LES DERNIERS LABDACIDES

ou LES SEPT CONTRE THÈBES

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LA TISSEUSE DE LYDIE
 CRÉDITS
Auteur : Bruno Guérin.

Pour le système de règles : Bruno Guérin et

Yann Bruzzo.

Conception graphique et Mise en page :

Yann Bruzzo et Josselin Grange.

Collaborateur sur la v2 (textes et pouvoirs) :

Sébastien Blache.

Relecture : Alexandre Joly, Bruno Guérin et

Yann Bruzzo

Illustrations : Gabriel Bulik

Antika est un jeu de l’Association Antika, sous

licence Ludopathes, tous droits réservés.

SOMMAIRE
LES DERNIERS LABDACIDES ou Les Sept contre Thèbes 3
LA TISSEUSE DE LYDIE22

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 LES
DERNIERS
LABDACIDES
ou LES SEPT CONTRE THÈBES
Ἑπτὰ ἐπὶ Θήϐας / Heptà epì Thếbas
Ce scénario débute avec la mort d’Œdipe et se
poursuit avec les conséquences que cela entraîne
sur la succession du trône de Thèbes, lesquelles
vont mettre à mal la lignée des Labdacides qui va
s’éteindre dans une guerre fratricide sur deux gé-
nérations avec la guerre des « Sept contre Thèbes »
suivi des « Épigones ».
Voici un petit rappel de l’histoire thébaine qui
nous intéresse :
• À la suite des crimes d’Œdipe (meurtre de
son père et mariage incestueux avec sa mère
Jocaste), une épidémie de peste s’abat sur la
ville de Thèbes. Ménécée, le père de Créon, se
sacrifie alors en se jetant du haut des remparts.
Plus tard, lorsque la vérité éclate, la reine Jocaste
se suicide et Œdipe se crève les yeux avant
d’abandonner la régence à son oncle Créon,
lequel l’exile de la cité. Œdipe mendie sa survie
sur les routes de Grèce, accompagné de sa fille
Antigone.
• Selon la légende herculéenne, Héraclès épouse
Mégara, la fille de Créon, et devient le régent
de la cité, mais il en laisse la responsabilité à son
beau-père puis à Iphiclès son demi-frère lorsqu’il
lui demande de prendre Mégara comme épouse
alors qu’il doit poursuivre ses travaux. Iphiclès
accordera le trône à Étéocle lorsque celui-ci
le lui demandera, sachant que la lignée des
Héraclides reprendra son dû. (Cela n’apparaît
nullement dans les œuvres classiques.)
• Après la mort d’Œdipe, ses deux fils, Polynice
et Étéocle, se déchirent pour le trône au cours
de la Guerre des sept. Les deux frères se mettent
d’accord pour gouverner en alternance un an
sur deux, mais Étéocle ne tient pas parole.
Polynice attaque la cité avec ses alliés argiens
pour reprendre le trône de Thèbes. L’attaque
s’achève par la mort des deux frères et des chefs
argiens, hormis Adraste qui réussit à fuir grâce à
la rapidité de son cheval, Arion. Créon reprend
alors la régence du trône et c’est le point de
départ des pièces classique d’Antigone.
• Quelques années plus tard, les fils des sept chefs
« les Épigones » attaquent Thèbes pour venger
leurs pères. Ils prennent la ville, tuent Laoda-
mas, le fils d’Étéocle, et mettent Thersandre, le
fils de Polynice, sur le trône.
• Lors de la guerre de Troie, Thersandre, alors
roi de Thèbes, est tué par Télèphe, roi de My-
sie, alors que les Grecs attaquent la Mysie par
erreur croyant qu’il s’agit de la Troade. Son fils
Tisamène n’étant pas en âge de gouverner, la
régence est confiée à Pénélée qui sera tué en
Troade par Eurypyle, le fils de Télèphe.
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 CHANT I
LA MORT D’ŒDIPE
« Comment Œdipe est mort, il n’y a que Thésée qui saurait le dire ? Ni le feu céleste n’a mis fin à ses jours
ni une tempête venue de la mer en cet instant ; mais peut-être quelque divin guide lui fut-il dépêché, ou
bien le souterrain séjour, s’entr’ouvrant doucement l’a englouti… Car il n’a pas souffert ; il a quitté la vie
sans une plainte, exempt des affres de l’agonie, c’est le cas ou jamais de dire : par miracle. »
D’après Sophocle — « Œdipe à Colone »
Œdipe à Colone
« Le pays tout entier est terre sainte. Poséidon y
est vénéré, et aussi le Titan Prométhée, le divin
donateur du feu. Tu foules un sol qu’on appelle
le Seuil d’Airain ; il défend l’accès d’Athènes.
La campagne d’alentour s’honore d’avoir pour
patron le cavalier Colônos, que l’on aperçoit
ici près, et dont le canton tout entier porte son
nom. »
D’après Sophocle — « Œdipe à Colone »
Les personnages entrent dans le bois de Colone
aux abords d’Athènes. Un jet d’Épos Us & Cou-
tume (FD12) leur permet de savoir que ces bois
sont sacrés et dédiés aux Euménides (Érinyes) et
qu’il est interdit de sortir de la route sous peine
de se perdre au pays d’Hadès.
Qu’ils se dirigent vers la ville ou qu’ils en sortent,
cela n’a guère d’importance, ils croisent un vieil
aveugle enguenillé (Œdipe) aidé de sa fille (An-
tigone).
Le vieillard épuisé est affalé au milieu de la route
et la jeune femme a toutes les peines du monde
à le remettre sur pied. Aussi lorsque nos héros
arrivent à sa hauteur, elle s’adresse à eux pour
qu’ils l’aident à asseoir son père sur une grosse
pierre à l’ombre d’un gros chêne situé au bord de
la voie d’Airain (en dehors du chemin). Le nom
d’Œdipe étant couvert de honte, le vieillard ne
donne pas son véritable nom aux personnages
et seul un jet d’Épos de la mythologie / Réseau
(FD 18) leur permettra d’avoir quelques soupçons
quant à son identité grâce à des détails (une fille
nommée Antigone, un mendiant aveugle, façon
de s’exprimer avec un accent thébain et avec un
vocabulaire noble…).
Les personnages ne doivent normalement pas
lui refuser leur aide, mais dans le cas contraire
Antigone les maudits d’être sans cœur et que les
ors de la royauté peuvent vous être enlevés aussi
simplement que la vie.
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Qu’ils passent sans rien faire ou qu’il l’aide, Œdipe
leur fera la prophétie suivante :
« Faites venir à moi le roi Thésée, de peur que
ma présence sur ses terres n’apporte le chaos ;
car seuls les dieux sont exempts de la vieillesse
et de la mort ; toutes choses, en dehors d’eux,
sont brassées par le temps souverain. La force de
la terre s’épuise, la vigueur corporelle s’épuise ;
la bonne foi languit, la traîtrise germe à son
tour ; […] le vent change ; aujourd’hui, c’est
celui-ci, demain ce sera l’autre qui trouvera
odieux ce qui le charmait, en attendant de s’y
plaire à nouveau. Une paix sereine rapproche
actuellement nos deux pays. Mais le temps
innombrable enfante en son cours des jours et
des nuits innombrables, et un jour peut venir
où la lance détruira cette bonne entente sous un
prétexte futile. Ce jour-là, mon corps glacé dans
la nuit de la tombe boira tout chaud le sang
thébain. »
En entendant la prophétie, les personnages se
retrouvent en être les dépositaires et, qu’ils le
veuillent ou non, ils deviennent des messagers
sous les auspices d’Hermès et celui-ci ne manque-
ra pas de le leur dire si besoin est. Ils se doivent
donc de transmettre le message au roi Thésée, à
Athènes, et faire en sorte qu’il accepte de se dépla-
cer pour rencontrer le mendiant lequel ne bougera
pas de son caillou tant que le roi d’Athènes ne lui
accordera pas la bienvenue et l’hospitalité, car il
a vraiment peur qu’une guerre entre Thèbes et
Athènes éclate.
Une rencontre royale
« En vérité, qui repousserait, venant d’un
homme tel que lui, des propositions qui
inspirent l’amitié ? De tout temps, des liens
d’hospitalité, jadis noués à la guerre, ont fait
de mon foyer le sien ; il se présente en suppliant
nos déesses ; il s’acquitte envers nous par un
magnifique tribut : je respecte trop de tels titres
 pour refuser ses bienfaits. En retour, je lui
donnerai asile. […] Je vous charge de veiller sur
lui. »
D’après Sophocle — « Œdipe à Colone »
Les personnages doivent se rendre à Athènes et
demander audience au roi. Les conseillers de
Thésée ne manqueront pas de leur rendre la chose
compliquée, mais l’annonce d’une prophétie pré-
sageant une guerre imminente devrait leur ouvrir
les portes du palais et leur permettre d’obtenir une
audience avec le souverain. Charge à eux ensuite
de le convaincre à venir jusqu’aux bois de Colone
pour s’entretenir avec un vieil aveugle.
Œdipe ne souhaitant pas bouger d’où il est assis,
Thésée n’a d’autre choix que de venir à lui. Bien
évidemment, si le roi à connaissance du véritable
nom de son hôte, il viendra l’accueillir comme
il se doit, mais arrivant sur place, le premier
conseiller de Thésée devient blême et tente de
chasser le vieillard de son caillou :
« Avant de t’adresser au roi, sors de l’endroit
où tu es assis : tu foules un sol interdit. Un
sol inviolable, où l’on habite point, car c’est le
domaine des déesses redoutables, filles de Gaia
et d’Érèbos. Ici, on les nomme les Euménides. »
Thésée a du mal à reconnaître Œdipe, mais une
fois fait, il l’accueille à grands coups d’accolade
et d’embrassade, ce qui peut en surprendre plus
d’un si personne n’a reconnu jusqu’ici le roi en
titre de Thèbes (puisque la cité n’est actuellement
que sous la régence de Créon).
Thésée accueille donc Œdipe et sa fille, Antigone,
chez lui et leur rend les honneurs dus à leur rang,
mais Œdipe souhaite que les personnages l’as-
sistent dans ses derniers moments, car si Hermès
les a mis sur sa route ce n’est pas sans raison.
Pour les personnages, c’est l’occasion de faire leur
premier pas au sein des puissants. Selon leurs
compétences, Thésée les affecte à la protection, au
secrétariat ou aux soins de son hôte et de sa fille.
Les personnages se retrouvent ainsi lors des en-
tretiens entre les deux rois. Œdipe a eu la vision
d’une guerre à venir entre Athènes et Thèbes. Il
n’en connaît ni les causes ; ni les tenants et les
aboutissants, mais il sait qu’à sa mort les signes
lui seront révélés et qu’en tant qu’hôte d’Athènes,
il fera don de sa vie pour protéger la cité d’Égée.
Le MJ a tout loisir d’incorporer quelques aven-
tures annexes afin d’occuper ces quelques jours,
comme :
• D’aller chercher une plante particulière pour
un onguent nécessaire pour soigner Œdipe
dont l’état de santé s’aggrave (même la magie
est sans effet).
• D’assurer la protection du roi en exil, lorsque
son fils Polynice vient de Thèbes pour obtenir
un adoubement officiel afin de pouvoir lui
succéder, mais Polynice n’étant que le cadet
de la fratrie, Œdipe refuse de choisir d’autant
que sa venue laisse présager en lui un roi avide
de pouvoir. Œdipe refuse de choisir car il sait
qu’un choix de sa part conduira forcément à
la guerre.
• Apprenant la présence d’Œdipe à Athènes,
Créon viendra lui aussi en ambassade auprès
du roi afin qu’il abdique pour le bien de la cité.
Créon n’a que le bien de la cité en tête, c’est
son obsession, mais peut-être y a-t-il un assassin
dans sa suite. Arès ne serait pas contre d’une
guerre entre Thèbes et Athènes. Cela servirait
ses intérêts contre Athéna.
• Une amourette d’un PJ avec Antigone pourrait
voir le jour, malheureusement elle est déjà pro-
mise et amoureuse d’Hémon, le fils de Créon.
La mort d’un roi
« Égal pour tous et fatal, le salut nous vient
d’en bas lorsque, du destin messagère, sans éclat
de chants d’hyménée ni lyres ni chœurs, a surgi
la Mort, qui conclut tout. »
D’après Sophocle — « Œdipe à Colone »
Quand vient le jour, Œdipe convoque ses
conseillers (les PJs) et Thésée dans sa chambre.
La maladie gagne du terrain. Il se sent faible et il
sait qu’aujourd’hui est le jour de son sacrifice. Il
faut d’ailleurs toute l’aide d’un autre homme pour
le maintenir en selle ou sur un char, car il souhaite
se rendre à l’endroit où vous l’avez rencontré. Le
groupe se rend donc au bois de Colone, à la pierre
du vieux chêne sur le seuil d’Airain. Antigone
veut accompagner son père, mais Œdipe est
catégorique : seuls le roi et les envoyés d’Hermès
peuvent l’accompagner au-delà du chemin.
La petite troupe s’enfonce alors dans le bois sacré.
La forêt devient plus dense, plus sombre, plus
étouffante. Hermès, sous la forme d’un bélier
noir, leur apparaît et les guide dans les entrelacs
de branches et de racines jusqu’à un monticule de
rochers. D’un coup de cornes, il brise l’un d’eux
dévoilant un passage avant de disparaître comme
il est apparu.
Œdipe entre sans hésiter à l’intérieur, suivit de
Thésée et des personnages, mais à peine avez-vous
fait quelques pas que trois créatures abominables
apparaissent devant vous dans un nuage de soufre.
Il s’agit d’Alecto, de Tisiphone et de Mégère.
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 ÉRINYES (LES)
Déesses de la vengeance.
Attribut : torches, fouets et serpents entrelacés.
Filles d’Ouranos, nées de son sang s’écoulant sur
Gaia. Les Érinyes, que les Romains appelleront
Furies, sont mises à l’écart des autres dieux, leurs
noms mêmes sonnent comme des menaces :
Alecto (l’Implacable), Tisiphone (la Vengeance)
et Mégère (la Haine). Leur chevelure est couverte
de serpents venimeux. Leur fonction première est
de poursuivre les criminels et de les torturer aux
Enfers. Elles vivent donc dans le Tartare. On fait
appel à elles dans les malédictions pour se venger
d’un crime et elles ne se font pas prier pour exé-
cuter la sentence. Les Olympiens les tolèrent, mais
ont une répulsion envers elles. Athéna obtiendra
cependant tardivement qu’elles deviennent les
déesses protectrices d’Athènes.
« Sur le seuil est assise Tisiphone, couverte
d’une robe ensanglantée dont elle relève les plis :
[…] Aussitôt, Tisiphone, armée d’un fouet
vengeur, frappe les coupables en insultant à
leurs douleurs ; et, agitant de la main gauche
ses terribles serpents, elle appelle à son aide
l’implacable armée de ses sœurs. »
« la Furie [Alecto] a fait siffler ses serpents et
s’est montrée dans toute son effroyable laideur.
Elle fait dresser sur sa tête deux de ses serpents et
déploie son fouet retentissant. »
D’après Virgile – L’Énéide – Chant VI et VII
SOMA 14 SOPHOS 11 SYMBIOSE 7
ARISTÉIA 7 HUBRIS 7 PV 140
Armure : Bracelet de force en argent (3 PA, 2PE).
Armes : Fouet feu/gel/barbelé (DG 4 + spécial*).
Particularités :
Elles peuvent rendre folle leur victime, Télépor-
tation olympienne (pour rejoindre le Tartare
uniquement), Vipères de la chevelure (Poison
virulence 10) provoquant selon le serpent, la folie
ou la mort, Attaque furtive, Vol, Ruse.
* Leurs fouets font des dommages supplémen-
taires soit par le feu (cf. règle du feu), soit par le
gel (perte d’une action au prochain tour) ou soit
par des barbelés (DG +4)
Sorts habituels :
Chant des limbes, Contrôle des morts-vivants,
Métamorphose, Plaie béante de Thanatos, Vision
de Nyx.
Compétences :
Armes (fouet 6), Discrétion 6, Esquive 3, Fouille 5,
Intimidation 10, Perception 8, Persuasion 9, Pis-
tage 5.
Les trois déesses prennent d’emblée la parole :
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« Qui ose ainsi venir troubler nos terres ? Bien
qu’Hermès nous ait annoncé un sacrifice, la
foule présente n’était point attendue ! »
Les personnages peuvent tenter de se défendre de
leur présence ici afin de ne pas se mettre à dos ces
belliqueuses divinités, mais toute agression sera
sévèrement réprimée et punie. Œdipe prendra la
parole une fois qu’ils seront à bout d’arguments.
« Ces hommes/femmes sont ici à ma demande
en tant qu’envoyés d’Hermès et Thésée est
venu en tant que roi et garant du pacte que
je m’apprête à conclure avec vous. Durant
toute ma vie, les dieux se sont joués de moi et
aujourd’hui que je vois clair dans leur jeu, je
m’apprête à vous faire le sacrifice de ma vie
contre votre serment de garantir la sécurité de la
cité d’Athènes contre ses agresseurs. En échange,
le peuple d’Athènes par la voix de leur roi vous
honorera comme il se doit. »
Les déesses n’ont jamais rien entendu d’aussi doux
depuis la chute des Titans et elles acceptent d’em-
blée même si elles tentent de négocier davantage
(sacrifice humain ou d’enfant, hécatombe an-
nuelle, cérémonies ou temple en leur honneur…).
À nos héros de tempérer leurs demandes ou de les
accepter en accord avec Thésée. La construction
d’un temple en leur honneur sera la moindre
des choses. Une fois les négociations effectuées,
Œdipe se met à genou face aux déesses puis tend
un poignard à Thésée, qui le tend à l’un des
personnages en disant :
« Un roi ne peut sacrifier un autre roi sans
prendre le risque d’une guerre. Ce qui se passe
ici restera à jamais en ces lieux ! »
Le personnage choisi doit se plier à la volonté
des rois. Il tue donc Œdipe en choisissant la
méthode (égorgé ou poignardé), mais le roi de
Thèbes au lieu de mourir se remet debout, re-
trouve la vue et s’adresse une dernière fois aux
personnages :
« Athènes est désormais protégée, mais Thèbes
va souffrir de la guerre et de la discorde. Je vous
demande un dernier service. Celui d’un roi
mort pour son peuple. Soyez mes ambassadeurs
et accompagnez ma fille, Antigone, à Thèbes
pour trouver une solution qui satisfasse chaque
partie pour l’avenir de la cité de Cadmos et des
Labdacides. »
Puis se retournant, il suit les Érinyes jusque dans
les profondeurs souterraines qui le conduiront
au royaume d’Hadès. Les personnages et Thésée,
quant à eux, ressortent de la grotte et rejoignent la
route la mine sombre et sans dire un mot malgré
le questionnement incessant d’Antigone et de la
cour. Pour le roi et les personnages, la soirée au
palais s’annonce morose tout comme les jours qui
CHANT II
UN ACCORD DE SUCCESSION
« Oui, mort, de la mort la plus belle : contre lui ne s’est point dressée la fureur d’Arès ou des vagues : le
seuil mystérieux devant lui s’est ouvert ; l’ombre sur lui s’est refermée. »
D’après Sophocle – « Œdipe à Colone »
*
Les personnages partent donc pour Thèbes afin
d’accompagner Antigone et avertir le régent de la
mort du roi Œdipe ainsi que du soutien d’Athènes
dans ce moment difficile.
Ils sont donc reçus sans difficulté par Créon,
son fils Hémon (fiancé d’Antigone), son gendre
Iphiclès (demi-frère d’Héraclès et second époux
de Mégara, la fille de Créon) et bien entendu les
fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice, ainsi qu’Ismène
leur deuxième sœur, puisqu’Antigone est là aussi.
C’est dans ce cercle fermé que doit être rapide-
ment trouvé un accord quant à la succession au
trône. Car en apprenant la mort de leur père,
Étéocle et Polynice ne pensent qu’à lui succéder,
car ils en ont désormais l’âge et cette pensée leur
dévore l’esprit au point d’en oublier de pleurer la
mort du défunt. Bien que l’appât du pouvoir soit
certes fortement développé chez les deux frères,
tous deux ont malgré tout été élevés par Créon
dans le respect de la cité laquelle doit passer avant
tout.
Devant l’urgence de la situation, Créon organise
immédiatement dans la salle du trône, entre les
personnes présentes, une réunion d’urgence de-
vant aboutir à une solution quant à la succession.
Cependant, ne voulant pas trancher lui-même
entre les prétendants et comme il y a quatre vo-
tants thébains, il autorise le groupe de personnage
d’avoir une voix. Les personnages étant extérieurs
à la cité ne peuvent bien évidemment pas avoir
voix égale avec les personnes présentes, mais ils
peuvent proposer des solutions et participer aux
tractations afin d’aboutir à un consensus.
Antigone et Ismène n’ont bien évidemment pas
voix au chapitre, et n’ayant aucune prétention au
trône elles ne participent en rien aux négociations
pour elle-même mais peuvent être des forces de
persuasions sur lesquelles s’appuyer pour influen-
cer les hommes présents.
Voici les arguments des prétendants et les per-
sonnes les soutenants :
vont suivre. Thésée accordera aux personnages les
effets nécessaires pour accomplir leur nouvelle
mission.
• Étéocle est le fils aîné d’Œdipe et il accompagne
son oncle Créon depuis plusieurs années dans
l’exercice du pouvoir. Formé au bien-être de
la cité, comme le lui a appris Créon, c’est son
second argument qui lui permet de revendiquer
une continuité dans la politique de la cité.
Hémon, le fils de Créon, soutient Étéocle,
mais pourrait tout autant soutenir Polynice
pour peu qu’Antigone le lui demande. Créon a
bien évidemment une préférence pour Étéocle,
qu’il forme depuis plusieurs années, mais il a
également vu en lui l’attrait du pouvoir aussi
ne veut-il pas faire de choix.
• Polynice est plus jeune d’un an par rapport à son
frère, mais selon la loi de Thèbes, il a tout autant
de droits sur le trône d’Œdipe. Plus éloigné de
son oncle, il ne s’est jamais vraiment impliqué
dans la diplomatie et la politique citoyenne de
la cité, mais est plus impliqué dans la politique
défensive et militaire de la cité. Proche des
soldats, c’est avant tout un guerrier avant d’être
un politicien, à la différence de son frère. Il a le
soutien d’Iphiclès, car ils ont combattu côte à
côte avec Héraclès contre Orchomène, une cité
béotienne ennemie.
• Iphiclès, il est le demi-frère d’Héraclès et le
nouvel époux de Mégara, la fille de Créon,
qu’Héraclès a épousé avant de la lui donner et
de partir parcourir le monde. En sauvant la cité
de Thèbes soumise à la cité d’Orchomène par la
faiblesse de Créon, Héraclès est devenu le héros
de la cité et avait le droit de prendre le pouvoir
en tant que sauveur et époux de Mégara. En
quittant la cité, il laisse les rênes de la cité à
Créon pour qu’il forme Iphiclès comme régent
de Thèbes pour le jour où la lignée des Héra-
clides viendra réclamer le trône. Iphiclès peut
donc être poussé à remplacer Créon comme
régent afin de garantir le pouvoir qui revient par
le droit de la guerre à Héraclès. Iphiclès a été
formé par Créon, à l’école du consensus mou
7
 aussi il laissera volontiers sa place à l’un des fils
d’Œdipe pour peu qu’ils reconnaissent les droits
des Héraclides le jour venu.
Je ne peux imaginer ce que les personnages trou-
veront comme solution, mais après un moment
faites en sorte qu’Étéocle propose un trône par-
tagé :
« — Alors, partageons mon frère ! Je régnerai
une année et toi la suivante ! Mais en tant
qu’aîné, je souhaite être le premier à assumer
cette tâche afin d’assurer sans remous la
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continuité dans cette succession. Cependant
pour éviter les oppositions dans certaines
décisions, celui qui n’exerce pas le pouvoir doit
quitter la cité pour l’année où il n’exerce pas le
pouvoir. »
Ce jugement façon Salomon a tout pour convenir
à chacune des parties et obtenir l’assentiment des
votants, par conséquent à moins que les person-
nages aient eu une idée géniale, c’est cette solution
qui est adoptée et un mouton est sacrifié pour
valider le pacte entre les deux frères.
 CHANT III
LA GUERRE DES SEPT
« Et vous aussi, vous devez tous à cette heure, ceux qui attendent encore la pleine force de la jeunesse comme
ceux qu’elle a fuis avec l’âge, gonflant du moins vos muscles pour en doubler la vigueur, chacun enfin se
donnant au rôle qui convient à ses forces, porter secours à la cité, aux autels des dieux du pays – afin que
leur culte ne soit pas à jamais effacé… »
D’après Eschyle – « Les Sept contre Thèbes »
Ce chant mérite une petite explication selon la
conclusion du chant précédent.
Si Iphiclès ou un autre prétendant que les fils
d’Œdipe monte sur le trône, alors Étéocle et
Polynice s’allient avec Argos pour reprendre la
cité par la force. La guerre éclate donc dans les
mois qui suivent. Dans la poussière de la bataille
et sous l’influence d’Arès, ils s’entretueront et
Créon les condamnera tous deux à ne pas avoir de
sépultures. Antigone fera alors pour ses deux frères
ce qu’elle fait pour Polynice dans la littérature et
ce qui suit.
Si Polynice est choisi pour être le premier à exercer
le pouvoir, il utilisera son année de royauté pour
mener des conquêtes et provoquer la guerre avec
les cités voisines. En quelques mois, il sera haï du
peuple et n’écoutera en rien les conseils de Créon,
son oncle. Il laissera Thèbes dans un état écono-
mique difficile. Aussi, lorsqu’Étéocle reprend sa
suite comme convenu, le peuple et même l’armée
le soutiennent pour qu’il conserve le trône.
L’attrait du pouvoir
Étéocle exerce donc le pouvoir durant un an. Vous
pouvez y intercaler quelques aventures annexes de
votre cru pour occuper cette année.
Mission diplomatique avec Athènes afin de conso-
lider l’alliance des deux cités.
Mission d’espionnage à Argos, où Polynice a
trouvé l’hospitalité chez Tydée durant cette année
« d’exil ». Ils peuvent ainsi apprendre que tous
deux cherchent à rallier des chefs de guerre pour
monter une armée capable de prendre Thèbes
de force.
Hémon, le fils de Créon, et Polyphontès montent
une embuscade avec l’aide des personnages et
cinquante hommes contre Tydée et Polynice alors
qu’ils recrutent leur armée. Tous seront tués par
Tydée sauf Hémon qu’il libère.
Quand vient la fin de l’année, Polynice avec
quelques amis argiens se rend à Athènes et de-
mande à voir les personnages. Après les réjouis-
sances des retrouvailles et les obligations que se
doivent des hôtes, Polynice leur tend un rouleau
et leur dit :
« Puisque vous étiez présents lors du serment,
veuillez accepter d’être à nouveau les messagers
d’Hermès en remettant ce rouleau à mon frère
et en lui rappelant ses obligations ! Demandez-
lui également comment il compte arranger
mon arrivée dans la cité et par laquelle des
sept portes ? Je suggère, quant à moi, qu’une
annonce soit faite au peuple de Thèbes pour
le prévenir de l’imminence de mon année de
règne. S’il devait refuser, donnez-lui ce second
rouleau scellé. »
Les personnages ne peuvent pas vraiment refuser
et s’ils lisent le premier rouleau, il ne s’agit que
d’une lettre détaillant ses suggestions avec moult
détails, quant à la porte à choisir, les arrêts sym-
boliques aux temples de Thèbes…
Les personnages font donc la route jusqu’à Thèbes
avec ou sans encombre selon vos envies. Arrivé à
Thèbes, Étéocle reçoit les messagers de son frère
en présence de Créon, mais sa réponse, inspirée
par Arès, est sans équivoque :
« Polynice ne montera pas sur le trône ! Lors
de notre… arrangement, il y a un an, nous
n’avons pas suffisamment pris en compte le
bien-être de nos sujets. Changer de souverain,
dans cette période troublée, mettrait en péril
l’équilibre de la cité ! Je ne peux pas laisser cela
arriver. Dites-lui que je regrette, mais que je
fais cela pour le bien commun. »
Lorsque nos hérauts lui donnent le second rouleau
scellé, Étéocle change de couleur et le document
lui tombe des mains. Si les personnages le ra-
massent, voici ce qu’ils peuvent y lire :
« Mon frère, sache que si tu transgresses notre
accord, je ne te laisserai pas me voler l’héritage
de mon père et que j’ai déjà levé une armée en
Argolide prête à attaquer Thèbes s’il le faut. Ne
prends pas ces menaces à la légère et reviens-en à
notre accord initial.
Polynice. »
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 Étéocle, soutenu par Créon, ne le prend pas de
cette façon et charge les messagers d’annoncer à
son frère son refus de céder à ces stupides menaces,
car c’est si irresponsable que Polynice ne peut pas
faire quelque chose d’aussi stupide.
Si les personnages ne parviennent pas à faire chan-
ger d’avis Étéocle (Persuasion/Politique FD20,
car les dieux ont décidé de se venger du parjure
et de son frère), ils n’auront pas d’autre choix que
d’aller jusqu’à Argos pour annoncer la mauvaise
nouvelle.
Pris dans la tourmente
Les personnages vont devoir prendre parti et choi-
sir leur camp, car les deux frères leur demandent
en tant que témoins de les soutenir dans leurs
droits.
De fait, les personnages se retrouvent liés par
différents éléments :
• Ayant participé à l’élaboration du pacte et en
tant que témoins de celui-ci ils peuvent consi-
dérer que Polynice est en son bon droit.
• Ayant reçu Polynice chez eux en tant qu’hôte,
ils se retrouvent liés envers lui par les liens de
l’hospitalité et ne peuvent attenter à sa vie. La
réciproque est également vraie, mais ne pas tuer
son hôte ne veut pas forcément dire prendre
son parti.
• Ayant été reçu à plusieurs reprises à Thèbes par
le régent et sa famille, les personnages sont liés
de fait à Créon, Antigone et d’une moindre
façon à Étéocle qui ne les a reçus qu’en tant
que héraut.
• De plus, en tant qu’Athénien ou hérauts
d’Athènes, ils ont été la voix de Thésée pour
assurer l’alliance des deux cités. Thésée ne man-
quera donc pas d’envoyer les personnages à la
tête de ses troupes pour soutenir Thèbes et ainsi
tenir ses engagements.
Le groupe des personnages peut donc se retrou-
ver éclaté selon leur éthique et leur loyauté. Ils
peuvent même ainsi se retrouver dans des camps
opposés, ce qui peut donner lieu à des morceaux
de bravoure.
Si je n’ai qu’un conseil à donner, faites au mieux
dans la gestion de cette crise, car viendra le temps
de la réconciliation, mais certains actes pourraient
modifier définitivement les relations des person-
nages avec Argos ou Thèbes.
10
Les Sept contre Thèbes
« Donc aux créneaux ! Aux portes des remparts !
Tous debout ! Courez armés de pied en cap !
Garnissez les parapets, occupez les terrasses
des tours, et, aux issues des portes, attendez
avec confiance, sans craindre le nombre de nos
envahisseurs : les dieux seront pour nous. »
D’après Eschyle – « Les Sept contre Thèbes »
Alors que la cité va se retrouver assiégée, le devin
Tirésias entre dans la salle du trône et annonce
publiquement que la cité ne peut être sauvée que
par le sacrifice d’un descendant des Spartes.
Dès lors, les personnages constatent (Psychologie
FD 9), que Ménécée, le second fils de Créon, est
troublé et qu’il agit étrangement. Faites en sorte
que les personnages pensent à une trahison. S’ils
le surveillent, ils s’aperçoivent que Ménécée quitte
discrètement la cité pour se rendre dans la forêt
aux pieds des montagnes de Thèbes pour se rendre
dans l’antre du dragon d’Arès tué par Cadmos.
Ménécée vient ici pour se donner la mort en
l’honneur d’Arès afin qu’il donne la victoire à
l’armée thébaine.
• Si les personnages tentent de l’en empêcher, il
faut l’assommer, car Ménécée a décidé de sauver
la cité coûte que coûte. Il est même prêt à les
combattre ici pour mourir au nom d’Arès. Bien
sûr, réussir à sauver Ménécée c’est se mettre
dans les bonnes grâces de Créon, mais s’attirer
la colère d’Arès (+ 1 point de Némésis pour
chaque PJ) qui lui ne désire que le conflit.
• Si les personnages ne font rien pour empêcher le
sacrifice de Ménécée, ils constatent alors lorsque
son sang abreuve le sol de l’antre, que le dragon
d’Arès reprend vie. Mieux vaut pour eux de
quitter l’endroit, s’ils ne veulent pas avoir à le
combattre prématurément. Cette information
leur permettra peut-être de mieux comprendre
ce qui suivra plus tard. La dépouille de Ménécée
sera ensuite ensevelie dans le caveau royal du
palais.
L’armée argienne s’avance donc contre Thèbes
dans les jours qui suivent. Alors que la population
thébaine se lamente, Étéocle se met en colère et
déclare qu’il n’est plus temps de se lamenter, mais
de défendre la cité. Ses éclaireurs, dont peuvent
faire partie nos héros, lui annoncent alors que
l’armée argienne se divise en sept groupes chacun
dirigé par un héros afin de bloquer les sept portes
de la cité.
Étéocle choisit un héros thébain pour protéger
chacune des portes, et les personnages peuvent
se joindre à l’un ou plusieurs d’entre eux s’ils se
séparent. Étéocle quant à lui défend la porte que
son frère attaque, bien qu’il connaisse l’impré-
cation d’Œdipe comme quoi ils s’entretueront.
 Porte : Chef argien Chef thébain Dans le cas contraire, si Ménécée est vivant,
sauvé par les personnages, ces derniers doivent
Proïtide T y d é e , f i l s Ménalippe, fils alors assumer la défense de Thèbes du moins
d’Oenée (gra- d’Astaque (tué en ce premier jour. Arès, désirant cette guerre,
vement blessé) par Tydée) est cependant là pour la faire durer et le sang
abreuvant la région redonne vie à son dragon.
Électre Capanée, fils Polyphontès,
d’Hipponoos fils d’Autopho- Quelle que soit la façon dont le dragon s’est
(foudroyé par nos réveillé, celui-ci viendra la nuit sur le champ de
Zeus) bataille pour se nourrir des cadavres de la journée
tout en cherchant quelque chose. Ainsi, durant la
Néiste Écléoclos, fils Mégarée, fils première nuit de siège, Argiens comme Thébains
d’Iphis (fuit) de Créon tenteront de récupérer le corps d’un ami mort,
Remplacé par mais en vain, car il n’y a plus aucun cadavre sur
Adraste (fuit) le champ de bataille puisque le dragon d’Arès s’en
est déjà chargé.
Athéna Onka Hippomédon, Hyperbios, fils
fils de Talaos d’Oïnops Le second jour de siège est d’abord marqué par
(noyé par le une ambassade des Argiens qui demandent à
dieu-fleuve Thèbes de redonner les corps des combattants
Isménos) morts la veille afin qu’ils reçoivent les honneurs
qui leur sont dus. Créon refuse, puisque pour lui
du Nord Parthénopée, Actor, fils d’Oï- ce sont les Argiens qui sont responsables de la
fils d’Atalante nops disparition des cadavres. Ce premier quiproquo
(mort) doit motiver les personnages à enquêter sur ces
évènements, charge à eux alors de négocier une
Homoloïs Amphiaraos, Lasthénès trêve, mais Arès y est peu enclin. L’enquête est
fils d’Oïclès développée dans le paragraphe « L’Héritage de
(mort) Cadmos » ci-dessous.
Le fait d’armes particulier de ce second jour de
Hypsiste Polynice, fils Étéocle, fils combat est qu’Étéocle tue son frère Polynice
d’Œdipe (tué d’Œdipe (tué par accident lors des combats, juste avant le
par son frère) par son frère) crépuscule et la fin des combats. Mais quelques
heures plus tard, Polynice arpente à nouveau
Mettre en scène la défense d’une porte est l’occa- le camp argien pour haranguer ses troupes qui
sion pour les personnages de briller dans un duel commencent à plier bagage. En réalité, Arès s’est
contre l’un des héros, en particulier contre les incarné dans la dépouille de Polynice afin de
héros argiens qui sont pour la plupart d’anciens faire durer la guerre contre Thèbes. Bien que les
Argonautes ou des fils d’Argonautes. Bien sûr, disparitions de cadavres cessent, les dépouilles des
si les personnages ont participé à l’expédition soldats thébains sont mutilées et à demi dévorées.
de Jason, cela peut compliquer leur choix, mais
faciliter des négociations. Bref, l’historique des Le troisième jour et les suivants, les Thébains
personnages peut interférer dans le relationnel sont étonnés de voir que les Argiens n’ont pas levé
des protagonistes. le siège avec la mort de Polynice. Ils sont encore
plus étonnés lorsqu’ils aperçoivent ce dernier sur
Le premier jour, il s’agit d’un combat mettant en son char prêt à mener l’assaut, car aujourd’hui
scène principalement des troupes afin d’affaiblir débute le combat des héros. Vous pouvez faire
chaque camp. Plusieurs divinités sont présentes durer les combats pour obliger les personnages à
pour protéger Thèbes comme Zeus et le dieu- négocier avec le dragon de Thèbes, car Arès fait
fleuve Isménos qui baigne la région et bien sûr le nécessaire pour qu’aucun camp n’ait vraiment
Arès et son dragon. l’avantage.
À terme, tous les héros argiens doivent être tués
Si Ménécée s’est sacrifié, la victoire des Thé- (hormis Adraste dont le cheval Arion est trop
bains est relativement facile, car Arès est de leur rapide) durant ces jours de combat. Les per-
côté. S’incarnant dans Étéocle, ce dernier fait sonnages peuvent donc avoir leur moment de
des ravages sur son char, et le dragon de Thèbes gloire en défendant ou en prenant une porte
soutient discrètement les autres portes de la cité, (selon le camp choisit). Arès ne s’en prend pas
en attaquant les soutiens et les renforts ennemis. immédiatement à Étéocle, mais si jamais, un
personnage décide de tuer Étéocle, alors cela
devrait mettre fin aux combats, car à l’opposé

11
 tuer Polynice/Arès semble impossible. Même si
Étéocle meurt, les combats ne cesseraient pas,
d’une part parce que Créon ne l’entend pas ainsi,
et d’autre part parce qu’Athéna, pour soutenir les
troupes athéniennes et honorer la mémoire de
Cadmos, viendra affronter Arès afin de l’obliger à
se désincarner et donc d’abandonner la dépouille
de Polynice. La mort des deux protagonistes et
des chefs argiens entraînera ensuite la déroute de
l’armée argienne. La cité est alors sauvée, si ce n’est
que désormais le dragon de Thèbes va poursuivre
ses exactions et ses tueries dans la région, et ce tant
que les personnages n’auront pas éclairci et réglé
« L’héritage de Cadmos ».
L’Héritage de Cadmos
Le dragon poursuit sa propre quête, comme ex-
plicité ci-après dans l’histoire de Cadmos. Après
sa renaissance suite au sacrifice de Ménécée ou
des premiers massacres du conflit, il reprend des
forces en dévorant sans distinction les cadavres
restés sur le champ de bataille, puis il s’acharne
jour après jour sur les cadavres des Thébains à la
recherche de ses dents volées par Cadmos.
Lors de leur enquête sur la disparition des ca-
davres, nos héros découvrent les indices et les
témoignages suivants, mais s’ils ont été témoin
du suicide de Ménécée, l’évidence va se découvrir
à eux :
12
• Des soldats argiens et thébains ont aperçu la
nuit une ombre fugitive se déplaçant sur le
champ de bataille. L’ombre semblait se nourrir
des cadavres, mais aucune description véritable-
ment fiable ne peut être obtenue.
• À partir de la seconde nuit, des cadavres sont dé-
couverts complètement déchiquetés. Il ne s’agit
dès lors que de cadavres de guerriers thébains.
La créature ne semble plus s’en prendre aux
cadavres des Argiens, comme si elle cherchait
quelque chose.
• Se rendre aux différents endroits où la créature
a été aperçue permet de découvrir (Pistage
FD 12) des traces de pas gigantesques. Il faut
réussir un jet d’Épos des créatures fabuleuses
(FD12 également) pour identifier les traces
du dragon de Thèbes. Quand on les suit sur
quelque distance, ces traces se dirigent toutes
vers la grotte d’Ismène, également nommée
grotte d’Arès, non loin de la source d’Arès.
Les exactions que le dragon commet ensuite dans
la région sont les suivantes :
• Des tombes thébaines, plus ou moins anciennes,
sont profanées et les corps sont totalement
mutilés et deux d’entre eux sont totalement
dévorés. Ces derniers étaient Péloros et Hypé-
rénor, deux des cinq Spartois, fondateurs de la
cité avec Cadmos.
• Des maisons de l’ancienne Thèbes sont dé-
truites une nuit et une vieille femme reconnait
le dragon des légendes. « Et ce dragon terrassé
il y a des décennies cherchait quelque chose ! »
dit-elle.
• Les personnages peuvent décider à tout mo-
ment de rencontrer Tirésias pour avoir des
informations sur l’histoire ou la fondation de
Thèbes. Tirésias est la mémoire de Thèbes en
plus d’être devin. Donnez-leur les informations
sur la légende de Cadmos et plus tard si besoin
est sur la volonté du dragon.
La légende de Cadmos
Originaire de Phénicie, Cadmos est envoyé par
son père à la recherche de sa sœur, Europe, mé-
tamorphosé en taureau par Zeus, avec la consigne
de ne pas revenir sans elle. Il s’installe en Thrace
avec sa mère, Théléphassa, qu’il enterre à sa mort.
Se rendant à Delphes, après l’abandon de sa quête,
il suit les conseils de la Pythie, à savoir de suivre
une génisse et de fonder une cité à l’endroit où
la bête se reposerait. C’est ainsi qu’il arrive en
Béotie, sur le site de la future Thèbes. Cadmos
décide de la sacrifier à Athéna. Il envoie donc ses
hommes chercher de l’eau à une source (apparte-
nant à Arès), remarquée en chemin. Ceux-ci ne
revenant pas, il se rend à la fontaine et ne retrouve
que leurs cadavres et un dragon, progéniture
d’Arès. Cadmos tue alors le monstre et sur les
conseils d’Athéna lui prend ses dents avant d’en
semer la moitié. Les Spartois, des hommes en
armes, sortent alors de terre. Cadmos leur lance
une pierre et ceux-ci s’accusent mutuellement
jusqu’à s’entretuer. Seuls cinq survivent pour
aider Cadmos à bâtir Thèbes. Leurs noms étaient
Échion (« fils de vipère »), Udée (« sorti du sol »),
Chthonios (« qui pénètre sous terre »), Hypérénor
(« surhomme ») et Péloros (« d’une grandeur
monstrueuse »).
Cadmos doit ensuite se mettre au service d’Arès
pendant huit ans, pour expier son crime, mais
Athéna lui remet le royaume de Thèbes et Zeus
une épouse : Harmonie, la fille d’Arès.
Depuis son réveil, le dragon de Thèbes n’a qu’une
obsession en tête, retrouver son intégrité et donc
ses dents. Athéna n’a donné à Cadmos que la
moitié des dents du dragon, l’autre moitié ayant
été donnée au roi Aiétès de Colchide. Comme les
spartois se sont entretués, Arès a récupéré l’autre
moitié hormis les cinq dents à l’origine des cinq
familles fondatrices de Thèbes. Le dragon en
profanant de vieilles tombes en a retrouvé deux
d’entre eux, celle d’Hypérénor et de Péloros,
lesquels n’ont pas eu de descendance. Les dents
ne peuvent être retrouvées que dans le cœur des
Spartois d’origine, mais parfois elle se transmet
au cœur du premier-né mâle.
DRAGON DE THÈBES
Appelé également dragon d’Aonie ou dragon
d’Ismène, ce dragon d’Arès protège la source
d’Arès à Thèbes et tue toute personne venant s’y
désaltérer. Cela dura jusqu’à ce que Cadmos, le
fondateur de la cité, le tue puis lui arracha ses
dents pour les semer et ainsi créer les spartois, les
premiers soldats thébains.
« au fond de cette retraite se cachait un serpent,
fils (d’Arès) ; on remarque d’abord sa crête et
son corps tacheté d’or ; la flamme jaillit de ses
yeux ; tout son corps est gonflé de venin ; sa
gueule darde trois langues et elle est hérissée
d’une triple rangée de dents. […] le serpent
bleuâtre avance sa tête du fond de l’antre et fait
entendre d’horribles sifflements. »
D’après Ovide – Les Métamorphoses – Livre III
SOMA 12 SOPHOS 10 SYMBIOSE 5
ARISTÉIA na HUBRIS na PV 120
Armure : Cuir épais (5 PA)
Armes : Morsure (DG 15), Griffes (DG 12), Queue
(DG 10)
Particularités :
Souffle de feu (DG 20) sur une distance de 10
mètres et un cône de 30°, leur habitude de se-
couer le cou pour faire un cône de 60° réduit la
distance à 5 mètres.
Instinct animal, Vision de Nyx, Vol, Ruse.
Compétences :
Armes naturelles 5, Esquive 1, Parler (Grec) 2,
Perception 3, Stratégie 1, Vigilance 3.
Dès lors que le dragon est identifié
comme étant responsable et avec l’aide
de Tirésias, les personnages n’ont plus
qu’à se rendre à la grotte d’Arès soit pour
tuer le dragon, soit pour négocier avec
lui afin qu’il protège la cité de Thèbes.
Le dragon acceptera de défendre la cité
contre son père, à la condition que les
personnages se chargent de lui retrou-
ver ses trois dents manquantes issues
d’Échion, d’Udée et de Chthonios.
La dent d’Échion,
le fils de vipère
Échion était le plus sage des Spartois, et c’est lui
qui arrêta le premier le combat. Il a eu un fils,
Penthée, avec la fille de Cadmos, lequel fut roi
de Thèbes et donna la lignée de Ménécée, et de
Créon. La prophétie de Tirésias disait donc vrai,
13
 un descendant des spartes doit mourir, or Méné-
cée, le fils aîné de Créon, est celui qui détient en
son cœur, la dent du dragon.
Si Ménécée est encore vivant, et qu’il est convain-
cu que son sacrifice est nécessaire pour le bien de
Thèbes, il le fera de plein gré. Si par contre, il est
mort avant les combats, les personnages devront
accéder au caveau royal au sein des profondeurs
du palais, pour lui arracher le cœur et récupérer
la dent du dragon. Mieux vaut pour eux d’obtenir
l’accord de Créon ou ne pas être repéré, car la
justice du régent est expéditive (comme on le
verra par la suite).
Lorsque les héros se retrouvent face à la dépouille
de Ménécée et qu’ils l’ouvrent pour prendre
son cœur, une multitude de vipères (Poison
virulence 12 – DG4/tr) sortent de ses entrailles.
Il faut prendre un minimum de précaution pour
ne pas être mordu.
La dent d’Udée
« sorti du sol »
Udée est mort en ne donnant que des filles, par
conséquent sa dent est dans son urne funéraire,
car à l’époque les bûchers funéraires étaient la
façon de faire pour honorer les morts. Tirésias
est le seul qui pourra dire où se trouve l’urne
d’Udée. Celle-ci a été placée au sein du temple
de la mère des dieux qu’Échion a fait construire
au fin fond de la forêt de Thèbes. Il s’agit d’un
temple de Cybèle (Rhéa). Sur place, le temple
dédié à la titanide, est vide et envahi par les herbes
folles. Les héros devront fouiller les décombres
pour trouver l’urne d’Udée, mais Perséphone leur
apparaîtra, alors qu’ils fouillent dans les cendres
mortuaires d’Udée.
La déesse s’adresse alors à eux ainsi :
« Pour obtenir ce que vous cherchez, l’un
d’entre vous doit m’accompagner, tandis que les
autres feront de ce temple un lieu d’adoration à
ma mère (Déméter) ».
L’heureux élu est donc guidé aux Enfers, jusqu’à
rencontrer Udée et Perséphone lui annonce que
pour obtenir ce qu’il souhaite, il n’a d’autre choix
que de le prendre lui-même. Soit notre héros
arrive à convaincre Udée de s’arracher le cœur
pour la survie de Thèbes soit il le vainc en com-
bat singulier pour récupérer la dent à sa mort.
Perséphone soutient ainsi Thèbes à sa manière,
comme le fait son père.
14
UDÉE, LE SPARTOI
SOMA 3 SOPHOS 1 SYMBIOSE 0
ARISTÉIA na HUBRIS na PV 30
Armure : Spéciale* (2 PA), Bouclier bronze petit
(6 PA)
* Spécial : ils sont insensibles aux deux premiers
PV de dégâts subis, ce qui revient à 2 PA.
Armes : Griffes (DG 2), Kopesh (DG 7)
Particularités : Morts vivants.
Compétences :
Armes tranchantes 3, Bouclier 2, Esquive 1, Pugi-
lat 2, Stratégie 3.
La dent de Chthonios « qui
pénètre sous terre »
Chthonios a eu une descendance mâle, à la troi-
sième génération, mais l’un d’eux, nommé Anti-
noos, a été condamné à être emmuré vivant dans
sa cave. La vieillarde de Thèbes, qui a vu le dragon,
était encore jeune quand cela est arrivé, mais elle
s’en souvient encore et elle vit dans le quartier en
question. Elle peut montrer aux enquêteurs la
vieille maison que certains à Thèbes disent être
hantée. Retrouver la cave n’est qu’une formalité,
casser la paroi également. De l’autre côté, les héros
découvrent un cadavre desséché et récupèrent sans
mal la dent. Cependant, alors qu’ils pensent en
avoir terminé, Hadès leur apparaît.
« Cela fait plusieurs de mes hôtes que vous
dérangez dans leur repos éternel. Même si votre
cause est noble, je ne peux laisser passer la chose,
aussi pour chaque mort que vous avez ainsi
troublé, l’un de vous me devra un service sans
échappatoire possible. »
Ce service est laissé volontairement à l’apprécia-
tion du meneur afin de pouvoir lancer de nouvelle
quête par la suite.
Une fois toutes les dents obtenues, il ne reste
plus qu’à les ramener en offrande au dragon de
Thèbes, lequel accomplira sa part du marché en
combattant du côté de Thèbes. Dès lors, si Arès
n’a pas été vaincu, le dieu de la guerre se retrouve
en bien mauvaise posture face à la coalition divine
face à lui et finalement aux yeux des mortels les
frères ennemis, Polynice et Étéocle, se seront
entretués accordant ainsi la victoire à Thèbes.
 CHANT IV
LA RÉVOLTE D’ANTIGONE
« Pour celui-ci, Étéocle, à raison de son dévouement au pays, il a été décrété qu’il serait enseveli en de
pieuses funérailles : […] Mais pour son frère, pour Polynice, dont voici le corps, il sera jeté hors de nos
murailles, sans sépulture, en proie aux chiens, puisqu’il eût été le dévastateur du pays cadméen, si un
dieu ne s’était pas dressé devant sa lance. »
D’après Eschyle – « Les sept contre Thèbes »
La fuite de l’armée argienne, privée de ses chefs,
permet aux Thébains de récupérer les corps de
leurs morts pour leur donner des funérailles
décentes. Même les dépouilles des héros argiens
sont renvoyées à leur famille par Créon lequel se
retrouve de nouveau régent de la cité.
Bien sûr, quelques corps manquent à l’appel, du
fait de la présence du dragon d’Arès dans la région,
mais là n’est pas notre propos.
Créon demande expressément que la dépouille
d’Étéocle soit traitée avec la déférence due au roi,
mais il ordonne que le corps de Polynice reste sans
sépulture, là où il est tombé, à la porte Hypsiste.
« J’ai un décret public à annoncer. Le sang de
nos hommes irrigue encore nos terres suite à
cette guerre fratricide. Aussi que chacun soit
prévenu ! Polynice a osé attaquer Thèbes, son
propre foyer ! Il doit être traité encore plus
sévèrement qu’un ennemi. Il ne mérite donc pas
de sépulture afin que son corps pourrisse devant
nos murs. Je le déclare donc traître à son pays
afin qu’il soit maudit ici, et dans l’au-delà.
Quiconque lui offrira une sépulture sera puni
de mort. »
À l’annonce de la sentence vis-à-vis de son traître
de frère, Antigone ne le supporte pas. Elle tente
en vain de convaincre Ismène de l’aider à enterrer
leur frère. Son fiancé, Hémon, lui dit seulement
d’être patiente et il tente en vain de faire plier son
père, Créon.
Si Antigone apprécie certains personnages, elle
essaie de les convaincre de l’aider à ensevelir
Polynice ou de convaincre Créon de revenir sur
sa décision (Persuasion FD 18), mais la chose n’est
pas aisée, car Créon veut que cela serve de leçon
afin que cela ne se reproduise pas, et Créon se
laisse emporter par son Hubris en pensant mieux
comprendre les dieux que les dieux eux-mêmes
(Défendre la cité et ses temples vs Respecter les
rites funéraires sacrés).
Qu’elle ait ou non obtenue une aide extérieure,
Antigone prend sur elle de transgresser le décret
de Créon. Discrètement, elle sort de nuit et re-
couvre le corps de son frère d’une fine couche de
terre poussiéreuse, mais cela est suffisant pour
considérer qu’il a reçu une sépulture pour peu
que quelqu’un pleure pour lui (ce qui est le cas
avec ses deux sœurs).
Au petit matin, Créon est alerté du crime commis
par le garde qui a découvert la chose, mais le
coupable n’est pas identifié. Créon ayant peur que
son autorité soit remise en cause, fait appeler les
étrangers (les personnages) pour qu’ils enquêtent
et lui amènent le coupable, mais il lui faut des
preuves irréfutables.
Interroger Antigone ne suffit pas, car elle n’avoue-
ra que si elle est prise en flagrant délit. De plus,
Ismène et même Hémon lui donneront des alibis
(peut-être même contradictoires). Chaque nuit,
la couche de terre sur le cadavre s’épaissit, car
chaque nuit, Antigone vient répandre du sable,
de la terre ou des graviers, tout en priant pour
l’âme de Polynice.
Le meilleur moyen de la prendre sur le fait est
de faire le guet durant la nuit et de la capturer.
Charge alors à nos héros de voir ce qu’il compte
faire d’Antigone.
• S’ils la couvrent, alors Créon sera mis devant
le fait accompli que Polynice est désormais
enseveli et qu’il n’y a plus de raison désormais
de le laisser pourrir aux portes de la cité.
• S’ils la dénoncent et la livrent à Créon, celle-ci
ne niera point. Créon la condamne alors à être
emmurée vivante, malgré les récriminations
de son fils qui devait l’épouser dans quelques
jours. Ismène s’accuse alors du même crime,
mais Antigone n’accepte pas que sa sœur subisse
son châtiment.
• S’ils la dénoncent sans la livrer à Créon, celui-ci
la fera pourchasser dans toute la Béotie. Les
personnages peuvent même aider Antigone à
fuir et rejoindre Athènes où elle sera accueillie.
15
 CHANT V
LA CROIX DE LA RÉGENCE
Ce chant n’a lieu d’être que si Antigone
est condamnée à être emmurée.
Les personnages n’ont que quelques heures devant
eux pour sauver Antigone, car même si Créon l’a
faite emmurée avec de l’eau et de la nourriture, la
jeune femme accablée de tant de malheur mettra
fin à ses jours par pendaison dans sa grotte avant
la tombée de la nuit. Les personnages peuvent
difficilement la libérer par l’entrée où elle a été
emmurée sans être repérés, mais ils peuvent agir
et certains pouvoirs peuvent leur permettre d’ima-
giner des solutions variées (ex : passe-muraille,
métamorphose…) pour entrer et pourquoi pas
ressortir avec elle.
Pendant ce temps, Hémon fait tout son possible
pour convaincre son père et sauver sa bien-aimée.
Pour cela il demande l’aide des personnages s’ils
ne sont en rien responsables dans la condamna-
tion de sa fiancée. Il leur demande d’aller quérir
Tirésias, le devin, afin qu’il puisse lire les augures
des choix de son père.
La prophétie de Tirésias est claire (pour une fois) :
« Écoute ce que mon art m’a révélé. J’avais
pris place sur l’antique siège augural, port des
présages, lorsque je perçus un piaillement confus
d’oiseaux en fureur, un ramage inintelligible.
Cependant, au vacarme de leurs ailes, je
compris qu’ils s’entredéchiraient. Aussitôt, saisi
de crainte, je voulus faire brûler une victime
sur l’autel : mais au lieu que la flamme s’élevât
au-dessus es chairs, la graisse des cuisses, en
fondant sur la cendre, dégouttait, fumait
et crépitait ; le fiel s’en allait en vapeur et
l’humeur grasse coulait en laissant les os saillir à
nu. […] je comprenais que les viscères consacrés
se consumaient sans fournir de présage. […]
Or je dis que la cité souffre de ton fait. Nos
autels, tous les foyers où l’on sacrifie, sont
pleins de lambeaux que les oiseaux et les chiens
16
ont arrachés à la dépouille de l’infortuné fils
d’Œdipe. Les dieux n’agréent plus les prières des
sacrifiants ni la flambée des cuisses immolées,
et les oiseaux ne font plus éclater des cris de bon
augure, car ils ont dévoré le sang coagulé d’un
cadavre. […] Réfléchis, mon fils. […], mais
l’entêtement se condamne à maladresse. Allons,
cède au mort, ne persécute pas un cadavre. »
D’après Sophocle – « Antigone »
Mais il en faut plus pour que Créon cède aussi le
devin le met une dernière fois en garde :
« Je t’avertis donc à mon tour que plusieurs
soleils n’accompliront pas leur course que tu ne
donnes à la mort un enfant de tes entrailles en
expiation des victimes dont tu as a répondre : en
premier lieu, cette jeune vie que tu as soustraite
à la lumière du jour […] ; en second lieu, ce
mort que tu retiens, lui, en peine à la surface
de la terre, loin des dieux d’en bas […] C’est
pourquoi […] les Érinyes, t’impliqueront dans
les malheurs mêmes que tu as provoqués. »
Finalement, Créon cède devant la menace des
dieux et il ordonne qu’on libère Antigone sur le
champ et se rend lui-même sur les lieux.
Si les personnages n’ont pas agi, ou ont tardé, les
évènements de la tragédie d’« Antigone » vont se
dérouler ainsi :
Antigone est retrouvée pendue dans la grotte.
Hémon veut s’en prendre à son père, avant de se
rétracter pour se suicider avec son glaive et ainsi
rejoindre sa bien-aimée.
Apprenant la mort de son dernier fils, Eurydice, la
femme de Créon se poignarde elle aussi quelques
minutes plus tard, avant que Créon ne revienne
au palais avec le corps de son fils.
Créon redevient de régent de la cité et Tirésias
continu de le servir.
« Créon, les dieux ont condamné ton Hubris.
Ta volonté de faire passer ta loi avant la leur !
Là est ta plus grande erreur. »
 ÉPILOGUE
Si notre aventure s’arrête là, l’histoire ne fait
que se répéter, puisque les Épigones, les fils des
chefs argiens reviendront dans une quinzaine
d’années pour prendre Thèbes et mettre sur le
trône, Thersandre, le fils de Polynice qu’il a eu
avec Argie, la fille d’Adraste.
Les récompenses des personnages peuvent varier
de 5 à 10 points de compétences, selon leurs
actions, s’ils sauvent Antigone, évitent un bain de
sang aux portes de Thèbes par un duel des chefs
évitant ainsi à l’avenir la vengeance des Épigones.
17
 GALERIE DE PORTRAITS
Les Labdacides
ŒDIPE « AUX PIEDS ENFLÉS »
Fils de Laïos, roi de Thèbes et de Jocaste. C’est le
seul homme à avoir résolu l’énigme du Sphinx.
Son père lui fait percer les chevilles et demande à
ce que le nouveau-né soit attaché en haut du mont
Cithéron, car un oracle lui a prédit que son fils le
tuerait. Un berger sauve l’enfant, lequel est élevé
par Polybos, le roi de Corinthe et sa femme Mé-
rope. L’oracle prédisant à Œdipe qu’il tuerait son
père et épouserait sa mère, ce dernier prit peur. Il
quitte alors Corinthe pour Thèbes et la prophétie
se vérifia. Lors d’une querelle, il tue Laïos pensant
qu’il s’agit d’un brigand, lors du passage d’un gué
sur la route de Delphes. Plus tard en résolvant
l’énigme du sphinx qui terrorise Thèbes, on lui
offre le trône et épouse la reine Jocaste, qui lui
donne deux filles, Antigone et Ismène, et deux
fils, Étéocle et Polynice. Alors que Thèbes est en
proie à une terrible épidémie de peste, Œdipe se
voit ordonner par l’oracle Tirésias de découvrir et
de punir le meurtrier de Laïos. Découvrant qu’il
n’a pas pu échapper à son destin, il se crève les
yeux et Jocaste, apprenant la vérité, se donne la
mort. Œdipe vivra encore longtemps à Thèbes et
sur les routes comme mendiant avant de mourir
à Colone, non loin d’Athènes, où il maudira ses
fils qui n’ont pas pris soin de lui, et lesquels se
battront pour le trône de Thèbes dans la guerre
des « Sept contre Thèbes ».
SOMA 2 SOPHOS 5 SYMBIOSE 4
ARISTÉIA 3 HUBRIS 2 PV 20
Armure : aucune
Armes : Bâton (DG 6)
Particularités : Maudit par les dieux, Aveugle,
vieux (-2 Soma).
Compétences :
Armes tranchantes 4, Athlétisme 4, Bouclier 2,
Commandement 3, Conduite d’attelage 3, Diplo-
matie 3, Épos des créatures fabuleuses, Esquive 2,
Gestion de patrimoine 3, Lire/écrire grec 3, Poli-
tique 2, Stratégie 3, Théologie 2, Vigilance 3.
ANTIGONE
Comme ses frères et sœur, Étéocle, Polynice et
Ismène, elle est le fruit des amours incestueux
d’Œdipe et de Jocaste. Elle est fiancée à son
cousin Hémon, le fils du régent de Thèbes, Créon.
Fidèle à sa parentèle, elle accompagne son père
aveugle dans son exil afin de s’en occuper comme
doivent le faire des enfants pour leurs parents.
18
Sa fidélité vis-à-vis de sa parentèle, l’amènera à
braver l’interdit de Créon d’enterrer Polynice
après que celui-ci ait pris les armes contre Thèbes.
Condamnée alors à être emmurée vivante, elle
se pend avant que Créon ne revienne sur son
jugement à la demande d’Hémon, lequel se tue
en voyant sa bien-aimée morte.
SOMA 2 SOPHOS 3 SYMBIOSE 4
ARISTÉIA 2 HUBRIS 1 PV 20
Armure : aucune.
Armes : aucune.
Particularités : Fidélité à sa famille.
Compétences :
Artisanat 3, Athlétisme 2, Arts lyriques 1, Comman-
dement 2, Endurance 3, Épos de la géographie 3,
Épos us & coutumes 3, Équitation 2, Évaluation 3,
Lire/écrire grec 3, Parler grec 3, Résistance 2,
Séduction 3, Sensibilité 4, Stratégie 2, Réseau 5,
Théologie 3, Vigilance 2.
ÉTÉOCLE
Fils incestueux d’Œdipe et de Jocaste, avec son
frère Polynice, il chasse leur père en apprenant la
vérité. Puis il défait Polynice afin de lui prendre
définitivement Thèbes, qu’ils gouvernaient une
année chacun à leur tour. Les deux frères s’entre-
tuent, mais Créon leur oncle offre des funérailles
à Étéocle, mais pas à Polynice, lui interdisant ainsi
l’entrée des Enfers.
SOMA 3 SOPHOS 2 SYMBIOSE 3
ARISTÉIA 1 HUBRIS 2 PV 30
Armure : Cuirasse de bronze (9 PA), Casque de
bronze (5 PA), Cnémide de bronze (3 PA)
Armes : Épée de bronze (DG 6), Lance (DG 6)
Compétences :
Armes tranchantes 4, Bouclier 2, Commande-
ment 4, Diplomatie 3, Endurance 2, Esquive 2,
Intimidation 3, Marchandage 3, Politique 5, Sen-
sibilité 1, Stratégie 3.
POLYNICE
Fils incestueux d’Œdipe et de Jocaste, il est le
frère d’Étéocle, d’Antigone et d’Ismène. Marié à
Argie, la fille d’Adraste, lors de son exil à Argos,
il aura d’elle un fils, Thersandre, qui vengera la
mort de son père, pendant la guerre des Épigo-
nes. Polynice est un guerrier belliqueux et un
tyran en puissance, là où son frère sait rendre la
ville prospère par le commerce et la diplomatie.
Maudit par son père, Polynice va vers son destin
en réunissant autour de lui les chefs argiens pour
prendre Thèbes de force, lors de la guerre des
« Sept contre Thèbes ». Il meurt de la main de son
frère, mais tuera Étéocle avant de rendre l’âme.
Créon condamne son cadavre à ne pas être enterré
selon les rites, et Antigone sera condamnée à mort
pour avoir transgressé cet interdit.
SOMA 4 SOPHOS 2 SYMBIOSE 2
ARISTÉIA 1 HUBRIS 2 PV 40
Armure : Cuirasse de bronze (9 PA), Casque de
bronze (5 PA), Cnémide de bronze (3 PA), Bouclier
de bronze (8 PA)
Armes : Falcata (DG 7), Lance (DG 6)
Compétences :
Armes perforantes 4, Armes tranchantes 6, Bou-
clier 2, Commandement 5, Conduite de char 3,
Diplomatie 2, Endurance 3, Équitation 4, Esquive 2,
Intimidation 3, Marchandage 1, Politique 2, Sensi-
bilité 1, Stratégie 3.
ISMÈNE
Fille incestueuse d’Œdipe et de Jocaste. Elle est
la sœur effacée de Polynice, Étéocle et Antigone.
C’est une femme de peu de caractère, compa-
rée à sa sœur. Lors de l’exil de son père, elle
ne l’accompagnera pas sur les routes, préférant
rester dans le confort du palais. De même, elle
ne bravera pas l’interdit de Créon concernant
la sépulture de Polynice, et n’aidera pas sa sœur
même lorsqu’Antigone la mettra au courant de
son projet. Bien qu’elle veuille partager le sort de
sa sœur, Antigone refuse et Ismène survivra à la
chute des Labdacides.
SOMA 1 SOPHOS 2 SYMBIOSE
3ARISTÉIA 1 HUBRIS 1 PV 10
Armure : aucune.
Armes : aucune.
Particularités : Pleutre
Compétences :
Artisanat 4, Arts lyriques 1, Épos us & coutumes 2,
Évaluation 2, Lire/écrire grec 2, Parler grec 3, Po-
litique 2, Résistance 1, Séduction 4, Sensibilité 4,
Stratégie 1, Réseau 3, Théologie 2.
Les Thébains
CRÉON
Fils de Ménécée et frère de Jocaste, il sera le régent
de Thèbes à plusieurs reprises, et ce durant une
très longue période. Il règne ainsi à la mort de
Laïos, jusqu’à ce qu’Œdipe épouse la reine Jocaste.
Puis à la disgrâce d’Œdipe, il régnera en attendant
qu’Étéocle et Polynice soient en âge de monter sur
le trône et enfin à leur mort à la suite de la guerre
des Sept contre Thèbes.
Marié à Eurydice, il a une fille, Mégara, qu’il
donne en mariage à Héraclès après que celui-ci
ait sauvé la cité d’Orchomène ; un fils, Hémon
qui est le fiancé d’Antigone et qui se suicidera
à la mort de celle-ci ordonnée par son père ; et
Ménécée qui se sacrifiera dans la grotte du dragon
d’Arès pour sauver la ville. En bref, Créon est un
bon roi, qui a su embellir et rendre riche Thèbes.
Il a sacrifié sa vie et même sa famille pour le
bien-être de son peuple, puisque sa femme se tue
à l’annonce de la mort d’Hémon. Créon est un
roi qui applique la loi à la lettre sans état d’âme
et sans la remettre en question pensant mieux
la connaître que les dieux, c’est la raison pour
laquelle les dieux se sont appliqués à lui faire subir
tant de sacrifice pour le bien de la cité.
SOMA 2 SOPHOS 5 SYMBIOSE 5
ARISTÉIA 6 HUBRIS 3 PV 20
Armure : Bracelet de force d’or (3 PA)
Armes : Falcata (DG 7)
Particularités :
Fidélité totale à Thèbes, Aveuglé par la loi.
Compétences :
Armes tranchantes 4, Armes de jet 2, Bouclier 1,
Diplomatie 6, Épos de la géographie 3, Épos des
us & coutumes 5, Esquive 2, Marchandage 4, Par-
ler barbare 2, Parler Grec 4, Persuasion 5, Pièges 2,
Politique 5, Séduction 3, Survie 2, Théologie 4.
HÉMON
Fils de Créon, le régent de Thèbes, et d’Eury-
dice. Enfant, il aurait été attaqué (ou tué selon
Pseudo-Apollodore) par la sphinge qui ravage
la Béotie. Plus tard, il tend une embuscade avec
cinquante hommes contre Polynice et Tydée, alors
que ces derniers tentent de rassembler une armée
contre Thèbes. Tydée le renvoie à son père, après
avoir tué ses hommes.
Fiancé à Antigone, la fille d’Œdipe, il se suicide
à la mort de celle-ci suite à la condamnation de
son père.
IPHICLÈS
Fils d’Amphitryon et d’Alcmène, il est le de-
mi-frère d’Héraclès et devient roi de Tirynthe et
de Thèbes. Il épouse Automéduse avec qui il a
Iolaos. Il participe à un certain nombre d’exploits
avec son frère, dont l’épopée des Argonautes, les
écuries d’Augias et la chasse de Calydon avec son
fils. Il se remarie avec Pyrrha, la plus jeune fille
de Créon quand il se bat pour Thèbes au côté
d’Héraclès et meurt à Phénée en Arcadie.
SOMA 4 SOPHOS 4 SYMBIOSE 3
ARISTÉIA 2 HUBRIS 4 PV 40
Armure : Plastron de bronze (7 PA), Jambière de
bronze (3 PA)
19
 Armes : Falcata (DG 7)
Compétences :
Armes tranchantes 5, Armes de jet 4, Bouclier 3,
Commandement 2, Diplomatie 3, Esquive 3,
Fouille 3, Gestion de patrimoine 4, Perception 2,
Politique 2, Stratégie 3.
MÉNÉCÉE
Fils de Créon, le régent de Thèbes, et d’Eurydice,
il se sacrifie pour le bien de la cité après les pré-
dications de Tirésias. Il se sacrifie dans la grotte
d’Arès pour que ce dernier protège la ville lors du
siège de la guerre des Sept.
Les Argiens
ADRASTE
Fils de Talaos, roi d’Argos, et de Lysimaché, il
est le principal héros de la guerre des sept contre
Thèbes et des Épigones. Après le meurtre de son
père par Amphiaraos, il fuit à Sicyone et devient
roi, avant de reprendre le trône d’Argos. Sa fille
Déipyle épousera Tydée, le fils du roi Œnée, la-
quelle donnera naissance au héros grec Diomède,
futur roi d’Argos.
SOMA 3 SOPHOS 2 SYMBIOSE 3
ARISTÉIA 1 HUBRIS 2 PV 30
Armure : Casque de bronze (5 PA), Cnémide de
bronze (3 PA), Cuirasse de bronze (9 PA)
Armes : Lance (DG 6), Épée hoplite (DG 8), Javeline
(DG 4)
Compétences :
Armes tranchantes 5, Armes perforantes 3, Armes
de jet 3, Athlétisme 2, Commandement 4, Diplo-
matie 3, Équitation 3, Épos de la géographie 3,
Esquive 3, Parler grec 4, Perception 2, Politique 3,
Réseau 4, Stratégie 4, Vigilance 3.
AMPHIARAOS
Fils d’Apollon et d’Hypermnestre, la fille du roi
Thestios, il est également le petit-fils d’Arès par
son grand-père maternel, mais a été élevé comme
un fils par le roi Oïclès d’Argos et mari officiel
d’Hypermnestre. Aimé de Zeus, Amphiaraos est
un célèbre devin argien qui fera l’objet d’un culte
à l’Amphiaréion d’Oropos après sa mort.
Marié à Ériphyle, celle-ci lui a donné deux fils,
Alcméon et Amphiloque, avant son départ avec
les Argonautes. À son retour, sa femme est sou-
doyée par Polynice qui lui donnera le collier
d’Harmonie afin qu’elle persuade son mari de
participer à la Guerre des sept contre Thèbes.
Bien que ce dernier sache qu’il n’en reviendra pas,
il obéit à contrecœur, et s’y distingue avant que
son char soit englouti par la terre par la faveur
20
de Zeus. Après la trahison de leur mère, ses fils
prendront également part à la guerre des Épigones
contre Thèbes.
SOMA 4 SOPHOS 3 SYMBIOSE 5
ARISTÉIA 2 HUBRIS 5 PV 40
Armure : Cnémides de cuir (1 PA), Cuirasse de
cuir (4 PA)
Armes : Arc turquois (DG 6), Glaive (DG 4)
Particularités : Don de prophétie, Charme sau-
vage d’Arès.
Compétences :
Armes de jet 3, Armes perforantes 4, Armes
tranchantes 4, Athlétisme 2, Commandement 2,
Conduite d’attelage 6, Discrétion 1, Divination 7,
Esquive 2, Navigation 3, Parler grec 2, Résis-
tance 2, Stratégie 2, Théologie 5, Vigilance 1.
CAPANÉE
Fils d’Hipponoos, il est l’un des chefs argiens de la
guerre des sept contre Thèbes, où il est foudroyé
par Zeus pour son mépris des dieux. Marié à
Évadné, laquelle s’immole sur son bûcher funé-
raire, il est le père de Sthénélos, lequel vengera son
père lors de la guerre des Épigones.
ÉCLÉOCLE
Fils d’Iphis, roi d’Argos, il prend part à la guerre
des Sept contre Thèbes, mais prenant la fuite en
constatant le courroux de Zeus, il est remplacé par
Adraste. Son bouclier représente un soldat monté
sur une échelle pour prendre d’assaut une muraille
et il crie qu’Arès lui-même ne le jetterait pas à bas.
HIPPOMÉDON
Fils de Talaos, il s’illustre aux jeux funèbres d’Ar-
chémore, lors desquels il remporte l’épreuve du
lancer de disque. Lors de la guerre des sept contre
Thèbes, il s’illustre du côté argien en défendant
le corps de Tydée sous les murs de Thèbes et en
tuant Crénée, le fils du dieu-fleuve Isménos,
lequel le submerge avant de la noyer et de rejeter
son cadavre sur la berge.
PARTHÉNOPÉE
Fils d’Atalante, l’Argonaute et princesse arca-
dienne, son père est incertain et pourrait être
Méléagre, Hippomène ou même Arès. Abandon-
né par sa mère sur le mont Parthénion, il a été
élevé par un berger, avant de participer à la guerre
des Sept contre Thèbes aux côtés de Polynice et
mourir.
TYDÉE
Fils du roi Œnée, roi de Calydon, et de Péribé sa
première épouse. Il est banni de la cité pour avoir
tué accidentellement son frère. Gagnant la cour
d’Adraste à Argos, il y est purifié et épouse sa fille
Déipyle qui lui donne Diomède, l’un des héros
de la guerre de Troie. Il accompagne Jason dans sa autre Personnage clé
quête, puis Adraste lors de la guerre des sept, où il
tue Mélanippos. Cependant, mortellement blessé, THÉSÉE
Athéna lui apparaît pour lui donner un remède, Roi d’Athènes depuis déjà quelques années, il est
pouvant le rendre immortel, mais Amphiaraos, vieillissant et a déjà fait tous ses exploits.
l’un des sept, jaloux, lui fait manger la tête de son
ennemi. Devant cet acte abject, la déesse renonce SOMA 4 SOPHOS 6 SYMBIOSE 5
à lui donner l’immortalité et le laisse mourir. ARISTÉIA 6 HUBRIS 2 PV 40

SOMA 4 SOPHOS 2 SYMBIOSE 2 Armure : Bracelet de force d’airain (3 PA)

ARISTÉIA 1 HUBRIS 2 PV 40
Armure : Cnémides de cuir (1 PA), Cuirasse de
cuir (4 PA), Bouclier de bronze moyen (7 PA)
Armes : Hache x 2 (DG 8)
Particularité : Protégé d’Athéna.
Compétences :
Armes de jet 3, Armes perforantes 5, Armes
tranchantes 5, Athlétisme 3, Bouclier 1, Comman-
dement 2, Discrétion 1, Endurance 3, Esquive 2,
Navigation 4, Parler grec 1, Résistance 2, Straté-
gie 2, Vigilance 1.
Armes : Falcata (+3 ; DG 7)
Particularités :
Protégé par Poséidon et Zeus, Ruse, Bravoure,
Respiration de Poséidon.
Compétences :
Arc 6, Armes tranchantes 6, Armes de jet 4, Ath-
létisme 3, Bouclier 1, Discrétion 4, Diplomatie 3,
Épos de la géographie 7, Esquive 5, Fouille 4, Na-
vigation 3, Parler barbare 1, Pièges 3, Politique 3,
Pugilat 2, Séduction 2, Survie 4, Théologie 3.

21
 LA TISSEUSE DE LYDIE
Lors d’une aventure où ils ont besoin de combattre
un dieu ou une créature mythique monstrueuse,
les personnages apprennent l’existence, dans une
cité lointaine de Lydie, d’une tisseuse capable
de créer une toile ou un filet aussi résistant que
celui fabriqué par Héphaïstos pour capturer Arès
et Aphrodite.
Je vous propose ici un prologue, à titre d’exemple
introductif, mais celui-ci peut être remplacé par
autre chose du moment que les personnages
entreprennent la quête qui les mènera à la tisseuse
de Lydie. Il vous est tout à fait possible d’ajouter
PROLOGUE
DUEL À CALYDON
L’Histoire
Calydon fut un jour sous le joug du roi Phylas
d’Éphyre. Celui-ci, pour prendre le contrôle de
la cité, lança un défi au roi Œnée de Calydon,
lequel devait opposer un champion au sien :
Achéloos, un dieu mineur qui s’était épris de
la princesse Déjanire.
Le roi Œnée promet alors la main de sa fille
Déjanire à qui sauvera sa ville. Héraclès se
présenta, et vainquit le dieu Achéloos à qui
il arracha une de ses cornes, puis il épousa la
princesse.
Plus tard, alors que Déjanire et Héraclès
rentrent de voyage, ils sont arrêtés par une
profonde rivière. Le centaure Nessos, passant
par-là, proposa alors de transporter sur son dos
la princesse jusqu’à l’autre rive puis de revenir
chercher Héraclès. Cependant, après avoir aidé
la jeune femme, il tenta de la violer au lieu de
venir chercher Héraclès, et le fils de Zeus le
tua avec son arc.
Dans son agonie, et pour se venger du héros,
Nessos dit à Déjanire de tremper la tunique
d’Héraclès dans son sang afin de le rendre fidèle
(car elle lui avait parlé de ce problème durant
la traversée). Mais la réalité était tout autre, car
le sang de Nessos est un violent poison capable
de tuer un demi-dieu tel qu’Héraclès. C’est
pourquoi Déjanire se sent encore responsable
de la mort de son époux.
Le temps a passé, Héraclès est mort et la reine
Déjanire est désormais âgée. Calydon, comme
chaque année depuis la mort d’Héraclès, est de
nouveau envahie par les eaux de la rivière Aché-
loos et le dieu a décidé cette année de ne se retirer
22
des pistes et des rencontres secondaires en chemin,
comme lors de la traversée en mer ou des jours de
marches au milieu de la Lydie.
D’autres possibilités d’introduction que celle
proposée sont possibles, comme travailler pour
le roi de Carie lequel veut attraper vivante la
dernière chimère qui erre sur son pays, afin de la
dresser à défendre ses frontières comme le fit jadis
son ancêtre le roi Amisodarès.
que si Déjanire accepte de l’épouser. Mais celle-ci,
rongée par la culpabilité, refuse, afin de rester
fidèle à son défunt époux.
C’est dans ce contexte que nos héros se rendent
dans la cité pour affaires ou lors d’une étape de
leurs aventures, mais comme beaucoup ils sont
dans l’incapacité de traverser le blocus qu’impose
Achéloos à la cité. S’ils ont un peu de notoriété,
les marchands itinérants (coincés comme eux
aux abords de la cité) peuvent leur demander
d’intervenir et de chasser Achéloos comme le fit
jadis Héraclès, mais un messager d’Héra ou des
signes les interpelleront (de préférence auprès
d’un descendant d’Héra), afin que le mariage
ait lieu.
Aucune récompense ne leur est promise, mais le
niveau de l’eau montant les empêche d’entrer dans
la cité, tant que l’affaire n’est pas réglée.
Les personnages comprennent rapidement que le
dieu Achéloos n’est autre que la rivière qui coule
au pied de la cité de Calydon et des connaissances
sur la légende d’Héraclès (Épos de la mythologie
FD 8) doivent permettre de comprendre et obte-
nir des éléments plus ou moins précis de l’histoire
antérieure.
Les personnages ont donc deux options devant
eux :
• Soit, ils arrivent à convaincre Déjanire qu’elle a
été trompée par Nessos dans le passé et qu’elle
n’y est pour rien dans la mort d’Héraclès. Que
sa période de deuil est révolue, et que pour le
bien de son peuple, elle doit épouser Achéloos
 qui l’aime depuis toujours. Ainsi bien connaître
l’histoire de Déjanire et d’Héraclès sera un atout
pour les personnages, mais le niveau d’informa-
tions dépendra du jet d’Épos en Mythologie. Le
problème c’est que pour la convaincre, il faut
pouvoir traverser, et Achéloos est intraitable :
personne n’entre ou ne sort tant qu’il n’obtient
pas la main de Déjanire, ou qu’il soit vaincu et
capturé sans usage de magie.
• Soit, ils provoquent Achéloos en duel (sans
nécessairement avoir besoin de le tuer). Ils
peuvent attirer l’attention du dieu en effec-
tuant des travaux de digue pour empêcher la
rivière d’entrer en ville. Achéloos se verra alors
contraint de se battre contre ces personnages
qui s’immiscent ainsi dans ses plans. Lors de
leur rencontre avec Achéloos, les personnages
peuvent se rendre compte qu’il est réellement
amoureux de Déjanire et qu’il est prêt à déplacer
des montagnes pour elle. Aussi les personnages,
s’ils peuvent combattre le dieu dans un duel
épique, peuvent également tenter de négocier
avec Achéloos et ainsi comprendre ce senti-
ment d’amour qui le ronge. Ils devront alors
lui démontrer que la Force n’est pas toujours
la solution et que pour séduire Déjanire, il
existe d’autres moyens comme la poésie ou la
musique. Dans ce dernier cas, Achéloos peut
demander aux héros d’intercéder en sa faveur
auprès de la reine afin qu’elle l’épouse. (Imagi-
nez la scène du balcon de Cyrano avec l’aède
du groupe comme souffleur.)
Si les personnages choisissent le combat, Achéloos
est capable de se métamorphoser en de nombreux
animaux (serpent, taureau…) et dans ce cas le
combat se doit d’être épique et très difficile. Lui
arracher sa deuxième corne devrait donc suffire à
réduire définitivement ses ardeurs.
Remarque : Afin d’aider les héros dans leur choix,
ils peuvent entendre parler par les oracles ou
les marchands, d’une tisseuse vivant en Lydie
possédant les secrets de la toile d’Héphaïstos
Dans tous les cas, Achéloos n’acceptera
de parler et d’écouter ces mortels que
s’ils lui prouvent leur valeur en le bat-
tant en duel sans usage de magie, car il
ne respecte que la force.
Les personnages peuvent donc partir en quête
d’un artéfact (ce qui ne sera pas de la magie) puis
revenir s’acquitter du duel plus tard.
Finalement, si les héros réussissent à arranger
un mariage divin entre Déjanire et Achéloos, ils
reçoivent un point d’Aristeia de la part d’Héra
et Héraclès viendra lui-même bénir le mariage
de sa dernière femme en lui donnant un philtre
de jeunesse.
Achéloos, quant à lui, remerciera le héros qui
l’aura le plus aidé à obtenir ce mariage en lui
octroyant un pouvoir mineur en lien avec l’eau
(par exemple : le contrôle de l’eau douce, ou la
régénération d’un PV/tr en contact avec l’eau
douce).
Par contre, l’humilier lors du combat en lui arra-
chant sa corne accorde 1 point de Némésis de la
part d’Achéloos et en lui faisant quitter les lieux,
Héra leur donnera 1 point de Némésis s’il n’y a
pas eu de mariage, et ils s’en feront un ennemi
qui s’alliera à Héra pour contrecarrer leurs projets
(exemple : Inondations de leur cité…).
ACHÉLOOS
Dieu-fleuve d’Étolie.
Protecteur du fleuve Achéloos.
C’est le fils aîné d’Océanos et de Téthys, parmi les
nombreux fleuves qu’ils auront. C’est un fleuve
argenté, qui est lui-même le père de nombreuses
sources et des sirènes. Ce dieu corné, au corps
serpentiforme lutta contre Héraclès, sous la forme
d’un serpent puis d’un taureau pour la main de
Déjanire. Héraclès lui ayant arraché une de ses
cornes, Achéloos la récupéra et lui donna en
échange la corne de la chèvre Amalthée.
SOMA 12 SOPHOS 10 SYMBIOSE 7
ARISTÉIA 5 HUBRIS na PV 120
Armure : Écailles (3 PA)
Armes : Corne (DG 3), Trident (DG 8)
Particularités :
Appel des sirènes. Contrôle du fleuve du même
nom.
Il est capable de se retransformer en eau du fleuve.
Sorts habituels :
Appel d’une nymphe, Brouillard de Poséidon,
Métamorphose
Compétences :
Arme naturelle 8, Arme perforante 7, Discrétion 4,
Épos géographie 4, Esquive 10, Natation 12, Pugi-
lat 8, Souplesse 4.
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 CHANT I
LES BRUMES D’HYPÆPA
Nos héros embarquent donc en direction de la
Lydie, en Asie Mineure, faisant fi des dangers de
la mer, des pirates et des monstres marins que l’on
rencontre parfois en Méditerranée. (Le maître de
jeu est libre de choisir le niveau de difficulté de
la traversée.)
Après quelques jours, ils accostent finalement à
Colophon, au nord d’Éphèse, où cette tisseuse
aurait vécu dans sa jeunesse avant de rejoindre la
cité d’Hypæpa à quelques jours de marches d’ici.
(Là encore, je vous laisse libre de leur faire décou-
vrir les dangers de la faune locale : lion, manticore
ou chimère…)
Lors de la dernière nuit, avant d’arriver à destina-
tion, une brume épaisse tombe sur le campement
des aventuriers et elle ne semble pas vouloir se le-
ver avec l’aube. Soudain, un bruit insolite réveille
nos héros. Devant eux des centaines d’araignées
avancent et les attaquent, les obligeant à prendre
la fuite, puis les acculent face à une falaise qu’il va
leur falloir escalader. Les araignées vont les mordre
(2 PV de dégâts) pour finalement les y obliger,
mais aucun poison ne sera injecté.
ARAIGNÉE
Il s’agit de grosses mygales ou de veuves noires,
mais c’est leur nombre qui est impressionnant ici.
SOMA 1 SOPHOS 1 SYMBIOSE 1
ARISTÉIA na HUBRIS na PV 8
Armure : Aucune
Armes : Morsure (DG 2 + Venin de Force 6 : perte
de 1 PV/tr pendant 6 tours)
Particularités :
Elles sont capables de voir dans le noir grâce aux
fils de leurs toiles (cf. Vision de Nyx).
Attaque de groupe de type harcèlement.
Compétences :
Arme naturelle 3, Esquive 2, Grimper 7, Percep-
tion 2, Stratégie 1, Vigilance 2.
En hauteur, à une dizaine de mètres, un petit
promontoire donne accès à une grotte. Celle-ci
n’est malheureusement accessible qu’aux femmes,
et une fois entrée dans la grotte, il est impossible
d’en ressortir. Cela peut ressembler à de la magie,
mais en fait la toile qu’Arachné a tissée ici, ne
permet de ne se déplacer que dans un seul sens et
n’est présente qu’à l’entrée de la grotte. De plus,
la toile est capable d’une sélection selon le sexe
de la personne. Un pouvoir de changement de
sexe permettrait de tromper la toile à cet endroit.
24
Dans tous les cas, les araignées poursuivent leur
ascension pour obliger chacun des personnages de
s’enfoncer plus profondément dans la grotte ou,
pour les hommes, de poursuivre leur ascension.
Le groupe d’aventuriers peut se retrouver ainsi
séparé, et il est important de faire jouer les deux
groupes alternativement et de façon séparée.
L’ascension des hommes
Les personnages masculins ont encore une quin-
zaine de mètres à gravir sans tomber et risquer de
se rompre le cou (Grimper FD8). Les araignées
mâles les poursuivent et les derniers grimpeurs
peuvent être gênés par leur présence.
Une fois en haut, la brume persiste encore
quelques mètres avant de se dissiper, laissant nos
héros admirer une vallée riche de cultures (vignes,
abricots, oranges…) et où de nombreux moutons
pâturent.
Tout d’un coup, trois jeunes bergers, sortant de
nulle part, s’approchent en les menaçant de leur
bâton. Ils pensent que les personnages sont des
démons du royaume inférieur, car nul n’est jamais
sorti vivant des brumes du néant, et malgré leur
jeune âge, ils n’ont pas peur des aventuriers, car
ils ont foi dans la protection d’Athéna et de la
tisseuse.
Si les personnages savent y faire, et les convainquent
qu’ils ne sont pas intéressés par leurs moutons, les
jeunes hommes acceptent alors de les emmener
jusqu’à leur cité d’Hypæpa.
Tandis qu’ils traversent l’agora, la foule com-
mence à prendre peur lorsqu’elle apprend qu’ils
ont traversé les brumes du néant, et nos héros
se retrouvent rapidement lapidés sur place s’ils
ne trouvent pas rapidement un abri parmi les
échoppes ou le temple d’Athéna. Considérez que
chaque personnage reçoit 1D10 Pierre par tour
sans possibilité d’esquive. Chaque pierre fait 2
points de dégâts cumulés, mais les protections
permettent d’en être protégés. Ainsi un bouclier
bien utilisé (FD 12) permet de diviser par deux
leur nombre, et ensuite selon la taille de celui-ci
vous pourrez soustraire un jet par dé gratuit que
le bouclier rapporte.
Rapidement, l’altercation fait sortir le prêtre
d’Athéna lequel calme immédiatement la foule
et fait conduire les héros dans une cellule du
temple. Il ne s’agit pas là d’une prison, mais
d’une chambre de prêtre, même s’il fait placer des
gardes devant leur porte, plus pour leur sécurité
à ce qu’il dit.
Là, à l’abri de la foule, le prêtre qui se nomme
Dracon, écoute l’histoire de nos amis et racontera
peut-être sa version des faits s’ils savent attirer sa
sympathie.
« La tisseuse que vous recherchez n’est autre
qu’Arachné. Autrefois, cette magnifique jeune
femme fit un concours de tissage avec Athéna
et mauvaise perdante, la déesse la tua. Mais
prise de remords, elle a permis à Arachné de
poursuivre son œuvre. Depuis celle-ci est adorée
ici comme une déesse, en particulier par les
tisserands.
Pourtant, au début sous sa nouvelle forme, elle
s’en est prise aux habitants d’Hypæpa qui ne
l’ont pas soutenu. Régulièrement, elle envoyait
ses mignons gâter nos récoltes et tuer nos enfants
dans leur sommeil. Cependant avec l’aide
d’Athéna, un accord fût trouvé et deux fois l’an,
lors des solstices, un jeune homme doit lui être
sacrifié afin qu’il s’accouple avant d’être dévoré,
en échange de quoi la vallée reste prospère et
sous la protection des dieux. »
Le solstice étant le lendemain, le prêtre propose
un marché à nos héros. Il les envoie comme époux
à Arachné, sauvant ainsi un jeune homme du
village, en échange de quoi, les personnages trou-
veront ce qu’ils sont venus chercher et auront ainsi
accès au seul chemin possible pour un homme
d’accéder au royaume d’Arachné. Il leur propose
également de mettre un terme à la vie de cette
créature et leur propose en échange la rondelette
somme de 150 obelos d’or.
La grotte des femmes
Les araignées poussent les personnages féminins
qui sont entrés, à s’enfoncer plus profondément
dans ce labyrinthe envahi de toiles d’araignées
et de leurs habitantes. À maintes reprises, il leur
faut traverser des arches étroites surplombant des
rivières de lave.
Il est tout à fait possible de s’inspirer du parcours
des hommes (cf. ci-après « le sacrifice »), mais il
est important qu’après avoir visité les lieux et com-
battu l’araignée géante, les personnages féminins
soient sauvés par Arachné. Celle-ci pourra alors
leur raconter sa version des faits qui est la vraie
version de la malédiction.
« Dans ma jeunesse, j’étais une magnifique jeune
fille qui excellait dans l’art du tissage que j’ai
appris chez mes parents à Colophon. Amoureuse
d’un jeune homme nommé Dracon, je l’ai suivi
ici à Hypæpa où il devait bâtir un temple en
l’honneur d’Athéna avant de m’épouser. Dracon
révérait la déesse de l’artisanat, et bien qu’il ne
cessait de vanter mes mérites de tisserandes, il me
délaissa, trop occupé à la construction du temple
de la déesse. À l’époque, j’étais jeune et belle, et
Éliocle, un jeune berger, s’est épris de moi et me
fit la cour, mais notre amour resta platonique.
Cependant, Dracon a dû s’en apercevoir et il
élabora sa vengeance contre Éliocle et moi. Alors
qu’il me faisait une crise de jalousie, j’ai cédé à
l’Hubris en lui disant qu’il vénérait une déesse
plus douée pour la guerre que pour l’artisanat et
que chaque jour je pouvais tisser mieux qu’elle.
Ce fût-là ma seule faute, et la déesse me prit au
mot. Un concours s’engagea entre nous deux.
Profitant de l’épreuve, Dracon attira Éliocle près
de la falaise nimbée de brumes et l’on retrouva
son corps en contrebas au petit matin. Depuis les
lieux sont maudits et les brumes du néant sont
considérées comme étant les portes des Enfers
alors qu’il n’en est rien.
Pour ma part, j’ai tissé une tenture représentant
tous les défauts et les travers des dieux, mais
Athéna a mal pris l’offense et m’a humilié. Après
m’avoir tué, il semble qu’elle m’ait pris en pitié et
la déesse me transforma en ce que je suis devenue
afin que je puisse continuer à tisser. Je pense
également qu’elle a compris que je n’avais été que
le jouet d’un homme. Depuis celui-ci est devenu
son prêtre et doit subvenir à mes besoins, ainsi
en a-t-elle décidé, et ce jusqu’à ce que je cesse
d’exister, alors tous deux nous pourront rejoindre
le néant et laisser nos remords derrière nous. »
25
 CHANT II
LE SACRIFICE
Le lendemain, les héros masculins sont conduits
au temple d’Athéna où une dalle a été levée,
mettant à jour un puits profond.
Un seul des personnages est choisi pour être
sacrifié à Arachné et jeté dans le gouffre. La chute
est longue, mais les nombreuses toiles tendues
la freinent et permettent de s’en sortir sans mal
ou presque (un jet de Souplesse ou d’Athlé-
tisme FD10 est nécessaire pour éviter les dégâts
liés à une chute de 15 mètres divisés par deux du
fait des toiles).
Les autres personnages peuvent se jeter eux aussi
dans la fosse, pendant le court moment de véné-
ration et d’étonnement du prêtre et de la foule.
Une fois en bas, les personnages se retrouvent dans
le noir complet, d’autant que le puits est refermé
derrière eux. Les toiles gluantes d’araignées, les
ossements de ceux qui se sont rompu le cou avant
eux, et le labyrinthe des lieux, habillent l’endroit
où ils vont désormais évoluer.
Des mygales se regroupent progressivement afin
de pousser plus avant les aventuriers dans le dé-
dale de couloirs où plusieurs chemins s’offrent
régulièrement à eux, et ce jusqu’à atteindre un
gouffre énorme où s’étend une gigantesque toile
surplombant un lac de lave. De l’autre côté, une
porte émet une lueur verdâtre, mais le moindre
contact avec la toile fait sortir deux ou trois arai-
gnées géantes (selon la puissance de votre groupe)
de leur trou.
Jouez cette scène épique d’un combat sur une
toile d’araignée tendue au travers d’un précipice
par-dessus la lave contre des araignées géantes
lesquelles n’ont aucun malus dans ces conditions,
ce qui n’est pas le cas des personnages. Faites-leur
faire un jet d’Athlétisme à FD 9 ou de Souplesse
à FD 7 à chaque tour, en plus des actions qu’ils
souhaitent faire, et sanctionnez l’échec par la perte
de dés d’actions voire même en les faisant chuter
dans la lave. Une chute est évidemment mortelle,
mais de nombreux fils pendent par-ci par-là et
permettent de se rattraper sur un jet d’Athlétisme
à FD 12.
ARAIGNÉE GÉANTE
Araignée de taille exceptionnelle, voire gigan-
tesque allant de 1 m à 5 m.
SOMA 3 SOPHOS 2 SYMBIOSE 1
ARISTÉIA na HUBRIS na PV 30
Armure : Naturelle (1PA)
26
Armes : Morsure (DG 4 + Venin de Force 10 :
perte de 2 PV/tr)
Particularités :
Capable de voir dans le noir grâce aux vibrations
de leurs toiles (cf. Vision de Nyx) et vit au milieu
d’une toile (cf. Toile d’Héphaïstos).
Compétences :
Arme naturelle 3, Esquive 2, Grimper 7, Percep-
tion 2, Stratégie 1, Vigilance 2.
Une fois la toile traversée, les personnages re-
joignent la porte éclairée et atteignent une gigan-
tesque salle : la nécropole d’Arachné.
C’est dans cet endroit que se trouvent les cadavres
des précédents époux de l’araignée, emmaillotés
dans une toile. Tous ne sont plus que des sque-
lettes et leur nombre s’élève à une bonne centaine.
Trois nouvelles araignées géantes hantent les lieux,
mais alors que le combat débute, Arachné fait
son entrée, suivie des personnages féminins et
d’une voix sifflante, intime l’ordre aux araignées
de retourner dans leur trou.
ARACHNÉ
Originaire de Lydie, cette jeune fille excelle
dans l’art du tissage, et se vante d’être meilleure
qu’Athéna elle-même. Athéna, sous la forme
d’une vieille femme, tente de la dissuader, mais
accepte finalement le concours de tissage. Arachné
fait une toile magnifique représentant tous les
travers des dieux. La déesse en colère constatant
qu’une mortelle peut être aussi adroite qu’elle,
déchire la toile de la jeune fille, et Arachné, alors
humiliée, va se pendre. Prise de remords, la déesse
lui redonne une seconde vie sous la forme d’une
araignée afin qu’elle puisse poursuivre son art. Dé-
sormais, cette créature de taille humaine conserve
certains des attributs de la jeune fille ainsi que son
visage, mais le reste de son corps est celui d’une
araignée qui poursuit son œuvre de fileuse.
SOMA 4 SOPHOS 3 SYMBIOSE 2
ARISTÉIA 2 HUBRIS 2 PV 40
Armure : Naturelle (1PA)
Armes : Morsure (DG 4 + Venin de Force 10 : perte
de 2 PV/tr)
Particularité :
Est capable de voir dans le noir (cf. Vision de Nyx)
et vit au milieu d’une toile (cf. Toile d’Héphaïstos).
Compétences :
Arme naturelle 4, Artisanat (Tissage) 8, Esquive 2,
Grimper 8, Perception 3, Stratégie 1, Vigilance 4.
S’il n’y a pas de femmes dans le groupe, les per-
sonnages n’auront peut-être pas la volonté ou le
réflexe d’écouter Arachné à moins qu’ils ne se
souviennent pourquoi ils sont venus sous terre.
Si le combat s’engage par peur ou à cause des
mensonges de Dracon, Arachné tente de les em-
mailloter afin qu’ils acceptent d’écouter ce qu’elle
a à dire. En effet, Arachné a une proposition à
faire, et c’est la même qu’elle fait à chaque sacrifié,
mais aucun n’a jamais réussi jusqu’à présent, et
elle espère que les personnages, du fait de leur
nombre, en seront capables.
Elle conduit alors les personnages jusqu’au lac de
lave où se trouve au milieu de celui-ci une urne
posée sur un pilier de pierre.
« Athéna a emprisonné l’âme d’Éliocle dans cette
urne afin qu’il ne souffre pas des affres des En-
fers. Quiconque vénérant la déesse pourra ouvrir
l’urne, et libérera son âme ainsi que celles de
ceux qui ont subi la malédiction depuis ce duel
maudit ! Si vous réussissez, je vous donnerai ce
que vous êtes venus chercher. »
Les personnages doivent trouver un moyen pour
atteindre l’urne et la ramener à Arachné. Laissez
vos joueurs cogiter et élaborer des solutions.
Si elles fonctionnent, ils réussiront leur mission
sinon Athéna pourra conseiller ses descendants de
faire confiance à leur sagesse et non à leurs yeux.
Ici, tout n’est qu’illusion (Évaluation FD10), la
douce chaleur des lieux ne correspond pas à la
fournaise d’un lac de lave en fusion. Cependant,
cette illusion tue tous ceux qui n’y voient qu’un
lac de lave, et seules les personnes douées du don
de double vue peuvent ne pas être soumises à
l’illusion.
CONCLUSION
De retour sur leur navire, ils n’ont plus qu’à
rejoindre Calydon et terminer leur duel contre
Achéloos, et ses métamorphoses n’auront plus
cours une fois pris dans les mailles de la toile
d’Arachné.
FIN
Cependant, la traversée de la lave conduit l’indi-
vidu à sentir sa chair se consumer et à subir une
brûlure intense conduisant finalement à la perte
de 1 point de Soma et donc à 10 PV de dégâts,
plus 1 PV par tour. (Une personne douée de
double vue ne perd pas le point de Soma, mais
perd les points de vie à chaque tour, comme un
doute qui s’insinue dans son esprit.)
La sensation de brûlure est telle que des cnémides
de métal peuvent fondre sur les chairs, mais une
fois l’urne entre les mains, l’illusion prend fin et
la roche remplace la lave, laissant visible les sque-
lettes des précédents sacrifiés qui jonchent le sol.
Arachné tiendra parole et avant d’ouvrir l’urne,
elle tisse en quelques heures une toile de 10 m²,
capable d’immobiliser quiconque y compris un
dieu, une fois que la personne se trouve prise
dedans (Sauvegarde 15).
Puis Arachné ouvre l’urne libérant ainsi l’âme
d’Éliocle et l’âme d’Arachné s’élève alors à ses cô-
tés. Ensemble, ils rejoignent les terres élyséennes,
tandis qu’à Hypæpa, Dracon tombe mort, rattra-
pé par la vieillesse qu’il ne semblait pas vouloir
venir, car cela fait déjà plus d’un siècle qu’il est
prêtre d’Athéna en ces lieux.
Les personnages n’ont plus qu’à rejoindre leur
navire et à reprendre le cours de leurs aventures,
mais avant, il leur faut quitter les lieux, sachant
que cette fois-ci Arachné n’est plus là pour retenir
sa progéniture, laquelle se met à leur poursuite
jusqu’à ce qu’ils retrouvent la sortie de la falaise,
où le charme a disparu, mais où les toiles per-
sistent et gênent leur progression.
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