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Situations économiques dans l’Océan Indien


(Madagascar – Ile Maurice – Ile de la Réunion – Mayotte –
Union des Comores – Seychelles) au 10 janvier 2024 (n°199)

Madagascar

5 janvier 2024

PERSPECTIVES – L’Etat table sur une croissance économique de 4,5% pour 2024

L’optimisme semble bien permis. Après s’être située à 4% en 2023 selon les estimations du ministère de l’Economie et
des finances (MEF), la croissance économique de Madagascar attendue pour cette année 2024 est de 4,5%. Elle
devrait atteindre même atteindre 5,6% l’année prochaine, selon les prévisions du ministère dans la Loi des finances
initiales (LFI) 2024.

Cette croissance économique prévue pour l’année 2024 devrait être portée par les principaux moteurs dont
l’agriculture, les industries extractives, et le tourisme.

Elle devrait être atteinte grâce à la mise en application de la nouvelle loi sur les investissements adoptée en 2023, au
nouveau code minier et à la refonte du cadre règlementaire du secteur des télécommunications ainsi qu’avec le
redémarrage des investissements et la levée des incertitudes grâce à une meilleure visibilité du contexte national,
avance le ministère en charge des Finances.

Avec ce niveau de croissance économique, l’Etat table sur un PIB nominal prévisionnel de 79 179,4 milliards d’ariary.
C’est prévu donc être l’ensemble des valeurs ajoutées du pays, ne tenant pas compte de l’inflation pour cette année
2024.

L’année dernière, ce PIB nominal s’élevait à 70 865,2 milliards d’ariary. Il devrait être à 88 534,7 milliards d’ariary en
2025, anticipent le ministère.
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9 janvier 2024

INTEMPÉRIES - Le Sud enregistre des lourds dégâts


Les intempéries s’enchainent dans le Sud, en ce début d’année. Elles provoquent des crues, des inondations, des
effondrements.

Le Sud est malmené par les intempéries. Un peu moins d’une semaine après le passage d’Alvaro, qui y a déjà laissé
des lourdes conséquences, les orages qui se sont abattus dans le Sud-est et le Sud, le week-end dernier, ont alourdi
les dégâts. Plusieurs personnes sont décédées dans le district d’Ikongo. La première victime, un chef de centre fiscal à
Ikongo, aurait été emportée les eaux dans sa cour, dimanche soir, les autres auraient été ensevelies sous les
décombres de leurs maisons qui se sont effondrées.

On s’embrouille dans les chiffres rapportés par les autorités. Le député d’Ikongo, Jean Brunelle Razafintsiandraofa,
parle de dix décès, dont trois corps retrouvés et les autres, en cours de recherche, hier après-midi. La gendarmerie
rapporte six décès au total, tous les corps auraient été retrouvés. Et le Bureau national de la Gestion des risques et des
catastrophes (BNGRC) a notifié trois décès. « Nous ne rapportons que les personnes décédées dont l’identité est
connue », lance le directeur général du BNGRC, le général Elack Olivier. Le chef district d’Ikongo s’est abstenu de nous
donner des informations. « Je ne peux donner des informations qu’aux responsables étatiques», nous répond-t-il,
joint au téléphone.

Trois personnes ont déjà perdu la vie, par noyade, dans ce district, après le passage d’Alvaro, la semaine dernière. Les
conséquences des intempéries du dimanche ne se limitent pas aux pertes humaines. « Des maisons risquent encore
de s’effondrer, car l’eau a ramolli les fondations. Les habitants de ces maisons ont rejoint leurs familles, car il n’y a pas
de site d’hébergement », indique Jean Brunelle Razafintsiandraofa.

Crainte

Il évoque l’urgence de la libération des voies, obstruées par les éboulements qui se sont multipliés à Ikongo depuis le
passage du cyclone Alvaro. Ce district n’a pas été le seul à subir les conséquences des pluies qui se sont abattues dans
le Sud, ces derniers jours. À Betroka, la circulation a été coupée, depuis hier matin. Les crues ont détruit un radier qui
se trouve à 1 km du chef-lieu de commune. En même temps, les rizières au bord de la rivière de Mangoky seraient
inondées. La circulation est, également, coupée sur la RN10, à Tongobory, où un véhicule a été emporté par la crue de
la rivière d’Onilahy, dans l’après-midi de dimanche.

Et pendant ce temps, des sinistrés d’Alvaro n’ont pas encore sorti la tête de l’eau. À Vohipeno, à Manja, les districts
les plus touchés par ce cyclone qui a atterri à Morombe, le 1er janvier, des sinistrés n’ont pas encore pu rentrer chez
eux. Pire, ceux à Manja n’ont pas encore bénéficié d’aides, contrairement à ceux de Vohipeno. « L’inaccessibilité du
district de Manja, complique les interventions. Les aides sont disponibles, mais l’acheminement est, pour le moment,
impossible. Nous travaillons déjà avec les partenaires, pour voir comment ravitailler ce district », indique le général
Elack Olivier. Il a annoncé, hier, l’acheminement de douze tonnes de riz, à Vohipeno. La prochaine saison de récolte
est, également, à craindre dans le Sud, avec les trois mille hectares de rizière inondés, toujours à cause des
intempéries.

La saison pluvieuse et la saison cyclonique ne font, pourtant, que commencer. D’autres intempéries vont, encore,
frapper dans le Sud, jusqu’au mois de mars, qui est la fin de la saison pluvieuse. Le risque d’activité cyclonique qui
pourrait toucher le Sud, n’est pas à écarter. Il y a, d’ailleurs, une zone suspecte sous surveillance, dans l’océan Indien.
Il suffit, de quelques jours de pluie, et que le vent souffle plus fort, pour endommager, à nouveau, beaucoup de
choses, dans cette partie de l’île, très vulnérable aux catastrophes naturelles.
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8 janvier 2024

RELANCE ÉCONOMIQUE - L’endettement préconisé pour soutenir la croissance

Bien que la dette publique mondiale enfle, le recours à la dette reste fortement recommandé.

Pour soutenir la croissance et anticiper les éventuels besoins de financements dédiés aux services publics, un
recours à la dette est encouragé.

Paradoxal. Et pourtant, le recours à la dette est encouragé malgré l’envolée de la dette publique à l’échelle mondiale.
Les autorités publiques soutiennent que la relance économique se doit, sur les prochaines années, d’être soutenu par
un endettement encore plus poussé. C’est ce que préconise le ministère de l’Économie et des finances, à travers le
Trésor public dans l’Analyse de la Viabilité de la Dette (AVD) 2023. «Ce qui est plutôt paradoxal car le défi actuel est de
sortir les pays d’un contexte de faible croissance et de dettes élevées.

Pourtant, il s’avère une fois de plus que pour booster la croissance, il faudra encore plus s’endetter», indique le
document. Il s’agit ici d’une recommandation qui pourrait porter à confusion, d’où la nécessité de prendre des
pincettes sur un sujet aussi vital que délicat. Au vu des besoins de financement de part et d’autre des services publics,
mais aussi des projets censés porter la croissance économique 2024 et les années à venir, le besoin de recourir à la
dette est d’une importance capitale.

La dette publique peut soutenir l’économie durant les périodes de faible activité ou à financer des dépenses utiles
pour l’avenir, en l’occurrence les projets de croissance susmentionnés. Cette recommandation de s’appuyer sur
l’endettement pourrait donc être interprétée comme une anticipation du contexte économique mondial en 2024 qui
s’annonce d’ores et déjà compliqué en raison de plusieurs facteurs, mais aussi comme un moyen de soutenir, à
l’image de piliers les perspectives de croissance de la Grande île.

«À l’aune du reste du monde, Madagascar est également appelé à mobiliser diverses ressources pour assurer le
financement de sa relance économique et de son développement», peut-on lire dans le document annexé à la loi de
finances 2024.

Modéré

Autant de financements sont à mobiliser pour une relance économique effective, notamment dans le domaine de la
nutrition, la santé, l’énergie, l’éducation et autres. Tout l’enjeu réside maintenant, à l’instar de l’embrayage d’un
véhicule, dans le jaugeage des dépenses, des recettes et surtout du niveau d’endettement, pouvant comporter des
risques.

«Toutefois, dans son endettement, l’État doit agir prudemment de manière à ne pas s’endetter sans atteindre les
objectifs de croissance voulus», indique le MEF. Pour l’instant, le risque de surendettement reste modéré si l’on se
réfère aux dernières statistiques disponibles. Fin 2023, le stock de la dette publique est estimé à 49,2% du PIB, soit à
plus de 7 600 millions de dollars ce qui est légèrement en hausse par rapport à 2022 où il a été établi à 40,9% du PIB,
soit à 6 866, 3 millions de dollars. C’est l’encours à la dette extérieure qui représente le plus dans le portefeuille de la
dette publique avec 71,5% de celui-ci. L’encours de la dette intérieure quant à elle, représente 14% du Produit
Intérieur Brut.
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8 janvier 2024 Les performances de la


Grande île en termes d'innovation dans son économie suivent généralement les tendances mondiales

ÉCONOMIE INNOVANTE - Madagascar à la traîne


Une place de perdue ainsi que des performances pour le moins mitigées. Voilà ce dont fait part les données fournies
par l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) dans son dernier rapport sur l’indice de l’innovation
pour 2023. L’heure a sonné pour dresser un tableau des avancées et des difficultés rencontrées par les pays qui sont
au nombre de cent trente-deux dans ce résumé. Ainsi, à mesure que les graphiques et tableaux dévoilent leurs
contenus, il est rendu compte du fait que la Grande île perd une place et se retrouve à la 107e place sur 132 du
classement mondial des économies en 2023 si auparavant la Grande île occupait la 106e place.

Avec un score de 19,1, le pays se retrouve également à la 10e place sur 28 parmi les économies de l’Afrique
subsaharienne, loin derrière les ténors du trio de tête composé par l’Afrique du Sud, le Botswana et le Sénégal. Ces
données font alors état d’une performance jugée comme étant « moyenne » par certains analystes
économiques. Cela ne veut pourtant pas dire que le pays n’a pas enregistré de bonnes performances, surtout par
rapport à différents indices. Notamment vis à vis des sous indices à partir desquels les réalisations de chaque pays ont
été évaluées. Il s’agit des intrants et des extrants de l’innovation.

Par rapport aux extrants de l’innovation qui comprennent deux piliers, par exemple, Madagascar gagne trois places
dans le domaine des innovations au sein de son économie si l’on se réfère aux résultats couchés noir sur blanc. Le
pays se hisse ainsi de la 85e place en 2022 à la 82e place pour l’année dernière. C’est par rapport aux domaines de la
création et du capital humain et de la recherche que le pays affiche ses meilleures performances tandis qu’il reste à la
traîne pour les résultats en matière de croissance, connaissances et de nouvelles technologies, celui des
infrastructures et on en passe. Toutefois, la Grande île semble suivre les tendances post-covid qui affichent
également des « performances mitigées » après un boom des investissements en matière d’innovations en 2021 et un
ralentissement palpable pour les années qui ont suivi.

SECTEUR EXTRACTIF - Les exportations minières se stabilisent

5 janvier 2024

Après quelques années de hauts et de bas, les exportations minières de la Grande île trouvent une stabilité relative,
notamment en ce qui concerne la période entre 2022 et 2023. Une durée qui enregistre des exportations tournant
autour de huit cent mille tonnes. D’après les données provisoires fournies par la Direction générale des douanes, le
pays aurait exporté jusqu’en novembre 2023 une quantité de 824 000 tonnes de produits miniers pour une valeur
s’élevant à 1 428 milliards d’ariary. En ajoutant les exportations de Nickel et de Cobalt qui se chiffrent à 35 200
tonnes, les exportations de produits miniers atteignent 859 200 tonnes, si l’on se réfère toujours au document de la
DGD.

À noter que sur les six premiers mois de 2023, les exportations de produits miniers ont connu un net recul en raison
de différents facteurs, notamment la volatilité des prix sur les marchés boursiers ou encore des contextes
internationaux inquiétant une grande partie des investisseurs, mais aussi des perturbations internes dans les activités
d’extraction de produits miniers, spécialement le titane. Quoi qu’il en soit, le secteur minier semble humer un nouvel
air, cette fois-ci insufflé par la hausse des demandes mondiales par rapport à différents produits comme le graphite.
Ce minerai qui est en passe de devenir quasi-indispensable au développement de l’industrie automobile.

Jusqu’à présent, les mines du pays et les exportations minières donnent un total de moins de 5% dans le Produit
intérieur brut de Madagascar alors que les autorités ainsi que les bailleurs de fonds sont unanimes à croire que le
secteur minier peut en donner plus. D’ici à 2025, les projections du ministère de l’Économie et des finances ainsi que
celles de la Banque africaine de développement tablent sur une croissance de 14,5% du poids du secteur extractif
dans le PIB du pays. En écho aux projections de l’État malgache, la BAD estime également que les exploitations et les
exportations minières « pourraient représenter entre 4 et 14 % du PIB et dominer les exportations du pays à l’horizon
2025 ».
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Ile de la Réunion

10 janvier 2024

Coup de frein sur les créations d'emplois, remontée du chômage


INSEE. Avec 1 100 emplois de plus au 3e trimestre, le rythme des créations d'emplois reste plus faible qu'en 2022,
indique la dernière note de conjoncture de l'Insee. Dans le même temps, le chômage remonte à 20 % à La Réunion.
Une première depuis 4 ans.

"Fin septembre 2023, 295 900 salariés et salariées travaillent à La Réunion, secteurs privé et public confondus. Au 3e
trimestre, le ralentissement de l'emploi salarié par rapport à 2022 se confirme", indique l'Insee dans sa dernière note
de conjoncture. La Réunion compte 1 100 emplois de plus au 3e trimestre contre 1 500 emplois supplémentaires en
moyenne chaque trimestre en 2022.
Au 3e trimestre 2023, le secteur privé augmente de 800 emplois, après 200 créations sur les six premiers mois de
l'année. En 2022, le secteur privé créait 2 000 emplois en moyenne chaque trimestre, en lien avec la dynamique des
contrats d'apprentissage. Dans le secteur public, après une année 2022 marquée par des réductions d'emplois, le
nombre de création progresse ainsi de 300 emplois, après 600 emplois créés au cours des six premiers mois.

Le chômage au plus haut depuis 4 ans

Les différents secteurs privés ne sont pas logés à la même enseigne au 3e trimestre. Dans le secteur de l'hébergement
et de la restauration, la création est en hausse de 300 emplois. "Dans le commerce, les créations d'emplois hors
intérim continuent d'augmenter : + 300 emplois, après une hausse de 400 emplois au premier semestre, soit un rythme
de créations analogue à celui de 2022", précise l'Insee.

Dans les services aux entreprises, l'emploi hors intérim croît de 200, après une hausse de 600 emplois au premier
semestre. A contrario, les secteurs du BTP et des services aux ménages enregistrent des destructions d'emplois. "Au
3e trimestre 2023, 200 emplois sont détruits dans la construction, après deux trimestres sans création, en lien avec le
ralentissement de la construction de logements." Dans le secteur des services aux ménages, essentiellement
constitués d'associations, 200 emplois sont détruits ce trimestre, comme lors des deux trimestres précédents. En
2022, ce secteur créait en moyenne 150 emplois par trimestre.

Plus inquiétant, le chômage repart à la hausse selon l'Insee, dont le calcul diffère de Pôle emploi puisqu'il se base au
sens du Bureau international du travail (BIT). Il atteint 20 %. Une première depuis quatre ans. Signe d'un
ralentissement économique et très loin des objectifs portés par le gouvernement sur le plein emploi... Dans le même
temps, le nombre de créations d'entreprises augmentent de 7 % par rapport au trimestre précédent. Les créations
d'entreprises individuelles sous le régime de micro-entrepreneur représentent 62 % des créations d'entreprises, une
part qui se rapproche du niveau national (64 %). En effet, ces créations augmentent de 18 % par rapport au 2e
trimestre 2023, soit deux fois plus vite qu'en France (+ 9 %).
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10 janvier 2024

Énergies : le retour de la petite musique du nucléaire à La Réunion


ENVIRONNEMENT. La question de la production d'énergie nucléaire dans les Outre-mer et à La Réunion revient sur le
tapis avec le président de la Fédération des entreprises des Dom (Fedom). Hervé Mariton estime qu'il ne doit pas y
avoir de tabou sur le sujet en mettant en avant la solution des petits réacteurs nucléaires. Mais, pour la Région, c'est
un non catégorique. La collectivité mise sur des énergies bien plus propres : le solaire, l'hydroélectricité, la géothermie
et l'éolien en mer.

"Il semble qu'il y ait un tabou sur le nucléaire outre-mer." Dans son édito, publié lundi 8 janvier, dans la lettre
hebdomadaire de la Fedom, Hervé Mariton revient sur une idée qu'il a déjà lancée en juillet 2022 : l'installation de
petites centrales nucléaires dans les territoires d'outre-mer. Avec des réacteurs modulaires susceptibles d'assurer
l'autonomie en production électrique aux Ultramarins qui appartiennent aux zones non interconnectées (ZNI). Et de la
décarboner.
Contacté par téléphone, Hervé Mariton assure ne pas vouloir imposer de solutions mais ouvrir le débat. "Il appartient
essentiellement aux responsables locaux de se prononcer", insiste-t-il pour ne pas froisser les élus territoriaux. Il
convient, surtout, selon lui, de ne pas éluder "des sujets tabous qui empêchent le développement des économies
locales." Si le président de la Fedom évoque l'hypothèse du "petit nucléaire", c'est parce que "cette solution n'est plus
à la marge, qu'elle n'est plus considérée comme pas sérieuse mais comme une solution crédible."
L'ancien député Les Républicains et ministre des Outre-mer (entre mars et mai 2007 dans le gouvernement De
Villepin) en veut pour preuve les options retenues par la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-
Runacher -dont il est impossible de savoir si elle restera en poste dans le futur gouvernement Attal-, dans son projet
de loi sur la souveraineté en matière d'énergies. Pour "sortir la France de sa dépendance aux énergies fossiles", la
ministre fait la part belle au nucléaire et mise sur la construction de 14 réacteurs EPR. Dans une interview à La Tribune
du Dimanche (édition du 7 janvier), Mme Pannier-Runacher affirme que la France doit "prendre des décisions sur les
petits réacteurs nucléaires."

HUGUETTE BELLO : "C'EST NON !"

L'ambition du gouvernement est "bien marquée par des objectifs volontaristes de production d'électricité nucléaire,
au travers de différentes technologies, y compris par de petits réacteurs modulaires", rebondit Hervé Mariton. En
Nouvelle-Calédonie, où l'industrie minière reste énergivore en électricité, l'idée n'a pas été rejetée d'emblée par le
tissu économique local, souligne le président de la Fedom.

L'hypothèse d'un petit réacteur nucléaire à La Réunion, capable de couvrir les besoins de l'île, qui vont augmenter en
raison de la hausse de la population (un million d'habitants en 2044 selon l'INSEE) et de l'évolution des modes de
consommation, est-elle envisageable ? La présidente de Région a fermement tranché : "C'est non !" Lors de
l'assemblée plénière du 14 décembre, Huguette Bello l'a réaffirmé haut et fort après que l'élu, chargé de la transition
énergétique, Jean-Pierre Chabriat, a rappelé que cette idée continuait à se diffuser. "Nous savons qu'il existe une
stratégie non écrite de certains acteurs qui veulent miser sur ce type d'installation", nous a précisé, hier, Jean-Pierre
Chabriat.

Et c'est justement parce que cette petite musique se fait toujours entendre qu'il "faut marteler notre opposition",
ajoute ce physicien de l'Université de La Réunion. "La souveraineté énergétique de La Réunion passe-t-elle par le
nucléaire ? La réponse est non."
Mais, encore faudrait-il que cette option "soit posée sur la table" et en "toute transparence", réagit encore Jean-
Pierre Chabriat. "Cela ne me gêne pas d'en parler mais pas par une porte dérobée. Les bruits reviennent sans arrêt
mais de façon cachée. Mais EDF ne nous a jamais parlé de ce scénario. S'il existe une stratégie, il est impératif de
l'exposer afin qu'elle puisse donner lieu à un débat. Les Réunionnais ont besoin de savoir. Et puis, quel(le) maire
voudrait qu'une petite centrale nucléaire soit installée sur sa commune ?"
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ÉCRIRE UN SCÉNARIO À LONG TERME

Les choix énergétiques de la Région sont fondés sur les énergies renouvelables telles que le solaire, l'hydroélectricité,
l'éolien et le solaire. La société publique locale, Horizon, travaille sur des projets de forages pour exploiter des sources
géothermiques et d'installation d'éoliennes en mer. Et l'option de ces petits réacteurs nucléaires n'apparaît jamais
dans la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) valable pour l'île sur la période 2024-2028.

Même si La Réunion n'est pas, en raison de sa taille, une grosse productrice de dioxyde de carbone, le premier objectif
est de produire une électricité presque totalement décarbonée dans le cadre de la transition énergétique et de la
lutte contre le réchauffement climatique. Une étape décisive a été franchie, début décembre, avec la conversion de la
principale centrale électrique de l'île (40 % des besoins). L'usine EDF du Port n'utilise plus de fioul mais du
biocarburant principalement issu de l'huile de colza. "Une avancée majeure", selon EDF PEI. Ce qui permet d'éviter
l'émission de 500 000 tonnes de CO2 par an.

Dans la même perspective, l'usine Albioma de Bois-Rouge a arrêté d'utiliser du charbon remplacé par des pellets de
bois et de la bagasse. Celle du Gol va prendre le même chemin.
La Région, annonce Jean-Pierre Chabriat, entend s'atteler à définir un "scénario à long terme sur l'énergie." Un
document qui n'existe pas et qui sera lié au futur plan d'aménagement du territoire. Le nucléaire n'y aura donc pas sa
place. La collectivité avance également des questions économiques pour appuyer ses choix. L'installation de chauffe-
eaux et de panneaux photovoltaïques a contribué à la création d'une filière locale avec des PME et des emplois.

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Face aux difficultés des entreprises, Bercy allonge le délai de remboursement des PGE

BANQUE. Alors que les défaillances des entreprises explosent au niveau national, comme à La Réunion, le ministère de
l'Économie a annoncé la possibilité de proroger le remboursement des prêts garantis par l'État (PGE) jusqu'en 2026.
Dimanche dernier, encore ministre de l'Économie, Bruno Le Maire a annoncé la prolongation de l'accord sur les
restructurations des PGE signé par Bercy, la Banque de France et la Fédération bancaire française, rapportent les
Echos. "Cette procédure simplifiée, conduite sous l'égide de la Médiation du crédit (Banque de France), permet aux
petites et moyennes entreprises de repousser la date de remboursement de leurs prêts garantis de façon rapide,
gratuite, confidentielle", et surtout, "à l'amiable", dans un "cadre non judiciaire", peut-on lire.
Il faut rappeler qu'une première prolongation avait été signée en 2022 et courrait jusqu'en 2023. Désormais, elle est
prorogée de trois ans, jusqu'en 2026. "Certaines entreprises peuvent individuellement rencontrer des difficultés de
remboursement de leurs prêts bancaires, dont leur PGE", indique Bruno Le Maire. Ce prolongement de l'accord vise à
"aller jusqu'à la fin de l'échéancier de la majorité des PGE octroyés", explique le ministère.

+ 40 % de défaillances d'entreprises à La Réunion

Cette annonce est loin d'être un hasard. Même si le ministère se défend d'un quelconque "alarmisme" - plus de
50 milliards d'euros de crédits ont été remboursés sur les 107 milliards octroyés aux TPE et PME depuis 2020 -, elle
intervient deux jours seulement après que la Banque de France ait fait état d'une flambée des défauts d'entreprise en
2023 (+ 34 %). Et une nouvelle hausse est attendue pour 2024.

Les Outre-mer ne sont pas exempts de cette situation. Au contraire. "Entre fin septembre 2023 et fin septembre 2022,
le nombre de défaillances cumulées sur un an augmente de 29,1 % dans l'Outre-mer", explique l'Iedom dans sa
dernière publication sur les défaillances d'entreprises au troisième trimestre. Les Outre-mer enregistrent ainsi 2 072
défaillances entre septembre 2022 et septembre 2023, soit + 5,9 % par rapport à la période précédant la crise Covid.
Et à La Réunion ? Elles progressent de 40 %. Dans le détail, la hausse des défaillances cumulées sur un an est
particulièrement prononcée dans le secteur des conseils et services aux entreprises (+ 56,3 %) qui connaît un point
haut, l'enseignement, la santé, l'action sociale et les services aux ménages (+ 53,6 %) ainsi que dans les transports et
entreposage (+ 51,7 %), où la situation se normalise, se rapprochant de son niveau antérieur à la crise sanitaire. Il faut
rappeler que cette nouvelle prolongation est avant tout "amiable" et très peu d'entreprises ont bénéficié de ce
dispositif.
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10 janvier 2024

Albioma : 150 millions d'euros pour faire des déchets une énergie

ALBIOMA. Suite au feu vert donné par la CRE (Commission de régulation de l'énergie) pour la fourniture de CSR
(Combustible solide de récupération), issu du centre multi-filières d'Inovest à destination des chaudières de la centrale
thermique d'Albioma, à Bois-Rouge, où il sera brûlé en vue d'être transformé en énergie (notre édition du 7
décembre), le producteur d'énergie et la Caisse d'Épargne CEPAC ont annoncé, hier, un investissement de 150 millions
d'euros destiné à construire, à Saint-André, une nouvelle chaudière dédiée à la combustion du CSR.

Des déchets non dangereux, à pouvoir calorifique élevé, issus du tri des ordures. Ceux qui alimenteront la future
unité de valorisation seront issus du traitement des déchets du nord et de l'est de l'île pour un volume prévisionnel
de 70 000 tonnes par an, soit une réduction de plus de 72 % de l'enfouissement sur la zone, argumentent les deux
acteurs. Un CSR déjà produit par Inovest mais enfoui, pour l'heure, pour rappel, faute d'exutoire pour être brûlé. Ce
qui engendre une importante perte financière pour le SYDNE appelée à encore augmenter.

Les vapeurs issues de la combustion des CSR seront injectées dans les turbines existantes de la première unité de la
centrale (ABR1), pour produire environ 65 GWh d'énergie par an, soit l'équivalent de la consommation annuelle
d'environ 45 000 Réunionnais. Une vapeur qui permettra de diminuer, d'autant, la masse de biomasse importée par
Albioma depuis l'année dernière et le passage de ses deux centrales à la biomasse et à la bagasse.

Le charbon, c'est terminé. La chaudière, dédiée à la combustion des CSR, devrait être opérationnelle fin 2026 et
fonctionner jusqu'au 31 mai 2043, date prévue d'arrêt de l'unité ABR-1. Le tout, pour un montant de 545 millions
d'euros sur 17 ans, supporté par EDF et imputables aux charges de SPE (Service public de l'énergie).

Restera encore à faire sortir de terre, dans le même temps, la future ISDU (Installation de stockage de déchets ultimes)
alors que les trois sites "finalistes" pour son implantation ont déjà fait l'objet de levées de boucliers d'habitants et
d'élus à Sainte-Marie et à Saint-Benoît.
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Ile de Mayotte

8 janvier 2024

Pénurie : Face à la crise de l’eau à Mayotte, des habitants lancent une


action en justice

En pleine crise de l’eau dans cet archipel français de l’océan Indien, des Mahorais ont décidé de porter plainte contre
le Syndicat des eaux et son délégataire, une filiale de Vinci. Dans cette action en justice déposée au parquet de
Mamoudzou le 28 décembre, les habitants dénoncent un risque immédiat de mort ou de blessures

Lors d'une distribution d'eau aux bornes fontaines du quartier de la Vigie, à Petite-Terre, le 8 octobre.

A Mayotte, la crise de l’eau se déverse dans les tribunaux. Une plainte adressée au procureur de la République du
tribunal judiciaire de Mamoudzou a été déposée le 28 décembre par une dizaine de résidents du département le plus
pauvre de France à l’encontre du Syndicat intercommunal d’eau et d’assainissement de Mayotte (SIEAM) et son
délégataire, une filiale de Vinci. Les 15 plaignants dénoncent un risque immédiat de mort ou de blessures.

Le 101e département français connaît en effet sa plus importante sécheresse depuis 1997, aggravée par un manque
d’infrastructures et d’investissements. Pour y faire face, l’État a intensifié ces derniers mois les coupures d’eau,
jusqu’à n’y plus donner accès qu’un jour sur trois. Le gouvernement avait par ailleurs promis en septembre « un
véritable plan Marshall pour Mayotte » : distribution des bouteilles d’eau, prise en charge de factures… Mais ces
mesures se sont révélées « insuffisantes » face à une « eau boueuse, parfois contaminée par de la matière fécale »,
dénoncent le groupe d’habitants et une entreprise de cette île de l’océan Indien dans leur plainte.

Dans l’hexagone, « le scandale serait majeur »

Outre la pénurie, la potabilité de l’eau courante est régulièrement remise en cause dans cet archipel, peuplé de
310 000 habitants selon l’Insee, et soumis à une forte immigration clandestine en provenance notamment des
Comores voisines. Dans cette plainte, les habitants indiquent notamment ne pouvoir se laver de manière satisfaisante
ou souffrir de maladies gastriques. Les opérateurs – qui n’ont pas répondu aux sollicitations de la presse – ont
notamment laissé « en libre accès » des réservoirs d’eau où des animaux « s’abreuvent», «ce qui est de nature à
augmenter les risques de transmission» de maladies, affirme la plainte. « Des conditions d’hébergement incompatibles
avec la dignité humaine », pointent aussi les plaignants mahorais. L’entreprise qui s’est jointe à la plainte dénonce,
elle, une baisse de son chiffre d’affaires dû au manque d’approvisionnement en eau.

En saisissant le procureur, les plaignants espèrent «la fin de l’impunité des personnes qui n’ont pas, depuis des années,
fait leur travail en connaissance de cause », a expliqué leur avocat, Emmanuel Daoud. « On a l’impression que Mayotte
est un confetti » aux yeux des pouvoirs publics, « comme si ses habitants étaient de seconde zone, a-t-il fustigé, si le
cinquième de ce qui est dénoncé dans cette plainte se passait dans un département hexagonal, le scandale serait
majeur».
- 10

10 janvier 2024

Dissolution du SMIAM : comme beaucoup, la Chambre régionale des comptes de


Mayotte désespère…

La chambre régionale des comptes a publié son dernier rapport en lien avec la procédure de dissolution du Syndicat
mixte d’investissement pour l’aménagement de Mayotte qui, manifestement, perdure et s’étale dans le temps.
L'ombre du SMIAM plane toujours près d'une décennie après...

S’il est un dossier parmi tant d’autres qui ne semble guère se régler, c’est bien celui de cette structure qui fut, durant
ses années dorées, l’un des plus importants propriétaires du foncier mahorais. Un foncier tant convoité au regard des
divers projets que le département et ses communes souhaitent développer mais qui ne peut légalement pas être légué,
malgré jolies signatures protocolaires et dissolution prononcée, tant que cette dernière n’est pas définitivement actée.
Dans le cadre d’un contrôle de ladite entité sur l’année 2023, la Chambre régionale des comptes de Mayotte a rendu
public, ce mardi 9 janvier 2024, son officiel rapport et ses observations « assorties de huit recommandations dont la
moitié concernent des questions de régularité ».

Synthèse officielle : Le syndicat a été créé en 1979 entre les 17 communes et le Département de Mayotte. Il avait
pour objet l’étude, la construction et l’aménagement des écoles maternelles, primaires et équipements sportifs.

En 2014, compte tenu de ses difficultés de fonctionnement et de ses piètres résultats, le syndicat a été dessaisi de sa
compétence à la demande des collectivités membres ne conservant sa personnalité morale que pour les seuls besoins
de sa dissolution. Le préfet peut procéder à la dissolution de l’établissement en deux temps lorsque les conditions de la
liquidation ne sont pas réunies d’emblée. Dans ce cas, un premier arrêté préfectoral met fin à l’exercice des
compétences, à la perception des recettes fiscales et à la perception des dotations de l’État ; un second arrêté constate
la répartition de l’actif et du passif au terme des opérations de dissolution. Il s’ensuit que dans l’intervalle entre la prise
d’effet du premier arrêté et le second arrêté, l’activité du syndicat se limite aux opérations nécessaires à sa liquidation.
Le législateur a entendu privilégier la recherche d’un accord entre les communes membres sur les modalités de
liquidation de l’établissement. Le président de l’établissement rend compte au préfet tous les trois mois de l’état
d’avancement de ces opérations de liquidation. Lorsque la liquidation présente des difficultés ou n’aboutit pas, le préfet
nomme un liquidateur dans les conditions prévues par décret (articles R. 5211-9 et suivants du CGCT). Il est placé sous
sa responsabilité.

La dissolution n’étant pas intervenue, le préfet a nommé, en mai 2015, un liquidateur qui a démissionné début 2016.
En septembre 2016, le préfet a rétabli la compétence du syndicat pour que ce dernier puisse assurer sa dissolution.

La gestion de la procédure de dissolution a été défaillante. En 2017, le comité se réunit huit fois, dont sept fois en
seconde convocation faute de quorum, ce qui dénote déjà des difficultés à impliquer les représentants des collectivités
membres. De 2018 à 2021, les réunions du comité syndical sont rares. En 2018, le comité ne se réunit qu’une seule fois
sur seconde convocation faute de quorum à la première convocation. En 2019, le comité ne se réunit que deux fois dont
une sur seconde convocation, faute de quorum. En 2020, le comité syndical ne se réunit pas. En 2021, il ne se réunit
que deux fois pour l’élection du président et des viceprésidents et pour fixer leurs indemnités. De février 2019 à mars
2021, les anciens représentants ont continué de percevoir leur indemnité alors que le comité syndical ne se réunissait
plus* (voir tableau ci-dessous).

Les comptes rendus trimestriels d’avancement de la dissolution prévus par la réglementation n’ont pas été produits et
les réunions du comité de pilotage ont été sporadiques. Le transfert des agents aux collectivités membres a privé le
syndicat de moyens humains lui permettant de gérer les opérations de dissolution indépendamment du recours à des
cabinets privés dont l’apport a été limité. Les comptes du syndicat traduisent la faiblesse de son action pour la
dissolution. Le syndicat n’a pas entrepris toutes les actions pour y parvenir. Cinq millions d’euros de contributions des
collectivités membres n’ont pas été versés et plus d’un million d’euros de recettes liées à la location du siège n’a pas
été perçu. Le syndicat a tout de même fait réaliser un inventaire de ses immeubles en 2018 et il a remboursé par
anticipation les emprunts souscrits en 2019.

Neuf années après la mise en œuvre du processus, la dissolution n’est toujours pas achevée. Mise en place en mars
2021, la nouvelle mandature s’est fixée un délai de trois années pour y parvenir et a relancé les opérations afférentes.
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Ce statu quo ne favorise pas l’exercice de la compétence scolaire par les communes et empêche la réalisation
d’opérations d’aménagement urbain et de développement agricole, le syndicat étant le troisième propriétaire foncier
de l’archipel après le Département et l’État. Le recensement des dettes n’est toujours pas achevé et leur règlement
tardif en dépit des procédures réglementaires et judiciaires a entraîné le versement de plus de 0,4 M€ au titre des
intérêts moratoires. Les règles de cession et de répartition des biens du syndicat n’ont été que partiellement
déterminées et très peu mises en œuvre. Des transferts vers les communes ne présentant pas de difficultés particulières
n’ont pas été réalisés. Trois millions d’euros de valeurs financières du syndicat ne sont toujours pas identifiés, et les
parts que ce dernier détient dans la société immobilière de Mayotte (SIM) n’ont pas été cédées. L’hypothétique recette
qui pourrait résulter de la cession du foncier contribue au blocage de la détermination des règles de répartition, alors
que les contentieux liés aux occupations et revendications foncières obèrent fortement les possibilités de cessions
onéreuses de ces immeubles.

5 janvier 2024

Déchets et insalubrité : Mayotte, l’île aux nouveaux parfums…


En cette période de fêtes de nombreux Mahorais se retrouvent en famille ou entre amis pour partager de bons
moments. C’est notamment l’occasion de festoyer en consommant plus qu’à l’accoutumé. Aussi, cela à tendance à
générer de nombreux déchets qui s’amoncellent de plus en plus dans les communes de l’île au détriment des
habitants.

De nombreux sites de dépôt sauvage encombrent les rues

Cela n’a sans doute pas échappé à la population mahoraise, depuis maintenant plusieurs jours les déchets s’entassent
dans les poubelles, les conteneurs et les rues des principales communes de l’île. À tel point que dans certains endroits,
les ordures jonchent la route et les trottoirs. A Chiconi par exemple dans de nombreux quartiers de la commune les
poubelles se sont accumulées générant de l’insalubrité. « Depuis quelques temps maintenant, les déchets ne sont pas
ramassés, surtout en cette fin d’année. Aussi c’est compliqué, les poubelles ne passent pas dans tous les quartiers de la
Ville, s’étonne le maire de Chiconi, Mohamadi Madi Ousseni. Aucun planning des ramassages des ordures ne nous a été
communiqué, pourtant nous l’avons demandé ».

Les bornes Citeo étaient pleines à craquer jeudi matin à Chiconi

Le maire de Chiconi regrette également l’absence de communication et d’information sur ce problème de propreté qui
touche le territoire tout entier. « C’est un sujet qu’on occulte… On parle des problèmes d’eau, de l’insécurité, … Mais
personne ne parle des déchets au bord des routes et dans les communes, alors que c’est un véritable fléau ».

L’incivilité des habitants pointée du doigt

Certaines communes semblent, à priori, moins touchées que d’autres. A Mstamboro, par exemple un cadre de la mairie
raconte : « Nous n’avons pas spécialement de problème même si en ce moment c’est un peu l’anarchie avec cette
période de fêtes… Le ramassage se fait correctement dans la commune (mardi, jeudi et samedi). Ce serait plutôt la
population qui ne respecte pas les jours de ces tournées en sortant les poubelles en dehors des jours prévus ce qui
génère des nuisances ». Aussi, la mairie a décidé de sanctionner les habitants qui abandonnent leurs poubelles sur la
voie publique, en dehors des jours de passage des éboueurs.

C’est aussi ce qu’explique Hanafi Ben-Mohamed, Chargé de la prévention des déchets, de l’Information et de la
sensibilisation au sein de la Cadema. « En ce moment la collecte est assurée normalement, sauf le mercredi et le
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dimanche, explique-t-il. Le problème c’est que les gens déposent leurs déchets au fur et à mesure, ce sont des dépôts
sauvages de détritus qui s’amoncellent à proximité des points de collecte. Même si nous sommes en période de fêtes,
les incivilités augmentent. Les gens laissent leurs ordures un peu partout, ils ne respectent pas le calendrier ni les
horaires. De plus, ils mélangent toutes sortes de déchets et la hausse du nombre des bouteilles en plastique accentue
aussi le phénomène. Il faut accompagner la population pour adopter les bons gestes, mais cela prend du temps »,
concède le Chargé de la prévention des déchets au sein de la Cadema. Toutefois, il assure que le nécessaire est fait
malgré les problèmes que peuvent rencontrer les agents, notamment en ce qui concerne les travaux et l’insécurité. «
Cela a forcément un impact sur la collecte des déchets », justifie-t-il.

Du côté du Sidevam, on reconnait que cette période de l’année est toujours un peu compliquée, notamment après Noël,
du fait de la hausse de l’activité causée par les fêtes ; et qu’en plus avec le lundi comme jour férié cela a pénalisé
certaines communes concernant le ramassage des déchets. Pour son président, Houssamoudine Abdallah, les choses
devraient s’améliorer rapidement et se fluidifier d’ici la fin de la semaine. « On a mis le paquet depuis déjà plusieurs
mois pour que les choses changent. Nous avons fait beaucoup d’efforts pour les usagers et nous allons continuer. Ce
sont ainsi 10.000 bacs qui vont être distribués à la population dans les trois mois qui viennent. De plus les déchetteries
mobiles vont se généraliser dans la plupart des communes permettant ainsi d’évacuer les encombrants et les déchets
verts ».

Le président du Sidevam déplore également l’incivilité de certains habitants. « C’est un réel problème, les gens ne trient
pas, ils mélangent tout, encombrants, ordures, déchets verts… Ce qui occasionne souvent des casses sur nos camions.
Nous devons faire un travail sur l’incivilité. La population doit respecter le calendrier des collectes et ne pas faire de
dépôts sauvages, elle doit déposer les déchets au bon endroit et au bon moment. Pour nous 2024 sera l’année de la
sensibilisation ». Houssamoudine Abdallah estime que d’ici 6 mois, grâce aux moyens mis en oeuvre par le Sidevam, les
choses devraient aller mieux concernant la propreté dans l’île, « à condition que la population joue le jeu ».

4 janvier 2024

Une consultation pour le réaménagement du front de mer de Mamoudzou

Une consultation citoyenne est actuellement organisée par la mairie de Mamoudzou au sujet du réaménagement du
front de mer. Les habitants ont jusqu'au 26 janvier pour soumettre leurs propositions.

La mairie de Mamoudzou organise en ce moment une consultation citoyenne sur le réaménagement du front de mer.
Elle veut en faire un "un espace convivial, attractif et fonctionnel en répondant aux besoins et aspirations des
concitoyens." Des projets avaient pourtant été lancés par la précédente mandature. "Les appels d’offres ont été
lancés, mais ils se sont avérés infructueux", explique Kamal-Eddine Mohamed, directeur des projets structurants à la
mairie de Mamoudzou. "La ligne directrice était de développer un front de mer plus accueillant, qui apporte de la
fraîcheur, des activités économiques et ludiques."

"Pour un projet d'envergure, nous avons besoin de l'avis des citoyens", poursuit-il. "On a le citoyen qui vient de
Mamoudzou, celui qui prend la barge, celui qui d'autres coins de Mayotte, le front de mer appartient à tout le monde."
Pour cela, les Mahorais ont jusqu'au 26 janvier pour répondre à un formulaire disponible en ligne et en format papier
à l'hôtel de ville, dans les mairies annexes, les MJC, à la maison de quartier de Cavani, au comité de tourisme et à la
médiathèque Rama M'sa.
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Ile Maurice

3 Janvier 2024

Patrimoine immobilier et architectural : le parent pauvre de l’action


gouvernementale…

Ravagée par le feu… il y a 18 mois, l’une des ailes importantes des Casernes centrales se dégrade, dans l’indifférence
totale
Les Casernes des pompiers (1906) et l’ancienne prison centrale de Port-Louis (1839) au pied de l’échafaud

La sauvegarde du patrimoine mobilier et architectural : le parent pauvre de l’action gouvernementale ? L’histoire et la


mémoire s’opposeraient au progrès aux yeux des politiques ? Autant de questions qui taraudent les amoureux du
patrimoine qui assistent, impuissants, à la démolition ou à l’effondrement de ces magnifiques bâtiments en bois
ou en pierre taillée que nous ont légués nos aïeux. Il faut sillonner la capitale pour constater à quel point le béton et le
bitume ont pris le dessus dans le paysage, là où, jadis, s’érigeaient de belles demeures coloniales. Aussi, à force de
faire l’autruche, on les laisse partir en fumée ou aux mains de promoteurs avides. Zéro annonce et zéro budget
consacré à la rénovation d’une aile importante des Casernes centrales ravagée par les flammes… il y a
18 mois. Le reflet d’un laxisme politique, de l’absence de ressources, de mécanismes d’action et d’un responsable qui
s’y consacre avec assiduité.

Le tout-Maurice a assisté avec beaucoup d’amertume, de tristesse et de colère comment on a si odieusement procédé
à la démolition, en 2017, du bâtiment en bois qui abritait jadis “La School”, le collège Royal de Port-Louis.

C’est tout un pan de l’Histoire de notre pays, de notre patrimoine, qui est parti — en catimini, et apparemment avec la
complicité de l’État. C’était la même chose avec le bâtiment de l’Imprimerie du gouvernement, démoli, au début des
années 1990, afin de faire de la place à la State Bank Tower. Ce ne sont que deux exemples, parmi tant d’autres, de
cette manie de faire table rase. Comme s’ils dérangeaient, en travers du chemin du progrès. Les exemples de
bâtiments historiques en péril ou qui ont disparu du paysage ne se comptent plus sur les doigts de la main.
Qui n’a pas eu la boule au ventre en découvrant les vidéos et les images de l’incendie qui a ravagé une aile des
Casernes centrales, le 4 juillet 2022. Le gouverneur français Mahé de La Bourdonnais, qui a fait construire et façonné
les lieux à partir de 1740, doit se retourner dans sa tombe en voyant dans quel état se trouve ce trésor patrimonial
inestimable qui se dégrade, pierre après pierre, sans qu’aucun ministre, député ou conseiller municipal ne s’en
émeuvent et ne montent au créneau pour réclamer un plan de réhabilitation dans les plus brefs délais.
Et quid du poste de police de Trou Fanfaron ?

Dans un entretien accordé à Week-End le 24 juin dernier, le président de l’ONG SOS Patrimoine en Péril, Arrmaan
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Shamachurn, a fait ressortir que les mesures budgétaires annoncées par le ministre Renganaden Padayachy n’était
« pas en ligne avec nos propositions et recommandations », tout en exprimant son exaspération sur le sort réservé
aux Casernes centrales : « Voilà un exemple d’un laxisme criant qui a conduit à l’incendie de cette aile des Casernes
centrales… qui était utilisée comme grenier avec un tas de matelas s’entassant ici et là. Nous avons écrit aux parties
concernées pour la mise sur pied d’une réunion de réflexion et de planification stratégique, avec la police également,
mais on ne voit rien venir. » Le président de SOS Patrimoine en Péril regrette aussi que le projet de rénovation du
poste de police de Trou Fanfaron, en souffrance depuis des décennies, et classée au patrimoine national depuis 1951,
ait été reporté aux calendes grecques.

Arrmaan Shamachurn a dû bondir de sa chaise en apprenant la décision de la mairie de Port-Louis d’ordonner, en


novembre, la destruction du bâtiment en bois (1906) des Casernes des pompiers, patrimoine national, sise à la rue
Maillard. Un crève-cœur. Le mot n’est pas trop fort pour décrire l’état lamentable dans lequel se trouve le bâtiment
des soldats du feu. Située à quelques mètres de l’ancienne Cour suprême, de l’Hôtel de Ville et du théâtre, la caserne
des pompiers faisait jadis la fierté des Portlouisiens. Laissé sans entretien, l’édifice a subi au fil du temps une
dégradation évidente malgré moult initiatives de la perte de SOS Patrimoine en Péril pour que la bâtisse en bois soit
préservée et rénovée au lieu d’être démolie.

Cette impuissance face au marasme dans lequel se trouve notre patrimoine immobilier peut s’avérer d’autant plus
ardue quand l’édifice ne bénéficie d’aucune reconnaissance à l’échelle nationale. À la rue Maillard, l’ancienne prison
centrale, inaugurée en 1839 et close en 1953, n’échappe pas à ce « laisser-aller », dont les autorités ne semblent
nullement se préoccuper. N’étant pas inscrite au National Heritage, cette œuvre architecturale tombe en ruines et
sombre dans l’oubli. La prison est au pied de l’échafaud !

Si l’image des grandes maisons bourgeoises d’antan, à l’instar de la magnifique maison en bois d’Eureka à Moka, se
grave plus facilement dans la mémoire collective, d’autres bâtiments en bois, plus modestes, reflètent également le
savoir-faire des concepteurs du 19e siècle. Et c’est avec le pincement au cœur qu’on a assisté à l’effacement d’une
belle maison coloniale, sise à la rue Pope Hennessy, près du Champ de Mars, qui a été engloutie par les flammes dans
la nuit du 19 novembre dernier. Typique du style architectural créole mêlant le bois, la pierre taillée et un toit à forte
pente, ladite maison était inoccupée depuis plusieurs années. Une énième page de la riche genèse de la rue Pope
Hennessy qui se meurt.

Un déclin qui risque de s’accentuer si les autorités ne se décident pas dans les années à venir à donner un coup de
neuf au bâtiment abritant l’ancienne Cour suprême.
Dans le tiroir des projets fantômes
À quelques encablures du centre-ville, Chinatown et ses bâtiments en pierre taillée et en bois ont une valeur
historique qui mérite aussi d’être préservés et valorisés. Or, outre la contrainte de la hauteur imposée par la zone
tampon de l’Aapravasi Ghat, le manque de moyens financiers à la disposition des propriétaires constitue un obstacle à
la réhabilitation de nombreux bâtiments désuets, dont certains menacent de s’effondrer, tombent dans l’oubli.
Certes, des initiatives telles que le Street Art ont permis de redonner un peu de couleur aux édifices et sont fort
louables, mais elles ne doivent en aucun cas cacher la forêt de ces œuvres architecturales et symboliques qui se
délitent ou sont proches de la ruine. Le temps presse, et afin que les générations futures ainsi que la clientèle
touristique ne soient pas privées des mille facettes de ce lieu mythique, le gouvernement a intérêt à suivre certaines
recommandations émises par Kwang Poon, Chairperson de l’association East Meets West, dont celle préconisant que
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« toutes les rénovations faites par les propriétaires dans Chinatown soient éligibles pour des incitations fiscales tant
qu’ils remettent à neuf la façade de leurs bâtiments conformément au cahier des charges. »

Dans le budget 2020-21, le Grand Argentier avait donné l’assurance d’une étroite collaboration entre le secteur privé
et le National Heritage Fund to « better preserve, protect and promote national heritage sites. » Or, on a l’impression
que cet item a été rangé dans le tiroir des projets fantômes. Quid de L’expression of interest censée encourager les
opérateurs du secteur privé à restaurer et préserver des bâtiments historiques, à l’instar du Château Bénarès, dont
une partie du toit s’est effondrée récemment ? Décédée le 24 décembre, Sélena Leroux, passionnée du patrimoine,
avait confié à un journaliste du Mauricien l’année dernière que « les touristes ne viennent pas à Maurice uniquement
pour un moment d’agrément mais aussi pour découvrir beaucoup d’endroits qui ont marqué l’histoire de notre
pays. » Sauf que le gouvernement préfère orienter ses dépenses vers la construction neuve plutôt que vers la
restauration des édifices historiques mal entretenus.

11 décembre 2024

Le tourisme responsable et durable une priorité incontournable !

Avec l’essor de l’écologie et du tourisme responsable, les hôtels comprennent l’urgence d’adopter des pratiques
respectueuses de l’environnement. La durabilité n’est plus une mode, mais une priorité nécessaire.

LA durabilité gagne en importance dans l’industrie hôtelière, influençant les opérations hôtelières et l’expérience des
clients. Les préoccupations environnementales et le voyage responsable incitent les hôtels à intégrer des pratiques
durables, redéfinissant le secteur.

Chez The Good Life Resort Mauritius, c’est avec enthousiasme qu’Antoine Bry accueille cette évolution. Le directeur
affirme que cette évolution correspond parfaitement à ses valeurs, particulièrement en ce qui concerne les
préoccupations environnementales, qui sont de plus en plus importantes pour les voyageurs d’aujourd’hui. Pour lui, le
tourisme durable n’est pas simplement un concept, mais une exigence pour les voyageurs soucieux de
l’environnement. «En tant qu’établissement récompensé par l’Environmental Award en 2023, nous sommes
convaincus que cette évolution est bénéfique à la fois pour l’environnement et pour l’image de l’Ile Maurice»,
soutient-il

Il poursuit en expliquant : « En tant que Ecolodge, nous nous efforçons de réduire notre impact sur l’environnement
en intégrant des pratiques durables à tous les niveaux de notre fonctionnement. Nous avons mis en place des
initiatives visant à réduire la consommation d’énergie et d’eau, tout en gérant efficacement nos déchets. Notre
restaurant, principalement axé sur la cuisine végétarienne, nous permet d’utiliser la majeure partie de nos déchets
pour le compostage. Nous travaillons également en étroite collaboration avec des fournisseurs locaux pour soutenir
l’économie locale et promouvoir une agriculture raisonnée. De plus, nous sensibilisons nos employés à la durabilité et
les encourageons à adopter des pratiques respectueuses de l’environnement au quotidien. Enfin, nous impliquons nos
clients dans nos efforts de durabilité en les incitant à participer à nos initiatives, telles que notre politique de
suppression des plastiques à usage unique, en leur fournissant des gourdes d’eau réutilisables pour la durée de leur
séjour.»
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UN IMPACT POSITIF SUR L’HUMAIN

Chez LUX* Island Resorts Ltd, Désiré Elliah, le Chief Executive Officer, reconnaît l’attrait croissant du tourisme durable,
en particulier de l’écotourisme, l’écotourisme pour les voyageurs conscients de leur empreinte environnementale.
C’est pourquoi, il encourage la chaîne d’hôtels LUX* à s’engager activement dans des projets visant à relever les défis
de cette nouvelle ère du tourisme. Pour lui, cette initiative vise non seulement à répondre à la demande croissante
des voyageurs, mais aussi à contribuer à façonner un avenir plus respectueux de l’environnement. D’ailleurs, Ashok
Bhugoo, General Manager de LUX* Le Morne, confie que depuis toujours, l’engagement de LUX* a été d’avoir un
impact positif tant sur l’humain, la société et l’environnement. Reflétant l’âme de LUX* Le Morne, il précise que son
établissement s’investit activement dans des pratiques durables variées. Cela inclut le recyclage des eaux, la
désalinisation de l’eau pour une utilisation responsable, la réduction du gaspillage alimentaire, une approche
responsable de la rénovation, la sensibilisation des clients, ainsi que la préservation des zones côtières et des récifs
coralliens.

De plus, récemment, l’hôtel a renforcé son engagement en introduisant le concept novateur du «skinimalisme», qui
combine les mots «skin» (peau) et «minimalisme» et encourage des routines de beauté simples, minimalistes et
naturelles. En effet, en intégrant le bien-être, les traditions ancestrales et la beauté durable, le LUX* ME Spa de LUX*
Le Morne s’est lancé dans un projet conforme à son initiative RSE « Circle of Care », visant à créer un gommage
corporel naturel fait main à partir du marc de café recyclé provenant des restaurants de l’hôtel.

« Ce projet s’inscrit dans une démarche écologique en totale adéquation avec les valeurs de notre hôtel. Notre
établissement s’engage constamment à réduire les déchets et à mettre en œuvre des pratiques durables à tous les
niveaux de nos opérations », affirme Ashok Bhugoo avec détermination.

10 janvier 2024

Perspectives 2024 : une croissance inférieure à celle de l’année précédente attendue en 2024

Les observateurs tablent sur un chiffre entre 4,6 % et 6 %

Les élections générales imminentes exerceront une influence significative sur la croissance économique à Maurice en
2024, selon les observateurs. Quelles sont les prévisions pour cette nouvelle année ? En prévision d’une possible
année électorale, Amit Bakhirta, Chief Executive Officer (CEO) d’Anneau, se prononce favorablement sur les
répercussions économiques anticipées, en phase avec les analyses de Statistics Mauritius. Il souligne l’impact positif
des initiatives budgétaires de l’année précédente, notamment dans les domaines tels que les infrastructures
routières, l’assainissement, et le logement social.

De plus, il anticipe qu’un surplus de 1,3 million de touristes pourrait dynamiser la croissance en 2024. « Malgré les
défis monétaires, la croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) pour 2024 devrait se situer entre 4,6 % et 4,8 % »,
précise-t-il.
Pour sa part, l’observateur économique et expert-comptable, Tahir Wahab, indique que, d’après les prévisions, la
croissance mondiale sera fragile en 2024, sur fond d’inflation, et on doit s’attendre à un taux de croissance mondiale
de 2,7 %, comparé à 2,9 % en 2023. À Maurice, rappelle-t-il, la croissance pour 2023 a été révisée à la hausse à 7,1 %
du PIB récemment par Statistics Mauritius, comparé à 6,7 % précédemment.

« Pour 2024, il y a toujours la crainte d’une récession mondiale et pour Maurice, prenant en considération l’injection
monétaire additionnelle sous forme de compensations et d’aides sociales, et aussi vu que les élections générales
seront imminentes, on doit s’attendre à ce que les dépenses gouvernementales augmentent de manière significative
», affirme-t-il. Ainsi, Tahir Wahab est d’avis que la croissance sera inférieure à celle de 2023 et sera entre 5 % et 6 %
pour 2024.

Les secteurs qui contribueront à faire grimper la croissance

En ce qui concerne les secteurs connaissant une forte croissance, Amit Bakhirta mentionne que les activités de
construction, d’hébergement et de restauration, ainsi que les activités financières et d’assurance dans un
environnement de taux d’intérêt relativement plus élevés, restent bien positionnées pour une croissance plus élevée
en 2024. « En tenant compte de l’activité de consommation intérieure, les activités de transport et de distribution
devraient également très probablement bénéficier d’une année électorale », affirme le CEO d’Anneau.
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Tahir Wahab abonde dans le même sens. Pour lui, le tourisme va continuer à croître grâce à l’effort de marketing en
Europe et dans les marchés traditionnels comme la France et la Grande-Bretagne, qui va continuer à augmenter les
revenus touristiques. « Par ailleurs, la construction reste également un secteur en plein essor avec l’investissement du
gouvernement et le secteur privé qui contribueront à maintenir la croissance », appuie-t-il.

Le secteur financier, poursuit l’expert-comptable, reste également un domaine d’avenir et prometteur d’emplois,
contribuant à hauteur de 13 % à la création de richesse à Maurice. « En adoptant les meilleures pratiques et normes
établies par les agences internationales, le secteur, qui emploie plus de 15 000 professionnels de la finance, va
définitivement croître en 2024 », souligne-t-il.

L’évolution de la croissance
Contraction de -
2020
14,5 %
2021 + 3,4 %
2022 + 8,9 %
2023* + 7,1 %
*Prévision 4,6 à 6 %

6 janvier 2024

Hausse du taux d’importations et d’exportations pour l’année 2023

Les exportations sont estimées à environ Rs170 milliards alors que les importations tournent autour de Rs 300
milliards.

La balance commerciale de Maurice pour l’année 2023 affiche un déficit d’environ Rs 190 milliards. Ce chiffre indique
qu’à Maurice, on importe beaucoup plus qu’on n’exporte. Ce déficit de Rs190 milliards se traduit par une hausse de
1,6% par rapport 2022.

Les exportations pour l’année 2023 sont estimées à environ Rs170 milliards, alors que le coût des importations tourne
autour de Rs 300 milliards. De ce fait, les exportations et importations ont connu une hausse de 3,8% et 2,7%
respectivement.
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Union des Comores

2 janvier 2024
- 19

24/12 23
- 20

Les Seychelles

4 janvier 2024

Seychelles pays africain le plus riche, selon le magazine Global Finance


Les Seychelles ont été classées pays le plus riche d'Afrique dans l'édition du Global Finance Magazine publiée le 21
décembre.

Selon le magazine, les Seychelles sont classées au 56ème rang mondial et en tête de liste des pays africains avec un
produit intérieur brut (PIB) et une parité de pouvoir d'achat (PPA) de 39 662 dollars.

Les Seychelles, un archipel de l'ouest de l'océan Indien, comptent un peu plus de 100 000 habitants et leur économie
dépend principalement du tourisme et de la pêche.

En 2023, jusqu'au mois de novembre, les Seychelles ont accueilli 317 915 touristes, contribuant 873 millions de dollars
à l'économie de janvier à novembre, soit une augmentation de 4,8 % par rapport à la même période en 2022.

Le magazine Global Finance affirme que « bon nombre des pays les plus riches du monde sont également les plus
petits du monde : la pandémie et le ralentissement économique mondial n’ont pratiquement pas entamé leur
immense richesse ».

Il ajoute que même si le produit intérieur brut (PIB) d'un pays représente la valeur totale des biens et services
produits, diviser cette production par le nombre de résidents à temps plein donne une estimation plus précise de la
richesse relative d'un pays.

"Alors que le produit intérieur brut (PIB) mesure la valeur de tous les biens et services produits dans un pays, diviser
cette production par le nombre de résidents à temps plein est une meilleure façon de déterminer à quel point la
population d'un pays est riche ou pauvre par rapport à celle d'un autre, ", a-t-il ajouté.

Pour obtenir une image plus précise du niveau de vie moyen d'un pays il faut tenir compte des taux d'inflation et du
coût des biens et services locaux. Le chiffre obtenu est connu sous le nom de parité de pouvoir d’achat (PPA).

"Devrions-nous alors automatiquement supposer que dans les pays où la PPA est particulièrement élevée, la
population globale est visiblement mieux lotie que dans la plupart des autres endroits du monde ? Pas tout à fait.
Nous avons affaire à des moyennes et, au sein de chaque pays, les inégalités structurelles peuvent facilement faire
pencher l’équilibre de la balance en faveur de ceux qui sont déjà avantagés", estime le magazine.

L'île voisine, Maurice, est le deuxième pays africain le plus riche et se classe au 66ème rang mondial, suivie par la
Libye au 73ème rang.

Les trois pays les plus riches sont la République d'Irlande, suivie du Luxembourg, de Singapour et du Qatar.

À l’autre extrémité du spectre se trouvent le Soudan du Sud, le Burundi et la République centrafricaine.


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Le grand moment attendu du Carrefour


Ce mardi 30 janvier à Tananarive :
Premier rendez vous régional d’affaires
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Afrique et Océan Indien

22 décembre 2024

Classement 2023 des pays africains selon leur développement dans les TIC : le Maroc surperforme

Le rapport souligne des progrès sensibles en matière de développement des TIC en Afrique, avec cependant
d’importants écarts entre les pays. Le Maroc, en tête, cumule plus de 85 points sur 100 alors que le Tchad ferme la
marche 65 points en dessous.

Le Maroc est le pays qui affiche le niveau de développement des technologies de l'information et de la communication
(TIC) le plus élevé en Afrique, selon un rapport publié le 15 décembre par l’Union internationale des télécommunications
(UIT).

Intitulé « Measuring digital development : The ICT Development Index 2023 », le rapport analyse et évalue les progrès
accomplis dans le domaine des TIC dans 169 pays et territoires à travers le monde en se basant sur 10 indicateurs, dont
le pourcentage des particuliers utilisant Internet, la pénétration de la téléphonie mobile à large bande mobile, le trafic
Internet à large bande mobile (en gigaoctets par abonnement), le prix des données mobiles et des services voix et le
taux de possession de téléphones mobiles.

Les pays étudiés ont été notés sur une échelle allant de 0 à 100 points pour chaque indicateur. Les scores des différents
indicateurs ont été ensuite combinés avec le même degré d’importance pour dégager un score global pour chaque pays
allant, lui aussi, de 0 (absence totale de connectivité) à 100 points (connectivité optimale).

Avec un score de 85,1 points, le royaume chérifien surperforme sur le continent, grâce notamment à un taux de
pénétration de la téléphonie mobile d’environ 150% et à un taux de pénétration d’Internet proche de 100%.

L’Île Maurice arrive en deuxième position avec un score de 81,7 points devant les Seychelles (80,9 points), l’Afrique
du Sud (80,5), la Libye (79,4), l’Algérie (77,8), l’Egypte (75,8), la Tunisie (75,4) et le Botswana (74) alors que le Gabon
ferme le Top 10 africain avec un score de 72,9 points. (Voir le classement complet des pays africains ci-dessous).

Le rapport souligne également que 20 pays africains sur les 45 étudiés affichent un score supérieur à 50 points, ce qui
dénote des progrès sensibles dans le développement des TIC. Beaucoup reste cependant à faire, car huit des dix pays
du monde affichant des scores inférieurs à 30 points se trouvent en Afrique.

Les écarts restent également énormes entre les différents pays du continent. A titre d’exemple, l’écart entre le Maroc
et le Tchad a atteint plus de 65 points.

A l’échelle mondiale, les Emirats arabes unis occupent la première marche du podium avec un score de 100 points,
devant les États-Unis (99,1 points), le Qatar (98,7), le Koweït (98,2) et le Danemark (96,9).

Le score moyen de l’ensemble des pays et territoires étudiés à travers le monde est de 72,8 points. Toutefois, le
classement montre qu'il existe une forte corrélation entre les performances des pays et leurs niveaux de revenu. Le
score moyen des pays à faible revenu est de 31,5 points, contre 62 points pour les pays à revenu intermédiaire de la
tranche inférieure, 76,4 points pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, et 90,1 points pour les
pays à revenu élevé.

Classement des pays africains selon le développement des technologies de l'information et de la


communication en 2023 :

1-Maroc (Score : 85,1 points) ; 2-Maurice (81,7) ; 3-Seychelles (80,9) ; 25-Comores (43,5) ; 41-Madagascar (26,4)
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2 janvier 2024

La triple bataille des agricultrices africaines

L’accès au financement, aux intrants et aux débouchés constituent les trois défis majeurs de l’agricultrice africaine.
Malgré son poids dans la production agricole, celle-ci fait l’objet de diverses discriminations.

Mais les verrous commencent à sauter, notamment en matière d’accès à la propriété foncière. Par ailleurs, les
organismes de financement revisitent enfin leur « logiciel » en sortant du mono-produit, le micro-crédit. La
concurrence des tontines les y a en partie contraints. Tant mieux.

L’affirmation selon laquelle les femmes produisent 60 à 80 % de l’alimentation mondiale se retrouve-t-elle vérifiée
lorsqu’on parle de l’agricultrice africaine ? Les jardins potagers ou les petits lopins de terre dont elles s’occupent
jouent un rôle crucial dans la disponibilité alimentaire. Souvent les paysannes cultivent une part importante des
céréales de base ou des fruits et légumes consommées par le ménage. Elles en vendent aussi une fraction si elles
disposent d’un accès aisé au marché.

Les agricultrices africaines ont entre 30 et 50 % moins d’accès aux intrants et à la traction animale que les hommes.
Elles ne représentent que 8 % des propriétaires fonciers et accèdent à seulement 10 % du crédit. Ce sont les experts
de la Banque mondiale qui le disent. Or la production agricole pourrait augmenter de 10 à 20 % si l’accès des femmes
aux intrants agricoles était égal à celui des hommes.

Pas de biens, pas de crédit

N’ayant pas d’actifs en propre à offrir en garantie, les agricultrices africaines ont beaucoup de difficultés à accéder aux
services financiers. Ce qui freine l’utilisation des intrants et des équipements. La levée de cette barrière est un des
combats prioritaires des ONG et des partenaires du développement sur le continent. Ceci étant, grâce au mobile
banking, l’inclusion financière de l’agricultrice africaine progresse par le canal de la microfinance rurale quand sont
levées les réticences des prestataires de services financiers à fournir des services de crédit, d’épargne ou d’assurances
aux paysannes en raison outre de leur manque de garanties. En fournissant une gamme de services financiers, y
compris des crédits pour les petites et microentreprises, des facilités d’épargne, une assurance, des pensions, des
facilités de transfert et de paiement incontestablement attractifs, la microfinance peut contribuer à l’autonomisation
d’une catégorie de femmes rurales relativement aisée.
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Le micro-crédit a vieilli

Mais tel qu’il est encore pratiqué aujourd’hui, le micro-crédit inventé par la Grameen Bank au Bangladesh, n’est plus
adapté aux réalités de l’agricultrice africaine ; les banques et les organismes financiers gagneraient à faire preuve de
plus d’imagination, confie Hassina Moukhariq, Directrice du Développement international de la Fondation
OCP. Soyons clair. Il ne s’agit pas ici de jeter le bébé avec l’eau du bain, mais de sortir de la stratégie du mono-produit
que pratiquent les établissements de crédit à l’égard des agricultrices.

Le micro-crédit a le mérite, à travers le principe de « responsabilité conjointe », d’avoir supprimé la garantie qui
empêchait souvent les paysannes d’accéder au crédit. Selon l’affectio societatis qui lie les membres du club, chacun
s’engage à venir en aide à tout autre membre ayant des difficultés à rembourser un prêt. Cet arrangement est souvent
basé sur les liens sociaux entre les communautés.

L’engagement moral auprès des pairs, voire l’honneur personnel, est le principal gage de la solvabilité des membres
en amenant les uns et les autres à rembourser leurs prêts dans les délais convenus. La tontine, si populaire en Afrique,
est la formule la plus aboutie de cette garantie collective.

Il est essentiel que les agricultrices accèdent aux financements pour qu’elles puissent développer leurs activités et
investir dans des chaînes de valeur aux débouchés à plus forte valeur ajoutée et accroître leur indépendance
économique. Cet accès est également important pour améliorer la productivité agricole et investir dans des
technologies qui renforcent leur résilience face au changement climatique. Les participants à la COP28 à Dubaï
devraient s’en souvenir.

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