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Fiche de lecture Antigone

Biographie de Jean ANOUILH :


Auteur et siècle: Jean Anouilh, le 20ème siècle
Date de naissance : 23 juin 1910
Lieu de naissance : Bordeaux (France)
Date de décès : 3 octobre 1987
Œuvres principales : Eurydice (1941) Antigone (1944) Médée (1946)
Présentation de la pièce :
Titre de l’œuvre: Antigone
Date d’écriture et de présentation: Pièce écrite en 1942 et présentée en 1944
Genre : Tragédie moderne
Époque de l’action :Antiquité grecque
Lieu de l’action :Palais de Thèbes dans la cité de Thèbes(Grèce)
Composition : Pas d’actes ni de scènes
Registre de langue : Langage courant, parfois familier
Registre ou tonalité de la pièce : Registre tragique
Type de texte :L’ensemble du texte est globalement argumentatif
Dénouement : Tragique : mort d’Antigone, d’Hémon et d’Eurydice
Le prologue : Personnage extérieur à l’intrigue, hors liste
Présentation des personnages :
Antigone
Fille d'Œdipe. Le Prologue nous la décrit comme la petite "maigre jeune fille noiraude"
D'après Ismène : "Pas belle comme nous mais autrement".
Ismène
Sœur d'Antigone. Belle jeune fille charmante et coquette aux yeux d'Antigone, elle aime aller au bal : "Cela me
rassure ce matin, que tu sois belle.", "et je t'ai coupé tes cheveux, tes beaux cheveux...", "toutes ces belles mèches
lisses et bien ordonnées autour de la tête" (p. 22),
Créon
Roi de Thèbes, oncle d'Antigone. Le Prologue nous le présente comme étant un "homme robuste, aux cheveux
blancs. Il a des rides, il est fatigué.
Hémon
Fils de Créon, fiancé d'Antigone. Jeune prince vigoureux. Il refuse de devenir un homme comme son père.
Eurydice
L'épouse de Créon, la mère d'Hémon. C'est "la vieille dame qui tricote", la "femme de Créon", "elle est bonne, digne,
aimante", mais "Elle ne lui est d'aucun secours"
Le Page
Il accompagne Créon dans plusieurs scènes, et souligne la solitude du souverain. Il représente l'innocence émouvante,
le symbole vivant du paradis perdu de l'enfance. Il voit tout mais ne saisit pas l'importance de la situation. Il n'est
d'aucun secours pour Créon, juste une oreille silencieuse.
La Nourrice
Personnage traditionnel du théâtre grec, la Nourrice n'existait pourtant pas dans la pièce de Sophocle; c'est une
création d'Anouilh. Elle est la vieille femme affectueuse et vigilante.
Le Messager
C'est un garçon pâle et solitaire. C'est lui qui a annoncé la mort d'Hémon.
Le chœur
Le chœur joue, comme dans la tragédie grecque, un rôle de commentateur.
Les gardes
Ce sont " trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes", "ce ne sont pas de mauvais bougres", "ils sentent l'ail, le
cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination". Ils sont mesquins, vulgaires.
Les thèmes :
1. Le duel entre morale et politique
Le thème principal de la pièce est l'opposition entre les lois de la société, justifiées par l'ordre et le pouvoir, et une loi
non écrite, celle des obligations dues aux morts et à la famille.
• L'interdiction formulée par Créon n'est pas despotique mais politique. Étéocle et Polynice étaient « deux larrons en
foire qui se trompaient l'un l'autre en nous trompant et qui se sont égorgés comme deux petits voyous qu'ils étaient,
pour un règlement de comptes ».
Pour que l'ordre règne dans Thèbes, après cette révolution manquée, il faut rassembler les esprits. Créon s'en explique
ainsi : « il s'est trouvé que j'ai eu besoin de faire un héros de l'un d'eux [...]. J'ai fait ramasser un des corps, le moins
abîmé des deux, pour mes funérailles nationales, et j'ai donné l'ordre de laisser pourrir l'autre où il était. » Ainsi, le
maintien de l'ordre implique le calcul, le mensonge et le cynisme.
2. Le pouvoir
• Anouilh n'exalte pas la fonction politique. Selon lui, le pouvoir ne relève pas de l'ambition, c'est un métier : « Ce
n'est même pas une aventure, c'est un métier pour tous les jours et pas toujours drôle, comme tous les métiers. Mais
puisque je suis là pour le faire, je vais le faire », dit Créon à Antigone.
• Il y faut cependant un certain courage : « Pour dire oui, il faut suer et retrousser ses manches, empoigner la vie à
pleines mains et s'en mettre jusqu'au coude ».
3. L'intransigeance de la pureté
• À cette figure d'homme âgé, usé par le pouvoir, s'oppose celle d'une adolescente intransigeante, qui refuse les
compromis et les « bonheurs de cuisinier » auxquels Créon a consenti en acceptant la couronne : « Quelles pauvretés
faudra-t-il qu'elle fasse elle aussi, jour après jour, pour arracher avec ses dents son petit lambeau de bonheur ? ».
Antigone est prête à mourir pour ne pas sacrifier son idéal à la réalité : « Je veux être sûre de tout aujourd'hui et que
cela soit aussi beau que quand j'étais petite – ou mourir. »
4. Le conflit des générations
• Créon est un adulte lucide, qui assume ses responsabilités, et qui, en consentant par nécessité à devenir roi, aliène sa
liberté aux exigences du pouvoir. Antigone et Hémon sont des adolescents. Antigone refuse le temps qui use les
sentiments et conduit à accepter des compromis : « Moi, je veux tout, tout de suite, – et que ce soit entier – ou alors je
refuse ! »
Les anachronismes
Décalage chronologique : situer à une époque ce qui appartient à une autre. Époque moderne
Figures de style
Des personnifications, des comparaisons, des métaphores, des antiphrases,……
Temps des verbes
Temps dominant : le présent. Emploi du conditionnel : scène Antigone et Hémon.
Les procédés dramatiques
1. La structure de la pièce
• La pièce se déroule de façon continue, sans interruption : elle n'est pas divisée en actes, ce qui maintient la tension
dramatique. Elle est encadrée par deux interventions du chœur (joué par un seul personnage), qui, dans le prologue,
présente les personnages et annonce le drame, puis qui commente le dénouement.
Le chœur tente également de sauver Antigone et annonce à Créon la mort de sa femme, Eurydice. Il joue donc un rôle
d'intermédiaire entre les spectateurs et les personnages. Il renseigne et commente.
2. La transposition
• Jean Anouilh a conservé tous les éléments de la tragédie grecque : drame, lieux, personnages, mais l'a transposée à
notre époque. Il a ainsi modernisé les fonctions et le mode de vie : les gardes ont des grades et des statuts
comparables à ceux des soldats d'aujourd'hui ; la reine tricote pour les pauvres ; les princes ont des voitures et une vie
mondaine ; la nourrice prépare du café et des tartines grillées, etc.
• Anouilh mêle le tragique et le familier. Ce contraste est particulièrement sensible dans les conversations d'Antigone
et de sa nourrice : « Allons, ma vieille bonne pomme rouge. Tu sais quand je te frottais pour que tu brilles ? »
• Dans la tragédie antique, le destin, supérieur aux dieux eux-mêmes, frappe les hommes. Chez Sophocle, Créon, qui
s'obstine dans sa décision, est coupable de démesure et se retrouve seul. Jean Anouilh supprime le caractère sacré de
la tragédie. Antigone incarne la jeunesse et son intransigeance et montre que l'homme reste libre de se révolter contre
l'injustice, de lui résister.
Résumé d’Antigone
Antigone est la fille d'Œdipe et de Jocaste, souverains de Thèbes. Après le suicide de Jocaste et l'exil d'Œdipe, les
deux frères d'Antigone, Étéocle et Polynice se sont entretués pour le trône de Thèbes. Créon, frère de Jocaste est – à
ce titre – le nouveau roi et a décidé de n'offrir de sépulture qu'à Étéocle et non à Polynice, qualifié de voyou et de
traître. Il avertit par un édit que quiconque osera enterrer le corps du renégat sera puni de mort. Personne n'ose braver
l'interdit et le cadavre de Polynice est abandonné à la chaleur et aux charognards.
Seule Antigone refuse cette situation. Malgré l'interdiction de son oncle, elle se rend plusieurs fois auprès du corps de
son frère et tente de le recouvrir avec de la terre. Ismène, sa sœur, ne veut pas l'accompagner car elle a peur de Créon
et de la mort.
Antigone est prise sur le fait par les gardes du roi. Créon est obligé d'appliquer la sentence de mort à Antigone. Après
un long débat avec son oncle sur le but de l'existence, celle-ci est condamnée à être enterrée vivante. Mais au moment
où le tombeau va être scellé, Créon apprend que son fils, Hémon, fiancé d'Antigone, s'est laissé enfermer auprès de
celle qu'il aime. Lorsque l'on rouvre le tombeau, Antigone s'est pendue avec sa ceinture et Hémon, crachant au visage
de son père, s'ouvre le ventre avec son épée. Désespérée par la disparition du fils qu'elle adorait, Eurydice, la femme
de Créon, se tranche la gorge.

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