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République Démocratique du Congo

UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTE DE MEDECINE
ECOLE DE SANTE PUBLIQUE

FREQUENCES DES VIOLENCES SEXUELLES ET SEXISTES


AU SEIN DE LA POPULLATION MASCULINE VIVANTE DANS
LA COMMUNE DE N’DJILI EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO

Par
Jonathan BITIFIULA

Gradué en Sciences Biomédicales

Mémoire présenté en vue de l’obtention du grade de Docteur


en Médecine.

Promoteur : Prof Dr MUTOMBO Francis

Co – Directeur :

ANNEE ACADEMIQUE 2021-2022


i

EPIGRAPHE

« Conduire une affaire avec succès, consiste à faire les choses simplement, les faire
régulièrement et ne jamais négliger de les faire. »

William LEVER
ii

LISTE DES ABREVIATIONS

VIH : Virus de l’immunodéficience Humaine

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

RDC : République Démocratique du Congo

VGB : Violence Basée sur le Genre


iii

Table des matières


EPIGRAPHE ............................................................................................................................... i

LISTE DES ABREVIATIONS .................................................................................................. ii

INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1

0.1. Contexte et problématique ........................................................................................... 1

0.2. Objectif Générale ......................................................................................................... 2

0.3. Objectifs spécifiques.................................................................................................... 3

CHAPITRE I. REVUE DE LITTÉRATURE ............................................................................ 4

1.1. Definitions des concepts .............................................................................................. 4

1.1.1. Violence basée sur le genre ................................................................................ 4

1.1.2. Les Violences sexuelles ....................................................................................... 4

1.1.3. Les Violences sexistes ......................................................................................... 5

1.2. Causes .......................................................................................................................... 5

1.2.1. Causes culturelles [1] ......................................................................................... 5

1.2.2. Causes Juridiques [1] ......................................................................................... 5

1.2.3. Causes Sociales ................................................................................................... 6

1.2.4. Causes politiques [1]........................................................................................... 6

1.2.5. Causes économiques [1] ..................................................................................... 6

1.3. Les auteurs et les victims ............................................................................................. 7

1.3.1. Les potentielles victims ...................................................................................... 7

1.3.2. Les potentielles auteurs ...................................................................................... 7

1.3.3. Consequences des violences basés sur le genre ................................................ 8

1.3.4. Conséquences physiques [1] .............................................................................. 8

1.3.5. Conséquences Psychologiques [1] ..................................................................... 8

1.3.6. Conséquences économiques [1] ......................................................................... 8

1.4. La prise en charge des victimes de VBG ..................................................................... 9

REFERENCE ........................................................................................................................... 10
1

INTRODUCTION

0.1. Contexte et problématique

Les rapports hommes / femmes étant la plupart du temps régis par une
relation de pouvoir inégale où les hommes ont un rôle social dominant, ce sont les
femmes qui sont le plus souvent les victimes de violence sexuel et sexiste. Il est admis
que les hommes sont également soumis aux actes de violences du sexe opposé mais dans
une proportion beaucoup moindre comparativement aux femmes [1] [4].

En 2022, une étude menée au Congo Brazzaville par l’UNICEF a permis de


révélé que Les filles sont plus enclines que les garçons à subir les VBG. Que ce soit en
2020 ou en 2021, elles (93,2%) sont plus touchées que les garçons (6,73%) [5].

La violence basée sur le genre est la violence dirigée spécifiquement contre un homme
ou une femme en raison de son genre [1].

Autrement dit, frapper une femme parce qu’elle est une femme, est une forme de
violence basée sur le genre.

Selon les estimations mondiales de l’OMS, 35% des femmes, soit près d’une
femme sur trois, indiquent avoir été exposées à des violences physiques ou sexuelles de
la part de leur partenaire intime ou de quelqu’un d’autre au cours de leur vie. Presqu’une
femme sur trois en couple a subi des violences physiques et/ou sexuelles de leur
partenaire intime [2].

Plusieurs problèmes se manifestent plus fréquemment chez les femmes violentées par
leur partenaire [2] :

 2 fois plus de risque de dépression ;


 16% de risque d’avoir un enfant de faible poids à la naissance ;
 2 fois plus de risque d’avortement ;
 Dans certaines régions, 1.5 fois plus de risques de contracter le VIH ou des
infections transmises sexuellement.
2

En Afrique, plus précisément au Mali, 20% de fillettes entrent en union


avant l’âge de 15 ans et 50% des jeunes filles entrent en union avant l’âge de 18 ans.
44% de femmes sont victimes de violence domestique [2]. Toujours au Mali, une
enquête a eu comme conclusion : 84 % des filles de 0-14 ans ont déjà subi l’excision
(Nord non inclus) [3].

En 2002, une étude a identifié une vingtaine de formes de violences faites aux femmes.
L’étude a conclu que toutes les femmes maliennes sont victimes au moins de l’une de
ces formes de violence identifiées, ci-dessous [4]. Il y a donc six grandes catégories de
VBG qui sont : les violences sexuelles, les violences physiques, les violences
émotionnelles et psychologiques, les pratiques traditionnelles nuisibles, les violences
socio-économiques, les violences institutionnelles [1].

En 2019, l’UNICEF a mené une étude sur les violences basées sur le genre
dans les établissements scolaires au Congo. Elle a permis d’évaluer l’ampleur de
certaines formes de VBG. Les résultats de cette étude ont montré que plus de sept
enfants interrogés sur dix (73,8 %) déclarent avoir été victimes au moins une fois de
violences verbales ou psychologiques en milieu scolaire, au cours des douze mois
ayant précédé l’enquête [5].

Si l’ampleur des violences subies est variable selon le type de violences


considéré, au moins trois personnes sur dix déclarent avoir subi des violences
physiques (37,4 %), sexuelles (33 %) et économiques (31,1 %) [5].

0.2. Objectif Générale

Répertorier (constituer une base des données) les (des) cas des violences
sexuelles et sexistes de la population masculine vivante dans la commune de Ndjili.
3

0.3. Objectifs spécifiques

- Déterminer la fréquence des cas des violences sexuelles et sexistes dans la


population d’étude.
- Décrire les caractères sociaux démographiques de la population d’étude ;
- Identifier les causes des cas des violences sexuelles et sexistes dans la population
d’étude ;
- Rechercher les conséquences des violences sexuelles et sexistes sur la santé
mentale et physique de la population d’étude ;
4

CHAPITRE I. REVUE DE LITTÉRATURE

1.1. Definitions des concepts

Les violences sexuelles et sexistes font parties intégrantes de l’une des


formes des violences basées sur le genre en sigle VBG.

Ainsi ; Il y a six grandes catégories de VBG qui sont : les violences sexuelles, les
violences physiques, les violences émotionnelles et psychologiques, les pratiques
traditionnelles nuisibles, les violences socio-économiques, les violences
institutionnelles [1].

1.1.1. Violence basée sur le genre

La violence basée sur le genre est la violence dirigée spécifiquement contre


un homme ou une femme en raison de son genre. Autrement dit, frapper une femme
parce qu’elle est une femme, est une forme de violence basée sur le genre [1].

1.1.2. Les Violences sexuelles

Tout acte sexuel, commentaire ou avance d’ordre sexuel non voulu, ou tout
acte de trafic de personnes par l’usage de la force, contrainte ou menace, par toute
personne quelle que soit sa relation avec la victime, et ce, dans tout contexte [1] [5].

Tableau 1. Exemples des violences sexuelles


Exemples des violences sexuelles
Viol / Viol conjugal Prostitution forcée
Exploitation sexuelle Proxénétisme
Abus sexuels Mutilations génitales féminines
Harcèlement sexuel Abus de rapport sexuel
Traite des personnes Attouchements sexuels forcés
Esclavage sexuel Grossesse forcée
Source : Maïmouna D. B., Alvaro Diego HERRERA, Ph. D. et all ; Livret de formation
3 : Outillons-nous contre les violences basées sur le genre, P 5,2013 ;
5

1.1.3. Les Violences sexistes

On désigne par violence sexiste tout acte préjudiciable commis à l’encontre


d’un individu sur la base de son genre. Ces violences sont ancrées dans les inégalités de
genre, l’abus de pouvoir et les normes pernicieuses [6].

1.2. Causes

Comme dans plusieurs pays africains, les valeurs et les coutumes en


République Démocratique du Congo s’appuient sur des sociétés patriarcales dans
lesquelles l’autorité religieuse, économique, politique et sociale est détenue par les
hommes.

Cette perception qui fait de l’homme le sexe dominant détenant tous les pouvoirs de
décisions se trouve à la base des pratiques violentes plus ou moins acceptées par la
conscience populaire. Les causes des violences basées sur le genre sont culturelles,
sociales, juridiques, politiques et économiques [1].

1.2.1. Causes culturelles [1]

- Socialisation liée au genre qui considère la supériorité des hommes sur les
femmes comme étant naturelle ;
- Valeurs donnant aux hommes des droits de propriété sur les femmes et les
filles ;
- Coutumes matrimoniales (prix de la mariée, dot) ;
- Acceptabilité de la violence comme moyen de résolution des conflits.

1.2.2. Causes Juridiques [1]

- Niveau de connaissance juridique peu élevé chez les femmes ;


- Une législation lacunaire ;
- Manque de formation et d’attention de la part de la police et de la justice à
l’égard des femmes et des filles.
6

1.2.3. Causes Sociales

Niveau sociaux économiques bas, dans contexte d’un pays en voies de


développement [1].

1.2.4. Causes politiques [1]

- Sous-représentation des femmes aux postes électifs et nominatifs où des


décisions qui affectent les femmes sont prises ;
- Sous-représentation des femmes dans le domaine des médias (absence
d’information appropriée) et les professions juridiques et médicales (manque
de sensibilisation et d’outils de dépistage et de protection) ;
- Méconnaissance de la gravité de la violence domestique ;
- Conception de la famille comme sphère privée ne relevant pas du contrôle de
l’Etat (banalisation des VBG/Impunité) ;
- Risque de toucher au statu quo / aux préceptes religieux ;
- Organisation insuffisante de la part des femmes pour constituer une force
collective politique ;
- Conflit socio-politique.

1.2.5. Causes économiques [1]

- Dépendance économique des femmes ;


- Accès et contrôle limité aux facteurs de production incluant la terre ;
- Accès et contrôle limité aux crédits ;
- Écart salarial entre les hommes et les femmes.
7

1.3. Les auteurs et les victims

1.3.1. Les potentielles victims

Figure 1. Potentiels Victimes des violences sexuels et sexistes


Source: Maïmouna D. B., Alvaro Diego HERRERA, Ph. D. et all ; Livret de
formation 3 : Outillons-nous contre les violences basées sur le genre, P 5,2013.

1.3.2. Les potentielles auteurs

Figure 2. Potentiels Victimes des violences sexuels et sexistes


Source: Maïmouna D. B., Alvaro Diego HERRERA, Ph. D. et all ; Livret de
formation 3 : Outillons-nous contre les violences basées sur le genre, P 5,2013.
8

1.3.3. Consequences des violences basés sur le genre

Les conséquences des VBG Les violences basées sur le genre (VGB) influent
sur la santé et le bien-être des victimes, de leur famille et communauté. Elles entraînent
un coût humain et économique élevé, entravent le développement et ont un impact
négatif sur les relations sociales [1].

1.3.4. Conséquences physiques [1]

- Blessures et fracture ;
- Grossesse non désirée et fausse couche ;
- Avortement provoqué ;
- Mortalité maternelle et infantile ;
- Infertilité ;
- Sourdité et cécité ;
- Perte de mobilité ;
- Contraction des ITS (Infections Transmissibles sexuellement) et /ou du VIH
/ Sida ;
- Dépendance à la drogue / Prostitution.

1.3.5. Conséquences Psychologiques [1]

- Etat dépressif / culpabilité / honte ;


- Sentiment d’être inutile / solitude ;
- Trouble du sommeil ;
- Inquiétude permanente ;
- Idées ou tendances à se suicider ;
- Comportement autodestructeur ;
- Dépendance à la drogue / Prostitution.

1.3.6. Conséquences économiques [1]

- Coûts sanitaires, au niveau de justice, et des mesures de protection ;


9

- Absence du travail en raison de maladie, incapacité de travail durable ou


chômage des longues durées ;
- Manque de confiance en soi pour assumer des activités génératrices de
revenus.

En plus de la victime directe, les violences basées sur le genre ont des conséquences
néfastes sur la famille et la communauté entière [1].

1.4. La prise en charge des victimes de VBG

Pour que la prise en charge soit efficace, elle doit être globale et centrée sur
la survivante. Cette prise en charge comprend : l’assistance médicale, psycho-sociale,
juridique et judiciaire, socio-économique [1].

Figure 3. Potentiels Victimes des violences sexuels et sexistes


Source: Maïmouna D. B., Alvaro Diego HERRERA, Ph. D. et all ; Livret de
formation 3 : Outillons-nous contre les violences basées sur le genre, P 5,2013.
10

REFERENCE

1. Maïmouna D. B., Alvaro Diego HERRERA, Ph. D. et all ; Livret de formation


3 : Outillons-nous contre les violences basées sur le genre, P 5,2013 ;
2. Estimations mondiales et régionales de la violence à l’encontre des femmes :
prévalence et conséquences sur la santé de la violence du partenaire intime et de
la violence sexuelle exercée par d’autres que le partenaire,
WHO/RHR/HRP/13.06 Organisation mondiale de la Santé 2013,
www.who.int/reproductivehealth;
3. Armelle A.,M. Lesclingand - Dolorès P., Volet qualitatif du projet Excision et
Handicap (ExH) Comment orienter la prévention de l’excision chez les filles et
jeunes filles d’origine Africaine vivant en France: Une étude des déterminants
sociaux et familiaux du phénomène; Rapport final – Enquête qualitative ExH;
P,? 2009;
4. Etude commandité sur les violences faites aux femmes par Le Ministère de la
Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille du Mali, NOTE
D’INFORMATION RELATIVE A LA RECRUDESCENCE DES CAS DE
VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE (VBG) AU MALI; P1-2, 2022 ;

5. Rapport d’analyse 2022 : Enfants victimes des violences basées sur le genre En
République du Congo, P2-46 ; UNICEF Septembre 2022 ;

6. L’agence des Nations Unies pour les réfugié, UNHCR :


https://www.unhcr.org/fr/nos-activites/sauvegarder-les-droits-
humains/protection/violence-sexuelle-et-
sexiste#:~:text=On%20d%C3%A9signe%20par%20violence%20sexiste,grave
%20violation%20des%20droits%20humains;

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