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Cpge Errazi
Année : 2020/2021
Entiers naturels-Sommes et
produits
I-Récurrence:
Notations:
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Théorème
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Démonstration : (Exercice)
1
Théorème (Récurrence simple):
Soit P(n) un prédicat portant sur une variable n ∈ N.
Si on a P(0) (initialisation) et si ∀n ∈ N, P(n) =⇒ P(n +1) (hérédité), alors nécessairement ∀n ∈ N, P(n).
Remarque :
– L’initialisation est juste une vérification, mais elle est indispensable.
Par exemple, soit le prédicat P(n) :« n = n +1 », celui-ci vérifie bien l’hérédité (n = n +1 =⇒ n +1 = n +2),
mais pour tout n, P(n) est fausse.
– Démontrer l’hérédité c’est démontrer une implication. En général on le fait par la méthode directe, on
fait donc l’hypothèse P(n), c’est ce que l’on appelle l’hypothèse de récurrence, et on essaie d’en déduire
P(n + 1).
Théorème (variantes)
Soit a ∈ Z et P(n) un prédicat portant sur une variable n ∈ Z.
• Si on a P(a) et si ∀n > a, P(n) =⇒ P(n + 1), alors on peut conclure que ∀n ∈ Z, n > a =⇒ P(n).
• Si on a P(a) et si ∀n 6 a, P(n) =⇒ P(n − 1), alors on peut conclure que ∀n ∈ Z, n 6 a =⇒ P(n)
(récurrence descendante).
Preuve : Pour le premier point, on applique le principe de récurrence au prédicat Q(n) = P(n + a) avec n ∈ N. Pour le
deuxième, on applique le principe de récurrence au prédicat Q(n) = P(a − n) avec n ∈ N.
À retenir
La récurrence forte est utile lorsque le seul fait que P(n) soit vraie ne suffit pas à en déduire P(n + 1).
L’hypothèse de récurrence peut alors s’écrire : « supposons la propriété vraie jusqu’au rang n ».
Exemples d'applications 1: (En classe)
||- Sommes et poduit:
On se place dans |R. Les sommes et les produits dont on va parler ne contiennent qu’un nombre fini de
termes.
1) Définition
Remarque – Ces opérations étant commutatives dans |R, l’ordre n’a pas d’importance. Comme elles sont
également associatives, il est inutile de préciser un parenthésage pour la somme ou le produit.
2
Définition (lorsque I est un intervalle d’entiers)
Soit (a k )k∈I une famille de complexes indexée par un intervalle d’entiers I = Jn ; m K. La somme des
m
P m
Q
éléments de la famille est notée a k et le produit des éléments de la famille est noté a k . Par
k=n k=n
convention, lorsque n > m, la somme est nulle et le produit vaut 1 (car dans ce cas l’intervalle Jn ; m K
est vide).
Attention !
m
P
Dans la notation a k , il est implicite que l’indice k augmente de 1 lorsqu’on passe d’un terme au suivant
k=n
15
P
(idem pour le produit). Par exemple, la somme des entiers impairs de 1 à 15 ne s’écrit pas k (qui correspond à la
k=1
7
P
somme de tous les entiers de 1 à 15), mais 2k + 1.
k=0
Remarque :
– Le terme a k est appelé terme général de la somme (ou produit), la valeur n est appelée valeur initiale de
l’indice et m la valeur finale.
– Dans les formules donnant la somme ou le produit, l’indice est une variable dite muette, on peut lui
donner le nom que l’on veut, le résultat ne dépend pas de l’indice.
Cas particuliers
m m
α = (m − n + 1)α et α = αm−n+1 si n 6 m.
P Q
– Terme général constant :
k=n k=n
– Sommes et produits télescopiques : soit (a k )k∈Jn;m+1K une famille de complexes, alors :
m m
P Q a k+1 a m+1
(a k+1 − a k ) = a m+1 − a n et si aucun terme ne s’annule, alors ak = an .
k=n k=n
– Sommes géométriques : somme de termes consécutifs d’une suite u géométrique de raison q ∈ |R(i.e.
∀k ∈ N, u k+1 = u k × q) :
( u −q×u
m n m
si q 6= 1
1−q
X
uk =
k=n (m − n + 1)u p sinon
p −q ×d
On retiendra la formule S = où p désigne le premier terme de la somme et d le dernier.
1−q
– Sommes arithmétiques : somme de termes consécutifs d’une suite u arithmétique de raison r ∈ |R(i.e.
∀k ∈ N, u k+1 = u k + r ) :
Xm (m − n + 1)(u n + u m )
uk =
k=n 2
n(p + d )
On retiendra la formule S = où p désigne le premier terme de la somme, d le dernier et n le
2
nombre de termes.
2) Changement d’indice
Cas particuliers
Lorsque l’ensemble des indices est un intervalle d’entiers, les changements qui reviennent le plus souvent
m
P
dans les sommes a k (ou produits) sont les suivants (avec n 6 m) :
k=n
m
a k , soit p ∈ Z, posons un nouvel indice k 0 = k + p (i.e.
P
– translation de l’indice : soit à calculer
k=n
k = k 0 − p), on a alors :
m
X m+p
X
ak = a k 0 −p
k=n k 0 =n+p 3
m+p
P m
P
En effet, a k 0 −p = a n + a n+1 + · · · + a m = ak .
k 0 =n+p k=n
m
a k , soit p ∈ Z, posons un nouvel indice k 0 = p −k (i.e. k = p −k 0 )
P
– symétrie de l’indice : soit à calculer
k=n
, on a alors :
m
X p−n
X
ak = a p−k 0
k=n k 0 =p−m
p−n
P m
P
En effet, a p−k 0 = a m + a m−1 + · · · + a n = a n + a n+1 + · · · + a m = ak .
k 0 =p−m k=n
Attention !
n
P
Le nouvel indice doit également varier de 1 en 1. Considérons par exemple S = 2k = 2 + 4 + 6 + · · · + 2n, alors le
k=1
2n
changement d’indice k 0 = 2k n’est pas « valable », car k 0 = 2 + 3 + 4 + 5 + 6 + · · · + 2n 6= S.
P
k 0 =2
Formulation générale
Soit (a k )k∈I une famille finie de complexes indexée par I non vide, supposons qu’il existe une bijection
f : J → I (où J désigne un autre ensemble), par composition on a ainsi une autre famille, indexée par J, et qui
est (a f (k 0 ) )k 0 ∈J . La fonction f étant bijective les deux familles comportent exactement les mêmes termes à
l’ordre près, par conséquent la somme des termes des deux familles est la même, et le produit aussi (l’addition
et la multiplication étant commutatives) :
X X Y Y
ak = a f (k 0 ) et ak = a f (k 0 )
k∈I k 0 ∈J k∈I k 0 ∈J
3) Propriétés
Théorème
Soient α, a 1 , a 2 , . . . , a n , b 1 , . . . , b n , c 1 , . . . , c m des nombres complexes, p 6 q 6 n des entiers, on a :
- pour la somme :
q n n n n n n n
α × ak = α ×
P P P P P P P P
ak + ak = ak ; ak ; (a k + b k ) = ak + bk
k=p k=q+1 k=p k=p k=p k=p k=p k=p
- pour
à le produit
! Ã : ! Ã ! Ã !
q n n n n n n n
n−p+1
α × ak = α
Q Q Q Q Q Q Q Q
ak × ak = ak ; × ak ; (a k × b k ) = ak × bk
k =p k=q+1 k =p k =p k =p k =p k =p k =p
4) Sommes doubles
Sur un rectangle
Soit (a k,l )(k,l )∈Jp;q K×Jn;m K une famille indexée par Jp ; q K × Jn ; m K où p 6 q et n 6 m sont des entiers. La
P P
somme de la famille est appelée somme double et notée a k,l = a k,l .
(k,l )∈Jp;q K×Jn;m K p 6k 6q
n 6l 6m
Disposons ces nombres dans un tableau en indexant les lignes de p à q, et les colonnes de n à m :
q
P
De même, la somme des nombres figurant sur la colonne l est Cl = a p,l + a p+1,l + · · · + a q,l = a k,l . Si
k=p
Pm
maintenant nous faisons le total des sommes sur chaque colonne, nous obtenons Cn + · · · + Cm = Cl =
à ! l =n
m
P q
P
a k,l , or ce total représente la somme des nombres de la famille (car l’addition est commutative et
l =n k=p
associative), d’où finalement :
à ! à !
X q
X m
X m
X q
X
a k,l = a k,l = a k,l
p 6k 6q k=p l =n l =n k=p
n 6l 6m
Sur un triangle
Soit (a k,l )(k,l )∈A une famille indexée par A = {(k, l ) | 1 6 k 6 l 6 n} où n est un entier. La somme de la
P P
famille est notée a k,l = a k,l .
(k,l )∈A 1 6k 6l 6n
Disposons ces nombres dans un tableau en indexant les lignes de 1 à n :
l
P
De même, la somme des nombres figurant sur la colonne l est Cl = a 1,l + a 2,l + · · · + a l ,l = a k,l . Si
k=1
Pn
maintenant nous faisons le total des sommes sur chaque colonne, nous obtenons C1 + · · · + Cn = Cl =
l =1
n l
µ ¶
P P
a k,l , or ce total représente la somme des nombres de la famille (car l’addition est commutative et
l =1 k=1
associative), d’où finalement :
à ! à !
X n
X n
X n
X l
X
a k,l = a k,l = a k,l
16k 6l 6n k=1 l =k l =1 k=1
5
Exemples d'applications 4: (En classe)
II| BINÔME DE NEWTON
1) Factorielle
Définition
n
Soit n ∈ N∗ , on pose n! =
Q
k = 1 × 2 × · · · × n. Par convention, on pose 0! = 1.
k=1
À retenir
∀n ∈ N, (n + 1)! = (n + 1) × n!
2) Coefficients binomiaux
Définition
¡n ¢ n!
Soient n, p deux entiers positifs tels que p 6 n, on pose p = p!(n−p)! (lire p parmi n).
Par convention, lorsque p > n, on pose np = 0.
¡ ¢
¡n ¢ ¡n ¢ ¡n ¢ n(n −1)
ZExemple : 0 = 1; 1 =n; 2 = 2 .
En simplifiant dans la formule n! avec (n − p)!, il reste :
¡x ¢ x(x−1)···(x−p+1)
Cette formule pratique permet d’étendre la définition à tout réel x (et p ∈ N) en posant : p = p!
¡x ¢
et 0 = 1.
Attention !
La fonction factorielle telle que nous l’avons définie, ne s’applique qu’à des entiers positifs.
Théorème (propriétés)
Soient n et p deux naturels :
- Si 0 6 p 6 n alors np = n−
¡ ¢ ¡ n ¢
p (symétrie).
¡n+1¢ n+1 ¡n ¢
- p +1 = p +1 p .
- np + pn+1 = n+
¡ ¢ ¡ ¢ ¡ 1¢
p +1 (relation de Pascal).
Triangle de Pascal
La relation de Pascal permet de calculer les coefficients binomiaux de proche en proche dans un tableau :
6
n\p 0 1 2 3 4 5 6 7 8
0 1
1 1 1
2 1 2 1
3 1 3 3 1
4 1 4 6+ 4 1
=
5 1 5 10 10 5 1
6 1 6 15 20 15 6 1
7 1 7 21 35 35 21 7 1
8 1 8 28 56 70 56 28 8 1
3) Formule du binôme
Théorème
n ¡ ¢ n ¡ ¢
n n
Soient a, b ∈ C et n ∈ N, alors : (a + b)n = a k b n−k = a n−k b k .
P P
k k
k=0 k=0
Preuve : Par récurrence sur n : au rang 0 la formule donne 1 ce qui correspond bien à (a + b)0 . Si la formule est
démontrée au rang n, alors :
(a + b)n+1 = (a + b)(a + b)n = a(a + b)n + b(a + b)n
à ! à !
n n n n
k+1 n−k
a k b n+1−k
X X
= a b +
k=0 k k =0 k
à ! à !
n+1 n n n
p n+1−p
a k b n+1−k (changement d’indice p = k + 1 dans la première somme)
X X
= a b +
p=1 p − 1 k =0 k
à ! à !
n+1 n n n
k n+1−k
a k b n+1−k
X X
= a b +
k=1 k − 1 k =0 k
"Ã ! Ã !#
n n n
n+1 n+1
a k b n+1−k (on regroupe les sommes sur J1 ; n K)
X
=a +b + +
k=1 k −1 k
à !
n n +1
n+1 n+1
a k b n+1−k (relation de Pascal)
X
=a +b +
k=1 k
à !
n+1
X n + 1 k n+1−k
= a b (formule au rang n + 1)
k=0 k
Théorème
Soient a, b ∈ |Ret n ∈ N, alors :
n
a n+1 − b n+1 = (a − b)(a n + a n−1 b + · · · + ab n−1 + b n ) = (a − b) a n−k b k .
P
k=0
Preuve : Si a = b il n’y a rien à faire, si a = 0 alors le terme de droite devient −b × b n = −b n+1 , la formule est encore vraie.
Supposons maintenant que a 6= 0 et a 6= b, alors :
³ ´n+1
a n+1 − b n+1 1 − ba n µ b ¶k n
n n
a n−k b k
X X
=a = a =
a −b 1 − ba k=0 a k =0 7
Remarque : une preuve par récurrence est également possible.
n+1 n+1 n+1 n+1
Cas particulier : si n est pair alors n + 1 est impair et donc a +b =a − (−b) ce qui donne alors
en remplaçant b par −b :
n
a n+1 + b n+1 = (a + b) (−1)k a n−k b k
X
(si n + 1 est impair)
k=0
n
αk x k , alors :
P
Preuve : En écrivant P(x) =
k=0
à !
n n kX
−1
k k k−1−p p
αk (x − b ) = (x − b) αk
X X
P(x) = P(x) − P(b) = x b
k=1 k=1 p =0