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Œdipe, dans la mythologie grecque, fils du roi de Thèbes Laïos et de son épouse Jocaste,
connu pour avoir, sans le savoir, tué son père et épousé sa mère.
Le roi Laïos est averti par un oracle que l’enfant dont il attend la venue tuera son père et
épousera sa mère. Il s’empresse alors d’abandonner, dès sa naissance, le nouveau-né sur le
mont Cithéron. L’enfant, recueilli par un berger, est ensuite confié à Polybos, roi de Corinthe,
qui lui donne pour nom Œdipe, « celui qui a les pieds enflés », — ses parents lui ayant en effet
transpercé les talons pour les lier ensemble, au moment de se débarrasser de lui.
Le roi et sa femme Périboéa élèvent Œdipe comme leur propre fils. Ignorant le secret de
sa naissance, Œdipe se rend un jour à Delphes pour consulter l’oracle. Celui-ci renouvelle la
prédiction faite à Laïos. Effrayé à l’idée de causer du tort au couple qui l’a élevé, Œdipe prend
la décision de quitter Corinthe. Au cours de son voyage, il rencontre Laïos et se querelle avec
lui. L’altercation dégénère et Œdipe tue Laïos, réalisant ainsi sans le savoir la première partie
de la prophétie.
Comment Œdipe épouse sa mère après avoir tué son père
Reconnaissants d’avoir été libéré du monstre, les Thébains accueillent alors Œdipe avec
les plus grands honneurs et font de lui leur roi. Ils lui donnent pour épouse la veuve de Laïos,
Jocaste. Les prédictions de l’oracle sont ainsi réalisées. Pendant de nombreuses années, le
couple vit heureux, ignorant le lien filial qui les unit. De cette union incestueuse naissent même
deux fils, Polynice et Etéocle, et deux filles, Antigone et Ismène.
Mythologie, étude et interprétation des mythes. Phénomène culturel complexe, le mythe
peut être étudié selon différents points de vue. Généralement, c'est un récit, chargé de
symboles, qui raconte l'origine du monde, des dieux, la création des animaux, des hommes,
l'origine des traditions, des rites et de certaines formes de l'activité humaine. Le mythe est
fondateur et presque toutes les cultures en ont possédé ou en possèdent. Relation d'événements
situés dans un temps antérieur à l'histoire des hommes, récit mettant en scène des êtres et des
processus surnaturels, le mythe est lié, à maints égards, à la religion. Il éclaire, par sa nature
multiforme, bien des aspects de la vie individuelle et culturelle.
Né à Bordeaux, Anouilh fait des études de droit à Paris, puis travaille dans la publicité
avant de devenir le secrétaire de Louis Jouvet en 1928. Cette rencontre est décisive et conforte
sa volonté de se consacrer au théâtre. Ses premières pièces, l’Hermine (1932), le Voyageur sans
bagages (1937) et la Sauvage (1938), rencontrent l’adhésion d’un vaste public. Sous leur
apparente ingénuité, elles développent une vision profondément pessimiste de l’existence.
Anouilh se révèle également doué pour la comédie, parvenant à échapper aux facilités du
théâtre de boulevard jusque dans ses pièces « bourgeoises » comme le Bal des voleurs (1938).
Sous l’Occupation, il donne deux adaptations modernes de tragédies grecques qui obtiennent
un succès retentissant : Eurydice (1942) et Antigone (1944). L’Antigone de Sophocle devient
une adolescente obstinée dont l’innocence provoque la catastrophe finale. Émaillant les
dialogues de familiarités et d’anachronismes, Anouilh fait basculer sa tragédie dans un univers
de violence absurde qui évoque le chaos dans lequel l’Europe se trouve alors plongée.
À la fin des années soixante, il s’est tourné vers un théâtre plus autobiographique où se
réaffirme cependant sa nostalgie d’une pureté inaccessible (le Boulanger, la boulangère et le
petit mitron, 1968 ; Cher Antoine ou l’Amour raté, 1969 ; les Poissons rouges, 1970 ; Ne
réveillez pas Madame, 1970).
1 PRÉSENTATION
Antigone (Jean Anouilh), tragédie en un acte et en prose de Jean Anouilh écrite sous
l’Occupation, créée en février 1944 à Paris et publiée en 1946. Inspirée de la pièce homonyme
de Sophocle, elle reste son plus célèbre ouvrage.
Le prologue rappelle le combat des deux fils d’Œdipe et l’interdiction par Créon de rendre
les honneurs funèbres à Polynice, « le vaurien, le révolté ». L’action commence au retour
d’Antigone qui vient d’enterrer ce frère maudit, ce que l’on comprend rétrospectivement.
Dans un premier temps, elle s’entretient avec ses proches (sa nourrice, sa sœur Ismène, son
fiancé Hémon, le fils de Créon) qui ignorent la situation. Puis, elle révèle son acte qui est
parallèlement annoncé à Créon par les gardes. Le chœur rappelle alors le mécanisme de la
tragédie. L’affrontement avec Créon occupe un second moment. Ismène entre, apparemment
ralliée à sa sœur. Mais Antigone est emmenée. Hémon supplie en vain son père de l’épargner.
Dehors, la révolte gagne aussi la foule tandis qu’Antigone échange quelques mots avec le garde
qui l’a arrêtée : elle sera murée vivante. Un messager et le chœur racontent ensuite qu’Hémon
s’est tué, que la reine est morte ; Créon se retrouve donc seul.
Anouilh, Antigone (extrait)
À la mort d'Œdipe, roi de Thèbes, le gouvernement de la cité est laissé en héritage à ses
deux fils, Étéocle et Polynice, qui alternativement y exerceront leur autorité. Étéocle refuse de
céder le pouvoir à son frère une fois son tour venu ; s'ensuit une lutte à l’issue de laquelle les
deux frères meurent, chacun de la main de l’autre. Créon, nouveau roi de Thèbes, interdit
d'accorder une sépulture à Polynice ; bravant l'interdiction, Antigone, sœur des deux
combattants, a recouvert de terre le corps de Polynice selon les traditions immémoriales. Face
à Créon, Antigone interroge la perspective d'une vie heureuse, conforme à ses exigences
d'enfant intransigeant.
La pièce reste fidèle, par son intrigue — mais aussi par la présence d’un chœur, d’un
messager, de scènes comportant deux ou trois personnages —, à son modèle antique. Anouilh
joue à introduire des distances en adoptant un style simple, souvent familier, et des
anachronismes (Antigone et sa « nounou »…).
La pièce est ainsi plutôt sombre. Anouilh la considère d’ailleurs comme une de ses «
nouvelles pièces noires », selon la typologie qu’il a établie pour ses œuvres dramatiques. Le
pessimisme se manifeste à travers l’arbitraire, l’absurdité et l’indifférence qu’affronte
Antigone, et trouve une touchante expression dans le thème de l’enfance qui parcourt
l’ensemble de la pièce. Ce pessimisme tient aussi à l’époque à laquelle est composée Antigone,
l’héroïne apparaissant comme une figure de résistance.
4 LE THÉÂTRE EN QUESTION
Une telle noirceur trouve une expression particulièrement efficace dans le genre tragique
: « c’est reposant, la tragédie, parce qu’on sait qu’il n’y a plus d’espoir ». À cet effet, le style
est épuré, la mise en scène, sobre : il y a peu de personnages, les costumes sont sombres (sauf
pour Ismène), le « décor neutre ». En outre, Anouilh rappelle régulièrement à quel point le
dénouement est inévitable, la pièce n’étant que la mise en œuvre d’un mécanisme de mort, la
réalisation d’un destin. Ce phénomène trouve ici une intensité d’autant plus vive qu’Antigone
est décidée à mourir et revendique donc cette mort plus qu’elle ne la subit.
Anouilh a ainsi recours au prologue et au chœur, à qui il fait tenir des discours
explicitement « méta-théâtraux ». Il propose une réflexion sur le genre tragique et sur le théâtre
de façon plus générale. Le prologue rappelle la situation de représentation, présente
successivement les personnages qui « vont jouer » l’histoire. Anouilh rend visibles — et même
souligne fortement — tous les procédés de composition, affirmant la toute-puissance du
théâtre.
1.PRÉSENTATION
Œdipe, dans la mythologie grecque, fils du roi de Thèbes Laïos et de son épouse Jocaste,
connu pour avoir, sans le savoir, tué son père et épousé sa mère.
2 LÉGENDE
2.1 Le premier oracle
Le roi Laïos est averti par un oracle que l’enfant dont il attend la venue tuera son père et
épousera sa mère. Il s’empresse alors d’abandonner, dès sa naissance, le nouveau-né sur le
mont Cithéron. L’enfant, recueilli par un berger, est ensuite confié à Polybos, roi de Corinthe,
qui lui donne pour nom Œdipe, « celui qui a les pieds enflés », — ses parents lui ayant en effet
transpercé les talons pour les lier ensemble, au moment de se débarrasser de lui.
2.2 L’oracle de Delphes
Le roi et sa femme Périboéa élèvent Œdipe comme leur propre fils. Ignorant le secret de
sa naissance, Œdipe se rend un jour à Delphes pour consulter l’oracle. Celui-ci renouvelle la
prédiction faite à Laïos. Effrayé à l’idée de causer du tort au couple qui l’a élevé, Œdipe prend
la décision de quitter Corinthe. Au cours de son voyage, il rencontre Laïos et se querelle avec
lui. L’altercation dégénère et Œdipe tue Laïos, réalisant ainsi sans le savoir la première partie
de la prophétie.
2.3 L’énigme du Sphinx
Œdipe et le Sphinx Vase grec antique représentant une scène mythologique célèbre :
Œdipe élucide l'énigme du Sphinx, être ailé et malveillant qui s'est emparé de la cité de Thèbes.
Après le succès du jeune homme, la créature se donne la mort et Œdipe est porté en triomphe.
Œdipe élucide l'énigme du Sphinx, v. 470-460 av. J.-C. Péliké à figures rouges, décoré
d'une scène mythologique. Vase grec de stockage et de transport, céramique antique.
Antikensammlung, Kunsthistoriches Museum, Vienne. Art Resource , NY/Erich Lessing
Œdipe gagne ensuite Thèbes. Il est contraint d’y affronter un monstre terrifiant, le
Sphinx, qui arrête les voyageurs et leur soumet une énigme, avant de les dévorer pour n’avoir
pas su la résoudre. L’énigme que le Sphinx pose à Œdipe est la suivante : Quelle créature
possède quatre pattes le matin, deux à midi et trois le soir ? Le jeune homme répond qu’il s’agit
de l’homme, qui marche à quatre pattes lorsqu’il est un petit enfant, debout sur ses deux
jambes quand il grandit et avec une canne dans ses vieux jours. Vaincu, le Sphinx laisse passer
Œdipe, puis se donne la mort en se jetant de son rocher.
2.4 Comment Œdipe épouse sa mère après avoir tué son père
Reconnaissants d’avoir été libéré du monstre, les Thébains accueillent alors Œdipe avec
les plus grands honneurs et font de lui leur roi. Ils lui donnent pour épouse la veuve de Laïos,
Jocaste. Les prédictions de l’oracle sont ainsi réalisées. Pendant de nombreuses années, le
couple vit heureux, ignorant le lien filial qui les unit. De cette union incestueuse naissent même
deux fils, Polynice et Etéocle, et deux filles, Antigone et Ismène.
4 REPRÉSENTATION
Sophocle, Œdipe roi Composée vers 430, la tragédie de Sophocle Œdipe roi figure, avec
Antigone et Œdipe à Colone, parmi les chefs-d'œuvre de la tragédie grecque antique.
L’histoire tragique d’Œdipe inspire de nombreux auteurs de l’Antiquité, à la tête desquels
il convient de citer Sophocle, avec Œdipe roi et Œdipe à Colone.
Ingres, Œdipe explique l'énigme du Sphinx La toile, inspirée d'un sujet mythologique, fut
réalisée durant le séjour que l'artiste effectua à Rome de 1806 à 1820. Elle représente Œdipe
face au Sphinx devant Thèbes et donne l'occasion au peintre de traiter un nu dans la tradition
de l'art classique. La figure d'Œdipe, lisse et d'une perfection presque irréelle, est
caractéristique de la manière développée par Ingres dans nombre de ses toiles.
1 PRÉSENTATION
Mythologie, étude et interprétation des mythes. Phénomène culturel complexe, le mythe
peut être étudié selon différents points de vue. Généralement, c'est un récit, chargé de
symboles, qui raconte l'origine du monde, des dieux, la création des animaux, des hommes,
l'origine des traditions, des rites et de certaines formes de l'activité humaine. Le mythe est
fondateur et presque toutes les cultures en ont possédé ou en possèdent. Relation d'événements
situés dans un temps antérieur à l'histoire des hommes, récit mettant en scène des êtres et des
processus surnaturels, le mythe est lié, à maints égards, à la religion. Il éclaire, par sa nature
multiforme, bien des aspects de la vie individuelle et culturelle.
2 SENS ET INTERPRÉTATION
Dès l'origine, le mythe soulève un problème de sens et d'interprétation, et les controverses
se sont accumulées quant à sa valeur et à son statut.
Les mythes peuvent être classés selon le thème dominant qu'ils décrivent.
Des mythes sont consacrés à des êtres qui, par leurs actions, leurs artifices ou leurs
découvertes, sont élevés au rang de héros, tels Prométhée, qui dérobe le feu aux dieux, le
forgeron dogon qui vole des graines dans le grenier des dieux et les donne à la communauté,
ou Hainuwele, en Indonésie, qui, par les orifices de son corps, livre profusion de biens aux
hommes.
Depuis l'apparition des premières cités, entre le IVe et le IIIe millénaire av. J.-C., des
mythes racontent la fondation de certaines d'entre elles. L'Épopée de Gilgamesh à Babylone,
ou le mythe de Romulus et Remus à Rome sont des mythes de fondation.
4 ÉTUDES DU MYTHE
La mythologie a attiré des savants venus d'autres disciplines telles l'histoire, l'archéologie,
l'anthropologie, l'ethnologie, la linguistique ou la psychanalyse.
4.1 Mythe et langage
Parce que le mythe est une narration, un grand nombre de savants se sont concentrés sur
sa structure linguistique. L'un d'eux, Friedrich Max Müller, soutenant que le mythe est un
exemple du développement historique de la langue, voyait dans les dieux et les faits décrits
dans les textes védiques de l'Inde ancienne non pas des êtres ou des événements réels, mais les
balbutiements du langage humain, une tentative pour exprimer les phénomènes naturels (mer,
tonnerre, feu, etc.) à travers des images visuelles et sensuelles. Plus récemment, Claude Lévi-
Strauss, partant des travaux des linguistes de l'école structurale (Ferdinand de Saussure,
Roman Jakobson, le folkloriste Stith Thompson), pense que les éléments constitutifs du mythe
sont hiérarchisés de la même manière que les éléments constitutifs du langage et recherche
dans la mythologie la manifestation d'un savoir humain permanent et interminable. Voir
Sémantique.
Les théories affirmant que le mythe constitue une forme et un moyen de connaissance sont
aussi anciennes que l'interprétation du mythe lui-même. La superposition des modes mythique
et rationnel fut étudiée par les philosophes grecs, et notamment par Origène, qui prétendait
que la révélation chrétienne de Dieu en Jésus pouvait très bien être comprise en termes
mythiques.
Poséidon (ou Zeus) Réalisée aux environs de 480-470 av. J.-C., cette statue en bronze a été
retrouvée en mer près du cap Artémision. L'objet tenu par le dieu ayant été perdu, les
historiens s'accordent à dire que cette œuvre représente Poséidon anciennement muni de son
trident, aux dépens de la thèse d'une représentation de Zeus tenant la foudre.
Examinant la relation entre mythe et société, Émile Durkheim puise dans les cultures
aborigènes d'Australie et affirme que les mythes sont la réaction des individus face au
phénomène social : ils expriment la façon dont la société se représente l'humanité et le monde,
et constituent un système moral, une cosmologie et une histoire. Affinant cette conception
sociologique du mythe, Bronisław Malinowski dote le mythe d'une fonction indispensable, celle
d'exprimer, d'améliorer et de codifier les croyances. Garant de la moralité, le mythe contient
les préceptes destinés à guider l'individu.
Le premier, sir James Frazer suggère, dans son œuvre centrale, le Rameau d'or (1890) la
relation entre mythe et rituel, mais c'est George Dumézil qui trouve, en se fondant sur une
étude des mythes indo-européens, la combinaison de trois fonctions hiérarchisées —
souveraineté, force et fécondité —, structure tripartite que reflètent aussi bien le système des
castes en Inde que les triades divines. Accréditant la thèse selon laquelle les mythes naissent
d'émotions, Ernst Cassirer précise que le mythe n'est pas identique à l'émotion qui l'a fait
naître mais en est l'expression — l'objectivation, dans laquelle l'identité et les valeurs
fondamentales du groupe acquièrent une signification absolue. Selon lui, le mythe et les modes
de pensée mythiques forment le substrat des cultures occidentales, scientifiques et
technologiques.
4.4 Mythe et psychanalyse
Pour les psychanalystes le mythe est un outil leur permettant d'éclairer la structure,
l'ordre et la dynamique de la vie psychique de l'individu et de l'inconscient collectif. Sigmund
Freud a recours au mythe pour expliquer les conflits et la dynamique de l'inconscient
(complexe d'Œdipe, par exemple). Carl Jung reprend la théorie de son maître en tentant de
montrer l'évidence de l'inconscient collectif, à partir duquel il élabore sa théorie des
archétypes. Freud et Jung établissent une analogie entre rêve et mythe. Anthropologue et
psychanalyste, Géza Róheim s'attache à montrer, à partir de l'observation de mythes, de
coutumes et de rêves, l'universalité et l'unicité du psychisme humain. L'étude la plus
exhaustive des mythes, vus sous l'angle de la psychanalyse, est l'œuvre de Joseph Campbell (les
Masques de Dieu, 4 vol., 1959-1967), dans laquelle, combinant les aperçus de la psychanalyse
(principalement celle de Jung), les théories de la diffusion historique et de l'analyse
linguistique, il formule une théorie générale sur l'origine, le développement et l'unité de
l'ensemble des cultures humaines.