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de

État Les essences de bois alternatives



lart pour la construction maritime
et fluviale
Projet : SC070083/R1
Programme de Recherche et Développement
CETMEF sur les Risques d'Inondation et d'Érosion Côtière
Centre d’Etudes Techniques
Maritimes Et Fluviales

Impression : SGA-PGP - ministère de la Défense - Certifié Iso 9001 - Imprimé sur papier certifié PEFC
P ORTUAIRE

/ Photo : Jetée Ouest de Calais - Paul Allègre

Centre d’Etudes Techniques


Maritimes Et Fluviales
134 rue de Beauvais - CS 60039
60280 - Margny Lès Compiègne
: 03 44 92 60 00
: 03 44 20 06 75
Cetmef

cetmef@developpement-durable.gouv.fr
Couverture : ©

Conception : CETMEF

ISSN 2119-5587
ISBN 978-2-11-131067-4
Identifiant CETMEF : P 12-03
Ministère de l’Écologie, du Développement Durable
et de l’Énergie

www.cetmef.developpement-durable.gouv.fr novembre 2012 www.cetmef.developpement-durable.gouv.fr


Le Centre d'études Techniques Maritimes et Fluviales (CETMEF) a participé entre 2007 et 2010 au
projet de recherche britannique sur le bois intitulé « research on engineering and durability
properties of alternative hardwood timbers for coastal and freshwater constructions » / « recherche
sur les propriétés et la durabilité d'essences alternatives de bois pour la construction maritime et
fluviale ».

Il en est résulté :
• un rapport technique présentant la sélection des essences, la définition d'essais sur ces
essences et les résultats de ces essais,
• un guide destiné à favoriser, sur la base des conclusions du rapport technique, l'utilisation
d'essences alternatives au Greenheart et à l'Azobé.

Afin de promouvoir les résultats de ce programme de recherche en France, le CETMEF s'est


associé au Laboratoire Régional de Nancy (Centre d’Études Techniques de l’Équipement de l'Est)
pour proposer, au travers du présent document, une traduction du guide issu de ces travaux.

Ce guide sera utile à quiconque prescrit ou utilise du bois dans les travaux maritimes et fluviaux,
notamment les ingénieurs de structure et de génie civil, les consultants chargés de la conception,
les entrepreneurs, les gestionnaires d'ouvrages et les professionnels de l'approvisionnement.

Publié par : Auteur(s) :


Environment Agency, Rio House, Waterside Drive, Melanie Meaden
Aztec West, Almondsbury, Bristol, BS32 4UD John Williams
Tél: +44 1454 624400 Fax: +44 1454 624409 Jonathan Simm
www.environment-agency.gov.uk
Statut de la publication :
ISBN: 978-1-84432-945-8 Publique
© Environment Agency – Avril 2011 Mots-clé :
This translation of Alternative hardwood timbers for use in Feuillus, bois, construction, durable
marine and freshwater construction is published by
arrangement with Environment Agency. Chargés de recherche :
HR Wallingford Ltd
Howbery Park, Wallingford, Oxon, OX108BA
Ce document peut être reproduit avec l'autorisation Tél: +44(0)1491 835 381
préalable de l'Agence de l'Environnement. A des fins de contrôle qualité contractuelles ce rapport est aussi
numéroté SR 715
Les opinions ou déclarations exprimées dans ce rapport
sont celles de l'auteur seul. Les opinions et déclarations TRADA Technology
exprimées dans cette publication ne représentent pas Stocking Lane, Hughenden Valley, High Wycombe Bucks, HP14 4ND
nécessairement les opinions de l'Agence de Tél: +44(0)1494 569 631
l'Environnement et l'Agence de l'Environnement ne peut
accepter aucune responsabilité pour de telles opinions ou Chef de Projet à l'Agence de l'Environnement :
déclarations. Melanie Meaden/Emma Milner

Les exemplaires du document original en anglais de ce Collaborateur(s):


rapport sont disponibles à The Environment Agency’s Se référer au document d'orientation
National Customer Contact Centre Projet numéro :
enquiries@environment-agency.gov.uk SC070083
ou au +44 8 708 506 506
Code Produit :
SCHO0411BTPP-E-E
Traduit de l'anglais par :
Paul Allègre (Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Nancy)
Marc Igigabel (Centre d'Etudes Techniques Maritimes et Fluviales)

Illustration page de garde : Jetée Ouest de Calais (source Paul Allègre)

2/34
RESUME
L'objectif de ce guide est d'encourager la préconisation et l'utilisation d'essences actuellement
sous-employées dans les travaux maritimes et fluviaux, comme alternatives au Greenheart et à
l'Azobé. Basé sur un projet de recherche commandé par l'Agence de l'environnement, le guide
intéressera toute personne qui utilise le bois en eau de mer et en eau douce, notamment les
ingénieurs de structure et génie civil, les consultants chargés de la conception, les entrepreneurs
et les gestionnaires d'ouvrages. Il contient une méthodologie pour identifier le bois le plus
approprié à chaque application, ainsi qu'un tableau contenant les données techniques sur les
propriétés essentielles (par exemple robustesse, résistance aux xylophages marins et à l'abrasion)
de cinq espèces sous-employées : l'Angelim Vermelho, le Cupiuba, l'Eveuss, l'Okan et le Tali. Les
performances de ces cinq espèces ont été comparées aux performances du Greenheart et de
l'Azobé.

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TABLE DES MATIERES
RESUME...............................................................................................................................3

1. INTRODUCTION...............................................................................................................5
1.1. Aperçu général du projet.......................................................................................................5
1.2. Les questions relatives à l'approvisionnement en bois......................................................7
1.3. Propriétés du bois.................................................................................................................. 8
1.4. Spécification et utilisation du bois......................................................................................10

2. METHODOLOGIE...........................................................................................................12
2.1. Logigramme illustrant la méthodologie..............................................................................13
2.2. Exemple d'application – La méthodologie en pratique.....................................................14

3. INFORMATIONS TECHNIQUES....................................................................................18

4. BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................25

ANNEXES...........................................................................................................................26
Annexe 1 – Information sur les xylophages marins.................................................................27
Annexe 2 – Résumé des essais de résistance aux xylophages marins et à l'abrasion.........29
Annexe 3 – Usinage et ouvrabilité..............................................................................................32
Annexe 4 – Dimensions courantes des sections et utilisations classiques...........................34

Performance des cinq espèces de bois sous-employées classées HS 19


Tableau 3.1
(BS5756) comparées au Greenheart et à l'Azobé

Valeurs caractéristiques résultant des données des essais réalisés suivant la


Tableau 3.2 norme BS EN 384 pour les cinq essences sous-employées classées HS 21
(BS5756)

Performances de treize espèces de bois sous-employées comparées au 22


Tableau 3.3
Greenheart et à l'Azobé

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1. INTRODUCTION

L'objectif de ce guide est d'encourager la préconisation et l'utilisation d'espèces de feuillus


aujourd'hui sous-employées dans les constructions marines et d'eau douce, comme alternatives
aux espèces communément utilisées telles que le Greenheart et l'Azobé. Il se concentre sur les
propriétés techniques d'une sélection d'essences de feuillus moins connues, établie au cours d'un
projet de recherche collaborative, et compare la performance de ces matériaux à ceux du
Greenheart et de l'Azobé. Les résineux n'ont pas été considérés en raison de leurs propriétés de
résistance inférieures et de leur manque de durabilité naturelle. Les restrictions qui s'appliquent à
l'usage des traitements de conservation des résineux et les préoccupations concernant leurs
performances à long terme ont aussi conduit à les écarter de ce programme de recherche.

Ce guide est destiné à compléter plutôt qu'à remplacer les références établies en matière de
conception, les normes nationales ou internationales et les codes de pratique. Le guide s'ajoute
également au travail de Crossman et Simm (2003) détaillé dans le ‘Manuel sur l'utilisation du bois
pour l'ingénierie côtière et fluviale’.

Ce guide est destiné à quiconque prescrit ou utilise du bois dans les applications en eau de mer et
en eau douce, notamment les ingénieurs de structure et de génie civil, les consultants chargés de
la conception, les entrepreneurs, les gestionnaires d'ouvrages, et les professionnels de
l'approvisionnement.

Un résumé du projet de recherche est fourni dans la Section 1.1, mais un compte rendu détaillé de
l'ampleur des travaux entrepris, y compris la recherche et les méthodologies de test, est contenu
dans un rapport publié1 qui est accessible librement.

1.1. Aperçu général du projet

Les raisons pour entreprendre ce projet de recherche sont résumées ci-dessous:

• L'Agence de l'Environnement et la plupart des grandes industries de construction du


Royaume-Uni et de l'Europe ont historiquement favorisé une gamme étroite d'essences de
feuillus éprouvées pour une utilisation dans des applications en eau de mer et en eau
douce. Toutefois, cette grande dépendance à quelques espèces n'est pas compatible avec
la gestion durable des forêts à plus long terme. En effet, certaines espèces sont
surexploitées et ceci pourrait à l'avenir porter préjudice à la sécurité de l'approvisionnement
et engendrer une inflation des prix.

• Il existe une tendance à exagérer les prescriptions techniques des bois nécessaires pour
une utilisation finale donnée, en particulier si la résistance mécanique est critique. Cela
signifie que des bois tels que le Greenheart et l'Azobé sont souvent sélectionnés par défaut
plutôt que sur la base d'une bonne appréciation technique. L'industrie de la construction
marine et fluviale est marquée par le conservatisme et par une réticence générale à
préconiser les espèces de bois sans preuve de résultats attestés. Cela est compréhensible,
car souvent le coût matériel du bois dans un projet de construction est éclipsé par les coûts
de construction globaux. Toutefois, cette impasse ne peut être surmontée que si des
données fiables sur la performance des espèces de bois sous-employées sont obtenues.

1
Williams et al (2010) disponible sur: http://www.trada.co.uk/techinfo/research/

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Le projet de recherche a été scindé en trois étapes :

Etape 1 Une étude bibliographique pour identifier des espèces de bois sous-employées
qui peuvent mériter un examen plus poussé (connu comme la « longue liste »)
basée sur l'analyse bibliographique de projets de recherche, la littérature
existante, et sur des bases de données de référence.
Etape 2 Définition d'essais rapides de présélection pour évaluer la résistance potentielle
aux térébrants et la résistance à l'abrasion de la « longue liste », combinés à un
essai d'exposition marine. La résistance aux térébrants s'est focalisée sur les
crustacés Limnoria spp. (Limnorie) et les mollusques Teredo spp. (taret).

Ces essais rapides et innovants ont été choisis du fait que la norme BS EN 275
détaillant l'évaluation du potentiel des espèces pour un usage en construction
marine spécifie une période d'essais de 5 ans. Or, c'est une période bien trop
longue pour que des tests de classification soient économiquement viables. En
outre, cette norme ne fournit pas de méthodologie par laquelle la résistance à
l'abrasion peut être déterminée. La résistance aux térébrants et à l'abrasion a donc
été établie en utilisant des méthodes de test élaborées par Borges et al (2003),
Williams et al (2004B) et Sawyer et Williams (2005).
Etape 3 Mise en œuvre des essais pour déterminer les propriétés de résistance de cinq
bois de la « longue liste » sur la base des résultats de l'Étape 2 et diverses autres
considérations (par exemple, le coût, la disponibilité à l'échelle de temps d'un
projet). Les éléments testés ont été sélectionnés à partir des stocks commerciaux
de bois et ont été classés visuellement au niveau de la résistance suivant la
norme BS 5756:2007.

Les propriétés de résistance ont été déterminées suivant les exigences de la


norme BS EN 384:2004. Le programme d'essais détermine la résistance à la
flexion, la rigidité, la densité et la teneur en eau du bois classé. Les essais ont été
conduits suivant la norme BS EN 408:2003, et les espèces de bois ont été
réparties dans leurs classes de résistance appropriées comme détaillées dans la
norme BS EN 338: 2003.

Les travaux de recherche ont fourni des données qui permettent aux cinq bois testés à l'Étape 3
(Angelim Vermelho, Cupiuba, Eveuss, Okan et Tali) d'être utilisés de façon fiable dans les
applications de construction en eau de mer et en eau douce. Tous les essais pouvant être
raisonnablement entrepris sur ces bois ont maintenant été réalisés et leurs caractéristiques
techniques essentielles sont connues.
Nous avons maintenant des donnés fiables sur la résistance aux xylophages marins et à l'abrasion
pour les treize autres bois de la « longue liste » (voir la description des étapes ci-dessus), et bien
que leur classe de résistance n'ait pas été déterminée, ils peuvent cependant être utilisés en toute
confiance dans les applications où la résistance n'est pas déterminante.

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1.2. Les questions relatives à l'approvisionnement en bois

L'exploitation forestière illégale et la gestion non durable des forêts sont désormais reconnues
comme un problème mondial. Les forêts sont une ressource naturelle précieuse, et leur
destruction a de lourds impacts sociaux, économiques et environnementaux.
Dans le secteur de la construction, il existe une demande pour des matériaux solides, durables,
rentables, et environnementalement acceptables. Le bois est une ressource renouvelable et un
choix de matériau de construction environnementalement acceptable s'il est recyclé ou obtenu à
partir de forêts bien gérées.
L'Agence de l'Environnement a une politique stricte en matière d’achat de bois qui vient appuyer la
position du gouvernement britannique concernant l’approvisionnement en bois. Depuis le 1er avril
2009, la politique d’approvisionnement en bois du gouvernement britannique exige que ses
services centraux, leurs agences exécutives et les organismes publics non ministériels se
procurent du bois et des produits dérivés du bois provenant soit de sources dont on peut vérifier,
indépendamment, qu’elles sont légales et durables soit de sources avec licence FLEGT (Forest
Law Enforcement, Governance and Trade = Application des réglementations forestières,
gouvernance et échanges commerciaux) ou équivalentes. Comme alternative, les acteurs
publiques peuvent utiliser du bois recyclé.
Cette politique exige des preuves de la traçabilité (cheminement du bois à travers la chaîne
d'approvisionnement de la forêt source jusqu’au produit ou l’utilisateur final) et que la source du
bois soit légalement et durablement gérée ou détienne une licence FLEGT. Ce suivi peut prendre
trois formes :
• Catégorie A - une certification indépendante du bois et des produits du bois suivant un
schéma de certification forestière reconnu par le gouvernement britannique.
• Catégorie B - une preuve documentaire alternative qui atteste que la source est légale et
durable et que la traçabilité existe.
• Licence FLEGT, ou équivalent 2 – documentation de licence qui indique que le bois est
arrivé au Royaume-Uni à partir d'un pays qui a négocié un accord bilatéral de partenariat
volontaire (APV) avec la Communauté Européenne. Depuis le point de l'importation, une
preuve supplémentaire de catégorie A ou B est nécessaire pour démontrer les contrôles de
la chaîne d'approvisionnement.
L'Agence de l'Environnement a marqué sa préférence pour le suivi de Catégorie A et en
conséquence achète du bois certifié dans pratiquement tous les cas.
Pendant l'Étape 1 du projet de recherche, il a été vérifié qu’on pouvait retrouver l’origine de tous les
bois candidats sur la « longue liste » avec la preuve de leur légalité, leur durabilité et leur chaîne
de traçabilité (certification Forest Stexardship Council (FSC) dans tous les cas).
Des informations supplémentaires sur l'approche du gouvernement du Royaume-Uni peuvent être
trouvées sur www.proforest.net/cpet. Des informations sur la politique de l'Agence de
l'Environnement peuvent être trouvées sur www.environment-agency.gov.uk/aboutus/procurement.

Concernant la France, premier pays européen importateur de bois tropical, il est recommandé de
demander du bois issu de forêt communautaire et certifié FSC.
A défaut, il est possible de connaître l’origine du bois et ses conditions sociales et environnementales
d’exploitation en se rapprochant d'Organisations Non Gouvernementales (ONG) ayant des partenariats.
A défaut, il est recommandé de choisir le label Tropical Forest Trust (TFT). Ce label indique que
l'exploitation est en cours de formation à la gestion durable dans le but d'obtenir le label FSC. A noter que
ces deux labels ne sont donc pas équivalents.

Pour en savoir plus, il est possible de consulter le site http://www.ecoresponsabilite.environnement.gouv.fr/


2
Actuellement, les bois avec licence FLEGT ne sont pas disponibles sur le marché.

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1.3. Propriétés du bois
Le bois a été utilisé pour la construction marine et fluviale pendant des siècles et cela illustre les
propriétés qui en font un choix attrayant de matériau de construction, parmi lesquelles :
• rapport résistance /poids élevé
• haute densité
• bonne ouvrabilité
• bonne durabilité face à l'attaque par des champignons causant la pourriture
• résistance aux attaques de xylophages marins
• tolérance élevée aux charges de courte durée
• résistance à l'abrasion
Le bois a la capacité de mieux résister à des charges dynamiques, telles que celles causées par le
vent, les vagues ou les bateaux, que la plupart des autres matériaux de construction. La résilience
naturelle du bois a des avantages considérables dans des emplois côtiers et fluviaux où les chocs
produisent souvent les sollicitations les plus importantes. Traditionnellement, les dimensions
requises avec des sections de grandes tailles et de grandes longueurs, ainsi que l'exigence de forte
durabilité ont fait que les feuillus tropicaux ont été couramment utilisés.
Les deux espèces les plus connues sont peut-être le Greenheart ou l'Azobé (ce qui explique
pourquoi ils ont été choisis comme espèces de référence), bien que quelques autres feuillus
tropicaux denses tels que le Bangkiraï, le Bilinga et le Jarrah aient également été utilisés avec
succès. Ceux-ci présentent l'avantage par rapport aux résineux de posséder une résistance
beaucoup plus élevée à l'abrasion, aux contraintes physiques et à la dégradation biologique par les
xylophages marins.
L'industrie du bois a toujours tenté de commercialiser des espèces sous-employées et
d'encourager l'utilisation d'espèces inconnues et cela peut facilement s'observer dans le choix des
bois destinés à la construction maritime. Les deux principaux obstacles à l'utilisation des espèces
moins employées sont soit le manque de connaissance au sujet de la résistance aux attaques par
les xylophages marins, soit la confiance limitée dans l'origine de l'information technique concernant
ces espèces.
Les caractéristiques techniques essentielles concernant les feuillus pour une utilisation dans la
construction maritime sont la résistance aux attaques par les xylophages marins, la résistance à
l'abrasion et la robustesse (Williams et al 2004A). Pour les applications fluviales, la durabilité
naturelle, la résistance à l'abrasion et la robustesse sont importants.
Les bois de cœur (ou duramen) de toutes les essences sous-employées détaillées dans ce guide,
sauf indication contraire, sont classés comme ayant une durabilité naturelle élevée voire très
élevée. En d'autres termes, ils sont résistants à l'attaque par les champignons responsables de la
décomposition du bois et de la pourriture molle. Il convient de garder à l'esprit qu'une haute
durabilité naturelle en conditions terrestres ne garantit pas nécessairement une performance élevée
en milieu marin.
Les Tableaux 1, 2 et 3 dans la Section 3 de ce guide présentent les caractéristiques techniques
essentielles pour une gamme d'espèces sous-employées. Ces données sont mises en regard des
performances de l'Azobé et du Greenheart à des fins de comparaison. Des informations
supplémentaires sont également fournies dans les Annexes 3 et 4.

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Xylophages marins
Le bois qui est exposé à un environnement marin en dessous du niveau de marée haute est sujet à
l'attaque par les bactéries, champignons et animaux marins perforant le bois. Parmi ces trois
risques, les animaux marins perforants constituent le plus important, car ils peuvent causer de
graves dommages à une structure en bois sur un laps de temps relativement court. Bien que la
répartition des xylophages marins varie autour de la côte britannique, en l'absence de données
d'enquête mises à jour (après 1960), les utilisateurs de ce guide devront considérer qu'il existe un
risque d'attaque par les xylophages marins sauf si des expériences ou données locales peuvent
prouver le contraire.
On trouve deux principaux groupes de xylophages marins, dans les eaux côtières autour du
Royaume-Uni: Teredo spp. (plus communément connu comme taret); et Limnoria spp. (plus
communément connu comme limnorie). De plus amples informations au sujet de ces organismes
sont présentées à l'Annexe 1.
Résistance à l'abrasion
En environnement côtier, le bois est exposé à l'abrasion qui peut être causée par le simple
frottement des galets sur les surfaces et par l'impact des pierres projetées, en particulier pendant
les tempêtes. Le bois fragilisé, surtout s'il est touché par les xylophages marins, peut alors être
abrasé plus facilement.
La plupart des mouvements de sable et de galets et l'abrasion qui s'en suit surviennent dans la
zone où les vagues déferlent, zone qui varie avec la hauteur de la marée.

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1.4. Spécification et utilisation du bois

Le processus de conception et de prescription pour les structures en eau de mer et en eau douce
mettant en œuvre du bois doit être fondé sur un examen des matériaux principaux et des
performances requises des structures. En d'autres termes, les paramètres de conception doivent
être déterminés sur la base d'une évaluation des risques dominants qui existent à un endroit donné,
pour une structure donnée, par exemple : risque d'attaque par les xylophages marins, risque
d'abrasion, risque d'attaque par des champignons responsables du pourrissement, exigence de
résistance etc., ou toute combinaison de ces facteurs.
Afin de guider ce processus, la performance des structures similaires environnantes opérant dans
des conditions comparables doit être recherchée, ainsi que toute information issue d'opération de
surveillance. Si une analyse de risque est adoptée, l'opportunité de mettre en œuvre les espèces
sous-employées sera considérée en plus des espèces courantes traditionnellement utilisées telles
que le Greenheart et l'Azobé.
Les propriétés techniques détaillées dans les Tableaux 1, 2 et 3 (Section 3) de ce guide fournissent
la base pour progressivement prescrire et mettre en œuvre en confiance les espèces de bois sous-
employées dans la construction maritime et fluviale, au Royaume-Uni et ailleurs.
Lorsque la performance structurelle est essentielle, les cinq espèces sous-employées identifiées
dans les Tableaux 1 et 2 peuvent être considérées comme des alternatives au Greenheart et à
l'Azobé, à condition que leur résistance aux attaques de xylophages marins et à l'abrasion, le cas
échéant, et leurs propriétés de résistance répondent aux exigences du projet. Des classes de
résistance ont été attribuées à ces bois d'œuvre, telles que détaillées dans le Tableau 1, sur la base
des résultats de tests portant sur la résistance à la flexion, la rigidité à la flexion et la densité. Des
classes de résistance fournissent des valeurs qui peuvent être utilisées dans la conception pour
toutes les propriétés mécaniques nécessaires. Le Tableau 2 contient pour chaque espèce les
valeurs caractéristiques de résistance à la flexion, de rigidité à la flexion et de densité, déterminées
grâce à des essais sur ces cinq essences.
La description des procédures complètes de conception dépasse le cadre de ce guide. Pour de
plus amples informations, il est possible de se référer aux normes BS 5268 (système anglais) ou
EN 338 (système européen lié à l'eurocode 5). Les étiquette ‘D’ pour les classes de résistance sont
les mêmes pour les deux normes, comme on peut le voir dans le Tableau 8 de la norme BS 5268
et, pour EC5, au Tableau de la norme EN 338, mais la similitude se limite à ce point. Les valeurs
dans les deux tableaux de ces normes sont clairement différentes, et un ensemble de
valeurs ne doit pas être utilisé avec les procédures de conception de l'autre. Les valeurs de la
norme BS 5268 représentent les contraintes admissibles que peut supporter une pièce soumise à
une charge permanente. Les valeurs de classe de résistance fournies dans l'eurocode 5 et la
norme EN 338, comme détaillées dans le Tableau 1, sont des propriétés caractéristiques des
matériaux qui sont différentes suivant la durée de charge et les exigences de sécurité identifiées
lors du dimensionnement.
Cependant, une étape dans la procédure de conception est abordée dans ce guide. Une
modification est proposée dans les deux procédures de conception afin de réduire les propriétés du
matériau, lorsque la classe de service des éléments est de niveau 3 (SC3). La classe SC3 est
identique dans les deux normes et rencontrée lorsque la teneur en eau moyenne du bois est
supérieure à 20%. C'est probablement le cas pour la plupart des structures en eau de mer ou en
eau douce. Dans la norme BS 5268, les valeurs du facteur de modification K2 pour SC3 sont
données dans le Tableau 16, tandis que dans EC5 les valeurs de kmod (pour SC3) sont données
dans le Tableau 3.1. Dans les deux cas, la réduction de la résistance est d'environ 20 %.

En France, les valeurs du tableau 3.1 de l’amendement A1 de l'eurocode 5 remplacent celles du corps principal.

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Étant donné que les valeurs caractéristiques de résistance des cinq espèces sous-employées
détaillées dans les Tableaux 1 et 2 ont été tirées d'essais sur le bois à une teneur en humidité
proche de celle susceptible d'être trouvée sur des bois soumis à une classe de service SC3 (c'est-
à-dire plus de 20%), et qu'aucune correction n'a été faite pour cette teneur élevée en humidité
durant le programme d'essai, les ingénieurs structure n'ont pas besoin d'appliquer un quelconque
abattement de la résistance sous SC3 dans leur conception lors de la spécification de l'Angelim
Vermelho, du Cupiuba, de l'Eveuss, de l'Okan et du Tali. Cependant ceci n'implique pas que les
valeurs de résistance doivent être augmentées si la Classe de Service prévue est SC1 ou
SC2.
Si la performance structurelle n'est pas déterminante, alors l'opportunité d'utiliser l'une des treize
espèces supplémentaires de bois sous-employées détaillées dans le Tableau 3 peut être étudiée.
Bien qu'il soit recommandé de spécifier une espèce de bois essentiellement sur la base de ses
performances fonctionnelles et de sa capacité à supporter les aléas spécifiques du site, d'autres
facteurs tels que la disponibilité dans les délais déterminés par le calendrier du projet, le coût et la
taille des sections requises peuvent aussi influencer le processus de prise de décisions.
Finalement, la spécification du bois approprié exige la prise en considération de multiples facteurs y
compris les exigences techniques, et des considérations environnementales et commerciales.
La Section 2.1 détaille une méthodologie d'analyse des risques, qui peut être utilisée pour aider à
identifier les bois les plus appropriés pour des utilisations en eau de mer et en eau douce.

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2. METHODOLOGIE
La méthodologie présentée dans la Section 2.1 a été développée sur la base d'une gamme de
structures en eau de mer et en eau douce. La méthodologie, ainsi que toutes les recommandations
de ce guide, sont destinées spécifiquement au bois de construction appartenant aux classes
d'emploi 3, 4 et 5 telles que définies dans la norme EN 335:2006. Ces classes d'emploi sont le point
de départ de la méthodologie car elles sont liées à des risques potentiels. Il est à noter que les
classes 1 et 2 se rapportent à des usages en intérieur du bois et ne sont donc pas pertinentes dans
le contexte de ce guide.
Classe d'emploi 3 : Situation dans laquelle le bois n'est ni sous abri, ni en contact avec le sol. Soit il
est continuellement exposé aux intempéries, soit il est protégé de celles-ci mais soumis à
humidification. Le bois est exposé aux champignons de pourriture brune ou blanche qui
peuvent l'attaquer profondément. Par exemple : platelage (sur pontons), parties de la
structure d'une jetée située au-dessus du niveau de marée haute moyenne de vives-
eaux ou du niveau d'eau atteint avec une période de retour de un à deux ans pour les
rivières.
Classe d'emploi 4 : Situation dans laquelle le bois est en contact avec le sol ou l'eau douce et est
exposé en permanence au mouillage. Le bois est exposé aux champignons de pourriture
brune ou blanche et aux champignons de pourriture molle qui favorisent l'érosion. Par
exemple : dispositif d’amarrage, ouvrages de navigation, parties immergées
d'embarcadères, quais, jetées et estacades, défenses d'accostage, portes d'écluse et
cales.
Classe d'emploi 5 : Situation dans laquelle le bois ou le produit à base de bois est exposé en
permanence à l'eau salée. Le bois est exposé aux champignons de pourriture brune ou
blanche et aux champignons de pourriture molle ainsi qu'aux attaques des xylophages
marins. Par exemple : parties immergées des épis, des cales (en particulier platelage),
des embarcadères, quais, jetées et estacades, les défenses d'accostage et les portes
d'écluses.

Il peut ne pas être nécessaire de protéger contre tous les risques biologiques énumérés dans les
classes d'emploi car ils peuvent ne pas être présents ou ne pas être économiquement significatifs
dans toutes les conditions de service et dans toutes les régions géographiques. Toutefois, en
l'absence de connaissances ou d’expériences locales qui indiquent le contraire, une approche
prudente doit être adoptée. Des informations sur les risques présents dans différentes localités
peuvent être obtenues auprès de sources autorisées telles que le TRADA (Timber Research and
Development Association = Association de Recherche et Développement pour le Bois d'œuvre) ou
le BRE (Building Research Establishment = Établissement de Recherche en Construction).

En France, des informations sur les risques encourus vis-à-vis des termites sont données au niveau local en
demandant la « Carte des arrêtés préfectoraux concernant le risque termite (Loi n°99-471 du 8 juin 1999) » qui indique
quelles régions sont sensibles au risque termite.
Concernant le risque d'attaque par des térébrants marins, celui-ci est plus fréquent outre-mer ou en méditerranée car il
n'y a pas de période froide pour ralentir leur activité biologique. Cependant, à défaut d'information complémentaire
celui-ci doit être considéré comme existant lorsque l'élément de bois concerné est en contact avec l'eau de mer.

Lorsqu’on utilise la méthode détaillée dans la Section 2.1, on se reportera aux données contenues
dans les Tableaux 1, 2 et 3 de la Section 3, et dans les Annexes 3 et 4.
Il est à noter qu’il peut être nécessaire d’appliquer la méthodologie plus d'une fois pour une
utilisation donnée, car les composants individuels d'une structure peuvent exiger des performances
fonctionnelles ou des caractéristiques techniques différentes. Par exemple, pour un épi sur une
plage, il peut être nécessaire de considérer séparément les pieux et les planches en appliquant la
méthodologie à deux reprises, car généralement la longueur est moins contraignante concernant
les planches, et une classe de résistance plus faible que celle nécessaire pour les pieux peut être
utilisée.
12/34
2.1. Logigramme illustrant la méthodologie

Notes :
1. En l'absence de données récentes (postérieures à 1960), il est admis que le risque d'attaque par les xylophages
marins ne varie pas le long du littoral britannique, sauf référence locale qui prouve le contraire, c'est-à-dire que les bois
qui seront sélectionnés doivent être résistants à la fois au taret et au limnorie.
2. Les sélections de bois peuvent varier au sein de la structure selon les exigences concernant la partie d'ouvrage. Par
exemple, il peut y avoir des éléments de la même structure pour lesquels la résistance est essentielle et d’autres pour
lesquels elle ne l’est pas.
3. Contactez les fournisseurs de bois avant la spécification de chaque espèce qui sera utilisée dans le projet afin de
vérifier les conditions d'approvisionnement et la disponibilité des stocks.

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2.2. Exemple d'application – La méthodologie en pratique

EXEMPLE 1: Structure marine - épis sur une plage


Cet exemple pratique utilise un scénario hypothétique mais réaliste qui pourrait facilement se
rapprocher d'une situation où la résistance à l'abrasion et aux xylophages marins est essentielle,
comme sur la côte sud du Royaume-Uni. Le but de l'exemple est d'illustrer comment la
méthodologie doit être utilisée, et comment une approche basée sur les risques pour spécifier le
bois peut mener à considérer des espèces sous-employées. On se reportera aux données
contenues dans les Tableaux 1, 2 et 3 (Section 3) ainsi qu’aux Annexes 3 et 4.
Les épis sur les plages comprennent des pieux verticaux et des planches horizontales entre les
pieux. Les caractéristiques techniques exigées pour les pieux et les planches étant différentes, la
méthodologie sera appliquée deux fois.

Pieux (se référer au logigramme de la méthodologie)


Q1: A quelle classe d'emploi sera soumis l'élément en bois?
R1: Classe d'emploi 5
Liste restreinte de bois : tous les bois dans les Tableaux 1 et 3 qui présentent une résistance aux
xylophages marins, c'est-à-dire l'Angelim Vermelho, Cupiuba, Okan, Tali, Greenheart, Azobé,
Bangkiraï, Bilinga, Basralocus, Garapa, Maçaranduba, Piquiarana, Sapucaia, Sougé et Timborana

Q2: Est-ce que l'élément doit être résistant à l'abrasion?


R2: Oui – la plage est supposée être une plage de galets
Liste restreinte de bois : Angelim Vermelho, Okan, Tali, Greenheart, Azobé, Basralocus, Garapa,
Piquiarana, Sapucaia, Sougé, Timborana (i.e. Cupiuba, Bangkiraï, Bilinga et Maçaranduba retirés
de la liste car ils sont moins résistants à l'abrasion que le Greenheart)

Q3: Est-ce que la longueur de l'élément est déterminante ?


R3A: Oui – des longueurs supérieures à 10m peuvent être nécessaires
Liste restreinte de bois : Greenheart ou Basralocus (i.e. tous les autres sont retirés car non
disponibles en longueurs supérieures à 10m)
OU
R3B: Oui – des longueurs jusqu'à 10m peuvent être nécessaires
Liste restreinte de bois : Angelim Vermelho, Okan, Tali, Greenheart, Azobé, Basralocus, Garapa,
Piquiarana, Sapucaia, Sougé et Timborana

Q4: Est-ce que la résistance de l'élément est déterminante ?


R4: Oui – car les pieux seront enfoncés dans le sol
Liste restreinte des bois (si longueurs supérieures à 10m requises) : Greenheart (D70) (i.e.
Basralocus retiré car pas de données de résistance disponible)
OU
Liste restreinte des bois (si longueur maximum requise inférieure à 10m) : Greenheart (D70), Azobé
(D70), Angelim Vermelho (D60), Okan (D40), Tali (D35) (i.e. Basralocus, Garapa, Piquiarana,
Sapucaia, Sougé et Timborana retirés car pas de données de résistance disponible)

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OPTIONS FINALES:
Si des longueurs supérieures à 10m sont requises : Greenheart
Si des longueurs jusqu'à 10m sont requises : Angelim Vermelho, Okan, Tali, Greenheart,
Azobé
(NB: il peut être nécessaire de prendre en compte la stabilité dimensionnelle, l'ouvrabilité ou des
considérations commerciales à ce stade)

Planches (se référer au logigramme de la méthodologie)


Q1: A quelle classe d'emploi sera soumis l'élément en bois?
R1: Classe d'emploi 5
Liste restreinte de bois : Tous les bois dans les Tableaux 1 et 3 qui présentent une résistance aux
xylophages marins, c'est-à-dire l'Angelim Vermelho, Cupiuba, Okan, Tali, Greenheart, Azobé,
Bangkiraï, Bilinga, Basralocus, Garapa, Maçaranduba, Piquiarana, Sapucaia, Sougé et Timborana

Q2: Est-ce que l'élément doit être résistant à l'abrasion?


R2: Oui – la plage est supposée être une plage de galets
Liste restreinte de bois : Angelim Vermelho, Okan, Tali, Greenheart, Azobé, Basralocus, Garapa,
Piquiarana, Sapucaia, Sougé et Timborana (i.e. Cupiuba, Bangkiraï, Bilinga et Maçaranduba
retirés de la liste car ils sont moins résistants à l'abrasion que le Greenheart)

Q3: Est-ce que la longueur de l'élément est déterminante ?


R3: Non – en général des longueurs inférieures ou égales à 6m seront suffisantes
Liste restreinte de bois : Comme pour Q2 car tous les bois sont disponibles en longueurs
supérieure ou égale à 6m

Q4: Est-ce que la résistance de l'élément est déterminante ?


R4: Oui, mais pas autant que pour les pieux
Liste restreinte de bois : Angelim Vermelho, Okan, Tali, Greenheart et Azobé (i.e. Basralocus,
Garapa, Piquiarana, Sapucaia, Sougé et Timborana retirés de la liste restreinte car pas de
données de résistance)

OPTIONS FINALES :
Angelim Vermelho, Okan, Tali, Greenheart, Azobé
(NB: il peut être nécessaire à ce stade de prendre en compte la stabilité dimensionnelle,
l'ouvrabilité ou des considérations commerciales)

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EXEMPLE 2 : Structure fluviale – Débarcadère
Ce deuxième exemple pratique de la méthodologie utilise un scénario hypothétique mais réaliste
qui pourrait facilement se rapporter à un projet le long d'une rivière au Royaume-Uni. On se
reportera aux données contenues dans les Tableaux 1, 2 et 3 (Section 3) ainsi qu’aux Annexes 3
et 4.
Un débarcadère comprend des pieux verticaux et un plancher horizontal. Les caractéristiques des
matériaux exigées pour les pieux et les planches sont différentes, donc la méthodologie sera
appliquée deux fois.

Pieux (se référer au logigramme de la méthodologie)


Q1: A quelle classe d'emploi sera soumis l'élément en bois?
R1: Classe d'emploi 4
Liste restreinte de bois : Tous les bois dans les Tableaux 1 et 3, à l'exclusion de Sougé et du
Douglas qui ne sont que modérément durables

Q2: Est-ce que l'élément doit être résistant à l'abrasion?


R2: Non – en l'occurrence, la rivière coule lentement et le risque d'abrasion est faible
Liste restreinte de bois : Comme pour Q1, i.e. tous les bois dans les Tableaux 1 et 3 à l'exclusion du
Sougé et du Douglas

Q3: Est-ce que la longueur de l'élément est déterminante ?


R3A: Oui – des longueurs supérieures à 10m peuvent être nécessaires
Liste restreinte de bois: Greenheart ou Basralocus (i.e. tous les autres sont retirés car non
disponibles en longueurs supérieures à 10m)
OU
R3B: Oui – des longueurs jusqu'à 10m peuvent être nécessaires
Liste restreinte de bois: Même réponse que pour Q2 (c'est-à-dire tous les bois dans les Tableaux 1
et 3 à l'exclusion du Sougé et du Douglas)
OU
R3C: Non – les longueurs jusqu’à 6m seront généralement suffisantes
Liste restreinte de bois: Même réponse que pour Q2 (c'est-à-dire tous les bois dans les Tableaux 1
et 3 à l'exclusion du Sougé et du Douglas)

Q4: Est-ce que la résistance de l'élément est déterminante ?


R4: Oui – car les pieux seront enfoncés dans le sol
Liste restreinte des bois (si longueurs supérieures à 10m requises): Greenheart (D70) (i.e.
Basralocus retiré car pas de données de résistance disponibles)
OU
Liste restreinte de bois (si longueurs jusqu'à 10m requises): Greenheart (D70), Azobé (D70),
Bangkiraï (D70), Angelim Vermelho (D60), Cupiuba (D50), Opepe (D50), Karri (D50), Eveuss
(D50), Okan (D40), Tali (D35), Chêne (D30) (Tous les autres bois ont été retirés du fait de
l'absence de données sur leur résistance)

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OPTION FINALE
Si des longueurs supérieures à 10m sont requises : Greenheart
Si des longueurs jusqu'à 10m sont requises : Greenheart, Azobé, Bankiraï, Angelim
Vermelho, Cupiuba, Opepe, Karri, Eveuss, Okan, Tali ou Chêne
(NB: il peut être nécessaire à ce stade de prendre en compte la stabilité dimensionnelle,
l'ouvrabilité ou des considérations commerciales)

Platelage (se référer au logigramme de la méthodologie)


Q1: A quelle classe d'emploi sera soumis l'élément en bois?
Classe d'emploi 3
Liste restreinte de bois: Tous les bois dans les Tableaux 1 et 3, à l'exclusion du Sougé et du
Douglas qui ne sont que modérément durables.

Q2: Est-ce que l'élément doit être résistant à l'abrasion?


R2: Non
Liste restreinte de bois : Tous les bois dans les Tableaux 1 et 3 à l'exclusion du Sougé et du
Douglas

Q3: Est-ce que la longueur de l'élément est déterminante ?


R3: Non – les longueurs jusqu'à 6m seront généralement suffisantes
Liste restreinte de bois : Comme pour Q2 car tous les bois sont disponibles en longueurs 6m

Q4: Est-ce que la résistance de l'élément est déterminante ?


R4: Non
Liste restreinte de bois : Comme pour Q2 (c'est à dire tous les bois dans les Tableaux 1 et 3 à
l'exclusion du Sougé et du Douglas)

OPTIONS FINALES:
Tous les bois listés dans les Tableaux 1 et 3, à l'exclusion du Sougé et du Douglas –
sélectionner des espèces sous-employées si possible et éviter un excès de spécifications
(NB: il peut être nécessaire à ce stade de prendre en compte la stabilité dimensionnelle,
l'ouvrabilité ou des considérations commerciales)

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3. INFORMATIONS TECHNIQUES

Le Tableau 3.1 résume les propriétés techniques des cinq essences sous-employées qui ont été
sélectionnées pour des tests de résistance.
Le Tableau 3.2 présente les valeurs de résistance caractéristiques des cinq essences qui ont été
sélectionnées au cours du programme d'évaluation des performances.
Le Tableau 3.3 résume les propriétés des treize autres espèces sous-employées que comprenait la
« longue liste » des bois candidats. Les propriétés techniques autres que la résistance aux
contraintes physiques, aux térébrants et à l'abrasion ont été obtenues par référence à la Base de
Données prospective sur les Bois. Des informations complémentaires concernant les propriétés
techniques sont données à l'Annexe II du Rapport technique3 sur lequel s’appuie ce guide.

3
http://www.trada.co.uk/techinfo/research/

18/34
Tableau 3.1 Performance des cinq espèces de bois sous-employées classées HS (BS5756) comparée au Greenheart et à l'Azobé
Résistance Résistance à Résistance
au la Résistance à la flexion Module d’élasticité Densité 4 Retrait au séchage
Durabilité 4 4 à l'abrasion Longueur
taret limnorie
naturelle face Stabilité maximum Section maximum
Espèces
au risque Comparée à Comparée en service disponible disponible (mm)
Comparée fm,k Classe de Em,mean Em,0S Ρmean Ρk,0S Sens Stabilité
fongique l'Azobé/ 6
(N/mm²) (N/mm²) (N/mm²) (kg/m³) (kg/m³) au (m)
à l'Azobé résistance dimensionnelle
5 7
Greenheart Greenheart

Très Tangentiel Forte


8 9
Greenheart Résistant Résistant 70,0 D70 20000 16800 1080 900 Résistant Moyenne 12 400 x 400
durable Radial Forte

Très Tangentiel Forte


8 10 9
Azobé Résistant Résistant 70,0 D70 20000 16800 1080 900 meilleure Faible 10 230 x 230
durable Radial Forte

Espèces sous-employées (classes de résistances issues des résultats d'essais donnés au tableau 3.2)

Angelim Très Tangentiel Assez forte Pas de 10 9


Comparable Comparable 60,0 D60 17000 14300 840 700 Comparable 10 300 x 300
Vermelho données
durable Radial Assez forte

Moins Tangentiel Moyenne


11 12 Durable Comparable Meilleure 50 D50 14000 11800 780 650 Faible 10 9
Cupiuba bonne 10 300 x 300
Radial Forte

Très Moins Tangentiel Forte Pas de


11 12 Comparable 50,0 D50 14000 11800 780 650 Meilleure 10 13
Eveuss bonne données 10 250 x 250
durable Radial Forte

Tangentiel Faible
11 12 Très Pas de 10 9
Okan Comparable Comparable 40,0 D40 11000 9400 700 590 Comparable 10 300 x 300
durable Radial Moyenne données

Très Tangentiel Faible


11 10 9
Tali Comparable Comparable 35,0 D35 10000 8700 670 560 Meilleure Forte 10 300 x 300
durable Radial Faible
Espèces référencées dans les normes BS 5268 (système anglais) et NF EN 338 (système européen)

Moins Tangentiel Forte


11 Durable Comparable Meilleure 70,0 D70 20000 16800 1080 900 Forte 10 9
Bankiraï bonne 10 300 x 300
Radial Forte

Très Moins Tangentiel Moyenne


11 Comparable Comparable 50,0 D50 14000 11800 780 650 Forte 10 9
Bilinga bonne 10 300 x 300
durable Radial Moyenne

Tangentiel Forte
11 Durable Moins bonne Comparable 50,0 D50 14000 11800 780 650 Comparable Faible 10 9
Karri 10 300 x 300
Radial Forte

Tangentiel Forte
11 Durable Moins bonne Comparable 30,0 D30 10000 8000 640 530 Meilleure Moyenne 10 9
Chêne 10 300 x 300
Radial Assez forte

Modérément Tangentiel Faible


11 14 Moins bonne N/a 24,0 C24 11000 7400 420 350 Comparable Forte 10 9
Douglas 10 300 x 300
durable Radial Faible

Tangentiel Moyenne Pas de


Amarante Durable Moins bonne Moins bonne N/a N/a N/a N/a N/a 1000 Comparable 10 9
données 10 300 x 300
Radial Moyenne
Notes:
a. Angelim Vermelho, Cupiuba, Eveuss, Okan et Tali ont été beaucoup plus rigides que prévu par leur classe de résistance, comme détaillé au Tableau 2. Cela
devrait donner confiance aux ingénieurs pour utiliser les valeurs des classes de résistance détaillées dans le Tableau 1, sans réduction pour la Classe de Service 3,
étant donné que les structures sont moins susceptibles de souffrir d'une flexion excessive.
b. Délais ordinaires pour une commande spéciale si les tailles requises ne sont pas en stock : Amérique du Sud 4 - 5 mois, Afrique de l'Ouest 3 mois.

4
Se référer à l'Annexe 2 pour des résultats plus détaillés résumant les essais respectifs.
5
Greenheart et Azobé réagissent de façon comparable.
6
Azobé est choisi comme référence car ses performances sont légèrement inférieures à celles de Greenheart.
7
Le Greenheart est choisi comme référence car ses performances sont légèrement inférieures à celles de l'Azobé.
8
Classes de résistance obtenues à partir de la norme BS EN 1912: 2009.
9
Des sections de plus grande taille jusqu'à 450mm x 450mm peuvent être disponibles pour des commandes spéciales. Vérifier avec les fournisseurs.
10
Des longueurs jusqu'à 10 m sont disponibles pour des commandes spéciales bien que 6m ait tendance à être la longueur maximum communément disponible en
stock. Vérifier avec les fournisseurs.
11
Les classes de résistance et les valeurs caractéristiques sont définies dans la norme BS EN 338: 2003.
12
Se référer au Tableau 2.
13
Eveuss est typiquement disponible dans les tailles de plus petite section que les autres bois.
14
À moins d'être utilisé comme planche pour épis, le Douglas devrait être traité avec un conservateur conformément aux exigences détaillées dans la norme BS 8417
pour l'utilisation finale prévue du bois.
Tableau 3.2 Valeurs caractéristiques résultant des essais réalisés suivant la norme BS EN 384 pour les cinq essences sous-
employées classées HS (BS5756)

Résistance à la flexion Module d'élasticité Densité


Espèces
fm,k Em,mean Em,0S Ρmean Ρk,0S
(N/mm²) (N/mm²) (N/mm²) (kg/m³) (kg/m³)

Angelim Vermelho 60,4 22084 18551 1082 1012

Cupiuba 53,1 21414 17987 822 729

Eveuss 51,0 20998 17638 1019 981

Okan 47,3 19318 16227 998 898

Tali 40,5 17200 14448 815 672

Note: Les ingénieurs conçoivent habituellement des structures en utilisant le système des classes car ceci évite de prescrire des essences de bois spécifiques et
simplifie l'approvisionnement. Toutefois, les ingénieurs peuvent utiliser les valeurs caractéristiques espèces/classes lorsque d'autres propriétés de résistance des
espèces sont souhaitables pour des utilisations spécifiques. Les valeurs pour les propriétés non détaillées dans le tableau 2 doivent être prises à partir des classes de
résistance détaillées dans le Tableau 1 – les valeurs pour les autres propriétés peuvent être trouvées dans la norme EN 338. Cette approche peut encourager
l'utilisation d'espèces sous-employées et même de favoriser leur spécification.

A noter que les valeurs données dans le tableau 3.2 sont issues de la campagne d'essais mise en œuvre par l'agence de l'environnement et décrite au paragraphe 1.1 « Aperçu
général du projet ». Ces valeurs de résistance peuvent fluctuer en fonction de l'origine des arbres et il convient donc de s'assurer auprès du fournisseur des performances
mécaniques réelles des éléments de bois utilisés dans le projet.
Cette remarque est également valable pour les classes de résistance issues des données du tableau 3.2 et indiquées au tableau 3.1.
Tableau 3.3 Performances de treize espèces de bois sous-employées comparées au Greenheart et à l'Azobé
Résistance au Résistance à la Résistance à Longueur
Densité 15 Retrait au séchage
taret limnorie l'abrasion
Durabilité naturelle face Stabilité en maximum Section maximum
Espèces moyenne
au risque fongique Comparée à l'Azobé/ Comparée à Comparée au Stabilité service disponible disponible (mm)
17 (kg/m³) 18 Sens
16 l'Azobé Greenheart
Greenheart dimensionnelle (m)
Espèces de référence
Greenheart Très durable Résistant Résistant 1080 Résistant Tangentiel Forte 19
Moyenne 12 400 x 400
Radial Forte
Azobé Très durable Résistant Résistant 1080 Meilleure Tangentiel Forte Faible 20 19
10 230 x 230
Radial Forte
Espèces nouvellement testées
Basralocus Très durable Comparable Comparable 720 - 840 Comparable Tangentiel Forte Moyenne 21 19
10 300 x 300
Radial Moyenne
Cloeziana Durable Moins bonne Comparable Pas de données Comparable Tangentiel Pas de 20 19
Pas de données 10 300 x 300
données
Radial
Dabéma Durable Moins bonne Comparable 600 - 840 Comparable Tangentiel Assez forte Moyenne 20 19
10 300 x 300
Radial Moyenne
Garapa Durable Comparable Comparable 840 - 960 Comparable Tangentiel Assez forte Pas de 20 19
10 300 x 300
données
Radial Moyenne
Maçaranduba Très durable Comparable Comparable 960 - 1080 Moins bonne Tangentiel Assez forte Moyenne 20 19
10 300 x 300
Radial Forte
Mora Durable Moins bonne Comparable 960 – 1080 Comparable Tangentiel Forte Faible 20 19
10 300 x 300
Radial Forte
Mukulungu Durable Moins bonne Moins bonne 840 – 1080 Comparable Tangentiel Forte Faible 20 19
10 300 x 300
Radial Forte
Niové Durable Moins bonne Meilleure 840 - 1080 Comparable Tangentiel Bonne 20 19
Pas de données 10 300 x 300
Radial
Piquiarana Durable Comparable Meilleure 840 – 1080 Comparable Tangentiel Forte Faible 20 19
10 300 x 300
Radial Forte
Sapucaia Pas de données Comparable Comparable Pas de données Comparable Tangentiel Assez forte Pas de 20 19
10 300 x 300
données
Radial Moyenne
22 22 Comparable Comparable 840 - 1080 Meilleure Tangentiel Moyenne Faible 20 19
Sougé Modérément durable 10 300 x 300
Radial Moyenne
Tatajuba Durable Moins bonne Comparable 720 – 840 Comparable Tangentiel Assez forte Bonne 10
20
300 x 300
19

Radial Moyenne
Timborana Durable Comparable Comparable 960 -1080 Comparable Tangentiel Assez forte Moyenne 10
20
300 x 300
19

Radial Faible
Note :
Les délais usuels pour une commande spéciale si les tailles requises ne sont pas en stock : Amérique du Sud 4 – 5 mois, Afrique de l'Ouest : 3 mois.

15
Se référer à l'Annexe 2 pour des résultats plus détaillés résumant les essais respectifs.
16
Le Greenheart et l'Azobé réagissent de façon comparable.
17
L'Azobé est choisi comme référence car ses performances sont légèrement inférieures à celles du Greenheart.
18
Le Greenheart est choisi comme référence car ses performances sont légèrement inférieures à celles de l'Azobé.
19
Les tailles de la section jusqu'à 450mm x 450mm peuvent être disponibles pour des commandes spéciales. Vérifier avec les fournisseurs.
20
Les longueurs jusqu'à 10m sont disponibles pour des commandes spéciales bien que la longueur maximum habituellement en stock soit de 6m. Vérifier avec les
fournisseurs.
21
Les longueurs supérieures à 10m sont disponibles.
22
Uniquement pour utilisation comme planches pour épis.
4. BIBLIOGRAPHIE

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lesser known species of tropical hardwoods to the marine borer Limnoria using a short term
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British Standard BS 5268: Part 2: 2002 ‘The structural use of timber - Code of practice for
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British Standard BS 5756: 1997 Specification for visual strength grading of hardwood. BSI.
British Standard BS 8417: 2003 ‘Timber preservation - Recommendations’. BSI
British Standard BS EN 1912: 2004 ‘Structural timber - Strength classes – Assignment of visual
grades and species’. With amendment A3, 2009.
British Standard BS EN 1995-1-1 (EC5) Design of Timber Structures - General - Common Rules
for Buildings. BSI
British Standard BS EN 275 1992: Wood preservatives. Determination of the protective
effectiveness against marine borers. BSI
British Standard BS EN 335: Part 2. Durability of wood and wood-based products. Definition of use
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British Standard BS EN 338: 2003: Structural timber. Strength classes. BSI
British Standard BS EN 384: 2004 Structural timber - Determination of characteristic values of
mechanical properties and density. BSI.
British Standard BS EN 408: 2003 Timber structures - Structural timber and glued laminated timber
- Determination of some physical and mechanical properties. BSI
Crossman, M and Simm, J, (2004). Manual on the use of timber in coastal and river engineering.
London: Thomas Telford
Williams, J.R., Meaden, M. and Simm, J (2010) Assessment of the durability and engineering
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HR Wallingford/ TRADA/Environment Agency (EA reference SC070083/R1) Prospect: The wood
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marine and fresh water construction. International Research Group on Wood Preservation IRG/WP
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limnoriid borers. International Research Group on Wood Preservation, Document No. IRG/WP 04.
Marcadet, C., Angerand S., Marchand N. 2005. Guide des achats publics de bois, Association Les
amis de la Terre et la région Iles de France

24/34
ANNEXES

25/34
Annexe 1 – Information sur les xylophages marins

Les Limnories

Les limnories sont des crustacés xylophages, généralement de 2 à 4 mm de longueur, gris pâle en
apparence et tout juste visible à l'œil nu quand le bois est inspecté in situ. À la différence du mode
de vie sédentaire privilégié par le taret, le limnorie adulte habite à la surface du bois et est mobile.
Une attaque de limnories est superficielle et résulte en la création d'un vaste réseau de galeries à la
surface du bois ou juste au-dessous. Celles-ci ont un diamètre de 1 à 3 mm avec des ouvertures
régulièrement espacées pour permettre la respiration. Les photos 1 et 2 illustrent l'aspect typique
du limnorie et les dégâts associés à cet animal.

Ces animaux se concentrent dans la zone intertidale et sont sensibles à leur environnement. Ils
peuvent causer des dommages importants dans les ports et en milieu estuarien, où il y a moins de
risque à l'abrasion. Toutefois, là où les structures sont exposées à la pleine force de la mer et où il
existe un risque élevé d'abrasion mécanique, la limnorie a plus de difficultés à constituer de
grandes populations, car la nature abrasive de l'environnement détruit les galeries. Dans de tels
cas, les limnories se limitent aux parties abritées des structures, en particulier au niveau des joints
car ceux-ci forment un refuge approprié pour les animaux.

Photographie n°1 : Photographie au microscope électronique à balayage d'une limnorie (avec


l'aimable autorisation de L. Cookson du CSIRO).

Photographie n°2 : Perte de section d'un pieu en bois causée par l'attaque de limnories. A noter
qu'il n'y a aucune attaque dans la partie fichée dans le sol (flèche).

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Les Tarets

Les tarets trouvés autour du littoral du Royaume-Uni appartiennent à la famille des Teredinidae. Ils
ont un corps mou comme celui d'un ver avec deux coquilles ou valves à l'avant qui leur permettent
de creuser le bois. L'animal reste dans le même tunnel toute sa vie et ne sort pas du bois. Il
continuera de creuser à côté de ses voisins jusqu'à ce que le bois soit plus ou moins détruit ou se
brise en morceaux.

La partie postérieure de l'animal est en contact avec l'environnement marin via un trou fin d'environ
1 à 2 mm de diamètre. Ce trou est le seul signe extérieur indiquant que les tarets ont colonisé un
élément de bois ce qui rend extrêmement difficile le contrôle in situ de la présence de tarets par
l'utilisation de techniques non destructives.

Les photographies 3 et 4 présentent un exemple de taret extrait d'un élément porteur en Douglas
du viaduc de Barmouth et les dégâts sur un pieu en Douglas.

Photographie n°3 : Exemple de taret extrait d'un élément porteur en Douglas du viaduc Barmouth
au sein de la zone intertidale de l’embouchure de l'estuaire de la rivière Mawddach, comté de
Gwynedd. A noter le corps mou, tubulaire, et la tête bulbeuse comprenant la coquille bivalve.

Photographie n°4 : Exemple des dégâts typiques que le taret peut causer au bois. Ceci est la
coupe d'un élément de Douglas retiré d'un pont situé sur la rivière Ystwith, comté de Gwynedd.

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Annexe 2 – Résumé des essais de résistance aux xylophages
marins et à l'abrasion

Résistance aux limnories

La figure 1 montre la moyenne du taux de production de pellets par jour sur une période de 28 jours
pour des espèces de bois candidates sur la « longue liste », par rapport à l'Azobé. Une production
plus élevée par des Limnories (pellets par jour) signifie un taux d'alimentation plus élevé et en
conséquence une plus faible résistance du bois aux attaques des limnories.

Legende
Performance supérieure à celle de l'Azobé
Performance comparable à celle de l'Azobé
Performance inférieure à celle de l'Azobé
Pellets/jour

Ev u
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An

Figure 1 : Comparaison avec l'Azobé des taux d'alimentation quotidiens (moyenne ± l'écart-type)

28/34
Résistance à l'abrasion

La figure 2 montre le volume moyen perdu après 160 000 cycles pour les espèces candidates sur la
« longue liste » comparée au Greenheart.

Legende
Performance supérieure à celle du Greenheart
Performance comparable à celle du Greenheart
Performance inférieure à celle du Greenheart
% pertes de volume

ï
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lim

M
ge
An

Figure 2 : Volume moyen perdu (moyenne ± Ecart-type) après 160 000 cycles pour les espèces
candidates comparées au Greenheart

29/34
Résistance au taret
La figure 3 montre la moyenne des évaluations visuelles des attaques de taret pendant l'essai
d'exposition à l'eau de mer sur une période de dix-huit mois.

Legende
Performance après six mois d'exposition
Performance après douze mois d'exposition
Performance après dix-huit mois d'exposition
sr lho

oe aï
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M
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An

Figure 3 : La performance comparée des espèces candidates contre les attaques des tarets
par évaluation visuelle.

Les catégories d'évaluation visuelle pour évaluer l'attaque des tarets sont présentées ci-dessous.
Elles sont basées sur une échelle continue non linéaire. Pour chaque espèce candidate, les notes
de l'évaluation visuelle pour chaque échantillon ont été additionnées et le résultat divisé par le
nombre d'échantillons testés pour produire une estimation moyennée.

Nombre d'attaques causées par des tarets (teredinidae) en pourcentage


Note
des surface de planche
0 Pas d'attaque.
Attaques mineures. Un seul ou quelques forages épars ne couvrant pas plus de
1 10% de la surface de l'échantillon d'après l'analyse aux rayons X
Attaque modérée. Forages épars ne couvrant pas plus de 25% de la surface de
2 l'échantillon d'après l'analyse aux rayons X
Attaque sévère. Forages couvrant entre 25% - 50% de la surface de
3 l'échantillon d'après l'analyse aux rayons X
Destruction. Forages couvrant plus de 50% de la surface de l'échantillon
4 d'après l'analyse aux rayons X

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Annexe 3 – Usinage et ouvrabilité

Comparaison
Effet
Essence de bois des Sciage Usinage Mortaisage Ouvrabilité (outil à main)
performances désaffûtant

Angelim Vermelho vs Greenheart Equivalent Plus difficile Plus facile Dur à mortaiser comme Difficile à travailler perpendiculairement
l'Azobé au fil du bois
vs Azobé Equivalent Plus difficile Plus facile Plus dur que le Greenheart Comparable au Greenheart et à l'Azobé
Plus dur que le Chêne
vs Chêne Plus difficile Plus difficile Plus difficile

Cupiuba vs Greenheart Plus difficile Equivalent Equivalent Plus facile à mortaiser que Comparable au chêne et plus facile à
Greenheart et l'Azobé. travailler que l'Azobé et Greenheart
vs Azobé Plus facile Plus facile Plus facile Similaire au Chêne

vs Chêne Plus facile Plus difficile Plus facile

Okan vs Greenheart Plus facile Plus facile Plus facile Plus dur à travailler que le Difficile à travailler perpendiculairement
Chêne mais plus facile que au fil du bois
vs Azobé Equivalent Plus facile Plus facile l'Azobé et le Greenheart Comparable au Greenheart et à l'Azobé
Plus dur que le Chêne
vs Chêne Plus difficile Equivalent Plus facile

Eveuss vs Greenheart Equivalent Equivalent Dur à mortaiser


Plus facile Difficile à travailler perpendiculairement
Comme le Greenheart au fil du bois
vs Azobé Equivalent Equivalent Equivalent Plus facile que l'Azobé Comparable au Greenheart et à l'Azobé
Plus dur que le Chêne Plus dur que le Chêne
vs Chêne Plus difficile Moins bien Plus difficile

Tali vs Greenheart Plus facile Plus facile Plus facile Plus facile à mortaiser que Comparable au chêne et plus facile à
le Greenheart et l'Azobé travailler que l'Azobé et Greenheart
vs Azobé Plus facile Plus facile Plus facile Similaire au Chêne

vs Chêne Equivalent Plus difficile Plus facile


Annexe 4 – Dimensions courantes des sections et utilisations classiques

Taille de la section (mm)


Essence de
importée ou produite Longueur (mm) Utilisation classiques Commentaires
bois
Epaisseur x Largeur
Angelim 25 x100x150x200 Longueurs typiques Revêtement Longueurs jusqu'à 6 m habituellement disponibles
Vermelho 40 x100x150x200x250x300 disponibles à partir de Travaux en rivière (pieux, en stock
50 x100x150x200x250x300 1 m jusqu'à 6 m par garde-pieds, etc.)
80 x100x150x200x250x300 multiples de 0,5 m Portes d'écluse Sections de dimension 450 mm x 450 mm et
Poutres de structure et longueur jusqu'à 9 m éventuellement disponibles
100 x120x150x200x250x300 panneaux d'épi sur commandes particulières.
150 x150x200x250x300 Pieux et poutrelles Délai d'attente usuel pour la livraison d'une
Défenses d'accostage commande particulière : de 4 à 5 mois, en fonction
200 x200x250x300 Palplanches du volume de bois requis pour le projet, de la taille
250 x250x300 des sections, et de la distribution annuelle des
300 x300 (purgé d'aubier) précipitations sur la forêt d'origine.

Cupiuba 25 x100x150x200 Longueurs typiques Revêtement Longueurs jusqu'à 6 m habituellement disponibles


40 x100x150x200x250x300 disponibles à partir de Palplanches en stock
50 x100x150x200x250x300 1 m jusqu'à 6 m par Poutres de structure et
80 x100x150x200x250x300 multiples de 0,5 m panneaux d'épi Sections de dimension 450 mm x 450 mm et
planches longueur jusqu'à 9 m éventuellement disponibles
100 x20x150x200x250x300 Pieux et poutres sur commandes particulières.
150 x150x200x250x300 Délai d'attente usuel pour la livraison d'une
commande particulière : de 4 à 5 mois, en fonction
200 x200x250x300 du volume de bois requis pour le projet, de la taille
250 x250x300
des sections, et de la distribution annuelle des
300 x300 (purgé d'aubier)
précipitations sur la forêt d'origine.

NOTE: Les informations présentées ci-dessus ont été fournies par Ecochoice Ltd, agents du Royaume-Uni pour Reef Hout BV, fournisseurs spécialisés de bois
certifiés FSC pour le génie civil et la construction maritime. Il convient de noter que cette information est considérée comme représentative du marché à la date de la
recherche. Les essences sont également disponibles dans le commerce auprès d'autres fournisseurs du Royaume-Uni.
Annexe 4 – Dimensions courantes des sections et utilisations classiques (suite)

Taille de la section (mm)


Essence de
importée ou produite Longueur (mm) Utilisations classiques Commentaires
bois
Epaisseur x Largeur
25 x100x150x200 Longueurs classiques Revêtement Longueurs jusqu'à 6 m habituellement
Eveuss 40 x100x150x200x250x300 disponibles à partir de Poutres de structure et disponibles en stock
50 x100x150x200x250x300 1 m jusqu'à 6 m par panneaux d'épi
60 x100x150x200x250 multiples de 0,5 m Pieux et poutrelles Sections de dimension 450 mm x 450 mm et
80 x100x150x200x250 longueur jusqu'à 10 m éventuellement
disponibles sur commandes particulières.
100 x120x150x200x250 Délai d'attente usuel pour la livraison d'une
150 x150x200x250
commande particulière : de 4 à 5 mois, en
200 x200x250 fonction du volume de bois requis pour le projet,
250 x250 de la taille des sections, et de la distribution
annuelle des précipitations sur la forêt d'origine.

25 x100x150x200 Longueurs classiques Défense d'accostage Longueurs jusqu'à 6 m habituellement


Okan 40 x100x150x200x250x300 disponibles à partir de Portes d'écluse disponibles en stock
50 x100x150x200x250x300 1 m jusqu'à 6 m par Traverses
60 x100x150x200x250x300 multiples de 0,5 m Poutres de structure et Sections de dimension 450 mm x 450 mm et
80 x100x150x200x250x300 panneaux d'épi longueur jusqu'à 11 m éventuellement être
Entretoises de disponibles sur commandes particulières.
100 x120x150x200x250x300 passerelles Délai d'attente usuel pour la livraison d'une
150 x150x200x250x300 Pieux et poutrelles commande particulière : de 4 à 5 mois, en
Travaux fluviaux fonction volume de bois requis pour le projet, de
200 x200x250x300 la taille des sections, et de la distribution
250 x250x300 annuelle des précipitations sur la forêt d'origine.
300 x300 (purgé d'aubier)
Taille de la section (mm)
Essence de
comme importé ou produit Longueur (mm) Utilisations classiques Commentaires
bois
Epaisseur x Largeur
25 x100x150x200 Longueurs classiques Revêtement Longueurs jusqu'à 6 m habituellement disponibles
Tali 40 x100x150x200x250x300 disponibles à partir de Rampe en stock
50 x100x150x200x250x300 1 m jusqu'à 6 m par Estacade
60 x100x150x200x250x300 multiples de 0,5 m Entretoises de passerelles Sections de dimension 450 mm x 450 mm et
80 x100x150x200x250x300 Poutres de structure et longueur jusqu'à 11 m éventuellement disponibles
panneaux d'épi sur commandes particulières.
100 x120x150x200x250x300 Pieux et poutrelles Délai d'attente usuel pour la livraison d'une
150 x150x200x250x300 Travaux en rivière commande particulière : de 4 à 5 mois, en fonction
du volume de bois requis pour le projet, de la taille
200 x200x250x300 des sections, et de la distribution annuelle des
250 x250x300 précipitations sur la forêt d'origine.
300 x300 (purgé d'aubier)
État
de

lart

/ Photo : Jetée Ouest de Calais - Paul Allègre

Centre d’Etudes Techniques


Maritimes Et Fluviales
134 rue de Beauvais - CS 60039
60280 - Margny Lès Compiègne
: 03 44 92 60 00
: 03 44 20 06 75
Cetmef

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Couverture : ©

Conception : CETMEF

ISSN 2119-5587
ISBN 978-2-11-131067-4
Identifiant CETMEF : P 12-03

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