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Noah Jamsin
Florent Padovese
Thomas Brabant
Université de Liège
Année académique 2023 / 2024
Table des matières
1 Introduction 2
2 Théorie du filtre RC 2
6 Circuit intégrateur 7
6.1 Problèmes rencontrés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
7 Circuit différenciateur 8
8 Annexe 9
8.1 Circuit intégrateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Électronique Théorie du filtre RC
1 Introduction
Les amplificateurs opérationnels, souvent abrégés en amplis op, sont des composants essentiels en
électronique, jouant un rôle clé dans de nombreuses applications. Ils permettent d’amplifier des signaux
électriques, de réaliser des opérations mathématiques complexes et de mettre en œuvre diverses fonctions
de traitement du signal. Dans ce rapport de laboratoire, nous nous pencherons sur un aspect fondamental
de l’utilisation des amplificateurs opérationnels : le traitement fréquentiel.
Le traitement fréquentiel consiste à manipuler la réponse en fréquence d’un signal électrique à l’aide
d’amplificateurs opérationnels et de composants passifs. Les opérations fréquentielles de base com-
prennent les filtres passe-bas, passe-haut et passe-bande, qui permettent de contrôler les fréquences
d’un signal. De plus, les circuits intégrateurs et différenciateurs basés sur les amplificateurs opérationnels
sont des outils puissants pour effectuer respectivement l’intégration et la dérivation de signaux.
Au cours de ce laboratoire, nous explorerons en détail ces différents aspects du traitement fréquentiel.
Nous apprendrons comment concevoir, construire et analyser des circuits de filtrage et de traitement du
signal en utilisant des amplificateurs opérationnels. Notre objectif est de comprendre comment ces circuits
peuvent être employés pour façonner la réponse en fréquence d’un signal, supprimer certaines fréquences
tout en amplifiant d’autres, et exécuter des opérations mathématiques fondamentales sur les signaux
électriques.
2 Théorie du filtre RC
La première étape de cette expérience de laboratoire implique la création de filtres de premier ordre.
Ces filtres sont généralement définis par un diagramme de Bode, qui est une représentation graphique
du gain en décibels en fonction de la fréquence du signal d’entrée, affichée sur une échelle logarithmique.
Le gain d’un circuit (exprimé en décibels, dB) est quantifié à l’aide de la formule suivante :
Vout
G = 20 log
Vin
Un filtre du premier ordre se caractérise par une diminution du signal (exprimée en décibels, soit un gain
négatif) de 20 dB par décennie de fréquence. Pour un filtre du deuxième ordre, cette diminution sera de
40 dB, et ainsi de suite pour les filtres d’ordre supérieur 1 .
La fréquence de coupure d’un filtre est définie comme la fréquence à laquelle le signal de sortie est
réduit de 3 dB. Elle est déterminée
√ par la fréquence à laquelle le rapport d’amplitude entre le signal
d’entrée et de sortie atteint 1/ 2, conformément à la formule suivante :
1
fc =
2πRC
1. Un décibel par décade est une unité de mesure qui indique le taux de variation logarithmique du gain d’un système
en fonction de la fréquence. Plus précisément, un décibel par décade signifie qu’à chaque augmentation d’une décennie
(c’est-à-dire un facteur de 10) dans la fréquence, le gain du système change de 10 dB.
Figure 2 – Graphique comparant la tension d’entrée (rouge) et la tension de sortie (bleu) après passage
par un circuit passe-bas. On remarque que seul les basses fréquences sont préservées.
Figure 5 – Graphique comparant la tension d’entrée (rouge) et la tension de sortie (bleu) après passage
par un circuit passe-bas. On remarque que seul les hautes fréquences sont préservées.
Pour obtenir un filtre passe-bande fonctionnel, la fréquence de coupure basse (celle du filtre
passe-bas) doit être la plus grande. C’est cette fréquence qui détermine la fin de la bande passante
où le signal est fortement transmis. La fréquence de coupure haute (celle du filtre passe-haut)
est ensuite ajustée pour définir le début de la bande passante.
La fréquence de coupure haute détermine la fin de la bande passante, tandis que la fréquence de
coupure basse détermine le début. Ainsi, pour obtenir un filtre passe-bande fonctionnel, la fréquence de
coupure haute doit être la plus petite des deux et leur différence donne la largeur de bande transmise.
6 Circuit intégrateur
Le circuit intégrateur a pour but principal d’effectuer l’opération mathématique de l’intégration sur
un signal d’entrée. Concrètement, il permet d’obtenir en sortie la réponse intégrale du signal en entrée
par rapport au temps. En utilisant un composant comme un condensateur en association avec une
résistance, le circuit intégrateur accumule la charge au fil du temps, ce qui entraîne une variation de
tension proportionnelle à l’intégrale du signal d’entrée.
La formule mathématique pour un circuit intégrateur est donnée par l’équation suivante, où Vout est
la tension de sortie, Vin est la tension d’entrée, R est la résistance, C est la capacité, et t est le temps :
1
Z t
Vout = − Vin (t) dt
RC 0
L’ajout d’une résistance en parallèle sur le condensateur dans un circuit intégrateur est fait pour
éviter la divergence de l’amplification à basses fréquences. La résistance en parallèle limite la rétroaction
négative, ce qui est nécessaire pour le bon fonctionnement du circuit.
Si Vin (t) est composé de la somme d’une tension sinusoïdale et d’une tension continue, la réponse en
fréquence de ce circuit dépendra de la fréquence de la composante sinusoïdale. À basses fréquences, la
rétroaction négative ne peut pas suivre les variations rapides de la tension d’entrée, ce qui peut entraîner
une amplification excessive. La résistance en parallèle, R′ , permet d’éviter cela.
Par ailleurs, l’utilisation d’un condensateur à faible impédance (C grand) est nécessaire pour garantir
que le circuit fonctionne comme un véritable intégrateur à des fréquences plus élevées. À des fréquences
élevées, l’impédance du condensateur est faible (Zc = jωC 1
), ce qui signifie qu’il peut stocker et transférer
rapidement des charges électriques. Cela permet au circuit de répondre rapidement aux variations de la
tension d’entrée, ce qui est essentiel pour l’opération intégrale du signal.
Imaginons une sinusoïde avec des crêtes prononcées, c’est-à-dire une variation rapide de la tension.
À mesure que la tension d’entrée change rapidement, le courant de saturation peut empêcher le conden-
sateur de suivre ces changements de manière efficace.
Les conséquences de cela sur la sortie du circuit intégrateur, que l’on observe sur un oscilloscope,
sont une déformation de la forme d’onde. Les crêtes de la sinusoïde d’entrée peuvent être "tronquées"
ou aplaties. Cela signifie que la sortie ne reproduit pas fidèlement les niveaux de crête de la sinusoïde
d’entrée.
En d’autres termes, le courant de saturation limite la capacité du circuit à répondre rapidement aux
variations de la tension d’entrée, ce qui peut entraîner une distorsion significative de la forme d’onde à
des fréquences élevées. Cela peut être un problème dans des applications nécessitant une reproduction
Un autre point sur le circuit intégrateur est la présence d’une branche du circuit avec une résistance
et un condensateur en série, propre à un filtre passe-bas. De ce fait, les basses fréquences seront privilé-
giées au détriment des plus hautes fréquences qui seront filtrées (à comparer avec la fréquence de coupure).
Finalement, il faut considérer l’effet de slew rate. L’amplificateur opérationnel est un composant
électronique qui amplifie les signaux électriques. Cependant, il a une limite de vitesse de réponse, connue
sous le nom de slew rate. Si la variation de la tension d’entrée est trop rapide, l’amplificateur opérationnel
ne pourra pas suivre et la sortie peut présenter une forme d’onde déformée.
7 Circuit différenciateur
Un circuit différenciateur est un circuit électronique basé sur un condensateur et une résistance
qui réalise l’opération mathématique de la dérivation sur un signal d’entrée. Mathématiquement, la
dérivation d’une sinusoïde donne une cosinus, d’une onde carrée donne une impulsion de Dirac, et d’une
onde triangulaire donne une onde carrée. Mathématique, la valeur de tension de sortie est donnée par :
dVin
Vout = −RC
dt
Voici comment un circuit différenciateur agit sur différents types de signaux d’entrée :
• Sinusoïdal : La sortie d’un circuit différenciateur pour une sinusoïde sera une onde cosinus dont la
phase est décalée de 90 degrés par rapport à la sinusoïde d’entrée.
• Carré : La dérivation d’une onde carrée produit une impulsion de Dirac, mais en pratique, cela est
difficile à obtenir. Le circuit différenciateur tend à amplifier les hautes fréquences, ce qui peut conduire
à une forme d’onde qui ressemble à une impulsion.
• Triangulaire : La dérivation d’une onde triangulaire produit une onde carrée. Ainsi, la sortie d’un
circuit différenciateur pour une onde triangulaire sera une onde carrée.
Cependant, il y a des problèmes potentiels à prendre en compte dans la mise en œuvre d’un circuit
différenciateur.
Un circuit différenciateur amplifie les hautes fréquences. Si l’amplitude d’entrée est trop grande, cela
peut entraîner une amplification excessive des composantes haute fréquence, conduisant à une sortie
saturée ou distordue 2 . De plus, la mise en série d’un condensateur et d’une résistance crée un filtre
passe-haut, filtrant les fréquences trop basses.
Le slew rate est la vitesse à laquelle la tension de sortie d’un amplificateur opérationnel peut changer.
Un circuit différentiateur peut conduire à des variations rapides de la tension, et si le slew rate de
l’amplificateur opérationnel est limité, cela peut entraîner une distorsion de la forme d’onde, notamment
des phénomènes de dépassement et sous-tension.
2. Pour éviter cela, on peut utiliser un filtre passe-bas en cascade pour atténuer les hautes fréquences ou de façon plus
directe : diminuer l’amplitude au niveau du GBF.
8 Annexe
8.1 Circuit intégrateur