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Chapitre II : Réseau GSM (Global Système for Mobile Communication)

Avec plus de 250 millions d'abonnés dans le monde à la fin 1999, le système GSM (Global System for
Mobile communications) est maintenant largement utilisé. C'est la première norme de téléphonie
cellulaire de seconde génération, c'est-à-dire qui soit pleinement numérique. Elle constitue la référence
mondiale pour les systèmes radio-mobiles.
1. Systèmes radio-mobiles et concepts cellulaires
1.1. Stations mobiles et stations de base radio
Un système de radiotéléphonie a pour premier objectif de permettre l'accès au réseau téléphonique à partir
d'un terminal portatif sur un territoire étendu (un pays, voire un continent). Ce service utilise une liaison
radioélectrique entre le terminal et le réseau. Selon les systèmes, plusieurs bandes de fréquences sont
utilisées : parmi les principales, on compte les bandes 450 MHz, 900 MHz et 1800 MHz.
Pour que le service soit disponible, il faut que la liaison radio entre le terminal et le réseau soit de qualité
suffisante, ce qui peut nécessiter une puissance importante des émetteurs. Afin de limiter cette puissance,
l'opérateur du réseau radio-mobile place un ensemble de stations de base (BS, Base Station) sur le
territoire à couvrir pour que le terminal soit toujours à moins de quelques kilomètres de l'une d'entre elles.
La surface sur laquelle un terminal peut établir une liaison avec une station de base déterminée est une
cellule. L'opérateur cherche donc à réaliser une couverture du territoire par un ensemble de cellules
contiguës. Pour économiser le spectre hertzien, il réutilise les mêmes fréquences sur des cellules
suffisamment éloignées pour que deux communications qui utilisent les mêmes fréquences ne se
brouillent pas.
On appelle station mobile ou plus couramment mobile (MS, Mobile Station) tout équipement terminal
capable de communiquer sur le réseau. Un mobile est grossièrement composé d'un émetteur-récepteur et
d'une logique de commande.
l.2. interface radio
L'intérêt d'un réseau radio-mobile est explicite dans son appellation même: la mobilité. L'utilisation d'une
liaison radio permet de couper la liaison qui relie un téléphone, un micro-ordinateur, un télécopieur aux
réseaux fixes et les autorise à avoir une totale liberté de mouvement. Comme toute autonomie, cette
indépendance ne va pas sans contreparties.
Les spécificités du médium de transmission sont les suivantes:
-il est commun à tous les utilisateurs et diffusif par nature, son usage doit être partagé ;
- le canal est perturbé par des interférences, il introduit des trajets multiples; ces phénomènes varient dans
l'espace et dans le temps ;
-le caractère diffusif du médium rend possible des écoutes indiscrètes ; il est nécessaire de mettre en place
des procédures de chiffrement pour assurer une confidentialité;
-le médium est rare et donc cher ; les fréquences radio représentent une ressource limitée qu'il est
essentiel d'économiser.
Pour utiliser ce médium d'une manière efficace, il faut choisir et mettre en œuvre un certain nombre de
techniques de modulation, de codage, d'accès multiple, etc. Il faut aussi dimensionner les canaux qui
supportent les communications téléphoniques, spécifier les bandes utilisées, les débits binaires, les
puissances émises, les procédures d'accès et de transmission. Cet ensemble d'éléments constitue
l'interface radio (air interface) et représente le cœur du système radio-mobile.

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1.3. Itinérance et handover
L'usager d'un réseau de radiotéléphonie, qui se déplace en différents points du territoire couvert, doit
pouvoir appeler et être appelé. C'est la notion d'itinérance ou de roaming (du verbe anglais to roam,
errer).
Pendant une communication, le terminal est en liaison radio avec une station de base déterminée. Il est
souhaitable d'assurer la continuation du service alors que l'utilisateur se déplace. Il peut être nécessaire de
changer la station de base avec laquelle le terminal est relié tout en maintenant la communication: c'est le
transfert inter-cellulaire ou handover (encore appelé hand-off dans certains pays).
1.4. Systèmes cellulaires et systèmes « sans cordon»
Un système de téléphonie cellulaire assure sur un territoire étendu l'itinérance et le handover. Il permet de
mettre en contact abonnés mobiles et abonnés fixes du RTCP (Réseau Téléphonique Commuté Public).
Certains autres réseaux radio-mobiles ne présentent pas de réelles possibilités d'itinérance ou de
handover. C'est le cas des systèmes dits« sans cordon» (cordless systems). Ils permettent l'accès au réseau
téléphonique par l'intermédiaire d'une ou de plusieurs bornes radio dont la portée est de 100 à 200 mètres,
mais ne disposent que de fonctionnalités réduites par rapport aux systèmes cellulaires.
Exp :
 Le Bip-Bop (en France) permet d’appeler tout abonné du réseau fixe à partir d’un portatif, mais
non d’être appelé.
 Le PABX sans fil permet lui une mobilité locale limitée à une entreprise. Le raccordement avec le
RTCP est situé en une localisation unique.

1.5. Déploiement cellulaire


Le nombre de communications simultanées que peut écouler une station de base est limité pour des
questions matérielles, et surtout à cause du nombre de fréquences disponibles.
Dans les zones urbaines denses, l'opérateur utilise des microcellules de quelques centaines de mètres de
rayon -pour écouler un trafic important par unité de surface (figure 1.1).
Dans les zones rurales faiblement peuplées, les cellules sont de tailles importantes -jusqu'à 30 km et sont
appelées des macrocellules. L'utilisation d'un portatif n'est donc pas toujours possible sur la totalité de la
surface d'une cellule rurale.
Les différents environnements (urbain/rural, intérieur/extérieur, etc.) et les prévisions de demande de
trafic imposent des contraintes de nature diverse sur l'interface radio et le déploiement du système.
Les systèmes radio-mobiles ont des ambitions diverses. Un système satellite peut assurer une couverture
géographique complète incluant mers et déserts mais ne peut faire face aux demandes de trafic qui
existent dans les zones urbaines. A l'opposé, un système sans cordon est à même de gérer des
concentrations de trafic très locales (hot spot) mais ne peut en aucun cas couvrir des zones rurales.
Les systèmes de radiotéléphonie cellulaires occupent la place importante située entre ces deux extrêmes.
Ils sont adaptés à des environnements variés, zones urbaines ou rurales, peuvent servir des abonnés
piétons ou automobilistes, couvrir des rues ou des autoroutes, et dans une certaine mesure l'intérieur des
immeubles.

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Figure 2.1. Exemple théorique de couverture cellulaire
2. Principales caractéristiques de GSM
2.1. Une approche réseau
Diversité de services : GSM permet la transmission de la voix et des données. Il est compatible avec les
réseaux fixes analogiques et numériques RTC et RNIS (Réseau Numérique à Intégration de Services). Le
GSM banalise le terminal en introduisant la notion de carte à puce (Carte SIM) qui rend la souscription
d’un abonnement indépendant de l’achat du terminal.
Une architecture spécifiée : La norme GSM spécifie clairement les éléments du système (Sous système
radio, sous système réseau, interfaces). Un abonné d’un réseau GSM d’un opérateur donné (fournisseur
de service GSM) peut accéder à des réseaux d’autres opérateurs ou d’autres pays sous réserves de
l’accord entre opérateurs. Cette possibilité est appelée « roaming ».
2.2. Une interface radio élaborée : l’interface radio est particulièrement étudiée pour le GSM, ce qui
permet au GSM d’être résistant aux brouillages et aux évanouissements.
Le tableau suivant décrit quelques propriétés du GSM et du DCS 1800.

Tableau 2.1. Principales caractéristiques de l'interface radio GSM


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2.3. Un système global : la norme GSM spécifie le système et ne ce limite pas à l’interface radio. Cette
spécification d’ensemble rend possible l’interconnexion des différents réseaux GSM dans le monde.
GSM est un système vivant permettant son évolution. Ainsi le passage du GSM au DCS 1800 ne
nécessite que des modifications mineures.
Les recommandations du GSM qui ont fait de lui un système évolutif. Des nouveaux services ont vu le
jour tels que le MMS, le SMS, le WAP,….
Avec GPRS, le réseau a évolué vers la commutation de paquets. Enfin, EDGE permettra de disposer de
débits utilisateurs de plus de 100 kbit/s.
GSM constitue donc une base solide vers les systèmes mobiles universels de troisième génération: UMTS
en Europe, ou IMT 2000 (International Mobile Telecommunications for year 2000) au sein de l'UIT.
3. Les services
3.1. Définition d'un PLMN
Un PLMN, Public Land Mobile Network, est défini comme un réseau installé et géré par un opérateur
pour fournir un service de communication mobile au public. Il existe en Algérie actuellement plusieurs
opérateurs (Mobilis,Nedjma, Djezzy…)
Un PLMN s'appuie sur le réseau téléphonique standard (RTCP) pour recevoir et transmettre les appels
relatifs à des abonnés fixes.
3.2. Terminal dans le réseau GSM
Dans GSM, on sépare l'abonnement du terminal utilisé. Dans les anciens réseaux de radiotéléphone, le
numéro par lequel un abonné pouvait être appelé était mémorisé dans l'équipement terminal et
physiquement lié à cet équipement. Dans les réseaux GSM, les terminaux sont banalisés, ils ne possèdent
aucune configuration et sont inutilisables tels quels. Il est nécessaire de leur adjoindre une carte à puce
appelée carte SIM, Subscriber Identity Module. Elle possède dans sa mémoire toutes les caractéristiques
de l'abonnement et mémorise l'environnement de l'utilisateur (liste de numéros abrégés, mot de passe
personnel, derniers numéros appelés, etc.) et l'environnement radio (caractéristiques du dernier réseau sur
lequel l'usager s'est connecté, etc.). Si un utilisateur change d'équipement sans changer de carte SIM ni de
position géographique, l'opération est totalement transparente pour le réseau. Il s'agit toujours du même
usager avec les mêmes caractéristiques.

Figure 2.2. Carte SIM et équipement

Le réseau GSM est le premier du genre à faire la différence entre un« numéro » d'abonné et une « identité
». L'identité qui porte le nom de IMSI, International Mobile Subscriber Identity, permet au réseau de
repérer un abonné de manière unique. Elle n'est pas connue de l'usager à qui il est seulement fourni le

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numéro MSISDN (Mobile Station ISDN Number), par lequel il peut être appelé. Une base de données
dans le réseau va donc faire la correspondance entre ce numéro, utilisé par les usagers, et l'identité
réellement utilisée au sein du PLMN pour repérer l'abonné.
Un tel système permet à l'opérateur une plus grande souplesse quant à la gestion des abonnements.
Il peut ainsi préparer des cartes SIM standards avec les paramètres d'abonnement les plus classiques.
Lorsqu'un client se présente pour souscrire un abonnement, il suffit de lui donner une carte standard et de
déclarer l'abonné dans la base de données du réseau qui va lui affecter un numéro MSISDN.
Enfin dans le réseau GSM, chaque équipement est repéré par une identité propre l'IMEI, International
Mobile Equipement ldentity. La composition de cette identité inclut une partie caractérisant le
constructeur du combiné. Elle permet éventuellement de détecter et d'interdire des équipements volés,
non homologués ou qui perturbent le réseau.

Figure 2.3. Numéro et identité

4. Architecture du réseau GSM


4.1. Présentation d'ensemble
Un réseau de radiotéléphonie a pour premier rôle de permettre des communications entre abonnés
mobiles et abonnés du réseau téléphonique commuté (RTC). Il s’interface avec le RTC et comprend des
commutateurs. Il est caractérisé par un accès très spécifique: la liaison radio. Enfin, comme tout réseau, il
doit offrir à l'opérateur des facilités d'exploitation et de maintenance. Un réseau de radiotéléphonie peut
donc se découper en trois sous-ensembles :
-le sous-système radio (BSS, Base Station Sub-system) qui assure les transmissions radio-électriques et
gère la ressource radio;
-le sous-système d'acheminement appelé couramment réseau fixe (NSS, Network Sub-System) qui
comprend l'ensemble des fonctions nécessaires à l'établissement des appels et à la mobilité; (dans la phase
2 des spécifications GSM, le terme utilisé est SMSS pour Switching and Management Sub-System ;
-le sous-système d'exploitation et de maintenance (OSS, Operation Sub-System) qui permet à l'exploitant
d'administrer son réseau.
La séparation des fonctions entre le BSS et le NSS nécessite de faire la distinction entre l'aspect itinérance
et la mobilité radio. L'itinérance est définie par la possibilité d'utiliser un terminal de télécommunications
en un point quelconque. En ce sens, le NSS gère l'itinérance.
La mobilité radio offre en supplément la possibilité de se déplacer au cours d'une communication et
implique ainsi la fonction de handover. Le BSS, de son côté, gère l’aspect spécifiquement radio du réseau

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GSM. Il prend en charge la transmission adaptée au canal radio, l'allocation des canaux radio et décide
des handover.

4.2. L'architecture canonique

Figure 2.4. Architecture GSM suivant la norme

La figure 2.4 indique les principaux éléments d'un réseau GSM hormis le sous système d'exploitation et
de maintenance.
Le BSS comprend :
-les BTS, (Base Transceiver Station), qui sont des émetteurs-récepteurs ayant un minimum d'intelligence,
-le BSC (Base Station Controller) qui contrôle un ensemble de BTS et permet une première concentration
des circuits.
Le NSS comprend des bases de données et des commutateurs :
-les MSC (Mobile-services Switching Center) sont des commutateurs mobiles associés en général aux
bases de données VLR (Visitor Location Register),
-le HLR (Home Location Register) est une base de données de localisation et de caractérisation des
abonnés.
4.3. Architecture matérielle du sous-système radio
a- Fonctions de la BTS
La BTS est un ensemble d'émetteurs-récepteurs appelés TRX. Elle a la charge de la transmission radio :
modulation, démodulation, égalisation, codage correcteur d'erreur.

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Elle gère plus généralement toute la couche physique: multiplexage TDMA, saut de fréquence lent,
chiffrement. Elle réalise aussi l'ensemble des mesures radio nécessaires pour vérifier qu'une
communication en cours se déroule correctement. Ces mesures ne sont pas exploitées par la BTS, mais
directement transmises au BSC.
La BTS gère la couche liaison de données pour l'échange de signalisation entre les mobiles et
l'infrastructure (LAP Dm : Link Access protocol on Dm channel). Enfin, elle gère la liaison de données
avec le BSC afin d'assurer la fiabilité du dialogue (LAP D).
La capacité maximale d'une BTS est typiquement de 16 porteuses (limite jamais atteinte en pratique),
c'est-à-dire qu'elle peut supporter au plus une centaine de communications simultanées. En zone rurale, la
BTS peut être restreinte à la gestion d'une seule porteuse écoulant jusqu'à 7 communications simultanées.
En zone urbaine, les BTS comportent généralement de 2 à 4 TRX pouvant écouler environ de 14 à 28
communications simultanées.
La norme distingue les BTS dites normales des micro-BTS. Les premières correspondent aux stations de
base classiques des systèmes cellulaires avec des équipements installés dans des locaux techniques et des
antennes sur les toits reliées par des câbles. Des dispositifs de couplage permettent d'avoir une seule
antenne pour plusieurs TRX mais peuvent réduire considérablement la puissance disponible à l'entrée de
l'antenne. La norme spécifie la sensibilité et les puissances maximales des TRX, sans prendre en compte
ces dispositifs de couplage.

Tableau 2.2. Classes de puissance des BTS normales

Les micro-BTS sont prévues pour assurer la couverture de zones urbaines denses à l’aide de
microcellules. Ce sont des équipements de faible taille, intégrant les dispositifs de couplage et d'un coût
plus faible que les BTS normales car elles sont en plus grand nombre et peuvent être montées à
l'extérieur. La norme propose des puissances faibles pour avoir des portées limitées et impose de fortes
contraintes pour permettre le fonctionnement de deux BTS à proximité. Les différentes classes de
puissance sont données dans le tableau 2.3.
Si le mobile se trouve près d'une BTS, la recommandation prévoit qu'elle peut réduire la puissance
effective d'émission vers ce mobile. Les classes de puissance définissent donc bien des valeurs maximales
de puissance.

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Tableau 2.3. Classes de puissance des micro-BTS

Il existe différentes configurations BTS-BSC. Les BTS sont généralement reliées au BSC en
configuration chaînée (multi-drop) ou en étoile (star). Le BSC peut être placé au même endroit qu'une des
BTS.
Selon les environnements, un site comprend une seule BTS (configuration omni-directionnelle fréquente
en zone rurale) ou plusieurs (configuration sectorisée en zones urbaine et sur les autoroutes). Quelques
configurations de BTS-BSC sont représentées sur la figure 2.5.

Figure 2.5. Différentes configurations des BTS-BSC

b- Fonctions du BSC
Le contrôleur de station de base BSC est l'organe « intelligent» du BSS. Il a pour fonction principale de
gérer la ressource radio. Il commande l'allocation des canaux, utilise les mesures effectuées par la BTS
pour contrôler les puissances d'émission du mobile et/ou de la BTS, prend la décision de l'exécution d'un
handover.
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De plus, c'est un commutateur qui réalise une concentration des circuits vers le MSC.
Le BSC est relié par une ou plusieurs liaisons MIC avec la BTS et le MSC, et gère donc une liaison de
données avec ceux-ci. La liaison BTS-BSC est en partie similaire à un accès RNIS et fait appel au LAPD.
La liaison BSC-MSC utilise le CCITI n07 et ses différentes couches.
4.4. Architecture matérielle du sous-système fixe
c- Fonctions du HLR
Le HLR ou enregistreur de localisation nominal est la base de données qui gère les abonnés d'un PLMN
donné. Il mémorise d'une part les caractéristiques de chaque abonné:
-l'identité internationale de l'abonné utilisée par le réseau (lMSI),
-le numéro d'annuaire de l'abonné (MSISDN),
-le profil de l'abonnement (services supplémentaires autorisés, autorisation d'appel international, etc.).
Ces données sont rentrées par l'opérateur à partir de son système d'administration. Elles varient peu dans
le temps.
D'autre part, le HLR est une base de données de localisation. Il mémorise pour chaque abonné le numéro
du VLR où il est enregistré, même dans le cas où l'abonné se connecte sur un PLMN étranger. Cette
localisation est effectuée à partir des informations émises par le terminal à travers le réseau.
L'implantation du HLR peut être centralisée ou décentralisée. Dans le premier cas, un HLR peut gérer
plusieurs centaines de milliers d'abonnés et il constitue une machine spécifique. Dans le deuxième cas, il
peut être intégré dans les MSC et les données d'un abonné sont alors physiquement stockées sur le MSC
où il communique préférentiellement. Les échanges de signalisation sont ainsi minimisés. Dans tous les
cas d'implantation, à chaque abonné est associé un HLR unique, de façon indépendante de la localisation
momentanée de cet abonné. Le réseau identifie le HLR à partir du numéro MSISDN ou de l'identité IMSI
de l'abonné.
d- Fonctions du MSC et du VLR
Le MSC, Mobile-services Switching Centre, est parfois appelé centre de commutation des mobiles ou
commutateur du service mobile. Il gère l'établissement des communications entre un mobile et un autre
MSC, la transmission des messages courts et l'exécution du handover lorsqu'il y est impliqué. Il dialogue
avec le VLR pour gérer la mobilité des usagers: vérification des caractéristiques des abonnés visiteurs lors
d'un appel départ, transfert des informations de localisation, etc.
Il peut posséder une fonction passerelle, GMSC (Gateway MSC), qui est activée au début de chaque appel
d'un abonné fixe vers un abonné mobile. Cette fonction est différente de la fonction MSC pure, elle
pourrait être implantée dans les commutateurs du RTC. En réalité, elle est réalisée par les MSC pour
minimiser l'impact sur le RTC. Le MSC possède également une fonction passerelle pour les messages
courts.
Le VLR (Visitor Location Register), est aussi appelé « enregistreur de localisation d'accueil» (ou encore
des « visiteurs »). C'est une base de données qui mémorise les données d'abonnement des abonnés
présents dans une zone géographique.
Plusieurs MSC peuvent être reliés au même VLR, mais en général, il y en a un seul par VLR.
Les données mémorisées par le VLR sont similaires aux données du HLR, mais concernent seulement les
abonnés mobiles présents dans la zone considérée. Vient se rajouter l'identité temporaire TMSI. Le VLR
peut avoir une information de localisation plus précise que le HLR.

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4.5. Sous-système d'exploitation et de maintenance
a- L'administration de réseau
L'administration de réseau (Network Management) comprend toutes les activités qui permettent de
mémoriser et de contrôler les performances et l'utilisation des ressources de façon à offrir un certain
niveau de qualité aux usagers. Les différentes fonctions d'administration comprennent:
-l'administration commerciale (déclaration des abonnés, des terminaux, facturations, statistiques) ; la
gestion de la sécurité (détection d'intrusion, niveau d'habilitation) ;
-l'exploitation et la gestion des performances (observations du trafic et de la qualité, changement de
configuration pour s'adapter à la charge du réseau, surveillance de mobiles de maintenance).
-le contrôle de la configuration du système (mise à niveau de logiciel, introduction de nouveaux
équipements et de nouvelles fonctionnalités),
-la maintenance (détection des défauts, tests d'équipements).
Le système d'administration du réseau GSM est proche du concept TMN (Telecommunications
Management Network) qui a pour objet de rationaliser l'organisation des opérations d'exploitation et de
maintenance et de définir les conditions techniques d'une supervision efficace et économique de la qualité
de service.
b- Architecture du TMN
L'administration des premiers réseaux de télécommunications se faisait individuellement sur
chaque équipement à partir d'un terminal simple directement connecté. Les fonctions disponibles étaient
étroitement liées à la structure matérielle de l'équipement. Ce niveau d'administration est toujours possible
dans GSM. Cependant, les terminaux ne sont plus seulement locaux, mais aussi déportés et reliés aux
équipements par l'intermédiaire d'un réseau de données (par exemple un réseau X.25).
La complexité actuelle d'un réseau nécessite des outils d'administration qui représentent son état et sa
configuration sous des formes conviviales représentation graphique des équipements, histogrammes de
charge, etc. L'ensemble des fonctions nécessaires est le « système d'exploitation» (Operation System). Ce
niveau d'administration globale doit être indépendant des équipements. Il est donc nécessaire d'intégrer
des équipements de médiation entre les équipements du réseau (BTS, BSC, MSC, etc.) et le système
d'exploitation. Ceux-ci ont pour objet de présenter sous des formes standardisées les différents éléments
du réseau et de dialoguer avec le système d'exploitation par un protocole standard.
L'ensemble formé par les équipements de médiation, le système d'exploitation et les réseaux de transport
utilisés forme le réseau d'exploitation des télécommunications, TMN, représenté à la figure 2.6.
c- Fonctions de l'EIR
L'EIR, Equipment Identity Register, est une base de données annexe contenant les identités des
terminaux (IMEI). Elle peut être consultée lors des demandes de services d'un abonné pour vérifier que le
terminal utilisé est autorisé à fonctionner sur le réseau. L'identité d'un terminal contient un numéro
d'homologation commun à tous les terminaux d'une même série, un numéro identifiant l'usine
d'assemblage et un numéro spécifique au terminal.
L’accès au réseau peut être refusé parce que le terminal n'est pas homologué, qu’il perturbe le réseau ou
bien parce qu'il a fait l'objet d'une déclaration de vol. L’EIR peut contenir une liste blanche de l'ensemble
des numéros d'homologation, une liste noire des équipements volés et interdits d'accès, et une liste grise
des terminaux présentant des dysfonctionnements insuffisants pour justifier une interdiction totale. Le
réseau peut mémoriser l'identité IMSI d'un abonné utilisant un terminal inscrit en liste noire ou grise et la
transférer au système d'administration pour permettre d'identifier les accès frauduleux.

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Figure 2.6. Architecture du TMN

e- Fonctions de l'AUC
Le centre d'authentification AUC, AUthentication Centre, mémorise pour chaque abonné une clé
secrète utilisée pour authentifier les demandes de services et pour chiffrer les communications.
f- Présentation de l'OMC et du NMC
La diversité des équipements présents dans un réseau GSM tant sur le plan de leur type
(émetteurs-récepteurs, commutateurs, bases de données) que de la multiplicité des fournisseurs pousse à
adopter une approche structurée et hiérarchique. La norme présente deux niveaux:
-les OMC, Operations and Maintenance Centre,
-le NMC, Network Management Centre.
Le NMC permet l'administration générale de l'ensemble du réseau par un contrôle centralisé, alors que les
OMC permettent une supervision locale des équipements.
Plusieurs OMC vont, par exemple, superviser des ensembles de BSC et de BTS sur différentes zones.
D'autres OMC vont superviser les MSC et VLR. Les incidents mineurs sont transmis aux OMC qui les
filtrent. Les incidents majeurs vont remonter jusqu'au NMC. Le découpage entre OMC et NMC n'est pas
défini pour l'ensemble des fonctions d'administration dans la norme. Le NMC correspond en général au
système d'exploitation du TMN. Les différents OMC assurent les fonctions de médiation.
4.6. Présentation des interfaces
Chaque interface, désignée par une lettre est totalement spécifiée par la norme. Le Tableau 2.4
présente la liste des interfaces dans le réseau GSM.

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Nom Localisation Utilisation

Um MS-BTS Interface radio

Abis BTS-BSC Divers

A BSC-MSC Divers

GMSC-HLR Interrogation HLR pour appel entrant


C
SM-GMSC HLR Interrogation HLR pour message court entrant

VLR-HLR Gestion des informations d'abonnés et de localisation


D
VLR-HLR Services supplémentaires

MSC SM-GMSC Transport des messages courts


E
MSC-MSC Exécution des handover

G VLR-VLR Gestion des informations d'abonnés

F MSC-EIR Vérification de l'identité du terminal

B MSC-VLR Divers

H HLR-AUC Echange des données d'authentification

Tableau 2.4. Liste des interfaces dans un système GSM

4.7. Architecture en couches du sous-système radio


La recommandation GSM établit un découpage des fonctions et une répartition de celles-ci sur divers
équipements. La structuration en couches reprend ce découpage en respectant la philosophie générale des
couches OSI, même si la spécificité d'un système radiomobile conduit à s'éloigner de la structure
classique en 7 couches.
Dans le BSS, on retrouve principalement les trois couches basses de l’OSI : couche physique, couche
liaison de données et couche réseau, celle-ci est elle-même découpée en plusieurs sous-couches qui
concernent plusieurs interfaces.
La couche 1 ou couche physique définit l'ensemble des moyens de transmission et de réception physique
de l'information. Sur l'interface Abis, la transmission est numérique, le plus souvent sur des voies 64
kbit/s (une ou plusieurs liaisons MIC à 30 voies). Sur l'interface radio, cette couche est plus compliquée
du fait des nombreuses opérations à effectuer : codage correcteur d'erreur, multiplexage des canaux
logiques, mesures radio à effectuer.
La couche 2 ou liaison de données a pour objet de fiabiliser la transmission entre deux équipements par
un protocole. Les protocoles adoptés comportent un mécanisme d'acquittement et de retransmission
(ARQ, Automatic Repeat reQuest), et sont assez similaires au protocole HDLC. La liaison entre la BTS et
le BSC est gérée par le LAPD utilisé dans le RNIS. Entre la MS et la BTS, la spécificité de la couche
physique requiert un protocole adapté du protocole LAPD, le LAPDm (m pour mobile).
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La couche 3 réseau a pour objet d'établir, de maintenir et de libérer des circuits commutés (parole ou
données) avec un abonné du réseau fixe. Cette couche est divisée en trois sous-couches.
L'ensemble des aspects purement radio est intégré à la sous-couche Radio Resource (RR). Les autres
traitements sont répartis entre les sous-couches MM et CM présentées ci-dessous. La sous-couche RR
gère l'établissement, la maintenance et la libération des différents canaux logiques. Au sein de la MS, elle
a pour rôle de sélectionner les cellules et de surveiller la voie balise à partir des mesures effectuées par la
couche physique. L'entité RR est donc principalement présente dans la MS et le BSC. La plupart des
messages qui la concernent transitent par la BTS sans interprétation.
Cependant, quelques messages, comme par exemple l'ordre d'activation d'un émetteur, concernent
directement la BTS et sont échangés entre la MS et la BTS ou bien entre la BTS et le BSC. La BTS
comporte une première entité appelée RR' pour le dialogue avec la MS et une seconde entité pour le
traitement des commandes venant de la BSC. Cette dernière est appelée BTS Management (en abrégé
BTSM) et son homologue se retrouve dans le BSC.
L'itinérance est gérée par la sous-couche MM, Mobility Management. Elle prend donc en charge la
localisation, l'authentification et l'allocation du TMSI.
Enfin, la sous-couche CM, Connection Management, est découpée en trois parties : l'entité CC, Call
Control, traite la gestion des connexions de circuits avec le destinataire final. L'entité SMS, Short
Message Service, assure la transmission et la réception des messages courts. L'entité SS, Supplementary
Services, gère les services supplémentaires.
Les sous-couches CM et MM ne sont pas gérées au sein du BSS. L'ensemble des messages CM et MM
transitent dans le BSS sans être analysés ni par la BTS ni par le BSC.

Figure 2.7. Architecture en couches dans le BSS

4.8. Architecture en couches du sous-système fixe


La compréhension de l'architecture du sous-système fixe nécessite l’acquisition des connaissances de base
sur la signalisation sémaphore n° 7. Les différentes couches du NSS sont présentées ci-dessous pour le
lecteur déjà familier des principaux concepts des réseaux fixes (cf. figure 3.10).
L'échange de signalisation au sein du NSS se fait en utilisant le SS7. Le MTP est donc implanté dans les
MSC, VLR et HLR. La gestion de l'itinérance nécessite le développement du protocole applicatif MAP
(Mobile Application Part), particulier GSM. Pour offrir l'itinérance internationale et rendre évolutifs les
formats de messages, les protocoles SCCP et TCAP sont utilisés dans les dialogues MSC/VLR-
MSC/VLR. Ils se placent dans la structure en couches entre le MAP et le MTP. Pour l'établissement des
appels, des messages téléphoniques classiques sont échangés à la fois entre les différents MSC/VLR et
entre MSC/VLR et les CAA (centraux du RTC). Le protocole de gestion d'appel SSUTR2 (ou bien l'ISUP
dans autres pays que la France) est donc intégré dans le MSC/VLR.

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L'interface A entre le NSS et le BSS, basé également sur le SS7, comprend le MTP et le SCCP, utilisé en
mode connecté. Au-dessus du SCCP, le BSSAP (BSS Application Part) permet de gérer les messages
BSC-MSC de gestion et de rendre le BSC transparent aux messages échangés entre la MS et le MSC.
Enfin, les couches MM et CM permettent la gestion de l'itinérance et des connexions entre la MS et le
MSC.

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5. Ingénierie et concept cellulaire
L’ingénierie radioélectrique d'un réseau est sans doute l'une des tâches les plus importantes et les
plus sensibles rencontrées lors du déploiement d'un système cellulaire. Elle conditionne de façon
importante la qualité de service offert aux utilisateurs.
Pour optimiser l'utilisation des ressources radio allouées au service mobile et permettre une densité
maximale d'usagers par unité de surface, il doit réutiliser les mêmes fréquences sur des sites distants. Le
concept cellulaire permet, théoriquement, d'atteindre des capacités illimitées en densifiant le réseau des
stations de base. Pour un déploiement fixé, la réutilisation de fréquences est limitée par le rapport C/I
(Carrier/Interférence) ou rapport porteuse/interférences). Il faut donc trouver un compromis entre ce
rapport (pour garder une qualité de service minimum pour tous les usagers) et la capacité du système
(pour que le système implanté soit économiquement viable pour l'opérateur).
Différentes méthodes sont disponibles dans GSM pour optimiser l'usage de la ressource radio : le saut de
fréquence, le contrôle de puissance et la transmission discontinue permettent de mieux réutiliser les
ressources radio.
5.1. Réutilisation des ressources
L'opérateur dispose d'une zone à couvrir et d'une bande de fréquences. Dans les systèmes tels que
GSM, cette bande est partagée en deux sous-bandes dont l'une est utilisée pour les liaisons mobiles vers
infrastructure (liaison montante) et l'autre pour le sens infrastructure vers mobiles (liaison descendante).
Chaque sous-bande est ensuite partagée en un certain nombre de porteuses. Une porteuse peut écouler une
ou plusieurs communications simultanément.
D'autre part, la zone à couvrir est découpée en « cellules ». Une cellule est une portion de territoire
couverte par une station de base. On affecte à chaque cellule (i.e. à chaque station de base), un certain
nombre de porteuses de la bande en fonction du trafic estimé dans cette cellule. Il est possible de réutiliser
une même porteuse dans des cellules différentes si celles-ci sont suffisamment éloignées. La réutilisation
de fréquences permet donc à un opérateur de couvrir une zone géographique détendue illimitée en ayant
recours à une bande de fréquences de largeur limitée.
Ainsi, grâce au concept de réutilisation de fréquence, l'architecture cellulaire permet d'atteindre
potentiellement une capacité illimitée (en nombre d'usagers par unité de surface). Cependant, la
réutilisation de la même fréquence radio à l'intérieur d'une zone géographique limitée (telle une ville)
pose un ensemble de problèmes complexes. Un mobile va recevoir non seulement un signal utile
provenant de la station de base à laquelle il est rattaché mais aussi des signaux interférant provenant des
stations de base utilisant la même fréquence dans des zones voisines.
5.1.1. Modèle hexagonal classique
On considère une station de base servant une cellule. Si on néglige les évanouissements sélectifs et
l'effet de masque, un canal radio présente une atténuation du signal dépendant de la distance séparant
l'émetteur du récepteur. Avec ce modèle de propagation, une cellule est un cercle. On cherche à couvrir le
territoire par un ensemble de cellules. Une cellule est donc approximée par un hexagone qui est le
polygone le plus proche du cercle qui permet de paver le plan.
On appelle « motif» le plus petit groupe de cellules contenant l'ensemble des canaux une et une seule fois.
Ce motif est répété sur toute la surface à couvrir. La distance minimale entre deux émetteurs utilisant la
même fréquence est la « distance de réutilisation ». Plus le motif est grand, plus la distance de
réutilisation, exprimée en nombre de cellules, est grande.

15
Déterminons le motif minimal pour un système donné, c'est-à-dire le motif qui donne pour l'ensemble des
points de la cellule, et dans tous les cas de fonctionnement du système, une qualité de réception
suffisante.
Nous allons faire l'analyse sur la liaison descendante. Considérons un mobile dans une cellule
particulière. Il reçoit un signal utile de puissance C de sa station de base et des signaux perturbateurs de
deux types: des interférences et du bruit. Les interférences sont dues aux stations en émission sur la même
fréquence (interférences co-canal) et aux stations en émission sur des fréquences voisines (interférences
de canaux adjacents). On désigne par 𝐼 la puissance totale des interférences. La puissance du bruit est
noté N. Le rapport 𝐶/(𝐼 + 𝑁) permet d'apprécier la qualité du signal reçu.
Le seuil 𝐶/(𝐼 + 𝑁) au-delà duquel la réception est correcte est une des caractéristiques essentielles d'une
interface radio.
Il s'agit de déterminer la taille du motif nécessaire pour avoir un certain 𝐶/(𝐼 + 𝑁). Il est clair que plus le
𝐶/(𝐼 + 𝑁) seuil est bas, plus la distance de réutilisation sera faible (c'est-à-dire que deux stations utilisant
la même fréquence pourront être d’autant plus proches que 𝐶/(𝐼 + 𝑁) sera faible). Ainsi, la taille du
motif pourra être réduite.
a- Motifs réguliers
Des considérations géométriques et arithmétiques permettent de démontrer qu'un motif ayant un
nombre de fréquences données est optimal s'il est régulier, c'est-à-dire s'il est invariant par une symétrie
ou une rotation de 120°. Les motifs réguliers les plus courants sont composés de 3, 4, 7, 12, 21, 27
cellules. Dans GSM, le motif est généralement de l’ordre de 12 cellules.

Figure 2.7. : Exemple de motif cellulaire (K=4).

Considérons une cellule particulière. Les centres des cellules utilisant la même fréquence sont situés sur
un ensemble de cercles autour de cette cellule. Ces cercles sont appelés « couronnes ». Le rayon du plus
petit cercle correspond à la distance de réutilisation D. Ce cercle comporte toujours six cellules, quelle
que soit la taille de motif.
On peut démontrer que la distance de réutilisation D est donnée par la relation:
𝐷 = √3𝐾 ∙ 𝑅 où 𝑅 est le rayon de la cellule et k est la taille de motif.

16
Figure 2.8. Distance de réutilisation

b- Systèmes limité par le bruit


Considérons d'abord le cas d'une zone étendue avec une très faible demande en trafic. L'opérateur
peut, en première approche, utiliser une seule cellule pour l'ensemble de la zone. Dans ce cas, les
interférences co-canal et canaux adjacents sont négligeables devant le bruit: 𝐼 ≪ 𝑁.
Le rapport 𝐶/(𝐼 + 𝑁) est donc ici un rapport signal sur bruit 𝐶/𝑁 égal au 𝐸 /𝑁 . Il suffit qu'en tout point
de la cellule, le signal reçu ait une puissance supérieure à la sensibilité du récepteur pour que la qualité
des signaux reçus soit acceptable. La taille de la zone à couvrir détermine la puissance nécessaire sur les
émetteurs. Mais cette puissance est limitée. Le découpage en cellules est réalisé pour des questions de
couverture et non par la mise en œuvre de la réutilisation de ressources. La taille des cellules est
déterminée par l'ensemble des points pour lequel le signal est supérieur avec une certaine marge au bruit
du récepteur N. On désigne un tel système par le terme « système limité par le bruit» (noise-limited
system). C'est le cas typique des zones rurales qui sont faiblement peuplées. Les mêmes fréquences
peuvent être réutilisées sur des sites très éloignés ce qui revient à utiliser des motifs de grande taille.
c- Systèmes limités par les interférences
Si l'opérateur veut disposer de beaucoup de canaux sur chaque station de base, il va réutiliser au
maximum les fréquences. L'interférence co-canal va être prépondérante par rapport à tous les autres
brouillages: 𝑁 ≪ 𝐼
Le rapport 𝐶/(𝐼 + 𝑁) a donc la forme:
𝐶 𝐶
=
𝐼 ∑ ∈ 𝐼
où Bi est l'ensemble des stations de base en émission sur la fréquence de réception du mobile et 𝐼 est
l'interférence reçue sur la kième cellule de la 1ère courone.
Il faut donc estimer le 𝐶/𝐼 minimal sur la cellule. Le 𝐶/𝐼 est calculé dans le pire cas qui correspond aux
conditions suivantes:
17
 Totalité des stations de bases en émission à la puissance Pe
 Mobile situé à une distance R de la station de base (sur la frontière de la cellule).
Si on néglige l’interférence créé par les cellules éloignées, et la possibilité de considérer seulement les six
stations de base entourant la cellule concernée (on considère les interférences co-canal ou le nombre de
cellules interférentes sur la première couronne est égal à 6), le rapport signal/bruit 𝐶/𝐼 aura la forme:
𝐶/𝐼 = 1/6(𝐷/𝑅) .
𝐶 : Carrier= signal utile, I: interferences co-canal et canal adjacent plus le bruit.
𝐷 est la distance de réutilisation et R est le rayon de la cellule.

Figure 2.9. Interférences sur la première couronne

Le rapport 𝐶/𝐼 s'exprime donc uniquement en fonction de 𝐷/𝑅 et ne dépend pas des puissances utilisées.
C'est pourquoi 𝐷/𝑅 est parfois appelé « facteur de réduction d'interférence ».
En utilisant l'expression de 𝐾 en fonction de 𝐷/𝑅, on peut déduire le motif nécessaire pour un seuil de
fonctionnement 𝐶/𝐼 donné.
5.1.2. Etude du modèle classique
a- Cas des systèmes TDMA/FDMA
Le calcul précédent a été réalisé en raisonnant sur l'affectation des fréquences aux stations de base.
Il s'applique donc directement sur les systèmes FDMA purs. La majorité des systèmes numériques sont
des systèmes FDMA/TDMA. En général, on réalise la planification en affectant les fréquences aux sites ;
le calcul précédent s’applique donc également à ce cas.
18
Il est a priori difficile de réaliser la planification canal radio par canal radio (i.e. un intervalle de temps
sur une fréquence radio) dans un système FDMA/TDMA. Si l’on considère la liaison montante, les
trames ne sont pas forcément synchronisées entre cellules différentes. De plus, le délai de propagation
intervient de sorte qu'un mobile peut être brouillé par des mobiles différents au cours d'une même
émission car les slots de cellules différentes peuvent se chevaucher. Il n'est donc plus possible de dire
qu'une émission est interférée par exactement six émissions sur le même canal.
b- Utilisation d'antennes directives
La location et la maintenance des sites représentent une part non négligeable du coût de
fonctionnement du réseau pour l'opérateur. Ce dernier a intérêt à limiter le plus possible le nombre des
sites installés. Dans ce but, les opérateurs utilisent en général des antennes dont le diagramme de
rayonnement est de 120°. La couverture assurée s'approche alors de l'hexagone dont un des coins est la
station de base. Il est alors possible sur un même site d'assurer la couverture de 3 cellules. Dans les
ouvrages américains, l'ensemble de la zone couverte par un site est appelé une cellule et la surface
couverte par une antenne est appelée un « secteur ». Cependant dans le cadre de GSM, chaque antenne
couvre une cellule. Il y a donc trois stations de base différentes qui seront logiquement reliées au même
BSC, et 3 cellules différente utilisant des fréquences différentes. Par abus de langage, on parle
quelquefois de BTS tri-sectorisé.

Figure 2.10. Exemple de motif tri-sectoriel à 12

Pour une même taille de motif, une analyse de la distribution du 𝐶/𝐼 montre que la sectorisation
introduit une légère dégradation de qualité par rapport à une couverture ominidirectionnelle. Cependant, il
est plus facile de « tilter » les antennes. L'opérateur, par l'ajustement précis des directions de visée, peut
ainsi mieux maîtriser la couverture. De plus, la dégradation de qualité est négligeable par rapport à la
réduction des coûts provoquée par la réduction du nombre de sites. Le motif minimal souvent considéré
dans GSM est donné en figure 2.10. Il est de taille 12 mais parfois noté 4/12 pour montrer qu'il est réparti
sur quatre sites.
c- Prise en compte de l'effet de masque
Le calcul précédent suppose un affaiblissement uniquement fonction de la distance. Dans la réalité, il
faut prendre en compte l'effet de masque, approximé par une loi log normale. De ce fait, il n'est plus
possible de calculer une borne inférieure pour le 𝐶/𝐼. En revanche, on peut tracer la fonction de
répartition du 𝐶/𝐼 pour l'ensemble des mobiles uniformément répartis sur la cellule.
19
On constate avec ce graphique que 90 % des usagers ont un C/I supérieur à 12 dB avec un motif à 12.
Les spécifications de GSM prévoient un fonctionnement correct au dessus d'un niveau 𝐶/𝐼 de 9 dB. La
taille du motif de réutilisation minimal est donc K= 9 (contre 21 pour les systèmes analogiques).

Figure 2.11. Répartition du 𝐶/𝐼 suivant la taille de motif

d- Prise en compte du bruit et des interférences


La quantité qui définit la qualité du système est le rapport 𝐶/(𝐼 + 𝑁). Cependant, le rapport 𝐶/𝐼 est
indépendant des puissances d'émission. Il est possible de raisonner en 𝐶/𝐼 sans considérer le bruit et en
𝐸 /𝑁 sans considérer les interférences mais en prenant des marges de sécurité. Par exemple, on
considère des marges respectives de 5 dB et 3 dB par rapport aux seuils minimaux 𝐶/𝐼 et 𝐸 /𝑁 .
On obtient un seuil 𝐶/𝐼 de 9 +5 =14 dB et un seuil 𝐸 /𝑁 de 8 + 3 =1l dB. De cette façon en limite de
cellule où on peut considérer que les seuils sont atteints, on a : C=101,4I et C=101,1N, ce qui permet de
1,1
calculer: C/(I+N) > 1/(10-1,4+10- ) soit environ 9 dB.
On peut considérer ici que le système est limité à la fois par le bruit et les interférences. La marge prise
sur le seuil de 𝐶/𝐼 conduit à prendre un motif plus grand que 12.
En milieu urbain très dense, où il est nécessaire de réutiliser les ressources le plus efficacement possible,
la marge sur le seuil 𝐸 /𝑁 est accrue pour diminuer le seuil 𝐶/𝐼. On prendra ainsi 14 dB et 10 dB pour
les seuils 𝐸 /𝑁 et 𝐶/𝐼 de façon à obtenir un 𝐶/(𝐼 + 𝑁) de 9 dB. La marge prise sur le seuil 𝐸 /𝑁
conduit à augmenter les puissances d'émission. Dans ce cas, le système est bien limité par les
interférences.
e- Prise en compte des canaux adjacents :
Les calculs de 𝐶/𝐼 ne prennent pas en compte les interférences produites par les émissions sur les
canaux adjacents. Or le spectre théorique d'un signal modulé en fréquence comporte une infinité de lobes:
il n'est pas possible de le contenir dans une bande stricte. L'interférence produite par une émission sur les
canaux adjacents n’est pas négligeable. Pour apprécier celle-ci, on utilise le rapport 𝐶/𝐼 où 𝐼
représente le signal que recevrait un récepteur accordé sur une fréquence adjacent à la fréquence 𝑓
utilisée pour le signal utile C. Ce rapport n'a pas à proprement parler de réalité physique, puisque un

20
récepteur sur 𝑓 ne va recevoir qu’une partie de la puissance 𝐼 . Il est donc logique de tolérer des 𝐶/𝐼
supérieurs au 𝐶/𝐼 qui désigne le 𝐶/𝐼 uniquement dû aux « co-canaux » .
La norme GSM spécifie les seuils tolérables pour les deux canaux adjacents et indique un seuil possible
pour le troisième canal. L'opérateur pouvant prendre une certaine marge sur les seuils, il est commode de
considérer le rapport de suppression sur le canal adjacent (ACS, Adjacent Channel Suppression) défini
comme 𝐼 /𝐼 . De façon équivalente, on peut définir des rapports ACS pour les deuxième et troisième
canaux adjacents comme 𝐼 /𝐼 et 𝐼 /𝐼 . L'opérateur se fixe un seuil de qualité de 𝐶/𝐼 et en déduit tous
les autres seuils en fonction du seuil ACS.

𝐶/𝐼
Interférences co-canal (f0) 9 dB

Interférence 1er canal adjacent


𝐶/𝐼 -9 dB ACS1=18 dB
(f0±200kHz)
Interférence 1er canal adjacent
𝐶/𝐼 -41 dB ACS2=50 dB
(f0±400kHz)
Interférence 1er canal adjacent
𝐶/𝐼 -49 dB ACS3=58 dB
(f0±600kHz)

Tableau 2.5. Seuil de protection sur les canaux adjacents.

En général, on s'impose un écart minimal de 600 kHz entre fréquences d'un Même site et on évite
d'utiliser deux canaux adjacents sur deux sites adjacents. Un Des intérêts du motif à 12 est de permettre le
respect d'une telle contrainte (figure 2.10).
5.1.3. Aspects pratiques de la planification cellulaire
La planification et le dimensionnement des cellules nécessitent de prévoir l’évolution en trafic (trafic
global que doit écouler le système et trafic local par zone) et l’affectation des cellules en fonction du
motif retenu. On considère alors chaque Cellule comme un ensemble de circuits et son
dimensionnement est déterminé de façon à écouler le trafic prévu.
Dans l'estimation de la demande en trafic et service, plusieurs paramètres sont considérés dont :
 La densité de population et le pouvoir d'achat des habitants d'une région qui permettent
d'estimer le taux de pénétration du service.
 L'activité économique (heures de pointe et localisation des centres d'affaires) qui détermine les
heures, lieux et densités de trafic.
Selon la zone géographique, les objectifs de planification du réseau seront différents: en ville il s'agit
d'offrir une capacité en trafic élevée alors qu'en milieu rural l'objectif est avant tout d'assurer une
couverture la plus complète possible et la moins coûteuse en équipements. Par exemple, les taux de
blocage admissibles seront plus élevés en zone urbaine dense (5 %) qu'en zone rurale (2 %) où les
problèmes de capacité sont moins importants.
Le dimensionnement du réseau est réalisé en ayant recours aux résultats de la théorie du trafic. Ce type de
dimensionnement théorique est cependant limité par les effets d'irrégularités du trafic en fonction du
temps et de la zone. Les ingénieurs suivent en général la démarche suivante: ils planifient afin de couvrir
le mieux possible toutes les zones pour satisfaire les besoins en trafic prévu, en économisant au maximum
les ressources spectrales. Ensuite, en fonction de l'observation du comportement des abonnés (en fonction
du temps et des lieux) et en fonction des qualités de service observées (coupures de communication dues

21
au trous de couverture, saturation de cellules dues au manque de capacité, etc.), l'optimisation et
l'adaptation du plan de fréquence initial sont réalisées et la couverture est ajustée progressivement.
5.2. Paramètres influençant la capacité
5.2.1. Saut de fréquence
Le saut de fréquence consiste pour un émetteur à changer régulièrement de fréquence de sorte à
obtenir une diversité de fréquences et une diversité des brouilleurs. Il a pour conséquence d'augmenter
l'efficacité du codage et de l'entrelacement dans GSM et ce, pour les mobiles en arrêt ou se déplaçant
lentement.
Il faut faire la distinction entre le saut de fréquence lent (SFH, Slow Frequency Hopping), dont il est
question ici, et le saut de fréquence rapide (Fast Frequency Hopping), tel qu'il est mis en œuvre dans des
systèmes à étalement de spectre (Spread Spectrum). Le saut de fréquence lent consiste à changer de
fréquence à chaque émission de message ou de burst par exemple, alors que le saut de fréquence rapide
consiste à changer de fréquence plusieurs fois lors de l'émission d'un message (saut de fréquence au
rythme symbole par exemple).
Le recours au mécanisme de saut de fréquence offre les deux principaux : obtenir une diversité en
fréquences et une diversité de brouilleurs.
a- Protection contre les évanouissements sélectifs
En général, les évanouissements sur un canal radio sont décorrélés d'une fréquence à une autre (à
condition qu'elles soient espacées d'au moins un certain écart, plusieurs centaines de kHz par exemple).
Ainsi, l'utilisation de plusieurs fréquences différentes pour une communication, diminue la probabilité de
perte de messages par évanouissements. De cette façon, et grâce en particulier à la redondance introduite
dans les différents messages (par utilisation de techniques de codages adéquates), un message perdu pour
cause d'évanouissement sur une fréquence donnée, peut être reconstitué au niveau du récepteur grâce aux
informations transportées par les messages transmis sur les autres fréquences. Le gain apporté par la
diversité de fréquences est de l'ordre de quelques dB.
b- La diversité de brouilleurs
Le saut de fréquence permet de créer une diversité de brouilleurs. Dans les zones urbaines, les
systèmes sont principalement limités par les interférences. Ainsi, l’implantation du mécanisme de saut de
fréquence a pour objectif de « moyenner » le niveau d'interférences global sur toutes les porteuses plutôt
que d'avoir un niveau de brouillage élevé sur certaines porteuses uniquement.
L'opérateur réalise une planification pour que le 𝐶/𝐼 soit dans 95 % des cas supérieur au seuil de
fonctionnement. La contrainte est donc imposée par les 5 % des cas les plus défavorables. La
planification est donc réalisée au pire cas. Considérons, sur le modèle théorique régulier présenté au 5.1,
la voie montante et étudions le pire cas. Il intervient lorsque la station de base reçoit un signal utile venant
d'un mobile situé en bordure de cellule et six signaux interférents provenant de mobiles situés à
l’extrémité de leur cellule sur le côté le plus proche de la station considérée. Une telle configuration est
représentée à la figure 2.12.a en ne considérant qu'une seule cellule interférente. Ce cas se produit
rarement mais lorsqu'il se produit, c'est la communication entière qui est brouillée, si l'on suppose les
terminaux peu mobiles.
Supposons maintenant que le mobile puisse utiliser l'ensemble des fréquences d’une station de base et que
les séquences de fréquences utilisées soient pseudo aléatoires: il change alors de fréquence à chaque
émission. De cette façon, un mobile est brouillé par des mobiles différents à chaque émission. Le pire cas
considéré plus haut peut toujours se produire. Cependant, il ne se produira plus pendant toute une

22
communication mais une fois de temps en temps. Grâce aux techniques d’entrelacement, c'est-à-dire
d'étalement dans le temps et de codage protecteur par des redondances, on peut recevoir correctement le
signal lorsque le niveau moyen est supérieur à un seuil même si le niveau de 𝐶/𝐼 de certains échantillons
est nettement inférieur à ce seuil.
Avec le saut de fréquence, il est ainsi possible de considérer le cas moyen et non plus le pire cas. Le gain
apporté par le saut de fréquence est d'autant plus important que le nombre de fréquences est grand. Pour
obtenir un gain appréciable, il est nécessaire de disposer d'au moins quatre fréquences.

Figure 2.12.a. Exemple de configuration de brouillage sans le saut de fréquence

Les mobiles A, B et D émettent un signal utile. Les mobiles Y, Z et T sont brouilleurs. Les mobiles
(A,Y), (B,Z) et (D,T) utilisent respectivement les fréquences f1, f2 et f3.
On ne considère qu'un seul interférent pour un mobile donné (Les mobiles émettent sur le même
slot mais sur des fréquences différentes).

Figure 2.12.b. Evolution du 𝐶/𝐼 en l'absence de saut de fréquence

Sans saut de fréquence, le signal émis par A est seulement interféré par Y et le 𝐶/𝐼 est faible: la
communication est brouillée. De même B est brouillé par Z et D par T. Les 𝐶/𝐼 dans ces deux cas sont
acceptables.

23
Figure 2.12.c. Exemple de configuration de brouillage avec le saut de fréquence

Tout les mobiles sont sur les 3 fréquences f1, f2 et f3 et sur le même slot.

Figure 2.12.d. Evolution du 𝐶/𝐼 en présence de saut de fréquence

Avec le saut de fréquence, le signal émis par A est interféré par Y, Z et T. Le 𝐶/𝐼 moyen est
supérieur au seuil et la communication n'est pas brouillée. De même pour B et C. les 3
communications peuvent avoir lieu simultanément.
5.2.2. Contrôle de puissance
Dans un réseau couvrant des environnements différents (ruraux, urbains), les cellules sont de taille
variée. La puissance d'émission des stations de bases est donc paramétrable. Afin de ne pas entraîner un
déséquilibre entre la voie montante et la voie descendante, chaque station de base indique aux mobiles de
la cellule la puissance nominale à utiliser. On parle quelquefois de contrôle de puissance statique.
Cette fonctionnalité est présente dans les systèmes analogiques et dans GSM.
En milieu urbain de densité moyenne, les cellules sont dimensionnées pour des terminaux portatifs de 2W
pour GSM 900. Un terminal de classe 2 (8W) n'émet pas à puissance nominale dans les zones urbaines :
sa puissance est bridée par le réseau à 2W.
Le mécanisme de contrôle de puissance dynamique consiste à ajuster la puissance d'un émetteur radio de
façon à minimiser la puissance requise par cet émetteur tout en conservant la qualité de la
communication. La conséquence principale du recours à cette technique est la diminution du niveau
d'interférence co-canal. L'autre conséquence est l'augmentation de l'autonomie des mobiles, due à la
diminution de la quantité d'énergie nécessaire aux émissions.
La puissance d'émission varie ainsi dans une certaine marge. Le contrôle est effectué soit uniquement
pour les stations mobiles, soit pour les stations mobiles et les stations de bases. Le contrôle de puissance
est un mécanisme qui est géré à un niveau centralisé, c'est-à-dire en pratique par une entité située au

24
niveau du réseau. La raison principale de cette situation est que le contrôle de puissance est une décision
qui résulte d'une observation globale du système, observation que seul le réseau peut réaliser.
Les principales causes conduisant à l'augmentation ou la diminution de la puissance émise sont d'une part
l'éloignement ou le rapprochement d'une MS de sa station de base, et d'autre part, l'augmentation ou la
diminution du niveau d'interférence sur le canal radio utilisé.
5.2..3. Transmission discontinue
Dans les communications de parole, il est rare que les deux intervenants parlent en même temps.
De plus, les caractéristiques de la parole font apparaître des silences très courts entre les mots. Le taux
d'utilisation du canal de transmission usager est en moyenne de 40 %. C'est-à-dire que chaque canal (dans
un sens comme dans l'autre) est inutilisé pendant 60 % du temps. La « transmission discontinue » ou
DTX (discontinuous transmission) consiste à interrompre l'émission pendant les silences de parole pour
diminuer l'énergie émise sur la voie radio. Ceci permet, d'une part de réduire la consommation des
émetteurs et notamment du mobile, et d'autre part de diminuer le niveau moyen d'interférence généré.
Lorsque le saut de fréquence est mis en œuvre, la planification se fait en prenant en compte ce niveau
moyen. Il est donc possible de réutiliser plus efficacement les fréquences.
Le recours à la transmission discontinue présente donc un double intérêt : du point de vue de l'opérateur,
il permet d'augmenter la capacité du système et donc le nombre d'abonnés potentiels, et du point de vue
de l'abonné, il permet d'allonger la période d'autonomie du mobile. En revanche, il peut être désagréable
pour l'abonné car il provoque à la réception un silence total pendant les blancs de parole même si ceux-ci
sont très courts. De ce fait, il n'y a jamais en pratique une absence totale d'émission mais transmission
périodique à un débit très réduit d'une trame permettant de regénérer le bruit de fond sur le récepteur. La
transmission discontinue est alors difficilement détectable par les usagers.

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