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DES
INSCRIPTIONS ET BELLES-LE,TTRES
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES DE L'ANNÉE 1867
NOUVELLE SÉRIE.
TOME 111
PARIS
AUGUSTE DURAND ET PEDONE LAURIEL, ÉDITEURS
RUE CUJAS, ( ANCIENNE RUE DES GRÈS, 7)
1867
SÉANCES DU MOIS DE FÉVRIER,
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que sorte 1sto1re es esoms nouveaux introduilsââ"nsladiiliifiution des
théâtres par l'influ~ e de la civilisation romaine.
26 SÉANCES. DlJ MOIS DE FÉ'Vll.IER,
III. L!l plan le plus ancien réduisait le théâtre aux parties absolument
nécessaires. ·
La tribune du plilpitum était longue, étroite, isolée de toutes parts,
limitée à sa partie postérieure par un mur bas, percé de larges ouvertures,
et qui réfléchissait la voix vers les degrés de la cavea.
En arrière s'étendait une cour de faible profondeur; et, au fond de la
cour, un large portique servait à abriter les acteurs.
IV. Rien, dans un tel programme, ne semblait sacrifié à des besoins
purement esthétiques; ·pourtant l'effet, quel que fût le point de vue du
spectateur, dut être des plus heureux.
Pour un spectateur siégeant aux rangs inférieurs du théâtre, le portique
d'arri_ère-scène atiparaissai t à travers les larges portes du mur de fond du
pulpilum; et son harmoniause ordonnance, ainsi entrevue sur un second
plan, devait prendre, par l'liffet du contraste et par ,les illusions de la p.er-'
spect~ve, une profondeur apparente que l'inspection des ruines serait loin
de faire soupçonner. .
S'élevait-on au contraire Sl]r les degrés de la cayea, la vue, à peine bor-
née par la faible hauteur du mur de fond, franchissait bientôt les limites
de l'ei:Jcèinte; et, pour le plus grand noIIl.bre des _sp~ctateurs, les roches
d'Egine et les lointains de Sunium étaient là véritable décoration du
théâfre. .
V.• Toutefois, je me hâte de le dire, le mur de fond de la scène est
détrui\, et _n.ous ne pouvons juger de sa \1auteur que par l'examen des
stalistructions qui subs_istent. - l\fais la conclusion ne demeure pa~ mo,ins
çertaine : en raisop de la faible épaisseur des fondations, on pelih sans
crainte d'erreur, affirmer qlle le mur de fo11à. de la scène dut être très-bil,s,
e_t ne ressembler en 'rien à ces éuorIIJ.ei; et somptutiuses murailles dont \es
théâtres romains portent la trace, èt dont le théâtre d'Aspendus fournit le
plus complet exemple. ,
Au ·reste, à défa1~t de données positives, le sentimeI1t de l'art grec ayait
fait pressentir depuis longtemps cette dispositiol\ des théâtres antiques. To.us
les théâtres fondés aux bonnes époques de l'art ont vu11 sur de magnifi,i:ues
paysages. On admettait $ans peine que les .Grecs eu~$ent fait con,courir les
richesses de la nature à l'emhellisseinent de leu,rs fêtes dramatiques ou de
leurs réunions nationales. Les ruines du théâtre de Bacchus mettent
aujourd'hui hors de doute cetie hypothèse. . . . .
YI. Aux parties essentielles, dont l'ensemble constituait, à une époque
très-ancienne, le théâtre de Bacchus, il couvient de rattacher, comme une
dépendance obligée de l'édifice une trèe-longue cour, où le public trou-
vait un abri coritre la chaleur dans l'intervalle des représentations : cette
cour s'étendait parallèlement à" la direction générale de l'arrière-scène;
elle était située à un niveau plus bas, et une voie publique la séparl!,it du
portique des acteurs. Vu sa grande largeur, cette cour semble n'avoir ja-
mais été couverte; et d'ailleurs, comme elle présentait sa ~oin<lre dimen-
sion danS"la direction des rayons solajres 1 une couvertur~ y eût été superflue,
et ses murs, par l'ombre qu'ils projetaient; étaient très-suffisants pour
abriter les spectateurs. .· .
Je n'oserais affirmer que cette çour remontât à l'é,pqque des construc-
tions d'arrière-scène : fo moins il par!lî\ certain qu'elle préexi:;tait à la
restauration des Antonins : la nature différente des matériaux, la manière
gauche et pénible dont elle se raccorde aux constructions ultérieures, lui
assig11ent une date incontestablemènt'plus ànciènne. .
VII. Toutes les aµtres çonstruction~ sont de beaucoup po~térieures.
â celles que je viens d'énulllérer et pàrà,issent dues (comme tant d'autres
SÉANCES DU MOIS DE FÉVRIER.