Vous êtes sur la page 1sur 180

See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.

net/publication/350328013

Cours hydrogéologie

Book · March 2021

CITATIONS READS

0 4,607

1 author:

Bouselsal Boualem
Université Kasdi Merbah Ouargla
26 PUBLICATIONS 114 CITATIONS

SEE PROFILE

Some of the authors of this publication are also working on these related projects:

Etude hydrogéochimique, gestion et protection de l’aquifère du Complexe Terminal (CT) d’Ouargla et d’El Oued View project

Hydrogeochemical Characterization and Groundwater Management in Oued-Souf valley (Algeria) using GIS, Geocomputation and Geostatical approach View project

All content following this page was uploaded by Bouselsal Boualem on 23 March 2021.

The user has requested enhancement of the downloaded file.


Université de Kasdi Merbah-Ouargla-
Faculté des hydrocarbures, des Energies renouvelables et des
Sciences de la terre et de l’univers
Département des Sciences de la terre et de l’univers

Cours de l’Hydrogéologie

Destiné aux étudiants


de
Master et licence Hydrogéologie

Auteur:
Dr. Bouselsal Boualem
Maître de Conférences

Mars 2021
Introduction et programme
de module
Introduction
Il est devenu de plus en plus évident que les eaux souterraines joueront un rôle essentiel
dans la satisfaction des besoins en ressources en eau du 21 e siècle, les eaux souterraines
fournissant déjà à environ 2 milliards de personnes dans le monde un accès à l'eau douce.
En outre, le défi de nourrir une population projetée de neuf milliards de personnes d'ici
2030 nécessitera probablement une demande d'eau de plus en plus importante pour les
cultures en croissance, une grande partie de l'eau d'irrigation étant fournie par les eaux
souterraines. Combinées à d'autres pressions environnementales mondiales résultant de la
modification des modèles de température et de précipitations, induites par le changement
climatique, les réponses d'adaptation à l'utilisation et à la gestion de l'eau deviendront
essentielles si l'on veut satisfaire les demandes en eau. Ainsi, afin de préparer le terrain
pour les étudiants de licence et de master en hydrogéologie, ce polycopié comprend des
notions fondamentales sur l’hydrogéologie et explique les phénomènes hydrogéologiques
brièvement à l’aide de textes et de figures.
Les informations contenues dans ce polycopier ont été accumulés de nombreuses sources
différentes, soit ils s’agitent des livres ou des articles.

Bouselsal Boualem
 Sommaire
 Liste des figures
 Liste des tableaux
Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Contenu du chapitre N° Page


Introduction à l’hydrogéologie 01
1. Définition de l’Hydrogéologie 01
2. Histoire de l'hydrogéologie 02
3. Les fondements scientifiques de l’hydrogéologie 04
4. Les disciplines de l’Hydrogéologie 05
5. Les objectifs de l’hydrogéologie 07
6. Les tâches de l’hydrogéologue 07
7. L’hydrogéologie et les progrès technologiques 08
8. Employeurs potentiels des hydrogéologues en Algérie 08
Chapitre 01 : le concept de bilan hydrique 10
1. Les réservoirs d’eau sur la terre 10
2. Cycle globale de l’eau 12
3. Le bilan d’eau à l’échelle du continent 13
3.1 Les précipitations 13
3.2 L'évaporation et l'évapotranspiration 14
3.3 Les écoulements (ruissèlement) 14
3.4 L'infiltration et la percolation 14
4. Bilan du bassin hydrologique 15
4.1 Définition du bassin hydrologique 15
4.2 Bilan hydrologique 15
4.3 Bilan hydrique 15
5. Le bilan du bassin hydrogéologique 17
5.1 Le bassin hydrogéologique 17
5.2 Différence entre le bassin hydrologique et le bassin hydrogéologique 18
5.3 Bilan du bassin hydrogéologique 18
5.4 Bilan de l’aquifère 19
Chapitre 02 : Définitions et exemples d’aquifères 20
1. Définitions 20
1.1 La nappe 20
1.2 Un aquifère 20
1.3. Les termes en relation avec les formations l’hydrogéologiques 20
2. L’eau dans les roches 21
2.1 Le milieu poreux 21
2.2 La porosité des roches 21
2.3 Échelle de porosité des roches 22
2.4 Le volume élémentaire représentatif 23
3. Perméabilité 23
3.1. Définition de perméabilité 23
3.2 Perméabilité des roches 23
3.3 Echelle de perméabilité 24
4. Configuration des aquifères 24
4.1 Selon le critère hydrodynamique 24
4.1.1 L’aquifère libre 25
4.1.2 L’aquifère captif 26
4.1.3 L’aquifère semi-captif 29

i
Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Contenu du chapitre N° Page


4.1.4 Nappe non soutenue ou perchée 30
4.2. Selon le critère géologique 31
4.2.1 Les aquifères des dépôts fluviaux 32
4.2.2 Les nappe des bassins sédimentaires 37
4.2.3 Les aquifères carbonatés et les aquifères karstiques 43
4.2.4 Les aquifères littoraux 49
4.2.5 Les aquifères de socle cristallin 54
4.2.5 Les eaux thermales 57
4.3. Classification des aquifères selon le type des vides 58
Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme 60
1. porosité et le milieu poreux 60
1.1 Définition de la porosité et de milieu poreux 60
1.2 Les catégories des pores 61
1.3 Les facteurs affectant la porosité 65
1.4 Mesure de la porosité 66
1.5 Porosité et granulométrie 67
1.6 Relation fluide-solide en milieux poreux 70
1.7 Thermes en relation avec le mot porosité 74
2. La perméabilité 75
2.1 Définition de la perméabilité 75
2.2 Les facteurs influençant la perméabilité 76
2.3 Les catégories des perméabilités des roches 77
2.4 Echelle de perméabilité des roches 80
2.5 Classification hydrogéologique des roches 81
2.6. Isotropie et homogénéité 82
3. Loi de Darcy sur l’écoulement en milieu poreux 85
3.1. Vie et œuvre d’henry darcy 85
3.2. L’expérience de Darcy 86
3.3. Énoncé de la loi de Darcy 89
3.4. Conditions d’application de la loi de Darcy 90
3.5. Le gradient hydraulique 91
3.6. La perméabilité 91
4. Ecoulement des eaux vers les puits et les forages 97
4.1 Effet du pompage sur l'aquifère - Cône de dépression 97
4.2 Loi de Dupuit (1863) 99
4.3. Méthode de Thiem 101
5. Les paramètres hydrodynamiques 103
5.1 Transmissivité 103
5.2 Coefficient d'emmagasinement 104
5.3 Resistance hydraulique verticale 104
5.4 Facteur de drainance 104
5.5 Facteur d'égouttement 104
5.6 Diffusivité 105

ii
Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Contenu du chapitre N° Page


Chapitre 04: Cartographie hydrogéologique 106
1. Introduction 106
2. La carte hydrogéologique 106
2.1. Les fonctions de la carte hydrogéologique 106
2.2. Les objets représentatifs sur les cartes hydrogéologiques 106
2.3. Classification des cartes hydrogéologiques 112
2.4. Réalisation d'une carte hydrogéologique 116
2.5. Production de cartes hydrogéologiques 119
3. Les systèmes d'information géographique (SIG) 121
3.1. Présentation et intérêts du SIG 121
3.2. Composants SIG 122
3.3. Représentation des données 124
3.4. Capacités d'analyse du SIG 125
3.5 Services SIG Web 126
3.6 Application du SIG en hydrogéologie 127
4. Exemples des cartes hydrogéologiques 133
4.1. Cartes structurales de l’aquifère 133
4.2 Cartes piézométriques 136
Chapitre 05: Réserves et ressources en eaux souterraines 148
1. Définitions 148
1.1 La réserve 148
1.2 La ressource 148
2. Critères d’exploitation d’un aquifère 148
2.1. L’offre et la demande 148
2.2. Contraintes de planification 148
2.3. Contraintes spatio-temporelles 148
2.4. Variabilité dans l’espace et dans le temps 149
3. Catégories de réserves en eau souterraine 149
3.1 Réserve totale 149
3.2 Resserve régulatrice 149
3.3 Réserve permanente 150
3.4 La resserve exploitable 150
4. Méthodes d’évaluation de la réserve en eau souterraine 150
4.1. Les données de base pour l’évaluation des réserves en eau 150
4.2. Calcul de la réserve d’une nappe libre 152
4.3. Calcul de la réserve totale d’une nappe captive 156
5. Le renouvèlement de la réserve en eau 157
6. Evaluation de la ressource 157
Références bibliographiques 159

iii
Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Liste des figures


Figure N° Page
3
Figure 1.1. Volume d’eau disponible par pays par personne et par année en m /personne.anné 12
Figure 1.2. Schéma de cycle de l’eau 13
Figure 1.3. Schéma d’un bassin hydrologique. 15
Figure 1.4. Schématisation du bilan hydrique 16
Figure 1.5. Schéma d’un bassin hydrogéologique 18
Figure 1.6. Distinction entre le bassin hydrologique et le bassin hydrogéologique. 18
Figure 1.7. Illustration des entrées et des sorties possibles pour un aquifère 19
Figure 2.1. Différent types de porosité des roches 22
Figure 2.2. Schéma conceptuel des principaux types d'aquifères. 24
Figure 2.3. Schéma conceptuel d’un aquifère libre. 25
Figure 2.4. Position de la zone saturée et la zone non saturée dans un aquifère libre 26
Figure 2.5. Schéma conceptuel d’un aquifère captif. 26
Figure 2.6. Passage progressif d’une nappe libre à une nappe captive. 27
Figure 2.7. Foyers extérieurs et intérieurs des décharges des eaux captives ; 28
Figure 2.8. Schéma conceptuel d’un aquifère semi-captif 29
Figure 2.9. Schéma conceptuel montre le phénomène de drainance dans l’aquifère semi-captif 30
Figure 2.10. Schéma montre (a) un aquifère non soutenue et (b) un aquifère perché 30
Figure 2.11.Schéma montre quelques exemples des aquifères classés suivant le contexte
géologique 31
Figure 2.12. Une photo satellite montre un cône fluvial 32
Figure 2.13. Coupe géologique dans un cône alluvial 33
Figure 2.14. Coupe transversale dans un remplissage alluvial 34
Figure 2.15. Les éléments structuraux d’une nappe alluviale 35
Figure 2.16. Schéma montre une indépendance entre le cours d’eau et la nappe 35
Figure 2.17. Schéma montre une alimentation indirecte du cours d’eau par la nappe 36
Figure 2.18. Relation entre nappe et cours d’eau : A) drainage B) alimentation 36
Figure 2.19. Situation géographique de système aquifère du Sahara septentrionale (OSS.2005) 38
Figure 2.20. Coupe hydrogéologique dans le système aquifère de Sahara septentrional. 38
Figure 2.21. Colonne lithostratigraphique montre les aquifères de la région de Hassi Messaud 39
Figure 2.22. Coupe géologique dans le bassin de Paris 40
Figure 2.23. Situation géographique de l'aquifère Ogallala en États-Unis d’Amérique. 42
Figure 2.24. Schéma illustrant la distribution de l’eau souterraine dans les roches carbonatées dans
lesquelles existe une perméabilité secondaire associée à des fractures et à des joints
de stratification élargis. 44
Figure 2.25. Schéma montrant la présence de zones perméables dans des roches carbonatées
fracturées. Les rendements les plus élevés des forages sont observés dans les zones
d’intersection (Lattman et Parizek, 1964). 44
Figure 2.26. Présence d’une zone à forte perméabilité……dans des roches carbonatées. 45
Figure 2.27. Schéma conceptuel d’un aquifère karstique 47
Figure 2.28. Schéma de drainage dans les aquifères karstiques. 49
Figure 2.29. Schéma conceptuel montre la position de l’interface eau douce-eau salée 50
Figure 2.30. Schéma conceptuel montre la position de l’interface eau douce-eau salée dans les iles 50
Figure 2.31. Condition d’équilibre entre eau douce et eau salée 51
Figure 2.32. Intrusion d'eau de mer due à la surexploitation de la nappe côtière
53

iv
Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Figure N° Page
Figure 2.33. Répartition des roches cristallines dans le monde 54
Figure 2.34. Photos montrant les principales roches cristallines 54
Figure 2.35. Photos montrant des altérites 55
Figure 2.36. Schéma montre un aquifère en domaine de socle. 57
Figure 2.37. Le mécanisme de formation des eaux thermales 58
Figure 3.1. Position des pores dans la roche granulaire. 60
Figure 3.2. Bloc de diagramme montre un milieu poreux 60
Figure 3.3. Les catégories des pores 61
Figure 3.4 Porosité dans les grés 62
Figure 3.5. a)Schéma d'une fissure b) Rugosité sur la face intérieure c) Rugosité modélisée pour
une fissure 64
Figure 3.6. Les facteurs affectant la porosité des roches. 66
Figure 3.7. Granulométrie a) Tamiseuse électrique b) Les tamis c) La courbe granulométrique 68
Figure 3.8. Les zones dans l’aquifère à nappe libre. 71
Figure 3.9. Les différents types d’eau interstitielle dans l’aquifère. 72
Figure 3.10. Relation entre la porosité, la porosité efficace et la capacité de rétention. 73
Figure 3.11. Schéma illustre les types d’eau interstitielle et les types de porosité. 75
Figure 3.12. Les facteurs influent sur la perméabilité des roches 77
Figure 3.13. Les catégories de perméabilité des roches. 78
Figure 3.14. Relation entre l’échelle de l’échantillon et la perméabilité. 79
Figure 3.15. Les différentes échelles de porosité et de perméabilité dans le calcaire 80
Figure 3.16. Fourchettes de la perméabilité pour les aquifères de dépôts non consolidés et
consolidés. 80
Figure 3.17. Schémas conceptuels montrent l’isotropie, l’anisotropie, l’homogénéité et
l’hétérogénéité des formations géologiques. 84
Figure 3.18. Caractéristiques d’un milieu poreux (Castany. 1982). 84
Figure 3.19. Dispositif de Darcy: (a) Appareil original de Darcy avec manomètre à mercure et (b)
appareil équivalent avec manomètres à eau. 87
Figure 3.20. Tableau des expériences faites à Dijon les 29 et 30 octobre et 2 novembre 1855
(extrait de Darcy, Les fontaines publiques de la ville de Dijon, p. 592). 87
Figure 3.21. Schéma illustre les résultats de l’expérience de Darcy 89
Figure 3.22. Dispositif de laboratoire équivalent à la dispositif de Darcy 90
Figure 3.23. Mesures du gradient hydraulique (a) sur terrain (b) sur la carte piézométrique. 91
Figure 3.24. Ecoulement d’eau dans les milieux stratifiés. 95
Figure 3.25. Mesure de perméabilité au laboratoire (a) P. à charge constante (b) P. à charge
variable. 96
Figure 3.26. Cône de dépression formée lors de pompage dans une nappe libre. 98
Figure 3.27. Evolution de Cône de dépression en fonction de la perméabilité dans une nappe à
surface piézométrique horizontale. 98
Figure 3.28. Cône de dépression dans une nappe libre à surface piézométrique inclinée. 99
Figure 3.29. Pompage dans une nappe libre. 100
Figure 3.30. Pompage dans une nappe captive. 101
Figure 3.31. La méthode de Thiem en utilisant deux piézomètres de contrôle dans la nappe libre. 102
Figure 3.32. La méthode de Thiem en utilisant deux piézomètres de contrôle dans la nappe captive. 102
Figure 3.33. Schéma conceptuel la notion du transmissivité. 103
Figure 3.34. Comparaison entre le coefficient d'emmagasinement dans une nappe libre et une 104
nappe captive.

v
Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Figure N° Page
Figure 4.1. La représentation vectrice et leur correspondant à la représentation Raster 125
Figure 4.2. Organigramme méthodologique de la méthode DRASTIC sous SIG. 130
Figure 4.3. Carte isobathes de la nappe libre d’El Oued 2010 (Bouselsal, B.2014). 134
Figure 4.4. Carte isohypses de la nappe alluviale de la plaine de Meskiana. 134
Figure 4.5. Carte isopache de la nappe des sables dunaires de Bouteldja (Hani, A.2003). 135
Figure 4.6. Carte des perméabilitésde la nappe des sables miocènes de la plaine d’El Ma El Abiod 135
Figure 4.7. Carte de salinité de la nappe de Jeffara de Gabès (Ben Alaya,M.2014). 136
Figure 4.8. Carte piézométrique de la nappe phréatique d’El Oued. 137
Figure 4.9. Etapes de détermination du sens d’écoulement 140
Figure 4.10. Méthode de calcule du gradiant hydraulique entre deux piézomètres 142
Figure 4.11. Illustration de quelques formes de surface piézométrique des nappes. 143
Figure 4.12. Variations intersaisonnières de niveau piézométrique de la nappe libre. 145
Figure 4.13. Schémas montrent la relation nappe-cours d’eau 147
Figure 5.1. Détermination des réserves en nappe libre sur l'année hydrologique 149
Figure 5.2. Détermination des réserves en nappe captive. 150
Figure 5.3. Schéma conceptuel de la réserve dans une nappe libre et dans une nappe captive 151
Figure 5.4. Fluctuation du niveau piézométrique d’une nappe 152
Figure 5.5. Coupes transversales d’un cours d’eau et de sa nappe. 153
Figure 5.6. Courbe de tarissement. 154
Figure 5.7. La droite représentative de la fonction de Maillet. 155
Figure 5.8. La droite représentative de la fonction de Tison 155
Figure 5. 9. Volume d’eau expulsé par décompression de l’aquifère captif. 156

vi
Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Liste des tableaux

Tableau N° Page
Tableau 1.1. Répartition en volume et en pourcentage des différentes sources d’eau salée et d’eau
douce présentes sur Terre (Peter H et al, 2010). 11
Tableau 1.2. Illustration des entrées et des sorties possibles pour un aquifère 19
Tableau 2.1. Ordre de grandeur de la porosité totale et la porosité efficace de quelques roches 22
Tableau 2.2. Propriétés et volume élémentaire représentatif de milieux géologiques types. 23
Tableau 2.3. Ordre de grandeurs de perméabilité de quelque roche 24
Tableau 2.4. Analyses physicochimiques des eaux des aquifère de Hassi Messaud. 40
Tableau 2.5. Productivité des forages dans les aquifères de socle cristallin de divers régions du monde
(Singhal et Gupta, 1999) 56
Tableau 3.1. Valeurs de porosité de quelques types des roches 64
Tableau 3.2. Classification des roches meubles 69
Tableau 3.3. classification des pores et des fissures suivant leurs dimensions. 70
Tableau 3.4. Valeurs de la porosité, la porosité efficace et la perméabilité des roches non consolidées. 74
Tableau 3.5. Variation de viscosité dynamique et de la masse volumique en fonction de la
température. 93
Tableau 3.6. Valeurs du coefficient de perméabilité des sols 96
Tableau 4.1. Sujets cartographiables, classés par nature et degré de conceptualisation 108
Tableau 4.2. Regroupement d'objets cartographiés. 109
Tableau 4.3. Utilisateurs et exigences en matière d'informations 112
Tableau 4.4. Classification des cartes hydrogéologiques 112
Tableau 4.5. Classification des cartes hydrogéologiques en fonction du niveau d’information qu’elles
contiennent et de l’utilisation qu’on peut en faire (modifié de Struckmeier et al., 1989). 115
Tableau 4.6. Couches de la base de données hydrogéologique primaire. 123

vii
Introduction à l’hydrogéologie
1. Définition de l’Hydrogéologie
2. Histoire de l'hydrogéologie
3. Les fondements scientifiques de l’hydrogéologie
4. Les disciplines de l’Hydrogéologie
5. Les objectifs de l’hydrogéologie
6. Les tâches de l’hydrogéologue
7. L’hydrogéologie et les progrès technologiques
8. Employeurs potentiels des hydrogéologues en Algérie
Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

1. Définition de l’Hydrogéologie
L'hydrogéologie (hydro: eau et géologie: science de la terre), est la science qui étudie l'eau
souterraine. L'hydrogéologie étudiée les facteurs géologiques, hydrologique et les lois physiques qui
gouvernent la distribution, la circulation et le stockage des eaux souterraines dans les sols et les
roches. L'hydrogéologie cartographie et identifie les voies d'écoulement et de recharge, et évalue la
composition chimique et la qualité des eaux souterraines. Elle applique ces connaissances dans la
prospection, le captage et la protection des eaux souterraines.

2. Histoire de l'hydrogéologie
La compréhension claire du cycle hydrologique a été atteinte à la fin du XVIIe siècle. Les
expérimentateurs français Pierre Perrault (1611-1680) et Edme Mariotte (1620-1684) ont mesuré les
précipitations et le ruissèlement dans le bassin de drainage de la Seine, et l'astronome anglais
Edmond Halley (1656-1742) a démontré que l'évaporation de l'eau de mer était suffisante pour tenir
compte de toutes les sources et du débit des cours d'eau (Halley 1691). Plus de 100 ans plus tard, le
célèbre chimiste John Dalton (1766-1844) a fait d'autres observations sur le cycle de l'eau, y compris
une réflexion sur l'origine des sources (Dalton 1799).
L'une des premières applications des principes de la géologie à la solution des problèmes
hydrologiques a été faite par l'Anglais William Smith (1769-1839), le «père de la géologie anglaise»
et auteur de la carte de l'Angleterre (1815). Au cours de son travail en tant qu'arpenteur de canaux et
de mines dans l'ouest de l'Angleterre, Smith a noté les différents sols et le caractère des roches dont
ils étaient dérivés et a utilisé sa connaissance de la succession rocheuse pour localiser les ressources
en eau souterraine pour alimenter les niveaux sommitaux des canaux. et approvisionner des maisons
individuelles et des villes (Mather 1998).
En Grande-Bretagne, la révolution industrielle a entrainé une énorme demande de ressources en eau
pour approvisionner de nouvelles villes, Nottingham, Liverpool, Sunderland et certaines parties de
Londres étant toutes tributaires des eaux souterraines. Cette explosion de la demande en eau a donné
un élan à l'étude des aspects économiques de la géologie. C’est à cette époque que Lucas (1874)
introduit le terme «hydrogéologie» et produit la première véritable carte hydrogéologique (Lucas
1877). Vers la fin du dix-neuvième siècle, William Whitaker, parfois décrit comme le «père de
l'hydrogéologie anglaise» et un collectionneur passionné de documents sur les puits, a produit le
premier mémoire sur l'approvisionnement en eau de la Commission géologique (Whitaker et Reid
1899) dans lequel l'eau l'offre de Sussex est systématiquement enregistrée.

Introduction à l’hydrogéologie Page 1


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Le forage de nombreux puits artésiens a stimulé l'activité parallèle en France au cours de la première
moitié du XIXe siècle. L’ingénieur hydraulique municipal français Henry Darcy (1803-1858) a
étudié la
Le mouvement de l'eau à travers le sable et à partir d'observations empiriques a défini l'équation de
base, universellement connue sous le nom de loi de Darcy, qui régit l'écoulement des eaux
souterraines dans la plupart des formations alluviales et sédimentaires. La loi de Darcy est le
fondement des aspects théoriques de l'écoulement des eaux souterraines et son travail a été étendu
par un autre Français, Arsène Dupuit (1804-1866), dont le nom est synonyme de l'équation de
l'écoulement axialement symétrique vers un puits dans un milieu perméable et poreux.
Le travail de pionnier de Darcy et Dupuit a été suivi par l'ingénieur civil allemand Adolph Thiem
(1836–1908), qui a fait des analyses théoriques des problèmes concernant l'écoulement des eaux
souterraines vers les puits et les galeries, et par l'Autrichien Philip Forchheimer (1852–1933) qui,
pour la première fois, appliqué des mathématiques avancées à l'étude de l'hydraulique. L'une de ses
principales contributions a été la détermination de la relation entre les surfaces équipotentielles et les
lignes d'écoulement. Inspiré des techniques antérieures utilisées pour comprendre les problèmes de
flux de chaleur et à partir des hypothèses de Darcy’s Law et Dupuit, Forchheimer a dérivé une
équation différentielle partielle, l’équation de Laplace, pour un écoulement régulier des eaux
souterraines. Forchheimer a également été le premier à appliquer la méthode des images miroir aux
problèmes d'écoulement des eaux souterraines; par exemple, le cas d'un puits de pompage situé à
côté d'une rivière.
Une grande partie du travail de Forchheimer a été reproduite aux États-Unis par Charles Slichter
(1864-1946), apparemment inconscient de l’existence de Forchheimer. Cependant, l'approche
théorique de Slichter était vitale pour l'avancement de l'hydrologie des eaux souterraines en
Amérique à une époque où l'accent était mis sur l'exploration et la compréhension de l'occurrence
des eaux souterraines. Cette époque a été consolidée par Meinzer (1923) dans son livre sur la
présence d'eaux souterraines aux États-Unis. Meinzer (1928) a également été le premier à reconnaître
le comportement de stockage élastique des aquifères artésiens. D'après son étude sur le grès du
Dakota (Meinzer et Hard 1925), il est apparu que plus d'eau était pompée de la région que ce qui
pourrait être expliqué par la quantité de recharge à l'affleurement, de sorte que la formation aquifère
doit posséder un comportement élastique lors de la libération l'eau contenue dans le stockage. Sept
ans plus tard, Theis (1935), utilisant à nouveau l'analogie entre le flux de chaleur et le flux d'eau, a
présenté la solution mathématique révolutionnaire qui décrit le comportement transitoire des niveaux
d'eau à proximité d'un puits de pompage.

Introduction à l’hydrogéologie Page 2


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Hubbert et Jacob ont fait deux autres contributions majeures à l'avancement de l'hydrogéologie
physique dans leurs publications de 1940. Hubbert (1940) a détaillé les travaux sur la théorie de
l'écoulement naturel des eaux souterraines dans les grands bassins sédimentaires, tandis que Jacob
(1940) a dérivé une équation différentielle partielle générale décrivant l'écoulement transitoire des
eaux souterraines. De manière significative, l'équation décrit le comportement élastique des roches
poreuses introduites par Meinzer une décennie plus tôt. Aujourd'hui, une grande partie de la
formation à la théorie de l'écoulement des eaux souterraines et de l'hydraulique des puits, et à
l'utilisation de programmes informatiques pour résoudre les problèmes hydrogéologiques, est basée
sur les travaux de ces premiers hydrogéologues au cours de la première moitié du XXe siècle.

Le développement des aspects chimiques de l'hydrogéologie est né de la nécessité de fournir une eau
de bonne qualité à des fins potables et agricoles. La description objective des propriétés
hydrochimiques des eaux souterraines a été assistée par Piper (1944) et Stiff (1951) qui ont présenté
des procédures graphiques pour l'interprétation des analyses de l'eau. Plus tard, Chebotarev (1955),
qui a décrit l'évolution chimique naturelle des eaux souterraines dans le sens de l'écoulement des
eaux souterraines, a fait des contributions notables, et Hem (1959), qui a fourni des conseils détaillés
sur l'étude et l'interprétation des caractéristiques chimiques des eaux naturelles. Des textes ultérieurs
de Garrels et Christ (1965) et de Stumm et Morgan (1981) ont fourni des traitements théoriques
approfondis de la chimie aquatique.
À la fin du XXe siècle, la séparation antérieure de l'hydrogéologie en domaines d'études physiques et
chimiques avait fusionné avec la nécessité de comprendre le devenir des contaminants dans
l'environnement souterrain. Les contaminants sont advectés et dispersés par le mouvement des eaux
souterraines et peuvent subir simultanément des processus chimiques qui agissent pour réduire les
concentrations de polluants. Plus récemment, l'introduction de polluants non miscibles, tels que les
produits pétroliers et les solvants organiques dans les aquifères, a conduit à des recherches intensives
et à des avancées techniques dans la description théorique, la modélisation et l'étude sur le terrain des
systèmes multiphasiques. Dans le même temps, la législation environnementale a proliféré et a joué
un rôle moteur dans l'hydrogéologie des contaminants et dans la protection des écosystèmes
tributaires des eaux souterraines. Aujourd'hui, les efforts de recherche visent à comprendre les
processus d'atténuation naturelle dans le cadre d'une approche gérée pour restaurer les terres et les
eaux souterraines contaminées et également à développer des approches pour gérer les ressources en
eaux souterraines face aux changements environnementaux mondiaux.
Par conséquent, l'hydrogéologie est maintenant devenue un sujet vraiment interdisciplinaire, et les
étudiants qui visent à devenir hydrogéologues ont besoin d'une base solide en sciences de la Terre,

Introduction à l’hydrogéologie Page 3


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

physique, chimie, biologie, mathématiques, statistiques et informatique, ainsi que d'une


compréhension adéquate de l'économie environnementale et du droit et la politique
gouvernementale. En effet, les principes de l'hydrogéologie peuvent être étendus à l'exploration de
l'eau sur d'autres systèmes planétaires. Trouver de l'eau sur d'autres planètes présente un grand intérêt
pour la communauté scientifique, juste après et comme condition préalable à la détection de preuves
de la vie extraterrestre.
3. Les fondements scientifiques de l’hydrogéologie
L’étude des eaux souterraines nécessite la connaissance de nombreux principes fondamentaux de la
géologie, de la physique, de la chimie et des mathématiques. L’écoulement des eaux souterraines
dans l’environnement naturel dépend fortement de la configuration tridimensionnelle des gisements
géologiques à travers lesquels s’effectue l’écoulement. L’hydrogéologue doit donc avoir des
compétences dans l’interprétation des preuves géologiques ainsi que des capacités pour la
visualisation d’environnements géologiques. Il devra avoir des connaissances sur la sédimentologie,
la stratigraphie et les processus qui conduisent à la mise en place de roches ignées volcaniques et
intrusives. Il devra être familier avec les concepts de base de la géologie structurale et être en mesure
de reconnaitre les rôles de la tectonique sur les systèmes géologiques.
La géologie fournit une connaissance qualitative de la structure des écoulements, mais ce sont la
physique et la chimie qui nous en fournissent les outils d’analyse quantitative. L’écoulement des
eaux souterraines et les lois qui régissent l’écoulement représentent un cas particulier du domaine de
la physique appelée mécanique des fluides.
L’analyse de l’évolution chimique naturelle des eaux souterraines et du comportement des
contaminants dans les eaux souterraines nécessite l’utilisation de certains des principes de chimie
inorganique et physique. Ces principes font depuis longtemps partie de la méthodologie des
géochimistes et, au cours des dernières décennies, ont eu une utilisation commune dans les études sur
les eaux souterraines. Les principes et les techniques de chimie nucléaire contribuent maintenant à
une meilleure compréhension de l’environnement des eaux souterraines. Des isotopes stables et
radioactifs naturels, par exemple, sont utilisés pour déterminer l’âge et l’origine de l’eau dans les
systèmes souterrains.
L’hydrologie des eaux souterraines est une science quantitative, il ne devrait pas être surprenant de
constater que les mathématiques sont sa langue ou, au moins, l’un de ses principaux dialectes. Il
serait presque impossible, voir même insensé, d’ignorer les puissants outils du domaine des eaux
souterraines qui reposent sur une compréhension des mathématiques. Les méthodes mathématiques
sur lesquelles se basent les études classiques sur l’écoulement des eaux souterraines ont été utilisées
par les premiers chercheurs sur le terrain à partir de domaines de mathématiques appliquées

Introduction à l’hydrogéologie Page 4


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

initialement développés pour le traitement des problèmes de flux de chaleur, d’électricité et de


magnétisme. Avec l’avènement de l’ordinateur et sa disponibilité généralisée, bon nombre des
progrès récents dans l’analyse des systèmes d’eaux souterraines reposent sur des approches
mathématiques très différentes, généralement appelées modélisation.
En fin, il existe plusieurs autres sciences appliquées qui impliquent dans le domaine de la recherche
des eaux souterraines, comme la physique des sols, la mécanique des sols, la mécanique des roches
et l’ingénierie des réservoirs de pétrole.
4. Les disciplines de l’Hydrogéologie
Le terme hydrogéologie a été créé par le biologiste et naturaliste français Jean-Baptiste Lamarck en
1802, dans une publication du même nom, publiée à Paris par le Muséum d'Histoire Naturelle
(Lamarck, 1802).
Le domaine de l’Hydrogéologie repose essentiellement sur deux branches des sciences de la terre, la
géologie et l'hydrologie, mais aussi sur de nombreuses autres branches comme la mathématique, la
physique, la chimie, la biologie, la géochimie, la géophysique, l'hydraulique, l'analyse numérique
ainsi que des techniques de modélisation. À ce titre l'hydrogéologie est par excellence une science
interdisciplinaire. L’Hydrogéologie moderne se compose de plusieurs disciplines, parmi les qu’elles,
certaines devenant une discipline scientifique autonome. Nous mentionnons dans les paragraphe
suivant quelques disciplines de l’hydrogéologie.

Hydrogéologie générale (ou fondamentale) est une discipline de l’hydrogéologie qui définie les
modèles géologiques de l’hydrosphère, elle trouve et définit les gisements des eaux souterrains, et
détermine les lois générale de leurs distributions et de leurs existence.

Hydrogéologie régionale est une discipline de l’hydrogéologie qui étudié la répartition de l’eau dans
les formations géologiques de différents régions, pays et sur tout la planète en générale. Les eaux
souterraines se différencient des autres eaux par le fait qu’elles sont liées aux roches. Ces dernières
sont organisées dans différents structures géologiques, qui changent d’un endroit à l’autre.

L'hydrogéochimie est une science de la composition et des propriétés des eaux souterraines. Il
étudie la distribution des eaux souterraines de propriétés et de composition différentes dans les
conditions du milieu géologique, ainsi que les causes et les effets des changements de ces propriétés
et de leur composition lorsqu'ils affectent l'économie. L'hydrogéochimie facilite la compréhension de
nombreux processus géologiques et conditions de formation de gisements économiques et résout les
problèmes d'ingénierie, de géologie et d'écologie. Au fil du temps, la prévision et le contrôle des

Introduction à l’hydrogéologie Page 5


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

propriétés et de la composition des eaux souterraines sont devenus plus significatifs dans un
environnement d'effet technogénique en constante augmentation sur la nature.
Alors que la géochimie traite de la distribution des éléments chimiques dans la composition de la
Terre dans son ensemble et de l'hydrochimie - dans la composition de toute eau naturelle,
l'hydrogéochimie concerne la même chose dans la composition de l'eau souterraine uniquement.
Toutes les méthodes d'étude en hydrogéochimie s'appuient sur les approches développées en sciences
fondamentales telles que les mathématiques, la chimie, la physique, la géologie et la biologie. Pour
étudier l'hydrogéochimie, il faut avoir des connaissances approfondies sur les bases de ces sciences,
en particulier la thermodynamique, la chimie et ces derniers temps aussi la modélisation
mathématique.
L'hydrogéochimie en tant que science appliquée a acquis son nom relativement tard, dans les années
1920-1930. Son émergence a été provoquée par l'intérêt pour les eaux souterraines et par les progrès
de la chimie analytique, qui ont permis de distinguer les eaux souterraines par la composition.
Actuellement, l'hydrochimie est une discipline scientifique d'une grande valeur pratique. Il fournit les
connaissances nécessaires pour résoudre les problèmes de lithologie, de géochimie, de minéralogie,
de géophysique, d'exploration de gisements économiques, de géologie et d'écologie.

L’hydrologie est littéralement «la science ou l’étude de» («logie» du latin logia) «eau» («hydro» du
grec hudor). C’est la science qui étudie le cycle de l’eau dans la nature et l’évolution de celle-ci à la
surface et dans le sol, sous ses trois états. Elle étudié également les régimes des cours d’eau et des
affluents. L’hydrologie étudié aussi le bilan hydrologique et les problèmes des crues et des
inondations.
Cette définition large suggère que toute eau relève de la compétence d'un hydrologue, alors qu'en
réalité c'est l'étude de l'eau douce qui est la principale préoccupation. L'étude de l'eau saline sur terre
est réalisée en océanographie.
Lorsque l'on étudie la distribution et le mouvement de l'eau, il est inévitable que le rôle de
l'interaction humaine entre en jeu. Bien que les besoins humains en eau ne soient pas la seule force
motrice dans le désir de comprendre l'hydrologie, ils sont probablement les plus forts. L'interaction
humaine peut prendre la forme de problèmes de quantité d'eau (par exemple la surextraction des eaux
souterraines) ou de problèmes de qualité de l'eau (par exemple l'élimination des polluants).

Les hydrologues s'appuient sur de nombreuses techniques pour recueillir les données dont ils ont
besoin; certains sont simples et directs, comme la mesure de l'épaisseur de la neige et le débit des
rivières et des ruisseaux. D'autres sont plus élaborés, comme l'utilisation de techniques de

Introduction à l’hydrogéologie Page 6


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

télédétection pour évaluer la quantité et la qualité des ressources en eau. Le développement et


l'application de modèles informatiques qui simulent des systèmes hydrologiques est également un
aspect important de l'hydrologie.

L’hydraulique souterraine (ou hydrodynamique) est une discipline qui traite les problèmes liés aux
différentes formes de mouvements des eaux souterraines, les lois qui régissent et leurs applications.

Hydrogéothermie est une discipline qui étudiée de transferts des chaleurs entre l’eau et la roche, et
les lois d’échanges des températures des eaux souterrains. Le champ thermique dans lequel existe
l’eau souterraine, se caractérise par une grande amplitude. Lorsque le réservoir géothermique est à
une température modérée, cette ressource est exploitée pour de la production de chaleur distribuée
pour le chauffage urbain. Lorsque la température du réservoir géothermique est plus élevée, elle
permettre de produire de la vapeur qu’on peut utiliser pour produire de l'électricité.

5. Les objectifs de l’hydrogéologie


L'hydrogéologie, science de l'eau souterraine est une discipline des sciences de la terre orientée vers
les applications. Ses objectifs sont :
 L’évaluation des ressources en eaux souterraines.
 La réalisation des captages d'exploitation des eaux souterraines.
 La gestion et la planification de l'exploitation de l'eau.
 La protection de la ressource en eau souterraine.
 L'étude des modalités de l'écoulement des eaux.
 L'étude les modalités du recharge et quantifier la recharge des aquifères.
 L'étude des propriétés physiques et chimiques des eaux souterraines.
 L'acquisition des données numériques par la prospection sur le terrain.
 Réhabilitation de sites dégradés et implantation des solutions techniquement durable.

6. Les tâches de l’hydrogéologue


L'hydrogéologue jeux un rôle très implorant dans la vie quotidienne, leur intervention entre dans le
renforcement du principe de développement durable, dans ses aspects social, environnemental et
économique. Les principales taches assurées par l’hydrogéologue sont les suivants :
 la prospection et l’évaluation des ressources en eaux souterraines.
 Réaliser de forages de reconnaissance et d’exploitation des eaux souterraines.
 Captage des sources et des nappes par utilisation de différentes méthodes.
 Quantifier et déterminer les modalités du recharge des aquifères.

Introduction à l’hydrogéologie Page 7


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

 Échantillonnage des eaux de sources, des cours d’eau et des nappes.


 L'étude des propriétés physicochimiques des eaux souterraines, après échantillonnage et analyse
chimique.
 Connaissance du fonctionnement des eaux souterraines, par application des traceurs et des études
isotopiques.
 Prospection et estimation des réserves en eaux minérales et thermales
 Mesures de terrain sols et eau (essais de pompages, tests d’infiltration, mesures de perméabilité,
compacité)
 Réaliser des études de modélisation numérique (Modflow, Feflow, etc.).).
 Proposer des modèles de gestion des ressources en eau, basés sur des modèles numériques ou des
approches de cartographiques
 Résolution des problèmes hydrogéologique liée à l’irrigation des terres des régions arides.
 Participer aux études de caractérisation environnementale d’envergure dans le domaine industriel
ou minier
 Évaluer les risques de pollution des eaux souterraines provenant des activités humaines.
 Planifier, concevoir, faire la mise en œuvre et réaliser des projets de réhabilitation de sites
dégradés
 Rédiger des rapports d’étude ou des rapports d’expertise.
 Participer à l’élaboration des règlementations.

7. L’hydrogéologie et les progrès technologiques


L’hydrogéologie utilise les progrès technologiques pour la recherche, l’exploitation, la gestion et le
traitement des eaux souterraines, les domaines d’utilisation de ses technologies sont :
 Les forages et les équipements des puits.
 L’échantillonnage et d’analyse de l’eau.
 Les essais par pompage et Hydrométrie.
 Traitement numérique de données hydrogéologique.
 Le traitement des eaux et réhabilitation des sites pollués.
 Les mesures géophysiques.
 La cartographie (vulnérabilité, piézométrique, risque, gestion des eaux s/t .etc.).

8. Employeurs potentiels des hydrogéologues en Algérie


 Universités (enseignants-chercheurs).
 Directions régionales de l'environnement,
 Directions régionales de l'agriculture et de la forêt,

Introduction à l’hydrogéologie Page 8


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

 Directions régionales de l'industrie.


 Directions des affaires sanitaires et sociales,
 Bureau de recherches géologiques et minières,
 Agences de l'eau (ABH, ANRH, ADE, DHW)
 Les sociétés pétrolières.
 Les sociétés des travaux publiques
 Les sociétés de forage d’eau
 Les barrages

Introduction à l’hydrogéologie Page 9


Chapitre 01 : le concept de bilan hydrique
1. Les réservoirs d’eau sur la terre
2. Cycle globale de l’eau
3. Le bilan d’eau à l’échelle du continent
3.1 Les précipitations
3.2 L'évaporation et l'évapotranspiration
3.3 Les écoulements (ruissèlement)
3.4 L'infiltration et la percolation
4. Bilan du bassin hydrologique
4.1 Définition du bassin hydrologique
4.2 Bilan hydrologique
4.3 Bilan hydrique
5. Le bilan du bassin hydrogéologique
5.1 Le bassin hydrogéologique
5.2 Différence entre le bassin hydrologique et le bassin
hydrogéologique
5.3 Bilan du bassin hydrogéologique
5.4 Bilan de l’aquifère
Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

1. Les réservoirs d’eau sur la terre


La Terre porte le nom de planète bleue parce que c’est ainsi qu’elle apparait depuis l’espace
du fait que sa surface est couverte d’eau à 70,8 %. Mais si l’eau est abondante, l’eau douce ne
représente que 2.5 % de toute l’eau de la planète et seule l’eau douce soutien la vie terrestre,
notamment la vie humaine. L’eau douce est donc un bien rare et précieux qui, s’il est
contaminé, peut ne plus pouvoir remplir ses différents rôles écologiques. Or, l’humanité
s’approprie une part significative de l’eau douce, la retire aux écosystèmes terrestres dont
nous dépendons tant, la rend inaccessible, y compris pour notre propre utilisation, et la
contamine.
Le volume total d’eau que porte la Terre est de 1,386 milliards de km3. La plus grande partie
de l’eau sur Terre est considérée comme une eau salée, avec une salinité moyenne de 35 ‰
(ou 3,5 %, soit environ 34 grammes de sels dans 1 kg d’eau de mer), bien que cela varie
légèrement en fonction de la quantité de ruissèlement reçu des terres environnantes. Au total,
l’eau des océans et des mers marginales, les eaux souterraines salines et l’eau des lacs fermés
contenant une solution saline, représentent plus de 97,5 % de l’eau sur Terre, bien que les lacs
fermés contiennent une quantité d’eau faible (0,006 %), les eaux souterraines salines sont
rarement prises en compte sauf lors de l'évaluation de la qualité de l'eau dans les régions
arides. Cette petite partie d’eau salée qui se trouve dans les aquifères souterrains représente
environ 1 % du volume d’eau totale.
Le reste des eaux de la Terre, soit 35 millions de km3 (2,53% du volume d’eau totale)
constitue la ressource en eau douce de la planète. En règle générale, l’eau douce est définie
comme une eau dont la salinité est inférieure à 1 % de celle des océans, c’est-à-dire inférieure
à 350 mg/L. La plus grande partie de l’eau douce est constituée de glace, neige, eaux
souterraines, humidité du sol et lacs d'eau douce. De petites quantités d'eau existent également
dans l'atmosphère, les rivières et chez les êtres vivants. Parmi ces sources, seule l'eau de
rivière est généralement valorisable.
Non seulement l’eau douce est présente en très faible proportion, mais la plus grande part de
cette fraction est inaccessible et est stockée sous forme solide dans les glaciers de
l’Antarctique (61,7 % de l’eau douce) et du Groenland (6,7 %), dans les glaciers montagneux
(0,12 %), ainsi que dans le pergélisol et le sous-sol (0,86 %). Cette eau est non renouvelable.
Par comparaison avec les ressources en énergie, l’eau non renouvelable est parfois qualifiée
de « fossile ».
Une partie de l’eau douce contenue dans les aquifères (30 %) est également non renouvelable,
mais une partie est renouvelable quand les aquifères sont alimentées par des rivières ou par les

Chapitre 01 : le concept de bilan hydrique Page 10


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

écoulements. Certains aquifères, parfois pourvus d’eau non renouvelable, sont accessibles et
sont exploités pour des usages domestiques, agricoles ou industriels, tandis d’autres aquifères
sont inaccessibles.
L’eau douce renouvelable se retrouve également dans les rivières (0,006 % de l’eau douce),
sous forme d’humidité dans les sols (0,047 %), et dans l’atmosphère (0,04 %) sous forme de
vapeur d’eau et de pluie. Une partie de l’eau douce n’est pas renouvelable. La partie
renouvelable est définie par le cycle de l’eau.
Tableau 1.1. Répartition en volume et en pourcentage des différentes sources d’eau salée et d’eau douce
présentes sur Terre (Peter H et al, 2010).
Types d’eau Pourcentage Pourcentage
Volume (103 km3)
de l’eau totale (%) de l’eau douce (%)
Eau totale 1,386 millions 100 -
Eau douce totale 35 000 2,5 100
Océans mondiaux 1,340 millions 96,5 -
Eau salée souterraine 13 000 1 -
Eau douce souterraine 10 500 0,76 30
Glaciers antarctiques 21 600 1,56 61,7
Glaciers du Groenland 2 340 0,17 6,7
Îles arctiques 84 0,006 0,24
Glaciers montagneux 40,6 0,003 0,12
Pergélisol et glace souterraine 300 0,022 0,86
Lacs salins 85,4 0,006 -
Lacs d'eau douce 91 0,007 0,26
Humidité du sol 16,5 0.0012 0,047
Tourbières 11,5 0,0008 0,03
Rivières (flux moyen) 2,12 0,0002 0,006
Dans la matière biologique 1,12 0,0001 0,0003
Dans l'atmosphère (en moyenne) 12,9 0,0001 0,04

La disponibilité de l’eau par pays par personne et par année est représentée sur la Figure 1.1.
On peut également y voir les régions les plus soumises à un stress hydrique. Les régions les
plus à risque sont le nord et le sud de l’Afrique, l’Asie, notamment l’Inde et le Proche-Orient.

Chapitre 01 : le concept de bilan hydrique Page 11


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Figure 1.1. Volume d’eau disponible par pays par personne et par année en m 3/personne.année (Source :
PNUE 2008).

2. Cycle globale de l’eau


Sous l'effet du rayonnement solaire, l'eau évaporée à partir du sol, des océans et des autres
surfaces d'eau (mers, lacs, fleuves et rivières), entre dans l'atmosphère. L'élévation d'une
masse d'air humide permet le refroidissement général nécessaire pour l'amener à saturation et
provoquer la condensation de la vapeur d'eau sous forme de gouttelettes constituant les
nuages, en présence de noyaux de condensation, la vapeur d'eau atmosphérique transformé en
liquide, tombe sous forme de précipitations aux océans et aux continents (Fig.1.2). Une partie
de la pluie qui tombe peut être interceptée par les végétaux puis être partiellement restituée
sous forme de vapeur à l'atmosphère. La pluie non interceptée atteint le sol. Suivant les
conditions données, elle peut alors s'évaporer directement du sol, s'écouler en surface
jusqu'aux cours d'eau (ruissellement de surface) ou encore s'infiltrer dans le sol. Il peut aussi y
avoir emmagasinement temporaire de l'eau infiltrée sous forme d'humidité dans le sol, que
peuvent utiliser les plantes. Il peut y avoir percolation vers les zones plus profondes pour
contribuer au renouvellement des réserves de la nappe souterraine. Un écoulement à partir de
cette dernière peut rejoindre la surface au niveau des sources ou des cours d'eau.
L'évaporation à partir du sol, des cours d'eau, et la transpiration des plantes complètent ainsi
le cycle.

Chapitre 01 : le concept de bilan hydrique Page 12


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Figure 1.2. Schéma de cycle de l’eau


3. Le bilan d’eau à l’échelle du continent
Le cycle de l'eau est donc sujet à des processus complexes et variés parmi lesquels nous
citerons les précipitations, l'évaporation, la transpiration (des végétaux), l'interception, le
ruissèlement, l'infiltration, la percolation, l'emmagasinement et les écoulements souterrains.
Ces divers mécanismes sont rendus possibles par un élément moteur, le soleil, organe vital du
cycle hydrologique.
Donc le cycle de l'eau est un phénomène cyclique implique une égalité des pertes et des gains,
on appelle cette égalité le bilan hydrologique. Si on estime le bilan hydrologique sur le
continent, on écrire l’équation suivante : P = E + I + R
Avec : p: précipitation annuelle moyenne (mm)
E: évapotranspiration annuelle moyenne (mm)
R: écoulement superficiel annuelle moyenne (mm)
I: infiltration annuelle moyenne (mm)
Chaque année, on estime la quantité d’eau évaporé à partir des océans est d’ordre de 505000
km3, il ya 458000 km3 qui revient directement aux océans. La quantité d’eau évapotranspiré à
partir des continents est d’ordre de 72000 km 3, avec une quantité égale 47000 km3 vient de
l’évaporation océaniques, pour donnée 119000 km3.
3.1 Les précipitations
Sont dénommées précipitations toutes les eaux météoriques qui tombent sur la surface de la
terre, tant sous forme liquide (bruine, pluie, averse) que sous forme solide (neige, grésil,

Chapitre 01 : le concept de bilan hydrique Page 13


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

grêle) et les précipitations déposées ou occultes (rosée, gelée blanche). Elles sont provoquées
par un changement de température ou de pression.
3.2 L'évaporation et l'évapotranspiration
L'évaporation définit comme étant le passage de la phase liquide à la phase vapeur, il s'agit de
l'évaporation physique. Les plans d'eau et la couverture végétale sont les principales sources
de vapeur d'eau. On parle de sublimation lors du passage direct de l'eau sous forme solide
(glace) en vapeur. Les principaux facteurs régissant l'évaporation sont : Les facteurs
atmosphériques, les facteurs hydrogéologiques et les facteurs physiologiques.
Le terme évapotranspiration englobe l'évaporation et la transpiration des plantes. On
distingue:
 L’Evapotranspiration réelle (notée par la suite ETR), la quantité d'eau, généralement
exprimée en millimètres, évaporée ou transpirée par le sol, les végétaux et les surfaces
libres d'un bassin versant.
 L'Evapotranspiration potentielle (notée par la suite ETP) est la quantité d'eau qui serait
évaporée ou transpirée à partir d'un bassin versant si l'eau disponible pour
l'évapotranspiration n'était pas un facteur limitant.
3.3 Les écoulements (ruissèlement)
Les écoulements de surface qui gagnent rapidement les exutoires pour constituer les crues se
subdivisent en écoulement de surface (mouvement de l'eau sur la surface du sol et des
rivières) et écoulement de subsurface (mouvement de l'eau dans les premiers horizons du sol).
On peut mesurer la quantité d’eau écoulée par l’hydrométrie ou par utilisation des formules
empiriques.
3.4 L'infiltration et la percolation
L'infiltration est la tranche d'eau infiltrée dans le sol, dans des conditions données. Elle est
nécessaire pour alimenter les eaux souterraines et reconstituer les réserves aquifères. De plus,
en absorbant une partie des eaux de précipitation, l'infiltration peut réduire les débits de
ruissèlement.
Permis les facteurs qui influe sur l’infiltration on note : hydrogéologie (perméabilité…),
hydrométéorologie (quantité de pluie, l’intensité et la durée de pluie, et la qualité de pluie),
topographie et la caractéristiques des sols (morphologie de surface, couverture végétal…)
La quantité d’eau infiltrée est déduite à partir de la relation générale, on connaissant les 3
composantes de bilan hydrogéologique : I = P – ET - R

Chapitre 01 : le concept de bilan hydrique Page 14


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

On peut également déterminer la quantité d’eau infiltrée par l’emploi des méthodes plus
complexe tel que ; méthode d'hydrogramme de forage, méthode du bilan d'humidité du sol,
méthode du budget de chlorure et méthode du profil de température.ect.
4. Bilan du bassin hydrologique
4.1 Définition du bassin hydrologique
C’est une section droite d'un cours d'eau, défini comme la totalité de la surface topographique
drainée par un cours d'eau et ses affluents à l'amont de cette section, Il est entièrement
caractérisé par son exutoire, à partir duquel nous pouvons tracer le point de départ et d'arrivée
de la ligne de partage des eaux (sommets des reliefs), qui le délimite. On parle alors de bassin
versant topographique ou hydrographique (Fig.1.3).
La source unique d’alimentation du bassin hydrologique, supposé clos, provient des
précipitations efficaces, c’est à dire des précipitations qui ont échappé à l’évaporation.

Figure 1.3. Schéma d’un bassin hydrologique.

4.2 Bilan hydrologique


Le bilan d’eau d’un système hydrologique est la balance comptable des entrées (recettes)
égales au débit moyen des apports et des sorties (dépenses) représentées par le débit moyen
des écoulements. Le bilan se réfère à un domaine limité dans l’espace (bassin hydrologique)
et à une durée moyenne précise (année hydrologique par exemple).
La différence de volume d’eau entre les entrées et les sorties du système hydrologique
engendre une différence de réserves d’eau (∆W). Cette différence peut être nulle (bilan
équilibré), positive (augmentation des réserves), ou négative (diminution des réserves).
P = ETR + R ± ∆W ou PE= QT ± ∆W

Chapitre 01 : le concept de bilan hydrique Page 15


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

P = Débit des apports (précipitation) en mm et PE= précipitation efficace (PE=P-ETR) en mm


ETR = Evapotranspiration réelle en mm
QT = Débit des écoulements total mesuré à l’exutoire du bassin hydrologique en mm
R= Ruissèlement en mm
∆W = Variation du réserve du sol et du sous sol (nappe) en mm
4.3 Bilan hydrique
Le bilan hydrique vise à déterminer les échanges entre l’atmosphère et le système sol-
végétation afin d’évaluer les fluctuations des réserves d’eau disponibles pour les plantes. Les
échanges entre le sol et les végétaux se produisent sous la forme de flux (Fig.1.4). A la limite
supérieure du sol, les apports d’eau sont liés aux précipitations ou à l’irrigation. Une partie de
ces arrivées pénètre dans le sol par infiltration et le reste ruissèle en surface selon la pente. En
sens inverse, l’eau retourne à l’atmosphère par évaporation depuis le sol et par transpiration
des végétaux : c’est le phénomène d’évapotranspiration. A la limite inférieure du sol, des
pertes par drainage et des apports par remontées capillaires sont observables.
Ainsi, l’équation du bilan hydrique, pour un profil de sol sous un couvert végétal, s’écrit sous
la forme: P = ETR + R + I + ∆W – Rc
Tous les paramètres sont exprimés en mm reçus entre deux dates. P : précipitation, R :
ruissèlement, ETR : Evapotranspiration Réelle, ∆W : variation de stock de la réserve utile
dans le profil, I : infiltration profonde, qui représente l'eau transitant par le profil pédologique
sans y demeurer, et qui est donc perdu pour le système "sol-plante-atmosphère" et Rc :
remontée capillaire.

Figure 1.4. Schématisation du bilan hydrique

Chapitre 01 : le concept de bilan hydrique Page 16


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

La réserve utile (RU) et le réserve facilement utilisable (RFU)


La réserve utile (RU exprimée mm) est un indice issu du calcul du bilan hydrique des sols qui
représente la quantité d’eau disponible pour les plantes pour une période donnée
(Thornthwaite, 1955). Elle est principalement dépendante des apports en précipitations, de la
capacité du sol à stocker l’eau, du couvert végétal et de l’évaporation du sol. Cette quantité
d’eau disponible pour les plantes évolue au cours de l’année en fonction des apports et des
départs en eau, dans la limite de la réserve utile maximale du sol (RUM), qui représente la
quantité maximale d’eau qu’une plante peut extraire d’un sol donné.
La RFU représente l’eau facilement mobilisable par les cultures, elle dépend de la profondeur
du sol et de l’enracinement de la végétation. C’est "celle que les plantes peuvent facilement
utiliser par leur tension osmotique sans avoir à freiner l’ETR" (Lambert, 1996).
Bouchet et Hallaire (1964), examinant la notion de réserve facilement utilisable (RFU), ont
conclu que les variations du rapport de la RFU à la réserve utile (RU) pouvaient s'expliquer
par le niveau d'évapotranspiration potentielle instantané précité et par les caractéristiques de
diffusion de l'eau du sol vers les racines et à travers la plante ; ces auteurs envisageaient la
possibilité, pour ce rapport RFU/RU, de pouvoir varier entre 0 et 1.
Le rapport RFU/RU varie suivant les auteurs, entre la valeur 1/3 et 2/3. Pour un sol riche en
matière organique (plus de 3%), il faut majorer la RFU à hauteur de 50% (Poirée, Ollier,
1962). Selon Doorendos et Kassam (1980), le rapport RFU/RU dépend de la culture, du
niveau d'évapotranspiration maximal (ETM) et, secondairement, de la texture du sol. Selon
ces résultats, la RFU peut être estimée aux 2/3 de la RU pour des sols sableux, à 1/2 de la RU
pour un sol limoneux et à 1/3 pour un sol argileux.
Note importante : Trop souvent confondus, le bilan hydrologique se situe à l'échelle du bassin
versant et concerne une démarche hydrologique, le bilan hydrique se situe à l'échelle de la
plante et participe d'une démarche agronomique. Simples opérations comptables, le bilan
hydrique et le bilan hydrologique visent tous les deux à établir le budget entre les entrées et
les sorties en eau d'une unité hydrologique définie pendant une période de temps donné.
5. Le bilan du bassin hydrogéologique
5.1 Le bassin hydrogéologique
C’est la fraction de l’espace du bassin hydrologique située sous la surface du sol. C’est le
domaine des eaux souterraines. Ses limites sont imposées par la structure géologique
(Fig.1.5). Son alimentation se fait par l’infiltration d’une partie de la pluie efficace, ayant
échappé au ruissellement de surface. Ses limites sont imposées par la structure
hydrogéologique. Cependant un bassin hydrogéologique peut contenir plusieurs aquifères.

Chapitre 01 : le concept de bilan hydrique Page 17


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Figure 1.5. Schéma d’un bassin hydrogéologique

5.2 Différence entre le bassin hydrologique et le bassin hydrogéologique


La délimitation topographique nécessaire à la détermination en surface du bassin versant
naturel (bassin hydrologique) n'est pas suffisante. Lorsqu'un sol perméable recouvre un
substratum imperméable, la division des eaux selon la topographie ne correspond pas toujours
à la ligne de partage effective des eaux souterraines. Le bassin versant est alors différent du
bassin versant délimité strictement par la topographie (Fig.1.6). Il est appelé dans ce cas
bassin versant réel (bassin hydrogéologique).

Figure 1.6. Distinction entre le bassin hydrologique et le bassin hydrogéologique.

5.3 Bilan du bassin hydrogéologique


Dans le bassin hydrogéologique les débits des apports sont représentés par l’infiltration, I,
fraction des précipitations efficace et les sorties par débit de l’écoulement souterrain, Qw.
I = Qw ± Δw
Avec : Δw représente la variation du réserve d’eau dans le bassin hydrogéologique.

Chapitre 01 : le concept de bilan hydrique Page 18


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

5.4 Bilan de l’aquifère


Bilan de l’aquifère est la balance comptable des apports ou entrées d’eau, et des sorties ou
écoulement d’eau concernant un aquifère (Tab.1.2 et Fig.1.7). Le bilan se réfère à une durée
moyenne précise (année hydrologique par exemple). L’équation du bilan de l’aquifère peut
être écrit comme suite : ∑Qentrés = ∑Qsorties ± Δw
Avec : Δw représente la variation du réserve total d’eau dans l’aquifère.
Le bilan de l’aquifère peu être positive ou négatif; lorsque le bilan est négatif (déficitaire),
l’aquifère réagira avec une baisse de niveau piézométrique en revanche lorsque le bilan est
positif (excédentaire), l’aquifère réagira avec un monter de niveau piézométrique.

Tableau 1.2. Illustration des entrées et des sorties possibles pour un aquifère
Débits des apports Débits des écoulements

 Infiltration efficace  Sources


 Retour des eaux d’irrigation  Ecoulements vers la mer
 Apports par bordures  Ouvrages d’exploitation
 Alimentation par d’autres aquifères  Drainage des oueds superficiels
 Infiltration le long des cours d’eau  Alimentation d’autres aquifères

Figure 1.7. Illustration des entrées et des sorties possibles pour un aquifère

Chapitre 01 : le concept de bilan hydrique Page 19


Chapitre 02 : Définitions et exemples
d’aquifères
1. Définitions
1.1 La nappe
1.2 Un aquifère
1.3. Les termes en relation avec les formations
l’hydrogéologiques
2. L’eau dans les roches
2.1 Le milieu poreux
2.2 La porosité des roches
2.3 Échelle de porosité des roches
2.4 Le volume élémentaire représentatif
3. Perméabilité
3.1. Définition de perméabilité
3.2 Perméabilité des roches
3.3 Echelle de perméabilité
4. Configuration des aquifères
4.1 Selon le critère hydrodynamique
4.1.1 L’aquifère libre
4.1.2 L’aquifère captif
4.1.3 L’aquifère semi-captif
4.1.4 Nappe non soutenue ou perchée
4.2. Selon le critère géologique
4.2.1 Les aquifères des dépôts fluviaux
4.2.2 Les nappe des bassins sédimentaires
4.2.3 Les aquifères carbonatés et les aquifères
karstiques
4.2.4 Les aquifères littoraux
4.2.5 Les aquifères de socle cristallin
4.2.5 Les eaux thermales
4.3. Classification des aquifères selon le type
des vides
Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

1. Définitions
1.1 La nappe
C’est un ensemble de l’eau contenue dans une fraction perméable de la croûte terrestre
totalement imbibée, conséquence de l’infiltration de l’eau dans les moindres interstices du
sous-sol et de son accumulation au-dessus d’une couche imperméable, dans les pores et les
fissures des roches perméables. Ces nappes ne forment de véritables rivières souterraines que
dans les terrains karstiques.
1.2 Un aquifère
C’est un corps (couche, massif) de roches perméables comportant une zone saturée en eau
souterraine, suffisamment conductrice pour permettre l'écoulement significatif d'une nappe
souterraine et le captage d’une quantité d'eau appréciable. Un aquifère peut comporter une
zone non saturée (définition de Margat et Castany). L'aquifère est homogène quand il a une
perméabilité d'interstices (sables, graviers); la vitesse de percolation y est lente. Il est
hétérogène avec une perméabilité de fissures (granite, calcaire karstique); la vitesse de
percolation est plus rapide.
L’aquifère est donc un complexe de deux constituent en interaction : réservoir et eaux
souterrain :
Roche réservoir : structure hautement perméable et poreuse (conglomérat, grès, craie, sable
non consolidé, graviers, calcaire fracturé, basalte fracturé, etc.) qui permet de contenir de
l’eau autre que l’eau de constitution. Les fonctions du réservoir est l’emmagasinement des
eaux souterrains, régler le stockage et la libération de eaux gravitaire. La libération des eaux
de réservoir est provoqué par action de gravité (aquifère libre) ou par expulsion par
décompression (aquifère captif).
Eaux souterrains : désigne toutes les eaux contenues ou circulants dans le réservoir, elles
constituées un milieu continu dans le réservoir, dont seul l’eau gravitaire est mobile, et la
vapeur d’eau et l’air.
1.3. Les termes en relation avec les formations l’hydrogéologiques
• Aquifère : formation géologique susceptible de stocker et de transmettre des quantités
d'eau telles que l'on peut en retirer un débit appréciable par captage (sable, grés, alluvions,
calcaire.etc.).
• Aquifuge : formation géologique qui ne peut ni contenir, ni transmettre de l'eau (granite,
gneiss. etc.).

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 20


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

• Aquiclude: formation qui contient de l'eau, mais qui, vu sa très faible conductivité
hydraulique, ne peut transmettre des quantités d'eau appréciables (argile, schiste, marne.
etc.).
• Aquitard: couche de faible conductivité hydraulique mais qui peut tout de même
transmettre de faibles flux d'eau verticalement d'un aquifère à un autre (silt, limon, sable
très fin. etc.).
2. L’eau dans les roches
2.1 Le milieu poreux
On appelle milieu poreux un corps comportant un squelette solide englobant des cavités
appelées pores, en général interconnectées, susceptibles de contenir une ou plusieurs phases
fluides.
2.2 La porosité des roches
De point de vu hydrogéologique ils existent de trois types de pores dans les roches :
2.2.1 Roches poreuses : Les vides sont constitués uniquement par des pores qui caractérisent
un milieu continu. Les roches poreuses sont soit meubles (sables, alluvions, altérites.etc.) ou
des roches cohérentes soudées par un ciment (grés, conglomérat, calcaire biodétritiques.etc.).
Pour ces roches, on parle de porosité d'interstice.
Par exemple: les sables et les grès ont une porosité totale qui peut aller jusqu'à 40 % et même
les roches que l'on suppose généralement compactes, comme l’arkose par exemple montre
une certaine porosité (1 à 5 %).
Les argiles constituent une catégorie à part, leurs éléments constitutifs lamellaires, sont
organisés en feuillets. Ce sont des empilements de couches parallèles séparées par des
intervalles variables où un fluide peut se loger, cela leur procure, en particulier, des propriétés
de gonflement en présence d'eau. La porosité peut être très élevée, jusqu'à 80 %.
2.2.2 Roches compactes fissurées : Un cas particulier de vide dans les roches compactes est
la fissuration, qui caractérise le milieu discontinu. Par le jeu de la tectonique, la quasi totalité
des roches de l'écorce terrestre est fracturée (failles, fissures, diaclases). Ces fissures
s'organisent généralement en au moins deux directions principales de fissuration qui
découpent la roche en blocs. Si les fissures ne sont pas colmatées (par argile, gypse, calcite,
quartz…), des vides sont crées et on parle alors de porosité de fissure.
Les fissures sont des fentes de forme allongée, à ouverture plus ou moins large. Elles sont
classées en deux types suivant leur dimension: les microfissures dont le rôle hydrodynamique
est comparable à celui des pores, et les macro-fissures représentées par les failles, les
décrochements et les chenaux karstiques.

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 21


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

2.2.3 Roches mixtes : Ce sont les roches dont les vides sont constitués à la fois par des pores
et des fissures. Les deux types de porosité (d'interstice et de fissure) coexistent (exemple :
grès, craie, certains types de calcaires).

Figure 2.1. Différent types de porosité des roches


2.3 Échelle de porosité des roches
Dans un milieu on a trois sortes d'eau ; une eau gravitaire qui s'écoule, une eau de rétention
qui reste autour des grains (humidité) et une eau d'absorption (liée à la surface des grains par
le jeu de forces d’attraction moléculaire). La capacité de récupérer l'eau dans une roche
meuble ou fissurée est liée à l'importance à la porosité efficace. On distingue dans les roches
poreuses deux principaux types de porosité:
 Porosité totale (n): n= (Volume vides/ Volume total) x 100 (en %)
 Porosité efficace (ne): ne= (Volume eau gravitaire/ Volume total) x 100 (en %)
La relation entre les deux types de porosité dans les roches homogènes est liée à la taille des
pores (Tab.2.1).
Tableau 2.1. Ordre de grandeur de la porosité totale et la porosité efficace de quelques roches

Ces valeurs peuvent varier en fonction de la taille des grains, de la consolidation et du


tassement du milieu. La porosité est mesurée d'une façon directe au laboratoire (pose le
problème de représentativité de l'échantillon), et de façon indirecte sur le terrain par des
méthodes géophysiques variées (résistivité, vitesse du son, diagraphies…).

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 22


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

2.4 Le volume élémentaire représentatif


Dans la nature les aquifères présentent des caractéristiques différentes, liés à la taille du
volume élémentaire représentatif, concept permet de décrire les propriétés du milieu, varie
selon son homogénéité. La taille des volumes élémentaires représentatifs (VER) des trois
types d’aquifères (poreux, fracturé et karstique) changes d’ordre de grandeur : en effet, pour
représenter statistiquement les propriétés moyennes d’un matériau aquifère, il faudra quelques
m3 d’une roche poreuse marine, quelques dm3 d’une roche poreuse continentale, quelques
hm3 d’une roche fissurée et quelques km 3 d’un massif karstifié. La taille de ce dernier VER
peut inclure la totalité de l’hydrosystème.
Tableau 2.2. Propriétés et volume élémentaire représentatif de milieux géologiques types.

3. Perméabilité
3.1. Définition de perméabilité
La perméabilité est l’aptitude d’un réservoir à se laisser traverser par l’eau sous l’effet d’un
gradient hydraulique. Elle exprime la résistance du milieu à l’écoulement de l’eau qui le
traverse.
3.2 Perméabilité des roches
La perméabilité détermine trois grandes catégories des formations hydrogéologiques:
 Formations hydrogéologique perméable ; ce sont les gisements d’eau souterrain et l’origine
des aquifère, ils sont constitués des matériaux ayant le propriété de laissé traverser de l’eau à
des vitesse appréciables sous l’impulsion de différence d’altitude (la pente de la nappe),
appeler gradient hydraulique. Ce sont ; les graviers, les alluvions, les sables gros et moyens,
les calcaires fissurées, les roches volcanique fissurés.etc.
 Formations hydrogéologique imperméable: la vitesse d’écoulement de l’eau souterraine dans
certains matériaux sont très faible, pratiquant non mesurable. Elles sont qualifié comme

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 23


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

imperméable, imposant les limites géologique des aquifère. ce sont ; les argiles, les marnes,
les schistes .etc.
 Formations hydrogéologique semi-perméables à l’origine de l’aquifère multicouches : certain
matériaux comme les sables très fin, le silt, le limon et les sables argileux, sont de très faible
perméabilité, permettant dans les conditions hydrodynamique favorable les échanges
verticaux ascendante et descendant entre les aquifères superposées par un phénomène naturel
nommé drainance.
3.3 Echelle de perméabilité
Les plages des coefficients de perméabilité (k) dans les roches non consolidées et les roches
consolidées sont répertoriées dans le tableau 2.3. Il faut mentionner qu’il existe d'autres
classifications qu’on peut les trouver dans la littérature.
Tableau 2.3. Ordre de grandeurs de perméabilité de quelque roche

4. Configuration des aquifères


Les eaux souterraines correspondant aux eaux infiltrées dans le sol, circulant dans les roches
perméables du sous-sol, forment des «réserves». La classification des nappes aquifères peut se
faire selon différents critères; hydrodynamique, géologique et lithologique, et type de vide.
4.1 Selon le critère hydrodynamique
Généralement les aquifère sont classés selon le critère hydrodynamique. Ce dernier est basé
sur la perméabilité des formations limitant l’aquifère (toit et mur), la saturation en eau et la
pression d’eau dans l’aquifère. On distingue 4 types des aquifères (Fig.2.2).

Figure 2.2. Schéma conceptuel des principaux types d'aquifères.

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 24


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

4.1.1 L’aquifère libre : c’est une nappe contenue dans une couche perméable partiellement
saturée en eau et reposant sur une couche imperméable ou semi-perméable (Fig.2.3). La
surface libre est toujours à la pression atmosphérique (communication directe avec l'air libre à
travers les interstices). Un aquifère libre comporte, au dessus de la zone saturée en eau, une
zone non saturée.

Figure 2.3. Schéma conceptuel d’un aquifère libre.


La configuration de l’aquifère libre est basée sur le dessin des formations perméables
(aquifère) et la formation imperméable, qui constitue la limite de l’aquifère (substratum), la
pression d’eau dans l’aquifère est définie par le dessin d’un forage et la représentation de la
zone non saturée au dessus de la zone saturée. La zone non saturée est également connue sous
le nom de zone d'aération (zone vadose), qui est également sous-classée en zone d'humidité
du sol (zone racinaire), zone vadose intermédiaire et zone capillaire.
La zone est la partie la plus basse de la zone d'aération et directement au-dessus de la nappe
phréatique où l'eau en tant que composant de l'action capillaire peut être attirée vers elle. Pour
une zone capillaire d'argile avec un rayon poreux de 0,0005 mm, la hauteur typique peut être
de 3 m, en contraste avec du sable fin de moins de 10 cm avec un rayon poreux de 0,02 mm.
L'eau capillaire est l'eau stockée au-dessus d'une surface de la nappe phréatique dans les
ouvertures capillaires de matériaux insaturées ou saturées.

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 25


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Figure 2.4. Position de la zone saturée et la zone non saturée dans un aquifère libre
Dans la nappe libre, il ya une communication directe avec l'air libre à travers les interstices.
La nappe recharge d’eau par infiltration des eaux de précipitation, par une infiltration des
eaux des oueds à travers le lit perméable et par l’infiltration des eaux usées sous les zones
urbaines et l’excès les eaux d’irrigation sous les terres agricoles.
4.1.2 L’aquifère captif : C’est une nappe contenue comprise entre deux formations
géologiques imperméables, à pression supérieure à la pression atmosphérique. Leur surface
piézométrique est supérieure au toit de l’aquifère qui le contient. Si on perce le toit de la
nappe, l'eau monte et s'établira à un niveau en fonction de la charge à laquelle elle est
soumise. A la limite on a des forages artésiens. Cet artésianisme peut cependant disparaitre
avec le temps, si on surexploite la nappe. L’eau circule très lentement et sous pression, elle est
protégée des pollutions potentielles de la surface par le toit imperméable.

Figure 2.5. Schéma conceptuel d’un aquifère captif.

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 26


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

La configuration de l’aquifère captif est basée sur le dessin des formations perméables
(aquifère) et des formations imperméables (le toit et le mur). La pression d’eau dans l’aquifère
est représentée par le dessin d’un forage où le niveau d’eau est figurer au dessus de toit de
l’aquifère. La zone non saturée n’existe pas dans l’aquifère captif, mais elle peut être formée à
la suite d’une surexploitation de la nappe.
Dans la nappe captive, la recharge d’eau se faite seulement dans les zones d’alimentation ou
par communication souterraines entre les nappes à la suite d’un changement du facies,
faille.etc.

Figure 2.6. Passage progressif d’une nappe libre à une nappe captive.
La figure 2.7 illustre les principaux lieux d’échange d’eau entre la nappe captive et les nappes
voisines.
La structure géologique joue un rôle majeur dans les possibilités de drainage et de
communication entre aquifères. Les structures sédimentaires (chenaux, corps graveleux
encaissés dans des milieux argileux) dans les formations détritiques continentales, les
structures tectoniques, les failles permettent d’une part le drainage d’aquifères de formations
cohérentes (grès, calcaires, granites, gneiss, basaltes) dans la direction de faille, mais aussi la
communication hydraulique entre compartiments, joignant parfois des aquifères différents.
Le pendage des couches détermine la géométrie des nappes captives : dans les bassins
sédimentaires, l’alternance de couches aquifères et aquifuges constitue un aquifère
multicouches, dont l’écoulement peut être perturbé par la tectonique cassante ou le
changement du facies. La géologie structurale permet d’identifier les «pièges» aquifères:
monoclinaux butant par faille sur des couches imperméables, axes synclinaux, grabens,…,

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 27


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

donc de déterminer la géométrie des aquifères. Cette structure peut être aussi précisée par
reconnaissance géophysique.

Figure 2.7. Foyers extérieurs et intérieurs des décharges des eaux captives ;
a) dans les lits d’un fleuve, b) dans les dépôts alluvionnaires des fleuves et des cours d’eau, c) Sub-marine
(décharge au fond de la mer), d) décharge dispersée à travers une couche relativement imperméable, e) dans
nappe libre qui surmonte la nappe captive, f) dans les sources artésiennes g) A travers une « fenêtre » dans la
couche imperméable, h) A travers des structures tectoniques ensevelies, i) A travers des intrusions
dissimulées, diapir salifère, etc, j) A travers les voutes des plis ensevelis.

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 28


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

4.1.3 L’aquifère semi-captif: C’est une nappe dont la limite supérieure est semi-perméable et
la limite inférieure est soit étanche, soit semi-perméable. La couche semi-perméable est une
couche ayant un coefficient de perméabilité faible mais mesurable. Si l'on rabat le niveau
piézométrique d'une telle nappe par pompage, i1 s'établit une circulation de l'eau à travers la
couche semi-perméable entre les aquifères superposés, on appelle ce phénomène, la
drainance. Le phénomène de drainance nécessite deux conditions pour qu’il se produit ;
l'existence d'une formation semi-perméable et l'existence d'une différence de charge ∆H entre
les deux aquifères superposés. Dans ce cas l’eau s’écoule de l’aquifère ayant la plus forte
charge hydraulique vers celui qui a la plus faible charge hydraulique.

Figure 2.8. Schéma conceptuel d’un aquifère semi-captif

La configuration de l’aquifère semi-captif est basée sur le dessin des formations perméables
(aquifère), semi-perméables (le toit) et imperméables ou semi-perméables (le mur). La
pression d’eau dans l’aquifère est représentée par utilisation d’un forage où le niveau d’eau
est supérieur au toit de l’aquifère. Dans ce cas la zone non saturée n’existe pas. Pour montrer
le phénomène de la drainance, on dessine un aquifère libre au dessus de l’aquifère semi-captif
et un forage d’eau. Le sens d’écoulement d’eau (ascendant ou descendant) suivant ∆H.

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 29


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Figure 2.9. Schéma conceptuel montre le phénomène de drainance dans l’aquifère semi-captif
4.1.4 Nappe non soutenue ou perchée: Une nappe non soutenue est une nappe qui n’est pas
en liaison hydraulique avec un cours d’eau venant la « soutenir ». Quand il existe une autre
nappe libre sous le substratum imperméable, la nappe supérieure est dite perchée.

Figure 2.10. Schéma montre (a) un aquifère non soutenue et (b) un aquifère perché

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 30


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

4.2. Selon le critère géologique


La nature et la distribution des formations aquifères et aquitards dans un système géologique
sont contrôlées par la lithologie, la stratigraphie et la structure des dépôts des formations
géologiques. La lithologie est la constitution physique des sédiments ou des roches formant
les systèmes géologiques, dont la composition minéralogique, la granulométrie et
l’agencement des grains. La stratigraphie décrit les relations géométriques et chronologiques
entre les lentilles, les lits et les formations dans les systèmes géologiques d’origine
sédimentaire. Les phénomènes structuraux, tels que la schistosité, les fractures, les plis et les
failles sont des propriétés géométriques des systèmes géologiques résultant de leur
déformation après le dépôt ou de la cristallisation des roches. Dans les dépôts non consolidés,
la lithologie et la stratigraphie sont les facteurs principaux. Dans la plupart des régions la
connaissance de la lithologie, de la stratigraphie et de la structure permet de connaitre
directement la distribution des formations aquifères et aquitards.
Dans les terrains déformés par des plissements et des failles, les aquifères peuvent être
difficiles à mettre en évidence à cause de la complexité géologique. Dans de telles situations,
l’élément principal des recherches d’eau souterraine est souvent l’analyse structurale à grande
échelle de la situation géologique.

Figure 2.11.Schéma montre quelques exemples des aquifères classés suivant le contexte géologique

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 31


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

4.2.1 Les aquifères des dépôts fluviaux


Les aquifères des dépôts fluviaux sont formés par l'érosion et lorsque le relief est favorable à
l'écoulement de l'eau vers les plus basses altitudes. Les graviers, produits les plus grossiers de
l'érosion, sont déplacés sur de courtes distances et se déposent dans des zones plus restreintes
que le sable, l'argile ou la boue. Les dépôts quaternaires sont répandus, en particulier dans les
régions arides, où ils remplissent les vallées des rivières, les dépressions de surface ou les
zones de faille.
4.2.1.1 Les cônes alluviaux
Ces formations sont d'origine fluviale et se produisent lorsqu'un ruisseau quitte une vallée
escarpée et ralentit lorsqu'il pénètre dans une plaine (Fig.2.12). Le cône de gravier et de sable
qui en résulte pointe vers l’amont. La croissance des cônes alluviaux ont été initiée à l’époque
du Pléistocène, lorsque le climat était plus humide et les précipitations plus abondantes. Le
compactage engendre une diminution du volume des vides dans le milieu poreux d'un éventail
alluvionnaire, en particulier dans les zones composées de matériaux fins. Les cônes alluviaux
fournissent de l'eau souterraine dans les zones côtières. Dans les régions arides, elles
atteignent des dimensions plus grandes et jouent un rôle plus important en tant qu’aquifères
potentiels.

Figure 2.12. Une photo satellite montre un cône fluvial


Les eaux souterraines stockées sont phréatiques (non confinées), alors que dans les parties
inférieures, elles sont confinées (Fig.2.13). Le flux des eaux souterraines dans les cônes
alluviaux est reconstitué par percolation des eaux de surface. Le plus souvent, les eaux

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 32


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

apparaissent sous la forme de sources; sinon, il peut continuer son voyage plus loin en aval où
il émerge en tant qu’écoulement superficiel.

Figure 2.13. Coupe géologique dans un cône alluvial

4.2.1.2 Remplissages alluviaux


Les graviers fluviaux sont répandus, en particulier dans les régions arides, où ils remplissent
les vallées des rivières, les dépressions de surface ou les zones de faille. L'épaisseur d'un
remplissage alluvial peut atteindre plusieurs centaines de mètres. Ces remplissages sont initiés
par la formation des cônes alluviaux. Ils sont généralement grossiers, mélangés de sables
grossiers et fins, et montrent une diminution progressive de leur taille vers l’aval,
accompagnée d’une augmentation notable de la rondeur.
Dans les régions arides, des inondations interviennent occasionnellement dans des chenaux
remplis de sédiments (wadi, oued) souvent mal classés, quelquefois peu perméables, du fait
d’un mélange avec du matériel boueux. Des zones perméables se développent là où
l’écoulement subsiste suffisamment longtemps pour classer les débris les plus grossiers dans
le lit de la rivière. Ils s’étendent seulement sur quelques petites parties du lit, sont difficiles à
localiser et sont responsables de la recharge à partir des eaux de ruissèlement, qui est le
processus dominant de la recharge dans les régions arides. Les remplissages alluviaux sont les
principaux sites d'excavation de puits pour alimenter les villages voisins. Le milieu poreux
étant si hétérogène, les précipitations ont une relation directe avec les eaux souterraines.

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 33


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Figure 2.14. Coupe transversale dans un remplissage alluvial


4. 2.1.3 Les aquifères des dépôts fluviaux
Ce sont des volumes d’eau souterraine contenu dans des terrains alluviaux, en général libre et
souvent en relation avec un cours d’eau. Elles constituent un type particulier de nappes,
formées des alluvions. Ces alluvions sont des roches meubles, composées de grains entassés
sans être soudés entre eux. On y trouve par granulométrie décroissante; les cailloux, les
graviers, le gros sable, le sable fin, le limon et l'argile. Si les alluvions ne contiennent pas trop
de fines, si la vallée est alimentée en eau, et si le substratum est imperméable, une nappe
alluviale s'installera dans cette formation perméable.
Les particularités des eaux nappes alluviales:
 les alluvions sont faciles à creuser, même avec des moyens rudimentaires.
 la nappe est à faible profondeur, quelques mètres, souvent moins.
 les puits ont de bons débits, dus à la bonne perméabilité générale des alluvions.
 l'alimentation de la nappe est très souvent importante, elle draine fréquemment l'eau
provenant des nappes adjacentes (non alluviales), elle est également alimenté par les cours
d’eau.
 la minéralisation de l'eau reste en général dans des limites acceptables(les éléments
solubles des alluvions ayant déjà été dissous lors de leur dépôt).
 les nappes alluviales sont très sensibles à la pollution et à la contamination par les cours
d’eau et les nappes adjacentes.
a. Les éléments structuraux:
 Le fond et les berges de la rivière permettant (ou non) les transferts d’eau selon leur nature
lithologique,

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 34


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

 Les réservoirs aquifères caractérisés par leur perméabilité : les alluvions sous jacentes
formant la plaine alluviale et les alluvions adjacentes disposées en terrasses perchées au
dessus de la rivière,
 La base perméable ou imperméable des alluvions, appelé substratum.

Figure 2.15. Les éléments structuraux d’une nappe alluviale

b. Relations hydrauliques nappe–cours d’eau


*Echanges inexistants: Dans certaines situations, les eaux souterraines et les cours d’eau
n’entretiennent aucune relation hydrodynamique. C’est le cas lorsque l’on a :
Nappe peu ou pas développée: Le cours d’eau circule sur des formations peu ou pas
perméables n’abritant pas de nappe phréatique.
Colmatage du lit et des berges: Le lit et les berges de la rivière sont colmatés et ne permettent
pas le passage de l’eau d’un réservoir à un autre. Le colmatage se manifeste, dans des
conditions de courant très faible, par un dépôt de particules très fines constituant une couche
imperméable

Figure 2.16. Schéma montre une indépendance entre le cours d’eau et la nappe

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 35


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

*Apports indirects : Bien que la rivière soit déconnectée de la nappe sous jacente, il arrive
qu’elle reçoive tout de même des apports indirects des nappes contenues dans des formations
latérales. Ces aquifères ne sont pas en contact direct avec le cours d’eau, mais leurs réserves
se déversent par ruissèlement dans la rivière qui constitue leurs niveau de base.

Figure 2.17. Schéma montre une alimentation indirecte du cours d’eau par la nappe

* Le drainage de la nappe par le cours d’eau : il est fréquent en période d’étiage que les
eaux de la nappe s’écoulent vers le cours d’eau et sortent au niveau des sources situées dans
son lit. La surface piézométrique de la nappe se situe à une cote supérieure à celle du cours
d’eau. Les isopiézes dessinent des arcs de cercle à concavité orientée vers l’aval hydraulique
de la nappe. Les lignes de courant convergent vers le cours d’eau (Fig.2.18A).
* Le cours d’eau alimenter la nappe : Dans ce cas, les lignes de courant divergent de la
rivière vers la nappe et la concavité des isopiézes est orientée vers l’amont hydraulique de la
nappe (Fig.2.18B). Le niveau de l’eau dans le cours d’eau se trouve à une cote supérieure à
celle de la nappe. Cette situation est produite pendant la période de crue.

Figure 2.18. Relation entre nappe et cours d’eau : A) drainage B) alimentation

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 36


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

4.2.2 Les nappe des bassins sédimentaires


Le bassin sédimentaire est une dépression ovale ou circulaire, à fond plate ou concave, et
largement évasée, à flancs en pente douce, de dimension très variable (du kilomètre à
plusieurs milliers de kilomètres), qui est ou a été un lieu de sédimentation.
Un bassin sédimentaire est une région subsidence, immergée de façon périodique, de l'écorce
terrestre où viennent s'accumuler des sédiments qui tendent à combler cette dépression.
L'évolution d'un bassin se déroule sur des périodes de longueur variable (généralement sur
quelques centaines de millions d'années). Les séries, ainsi accumulées sur plusieurs milliers
de mètres d'épaisseur, se sont déposées sous de faibles tranches d'eau. Les sédiments ainsi
déposés vont se transformer progressivement en roches sédimentaires au cours de leur
enfouissement. L'observation des séries anciennes montre que le phénomène peut conduire à
l'accumulation de volumes énormes de sédiments. Le bassin sédimentaire est le lieu privilégié
de formation des roches sédimentaires.
Les systèmes aquifères des bassins sédimentaires sont caractéristiques, il s'agit de roches
sédimentaires poreuses ou fracturées (sables, grès, calcaires, craie) déposées en vastes
couches. Les aquifères libres sont non recouverts par des couches imperméable, la surface
supérieure de l'eau (niveau piézométrique) fluctue sans contrainte et la pluie efficace peut les
alimenter par toute la surface.
Dans un aquifère captif, le toit de la nappe est imperméable empêche l’eau d’atteindre son
profil de pression (surface piézométrique). Dans ce cas la recharge ne peut alors se faire que
par transit latéral depuis les zones d’affleurement de l’aquifère (zone libre), ou vertical par le
faible flux traversant les terrains peu perméables de couverture (drainance descendante). La
conséquence est un milieu plus abrité de la pollution de surface, mais aussi de l’oxygénation,
ce qui se traduit par des conditions anoxiques favorisant la conservation des molécules
organiques et le passage en solution des cations métalliques indésirables (fer et manganèse).
Dans une nappe artésienne, tout puits ou forage demeure sec tant que l’ouvrage n’atteint pas
la cote du toit géologique de la nappe. Lors de la foration d’un ouvrage dans un site pour
lequel le profil de pression de la nappe captive est porté à une cote plus élevée que son toit,
l’eau remontera dans le forage si la surface topographique est située à une altitude supérieure
au niveau de pression de la nappe (ascendance).
L’eau jaillira en surface si la topographie est située à une cote plus basse (artésianisme
jaillissant). L’étanchéité de la nappe dépend de la nature lithologique des formations du toit :
dans les séries géologiques, les couches argileuses, si elles ne sont pas fracturées ou si elles

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 37


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

sont suffisamment épaisses pour ne pas être déconnectées par les failles, constituent des toits
efficaces de nappes captives.
4.2.2.1 Le bassin saharien (sud d’Algérie) : renferme un système aquifère appelé système
aquifère de Sahara septentrional. Il est partagé entre trois pays : l’Algérie, la Tunisie et la
Libye. Il recouvre une étendue de plus d’un million de km 2, dont 70 % se trouvent en Algérie,
6 % en Tunisie, et 24 % en Libye. Son extension est de 1800 km E-O et de 900 km N-S. Le
SASS est constitué au centre du bassin d’une superposition de deux principales couches
aquifères; la formation du Continental Intercalaire, CI, la plus profonde et celle du Complexe
Terminal, CT. Au four à mesure qu’on rapproche de la frontière de système aquifère, les
nappes captives devenant libres.

Figure 2.19. Situation géographique de système aquifère du Sahara septentrionale (OSS.2005)

Figure 2.20. Coupe hydrogéologique dans le système aquifère de Sahara septentrional (UNESCO 1972).

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 38


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Dans la région de Hassi Messaud, le système aquifère est constituer de l’aquifère de


continental intercalaire (Fig.19) est constitue de sables et de grés à quelque passées calcaires
et d’argiles leur profondeur est environ 1150m. La pression de l’eau à la tête de forage est
environ 15 bars, le débit varie d’un forage à l’autre, dans les forages pétroliers abandonnés
convertis en forages d’eau, il oscille entre 30 et 60 l/s, mais dans les forages d’eau ordinaires,
il est d’ordre de100 l/s.
L’aquifère de Complexe Terminal, regroupe deux nappes, de haut en bas on distingue, la
nappe de Mio-Pliocène constituée de sables avec la présence de calcaire et d’argile, leur
épaisseur moyenne est 240m, et la nappe du Sénonien-Eocène formée de calcaire dolomitique
et l’anhydrite, d’épaisseur moyenne de 220m. Le niveau statique de complexe terminal varie
entre 18 et 40m et le débit des forages varie entre 15 et 30 l/s.
L’aquifère du Turonien, constituée de calcaire dolomitique d’épaisseur moyenne de 90m,
elle est séparée des deux nappes précédentes par la formation du Sénonien lagunaire qui
constitue un écran imperméable. Malgré que cette nappe fait partie de complexe terminal mais
en Sahara septentrional algérien, elle est souvent traitée à part parce qu’elle ne présente aucun
intérêt économique à cause de sa salinité très élevée (210g/l).

Figure 2.21. Colonne lithostratigraphique montre les aquifères de SASS dans la région de Hassi Messaud

Dans la région de Hassi Messaud d’autres aquifères existant, mais leurs qualité d’eau est très
salée ce qu’ils rendre inutilisable pour les différents usages (irrigation, AEP et l’industrie).

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 39


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Tableau 2.4. Analyses physicochimiques des eaux des aquifère de Hassi Messaud.

4.2.2.2 Le système aquifère de bassin du Paris:


Le bassin de Paris est le plus grand bassin sédimentaire de France. La séquence s'étend des
sédiments du Permien et du Trias à la base aux dépôts tertiaires à la surface et contient au
moins sept aquifères majeurs, dont les plus profonds sont saumâtres. Les principaux aquifères
sont: l'aquifère de craie du Crétacé supérieur, les sables verts d'Albien (~ 18 Mm 3/an), le
calcaire du Jurassique inférieur et les grès du Trias inférieur des Vosges (~160 Mm 3/an). De
grands aquifères tertiaires se trouvent à la surface du bassin.
La nappe captive des Sables de l’Albien se situe à environ 600 m de profondeur sous Paris,
mais son aire alimentation se trouve aux environs d’Auxerre dans l’Yonne. Lors de son
forage en 1841, cette nappe était artésienne et jaillissait à environ 43 m au-dessus de la
surface du sol, mais elle a été intensément exploitée et aujourd’hui l’eau doit être pompée en
profondeur.

Figure 2.22. Coupe géologique dans le bassin de Paris

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 40


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

4.2.2.3 L'aquifère Ogallala en États-Unis d’Amérique


L'aquifère Ogallala (Ogallala Aquifer) est un aquifère de faible profondeur, située sous les
Grandes Plaines des États-Unis. D'une superficie d'environ 450 000 km2, elle s'étend sur huit
États (Dakota Sud, Nebraska, Wyoming, Colorado, Kansas, Oklahoma, New-Mexique et
Texas) ; il s'agit d'un des plus grands aquifères au monde. Son nom, choisi par le géologue
Nelson Horatio Darton, fait référence à la ville d'Ogallala (Nebraska). L'aquifère fait partie du
système aquifère des Grandes Plaines et repose sur la formation d'Ogallala, qui est l'unité
géologique couvrant 80 % des Grandes Plaines. L'aquifère Ogallala assure
l'approvisionnement en eau potable de 82 % qui vivent dans les Grandes Plaines; il fournit
également environ 30 % de l'eau souterraine utilisée pour l'irrigation aux États-Unis. S'il
venait à s'épuiser, 6000 ans seraient nécessaires pour qu'il se recharge naturellement à
nouveau.
L’aquifère d'Ogallala est composé principalement d'argile, de limon, de sable et de gravier
non consolidés et hétérogènes, ces formations géologiques ont été posées il y a environ 10
millions d'années, elles s’agissent des dépôts fluviaux provenant de cours d'eau qui se sont
écoulés vers l'est à partir des montagnes Rocky à l'époque du Pliocène.
L'Ogallala est un aquifère libre, et pratiquement toute la recharge provient de l'eau de pluie et
de la fonte des neiges. Comme les hautes plaines ont un climat semi-aride, la recharge est
minime. La recharge varie selon la quantité de précipitations, le type de sol et la couverture
végétale et atteint en moyenne moins de 25 millimètres par an pour la région dans son
ensemble. Dans quelques régions, la recharge des dérivations des eaux de surface s'est
produite. La vitesse des eaux souterraines dans l'aquifère des hautes plaines est de l’ordre de
0.30 mètre par jour.
L'aquifère d'Ogallala se trouve entre 15 à 90 mètres de profondeur sous la surface terrestre.
L'épaisseur saturée varie considérablement. Bien que l'épaisseur saturée moyenne soit
d'environ 60 mètres, elle dépasse 300 mètres dans le centre-ouest du Nebraska et n'est que
d'un dixième de celle d'une grande partie de l'ouest du Texas.

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 41


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Figure 2.23. Situation géographique de l'aquifère Ogallala en États-Unis d’Amérique.


L'aquifère d'Ogallala, est la source d'eau la plus importante de la région des hautes plaines,
fournissant presque toute l'eau à usage résidentiel, industriel et agricole. En raison de
l'irrigation généralisée, l'agriculture représente 94 % de l'utilisation des eaux souterraines.
Globalement, 5,5 millions d'hectares sont irrigués dans la région d'Ogallala. L'agriculture
irriguée constitue la base de l'économie régionale. Il abrite près d'un cinquième du blé, du
maïs, du coton et du bétail produits aux États-Unis. Les cultures fournissent des céréales et du
foin pour l'alimentation confinée des bovins et des porcs et pour les laiteries. Les parcs
d'engraissement des bovins soutiennent une grande industrie d'emballage de viande. Sans
irrigation à partir de l'aquifère d'Ogallala, la population régionale serait beaucoup plus petite
et l'activité économique bien moindre.
Les résultats de cette surexploitation est l’épuisement et la pollution de cet aquifère. La
recharge de la nappe est très faible par à port les débits prélèvements. Depuis le début de
l'irrigation à grande échelle dans les années 40, les niveaux d'eau ont baissé de plus de 30
mètres dans certaines parties du Kansas, du New-Mexique, de l'Oklahoma et du Texas. Dans
les années 80 et 90, la diminution du niveau d’eau était en moyenne d'environ 0.82 mètre par
an. Actuellement, l'efficacité des techniques de l'irrigation continue de ralentir le taux de

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 42


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

baisse du niveau de l'eau. Les gouvernements des États et les districts d'eau locaux de la
région ont élaboré des politiques pour promouvoir la conservation des eaux souterraines et
ralentir ou éliminer l'expansion de l'irrigation.
4.2.3 Les aquifères carbonatés et les aquifères karstiques
4.2.3.1 Les roches carbonatées
Les roches carbonatées sont présentées par les calcaires et les dolomies, elles sont
principalement formées de calcite et de dolomite, avec de très faibles proportions d’argile.
Presque toutes les dolomies ont une origine secondaire, formées à la suite d’une altération de
la calcite. Cette transformation minéralogique produit une augmentation de la porosité et de la
perméabilité, parce que la structure du cristal de dolomite occupe environ 13 % de moins
qu’un cristal de calcite. Les roches carbonatées géologiquement jeunes présentent des
porosités comprises entre 20 % pour le calcaire massif grossier à plus de 50 % pour la craie
faiblement indurée. Avec l’augmentation de la profondeur d’enfouissement, la matrice des
minéraux de carbonates tendres est normalement compressée et recristallisée en une masse de
roche plus dense et moins poreuse. La perméabilité primaire d’un calcaire et d’une dolomie
ancienne non fracturée est couramment inférieure à 10-7 m/s à la température proche de la
surface. Les roches carbonatées avec une perméabilité de cet ordre peuvent être importantes
pour la production de pétrole, mais ne sont pas de sources significatives d’eau souterraine
pour l’alimentation.
4.2.3.2 Les eaux dans les roches carbonatées
De nombreux niveaux carbonatés possèdent une perméabilité secondaire appréciable, due aux
fractures et ouvertures sur les joints de bancs. Ces ouvertures secondaires des roches
carbonatées provoquées par des modifications des conditions de contraintes peuvent être
élargies par dissolution de la calcite ou de la dolomite par la circulation d’eau souterraine.
Pour que l’eau élargisse le réseau de perméabilité, il faut qu’elle soit sous-saturée par rapport
à ces minéraux.
Les roches carbonatées à pendage horizontal indiquent que les conduits de dissolution le long
des diaclases verticales sont largement espacés. Les conduits le long des joints de
stratification sont plus importants du point de vue du rendement des puits pompés. Dans les
roches carbonatées presque horizontales avec des fractures verticales et des joints de
stratification horizontaux, la probabilité pour les puits de recouper des ouvertures horizontales
est plus grande que pour des fractures verticales. Dans les roches carbonatées fracturées, des
puits productifs peuvent voisiner avec des puits improductifs tout proches ; tout dépend alors
de la fréquence de recoupement de fractures par le forage. Les niveaux d’eau dans les puits

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 43


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

peu profonds peuvent varier considérablement au cours des saisons, car la porosité globale de
fractures est généralement de quelques pourcents ou même moins.

Figure 2.24. Schéma illustrant la distribution de l’eau souterraine dans les roches carbonatées dans
lesquelles existe une perméabilité secondaire associée à des fractures et à des joints de stratification élargis.

Dans certaines roches carbonatées, des linéaments de fractures verticales concentrées


constituent des zones à forte perméabilité. Les zones dans lesquelles les fractures sont
concentrées sont des zones d’écoulement souterrain le plus rapide. La dissolution peut être à
l’origine d’une augmentation de la perméabilité dans ces zones.

Figure 2.25. Schéma montrant la présence de zones perméables dans des roches carbonatées fracturées. Les
rendements les plus élevés des forages sont observés dans les zones d’intersection (Lattman et Parizek, 1964).

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 44


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Dans les régions de roches carbonatées plissées, les zones de concentration des fractures et
d’agrandissement par dissolution sont habituellement associées à la crête des anticlinaux et, à
un moindre degré, aux fonds des synclinaux. Dans les synclinales, l’eau qui s’infiltre dans la
roche carbonatée sous les alluvions élargira par dissolution si les alluvions sont dépourvues de
minéraux carbonatés. Dans une roche carbonatée dans laquelle la formation de conduits par
dissolution a été active dans le passé géologique, des cavernes ou de vastes galeries ont pu se
former, introduisant une perméabilité locale presque infinie par comparaison avec les autres
secteurs de la même formation.

Figure 2.26. Présence d’une zone à forte perméabilité dans des fractures élargies par dissolution le long de la
crête affleurante d’un anticlinal dans des roches carbonatées.

Le calcaire est souvent à la fois poreux, fracturé et karstique: à gradient hydraulique


identique, la vitesse de percolation est lente dans la matrice, plus rapide dans les fractures, et
très rapide dans le réseau karstique. Le milieu fissuré peut être homogénéisé dans le calcul,
mais pas le karst.

4.2.3.3 les karsts


Le karst est un paysage résultant de processus d’érosion par dissolution (karstification) des
roches carbonatées (calcaires et dolomies) constituant le sous-sol des régions concernées.
L’eau de pluie s’infiltre dans ces roches et assure leur dissolution. Le paysage de surface est
constitué en général de dépressions fermées (appelées dolines,). Il est associé aussi à des
paysages souterrains, dont les grottes et les gouffres font partie. Le karst est un paysage
original créé par les écoulements d’eau souterraine, aux points de sortie, les sources
présentent des débits souvent variables au cours de l'année.

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 45


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

* Vocabulaire du karst : Les paysages karstiques ont été décrits à partir de données
recueillies en Dalmatie (Croatie). C'est pourquoi, les termes utilisés ont une consonance
croate.
Canyon : vallée aux parois verticales occupée par une rivière.
Gouffre : cavité de grandes dimensions, le plus souvent formé par l'effondrement de la voûte
d'une cavité karstique (ou grotte) dû à la dissolution des couches calcaires.
Aven: entonnoir reliant la surface d'un plateau à un gouffre. Les dimensions de l'ouverture
varient de quelques décimètres à deux cents mètres.
Doline: dépression fermée de dimension décamétrique à hectométrique dont le fond est
recouvert d'argiles de décalcification.
Grotte: cavité souterraine plus ou moins profonde et comportant au moins une partie
horizontale accessible, ce qui la distingue d'un aven.
Poljé : dépression fermée allongée de dimension hectométrique à kilométrique, dont le fond
est recouvert d'argiles de décalcification (résidu de la dissolution du calcaire) et possède un
ponoc, entonnoir permettant l'évacuation des eaux.
Lapiaz (ou lapiez) : ciselures de dissolution dans la roche calcaire de taille centimétrique à
métrique.
Stalactite : colonne de calcite cristallisée à partir d'infiltrations du plafond d'une grotte.
Stalagmite: colonne de calcite cristallisée à partir de gouttes d'eau tombées sur le plancher de
grotte.
Réseau actif : réseau de conduits s/t occupés par une rivière ou une nappe alimentée par une
rivière.
Réseau fossile : réseau de conduits souterrains déserté par la rivière qui l'a engendré.
Résurgence : sortie à l'air libre d'une rivière après écoulement souterrain.

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 46


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Figure 2.27. Schéma conceptuel d’un aquifère karstique


* Formation des karsts : La mise en place d’un réseau de drainage karstique est déterminée
par des facteurs fixant l’architecture du milieu et précédant les processus de karstification.
Ces facteurs ne sont pas les causes de la karstification mais ils déterminent le cadre dans
lequel les processus karstiques interviennent pour transformer le milieu, dès que les
conditions nécessaires sont réunies.
 La géologie: lithologie, géométrie de la formation aquifère, fracturation (perméabilité
initiale) découlant de la succession des mouvements tectoniques et du comportement
mécanique de la roche.
 L’association de bassins versants de surface sur terrains imperméables aux roches
calcaires.
 La géomorphologie régionale: position du niveau de base hydraulique, fixant la
localisation du point bas de la formation aquifère (position de la source qui constitue le
point de convergence de tous les lignes d’écoulements souterrains) et l’importance du
relief, qui permet à l’eau souterraine de conservé d’autant plus d’aptitude à dissoudre le
calcaire en profondeur que la zone d’infiltration est peu épaisse.
Les facteurs définit précédemment montrent le cadre dans lequel le karst a pu se développer,
mais ne fournit aucune information sur l’organisation karstique, ni sur son fonctionnement.
Les processus de karstification proprement dits agissent sur les roches calcaires grâce au
potentiel de karstification défini par :

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 47


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

• Le climat qui fixe les précipitations et le couvert végétal, dont dépendent le débit d’eau
traversant l’aquifère et la quantité de CO2 disponible (flux de solvant).
• La géomorphologie, qui impose l’énergie nécessaire à l’écoulement pour le transport des
matières dissoutes (gradient hydraulique).
• l’épaisseur de la zone d’infiltration : l’eau souterraine conserve d’autant plus d’aptitude à
dissoudre le calcaire en profondeur que la zone d’infiltration est peu épaisse.
• Des sources (pertes), qui permettent l’évacuation des matières dissoutes en dehors de
système karstique et le renouvèlement de l’eau.
4.2.3.4 Les particularités des eaux karstiques
Les aquifères karstiques possédant certains caractères différents des autres aquifères, on les
résume dans les points suivants :
 C’est l’eau de pluie infiltrée dans les carbonates qui assure la dissolution, comme indique
la réaction chimique simplifiée suivante: H2O + CO2 + CaC03 ↔ Ca+2 + 2HCO3 -
 Les eaux des nappes karstiques sont douces et possèdent des relations avec les cours d’eau
superficiels à cause de l’absence du toit imperméable.
 Le régime des eaux est totalement instable, on remarque des variations brusques du niveau,
débit et de température au cours de l’année.
 Les aquifères karstiques fonctionnels, la très grande majorité des eaux séjourne moins d’un
cycle hydrologique, et souvent seulement quelques jours à quelques semaines. Pour cette
raison, toutes les caractéristiques physiques, chimiques et hydrauliques, présentent une très
grande variabilité spatiale et temporelle.
 La relation des eaux karstiques avec celles des fleuves est caractéristiques; les fleuves
disparaissent dans les roches karstique et en apparaissent de nouveau à la limite du karst,
en forment de puissantes sources.
 La circulation des eaux est complexe et de direction différentes. Dans la zone
d’alimentation elle est verticale, alors que dans la zone de saturation d’habitude elle est
horizontale, suivent l’inclinaison des couches vers la sortie (décharge ou exutoire).
 Dans les aquifères karstiques on trouve 2 systèmes (Fig.2.28): le Système unaire où
l'ensemble de l'impluvium est constitué de terrains karstifiés, le drainage s'effectue
principalement à l'aval et le Système binaire où une partie de l'impluvium est constituée de
terrains non karstifiés qui concentrent l'infiltration des eaux en un point, le drainage est très
développé.

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 48


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Figure 2.28. Schéma de drainage dans les aquifères karstiques.


4.2.3.5 Recharge des aquifères karstiques
L’aquifère karstique possède des modalités d’infiltration particulières qui n’existent pas dans
les autres aquifères. Il existe en surface, sur quelques mètres d'épaisseur, une zone plus
perméable du fait de l'altération : la zone épikarstique ou épikarst. L'épikarst rassemble l'eau
d'infiltration dans une nappe perchée locale et discontinue, drainée vers le bas soit par les
vides les plus larges en un ruissèlement souterrain rapide, soit par les vides de petites
dimensions, en une infiltration lente écoulant un mélange d'air et d'eau.
L’épikarst est moins anisotrope que le reste de la ZNS. C’est un milieu très perméable,
capable de stocker une partie non négligeable des précipitations. Dans les karsts
méditerranéens, l’épikarst correspond à une RFU de 15 à 30 mm. Le caractère superficiel de
l’aquifère qui peut y exister (aquifère épikarstique) permet une reconcentration des isotopes
lourds de l’eau (δ18O, δ2H) et des solutés apportés par la pluie (halogénures « Cl », alcalins
« Na »).
4.2.4 Les aquifères littoraux
Les aquifères côtiers sont des systèmes d'eaux souterraines qui traversent les frontières terre-
océan. Ces systèmes représentent un lien entre les systèmes géologiques, hydrologiques et
marins. Les aquifères côtiers fournissent de l'eau douce à plus d'un milliard de personnes qui
vivent le long de la côte et interagissent avec les risques côtiers et les écosystèmes côtiers.
Sur le littoral, les eaux souterraines prennent place dans des formations géologiques variées,
entre terre et mer : dans des formations sédimentaires détritiques (deltas, bassins

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 49


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

sédimentaires, alluvions) et en fonction des variations du niveau de la mer. Cet espace entre
continent et océan constitue une interface entre eaux douces et eaux salées. L’eau salée peut
pénétrer le continent en fonction des conditions naturelles et des conditions d’exploitation. Du
fait de sa densité supérieure à celle de l’eau douce, elle forme sous l’eau douce ce que l’on
appelle un biseau salé.

Figure 2.29. Schéma conceptuel montre la position de l’interface eau douce-eau salée
Pour les iles de grande taille, les caractéristiques des aquifères côtiers ne diffèrent pas des
aquifères côtiers continentaux, à l’exception de l’absence de grands bassins versants des cours
d’eau. Pour les petites iles d’une superficie inférieure à 2000 km2, les problèmes d’intrusion
saline dépendent des conditions hydrogéologiques. Les intrusions salines peuvent être locales,
n’affectant pas l’ensemble de l’aquifère comme c’est le cas pour les iles volcaniques
(Réunion, Canaries, Antilles, Mayotte) pour Grande-Terre en Guadeloupe (aquifère calcaire)
ou plus importantes, comme par exemple à Majorque, en Méditerranée. La situation extrême
correspond à une intrusion partielle ou complète et continue sous l’ile. L’eau douce constitue
une lentille flottant sur l’eau salée. Cette situation existe à Malte, sur les atolls océaniques et
sur certains ilots des Caraïbes.

Figure 2.30. Schéma conceptuel montre la position de l’interface eau douce-eau salée dans les iles

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 50


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

4.2.4.1 Définition de la notion biseau salé


Partie d'un aquifère côtier envahi par l'eau salée, généralement marine, comprise entre la base
de l'aquifère et une interface de séparation eau douce/eau salée: le coin d'eau salée est sous
l'eau douce. Un biseau salé donc est un mouvement entrant d'eau de mer plus dense (ρs=1025
g/l) dans les aquifères côtières d'eau douce (ρf=1000 g/l)
4.2.4.2 Mécanismes de l’intrusion marine
Le niveau piézométrique des nappes littorales douce se retrouve au-dessus de celui de la mer
et le lieu de rencontre de ces deux liquides est définit par une zone limite au niveau de
laquelle se produit un équilibre hydrostatique. Toute exploitation intensive des nappes
côtières déprime la surface piézométrique à des côtes inférieures au niveau de la mer et rompe
la zone limite eau douce-eau salée en provoquant ainsi le phénomène d’invasion marine vers
les régions côtières.
En effet, l’eau salée plus dense (ρs=1025 g/l) que l’eau douce (ρf=1000 g/l) a tendance à se
glisser sous celle-ci formant ainsi un «biseau salé». En raison du contraste de densité, le
niveau de l’eau douce (niveau piézométrique) doit être supérieur au niveau de la mer pour
maintenir l’eau salée en profondeur et l’empêcher de remonter.
Pour un aquifère alluvial, la loi de Ghyben-Herzberg définit la position du contact entre les
deux milieux à l‘équilibre par l‘équation suivante: ρf*(H+h) = ρs*H
Soit approximativement H = 40*h.
Avec: H: la profondeur de l’interface, h: la charge hydraulique,
ρf: densité de l’eau douce, ρs : densité de l’eau de mer.

Figure 2.31. Condition d’équilibre entre eau douce et eau salée


4.2.4.3 Facteurs contrôlant l'intrusion d'eau de mer
Les aquifères côtiers sont très sensibles aux phénomènes régionaux et mondiaux tels que
l'élévation du niveau de la mer, les ondes de tempête, les changements des conditions

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 51


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

climatiques, l'érosion des berges, les inondations côtières, etc. De plus, les activités humaines
favorisent le processus de salinisation dans les régions côtières. Outre les aquifères côtiers, les
sources d'eau de surface sont également affectées en raison de leur interaction avec l'eau de
mer. Les rivières et les estuaires permettent l'apport naturel de l'eau de mer en raison du
remous de la mer et rendent les eaux de surface salines. Divers facteurs affectant l'aquifère
côtier et leurs effets sont résumés dans les points suivants :
Facteurs géologiques : tels que la lithologie, la géomorphologie, les caractéristiques
structurelles, etc. jouent un rôle important dans le contrôle de l'intrusion d'eau de mer dans les
aquifères côtiers. L'écoulement intérieur de l'eau dans l'aquifère côtier dépend de la nature des
formations géologiques, c'est-à-dire de la lithologie de l'aquifère. L'histoire géologique de la
formation aquifère, le gradient hydraulique, le taux d'extraction des eaux souterraines et sa
reconstitution affectent directement l'étendue de l'intrusion d'eau de mer. Les formations
géologiques de porosité et de perméabilité variables ont des capacités de rétention d'eau
différentes. L'eau de mer qui pénètre dans les zones intérieures peut être piégée dans les
espaces poreux sous-saturés et former de l'eau de mer paléo. Les couches argileuses se
trouvent généralement en petites parcelles dans les régions côtières, qui agissent comme des
barrières et aident à préserver les eaux paléo-marines. En revanche, ces lentilles d'argile
peuvent développer des aquifères perchés et accumuler l'eau douce dans les zones
d'inondation non marines. Dans de telles circonstances, la distribution de l'eau douce et de
l'eau de mer dépend de la distribution des lentilles d'argile dans les aquifères côtiers.
Cependant, l'interaction de l'eau douce avec l'ancienne eau de mer piégée et les marais salants
peut entrainer une salinité beaucoup plus élevée dans les eaux souterraines côtières.
Activité des marées : Des études ont montré que l'oscillation du mouvement des marées fait
fluctuer la hauteur de la nappe phréatique dans les régions côtières, ce qui entraine des
changements périodiques de la nappe phréatique. De telles fluctuations de la hauteur de la
nappe ont un effet direct sur la zone de mélange eau douce-eau de mer et provoque un afflux
d'eau de mer dans les puits de pompage pendant la période de marée haute. Les conduits
naturels alimentant les puits tubulaires pourraient également servir de voies pour transporter
l'eau de mer induite par la marée vers les zones intérieures. De plus, des études ont montré
que les marées influencent non seulement la zone de mélange eau douce-eau de mer, mais
affectent également le taux de rejet des eaux souterraines dans la mer.
Changement climatique et élévation du niveau de la mer : sont les facteurs climatiques les
plus importants qui contrôlent l'intrusion d'eau de mer dans les régions côtières. Les
précipitations atmosphériques sont la principale source de recharge des eaux souterraines;

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 52


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

cependant, sa quantité change en termes d'espace et de temps. De plus, les précipitations


atmosphériques montrent un degré élevé de variabilité interannuelle. Pendant les saisons non
pluvieuses, un prélèvement encore relativement grande d'eau souterraine peut entrainer une
intrusion d'eau de mer. La sécheresse météorologique et l'érosion côtière sont quelques-uns
des autres facteurs associés au changement climatique qui sont explicitement liés à l'intrusion
d'eau de mer. Les ondes de tempête menacent les aquifères côtiers en inondant les zones
côtières basses d'eau de mer, ce qui salinise les eaux souterraines côtières et provoque des
dépôts de sels sur le sol. Cela rend les eaux souterraines et le sol inutilisables pour
l'agriculture et d'autres usages.
Facteurs d'origine humaine (anthropiques): est le facteur le plus important qui est
directement ou indirectement lié à tous les autres facteurs contrôlant l'intrusion d'eau de mer.
La surexploitation des ressources en eau souterraine est le processus humain le plus crucial
qui renforce l'intrusion d'eau de mer dans les régions côtières. Les eaux souterraines sont
principalement utilisées à des fins domestiques, agricoles et industrielles dans les zones
côtières. Avec l'augmentation de la demande en eau, les sources souterraines sont
surexploitées, provoquant une intrusion d'eau de mer. Un prélèvement excessif des eaux
souterraines a été signalé comme la principale cause d'intrusion d'eau de mer dans de
nombreuses régions du monde, par exemple en Afrique, en Australie, en Chine, Europe, Inde,
États-Unis, etc. Les fluctuations périodiques de l'interface eau douce - eau de mer exposent
alternativement les sédiments de l'aquifère à l'eau douce et à l'eau de mer. Ce débit différentiel
de l'eau affecte gravement les propriétés hydrauliques de l'aquifère. De plus, un prélèvement
important des eaux souterraines développe des conditions de stress dans l'aquifère et entraine
une réduction de la pression interstitielle des sédiments de l'aquifère, ce qui peut entrainer un
affaissement des terres.

Figure 2.32. Intrusion d'eau de mer due à la surexploitation de la nappe côtière

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 53


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

4.2.5 Les aquifères de socle cristallin


Les régions du socle cristallin constituent une structure géomorphologique formées en grande
majorité de roches plutoniques, regroupés au sein de batholites, intrusifs dans des séries
métamorphisées. Ces régions affleurent sur environ 30% de la croute continentale et sont
principalement présents au Nord-Ouest du Canada, Groenland, Amérique du Sud, Afrique
centrale, Inde, Australie, Asie, Scandinavie.

Figure 2.33. Répartition des roches cristallines dans le monde


Les roches plutoniques, ou roches intrusives, sont pour la grande majorité considérées comme
cristallines. Les granites sont les plus caractéristiques. Ses minéraux constitutifs sont
principalement du quartz, des micas (biotite et/ou muscovite), des feldspaths potassiques
(orthoses) et des plagioclases. D’autres roches comme les diorites, granodiorites, gabbros et
pegmatites sont également typiques.

Figure 2.34. Photos montrant les principales roches cristallines

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 54


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Les roches métamorphiques sont également pour la plupart considérées comme cristallines.
Elles sont issues de la modification minéralogique d’une roche primaire à l’´etat solide, sous
l’effet de conditions de température et de pression spécifiques. Le métamorphisme peut
affecter tout type de roches, d’origine sédimentaire, plutonique, voire déjà métamorphisée.
Les roches métamorphiques les plus communes sont les schistes, le marbre et les gneiss.
4.2.5.1 L’altération des roches cristallines
L’altération des roches cristallines est particulièrement effective sous climat tropical,
développant des profils caractérisés par différents horizons. Typiquement, le profil
d’altération comprend :
 Une cuirasse ferrugineuse proviennent de la précipitation de fer sous la forme de goethite
et d’hématite et constituent les formations d’altération les plus avancées.
 un horizon meuble à dominante argileuse nommé altérites, différencié par deux zones :
l’allotérite en surface pour laquelle la structure de la roche originelle à disparue et
l’isaltérite (arènes) pour laquelle la structure est préservée. La texture et la composition de
altérites dépendent du type de roches mères ayant subi ce processus d’altération.
 l’horizon sous-jacent de la roche mère, caractérisée par un intense réseau de fracture à
composante horizontale, comme issu des processus d’altération qui sous l’effet de la
modification de certaines phases minérales (biotite par exemple) peuvent entrainer des
changements de volume importants et fracturer la roche.
 Dans le cas de granite, les altérites seront majoritairement constituées de sable, on parle
alors d’arènes.
 Dans le cas des schistes, des fractions de matériaux argileux et limoneux seront présentes,
issues de l’altération de carbonates et autres minéraux silicatés.

Figure 2.35. Photos montrant des altérites


Les altérites constituent les structures aquifères cristallines les plus communément utilisées au
travers le monde (Afrique, Inde, Australie, Amérique du Sud...). Elles constituent un réservoir

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 55


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

vital pour les populations rurales, principalement dans les régions arides, utilisées pour des
usages domestiques et agricoles.
La productivité des puits dans les milieux cristallins est décrite comme relativement faible, de
l’ordre de quelques centaines de litres par heures à quelques m3/h. Mais quelques cas isolés
peuvent produire plusieurs dizaines de m3/h à l’exploitation. Cette différence de ressource et
de productivité suivant les lieux d’implantation d’un forage est la conséquence de la
variabilité des facteurs nécessaires au développement d’un système aquifère favorable. Outre
l’aspect tectonique préalablement décrit, les facteurs lithologiques, topographiques et
structuraux sont déterminants. Identifier ces ressources exceptionnelles est un réel défi pour
les hydrogéologues de socle, pour qui les études de prospections sont souvent risquées et qui
relèvent parfois (souvent) de la chance ou pour le moins requièrent un large et conséquente
expérience de terrain.
Tableau 2.5. Productivité des forages dans les aquifères de socle cristallin de divers régions du monde
(Singhal et Gupta, 1999)

4.2.5.2 Fonctionnement de l’aquifère de socle cristallin


Les aquifères de socle cristallin sont constitués de roches plutoniques (ex: granite) et de
roches métamorphiques (ex: gneiss). Le fonctionnement des aquifères de socle conjugue deux
fonctions (Fig.2.36):
 Le rôle de réservoir est assuré principalement par les produits de l'altération de la roche en
place, développées depuis le niveau du sol jusqu'à parfois plusieurs dizaines de mètres de
profondeur (ce qu'on appelle les altérites, composées de matériaux argileux et sableux).

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 56


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

 Le rôle de système conducteur est assuré surtout par le réseau de fissures et de fractures
existant plus bas que les altérites, dans la roche «saine», ou dans la zone moins dégradée
par l'altération.
En domaine de socle les eaux souterraines sont donc situées au sein de deux unités aquifères
superposés en contact permanent: celui des altérites et celui du milieu fissuré, plus en
profondeur.

Figure 2.36. Schéma montre un aquifère en domaine de socle.


4.2.5 Les eaux thermales
L'hydrothermalisme constitue un cas particulier chez les eaux souterraines. On sait que la
température du sous-sol augmente avec la profondeur. Cette augmentation de température est
de l'ordre de 30°C par kilomètre (3°C par 100 mètres) dans la plupart des terrains où il n'y a
pas eu de magmatisme récent: c'est ce que l'on appelle le gradient géothermique. Dans les
terrains qui ont connu récemment du magmatisme (volcanisme, par exemple), le gradient
géothermique est beaucoup plus élevé que 30°C/km. Des eaux chaudes à très chaudes peuvent
remonter à la surface, donnant lieu à de l'hydrothermalisme. On peut observer les
manifestations spectaculaires de l'hydrothermalisme, telles les geysers, les sources chaudes,
les lacs de boues chaudes et tous les dépôts qui y sont associés.
Les eaux de surface, c'est-à-dire les eaux de pluies, s'infiltrent dans les fractures de la croute,
sont réchauffées et, comme dans le cas de l'hydrothermalisme des fonds océaniques, elles sont
ramenées à la surface grâce à ce flux de chaleur qui établit une cellule de convection.
Les eaux hydrothermales sont acides et produisent énormément de dissolution. Elles créent
des réseaux de cavités dans le sous-sol qui est composé par endroits de rhyolite (roche
volcanique) et ailleurs de calcaires.

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 57


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Le flux de chaleur chauffe l'eau des cavités qui progressivement passe en vapeur. La pression
dans les cavités d'un réseau donné augmente progressivement, comme dans une marmite
couverte, jusqu'à ce que, la pression devenant trop élevée, la vapeur soit évacuée subitement,
vidant tout le réseau, comme lorsque saute le couvercle de la marmite. C'est le geyser. Le
cycle recommence avec le remplissage à nouveau des cavités par l'eau qui, chauffée, passe en
vapeur, puis explose. Les eaux des sources hydrothermales et des geysers sont chargées en
sels minéraux acquis en profondeur. Avec l'écoulement des eaux en surface, ces sels minéraux
précipitent pour former des amoncellements de dépôts siliceux ou calcaires.

Figure 2.37. Le mécanisme de formation des eaux thermales


4.3 Classification des aquifères selon le type des vides
On peut classer les aquifères selon le type des vides, si les vides sont des espaces
intergranulaires d’origine sédimentaire (pores sens strict) ou diagénétiques (fantômes de
cristaux), on parlera de porosité intergranulaire ou porosité vraie. Ces aquifères seront appelés
aquifères poreux. Lorsque les vides sont constitués des fissures les aquifères seront appelés
aquifères fissurés.
4.3.1 Les aquifères poreux sont constitués de blocs, galets, graviers, sables, silts, grès, craie,
biolithites, carbonates bioclastiques, scories volcaniques, arènes granitiques.etc.Il s’agit, entre
autres, d’alluvions deltaïques, fluviatiles, lacustres, de cônes fluvioglaciaires, de colluvions,
d’éboulis de pentes, de manteaux d’altérites, de cônes de scories ainsi que de séries marines
poreuses (détritiques, récifales, bioclastiques). Ces aquifères peuvent donc être constitués de
formations meubles (formations continentales souvent hétérogènes) ou bien de couches
cimentées cohérentes.
Les séries antérieures au Quaternaire ont subi en général une diagenèse qui les a transformées
en roches cohérentes. La diagenèse, la gravité, les contraintes tectoniques y ont créé des

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 58


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

diaclases, transformant les milieux peu poreux en milieux fissurés. À ces fissures
inframétriques, il faut ajouter tous les accidents allant jusqu’à la taille plurikilométrique.
4.3.2 Les aquifères fissurés sont développés dans les roches magmatiques (massifs de
granite, de gabbros, coulées de roches effusives…), mais aussi métamorphiques (gneiss,
micaschistes, pélites…) ou sédimentaires (grès, carbonates…). Généralement, les aquifères
fissurés sont observés dans des séries dont les minéraux sont peu solubles ou altérables
(silicates). Une mention particulière doit être faite des séries de roches fissurées constituées de
minéraux solubles (évaporites, carbonates), car elles ont subi le processus de karstification.
L’eau pure est en effet capable de dissoudre une grande quantité de l’halite et dans une
moindre mesure de gypse, et l’eau ayant dissous de l’anhydride carbonique (CO 2), de calcite,
d’aragonite et de dolomite. Dans ce cas, la porosité et la perméabilité des fractures sont
considérablement améliorées par rapport au milieu fissuré originel. Ce phénomène
d’augmentation de la perméabilité ne peut se produire que si le massif est capable d’éliminer
les ions en solution, mais aussi les résidus insolubles (argiles, quartz, silicates), et si les
minéraux carbonatés ne précipitent pas dans les fissures précédemment élargies par
dissolution. Dans le cas contraire (accumulation d’insolubles, précipitation de carbonates),
l’évolution sera bloquée. La karstification demeure fonctionnelle lorsque les gradients
hydrauliques sont suffisamment élevés pour maintenir un écoulement.

Chapitre 01 : Définition et exemples d’aquifères Page 59


Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme
1. porosité et le milieu poreux
1.1 Définition de la porosité et de milieu poreux
1.2 Les catégories des pores
1.3 Les facteurs affectant la porosité
1.4 Mesure de la porosité
1.5 Porosité et granulométrie
1.6 Relation fluide-solide en milieux poreux
1.7 Thermes en relation avec le mot porosité
2. La perméabilité
2.1 Définition de la perméabilité
2.2 Les facteurs influençant la perméabilité
2.3 Les catégories des perméabilités des roches
2.4 Echelle de perméabilité des roches
2.5 Classification hydrogéologique des roches
2.6. Isotropie et homogénéité
3. Loi de Darcy sur l’écoulement en milieu
poreux
3.1. Vie et œuvre d’henry darcy
3.2. L’expérience de Darcy
3.3. Énoncé de la loi de Darcy
3.4. Conditions d’application de la loi de Darcy
3.5. Le gradient hydraulique
3.6. La perméabilité
4. Ecoulement des eaux vers les puits et les
forages
4.1 Effet du pompage sur l'aquifère - Cône de
dépression
4.2 Loi de Dupuit (1863)
4.3. Méthode de Thiem
5. Les paramètres hydrodynamiques
5.1 Transmissivité
5.2 Coefficient d'emmagasinement
5.3 Resistance hydraulique verticale
5.4 Facteur de drainance
5.5 Facteur d'égouttement
5.6 Diffusivité
Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

1. Porosité
1.1 Définition de la porosité et de milieu poreux
1.1.1 La porosité: (du latin porus et du grec ποροσ, ou poros, pour passage, conduit ou trou),
représente l'ensemble des volumes de petite taille, ou pores, pouvant être occupés par des
fluides à l'intérieur d'une roche (Fig.3.1). La porosité est aussi le rapport du volume des pores
d’une roche par rapport à son volume total, elle est exprimée sous forme de pourcentage.
Le terme "pore" employé au sens large désigne l'espace poreux sans distinction de forme. On
peut classifier les vides suivant leur coefficient de forme, rapport de la plus petite dimension
sur la plus grande. On parle ainsi de pores ou de fissures selon leur cas. Les pores au sens
strict sont des vides de forme plutôt convexe, tandis qu'on désigne par fissures les vides à très
faible coefficient de forme et d'épaisseur négligeable.

Figure 3.1. Position des pores dans la roche granulaire.


1.1.2 Le milieu poreux : On appelle milieu poreux (Fig.3.2) un corps comportant un
squelette solide englobant des cavités appelées pores, en général interconnectées,
susceptibles de contenir une ou plusieurs phases fluides.

Figure 3.2. Bloc de diagramme montre un milieu poreux

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 60


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

1.2 Les catégories des pores


La forme et la distribution des pores rencontrés dans les diverses formations géologiques
diffèrent grandement. Par contre, à l'intérieur de cette diversité, on peut reconnaitre trois
grandes catégories de porosité à partir desquelles la plupart des roches et des sédiments
peuvent être classifiés. Ces trois catégories sont la porosité d'interstices, la porosité de fissures
et la porosité de chenaux (Fig.3.3). La porosité d'interstices se rencontre principalement dans
les dépôts non consolidés (dépôts meubles), mais aussi à l'intérieur des roches d'origine
sédimentaire et volcanique dont les pores ne sont pas complètement colmatés. La porosité
d'interstices se développe au moment même de la formation des roches et des dépôts, et pour
cette raison, il est commun d'y référer sous le terme de porosité primaire. La plupart des
formations géologiques d'origine ignée et métamorphique ne présentent pas de porosité
primaire, étant donné qu'elles constituent des roches massives qui ne contiennent aucun
espace vide lors de leur formation. La porosité de fissures peut se développer dans les roches
d'origine ignée et métamorphique ainsi que dans les roches sédimentaires, lorsque celles-ci
sont bien consolidées et cimentées. On dit que la porosité de fissures est une porosité
secondaire, étant donné qu'elle se développe après que les roches se soient consolidées, lors
d'évènements tectoniques. La porosité de ces roches augmente donc avec le nombre, l'étendue
et la dimension des fissures et fractures rencontrées. Finalement, la porosité de chenaux est
causée par la dissolution des roches. Les roches qui sont affectées par ce processus sont les
roches solubles telles que les calcaires, les dolomies, les craies ainsi que les dépôts de gypse.
Comme pour la porosité de fissures, la porosité de chenaux est une porosité secondaire, car
elle se développe après la consolidation des roches durant les processus de météorisation. Plus
grande est l'intensité des processus de dissolution qui ont affecté une roche, et plus élevée sera
sa porosité.

Figure 3.3. Les catégories des pores.

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 61


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

1.2.1 Morphologie des pores et milieu poreux


Les pores sont des vides de forme plus ou moins sphérique, de petites dimensions (ordre de
grandeur millimétrique), ménagés entre les particules solides ou grains, constituant le
réservoir. Les grains ne sont jamais jointifs à 100%. Les dimensions des vides sont
étroitement liées à celles des grains, dont la mesure est plus directement accessible. Les
diamètres de grains des roches meubles perméables s'étalent dans une gamme de 0.06 à 16
mm. Lorsque le diamètre des grains est plus petit, de 0.0001 à 0.001 mm, soit d'ordre de
grandeur micrométrique, comme les argiles, le milieu dit imperméable.
Les pores communiquent entre eux, dans le sens de l'écoulement de l'eau souterraine,
permettant le déplacement des particules d'eau. Celles-ci suivent des trajets ou trajectoires,
plus ou moins compliqués, identifiant les lignes de courant. Cet agencement est une des
conditions de base pour la validité des lois de l'hydrodynamique souterraine.
Le modèle proposé par Bernabé (1991) et imagé par Fredrich, et al. (1993) sur les grés de
Fontaine bleau, on peut schématiser la porosité d'un grès exempt de particules argileuses, et
par extension d'une roche granulaire, par trois types de vides, organisés en un réseau poreux
tridimensionnel (Fig.3.4). Les "pores" sont situés à l'intersection de quatre grains et dispersés
dans la roche. Ils sont hérités de la genèse de la roche. Ils représentent une grande part du
volume poreux au sein des roches de type granulaire, mais ne contribuent à la circulation des
fluides que s'ils sont connectés entre eux par l'intermédiaire de pores cylindriques plus aplatis,
en forme de "tubes" ou de "fentes" (fissures), situés respectivement entre 3 ou 2 grains.

Figure 3.4 Porosité dans les grés, a) image en microscopie électronique du réseau poreux rempli de résine
d'un grés de Fontainebleau de porosité 4% après dissolution des grains à l'acide (Guéguen et al., 1986), b)
modèle de la porosité dans un grés (d'après Bernabé 1991). c) schématisation de la porosité dans un grés
(d'après Guéguen & Palciauskas 1992) et d) modèle de réseau poreux (tubes et de pores nodaux) (Zhu et al.,
1995).

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 62


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

1.2.2 Morphologie des fissures et milieu fissuré


Les fissures sont des discontinuités planes qui peuvent être présentes en bordure des grains
(joints de grains) ou qui peuvent recouper un ou plusieurs minéraux (fissures, diaclases,
veinules, plans d'inclusions fluides) dans la matrice rocheuse. On parle de fractures
lorsqu'elles traversent complètement le volume de la roche considéré. Les fissures sont
d'origine thermique (chauffage ou refroidissement) et/ou mécanique. Elles témoignent de
l'action des contraintes tectoniques sur la roche. Elles peuvent aussi être le résultat d'une
expansion thermique anisotrope. Leur contribution au volume poreux total est fonction de la
nature de la roche. Ainsi, dans les roches cristallines (formées de cristaux visibles à l'oeil),
comme les granites ou les marbres, où il n'y a pas ou peu de porosité intragranulaire, la
porosité sera essentiellement d'origine fissurale. Les propriétés des fissures (ouverture et
extension) peuvent varier en fonction des conditions auxquelles est soumise la roche. La
pression hydrostatique aura tendance à fermer les fissures, la pression du fluide circulant dans
la roche aura tendance à les ouvrir. La circulation du fluide peut entrainer des échanges entre
minéraux conduisant à des dissolutions (ouverture) ou à des dépôts ou des recristallisations
(colmatage). Du fait de sa forme, on peut modéliser une fissure en 3 dimensions par un
ellipsoïde aplati (Fig.3.5a). Un modèle classique consiste à représenter une fissure par un
disque dont l'épaisseur est fonction de l'ouverture de la fissure, et son diamètre dépend de son
extension.
Les fissures étant rarement lisses, on définit la rugosité par rapport à un plan moyen par les
nombreuses aspérités présentes à la surface (Fig.3.5b et c). La surface spécifique d'une roche
est le rapport de la surface totale des vides interstitiels sur le volume total du milieu, elle est
de dimension [L-1]. Elle est de l'ordre de 1500 cm-1 pour un grès fin et de 1500.104 cm-1 pour
une montmorillonite (argile) d'après de Marsily (1981). Ces deux paramètres peuvent être
mesurés en laboratoire et on développe des modèles permettant de prendre en compte leur
influence sur les propriétés de transport.
Les fissures sont classées, suivant leurs dimensions, en 2 types : les microfissures (ouvertures
de quelques dixièmes de millimètres) et les macrofissures (ouvertures supérieure à quelques
millimètres).

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 63


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Figure 3.5. a)Schéma d'une fissure et modélisation par un disque (d'après Sausse 1998) et Guéguen & Dienes
1989), b) Rugosité sur la face intérieure d'une fracture sur carotte dans le granite de Soutz-sous-Forêts
(Sausse, 1998) c) Rugosité modélisée pour une fissure à différentes échelles (d'après Louis (1967 et Guéguen
& Palciauskas 1992).

1.2.3 Les roches mixtes


Dans les roches granulaires, la porosité est développée pendant la formation des roches. La
porosité secondaire peut se développer en raison de l'altération physique et chimique
secondaire le long des plans de stratifications et des joints de sédiments indurés tels que les
calcaires et les grès, ou en raison de la fracturation régionale et de l'altération de la surface des
roches dures comme les roches ignées et les rochers métamorphiques. Lorsque les porosités
primaires et secondaires coexistes, un système à double porosité est reconnu (porosité mixte),
par exemple en raison de la fracturation et de la fissuration dans les grès ou dans les calcaire
poreux.
Tableau 3.1. Valeurs de porosité de quelques types des roches
Sédiments meubles n (%) Roches n (%)
Argile 45-55 Grès 5-30
Silt 25-50 Calcaire et dolomie 1-20
Sable 25-40 Shale 0-10
Gravier 25-40 Roches cristallines fracturées 0-10
Sable et Gravier 10-35 Basalte Vésiculaires 10-50
Till 10-25 Roche dense fraiche et non fracturées ≤1

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 64


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

1.3 Les facteurs affectant la porosité


Les facteurs affectant la porosité dans les dépôts non consolidés sont nombreux (Fig.3.6) et
méritent par conséquent d'être expliqués plus à fond. Pour commencer, ce sont les facteurs
lithologiques qui sont responsables du développement de la porosité d'interstices dans les
dépôts non consolidés. La lithologie est le terme général utilisé pour décrire la composition
physique des sédiments. Les paramètres qui servent à caractériser la lithologie sont la
composition minéralogique des sédiments, la dimension des grains, la distribution de leur
dimension et leur arrangement à l'intérieur des dépôts. L'arrangement, la taille et la
distribution de la dimension des grains sont les principaux facteurs lithologiques affectant la
porosité. L'arrangement des grains affecte la porosité d'un sédiment, de telle sorte qu'une
configuration compacte réduit sa porosité, alors qu'un agencement régulier l'optimise. À titre
d'exemple, la porosité d'un sédiment peut être réduite de 22 %, lorsqu'on le soumet à des
forces de compaction (pour l'arrangement cubique n = 47.64 %, pour l'arrangement
orthorhombique n = 39.54 % et pour l'arrangement rhomboédrique n = 25.95 %). Un des
facteurs affectant l'arrangement des grains est la forme de ceux-ci. Par exemple, les formes
bien arrondies produisent des assemblages compacts et contribuent ainsi à diminuer la
porosité, alors que les grains de formes sub-arrondies à anguleuses s'agencent de manière
moins régulière, ce qui favorisent le développement de roches poreuses. Ainsi, un gravier
anguleux présentera une plus forte porosité, qu'un gravier dont les particules sont bien
arrondies. La porosité dépend aussi de l’homogénéité des grains. Un sédiment bien trié
(homogène) aura en général des valeurs élevées de porosité, alors qu'un sédiment composé de
particules de plusieurs tailles (hétérogène) sera moins poreux. Ceci est dû au fait que les
particules fines ont tendance à se loger dans les espaces vides, situés entre les particules de
plus grandes dimensions. Ces particules fines contribuent à obstruer les pores disponibles et
par conséquent réduisent la porosité. Les dépôts de till, qui sont caractérisés par un étalement
granulométrique important, sont un exemple typique illustrant ce phénomène. Un autre
facteur influe sur la porosité des roches sédimentaires c’est la cimentation, on remarque que le
degré de cimentation des roches est inversement lié à sa porosité). Pour les roches fissurées,
lorsque les fesseurs ne sont pas colmaté, la porosité augmente avec le degré de fissuration.

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 65


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Figure 3.6. Les facteurs affectant la porosité des roches.

1.4 Mesure de la porosité à laboratoire


Alors que le concept de la porosité semble ne soulever aucune difficulté, il n'en est pas de
même quant à sa mesure. En effet, ce paramètre est inaccessible à la mesure directe, mais il
existe plusieurs méthodes qui permettent de mesurer les paramètres essentiels pour le calcul
de la porosité; qui sont: le volume des vides accessibles à un fluide, le volume total, le volume
et la densité de la phase solide.
La méthode la plus simple, consiste à séché un échantillon dans l'étuve à 105° pendant
quelques jours jusqu'à poids constant sont refroidis dans un dessiccateur contenant du gel de
silice; puis pesés, on obtient la masse sèche (P sec). Après leur saturation sous vide, ces
échantillons sont à nouveau pesés et on aura la masse saturée (P sat), une autre pesée en
immersion dans l'eau nous donne le masse hydrostatique (Pe).

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 66


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Le volume des vides accessibles à l'eau est (Psat-Psec)/ρe.


le volume du squelette solide est (Psec-Pe)/ρe» d'où n= [( Psat-Psec )/(Psat-Pe)]*100
et on peut déduire :
la masse volumique totale ρt = ρe* Psec /(Psat-Pe)
et la masse volumique de la phase solide ρs=( ρe* Psec)/( Psec-Pe)
Une incertitude règne quant à la saturation et son efficacité. Elle peut avoir lieu sous pression;
mais en routine on procède à une imprégnation de la roche par capillarité et sous vide
(pendant 24 heures.
Sous toutes réserves d'un vide poussé on peut estimer atteindre la totalité des pores quel que
soit leur rayon.
1.5 Porosité et granulométrie
1.5.1. Définition et but d’étude
L’étude granulométriques, est ensembles des techniques de laboratoire permettant de
déterminer les caractéristiques physiques, pétrographiques et géochimiques des roches
meubles, elle repose sur :
 L’examen microscopique (géométrie, formes, dimensions et l’arrangement des grains et des
vides).
 L’étude pétrographique (nature des minéraux constituants les grains et les argiles en
particulier)
 L’analyse chimique des grains (les sels solubles)
 Analyse granulométrique (dimension des grains)
Les butes de l’analyse granulométrique est très importante, elle permit de :
 Accédé aux caractéristiques des vides par celles des grains
 Classé quantitativement les roches meubles et de dressé des cartes de répartition spatiale des
paramètres hydrodynamique
 Calculé les paramètres granulométrique après établissement de la courbe granulométrique.
 Procédé les équipements techniques des forages.
1.5.2 Constriction de la courbe granulométrique
Les résultats d'analyse granulométrique peuvent être utilisés pour produire une courbe
granulométrique en traçant un graphique sur du papier semi-logarithmique avec les tailles de
particules sur l'échelle logarithmique. Les données sont exprimées en pourcentage de poids
passant chaque tamis tracé sur l'autre axe.

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 67


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

La courbe granulométrique montre la distribution statistique des tailles d’une collection


d’éléments finis d’une roche meuble (sable, gravier. etc.). Elle permet de calculer deux
paramètres granulométriques principaux : le diamètre caractéristique (dx) et le coefficient
d’uniformité (CU).
Le diamètre caractéristique (dx), en mm, correspondant à un pourcentage en poids cumulés,
choisi en ordonnées. Le plus utilisé est le diamètre efficace, d 10, obtenu par la valeur 10 % des
poids cumulés. D’autres diamètres caractéristiques peuvent être calculés comme le diamètre
d60. Le coefficient d’uniformité (CU), sans dimension, est calculé par l’expression: CU = d60 /
d10.

Figure 3.7. Granulométrie a) Tamiseuse électrique b) Les tamis c) La courbe granulométrique


1.5.3 Emploi et signification des paramètres granulométriques
L’analyse granulométrique permis de déterminer le terme lithologique de l’échantillon à partir
du diamètre des grains et la pente de courbe granulométrique (Tab.2).
Le diamètre efficace représente conventionnellement le diamètre moyen, représentatif des
grains d’un échantillon de roche meuble, de granulométrie variée. Il permet leur identification
par une donnée numérique plus précise que l’interprétation globale. Il exprime le poids de la
phase granulométrique, égal à 10 % du poids total de l’échantillon, inférieur à ce diamètre. La
valeur d10 a été fixée conventionnellement par des études en laboratoire, en considérant que
les grains fins, entrainés par l’eau en mouvement, obstruent les pores réduisant ainsi leurs
dimensions.

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 68


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

De même dans les captages ils provoquent leur colmatage et leur ensablement. Par
convention, si le coefficient d’uniformité est compris entre 1 et 2, la granulométrie est dite
uniforme. S’il est supérieur à 2 (ou 2,5) elle est variée (hétérogène).
Tableau 3.2. Classification des roches meubles
Désignations Diamètre des grains
Caillou, pierre, bloc Supérieure à 16 mm
Gravier, gravillon 16mm à 2mm
Sable gros 2mm à 0,5mm
Sable moyen 0.5mm à 0.25mm
Sable fin 0.25mm à 0.06mm
Silt 0.06mm à 0.002mm
argile Inférieure à 0.002mm

La mesure de la porosité dans une roche ne permet pas à elle seule de déterminer si cette
roche est un aquifère ou un aquitard. Comme la définition d’un aquifère l’indique, pour être
classifiée comme tel, une roche doit non seulement contenir de l’eau, mais aussi elle doit être
en mesure de la transmettre, et ce, en quantités appréciables. La perméabilité qui constitue
l’un des facteurs importants contrôlant le mouvement de l’eau souterraine, est le paramètre
utilisé pour décrire la capacité d’un matériel donné à transmettre un fluide. Pour décrire la
perméabilité des dépôts non consolidés et des roches d’origine sédimentaire et volcanique, qui
sont marquées par une porosité primaire. Dans ces types de roches et de dépôts, la
perméabilité dépend de la porosité, du diamètre moyen des grains et de la tortuosité. Une des
relations mathématiques qui décrit le lien entre le diamètre des grains et la perméabilité est la
formule de Hazen : k =cd102 avec (k en cm/s et d10 en cm)
où c est une constante qui dépend du diamètre moyen des grains et qui varie entre 25 et 150 :
c = 25 pour des grains de 15 mm ;
c = 100 pour des grains compris entre 0,1 et 3 mm.
D10 est l’abscisse du point d’ordonnée 10 % de la courbe granulométrique, exprimé en
centimètres.
La formule de Hazen, ne s’applique qu’au sables et donneraient, en présence de limons ou
d’argile, même en faibles quantités, des résultats sans signification et, par conséquent,
inutilisables. Elle est valable que lorsque le coefficient d’uniformité CU= d60/d10 est inférieur
à 2 environ.
1.5.4 Les conditions de circulation des eaux et la taille des grains
La taille des grains permis aussi d’évaluée les conditions de circulation des eaux souterraines
dans les pores et les fissure des roches (Tab.3.3). Le mouvement libre dans les pores et les
fissures ultracapillaires, il est influencé par les forces capillaires dans les pores et les fissures

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 69


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

capillaires et pour les pores et les fissures subcapillaires on considère que la roche est
imperméable (schiste, argile…).
Tableau 3.3. classification des pores et des fissures suivant leurs dimensions.
Types de porosités diamètre des pores largeur des fissures
Porosité ultracapillaire sup 0.05mm sup 0.254mm
Porosité capillaire 0.05mm à 0.002mm 0.254mm à 0.0001mm
Porosité subcapillaire inf à 0.002mm inf 0.0001mm

1.6 Relation fluide-solide en milieux poreux


1.6.1 L’eau dans les formations l’aquifères
Dans un aquifère à nappe libre en repos, on peut ainsi distinguer, de bas en haut, trois zones
(Fig.3.8):
a. Zone de saturation Aussi appelée zone saturée : Partie de la lithosphère dans laquelle
chaque espace vide du matériau souterrain est rempli d’eau ou est saturé sous une pression
supérieure à celle de l’atmosphère. Techniquement, toute l’eau située sous la surface du sol
peut être appelée eau souterraine et la zone de saturation est la zone située sous la nappe
phréatique. Dans la zone de saturation, le volume total des pores ou ouvertures primaires et/ou
secondaires de la roche ou de la matrice du sol est rempli d’eau.
b. Frange capillaire : Aussi appelée zone saturée en tension, ou zone de capillarité. Zone
saturée d’humidité du sol au-dessus de la nappe libre dans laquelle l’eau est inférieure à la
pression atmosphérique. Contrairement à la frange capillaire, l’eau à la nappe phréatique est,
par définition, à la pression atmosphérique. Parce que sa pression de fluide est inférieure à la
pression atmosphérique, il ne peut y avoir d’écoulement naturel vers l’atmosphère à partir de
la frange capillaire. Cette zone a une épaisseur variable, en fonction de la taille des pores du
matériau de matrice. Généralement, plus l’espace des pores est petit, plus la frange capillaire
est épaisse.
c. Zone d’aération Également appelée zone d’aération : La zone sous la surface du sol où
les espaces vides souterrains sont remplis d’une combinaison d’eau, d’humidité et d’air, et où
un libre échange d’air et d’humidité se produit. L’eau recueillie dans cette zone non saturée
est appelée eau vadose. Les termes «zone insaturée» et «zone vadose» ont été utilisés de
manière interchangeable avec «zone d’aération». La limite séparant la zone de saturation et la
zone d’aération est la nappe phréatique ou nappe phréatique, où la pression souterraine est
égale à la pression atmosphérique. Les molécules d’eau sont attirées de la nappe phréatique
dans la zone sus-jacente d’aération par la tension superficielle de l’humidité du sol et par

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 70


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

l’attraction moléculaire entre les phases liquide et solide, ou capillarité. La pression augmente
en dessous de la frontière entre la zone d’aération et la zone de saturation.

Figure 3.8. Les zones dans l’aquifère à nappe libre.


Mais l’eau ne se présente évidemment pas toujours, dans la nature, sous forme d’une nappe
libre au repos. On rencontre en effet fréquemment des nappes libres en mouvement, mais
aussi des nappes captives qui sont constituées par des eaux maintenues en charge entre deux
horizons étanches. Le comportement de ces nappes captives est tout à fait différent de celui
des nappes libres, parce que d’une part, la position de leur toit ne correspond pas à un
équilibre hydrostatique et que, d’autre part, les terrains qui les supportent (on dit les
aquifères) sont toujours saturés, que la nappe soit au repos ou non.
1.6.2 Classification de l’eau interstitielle
L’eau d’un aquifère peut être classée de la façon suivante (Fig.3.9) :
a. Eau gravitaire : fraction de l’eau souterraine qui se draine sous l’action des forces de gravité
uniquement. C’est l’eau mobilisable par drainage ou pompage dans un aquifère à nappe libre. On
appelle eau gravitaire celle qui est relâchée par le réservoir dont le drainage est assuré librement.
b. Eau de rétention : fraction de l’eau souterraine maintenue dans les interstices à la surface
des grains ou sur des microfissures par la force d’attraction moléculaire. On distingue l’eau
pelliculaire et l’eau adsorbée.
c. Eau capillaire : fraction de l’eau soumise à la force de tension superficielle (ménisque
entre les grains) au-dessus de la surface de la nappe (surface où l’eau est à la pression
atmosphérique). Cette eau peut être libérée par centrifugation (volume qui dépend de la
puissance de la centrifugeuse). Certains auteurs considèrent l’eau capillaire comme partie

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 71


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

intégrante de l’aquifère ; d’autres la considèrent extérieure à l’aquifère, au-dessus du toit de la


nappe.
d. Eau adsorbée ou hygroscopique : fraction de l’eau qui forme autour des grains solides
une pellicule fortement adhérente douée d’une viscosité très élevée et même d’une certaine
rigidité. Cette eau ne sera libérée que par évaporation en étuve (110°C pendant 24 heures).
c. Eau de constitution et de cristallisation : fraction de l’eau qui fait partie de la
composition chimique des minéraux.

Figure 3.9. Les différents types d’eau interstitielle dans l’aquifère.


1.6.3 Rendement et rétention spécifiques
On ne peut pas considérer que toute l’eau contenue dans l’espace interstitiel du sol ou de la
roche soit disponible pour l’écoulement des eaux souterraines, en particulier dans les
aquifères à grains fins ou fracturés. Dans un aquifère à nappe libre, la porosité efficace, ne,
correspond au volume d’eau gravitaire par le volume total de la roche. Le rapport du volume
maximal d’eau non mobilisable par gravité que peut contenir un volume donné de milieu
poreux saturé, à son volume total est connu comme la capacité de rétention (rétention
spécifique), nr. La somme de la porosité efficace et de la rétention spécifique (ne + nr) est
égale à la porosité totale, n. Il est utile de distinguer la porosité totale de la porosité effective,
ne, d’un matériau poreux. La porosité totale est liée à la capacité de stockage du matériau
tandis que la porosité effective est liée à la capacité de transmission du matériau.
Dans les roches à gros grains à gros pores (Fig.3.10), les films capillaires qui entourent les
particules solides n’occupent qu’une faible proportion de l’espace des pores, de sorte que n e et
ne seront presque égaux à n. Dans les roches à grain fin et l’argile, les forces capillaires

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 72


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

dominent telles que nr sera presque égal à n. Ces variations peuvent être décrites par le terme
surface spécifique, Ssp, défini comme le rapport de la surface totale des vides interstitiels au
volume total du matériau poreux. Dans les sables, Ssp sera de l’ordre de 1,5x104 m-1 mais dans
l’argile montmorillonite, il est d’environ 1,5 x 10 9 m-1. Ces propriétés sont importantes dans
l’adsorption des molécules d’eau et des ions dissous sur les surfaces minérales, en particulier
sur l’argile.
Dans le cas d’un aquifère fissuré ou fracturé, comme le calcaire altéré et les roches
cristallines, l’eau contenue dans la matrice solide est généralement immobile et la seule
porosité efficace est associée à l’eau mobile contenue dans les fissures et les fractures. Avec
une profondeur croissante, la fréquence des fissures et des fractures diminue et la pression
croissante ferme toutes les ouvertures restantes de sorte que la porosité effective de ces
formations diminue sensiblement.

Figure 3.10. Relation entre la porosité, la porosité efficace et la capacité de rétention.


Dans les études hydrogéologiques, le concept de porosité efficace est plus important que la
porosité, car celle-ci ne donne aucun indice sur le rendement d’eau des aquifères (Tab.3.4).
Par exemple, dans les roches ignées, la porosité ne dépasse pas 2% mais elles fournissent
toute l’eau disponible dans leurs vides jusqu’à environ 100%. Au contraire, les argiles ont la
porosité maximale mais elles fournissent moins de 5% d’eau stockée.
Si un matériau granulaire avec une porosité moyenne de 30% existe en dessous de la nappe
phréatique, ses vides sont saturés contenant 30% d’eau par unité de volume. Si la nappe
phréatique est abaissée, le sol finira par céder environ les deux tiers de son eau, soit 20% du
volume total. Les 10% d’eau restants en volume sont maintenus par la tension superficielle.

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 73


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

En terminologie hydrologique, on dit que la porosité efficace est de 0,2 et la rétention


spécifique de 0,1.
Tableau 3.4. Valeurs de la porosité, la porosité efficace et la perméabilité des roches non consolidées.
Sédiments Porosité (n) Porosité efficace (ne) Coef perméabilité K
-1
Gravier moyen 45 40 3.10
(m/s)
Sable gros 38 34 2.10-3
Sable moyen 40 30 6.10-4
Sable fin 40 28 7.10-4
Sable très fin 40 24 2.10-5
Sable silteux 32 5 1.10-9
Silt 36 3 3.10-8
Silt argileux 38 - 1.10-9
Argile 47 - 5.10-10

1.7 Thermes en relation avec le mot porosité


a) Porosité totale (ou géométrique) : Elle est définie comme étant le rapport du volume des
vide Vv accessible à l’eau et à l’air au volume total de la roche V t. La porosité est toujours
inférieure à 1, elle peut aussi être exprimée en pourcents. ∅ = (Vv/ Vt)*100 (en%)
b) Porosité primaire : elle correspond aux pores ou interstices contemporains de la
formation de la roche ou du sol, comme les fractures de refroidissement des basaltes.
c) Porosité secondaire : elle correspond aux pores ou interstices postérieurs à la formation de
la roche, comme les fractures de décompression à la suite du dégel des glaciers, ou les
mouvements tectoniques, l’altération des roches.etc.
d) Porosité efficace : elle correspond aux pores et interstices reliés qui permettent
l’écoulement d’eau gravitaire et des fluides. Elle est reliée à la notion d’emmagasinement de
l’eau dans un matériau. Elle est définie aussi comme étant le rapport du volume d’eau
gravitaire et le volume total de la roche. Ne= (Ve/Vt)*100 (en%)
e) Porosité effective (accessible) : elle correspond aux pores et interstices reliés à l’état
saturé qui permettent l’écoulement. Elle est généralement supérieure à la porosité efficace,
parce qu’à l’état saturé de l’eau pelliculaire peut circuler. Elle est calculée à partir de la
vitesse moyenne de l’eau souterraine déterminée par un essai de traceur non réactif.
f) Porosité occluse qui correspond aux pores ou cavités entièrement fermés existant
essentiellement dans les laves, les ponces et les bétons mousseux. Mais, pour notre part nous
considérons comme occluse toute porosité non accessible à la mesure par les moyens d’étude
mis en œuvre (du fait des rayons d’accès très faibles, inférieurs à 50A), et en particulier par la
prosimètre au mercure.

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 74


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

g) Porosité cinématique. La porosité cinématique est conceptuellement proche de la porosité


efficace mais diffère par sa définition : c’est le rapport de la vitesse d’écoulement de l’eau sur
la vitesse de Darcy (calculée suivant la loi de Darcy).
h) Porosité de drainage ∅d : Elle est définie comme étant la fraction de la porosité
correspondante à un écoulement rapide. Le plus souvent la porosité de drainage est assimilée
à la porosité efficace, et ce à cause de la difficulté, dans la pratique, de différencier l’une de
l’autre. Leur complémentaire par rapport à la porosité totale est nommé capacité de rétention
capillaire.
i) Capacité de rétention ∅ret : Elle est définie comme étant la différence entre la porosité
totale et la porosité de drainage, représentant la partie du volume des vides non drainés. Elle
est exprimée par la relation, ∅ret= ∅ - ∅d

Figure 3.11. Schéma illustre les types d’eau interstitielle et les types de porosité.

2. Perméabilité
2.1 Définition de la perméabilité
La perméabilité est l’aptitude d'un milieu à se laisser traverser par un fluide sous l'effet d'un
gradient de potentiel. Elle exprime la résistance du milieu à l’écoulement de l’eau qui le traverse.
Elle s'exprime quantitativement par la perméabilité intrinsèque et, pour l'eau, par le coefficient
de perméabilité (de Darcy) ou perméabilité pris en abrégé dans ce sens quantitatif.
De manière générale, il existe quatre grands types de perméabilité :
a) La perméabilité intrinsèque : K = 100d102 (cm2) formule de Hazen, dont le facteur
principal est le diamètre efficace des grains (d 10). C'est le facteur du coefficient de
perméabilité propre au réservoir. On appelle perméabilité intrinsèque, le volume de liquide en

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 75


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

m3 d'une unité de viscosité cinématique traversant en une unité de temps (en s), sous l'effet
d'une unité de gradient hydraulique. Elle s'exprime en darcy (1 Darcy = 0,987.10 -12 m2).
b) la perméabilité de Darcy (perméabilité normale ou conductivité hydraulique) est la
perméabilité normale obtenue pour les écoulements lents ou laminaires à travers les terrains
poreux. Elle exprime la conductivité hydraulique normale des terrains.
c) la perméabilité des fissures est une perméabilité acquise postérieurement par une roche
qui à l'origine était un aquifuge, roche imperméable qui ne contient pas de l'eau.
d) la perméabilité de chenaux est une perméabilité acquise par une roche à la faveur soit de
l'activité des plantes fracturophiles, soit de la dissolution.
2.2 Les facteurs influençant la perméabilité
De nombreux facteurs influent sur la perméabilité des roches. Certains, comme la nature du
fluide (sa viscosité, son poids spécifique, sa masse volumique, sa température et la quantité de
sels dissous) et les interactions éventuelles d'ordre chimique et physique entre fluide et roche.
En plus dans les roches meubles, la perméabilité dépende de la nature du milieu traversé (sa
granulométrie, le pourcentage des fines), la taille des pores, la forme et l’uniformité des
grains.
La porosité des roches d'origine ignée et métamorphique ainsi que des roches sédimentaires
consolidées sont différente de celle rencontrée dans les matériaux granulaires. Les principaux
facteurs qui doivent être considérés lors de la caractérisation de la perméabilité des roches
fracturées. Comme mentionné auparavant, les fractures et chenaux constituent les conduits à
l'intérieur desquels l'eau peut s'infiltrer dans les roches consolidées. Cependant, la seule
présence de ces conduits n'est pas suffisante pour rendre une roche perméable. Encore faut-il
que les fractures soient interconnectées entre elles pour que l'eau puisse s'écouler librement à
travers la roche. L'interconnectivité entre les fractures et les chenaux constitue donc le
principal facteur rendant une roche consolidée perméable. Ces deux conditions, la présence de
fractures et l'interconnection entre celles-ci, constituent donc les préalables pour le
développement d'aquifères dans les roches consolidées. La figure 12 illustre les valeurs
typiques de porosité et de perméabilité pour divers types de roches et sédiments.

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 76


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Figure 3.12. Les facteurs influent sur la perméabilité des roches


2.3 Les catégories des perméabilités des roches
La perméabilité détermine trois grandes catégories des formations hydrogéologiques
(Fig.3.13):
a)Formations perméables : (K= 10-1 à 10-4 m/s) ce sont les gisements d’eau souterrain et
l’origine des aquifère, ils sont constitués des matériaux ayant la propriété de laissé traverser
de l’eau à des vitesses appréciables sous l’impulsion de différence d’altitude (la pente de la
nappe), appeler gradient hydraulique (Δh/L), Ils constituent les formations hydrogéologiques
perméables, l’origine des gisements d’eau souterrain. Ce sont ; les graviers, les alluvions, les
sables gros et moyens, les calcaires fissurées, les roches volcanique fissurés.etc.
b) Formations imperméables: (K= 10-5 à 10-8 m/s) la vitesse d’écoulement de l’eau
souterraine dans certains matériaux sont très faible, pratiquant non mesurable. Elles sont
qualifié comme imperméable, imposant les limites géologique des aquifère, les grands
quantités d’eau qu’ils renferment ne peuvent extraites (exploité). Ce sont ; les argiles, les
marnes, les schistes .etc.
c)Formations semi-perméables : (K sup à 10-9 m/s) à l’origine de l’aquifère multicouches :
certain matériaux comme les sables très fin, le silt, le limon et les sables argileux, sont de très
faible perméabilité, permettant dans les conditions hydrodynamique favorable les échanges
verticaux ascendante et descendant entre les aquifères superposées par un phénomène naturel
nommé drainance.

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 77


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Figure 3.13. Les catégories de perméabilité des roches.

Caractériser un milieu par une perméabilité, notion vectorielle, implique son assimilation à un
milieu continu. Le « volume représentatif élémentaire » du milieu considéré qui autorise cette
assimilation dépend de la structure des vides qui confèrent au milieu sa propriété conductrice.
La perméabilité est donc relative à l'échelle : plus la structure est fine, plus le « volume
représentatif élémentaire » peut être petit, et inversement. D'où les concepts classiques de
perméabilité en petit et de perméabilité en grand, appliqués respectivement au milieu poreux
et au milieu fissuré (à condition que ce dernier soit assimilable à une certaine échelle à un
milieu continu). Ces deux concepts relatifs, qui ne diffèrent que par l'échelle du «volume
représentatif élémentaire » à considérer, sont donc d'une utilité pratique discutable. Leur
distinction ne parait pas nécessaire et elle peut créer la confusion entre la perméabilité qui
caractérise un milieu continu (poreux ou fissuré, à une échelle assez petite) et les
conductivités hydrauliques des fissures et conduits d'un milieu discontinu, qui ne sont pas des
perméabilités. A l’instar de cette notion, en pratique on classe les roches en trois groupes
(Fig.3.14).
a)Les roches poreuses mais imperméables: essentiellement les roches argileuses dont le
diamètre des pores est tellement petit (bien inférieur au dixième de millimètre qui est la taille
maximale des pores) que la circulation y est quasiment nulle. La fracturation de ces roches est
souvent compensée par leur gonflement dès qu'elles s'imprègnent d'eau et leur perméabilité
reste très faible.
b) Les roches poreuses, perméables en petit: ces roches sont cohérentes (comme le calcaire
biodétritique, le grès, la craie... et dans ce cas peuvent présenter en plus une perméabilité de
fissures "en grand") ou meubles (sables, graviers, cailloutis, sédiments volcaniques...) et sont
perméables dans toute leur masse du fait de la présence de tout un réseau de pores plus ou
moins interconnectés (diamètre des pores inférieur au dixième de millimètre).

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 78


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

c) Les roches non poreuses, perméables en grand: pratiquement imperméables à l'échelle


de l'échantillon, ces roches sont cependant fracturées dans la nature (microfissures de moins
de 0,25 mm de large ou fissures si le largueur est supérieure) et renferment de grandes
quantités d'eau, souvent exploitables. Dans le cas des roches carbonatées s'y ajoute une
dissolution qui agrandie les fractures (qui peuvent alors avoir un mètre ou même plusieurs
mètres de large) et donne un relief caractéristique, le relief karstique.

Figure 3.14. Relation entre l’échelle de l’échantillon et la perméabilité.


Dans le cas de calcaire, il est souvent à la fois poreux, fracturé et karstique : à gradient
hydraulique identique, la vitesse de percolation est lente dans la matrice (Fig.3.15), plus
rapide dans les fractures, et très rapide dans le réseau karstique. Le milieu fissuré peut être
homogénéisé dans le calcul, mais pas le karst. Il faut donc envisager des modèles de matériau
à double voire triple porosité pour calculer l’écoulement. En pays calcaire, l’eau circule dans
les cavités du karst dont certaines sont complètement ennoyées. Les vitesses de circulation
sont grandes et les sources peuvent être temporaires et abondantes (résurgences). Dans les
domaines de karst, l’écoulement a lieu dans des fractures élargies par dissolution et forme des
chenaux voire des rivières souterraines. La circulation suit un système de chenaux qui
ressemble à un chevelu hydrographique souterrain. Les eaux de surface communiquent avec
l’eau souterraine par des systèmes de pertes et résurgences. Un réseau de fissures (non
élargies) et la porosité du calcaire jouent en complément le rôle de réservoir, souvent situé
sous le niveau des exutoires et restant en liaison avec le drainage par chenaux.

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 79


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Figure 3.15. Les différentes échelles de porosité et de perméabilité dans le calcaire


2.4 Echelle de perméabilité des roches
On constate que les valeurs de porosité et de perméabilité varient grandement pour un même
type de dépôt. De plus, on peut voir que les valeurs de la perméabilité observées pour tous les
types de roches et de sédiments s'étalent sur un peu plusieurs ordres de grandeurs.
Conséquemment, une estimation de la perméabilité à l'intérieur d'un ordre de grandeur est
communément considérée satisfaisante dans la plupart des études en hydrogéologie.

Figure 3.16. Fourchettes de la perméabilité pour les aquifères de dépôts non consolidés et consolidés.

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 80


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

2.5 Classification hydrogéologique des roches


2.5.1 Les roches ignées : Les roches ignées (plutoniques et volcaniques) sont perméables au
niveau de leurs fissures ouvertes. Habituellement, la largeur des fissures et donc la
perméabilité diminuent avec la profondeur.
a) Les roches plutoniques dures (exp: le granite) riches en quartz sont prédisposées à la
fissuration. Par altération mécanique, elles produisent des alluvions sableuses perméables près
de la surface, alors que les roches pauvres en quartz sont davantage soumises à l’altération
chimique, et ainsi se transforment en minéraux argileux qui sont moins perméables et souvent
bouchent les fissures du réservoir sous-jacent.
b) Les roches volcaniques contiennent souvent des fractures issues du refroidissement des
laves. Dans les coulées de lave, des zones fracturées perméables, étendues horizontalement,
existent à la surface et sur le fond. Elles constituent souvent des aquifères importants et
existent dans les systèmes de grandes coulées de laves des plateaux basaltiques.
2.5.2. Les roches sédimentaires
a) Les roches sédimentaires consolidées : il y a une grande variété de roches sédimentaires,
mais elles constituent les aquifères les plus importants. Elles peuvent comporter plusieurs
types d’interstices et présentent un large éventail de perméabilités. La Double porosité doit
être prise en compte quand on évalue l’écoulement souterrain, la taille des grains et de leur
composition dans les directions horizontale (latérale) et verticale. Généralement, la
perméabilité du sédiment dans le sens horizontal (latéral) est de plusieurs ordres de grandeur
plus élevée que dans le sens vertical. Dans les roches sédimentaires consolidées l’écoulement
des eaux souterraines dépend aussi de la fissuration liée aux désordres tectoniques et aux
altérations exogènes secondaires (altération, karstification, etc.). En résumé:
* Les roches sédimentaires riches en silice : peuvent être divisées en plusieurs groupes. Les
grès constituent généralement de bons aquifères tandis que les arkoses non.
* Les roches argileuses et marneuses présentent habituellement une faible perméabilité.
C’est pourquoi, elles constituent souvent des aquicludes séparant des aquifères et déterminent
l’orientation du système d’écoulement.
* Les roches carbonatées (calcaires et dolomies) constituent d’excellents aquifères dans la
mesure où il sont généralement karstifiés. L’oxyde de carbone de l’eau dissout la roche,
élargit les fissures et crée des cavités karstiques souvent très grandes. Du fait d’une capacité
de filtration très faible, l’eau souterraine est souvent polluée et son écoulement très rapide.
* Les roches sédimentaires très solubles (évaporites) sont représentées par le gypse,
l’anhydrite, le chlorure de sodium (halite) et d’autres sels. Lorsqu’elles sont en contact avec

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 81


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

l’eau souterraine de grandes cavités karstiques se forment rapidement, provoquant


l’effondrement de la surface, et causant de sérieux problèmes comme le jaillissement de l’eau
dans les mines de sel. Les isotopes stables permettent d’identifier l’origine de l’eau
souterraine ainsi que des saumures, et aident à prendre des mesures contre de telles
catastrophes.
* Les sédiments organiques de type biolite (charbon, lignite, tourbe, argilites
charbonneuses) forment des aquifères de peu d’importance, mais ont une forte influence sur
la composition chimique et isotopique de l’eau souterraine, en fournissant des composés
carbonés.
b) Les sédiments non consolides : Les sédiments non consolidés sont représentés par
différentes sortes de gravier, sable et argiles, avec quelquefois de la matière organique. Ils
apparaissent sous forme d’alluvions dans les vallées, de sédiments lacustres dans les bassins
lacustres, ou de sédiments de plateforme le long des côtes. On les trouve aussi sous forme de
sédiments deltaïques, de cônes alluviaux dans les vallées de montagnes, ou de sédiments
fluviaux-glaciaires érodés à partir des moraines. Habituellement les sédiments non consolidés
sont d’excellents aquifères, au rendement le meilleur. Leur porosité et leur perméabilité sont
généralement élevées, à moins que de l’argile soit présente, et dépendent de la distribution des
différentes tailles de grains plutôt que de leur taille absolue. Le facteur décisif est la présence
de fines particules d’argiles. La perméabilité augmente avec l’augmentation de la porosité
efficace. Des dépôts épais peuvent s’affaisser considérablement si la pression hydraulique
décroit à la suite d’une exploitation intensive. Dans les régions humides les sables de dunes
polis par le vent et bien classés, constituent des aquifères significatifs, avec des propriétés de
filtration importantes.
2.5.3. Les roches métamorphiques : Les roches métamorphiques sont généralement
perméables le long des fissures ouvertes formées par l’altération jusqu’à une certaine
profondeur. Les gneiss acides contenant du quartz, comme le granite, sont susceptibles de
s’altérer en sable alluvial. Les calcaires cristallins métamorphiques sont soumis à la
karstification de telle sorte qu’ils contiennent souvent des eaux souterraines karstiques.les
schistes issues du métamorphisme des argiles ce sont des roches imperméables constituent les
limites des aquifères dans les domaines métamorphiques.
2.6. Isotropie et homogénéité
Les propriétés de l'aquifère, telles que la conductivité hydraulique, sont peu susceptibles de se
conformer au matériau poreux uniforme idéale, qu'il soit vu à l'échelle microscopique ou
régionale. Les termes isotropie, anisotropie, l’homogénéité et l'hétérogénéité sont utilisées

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 82


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

pour décrire la variation spatiale et les tendances directionnelles des valeurs des propriétés des
aquifères.
Une formation géologique isotrope est une formation où la conductivité hydraulique est
indépendante de la direction de mesure en un point de la formation. Si la conductivité
hydraulique varie avec la direction de mesure en un point, la formation est anisotrope en ce
point. Les principales directions d'anisotropie correspondent aux valeurs maximales et
minimales de la conductivité hydraulique et sont généralement à angle droit l'une par rapport
à l'autre. La principale cause d'anisotropie à petite échelle est l'orientation des minéraux
argileux dans les roches sédimentaires et les sédiments non consolidés. Dans les roches
consolidées, la direction du jointoiement ou de la fracturation peut conférer une forte
anisotropie à différentes échelles, du local au régional.
Si la conductivité hydraulique, K, est indépendante de la position au sein d'une formation
géologique, la formation est homogène. Si la conductivité hydraulique varie d'un endroit à
l'autre, alors la formation est hétérogène. Le type d'hétérogénéité dépendra de l'environnement
géologique à l'origine du gisement ou du type de roche. Comme le montre la figure 3.17,
l'hétérogénéité en couches est courante dans les roches sédimentaires où chaque lit
comprenant la formation a sa propre valeur de conductivité hydraulique. Une forte
hétérogénéité en couches sera présente dans les dépôts interstratifiés d'argile et de sable. De
même, des contrastes importants peuvent survenir en cas d'hétérogénéité discontinue causée
par la présence de failles ou de caractéristiques stratigraphiques à grande échelle. Une
tendance à l'hétérogénéité existe dans des formations telles que les deltas, les cônes alluviaux
et les plaines d'épandage glaciaire où il y a un tri et un classement des dépôts de matériaux.
Des tendances verticales de la conductivité hydraulique sont également présentes dans les
roches consolidées où la perméabilité dépend de la densité des joints et des fractures. Il est
largement admis que la distribution statistique de la conductivité hydraulique pour une
formation géologique est décrite par une fonction de densité de probabilité log-normale avec
la conductivité hydraulique moyenne calculée comme une moyenne géométrique.
L'hétérogénéité des tendances au sein d'une formation géologique peut être considérée comme
une tendance de la valeur de conductivité hydraulique moyenne.

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 83


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Figure 3.17. schémas conceptuels montrent l’isotropie, l’anisotropie, l’homogénéité et l’hétérogénéité des
formations géologiques.

En combinant les définitions précédentes, et comme le montre la figure 3.18, il est possible de
reconnaitre quatre combinaisons possibles d'hétérogénéité et d'anisotropie lors de la
description de la nature de la conductivité hydraulique d'une formation.

Figure 3.18. Caractéristiques d’un milieu poreux (Castany. 1982).

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 84


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

3. Loi de Darcy sur l’écoulement en milieu poreux


3.1 Vie et œuvre d’henry darcy
Henry Philibert Gaspard Darcy né le 10 juin 1803 à Dijon. Son père, fonctionnaire, mourut en
1817, alors que Henry avait 14 ans. Sa mère, Agathe Angélique Servet, réussit à faire de
bonnes études à Henry et à son jeune frère Hugues. Henry entra à l’École Polytechnique en
1821, à l’âge de 18 ans, et choisit, à sa sortie, le Corps Impérial des Ponts et Chaussées. De
1823 à 1825 il suivit les cours de l’École des Ponts et Chaussées. Il commença sa carrière
d’ingénieur en 1826, dans le Jura, puis fut affecté à Dijon. Cette ville n’avait alors pas de
réseau de distribution d’eau satisfaisant. La salubrité publique en fut affectée de manière
particulièrement dramatique lors de l’épidémie de choléra de 1832. En 1828, Henry Darcy
épousa Henriette Carey.
Henry Darcy entreprit l’étude du captage et de la distribution de l’eau de la source du Rosoir,
située à 12 kilomètres de Dijon. Remis en 1834, son projet fut accepté par le conseil
municipal l’année suivante, déclaré d’utilité publique par une ordonnance royale en 1837 et,
en 1838, Henry Darcy fut officiellement chargé de sa réalisation. En 1840, l’eau du Rosoir
arrivait à Dijon, où elle était stockée dans deux réservoirs. Peu après, des canalisations étaient
posés dans toutes les rues, et des bornes fontaines publiques étaient installées tous les 100
mètres. En 1847, l’eau était distribuée à tous les étages des bâtiments.
Henry Darcy joua un rôle décisif lors du choix du tracé de la ligne de chemin de fer Paris–
Lyon–Marseille, dont la construction avait été décidée en 1842. Le tracé qu’il proposa,
passant par Dijon, nécessitait le percement d’un tunnel de 4100 mètres, mais faisait gagner 42
kilomètres. La commission d’experts accepta ce tracé, et Henry Darcy supervisa le percement
du tunnel. Le passage du chemin de fer contribua fortement au développement économique et
démographique de Dijon.
Henry Darcy dut quitter Dijon lors de la révolution de 1848, et travailla quelque temps au
projet du canal du Berry, à Bourges. En 1849, il fut nommé Directeur et Ingénieur en chef du
service des Eaux et des Pavés de Paris. Il fut consulté pour la création d’un réseau de
distribution d’eau à Bruxelles et effectua diverses missions, notamment à Londres où il étudia
le pavage des rues à base de macadam.
De retour à Dijon en 1855, Henry Darcy se consacra à des recherches expérimentales sur
l’écoulement de l’eau à travers des massifs de sable, dans des conduites et dans des canaux
avec surface libre. Il publia en 1856 son célèbre livre « Les fontaines publiques de la ville de
Dijon » (qui contient l’énoncé de la loi qui aujourd’hui porte son nom) et, en 1857,

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 85


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

«Recherches expérimentales relatives au mouvement de l’eau dans les tuyaux». Une note
« Relative à quelques modifications à introduire dans le tube de Pitot » parait après sa mort.
En 1865, Bazin publie Recherches hydrauliques entreprises par M. H. Darcy. Cette deuxième
ouvre est exclusivement dans le domaine de l’hydraulique, où apparait, pour la première fois,
le concept de couche limite, aujourd’hui d’une grande importance en Mécanique des fluides.
Élu membre de l’Académie des Sciences en 1857, il succéda au mathématicien Augustin-
Louis Cauchy dans la fonction de Président de cette prestigieuse Société savante. Il mourut à
Paris d’une pneumonie le 2 janvier 1858. Son corps fut ramené à Dijon et reçut des funérailles
nationales.
3.2 L’expérience de Darcy
L’appareil employé pour les expériences de Darcy (Fig.3.19) était un cylindre vertical de 0,35
m de diamètre intérieur et de 3,5 m de hauteur fermé par une plaque aux deux bouts. À 0,2 m
au-dessus de la base, on a placé un système de grilles qui supporte la couche de sable.
Chacune des deux parties non occupées par le sable est munie d’un robinet à eau, d’un robinet
à air qui permet de faire varier la pression tant dans celle du bas que dans celle du haut (sur la
figure, on ne voit pas les robinets à air) et d’un manomètre à mercure. Le robinet à eau du bas
coulait dans un bassin permettant de jauger le volume d’eau écoulé. La couche filtrante est
formée d’un mélange de sables de la Saône de finesses diverses dont 58 % passant au crible
de 0,77 mm (c’est le plus fin). 38 % du volume est laissé vide par le sable.
Avant chaque série d’expériences, on mettait dans la colonne remplie d’eau une certaine
quantité de sable. Chaque expérience consistait à établir une différence de pression entre le
haut et le bas de la colonne de sable, à attendre que le débit se stabilise et à mesurer le volume
écoulé dans le bassin de jauge pendant un certain temps (10 à 20 minutes selon les
expériences). La pression présentait quelques oscillations pendant chaque expérience. En
effet, l’appareil était installé dans un hôpital et le contrecoup de l’ouverture et de la fermeture
d’un autre robinet dans l’établissement pouvait se faire sentir. Mais ces oscillations ne
dépassaient pas 1 % de la différence de pression.

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 86


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Figure 3.19. Dispositif de Darcy: (a) Appareil original de Darcy avec manomètre à mercure et (b) appareil
équivalent avec manomètres à eau.
La figure 3.20 donne le résultat de ces expériences tel qu’on le trouve dans le livre de Darcy
(page 592). Les pressions sont exprimées en mètres d’eau. « Toutes les pressions ont été
rapportées à la base du filtre », ce qui doit signifier que l’on a ajouté l’épaisseur de la colonne
de sable (le terme L de la formule) et qu’il s’agit donc de charges plutôt que de pressions.

Figure 3.20. Tableau des expériences faites à Dijon les 29 et 30 octobre et 2 novembre 1855 (extrait de Darcy,
Les fontaines publiques de la ville de Dijon, p. 592).

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 87


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Darcy à conclu que le débit par seconde et par mètre carré est lié très-approximativement à la
charge.
Darcy a calculé dans chaque série un coefficient qui est le rapport de la moyenne des
pressions à la moyenne des débits divisée par la section de la colonne (0,096 m2). Le
facteur s de la formule n’est pas expérimental, Darcy sait d’avance que le débit est
proportionnel à la surface de la section. En prenant directement la moyenne des rapports des
débits aux pressions (colonne 5), on s’aperçoit que les différences atteignent environ 10 % de
part et d’autre (elles ne peuvent donc pas s’expliquer par les incertitudes sur la mesure de la
pression). Ces différences n’inquiètent pas Darcy. Par contre, la pression sous la colonne de
sable étant toujours la pression atmosphérique dans ces premières expériences, il prendra la
précaution d’en faire une autre où elle varie. Cette nouvelle série d’expériences n’appelle pas
de commentaire particulier.

Darcy à étudier l’influence de l’épaisseur L de la couche de sable. Pour cela, il appelle I la


charge proportionnelle par mètre d’épaisseur du filtre, c’est-à-dire P/L et il trouve :
L’épaisseur de 1,70 m qu’on trouve sur le tableau pour la quatrième série d’expériences est
une erreur, il s’agit de 2,70 m (on trouve d’ailleurs d’autres coquilles dans les données
numériques du livre). Les rapports entre le volume et la pression devraient être tous les
mêmes, mais ils varient du simple au double. Darcy l’explique par des différences dans la
nature et le traitement des sables employés et conclut : « Il parait donc que, pour un sable de
même nature, on peut admettre que le volume débité est proportionnel à la charge et en raison
inverse de l’épaisseur de la couche traversée ».
Darcy en déduit celle qui donne en fonction du temps la hauteur d’une nappe d’eau qui
s’écoule à travers une couche de sable. Il s’agit d’écrire et de résoudre une équation
différentielle. Le point clef est évidemment que la dérivée par rapport au temps de la hauteur
d’eau est égale au signe près au débit divisé par la surface. Ce passage est à considérer comme
banal compte tenu de la culture scientifique de l’époque. Enfin, en utilisant de nouveau
l’appareil déjà décrit, il vérifie expérimentalement la relation ainsi trouvée, confirmant par là
la loi de Darcy elle-même. L’accord avec l’expérience est d’ailleurs plus satisfaisant (environ
5 %).
Les résultats de l’expérience de Darcy on peut les simplifiées comme suite (Fig.3.21):
 Q est proportionnel à la surface A du filtre.
 Q est proportionnel à ha - hb.
 Q est inversement proportionnel à L la longueur du filtre.

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 88


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

 La constante de proportionnalité (K) dépend du matériau poreux. K dépend de la taille des


grains et de la connectivité des pores.

Figure 3.21. Schéma illustre les résultats de l’expérience de Darcy

3.3 Énoncé de la loi de Darcy


La loi de Darcy, formulée pour la première fois dans son célèbre livre «Les fontaines
publiques de la ville de Dijon», reste de nos jours un élément essentiel de la description
mathématique de l’écoulement d’un fluide dans un milieu poreux. Elle est toujours largement
utilisée dans de nombreux domaines : hydrologie, génie chimique, exploitation des gisements
d’hydrocarbures. . . Henry Darcy l’a formulée pour l’écoulement d’eau à travers un cylindre
rempli de sable, d’axe vertical, sous la forme suivante : Q=K*S*(Δh/L)
où Q est le débit, S l’aire de la section droite et L la hauteur du cylindre rempli de sable, Δh la
différence de charge hydraulique entre les extrémités inférieure et supérieure du cylindre. Le
coefficient K dépend de propriétés du massif de sable, telles que sa granulométrie. Il s’agit
donc d’une loi linéaire, exprimant la proportionnalité entre le débit par unité de section Q/S et
le quotient de la différence de charge par la hauteur Δh/L (gradient hydraulique).

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 89


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Figure 3.22. Dispositif de laboratoire équivalent à la dispositif de Darcy


3.4 Conditions d’application de la loi de Darcy
La loi de Darcy implique que l'écoulement est laminaire, comme c'est généralement le cas
dans les milieux poreux. La limite de validité peut être établie en termes de nombre de
Reynolds, NR.
NR= q* (D/v)
Où, q est la vitesse, v est la viscosité cinématique du fluide, définie comme sa viscosité
dynamique μ divisée par sa densité ρ et D est une longueur représentative.
Pour l'écoulement dans des milieux poreux, q est pris égal à la décharge spécifique, et la
longueur représentative, D, est souvent prise égale à la taille des pores ou au diamètre de grain
effectif, d10 (la taille des grains telle que 10% du matériau est plus grand en poids). Le nombre
de Reynolds mesure l'importance des forces d'inertie par rapport aux forces visqueuses. Il
dépend de la viscosité qui varie avec la température.
Par conséquent NR varie également avec la température. De même la conductivité hydraulique
(K = kρg/μ), où k est la perméabilité intrinsèque du milieu poreux, varie également avec la
température à travers μ, en utilisant des sphères de diamètre uniforme, a constaté que les
écarts par rapport à la loi de Darcy commencent à N R ≅ 5 lorsque les forces d'inertie
deviennent efficaces et que l'écoulement turbulent a commencé autour de N R ≅ 60. Pour les
écoulements dans lesquels la dimension D est grande, comme dans les roches avec de grandes
fractures ou dans les calcaires karstiques, l'écoulement peut être turbulent et la loi de Darcy ne
s'applique pas. La loi de Darcy, comme indiqué ci-dessus, s'applique aux milieux isotropes,
c'est-à-dire où la conductivité hydraulique est indépendante de la direction. Elle s'applique
également aux écoulements où la direction de la conductivité hydraulique correspond à la
direction du gradient hydraulique.

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 90


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

3.5 Le gradient hydraulique


Dans un écoulement à une dimension : grad h = (Δh / L)
où Δh est la perte de charge hydraulique (Δh=h1-h2) et L la distance parcourue par
l'écoulement (perpendiculaire à la direction d’écoulement).
Sur terrain on mesure le gradient hydraulique entre points se trouvent sur la même ligne
d’écoulement (Fig.3.23a). Généralement le calcul de gradient hydraulique se fait entre deux
piézomètres. Un piézomètre est un tube qui mesure la hauteur de la surface hydraulique en un
point donné. Le gradient hydraulique est égal à la différence de hauteur (Δh) de cette surface
divisée par la distance réelle (L) entre les deux points de mesure.
Sur la carte piézométrique(Fig.3.23b), les lignes équipotentielles du réseau sont
habituellement tracées de manière que la perte de charge dh entre deux équipotentielles
successives soit constante. Si ΔH est la différence de charge entre le point de l’amont H1 et le
point de l’aval H2 situés sur une même ligne de courant, et L est la distance réelle entre
l’équipotentielles H1 et H2. Le gradient hydraulique entre les deux points s’écrit : i= Δh/L
Dans un écoulement à trois dimensions, le gradient hydraulique est défini comme le
vecteur dont les composantes selon les axes x, y et z sont les dérivées partielles de la
charge ' hydraulique par rapport à x, y et z respectivement.

Figure 3.23. Mesures du gradient hydraulique (a) sur terrain (b) sur la carte piézométrique.
3.6 La perméabilité
La perméabilité est l’aptitude d’un réservoir à se laisser traverser par l’eau sous l’effet d’un
gradient hydraulique. Elle exprime la résistance du milieu à l’écoulement de l’eau qui le
traverse. Elle est mesurée par deux paramètres; le coefficient de perméabilité et la
perméabilité intrinsèque.

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 91


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

3.6.1 La conductivité hydraulique (coefficient de perméabilité) est définie comme étant un


coefficient de proportionnalité décrivant la facilité avec laquelle un liquide peut se déplacer
dans un milieu poreux. Elle est proportionnelle à la perméabilité intrinsèque k du sol qui est
elle même fonction de la nature et l’état du sol d’une part et d’autre part, inversement
proportionnelle à la viscosité dynamique du fluide (l’eau).
La conductivité hydraulique K se définit : K= k* (ρe*g)/ue
K = conductivité hydraulique (m/s)
k = perméabilité intrinsèque du sol (m2)
g = accélération gravitationnelle (m/s2)
ρe = masse volumique de l’eau (kg/m3)
ue = viscosité dynamique de l’eau (Pa.s)
La conductivité hydraulique est inversement proportionnelle à la viscosité dynamique de
l’eau, la viscosité à leur tour est en fonction de la température.
3.6.2 Perméabilité intrinsèque : C’est le paramètre qui caractérise la perméabilité propre de
la formation aquifère indépendamment des caractéristiques du fluide. Cette perméabilité
géométrique notée k, dépend des caractéristiques granulométriques du terrain (diamètre
efficace, surface des grains et porosité efficace) et s’exprime en m 2 ou en darcy. k (cm2) = A .
d102 (cm)
Où :
k = perméabilité intrinsèque
A = facteur de forme = 100 en général
d10 = diamètre efficace des grains
La perméabilité intrinsèque est liée au coefficient de perméabilité par la relation : K = k* ρe/u
K = coefficient de perméabilité
k = perméabilité intrinsèque
ρe = poids volumique de l’eau
u = viscosité dynamique de l’eau
La viscosité dynamique u décroit rapidement avec la température. Le coefficient de
perméabilité K est fonction inverse de u, et croît avec la température. Une conséquence est
l’accroissement de K avec la profondeur (effet du gradient géothermique). La détermination
du coefficient de perméabilité K se fait à la température conventionnelle de 20° c. En
hydrogéologie, on admet généralement que K= k.

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 92


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Tableau 3.5. Variation de viscosité dynamique et de la masse volumique en fonction de la température.


Température en Viscosité dynamique en Masse volumique en
°C Pa.s kg/m3
0 0,0017 999,8
4 0,00152 1000,4
8 0,00137 999,4
12 0,00124 998,3
16 0,00112 997,3
20 0,00102 996,3
24 0,000933 995,3
28 0,000855 994,2
32 0,000786 993,2
36 0,000725 992,1
40 0,000671 991,0
44 0,000623 989,9
48 0,000579 988,8
52 0,000541 987,7
56 0,000506 986,6
60 0,000474 985,5

La perméabilité est désignée par le symbole (k) est une dimension d’une surface exprimée
2
par en m mais on utilise encore une unité adaptée au milieu naturel, le Darcy (D). C'est par
définition la perméabilité qui fournit une vitesse de Darcy de 1 cm/s pour un gradient de
-3
pression d'une atmosphère par cm. La viscosité dynamique de l'eau est 10 Pa⋅s dans les
conditions ambiantes, on a: 1 Darcy = 9,87x10-9 cm2 = 9,87x10-11m2
La perméabilité peut varier sur plusieurs ordres de grandeur d'une roche à l'autre et aussi, pour
une même roche, elle dépend de l'échelle spatiale considérée. Pour une échelle de quelques
dix mètres à un kilomètre et nous retiendrons les valeurs grossières suivantes:
• Granite ou gneiss: de quelques μD à quelques 0.1 mD suivant le degré de fracturation
• Calcaire ou grès: quelques mD avec de fortes anisotropies pour des lits calcaires
• Sable: 1 à quelques D
• Gravier: jusqu'à 100 D
3.6.3 Vitesse de l’eau dans les formations géologiques
a) Tortuosité et chemin d'écoulement préférentiel : La notion de tortuosité permet de
définir un paramètre géométrique pour quantifier l'accroissement du trajet parcouru par le
fluide dans la roche, en raison de la complexité du milieu poreux. Il s'agit du rapport entre la
longueur du trajet moyen parcouru dans la roche (longueur lr) et le trajet direct le plus court
entre les extrémités (longueur l). La tortuosité est fonction du paramètre physique que l'on

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 93


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

étudie. Ainsi, la tortuosité hydraulique associée à la circulation du fluide sera généralement


plus grande que la tortuosité électrique associée au déplacement des ions dans le fluide.
La tortuosité d'une roche dépend de la distribution de la porosité. Si celle-ci n'est pas
parfaitement homogène, on s'attend à ce que la circulation du fluide dans une roche se fasse
suivante des chemins particuliers. Les chemins d'écoulement préférentiel assurent l'essentiel
de la circulation, mais ne représentent souvent qu'une petite fraction du volume poreux
disponible. Le remplissage total de l'ensemble des pores de la roche nécessite une durée bien
plus longue. La géométrie de ces chemins d'écoulement préférentiel peut évoluer au cours du
temps, en fonction des conditions de pression et température auxquelles est soumise la roche.
b) Vitesse de filtration Vf (vitesse de Darcy) : La vitesse de filtration est calculée par la loi
de Darcy, elle se rapporte à la section totale (S) de l’écoulement. Elle n'a pas de réalité
physique.
Vf (m/s) = Q/A = K * i
c) Vitesse effective Ve Dans une nappe seule l'eau gravitaire se déplace entre les grains de la
formation. La surface efficace de l’écoulement est ainsi réduite aux vides ménagés par le
corps solide (grains + eau de rétention) et dépend donc de la porosité efficace n e. L'expression
de la loi de Darcy corrigée, rapportée à la section efficace pour le calcul de la vitesse effective
Ve est donc :
Ve (m/s) = Vf/ ne= Q/ (S * ne)= K *i/ ne
La trajectoire réelle des particules d'eau en mouvement dans les interstices de milieu
perméable est plus longue que la trajectoire théorique qui schématise l'écoulement convectif
régi par la loi de Darcy à travers le milieu poreux (Tortuosité). Donc à débit constant, la
vitesse effective Ve est plus grande que la vitesse de Darcy V f. Cette vitesse se rapproche de la
vitesse réelle de déplacement de l’eau mesurée sur le terrain par les techniques de traçage.
Exemple : Soit le débit d’une nappe Q = 1 m3/s avec une section totale S = 0.2 km 2 et une
porosité efficace ne = 10 %.
La Vitesse de filtration: Vf = Q/S = 1/200 000 = 5. 10-6 m/s = 158 m/an
La vitesse effective : Ve = Vf / ne = (5. 10-6) / 0.1 = 5. 10-5 m/s = 1.6 km/an = 10.Vf
3.6.5. Perméabilité des milieux stratifiés
Les terrains sédimentaires sont constitués d’une superposition de couches de perméabilités
différentes et comme ces dépôts se font, à l’origine, horizontalement, il est évident que dans
un tel milieu, toutes choses égales par ailleurs, les vitesses de percolation de l’eau ne sont pas
les mêmes dans un écoulement vertical et dans un écoulement horizontal.

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 94


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Désignons par kh et kv les coefficients de perméabilité équivalente, horizontale et verticale,


d’un milieu formé de n strates, chaque strate étant constituée d’un matériau supposé
homogène et isotrope. Plus rigoureusement et plus généralement d’ailleurs, la valeur de kh
correspond à un écoulement parallèle au plan de stratification et kv à un écoulement
perpendiculaire à ce plan (Fig. 3.24). En notant k i et Hi respectivement le coefficient de
perméabilité et l’épaisseur de la i e couche, on obtient :
 pour un écoulement parallèle à la stratification (Fig.3.24a ), le coefficient de perméabilité
équivalent khe :
 pour un écoulement perpendiculaire à la stratification (Fig.3.24b), le coefficient de
perméabilité équivalent kve :

Figure 3.24. Ecoulement d’eau dans les milieux stratifiés.


3.6.6. Mesure en laboratoire du coefficient de perméabilité
Le coefficient de perméabilité des sols peut être mesuré en laboratoire, sur des échantillons de
petit volume (quelques centaines de centimètres cubes) ou sur le terrain dans des forages. Les
essais de laboratoire, sont habituellement effectués sur des échantillons de sol homogène,
taillées dans les carottes prélevées sur le terrain. Les essais de terrain, qui peuvent tenir
compte des hétérogénéités du massif de sol (présence de strates de matériaux plus ou moins
perméables, de fissures, de failles,...) donnent souvent une image différente, à plus grande
échelle et plus représentative, de la perméabilité réelle du massif de sol.
La mesure directe de la perméabilité des sols en laboratoire s’effectue selon deux procédures,
dites « à charge constante » et « à charge variable ». Les essais à charge constante sont mieux
adaptés aux sols de forte perméabilité et les essais à charge variable aux sols de faible
perméabilité (Tab.3.6).

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 95


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Tableau 3.6. Valeurs du coefficient de perméabilité des sols

Figure 3.25. Mesure de perméabilité au laboratoire (a) perméamètre à charge constante


(b) perméamètre à charge variable.
*Essais à charge constante
Les essais à charge constante imposent une différence de charge Δh constante entre les deux
extrémités d’un échantillon de sol d’épaisseur L et de section S et l’on mesure la quantité
d’eau V qui traverse l’éprouvette au cours du temps (Fig.3.25a).
L’application de la loi de Darcy donne la conductivité hydraulique (K) du sol. On utilise
soit : Q= KS(Δh / L)→K= Q/S (Δh / L) (m/s) → K= V*L/S*t*Δh
soit : Q=v*S=K*S*i → K= v/i (m/s)
Le coefficient de perméabilité: K= V*L/S*t*Δh
Avec :
 La section transversale: S (en m2)
 La déférence de la charge hydraulique: Δh (en m)
 Le débit: Q (en m3 /s)= V (volume d’eau)/ t (temps)
 La vitesse du flux est v = Q / S (en m/s).
 Le gradient hydraulique est de i = Δh / L (sans unité).

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 96


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

* Essais à charge variable


Les mesures de conductivité hydraulique des sols à faible conductivité sont difficiles à
mesurer. Par conséquent, il est préférable de mesurer la conductivité hydraulique de ces sols
dans des perméamètres à charge variable. Dans les essais à charge variable (Fig.3.25b), on
observe l’écoulement à travers l’éprouvette de l’eau contenue dans un long tube de faible
section a. À mesure que l’eau traverse l’éprouvette, la différence de charge entre les deux
extrémités diminue et la vitesse d’écoulement diminue également, jusqu’à tendre vers un état
d’équilibre.
Pendant l'intervalle de temps, dt, la déférence de la charge hydraulique est Δh et la diminution
du volume d'eau dans l’éprouvette est égale à V = - sdh (1).
La quantité d'eau à travers l'échantillon peut être calculée aussi à partir de la loi de Darcy :
V = SKidt (2) (avec V= Q*dt)
L'égalité de ces deux équations précédentes (1) et (2) donne :
-sdh=SKidt→ Kdt = -(sL/S) ln (h1/H0)….(3)
On peut écrire : -ln (h1/H0) = ln (H0/ h1) , ln (H0/ h1) = 2.3 log (H0/ h1), dt= t1-t0=t
L’équation (3) devienne : K t = (sL/S) 2.3 log (H0/ h1)
Le coefficient de perméabilité: K = (sL/St) 2.3 log (H0/ h1)
avec :
 s: La section transversale de la conduite d'entrée d'eau, S= ᴫ d2/4 (d diamètre en m)
 S: La section transversale de l'échantillon de sol, S= ᴫ D2/4 (D diamètre en m)
 L: la longueur de l'échantillon de sol en mètre
 Δh : la différence de charge hydraulique (Δh= Ho- h1) en mètre
 Ho: hauteur d'eau initiale dans le perméamètre en mètre.
 h1: hauteur d'eau finale dans le perméamètre en mètre.
 dt: le temps écoulé pendant l’expérience en seconde.
 V : la diminution du volume d'eau dans le tuyau V = - sdh, mesuré en m3.
4. Ecoulement des eaux vers les puits et les forages
4.1 Effet du pompage sur l'aquifère - Cône de dépression
Le prélèvement de l'eau dans une nappe libre déclenche une déformation de la surface
piézométrique. La vitesse de l'eau dans le cylindre (puits) est différente de l'eau dans
l'aquifère et l'abaissement de l'eau dans l'ouvrage, appelé niveau dynamique, se propage dans
l'espace de l'aquifère. Le cône de dépression est fictif dans la nappe captive parce qu’il
n’affecte pas le réservoir.

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 97


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Figure 3.26. Cône de dépression formée lors de pompage dans une nappe libre.
Le cône de rabattement suit les hétérogénéités du sédiment, et forme une géométrie elliptique.
L'aile du cône se déplace dans l'aquifère jusqu'à une limite susceptible de compenser les
prélèvements. Il existe différents types de cônes en fonction du type de nappe de l'aquifère :
 Les formations très perméables : le cône se propage très loin dans le puits.
 Les formations peu perméables : le cône se propage dans un espace limité.

Figure 3.27. Evolution de Cône de dépression en fonction de la perméabilité dans une nappe à surface
piézométrique horizontale.
Le cône est asymétrique; il est proportionnel au gradient de la nappe. Sa progression dans
l'espace du réservoir est fonction de la réponse de l'aquifère au volume prélevé, de la
transmissivité et de la présence ou de l'absence d'un front d'alimentation proche ou éloigné.

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 98


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Dans les nappes libres à niveau piézométrique initialement incliné le cône de dépression est
dissymétrique.

Figure 3.28. Cône de dépression dans une nappe libre à surface piézométrique inclinée.

4.2 Loi de DUPUIT (1863)


DUPUIT est le premier hydraulicien (1863) à avoir exprimé une formule liant le débit de
pompage avec le rayon d’action en fonction de la perméabilité pour les problèmes de puits.
Un aquifère (libre, semi-captif ou artésien) est assimilé à un milieu homogène et isotrope.
Pour faciliter l’interprétation d’essais de pompage, il est admis quelques simplifications et
hypothèses supplémentaires: L’aquifère est idéalement simple, c’est-à-dire ; homogène et
isotrope, horizontal, non réalimenté, d’extension latérale infinie, initialement au repos,
d’épaisseur constante, captée sur toute sa hauteur, l’eau est relâchée instantanément lors d’une
baisse du niveau piézométrique. Les conditions de pompage sont idéales, c’est-à-dire ;
écoulement laminaire et pas de perturbation autour de la crépine.

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 99


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

4.2.1 Puits dans une nappe libre


Soit un point M quelconque de la surface libre de coordonnées x et z. En désignant par s
l'abscisse curviligne le long de la surface libre, le gradient hydraulique en M a pour valeur –
dz/ds et la vitesse de décharge, tangente à la surface libre, a pour module :
v=k.i= k.dz/dx
L'hypothèse de Dupuit consiste à supposer que la surface libre a une pente faible et que les
lignes de courant peuvent, en première approximation, être considérées comme horizonta¬les
et parallèles.
On peut alors écrire : v = vx et ds = dx→ vx = k. dz/dx
En admettant que les filets liquides sont pratiquement horizontaux et parallèles, il résulte que
vx est la valeur moyenne de la composante horizontale de la vitesse de décharge le long de la
verticale d'abscisse x.
Par suite, le débit qui entre dans le cylindre de surface S (rayon x et hauteur z) a pour valeur :
q = S vx = 2π.x.z.k. dz/dx…………… (1)
Puisque l'eau est incompressible et que le régime est permanent, q est égal au débit pompé
dans le puits. En intégrant l'équation (1) entre le rayon du puits r et le rayon d'action R, on

trouve la formule de Dupuit : ……………………..(2)

Figure 3.29. Pompage dans une nappe libre.


4.2.2 Puits dans une nappe captive
Un ne considère plus la surface de la nappe mais la surface piézométrique. Le débit à considérer
entre dans le cylindre de surface S, de rayon x et de hauteur constante e.
L'intégration de la relation q = 2π. x .e. k. dz/dx

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 100


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Conduite à l’équation : …………………..(3)

Figure 3.30. Pompage dans une nappe captive.


4.2.3 Rayon d'action
L'utilisation de la formule de Dupuit nécessite la connaissance du rayon d'action R. Ce dernier
peut être évalué de différentes manières, soit simplement par relevé du niveau de la nappe au
cours du pompage, soit à l'aide de formules empiriques, soit encore par un calcul théorique en
régime transitoire.
1. En première approximation, on peut admettre que 100r < R < 300r
Les valeurs extrêmes du logarithme sont In 300 = 5,70 et In 100 = 4,61; on voit que la plage
d'incertitude sur q reste faible. Pour R = 200 r, on obtient In R/r = ln 200 = 5,30.
2. On peut également utiliser la formule empirique de Sichardt : R = 3000 (H- h)
avec : R, H et h exprimés en m, k exprimé en m/s.
3. Etablissement du régime permanent. On montre que R = 1,5
avec : k : coefficient de perméabilité, exprimé en m/s,
t : durée du régime transitoire, exprimé en secondes
n : porosité.
4.3. Méthode de THIEM
La formule de DUPUIT tient compte du rayon d’action R du puits, paramètre difficile à
apprécier in-situ. Pour s’affranchir de toutes approximations hasardeuses sur R et les pertes de
charges à proximité immédiate du forage, THIEM utilisé deux piézomètres de contrôle pour
mesurer la perméabilité. On pompe à régime constant Q dans le forage jusqu'à atteindre le

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 101


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

régime permanent, en suite on mesure les hauteurs d’eau dans les deux piézomètres h 1 et h2,
qui se trouvent à une distance du puits r1 et r2 pour 2 piézomètres.
On applique la formule de THIEM, pour le cas de la nappe libre on trouve l’équation (4):

……………………..(4)

Figure 3.31. La méthode de Thiem en utilisant deux piézomètres de contrôle dans la nappe libre.
Dans le cas de la nappe captive la formule de THIEM est donnée par l’équation (5):

…………………..(5)

Figure 3.32. La méthode de Thiem en utilisant deux piézomètres de contrôle dans la nappe captive.

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 102


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

5. Les paramètres hydrodynamiques


5.1 Transmissivité
Le transmissivité est le produit du coefficient de perméabilité moyen par l'épaisseur de
l'aquifère (D). Elle est donc égale au débit traversant une section normale à l'écoulement, de
largeur unitaire prise sur toute l'épaisseur de l'aquifère et sous un gradient hydraulique égal à
l'unité. On l'écrit kD ou T. Elle a les dimensions Longueur 3 / Temps x Longueur, ou encore
Longueur2 / Temps; on l'exprime par en m2/s ou en m2/jour.

Figure 3.33. Schéma conceptuel la notion du transmissivité.


5.2 Coefficient d'emmagasinement
Le coefficient d'emmagasinement est défini comme le volume d'eau libéré ou emagasiné à
travers une surface d'aire égale à l'unité, pour une unité de variation de la charge hydraulique
normale à cette surface. Il est désigné par le symbole S, sans dimension.
Le coefficient d'emmagasinement "storage coefficient" des zones captives d'une nappe dépend
de l'élasticité des roches et de l'eau, et sa grandeur est de l'ordre de 10 -4 à 10-6.
Le coefficient d'emmagasinement des nappes libres ("specific yield") équivaut en pratique à
la porosité efficace (celle des pores ouverts) de la roche, car dans ' une nappe libre les effets
de l'élasticité de la roche et de l'eau sont généralement négligeables. Il faut ici faire attention
au fait que les pores trop petits ne jouent aucun rôle dans la porosité efficace, car dans ce cas
les forces de rétention sont supérieures au poids de l'eau. Pour les sables, cette porosité
efficace est de l'ordre de 0.1 à 0.2.

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 103


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Figure 3.34. Comparaison entre le coefficient d'emmagasinement dans une nappe libre et une nappe captive.
5.3 Resistance hydraulique verticale
La résistance hydraulique verticale, encore appelée paramètre inverse de drainance ou
résistance à I ‘écoulement vertical, est une propriété des aquifères à nappe semi-captive. C'est
le rapport entre l'épaisseur saturée D' de la couche semi-captive et sa perméabilité verticale k',
soit D'/k'. Elle caractérise la résistance de la couche semi-perméable à la drainance vers le
haut ou vers le bas. On la désigne par le symbole c, qui a pour dimension le Temps (on peut
l'exprimer en jours par exemple). Remarquons que c = ꝏ correspond à une nappe captive.
5.4 Facteur de drainance
On appelle drainance les phénomènes d'échange d'eau entre la nappe principale et la couche
semi-perméable. Le facteur de drainance détermine la répartition de ces échanges
dans la nappe semi-captive. En d'autres termes, i1 permet de connaitre la provenance de l'eau
tirée d'un puits captant l'aquifère. Une valeur élevée de L indique une grande résistance à
l'écoulement dans la couche semi-perméable, par rapport à la résistance dans la nappe
proprement dite; dans ce cas, l'influence de la drainance est faible. Le facteur L a la
dimension d'une Longueur et on l'exprime par exemple en mètres.
5.5 Facteur d'égouttement

Le facteur d’égouttement , utilisé dans les nappes libres avec débit retardé, peut se

comparer au facteur de drainance des nappes semi-captives, quoiqu'il soit défini d'une façon
différente. Ainsi une grande valeur de B témoigne d'un drainage rapide. Ce paramètre a la
dimension d'une longueur, et on l'exprime par exemple en mètres. Pour B = ꝏ, le débit est
immédiatement libéré dès l'abaissement de la surface libre; on a alors affaire à une nappe libre
sans débit retardé.

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 104


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Le coefficient 1/α est appelé indice de retard de Boulton; c'est une constante empirique. S y est
le coefficient d'emmagasinement après un temps de pompage assez long, encore appelé
coefficient d'emmagasinement retardé.
5.6. Diffusivité
La diffusivité régit la propagation d’influence dans l’aquifère. D = T/S en m²/

Chapitre 03 : Notions de l’hydrodynamisme Page 105


Chapitre 04: Cartographie hydrogéologique

1. Introduction
2. La carte hydrogéologique
2.1. Les fonctions de la carte hydrogéologique
2.2. Les objets représentatifs sur les cartes hydrogéologiques
2.3. Classification des cartes hydrogéologiques
2.4. Réalisation d'une carte hydrogéologique
2.5. Production de cartes hydrogéologiques
3. Les systèmes d'information géographique (SIG)
3.1. Présentation et intérêts du SIG
3.2. Composants SIG
3.3. Représentation des données
3.4. Capacités d'analyse du SIG
3.5 Services SIG Web
3.6 Application du SIG en hydrogéologie
4. Exemples des cartes hydrogéologiques
4.1. Cartes structurales de l’aquifère
4.1.1. Carte de la profondeur de la nappe
4.1.2. Carte du toit du substratum
4.1.3. Carte de l’épaisseur de la nappe
4.1.4. Carte des caractéristiques hydrodynamiques
4.1.5. Carte de la minéralisation de l’eau
4.2 Cartes piézométriques
4.2.1 Définitions
4.2.6 Interprétation des cartes piézométriques
4.2.3 Calcule de gradient hydraulique
4.2.4 Morphologie de surface piézométrique
4.2.5 Variation de niveau piézométrique
4.2.2 Réalisation de la carte piézométrique
Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

1. Introduction
La présence et la distribution des eaux souterraines n’est pas l’effet du hasard, mais plutôt la
conséquence de facteurs climatiques, hydrologiques, géologiques et topographiques. Ces
facteurs interagissent pour créer un système d’écoulement dynamique et souvent complexe.
La caractérisation de chacun de ces facteurs et la connaissance des relations qui les unissent
sont la clé pour la compréhension des systèmes aquifères. La cartographie hydrogéologique
est l’outil de base qui mène à cette compréhension. Elle comprend toutes les activités et
techniques nécessaires pour recueillir, documenter, interpréter et représenter l’information
hydrogéologique sous forme graphique.
2. La carte hydrogéologique
2.1. Les fonctions de la carte hydrogéologique
La carte hydrogéologique a trois fonctions principales:
 C'est un outil pour visualiser et comprendre les conditions hydrogéologiques régionales
observées ou déduites de diverses investigations et analyses.
 C'est un moyen de communication entre les hydrogéologues, à la manière de la carte
géologique pour les géologues. Il constitue un complément indispensable aux
monographies et, bien avant l’ère des systèmes d’information, il constituait déjà une
véritable «base de données» visuelle immédiatement et facilement accessible.
 C'est un moyen de communication entre l'hydrogéologue et divers types de non-
spécialistes qui ont besoin d'informations sur les eaux souterraines et leurs utilisateurs.
Par conséquent, la cartographie hydrogéologique sert deux objectifs: scientifique et utilitaire.
2.2. Les objets représentatifs sur les cartes hydrogéologiques
Les cartes hydrogéologiques montrent des données et des informations nombreux et variés.
On peut les résumés comme suite :
2.2.1. Inventaire
(i) Paramètres caractérisant les roches et les eaux souterraines : ils peuvent être présentés
qualitativement ou quantitativement à différentes échelles. On distingue deux sujets, qui
peuvent tous les deux être décrits et représentés sur une carte hydrogéologique:
a) Roches:
• la nature, la géométrie et la structure des formations géologiques, du point de vue de leur
rôle vis-à-vis de la présence et de la circulation de l'eau en relation avec ses propriétés, par
exemple réservoirs d'eau souterraine ou aquicludes,
• formations qui dans une certaine mesure transmettent ou stockent de l'eau,
• formations en contact ou isolées des conditions de surface.

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 106


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

b) Eaux souterraines:
• sa présence, son étendue et son abondance,
• son caractère hydrodynamique (hauteur ou potentiel hydraulique; sens et/ou vitesse
d'écoulement),
•ses caractéristiques chimiques et thermiques,
• sa connexion hydraulique avec les eaux de surface.
(ii) Objets : Il est généralement souhaitable d'inclure sur la carte des structures et des sites qui
ont une relation avec les eaux souterraines ou l'eau en général. Cela peut inclure:
• sites d'investigation (par exemple puits de test),
• structures d'observation permanentes (piézomètres et stations hydrométriques),
• autres stations de collecte de données,
• les structures d'exploitation (par exemple, puits, forages, sources, sites d'injection.etc.),
• tout site d'activité de surface susceptible d'influencer le régime d'écoulement ou la qualité
des eaux souterraines (irrigation, épandage de lisier, drainage, etc.).
(iii) Typologie et classification : beaucoup de ces éléments sont caractérisés par des
typologies ou classifications qualitatives, semi-quantitatives (ordinales) ou quantitatives:
• roches aquifères / non aquifères ou catégories de perméabilité et de transmissivité;
• formations poreuses ou discontinues (fissurées, fracturées, karstiques);
• conditions aux limites des systèmes d'eaux souterraines, ou impliquant les relations entre les
eaux souterraines et les eaux de surface
• types de sources ou catégories de débit moyen;
• hydrochimie ou qualité de l'eau souterraine;
• types de construction.
(iv) Données et informations : Toute une gamme d'informations peut être présentée sur la
carte, comme les données de terrain simples, observées directement et les données très
complexes, traitées et synthétisées, adaptées aux questions prévisibles. Cependant, il n'est pas
toujours possible de tout afficher sur la même carte (Tab.4.1).

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 107


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Tableau 4.1. Sujets cartographiables, classés par nature et degré de conceptualisation


Sujets. Degré de Formations et structures
Eau souterraine Données
conceptualisation hydrogéologiques
Type de formations affleurentes. Contour
Emplacement
Données hydrogéologique. Profondeur locale du
Emplacement des stations d'observation du puits, forage,
factuelles de base réservoir.
(x, y, z). Profondeur de la nappe drain.
(mesures, Lit de confinement supérieur ou inférieur.
phréatique Profondeur de
observations) Épaisseur locale d'une formation. Type de
structure
formation sus-jacente
Contours hydrogéologiques masqués. Potentiel hydraulique local (daté,
Résultats d'un
Élévation locale du lit de confinement moyen).
traitement simple
supérieur ou inférieur d'un réservoir. Variation de la charge hydraulique.
des données /
Isohypse de la limite supérieure ou Débit (moyen).
(calculs simples et
inférieure d'une formation. Lignes de potentiel égal (surface
interpolation)
Lignes d'égale épaisseur (isopaches) piézométrique)
Limite des eaux souterraines.
Lignes de salinité (isocônes).
Paramètres hydrodynamiques de la
Limite d'une masse d'eau souterraine
formation: perméabilité, porosité,
non confinée / confinée.
transmissivité (zonage)
Site de flux artésien potentiel.
Résultats d'un conditions de surface contrôlant
Trajectoires d'écoulement et vitesses Décharge
traitement de l'infiltration
d'écoulement locales moyennes. spécifique
données complexe (type et épaisseur des formations
Degré de connexion entre la masse d'eau
superficielles insaturées)
souterraine et la rivière.
Classe structurale (selon les conditions en
Flux locaux ou flux par secteur d'entrée
profondeur)
et de sortie pour une masse d'eau
souterraine définie.
Qualité de l'eau (normative), distribution.
Vulnérabilité à la pollution. Sensibilité Productivité ou
Accessibilité. Probabilité d'ennui réussi.
aux changements des conditions de injectivité
Information Zones de productivité maximale (dans un
surface. Degré de transformation de l'état probable.
système multicouche)
actuel par rapport à un état naturel (par Taux de retrait
exemple, cônes de dépression).
2.2.2. Données des relevés sur le terrain et des enquêtes souterraines
Seule une partie des données nécessaires à la cartographie peut être collectée par des
observations sur le terrain, des relevés hydrogéologiques (par exemple, l'inventaire des puits,
les niveaux des eaux souterraines, les valeurs de la conductivité électrique, les données des
essais de pompage, l'inventaire des sources, le rejet des eaux de surface) et la cartographie des
limites, en combinaison avec l'interprétation de photographies aériennes et d'images de
télédétection. Les informations supplémentaires proviennent de l'interprétation des données de
reconnaissance souterraines, par exemple. les données de log de forages, données sur l'analyse
des échantillons d'eau et de roche. Ce dernier consiste généralement à compiler des données à
partir de rapports et de documents.
2.2.3. Formes et dimensions
Les objets géométriques cartographiés, peuvent être regroupés en trois groupes formels
distingués essentiellement par la possibilité de les représenter ensemble sur la même carte:
• les points qui peuvent être représentés par des symboles,
• objets linéaires (sur la carte),

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 108


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

• objets zonaux, bidimensionnels (au moins sur la carte) (Tab.4.2).


Alors que des points et des lignes ou des familles de lignes (différenciées) peuvent coexister
dans une large mesure sur la même carte en raison de la variété des modes de représentation
possibles (forme, couleur, etc.), il est beaucoup plus difficile de superposer des
représentations zonales, d'où la nécessité pour le groupe 3 de choisir un sujet prioritaire.
Tableau 4.2. Regroupement d'objets cartographiés.
Sujets. Degré de
Formations et structures
conceptualisatio Eau souterraine Structures
hydrogéologiques
n
puits. forage.
Piézomètre.
sources
Station
Points Point de référence. Emplacement puits
hydrométrique.
Point de référence
Barrage d'eau
souterraine
Contour hydrogéologique. Canal souterrain (karst).
Drain. Galerie. Canal.
Réelle Ligne de perturbation tectonique, Cours d'eau;
Pipelines enterrés
par exp. fracture, faille Zone littorale (comme limite spécifiée)
Isoplètes de variables hydrodynamiques,
Lignes Lignes de contour des variables
par exp. équipotentielles, lignes de
structurelles, par exp. isohypses,
fluctuation, concentration et égales
Virtual isobathes, isopaches. Limites, par /
profondeur. Diviser. Rationalise
exp. d'une zone de même classe
(vecteurs). Limite de la masse d'eau
de transmissivité
souterraine / confinement.

Étendue de la masse d'eau souterraine


définie. Zone de flux artésien. Zone de
Zones appartenant à une classe Zone irriguée ou
sortie ou d'infiltration. Zones appartenant
spécifique, par exp. type de drainée.
Zones ou régions à une classe spécifique, par exp. recharge
formation, transmissivité, Zone agricole
moyenne, régime d'écoulement,
structure profonde, accessibilité intensive
caractéristiques hydrochimiques, qualité
de l'eau

2.2.4. Programme de cartographie


Les données et informations hydrogéologiques qui peuvent être exprimées sur une carte ne
sont pas également significatives quelle que soit l'échelle. L'échelle est donc en soi un facteur
de sélection technique, mais elle peut aussi être dictée par le choix du sujet principal à
cartographier. Néanmoins, même à une échelle donnée, l'abondance des sujets peut être telle
que leur juxtaposition entrainerait une carte tellement surchargée qu'elle serait inintelligible.
Une sélection doit donc être faite et la possibilité et l'avantage explorés de répartir les sujets
sur plusieurs cartes; ainsi la sélectivité du programme et une pluralité de cartes avec des
programmes distincts et complémentaires vont de pair.
Un programme de cartographie doit essayer de concilier:
• les données et informations essentielles qui doivent être présentées,

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 109


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

• les groupes de données ou d’informations complémentaires et s’éclairant mutuellement,


notamment les «couplages» de données reliant le terrain aux eaux souterraines,
• cohérence du degré d'abstraction: priorité étant donnée aux descriptions objectives avec
interprétation minimale ou à la présentation d'informations scientifiques ou pratiques plus
complexes et élaborées,
• compatibilité des présentations (liée aux dimensions des sujets).
Enfin, la nécessité d'une présentation claire et compréhensible limite la quantité
d'informations pouvant être montrées.
2.2.5. Carte hydrogéologique sens stricte
Cela devrait répondre à trois principes:
i) Orientation scientifique : La carte hydrogéologique doit avoir un contenu scientifique et
privilégie donc une présentation objective et explicite des conditions hydrogéologiques. Cela
n'exclut pas la présentation d'interpolations et d'hypothèses structurelles, d'une importance
secondaire la présentation d'informations dérivées que l'hydrogéologue peut déduire ou qui
devraient être exprimées sur des cartes supplémentaires. La carte montrera donc:
• classes «hydrolithologiques», associées à des estimations moyennes de perméabilité ou de
transmissivité plutôt qu’à des chiffres de productivité;
• des isohypses de surfaces importantes telles que le lit de confinement supérieur ou inférieur
d'un aquifère plutôt que des isobathes;
• les contours équipotentiels de la surface piézométrique, plutôt que les isobathes;
• classes de salinité des eaux souterraines plutôt que de qualité normative.
(ii) Équilibre dans la présentation des structures hydrogéologiques et des caractéristiques
des eaux souterraines: La carte hydrogéologique doit représenter les données sur les
aquifères, y compris les discontinuités et les lacunes, ainsi que les données sur la dynamique
et les caractéristiques physiques ou chimiques des eaux souterraines qu'elles contiennent. Ils
doivent rendre explicitement les relations entre «contenu» et «conteneur» lorsque ces relations
ne sont pas évidentes.
(iii) Équilibre entre les caractéristiques locales et les conditions hydrogéologiques
régionales: La carte hydrogéologique doit représenter à la fois la distribution spatiale des
différentes variables continues ou discontinues d'importance locale - telles que la nature des
formations de surface ou le potentiel d'une masse d'eau souterraine - et les caractéristiques
structurelles (contours et classes) donnant une expression visuelle aux structures
hydrogéologiques qui sont significatif à l'échelle donnée. Une carte hydrogéologique doit

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 110


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

notamment permettre d'identifier la configuration et les conditions aux limites des principaux
systèmes aquifères de la zone qu'elle couvre.
2.2.6. Présentation des eaux de surface
Trois options peuvent dicter le choix des données hydrologiques de surface qui seront
présentées sur une carte hydrogéologique:
i) Option «géographique» minimale : Le réseau hydrographique est indiqué sur la carte de
base topographique à des fins planimétriques uniquement; il est présenté dans la couleur bleue
traditionnelle. Les stations hydrométriques sont également présentées, y compris des données
pertinentes sur le ruissèlement de surface (débit moyen, zones des bassins en amont, nombre
d'années de mesure, etc.).
(ii) Option hydrologique : Les cours d'eau sont classés en fonction de leur débit moyen,
déduit par interpolation des données des stations hydrométriques, ou par le débit de base qui
montre principalement l'ampleur du ruissèlement des eaux souterraines collectées par les
cours d'eau.
(iii) Option hydrogéologique : Présentation des cours d'eau en fonction du degré de
continuité hydraulique avec les aquifères sous-jacents et du type d'interaction avec les eaux
souterraines (drainantes, infiltrantes, pas du tout, etc.), si souhaité, associées à des données
quantitatives sur les débits interactifs. Cette option convient à la cartographie explicite des
systèmes aquifères et de leurs conditions aux limites. Elle nécessite des modes de
représentation plus complexes et moins classiques qui différencient les formes et parfois les
couleurs.
2.2.7. Cartes spécifiques
Les cartes des eaux souterraines spécifiques sont dérivées de la carte hydrogéologique et
donnent la priorité, ou sont exclusivement consacrées aux informations nécessaires pour
répondre aux besoins et aux questions identifiés d'utilisateurs spécifiques (Tab.4.3).

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 111


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Tableau 4.3. Utilisateurs et exigences en matière d'informations


Utilisateurs Informations cartographiques utiles
Présence de l'aquifère: profondeur et épaisseur de l'aquifère,
Planificateurs de structures de captage des eaux profondeur à l'eau.
souterraines (puits et forages), de drainage ou de Productivité: débit spécifique probable, niveau de pompage.
travaux souterrains. Utilisateurs d'eau Estimation de la zone d'influence (paramètres de calcul).
souterraine Probabilité de forage réussi.
La qualité d'eau
Conditions de recharge; l'étendue de la zone de recharge.
Direction du ruissèlement de surface et de l'écoulement des eaux
Expert en protection des infrastructures de
souterraines.
captage
Proximité des travaux actifs en amont.
Capacité de protection du sol
Élévation et profondeur de la nappe phréatique sous la surface. direction
de ruissèlement. trajectoire d'écoulement des eaux souterraines.
Expert en impact sur l'utilisation des terres
Capacité de protection de la couverture du sol (facteurs affectant
vulnérabilité à la pollution)
Étendue du réservoir d'eau souterraine et conditions aux limites.
Afflux moyen par unité de surface; zones.
Évaluateurs de ressources; Administrateurs Connexions aquifère / cours d'eau.
publics; Planificateurs Distribution des paramètres déterminant l'accessibilité
et les coûts d'exploitation probables.
Zones de qualité des eaux souterraines

2.3. Classification des cartes hydrogéologiques


La variété et l'abondance des données cartographiques permettent de les trier et de les répartir
sur plusieurs cartes. La différence entre les finalités pour lesquelles les cartes sont réalisées
offre des critères pour le choix d'un programme de cartographie. De plus, la diversité des
échelles est à la fois une cause et un effet de leur multiplicité. Le programme, la finalité et
l'échelle sont donc la base essentielle de toute classification des cartes hydrogéologiques au
sens large (Tab.4.4).
Tableau 4.4. Classification des cartes hydrogéologiques
Échelle
Objectif
Grand Moyen et petit
Carte hydrogéologique, détaillée ou «régulière» Cartes hydrogéologiques composites
Cartes hydrogéologiques composites provisoires
Carte de reconnaissance hydrogéologique Cartes hydrogéologiques des bassins et des
formations d'eaux souterraines distinctes.
Cartes hydrogéologiques spécialisées: cartes Cartes «géohydrodynamiques» des systèmes d'eaux
Scientifique
paramétriques (structurelles, hydrodynamiques, souterraines.
piézométriques, transmissivité, etc.) Carte des paramètres hydrologiques;
carte des écoulements souterrains; cartes des
apports aquifères.
Cartes de stockage des eaux souterraines
Cartes hydrogéochimiques, générales ou Cartes hydrogéochimiques composites.
spécifiques Carte des eaux thermales ou minérales
Carte de productivité des travaux. Classification selon divers critères des ressources
Cartes de la profondeur des eaux souterraines et du en eaux souterraines.
Pratique lit de confinement supérieur.
Carte des couts de production des eaux souterraines Carte du potentiel thermique des eaux souterraines
Carte de qualité spécifique. Carte de la qualité générale des eaux souterraines.
Carte de vulnérabilité des eaux souterraines à une Carte de la vulnérabilité des eaux souterraines à la
pollution spécifique pollution en général

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 112


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

2.3.1. Programme et objectif


Le programme et le but vont évidemment ensemble. De même, la finalité de la
communication est indissociable des utilisateurs et de leurs besoins d'information. Ces besoins
sont explicitement exprimés par les utilisateurs ou leur sont attribués; c'est-à-dire que la
fourniture d'informations peut anticiper des besoins non formulés ou elle peut provenir d'un
désir d'informer. Le regroupement le plus simple des utilisateurs (Tab.3) est le suivant:
a) des spécialistes et des professionnels, par exemple des hydrogéologues, des ingénieurs
hydrauliciens et des hydrologues, dont les antécédents sont identiques à ceux de ceux qui ont
conçu et dessiné la carte. Ils nécessitent un programme de cartographie qui donne la priorité
aux données descriptives et objectives, séparant explicitement les faits et l'interprétation;
b) les utilisateurs des eaux souterraines et d'autres ressources souterraines et de l'espace
souterrain. Ils incluent:
• les utilisateurs des eaux souterraines à des fins domestiques et industrielles,
• les utilisateurs susceptibles d'affecter les eaux souterraines par des activités souterraines
(forages, travaux d'infrastructures souterraines, mines, carrières, installations hydrauliques,
etc.),
• propriétaires fonciers entreprenant des travaux de construction,
• utilisateurs des terres et des ressources en eau à des fins agricoles (effets sur la profondeur
de l'eau, risques de pollution),
• les gestionnaires et planificateurs de l’environnement et divers intermédiaires entre les
spécialistes et le «public», chacun ayant besoin d’un programme de cartographie spécifique
qui se concentre sur des informations sélectionnées comme matériel de réponse à des
questions spécifiques.
2.3.2. Échelle
Bien que surtout une question de convention, les définitions habituelles sont:
• grande échelle: 1/20 000 et 1/100 000;
• échelle moyenne: 1/200 000 et 1/500 000;
• petite échelle: 1/ 1 000 000 et plus.
2.3.3. Cartes scientifiques et cartes pratiques
La différence de finalité - et donc des programmes - a conduit à la conception et à la
production de deux familles de cartes:
(1) les cartes hydrogéologiques scientifiques au sens strict du terme, dont le but premier est de
représenter les conditions naturelles, l'activité humaine et ses effets dans une situation donnée.

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 113


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Elles sont précédées de cartes de reconnaissance, complétées par des cartes plus spécifiques
(paramétriques notamment) et même réduites pour les atlas.
(2) des cartes pratiques, dont le but principal est d'informer et dont le programme doit
consister en les informations nécessaires à la réalisation de l'objet assigné. Les cartes
utilitaires sont le produit d'interprétations sélectives des cartes scientifiques. La carte
hydrogéologique est la base nécessaire de toutes les cartes pratiques, même si elles peuvent
également utiliser des données supplémentaires. La classification habituelle, présentée dans le
tableau 4, montre ces deux familles par rapport aux échelles habituelles. Les différences
d’échelle correspondent aux différences de «niveaux d’information», de détail des
interpolations et des classifications, ainsi que de fiabilité et de précision des informations
locales disponibles sur la carte.
Les cartes hydrogéologiques générales ainsi que celle du potentiel de la ressource en eau
souterraine sont généralement construites durant les phases préliminaires des travaux de
cartographie hydrogéologique. Les informations qu’elles contiennent ont trait au type
d’aquifère ainsi qu’à leur potentiel d’utilisation. Le niveau d’interprétation des cartes
hydrogéologiques générales est moins avancé que celui que l’on retrouve sur les cartes du
potentiel de la ressource. Ainsi, ces cartes s’adressent principalement aux spécialistes en
hydrogéologie alors que les cartes du potentiel seront plutôt accessibles aux utilisateurs ou
aux gestionnaires de la ressource.
Les cartes paramétriques contiennent un ensemble spécifique de données ayant trait à un ou
plusieurs aspects touchant la présence, l’étendue et l’importance de la ressource en eau
souterraine ainsi que ses caractéristiques géochimiques. Les paramètres présentés sont, par
exemple, l’altitude de la surface libre ou piézométrique, la profondeur à la nappe, la base de
l’aquifère ou son épaisseur, la salinité de l’eau, sa température ou sa concentration en ions
majeurs. Étant donné la grande quantité d’information qu’elles présentent, les cartes
paramétriques sont généralement conçues à grande échelle. L’utilisation de ces cartes
nécessite généralement l’interprétation d’un hydrogéologue.
Les cartes hydrogéologiques des systèmes aquifères sont préparées dans le but de faire
ressortir le contexte hydrodynamique des systèmes aquifères et les conditions limites
présentes dans une région. Leurs principaux buts sont d’améliorer la compréhension du
système d’écoulement et de définir le plus précisément possible les conditions aux limites du
système à l’étude (Struckmeier et Margat, 1995). Ces cartes sont le fruit de l’intégration de
plusieurs cartes paramétriques ainsi que d’informations complémentaires telles que la
géologie, la géomorphologie, la pédologie et l’hydrologie. Ces cartes sont très utiles pour

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 114


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

l’élaboration de modèles conceptuels qui seront utilisés lors de la modélisation numérique.


Ces cartes peuvent aussi servir à l’identification de secteurs où il y a un manque de données
ou ceux qui sont les plus appropriés pour l’aménagement de systèmes de surveillance.
Les cartes hydrogéologiques spécialisées répondent à un besoin particulier et visent
généralement un public varié. Ces cartes sont généralement utilisées pour trois principales
applications : la planification, l’exploitation ou la gestion de la ressource en eau souterraine.
Les cartes de planification et de gestion peuvent montrer la qualité des eaux souterraines en
fonction de certains critères particuliers, les cartes de vulnérabilité identifient la vulnérabilité
des eaux souterraines à la contamination et les cartes de protection montrent l’état actuel de
l’exploitation des eaux souterraines, les aires d’alimentation des puits, et les régions à
protéger.
Le tableau 4.5 reproduit la classification des cartes de Struckmeier (1989) qui est plus
explicite en ce qui concerne les niveaux d’information et plus «technique» dans sa distinction
des utilisations.
Tableau 4.5. Classification des cartes hydrogéologiques en fonction du niveau d’information qu’elles
contiennent et de l’utilisation qu’on peut en faire (modifié de Struckmeier et al., 1989).

2.3.4. Terminologie
La classification des cartes selon différents critères est moins une fin en soi qu'un moyen de
mettre en évidence leurs différences et spécialisations. Il est moins important de classer les
cartes selon un système ou un autre que de donner à chaque type un nom clair cohérent avec

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 115


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

son contenu. Par conséquent, il semble souhaitable de conserver le nom de la carte


hydrogéologique (au sens large) comme nom générique, mais de restreindre l'utilisation du
nom
• carte hydrogéologique (sensu stricto) aux cartes qui expriment des connaissances
scientifiques relatives aux structures géologiques qui déterminent la présence et la circulation
des eaux souterraines et aux eaux souterraines elles-mêmes, en d'autres termes des cartes qui
décrivent et expliquent les conditions hydrogéologiques statiques et dynamiques, et
• des cartes des ressources en eaux souterraines aux cartes utilitaires avec un objectif plus
spécifique et pratique.
2.4. Réalisation d'une carte hydrogéologique
2.4.1. La langue des cartes, propriétés et contraintes
(i) Modes d'expression : Six sortes de caractéristiques visuelles de base peuvent modifier les
signes qui composent le langage graphique en général et le langage cartographique en
particulier (Bertin 1973): Taille, valeur (du clair au foncé), forme, grain (écran, motif et
ornement), couleur et orientation (des signes axialement asymétriques). Ces caractéristiques
peuvent être combinées en un seul signe: une forme peut avoir plusieurs tailles ou
orientations, une couleur peut avoir plusieurs valeurs, etc. Elles sont divisées en deux sortes:
• Les premiers sont dits quantitatifs ou ordonnés et peuvent exprimer soit:
a) des gradations continues, dont la taille est le seul mode d'expression direct absolu; ou
(b) les classifications quantitatives ou ordinales, c'est-à-dire dans un certain nombre de classes
qui sont cependant limitées (par convention, valeur et taille à nouveau).
• Les autres, forme, grain, couleur et orientation, sont qualitatives, non ordonnées ou
sélectives et peuvent exprimer des différences de type ou de catégorie; par exemple. Couleur
dans différentes nuances et grain, avec un grand nombre de motifs possibles. Ils peuvent être
continus ou non et orientés ou non et peuvent en outre être différenciés par la couleur. Ils
offrent la plus large gamme d'options, notamment pour le remplissage de zones (zones).
(ii) Topologie; caractéristiques et dimensions : L’écriture de carte utilise trois types de
signes, chacun ayant une dimension différente:
• points (sans dimension), situés en x et y;
• les lignes pleines ou discontinues (une dimension), qui peuvent être indiquées sous forme
numérique par des ensembles de points définis en termes de x et y;
• zones étendues ou zones - (deux dimensions), indiquées par des lignes ou des contours ou
des bords flous. Cinq des six caractéristiques visuelles peuvent modifier les panneaux

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 116


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

décrivant ces trois types de caractéristiques. Cependant, les zones ne peuvent pas avoir de
taille, de forme ou d'orientation.
(iii) Construction; assemblage et superposition : La production d'une carte thématique est un
travail d'assemblage et consiste à faire correspondre les signes qui expriment les données et
les informations selon le programme de cartographie adopté. La compatibilité et la
superposition des signes sont donc des critères de sélection essentiels lors de la préparation de
la clé.
(iv) Degrés de perception : Lorsque les différentes caractéristiques visuelles apparaissent
ensemble, elles ne sont pas toutes perçues au même degré. L'ordre de perceptibilité des signes
doit donc correspondre à l'ordre d'importance des sujets, c'est-à-dire des informations à
présenter.
• La couleur est la caractéristique la plus immédiatement perceptible. Il doit donc décrire les
variables les plus importantes, notamment pour les zones. En marquage ponctuel ou linéaire,
seules quelques couleurs pures sont clairement perceptibles.
• La valeur est, après la couleur, l'élément le plus perceptible dans le marquage de zone, mais
elle est à peine perceptible dans le marquage ponctuel ou linéaire.
• La taille est la caractéristique la plus perceptible pour les points et les lignes.
• La forme est moins perçue et sa perception est subordonnée à la taille. La forme d'un signe
ponctuel n'est visible que si la taille dépasse 2 mm.
• Le grain est perçu d'abord par sa valeur et ensuite par sa forme.
• L'orientation est la caractéristique la moins immédiatement perceptible.
(v) Recommandations
• L'étendue d'une entité ne doit exprimer qu'une seule variable physique, qualitative ou
quantitative. Sa gradation doit être cohérente, en particulier s'il s'agit d'une taille, d'une valeur
ou d'une échelle de valeur ordonnée de la variable représentée (par exemple, le débit, la
perméabilité.
• Les caractéristiques qualitatives non ordonnées (couleur, forme et grain) doivent exprimer
des types qualitatifs et non des classes quantitatives. Par exemple, les classes de transmissivité
ou d'écoulement ne doivent pas être représentées par des couleurs ou des grains différents.
• Il est recommandé de tester la superposition des différents signes et motifs avant de choisir
une clé qui les présente séparément
2.4.2. Légende

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 117


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Une clé ou une légende est un tableau qui montre la correspondance entre les définitions des
objets cartographiques (significations) et les signes qui les représentent. Deux principes
généraux contribuent à rendre cette correspondance plus claire:
• analogies dimensionnelles évidentes: les données ponctuelles et linéaires (contours) et les
zones de valeur égale relatives aux étendues sont tout naturellement représentées
respectivement par des points, des lignes et des zones;
• des subdivisions similaires entre, d'une part, le matériel à montrer (par exemple zones de
distribution des conditions hydrogéologiques ou classes de variables définies; limites
primordiales), et à lire lors de la consultation de la carte (informations sur divers paramètres
ou caractéristiques qualitatives); et d'autre part, entre des signes principalement visibles (par
exemple des marques de zone) et principalement lisibles (points et lignes).
(i) Règles : Il y a cinq règles à respecter lors du choix d'une clé:
• Cohérence du degré de perceptibilité (visibilité et lisibilité) avec l'ordre d'importance des
données et informations présentées;
• Cohérence des traits des signes avec les sujets représentés: la correspondance «éloquente»
facilite la compréhension immédiate. En particulier, les discontinuités dans les lignes ou les
«grains» (motifs) expriment le mieux les discontinuités réelles dans l’espace ou le temps; les
oppositions binaires (noir / blanc, vide / plein, positif / négatif, etc.) sont très appropriées pour
exprimer les nombreuses dualités conceptuelles en hydrogéologie (aquifère / non aquifère,
eau souterraine libre / confinée, eau douce / eau salée, etc.);
• Intelligibilité: la carte doit être claire, en particulier si elle a été conçue pour des utilisateurs
non spécialisés. Cela nécessite une superposition des signes et des modèles;
• Conformité aux normes recommandées, en particulier celles qui sont internationales ou
testées par une utilisation antérieure;
• La standardisation des légendes des cartes hydrogéologiques et de leurs dérivées devrait
cependant permettre une certaine flexibilité et la possibilité de changement et
d'enrichissement découlant d'une connaissance et d'une innovation conceptuelle accrues;
• Imprimabilité: les difficultés pratiques pouvant survenir aux stades du dessin et de la
publication doivent être minimisées.
(ii) Structure : La légende d'une carte hydrogéologique est généralement structurée en quatre
sections consacrées respectivement à:
• formations et structures hydrogéologiques;
• eaux souterraines;
• hydrographie;

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 118


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

• structures (travaux, stations d'observation et lieux d'activité humaine importante).


(iii) Légende générales : Une légende générale est à la fois un programme de carte universel,
un «menu» à choisir et un dictionnaire de signes conventionnels correspondants. Le premier
objectif d'une légende hydrogéologique générale nationale ou internationale est la
standardisation des modes d'expression; l'établissement d'un langage commun entre les
éditeurs de cartes, plutôt que la standardisation des programmes de cartes. La variété des
programmes reste clairement subordonnée à la diversité des conditions et à la multiplicité des
finalités. Néanmoins, un programme commun est nécessaire lorsqu'un territoire régional ou
national doit être cartographique par différents auteurs, et plus encore lorsqu'une carte
internationale doit être établie.
La légende générale la plus universelle est la légende (clé) de carte hydrogéologique
internationale élaborée et adoptée par l'AISH et l'IAH en 1967, puis approuvée et
recommandée par l'UNESCO (1970); une deuxième édition révisée a été publiée par
l'UNESCO en 1983. Une troisième édition révisée a été incluse dans le Guide de cartographie
hydrogéologique préparé par l'IAH et l'UNESCO et publié en 1995 (Struckmeier et Margat,
1995).
(iv) légende des cartes individuelles : La légende d'une carte hydrogéologique particulière est
l'expression d'un programme de carte donné et est donc sélective; il ne doit inclure que les
panneaux réellement utilisés sur la carte. Préparer la légende et dessiner la carte sont des
activités mutuellement interactives.
(v) Cartes dédiées à des fins spéciales : Les légendes des cartes spécifiques qui donnent des
informations sur les ressources en eaux souterraines avec des objectifs plus pratiques (Tab.4),
doivent respecter les mêmes règles. Ils ne sont pas standardisés, mais ils doivent être
particulièrement simples et compréhensibles car ils sont conçus pour des utilisateurs non
spécialisés. Ils doivent être faciles à produire et fréquemment mis à jour.
2.5. Production de cartes hydrogéologiques
2.5.1. Choix préliminaire
Les choix préliminaires, la zone cartographique, les cartes de base topographiques et l'échelle
sont interdépendants:
• La zone peut être imposée par la feuille topographique, par exemple. si la carte fera partie de
la couverture «régulière» à grande ou moyenne échelle d'un territoire national ou, à plus petite
échelle, par la feuille d'une carte internationale. Il peut également correspondre à un district
administratif ou politique (une province ou une région); cela s'applique à toute carte nationale.

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 119


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Ou il peut être adapté à un domaine physique naturel tel qu'un bassin sédimentaire ou fluvial
ou un aquifère individuel.
• Les cartes topographiques de base disponibles doivent souvent être complétées ou révisées,
notamment en ce qui concerne le schéma de drainage, et simplifiées.
• Le choix de l’échelle, dicté d’abord et avant tout par le but de la carte, qui suggère une
grande ou une petite échelle, est également limité par l’échelle des cartes de base
topographiques disponibles.
2.5.2. Programmation
Il existe quatre phases principales de la production d'une carte hydrogéologique :
(i) Collecte de données et dessin de la carte hydrogéologique : Dès le départ, l'élaboration
d'une carte hydrogéologique peut être ou non l'un des objets des inventaires hydrogéologiques
régionaux et des opérations de prospection. Dans tous les cas, c'est à ce stade que des données
de base utiles sont collectées. Mais le «dessin d’une carte hydrogéologique» peut comprendre
des observations plus complètes et spécifiques et parfois des investigations de la sous-surface.
Cela comprend toujours la recherche: l'utilisation de tous les documents existants, publiés ou
non (littérature, cartes, fichiers, etc.), y compris bien sûr les rapports et études
hydrogéologiques antérieurs, sans oublier les archives techniques (liées à la prospection
pétrolière ou aux opérations minières).
(ii) Analyse et préparation des données : La phase préparatoire consiste à transférer toutes les
données recueillies ou interprétées à partir des travaux sur le terrain (par exemple points d'eau
classés, détails hydrographiques classés et vérifiés, contours hydrogéologiques) sur des cartes
de travail de chaque sujet à la même échelle que la carte en préparation. Cela peut inclure le
dessin de cartes paramétriques, par exemple. Cartes piézométriques, cartes d'isohypses
structurelles ou cartes de transmissivité. Au cours de cette phase, des lacunes et des
incertitudes peuvent apparaitre, nécessitant un travail de terrain supplémentaire ou une
réinterprétation des données de base.
(iii) Préparation du modèle : Cette phase centrale commence par le choix du programme de
cartographie et la préparation du légende en fonction de l'objectif de la carte. Au fur et à
mesure des travaux, des modifications ou améliorations du programme et de la légende
peuvent être souhaitables. Il est conseillé de faire du modèle autant que possible de la carte
projetée en ce qui concerne les signes et les couleurs, afin de pouvoir juger de la compatibilité
et de la perceptibilité de l’ensemble. Le matériel indiqué dans la marge (cartes, sections et
diagrammes en encart) doit également être préparé à ce stade.

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 120


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

(iv) Publication : Cette phase est largement à la charge des autres personales. Le rôle de
l'hydrogéologue et du dessinateur se limite à la vérification et à la correction à deux étapes:
• vérification du dessin avant impression;
• examiner et corriger les épreuves, notamment en ce qui concerne la couleur.
Ces deux phases peuvent être partiellement fusionnées par l'utilisation de techniques de
cartographie assistée par ordinateur qui mémorisent directement les contours du modèle
d'origine.
2.5.3. Note explicative
La note explicative d'une carte hydrogéologique devrait remplir trois fonctions:
• Compléter et expliquer les définitions de la légende, en suivant le même ordre. Notamment,
indiquant les degrés d'approximation des variables pour la même donnée selon la zone et les
sources, par exemple. les données de base.
• Donner des instructions sur la façon d'utiliser la carte; expliquant l'utilisation de certaines
données ou informations.
• Fourniture de données ou d'informations supplémentaires: cela peut être cartographique
mais non représenté sur la carte principale (pour éviter la surcharge), mais apparaissant sur les
cartes jointes dans la note, ou il peut être non cartographique, par exemple : données
historiques, coupes transversales ou explicatives, des précisions sur la méthodologie utilisée.
3. Les systèmes d'information géographique (SIG)
Les systèmes d'information géographique (SIG) sont devenus des outils importants pour
résoudre efficacement de nombreux problèmes dans lesquels les données spatiales sont
importantes. Les ressources naturelles et les préoccupations environnementales, y compris les
eaux souterraines, ont grandement profité de l'utilisation des SIG pour résoudre certains
nombres des problèmes.
3.1. Présentation et intérêts du SIG
La croissance rapide, la diversité et l'orientation commerciale du SIG ont donné lieu à de
multiples définitions du terme SIG. Le SIG peut être décrit comme une collection de logiciels
et de matériel informatique pour le stockage, la manipulation, l'analyse et l'affichage de
données spatiales ou géographiquement référencées.
Le SIG peut également être décrit comme une combinaison d'outils informatiques:
cartographie et outils pour afficher des données et faire des cartes, une base de données pour
stocker des données spatiales et un outil d'analyse pour manipuler des données. En tant
qu'outil de visualisation, le SIG permet l'affichage graphique de cartes, d'informations
tabulaires, de résumés statistiques et de solutions de modélisation. En tant que base de

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 121


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

données, le SIG peut stocker, maintenir et mettre à jour les données spatiales et les
informations descriptives associées. Le SIG prend en charge la plupart des fonctions de base
de données telles que la navigation, les requêtes tabulaires, la mise à jour des données et les
fonctions prises en charge par les logiciels informatiques couramment utilisés tels que les
feuilles de calcul et les progiciels statistiques.
La différence la plus significative entre le SIG et les autres systèmes d'information et bases de
données est la nature spatiale des données dans un SIG. Les fonctions d'analyse dans un SIG
permettent de manipuler plusieurs thèmes de données spatiales pour effectuer des opérations
telles que les superpositions, la mise en mémoire tampon et les opérations arithmétiques sur
les données.
3.2. Composants SIG
Les SIG, comme d'autres systèmes d'information, font partie intégrante des applications pour
résoudre divers problèmes et questions. Pour créer des applications SIG réussies, il doit y
avoir trois éléments essentiels, ce sont les logiciels, le matériel informatique et les données.
3.2.1. Logiciel : Les logiciels SIG sont extrêmement divers en termes de fonctionnalité, de
structure de base de données et d'exigences matérielles. Aujourd'hui, un utilisateur de SIG se
voit présenter une grande variété de logiciels SIG commerciaux. Les logiciels SIG populaires
incluent ArcGIS, ArcView, Arc Internet Map Server (IMS), MapServer, MapInfo, MGE
(Modular GIS Environment), Genasys, ERDAS, GRASS, IDRISI, GeoMedia et Atlas. Ces
outils logiciels sont sophistiqués et disposent d'une variété de fonctionnalités pour les
applications et analyses SIG. La plupart de ces outils logiciels ont la capacité de gérer les
données dans différents formats, facilitant ainsi le transfert de données entre les logiciels SIG.
Certains des logiciels ci-dessus sont spécifiques au matériel et d'autres fonctionnent sur
diverses plates-formes. La commercialisation des logiciels SIG est aujourd'hui de plus en plus
orientée vers une approche indépendante du système ou de la plate-forme.
3.2.2. Matériel : Avec le développement de la capacité de stockage des ordinateurs et la
baisse rapide du cout du matériel informatique, les logiciels SIG devenant disponibles pour
une large gamme de public. Les applications SIG nécessitent souvent l'utilisation de
périphériques spéciaux tels que des numériseurs et des scanners pour développer des données
numériques. Les unités GPS (Global Positioning System) avec des appareils portables et
mobiles exécutant ArcPad ou des programmes similaires sont largement utilisées pour
localiser et collecter des points et définir des lignes et des limites pour développer, analyser et
afficher des données spatiales au format SIG. D'autres exigences matérielles pour les

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 122


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

applications SIG comprennent des traceurs et des imprimantes pour la sortie des produits SIG
finaux, y compris des cartes et des résumés sur papier.
3.2.3. Données : Même si du matériel et des logiciels peuvent être disponibles, les utilisateurs
de SIG ne peuvent pas effectuer d'analyse, de visualisation ou de modélisation sans données.
Des données non spatiales avec indexation spatiale ainsi que des données spatiales sont
utilisées dans les projets SIG. Au début de l'ère du SIG, un utilisateur du SIG devait
développer des données numériques spatiales en numérisant ou en numérisant des cartes
papier, ce qui était un travail extrêmement long et introduisait souvent une erreur dans le
développement des données numériques. Cependant, de nombreux projets SIG au niveau
national, étatique et local ont maintenant été achevés pour fournir des ensembles de données
numériques. Bon nombre de ces données SIG ont été extraites de données d'images
aéroportées ou télédétectées à l'aide de techniques de traitement d'images numériques. Le
modèle de données SIG a évolué avec l'introduction de systèmes de gestion de bases de
données relationnelles et spatiales. La maintenance des métadonnées est un aspect essentiel
des projets SIG réussis.
Tableau .4.6. Couches de la base de données hydrogéologique primaire.

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 123


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

3.3. Représentation des données


Les données sont la ressource la plus importante dans un SIG. Les données numériques sont
généralement très couteuses à développer et nécessitent de grandes quantités d'espace de
stockage. Les données SIG sont généralement stockées sous l'une des deux formes suivantes:
(1) vecteur ou (2) raster.
Les données vectorielles sont l'ensemble des points, des lignes et des polygones utilisés pour
représenter les emplacements des entités cartographiques (voir la figure 4.1). Les relations
spatiales entre les différentes entités doivent être explicitement codées par le logiciel SIG pour
les données vectorielles. Une structure de données topologiques peut être utilisée pour stocker
les relations entre les objets. Les emplacements des puits, les ruisseaux et les limites des états
sont quelques-uns des exemples d'entités vectorielles ponctuelles, linéaires et polygonales,
respectivement. Les données vectorielles peuvent être représentées dans différents formats
tels que les fichiers de formes, DXF, DLG, MOSS et SDTS. Le logiciel SIG est généralement
conçu pour accepter et exporter des données dans un ou plusieurs de ces formats.
Les données raster peuvent être décrites comme une matrice de colonnes et de lignes ou
comme une grille régulière de données carrées ou rectangulaires. L'emplacement dans les
données raster est défini par les numéros de ligne et de colonne et la taille de chaque cellule
ou pixel. La valeur affectée à une grille ou une cellule indique la valeur de l'attribut qu'elle
représente. La figure 4.1 montre une comparaison de la représentation vectorielle et raster des
ensembles de données SIG. Les données aéroportées et satellitaires sont des exemples
typiques de données matricielles. Différents formats d'échange graphique pour les données
raster sont GIF, TIFF, BIL, BIP, BSQ, JPEG, DEM, ASCII et SDTS. Le choix entre le SIG
vectoriel et raster dépend généralement des exigences de l'application.
Les aspects les plus importants de la qualité des données sont la précision, le temps, l'échelle
et l'exhaustivité des ensembles de données. L'erreur associée à chacun des ensembles de
données affectera la précision du produit final et définit donc l'utilité des produits finaux. Par
conséquent, les développeurs de données SIG sont encouragés à documenter les données ou à
créer des métadonnées pour faciliter le partage d'informations spatiales avec d'autres
utilisateurs SIG. Les métadonnées d'une couche de données SIG comprennent l'échelle des
données, la projection, la façon dont les données ont été développées et de nombreux autres
éléments d'information utiles pour comprendre la couche de données SIG. Les métadonnées
sont généralement stockées au format de fichier texte ASCII ou au format XML (Extensible
Markup Language). Les métadonnées au format XML sont devenues largement acceptées et

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 124


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

utilisées en raison de leur facilité de partage de données. Le format XML est également
devenu la norme pour le partage de données via Internet.

Figure 4.1. La représentation vectrice et leur correspondant à la représentation Raster


3.4. Capacités d'analyse du SIG
L'analyse des données spatiales et d'attributs dans un SIG peut être classée en cinq principaux
types de procédures: (1) transformation et restructuration des données, (2) récupération,
classification et mesure des données, (3) superposition, (4) mesures de voisinage et
statistiques et (5) la connectivité.
Les fonctions de transformation des données permettent la manipulation mathématique des
données raster ou vectorielles pour faire pivoter, traduire, mettre à l'échelle ou mosaïque
différentes couches de carte. De tels efforts sont souvent nécessaires lors de l'acquisition
d'ensembles de données SIG. La transformation des données peut être nécessaire pour
convertir les données en cours de développement par numérisation ou numérisation en formes
utiles. Les fonctions de restructuration comprennent la conversion de données de raster en
vecteur, de vecteur en raster et la conversion de données entre différents formats.
Les fonctions de récupération permettent d'interroger et de récupérer des données spatiales et
tabulaires stockées dans la base de données SIG. Ils facilitent également les requêtes spatiales
spécifiques à une région sur des couches de carte uniques ou multiples. La classification
permet à l'utilisateur de renommer des attributs. Les fonctions de mesure permettent à
l'utilisateur de déterminer la distance d'une entité ou la longueur, l'aire, le volume et le
périmètre d'une entité ou des entités.

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 125


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Les fonctions de superposition constituent le troisième ensemble d'outils d'analyse SIG. La


superposition permet à l'utilisateur de combiner et de superposer plusieurs données
thématiques (couches de carte) à différentes échelles et dans différents formats. Les fonctions
de superposition peuvent également effectuer des opérations arithmétiques telles que
l'addition, la division ou la multiplication sur des couches de carte et des opérations logiques
entre les couches de carte.
Le quatrième ensemble de procédures d'analyse comprend des fonctions de voisinage qui
impliquent des calculs basés sur la valeur des cellules voisines. Les procédures
d'interpolation, telles que la pondération de distance inverse et le krigeage, peuvent être
utilisées pour interpoler une valeur en fonction des valeurs des emplacements voisins. Ces
procédures sont utiles pour créer des surfaces continues à partir de données ponctuelles, telles
que les données observées dans les puits de surveillance des eaux souterraines.
Le cinquième groupe de procédures d'analyse contient des fonctions de connectivité telles que
des mesures de contigüité qui peuvent être utilisées pour déterminer la taille d'un bassin
versant. Les mesures statistiques permettent de calculer l'autocorrélation spatiale, la
corrélation entre les cartes et les intervalles de confiance.
3.5 Services SIG Web
Avec l'introduction d'Internet au début des années 90, le partage de données et d'informations
est devenu plus facile et plus rapide que jamais. Avec les progrès des SIG et des technologies
de l'information, y compris le World Wide Web (WWW), le partage de données spatiales sur
Internet a augmenté rapidement. De nombreux outils logiciels SIG Web ont été développés
pour fournir des informations spatiales via le Web. Le logiciel SIG Web du domaine public
disponible dans le commerce comprend ArcIMS, AspMap, GeoTools, JShape, MapServer,
MapGuide et GeoServ.
Au-delà de la simple fourniture d'informations spatiales à l'aide du logiciel Web GIS, de
nombreux systèmes d'aide à la décision basés sur le Web GIS ont été développés pour
surmonter la disponibilité des données, l'expertise, la facilité d'utilisation et les difficultés
d'accès pour résoudre les problèmes du monde réel, en particulier dans les ressources
naturelles et les domaines environnementaux. Avec le nombre croissant d'utilisateurs
d'Internet au monde, le Web offre un moyen de fournir un grand nombre d'outils, de bases de
données et d'autres informations aux décideurs et autres utilisateurs potentiels. De plus,
l'approche basée sur le Web offre la possibilité d'accroitre la participation des parties
prenantes au processus de prise de décision en leur fournissant les connaissances et les
données requises par le biais de ces systèmes Web SIG accessibles et faciles à utiliser.

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 126


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

3.6 Application du SIG en hydrogéologie


Des exemples typiques d'applications SIG dans les études hydrogéologiques; cartographier les
informations telles que le niveau piézométrique de la nappe, le type et le matériau de
l'aquifère et la recharge de l'aquifère, gestion des projets présentent des impacts sur les eaux
souterraines, analyses de données spatiales à l'aide de statistiques spatiales, estimer la
vulnérabilité des eaux souterraines au potentiel de pollution provenant de sources non
ponctuelles de pollution, l'intégration de modèles d'évaluation de la qualité des eaux
souterraines à des données spatiales pour créer des systèmes d'aide à la décision spatiale, la
modélisation du mouvement des eaux souterraines et des contaminants, modélisation de
l'advection et de la dispersion, développement de champs d'écoulement ou de champs
vectoriels représentant les vitesses d'infiltration des eaux souterraines, suivi du mouvement
des particules, modélisation du transport et de la lixiviation des solutés, et évaluer la salinité
du sol et la charge de sel dans les eaux souterraines.
3.6.1 Cartographie les matériaux de l’aquifère: Les cartes jouent un rôle important dans la
représentation des informations sur les systèmes hydrogéologique. Le SIG peut être utilisé
pour stocker ces cartes, permettant à l'utilisateur de créer les produits cartographiques
souhaités. Le SIG offre la possibilité de manipuler les données cartographiées. La
cartographie du matériau des systèmes aquifères sous-jacents nécessite des informations sur
les couches géologiques et d'autres données, notamment les propriétés du sol et la profondeur
du substratum rocheux.
3.6.2. Cartographie de la recharge de l’aquifère: Une autre application consiste à estimer le
flux de recharge de la nappe phréatique. Le SIG peut être utilisé pour évaluer et délimiter les
modèles de recharge dans une région en incorporant les informations disponibles sur les
fluctuations temporelles observées de la recharge à des emplacements spécifiés. L'acquisition
continue à distance des profondeurs des nappes phréatiques combinée à des capacités SIG
pour distribuer le flux spatialement à travers la région d'étude peut entrainer une surveillance
en temps quasi réel de la variabilité spatiale du flux de recharge. La recharge peut également
être estimée en utilisant des informations telles que le climat actuel, le sol et les modèles
d'utilisation de la végétation/des terres et des estimations de la recharge pour diverses
combinaisons sol-végétation.
3.6.3. Gestion des projets présentent des impacts sur les eaux souterraines:
L'emplacement d'une installation d'élimination des déchets est un exemple pour lequel le SIG
peut aider à gérer les considérations relatives aux données spatiales, y compris les impacts
potentiels sur les eaux souterraines. Les règlementations nationales pour l'emplacement d'un

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 127


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

site peuvent être mises en œuvre à l'aide de fonctions SIG telles que les superpositions, les
tampons et les calculs arithmétiques sur les couches de données.
Par exemple, l’emplacement d’un site d'enfouissement de déchets dangereux est facilement
calculé dans le SIG. De plus, des cartes SIG des sols, de la géologie et des ensembles de
données climatiques, hydrologiques et culturelles peuvent être intégrées dans un SIG pour
développer des cartes montrant les zones appropriées pour le site d'enfouissement des déchets
dangereux qui satisfont aux règlementations.
3.6.4. Analyses de données spatiales à l'aide de statistiques spatiales : Les statistiques
spatiales sont un domaine en pleine émergence appliqué à de nombreuses applications
diverses. Les études d'auto-corrélation spatiale sont souvent utilisées en géostatistique pour
déterminer les dépendances spatiales des facteurs étudiés. Dans les études sur les eaux
souterraines, des statistiques spatiales peuvent être calculées pour étudier les distributions de
la contamination de source non ponctuelle des eaux souterraines à l'échelle régionale, et la
variation spatiale des facteurs hydrogéologiques affectant le transport des solutés, y compris
la conductivité hydraulique de l'aquifère, la pente et les propriétés des eaux souterraines. Les
statistiques spatiales peuvent être utilisées aussi pour déterminer la corrélation spatiale de la
pollution de source non ponctuelle et pour éliminer les détections de sources ponctuelles de
pollution dans une base de données sur la qualité de l'eau.
3.6.5. Montage en surface et interpolation: Les techniques d'ajustement de surface et
d'interpolation sont couramment utilisées pour créer des données continues (données
matricielles) à partir d'un ensemble distribué de points de données sur une région
géographique (par exemple, créer une carte piézométrique à partir des observations de la
profondeur de l'eau dans les puits). L'hypothèse sous-jacente de ces techniques est que les
points de données sont aléatoires, bien échantillonnés et sont représentatifs des distributions
spatiales de l'attribut. Les techniques couramment utilisées pour l'interpolation comprennent
l'interpolation par pondération de distance inverse, le krigeage à l'aide d'un semi-
variogramme, la régression polynomiale et l'ajustement par spline.
Les fonctions pour effectuer l'ajustement de surface et l'interpolation sont couramment
utilisées en géostatistique et peuvent être appliquées dans les études sur les eaux souterraines.
La distribution des points d'échantillonnage déterminera la méthode appropriée.
3.6.6. Visualisation : Le dicton «Une image vaut mille mots» est certainement pertinent pour
le SIG. L'un des avantages de l'utilisation d'un SIG est sa capacité de visualisation. La
visualisation est un moyen d'interpréter une image au format numérique et d'améliorer la
perception humaine. Lors de la visualisation de phénomènes 3D dans un environnement 2D,

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 128


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

une quantité importante d'informations est perdue. Avec les progrès de la technologie SIG, la
visualisation des phénomènes dans un environnement 3D est devenue plus facile et plus
précise, ce qui offre des possibilités d'analyse et d'exploitation diverses des données. La
visualisation du transport des contaminants, du mouvement des panaches et l'écoulement des
eaux souterraines.
3.6.7. Modélisation de la vulnérabilité de l'eau à l'aide de données spatiales : Les sources
diffuses sont souvent responsables des nitrates et des pesticides dans les eaux souterraines et
les eaux de surface. Cependant, il est difficile de prédire la pollution par la source non
ponctuelle dans les eaux souterraines et les eaux de surface en raison des activités agricoles,
car de nombreux facteurs, notamment le sol, le climat, les cultures, le taux et le moment des
applications de pesticides et de nutriments et du travail du sol, affectent le mouvement des
polluants du de source non ponctuelle. Les SIG sont de plus en plus intégrés aux modèles
d'évaluation de la qualité des eaux souterraines et de surface pour faciliter l'utilisation des
modèles. Les données requises pour ces modèles peuvent être stockées et gérées dans un SIG
pour faciliter les simulations de modèle.
Les cartes SIG montrant les zones vulnérables à la contamination des eaux souterraines pour
une région pourraient avoir de nombreuses utilisations potentielles, telles que la mise en
œuvre de stratégies de gestion des eaux souterraines pour prévenir la dégradation de la qualité
des eaux souterraines et la localisation de systèmes de surveillance des eaux souterraines.
Ces cartes seraient également utiles pour évaluer les politiques existantes et potentielles de
protection des eaux souterraines. La cartographie de la vulnérabilité des eaux souterraines
peut être classée en deux catégories: la cartographie de sensibilité et la cartographie de
vulnérabilité. La sensibilité des eaux souterraines à la pollution est déterminée en fonction du
cadre hydrogéologique, comme la profondeur des eaux souterraines, la présence d'une couche
de confinement, la recharge des eaux souterraines et la conductivité hydraulique. La
vulnérabilité des eaux souterraines estime comment la sensibilité des eaux souterraines est
modifiée par les activités humaines telles que les pratiques d'utilisation des terres, les
utilisations des pesticides et des nutriments et l'utilisation de l'eau.
DRASTIC est un modèle d'évaluation de la qualité des eaux souterraines à l'échelle régionale
qui évalue la vulnérabilité des eaux souterraines des systèmes aquifères en fonction des
facteurs hydrogéologiques d'une région. Il s'agit d'un modèle empirique développé par la
National Well Water Association en collaboration avec l'USEPA dans les années 80 pour
évaluer le potentiel de pollution des systèmes d'eaux souterraines à l'échelle régionale. Les
facteurs pris en compte dans DRASTIC sont: la profondeur de la nappe phréatique, la

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 129


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

recharge (aquifère), les milieux aquifères, les milieux pédologiques, la topographie, l'impact
des milieux de la zone vadose et la conductivité (hydraulique) de l'aquifère.

Figure 4.2. Organigramme méthodologique de la méthode DRASTIC sous SIG.


Une région à évaluer par DRASTIC est subdivisée en zones plus petites dans lesquelles les
facteurs considérés sont presque homogènes. Une subdivision de cellules de grille est souvent
utilisée et donc une approche SIG raster est bien adaptée pour effectuer des analyses
DRASTIC. Chacune des subdivisions des facteurs considérés dans le modèle est pondérée en
fonction des valeurs des facteurs. L'indice DRASTIC, une mesure du potentiel de pollution,
est calculé en additionnant les facteurs pondérés de chaque subdivision. Plus l'indice
DRASTIC est élevé, plus le potentiel de pollution relatif est élevé. L'indice DRASTIC peut
être converti en catégories de risque qualitatives de faible, modéré, élevé et très élevé.

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 130


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Le SIG peut être utilisé pour développer et stocker des données représentant les paramètres
hydrogéologiques d'une région requise pour DRASTIC. Les opérations de classification, de
superposition et d'arithmétique SIG peuvent être utilisées pour intégrer les couches de
données afin d'élaborer des cartes montrant les zones vulnérables à la contamination des eaux
souterraines par la pollution non ponctuelle.
À l'aide d'un SIG, on peut faire aussi une comparaison des prévisions des analyses DRASTIC
avec une base de données sur la qualité de l'eau basée sur le SIG des détections de nitrates, de
pesticides, etc. dans les puits d'eau potable pour validé la carte de la vulnérabilité. En plus, des
informations sur la structure du sol, les données sur l'utilisation des terres et des produits
chimiques agricoles sont utilisées pour améliorer la méthodologie DRASTIC pour la
cartographie de la vulnérabilité des eaux souterraines en utilisant des règles floues. Les
résultats DRASTIC basés sur des règles floues en considérant la structure du sol étaient mieux
corrélés avec les données mesurées sur la qualité de l'eau.
3.6.8. Modélisation du mouvement des eaux souterraines : La modélisation de
l'écoulement des eaux souterraines est généralement réalisée à l'aide d'une approche 2D ou 3D
à différences finies ou éléments finis. En 2D, la méthode des différences finies utilise une
discrétisation rectangulaire dans laquelle les paramètres d'entrée sont attribués à chaque pixel
et la charge hydraulique est calculée pour chaque cellule. Une différence finie 3D peut être
visualisée comme une pile de grilles avec interaction entre les grilles comme spécifié. Les
deux modèles de données SIG courants, vectoriels et raster, peuvent être utilisés pour
modéliser le mouvement des eaux souterraines en utilisant une approche de différence finie,
mais l'approche grille/raster est plus analogue à une approche de différence finie car chaque
paramètre/entrée dans le modèle peut être représenté comme une couche de données SIG
distincte.
Dans l'approche par éléments finis, un réseau polygonal, généralement un réseau triangulaire,
est utilisé pour représenter le flux 2D dans l'aquifère. Les SIG sont souvent équipés de
fonctions pour créer des réseaux triangulaires irréguliers (TIN), et cette approche est similaire
à l'approche par éléments finis. Par conséquent, un modèle de données vectorielles avec des
capacités des réseaux triangulaires irréguliers (TIN) peut convenir davantage à la génération
de mailles d'éléments finis pour la modélisation du mouvement des eaux souterraines.
Le SIG peut faciliter le développement, l'étalonnage et la vérification des modèles ainsi que
l'affichage des paramètres du modèle et les résultats de la modélisation du mouvement des
eaux souterraines. Les statistiques spatiales et les capacités de conception de grille du SIG
peuvent améliorer l'effort de modélisation et faciliter l'évaluation de la fiabilité. Une interface

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 131


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

GIS-MODFLOW est un exemple de modèle de différence finie des eaux souterraines lié à un
SIG. La plupart des paramètres du MODFLOW doivent être représentés dans un format
raster. Il peut arriver qu'il n'y ait pas de données dans une cellule après la conversion en
données raster. Les algorithmes d'interpolation spatiale dans le SIG, comme Inverse Distance
Weighting (IDW), peuvent être utilisés pour interpoler des données ponctuelles.
Habituellement, le SIG et le modèle sont autonomes et sont liés par une interface ou un
ensemble de programmes. En règle générale, ces programmes convertissent simplement les
données du SIG en un format qui peut être lu par le modèle et la sortie du modèle est
convertie pour être affichée dans un SIG. Le SIG est principalement utilisé pour la gestion des
données et les capacités d'analyse spatiale dans de telles interfaces.
Diverses fonctions sont également généralement disponibles dans un SIG qui peut être utilisé
pour modéliser l'advection et la dispersion des eaux souterraines. La première étape de la
modélisation de l'écoulement des eaux souterraines consiste à déterminer la vitesse et la
direction de l'écoulement à chaque point du champ d'écoulement. Un champ d'écoulement
peut être généré en utilisant la loi de Darcy pour une grille régulière. Un bilan de volume peut
être calculé pour chaque cellule. Un résidu d'équilibre de volume nul pourrait indiquer un
équilibre entre les entrées et les sorties dans une cellule. Cela représente l'état d'équilibre de
l'écoulement des eaux souterraines.
3.6.9. Mise en œuvre de politiques impliquant des dimensions spatiales : L'eau souterraine
est clairement l'une des ressources naturelles les plus importantes. Le gouvernement a rendu
obligatoire la protection des réseaux d'eau souterraine par le biais de programmes qui
identifient et protègent les champs de forage municipaux en désignant des zones de protection
du champ de captage. Une zone de protection du champ de captage est définie comme les
zones de surface et souterraines entourant un puits public ou un champ de forage à travers
lesquelles les contaminants sont susceptibles de se déplacer vers le puits ou le champ de
forage et d'atteindre ce dernier. Cinq critères généraux de protection des têtes de puits
identifiés par l'EPA sont: (1) la distance, (2) le rabattement, (3) le temps de parcours, (4) les
limites de débit et (5) la capacité d'assimilation.
Un SIG peut être utilisé pour intégrer les concepts ci-dessus et synthétiser les entrées et sorties
nécessaires à l'analyse. Les capacités analytiques du logiciel SIG peuvent être utilisées pour la
caractérisation du site. Les fonctions de superposition logique et visuelle, ainsi que les
capacités de mesure de distance dans un SIG, peuvent être utilisées pour définir des
conditions et des emplacements répondant à des critères de protection spécifiés.

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 132


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

La technologie SIG peut être utilisée pour soutenir les enquêtes correctives sur la
contamination des eaux souterraines. Le SIG peut être utilisé pour intégrer plusieurs
progiciels nécessaires à l'évaluation de la contamination environnementale lors de la
caractérisation du site. L'interface du SIG avec un modèle de mouvement des eaux
souterraines, tel que MODFLOW, peut facilité l'étude des panaches 3D. La technologie SIG
aide à organiser les données sur les problèmes survenant dans une région géographique et à
comprendre leur association spatiale, et fournit un moyen puissant d'analyser et de synthétiser
les informations de ces problèmes. Le SIG peut également fournir des informations aux
décideurs sur les limites de l'exactitude des données et des produits finaux produits par les
analyses SIG.
4. Exemples des cartes hydrogéologiques
La cartographie de l’aquifère a pour but de représenter sa géométrie (ou configuration), sa
structure et de schématiser les fonctions du réservoir (fonction stockage et conduite) et son
comportement hydrodynamique. Les cartes sont de deux types : structurales et
piézométriques.
4.1. Cartes structurales de l’aquifère
Les cartes structurales de l’aquifère représentent la morphologie, la position des surfaces
limites, les épaisseurs nécessaires au calcul des volumes et la distribution spatiale des
paramètres hydrodynamiques. Ces cartes sont établies par synthèse des données sur à la
géologie, les conditions aux limites et les paramètres physiques (notamment la lithologie et la
granulométrie) et hydrodynamiques des aquifères (résultats des pompages d’essais).
4.1.1. Carte de la profondeur de la nappe
Cette carte appelée : carte des isobathes est constituée de courbes d’égales profondeur de la
nappe par rapport au sol. Elle représente l'épaisseur du terrain situé au dessus de la surface de
la nappe, et constitue un intérêt pratique évident pour le choix d'implantation des puits et des
forages. Cette carte couplée à celle des perméabilités, permet de mettre en évidence des
secteurs vulnérables à la pollution (faible profondeur de l’eau et forte perméabilité de la zone
non saturée de la nappe).

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 133


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Figure 4.3. Carte isobathes de la nappe libre d’El Oued 2010 (Bouselsal, B.2014).
4.1.2. Carte du toit du substratum
La surface du substratum imperméable de la nappe est représentée par des courbes isohypses (courbes
d’égales altitudes). Ces cartes donnent une indication sur la profondeur maximale des puits et
sondages. Pour établir ces cartes on utilise les données lithologiques des forages de reconnaissance,
ainsi que les résultats des différentes prospections géophysiques (surtout électrique et sismique).

Figure 4.4. Carte isohypses de la nappe alluviale de la plaine de Meskiana (Gouaidia, 2008).
4.1.3. Carte de l’épaisseur de la nappe
Les courbes d'égale puissance de la nappe ou isopaches sont obtenues en superposant la carte
du substratum avec la carte piézométrique. En effet, en faisant la différence entre les courbes
isohypses (toit du substratum) et les courbes isopièzes (toit de la nappe), on obtient les

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 134


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

courbes isopaches. Cette carte donne une idée sur la richesse de la nappe. Elle permet si on
dispose de plusieurs valeurs de la porosité efficace, d'évaluer la réserve totale de la nappe.

Figure 4.5. Carte isopache de la nappe des sables dunaires de Bouteldja (Heni, A.2003).

4.1.4. Carte des caractéristiques hydrodynamiques


Cette carte regroupe les paramètres: Transmissivité, Perméabilité et Coefficient
d'Emmagasinement, déduits à partir des essais par pompage. Le classement de ces données et
la définition d'une zonation, permettent de circonscrire les secteurs favorables pour
l'implantation de forages positifs. L’établissement de ces cartes est facilité par le calage des
modèles mathématiques des aquifères.

Figure 4.6. Carte des perméabilitésde la nappe des sables miocènes de la plaine d’El Ma El Abiod
(Rouabhia,A. 2004)

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 135


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

4.1.5. Carte de la minéralisation de l’eau


Les courbes d’égaux résidus secs de la nappe ou isocônes donnent la répartition à travers la
nappe de la minéralisation totale de l’eau. Le classement de ces données et la définition d'une
zonation, permettent d'avoir une idée sur la salinité de l'eau à travers la nappe et parfois de
distinguer des familles d'eau. Cette carte peut être complétée par des indications sur le faciès
des eaux (proportions entre ions).

Figure 4.7. Carte de salinité de la nappe de Jeffara de Gabès (Ben Alaya,M.2014).

4.2 Cartes piézométriques


4.2.1 Définitions
4.2.1.1 La carte piézométrique: c’est une représentation cartographique de la surface
piézométrique d’une nappe, par des lignes équipotentielles ou des hydroisohypses d’une
surface libre construites par interpolation des mesures ponctuelles, selon des valeurs de charge
hydraulique équidistantes.
4.2.1.2 Le niveau piézométrique: c’est le niveau supérieur de la colonne liquide statique qui
équilibre la pression hydrostatique au point auquel elle se rapporte. Il est matérialisé par le
niveau libre de l’eau dans un tube vertical ouvert au point considéré (piézomètre).
4.2.1.3 Le piézomètre: c’est un forage dans lequel est installé un tubage de faible diamètre,
dont une partie est « aveugle », constituée du tubage plein et une partie est « crépinée »,
constituée du tube perforé pour laisser passer les fluides. L’espace annulaire est cimenté sur
une certaine hauteur pour éviter la pollution de la nappe.

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 136


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

4.2.1.4 Sonde piézométrique : Instrument pour la mesure du niveau statique des eaux
souterraines dans les puits et les piézomètres.

Figure 4.8. Carte piézométrique de la nappe phréatique d’El Oued.

4.2.2 Réalisation de la carte piézométrique


La réalisation des carte piézométriques se fait par deux méthodes ; manuelle ou numérique
par le micro-ordinateur on servant d’un logiciel spécialisé comme par exemple « SURFER ».
4.2.2.1 La méthode Manuelle
a. Traçage de la carte piézométrique :
 Faire un inventaire des point d’eau on déterminant x, y et z de chaque piézomètre et forage.
 Des mesures des profondeurs de la nappe (Niveau statique NS) sont effectuées par une
sonde électrique dans des puits ou piézomètres dans des conditions de stabilisation de la
nappe, en dehors des périodes de forte pluie ou de pompage, et au cours d’une période la
plus courte possible.
 Les profondeurs de l’eau mesurées dans les ouvrages d’eau sont transformées en niveaux
piézométriques en cote NGM (NP = Z – NS « Profondeur de l’eau ») et reportées sur une
carte topographique d’échelle appropriée.

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 137


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

 On place les résultats de mesure de NP sur la carte d’inventaire de point d’eau.

 L'équidistance des courbes hydroisohypses est la distance constante entre des plans horizontaux
d'égal niveau piézométrique. Elle dépend de la précision et de la densité des mesures, des valeurs
du gradient hydraulique, et de l'échelle de la carte. En général, elle est de l'ordre du mètre (0.5, 1 ou
2m) pour les cartes à 1/1000 et 1/20000 ; de 5 ou 10m pour celles à 1/50000 et 1/100000.
 Tracé des courbes hydroisohypses est effectué par différentes méthodes d'interpolation, adaptés à la
précision et à la densité des données disponibles. L'interpolation approximative est effectuée par
une méthode visuelle. Dans la plupart des cas, cette méthode donne des résultats satisfaisant mais
elle doit être utilisée avec prudence. La méthode d'interpolation du triangle est effectuée lorsque la
densité des points est suffisante.
 La méthode d'interpolation du triangle se réalise en groupant par 3 les données. Les côtés du
triangle sont tracés et divisés en segments proportionnels. Les courbes hydroisohypses sont
obtenues en joignant, par des segments de droite, les points d'égal niveau.

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 138


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

 Les lignes de courant sont perpendiculaires aux courbes équipotentielles (isopiézes) qu'elles
recoupent. Elles matérialisent les trajectoires suivies par l’eau souterraine lors de sa
circulation.

b. Détermination de sens d’écoulement dans le terrain


Lorsque on travail dans un terrain du surface réduit (par exemple 1km 2), la détermination du
sens d’écoulement devient très délicate, c’est le cas d’une étude environnementale dans une
zone industrielle où on essaye de déterminer le responsable d’une fuite des eaux usées. Dans
ce cas, on utilise l’un des deux méthodes suivantes :
Méthode1:
Pour déterminer le sens d’écoulement des eaux souterraines d’une nappe libre il faut disposer
au moins de trois mesures piézométriques dans trois piézomètres. La détermination du sens
d’écoulement passe par les étapes suivantes (exemple1) :
Piézomètre H1 H2 H3
Niveau piézométrique 26.28 26.20 26.08
a. Sélectionner les élévations du niveau d'eau (niveau piézométrique) pour les trois puits
représentés dans Figure1. Etiqueter comme H1, H2 et H3 dans l'ordre décroissant.
b. Déterminer quel puits a une élévation du niveau d'eau entre les autres puits (Puits 2).
c. Tracez une ligne entre les puits 1 et 3. Notez qu'entre ces 2 Puits est un point, étiqueté A

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 139


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

dans la figure ci-dessous, où l'élévation du niveau d'eau à ce point est égal au puits 2 (26,20
m).
d. Pour déterminer la distance X du puits 1 au point A, résoudre les points suivants équation

(voir figures 3, 4 et 5):

e. La distance Y est mesurée directement à partir de la carte (200 m) sur la figure ci-dessous.
f. Lorsque la distance X est calculée, la direction de l'écoulement des eaux souterraines les
élévations du niveau d'eau peuvent être construites à 90 ° par rapport à la ligne représentant
équipotentielle de 26,20 m.

Figure 4.9. Etapes de détermination du sens d’écoulement

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 140


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Méthode2 :
On peut utiliser la carte piézométrique pour déterminer la direction des eaux souterraines.
Pour déterminer la direction d'écoulement, au moins trois points d'observation sont
nécessaires, comme montre la figure suivante.

Tout d'abord, tracer avec précision la position des piézomètres sur un plan ou une carte avec
échelle et ensuite on trace une ligne de crayon entre chaque point d'observation.
Deuxièmement, diviser chaque ligne en un nombre de longueurs courtes et égales
proportionnellement à la différence d'élévation à chaque extrémité de la ligne.
La troisième étape, consiste à joindre des points de hauteur égale sur chacune des lignes à
former des courbes isopiézes. Sélectionnez un intervalle de contour (équidistance) adapté à la
variation globale des niveaux piézométrique dans la zone d'étude.
La quatrième étape, tracer le sens d’écoulement des eaux souterraines perpendiculairement
aux courbes isopiézes (Figure ci-dessous).

4.2.2.2 La méthode numérique


 Faire un inventaire des point d’eau on déterminant x, y et z de chaque piézomètre et forage.
 On mesure la profondeur de la surface piézométrique (niveau statique) et on déduire le NP=
Z-ns.

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 141


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

 Scanner une carte inventaire des points d’eau, on connaissant le Xmin, Xmax, Ymax et Ymin de
la carte.
 Construire un tableau EXEL des données piézométrique (PIEZO 1) :
Nom puits x y z ns np
H1
 Le dessin de carte piézométrique par le surfer se résume comme suite :
 Map˃New ˃Base map˃ carte piézométrique > introduire le Xmin, Xmax, Ymax et Ymin de la
carte˃
 Grid˃ data> PIEZO 1> limité la zone d’interpolation et choisir la méthode d’interpolation
 Pour tracer la carte : conteur map> digit PIEZO 1˃ ok
 Pour travailler sur la carte on fait une double clique sur la carte > générale˃ on peut changer
l’équidistance. Etc.
4.2.3 Calcule de gradient hydraulique
Le gradient hydraulique est égal à la différence de niveaux piézométriques mesurés dans deux
piézomètres (se situant dans le sens d’écoulement d’eau souterrain) divisée par la distance
entre les deux points de mesure.

Figure 4.10. Méthode de calcule du gradiant hydraulique entre deux piézomètres


4.2.4 Morphologie de surface piézométrique
La carte piézométrique d’une nappe permet une vision instantanée de son état à un moment
précis. Elle sera donc établie durant une période très courte, pour être représentative sur
l’ensemble du secteur couvert de conditions identiques vis-à-vis des influences locales et des
événements périphériques (débit des vallons et pluviométrie, en particulier).
La surface piézométrique s’interprète, de la même façon qu’une surface topographique, par sa
morphologie, sa pente, ses variations intimes et ses anomalies.
La géométrie des courbes hydroisohypses conduit à des représentations parfois complexes,
qui résultent de la combinaison de quelques formes élémentaires simples:

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 142


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

a) une continuité linéaire avec des lignes de courant rectilignes et parallèles, ce qui traduit un
écoulement relativement uniforme.
b) une courbure avec concavité tournée vers l’aval où les lignes de courant convergent vers
un axe de drainage privilégié.
c) une courbure avec concavité tournée vers l’amont et des lignes de courant divergentes, ce
qui matérialise une crête piézométrique et caractérise souvent une zone d’apport par
infiltration.
d) des courbes fermées avec des lignes de courant convergentes. Ces dépressions
piézométriques indiquent des ponctions dans la nappe par pompages ou par fuites vers un
aquifère sous-jacent.
e) des courbes fermées avec des lignes de courant divergentes. Il s’agit alors de dômes
piézométriques qui correspondent à des aires privilégiées d’infiltration.

Figure 4.11. Illustration de quelques formes de surface piézométrique des nappes.

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 143


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

4.2.5 Variation de niveau piézométrique


Une carte en courbes isopièzes donne une représentation de la surface piézométrique à une
date déterminée. Il est donc souvent nécessaire, pour juger les variations intersaisonnières de
sa surface piézométrique, d’établir plusieurs cartes piézométriques à des époques différentes
et en particulier, lors des périodes extrêmes (crue ou hautes eaux et étiage ou basses eaux).
Un suivi permanent peut en outre être entrepris en équipant d’un enregistreur les piézomètres
représentatifs des principales parties de la nappe. Les piézogrammes visualisent les
fluctuations de la nappe dans le temps et peuvent être corrélés avec la pluviométrie, ou avec le
débit d’un cours d’eau voisin lorsqu’il assure l’alimentation principale de la nappe.
Les variations du niveau des nappes ne sont pas identiques ni synchrones en tout point d’une
même nappe, ni surtout entre nappes différentes. Elles sont très faibles au voisinage des
limites de l’aquifère, bordé par un plan d’eau assez stable (lac ou cours d’eau par exemple) et
l’amplitude des variations augmente, au contraire, au fur et à mesure que l’on s’éloigne de ces
limites.
L’analyse des fluctuations des niveaux piézométriques annuelles et saisonnières permet de
déterminer des cycles de recharge et de vidange de la nappe.
A la fin de la période estivale, pendant laquelle se vidange de la nappe, cette dernière atteint
ainsi son niveau le plus bas de l’année, cette période s’appelle l’« étiage » ou période de
basses eaux. Ces niveaux d’étiage sont généralement observés au cours des mois d’octobre à
novembre. Les niveaux de hautes eaux sont en général enregistrés après la recharge
hivernale, entre mars et mai. Ainsi, le niveau des nappes s’élève rapidement en automne et en
hiver, jusqu’au milieu du printemps. Cette période s’appelle le « crue » ou période de hautes
eaux
Selon les régions et leur climat, selon les étendues et les configurations des aquifères, les
régimes naturels des variations de niveau sont surtout annuels (avec des différences
d’amplitude entre années « sèches » et années « humides ») mais peuvent aussi varier de
façon pluriannuelle (recharges exceptionnelles sur plusieurs années).

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 144


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Figure 4.12. Variations intersaisonnières de niveau piézométrique de la nappe libre.

4.2.6 Interprétation des cartes piézométriques


L'interprétation des cartes piézométriques, appuyée sur les cartes structurales du réservoir,
aboutit à cinq opérations:
 Analyse morphologique de la surface piézométrique, par traçage des lignes de courant et
des axes principaux de flux;
 Etude de la structure de l'aquifère. Anomalies structurales du réservoir. Distribution
spatiale des paramètres hydrodynamiques;
 Etude des fonctions du réservoir: distribution spatiale des stocks d'eau et régime de
l'écoulement de l'eau souterraine;
 Etude du comportement hydrodynamique de l'aquifère: débits imposés entrants et sortants,
potentiels imposés;
 Analyse des fluctuations de la surface piézométrique des aquifères à nappe libre. Prévision
de l'évolution des niveaux piézométriques.
L'interprétation globale des cartes structurales et piézométriques aboutit à l'identification des
zones privilégiées pour l'implantation des stations d'essais et des ouvrages de captages. Elle
contribue également à la prescription des mesures de protection de la qualité des eaux
souterraines captées pour l'alimentation humaine.
4.2.6.1 Conditions aux limites
L’analyse de l’allure des courbes piézométriques et des conditions géologiques locales permet
d’identifier les zones d’alimentation et de drainage de la nappe. Ainsi, si les isopiézes sont
perpendiculaires aux limites de l’aquifère, elles identifient une limite étanche. Par contre, si
les isopiézes sont obliques ou parallèles aux limites de l’aquifère, elles identifient une limite
d’alimentation ou de décharge de la nappe suivant le sens d’écoulement.

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 145


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Loin des limites de l’aquifère, si les courbes isopiézes sont fermées elles identifient, selon le
sens d’écoulement de l’eau souterraine, des zones d’alimentation localisées (dômes
piézométriques), ou de drainage (dépressions piézométriques).

4.2.6.2 Relations hydrauliques nappe – cours d’eau


Entre un aquifère et le cours d’eau qui le traverse peuvent exister des relations hydrauliques
de drainage ou d’alimentation de la nappe par le cours d’eau. Le drainage de la nappe par le
cours d’eau est fréquent en période d’étiage. Les eaux de la nappe s’écoulent vers le cours
d’eau et sortent au niveau des sources situées dans son lit. La surface piézométrique de la
nappe se situe à une cote supérieure à celle du cours d’eau. Les isopiézes dessinent des arcs de
cercle à concavité orientée vers l’aval hydraulique de la nappe. Les lignes de courant
convergent vers le cours d’eau.

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 146


Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B

Le cours d’eau peut à son tour alimenter la nappe pendant la période de crue. Dans ce cas, les
lignes de courant divergent de la rivière vers la nappe et la concavité des isopiézes est orientée
vers l’amont hydraulique de la nappe. Le niveau de l’eau dans le cours d’eau se trouve à une
cote supérieure à celle de la nappe.

Figure 4.13. Schémas montrent la relation nappe-cours d’eau

Chapitre 04 : Cartographie hydrogéologique Page 147


Chapitre 05: Réserves et ressources en
eaux souterraines
1. Définitions
1.1 La réserve
1.2 La ressource
2. Critères d’exploitation d’un aquifère
2.1. L’offre et la demande
2.2. Contraintes de planification
2.3. Contraintes spatio-temporelles
2.4. Variabilité dans l’espace et dans le temps
3. Catégories de réserves en eau souterraine
3.1 Réserve totale
3.2 Resserve régulatrice
3.3 Réserve permanente
3.4 La resserve exploitable
4. Méthodes d’évaluation de la réserve en eau souterraine
4.1. Les données de base pour l’évaluation des réserves en eau
4.2. Calcul de la réserve d’une nappe libre
4.3. Calcul de la réserve totale d’une nappe captive
5. Le renouvèlement de la réserve en eau
6. Evaluation de la ressource
Cours hydrogéologie…………………………………………………………………………………………………………………Bouselsal.B

1. Définitions :
Une certaine confusion régnant dans la terminologie réserve et ressource en eau, il est utile donc de
distinguer les deux termes.
1.1 La réserve : représente la quantité ou le volume d'eau gravifique contenue, à une date donnée,
ou emmagasinée au cours d’une période moyenne annuelle, dans un système hydrologique, Elle est
associée au concept de ressource en eau non renouvelable. Elle résulte de la fonction capacitive de
réservoir des aquifères. Evaluée en unités de volumes, elle est exprimée en hectomètre cube (106 m3).
1.2 La ressource : représente la quantité ou le volume, d'eau pouvant être prélevée d’un système
hydrologique pendant une période donnée, compte tenu de critères ou de contraintes techniques,
socioéconomiques et politiques. L’expression ressource est toujours accompagnée d’une
qualification précisant sa catégorie. L’évaluation de la ressource repose sur les comportements
hydrodynamique et hydrochimique de l’aquifère. Elle est exprimée en terme de débit moyen m 3/s,
hm3/an, km3/an.
2. Critères d’exploitation d’un aquifère
La planification de l’exploitation de l’eau souterraine repose sur l’évaluation de la réserve et de la
ressource. Cette opération est la synthèse finale de toutes les données acquises au cours de la
prospection et des expérimentations sur le terrain. Les critères d’exploitation d’une nappe d’eau
souterraine sont liés aux diverses contraintes définies ci-après.
2.1. L’offre et la demande
La ressource en eau doit, en effet, satisfaire aux exigences d’une demande d’utilisation. Dans ce
cadre, l’évaluation de la ressource doit représenter un compromis entre les possibilités de production,
définies par les contraintes physiques et techniques de la ressource disponible, et les exigences
qualitatives, quantitatives et économiques, imposées par l’utilisation.
2.2. Contraintes de planification
Ces contraintes sont évolutives dans l’espace et le temps et sont d’ordres :
 technique (structure hydrogéologique de l’aquifère, paramètres hydrodynamiques),
 socio-économiques (coût de l’exploitation, productivité des ouvrages),
 écologique (répercussions de l’exploitation sur le milieu, rabattements admissibles),
 politique (politique volontariste de l’eau et du développement, efforts financiers à consentir).
2.3. Contraintes spatio-temporelles
L’évaluation de la réserve ou de la ressource doit se référer obligatoirement à un système de
ressource en eau (espace délimité à un instant donné ou pour une moyenne définie). Les évaluations
doivent être effectuées dans un domaine d’espace adapté à celui qui est imposé par la demande. La

Chapitre 05: Réserves et ressources en eaux souterraines Page 148


Cours hydrogéologie…………………………………………………………………………………………………………………Bouselsal.B

durée des prévisions est variable, entre 5 et 30 ans. Bien entendu, les projections seront d’autant plus
aléatoires que la durée sera importante.
2.4. Variabilité dans l’espace et dans le temps
Les exigences de la demande en eau peuvent évoluer dans le temps en terme de qualité et surtout en
terme de quantité. Par conséquent, l’évaluation de la ressource évolue également dans l’espace et
dans le temps. Elle n’est donc pas immuable et doit être actualisée périodiquement.
3. Catégories de réserves en eau souterraine
La catégorie de réserve en eau souterraine est définie par le volume d’eau gravitaire stocké, à une
date donnée ou, de préférence au cours d’une durée moyenne, dans une tranche d’aquifère délimitée.
Quatre catégories des réserves sont définies :
 la resserve totale.
 la réserve régulatrice.
 la resserve permanente.
 la resserve exploitable.
3.1 Réserve totale
La réserve totale représentent la totalité du volume d'eau gravifique stocke dans l'horizon aquifère
délimité dans tous les cas à la base par le substratum. La limite supérieur est la surface piézométrique
maximale moyenne, pour l’aquifère à nappe libre et le toit imperméable pour l’aquifère à nappe
captive. Dans l’aquifère libre, la réserve totale moyenne, parfois utilisée, est limitée au sommet par la
surface piézométrique moyenne annuelle.
3.2 Resserve régulatrice
La réserve régulatrice correspondent au volume d'eau gravifique stocké dans la zone de fluctuation
de la surface piézométrique d’un aquifère à nappe libre. Elle est délimitée par la surface
piézométrique maximale moyenne et par la surface piézométrique minimale moyenne, dont
l'amplitude détermine la puissance Δh.

Figure 5.1. Détermination des réserves en nappe libre sur l'année hydrologique

Chapitre 05: Réserves et ressources en eaux souterraines Page 149


Cours hydrogéologie…………………………………………………………………………………………………………………Bouselsal.B

3.3 Réserve permanente


La réserve permanente représente le volume d'eau stocke dans l'horizon aquifère compris entre le
substratum imperméable et la surface piézométrique minimale moyenne, pour l’aquifère à nappe
libre. Leur alimentation s'effectue sur de longs périodes, a l'échelle géologique pouvant atteindre
plusieurs siècles ou millénaires. A la limite, ce sont les nappes fossiles. Dans l’aquifère à nappe
captive la réserve permanente et la réserve totale ont des valeurs identiques.

Figure 5.2. Détermination des réserves en nappe captive.

3.4 La resserve exploitable


C’est la quantité ou le volume d’eau maximal, qu’il est possible, en pratique, d’extraire de la réserve
totale d’un aquifère, temporairement ou définitivement, dans des conditions économiques
acceptables. Elle est exprimée en m3 ou m3/km2. Elle est définie par les contraintes techniques,
socioéconomiques, écologiques et politiques.
4. Méthodes d’évaluation de la réserve en eau souterraine
4.1. Les données de base pour l’évaluation des réserves en eau
Le calcul de différents catégories des resserves en eau dans la nappe, exige la connaissance de
certains données de base:
 La structures hydrogéologiques de l’aquifère.
 Le coefficient d’emmagasinement.
 Données piézométriques
4.1.1. Détermination de la structure hydrogéologique de l’aquifère
La structure hydrogéologique de l’aquifère est déterminé en premier lieu par la localisation en
profondeur de l’aquifère, on déterminant la succession verticale des formations hydrogéologiques
perméables, semi-perméables et imperméables. Les surfaces limites de l’aquifère dans ce cas sont, le
substratum comme limite inférieure, le toit comme limite supérieure, et les affleurements du
substratum, ou le passage latéral de faciès, ou les failles .etc. comme limite latérale. On deuxième

Chapitre 05: Réserves et ressources en eaux souterraines Page 150


Cours hydrogéologie…………………………………………………………………………………………………………………Bouselsal.B

lieu on détermine les conditions aux limites hydrodynamiques de l’aquifère avec son environnement.
Les données recueillies permettent de cartographie l’aquifère, ces cartes montrent la configuration et
la géométrie de l'aquifère, et représente ses limites géologiques et hydrodynamiques. Trois types des
cartes en courbes d'isovaleurs sont généralement élaborées; les cartes en courbes isohypses (ou
d'égale altitude du substratum), figurant la morphologie de la surface substratum, au même titre que
les cartes topographiques en courbes de niveau, représentant la surface du sol, les cartes en courbes
isobathes (ou d'égale profondeur de la nappe), par référence à la surface du sol, et les cartes en
courbes isopaques (ou d'égale épaisseur de l'aquifère), bases de calcul du volume de réservoir.
4.1.2. Détermination de coefficient d’emmagasinement
Le coefficient d’emmagasinement est une valeur sans dimension, notée S, qui représente le rapport
du volume d’eau libéré ou emmagasiné par unité de surface de l’aquifère à la variation unitaire de
charge hydraulique, Δh, correspondante (Fig.5.3). Pour une nappe libre, il s’agit du volume d’eau
libéré par gravité (égouttage du terrain). S varie alors entre 1.10-2 et 2,5.10-1, il est assimilable à la
porosité efficace de l’aquifère (ne). La porosité efficace peut être déterminée en laboratoire sur
échantillons ou par des essais sur le terrain. Comme il est nécessaire d'obtenir, non pas des données
ponctuelles, mais une porosité efficace moyenne de l'horizon aquifère, les essais sur le terrain
donnent des résultats plus utilisables. Les déterminations sur le terrain sont effectuées
essentiellement par les essais de débits par pompage
Pour une nappe captive, il s’agit du volume d’eau expulsé par décompression de l’aquifère. S varie
alors entre 1.10-3 et 1.10-4. Le coefficient d’emmagasinement est calculé d’après les pompages
d’essai long duré uniquement sur les piézomètres.

Figure 5.3. Schéma conceptuel de la réserve dans une nappe libre et dans une nappe captive

Chapitre 05: Réserves et ressources en eaux souterraines Page 151


Cours hydrogéologie…………………………………………………………………………………………………………………Bouselsal.B

4.1.3. Les fluctuations de la surface piézométrique


Dans la nappe libre, la surface piézométrique subit, dans les conditions naturelles, des fluctuations de
niveaux, souvent importantes (Fig.4), en relation avec le cycle des précipitations et l'intensité de
l'évapotranspiration. Ces fluctuations peuvent être observées soit sur l'année hydrologique. L'année
Hydrologique est déterminée par un cycle élémentaire des précipitations. Elle débute avec une
surface piézométrique minimale pour se terminer par une surface piézométrique minimale (Fig.5.4).
À la fin de la période estivale, pendant laquelle se vidange de la nappe, son niveau le plus bas de
l’année, cette période s’appelle l’« étiage » ou période de basses eaux. Ces niveaux d’étiage sont
généralement observés au cours des mois d’octobre à novembre. Les niveaux de hautes eaux « crue »
sont en général enregistrés après la recharge hivernale, entre mars et mai. Les données
piézométriques sont nécessaires pour calculer les différentes catégories des réserves dans la nappe
libre. Dans le cas d’une nappe captive on considère le niveau piézométrique inchangeable au cours
de l’année hydrologique.

Figure 5.4. Fluctuation du niveau piézométrique d’une nappe

4.2. Calcul de la réserve d’une nappe libre


4.2.1. La réserve totale
Dans un nappe libre est calculé par la formule suivante : RT= S*H*ne
Avec: S la surface de la nappe, H l’épaisseur moyenne de l'horizon aquifère compris entre le
substratum imperméable et la surface piézométrique maximale et n e la porosité efficace moyenne.
Exemple : un horizon aquifère alluvial, avec h = 100 m pour l'année hydrologique, n e=15% et la
surface de la nappe = 200 km2
Calculer la réserve totale.
Solution : La réserve totale d’une nappe libre: Rt= S*Δh*ne
Rr= 200000000*100*0.15=3000000000 m3=3000 hm3

Chapitre 05: Réserves et ressources en eaux souterraines Page 152


Cours hydrogéologie…………………………………………………………………………………………………………………Bouselsal.B

4.2.2. Réserve permanente


Dans un nappe libre est calculé par la formule suivante : Rp= S*h*ne
Avec: S la surface de la nappe, h l’épaisseur moyenne de l'horizon aquifère compris entre le
substratum imperméable et la surface piézométrique minimale et n e la porosité efficace moyenne.
Exemple : un horizon aquifère alluvial, avec h = 90 m pour l'année hydrologique, n e=15% et la
surface de la nappe = 200 km2
Calculer la réserve permanente.
Solution : La réserve permanente d’une nappe libre: Rp= S*Δh*ne
Rp= 200000000*90*0.15=2700000000 m3=2700 hm3
4.2.3. Réserve régulatrice d’un aquifère libre
Dans une nappe libre est calculé par la formule suivante : Rr= S*Δh*ne
Avec: S la surface de la nappe, Δh l'amplitude moyenne des fluctuations de la surface piézométrique
au cours de l’année hydrologique considérée et ne la porosité efficace moyenne.
Exemple : un horizon aquifère alluvial, avec dh = 2 m pour l'année hydrologique, n e=15% et la
surface de la nappe = 200 km2
Calculer la réserve régulatrice.
Solution : La réserve régulatrice d’une nappe libre: Rr= S*Δh*ne
Rr= 200000000*2*0.15=60000000 m3=60 hm3
4.2.3. Réserve régulatrice d’un cours d’eau ou d’une source
Un cours d’eau ou une source, en absence de précipitation, est alimenté par les eaux souterraines
correspondant aux réserves régulatrices des horizons aquifères de son bassin versant. La réserve
régulatrice représente le volume de vidange de la nappe calculé à partir de la courbe de tarissement.

Figure 5.5. Coupes transversales d’un cours d’eau et de sa nappe.

Chapitre 05: Réserves et ressources en eaux souterraines Page 153


Cours hydrogéologie…………………………………………………………………………………………………………………Bouselsal.B

Le tarissement est défini comme la décroissance du débit d’une source en régime non influencé, liée
à la diminution de réserve en période sans alimentation souterrain d’un cours d’eau ou d’une source,
dans les mêmes conditions.
En période de déficit pluviométrique (absence d’infiltration efficace), en effet, en absence de pluies
ou de fonte de neige, les débits des rivières naturelles proviennent des réserves d'eau accumulée dans
le sous-sol. Donc la réserve régulatrice alimente le débit de tarissement. La courbe de tarissement
permet de calculer le volume d’eau total de la réserve régulatrice d’un horizon aquifère qui alimente
les cours d’eau. La courbe de tarissement (Fig.5.6) est définie à partir de la fin de la courbe
décroissante de l’hydrogramme.

Figure 5.6. Courbe de tarissement.

Le calcul du coefficient de tarissement est basé sur le modèle de Maillet qui admet qu’en régime non
influencé c’est-à-dire en l’absence de toute précipitation, le tarissement correspond à la décroissance
exponentielle du débit en fonction du temps. En effet, on définit le tarissement comme étant la
décroissance du débit d'eau souterraine allant aux eaux de surface pendant les périodes sans
alimentation, due à la diminution de la réserve d'eau souterraine et exprimée par la courbe de
tarissement. L’expression du modèle de Maillet est la suivante : Qt = Qo e-α t
Avec : Qt est le débit à l'instant t.
Qo est le débit à l'instant to (début de tarissement).
t est le temps en jours.
α est le coefficient de tarissement (en j-1)
A partir de la formule de Maillet, Qt = Qo e-αt , On peut écrire :

log Qt = log Qo -αt log e


log Qt = log Qo - 0,4343 α t

α =(log Qo- log Qt)/(0,4343 t)

Chapitre 05: Réserves et ressources en eaux souterraines Page 154


Cours hydrogéologie…………………………………………………………………………………………………………………Bouselsal.B

Volume de la réserve régulatrice V= Qo (m3/s) / α ( j-1) (α en j-1 = α en 86400 s-1)


V= Qo (m3/s) * 86400s / α
A partir de graphe (Fig..5.7), on peut aussi connaitre le débit prévisible dans un laps de temps donné, à
partir du débit initial par la formule Qt = Qo e- αt

Figure 5.7. La droite représentative de la fonction de Maillet.

Une autre formule appliquée pour le calcul de réserve régulatrice d’un cour d’eau ou d’une source,
c’est la formile de G.Tison, ce dernier montre que les débits varient en fonction du temps comme
l’inverse de leur racine carrée. La formule s’écrite sous les formes : Qt = Qo / (1+α t)2 ou √Qt = √Q0/
(1+α t).
Nous portons sur un diagramme arithmétique, en abscisses les temps en jour et en ordonnées
l’inverse de la racine carrée des débits (1/√Q) en m 3/s. A partir du graphe on détermine 1/√Q0 ,1/√Qt
et t, en suite en calcul Q0 et Qt.
Volume de la réserve régulatrice V= Qo (m3/s) / α ( j-1) (α en j-1 = α en 86400 s-1)
V= Qo (m3/s) * 86400s / α

Figure 5.8. La droite représentative de la fonction de Tison

Chapitre 05: Réserves et ressources en eaux souterraines Page 155


Cours hydrogéologie…………………………………………………………………………………………………………………Bouselsal.B

4.3. Calcul de la réserve totale d’une nappe captive


Dans les nappes captives les conditions sont différentes ; la surface piézométrique est au-dessus du
toit imperméable (Fig.5.2) et ses fluctuations n'influencent pas la puissance de l'horizon aquifère. En
outre, la libération de 1'eau, conditionnée par des phénomènes de décompressibilité, est en relation
avec le coefficient d'emmagasinement.
Pour décrire l’emmagasinement, pour une nappe captive, il faut tenir compte de la compressibilité de
l’eau et du squelette du sol (milieu poreux) ; par contre on néglige la compressibilité des grains ou
des particules de sol. Quand on pompe dans un puits, la pression interstitielle u du milieu poreux
diminue, ce qui se traduit, à volume constant puisque l’aquifère reste saturé, par la détente de l’eau
interstitielle et la libération du volume pompé. Cependant, d’après le postulat de Terzaghi σ′ = σ–u,
la contrainte totale σ étant pratiquement constante pour un petit élément, une diminution de u va
faire augmenter la contrainte effective : le squelette de sol va tasser, la porosité n va diminuer, et
l’eau va donc être comprimée et un volume associé être expulsé.
La compressibilité du terrain intervient donc par la variation du volume des vides Vv et la
compressibilité de l’eau de volume Vw = Vv permet un changement de sa masse volumique.
On considère un prisme de sol de section unité et de hauteur égale à l’épaisseur e de la nappe, qui
libère un volume d’eau dv quand la surface piézométrique s’abaisse de la hauteur dh. Le volume dv
est égal à la somme du volume en excès résultant de la détente de l’eau et du volume d’eau en excès
dû au tassement du milieu poreux.
Le volume d’eau libéré par variation de la charge dh est déterminé par la formule : V=s*S*dh.
Avec : S, coefficient d’emmagasinement et s, surface de la nappe (en m 2).

Figure 5. 9. Volume d’eau expulsé par décompression de l’aquifère captif

Chapitre 05: Réserves et ressources en eaux souterraines Page 156


Cours hydrogéologie…………………………………………………………………………………………………………………Bouselsal.B

La réserve d’une nappe captive est donc très faible devant celle d’une nappe libre de même aire, dans
le même matériau, et pour une même variation piézométrique. Cette propriété des nappes captives,
inconvénient pour l’exploitation de l’eau, présente en revanche un avantage du point de vue du
rabattement de nappe en pompage, puisque pour abaisser la charge d’un dh donné, on va extraire un
volume d’eau plus petit donc dépenser moins d’énergie à pomper que si la nappe était libre.
L’opération de rabattement sera donc moins coûteuse en nappe captive.
Mais, si l’on rabat le niveau piézométrique d’une nappe captive en dessous du toit de la nappe, celle
ci devienne libre : la réserve supplémentaire ainsi mobilisée se calcule comme celle d’une nappe
libre ordinaire et sa contribution domine largement la réserve totale.
En termes de gestion, la réserve mobilisable au cours d’une période définie (i.e. la ressource) d’une
nappe captive est le produit du coefficient d’emmagasinement S par l’aire (en plan) de la nappe et
par la différence de niveau piézométrique entre le niveau initial et le niveau minimum auquel on peut
accepter de rabattre la nappe captive.
5. Le renouvèlement de la réserve en eau
La réserve en eau souterraine, R, est évaluée à partir du volume, V, de la tranche d’aquifère
considérée et de la porosité efficace, ne (dans le cas d’un aquifère à nappe libre) ou du coefficient
d’emmagasinement, S (pour les aquifères à nappe captive.
R= V* ne avcec V=h*s (s, surface de la nappe et h, hauteur de la tanche d’eau)
R= V* S avec V=s*e ((s, surface de la nappe et e, épaisseur de la nappe captive)
Le renouvèlement de la réserve en eau d’un aquifère se fait par les apports de l’infiltration efficace.
En régime naturel, cette alimentation compense les sorties dûes à l’écoulement souterrain. On définit
ainsi deux paramètres : le taux de renouvèlement et la durée de renouvèlement.
 Le taux de renouvèlement est le rapport de l’alimentation moyenne annuelle de l’aquifère, IE,
exprimée en volume, sur la réserve totale moyenne, RM. Ce taux est exprimé en pourcentage.
Taux de renouvèlement = IE/ RM= Qw/ RM
 La durée de renouvèlement est la durée théorique nécessaire pour que le volume cumulé de
l’alimentation de l’aquifère soit égal à sa réserve totale moyenne, RM, équivalent à long terme du
débit de l’écoulement souterrain, QW. Cette durée est exprimée en années.
Durée de renouvèlement = RM /IE = RM/QW
Exemple : un aquifère libre alluvionnaire RM= 105 hm3 et Qw= 7*104 hm3/an
Taux de renouvèlement = Qw/ RM= 7*104 /105= 70%
Durée de renouvèlement = RM/QW= 105/7*104=1.4 an

Chapitre 05: Réserves et ressources en eaux souterraines Page 157


Cours hydrogéologie…………………………………………………………………………………………………………………Bouselsal.B

6. Evaluation de la ressource
L’évaluation de la ressource en eau souterraine exploitable met en œuvre des méthodes et des
moyens complexes. L’emploi de modèles mathématiques de simulation hydrodynamique, en régimes
permanent et transitoire, est indispensable.
L’hydrogéologie doit être à la fois quantitative et qualitative. On distingue :
 La ressource en eau renouvelable naturelle dont l’unité d’évaluation est le bassin hydrologique,
 La ressource en eau souterraine naturelle, renouvelable ou non, et dont l’unité d’évaluation est le
bassin hydrogéologique,
 La ressource en eau souterraine exploitable dont l’unité d’évaluation est l’aquifère : elle
représente la quantité d’eau maximale disponible dans l’aquifère.
La dernière notion est la plus importante pour l’hydrogéologue. Dans ce cas, les méthodes
d’évaluation reposent sur la prise en compte de plusieurs paramètres tels que : conditions aux limites,
paramètres hydrodynamiques, caractéristiques du complexe aquifère/captage, réserves en eau
souterraine, entre autres.

Chapitre 05: Réserves et ressources en eaux souterraines Page 158


Références bibliographiques
Cours hydrogéologie…………………………………………………………………………………………………………………Bouselsal.B

1. Ambroise B (1998) La dynamique du cycle de l'eau dans un bassin versant; Processus,


Facteurs, Modèles (http://91.121.162.160/BIB/manuels/Ambroise.pdf), Bucarest, 200p
2. Besbes M. (2010) Hydrogéologie de l'ingénieur ( http://91.121.162.160/BIB/BESBES/
besbes.pdf), CPU, Tunis, 350 p
3. Banton O. & Bangoy L.M. (1997) Hydrogéologie, Multiscience environnementale des eaux
souterraines, Presses de l'Université du Québec/AUPELF, 460 p.
4. Ben Alaya M, Zemni T, Mamou A & Zargouni F (2014) Acquisition de salinité et qualité des
eaux d’une nappe profonde en Tunisie: approche statistique et géochimique. Hydrological
Sciences Journal., 59:2, 395-419. https://doi.org/10.1080/02626667.2013.870663.
5. Bodelle J., Margat J. (1980) L'eau souterraine en France, Masson, Paris, 208 p.
6. Bois P. (2003) Hydraulique des écoulements en rivière; Mesures et courbes de tarage
(http://91.121.162.160/BIB/manuels/Bois-Hydraulique.pdf), ENSHM Grenoble, 58 p.
7. Bouselsal Boualem et Kherici Nacer (2014) Effets de la remontée des eaux de la nappe
phréatique sur l’homme et l’environnement : cas de la région d’El-Oued (Sud-Est Algérie).
Afrique Science, Vol.10, N°3, 1 septembre 2014.
8. Bouselsal Boualem (2016) Etude hydrogéologique et hydrochimique de l’aquifère libre d’El
Oued souf (SE Algérie). Thèse de Doctorat, Université de Annaba, Algérie, 204 p.
9. Bouselsal Boualem (2017) Groundwater quality in arid regions: the case of Hassi Messaoud
region (SE Algeria). J. Fundam. Appl. Sci., 2017, 9(1), 528-541.
10. Bouselsal Boualem (2017) Le forage d’eau : procédés et mesures. https://elearn.univ-
ouargla.dz/2013-2014/courses/0402L/document/BOUSELSALForaged_eau.pdf?cidReq=0402L. 149p.
11. Castany G. (1967) Traité pratique des eaux souterraines, Dunod, Paris, 661 p.
12. Castany G. (1968) Prospection et exploitation des eaux souterraines, Dunod, Paris.
13. Castany G. (1982) Principes et méthodes de l'hydrogéologie, Dunod, Paris, 238 p.
14. Charles Fitts (2012) Groundwater Science. Academic Press. 692p.
15. Clément Roques (2013) Hydrogéologie des zones de faille du socle cristallin: implications en
terme de ressources en eau pour le Massif Armoricain. Thèse doctorat en géosciences.
Université Rennes, France. 303p.
16. Cosandey C., ROBINSON M. (2000) Hydrologie continentale, Armand Colin, Paris, 360 p.
17. Dassargues A. (1995) Modèles mathématiques en hydrogéologie
(http://91.121.162.160/BIB/manuels/Dassargues-HGA.pdf), H*G*A, Bucarest, 132 p.
18. Daviau, F. (1986) Interprétation des essais de puits, les méthodes nouvelles, Technip, Paris.
19. Detay M(1993) Le forage d'eau, réalisation, entretien et réhabilitation, Masson, Paris, 379 p.
20. Dupuit, A.J.E.J. 1863. Études Théoriques et Pratiques sur leMovement des Eaux dans les
Canaux Découvertes et à Travers les Terraines Perméables. 2e ed., Dunod, Paris
21. Frederick Bloetscher (2014) Groundwater. Fourth Edition of American Water Works
Association. 296p.
22. Freeze RA & Cherry JA (1979) Groundwater. Printice-Hall, New Jersey.624p.
23. Gilli, E., Mangan, C. & Mudry, J. (2004) Hydrogéologie : objets, méthodes, applications.
Dunod, Paris, 303 p.
24. Global waterstress and scarcity, PNUE (2008) http://www.unep.org/dewa/vitalwater
/article69.htm.

Références bibliographiques Page 159


Cours hydrogéologie…………………………………………………………………………………………………………………Bouselsal.B

25. Gouaidia Layachi (2008) Influence de la lithologie et des conditions climatiques sur la
variation des paramètres physico–chimiques des eaux d’une nappe en zone semi aride, cas de
la nappe de Meskiana (NE Algérie). Thèse doctorat. Univ Annaba. 199p.
26. HENI A.D. (2003) Analyse méthodologique de la structure et des processus anthropiques :
Application aux ressources en eau d’un bassin côtier méditerranéen, Th Doct. Es-Sciences,
Univ. Annaba. 214p. P18-33
27. Hingray B., Picouet C. & Musy A. (2009) Hydrologie, 2 Une science pour l'ingénieur, Presses
polytechniques et universitaires romandes, Lausanne, 600 p.
28. Hiscock K.M & Bense V.F (2014) Hydrogeology, principles and practice. Wiley-Blackwell
‘Second Edition’. 564p.
29. Hölting Bernward & Coldewey Wilhelm G (2018) Hydrogeology. Springer edition. 368p.
30. Hubbert, M.K. 1940. The theory of ground-water motion. J. Geology 48, 785–944.
31. Imbeaux E. (1930) Essai d'hydrogéologie, Recherche, étude et captage des eaux souterraines,
Dunod, Paris, 704 p.
32. Jacob, C.E. 1940. On the flow of water in an elastic artesian aquifer. Trans. Am. Geophys.
Union 21,574–586.
33. Klemeš V. (1975) Applications de l'hydrologie à la gestion des eaux.
(http://91.121.162.160/BIB/manuels/Klemes).
34. Kovalevsky V.S, Kruseman G.P, Rushton K.R (2004) Groundwater studies; An international
guide for hydrogeological investigations. Published in 2004 by The United Nations- UNESCO.
430p.
35. Laborde J.P. (2009) Eléments d'hydrologie de surface (http://91.121.162.160/BIB/manuels
/Laborde_2009.pdf) Université de Nice Sophia-Antipolis, 202 p
36. Lauga, R. (1990) Pratique du forage d'eau, Seesam Edition, Paris.
37. Larras, J. (1972) Prévision et prédétermination des étiages et des crues, Eyrolles, Paris.
38. Ledoux, E. (2003) Modèles mathématiques en hydrogéologie (http://91.121.162.160/
BIB/manuels/ledoux.pdf), Polycopié, CIG-ENSMP, Fontainebleau, 133 p
39. Maillet, E. 1905. Essais d’Hydraulique Souterraine et Fluviale. Herman, Paris.
40. Maliva R.G (2016) Aquifer Characterization Techniques. Schlumberger Methods in Water
Resources Evaluation Series No4. Springer. 632p.
41. Marechal J.C. (1998). Les circulations d’eau dans les massifs cristallins alpins et leurs relations
avec les ouvrages souterrains. Thèse 1769. Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, Suisse,
296 p.
42. Marsily G. (1981) Hydrogéologie quantitative (http://91.121.162.160/BIB/manuels/gdm-
hydrogeologie.pdf), Masson, Paris, 215 p
43. Marsily G. (2006) Les eaux continentales (https://www.academie-sciences.fr/
archivage_site/presse/communique/rst25.pd.
44. Meinzer, O.E. 1928. Compressibility and elasticity of artesian aquifers. Econ. Geol. 23, 263–
291.
45. Meylan P., Musy A. (1999) Hydrologie fréquentielle (http://91.121.162.160
/BIB/manuels/Meylan.pdf), H*G*A, Bucarest, 413 p
46. Morette A. (1964) Précis d'hydrologie Masson, Paris, 532 p.
47. Musy A. & Higy C. (1998) Hydrologie appliquée (http://91.121.162.160/BIB/manuels/Musy1-
HGA.pdf), H*G*A, Bucarest, 368 p.

Références bibliographiques Page 160


Cours hydrogéologie…………………………………………………………………………………………………………………Bouselsal.B

48. Olive P. (1996) Introduction à la géochimie des eaux continentales


(http://91.121.162.160/BIB/manuels/Olive.pdf), H*G*A, Bucarest, 128 p.
49. Peter H. Gleick et Meena Palaniappan, (2010) Peak water limits to freshwater withdrawal and
use, Proceedings of the National Academy of Science (2010) 107 11155–11162. (doi:
10.1073/pnas.1004812107).
50. Pimienta J. (1972) Le captage des eaux souterraines, Eyrolles, Paris 188 p.
51. Piper, A.M. 1944. A graphic procedure in the geochemical interpretation of water analyses.
Trans. Am. Geophys. Union 25, 914–923.
52. Plotnikov N.A. (1962) Ressources en eaux souterraines: classification et méthodes d'évaluation
(traduit du russe), Gauthiers-Villars et Cie, Paris, 194 p
53. Pourriot R., Meybeck M.(1995) Limnologie générale, Masson, Paris, 956 p.
54. Rouabhia A., Baali, F., Kherici, N. et Djabri, L (2004) Vulnérabilité et risque de pollution des
eaux souterraines de la nappe des sables miocènes de la plaine d’El Ma El Abiod (Algérie).
Sécheresse; 15 (4) : 347-52
55. Sarah Leray (2012) Caractérisation des aquifères de socle cristallin et de leur ressource en eau :
Apport des données d'âge " de l'eau. Thèse doctorat en Géologie appliquée. Université Rennes.
France. 205p.
56. Singhal B.B.S & R.P. Gupta R.P (2010) Applied Hydrogeology of Fractured Rocks. Springer
‘Second Edition’. 429p.
57. Schoeller, H. (1962) Les eaux souterraines, Masson, Paris.
58. Struckmeier W.F & Margat J (1995) Hydrogeological Maps. International Association of
Hydrogeologists. 193p.
59. Theis, C.V. 1935. The relation between the lowering of the piezometric surface and the rate
and duration of discharge of a well using groundwater storage. Trans. Am. Geophys. Union 16,
519–524.
60. Tison, L.J. 1951. Au sujet des fluctuations des nappes aquifers etudiees. Intern. Assoc. Sci.
Hydrol. Publ. 33,195–201.
61. Thony Jean Louis (2001) Hydraulique des écoulements en rivière
(http://91.121.162.160/BIB/manuels/Thony.pdf), ENSHM de Grenoble, 53 p.
62. Touchard Frédéric (1998) Caractérisation hydrogéologique d’un aquifère en socle fracturé :
site de Ploemeure (Morbihan). Thèse doctorat en géosciences. Univ Rennes. France. 343p.
63. Thornthwaite, C. W. and J. R. Mather (1955). The water balance. Publication in Climatology.
n°8.
64. Willis D.Weight (2008) Hydrogeology Field Manual. Édition, McGraw-Hill Professional
‘Second Edition’. 751p.
65. Zekâi en (2015) Practical and applied hydrogeology. Elsevier edition. 411p.
66. Zekâi en (1995) Applied-Hydrogeology for Scientists and Engineers. CRC Press. 457p.
67. John H. Cushman & Daniel M. Tartakovsky (2016) The Handbook of Groundwater
Engineering. CRC Press ’2nd edition’.1342p.

Références bibliographiques Page 161

View publication stats

Vous aimerez peut-être aussi