Vous êtes sur la page 1sur 11

Chapitre 3

Transitoires dans les circuits RC et RL


1 Le condensateur
1.1 Capacité d’un condensateur
Le condensateur est un composant dipolaire constitué de deux armatures conductrices en
vis-à-vis, séparées par un isolant. armature
E
charge conductrices
91 -
& 93
= =

94
de condencileur
&

isolant so

Figure 3.1 – Symbole du condensateur.

Quand une charge qA est apportée à l’une de ses armatures A, les charges électriques de
même signe sont chassées de l’armature opposée, celle-ci porte alors une charge qB = qA ,
le condensateur reste ainsi globalement électriquement neutre. Par convention, on appellera la
« charge du condensateur » q = qA . Une différence de potentiel proportionnelle à q s’établie
entre les deux armatures.

Cey .
2 .
1/
91
&/Va-Vs qCu (3.1)
=
=
A =,
C (VA VB ) = CuC

capacité du condensateur. Dans le système international


La quantité C est appelée la capacite
elle s’exprime en farad (F) .
fored(5)

1
Optique et électrocinétique Cours 3 : Transitoires dans les circuits RC et RL

Quelques ordres de grandeurs

de gauche à droite 2,2 pF, 15 pF, 1 µF, 220 µF, 2,2 mF

1.2 Relation courant-tension


Nous avons vu que le courant caractérise un transfert de charge électrique. Ainsi un cou-
rant i entrant dans l’armature A pendant un temps dt fait varier sa charge d’une quantité
dqA = idt . Soit encore

dqA
i= . (3.2)
dt

En utilisant l’équation (2.1), nous pouvons écrire la relation courant-tension d’un conden-
sateur.

du
i=C . (3.3)
dt

Note : comme les charges des armatures restent opposées l’une à l’autre (dqA = dqB ), le
courant qui entre dans l’armature A est égale au courant qui sort de l’armature B. Pourtant,
aucune charge électrique ne traverse la couche d’isolant qui sépare les armatures.

1.3 Quelques propriétés du condensateur


— La charge électrique d’un condensateur est une quantité qui varie continûment dans le
temps. uC (t) est donc une fonction continue.
— Même débranché d’un circuit, donc quand i = 0, un condensateur peut conserver une ten-
sion non nulle. Les condensateurs peuvent être utilisés comme accumulateurs de charges.
— En régime permanent, c’est-à-dire quand toutes les grandeurs du circuits sont constantes,
i = 0. Le condensateur se comporte comme un interrupteur ouvert.

2 Décharge d’un condensateur dans une résistance


Nous considérons le dispositif de la figure 2. Celui-ci contient
— un condensateur de capacité C dont on note uC la tension à ses bornes,
— une résistance de valeur R dont on note la tension uR ,
— un interrupteur.

2
Optique et électrocinétique Cours 3 : Transitoires dans les circuits RC et RL

:
2, 2kR

T = RC

10
-

= 2, 2 .
1032 :
1 .

= 1000 ut
=
2 29
,

Figure 3.2 – Montage pour l’étude de la décharge d’un condensateur

Au moment où commence l’expérience, le condensateur a été préalablement chargé (q = Q0 ).


La tension aux bornes du condensateur vaut alors UC0 = QC0 . L’interrupteur initialement ouvert
est fermé à t = 0. Dans ce qui suit, nous chercherons à déterminer les évolutions temporelles
i(t), uC (t) et uR (t).
La loi des mailles permet d’écrire

u(t) +
Vm(t) = 0 uR (t) + uC (t) = 0. (3.4)

duC
Comme uR (t) = Ri(t) et i = C , alors la loi des mailles peut s’écrire
dt
en went [VI =
Fred
m
[duc]
du 20c]
C (t)
e =

U (t) +
, RC 2661sT + u (t) = 0.
Secst
C (3.5)
dt

uC (t) obéit donc à une équation différentielle du premier ordre sans second membre.

du
dt
duC (t) 1
dt
+ uC (t) = 0,

(3.6)

⌧ =RC
où T =
RC a la dimension d’un temps.

3
Optique et électrocinétique Cours 3 : Transitoires dans les circuits RC et RL

Résolution d’une équation différentielle du premier ordre sans second membre


V

On cherche à résoudre une équation différentielle de la forme f 0 (x) + af (x) = 0 où a est


une constante.
L’ensemble des solutions possibles à cette équation est l’ensemble des fonctions de la
forme f (x) = Ce ax , où C est une constante.
C est à déterminer à partir des conditions initiales du problème.

uC (t)De
t
uC (t) est donc de la forme 4(t) = De ⌧ où D est une constante à déterminer. Or,
=

dans notre problème, nous savons que à t = 0, uC = UC0 .

at = o
, ve( + q + = De =
U
su

e0 = UC0 donc D = UC0 . (3.7)


= 1

donc D =
Une
uC (t = 0) = D |{z}
=1

La solution à l’équation d’évolution qui répond à nos conditions initiales est

4
,
() = U .. nu
C (t)
=
R
= UC0 e
t
⌧ avec ⌧ = RC. (3.8)

En dérivant uc (t), on trouve

=i=C
du (t) U
dt
=
R
e
C C0 t
⌧ , (3.9)
et unil = -

u) = -
Une
et
t
uR (t) = Ri(t) = UC0 e ⌧ . (3.10)

U
,
(t)
Urlt)

= T

U -
Optique et électrocinétique Cours 3 : Transitoires dans les circuits RC et RL

Observations :
— Quand t ! 1, uC ! 0 et q ! 0. On dit que le condensateur se « décharge ».
— À la fin de la décharge, le courant est nul.
— À la fermeture de l’interrupteur, le courant présente une discontinuité. À t = 0+ , le
courant est maximal et vaut i(t = 0+ ) = URC0 .

3 Charge d’un condensateur dans un circuit RC

Figure 3.3 – Montage pour l’étude de la charge et la décharge d’un condensateur.

Nous considérons le dispositif de la figure 2.2. Celui contient


— un générateur de tension idéal, de tension E,
— une résistance de valeur R ,
— un condensateur de capacité C.
À t = 0, le condensateur est initialement déchargé (q = 0). L’interrupteur initialement
ouvert est fermé.
La loi des mailles permet d’écrire

E = uR (t) + uC (t). (3.11)

Soit en remplaçant uR ,

duC (t)
E = RC + uC (t). (3.12)
dt

5
Optique et électrocinétique Cours 3 : Transitoires dans les circuits RC et RL

uC (t) obéit donc a une équation différentielle du premier ordre avec second membre constant.

de (8) Velt
dt
t

T
duC (t) 1
dt
=
E
+ uC (t) =

E
RC
(2 13)
avec ⌧ = RC
.

(3.13)

Équation différentielle du premier ordre avec second membre


On cherche à résoudre une équation différentielle de la forme f 0 (x) + af (x) = b, a et b
étant des constantes. f(x) af(x) b
=
-
+

Les solutions de l’équation s’écrivent comme une somme de deux fonctions


f (x) = g(x) + h(x), où :
• g est une solution de l’équation sans second membre (soit
g 0 (x) + ag(x) = 0),
• h est une des solutions de l’équation avec second membre (h0 (x) + ah(x) = b).
Étape 1 : solution générale de l’équation sans second membre. On sait déjà
que g est de la forme g(x) = Ce ax , C est une constante à déterminer à l’étape
3.
Étape 2 : solution particulière. Afin de trouver h, on cherche une solution dans une
condition où elle est facile à trouver. C’est le cas si h(x) soit constante. On trouve
b
alors h(x) = .
a
Étape 3 : détermination de C. Les solutions de l’équation s’écrivent sous la forme
b
f (x) = Ce ax + . La connaissance de la valeur de f pour une valeur de x donné
a
(par exemple x = 0) permet de déterminer C.

Nous cherchons donc uc sous la forme uC (t) = u1 (t) + u2 (t) où u1 est une solution de
l’équation sans second membre et u2 une solution particulière.
u ()= De
t
Recherche de u1 : u1 est de la forme u
, 1 De ⌧
=
où D est une constante que nous
déterminerons plus loin.
du2 (t)
Recherche de u2 : nous cherchons u2 (t) constante, c’est-à-dire telle que dudt
= 0.

L’équation (2.13) devient alors UH)=


u2
RC
T
=
E done
RC
. Donc u2 =-E.
,
=

Prise en compte des conditions initiales. Les solutions de l’équation d’évolution sont de
uC (t)De
t
la forme 4 (4) = De
= +⌧ E+ E . Or, dans notre problème, nous savons que à t = 0, uC = 0.
,

à t = 0
,
=
u (t =E
0
(t d) De =
u, +
e0 +E = 0 donc D = (3.14)
=
+

-C 0) = D |{z} E.
·
=1
E
donc D = -

6
Optique et électrocinétique Cours 3 : Transitoires dans les circuits RC et RL

En conclusion : la solution à l’équation d’évolution qui répond à nos conditions initiales est

⇣ t

uC (t) = E 1 e ⌧ avec ⌧ = RC. (3.15)

En dérivant uc (t), on trouve

duC (t) E t
i=C = e ⌧ , (3.16)
dt R
et
t
uR (t) = Ri(t) = Ee ⌧ . (3.17)

Observations :
— À la fin de la charge, la tension aux bornes du condensateur est égale à celle du générateur.
— À la fin de la charge, le courant est nul.
— À la fermeture de l’interrupteur, le courant présente une discontinuité. À t = 0+ , le
courant est maximal et vaut i(t = 0+ ) = E R , soit le courant qu’on observerait si le circuit
contenait seulement le générateur et la résistance.

4 La bobine
Une bobine est constitué d’un fil conducteur enroulé en plusieurs spires, parfois autour d’un
noyau de matériaux magnétique (fer ou ferrite par exemple).

Figure 3.4 – Symbole de la bobine.

7
Optique et électrocinétique Cours 3 : Transitoires dans les circuits RC et RL

4.1 Quelques observations expérimentales


1. Faire passer du courant électrique dans une bobine permet de générer un champ magné-
tique. C’est ce phénomène qui est mis en œuvre dans les électro-aimants.
2. On soumet une bobine à un champ magnétique extérieur, tout en mesurant la tension à
ses bornes. Tant que le champ magnétique est constant, la tension est nulle. En revanche,
on observe une tension 1 non nulle pendant les variations du champ magnétique. En per-
mettant à un courant de parcourir la bobine (par exemple en lui branchant une résistance
en parallèle), celui-ci est de sens tel qu’il génère un champ magnétique qui s’oppose à la
variation du champ magnétique extérieur. Ce phénomène est appelé l’induction.

4.2 Relation courant tension


Une variation du courant i dans la bobine conduit à une variation du champ magnétique
au cœur de la bobine. Une tension uL apparait aux bornes de la bobine. On parle ici d’auto-
induction. Comme le phénomène d’auto-induction s’oppose à une variation du champ magné-
tique dans la bobine, il s’oppose aussi à une variation du courant. Il tend à faire de l’intensité
i(t) une fonction continue.

= uL = L
di
dt
(3.18)

l’inductance de la bobine. Dans le système international, elle


La quantité L est appelée Cinductance
henry (H) .
s’exprime en heney(H)
Quelques ordres de grandeurs

De gauche à droite : 2,7 µH, 50 µH, 70 µH.

4.3 Quelques propriétés de la bobine


— La tension aux bornes de la bobine est d’autant plus forte que le courant varie rapide-
ment. L’ouverture brusque d’un circuit peut provoquer une très forte tension.
— En régime permanent, c’est-à-dire quand toutes les grandeurs du circuit sont constantes,
uL = 0. La bobine se comporte comme un simple fil.
— En pratique, la bobine pouvant être constituée d’une grande longueur de fil, sa résistance
peut ne pas être négligeable. La bobine réelle se comporte donc comme l’association d’une
bobine idéale et d’une résistance en série.
1. On parle plus exactement de force électromotrice.
1. On dit aussi auto-inductance, ou self-inductance. Par abus de langage, la bobine est parfois appelé induc-
tance ou self.

8
Optique et électrocinétique Cours 3 : Transitoires dans les circuits RC et RL

5 Établissement d’un courant dans une bobine


Nous considérons le dispositif de la figure 2.4. Celui contient
— un générateur de tension continue, de tension E,
— une résistance de valeur R,
— une bobine d’inductance L.

Figure 3.5 – Montage pour l’étude de l’établissement d’un courant dans une bobine.

À t = 0, l’interrupteur initialement ouvert bascule en position fermé.


La loi des mailles permet d’écrire

uR (t) + uL (t) = E. (3.19)

di
Comme uR (t) = Ri(t) et uL = L , alors la loi des mailles peut s’écrire
dt

di(t)
Ri(t) + L = E. (3.20)
dt

i(t) obéit donc a une équation différentielle du premier ordre avec second membre nul.

di(t) 1 E
+ i(t) = , (3.21)
dt ⌧ L

L
où ⌧= a la dimension d’un temps.
R
9
Optique et électrocinétique Cours 3 : Transitoires dans les circuits RC et RL

Nous cherchons donc i sous la forme i(t) = i1 (t) + i2 (t) où i1 est une solution de l’équation
sans second membre et i2 une solution particulière.
t
Recherche de i1 : i1 est de la forme i1 = De ⌧ où D est une constante que nous déter-
minerons plus loin.
Ri2 E
Recherche de i2 : nous cherchons i2 (t) constante. L’équation (2.21) devient alors = .
L L
E
Donc i2 = R .
Prise en compte des conditions initiales. Les solutions de l’équation d’évolution sont de
t E
la forme i(t) = De ⌧ + . Or, dans notre problème, nous savons que à t = 0, i = 0.
R

E E
e0 +
i(t = 0) = D |{z} = 0 donc D = . (3.22)
R R
=1

En conclusion : la solution à l’équation d’évolution qui répond à nos conditions initiales est

E⇣ t
⌘ L
i(t) = 1 e ⌧ avec ⌧ = . (3.23)
R R

En dérivant i(t), on trouve

di(t) E t t
uL (t) = L =L e ⌧ = Ee ⌧ , (3.24)
dt R⌧
et ⇣ ⌘
t
uR (t) = Ri(t) = E 1 e ⌧ . (3.25)

10
Optique et électrocinétique Cours 3 : Transitoires dans les circuits RC et RL

Observations :
E
— Aux temps longs, le courant tend vers t(1) = , c’est-à-dire le courant si seule la
R
résistance était branchée sur le générateur.
— La tension aux bornes de la bobine tend vers 0.
— À la fermeture de l’interrupteur, la tension ul présente une discontinuité. À t = 0+ , la
tension est maximale et vaut uL (t = 0+ ) = E.

11

Vous aimerez peut-être aussi