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REPUBLIC OF CAMEROON

REPUBLIQUE DU CAMEROUN
Peace – Work – Fatherland
Paix – Travail – Patrie
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MINISTRY OF FORESTRY AND
MINISTERE DES FORETS ET DE
WILDLIFE
LA FAUNE
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SECRETARIAT GENERAL
SECRETARIAT GENERAL
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NATIONAL FORESTRY
ECOLE NATIONALE DES EAUX ET
SCHOOL
FORETS

COURS
INVENTAIRE D’EXPLOITATION

Options : Aménagement forestier et Vérificateurs des inventaires


Prospection forestière

FORMATEUR : JIOFACK Maestro, Ingénieur forestier, DESS en


Développement Rural Intégré Université Laval, Canada (DESS DRI)

CONTACT : Email : maestrojiofack6@gmail.com Tel : 693 89 47 33

NOMBRE DE CREDIT : 2

VOLUME HORAIRE : 30H : 20 TH et TD, 10 TP

- 2022-
COURS D’INVENTAIRE D’EXPLOITATION FORESTIERE – ENEF MBALMAYO

Chapitre I : Données introductives


1.1.Prospections traditionnelles en Afrique tropicale
Traditionnellement, en Afrique Centrale, la prospection (nommée « reconnaissance » ou «
prospection méthodique ») est réalisée par pied d’arbre avant le début de l’exploitation forestière.
Actuellement, les méthodes systématiques d’inventaire d’exploitation découlent amplement des
techniques de cette première forme de prospection. Certaines améliorations devraient être
apportées aux méthodes actuelles, comme une meilleure information au sujet du nombre et de la
santé des tiges d’avenir des rotations suivantes, incluant aussi une meilleure localisation et
protection de ces tiges.
C’est encore vrai sur de nombreux chantiers, les inventaires d’exploitation forestière sont
remplacés par de simples prospections (c’est-à-dire recherche) des arbres exploitables.
Dans la plupart des pays, ces prospections se font déjà par layonnage systématique et
dénombrement à l’intérieur de parcelles rectangulaires, souvent couplé à un relevé cartographique
approximatif de la position des arbres.
Cependant du fait, d’une part, d’une précision cartographique souvent insuffisante, d’autre part,
de l’absence d’outils et de compétences pour un traitement efficace de la masse de données
collectées, les données de prospection n’étaient ou ne sont pas utilisées pour la planification et le
suivi des opérations d’exploitation.
Ainsi, fréquemment, un deuxième dénombrement des arbres exploitables est effectué (lors des
opérations dénommées « triage », « débroussaillement »,) juste avant exploitation, sans utiliser
les données du premier dénombrement !
Au Gabon, les méthodes traditionnelles de prospection consistaient en un « fouillage »
effectué à l’intérieur de « poches » d’exploitation, qui sont également les unités d’exploitation
(parcelles d’exploitation), sans aucun positionnement des arbres inventoriés.
Il avait été envisagé, au démarrage de la dynamique d’aménagement en Afrique Centrale,
de conserver cette logique d’inventaire « par poches », en l’améliorant. Cette méthode peut
garantir une planification du réseau de débardage cohérente avec la topographie, mais permet
difficilement la localisation de la ressource. De plus, les risques d’oublis d’arbres sont
importants. Cette méthode nécessite de disposer au préalable d’une cartographie de base précise
(échelle du 1 :50 000), ce qui est très rarement le cas, et n’est applicable que sur les terrains à
réseau hydrographique important délimitant des « poches » de largeur inférieure au kilomètre. Les
résultats obtenus restent de qualité inférieure à ceux que permet un inventaire par quadrillage
systématique.
A l’inverse, l’inventaire d’exploitation par quadrillage systématique est applicable à tous les types
de terrain et garantit, avec l’obtention de données précises, une planification et un suivi efficace
des opérations d’exploitation. De plus, la mise en œuvre, l’encadrement et le contrôle en sont
grandement facilités par la forme géométrique des parcelles et leur disposition systématique.

1.2.L’inventaire d’exploitation dans la planification opérationnelle

L’inventaire d’exploitation est le point de départ incontournable de la mise en œuvre d’une


exploitation sous aménagement durable : il est l’outil essentiel pour la planification et le suivi des
activités d’exploitation forestière, et donc pour la mise en œuvre du volet « production forestière »
du plan d’aménagement forestier. Il constitue le préalable à la mise en œuvre des règles
d’exploitation forestière à impact réduit. Il doit remplacer, lors de la mise en œuvre des plans
d’aménagement, les « prospections » traditionnelles.
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Pour donner quelques exemples, l’inventaire d’exploitation :

 Permet d’identifier et de délimiter sur le terrain des zones particulières bénéficiant d’un
mode de gestion spécial selon le plan d’aménagement : zones importantes pour les
populations locales, zones importantes pour la grande faune, zones sensibles
écologiquement. Ces zones, une fois bien identifiées, pourront faire effectivement l’objet
d’un traitement spécifique en exploitation.
 Identifie les arbres à exploiter et donc marque le début de la traçabilité des produits,
mais surtout permet un suivi efficace de l’exploitation par le chef de chantier.
 Quantifie précisément la ressource exploitable et permet de prévoir la quantité et la
qualité des productions au moins avec une année de visibilité.
 Cartographie la ressource et les contraintes d’exploitation et permet de planifier
l’exploitation et de l’optimiser. En particulier, des gains importants sont possibles grâce à
la réduction des longueurs de routes ou de pistes ouvertes. Ils peuvent à eux seuls dans
certains cas justifier et « payer » la réalisation de l’inventaire d’exploitation.
 Permet le recensement et le positionnement d’arbres à protéger, par exemple arbres
d’espèces sensibles (espèces protégées), arbres d’avenir ou semenciers, qui bénéficieront
de mesures de protection particulières lors de l’exploitation forestière.
Si les bases méthodologiques de l’inventaire d’exploitation existent depuis longtemps, les outils
modernes (GPS, SIG) en facilitent grandement la réalisation et en améliorent la qualité.
La place de l’inventaire d’exploitation dans la gestion forestière est illustrée dans la figure ci-
dessous.

Inventaire d’aménagement

Long terme (30 ans) Plan d’aménagement Concession forestière

Moyen terme (5 ans) Plan de gestion Bloc d’aménagement quinquennal

Inventaire d’exploitation

Court terme (1 an) Plan annuel d’opération Assiette annuelle de coupe

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1.3.Objectifs et caractéristiques de l’inventaire d’exploitation


1.3.1 Objectifs de l’inventaire d’exploitation
De façon générale, l’inventaire d’exploitation forestière doit répondre aux exigences suivantes :

 Permettre d’identifier, compter, cartographier, marquer et numéroter tous les arbres


exploitables ou susceptibles d’être exploités. La cartographie sera faite avec une
précision relative de 50 mètres au plus.
 Compléter et préciser la carte topographique, en détaillant les éléments du réseau
hydrographique et en cartographiant les contraintes potentielles à l’exploitation.
 Etre achevé sur une Assiette Annuelle de Coupe (AAC) au moins 3 mois avant le début
de son exploitation (ce qui impose une avance de l’ordre d’un an).
 Permettre de délimiter les zones hors exploitation, ou sur lesquelles des mesures
particulières seront à mettre en œuvre.
 Permettre d’optimiser sur le terrain et de cartographier les futures routes et pistes de
débardage, de manière à réduire l’impact sur l’écosystème (en particulier sur les tiges
d’avenir) et permettre aux abatteurs de retrouver facilement les pieds à abattre (de
façon à remplacer totalement les opérations encore trop fréquentes de « contre-
prospection » ou « recherche de pieds »).
 Etre le point de départ de la traçabilité des grumes et du suivi de l’exploitation depuis
l’arbre sur pied jusqu’à la grume commercialisée.

A la lumière de ce qui précède, nous pouvons définir l’inventaire d’exploitation comme étant
l’ensemble des opérations de dénombrement, identification, marquage et positionnement des arbres
exploitables, de cartographie des Assiettes Annuelles de Coupe (AAC) à exploiter et de planification
des opérations d’exploitation.
1.3.2. Caractéristiques de l’inventaire d’exploitation
Les principales caractéristiques de cet inventaire dit d’exploitation sont les suivantes :
 Il intervient plus d’un an avant le passage de l’exploitation, apportant une visibilité de la
production sur le moyen terme ;
 Il s’agit d’un inventaire « en plein », c’est à dire concernant l’ensemble des tiges sur un
territoire donné (au contraire de l’inventaire d’aménagement, qui est un inventaire
statistique) ;
 Il prend en compte au minimum toutes les tiges d’essences aménagées de diamètre
supérieur au DME (Arrêté 222) ;
 Il est l’élément essentiel du Plan Annuel d’Opérations (PAO) ;
 Il est précédé d’une phase de marquage des limites de l’AAC ;
 Il est couplé à une cartographie très fine, à une échelle comprise entre 1 :2000 et 1
ème
:10 000 , des arbres, des éléments topographiques et des contraintes d’exploitation.
L’inventaire d’exploitation est précédé, accompagné ou suivi d’une phase de marquage des
limites de l’Assiette Annuelle de Coupe (AAC), qui consiste généralement en l’ouverture d’un
layon et le marquage à la peinture, conformément aux dispositions réglementaires propres à
chaque pays.
La définition des limites de ces AAC est généralement fixée dans le plan de gestion, les AAC
étant toutes de même contenance à l’intérieur d’une unité quinquennale de gestion (ou Unité
Forestière de Gestion, ou Unité Forestière de Production). Dans ce cas, les limites de l’AAC
peuvent être matérialisées soit avant, soit pendant la phase de layonnage.

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Toutefois, au Congo, les AAC sont délimitées en fonction des résultats de l’inventaire
d’exploitation, de façon à contenir la possibilité annuelle définie par le plan d’aménagement.
Dans ces cas, les limites de l’AAC doivent être matérialisées après la phase de comptage.
L’inventaire lui-même se déroule en trois phases :

 Le layonnage quadrille la zone à inventorier et délimite physiquement les unités de


l’inventaire ;
 Le comptage (ou dénombrement) inventorie et cartographie l’ensemble des tiges, de la
topographie et des contraintes d’exploitation
 Le tracé des pistes (également appelé « pistage », « triage » ou « débroussement ») prépare
l’exploitation par une identification et une numérotation de l’ensemble des tiges
exploitables et une optimisation des réseaux de débardage et débusquage
1.4 Les Acteurs de l’inventaire d’exploitation
1.4.1 Le concessionnaire forestier
C’est généralement le concessionnaire qui exécute les travaux d’inventaire d’exploitation ou les
fait exécuter par un sous-traitant.
Dans ce deuxième cas, le concessionnaire doit accorder une importance particulière aux
contrôles des travaux.
Un responsable des travaux d’inventaire d’exploitation est désigné au sein de l’entreprise
concessionnaire. Sa position dans l’organigramme de l’entreprise doit être clairement définie.
Selon les cas, il peut être sous la responsabilité du responsable de la gestion forestière de
l’entreprise ou de l’Unité d’Aménagement sur laquelle il intervient.
1.4.2 L’Administration forestière
L’Administration Forestière intervient pour :
 Définir des normes nationales de travail et/ou valider les protocoles techniques proposés
par le concessionnaire ;
 Vérifier et valider les travaux de terrain en conduisant ses propres opérations de contrôle,
distinctes de celles du concessionnaire.
D’autres partenaires existent comme les Universités : appui à la formation (botanique)
1.5. Implications des nouvelles exigences nationales et internationales pour la mise en œuvre
des inventaires d’exploitation au Cameroun
1.5.1 Présentation de la législation camerounaise en matière d’inventaire d’exploitation
Les textes régissant la conduite des inventaires d’exploitation au Cameroun sont :
– Loi forestière N° 94/01 du 20 janvier 1994 fixant le régime des forêts, de la faune et de la
pêche avec les textes d’application ;
– Normes d’inventaire d’exploitation (Mai 1995) ;
– Directives d'inventaire d'exploitation avec géo-référencement des tiges (Octobre 2016).
Tous ces documents visant à :
 Rendre homogène les méthodes de prospection forestière au Cameroun,
 Répondre à la problématique de géolocalisation et à la traçabilité des tiges exploitées.
Les objectifs poursuivis sont multiples à savoir :
a) Permettre à l’Administration Forestière de faire une analyse plus critique des zones à ouvrir
à l’exploitation forestière ;
b) Faciliter le contrôle de l’exploitation par la connaissance plus précise des effectifs de

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coupe ;
c) Fournir des bases de prévision des recettes (taxes) ;
d) Connaître le potentiel réel des bois commercialisables par un inventaire pied par pied sur
100% du territoire concerné ;
e) Planifier et organiser le mouvement des bois par rapport aux divers utilisateurs.
Pour ce qui est du géo-référencement des tiges, il est question de connaître l’emplacement des
tiges au travers du relevé de leurs coordonnées géographiques ; faciliter la récolte des tiges
exploitables ; faciliter la traçabilité des bois abattus.
Le contenu technique demandé pour la réalisation de l’inventaire d’exploitation au Cameroun
selon les textes en vigueur, repose sur le quadrillage du territoire qui est la mise en place d’une «
grille » sur l’ensemble de la zone concédée et sur l’AAC ; les travaux de layonnage et de
comptage.
1.5.2 Les implications de la mise en œuvre du FLEGT sur la méthodologie des inventaires
d’exploitation
A titre de rappel, le système de vérification de la légalité du bois (FLEGT) repose sur 2 types de
vérifications majeures :
i. Vérification liée à la légalité de l’activité (enregistrement, taxes, droit du travail…), qui
aboutit à la délivrance d’un certificat de légalité ;
ii. Vérification liée au contrôle de la chaîne d’approvisionnement depuis l’arbre en forêt
(souche) jusqu’au port, impliquant un système national de traçabilité et de gestion de
l’information forestière
Les implications de la mise en œuvre du FLEGT sur la méthodologie des inventaires
d’exploitation (base de la traçabilité) exigent : un géo-référencement (position des arbres à
exploiter) ; des contrôles renforcés sur le terrain (fiabilité des données, diminution des oublis qui
risquent de bloquer le système) ; une numérotation répondant aux exigences du futur Système
National de Traçabilité (Code-barres à commander/apposer); une base de données Entreprise en
liaison avec le SIGIF (Système Informatique sur la Gestion des Informations Forestières)
1.5.3 Les implications de la mise en œuvre des certifications volontaires sur la méthodologie
des inventaires d’exploitation
A titre de rappel, les exigences des certifications volontaires sur les inventaires d’exploitation
concernent : la reconnaissance des droits coutumiers des peuples autochtones ; l’utilisation
efficace des différents produits de la forêt ; la préservation des fonctions écologiques et de
l’intégrité de la forêt.
Les implications de la mise en œuvre des certifications volontaires sur la méthodologie des
inventaires d’exploitation reposent sur :
1. Les outils de planification pour la mise en œuvre d’une Exploitation forestière à impact
réduit (EFIR) (réseau routier, réseau des pistes de débardage, de parc de chargement) ;
2. L’inventaire en plein complétant l’identification des zones ou valeurs d’intérêt écologique
et/ou culturel (relevés écologiques, arbres patrimoniaux, zones à l’exclure de
l’exploitation) ;
3. L’augmentation des connaissances nécessaire pour la 2ème rotation (les tiges d’avenir).

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Chapitre II : Préparation d’un dispositif d’inventaire d’exploitation


forestière
2.1. Délimitation de l’unité annuelle d’opération
2.1.1 Procédures de découpage d’une Assiette Annuelle de Coupe et matérialisation
Le document principal, le Plan d’Aménagement, définit la stratégie globale d’aménagement du
massif. Une fois le Plan d’Aménagement produit et adopté, commence la phase de mise en œuvre,
proprement dite de l’aménagement. Cette phase très technique de gestion requiert la production de
documents de gestion d’un bloc d’exploitation, généralement quinquennal (plans de gestion) qui
décrivent en détail le processus de mise en exploitation durable sur ce bloc.
Le plan de gestion concerne l’étape d’application du Plan d’Aménagement et concerne donc le
moyen terme.
Le Plan Annuel d’Opérations, établi à partir des résultats d’inventaire d’exploitation contient une
planification à court terme sur les Assiettes Annuelles de Coupe (AAC). La délimitation de l’AAC
est l’élément principal du plan de gestion.
Au niveau de chaque bloc, une description détaillée des AAC doit être fournie à une échelle très
grande. Ces documents doivent pouvoir servir sur le terrain pour l’application de l’aménagement.
Entre autres, des cartes au 1 :50 000ème ou au 1 :25 000ème seront très utiles. Les résultats de
l’inventaire d’aménagement doivent également être fournis au niveau des AAC.
Les assiettes annuelles de coupe passeront en exploitation selon un ordre établi qui apparaîtra dans
le plan de gestion. Une fois cet ordre établi, les AAC s’ouvriront et se fermeront à l’exploitation
dans cet ordre avec plus ou moins de flexibilité suivant le modèle choisi.

2.1.2 Procédures de matérialisation


Selon les normes d’inventaire d’exploitation au Cameroun, le territoire à inventorier est découpé
en unités géométriques. Ce découpage se fait généralement en deux niveaux :

 Un premier découpage en blocs, de 2 500 ha de superficie : l’ensemble de la zone concédée


à l’exploitation est divisé en parcelles d’illustration résultant du quadrillage systématique,
orienté conformément au nord géographique. Chaque parcelle ainsi délimitée est un carré de
5 km, ce qui correspond à une superficie de 2500 ha.
 Un deuxième découpage à l’intérieur des blocs en parcelles de comptage appelées encore
unités de comptage de 25 ha : la parcelle est subdivisée en suite en unité de comptage de 25
ha établies également par un quadrillage. L’unité de comptage est de forme rectangulaire
orientée dans le sens du ouest-est, dont les côtés sud-nord mesurent 250 m de largeur et les
côtés ouest-est 1000 m de longueur. Une parcelle compte au maximum 100 UC (cf. ; figures
ci-dessous).

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Les normes nationales fixent des exigences en matière de dispositif d’inventaire d’exploitation
comme suit (cf. tableau ci-dessous).

Blocs Parcelles

Longueur Largeur Longueur Largeur Superficie


Superficie (ha)
(m) (m) (m) (m) (ha)

Cameroun
5 000 5 000 2 500 1 000 250 25
(normes ONADEF)

La matérialisation de la parcelle selon les normes en vigueur obéis aux étapes suivantes :
• Localiser précisément grâce à un SIG, un point de départ dans la zone à exploiter qui peut
être lié à un point de rattachement (intersection de route ou confluence de deux cours
d’eau) dont les coordonnées obtenues grâce au SIG seront réajustées sur le terrain avec
un GPS (cf. figure ci-après) ;
• Matérialiser une voie d’accès liant le point de rattachement au point de départ d’un des
layons d’inventaire ;
• Relever les coordonnées GPS du point de départ de ce layon ;
• Matérialiser les limites de la zone à exploiter conformément à la réglementation en
vigueur et faire un levé au GPS en faisant le traking. La distance entre deux points
consécutifs du levé ne saurait excéder 50 m ;
Remarque : un rapport de matérialisation des limites à transmettre à l’administration en charge
Forets des limites est élaboré, associé au Shape file des limites en vue de l’obtention de
l’attestation de matérialisation des limites.

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2.1.3 Caractéristiques du layon


La parcelle et les unités de comptage sont identifiées par un système de numérotation. Le code
d’identification d’une parcelle est composé d’une lettre et d’un chiffre. La lettre correspond à
l’ordre de la parcelle dans la direction nord – sud et le chiffre indique son ordre dans la direction
ouest-est.
Les colonnes d’unité de comptage de chaque parcelle sont numérotées de 1 à 5 d’ouest en est.
Quant aux rangés d’unités de comptage la numérotation se fait de 1à 20 en partant du sud vers le
nord.
L’identification complète d’une unité de comptage se fait en déterminant la parcelle dans laquelle
elle se trouve, ainsi que sa position dans cette parcelle. Le code de chaque unité de comptage
comporte quatre données.
– Numérotation des Unités de comptages (exemple : A1-2-08) : est l’identité de l’UC se
trouvant dans la parcelle A1, dans la deuxième colonne de cette parcelle et la huitième
position dans cette colonne.
– Numérotation des layons ouest-est (exemple : A-03) : le nom du layon ouest-est qui
traverse la série des parcelles « A » et représente la limite sud des UC se trouvant en 3ieme
position.
– Numérotation des layons sud-nord (exemple : 4-2) : est celui qui traverse la colonne de
parcelle « 4 » et représente la limite ouest de la deuxième colonne d’UC.
Les layons ont des largeurs différentes selon les fonctions qu’ils remplissent (cf. tableau ci-
dessous).

Layons Largeur
Limites de la zone à exploiter 1.5 à 2 mètres
Layons nord- sud (layons principaux) 1.5 à 2 mètres
Layons ouest-est (layons secondaires) 1 à 1.5 mètre
Layons de comptage ( layons de viré) Environ 1 mètre

2.1.4 Procédures de marquage et d’élimination de la végétation

La largeur requise pour le layon limite est de 2 mètres. L’inscription des distances sur les jalons se
fait à l’intervalle de 50 mètres, il s’agit des distances cumulées à partir du premier jalon marquant
le point de départ du layon. Tout le périmètre de la zone à exploiter doit être facilement

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reconnaissable, matérialisé à la peinture rouge conformément à la règlementation en vigueur et levé


au GPS. Il s’agit du badigeonnage à la peinture rouge sur la largeur du layon de tous les arbres de
diamètre supérieur à 10 centimètres.
Les opérations d’élimination de la végétation consistent à tracer en forêt des couloirs bien dégagés
en coupant à la machette les arbustes, les lianes et les branches qui obstruent le passage.

2.2. Dispositifs d’inventaire systématique


2.2.1. Principes
Le principe de l’élaboration du dispositif d’inventaire systématique ou du plan de prospection est
de délimiter au sein de l’UFA, les futures parcelles d’exploitation. Les principales tâches effectuées
sont :
- La localisation et l’identification des parcelles d’inventaires (qui préfigurent les parcelles
d’exploitation) ;
- Le tracé des layons d’inventaires qui les délimitent ;
- La définition de points de calage qui permettront aux équipes de layonnage de vérifier
leur position et de s’assurer de la bonne orientation des layons tracés.

Le plan de prospection sera élaboré par l’opérateur cartographe de la Cellule Aménagement


(éventuellement assisté de l’opérateur de saisie) au moyen du logiciel de cartographie QGIS par
exemple, selon les directives du Responsable de la Cellule Aménagement et de manière à respecter
la planification de l’exploitation programmée par les différents documents de gestion validés par
l’Administration forestière (Plan d’Aménagement et Plan de Gestion).
2.2.2. Résultat à produire
Le plan de prospection prend la forme d’une (ou plusieurs) carte(s), contenant au minimum :
Les parcelles d’exploitation à inventorier ; Les layons principaux, secondaires et de comptage à
délimiter ; Les points de calage ; La stratification de la végétation et/ou les séries d’aménagement
; Les limites des assiettes annuelles de coupe antérieures ; Les cours d’eau ; Les routes et pistes
d’exploitation.
Les cartes produites devront être actualisées régulièrement (à chaque retour des équipes de forêt)
de façon à pouvoir suivre précisément l’avancement des travaux de layonnage et de comptage.

2.2.3. Etablissement du dispositif


Le dispositif d’inventaire d’exploitation doit être établi à l’avance, au minimum sur
une Assiette Annuelle de Coupe. Il est recommandé de prévoir une cohérence des
dispositifs d’inventaire sur l’ensemble d’une concession, ou sur l’ensemble d’un
bloc quinquennal, afin de faciliter les travaux de cartographie et le repérage sur le terrain.
Ce dispositif doit donner des indications sur l’organisation des travaux, notamment,
l’ordre et le sens d’ouverture des layons.
Le dispositif s’appuie sur les documents cartographiques existants, notamment le
réseau hydrographique, les marécages et les territoires non forestiers. Ainsi, les
éléments infranchissables doivent être pris en compte (cf. figure ci-dessous).
- Numérotation des parcelles, layons et unités de comptage
Les layons, blocs et parcelles doivent être numérotés de façon logique selon la réglementation en
vigueur. Ces numéros seront reportés sur les cartes et sur le terrain.
- Edition de cartes
Des cartes du dispositif d’inventaire doivent être éditées avant le début des travaux, pour pouvoir :
 Suivre l’avancement des différentes phases depuis le bureau chargé de la gestion
forestière (sur une carte grand format) ;
 Orienter les équipes sur le terrain (des cartes petit format peuvent convenir).

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Chapitre 3 : Logistique et organisation des travaux de terrain

3.1. Personnel
3.1.1 Protocole technique de travail
Les protocoles techniques de travail de chaque poste doivent être consignés dans un document et
remis aux employés concernés. Ils doivent être validés par la Direction de l’entreprise.
Il est préférable de disposer des équipes distinctes pour les 3 opérations (layonnage-comptage –
pistage), afin d’employer au mieux les compétences du personnel. Toutefois, sur de petits chantiers,
deux ou trois opérations peuvent être confiées à la même équipe.
Il est nécessaire de disposer d’une réserve de main d’œuvre qualifiée et de favoriser la polyvalence,
afin de pouvoir pallier les absences. Ainsi, le chaîneur et le boussolier doivent pouvoir
mutuellement se remplacer ou être remplacés par l’aide-chaîneur.
Des primes de qualité et de rendement permettent de motiver le personnel. Les primes de qualité
peuvent se baser :
 Pour l’équipe de layonnage, sur les relevés faits au GPS et les observations faites sur les
layons lors des opérations de comptage ou de leur contrôle ;
 Pour l’équipe de comptage, sur les opérations de contrôle spécifiques ;
 Pour l’opérateur de saisie, sur les contrôles de saisie, sur le bon classement des documents
et sur la qualité des cartes produites ;
 Pour l’équipe de pistage, sur les observations faites lors de l’exploitation et sur les
diagnostics post-exploitation

3.1.2 Composition-type des équipes d’inventaire d’exploitation

3.1.2.1 Équipe de layonnage


Une équipe de layonnage peut être composée de 8 à 12 personnes, suivant le rendement attendu.
1. Pour l’ouverture des layons principaux et limites :
La composition type d’une l’équipe de layonnage se présente comme suit :

Poste de travail Nombre Tâches à réaliser


5.4.1 Chainer les jalons à distance calculée après
Chaîneur/clisimétreur
1 correction due aux pente,
(chef d’équipe)
5.4.2 Renseigner les fiches de layonnage
Assurer la bonne orientation du layon
Boussolier 1
Relever les coordonnées géographiques des sommets UC
Couper les jalons
Jalonneurs 2
Poser les jalons pour la matérialisation des layons
Aide-chaineur 2 Assister le chaineur dans ses tâches
Dégager sommairement le layon selon les indications du
Traceur 1
boussolier
Machetteurs 4 Elargir et dégager nettement le layon

Le nombre de machetteurs est à adapter en fonction du type de forêt et en particulier de la densité


du sous-bois.
L’équipe peut être réduite pour l’ouverture de layons secondaires, avec relevés simplifiés et sans
correction de pente.

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2. Pour l’ouverture des layons intermédiaires


Poste de travail Nbre Tâches à réaliser
5.4.3 Poser les jalons
Chaîneur/piqueteur 1
5.4.4 Renseigner les fiches de layonnage
Assurer la bonne orientation du layon
Boussolier (chef d’équipe) 1
Relever les coordonnées géographiques des sommets UC
Aide-chaineur 2 Assister le chaineur dans ses tâches
Dégager sommairement le layon selon les indications du
Traceur 1
boussolier
Machetteurs 3 Elargir et dégager nettement le layon

Les rendements attendus pour une équipe de layonnage sont de 2 000 à 3 000 mètres au minimum
par jour effectif de travail en forêt dense à sous- bois clair. En forêt claire à sous-bois de
Marantacées et Zingibéracées, les rendements sont nettement plus faibles, de 1 000 à 1 500 mètres
par jour effectif de travail.

3.1.2.2 Équipe de comptage


 Pour le dénombrement par virée de 125 mètres
 1 pointeur - chef d’équipe ;
 6 compteurs
 Pour le dénombrement par virée de 250 mètres :
 1 chef d’équipe : contrôle la progression des compteurs et effectue des
vérifications
 2 pointeurs : charger de réaliser les croquis et renseigner les fiches de comptage
 12 compteurs : charger du dénombrement, du marquage des tiges et de relever
les coordonnées géographiques des tiges, si possible
Comme déjà indiqué, il faut prévoir un compteur par bande de comptage de 20 ou 25 mètres. Il est
primordial de disposer de compteurs en « réserve » pour pallier les absences, car un travail fait en
sous-effectif risque d’être sensiblement de moins bonne qualité (oublis d’arbre, mauvais
positionnement).
Les rendements peuvent être variables en fonction de la densité du sous-bois et de la densité
d’arbres à compter, et donc de la liste d’essences à inventorier, des diamètres minimums de
comptage.
Les rendements obtenus sont de 50 hectares par équipe et par jour effectif de travail.

3.1.2.3 Équipe de pistage/triage


La composition possible d’une équipe de pistage :
 1 chef d’équipe ;
 2 prospecteurs ;
 2 à 4 machetteurs.
Le travail en sous-effectif est préjudiciable au rendement, mais pas nécessairement à la qualité
des travaux.
Les compteurs en réserve de l’équipe de comptage peuvent donc être affectés à l’équipe de pistage,
lorsqu’ils ne sont pas réquisitionnés par l’équipe de comptage.
Là encore, les rendements sont extrêmement variables selon les forêts. Ils sont du même ordre que
les rendements de l’équipe de comptage.

3.1.2.4 Personnel de saisie et traitement des données


Pour la saisie des données, l’édition des cartes et des états, un opérateur de saisie à temps plein est

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nécessaire par chantier disposant d’au moins 3 équipes distinctes (layonnage, comptage et pistage).
Son rôle est également de réceptionner et classer les fiches de comptage et de signaler les anomalies
observées au responsable des travaux d’inventaire d’exploitation.

3.1.2.5 Personnel de contrôle et encadrement


Sur les chantiers disposant d’au moins 3 équipes distinctes (layonnage, comptage et pistage), les
travaux de terrain et de saisie doivent être supervisés par un responsable des travaux d’inventaire
d’exploitation.
Il est tout particulièrement responsable des opérations de contrôle, auxquelles il doit assister aussi
souvent que possible.
Une petite équipe doit être affectée aux travaux de contrôle. Elle peut être constituée d’un chef
d’équipe, de deux compteurs et d’un aide.

3.1.2.6 Equipe d’intendance


Il est important pour les équipes appelées à installer leur base (campement) dans un village ou en
forêt, de prévoir une petite équipe qui assure l’intendance. Elle est constituée d’un cuisinier, un
aide-cuisinier et probablement d’un chauffeur et un infirmier.

3.2. Matériel et équipement


3.2.1 Matériel technique de layonnage
- Boussole pour des visées et l’orientation des layons ;
- Clisimètre pour la mesure de la pente ;
- GPS et piles ;
- Câble, une corde de 25 ou 50 m ou un topofil pour le chaîneur ;
- Décamètre pour le chaîneur (afin de pouvoir prendre en compte les corrections de pente)
- Crayons et gommes ;
- Un porte-documents, 2 planchettes avec pince ;
- Protocole de travail,
- Fiches de layonnage et carte du dispositif d’inventaire d’exploitation ;
- Machettes pour les machetteurs, l’aide-boussolier ou l’aide chaîneur ;
- Limes ;
- Peinture ou autre système de marquage des layons.
La boussole choisie doit permettre une visée au demi-degré près. Le GPS doit pouvoir capter les
signaux sous couvert forestier.

3.2.2. Matériel technique de comptage


- Compas forestiers pour mesurer les diamètres des arbres inventoriés ;
- Fiches de comptage et carte du dispositif d’inventaire d’exploitation ;
- Crayons et gommes ;
- Porte-documents ou planchettes avec pince ;
- Protocole de travail, liste des essences à inventorier, critères de cotation des qualités,
documentation pour l’identification des essences ;
- GPS et des piles ;
- Boussole légère sur plaque (type Sylva ou Suunto) pour orientation du chef d’équipe ;
- Une machette par personne ;
- Peinture ou autre système de marquage des arbres.
- Limes

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3.2.3 Matériel technique de pistage


- Compas forestiers pour mesurer les diamètres des arbres inventoriés ;
- Cartes d’inventaire d’exploitation et carte du parcellaire sur l’Assiette Annuelle de Coupe;
- Crayons et gommes ;
- Un porte-documents ou planchettes avec pince ;
- Protocole de travail, liste des essences à inventorier, critères de cotation des qualités,
documentation pour l’identification des essences ;
- Une boussole légère sur plaque (type Sylva ou Suunto) pour orientation du chef d’équipe ;
- Une machette par personne ;
- Peinture ou autre système de marquage des arbres et des pistes
- Limes

3.2.4 Matériel de saisie et traitement


- Un ordinateur équipé de logiciel de traitement des données ;
- Une imprimante A3 couleur ;
- Occasionnellement, une imprimante grand format (pas forcément sur le chantier).

3.2.5 Matériel divers


- Matériel de couchage : matelas mousse, toiles de lits picots…
- Moustiquaires, bâche ;
- Lampes ;
- Trousse de secours ;
- Si possible, poste radio pour pouvoir communiquer avec la base-vie ;
- Nourriture (ration) ;
- Un véhicule ;
- Les marmites ;
- Les plats et cuillères
- EPI (tenue, bottes de sécurité, gants, casques, imperméables…)

3.3 - Organisation des travaux

L’avancement du chantier d’inventaire d’exploitation doit être planifié sur la carte du dispositif
d’inventaire, avec les exigences suivantes :
a) Achever le comptage sur toute l’assiette annuelle de coupe suffisamment tôt pour la
préparation du Plan Annuel d’Opérations (ou Plan Annuel d’Exploitation) ;
b) Réduire les pertes de temps liées aux accès.
Les durées des campagnes sont variables en fonction du temps d’accès à la zone à inventorier, et
peuvent aller jusqu’à un mois.

L’avancement des travaux doit être suivi :


i. Sur la carte du dispositif d’inventaire d’exploitation (layonnage, comptage et saisie du
comptage) et sur la carte du parcellaire (pistage et saisie du pistage) ;
ii. Au moyen de rapports d’activité journaliers et mensuels.
Des programmes de travail doivent être distribués à chaque équipe au début de la campagne de
terrain.
Les fiches de layonnage et comptage doivent être contrôlées lors de leur réception par l’opérateur
de saisie et classées de manière logique.

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Chapitre 4 : Layonnage

4.1 Organisation des travaux de layonnage

4.1.1 Ouverture des layons


Les layons ont pour objectif de :
 Découper la superficie inventoriée en blocs et parcelles d’inventaire d’exploitation
géométrique et conformes au dispositif préparé ;
 Fournir des points de repère sur le terrain, lors des opérations de comptage et de pistage.
Par conséquent, ces layons doivent être durables (rechercher un an de visibilité), chaînés et
piquetés.
Leur durabilité est garantie par :
 Une ouverture bien marquée, avec coupe à ras de sol de tous les ligneux rencontrés sur une
bande de largeur en fonction du type de layons ;
 La pose de piquets en bois dur ;
 Le marquage des piquets (peinture, ruban ou plaquettes).

Les layons principaux quadrillent les blocs. Ils doivent faire l’objet d’une correction de pente et
d’une prise de données très complète. Ces layons doivent permettre un calage correct des layons
intermédiaires : ils doivent donc être ouverts en premier, avec une grande minutie et leur position
doit être contrôlée par GPS régulièrement. Par exemple, un point GPS est pris tous les 2 kilomètres,
et en cas de décalage supérieur à 50 mètres entre la position réelle et la position théorique, le
boussolier se recale à l’aide du GPS.
Des layons intermédiaires ou secondaires seront ouverts pour délimiter les parcelles. Ils sont recalés
à chaque intersection avec un layon principal (cf. schéma de la Figure ci-dessous). Les corrections
de pente et relevés détaillés sont facultatifs.
Pour l’ouverture de l’ensemble des layons, il est capital de prendre en compte la déclinaison
magnétique dans le calcul de l’azimut à suivre et d’étalonner les boussoles.

Photo : un boussolier

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4.1.2 Piquetage des layons


Des piquets seront positionnés tous les 50 m le long de chaque layon, avec indication de la distance
si possible le nom du layon (inscrite au feutre ou à la peinture sur le piquet) depuis son point de
départ, situé à l’ouest, à l’est, au nord ou au sud. Le décompte des distances sera repris à zéro pour
chaque unité de comptage le long des layons ouest-est, et décomptés ensuite de façon continue sur
l’ensemble de long des layons nord-sud. Des jalons intermédiaires seront placés tous les 25 m. La
mesure des distances (chaînage) est réalisée à l’aide d’une chaîne ou d’une corde préalablement
calibrée et vérifiée à chaque début de journée. Afin de limiter les erreurs, les opérations de chaînage
se feront par portion de 25 m.

Un complément des piquets et jalons placés sur les layons, portant la référence de l’unité de
comptage seront placées aux quatre coins de celle-ci, à l’intérieur de l’UC et orientées vers
l’extérieur.
La délimitation doit être la plus précise possible. En effet, cette précision est fondamentale pour le
positionnement des arbres sur les parcelles.

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Photo : piquetage sur un layon

4.1.3 Contournement d’obstacles


Des obstacles peuvent se présenter durant l’ouverture des layons. Ils doivent être contournés. Le
contournement d'un obstacle débute par une perpendiculaire au layon jusqu'à ce que le terrain
redevienne praticable. Ensuite, on suit de nouveau une direction parallèle à celle du layon, dans le
sens de la marche jusqu'à ce que l'obstacle soit dépassé. On retourne alors dans l'alignement du
layon par une autre perpendiculaire. Les perpendiculaires sont déterminées à la boussole.
Les deux distances latérales qui permettent, l'une de s'éloigner du layon et l'autre d'y revenir ont
la même longueur horizontale. Si nécessaire, les corrections de pente doivent donc être prises.

Déviation

Obstacle à contourner

4.2 Les relevés effectués sur les layons (description du layon)


4.2.1 Objectifs des relevés
L’équipe de layonnage relève les caractéristiques principales du milieu de la parcelle. Ces
caractéristiques devront être complétées et contrôlées par l’équipe de comptage. Les données relevées
pendant l'opération de layonnage seront collectées sur une fiche. Un exemple en est donné par la
Figure ci-dessous).
Les objectifs de ces relevés sont :
- De fournir les informations relatives aux longueurs de layon et donc aux dimensions
effectives des parcelles à compter ;
- De fournir les premiers éléments sur la topographie, l’occupation du sol et les contraintes
que pourra rencontrer l’équipe de comptage (voir illustration 5 des Directives).

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Les relevés doivent porter au minimum sur les pentes, la longueur réelle des layons (y compris pour
les layons secondaires), les éventuelles déviations effectuées et des coordonnées relevées au GPS
sur le layon. Ils peuvent intégrer en plus des informations sur l’occupation du sol, la topographie,
les routes, pistes, anciens layons, traces d'exploitation.

4.2.2 Relevés des pentes


Sur les layons principaux, la pente (en %) doit être relevée par segments de 25 m et notée sur une
fiche de layonnage. Chaque 25 m, une correction de pente est reportée à l’aide de tables données
au responsable du chaînage. Régulièrement, par exemple à chaque coin de parcelle d’inventaire
d’exploitation, un cumul des corrections est effectué, de façon à ce que la longueur ouverte
corresponde à la distance horizontale prévue par le dispositif. Par exemple, pour une pente de 40
%, la distance à ajouter pour un segment de 25 m sera de 1,93m.

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4.2.3 Topographie, hydrographie et occupation de sol

Le Chef d'équipe pointeur est chargé de repérer de façon aussi détaillée que possible la traversée
des cours d'eau, les têtes de rivières, les baïs et de les reporter sur les fiches. Un exemple de
codification à adopter sur les fiches est donné par la Figure ci-dessous.

4.2.4 Relevés GPS


Le but est de quadriller l’AAC de façon la plus complète possible par des points relevés au GPS.
Effectués lors de la phase de layonnage, ces relevés sont effectués directement par le responsable
de la prospection ou par le chef d’équipe layonnage. Les points référencés sont :
- Les points situés aux intersections entre les layons principaux et secondaires ;
- Les extrémités des layons principaux et secondaires ;
- L’intersection entre les différents layons et les routes, les rivières principales ou les
éléments remarquables du milieu (zones marécageuses ou anthropisées, par exemple) ;
- Les extrémités des layons de comptage, si celles-ci ne correspondent pas à une
intersection avec un layon principal.
Les noms donnés aux points GPS enregistrés doivent être explicites et facilement compréhensibles.
De plus, chaque point relevé au GPS sera inscrit sur une fiche spécifique

4.3 Le contrôle des travaux de layonnage


Il n’est pas nécessaire d’organiser des contrôles spécifiques du layonnage. Le contrôle du bon
positionnement des layons peut se faire à partir des points GPS enregistrés. Le contrôle de la bonne
ouverture et du piquetage du layon pourra être effectué au moment du comptage, qui se déroule
peu de temps après le layonnage.

4.4 Rendement moyen


Le rendement moyen d’une équipe de layonnage dépend du type de layon et peut se présenter de
la manière suivante :
- Layons principaux (nord-sud) : 2.000 mètres/j par équipe ;
- Layons secondaires (ouest-est) : 2.000 mètres/j par équipe, jusqu’à 3.000 mètres/j si
l’accès est facile ;
- Layons de comptage (de viré) : 2.000 mètres/j par équipe, jusqu’à 3.000 mètres/j si
l’accès est facile ;
- Layons limites (limites d’AAC) : 1.000 mètres/j par équipe.

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La pente
> faible pente (inférieure à 10%)
>> pente moyenne (de 10 à 20%)
>>> forte pente (supérieure à 20%)
Le sens de la pente sera indiqué par chaque compteur par le sens des flèches.
Cours d'eau (la flèche indique la direction du cours d'eau)
Petit cours d'eau (moins de 1 m de large)
cours d'eau moyen (inférieur à 5 m)
cours d'eau important ( plus de 5 m)
Talweg

Les têtes de rivière

Marécages Rochers et latérite Mares et points d'eau

Route

Piste de débardage
Figure : Conventions possibles pour les relevés concernant la topographie et le milieu

Figure : Illustration de la matérialisation du dispositif d’inventaire sur le terrain

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Chapitre 5 : Le comptage et localisation des tiges


Cette opération est également appelée dans certains cas « dénombrement », survient après le
layonnage ; inclut le comptage proprement dit, ainsi que la localisation des tiges inventoriées à
l’intérieur des croquis d’unité de comptage avec le marquage des arbres.

5.1 Organisation des travaux de comptage


5.1.1 Principes de base
Le principe général est un parcours des parcelles d’inventaire d’exploitation, par des « virées » de
comptage, chaque compteur couvrant une bande de comptage parallèle aux grands côtés des
parcelles. Une virée de comptage peut se définir comme la progression, à l’intérieur d’une bande
de comptage et d’un bout à l’autre de cette bande, d’une équipe de compteurs alignés entre eux
sur une ligne perpendiculaire à la grande longueur de la bande.
L’UC mesure 250 m du sud au nord et 1000 m d’ouest en est. Ces dimensions ont été déterminées
avec le souci d’éviter une subdivision en UC trop petites.
5.1.2 Organisation de la virée
Avec ces dimensions, une équipe de six prospecteurs (compteurs), 1 pointeur responsable du relevé
(sans compter le reste du personnel) peut couvrir l’unité de comptage en parcourant successivement
deux bandes de 125 m de largeur. Pour ce faire, les 6 prospecteurs doivent évoluer en respectant
entre eux une distance moyenne de 21 m. Lors de l’identification des essences les prospecteurs y
portent les identifiants uniques. Le responsable du croquis et de la fiche de comptage évolue sur le
layon sur une distance maximale qui permet une communication intelligible en forêt. La fiche «
croquis de l’unité de comptage » a été conçue en fonction de cette méthode (cf. figure ci-dessous).
Le parcours de double virée donne généralement de meilleurs rendements et facilite le bon
alignement des compteurs. Il est donc préférable, même si des difficultés de respect des largeurs
de bande par chaque compteur peuvent exister.

Au début de la virée de 125m, les 6 prospecteurs sont répartis tous les 21 m sur le layon de
début de parcelle et le pointeur reste sur le layon latéral. Chaque prospecteur sera responsable du
comptage sur une bande d'environ 21 m de large.
Les 6 compteurs se répartissent sur la virée, de façon à couvrir chacun leur bande de comptage,
par exemple, dans le cas de bandes de 21 m de large :
i. Compteur 1 : bande entre 0 m et 21 m par rapport au layon de comptage ;
ii. Compteur 2 : bande entre 21 m et 42 m par rapport au layon de comptage ;
iii. Compteur 3 : bande entre 42 m et 63 m par rapport au layon de comptage ;
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Et ainsi de suite
Régulièrement, le chef d’équipe s’assure du bon alignement des compteurs en les appelant un
par un. Cet alignement est capital pour une bonne précision cartographique des relevés. Le
pointeur peut s’aider d’une boussole pour le contrôler. Les compteurs doivent constamment
s’appeler pour contrôler leur bon positionnement relatif. L’usage d’un sifflet peut également
faciliter le repérage entre membres de l’équipe, par exemple, le pointeur situé sur le layon
siffle tous les 50 m en arrivant à un piquet.
Lorsqu’un arbre est à compter, l’ensemble de la virée s’arrête. Le pointeur vérifie qu’il est
bien aligné avec le compteur qui l’appelle. Le compteur annonce les caractéristiques de l’arbre à
pointer et son numéro de compteur. Les compteurs éventuellement situés entre lui et le chef
d’équipe répercutent cet appel. Le pointeur répète l’appel et le compteur valide cette répétition.
Le pointeur note alors l’arbre sur sa fiche. Le chef d’équipe peut, dans certains cas, se
déplacer pour valider l’estimation de la qualité de l’arbre inventorié.

5.2 Tiges à dénombrer et cartographier


5.2.1 Essences
Au minimum, toutes les tiges d’essences aménagées (ou essences objectifs) fixées par l e plan
d’aménagement doivent être inventoriées. Des essences supplémentaires susceptibles d’être
exploitées sur l’AAC peuvent être ajoutées à la liste des essences prospectées. Une liste des
essences à inventorier (avec, le cas échéant le diamètre minimum à considérer) doit être établie,
régulièrement actualisée et distribuée aux membres de l’équipe de comptage.
L’opération consiste à repérer sur le terrain toutes les tiges exploitables, les tiges d’avenir et les
semenciers. Les tiges exploitables concernent toutes les essences ayant atteint le diamètre
minimum d’exploitabilité (DME)et dont la qualité se situe dans les trois premières classes de la
norme de cotation des arbres sur pied.

5.2.2 Diamètres
Au minimum, toutes les tiges de DHP (Diamètre à Hauteur de Poitrine) qui se mesure à 1.30
mètre du sol ou immédiatement au-dessus des contreforts, supérieur au Diamètre Minimum
d’Exploitation (DME règl em ent ai re , puis Diamètre Minimum fixé par le plan d’aménagement)
seront inventoriées.
Des arbres semenciers dont le DHP est inférieur au diamètre de comptage pourront également
être relevés, ainsi que certains arbres à protéger (arbres d’avenir ou essences à protéger). Il est
toutefois préférable d’effectuer un marquage de ces arbres lors du tracé des pistes de débardage.
Une autre option parfois choisie est de compter toutes les essences inventoriées à partir d’un
diamètre minimum unique, par exemple 50 ou 70 cm.
Toutes les classe de diamètre sont d’amplitude 10 cm, elles sont définies de la façon suivante (cf.
tableau ci-dessous) :

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Classe Intervalle de DHP correspondant


50 50 à 59,9 cm
60 60 à 69,9 cm
70 70 à 79,9 cm
80 80 à 89,9 cm
90 90 à 99,9 cm
100 100 à 109,9 cm
- -
- -
190 190 cm et plus

5.2.2 Qualités des tiges


Le relevé doit porter sur les tiges de toutes qualités, la qualité étant notée pour chaque tige.
En effet, le volume de référence des plans d’aménagement est un volume brut sur pied. Le
contrôle de la bonne exécution du plan d’aménagement nécessite donc la mesure de ce même
volume brut sur pied lors des inventaires d’exploitation. Le suivi du coefficient d’exploitation,
également appelé taux de prélèvement par essence est un critère important de suivi de la mise
en œuvre du plan d’aménagement.
Selon la norme en vigueur au Cameroun, il existe une grille de cotation des arbres sur pied. Elle est
constituée de 4 classe, allant de 1 à 4. Les critères de cotation sont fonction suivant la classe de
l’utilisation, la longueur de la bille, des défauts, la végétation et du bois.

5.3 Numérotation et marquage des arbres


5.3.1 Procédures de numérotation
Elle a pour objectifs de :
a) Faciliter le repérage en forêt des équipes de triage puis d’abattage, les arbres numérotés
servant de point de repère ;
b) Servir de point de départ pour la traçabilité des produits et le suivi-contrôle des opérations
d’exploitation.
Pour remplir le deuxième objectif, la numérotation des arbres exploitables peut être faite
ultérieurement, lors de la phase de « pistage ».
Par contre, l’existence de points de repère en forêt est primordiale, notamment dans le cas fréquent
de forêts à forte dominance d’une essence (Okoumé, Sapelli, Wengé par exemple).
Plusieurs options sont possibles :
1. Numérotation « aléatoire » d’arbres repère ;
2. Numérotation systématique des arbres exploitables.
Dans le deuxième cas, il faut garder à l’esprit que les critères d’exploitabilité pourront être modifiés
au moment du passage en exploitation. Des arbres non numérotés devront alors l’être au moment du
pistage et des arbres numérotés ne seront finalement pas exploités.
Les numéros peuvent être donnés selon une série continue par blocs ou par parcelles. Sur la tige, il
peut être utile de rappeler, outre le numéro attribué, les références du bloc ou de la parcelle.
Dans les cas des doubles virées à deux pointeurs, ceux-ci doivent se coordonner pour éviter les
doublons dans la numérotation.
5.3.2. Méthodes de marquage
Le marquage sur les arbres peut être fait à l’aide de :
a) Plaquettes métalliques ;
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b) Plaquettes à code-barres ;
c) La peinture (choisir une peinture durable) ;
d) Bandes « DYMO » agrafées sur la tige.
Il est également très utile de marquer tous les arbres inventoriés, de manière à faciliter les opérations
de contrôle puis de pistage. Des marques à la machette peuvent être faites sur les arbres, marques
qui peuvent être différentes selon la qualité de la tige considérée (cf. photo ci-dessous).

Photo 3 : Entailles à la machette indiquant la qualité


relevée pour la tige (ici, qualité 1 matérialisée par 3 entailles) Photo : mesure du DHP à l’aide d’un compas forestier

5.5 Relevés effectués


Les relevés se font sur une fiche qui est en fait un plan de tout ou partie de la parcelle
d’inventaire d’exploitation. Il peut y être associé un tableau sur lequel sont reportées les
informations concernant chaque arbre. Ce plan est quadrillé en carrés de 20 à 50 mètres de côté.
Un exemple de fiche est donné (cf. ci-dessous).

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5.5.1 Relevés concernant les arbres


Le DHP (Diamètre à Hauteur de Poitrine) de chaque arbre doit être mesuré. L’utilisation du
compas forestier est préférable à celle d’un ruban, car le compas est mieux adapté à la
mesure d’arbres de diamètres souvent importants et présentant fréquemment des contreforts
élevés (cf. photo ci-dessous).
Le DHP est annoncé au pointeur. Sur la fiche de comptage ou croquis de l’UC, le pointeur
positionne l'arbre annoncé dans le carré de la fiche correspondant à sa situation sur le layon
et au rang du prospecteur.

Relevés sur la fiche de comptage


Lorsqu’un arbre est compté, l’ensemble de la virée s’arrête et :
a) Le pointeur vérifie alors qu’il est bien aligné avec le compteur qui appelle ;
b) Le compteur annonce les caractéristiques de l’arbre à pointer et son numéro de compteur ;
c) Les compteurs éventuellement situés entre lui et le pointeur répercutent cet appel ;
d) Le pointeur répète l’appel et le compteur valide cette répétition.
Le pointeur positionne ensuite l’arbre sur sa fiche, dans la case correspondant à la distance sur le
layon (lue sur les piquets) et au compteur ayant fait l’annonce. Il doit inscrire sur la fiche :
1. Le code en 3 ou 4 lettres de l’essence ;
2. La classe de diamètre (classes de 10 cm) ;
3. La note de qualité ;
4. Le cas échéant, le numéro attribué à l’arbre.
Remarque : En cas de confusion possible sur la position d’un arbre (arbre noté à cheval sur une
rivière par exemple), la position de l’arbre par rapport à l’élément topographique doit être précisée
par une croix sur la fiche de comptage.

Tous les arbres inventoriés se verront attribuer une note de qualité, selon un barème de la grille de
de cotation.
La localisation des tiges peut également s’effectuer à l’aide du GPS. Cette méthode consiste à
relever à l’aide du GPS, la position des tiges dans l’UC et à ’inscrire sur la fiche de comptage, les
informations relatives à chaque tige identifiée notamment, le numéro d’ordre, les numéros des
waypoints, l’identifiant unique, le nom de l’essence, la classe de diamètre, la qualité de la tige et
code du prospecteur ayant identifié l’arbre. Le croquis de l’UC n’est utilisé dans ce cas que pour
relever les caractéristiques biophysiques de la forêt.

5.5 Autres relevés


5.5.1. Relevés des caractéristiques principales du milieu
Le chef d'équipe comptage et les pointeurs sont chargés avec les prospecteurs de repérer de façon
aussi détaillée que possible les caractéristiques principales du milieu à savoir les éléments de
topographie, d’hydrographie et d’occupation du sol et de les reporter sur la fiche de comptage, par
exemple selon les conventions données.
La délimitation des marécages et des zones de rochers se fera à l'œil et avec l'aide des compteurs
dans la parcelle.
De la même manière que pour l’inventaire des arbres, les compteurs annoncent tous les éléments
rencontrés (avec répercussion de l’appel vers le pointeur par les compteurs intermédiaires) et le
pointeur les répète et les note sur sa fiche.

5.5.2. Relevés écologiques et sociaux


Au cours des opérations de comptage, peuvent également être délimitées sur les fiches les zones :
1. A valeur culturelle ou religieuse pour la population, sur la base des informations recueillies
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lors de la réalisation des diagnostics socio-économiques ;


2. Présentant une ressource particulière en Produits Forestiers Autres que le Bois d’œuvre ;
3. Importantes pour la grande faune : baïs, yangas ou autres habitats uniques et fragiles.
D’autres relevés écologiques ou sociaux peuvent être ajoutés en fonction des contextes.

5.5.3. Le contrôle des relevés de comptage


Il est indispensable de contrôler la qualité du comptage, car celui-ci est effectué longtemps avant
la phase suivante de pistage, et les erreurs éventuelles doivent être corrigées le plus rapidement
possible.
Au moins un jour par mois, un contrôle doit être fait dans chaque équipe par le responsable de la
prospection afin d’obtenir une bonne qualité de travail. 50 à 100 ha seront recomptés afin de
trouver les éventuelles erreurs suivantes :
 Erreur sur la mesure de diamètre (arbre marqué comme sous diamètre, mais exploitable)
 Erreur sur l’estimation de qualité ;
 Oublis des arbres ;
 Erreur sur la reconnaissance des essences ;
 Erreurs sur le positionnement des arbres.

5.6 Contrôle de la qualité des travaux


Un contrôle systématique sera effectué. Il convient ainsi de contrôler chaque mois chaque équipe
de comptage, sur une à deux parcelles de 50 ha, et chaque équipe de layonnage sur 2 à 4 km. Celui-
ci portera sur :
1. La qualité du layonnage :
 Calage et rectitude des layons (respect des points de départ, des azimuts…) ;
 Chaînage (respect des distances) ;
 Jalonnage (présence, position des piquets et qualité du marquage).

2. La qualité du comptage :
 Identification des essences ;
 Cotation en qualité ;
 Mesure des diamètres ;
 Numérotation des arbres comptés (absence de doublons et d’oublis de numéros) ;
 Marquage des pieds (lisibilité des numéros, emplacement des numéros sur le fût) ;
 Signalisation des pieds à abattre (encoches, pistes…) ;
 Pointage (renseignement complet de la fiche, précision du positionnement des pieds et des
caractéristiques du milieu).

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Exemple de fiche de comptage d’inventaire d’exploitation à 12 compteurs

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Quelques exemples montrant la localisation de DHP

Arbre incliné Terrain en pente

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l 1 \l

Conlrelons â Moins de ' 3Dm !:chasse: ;mn:Ps ce 1 3iJm

Echasse se prolongeant sur fût

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Arbre fourchu à moins de 1,30m Abattage à l.30m

Cassé a11-clela de :1.30m

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Chapitre 6 : Saisie des données et canevas d’un rapport d’inventaire


d’exploitation forestière

6.1 Saisie des données d’inventaire d’exploitation


Il est à noter que les relevés recueillis sur le terrain génèreront une quantité de données importantes
qu’il est nécessaire de mettre sous la forme numérique afin qu’elles servent à plusieurs utilisateurs
potentiels pour établir l’état biophysique de la concession forestière.

6.1.1 Analyse des données du comptage


Les fiches d’inventaire seront intégrées dans une base de données géo-référencée, afin d’éditer les
états et cartes à inclure dans le Plan Annuel d’Opérations et/ou nécessaires à l’opération de pistage.
La saisie peut se faire :
- Soit entièrement sous SIG ;
- Soit en couplant SIG et Base de données (type Microsoft Access ou Excel).
La saisie doit être faite à proximité du chantier d’inventaire (par exemple sur la base- vie la plus
proche), de façon à pouvoir échanger fréquemment avec les équipes de terrain et produire le plus
rapidement possible les cartes d’inventaire d’exploitation et les cartes prévisionnelles
d’exploitation.
Les données saisies doivent être contrôlées, tout d’abord de façon automatique (contrôle de
cohérence, grâce à des procédures spécifiques du logiciel de saisie) ; puis par vérification aléatoire
de fiches de saisie par le responsable de l’inventaire d’exploitation.
Pour la digitalisation, il est nécessaire de recaler géographiquement les données en employant les
relevés GPS effectués.
Pour l’estimation des volumes, on emploiera les tarifs de cubage à une entrée donnés dans le plan
d’aménagement ou de nouveaux tarifs établis postérieurement (voir logiciel TIAMA par exemple).

6.1.2. Présentation des données


La présentation des données obtenues à l’issue de l’analyse peut se faire sous diverses formes de :
tableau de synthèse, carte et graphique (histogrammes, courbes, nuages des points). C’est sous la
forme de tableau de synthèse que ces données seront intégrées dans le rapport d’inventaire
d’exploitation.
Des exemples des types de présentation des données au terme de la phase d’analyse des données
de comptage sont présentées ci-après.
Exemple 1 : Modèle de tableau présentant les résultats de l'inventaire d'exploitation (en effectifs)
des tiges de diamètre supérieur au DME (table de peuplement)

DME(cm) Nombre
total de Densité
Essences tiges (tiges/ha)
inventoriées
Groupe 1 (essences exploitées)
Essence 1
Essence 2

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Exemple 2 : Modèle de tableau présentant les résultats de l'inventaire d'exploitation (en volume)
des tiges de diamètre supérieur au DME (table des stocks)

DME Volume brut Volume brut / Volume Volume net / ha


Essences
(cm) Total inventorié (m3) ha (m3/ha) net total (m3/ha)
Groupe 1 (essences exploitées)
Essence 1
Essence 2
…..
Total
Groupe 2 (autres essences)
Essence 1
Essence 2
…..
Total
Grand total

D’autres tableaux détailleront les résultats obtenus par parcelle et les résultats par classes de
diamètre.
6.1.3 Réalisation de la carte de prospection finale
Au terme de la phase de comptage doivent être produits :
 Une Carte d’inventaire d’exploitation à une échelle comprise entre le 1 :2 000ème et le 1
:10 000 ème ;
 Une carte du parcellaire d’exploitation ;
 Des états de synthèse de la ressource disponible.
La carte d’inventaire d’exploitation doit représenter les informations suivantes (voir exemple de
carte) :
- Tiges inventoriées ;
- Tiges présumées exploitables (éventuellement numérotées) ;
- Classes de pente et zones à forte pente ; Limite des parcelles d’exploitation ;
- Cours d’eau, classés par ordre d’importance ;
- Sources ;
- Coordonnées géographiques ;
- Infrastructures existantes (routes primaires, secondaires, ponts et passages busés) ;
- Les pistes de débardages existantes ;
- Limite des zones hors exploitation ou nécessitant des mesures
particulières d’exploitation ;
- Limites des aires protégées, des Assiettes de Coupe.
Les états de synthèse de la ressource disponible donneront les indications suivantes :
• Volumes et nombres de tiges à exploiter par essences sur l’ensemble de l’AAC ;
• Volumes et nombres de tiges à exploiter par essences par parcelle ;
• Volumes et nombres de tiges à exploiter par essences et par classes de diamètre sur
l’ensemble de l’AAC

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Pour le travail de pistage, des extraits de carte de ressource, sur une parcelle ou un ensemble de
parcelles seront éditées. Des indications quant au réseau de vidange pourront être portées sur cette
fiche : orientation des pistes principales, emplacement des parcs, zones présentant des contraintes
et à éviter.
Les zones hors exploitation ou nécessitant des mesures particulières d’exploitation à délimiter sur
la carte d’inventaire d’exploitation sont les suivantes :
 Zones marécageuses ;
 Zones à forte pente ;
 Zones rocheuses ;
 Zones à valeur culturelle ou religieuse pour la population ;
 Zones importantes pour la grande faune : baïs, yangas ou autres habitats uniques et
fragiles ;
 Zones sensibles sur les berges des cours d’eau permanents, ravines autour des sources ;
 Tout autre type de zones définies par le plan d’aménagement.

6.2 Canevas de rédaction d’un rapport d’inventaire d’exploitation forestière


Tout travail d’inventaire d’exploitation est toujours sanctionné par la production d’un rapport,
appelé Rapport d’inventaire d’exploitation. Ce rapport constitue la pièce maitresse du dossier de
demande de mise en exploitation d’une assiette annuelle de coupe. Il est produit dès la fin des
travaux d’inventaire (layonnage, comptage, traitement des données).

6.2.1 Structuration d’un rapport d’inventaire d’exploitation forestière


Un rapport d’inventaire d’exploitation correctement rédigé doit inclure les rubriques suivantes :
- A la page de garde, l’on peut mettre les mentions ci-après :
Nom ou raison sociale du concessionnaire ; les numéros de la concession, l’UFA et l’AAC ; Région,
Département et Arrondissement de l’UFA ; titre du rapport ; l’année ou exercice
- L’introduction présente le contexte et les objectifs du travail en une page maximum
Le reste des parties du rapport se présente comme suit :

1. Références de l’AAC
- Situation administrative et géographique de l’UFA
- Localisation de l’AAC
- Description de l’AAC (limites et particularité ; exploitation passée …)
2. Déroulement des travaux
- Méthodologie : cartographie, layonnage, comptage, traitement des données
- Composition des équipes
- Matériels utilisés
- Travaux de layonnage
- Travaux de comptage
- Traitement des données
3. Résultats
- Distribution des tiges exploitables par classe de diamètre (table de peuplement)
- Distribution en volume des tiges exploitables par classe de diamètre (table de stock)
Conclusion

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6.2.2 Diffusion du rapport

La diffusion du rapport d’inventaire concerne l’administration en charge des forêts et le


concessionnaire
- L’administration des forêts, pour validation des données et autorisation de coupe au
concessionnaire
- Le concessionnaire pour le suivi des opérations d’exploitation forestière

Les annexes
Les documents ci-après sont insérés comme les annexes du rapport :
- Fiches de comptage ;
- Support numérique des données collectées sur le terrain et présentées conformément au
format fourni par l’administration (données sur les unités de comptage et les tiges logées
dans ces unités de comptage) ;
- Croquis d’unités de comptage avec les coordonnées des sommets et les fiches de de
comptage ;
- Fiches de description des layons.
- Carte d’exploitation à l’échelle de 1/5000e présentant les mentions suivantes :
i. Nom de la société d’exploitation, le numéro du titre, le numéro de l’assiette de coupe ou
de la zone à exploiter ;
ii. Identification du feuillet (1/200 000) ;
iii. Une légende donnant la définition des symboles utilisés pour la cartographie (routes,
sentiers, rivières, pentes, etc.) ;
iv. Contours de l’assiette de coupe ou de la zone à exploiter ;
v. Corrections apportées (s’il y a lieu) sur le plan des détails topographiques,
hydrographiques et autres ;
vi. Inscription, à l’intérieur de chaque unité de comptage, des principales essences
inventoriées, positionnées telles qu’on les retrouve sur le terrain.
- Projet de carte du réseau routier.

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Chapitre 7 : Triage/pistage des tiges exploitables


7.1. Objectifs du triage /pistage
La carte d’inventaire d’exploitation sert de base à la planification de l’exploitation. Celle-ci se fait
au cours d’une étape dite de pistage/triage, destinée à :
 Tracer sur le terrain les réseaux de vidange de bois de manière à minimiser l’impact sur
l’écosystème forestier ;
 Effectuer le choix final des arbres à exploiter et les identifier individuellement.

7.2 Organisation générale


Le pistage est fait par parcelle d’exploitation ou unité de comptage, tout en ayant à l’esprit la
logique générale de vidange des arbres des unités de comptage voisines. Pour cela, le chef d’équipe
disposera d’une carte d’inventaire d’exploitation des différents blocs de la zone en cours de pistage
Le chef d’équipe renseigne une fiche constituée par la carte de la parcelle d’exploitation sur format
A4 ou A3, selon la densité de pieds sur la parcelle et la superficie de la parcelle.
Une parcelle d’exploitation peut être définie comme la plus petite unité géographique de suivi et
d’organisation des opérations d’exploitation, disposant d’un ou plusieurs parcs de stockage et
chargement des grumes.
Il s’agit pour l’équipe de pistage de relier les arbres prospectés au réseau secondaire et/ou principale
d’exploitation, afin d’optimiser l’inventaire d’exploitation.
En effet, l’inventaire d’exploitation ayant, au minimum, 1 an et 3 mois d’avance sur les opérations
d’exploitation, les essences à exploiter et les critères de qualité sont susceptibles d’avoir évolué.
Le pistage des arbres consiste donc en la désignation définitive des arbres à abattre et des voies de
leur évacuation (pistes de débardage et parcs). Cette opération permet également la prise en compte
définitive de paramètres environnementaux dans la mise en œuvre de l’exploitation : respect des
DMA, des cours d’eau, des arbres d’avenir et définition d’un prélèvement maximum à l’hectare.

7.2.1 Recherche des pieds exploitables


L'équipe doit rechercher tous les pieds exploitables indiqués sur la carte d’inventaire d’exploitation
en progressant dans la parcelle.
Le chef d’équipe ou son aide vérifie que la qualité et le DHP de l’arbre sont conformes aux
exigences de l’exploitation.

7.2.2 Numérotation des pieds


Les arbres considérés comme exploitables sont tous numérotés, s’ils ne l’ont pas déjà été lors du
comptage, mais le plus souvent pour les nouvelles essences à exploiter par exemple.
Le numéro est inscrit à la peinture, à l’aide de plaquettes ou de bandes DYMO à la base du fût ou
sur un contrefort. Ce numéro doit être inscrit suffisamment bas (moins de 40 cm) pour rester sur la
souche après l’abattage. Le marquage à l’aide de plaquettes métalliques fait exception dans la
mesure où ces plaquettes sont amovibles et peuvent être posées à n’importe quelle hauteur.
Dans certains cas, un deuxième, voire un troisième, marquage, est effectué pour servir au suivi des
activités et à la traçabilité.
La numérotation est continue sur une parcelle ou un bloc d’exploitation et repart à 1 au bloc ou à
la parcelle suivant.

7.2.3 Cas particuliers


Les arbres non retrouvés doivent être signalés, par exemple en étant barrés par une croix sur la carte
d’inventaire d’exploitation.
Le chef d’équipe vérifie que l’abattage de l’arbre et le débardage de la grume pourront se faire en
respect des règles d’exploitation définies par les règles applicables sur l’Unité d’Aménagement en
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matière d’exploitation à faible impact. En particulier, les arbres dont la vidange nécessiterait le
passage des engins sur les terrains inondés, sur de très fortes pentes ou dans des ravines ne seront
pas exploités.
Des arbres considérés comme exploitables par l’équipe de comptage peuvent également être
refusés :
- Si leur diamètre est trop faible (sous-diamètre) ;
- S’ils sont de mauvaise qualité ;
- Si un seuil maximum de prélèvement, défini par le plan d’aménagement, a été dépassé.
Des arbres n’apparaissant pas sur la carte comme exploitables peuvent être comptés, mais cela doit
rester très exceptionnel et se limiter à des tiges dont la qualité et le diamètre en autorise de manière
certaine l’exploitation. Dans tous les cas, il faut s’assurer que leur DHP est supérieur au Diamètre
Minimum d’Exploitabilité.

7.3. Tracé et matérialisation des pistes


Le responsable de l'équipe décide du tracé de la piste de sortie pour chacun des pieds. Il suit les
éventuelles consignes données sur la fiche de pistage, notamment pour l’orientation des pistes
principales.
Le tracé peut être matérialisé sur le terrain par des layons, par des piquets, par des marques à la
peinture. Le nombre d’arbres exploitables depuis le piquet peut être indiqué par des encoches sur
des piquets positionnés à chaque intersection de pistes.
Pour ouvrir le tracé, les machetteurs s'appellent d'un point du tracé à l'autre pour s'assurer qu'ils
prennent le chemin le plus direct. Dans les cas où plusieurs tracés semblent possibles, on évalue à
la voix le tracé le plus court. Il faut veiller à ce que l’équipe ne fasse pas de détours pour éviter les
zones encombrées de marantacées ou difficiles à ouvrir à la machette.
Les pistes sont ouvertes à la machette depuis le pied exploitable vers le layon ou la route de sortie
et non l’inverse. Les pistes secondaires doivent rejoindre les pistes principales avec un angle ouvert
(à 45° ou en « arrêtes de poisson »).
Les layons inutilisés comme piste doivent être barrés par un petit bois abattu et par une croix à la
peinture, pour éviter les confusions ultérieures (cf. photo ci-dessous).

Photo : Croix à la peinture marquant la fin de la piste le long d’un layon

7.4 Tiges d’avenir et autres tiges à protéger


Les tiges d’avenir d’essences exploitées (inscrites sur la liste des essences exploitées au moment
du pistage), de très bonne conformation doivent être notées sur la carte d’inventaire d’exploitation
et marquées sur le terrain. Cela peut par exemple concerner les tiges de deuxième rotation ou, de
façon systématique, les tiges de diamètre supérieur à 50 cm. D’autres tiges à protéger peuvent être
marqués : arbres semenciers à conserver, arbres producteurs de PFNL pour les populations locales,
arbres fruitiers importants pour l’alimentation de la grande faune.
Par exemple, un symbole peut être marqué de manière à être nettement visible des deux côtés de la
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piste (ruban de couleur vive ou marques à la peinture des deux côtés). Les autres arbres à protéger
sont marqués de la même manière. Un exemple de convention de marquage des arbres est donné
par la figure ci-après

Figure : Exemple de conventions de marquage des arbres

Photo : Marquage du numéro d’un arbre exploitable Photo : Marquage d’un arbre refusé en raison de sa mauvaise qualité

7.5. Critères pour le choix du tracé


Les critères d’optimisation à respecter pour le tracé des pistes sont donnés ci- dessous.
L’importance relative de chacun de ces critères dépend largement du terrain, en particulier de la
topographie.

1) Rechercher le plus court chemin pour la sortie des pieds, éviter les retours en arrière (pistes orientées
en direction inverse de la sortie).

2) Rechercher la longueur totale de pistes minimale.

3) En modelé collinaire, tracer au maximum les pistes principales de débardage sur les lignes de crête,
pour limiter les travaux de terrassement.

4) Les pistes secondaires doivent rejoindre les pistes principales à angle droit, car cela permet de
réduire la longueur totale de pistes ouvertes. A proximité de l’intersection, un virage suffisamment
ouvert doit être prévu, pour faciliter les manœuvres des engins et limiter des blessures aux arbres en
bordure de piste. Toutefois, si la sortie vers un autre pied permet à la fois de réduire la longueur totale
de piste et la distance de sortie, elle doit être préférée. D’autre part, pour les pieds situés en bout de
piste principale, le raccordement à celle-ci doit se faire selon un angle d’environ 45°.
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5) Éviter les pentes de plus de 20% en charge pour le débardage, en particulier pour les pistes sur
lesquelles seront débardés des volumes importants. Sur les pentes fortes (20- 40%), tracer des
débardages à flanc. Si la sortie d’un pied nécessite impérativement le passage sur une pente très
forte (par exemple >40%), ce pied doit être refusé.

6) Respecter les zones hors exploitation (aucun arbre ne doit être marqué pour être exploité dans ces
zones et aucune piste de débardage ne doit y être planifiée) et les contraintes spécifiques
d’exploitation (interdiction de passage des engins, interdiction de franchissement de cours d’eau).

7) Éviter les gros arbres, et préférer les tracés dans les zones de forêts les moins denses.

8) Éviter les traversées de cours d'eau, sauf si cela permet de limiter les pentes ou d'atteindre un
emplacement de parc convenable.

9) Éviter les tiges d'avenir d’essences exploitées et les autres arbres à protéger.

10) Pour les pistes terminales, ménager si possible un angle inférieur à 30° entre l’orientation de la piste
et celle du fût abattu.
Ce dernier critère est très important pour limiter les impacts du débusquage des grumes, voire pour
permettre de treuiller celles-ci. Cependant, sa mise en œuvre nécessite de connaître au moment du
pistage la direction de chute de chaque arbre, ce qui n’est pas réaliste. D’autre part, il est souvent
difficile de concilier ce critère avec des directions de chute très disparates d’arbres proches.
Une solution pourrait être de reprendre les tracés des pistes terminales après abattage, mais
l’opportunité de cette solution est à étudier au cas par cas en raison du coût supplémentaire qu’elle
engendre.
Le chef d’équipe pourra s’aider d’une boussole légère pour guider l’ouverture de la piste.
Les emplacements des parcs à grumes ou de sortie des pistes sur la route sont matérialisés par
exemple par un piquet peint en jaune ou rouge ou par une pancarte et le nom du parc est indiqué.
Celui-ci peut par exemple reprendre le nom de la parcelle qu’il dessert.

7.6 Renseignement de la fiche de pistage


Le responsable de l'équipe inscrit au fur et à mesure sur la fiche de pistage les indications suivantes :
- Numéros des pieds (pour ceux non marqués lors du comptage) ;
- Tiges d’avenir (DHP inférieur au DME) et le code de leur essence ;
- Autres arbres à protéger, avec une convention de symbole préalablement définie ;
- Tracé des pistes ;
- Dans le cas de débardage en deux temps, emplacement des parcs intermédiaires et une
précision sur les pistes (pistes pour tracteur à pneus ou pistes pour tracteur à chenille) ;
- Passages à flanc ou en forte pente ;
- Franchissements de cours d’eau et leurs caractéristiques ;
- Zones sensibles, par exemple proches de marécages ou de berges de cours d’eau ;
- Emplacements des parcs à grumes ;
- Erreurs de comptage ou contraintes d’exploitation :
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Les erreurs de comptage ou contraintes d’exploitation à considérer sont :


• Pieds refusés pour diamètre insuffisant
• Mauvaise qualité
• Pieds inaccessibles par les pisteurs (au milieu de rochers, de marécages),
• Pieds non retrouvés (par exemple barrés d’une croix),
• Pieds ajoutés par l’équipe de pistage (marqués d’un rond), avec leur diamètre, qualité et
essence
La position réelle des pieds mal positionnés par l’équipe de comptage est marquée par un point.
Les informations concernant la date de pistage, le nom du chef d’équipe et le nombre de tiges
comptées doivent être inscrites pour faciliter le suivi.

7.7 Le contrôle des relevés de pistage et analyse des données


Le pistage étant effectué peu de temps avant l’exploitation, sa qualité pourra être contrôlée au
cours de l’exploitation, puis lors des diagnostics post-exploitation.

7.7.1 Analyse des données du pistage


Les données de pistage doivent être saisies dans la base de données géo-référencées. Les pistes de
débardage sont digitalisées par report à vue des informations de la carte d’inventaire d’exploitation
renseignée par l’équipe de pistage.
Les arbres d’avenir et arbres à protéger, ainsi que les zones sensibles doivent être également
intégrés dans la base de données.
Les modifications concernant les arbres à exploiter doivent être actualisées : intégration des
numéros d’inventaire d’exploitation, modification des données sur les essences, les diamètres, les
qualités, la position géographique.

7.7.2 Résultats à produire


Au terme de la phase de pistage doivent être produits :
 Une carte prévisionnelle d’exploitation à une échelle comprise entre le 1 :2 000 et le 1 :10000, pour
l’ensemble de l’Assiette Annuelle de Coupe et par parcelles ;
 Des états actualisés de synthèse de la ressource disponible ;
 Une liste des arbres à exploiter sur la parcelle.

Ces documents seront mis à disposition du responsable de l’exploitation sur l’Assiette Annuelle
de Coupe.

La carte prévisionnelle d’exploitation portera les informations suivantes :


 Tiges exploitables numérotées ;
 Classes de pente et zones à forte pente ;
 Limite des parcelles d’exploitation ;
 Cours d’eau, classés par ordre d’importance ;
 Source ;
 Coordonnées géographiques ;
 Infrastructures existantes et à créer (routes primaires, secondaires, ponts et passages busés) ;
 Pistes de débardages existantes et celles planifiées ;
 Limites des zones hors exploitation ou nécessitant des mesures particulières d’exploitation ;
 Limites des aires protégées, des Assiettes de Coupe ;
Pour chaque parcelle d’exploitation, la liste des arbres à exploiter indiquera leur numéro, leur
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essence, leur diamètre et leur qualité. Les états de synthèse de la ressource disponible seront
actualisés. A partir des données relevées en inventaire d’exploitation, il est également possible
d’éditer une carte des classes de pente, des histogrammes de structure diamétrique, des cartes de la
répartition de la ressource pour une essence donnée.

CONCLUSION

En guise de conclusion, la réalisation d’inventaire d’exploitation forestière peut se résumer à travers


la figure ci-après.

Délimitation de l’AAC

Saisie des données de


Layonnage layonnage

Saisie des données


Comptage
de comptage

Prévisions Pistage
Traçabilité (Tableaux, cartes)

Efficacité
Saisie des données de
pistage (route…)

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