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La thématique retenue a d’ores et déjà donné lieu à onze séminaires, qui sont
destinés à déboucher, à terme, sur un ouvrage collectif. Une première version de ce
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H.L.A. HART, Le concept de droit, traduit de l’anglais par M. van de Kerchove,
Bruxelles, F.U.S.L., 1976, deuxième édition augmentée, 2005, p. 13.
4
Voir, parmi d’autres, en ce sens : C. THIBIERGE, « Sources du droit, sources de
droit : une cartographie », in Mélanges en l’honneur de Philippe Jestaz. Libres
propos sur les sources du droit, Paris, Dalloz, 2006, p. 526 ; Ph. MALINVAUD, « Les
sources du droit de la construction », in Mélanges en l’honneur de Ph. Jestaz,
ibidem, p. 344.
5
Le Petit Robert de la langue française, 2006, v° « source ».
6
Ibidem.
7
En ce sens : J.-L. VULLIERME, « Les anastomoses du droit. (Spéculations sur les
sources du droit) », in Archives de philosophie du droit, T. 27 : « Sources » du droit,
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C. THIBIERGE, op. cit., p. 538. Comme l’écrit cet auteur, « l’expression ‘source du
droit’ (…) désigne d’une part d’où elles viennent, comme on dirait les sources des
monts d’Auvergne, et d’autre part ce qu’elles produisent, comme on dirait les
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P. ROUBIER, « L’ordre juridique et la théorie des sources du droit », in Mélanges
G. Ripert, Paris, L.G.D.J., 1950, T.1, p. 11, cité par C. Thibierge, op. cit., p. 538,
note 98.
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V. VARNEROT, « Entre essentialisme et existentialisme de la théorie des sources :
les sources non formelles du droit fiscal », in Arch. phil. dr., T. 46 : L’impôt, p. 139,
cité par C. Thibierge, op. cit., p. 538, note 99. En ce sens également : B. FRYDMAN
et G. LEWKOWICZ, « Les codes de conduite, source du droit global ? », Intervention
du 1er avril 2010, non publiée, p. 3 et s., spéc. p. 5 (« l’essence même de la notion
[de source du droit] est d’établir un rapport intrinsèque, nécessaire et déterminant
entre la règle de droit et son origine, à savoir son auteur, l’autorité qui la formule,
l’impose et lui donne son sens et sa force obligatoire »). Voir encore : Vocabulaire
juridique, op. cit., p. 773, point 1, b) (« forme sous l’action de laquelle la règle naît
au Droit ; moule officiel dit source formelle qui préside, positivement, à
l’élaboration, à l’énoncé et à l’adoption d’une règle de Droit »).
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Voir le sens n° 6 in C. THIBIERGE, op. cit., p. 530, qui ne cite pourtant comme
processus créateur que la coutume ou les usages. Voir également H. KELSEN,
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d’étapes formellement définies, mais bien plutôt un processus informel » (Le droit
spontané, Paris, Economica, 2002, p. 201, n° 219). On précise à cet égard que dans
la terminologie de P. Deumier, l’expression droit spontané recouvre à la fois les
usages et les coutumes (ibidem, p. 203, n° 221), étant entendu que ce qui, à l’estime
de l’auteur, distingue l’usage de la coutume est le degré de généralité de la règle
(ibidem, p. 186 et s.) : « est usage la règle spontanée adoptée par un groupe spécial,
limité par des intérêts particuliers. La coutume, en revanche, est reconnue par une
communauté plus vaste regroupant des intérêts divers, moins homogènes,
transcendant les solidarités particulières » (ibidem, p. 188). Cette distinction n’est
cependant pas transposable aux coutumes constitutionnelles.
23
Comparer avec le Dictionnaire encyclopédique de théorie et de sociologie du
droit, p. 578 : « une source du droit positif est un ensemble de moyens de
connaissance des normes juridiques en vigueur, caractérisé par le fait que ces
moyens doivent leur valeur informatique au même critère de validité juridique ».
Semblant reprendre à son compte la définition qu’en donne Fr. Gény (laquelle ne
permet pas d’inclure les contrats et la pratique dans la mesure où ils ne sont pas
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Voir G. RIPERT, Les forces créatrices du droit, Paris, L.G.D.J., 1955.
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p. 1431 (« […] les sources dites ‘matérielles’ ont […] beau être largement
indéterminables, et pour tout dire sans fin, elles doivent être incluses dans la
problématique générale des sources du droit ne serait-ce que comme garde-fou »).
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Voir en ce sens : B. CUBERTAFOND, op. cit., p. 357, étant entendu que l’auteur
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Voir le sens n° 5 dans Ph. JESTAZ, « Sources délicieuses… », op. cit., p. 74, et les
sens n° 4, 5 et 7 dans C. THIBIERGE, op. cit., p. 530. Voir encore le sens 1, c), dans
Vocabulaire juridique, op. cit., p. 774.
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Cf. supra, n° 6.
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Parmi ceux-ci, et à des fins que l’on suppose avant tout pédagogiques, certains
auteurs distinguent encore entre sources internationales et nationales, écrites et non
écrites… Sur les critères de classifications doctrinales, voir P. DEUMIER et
Th. REVET, op. cit., p. 1431 ; C. THIBIERGE, op. cit., p. 536.
51
En ce sens : Ph. JESTAZ, Les sources…, op. cit., p. 2 ; C. THIBIERGE, op. cit.,
p. 523 et s. Après avoir suggéré de les ramener à deux (le droit légiféré et les
précédents, voire les normes jurisprudentielles quand il s’agit d’un juge
suprême [voir : Ph. JESTAZ, « Sources délicieuses… », op. cit., p. 83 ; « Les sources
du droit : le déplacement d’un pôle à un autre », in Rev. trim. dr. civ., 1996, p. 299 et
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2. La force normative
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A.1.Conception de la norme
17. Précisons d’abord que les auteurs de l’ouvrage sur la force
normative ne confèrent pas à la norme le sens d’une règle de droit
générale et abstraite, comme on a parfois pris l’habitude de le faire
71
Ces questions sont reprises aux p. 47 à 52 de l’ouvrage précité.
72
« Les sources du droit revisitées ».
73
Cf. supra, n° 14.
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74
Cf. notamment I. HACHEZ et S. VAN DROOGHENBROECK, Sources et principes du
droit, op. cit., p. 55, n° 124.
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85
Force normative optionnelle selon l’expression de P. DEUMIER (« La force
normative optionnelle », in La force normative…, ibidem, p. 165).
86
Selon G. CANIVET, il s’agit de l’« exécution de la norme individualisée qu’est le
jugement. Elle procède de l’autorité exécutoire de l’ordre conféré par le juge, lequel
commande l’assistance de la force publique (…) puissance de contrainte » (« Le
juge et la force normative », in La force normative…, ibidem, p. 26). Voir également
C. SINTEZ, « Les propositions sur le droit sont-elles du droit ? De la force normative
du rapport Catala », in La force normative…, ibidem, p. 252.
87
L’inventaire des déclinaisons de la force normative qui précède est emprunté à
C. Thibierge.
88
E. NICOLAS et C. SINTEZ, « Par-delà le concept de force dans la philosophie de
Jacques Derrida », in La force normative…, ibidem, p. 107 et les références citées.
89
Sur la fonction interprétative de l’exposé des motifs, voir Fr. BRUNET, « La force
normative de la loi d’après la jurisprudence constitutionnelle », in La force
normative…, ibidem, p. 413.
90
A. DEZALLAI, « La force normative d’un guide juridique. Réflexion autour du
Guide de participation des victimes aux procédures de la Cour pénale
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1964 du Code civil », in La force normative…, ibidem, p. 565 ; c’est nous qui
soulignons). D’autres encore associent la force normative aux effets de la norme, qui
peuvent être juridiques ou non (J. CAZALA, « La force normative des instruments du
Codex alimentarius dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce », in La
force normative…, ibidem, p. 337). Sans compter que la force normative est parfois
appréhendée à différents moments du processus : force symbolique d’influence et
force pragmatique de séduction de la médiation (N. DION, « Les forces de la
médiation, variations libres », in La force normative…, ibidem, p. 711) ; force
normative du résultat de la médiation (ibidem, p. 716).
97
Qui est l’approche retenue par la majorité des contributions rassemblées dans
l’ouvrage collectif sur la force normative.
98
Sur cette distinction, voir C. CHARLOTTON, « La force d’attraction économique du
droit. De la séduction de l’entrepreneur en quête d’un site d’implantation », in La
force normative…, ibidem, p. 636 ; H. PICOT, « D’un degré de la force normative : la
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leur complexité humaine : dans leurs peurs, dans leurs espoirs et leurs
idéaux, dans leur langage, dans leur besoin de symboles et de mythes,
dans leur capacité d’adhésion et de résistance, dans leur croyance en
la force du droit, dans leur conviction ou leur sentiment d’obligation,
etc. »103. Ainsi comprise, et de l’avis de C. Thibierge, la « force
normative » pourrait conduire les juristes à renouveler leur approche
de la source fondatrice104.
103
C. THIBIERGE, « Conclusion … », op. cit., p. 821.
104
C. THIBIERGE, ibidem, p. 821. Sur la notion de source fondatrice, cf. supra, n° 7
et les références citées.
105
Au point de forger le concept de « force intercitationnelle » (voir E. NICOLAS,
« Répétabilité et répétition des énoncés normatifs : la force intercitationnelle dans le
langage juridique », in La force normative …, op. cit., p. 69 et s.).
106
Il s’agit d’un avant-projet de réforme du droit des obligations et de la prescription
en France.
107
Voir par ailleurs la synthèse des objets de la force normative réalisée par
C. THIBIERGE, « Synthèse », op. cit., p. 745 et 746.
108
Cf. supra, §A.2 (Déclinaisons de la force normative) de la présente section.
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109
C. THIBIERGE, « Synthèse », op. cit., p. 748.
110
C. THIBIERGE, « Conclusion… », op. cit., p. 817.
111
Voir spéc. les pages 822 à 837, qui, d’un point de vue conceptuel, concentrent la
substance de l’ouvrage.
112
Voir le schéma des trois pôles de la force normative reproduit aux pages 840 et
841 de l’ouvrage sur la force normative.
113
C. THIBIERGE, « Conclusion… », op. cit., p. 822. Le mot « source » doit se
comprendre dans un sens large, comme recouvrant aussi bien les sources du droit
que les sources de droit, selon la distinction inaugurée par C. Thibierge dans une
autre étude (« Sources du droit… », op. cit., p. 519 et s.).
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114
C. THIBIERGE, « Conclusion … », op. cit., p. 822.
115
Et l’auteur de se référer, sans toutefois les définir, aux notions voisines
d’efficience et d’efficacité pour témoigner à la fois de la complexité et de la richesse
du pôle de la valeur normative (C. THIBIERGE, ibidem, p. 822). On notera à cet égard
que, dans les différentes contributions composant l’ouvrage et précédant les
conclusions de C. Thibierge, l’accent est - sans surprise, compte tenu des
instruments juridiques étudiés - placé de manière récurrente sur l’idée d’effectivité
(voir, par exemple, M. BOUTONNET, « La force normative des principes
environnementaux, entre droit de l’environnement et théorie générale du droit », in
La force normative, op cit., p. 498 ; C. CHATLIN-ERTUR et S. ONNEE, « Des forces
normatives des Codes de gouvernance des entreprises à la puissance normative du
paradigme en économie organisationnelle », in ibidem, spéc. p. 659 ; V. CHERITAT,
« La force normative de la formule notariale en droit », in ibidem, p. 525). Voir
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est importante, plus l’organe destinataire de la proposition sera lié par le modèle
pour agir qu’elle contiendra ») ; A. SERRAND, « La force normative de la directive
administrative », in La force normative, ibidem, p. 452. Voir également, en ce sens :
B. FRYDMAN et G. LEWKOWICZ, op. cit., p. 23 (« le code de conduite s’intéresse
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distinction est reprise par P.-Y. CHARPENTIER (op. cit., p. 554). Compar. :
C. CHARLOTTON, op. cit., p. 641 et 645 ; Fr. OST et M. van de KERCHOVE, De la
pyramide…, op. cit., spéc. p. 313 et 314 (à propos de la distinction que les auteurs
effectuent entre validité subjective et validité objective).
120
C. THIBIERGE, « Conclusion… », op. cit., p. 827.
121
Ibidem, p. 828. Adde p. 825.
122
Ibidem, p. 827 et 828. L’auteur identifie encore des forces extrajuridiques, à
savoir la force symbolique, la force de langage et la force de croyance dans la force
du droit (ibidem, p. 837).
123
Ibidem, p. 828 et s., et p. 837.
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140
C. THIBIERGE, « Conclusion… », op. cit., p. 820 ; c’est nous qui soulignons.
141
C. THIBIERGE évoque en effet la validité de la norme « et donc sa conformité aux
autres normes du système juridique » (ibidem, p. 823).
142
Fr. OST et M. van de KERCHOVE, Jalons …, op. cit., p. 269.
143
On précise à cet égard que, sauf erreur de notre part, l’ouvrage collectif sur la
force normative ne fait à aucun moment allusion à la théorie tridimensionnelle de la
validité de Fr. Ost et M. van de Kerchove. À notre connaissance, on n’y trouve pas
davantage de référence aux règles de reconnaissance de Hart.
144
Comme l’écrivaient, dès 1987, Fr. OST et M. van de KERCHOVE, « savoir si telle
règle vise tel cas précis, si telle norme relève de tel ordre juridique de référence ou
encore si telle solution présente tout simplement un caractère juridique suppose le
plus souvent une appréciation exprimée en degré d’appartenance plutôt qu’un
jugement catégorique qui ne manquerait pas de mutiler la souplesse et, pour tout
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dire, la fluidité du système juridique » (Le système juridique entre ordre et désordre,
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norme spontanée pour illustrer son propos, elle écrit que celle-ci peut
devenir juridique « par la répétition des pratiques assortie d’opinio
necessitatis (pôle portée normative) »153. Or, pourrions-nous objecter,
l’opinio necessitatis, c’est-à-dire le sentiment d’obligatoriété qui
constitue l’élément subjectif de la coutume154, conduit à apprécier la
légitimité de celle-ci155, laquelle, dans la théorie de C. Thibierge,
semble pourtant absente du pôle de la portée normative. Seul
l’élément objectif, incarné par l’usage constant et renvoyant à l’idée
d’effectivité, est explicitement traduit par ce pôle. Sans compter que
les destinataires de la coutume (portée normative) s’identifient
généralement à l’émetteur de celle-ci (valeur normative)156. Au sujet
de la coutume en tout cas, le découpage entre les trois pôles de la
force normative et les compléments qui l’enrichissent nous paraît
quelque peu artificiel.
C. Thibierge n’apparaît pas davantage convaincue du fait que,
comme l’écrivent Fr. Ost et M. van de Kerchove, « chacun des trois
p. 828). Fr. Ost et M. van de Kerchove se montrent, pour leur part, extrêmement
réservés par rapport à l’hypothèse d’un recouvrement total des trois cercles, ou, à
l’inverse, d’une désarticulation totale de ceux-ci (voir Fr. OST et M. van de
KERCHOVE, De la pyramide…, op. cit., p. 361 à 363).
153
C. THIBIERGE, « Conclusion … », op. cit., p. 827.
154
Compar. avec les références citées supra note 117.
155
Voir à cet égard Fr. OST et M. van de KERCHOVE, De la pyramide…, op. cit.,
p. 358, note 122 : « d’une coutume (…) on exige, en fait de test de validité, qu’elle
s’autorise d’un usage constant (effectivité) et d’une opinio iuris (légitimité)
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157
Fr. OST et M. van de KERCHOVE, De la pyramide…, op. cit., p. 325.
158
C. THIBIERGE, « Conclusion… », op. cit., p. 820, note 17.
159
Voir supra, n° 24 et les références citées.
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160
Fr. OST et M. van de KERCHOVE, De la pyramide…, op. cit., p. 312 et 313.
161
P. DEUMIER, Le droit spontané, op. cit., p. 179.
162
Ibidem, p. 201 et 202, n° 220 ; c’est nous qui soulignons.
163
Voir les contributions respectives de B. Frydman et G. Lewkowicz, d’une part, et
de J. Cazala, d’autre part.
164
Voir en ce sens Cour eur. D.H., arrêt Dudgeon c. Royaume-Uni du 22 octobre
1981, spéc. cons. 14, 29 à 31 et 41.
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165
Voir cependant en ce qui concerne la théorie tridimensionnelle de la validité :
M.DELMAS-MARTY, http://www.reds.mshparis.fr/communication/textes/cplx01.htm,
cité par M. MEKKI, « Propos introductifs sur le droit souple », in Le droit souple, op.
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3. Le soft law169
36. Le concept de soft law semble, pour sa part, avoir été forgé
dans les années trente par un grand juriste de common law, Lord
McNair. Ce dernier l’utilisa « pour désigner le droit en forme de
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Fr. OST et M. van de KERCHOVE, De la pyramide…, op. cit., p. 359.
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A. Essai de typologie176
38. Nous ne sommes évidemment pas les premiers à tenter de
mettre de l’ordre dans le soft law. Ainsi le Dictionnaire de droit
international public dirigé par J. Salmon identifie-t-il deux hypothèses
de soft law dans la définition qu’il en livre. Il s’agit, selon ses termes,
de « règles dont la valeur normative177 est limitée soit parce que les
instruments qui les contiennent ne seraient pas juridiquement
obligatoires [première hypothèse], soit parce que les dispositions en
cause, bien que figurant dans un instrument contraignant, ne créeraient
pas d’obligations de droit positif, ou ne créeraient que des obligations
peu contraignantes [seconde hypothèse] »178.
d’ « énoncé attrape tout », avant de confirmer que « la pratique est en cette matière
particulièrement volatile, rétive à toute forme de systématisation ».
176
Cette section a subi plusieurs changements par rapport à la version présentée le
24 septembre 2010 dans le cadre du S.I.E.J. Les deux principaux changements
consistent en un réagencement de la typologie proposée autour des catégories
centrales de soft law para- et péri-législatifs, d’une part, et intra-législatif, d’autre
part, et en la suppression de la distinction entre manifestations normatives et non
normatives du soft law, qui se sont avérées complexifier inutilement l’appréhension
du soft law. Destinées à rencontrer certaines remarques formulées lors de cette
séance, ces modifications tiennent compte également, pour partie, des notes que
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enfin, la distinction établie par W. van Gerven et S. Lierman sur la base des
fonctions remplies par le soft law juridiquement non contraignant entre pre-law,
post-law et para-law (Algemeen Deel, veertig jaar later. Privaat- en publiekrecht in
een meergelaagd kader van regelgeving, rechtsvorming en regeltoepassing,
Kluwer , 2010, p. 148, et la référence citée).
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192
Cf. supra, n° 19.
193
Cf. en ce sens, également, supra, n° 14. W. van Gerven et S. Lierman écrivent à
cet égard que le « soft law (…) verwijst naar instrumenten die zich in de schemer-
zone bevinden between law and politics » (op. cit., p. 148).
194
Se pose, en revanche, à leur égard la question de l’internormativité.
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195
Cf., par exemple, l’existence parallèle du droit consultatif (supra, n° 38).
196
Cette assertion laisse entière la question de la frontière entre droit et non droit. Le
concept de force normative, complété par la théorie des trois cercles de validité,
pourrait, à cet égard, contribuer à tracer certaines lignes de démarcation.
197
Pour reprendre la belle formule que Nicolas de Sadeleer nous a adressée, non
sans une pointe d’humour, à la lecture de ce projet d’article…
198
Poussons l’utopie un cran plus loin encore : cet essai de rationalisation ne se
révèlerait réellement fécond que si, au-delà de la clarification conceptuelle, il
permettait d’esquisser un régime juridique propre à chacune des catégorisations
proposées. Dans cette perspective, on ne peut qu’espérer que les différents
participants à l’ouvrage collectif sur les sources du droit revisitées s’emparent de
cette typologie pour en apprécier l’éventuelle fécondité et l’alimenter en exemples.
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C. THIBIERGE, « Sources du droit… », op. cit., p. 527, citant A.-J. Arnaud en note
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À distinguer du droit inspiratoire ou du soft law méta-législatif, qui ne peut
encore prétendre servir de modèle de conduite, même s’il peut inspirer sa
conception. Suivant, en partie, l’idée de C. Thibierge, on aurait tendance à ranger
dans cette catégorie les Livres verts de la Commission, que l’auteur situe en amont
du normatif (C. THIBIERGE, « Rapport de synthèse », op. cit., p. 153 et 154), par
contraste avec les Livres blancs davantage aboutis. On pourrait aussi penser au droit
comparé comme source d’inspiration du législateur ou du juge. L’expression « droit
inspiratoire » est reprise à C. Thibierge, qui l’utilisait cependant pour rendre compte
du droit proposé (« Nature juridique et force normative de la déclaration de Saint-
Quentin ? », in L.P.A., 21 août 2008 [n° spécial consacré à la Déclaration pour la
sauvegarde et la protection juridique de l’environnement proclamée le 3 juin 2008],
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s’agit « d’un droit en gestation, trop jeune encore pour avoir tous les
attributs et la force de la maturité »212.
48. Le recours à cette forme de droit souple peut être le résultat
d’un choix délibéré. Tel est le cas lorsqu’une autorité publique
habilitée à légiférer privilégie d’initiative un instrument dépourvu de
force obligatoire. On songe, pour prendre un exemple précis, à la
communication de la commission sur le recours au principe de
précaution213.
Il peut aussi constituer la seule voie possible. Soit qu’une
autorité publique ne soit expressément habilitée à adopter une norme
que dans un instrument dépourvu de force obligatoire (cf. certaines
recommandations en droit européen, ou certaines résolutions de
l’Assemblée générale de l’ONU, voire les avis des institutions
européennes214), soit que son auteur ne se voie pas confier de pouvoir
normatif par le droit positif : c’est le cas des acteurs privés.
212
G. ABI-SAAB, op. cit., p. 66 ; I. DUPLESSIS, op. cit. ; c’est la seconde hypothèse
du droit souple de substitution évoquée par J.-M. JACQUET, op. cit., p. 342, n° 38.
213
J. CAZALA, « Le Soft Law… », op. cit., p. 9.
214
Ainsi, pour G. Isaac et M. Blanquet, « les avis adressés par la Commission aux
entreprises ou aux États n’expriment qu’une opinion », tandis que « les
recommandations de la Commission et du Conseil sont des invitations à adopter
telle ou telle règle de conduite » (G. ISAAC, M. BLANQUET, Droit général de l’Union
européenne, p. 210, cité par L. Guilloud, op. cit., p. 25), à telle enseigne qu’elles se
rapprochent du droit proposé. Ainsi encore, pour R. Kovar, les recommandations
seraient des normes « quasi-législatives », étant donné qu’elles sont destinées à
« inviter les États membres à légiférer » « en tenant compte des objectifs qu’elles
contiennent » (R. KOVAR, « Recommandation », in Répertoire Dalloz. Droit
communautaire, 2000, p. 3, cité par L. Guilloud, op. cit., p. 25).
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215
Ces exemples sont repris à C. THIBIERGE, « Nature juridique et force normative
de la déclaration de Saint-Quentin ? », in Les Petites Affiches, 21 août 2008, n° 168
(n° spécial consacré à la Déclaration pour la sauvegarde et la protection juridique de
l’environnement proclamée le 3 juin 2008), p. 42.
216
Cf. supra, n° 5.
217
C. THIBIERGE, « Nature juridique … », op. cit., p. 42 et 43. Aussi C. Thibierge
qualifie-t-elle ce genre normatif d’inspiratoire. J.-M. Jacquet l’évoque sous
l’appellation de « droit souple de proposition » (op. cit., p. 343, n° 44).
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L’expression est utilisée par J. CAZALA, « Le Soft Law… », p. 11.
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222
Les instruments juridiquement contraignants sont, par définition, adoptés par
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Martens, couchés sur papier deux ans après la reconnaissance constitutionnelle des
droits économiques, sociaux et culturels : « c’est le propre des valeurs essentielles
de n’atteindre l’âge juridiquement adulte que par étapes successives : elles doivent
d’abord sortir du marécage des grands sentiments, puis elles accèdent à la
consistance rhétorique pour advenir ensuite à la consécration normative et
s’accomplir enfin dans l’effectivité juridique. Toutes nos grandes libertés ont connu,
parfois pendant des siècles, ce cheminement progressif. Les droits économiques et
sociaux ont franchi les deux premières étapes et, depuis peu, la troisième. Ils
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235
M. MEKKI, op. cit., n° 19, p. 13 et n° 27, p. 20.
236
Compar. avec J. CAZALA qui distingue le droit flou, comprenant les standards, du
soft law (« Le Soft Law… », op. cit., p. 3 : « il serait douteux de considérer qu’il est
possible de remiser dans une même catégorie des notions aussi essentielles que la
bonne foi, des standards comme le raisonnable et des énoncés programmatiques
comme l’affirmation d’un rôle vital des femmes dans la gestion de
l’environnement »).
237
Voir cependant la jurisprudence précitée du Conseil constitutionnel français
(supra, note 225 et 227).
238
J.-M. JACQUET, op. cit., p. 345, n° 49.
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245
En l’absence d’une norme légale ou réglementaire imposant un comportement
déterminé, et lorsqu’un instrument de soft law comporte des standards de bon
comportement, l’existence d’une éventuelle « faute » commise par ceux qui ont
déclaré l’appliquer pourra, le cas échéant, être appréciée à son aune. Pour le dire
autrement, les normes comportementales édictées par des codes de bonne conduite
permettront de préciser les critères de l’homme raisonnablement prudent et diligent
et du bon père de famille mobilisés dans le cadre des articles 1382 et 1383 du Code
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donc pas nécessairement » (C. THIBIERGE, « Sources du droit… », op. cit., p. 527,
note 40).
257
B. OPPETIT, op. cit., p. 53. Il est vrai qu’avec la multiplication des nouvelles
« sources » de droit, on assiste à une multiplication des « acteurs impliqués dans la
création du droit » (C. THIBIERGE, « Sources du droit… », op. cit., p. 527), au point
que certains se demandent « si, dans le monde juridique, il reste un intervenant qui
pourrait ne pas être reconnu comme ‘source de droit’ » (P. DEUMIER et Th. REVET,
op. cit., p. 1433). Ce propos gagne à être rapproché de celui de F. OST et M. van de
KERCHOVE, selon qui les zones d’incertitude sur le droit s’accroissent « dans les
sociétés (…) post-modernes, où se multiplient les frontières floues et les zones de
recouvrement entre les règles juridiques et les formes non juridiques de régulation
sociale. La conséquence limite en est que le droit, dans de telles sociétés, pourrait se
trouver aussi bien partout que nulle part » (De la pyramide au réseau ?, op. cit.,
p. 267).
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Conclusion
265
M. MEKKI, op. cit., p. 13.
266
Voir à cet égard : A.-S. BARTHEZ, « Les avis et recommandations des autorités
administratives indépendantes », in Le droit souple, op. cit., p. 66.
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