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PRINCIPES
Les éléments d’analyse de séquences interne :
ex : si le personnage voit quelque chose que le spectateur ne voit pas, c’est « hors champ ».
Plus le film a un petit nombre de plans plus il va devoir organiser et maîtriser sa durée.
PLANS DESCRIPTIFS
• Plan général / plan d’ensemble → plans larges
• Décrire un lien, situer l’action
• De façon générale, un film s’ouvre sur un plan large
• Plan d’ensemble : Description du décor, intègre des personnages/des actions (de loin)
ex : westerns
PLANS NARRATIFS
• Plan moyen/plan américain → plus rapproché de l’action
• Plan moyen : Personnages dans le décor, plus distinguables (visage, etc), permet de parler de
comment le corps du personnage parle.
• Plan américain : cadre mi-cuisse, on voit bien le personnage, échanges de regard, et décor.
• « Plan à hauteur de colt » → western, pour montrer le revolver
• Souvent un plan moyen introduit un plan américain
• Rapprochement de la caméra attire l’attention du spectateur sur le dialogue
• Plan moyen : concentre sur l’action mais aussi sur les costumes et la posture → tension
dramatique /suspens
• Plan rapproché taille : on voit le regard, le costume et le décor. Moins de profondeur de
champ → mise en valeur du personnage.
PLANS PSYCHOLOGIQUES
• Plan rapproché poitrine/gros plan : plus rapproché sur l’intériorité du personnage
• Gros plan : plus de décor net, plus de profondeur de champ
• Très Gros Plan (TGP) / Close up : rajoute une intention/dramatise
• Insert (pour objet, sens symbolique) → presque plan métaphorique
LE POINT DE VUE
• Donné par l’emplacement de la caméra : point d’observation d’où part la scène
• Point de vue choisi par la caméra → raconte
• Le point de vue est optique, moral, idéologique ou politique (façon de montrer une idée par
rapport à une autre)
• Placement conditionne la lecture et le jugement de la séquence
• Soit le spectateur est témoin objectif (ex : Taxi Driver), avec
• Soit la caméra adopte le point de vue subjectif d’un personnage, à la place (ex : Scottie)
• Fenêtre sur Cour : Hitchcock pose la question du regard au cinéma → contrôler le spectateur
• Frontalité du point de vue : que regarde la personne/à quoi pense-t-elle ?
LA COMPOSITION DU PLAN
• Règle des tiers : le sujet s’inscrit le long de deux axes qui coupent horizontalement et
verticalement le cadre en trois parties. Composition qui joue sur l’équilibre des masses.
Souvent, on place la zone d’intérêt à l’intersection des lignes, à gauche (car sens de lecture).
ex : Taxi Driver
PROFONDEUR DE CHAMP
• Distance focale et profondeur de champ : cela va définir la quantité d’objet dans le cadre et
la zone de netteté du champ. La distance focale désigne l’ampleur du champ visuel.
• Distance focale courte; (bras ouverts) et plus le champ est large, plus la quantité d’objets est
importante
• Distance focale longue; plus le champ est petit et plus il y a de possibilités de flou.
• La profondeur de champ désigne la netteté dans le sens de l’axe de l’objectif; œil humain
quand on fixe un point, le reste devient flou
ex : pour la profondeur de champ voir Citizen Kane 18’27, séquence quand il est enfant dans la neige.
ANALYSES DE SÉQUENCES DE COURS
• Photo négative de Lisa → peur de sa fiancée mais pas d’une course de voiture. Comment il la
voit/comment elle est.
Comment le réalisateur à travers cette séquence veut-il dévoiler son dispositif cinématographique
ainsi que ses obsessions ? (sa manière d’envisager le cinéma)
• Schéma :
a) Voyeur (Jefferies/photographe) → isole/se rapproche
b) Sujet (voisins)
c) Medium (appareil photo)
• Signes : sueur, chaleur, danseuse → excitation → rapport voir/désir
• Motifs : volets, fenêtres, caméra
• Caméra omnisciente/descriptive
• Jefferies journaliste blessé, aime le danger → cauchemar (très présent chez Hitchcock)
• Entouré de voisins mais seul →Hitchcock mégalomane (comme Dieu, voir tout)
• Voyeur ne parle pas → pas de dialogues
• Schéma :
a) Jefferies = spectateur
b) Cour = écran cinéma
c) Appartement = salle de projection → mise en abîme
• La « vie ordinaire » est un spectacle si bon point de vue
• Plein de plans d’ensemble, motifs
• La caméra choisit ce qu’on regarde
• Personnages surcadrés →piégés, point de vue de Jefferies
• Couple derrière barreaux → mariage
• Symbolisme animal (oiseau : mal, destin, divin)
Conclusion
Obsession →mise en abîme; le cinéma c’est épier des gens, transformer l’ordinaire en suspense,
créer l’effet d’attente du spectateur en jouant sur la pulsion scopique.
ANNALYSE DE SÉQUENCE STEVEN SPIELBERG, RENCONTRE DU TROISIÈME TYPE
Introduction
Film connu pour avoir renversé le message habituel sur les Aliens, souvent représentés comme
mauvais, ou ennemis. Dans ce film, le message est différent; le monde connaît des phénomènes
étranges, des signaux, qui annoncent une vie extraterrestre. C’est une version humaniste des aliens,
où l’autre est vu comme une richesse, une ouverture. Dans cette séquence, une mère et son fils sont
agressés par des Lumières. Des sortes d’OVNI lumineux qui vont finir par enlever Barry, l’enfant.
La séquence mêle les codes de l’horreur (cri, rythme rapide...) que ceux de l’angoisse (suspense), ici
les héros sont des Américains moyens confrontés à l’exceptionnel.
La lumière joue un rôle très particulier, elle est à la fois le corps immatériel des Aliens et le moyen
d’esthétiser la séquence. Pourtant des éléments échappent à ce climat d’angoisse et créent une
lecture plus mystérieuse de l’extrait.
• La musique : notes du xylophone (fausses) répétées par le téléphone. L’enfant est absorbé
par la musique dès le départ en parallèle quand la mère sort à l’extérieur, il attend quelque
chose et parle à l’inconnu (zoom avant sur son visage, regard de l’enfant fasciné par quelque
chose extérieur) → communication avec les Aliens (musique/téléphone)
• Le décor : maison de type classe moyenne, isolée, personne ne viendra les sauver/grande
présence du ciel, de l’orage sur une Nature immense. Pas de présence paternelle. Donc
motifs de la maison/mère/enfant = idée de famille mais décomposée et menacée. Ciel →
Dieu ?
• L’extérieur : le plan montre la mère comme pétrifiée, le ciel semble se fendre en Z (Moïse?)
et des OVNIS de couleur bleue et orange arrivent droit sur la maison. La plaine est vide,
désertique; ils ne pourront pas être sauvés, elle a peur. C’est l’inconnu qui menace ce fragile
équilibre familial → séparation (enfant enlevé)
• Lumière : entre chien et loup
• Le rythme : il s’accélère, les plans deviennent plus rapides une fois que la mère est rentrée,
la caméra est placée plus proche d’elle et suit son déplacement rapide pendant que l’enfant
est calme. La mère ferme toutes les portes; codes de l’horreur, on voit les motifs s’enchaîner.
• Alterne champ/contre champ entre le visage en gros plan de l’enfant et la porte qu’il
regarde; la porte devient élément déclencheur symbolique de la peur.
• Porte symbolique et amorce de l’enfant de dos augmente l’angoisse et le suspense, nous
sommes derrière lui comme une menace → porte personnifiée : contre plongée
• La lumière comme un faisceau renforcé par un accompagnement musical inquiétant. On
oppose alors les deux personnages. L’enfant veut savoir et ouvrir la porte, la mère juste
après ferme toutes les ouvertures et se réfugie dans sa maison, ce qu’elle connaît.
• La menace de l’ennemi invisible : mise en scène insiste sur la menace invisible (les lustres, les
ombres deviennent mobiles, panoramiques montrent des bouts tomber de la cheminée).
L’enfant est toujours là où cela se passe, là où sont les Aliens (soit il les voit, soit il les sent →
code de l’horreur). Les lumières s’éteignent et une lumière bleue apparait. C’est tout le hors
champ qui est métaphorisé par la lumière.
• Le suspense monte crescendo/la tension dramatique grandit : au début plutôt lentement
puis la séquence s’affole. La mère cherche désespérément à protéger le fils qui lui cherche
cette présence à l’extérieur. Plan subjectif, mouvement situé depuis la cheminée et associé à
des bruits grinçants. Son/bruits diégétiques participent à la peur (souffle, grincement, voix
d’anges, bruit électroménager → menace sans montrer)
Quelle est la perception du narrateur quand il voit Tyler Dorden ? Que voit-il en Tyler ?
Le narrateur voit Tyler comme son alter-ego libre, son idéal dans les idées de Tyler (marginal,
anarchiste). Les personnages sont éloignés mais se rapprochent au cours de la scène. Le narrateur se
détend quand Tyler accepte sa demande. Il se libère par la violence avec Tyler.
→ Prendre des séquences avec des enjeux (ceux principaux du film) : la séquence parle de quoi ?
Ils se battent mais il n’y a pas de conflit, qu’est-ce que ce choix de violence ? Ici la violence comme
libération, récréation, comme les enfants (dans cette scène, la violence est une violence positive)
Comment cette scène accentue le comportement schizophrène du narrateur ? Et en quoi son statut
social a influencé sa schizophrénie ?
II – Personnage marginal
CONCLUSION
Est-ce que c’est la société qui rend le personnage marginal ou est-ce que c’est le personnage qui
s’éloigne de la société ?
3. Séquence d’ouverture
• Thème de fin du monde, violence, consommation, d’être un homme dans en 1999
• Précipité improbable à l’image de la folie du narrateur
• Hommage au cinéma mais aussi à ses limites
• Peu à peu Tyler a des hallucinations
• Le point de vue du narrateur est omniscient (et interne)
• Schéma narratif → analepse (retours, flashbacks), le narrateur est presque monteur
• Structure initiale du film commence par la fin → boucle (épanadiplose) : commence par la
violence, se finit par la violence (très utilisé fin années 90 début 2000)
Rythme :
• Pauses improbables, respirations comiques (ironiques) qui vont contre le rythme du début
• Relations entre les personnages essentiellement conflictuelles
• Motif principal : identité, quelle est-elle ?
• Impression de désordre narratif = état d’esprit du narrateur, de sa psychose, de sa confusion
identitaire
Son :
• Sur-présence de la voix du narrateur, on entend dans sa tête
• Effets sonores parasites (imprimante, néons) → jamais à l’aise, serein
• La séquence s’ouvre avec René et Antoine qui sortent de la maison → la musique est gaie et
enfantine → refus de l’autorité
• La caméra en plongée montre René et Antoine dominés par le lieu dont ils sortent.
• Quête d’évasion des enfants
• Fin → René et Antoine se confondent avec le paysage extérieur
• La caméra en contre plongée montre René et Antoine surplombant la ville → c’est leur
domaine.
Figure du double :
Le père ne réagit pas au vol du pain et ne dit rien par rapport aux pieds d’Antoine → éducation
laxiste, pas intéressée, ou complice ?
• René et Antoine sont à la recherche de l’amour. Bien que les 400 coups soit un film comique,
il en reste très triste → les enfants veulent de l’attention et font ce qu’ils font pour se
rapprocher de leurs parents (actus, cigares etc).
• Antoine (chewing-gum) casse le côté sérieux qu’ils veulent se donner. On leur reproche de ne
pas être assidus mais c’est dû à un manque de modèle; ils deviennent comme leurs parents.
• Cercle vicieux → mauvais comportement développer par ceux qui leur reproche
• Désir de liberté universel. Truffaut choisit l’enfant contre les adultes; le cinéma l’a sauvé.
• Pinup → censure morale : pas sensé exprimer de désir, pas sensé en parler.
• François Doltant, psychanalyste médecin → évolution vers la liberté de la parole.
• Dualité classe/prison/enfermement et plage/liberté à la fin.
• Pour pouvoir survivre il va falloir être très endurant.
1ère séquence
I – Centre de l’attention
Orson Welles → beaucoup de machinerie, ingénierie, point de vue caméra, lumière (cinéaste
baroque). Il travaille le plan par rapport aux ombres (vérité du film cachée, dans l’ombre)
La lumière au service de l’expression ; elle détermine l’aspect psychologique et esthétique d’un film.
Elle sculpte les décors, les visages, elle est le meilleur ami de l’acteur. Elle est réglée par le chef op.
On différencie : lumière naturelle = varie en fonction des nuages, du climat, etc, et la lumière
artificielle = lumière en plus, éclairage est choisi en fonction des contraintes techniques (temp,
caméra etc...)
Cinéma qui hérite du théâtre et de la littérature, notamment du théâtre de Max Reinhart (tradition
romantique de la lumière). De la peinture aussi (époque Brauhaus, d’art déco et d’architecture).
Peu de lumière en Allemagne donc on sur-éclaire de façon électrique. On utilise des Arcs, des miroirs
pour élargir ou concentrer le faisceau. Plus tard, on fabriquera des lentilles Fresnel pour équiper les
arcs → cinéma muet ! (Exacerbe)
Expressivité photographique : Karl Freund, Eugene Schufftan, Fritz Arno Wagner, Fritz Lang
La silhouette animale est volontairement déformée et vue sous plusieurs angles (trois
quarts, profil etc)
Définition du corps humain
• Le corps et la mort
• Le corps et la religion
• Le corps et le beau
• Le corps et le désir
• Le corps et l’artificiel
Statue cubique, Moyen Empire, 1780 av JC
David, Michel-Ange, 1501, Marbre (4m de haut)
Orlan, Le baiser de l’artiste, 1977 → grande révolution art contemporain → le corps de
l’artiste est véritablement dans l’œuvre.
• L’embaumement
• Les Égyptiens pensaient qu’il y avait le corps : Djet, et le double spirituel du corps :
Ka.
• Pour que le défunt rejoigne Osiris et le monde des morts, il doit le faire par
l’intermédiaire de son Ka, mais l’embaumement du Djet est nécessaire.
• Ce rite vient donc du mythe d’Isis qui a embaumé le corps d’Osiris pour lui redonner
vie
• L’embaumement c’est la renaissance du défunt, de son Ka, dans l’au-delà
• En général des statues, peintures, offrandes accompagnent le sarcophage pour
guider le mort dans son voyage.
• Les pyramides évoquent l’ascension spirituelle du Ka du pharaon. Les couloirs
s’élèvent depuis la chambre mortuaire jusqu’aux cieux. Un livre des morts est placé à
côté du défunt pour le guider lors de la pesée ou le jugement de l’âme.
• Cérémonie de la pesée : tribunal présidé par Osiris qui décide si le Ka mérite
l’immortalité. Le cœur du défunt est déposé dans une balance, de l’autre côté une
plume. Si l’équilibre se fait, c’est un juste, sinon son cœur est dévoré.
• Technique de momification :
• Excerebation : extraction du cerveau par les fosses nasales, on vide le crâne. On coule
à l’intérieur une résine végétale.
• Éviscération : on fend le corps avec une pierre, on sort les viscères, on lave, on
remplit avec de la cannelle, myrrhe, on laisse le cœur et on recoud.
• Déshydratation : corps mis dans linge.
• etc
Conclusion :
L’art égyptien prend soin du corps qui est indispensable à la vie dans l’au-delà. C’est un art
destiné à la mort qui le préoccupe toute sa vie et le corps est nécessaire à son âme mais
aussi en tant que signe de sa présence sur Terre.
Contexte
1 – Les rites
Les rites sont fixés par les auteurs grecs, dans par exemple les poèmes Homériques.
Les rites prennent la forme d’ablutions, de prières, de libations, de sacrifices, organisés par
un prêtre.
Les Dieux sont très présents, ils protègent les maisons, la famille, les dieux sont le jouet de
passions humains : ils aiment, se jalousent, tuent... Les Dieux et héros font échos aux
hommes.
2 – Les sacrifices
Le plus souvent on sacrifie des animaux ; le sang est versé sur un autel, et on l’oriente soit
vers le ciel soit vers la terre, les abats sont mangés.
Il s’agit d’offrandes aux Dieux, mais à la différence de l’Égypte, il n’y a pas d’unité de ces
rites; ils sont locaux et variés.
3 – Les offrandes
Soit petites statuettes, en argiles soit des Kouros (fem : Kore) au-devant des temples, les
cités construisent aussi des temples miniatures (comme le Trésor de Delphe).
Kuros →période archaïque, comme chez les Égyptiens →visage/corps figé, bras le long du
corps
→ grec → un pied devant → début du mouvement →léger sourire
4 – Profane et sacré
Ente les deux, pas de frontière tranchée. Il y a une profonde superstition mais pas de dogme
rigoriste (différent de l’Égypte).
Le culte commence toujours par une procession qui précède le sacrifice, qui s’achève par un
banquet.
Les jeux olympiques sont très représentés aussi.
5 – Sanctuaires et temples
L’espace de l’acte religieux se réalise dans le temple. Le temple est lui-même une offrande
que les Hommes font aux Dieux.
Le plus souvent est dit périptère (=fait le tour), entouré d’une colonnade, au centre un Naos
(chambre du Dieu). Il est décoré en bas-reliefs à l’extérieur et de cariatides. Deux ordres
principaux apparaissent au VIIe : dorique et ionique (avec volutes).
6 – Mythes et Théogonie
La vie des Grecs s’inscrit dans les récits mythiques et pratiques culturelles (sacrifices, fêtes et
concours) et l’art a familiarisé ces gens avec ces rites.
Le mythe fournit la justification des rites auxquels ils se plient.
• Mythe, mythos : fable, récit qui met en scène les différentes forces de la nature.
• Théogonie : naissance des Dieux
Le mythe permet d’élaborer les contraintes et obligations nécessaires pour maintenir la
cohésion sociale : l’obligation du mariage pour contrôler la sexualité, ou encore le mythe de
Diane chasseresse symbolise le rite de passage du monde de l’enfance vers le monde adulte.
La « gravitas » grecque : le sentiment que les statues pensent (lien avec corps/esprit de la
philosophie)
Les Dieux : il y a environ 12 dieux de l’Olympe et ils s’amusent du destin des Hommes (ref
Homère)
Passage de l’âme intérieure au mouvement, yeux levés vers le ciel, bouche ouverte
Art et représentation
L’évolution c’est l’apparition du sourire (donc de l’expression), du déplacement de la jambe
gauche, et l’apparition de l’émotion des figures.
Le canon humain : 7 à 8 fois la tête dans le corps on établit les rapports de proportion
harmonique.
Le contrapposto : faire reposer le poids sur une jambe; on cherche l’Homme du
mouvement/corps ??
La beauté grecque est une beauté grave, où l’expression est intérieure, comme si on voulait
représenter la conscience.
Drapé, contorsions des hanches, torse nu = code de la représentation féminine. Sauf Athéna.
Puis apparition de l’idéalisation d’un corps en mouvement.
Myron le discobole, ou lanceur de Disques (Ve siècle) : idée de représenter l’effort sans la
souffrance qui l’accompagne. Marbre. Idée aussi de saisir un instant, un moment et de le
fixer par la sculpture. Plus de vraisemblance, mais pas plus de naturel. La Grèce invente
l’idée de l’instantanéité.
Donc le corps de l’athlète devient l’idéal de la société grecque, c’est la manière dont elle
veut se voir. Puis apparition de l’émotion (et pathos).
Exemple : Laocoon
• En Grèce, il y a un lien bien plus fort entre sport et art; idéalisme du corps et
d’accomplissement du héro-citoyen
• Pour être représenté il faut gagner la course du stadium (192 m) les anciennes gloires
du sport sont statufiées
• Premiers JO à Olympie au VIIIe siècle vers 776 ap. JC
Au IVe siècle, Platon, Aristote, Hippocrate, les Stoïciens, Épicure, ont pensé ce corps et ont
laissé différentes positions divergentes sur ses capacités, ses usages, sa beauté.
Le corps, une nature pensante
Nous, Modernes (héritons de Descartes), pensons souvent le corps comme une matière, une
surface étendue, jointe à une nature pensante (l’esprit),
Les Anciens pensent que l’âme était plus élevée que le corps et que la chair est trompeuse,
tout comme le monde sensible.
Ex Platon : assimile le corps au mot grec soma et au mot séma (tombeau) « le corps est un
tombeau pour l’âme » cf Phédon
Le corps enferme l’âme, c’est son enveloppe, mais l’Homme n’a pas besoin du corps pour
penser.
• Aristote sera plus nuancé et affirme que l’âme est bien quelque chose du corps. Ils ne
sont pas séparés. cf De la génération des Animaux
• Chez Hippocrate, le corps est un ensemble d’humeurs (liquides : la bile, le sang...)
qu’il faut équilibrer. cf De la Nature de l’Homme
• Chez Diogène Laerce « vies, doctrines et sentences des philosophes illustres » a
compilé des textes de philosophes, textes antiques sur le corps → assimilé à
l’identité, il faut le nourrir, corps = construction de soi
• Un être vivant c’est un être qui a une âme donc l’âme c’est la vie.
• Le corps serait une matière inerte sans l’âme qui l’anime mais sans le corps il n’y
aurait rien à animer.
• C’est l’âme qui fait vivre.
ANNONCIATION
Père de l’Église, il pense d’abord le corps comme le tombeau de l’âme puis il évolue, se
convertit au christianisme en 386 : car Dieu crée le Corps, mortel et corruptible, et que le
corps est destiné à une transformation pour accéder à l’immortalité. Mais le passage du
corps « animal » au corps spirituel consiste dans un changement de qualité non de nature. //
le Christ ressuscité
Dans l’Évangile de Jean : C’est le Christ qui montre à Thomas les trous dans sa chair. « À la
Résurrection, les Saints auront les corps dans lesquels ils ont souffert ici-bas » (La Cité de
Dieu). Donc le corps spirituel sera toujours corps dans la vie éternelle mais la souffrance aura
disparu.
L’incrédulité selon Saint Thomas, CARAVAGE XVIIe
La plupart du temps, la responsable du péché originel est Ève. Or, dans son œuvre, l’homme
participe au péché. C’est une affaire collective, pas seule la femme est fautive, l’homme
aussi.
Selon les différents papes, ou autorités politiques, la représentation des sexes est interdite.
Peu de personnages peuvent être représentés nus à part Adam et Ève et la mythologie
grecque. Sinon ils peuvent aller en prison.
La tentation d’Adam et Ève, Michel Ange, 1509-1510 (plafond Chapelle Sixtine)
On représente rarement la pilosité pour ne pas être trop réaliste (sur certains tableaux, il y a
des repeintes pour cacher les sexes). Ève a un corps très masculin, les personnages sont
enlaidis comme si le péché avait enlaidi leur âme.
Au XVIIème siècle, un nouveau thème apparait; celui de l’immaculée conception. (Velasquez)
L’amour de Dieu implique de souffrir dans sa chair, se développe alors une théologie du
stigmate. Le corps devient central.
Immaculée Conception, VELASQUEZ, v. 1618
Marie montée dans le ciel, dans un environnement céleste, comme une sainte. Elle rejoint
Dieu. Un corps spirituel de la Vierge.
EXEMPLE :
Mise au tombeau, CARAVAGE, 1602 (300x203 cm)
Caravage fait la transition entre l’époque Renaissance et l’époque Baroque. Dans toutes ses
peintures religieuses, il y met une touche érotique. Marie, avec les cheveux drapés, et
Marie-Madeleine, jeune et belle, le possible amour de Jésus. Mise au tombeau par
Nicodème (disciple de Jésus). On peut mettre en parallèle le film de Scorcèse La dernière
tentation du Christ. À la sortie du film, des cinémas ont été brûlés car il met l’accent sur les
doutes de Jésus entre rejoindre Dieu ou Marie Madeleine.
La Flagellation du Christ, CARAVAGE, 1607
On reproche au Christ d’être trop beau sous les traits de Caravage. Est-ce qu’une image
religieuse peut être séduisante ? À quel point peut-elle être séduisante ? Caravage met en
scène l’hypocrisie de cette religion.
Lignes de force (jambes) se dirigent vers Jésus. Lumière blanche sur Jésus qui le sublime et
montre sa musculature, contours des personnages flous, Christ est net. Clair-obscur :
lumière puissante comme projecteur. Jugé indécent à Rome, accepté à Naples.
Donc mots-clés : érotisme religieux, mélange de sacré et de profane.
Grands genre (religion, mythologie, Histoire) vs genres mineurs (nature morte, etc...)
LE CORPS MODERNE
Dans l’Europe de l’âge moderne, de 1500 à 1800, même si les anciennes théories perdurent,
le corps devient un aspect culturel de la pensée humaine.
À la Renaissance, la science de l’Homme progresse, « l’anthropologie » est divisée en 2 :
science de l’âme et science du corps dite « anatomie ». La médecine, la dissection, la vue au
microscope progressent.
De Léonard de Vinci, en passant par Ambroise Paré (père de la chirurgie moderne), ou
Giordano Bruno (théorie de l’héliocentrisme), les nouvelles sciences modernes commencent
à peser et à influencer la conception du corps.
XVème
L’homme de Vitruve, DA VINCI, 1490
Vitruve était un ingénieur romain qui pensait que l’Homme, comme l’architecture, devait
être une harmonique, parfaite. Ici, Vinci place le nombril au centre du cercle et les organes
génitaux au centre du carré. Un texte en-dessous explique les distances œil/nez/bouche les
+ harmonieuses et les proportions parfaites.
L’humanisme : l’Homme devient la mesure de toute chose, et non plus Dieu.
En art, le corps se libère peu à peu de la tutelle religieuse, il va se servir des mythes pour
pouvoir exprimer son envie de peindre des corps plus réels, plus nus et plus érotiques, plus
profanes.
XVIème
Homme dessinant une femme coudée, DÜRER, 1538 (gravure)
XVIIème
On aime étudier le corps, on le pense souvent comme une mécanique organique. Par
Descartes, au XVIIème siècle nous parle de « l’animal-machine », où il imagine une
conception mécaniste du corps animal. On imagine le corps qu’on ouvre comme un savant
assemblage, comme des ressorts, des leviers... on veut l’ouvrir ce corps.
Je pense donc je suis → conscience (début)
Leçon du Docteur Tulp, REMBRANDT, 1538
Peintre Hollandais. C’est un portrait d’un groupe de chirurgiens, sans doute les
commanditaires. Ils dissèquent un condamné à mort. Docteur Tulp (chapeau noir) préside.
On voit la rigidité du corps et l’aspect verdâtre du teint. C’est une image parfaitement
profane; nous ne sommes plus sur l’idée du corps qui s’élève. Rembrandt met l’accent sur le
rouge de la peau des docteurs. Il les fait poser en action.
XVIème
Diane et Actéon, CESARI, 1597-1608