un mortier
LES CONTREFORTS D'ANGLE VUS DU NORD EST compact blanc-gris.
54 EDWARD IMPEY ET ÉLISABETH LORANS

Datation et fonction que la zone III était au moins partiellement


Sur la base de leur mode de construction, ces deux dans une enceinte fortifiée en 1841, bien que
tiges aient été réduits à trois éléments (dont l'u
fragments peuvent être considérés comme contempo¬
pu être une partie exposée de la chapelle) à la
rains, bien que cela ne puisse être prouvé ; leur attri¬
1855. Cette conclusion est soutenue par les r
bution
L'identification
chronologique
de la structure
est -examinée
ou des structures
plus loin.
- à d'un test de résistivité électrique, effectué
superficie de 300 m2 dans la partie sud-es
laquelle ils appartiennent a été tentée en recourant à la
zone III, et de sondages géo-électriques réalisés
fois aux descriptions anciennes du site et à la prospec¬
d'un profil est-ouest : d'une part, à la limite o
tion géophysique (fig. 25).
du secteur prospecté en plan, existe une trans
Le document cartographique le plus ancien, le
résistivité avec des étirements qui peuvent
cadastre de 1829, a ignoré ces ruines, y compris la par¬
pondre à un ou plusieurs murs : dans la mesur
tie encore en élévation aujourd'hui, ce qui prouve
sont dans le prolongement de la structure vis
qu'elle ne constituait pas une limite de parcelle à
peut y reconnaître le tracé d'un rempart (177).
l'époque. La mention de « quelques pans de murs
ruinés » dans le manuscrit de 1819 compilé pour les part, le long
transition verticale
du profil,
détectée
en Aà (fig.
tous25),
les niveau
une tr
Antiquités de la France (172) suggère que peut-être
davantage de vestiges se dressaient encore à cette date. profondeur d'investigation doit correspondre
longement du mur nord-sud de l'enceinte ma
Le témoignage de Champoiseau en 1841 se révèle un
qui serait profondément fondée (178). Les
peu« plus
à l'est
utile
de : la motte on voit les ruines d'une vaste conservés et diverses informations rendent do
siment certaine la clôture par une enceinte m
enceinte quadrilatérale dont il ne reste que les pans
angulaires : ces pans sont en petit appareil irrégu¬ de laleszone
sur autres.
III sur les côtés nord et est et probab
lier (...), appareil particulier aux constructions de
L'identification de la chapelle Saint-Sauveur
Foulque Nerra » (173).
basilica édifiée par Foulque Nerra « in Castr
En 1855 Bourassé indique que « le terre-plein,
Lenges » implique que la zone III, ou au mo
entre le premier et le second fossé, contient une motte
large partie, ait été incluse dans une enceinte
et trois blocs de maçonnerie, restes de la forteresse
durant le règne du comte. Le mode de cons
élevée par Foulque Nerra » (174) et en 1869 A. de
Caumont note que le donjon est associé à « deux « archaïque » du pan de mur nord-est autor
enceintes très reconnaissables » (175). Enfin, en 1893, attribution à cette période, bien que l'utilisatio
Bossebœuf restitue l'existence d'une ancienne tour exclusive de silex plutôt que de tuffeau (à l'ex
carrée, ce qui suggère qu'il n'avait détecté que l'angle des contreforts) puisse être l'indice d'une ca
distincte de celle du donjon.
maçonné (176).
Quelle fonction première attribuer à ce m
Ces sources, et en premier lieu le texte de
ceinte et quelles conséquences en tirer à l'éch
Champoiseau si on peut lui faire confiance, révèlent
site tout entier ? Un mur d'une telle épaisseur

sin
logique
pas
Âge
long
chacun
3,3
en
ensemble
qu'à
D etrelation
du
été
; »un
d'un
4,5
E,(B.SA.T.
donjon.
remarqués
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(172)
(173)
(174)
(175)
(176)
(177)
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mur
etde
profil
5,6
points
résistivités
avec
communication
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Archives
N.
La
Abécédaire...,
Après
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, de
IX,
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laF1894,
144où
la
sondage,
matériaux
publication
et
révèlent
de
lecture
m,
ilsupérieures
rapport,
G,croit
p.l'Académie
p.orienté
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408.
dont
218).
465.
de
d'une
retrouver
cinq
une
dans
d'origine
Annexe
sondages
Ce
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mesures
formation
àbref
constat
son
pseudo-coupe
Clarey-Martineau,
la moyenne
deslecompte
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III,
Inscriptions
résistivités
anthropique.
siège
géo-électriques
etadep.sur

établi
anthropique
la69-70
derendu
être
Langeais,
résistivité
indique
laàleschâlellenie
correspondante,
fait
etpartir
comporte
Aplus
Tableaux
Belles-Lettres,
fig.
plus
aun
labien
qui
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47.
été
de
élevées
transition
dépôt
tôt,
lui
laréalisée
individualisée
chronolgiques...
de
les
sans
limite
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Crassay
certaines
lignes
semblent
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ont
matériaux
1819,
repérée
en
rien
orientale
été
suivantes
décembre
etde
en
H.56,
des
enregistrées
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des
(non
en
ces
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1836
transitions
de
anthropiques
vestiges
profondeur,
fol.
vestiges,
A,paginé).
: quand
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1996
s'ajoutent
26
zone
Il la
mentionne
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pour
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Caumont
l'abbé
III
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pouvant
sur
Tour
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(fig.Bosseboeuf
une
25),
données
dont
profondeurs
des
se
avec
profondeur
aussi
rendit
de
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restes
parlent
lasondages
d'Alain
bien
suivantes
chapelle.
résistivité
présenta
surd'investigation
d'une
lescorrespondre
place
deKermorvanL
documents
tour
ont
l'ordre
à:peuvent
etla
entre
été
carrée,
exécu
Socié
pra
d'iB
LE DONJON DE LANGEAIS (INDRE ET LOIRE) ET SON ENVIRONNEMENT

telle solidité a certainement pu avoir une fonction d'Antoine d'Appelvoisin, « seigneur de Crassay » ;
défensive ; la présence de contreforts, qui serait inha¬ font partie :
bituelle au XIIe siècle ou plus tard, est constatée sur au chapelle, dépendances et jardin environnant la chapell
moins l'un des très rares exemples d'enceintes en maison du prieuré, joignant d'un coste aux vestiges et masu
pierre de cette période, celle d'Ivry-la-Bataille (179). du vieil chasteau dudit Crassay, antérieurement appele
On peut donc en déduire que la zone III était bien for¬ chasteau Cannes (182).
tifiée au XIe siècle, et probablement assez tôt (180). On La date de ce partage foncier demeure inconnue m
pourrait concevoir que l'objectif était d'enclore et de la demande de Pierre de la Brosse, qui en 1273 sollic
protéger la chapelle mais les termes de la charte de du pape l'autorisation de construire une chapelle
1118 impliquent que l'édifice ait été construit à l'inté¬ son propre château, alors que l'église prieurale aur
rieur d'un périmètre fortifié, de sorte que ce mur pu remplir cette fonction, suggère qu'il aurait pu d
appartient plus certainement au château lui-même. On avoir eu lieu (183). Bien plus, dans la mesure où
peut en tirer deux conclusions qui représentent une compartimentage du château était une réalité concr
alternative. La première est que le château a pu être dès le XIe siècle, la division de la propriété a pu, e
divisé en unités de défense indépendantes de façon aussi, intervenir à une date très précoce.
très précoce, puisque le tronçon nord-sud était de L'autre possibilité, plus radicale mais dont la p
toute évidence destiné à bloquer toute approche babilité est impossible à évaluer, est que le château
venant de l'est, autrement dit de l'intérieur même du réduisait en fait à la zone III quand l'enceinte fut é
château : un compartimentage de ce type était une fiée : dans ce cas, ou bien le donjon aurait été constr
caractéristique délibérée de bon nombre de châteaux, plus tard, peut-être en même temps qu'une nouve
au moins vers la fin du XIIe siècle - Chinon, avec ses enceinte, ou bien il existait déjà mais se trouvait d
trois secteurs indépendants, en étant un exemple une position isolée vulnérable.
régional important - et on ne peut exclure que l'inté¬
gralité du promontoire de Langeais ait été fortifié de La « motte »
façon complexe par Foulque Nerra ou ses successeurs
immédiats. Cette hypothèse est renforcée par des A environ 100 m à l'ouest du Chemin de Sa
témoignages plus tardifs, dont le premier indique clai¬ Sauveur, se dresse un monticule de forme grossiè
rement qu'en 1457 la zone III n'était plus attachée au ment conique, d'un diamètre de 30 m à la base p
château de Langeais mais relevait d'une châtellenie une hauteur avoisinant 4,50 m par rapport au niv
distincte connue sous le nom de Crassay ou Château- du sol du côté nord (fig. 5, H). Au XIXe siècle, le fl
Gannes (181). L'identification de cette zone avec le sud a été coupé, pour créer ou élargir le chemin co
second château transparaît clairement d'un texte de munal, et étayé par un mur de soutènement.
1606 qui dresse la liste des biens et revenus attachés au Les documents du XIXe siècle apportent peu d
prieuré Saint-Sauveur et tenus par l'abbaye Toussaint formations. Le monticule ne figure pas sur le cadas

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56 EDWARD IMPEY ET ÉLISABETH LORANS

de 1829, ce qui prouve seulement qu'il ne constituait Conclusion


pas une parcelle en soi. Sa première description date
de 1841, quand N. Champoiseau écrivit : Les données historiques et archéologique
« nous avons reconnu sur la partie la plus élevée de nibles et l'impossibilité de recourir à des m
la colline, à l'ouest, une butte semblable à celles du d'analyse en laboratoire ne permettent pas une
Pont de la Motte, de Montbazon, d' Artanne ; cette tution ni une datation précise du bâtiment d
butte était comme ces dernières entourée d'un fossé Toutefois,
cées. quelques conclusions peuvent êtr
profond ; malgré les travaux de culture qui l'ont
considérablement diminuée, on en retrouve encore la 1) Construction. L'analyse détaillée du donjo
forme » (184). bli que l'essentiel des vestiges appartient à la c
fossé
De sont
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grandes
indices
dimensions
intéressants
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la tion d'origine, même si deux phases de reman
ont été détectées. Contrairement aux interpr
valeur du témoignage de Champoiseau - dont on antérieures, principalement celle du regretté
ignore ce qu'il a vu lui-même et qui peut raisonner par Deyres, le premier état inclut les contreforts,
analogie - reste fragile. La référence faite par ments effondrés du mur ouest, les surfaces en
Galembert en 1856 au « tumulus au-dessus du grand de taille
flanc sud.et la tour, largement disparue, attach
fossé de séparation à l'ouest » (185) doit renvoyer à la
même structure et revêt un intérêt supplémentaire par 2) Forme originale.. Bien que le donjon
la mention d'un fossé mais elle n'élucide pas plus la s'étendre davantage vers le sud ou vers l'oue
aussi pu comporter un étage supplémentaire,
nature
L'identification
archéologiqueet la
de datation
cet élément.
de ce monticule sont
tiges conservés permettent de restituer un b
donc très incertaines. Champoiseau était convaincu rectangulaire d'un peu plus de 16 m par 7 au
qu'il s'agissait d'une motte, de même que plus tard, en chaussée, complété par une tour carrée au su
1855, J.J. Bourassé l'admettait sans aucune discussion laquelle faisait pendant au nord une autre tou
(voir supra). Plus récemment, C. Lelong fit de même, blement construite en partie en pierre, en p
reconnaissant « une motte bien caractérisée », dans bois. Une galerie également en bois et couran
laquelle il proposait de voir la réalisation de Foulque façade est devait relier ces deux tours (fi g. 19)
Nerra attestée à la fin du Xe siècle (186). Malheu¬ de-chaussée du corps principal était occupé
reusement, les vestiges, tels qu'ils furent décrits au XIXe seule pièce, éclairée par au moins une petite fe
siècle et tels qu'ils subsistent aujourd'hui, obscurcis par côté nord et percée dans le mur est d'une por
la végétation, tronqués du côté sud et sans trace de au-dessus du niveau du sol (et jusque-là int
fossé périphérique ne permettent pas d'être aussi affir- comme une fenêtre). Il était probablement d
matif. Même en supposant qu'on a bien affaire à une des fonctions de stockage et à elles seules. Le
supérieur offrait également une unique pièce,
construction
effondrée ou médiévale,
encore de la
il pourrait
base d'uns'agir
moulin
d'une
à vent.
tour
d'une cheminée sur le mur est et communiqu
Seule la fouille permettrait donc d'établir et la nature l'étage de la tour sud, dont la fonction demeur
et la datation de ce monticule. nue. La porte qui subsiste à l'extrémité nord
est devait constituer l'entrée principale proba
atteinte par un escalier en bois contenu dans
nord.

3) Datation et attribution. L'éventualité


construction romaine, une vue encore parta
certains vers 1930, n'est pas acceptable puisq
fice présente des caractéristiques extérieures a
toire romain. Ainsi, un retour à la datation t
nellement admise des alentours de l'an mil
LE DONJON DE LANGEAIS (INDRE ET-LOIRE) ET SON ENVIRONNEMENT 5

posé. Les sources écrites, sur lesquelles certains puisque les changements intervenus à cette époqu
auteurs avaient fondé une attribution à l'année 994 ou ont eu l'effet inverse. Néanmoins, voir les origines d
996, indiquent seulement qu'un site défensif existait à « donjon » dans l'élévation et la conversion de construc
Langeais en 996. Notre datation repose donc sur tions non fortifiées peut demeurer une hypothèse plau
d'autres observations : 1) l'édifice appartient à une tra¬ sible : si tel est le cas, Langeais peut représenter le typ
dition architecturale caractérisée par l'emploi de murs de la demeure non fortifiée ou à demi fortifiée à parti
assez minces construits en petit appareil, qui devint de duquel se développa la tour à étages multiples. Cett
plus en plus rare pour les sites de haut rang passé 1050 interprétation, en accord avec le point de vue généra
et avait cédé la place à la construction en pierres de lement admis mais pour des raisons différentes, sup
taille à la fin du XIe siècle ; 2) sans être un argument
pose
demeure
toutefois
tout entière,
que cecomme
bâtiment
l'étaient
représentait
très clairemen
un
déterminant, l'utilisation d'un décor en terre cuite
plaide aussi en faveur d'une construction antérieure les grands « donjons » postérieurs. Mais nous avon
au milieu du XIe siècle ; 3) la comparaison typologique suggéré, en partie sur la base de la vaste salle de re
avec la tour de Loches, dont l'achèvement est main¬ de-chaussée construite à Angers autour de l'an mi
tenant daté de 1035, suggère enfin que celui de que la demeure en forme de tour n'a jamais été la seul
Langeais appartient
commanditaire de cette
plutôt
construction
au tout début
demeure
du siècle.
indéter¬
Le forme d'habitat aristocratique et peut-être même pas
forme dominante. Dans ce cas, Langeais pourrait êtr
minable : la période proposée coïncide avec le règne interprété comme le seul élément subsistant d'u
de Foulque Nerra, comte d'Anjou de 987 à 1040, mais groupe de constructions résidentielles de faible éléva
la détention de la place, en alternance, par les ange¬ tion. Si ce type avait dominé l'architecture aristo
vins et les blésois rend toute attribution précise impos¬
sible. cratique du comté d'Anjou au XIe siècle, les origine
du « donjon » pleinement épanoui pourraient être vue
4) Fonction. Le donjon était destiné à être habité, non pas dans la complexification d'édifices qui for
bien que l'on ne puisse affirmer qu'il ait constitué une maient déjà une résidence à part entière mais dans
résidence à lui seul (voir infra). Sa conception et même regroupement d'éléments jusque là séparés, sur le pla
sa position doivent plus à des considérations de structurel et fonctionnel, au sein d'une uniqu
confort domestique, voire de luxe, que de sécurité, construction à caractère défensif : un processus don
mais cet édifice massif en pierres, peu ouvert sur on connait des parallèles ailleurs en Europe à d'autre
l'extérieur au rez-de-chaussée, pouvait être défendu. Il périodes.
n'a pu, cependant, constituer le château dans son inté¬ ventLes
être
altérations
ainsi résumées
ultérieures
: et leurs implications peu
gralité mais pouvait lui être incorporé ou bien domi¬
ner une ligne de défense traversant le promontoire.
Phase II. Attribuable sur des critères stylistique
L'extension de la zone enclose, du côté est ou ouest, au
aux alentours de 1100, la première phase d'altéra
moment de la construction, reste affaire d'hypothèse
tion discernable vit la disparition de la tour nord e
mais il est clair toutefois que la zone occidentale la plus
de la galerie restituée ainsi que le percement de deu
éloignée du donjon (zone III) - et donc sans doute
larges portes au rez-de-chaussée. Un nouveau mod
l'espace
le Castrumintermédiaire
avant 1040. de la zone II - était incluse dans de support du plancher du premier étage a pu êtr
alors introduit. Le rôle exact du donjon au sein du Ca
5) Signification architecturale. En tant qu'édifice rési¬
trum n'est pas clair à cette époque, même si l'on peu
dentiel à caractère défensif, le donjon est doté d'une
exclure qu'il
défensive. Dans
ait eu
la seconde
à lui seulmoitié
une importante
du XIe siècle
fonctio
et a
signification
de l'architecture
potentielle
civile et presque
« militaire
unique
» de lapour
fin du
l'étude
Xe et
siècle suivant, le château resta aux mains du comt
du début du XIe siècle, bien que son extrême rareté
mais semble avoir été occupé, au moins par intermit
compromette sa valeur de ce point de vue. La question
tence, par une famille seigneuriale de haut rang.
EDWARD IMPEY ET ÉLISABETH LORANS
58

résider dans l'association de l'édifice avec la d

qu'à maintenant à l'année 1840 et qui a pu être asso¬

ciée au démantèlement de la place-forte en 1427. Le de la châtellenie. La phase III c, qui a pu acco


LE DONJON DE LANGEAIS (INDRE-ET LOIRE) ET SON ENVIRONNEMENT 5

Remerciements Série J : archives de la famille Budan de Russé (10J 3


10 J 22)
Les auteurs remercient l'Institut de France de les Collection de cartes postales anciennes
avoir autorisé à effectuer cette étude ainsi que Archives départementales du Maine-et-Loire, Angers :
Mme Marie-Thérèse Camus, Conservateur du château, Série H abbaye Toussaint d'Angers, prieuré de Sain

:
et l'ensemble du personnel pour leur aide et leur gen¬ Sauveur de Langeais (1118-1782) (H 1826).
tillesse tout au long du travail de terrain. Pour la col¬ Archives municipales de Tours :
lecte et l'interprétation des sources, nos remerciements Registres des délibérations municipales pour l'anné
s'adressent à Mme Lassitte-Larnaudie, Conservateur en 1428 (BB R 4, CC R 24)
Chef des Archives de l'Institut de France, à M. le Pro¬ Bibliothèque municipale de Tours :
fesseur Bernard Chevalier, à Mme Elisabeth Zadora- Est. Aquarelle
2 de J. Forbes exécutée en 1802 : L. C. Langea
Rio et à M. le Professeur Dominique Barthélémy. Pour
l'interprétation de l'édifice, nous souhaitons remercier Gravure du château de Langeais extraite d'un ouvrag
M.Jean Mesqui, M. Daniel Prigent, Archéologue départe¬ du XIXe siècle : L. A. Langeais Est. 6
mental de Maine-et-Loire, qui a réalisé des analyses de Collection de cartes postales anciennes
mortier, et M. Arnaud de Saint Jouan, Architecte en Archives communales de Langeais :
Chef des Monuments Historiques. M. Alain Cadastre de 1829, section I
Kermorvant (Laboratoire d'Archéométrie, Université Cadastre révisé de 1982, section BN
de Tours) a conduit des essais de prospection géophy¬
sique et le Professeur Léopold Rasplus et Fabrizio II. Sources imprimées
Antonelli (Laboratoire des Systèmes Sédimentaires de
la Faculté des Sciences et Techniques de l'Université Abréviations :
de Tours) ont procédé aux identification pétrogra-
B.S.A.T. Bulletin de la soaété archéologique de Touraine
phiques. Enfin, nous remercions l'Institut de France, le
:

Ministère de la Culture (Direction du Patrimoine) et la M. S.A. T. Mémoires de la société archéologique de Touraine


:

British Academy pour avoir financé ce projet. L'Abbaye Toussaint d'Angers des origines à 1330, Étude historiqu
et cartulaire , éd. F. Comte, Société des Études Angevine
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Plan et élévations du château du XVe siècle dressés par L. t. XXVI, 1875, 381-441.
Roy en 1896 « Chartes de Saint-Julien de Tours du XIe au XIVe siècle », é
Plan de l'église Saint-Jean Baptiste de Langeais avant res¬ L.-J. Denis, Société des archives historiques du Main
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RÉSUMÉS ANALYTIQUES

Le donjon de Langeais (Indre-et-Loire) et son environnement : étude historique et archéologique, par Edward Impey et Elisabeth Lorans.
Le donjon de Langeais fait partie des édifices du haut Moyen-Âge les plus célèbres en Europe, mais il n'a pour autant

jamais
construction
L'essentiel
été étudié
desdont
vestiges
deil façon
propose
subsistants
systématique.
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d'origine
Cet article
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fondé
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primitif
pierre-à-pierre
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reconstitué
et l'analyse
majeures
sous
archéologique
ont
la forme
été identifiées.
d'un
de cette
bloc

rectangulaire à deux niveaux avec du côté est deux saillies en forme de tours probablement reliées par une galerie. Une
datation aux environs de l'an mil est proposée mais rien ne permet de l'attribuer au comte d'Anjou Foulque Nerra. Les
critères de confort et de commodité ont dominé sur le souci de sécurité bien que le bâtiment ait pu avoir quelque capacité
défensive et avoir été incorporé dans une enceinte. Cet édifice a pu ou bien constituer une résidence à part entière - et dans
ce cas représenter la forme ancestrale de la tour à plusieurs étages - ou bien faire partie d'un ensemble composé de
constructions peu élevées, qui incarne une autre forme d'aménagement résidentiel aristocratique. A la fin du XIe ou au début
du XIIe siècle (Phase II), les annexes furent réduites et l'édifice perdit toute capacité défensive par l'insertion de deux portes
au rez-de-chaussée. Le XVe siècle vit la destruction du mur ouest, suivie par la consolidation des vestiges, et diverses
transformations (Phases III a, b et c). Observations archéologiques, prospections géophysiques et sources écrites suggèrent
que le site fortifié s'étendait sur au moins 200 m de long à l'ouest du donjon dès le XIe siècle et qu'il contenait une chapelle
castrale.

- * -

The early donjon at Langeais is among the best known early médiéval buildings in Europe, but has not been
systematically studied ; this paper is based on a stone-by-stone record and archaeological analysis of the standing building,
and présents an interprétation of its structural and functional history. Three major structural phases have been identified.
Most of what remains is original (Phase I) ; the ruin can be reconstructed as a main block of two floors with two tower-like
attachments to the east side, probably linked by a gallery. A date of c. 1000 is proposed, but does not allow definite attribution
to Fulk Nerra. Considérations of comfort and convenience were more important to the original design than security, although
the building had some defensive capacity, and could have been incorporated in a walled circuit. It may have been an entire
residence of a type ancestral to the mature multi-storied residential donjon, or have been included in a assemblage of
low-level buildings, representing an alternative form of domestic planning. In the later eleventh or early twelfth century
(Phase II), the annexes were reduced and the building deprived of any defensive capacity by the insertion of ground-floor
doorways. The fifteenth century saw the démolition of the west wall, followed by the consolidation of the remains, and other
modifications (Phases III a, III b, III c). A combination of archaeological observation, recording, remote sensing and
historical research shows that the fortified area extended at least to c. 200 m west of the donjon in the eleventh century, and
contained a collegiate chapel.
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