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Courshydrogologie BouselsalB 2020
Courshydrogologie BouselsalB 2020
net/publication/350328013
Cours hydrogéologie
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0 4,607
1 author:
Bouselsal Boualem
Université Kasdi Merbah Ouargla
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Etude hydrogéochimique, gestion et protection de l’aquifère du Complexe Terminal (CT) d’Ouargla et d’El Oued View project
Hydrogeochemical Characterization and Groundwater Management in Oued-Souf valley (Algeria) using GIS, Geocomputation and Geostatical approach View project
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Cours de l’Hydrogéologie
Auteur:
Dr. Bouselsal Boualem
Maître de Conférences
Mars 2021
Introduction et programme
de module
Introduction
Il est devenu de plus en plus évident que les eaux souterraines joueront un rôle essentiel
dans la satisfaction des besoins en ressources en eau du 21 e siècle, les eaux souterraines
fournissant déjà à environ 2 milliards de personnes dans le monde un accès à l'eau douce.
En outre, le défi de nourrir une population projetée de neuf milliards de personnes d'ici
2030 nécessitera probablement une demande d'eau de plus en plus importante pour les
cultures en croissance, une grande partie de l'eau d'irrigation étant fournie par les eaux
souterraines. Combinées à d'autres pressions environnementales mondiales résultant de la
modification des modèles de température et de précipitations, induites par le changement
climatique, les réponses d'adaptation à l'utilisation et à la gestion de l'eau deviendront
essentielles si l'on veut satisfaire les demandes en eau. Ainsi, afin de préparer le terrain
pour les étudiants de licence et de master en hydrogéologie, ce polycopié comprend des
notions fondamentales sur l’hydrogéologie et explique les phénomènes hydrogéologiques
brièvement à l’aide de textes et de figures.
Les informations contenues dans ce polycopier ont été accumulés de nombreuses sources
différentes, soit ils s’agitent des livres ou des articles.
Bouselsal Boualem
Sommaire
Liste des figures
Liste des tableaux
Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B
i
Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B
ii
Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B
iii
Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B
iv
Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B
Figure N° Page
Figure 2.33. Répartition des roches cristallines dans le monde 54
Figure 2.34. Photos montrant les principales roches cristallines 54
Figure 2.35. Photos montrant des altérites 55
Figure 2.36. Schéma montre un aquifère en domaine de socle. 57
Figure 2.37. Le mécanisme de formation des eaux thermales 58
Figure 3.1. Position des pores dans la roche granulaire. 60
Figure 3.2. Bloc de diagramme montre un milieu poreux 60
Figure 3.3. Les catégories des pores 61
Figure 3.4 Porosité dans les grés 62
Figure 3.5. a)Schéma d'une fissure b) Rugosité sur la face intérieure c) Rugosité modélisée pour
une fissure 64
Figure 3.6. Les facteurs affectant la porosité des roches. 66
Figure 3.7. Granulométrie a) Tamiseuse électrique b) Les tamis c) La courbe granulométrique 68
Figure 3.8. Les zones dans l’aquifère à nappe libre. 71
Figure 3.9. Les différents types d’eau interstitielle dans l’aquifère. 72
Figure 3.10. Relation entre la porosité, la porosité efficace et la capacité de rétention. 73
Figure 3.11. Schéma illustre les types d’eau interstitielle et les types de porosité. 75
Figure 3.12. Les facteurs influent sur la perméabilité des roches 77
Figure 3.13. Les catégories de perméabilité des roches. 78
Figure 3.14. Relation entre l’échelle de l’échantillon et la perméabilité. 79
Figure 3.15. Les différentes échelles de porosité et de perméabilité dans le calcaire 80
Figure 3.16. Fourchettes de la perméabilité pour les aquifères de dépôts non consolidés et
consolidés. 80
Figure 3.17. Schémas conceptuels montrent l’isotropie, l’anisotropie, l’homogénéité et
l’hétérogénéité des formations géologiques. 84
Figure 3.18. Caractéristiques d’un milieu poreux (Castany. 1982). 84
Figure 3.19. Dispositif de Darcy: (a) Appareil original de Darcy avec manomètre à mercure et (b)
appareil équivalent avec manomètres à eau. 87
Figure 3.20. Tableau des expériences faites à Dijon les 29 et 30 octobre et 2 novembre 1855
(extrait de Darcy, Les fontaines publiques de la ville de Dijon, p. 592). 87
Figure 3.21. Schéma illustre les résultats de l’expérience de Darcy 89
Figure 3.22. Dispositif de laboratoire équivalent à la dispositif de Darcy 90
Figure 3.23. Mesures du gradient hydraulique (a) sur terrain (b) sur la carte piézométrique. 91
Figure 3.24. Ecoulement d’eau dans les milieux stratifiés. 95
Figure 3.25. Mesure de perméabilité au laboratoire (a) P. à charge constante (b) P. à charge
variable. 96
Figure 3.26. Cône de dépression formée lors de pompage dans une nappe libre. 98
Figure 3.27. Evolution de Cône de dépression en fonction de la perméabilité dans une nappe à
surface piézométrique horizontale. 98
Figure 3.28. Cône de dépression dans une nappe libre à surface piézométrique inclinée. 99
Figure 3.29. Pompage dans une nappe libre. 100
Figure 3.30. Pompage dans une nappe captive. 101
Figure 3.31. La méthode de Thiem en utilisant deux piézomètres de contrôle dans la nappe libre. 102
Figure 3.32. La méthode de Thiem en utilisant deux piézomètres de contrôle dans la nappe captive. 102
Figure 3.33. Schéma conceptuel la notion du transmissivité. 103
Figure 3.34. Comparaison entre le coefficient d'emmagasinement dans une nappe libre et une 104
nappe captive.
v
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Figure N° Page
Figure 4.1. La représentation vectrice et leur correspondant à la représentation Raster 125
Figure 4.2. Organigramme méthodologique de la méthode DRASTIC sous SIG. 130
Figure 4.3. Carte isobathes de la nappe libre d’El Oued 2010 (Bouselsal, B.2014). 134
Figure 4.4. Carte isohypses de la nappe alluviale de la plaine de Meskiana. 134
Figure 4.5. Carte isopache de la nappe des sables dunaires de Bouteldja (Hani, A.2003). 135
Figure 4.6. Carte des perméabilitésde la nappe des sables miocènes de la plaine d’El Ma El Abiod 135
Figure 4.7. Carte de salinité de la nappe de Jeffara de Gabès (Ben Alaya,M.2014). 136
Figure 4.8. Carte piézométrique de la nappe phréatique d’El Oued. 137
Figure 4.9. Etapes de détermination du sens d’écoulement 140
Figure 4.10. Méthode de calcule du gradiant hydraulique entre deux piézomètres 142
Figure 4.11. Illustration de quelques formes de surface piézométrique des nappes. 143
Figure 4.12. Variations intersaisonnières de niveau piézométrique de la nappe libre. 145
Figure 4.13. Schémas montrent la relation nappe-cours d’eau 147
Figure 5.1. Détermination des réserves en nappe libre sur l'année hydrologique 149
Figure 5.2. Détermination des réserves en nappe captive. 150
Figure 5.3. Schéma conceptuel de la réserve dans une nappe libre et dans une nappe captive 151
Figure 5.4. Fluctuation du niveau piézométrique d’une nappe 152
Figure 5.5. Coupes transversales d’un cours d’eau et de sa nappe. 153
Figure 5.6. Courbe de tarissement. 154
Figure 5.7. La droite représentative de la fonction de Maillet. 155
Figure 5.8. La droite représentative de la fonction de Tison 155
Figure 5. 9. Volume d’eau expulsé par décompression de l’aquifère captif. 156
vi
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Tableau N° Page
Tableau 1.1. Répartition en volume et en pourcentage des différentes sources d’eau salée et d’eau
douce présentes sur Terre (Peter H et al, 2010). 11
Tableau 1.2. Illustration des entrées et des sorties possibles pour un aquifère 19
Tableau 2.1. Ordre de grandeur de la porosité totale et la porosité efficace de quelques roches 22
Tableau 2.2. Propriétés et volume élémentaire représentatif de milieux géologiques types. 23
Tableau 2.3. Ordre de grandeurs de perméabilité de quelque roche 24
Tableau 2.4. Analyses physicochimiques des eaux des aquifère de Hassi Messaud. 40
Tableau 2.5. Productivité des forages dans les aquifères de socle cristallin de divers régions du monde
(Singhal et Gupta, 1999) 56
Tableau 3.1. Valeurs de porosité de quelques types des roches 64
Tableau 3.2. Classification des roches meubles 69
Tableau 3.3. classification des pores et des fissures suivant leurs dimensions. 70
Tableau 3.4. Valeurs de la porosité, la porosité efficace et la perméabilité des roches non consolidées. 74
Tableau 3.5. Variation de viscosité dynamique et de la masse volumique en fonction de la
température. 93
Tableau 3.6. Valeurs du coefficient de perméabilité des sols 96
Tableau 4.1. Sujets cartographiables, classés par nature et degré de conceptualisation 108
Tableau 4.2. Regroupement d'objets cartographiés. 109
Tableau 4.3. Utilisateurs et exigences en matière d'informations 112
Tableau 4.4. Classification des cartes hydrogéologiques 112
Tableau 4.5. Classification des cartes hydrogéologiques en fonction du niveau d’information qu’elles
contiennent et de l’utilisation qu’on peut en faire (modifié de Struckmeier et al., 1989). 115
Tableau 4.6. Couches de la base de données hydrogéologique primaire. 123
vii
Introduction à l’hydrogéologie
1. Définition de l’Hydrogéologie
2. Histoire de l'hydrogéologie
3. Les fondements scientifiques de l’hydrogéologie
4. Les disciplines de l’Hydrogéologie
5. Les objectifs de l’hydrogéologie
6. Les tâches de l’hydrogéologue
7. L’hydrogéologie et les progrès technologiques
8. Employeurs potentiels des hydrogéologues en Algérie
Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B
1. Définition de l’Hydrogéologie
L'hydrogéologie (hydro: eau et géologie: science de la terre), est la science qui étudie l'eau
souterraine. L'hydrogéologie étudiée les facteurs géologiques, hydrologique et les lois physiques qui
gouvernent la distribution, la circulation et le stockage des eaux souterraines dans les sols et les
roches. L'hydrogéologie cartographie et identifie les voies d'écoulement et de recharge, et évalue la
composition chimique et la qualité des eaux souterraines. Elle applique ces connaissances dans la
prospection, le captage et la protection des eaux souterraines.
2. Histoire de l'hydrogéologie
La compréhension claire du cycle hydrologique a été atteinte à la fin du XVIIe siècle. Les
expérimentateurs français Pierre Perrault (1611-1680) et Edme Mariotte (1620-1684) ont mesuré les
précipitations et le ruissèlement dans le bassin de drainage de la Seine, et l'astronome anglais
Edmond Halley (1656-1742) a démontré que l'évaporation de l'eau de mer était suffisante pour tenir
compte de toutes les sources et du débit des cours d'eau (Halley 1691). Plus de 100 ans plus tard, le
célèbre chimiste John Dalton (1766-1844) a fait d'autres observations sur le cycle de l'eau, y compris
une réflexion sur l'origine des sources (Dalton 1799).
L'une des premières applications des principes de la géologie à la solution des problèmes
hydrologiques a été faite par l'Anglais William Smith (1769-1839), le «père de la géologie anglaise»
et auteur de la carte de l'Angleterre (1815). Au cours de son travail en tant qu'arpenteur de canaux et
de mines dans l'ouest de l'Angleterre, Smith a noté les différents sols et le caractère des roches dont
ils étaient dérivés et a utilisé sa connaissance de la succession rocheuse pour localiser les ressources
en eau souterraine pour alimenter les niveaux sommitaux des canaux. et approvisionner des maisons
individuelles et des villes (Mather 1998).
En Grande-Bretagne, la révolution industrielle a entrainé une énorme demande de ressources en eau
pour approvisionner de nouvelles villes, Nottingham, Liverpool, Sunderland et certaines parties de
Londres étant toutes tributaires des eaux souterraines. Cette explosion de la demande en eau a donné
un élan à l'étude des aspects économiques de la géologie. C’est à cette époque que Lucas (1874)
introduit le terme «hydrogéologie» et produit la première véritable carte hydrogéologique (Lucas
1877). Vers la fin du dix-neuvième siècle, William Whitaker, parfois décrit comme le «père de
l'hydrogéologie anglaise» et un collectionneur passionné de documents sur les puits, a produit le
premier mémoire sur l'approvisionnement en eau de la Commission géologique (Whitaker et Reid
1899) dans lequel l'eau l'offre de Sussex est systématiquement enregistrée.
Le forage de nombreux puits artésiens a stimulé l'activité parallèle en France au cours de la première
moitié du XIXe siècle. L’ingénieur hydraulique municipal français Henry Darcy (1803-1858) a
étudié la
Le mouvement de l'eau à travers le sable et à partir d'observations empiriques a défini l'équation de
base, universellement connue sous le nom de loi de Darcy, qui régit l'écoulement des eaux
souterraines dans la plupart des formations alluviales et sédimentaires. La loi de Darcy est le
fondement des aspects théoriques de l'écoulement des eaux souterraines et son travail a été étendu
par un autre Français, Arsène Dupuit (1804-1866), dont le nom est synonyme de l'équation de
l'écoulement axialement symétrique vers un puits dans un milieu perméable et poreux.
Le travail de pionnier de Darcy et Dupuit a été suivi par l'ingénieur civil allemand Adolph Thiem
(1836–1908), qui a fait des analyses théoriques des problèmes concernant l'écoulement des eaux
souterraines vers les puits et les galeries, et par l'Autrichien Philip Forchheimer (1852–1933) qui,
pour la première fois, appliqué des mathématiques avancées à l'étude de l'hydraulique. L'une de ses
principales contributions a été la détermination de la relation entre les surfaces équipotentielles et les
lignes d'écoulement. Inspiré des techniques antérieures utilisées pour comprendre les problèmes de
flux de chaleur et à partir des hypothèses de Darcy’s Law et Dupuit, Forchheimer a dérivé une
équation différentielle partielle, l’équation de Laplace, pour un écoulement régulier des eaux
souterraines. Forchheimer a également été le premier à appliquer la méthode des images miroir aux
problèmes d'écoulement des eaux souterraines; par exemple, le cas d'un puits de pompage situé à
côté d'une rivière.
Une grande partie du travail de Forchheimer a été reproduite aux États-Unis par Charles Slichter
(1864-1946), apparemment inconscient de l’existence de Forchheimer. Cependant, l'approche
théorique de Slichter était vitale pour l'avancement de l'hydrologie des eaux souterraines en
Amérique à une époque où l'accent était mis sur l'exploration et la compréhension de l'occurrence
des eaux souterraines. Cette époque a été consolidée par Meinzer (1923) dans son livre sur la
présence d'eaux souterraines aux États-Unis. Meinzer (1928) a également été le premier à reconnaître
le comportement de stockage élastique des aquifères artésiens. D'après son étude sur le grès du
Dakota (Meinzer et Hard 1925), il est apparu que plus d'eau était pompée de la région que ce qui
pourrait être expliqué par la quantité de recharge à l'affleurement, de sorte que la formation aquifère
doit posséder un comportement élastique lors de la libération l'eau contenue dans le stockage. Sept
ans plus tard, Theis (1935), utilisant à nouveau l'analogie entre le flux de chaleur et le flux d'eau, a
présenté la solution mathématique révolutionnaire qui décrit le comportement transitoire des niveaux
d'eau à proximité d'un puits de pompage.
Hubbert et Jacob ont fait deux autres contributions majeures à l'avancement de l'hydrogéologie
physique dans leurs publications de 1940. Hubbert (1940) a détaillé les travaux sur la théorie de
l'écoulement naturel des eaux souterraines dans les grands bassins sédimentaires, tandis que Jacob
(1940) a dérivé une équation différentielle partielle générale décrivant l'écoulement transitoire des
eaux souterraines. De manière significative, l'équation décrit le comportement élastique des roches
poreuses introduites par Meinzer une décennie plus tôt. Aujourd'hui, une grande partie de la
formation à la théorie de l'écoulement des eaux souterraines et de l'hydraulique des puits, et à
l'utilisation de programmes informatiques pour résoudre les problèmes hydrogéologiques, est basée
sur les travaux de ces premiers hydrogéologues au cours de la première moitié du XXe siècle.
Le développement des aspects chimiques de l'hydrogéologie est né de la nécessité de fournir une eau
de bonne qualité à des fins potables et agricoles. La description objective des propriétés
hydrochimiques des eaux souterraines a été assistée par Piper (1944) et Stiff (1951) qui ont présenté
des procédures graphiques pour l'interprétation des analyses de l'eau. Plus tard, Chebotarev (1955),
qui a décrit l'évolution chimique naturelle des eaux souterraines dans le sens de l'écoulement des
eaux souterraines, a fait des contributions notables, et Hem (1959), qui a fourni des conseils détaillés
sur l'étude et l'interprétation des caractéristiques chimiques des eaux naturelles. Des textes ultérieurs
de Garrels et Christ (1965) et de Stumm et Morgan (1981) ont fourni des traitements théoriques
approfondis de la chimie aquatique.
À la fin du XXe siècle, la séparation antérieure de l'hydrogéologie en domaines d'études physiques et
chimiques avait fusionné avec la nécessité de comprendre le devenir des contaminants dans
l'environnement souterrain. Les contaminants sont advectés et dispersés par le mouvement des eaux
souterraines et peuvent subir simultanément des processus chimiques qui agissent pour réduire les
concentrations de polluants. Plus récemment, l'introduction de polluants non miscibles, tels que les
produits pétroliers et les solvants organiques dans les aquifères, a conduit à des recherches intensives
et à des avancées techniques dans la description théorique, la modélisation et l'étude sur le terrain des
systèmes multiphasiques. Dans le même temps, la législation environnementale a proliféré et a joué
un rôle moteur dans l'hydrogéologie des contaminants et dans la protection des écosystèmes
tributaires des eaux souterraines. Aujourd'hui, les efforts de recherche visent à comprendre les
processus d'atténuation naturelle dans le cadre d'une approche gérée pour restaurer les terres et les
eaux souterraines contaminées et également à développer des approches pour gérer les ressources en
eaux souterraines face aux changements environnementaux mondiaux.
Par conséquent, l'hydrogéologie est maintenant devenue un sujet vraiment interdisciplinaire, et les
étudiants qui visent à devenir hydrogéologues ont besoin d'une base solide en sciences de la Terre,
Hydrogéologie générale (ou fondamentale) est une discipline de l’hydrogéologie qui définie les
modèles géologiques de l’hydrosphère, elle trouve et définit les gisements des eaux souterrains, et
détermine les lois générale de leurs distributions et de leurs existence.
Hydrogéologie régionale est une discipline de l’hydrogéologie qui étudié la répartition de l’eau dans
les formations géologiques de différents régions, pays et sur tout la planète en générale. Les eaux
souterraines se différencient des autres eaux par le fait qu’elles sont liées aux roches. Ces dernières
sont organisées dans différents structures géologiques, qui changent d’un endroit à l’autre.
L'hydrogéochimie est une science de la composition et des propriétés des eaux souterraines. Il
étudie la distribution des eaux souterraines de propriétés et de composition différentes dans les
conditions du milieu géologique, ainsi que les causes et les effets des changements de ces propriétés
et de leur composition lorsqu'ils affectent l'économie. L'hydrogéochimie facilite la compréhension de
nombreux processus géologiques et conditions de formation de gisements économiques et résout les
problèmes d'ingénierie, de géologie et d'écologie. Au fil du temps, la prévision et le contrôle des
propriétés et de la composition des eaux souterraines sont devenus plus significatifs dans un
environnement d'effet technogénique en constante augmentation sur la nature.
Alors que la géochimie traite de la distribution des éléments chimiques dans la composition de la
Terre dans son ensemble et de l'hydrochimie - dans la composition de toute eau naturelle,
l'hydrogéochimie concerne la même chose dans la composition de l'eau souterraine uniquement.
Toutes les méthodes d'étude en hydrogéochimie s'appuient sur les approches développées en sciences
fondamentales telles que les mathématiques, la chimie, la physique, la géologie et la biologie. Pour
étudier l'hydrogéochimie, il faut avoir des connaissances approfondies sur les bases de ces sciences,
en particulier la thermodynamique, la chimie et ces derniers temps aussi la modélisation
mathématique.
L'hydrogéochimie en tant que science appliquée a acquis son nom relativement tard, dans les années
1920-1930. Son émergence a été provoquée par l'intérêt pour les eaux souterraines et par les progrès
de la chimie analytique, qui ont permis de distinguer les eaux souterraines par la composition.
Actuellement, l'hydrochimie est une discipline scientifique d'une grande valeur pratique. Il fournit les
connaissances nécessaires pour résoudre les problèmes de lithologie, de géochimie, de minéralogie,
de géophysique, d'exploration de gisements économiques, de géologie et d'écologie.
L’hydrologie est littéralement «la science ou l’étude de» («logie» du latin logia) «eau» («hydro» du
grec hudor). C’est la science qui étudie le cycle de l’eau dans la nature et l’évolution de celle-ci à la
surface et dans le sol, sous ses trois états. Elle étudié également les régimes des cours d’eau et des
affluents. L’hydrologie étudié aussi le bilan hydrologique et les problèmes des crues et des
inondations.
Cette définition large suggère que toute eau relève de la compétence d'un hydrologue, alors qu'en
réalité c'est l'étude de l'eau douce qui est la principale préoccupation. L'étude de l'eau saline sur terre
est réalisée en océanographie.
Lorsque l'on étudie la distribution et le mouvement de l'eau, il est inévitable que le rôle de
l'interaction humaine entre en jeu. Bien que les besoins humains en eau ne soient pas la seule force
motrice dans le désir de comprendre l'hydrologie, ils sont probablement les plus forts. L'interaction
humaine peut prendre la forme de problèmes de quantité d'eau (par exemple la surextraction des eaux
souterraines) ou de problèmes de qualité de l'eau (par exemple l'élimination des polluants).
Les hydrologues s'appuient sur de nombreuses techniques pour recueillir les données dont ils ont
besoin; certains sont simples et directs, comme la mesure de l'épaisseur de la neige et le débit des
rivières et des ruisseaux. D'autres sont plus élaborés, comme l'utilisation de techniques de
L’hydraulique souterraine (ou hydrodynamique) est une discipline qui traite les problèmes liés aux
différentes formes de mouvements des eaux souterraines, les lois qui régissent et leurs applications.
Hydrogéothermie est une discipline qui étudiée de transferts des chaleurs entre l’eau et la roche, et
les lois d’échanges des températures des eaux souterrains. Le champ thermique dans lequel existe
l’eau souterraine, se caractérise par une grande amplitude. Lorsque le réservoir géothermique est à
une température modérée, cette ressource est exploitée pour de la production de chaleur distribuée
pour le chauffage urbain. Lorsque la température du réservoir géothermique est plus élevée, elle
permettre de produire de la vapeur qu’on peut utiliser pour produire de l'électricité.
écoulements. Certains aquifères, parfois pourvus d’eau non renouvelable, sont accessibles et
sont exploités pour des usages domestiques, agricoles ou industriels, tandis d’autres aquifères
sont inaccessibles.
L’eau douce renouvelable se retrouve également dans les rivières (0,006 % de l’eau douce),
sous forme d’humidité dans les sols (0,047 %), et dans l’atmosphère (0,04 %) sous forme de
vapeur d’eau et de pluie. Une partie de l’eau douce n’est pas renouvelable. La partie
renouvelable est définie par le cycle de l’eau.
Tableau 1.1. Répartition en volume et en pourcentage des différentes sources d’eau salée et d’eau douce
présentes sur Terre (Peter H et al, 2010).
Types d’eau Pourcentage Pourcentage
Volume (103 km3)
de l’eau totale (%) de l’eau douce (%)
Eau totale 1,386 millions 100 -
Eau douce totale 35 000 2,5 100
Océans mondiaux 1,340 millions 96,5 -
Eau salée souterraine 13 000 1 -
Eau douce souterraine 10 500 0,76 30
Glaciers antarctiques 21 600 1,56 61,7
Glaciers du Groenland 2 340 0,17 6,7
Îles arctiques 84 0,006 0,24
Glaciers montagneux 40,6 0,003 0,12
Pergélisol et glace souterraine 300 0,022 0,86
Lacs salins 85,4 0,006 -
Lacs d'eau douce 91 0,007 0,26
Humidité du sol 16,5 0.0012 0,047
Tourbières 11,5 0,0008 0,03
Rivières (flux moyen) 2,12 0,0002 0,006
Dans la matière biologique 1,12 0,0001 0,0003
Dans l'atmosphère (en moyenne) 12,9 0,0001 0,04
La disponibilité de l’eau par pays par personne et par année est représentée sur la Figure 1.1.
On peut également y voir les régions les plus soumises à un stress hydrique. Les régions les
plus à risque sont le nord et le sud de l’Afrique, l’Asie, notamment l’Inde et le Proche-Orient.
Figure 1.1. Volume d’eau disponible par pays par personne et par année en m 3/personne.année (Source :
PNUE 2008).
grêle) et les précipitations déposées ou occultes (rosée, gelée blanche). Elles sont provoquées
par un changement de température ou de pression.
3.2 L'évaporation et l'évapotranspiration
L'évaporation définit comme étant le passage de la phase liquide à la phase vapeur, il s'agit de
l'évaporation physique. Les plans d'eau et la couverture végétale sont les principales sources
de vapeur d'eau. On parle de sublimation lors du passage direct de l'eau sous forme solide
(glace) en vapeur. Les principaux facteurs régissant l'évaporation sont : Les facteurs
atmosphériques, les facteurs hydrogéologiques et les facteurs physiologiques.
Le terme évapotranspiration englobe l'évaporation et la transpiration des plantes. On
distingue:
L’Evapotranspiration réelle (notée par la suite ETR), la quantité d'eau, généralement
exprimée en millimètres, évaporée ou transpirée par le sol, les végétaux et les surfaces
libres d'un bassin versant.
L'Evapotranspiration potentielle (notée par la suite ETP) est la quantité d'eau qui serait
évaporée ou transpirée à partir d'un bassin versant si l'eau disponible pour
l'évapotranspiration n'était pas un facteur limitant.
3.3 Les écoulements (ruissèlement)
Les écoulements de surface qui gagnent rapidement les exutoires pour constituer les crues se
subdivisent en écoulement de surface (mouvement de l'eau sur la surface du sol et des
rivières) et écoulement de subsurface (mouvement de l'eau dans les premiers horizons du sol).
On peut mesurer la quantité d’eau écoulée par l’hydrométrie ou par utilisation des formules
empiriques.
3.4 L'infiltration et la percolation
L'infiltration est la tranche d'eau infiltrée dans le sol, dans des conditions données. Elle est
nécessaire pour alimenter les eaux souterraines et reconstituer les réserves aquifères. De plus,
en absorbant une partie des eaux de précipitation, l'infiltration peut réduire les débits de
ruissèlement.
Permis les facteurs qui influe sur l’infiltration on note : hydrogéologie (perméabilité…),
hydrométéorologie (quantité de pluie, l’intensité et la durée de pluie, et la qualité de pluie),
topographie et la caractéristiques des sols (morphologie de surface, couverture végétal…)
La quantité d’eau infiltrée est déduite à partir de la relation générale, on connaissant les 3
composantes de bilan hydrogéologique : I = P – ET - R
On peut également déterminer la quantité d’eau infiltrée par l’emploi des méthodes plus
complexe tel que ; méthode d'hydrogramme de forage, méthode du bilan d'humidité du sol,
méthode du budget de chlorure et méthode du profil de température.ect.
4. Bilan du bassin hydrologique
4.1 Définition du bassin hydrologique
C’est une section droite d'un cours d'eau, défini comme la totalité de la surface topographique
drainée par un cours d'eau et ses affluents à l'amont de cette section, Il est entièrement
caractérisé par son exutoire, à partir duquel nous pouvons tracer le point de départ et d'arrivée
de la ligne de partage des eaux (sommets des reliefs), qui le délimite. On parle alors de bassin
versant topographique ou hydrographique (Fig.1.3).
La source unique d’alimentation du bassin hydrologique, supposé clos, provient des
précipitations efficaces, c’est à dire des précipitations qui ont échappé à l’évaporation.
Tableau 1.2. Illustration des entrées et des sorties possibles pour un aquifère
Débits des apports Débits des écoulements
Figure 1.7. Illustration des entrées et des sorties possibles pour un aquifère
1. Définitions
1.1 La nappe
C’est un ensemble de l’eau contenue dans une fraction perméable de la croûte terrestre
totalement imbibée, conséquence de l’infiltration de l’eau dans les moindres interstices du
sous-sol et de son accumulation au-dessus d’une couche imperméable, dans les pores et les
fissures des roches perméables. Ces nappes ne forment de véritables rivières souterraines que
dans les terrains karstiques.
1.2 Un aquifère
C’est un corps (couche, massif) de roches perméables comportant une zone saturée en eau
souterraine, suffisamment conductrice pour permettre l'écoulement significatif d'une nappe
souterraine et le captage d’une quantité d'eau appréciable. Un aquifère peut comporter une
zone non saturée (définition de Margat et Castany). L'aquifère est homogène quand il a une
perméabilité d'interstices (sables, graviers); la vitesse de percolation y est lente. Il est
hétérogène avec une perméabilité de fissures (granite, calcaire karstique); la vitesse de
percolation est plus rapide.
L’aquifère est donc un complexe de deux constituent en interaction : réservoir et eaux
souterrain :
Roche réservoir : structure hautement perméable et poreuse (conglomérat, grès, craie, sable
non consolidé, graviers, calcaire fracturé, basalte fracturé, etc.) qui permet de contenir de
l’eau autre que l’eau de constitution. Les fonctions du réservoir est l’emmagasinement des
eaux souterrains, régler le stockage et la libération de eaux gravitaire. La libération des eaux
de réservoir est provoqué par action de gravité (aquifère libre) ou par expulsion par
décompression (aquifère captif).
Eaux souterrains : désigne toutes les eaux contenues ou circulants dans le réservoir, elles
constituées un milieu continu dans le réservoir, dont seul l’eau gravitaire est mobile, et la
vapeur d’eau et l’air.
1.3. Les termes en relation avec les formations l’hydrogéologiques
• Aquifère : formation géologique susceptible de stocker et de transmettre des quantités
d'eau telles que l'on peut en retirer un débit appréciable par captage (sable, grés, alluvions,
calcaire.etc.).
• Aquifuge : formation géologique qui ne peut ni contenir, ni transmettre de l'eau (granite,
gneiss. etc.).
• Aquiclude: formation qui contient de l'eau, mais qui, vu sa très faible conductivité
hydraulique, ne peut transmettre des quantités d'eau appréciables (argile, schiste, marne.
etc.).
• Aquitard: couche de faible conductivité hydraulique mais qui peut tout de même
transmettre de faibles flux d'eau verticalement d'un aquifère à un autre (silt, limon, sable
très fin. etc.).
2. L’eau dans les roches
2.1 Le milieu poreux
On appelle milieu poreux un corps comportant un squelette solide englobant des cavités
appelées pores, en général interconnectées, susceptibles de contenir une ou plusieurs phases
fluides.
2.2 La porosité des roches
De point de vu hydrogéologique ils existent de trois types de pores dans les roches :
2.2.1 Roches poreuses : Les vides sont constitués uniquement par des pores qui caractérisent
un milieu continu. Les roches poreuses sont soit meubles (sables, alluvions, altérites.etc.) ou
des roches cohérentes soudées par un ciment (grés, conglomérat, calcaire biodétritiques.etc.).
Pour ces roches, on parle de porosité d'interstice.
Par exemple: les sables et les grès ont une porosité totale qui peut aller jusqu'à 40 % et même
les roches que l'on suppose généralement compactes, comme l’arkose par exemple montre
une certaine porosité (1 à 5 %).
Les argiles constituent une catégorie à part, leurs éléments constitutifs lamellaires, sont
organisés en feuillets. Ce sont des empilements de couches parallèles séparées par des
intervalles variables où un fluide peut se loger, cela leur procure, en particulier, des propriétés
de gonflement en présence d'eau. La porosité peut être très élevée, jusqu'à 80 %.
2.2.2 Roches compactes fissurées : Un cas particulier de vide dans les roches compactes est
la fissuration, qui caractérise le milieu discontinu. Par le jeu de la tectonique, la quasi totalité
des roches de l'écorce terrestre est fracturée (failles, fissures, diaclases). Ces fissures
s'organisent généralement en au moins deux directions principales de fissuration qui
découpent la roche en blocs. Si les fissures ne sont pas colmatées (par argile, gypse, calcite,
quartz…), des vides sont crées et on parle alors de porosité de fissure.
Les fissures sont des fentes de forme allongée, à ouverture plus ou moins large. Elles sont
classées en deux types suivant leur dimension: les microfissures dont le rôle hydrodynamique
est comparable à celui des pores, et les macro-fissures représentées par les failles, les
décrochements et les chenaux karstiques.
2.2.3 Roches mixtes : Ce sont les roches dont les vides sont constitués à la fois par des pores
et des fissures. Les deux types de porosité (d'interstice et de fissure) coexistent (exemple :
grès, craie, certains types de calcaires).
3. Perméabilité
3.1. Définition de perméabilité
La perméabilité est l’aptitude d’un réservoir à se laisser traverser par l’eau sous l’effet d’un
gradient hydraulique. Elle exprime la résistance du milieu à l’écoulement de l’eau qui le
traverse.
3.2 Perméabilité des roches
La perméabilité détermine trois grandes catégories des formations hydrogéologiques:
Formations hydrogéologique perméable ; ce sont les gisements d’eau souterrain et l’origine
des aquifère, ils sont constitués des matériaux ayant le propriété de laissé traverser de l’eau à
des vitesse appréciables sous l’impulsion de différence d’altitude (la pente de la nappe),
appeler gradient hydraulique. Ce sont ; les graviers, les alluvions, les sables gros et moyens,
les calcaires fissurées, les roches volcanique fissurés.etc.
Formations hydrogéologique imperméable: la vitesse d’écoulement de l’eau souterraine dans
certains matériaux sont très faible, pratiquant non mesurable. Elles sont qualifié comme
imperméable, imposant les limites géologique des aquifère. ce sont ; les argiles, les marnes,
les schistes .etc.
Formations hydrogéologique semi-perméables à l’origine de l’aquifère multicouches : certain
matériaux comme les sables très fin, le silt, le limon et les sables argileux, sont de très faible
perméabilité, permettant dans les conditions hydrodynamique favorable les échanges
verticaux ascendante et descendant entre les aquifères superposées par un phénomène naturel
nommé drainance.
3.3 Echelle de perméabilité
Les plages des coefficients de perméabilité (k) dans les roches non consolidées et les roches
consolidées sont répertoriées dans le tableau 2.3. Il faut mentionner qu’il existe d'autres
classifications qu’on peut les trouver dans la littérature.
Tableau 2.3. Ordre de grandeurs de perméabilité de quelque roche
4.1.1 L’aquifère libre : c’est une nappe contenue dans une couche perméable partiellement
saturée en eau et reposant sur une couche imperméable ou semi-perméable (Fig.2.3). La
surface libre est toujours à la pression atmosphérique (communication directe avec l'air libre à
travers les interstices). Un aquifère libre comporte, au dessus de la zone saturée en eau, une
zone non saturée.
Figure 2.4. Position de la zone saturée et la zone non saturée dans un aquifère libre
Dans la nappe libre, il ya une communication directe avec l'air libre à travers les interstices.
La nappe recharge d’eau par infiltration des eaux de précipitation, par une infiltration des
eaux des oueds à travers le lit perméable et par l’infiltration des eaux usées sous les zones
urbaines et l’excès les eaux d’irrigation sous les terres agricoles.
4.1.2 L’aquifère captif : C’est une nappe contenue comprise entre deux formations
géologiques imperméables, à pression supérieure à la pression atmosphérique. Leur surface
piézométrique est supérieure au toit de l’aquifère qui le contient. Si on perce le toit de la
nappe, l'eau monte et s'établira à un niveau en fonction de la charge à laquelle elle est
soumise. A la limite on a des forages artésiens. Cet artésianisme peut cependant disparaitre
avec le temps, si on surexploite la nappe. L’eau circule très lentement et sous pression, elle est
protégée des pollutions potentielles de la surface par le toit imperméable.
La configuration de l’aquifère captif est basée sur le dessin des formations perméables
(aquifère) et des formations imperméables (le toit et le mur). La pression d’eau dans l’aquifère
est représentée par le dessin d’un forage où le niveau d’eau est figurer au dessus de toit de
l’aquifère. La zone non saturée n’existe pas dans l’aquifère captif, mais elle peut être formée à
la suite d’une surexploitation de la nappe.
Dans la nappe captive, la recharge d’eau se faite seulement dans les zones d’alimentation ou
par communication souterraines entre les nappes à la suite d’un changement du facies,
faille.etc.
Figure 2.6. Passage progressif d’une nappe libre à une nappe captive.
La figure 2.7 illustre les principaux lieux d’échange d’eau entre la nappe captive et les nappes
voisines.
La structure géologique joue un rôle majeur dans les possibilités de drainage et de
communication entre aquifères. Les structures sédimentaires (chenaux, corps graveleux
encaissés dans des milieux argileux) dans les formations détritiques continentales, les
structures tectoniques, les failles permettent d’une part le drainage d’aquifères de formations
cohérentes (grès, calcaires, granites, gneiss, basaltes) dans la direction de faille, mais aussi la
communication hydraulique entre compartiments, joignant parfois des aquifères différents.
Le pendage des couches détermine la géométrie des nappes captives : dans les bassins
sédimentaires, l’alternance de couches aquifères et aquifuges constitue un aquifère
multicouches, dont l’écoulement peut être perturbé par la tectonique cassante ou le
changement du facies. La géologie structurale permet d’identifier les «pièges» aquifères:
monoclinaux butant par faille sur des couches imperméables, axes synclinaux, grabens,…,
donc de déterminer la géométrie des aquifères. Cette structure peut être aussi précisée par
reconnaissance géophysique.
Figure 2.7. Foyers extérieurs et intérieurs des décharges des eaux captives ;
a) dans les lits d’un fleuve, b) dans les dépôts alluvionnaires des fleuves et des cours d’eau, c) Sub-marine
(décharge au fond de la mer), d) décharge dispersée à travers une couche relativement imperméable, e) dans
nappe libre qui surmonte la nappe captive, f) dans les sources artésiennes g) A travers une « fenêtre » dans la
couche imperméable, h) A travers des structures tectoniques ensevelies, i) A travers des intrusions
dissimulées, diapir salifère, etc, j) A travers les voutes des plis ensevelis.
4.1.3 L’aquifère semi-captif: C’est une nappe dont la limite supérieure est semi-perméable et
la limite inférieure est soit étanche, soit semi-perméable. La couche semi-perméable est une
couche ayant un coefficient de perméabilité faible mais mesurable. Si l'on rabat le niveau
piézométrique d'une telle nappe par pompage, i1 s'établit une circulation de l'eau à travers la
couche semi-perméable entre les aquifères superposés, on appelle ce phénomène, la
drainance. Le phénomène de drainance nécessite deux conditions pour qu’il se produit ;
l'existence d'une formation semi-perméable et l'existence d'une différence de charge ∆H entre
les deux aquifères superposés. Dans ce cas l’eau s’écoule de l’aquifère ayant la plus forte
charge hydraulique vers celui qui a la plus faible charge hydraulique.
La configuration de l’aquifère semi-captif est basée sur le dessin des formations perméables
(aquifère), semi-perméables (le toit) et imperméables ou semi-perméables (le mur). La
pression d’eau dans l’aquifère est représentée par utilisation d’un forage où le niveau d’eau
est supérieur au toit de l’aquifère. Dans ce cas la zone non saturée n’existe pas. Pour montrer
le phénomène de la drainance, on dessine un aquifère libre au dessus de l’aquifère semi-captif
et un forage d’eau. Le sens d’écoulement d’eau (ascendant ou descendant) suivant ∆H.
Figure 2.9. Schéma conceptuel montre le phénomène de drainance dans l’aquifère semi-captif
4.1.4 Nappe non soutenue ou perchée: Une nappe non soutenue est une nappe qui n’est pas
en liaison hydraulique avec un cours d’eau venant la « soutenir ». Quand il existe une autre
nappe libre sous le substratum imperméable, la nappe supérieure est dite perchée.
Figure 2.10. Schéma montre (a) un aquifère non soutenue et (b) un aquifère perché
Figure 2.11.Schéma montre quelques exemples des aquifères classés suivant le contexte géologique
apparaissent sous la forme de sources; sinon, il peut continuer son voyage plus loin en aval où
il émerge en tant qu’écoulement superficiel.
Les réservoirs aquifères caractérisés par leur perméabilité : les alluvions sous jacentes
formant la plaine alluviale et les alluvions adjacentes disposées en terrasses perchées au
dessus de la rivière,
La base perméable ou imperméable des alluvions, appelé substratum.
Figure 2.16. Schéma montre une indépendance entre le cours d’eau et la nappe
*Apports indirects : Bien que la rivière soit déconnectée de la nappe sous jacente, il arrive
qu’elle reçoive tout de même des apports indirects des nappes contenues dans des formations
latérales. Ces aquifères ne sont pas en contact direct avec le cours d’eau, mais leurs réserves
se déversent par ruissèlement dans la rivière qui constitue leurs niveau de base.
Figure 2.17. Schéma montre une alimentation indirecte du cours d’eau par la nappe
* Le drainage de la nappe par le cours d’eau : il est fréquent en période d’étiage que les
eaux de la nappe s’écoulent vers le cours d’eau et sortent au niveau des sources situées dans
son lit. La surface piézométrique de la nappe se situe à une cote supérieure à celle du cours
d’eau. Les isopiézes dessinent des arcs de cercle à concavité orientée vers l’aval hydraulique
de la nappe. Les lignes de courant convergent vers le cours d’eau (Fig.2.18A).
* Le cours d’eau alimenter la nappe : Dans ce cas, les lignes de courant divergent de la
rivière vers la nappe et la concavité des isopiézes est orientée vers l’amont hydraulique de la
nappe (Fig.2.18B). Le niveau de l’eau dans le cours d’eau se trouve à une cote supérieure à
celle de la nappe. Cette situation est produite pendant la période de crue.
sont suffisamment épaisses pour ne pas être déconnectées par les failles, constituent des toits
efficaces de nappes captives.
4.2.2.1 Le bassin saharien (sud d’Algérie) : renferme un système aquifère appelé système
aquifère de Sahara septentrional. Il est partagé entre trois pays : l’Algérie, la Tunisie et la
Libye. Il recouvre une étendue de plus d’un million de km 2, dont 70 % se trouvent en Algérie,
6 % en Tunisie, et 24 % en Libye. Son extension est de 1800 km E-O et de 900 km N-S. Le
SASS est constitué au centre du bassin d’une superposition de deux principales couches
aquifères; la formation du Continental Intercalaire, CI, la plus profonde et celle du Complexe
Terminal, CT. Au four à mesure qu’on rapproche de la frontière de système aquifère, les
nappes captives devenant libres.
Figure 2.20. Coupe hydrogéologique dans le système aquifère de Sahara septentrional (UNESCO 1972).
Figure 2.21. Colonne lithostratigraphique montre les aquifères de SASS dans la région de Hassi Messaud
Dans la région de Hassi Messaud d’autres aquifères existant, mais leurs qualité d’eau est très
salée ce qu’ils rendre inutilisable pour les différents usages (irrigation, AEP et l’industrie).
Tableau 2.4. Analyses physicochimiques des eaux des aquifère de Hassi Messaud.
baisse du niveau de l'eau. Les gouvernements des États et les districts d'eau locaux de la
région ont élaboré des politiques pour promouvoir la conservation des eaux souterraines et
ralentir ou éliminer l'expansion de l'irrigation.
4.2.3 Les aquifères carbonatés et les aquifères karstiques
4.2.3.1 Les roches carbonatées
Les roches carbonatées sont présentées par les calcaires et les dolomies, elles sont
principalement formées de calcite et de dolomite, avec de très faibles proportions d’argile.
Presque toutes les dolomies ont une origine secondaire, formées à la suite d’une altération de
la calcite. Cette transformation minéralogique produit une augmentation de la porosité et de la
perméabilité, parce que la structure du cristal de dolomite occupe environ 13 % de moins
qu’un cristal de calcite. Les roches carbonatées géologiquement jeunes présentent des
porosités comprises entre 20 % pour le calcaire massif grossier à plus de 50 % pour la craie
faiblement indurée. Avec l’augmentation de la profondeur d’enfouissement, la matrice des
minéraux de carbonates tendres est normalement compressée et recristallisée en une masse de
roche plus dense et moins poreuse. La perméabilité primaire d’un calcaire et d’une dolomie
ancienne non fracturée est couramment inférieure à 10-7 m/s à la température proche de la
surface. Les roches carbonatées avec une perméabilité de cet ordre peuvent être importantes
pour la production de pétrole, mais ne sont pas de sources significatives d’eau souterraine
pour l’alimentation.
4.2.3.2 Les eaux dans les roches carbonatées
De nombreux niveaux carbonatés possèdent une perméabilité secondaire appréciable, due aux
fractures et ouvertures sur les joints de bancs. Ces ouvertures secondaires des roches
carbonatées provoquées par des modifications des conditions de contraintes peuvent être
élargies par dissolution de la calcite ou de la dolomite par la circulation d’eau souterraine.
Pour que l’eau élargisse le réseau de perméabilité, il faut qu’elle soit sous-saturée par rapport
à ces minéraux.
Les roches carbonatées à pendage horizontal indiquent que les conduits de dissolution le long
des diaclases verticales sont largement espacés. Les conduits le long des joints de
stratification sont plus importants du point de vue du rendement des puits pompés. Dans les
roches carbonatées presque horizontales avec des fractures verticales et des joints de
stratification horizontaux, la probabilité pour les puits de recouper des ouvertures horizontales
est plus grande que pour des fractures verticales. Dans les roches carbonatées fracturées, des
puits productifs peuvent voisiner avec des puits improductifs tout proches ; tout dépend alors
de la fréquence de recoupement de fractures par le forage. Les niveaux d’eau dans les puits
peu profonds peuvent varier considérablement au cours des saisons, car la porosité globale de
fractures est généralement de quelques pourcents ou même moins.
Figure 2.24. Schéma illustrant la distribution de l’eau souterraine dans les roches carbonatées dans
lesquelles existe une perméabilité secondaire associée à des fractures et à des joints de stratification élargis.
Figure 2.25. Schéma montrant la présence de zones perméables dans des roches carbonatées fracturées. Les
rendements les plus élevés des forages sont observés dans les zones d’intersection (Lattman et Parizek, 1964).
Dans les régions de roches carbonatées plissées, les zones de concentration des fractures et
d’agrandissement par dissolution sont habituellement associées à la crête des anticlinaux et, à
un moindre degré, aux fonds des synclinaux. Dans les synclinales, l’eau qui s’infiltre dans la
roche carbonatée sous les alluvions élargira par dissolution si les alluvions sont dépourvues de
minéraux carbonatés. Dans une roche carbonatée dans laquelle la formation de conduits par
dissolution a été active dans le passé géologique, des cavernes ou de vastes galeries ont pu se
former, introduisant une perméabilité locale presque infinie par comparaison avec les autres
secteurs de la même formation.
Figure 2.26. Présence d’une zone à forte perméabilité dans des fractures élargies par dissolution le long de la
crête affleurante d’un anticlinal dans des roches carbonatées.
* Vocabulaire du karst : Les paysages karstiques ont été décrits à partir de données
recueillies en Dalmatie (Croatie). C'est pourquoi, les termes utilisés ont une consonance
croate.
Canyon : vallée aux parois verticales occupée par une rivière.
Gouffre : cavité de grandes dimensions, le plus souvent formé par l'effondrement de la voûte
d'une cavité karstique (ou grotte) dû à la dissolution des couches calcaires.
Aven: entonnoir reliant la surface d'un plateau à un gouffre. Les dimensions de l'ouverture
varient de quelques décimètres à deux cents mètres.
Doline: dépression fermée de dimension décamétrique à hectométrique dont le fond est
recouvert d'argiles de décalcification.
Grotte: cavité souterraine plus ou moins profonde et comportant au moins une partie
horizontale accessible, ce qui la distingue d'un aven.
Poljé : dépression fermée allongée de dimension hectométrique à kilométrique, dont le fond
est recouvert d'argiles de décalcification (résidu de la dissolution du calcaire) et possède un
ponoc, entonnoir permettant l'évacuation des eaux.
Lapiaz (ou lapiez) : ciselures de dissolution dans la roche calcaire de taille centimétrique à
métrique.
Stalactite : colonne de calcite cristallisée à partir d'infiltrations du plafond d'une grotte.
Stalagmite: colonne de calcite cristallisée à partir de gouttes d'eau tombées sur le plancher de
grotte.
Réseau actif : réseau de conduits s/t occupés par une rivière ou une nappe alimentée par une
rivière.
Réseau fossile : réseau de conduits souterrains déserté par la rivière qui l'a engendré.
Résurgence : sortie à l'air libre d'une rivière après écoulement souterrain.
• Le climat qui fixe les précipitations et le couvert végétal, dont dépendent le débit d’eau
traversant l’aquifère et la quantité de CO2 disponible (flux de solvant).
• La géomorphologie, qui impose l’énergie nécessaire à l’écoulement pour le transport des
matières dissoutes (gradient hydraulique).
• l’épaisseur de la zone d’infiltration : l’eau souterraine conserve d’autant plus d’aptitude à
dissoudre le calcaire en profondeur que la zone d’infiltration est peu épaisse.
• Des sources (pertes), qui permettent l’évacuation des matières dissoutes en dehors de
système karstique et le renouvèlement de l’eau.
4.2.3.4 Les particularités des eaux karstiques
Les aquifères karstiques possédant certains caractères différents des autres aquifères, on les
résume dans les points suivants :
C’est l’eau de pluie infiltrée dans les carbonates qui assure la dissolution, comme indique
la réaction chimique simplifiée suivante: H2O + CO2 + CaC03 ↔ Ca+2 + 2HCO3 -
Les eaux des nappes karstiques sont douces et possèdent des relations avec les cours d’eau
superficiels à cause de l’absence du toit imperméable.
Le régime des eaux est totalement instable, on remarque des variations brusques du niveau,
débit et de température au cours de l’année.
Les aquifères karstiques fonctionnels, la très grande majorité des eaux séjourne moins d’un
cycle hydrologique, et souvent seulement quelques jours à quelques semaines. Pour cette
raison, toutes les caractéristiques physiques, chimiques et hydrauliques, présentent une très
grande variabilité spatiale et temporelle.
La relation des eaux karstiques avec celles des fleuves est caractéristiques; les fleuves
disparaissent dans les roches karstique et en apparaissent de nouveau à la limite du karst,
en forment de puissantes sources.
La circulation des eaux est complexe et de direction différentes. Dans la zone
d’alimentation elle est verticale, alors que dans la zone de saturation d’habitude elle est
horizontale, suivent l’inclinaison des couches vers la sortie (décharge ou exutoire).
Dans les aquifères karstiques on trouve 2 systèmes (Fig.2.28): le Système unaire où
l'ensemble de l'impluvium est constitué de terrains karstifiés, le drainage s'effectue
principalement à l'aval et le Système binaire où une partie de l'impluvium est constituée de
terrains non karstifiés qui concentrent l'infiltration des eaux en un point, le drainage est très
développé.
sédimentaires, alluvions) et en fonction des variations du niveau de la mer. Cet espace entre
continent et océan constitue une interface entre eaux douces et eaux salées. L’eau salée peut
pénétrer le continent en fonction des conditions naturelles et des conditions d’exploitation. Du
fait de sa densité supérieure à celle de l’eau douce, elle forme sous l’eau douce ce que l’on
appelle un biseau salé.
Figure 2.29. Schéma conceptuel montre la position de l’interface eau douce-eau salée
Pour les iles de grande taille, les caractéristiques des aquifères côtiers ne diffèrent pas des
aquifères côtiers continentaux, à l’exception de l’absence de grands bassins versants des cours
d’eau. Pour les petites iles d’une superficie inférieure à 2000 km2, les problèmes d’intrusion
saline dépendent des conditions hydrogéologiques. Les intrusions salines peuvent être locales,
n’affectant pas l’ensemble de l’aquifère comme c’est le cas pour les iles volcaniques
(Réunion, Canaries, Antilles, Mayotte) pour Grande-Terre en Guadeloupe (aquifère calcaire)
ou plus importantes, comme par exemple à Majorque, en Méditerranée. La situation extrême
correspond à une intrusion partielle ou complète et continue sous l’ile. L’eau douce constitue
une lentille flottant sur l’eau salée. Cette situation existe à Malte, sur les atolls océaniques et
sur certains ilots des Caraïbes.
Figure 2.30. Schéma conceptuel montre la position de l’interface eau douce-eau salée dans les iles
climatiques, l'érosion des berges, les inondations côtières, etc. De plus, les activités humaines
favorisent le processus de salinisation dans les régions côtières. Outre les aquifères côtiers, les
sources d'eau de surface sont également affectées en raison de leur interaction avec l'eau de
mer. Les rivières et les estuaires permettent l'apport naturel de l'eau de mer en raison du
remous de la mer et rendent les eaux de surface salines. Divers facteurs affectant l'aquifère
côtier et leurs effets sont résumés dans les points suivants :
Facteurs géologiques : tels que la lithologie, la géomorphologie, les caractéristiques
structurelles, etc. jouent un rôle important dans le contrôle de l'intrusion d'eau de mer dans les
aquifères côtiers. L'écoulement intérieur de l'eau dans l'aquifère côtier dépend de la nature des
formations géologiques, c'est-à-dire de la lithologie de l'aquifère. L'histoire géologique de la
formation aquifère, le gradient hydraulique, le taux d'extraction des eaux souterraines et sa
reconstitution affectent directement l'étendue de l'intrusion d'eau de mer. Les formations
géologiques de porosité et de perméabilité variables ont des capacités de rétention d'eau
différentes. L'eau de mer qui pénètre dans les zones intérieures peut être piégée dans les
espaces poreux sous-saturés et former de l'eau de mer paléo. Les couches argileuses se
trouvent généralement en petites parcelles dans les régions côtières, qui agissent comme des
barrières et aident à préserver les eaux paléo-marines. En revanche, ces lentilles d'argile
peuvent développer des aquifères perchés et accumuler l'eau douce dans les zones
d'inondation non marines. Dans de telles circonstances, la distribution de l'eau douce et de
l'eau de mer dépend de la distribution des lentilles d'argile dans les aquifères côtiers.
Cependant, l'interaction de l'eau douce avec l'ancienne eau de mer piégée et les marais salants
peut entrainer une salinité beaucoup plus élevée dans les eaux souterraines côtières.
Activité des marées : Des études ont montré que l'oscillation du mouvement des marées fait
fluctuer la hauteur de la nappe phréatique dans les régions côtières, ce qui entraine des
changements périodiques de la nappe phréatique. De telles fluctuations de la hauteur de la
nappe ont un effet direct sur la zone de mélange eau douce-eau de mer et provoque un afflux
d'eau de mer dans les puits de pompage pendant la période de marée haute. Les conduits
naturels alimentant les puits tubulaires pourraient également servir de voies pour transporter
l'eau de mer induite par la marée vers les zones intérieures. De plus, des études ont montré
que les marées influencent non seulement la zone de mélange eau douce-eau de mer, mais
affectent également le taux de rejet des eaux souterraines dans la mer.
Changement climatique et élévation du niveau de la mer : sont les facteurs climatiques les
plus importants qui contrôlent l'intrusion d'eau de mer dans les régions côtières. Les
précipitations atmosphériques sont la principale source de recharge des eaux souterraines;
Les roches métamorphiques sont également pour la plupart considérées comme cristallines.
Elles sont issues de la modification minéralogique d’une roche primaire à l’´etat solide, sous
l’effet de conditions de température et de pression spécifiques. Le métamorphisme peut
affecter tout type de roches, d’origine sédimentaire, plutonique, voire déjà métamorphisée.
Les roches métamorphiques les plus communes sont les schistes, le marbre et les gneiss.
4.2.5.1 L’altération des roches cristallines
L’altération des roches cristallines est particulièrement effective sous climat tropical,
développant des profils caractérisés par différents horizons. Typiquement, le profil
d’altération comprend :
Une cuirasse ferrugineuse proviennent de la précipitation de fer sous la forme de goethite
et d’hématite et constituent les formations d’altération les plus avancées.
un horizon meuble à dominante argileuse nommé altérites, différencié par deux zones :
l’allotérite en surface pour laquelle la structure de la roche originelle à disparue et
l’isaltérite (arènes) pour laquelle la structure est préservée. La texture et la composition de
altérites dépendent du type de roches mères ayant subi ce processus d’altération.
l’horizon sous-jacent de la roche mère, caractérisée par un intense réseau de fracture à
composante horizontale, comme issu des processus d’altération qui sous l’effet de la
modification de certaines phases minérales (biotite par exemple) peuvent entrainer des
changements de volume importants et fracturer la roche.
Dans le cas de granite, les altérites seront majoritairement constituées de sable, on parle
alors d’arènes.
Dans le cas des schistes, des fractions de matériaux argileux et limoneux seront présentes,
issues de l’altération de carbonates et autres minéraux silicatés.
vital pour les populations rurales, principalement dans les régions arides, utilisées pour des
usages domestiques et agricoles.
La productivité des puits dans les milieux cristallins est décrite comme relativement faible, de
l’ordre de quelques centaines de litres par heures à quelques m3/h. Mais quelques cas isolés
peuvent produire plusieurs dizaines de m3/h à l’exploitation. Cette différence de ressource et
de productivité suivant les lieux d’implantation d’un forage est la conséquence de la
variabilité des facteurs nécessaires au développement d’un système aquifère favorable. Outre
l’aspect tectonique préalablement décrit, les facteurs lithologiques, topographiques et
structuraux sont déterminants. Identifier ces ressources exceptionnelles est un réel défi pour
les hydrogéologues de socle, pour qui les études de prospections sont souvent risquées et qui
relèvent parfois (souvent) de la chance ou pour le moins requièrent un large et conséquente
expérience de terrain.
Tableau 2.5. Productivité des forages dans les aquifères de socle cristallin de divers régions du monde
(Singhal et Gupta, 1999)
Le rôle de système conducteur est assuré surtout par le réseau de fissures et de fractures
existant plus bas que les altérites, dans la roche «saine», ou dans la zone moins dégradée
par l'altération.
En domaine de socle les eaux souterraines sont donc situées au sein de deux unités aquifères
superposés en contact permanent: celui des altérites et celui du milieu fissuré, plus en
profondeur.
Le flux de chaleur chauffe l'eau des cavités qui progressivement passe en vapeur. La pression
dans les cavités d'un réseau donné augmente progressivement, comme dans une marmite
couverte, jusqu'à ce que, la pression devenant trop élevée, la vapeur soit évacuée subitement,
vidant tout le réseau, comme lorsque saute le couvercle de la marmite. C'est le geyser. Le
cycle recommence avec le remplissage à nouveau des cavités par l'eau qui, chauffée, passe en
vapeur, puis explose. Les eaux des sources hydrothermales et des geysers sont chargées en
sels minéraux acquis en profondeur. Avec l'écoulement des eaux en surface, ces sels minéraux
précipitent pour former des amoncellements de dépôts siliceux ou calcaires.
diaclases, transformant les milieux peu poreux en milieux fissurés. À ces fissures
inframétriques, il faut ajouter tous les accidents allant jusqu’à la taille plurikilométrique.
4.3.2 Les aquifères fissurés sont développés dans les roches magmatiques (massifs de
granite, de gabbros, coulées de roches effusives…), mais aussi métamorphiques (gneiss,
micaschistes, pélites…) ou sédimentaires (grès, carbonates…). Généralement, les aquifères
fissurés sont observés dans des séries dont les minéraux sont peu solubles ou altérables
(silicates). Une mention particulière doit être faite des séries de roches fissurées constituées de
minéraux solubles (évaporites, carbonates), car elles ont subi le processus de karstification.
L’eau pure est en effet capable de dissoudre une grande quantité de l’halite et dans une
moindre mesure de gypse, et l’eau ayant dissous de l’anhydride carbonique (CO 2), de calcite,
d’aragonite et de dolomite. Dans ce cas, la porosité et la perméabilité des fractures sont
considérablement améliorées par rapport au milieu fissuré originel. Ce phénomène
d’augmentation de la perméabilité ne peut se produire que si le massif est capable d’éliminer
les ions en solution, mais aussi les résidus insolubles (argiles, quartz, silicates), et si les
minéraux carbonatés ne précipitent pas dans les fissures précédemment élargies par
dissolution. Dans le cas contraire (accumulation d’insolubles, précipitation de carbonates),
l’évolution sera bloquée. La karstification demeure fonctionnelle lorsque les gradients
hydrauliques sont suffisamment élevés pour maintenir un écoulement.
1. Porosité
1.1 Définition de la porosité et de milieu poreux
1.1.1 La porosité: (du latin porus et du grec ποροσ, ou poros, pour passage, conduit ou trou),
représente l'ensemble des volumes de petite taille, ou pores, pouvant être occupés par des
fluides à l'intérieur d'une roche (Fig.3.1). La porosité est aussi le rapport du volume des pores
d’une roche par rapport à son volume total, elle est exprimée sous forme de pourcentage.
Le terme "pore" employé au sens large désigne l'espace poreux sans distinction de forme. On
peut classifier les vides suivant leur coefficient de forme, rapport de la plus petite dimension
sur la plus grande. On parle ainsi de pores ou de fissures selon leur cas. Les pores au sens
strict sont des vides de forme plutôt convexe, tandis qu'on désigne par fissures les vides à très
faible coefficient de forme et d'épaisseur négligeable.
Figure 3.4 Porosité dans les grés, a) image en microscopie électronique du réseau poreux rempli de résine
d'un grés de Fontainebleau de porosité 4% après dissolution des grains à l'acide (Guéguen et al., 1986), b)
modèle de la porosité dans un grés (d'après Bernabé 1991). c) schématisation de la porosité dans un grés
(d'après Guéguen & Palciauskas 1992) et d) modèle de réseau poreux (tubes et de pores nodaux) (Zhu et al.,
1995).
Figure 3.5. a)Schéma d'une fissure et modélisation par un disque (d'après Sausse 1998) et Guéguen & Dienes
1989), b) Rugosité sur la face intérieure d'une fracture sur carotte dans le granite de Soutz-sous-Forêts
(Sausse, 1998) c) Rugosité modélisée pour une fissure à différentes échelles (d'après Louis (1967 et Guéguen
& Palciauskas 1992).
De même dans les captages ils provoquent leur colmatage et leur ensablement. Par
convention, si le coefficient d’uniformité est compris entre 1 et 2, la granulométrie est dite
uniforme. S’il est supérieur à 2 (ou 2,5) elle est variée (hétérogène).
Tableau 3.2. Classification des roches meubles
Désignations Diamètre des grains
Caillou, pierre, bloc Supérieure à 16 mm
Gravier, gravillon 16mm à 2mm
Sable gros 2mm à 0,5mm
Sable moyen 0.5mm à 0.25mm
Sable fin 0.25mm à 0.06mm
Silt 0.06mm à 0.002mm
argile Inférieure à 0.002mm
La mesure de la porosité dans une roche ne permet pas à elle seule de déterminer si cette
roche est un aquifère ou un aquitard. Comme la définition d’un aquifère l’indique, pour être
classifiée comme tel, une roche doit non seulement contenir de l’eau, mais aussi elle doit être
en mesure de la transmettre, et ce, en quantités appréciables. La perméabilité qui constitue
l’un des facteurs importants contrôlant le mouvement de l’eau souterraine, est le paramètre
utilisé pour décrire la capacité d’un matériel donné à transmettre un fluide. Pour décrire la
perméabilité des dépôts non consolidés et des roches d’origine sédimentaire et volcanique, qui
sont marquées par une porosité primaire. Dans ces types de roches et de dépôts, la
perméabilité dépend de la porosité, du diamètre moyen des grains et de la tortuosité. Une des
relations mathématiques qui décrit le lien entre le diamètre des grains et la perméabilité est la
formule de Hazen : k =cd102 avec (k en cm/s et d10 en cm)
où c est une constante qui dépend du diamètre moyen des grains et qui varie entre 25 et 150 :
c = 25 pour des grains de 15 mm ;
c = 100 pour des grains compris entre 0,1 et 3 mm.
D10 est l’abscisse du point d’ordonnée 10 % de la courbe granulométrique, exprimé en
centimètres.
La formule de Hazen, ne s’applique qu’au sables et donneraient, en présence de limons ou
d’argile, même en faibles quantités, des résultats sans signification et, par conséquent,
inutilisables. Elle est valable que lorsque le coefficient d’uniformité CU= d60/d10 est inférieur
à 2 environ.
1.5.4 Les conditions de circulation des eaux et la taille des grains
La taille des grains permis aussi d’évaluée les conditions de circulation des eaux souterraines
dans les pores et les fissure des roches (Tab.3.3). Le mouvement libre dans les pores et les
fissures ultracapillaires, il est influencé par les forces capillaires dans les pores et les fissures
capillaires et pour les pores et les fissures subcapillaires on considère que la roche est
imperméable (schiste, argile…).
Tableau 3.3. classification des pores et des fissures suivant leurs dimensions.
Types de porosités diamètre des pores largeur des fissures
Porosité ultracapillaire sup 0.05mm sup 0.254mm
Porosité capillaire 0.05mm à 0.002mm 0.254mm à 0.0001mm
Porosité subcapillaire inf à 0.002mm inf 0.0001mm
l’attraction moléculaire entre les phases liquide et solide, ou capillarité. La pression augmente
en dessous de la frontière entre la zone d’aération et la zone de saturation.
dominent telles que nr sera presque égal à n. Ces variations peuvent être décrites par le terme
surface spécifique, Ssp, défini comme le rapport de la surface totale des vides interstitiels au
volume total du matériau poreux. Dans les sables, Ssp sera de l’ordre de 1,5x104 m-1 mais dans
l’argile montmorillonite, il est d’environ 1,5 x 10 9 m-1. Ces propriétés sont importantes dans
l’adsorption des molécules d’eau et des ions dissous sur les surfaces minérales, en particulier
sur l’argile.
Dans le cas d’un aquifère fissuré ou fracturé, comme le calcaire altéré et les roches
cristallines, l’eau contenue dans la matrice solide est généralement immobile et la seule
porosité efficace est associée à l’eau mobile contenue dans les fissures et les fractures. Avec
une profondeur croissante, la fréquence des fissures et des fractures diminue et la pression
croissante ferme toutes les ouvertures restantes de sorte que la porosité effective de ces
formations diminue sensiblement.
Figure 3.11. Schéma illustre les types d’eau interstitielle et les types de porosité.
2. Perméabilité
2.1 Définition de la perméabilité
La perméabilité est l’aptitude d'un milieu à se laisser traverser par un fluide sous l'effet d'un
gradient de potentiel. Elle exprime la résistance du milieu à l’écoulement de l’eau qui le traverse.
Elle s'exprime quantitativement par la perméabilité intrinsèque et, pour l'eau, par le coefficient
de perméabilité (de Darcy) ou perméabilité pris en abrégé dans ce sens quantitatif.
De manière générale, il existe quatre grands types de perméabilité :
a) La perméabilité intrinsèque : K = 100d102 (cm2) formule de Hazen, dont le facteur
principal est le diamètre efficace des grains (d 10). C'est le facteur du coefficient de
perméabilité propre au réservoir. On appelle perméabilité intrinsèque, le volume de liquide en
m3 d'une unité de viscosité cinématique traversant en une unité de temps (en s), sous l'effet
d'une unité de gradient hydraulique. Elle s'exprime en darcy (1 Darcy = 0,987.10 -12 m2).
b) la perméabilité de Darcy (perméabilité normale ou conductivité hydraulique) est la
perméabilité normale obtenue pour les écoulements lents ou laminaires à travers les terrains
poreux. Elle exprime la conductivité hydraulique normale des terrains.
c) la perméabilité des fissures est une perméabilité acquise postérieurement par une roche
qui à l'origine était un aquifuge, roche imperméable qui ne contient pas de l'eau.
d) la perméabilité de chenaux est une perméabilité acquise par une roche à la faveur soit de
l'activité des plantes fracturophiles, soit de la dissolution.
2.2 Les facteurs influençant la perméabilité
De nombreux facteurs influent sur la perméabilité des roches. Certains, comme la nature du
fluide (sa viscosité, son poids spécifique, sa masse volumique, sa température et la quantité de
sels dissous) et les interactions éventuelles d'ordre chimique et physique entre fluide et roche.
En plus dans les roches meubles, la perméabilité dépende de la nature du milieu traversé (sa
granulométrie, le pourcentage des fines), la taille des pores, la forme et l’uniformité des
grains.
La porosité des roches d'origine ignée et métamorphique ainsi que des roches sédimentaires
consolidées sont différente de celle rencontrée dans les matériaux granulaires. Les principaux
facteurs qui doivent être considérés lors de la caractérisation de la perméabilité des roches
fracturées. Comme mentionné auparavant, les fractures et chenaux constituent les conduits à
l'intérieur desquels l'eau peut s'infiltrer dans les roches consolidées. Cependant, la seule
présence de ces conduits n'est pas suffisante pour rendre une roche perméable. Encore faut-il
que les fractures soient interconnectées entre elles pour que l'eau puisse s'écouler librement à
travers la roche. L'interconnectivité entre les fractures et les chenaux constitue donc le
principal facteur rendant une roche consolidée perméable. Ces deux conditions, la présence de
fractures et l'interconnection entre celles-ci, constituent donc les préalables pour le
développement d'aquifères dans les roches consolidées. La figure 12 illustre les valeurs
typiques de porosité et de perméabilité pour divers types de roches et sédiments.
Caractériser un milieu par une perméabilité, notion vectorielle, implique son assimilation à un
milieu continu. Le « volume représentatif élémentaire » du milieu considéré qui autorise cette
assimilation dépend de la structure des vides qui confèrent au milieu sa propriété conductrice.
La perméabilité est donc relative à l'échelle : plus la structure est fine, plus le « volume
représentatif élémentaire » peut être petit, et inversement. D'où les concepts classiques de
perméabilité en petit et de perméabilité en grand, appliqués respectivement au milieu poreux
et au milieu fissuré (à condition que ce dernier soit assimilable à une certaine échelle à un
milieu continu). Ces deux concepts relatifs, qui ne diffèrent que par l'échelle du «volume
représentatif élémentaire » à considérer, sont donc d'une utilité pratique discutable. Leur
distinction ne parait pas nécessaire et elle peut créer la confusion entre la perméabilité qui
caractérise un milieu continu (poreux ou fissuré, à une échelle assez petite) et les
conductivités hydrauliques des fissures et conduits d'un milieu discontinu, qui ne sont pas des
perméabilités. A l’instar de cette notion, en pratique on classe les roches en trois groupes
(Fig.3.14).
a)Les roches poreuses mais imperméables: essentiellement les roches argileuses dont le
diamètre des pores est tellement petit (bien inférieur au dixième de millimètre qui est la taille
maximale des pores) que la circulation y est quasiment nulle. La fracturation de ces roches est
souvent compensée par leur gonflement dès qu'elles s'imprègnent d'eau et leur perméabilité
reste très faible.
b) Les roches poreuses, perméables en petit: ces roches sont cohérentes (comme le calcaire
biodétritique, le grès, la craie... et dans ce cas peuvent présenter en plus une perméabilité de
fissures "en grand") ou meubles (sables, graviers, cailloutis, sédiments volcaniques...) et sont
perméables dans toute leur masse du fait de la présence de tout un réseau de pores plus ou
moins interconnectés (diamètre des pores inférieur au dixième de millimètre).
Figure 3.16. Fourchettes de la perméabilité pour les aquifères de dépôts non consolidés et consolidés.
pour décrire la variation spatiale et les tendances directionnelles des valeurs des propriétés des
aquifères.
Une formation géologique isotrope est une formation où la conductivité hydraulique est
indépendante de la direction de mesure en un point de la formation. Si la conductivité
hydraulique varie avec la direction de mesure en un point, la formation est anisotrope en ce
point. Les principales directions d'anisotropie correspondent aux valeurs maximales et
minimales de la conductivité hydraulique et sont généralement à angle droit l'une par rapport
à l'autre. La principale cause d'anisotropie à petite échelle est l'orientation des minéraux
argileux dans les roches sédimentaires et les sédiments non consolidés. Dans les roches
consolidées, la direction du jointoiement ou de la fracturation peut conférer une forte
anisotropie à différentes échelles, du local au régional.
Si la conductivité hydraulique, K, est indépendante de la position au sein d'une formation
géologique, la formation est homogène. Si la conductivité hydraulique varie d'un endroit à
l'autre, alors la formation est hétérogène. Le type d'hétérogénéité dépendra de l'environnement
géologique à l'origine du gisement ou du type de roche. Comme le montre la figure 3.17,
l'hétérogénéité en couches est courante dans les roches sédimentaires où chaque lit
comprenant la formation a sa propre valeur de conductivité hydraulique. Une forte
hétérogénéité en couches sera présente dans les dépôts interstratifiés d'argile et de sable. De
même, des contrastes importants peuvent survenir en cas d'hétérogénéité discontinue causée
par la présence de failles ou de caractéristiques stratigraphiques à grande échelle. Une
tendance à l'hétérogénéité existe dans des formations telles que les deltas, les cônes alluviaux
et les plaines d'épandage glaciaire où il y a un tri et un classement des dépôts de matériaux.
Des tendances verticales de la conductivité hydraulique sont également présentes dans les
roches consolidées où la perméabilité dépend de la densité des joints et des fractures. Il est
largement admis que la distribution statistique de la conductivité hydraulique pour une
formation géologique est décrite par une fonction de densité de probabilité log-normale avec
la conductivité hydraulique moyenne calculée comme une moyenne géométrique.
L'hétérogénéité des tendances au sein d'une formation géologique peut être considérée comme
une tendance de la valeur de conductivité hydraulique moyenne.
Figure 3.17. schémas conceptuels montrent l’isotropie, l’anisotropie, l’homogénéité et l’hétérogénéité des
formations géologiques.
En combinant les définitions précédentes, et comme le montre la figure 3.18, il est possible de
reconnaitre quatre combinaisons possibles d'hétérogénéité et d'anisotropie lors de la
description de la nature de la conductivité hydraulique d'une formation.
«Recherches expérimentales relatives au mouvement de l’eau dans les tuyaux». Une note
« Relative à quelques modifications à introduire dans le tube de Pitot » parait après sa mort.
En 1865, Bazin publie Recherches hydrauliques entreprises par M. H. Darcy. Cette deuxième
ouvre est exclusivement dans le domaine de l’hydraulique, où apparait, pour la première fois,
le concept de couche limite, aujourd’hui d’une grande importance en Mécanique des fluides.
Élu membre de l’Académie des Sciences en 1857, il succéda au mathématicien Augustin-
Louis Cauchy dans la fonction de Président de cette prestigieuse Société savante. Il mourut à
Paris d’une pneumonie le 2 janvier 1858. Son corps fut ramené à Dijon et reçut des funérailles
nationales.
3.2 L’expérience de Darcy
L’appareil employé pour les expériences de Darcy (Fig.3.19) était un cylindre vertical de 0,35
m de diamètre intérieur et de 3,5 m de hauteur fermé par une plaque aux deux bouts. À 0,2 m
au-dessus de la base, on a placé un système de grilles qui supporte la couche de sable.
Chacune des deux parties non occupées par le sable est munie d’un robinet à eau, d’un robinet
à air qui permet de faire varier la pression tant dans celle du bas que dans celle du haut (sur la
figure, on ne voit pas les robinets à air) et d’un manomètre à mercure. Le robinet à eau du bas
coulait dans un bassin permettant de jauger le volume d’eau écoulé. La couche filtrante est
formée d’un mélange de sables de la Saône de finesses diverses dont 58 % passant au crible
de 0,77 mm (c’est le plus fin). 38 % du volume est laissé vide par le sable.
Avant chaque série d’expériences, on mettait dans la colonne remplie d’eau une certaine
quantité de sable. Chaque expérience consistait à établir une différence de pression entre le
haut et le bas de la colonne de sable, à attendre que le débit se stabilise et à mesurer le volume
écoulé dans le bassin de jauge pendant un certain temps (10 à 20 minutes selon les
expériences). La pression présentait quelques oscillations pendant chaque expérience. En
effet, l’appareil était installé dans un hôpital et le contrecoup de l’ouverture et de la fermeture
d’un autre robinet dans l’établissement pouvait se faire sentir. Mais ces oscillations ne
dépassaient pas 1 % de la différence de pression.
Figure 3.19. Dispositif de Darcy: (a) Appareil original de Darcy avec manomètre à mercure et (b) appareil
équivalent avec manomètres à eau.
La figure 3.20 donne le résultat de ces expériences tel qu’on le trouve dans le livre de Darcy
(page 592). Les pressions sont exprimées en mètres d’eau. « Toutes les pressions ont été
rapportées à la base du filtre », ce qui doit signifier que l’on a ajouté l’épaisseur de la colonne
de sable (le terme L de la formule) et qu’il s’agit donc de charges plutôt que de pressions.
Figure 3.20. Tableau des expériences faites à Dijon les 29 et 30 octobre et 2 novembre 1855 (extrait de Darcy,
Les fontaines publiques de la ville de Dijon, p. 592).
Darcy à conclu que le débit par seconde et par mètre carré est lié très-approximativement à la
charge.
Darcy a calculé dans chaque série un coefficient qui est le rapport de la moyenne des
pressions à la moyenne des débits divisée par la section de la colonne (0,096 m2). Le
facteur s de la formule n’est pas expérimental, Darcy sait d’avance que le débit est
proportionnel à la surface de la section. En prenant directement la moyenne des rapports des
débits aux pressions (colonne 5), on s’aperçoit que les différences atteignent environ 10 % de
part et d’autre (elles ne peuvent donc pas s’expliquer par les incertitudes sur la mesure de la
pression). Ces différences n’inquiètent pas Darcy. Par contre, la pression sous la colonne de
sable étant toujours la pression atmosphérique dans ces premières expériences, il prendra la
précaution d’en faire une autre où elle varie. Cette nouvelle série d’expériences n’appelle pas
de commentaire particulier.
Figure 3.23. Mesures du gradient hydraulique (a) sur terrain (b) sur la carte piézométrique.
3.6 La perméabilité
La perméabilité est l’aptitude d’un réservoir à se laisser traverser par l’eau sous l’effet d’un
gradient hydraulique. Elle exprime la résistance du milieu à l’écoulement de l’eau qui le
traverse. Elle est mesurée par deux paramètres; le coefficient de perméabilité et la
perméabilité intrinsèque.
La perméabilité est désignée par le symbole (k) est une dimension d’une surface exprimée
2
par en m mais on utilise encore une unité adaptée au milieu naturel, le Darcy (D). C'est par
définition la perméabilité qui fournit une vitesse de Darcy de 1 cm/s pour un gradient de
-3
pression d'une atmosphère par cm. La viscosité dynamique de l'eau est 10 Pa⋅s dans les
conditions ambiantes, on a: 1 Darcy = 9,87x10-9 cm2 = 9,87x10-11m2
La perméabilité peut varier sur plusieurs ordres de grandeur d'une roche à l'autre et aussi, pour
une même roche, elle dépend de l'échelle spatiale considérée. Pour une échelle de quelques
dix mètres à un kilomètre et nous retiendrons les valeurs grossières suivantes:
• Granite ou gneiss: de quelques μD à quelques 0.1 mD suivant le degré de fracturation
• Calcaire ou grès: quelques mD avec de fortes anisotropies pour des lits calcaires
• Sable: 1 à quelques D
• Gravier: jusqu'à 100 D
3.6.3 Vitesse de l’eau dans les formations géologiques
a) Tortuosité et chemin d'écoulement préférentiel : La notion de tortuosité permet de
définir un paramètre géométrique pour quantifier l'accroissement du trajet parcouru par le
fluide dans la roche, en raison de la complexité du milieu poreux. Il s'agit du rapport entre la
longueur du trajet moyen parcouru dans la roche (longueur lr) et le trajet direct le plus court
entre les extrémités (longueur l). La tortuosité est fonction du paramètre physique que l'on
Figure 3.26. Cône de dépression formée lors de pompage dans une nappe libre.
Le cône de rabattement suit les hétérogénéités du sédiment, et forme une géométrie elliptique.
L'aile du cône se déplace dans l'aquifère jusqu'à une limite susceptible de compenser les
prélèvements. Il existe différents types de cônes en fonction du type de nappe de l'aquifère :
Les formations très perméables : le cône se propage très loin dans le puits.
Les formations peu perméables : le cône se propage dans un espace limité.
Figure 3.27. Evolution de Cône de dépression en fonction de la perméabilité dans une nappe à surface
piézométrique horizontale.
Le cône est asymétrique; il est proportionnel au gradient de la nappe. Sa progression dans
l'espace du réservoir est fonction de la réponse de l'aquifère au volume prélevé, de la
transmissivité et de la présence ou de l'absence d'un front d'alimentation proche ou éloigné.
Dans les nappes libres à niveau piézométrique initialement incliné le cône de dépression est
dissymétrique.
Figure 3.28. Cône de dépression dans une nappe libre à surface piézométrique inclinée.
régime permanent, en suite on mesure les hauteurs d’eau dans les deux piézomètres h 1 et h2,
qui se trouvent à une distance du puits r1 et r2 pour 2 piézomètres.
On applique la formule de THIEM, pour le cas de la nappe libre on trouve l’équation (4):
……………………..(4)
Figure 3.31. La méthode de Thiem en utilisant deux piézomètres de contrôle dans la nappe libre.
Dans le cas de la nappe captive la formule de THIEM est donnée par l’équation (5):
…………………..(5)
Figure 3.32. La méthode de Thiem en utilisant deux piézomètres de contrôle dans la nappe captive.
Figure 3.34. Comparaison entre le coefficient d'emmagasinement dans une nappe libre et une nappe captive.
5.3 Resistance hydraulique verticale
La résistance hydraulique verticale, encore appelée paramètre inverse de drainance ou
résistance à I ‘écoulement vertical, est une propriété des aquifères à nappe semi-captive. C'est
le rapport entre l'épaisseur saturée D' de la couche semi-captive et sa perméabilité verticale k',
soit D'/k'. Elle caractérise la résistance de la couche semi-perméable à la drainance vers le
haut ou vers le bas. On la désigne par le symbole c, qui a pour dimension le Temps (on peut
l'exprimer en jours par exemple). Remarquons que c = ꝏ correspond à une nappe captive.
5.4 Facteur de drainance
On appelle drainance les phénomènes d'échange d'eau entre la nappe principale et la couche
semi-perméable. Le facteur de drainance détermine la répartition de ces échanges
dans la nappe semi-captive. En d'autres termes, i1 permet de connaitre la provenance de l'eau
tirée d'un puits captant l'aquifère. Une valeur élevée de L indique une grande résistance à
l'écoulement dans la couche semi-perméable, par rapport à la résistance dans la nappe
proprement dite; dans ce cas, l'influence de la drainance est faible. Le facteur L a la
dimension d'une Longueur et on l'exprime par exemple en mètres.
5.5 Facteur d'égouttement
Le facteur d’égouttement , utilisé dans les nappes libres avec débit retardé, peut se
comparer au facteur de drainance des nappes semi-captives, quoiqu'il soit défini d'une façon
différente. Ainsi une grande valeur de B témoigne d'un drainage rapide. Ce paramètre a la
dimension d'une longueur, et on l'exprime par exemple en mètres. Pour B = ꝏ, le débit est
immédiatement libéré dès l'abaissement de la surface libre; on a alors affaire à une nappe libre
sans débit retardé.
Le coefficient 1/α est appelé indice de retard de Boulton; c'est une constante empirique. S y est
le coefficient d'emmagasinement après un temps de pompage assez long, encore appelé
coefficient d'emmagasinement retardé.
5.6. Diffusivité
La diffusivité régit la propagation d’influence dans l’aquifère. D = T/S en m²/
1. Introduction
2. La carte hydrogéologique
2.1. Les fonctions de la carte hydrogéologique
2.2. Les objets représentatifs sur les cartes hydrogéologiques
2.3. Classification des cartes hydrogéologiques
2.4. Réalisation d'une carte hydrogéologique
2.5. Production de cartes hydrogéologiques
3. Les systèmes d'information géographique (SIG)
3.1. Présentation et intérêts du SIG
3.2. Composants SIG
3.3. Représentation des données
3.4. Capacités d'analyse du SIG
3.5 Services SIG Web
3.6 Application du SIG en hydrogéologie
4. Exemples des cartes hydrogéologiques
4.1. Cartes structurales de l’aquifère
4.1.1. Carte de la profondeur de la nappe
4.1.2. Carte du toit du substratum
4.1.3. Carte de l’épaisseur de la nappe
4.1.4. Carte des caractéristiques hydrodynamiques
4.1.5. Carte de la minéralisation de l’eau
4.2 Cartes piézométriques
4.2.1 Définitions
4.2.6 Interprétation des cartes piézométriques
4.2.3 Calcule de gradient hydraulique
4.2.4 Morphologie de surface piézométrique
4.2.5 Variation de niveau piézométrique
4.2.2 Réalisation de la carte piézométrique
Cours hydrogéologie…………………………………………………….……………….……………………………………………………Bouselsal.B
1. Introduction
La présence et la distribution des eaux souterraines n’est pas l’effet du hasard, mais plutôt la
conséquence de facteurs climatiques, hydrologiques, géologiques et topographiques. Ces
facteurs interagissent pour créer un système d’écoulement dynamique et souvent complexe.
La caractérisation de chacun de ces facteurs et la connaissance des relations qui les unissent
sont la clé pour la compréhension des systèmes aquifères. La cartographie hydrogéologique
est l’outil de base qui mène à cette compréhension. Elle comprend toutes les activités et
techniques nécessaires pour recueillir, documenter, interpréter et représenter l’information
hydrogéologique sous forme graphique.
2. La carte hydrogéologique
2.1. Les fonctions de la carte hydrogéologique
La carte hydrogéologique a trois fonctions principales:
C'est un outil pour visualiser et comprendre les conditions hydrogéologiques régionales
observées ou déduites de diverses investigations et analyses.
C'est un moyen de communication entre les hydrogéologues, à la manière de la carte
géologique pour les géologues. Il constitue un complément indispensable aux
monographies et, bien avant l’ère des systèmes d’information, il constituait déjà une
véritable «base de données» visuelle immédiatement et facilement accessible.
C'est un moyen de communication entre l'hydrogéologue et divers types de non-
spécialistes qui ont besoin d'informations sur les eaux souterraines et leurs utilisateurs.
Par conséquent, la cartographie hydrogéologique sert deux objectifs: scientifique et utilitaire.
2.2. Les objets représentatifs sur les cartes hydrogéologiques
Les cartes hydrogéologiques montrent des données et des informations nombreux et variés.
On peut les résumés comme suite :
2.2.1. Inventaire
(i) Paramètres caractérisant les roches et les eaux souterraines : ils peuvent être présentés
qualitativement ou quantitativement à différentes échelles. On distingue deux sujets, qui
peuvent tous les deux être décrits et représentés sur une carte hydrogéologique:
a) Roches:
• la nature, la géométrie et la structure des formations géologiques, du point de vue de leur
rôle vis-à-vis de la présence et de la circulation de l'eau en relation avec ses propriétés, par
exemple réservoirs d'eau souterraine ou aquicludes,
• formations qui dans une certaine mesure transmettent ou stockent de l'eau,
• formations en contact ou isolées des conditions de surface.
b) Eaux souterraines:
• sa présence, son étendue et son abondance,
• son caractère hydrodynamique (hauteur ou potentiel hydraulique; sens et/ou vitesse
d'écoulement),
•ses caractéristiques chimiques et thermiques,
• sa connexion hydraulique avec les eaux de surface.
(ii) Objets : Il est généralement souhaitable d'inclure sur la carte des structures et des sites qui
ont une relation avec les eaux souterraines ou l'eau en général. Cela peut inclure:
• sites d'investigation (par exemple puits de test),
• structures d'observation permanentes (piézomètres et stations hydrométriques),
• autres stations de collecte de données,
• les structures d'exploitation (par exemple, puits, forages, sources, sites d'injection.etc.),
• tout site d'activité de surface susceptible d'influencer le régime d'écoulement ou la qualité
des eaux souterraines (irrigation, épandage de lisier, drainage, etc.).
(iii) Typologie et classification : beaucoup de ces éléments sont caractérisés par des
typologies ou classifications qualitatives, semi-quantitatives (ordinales) ou quantitatives:
• roches aquifères / non aquifères ou catégories de perméabilité et de transmissivité;
• formations poreuses ou discontinues (fissurées, fracturées, karstiques);
• conditions aux limites des systèmes d'eaux souterraines, ou impliquant les relations entre les
eaux souterraines et les eaux de surface
• types de sources ou catégories de débit moyen;
• hydrochimie ou qualité de l'eau souterraine;
• types de construction.
(iv) Données et informations : Toute une gamme d'informations peut être présentée sur la
carte, comme les données de terrain simples, observées directement et les données très
complexes, traitées et synthétisées, adaptées aux questions prévisibles. Cependant, il n'est pas
toujours possible de tout afficher sur la même carte (Tab.4.1).
notamment permettre d'identifier la configuration et les conditions aux limites des principaux
systèmes aquifères de la zone qu'elle couvre.
2.2.6. Présentation des eaux de surface
Trois options peuvent dicter le choix des données hydrologiques de surface qui seront
présentées sur une carte hydrogéologique:
i) Option «géographique» minimale : Le réseau hydrographique est indiqué sur la carte de
base topographique à des fins planimétriques uniquement; il est présenté dans la couleur bleue
traditionnelle. Les stations hydrométriques sont également présentées, y compris des données
pertinentes sur le ruissèlement de surface (débit moyen, zones des bassins en amont, nombre
d'années de mesure, etc.).
(ii) Option hydrologique : Les cours d'eau sont classés en fonction de leur débit moyen,
déduit par interpolation des données des stations hydrométriques, ou par le débit de base qui
montre principalement l'ampleur du ruissèlement des eaux souterraines collectées par les
cours d'eau.
(iii) Option hydrogéologique : Présentation des cours d'eau en fonction du degré de
continuité hydraulique avec les aquifères sous-jacents et du type d'interaction avec les eaux
souterraines (drainantes, infiltrantes, pas du tout, etc.), si souhaité, associées à des données
quantitatives sur les débits interactifs. Cette option convient à la cartographie explicite des
systèmes aquifères et de leurs conditions aux limites. Elle nécessite des modes de
représentation plus complexes et moins classiques qui différencient les formes et parfois les
couleurs.
2.2.7. Cartes spécifiques
Les cartes des eaux souterraines spécifiques sont dérivées de la carte hydrogéologique et
donnent la priorité, ou sont exclusivement consacrées aux informations nécessaires pour
répondre aux besoins et aux questions identifiés d'utilisateurs spécifiques (Tab.4.3).
Elles sont précédées de cartes de reconnaissance, complétées par des cartes plus spécifiques
(paramétriques notamment) et même réduites pour les atlas.
(2) des cartes pratiques, dont le but principal est d'informer et dont le programme doit
consister en les informations nécessaires à la réalisation de l'objet assigné. Les cartes
utilitaires sont le produit d'interprétations sélectives des cartes scientifiques. La carte
hydrogéologique est la base nécessaire de toutes les cartes pratiques, même si elles peuvent
également utiliser des données supplémentaires. La classification habituelle, présentée dans le
tableau 4, montre ces deux familles par rapport aux échelles habituelles. Les différences
d’échelle correspondent aux différences de «niveaux d’information», de détail des
interpolations et des classifications, ainsi que de fiabilité et de précision des informations
locales disponibles sur la carte.
Les cartes hydrogéologiques générales ainsi que celle du potentiel de la ressource en eau
souterraine sont généralement construites durant les phases préliminaires des travaux de
cartographie hydrogéologique. Les informations qu’elles contiennent ont trait au type
d’aquifère ainsi qu’à leur potentiel d’utilisation. Le niveau d’interprétation des cartes
hydrogéologiques générales est moins avancé que celui que l’on retrouve sur les cartes du
potentiel de la ressource. Ainsi, ces cartes s’adressent principalement aux spécialistes en
hydrogéologie alors que les cartes du potentiel seront plutôt accessibles aux utilisateurs ou
aux gestionnaires de la ressource.
Les cartes paramétriques contiennent un ensemble spécifique de données ayant trait à un ou
plusieurs aspects touchant la présence, l’étendue et l’importance de la ressource en eau
souterraine ainsi que ses caractéristiques géochimiques. Les paramètres présentés sont, par
exemple, l’altitude de la surface libre ou piézométrique, la profondeur à la nappe, la base de
l’aquifère ou son épaisseur, la salinité de l’eau, sa température ou sa concentration en ions
majeurs. Étant donné la grande quantité d’information qu’elles présentent, les cartes
paramétriques sont généralement conçues à grande échelle. L’utilisation de ces cartes
nécessite généralement l’interprétation d’un hydrogéologue.
Les cartes hydrogéologiques des systèmes aquifères sont préparées dans le but de faire
ressortir le contexte hydrodynamique des systèmes aquifères et les conditions limites
présentes dans une région. Leurs principaux buts sont d’améliorer la compréhension du
système d’écoulement et de définir le plus précisément possible les conditions aux limites du
système à l’étude (Struckmeier et Margat, 1995). Ces cartes sont le fruit de l’intégration de
plusieurs cartes paramétriques ainsi que d’informations complémentaires telles que la
géologie, la géomorphologie, la pédologie et l’hydrologie. Ces cartes sont très utiles pour
2.3.4. Terminologie
La classification des cartes selon différents critères est moins une fin en soi qu'un moyen de
mettre en évidence leurs différences et spécialisations. Il est moins important de classer les
cartes selon un système ou un autre que de donner à chaque type un nom clair cohérent avec
décrivant ces trois types de caractéristiques. Cependant, les zones ne peuvent pas avoir de
taille, de forme ou d'orientation.
(iii) Construction; assemblage et superposition : La production d'une carte thématique est un
travail d'assemblage et consiste à faire correspondre les signes qui expriment les données et
les informations selon le programme de cartographie adopté. La compatibilité et la
superposition des signes sont donc des critères de sélection essentiels lors de la préparation de
la clé.
(iv) Degrés de perception : Lorsque les différentes caractéristiques visuelles apparaissent
ensemble, elles ne sont pas toutes perçues au même degré. L'ordre de perceptibilité des signes
doit donc correspondre à l'ordre d'importance des sujets, c'est-à-dire des informations à
présenter.
• La couleur est la caractéristique la plus immédiatement perceptible. Il doit donc décrire les
variables les plus importantes, notamment pour les zones. En marquage ponctuel ou linéaire,
seules quelques couleurs pures sont clairement perceptibles.
• La valeur est, après la couleur, l'élément le plus perceptible dans le marquage de zone, mais
elle est à peine perceptible dans le marquage ponctuel ou linéaire.
• La taille est la caractéristique la plus perceptible pour les points et les lignes.
• La forme est moins perçue et sa perception est subordonnée à la taille. La forme d'un signe
ponctuel n'est visible que si la taille dépasse 2 mm.
• Le grain est perçu d'abord par sa valeur et ensuite par sa forme.
• L'orientation est la caractéristique la moins immédiatement perceptible.
(v) Recommandations
• L'étendue d'une entité ne doit exprimer qu'une seule variable physique, qualitative ou
quantitative. Sa gradation doit être cohérente, en particulier s'il s'agit d'une taille, d'une valeur
ou d'une échelle de valeur ordonnée de la variable représentée (par exemple, le débit, la
perméabilité.
• Les caractéristiques qualitatives non ordonnées (couleur, forme et grain) doivent exprimer
des types qualitatifs et non des classes quantitatives. Par exemple, les classes de transmissivité
ou d'écoulement ne doivent pas être représentées par des couleurs ou des grains différents.
• Il est recommandé de tester la superposition des différents signes et motifs avant de choisir
une clé qui les présente séparément
2.4.2. Légende
Une clé ou une légende est un tableau qui montre la correspondance entre les définitions des
objets cartographiques (significations) et les signes qui les représentent. Deux principes
généraux contribuent à rendre cette correspondance plus claire:
• analogies dimensionnelles évidentes: les données ponctuelles et linéaires (contours) et les
zones de valeur égale relatives aux étendues sont tout naturellement représentées
respectivement par des points, des lignes et des zones;
• des subdivisions similaires entre, d'une part, le matériel à montrer (par exemple zones de
distribution des conditions hydrogéologiques ou classes de variables définies; limites
primordiales), et à lire lors de la consultation de la carte (informations sur divers paramètres
ou caractéristiques qualitatives); et d'autre part, entre des signes principalement visibles (par
exemple des marques de zone) et principalement lisibles (points et lignes).
(i) Règles : Il y a cinq règles à respecter lors du choix d'une clé:
• Cohérence du degré de perceptibilité (visibilité et lisibilité) avec l'ordre d'importance des
données et informations présentées;
• Cohérence des traits des signes avec les sujets représentés: la correspondance «éloquente»
facilite la compréhension immédiate. En particulier, les discontinuités dans les lignes ou les
«grains» (motifs) expriment le mieux les discontinuités réelles dans l’espace ou le temps; les
oppositions binaires (noir / blanc, vide / plein, positif / négatif, etc.) sont très appropriées pour
exprimer les nombreuses dualités conceptuelles en hydrogéologie (aquifère / non aquifère,
eau souterraine libre / confinée, eau douce / eau salée, etc.);
• Intelligibilité: la carte doit être claire, en particulier si elle a été conçue pour des utilisateurs
non spécialisés. Cela nécessite une superposition des signes et des modèles;
• Conformité aux normes recommandées, en particulier celles qui sont internationales ou
testées par une utilisation antérieure;
• La standardisation des légendes des cartes hydrogéologiques et de leurs dérivées devrait
cependant permettre une certaine flexibilité et la possibilité de changement et
d'enrichissement découlant d'une connaissance et d'une innovation conceptuelle accrues;
• Imprimabilité: les difficultés pratiques pouvant survenir aux stades du dessin et de la
publication doivent être minimisées.
(ii) Structure : La légende d'une carte hydrogéologique est généralement structurée en quatre
sections consacrées respectivement à:
• formations et structures hydrogéologiques;
• eaux souterraines;
• hydrographie;
Ou il peut être adapté à un domaine physique naturel tel qu'un bassin sédimentaire ou fluvial
ou un aquifère individuel.
• Les cartes topographiques de base disponibles doivent souvent être complétées ou révisées,
notamment en ce qui concerne le schéma de drainage, et simplifiées.
• Le choix de l’échelle, dicté d’abord et avant tout par le but de la carte, qui suggère une
grande ou une petite échelle, est également limité par l’échelle des cartes de base
topographiques disponibles.
2.5.2. Programmation
Il existe quatre phases principales de la production d'une carte hydrogéologique :
(i) Collecte de données et dessin de la carte hydrogéologique : Dès le départ, l'élaboration
d'une carte hydrogéologique peut être ou non l'un des objets des inventaires hydrogéologiques
régionaux et des opérations de prospection. Dans tous les cas, c'est à ce stade que des données
de base utiles sont collectées. Mais le «dessin d’une carte hydrogéologique» peut comprendre
des observations plus complètes et spécifiques et parfois des investigations de la sous-surface.
Cela comprend toujours la recherche: l'utilisation de tous les documents existants, publiés ou
non (littérature, cartes, fichiers, etc.), y compris bien sûr les rapports et études
hydrogéologiques antérieurs, sans oublier les archives techniques (liées à la prospection
pétrolière ou aux opérations minières).
(ii) Analyse et préparation des données : La phase préparatoire consiste à transférer toutes les
données recueillies ou interprétées à partir des travaux sur le terrain (par exemple points d'eau
classés, détails hydrographiques classés et vérifiés, contours hydrogéologiques) sur des cartes
de travail de chaque sujet à la même échelle que la carte en préparation. Cela peut inclure le
dessin de cartes paramétriques, par exemple. Cartes piézométriques, cartes d'isohypses
structurelles ou cartes de transmissivité. Au cours de cette phase, des lacunes et des
incertitudes peuvent apparaitre, nécessitant un travail de terrain supplémentaire ou une
réinterprétation des données de base.
(iii) Préparation du modèle : Cette phase centrale commence par le choix du programme de
cartographie et la préparation du légende en fonction de l'objectif de la carte. Au fur et à
mesure des travaux, des modifications ou améliorations du programme et de la légende
peuvent être souhaitables. Il est conseillé de faire du modèle autant que possible de la carte
projetée en ce qui concerne les signes et les couleurs, afin de pouvoir juger de la compatibilité
et de la perceptibilité de l’ensemble. Le matériel indiqué dans la marge (cartes, sections et
diagrammes en encart) doit également être préparé à ce stade.
(iv) Publication : Cette phase est largement à la charge des autres personales. Le rôle de
l'hydrogéologue et du dessinateur se limite à la vérification et à la correction à deux étapes:
• vérification du dessin avant impression;
• examiner et corriger les épreuves, notamment en ce qui concerne la couleur.
Ces deux phases peuvent être partiellement fusionnées par l'utilisation de techniques de
cartographie assistée par ordinateur qui mémorisent directement les contours du modèle
d'origine.
2.5.3. Note explicative
La note explicative d'une carte hydrogéologique devrait remplir trois fonctions:
• Compléter et expliquer les définitions de la légende, en suivant le même ordre. Notamment,
indiquant les degrés d'approximation des variables pour la même donnée selon la zone et les
sources, par exemple. les données de base.
• Donner des instructions sur la façon d'utiliser la carte; expliquant l'utilisation de certaines
données ou informations.
• Fourniture de données ou d'informations supplémentaires: cela peut être cartographique
mais non représenté sur la carte principale (pour éviter la surcharge), mais apparaissant sur les
cartes jointes dans la note, ou il peut être non cartographique, par exemple : données
historiques, coupes transversales ou explicatives, des précisions sur la méthodologie utilisée.
3. Les systèmes d'information géographique (SIG)
Les systèmes d'information géographique (SIG) sont devenus des outils importants pour
résoudre efficacement de nombreux problèmes dans lesquels les données spatiales sont
importantes. Les ressources naturelles et les préoccupations environnementales, y compris les
eaux souterraines, ont grandement profité de l'utilisation des SIG pour résoudre certains
nombres des problèmes.
3.1. Présentation et intérêts du SIG
La croissance rapide, la diversité et l'orientation commerciale du SIG ont donné lieu à de
multiples définitions du terme SIG. Le SIG peut être décrit comme une collection de logiciels
et de matériel informatique pour le stockage, la manipulation, l'analyse et l'affichage de
données spatiales ou géographiquement référencées.
Le SIG peut également être décrit comme une combinaison d'outils informatiques:
cartographie et outils pour afficher des données et faire des cartes, une base de données pour
stocker des données spatiales et un outil d'analyse pour manipuler des données. En tant
qu'outil de visualisation, le SIG permet l'affichage graphique de cartes, d'informations
tabulaires, de résumés statistiques et de solutions de modélisation. En tant que base de
données, le SIG peut stocker, maintenir et mettre à jour les données spatiales et les
informations descriptives associées. Le SIG prend en charge la plupart des fonctions de base
de données telles que la navigation, les requêtes tabulaires, la mise à jour des données et les
fonctions prises en charge par les logiciels informatiques couramment utilisés tels que les
feuilles de calcul et les progiciels statistiques.
La différence la plus significative entre le SIG et les autres systèmes d'information et bases de
données est la nature spatiale des données dans un SIG. Les fonctions d'analyse dans un SIG
permettent de manipuler plusieurs thèmes de données spatiales pour effectuer des opérations
telles que les superpositions, la mise en mémoire tampon et les opérations arithmétiques sur
les données.
3.2. Composants SIG
Les SIG, comme d'autres systèmes d'information, font partie intégrante des applications pour
résoudre divers problèmes et questions. Pour créer des applications SIG réussies, il doit y
avoir trois éléments essentiels, ce sont les logiciels, le matériel informatique et les données.
3.2.1. Logiciel : Les logiciels SIG sont extrêmement divers en termes de fonctionnalité, de
structure de base de données et d'exigences matérielles. Aujourd'hui, un utilisateur de SIG se
voit présenter une grande variété de logiciels SIG commerciaux. Les logiciels SIG populaires
incluent ArcGIS, ArcView, Arc Internet Map Server (IMS), MapServer, MapInfo, MGE
(Modular GIS Environment), Genasys, ERDAS, GRASS, IDRISI, GeoMedia et Atlas. Ces
outils logiciels sont sophistiqués et disposent d'une variété de fonctionnalités pour les
applications et analyses SIG. La plupart de ces outils logiciels ont la capacité de gérer les
données dans différents formats, facilitant ainsi le transfert de données entre les logiciels SIG.
Certains des logiciels ci-dessus sont spécifiques au matériel et d'autres fonctionnent sur
diverses plates-formes. La commercialisation des logiciels SIG est aujourd'hui de plus en plus
orientée vers une approche indépendante du système ou de la plate-forme.
3.2.2. Matériel : Avec le développement de la capacité de stockage des ordinateurs et la
baisse rapide du cout du matériel informatique, les logiciels SIG devenant disponibles pour
une large gamme de public. Les applications SIG nécessitent souvent l'utilisation de
périphériques spéciaux tels que des numériseurs et des scanners pour développer des données
numériques. Les unités GPS (Global Positioning System) avec des appareils portables et
mobiles exécutant ArcPad ou des programmes similaires sont largement utilisées pour
localiser et collecter des points et définir des lignes et des limites pour développer, analyser et
afficher des données spatiales au format SIG. D'autres exigences matérielles pour les
applications SIG comprennent des traceurs et des imprimantes pour la sortie des produits SIG
finaux, y compris des cartes et des résumés sur papier.
3.2.3. Données : Même si du matériel et des logiciels peuvent être disponibles, les utilisateurs
de SIG ne peuvent pas effectuer d'analyse, de visualisation ou de modélisation sans données.
Des données non spatiales avec indexation spatiale ainsi que des données spatiales sont
utilisées dans les projets SIG. Au début de l'ère du SIG, un utilisateur du SIG devait
développer des données numériques spatiales en numérisant ou en numérisant des cartes
papier, ce qui était un travail extrêmement long et introduisait souvent une erreur dans le
développement des données numériques. Cependant, de nombreux projets SIG au niveau
national, étatique et local ont maintenant été achevés pour fournir des ensembles de données
numériques. Bon nombre de ces données SIG ont été extraites de données d'images
aéroportées ou télédétectées à l'aide de techniques de traitement d'images numériques. Le
modèle de données SIG a évolué avec l'introduction de systèmes de gestion de bases de
données relationnelles et spatiales. La maintenance des métadonnées est un aspect essentiel
des projets SIG réussis.
Tableau .4.6. Couches de la base de données hydrogéologique primaire.
utilisées en raison de leur facilité de partage de données. Le format XML est également
devenu la norme pour le partage de données via Internet.
site peuvent être mises en œuvre à l'aide de fonctions SIG telles que les superpositions, les
tampons et les calculs arithmétiques sur les couches de données.
Par exemple, l’emplacement d’un site d'enfouissement de déchets dangereux est facilement
calculé dans le SIG. De plus, des cartes SIG des sols, de la géologie et des ensembles de
données climatiques, hydrologiques et culturelles peuvent être intégrées dans un SIG pour
développer des cartes montrant les zones appropriées pour le site d'enfouissement des déchets
dangereux qui satisfont aux règlementations.
3.6.4. Analyses de données spatiales à l'aide de statistiques spatiales : Les statistiques
spatiales sont un domaine en pleine émergence appliqué à de nombreuses applications
diverses. Les études d'auto-corrélation spatiale sont souvent utilisées en géostatistique pour
déterminer les dépendances spatiales des facteurs étudiés. Dans les études sur les eaux
souterraines, des statistiques spatiales peuvent être calculées pour étudier les distributions de
la contamination de source non ponctuelle des eaux souterraines à l'échelle régionale, et la
variation spatiale des facteurs hydrogéologiques affectant le transport des solutés, y compris
la conductivité hydraulique de l'aquifère, la pente et les propriétés des eaux souterraines. Les
statistiques spatiales peuvent être utilisées aussi pour déterminer la corrélation spatiale de la
pollution de source non ponctuelle et pour éliminer les détections de sources ponctuelles de
pollution dans une base de données sur la qualité de l'eau.
3.6.5. Montage en surface et interpolation: Les techniques d'ajustement de surface et
d'interpolation sont couramment utilisées pour créer des données continues (données
matricielles) à partir d'un ensemble distribué de points de données sur une région
géographique (par exemple, créer une carte piézométrique à partir des observations de la
profondeur de l'eau dans les puits). L'hypothèse sous-jacente de ces techniques est que les
points de données sont aléatoires, bien échantillonnés et sont représentatifs des distributions
spatiales de l'attribut. Les techniques couramment utilisées pour l'interpolation comprennent
l'interpolation par pondération de distance inverse, le krigeage à l'aide d'un semi-
variogramme, la régression polynomiale et l'ajustement par spline.
Les fonctions pour effectuer l'ajustement de surface et l'interpolation sont couramment
utilisées en géostatistique et peuvent être appliquées dans les études sur les eaux souterraines.
La distribution des points d'échantillonnage déterminera la méthode appropriée.
3.6.6. Visualisation : Le dicton «Une image vaut mille mots» est certainement pertinent pour
le SIG. L'un des avantages de l'utilisation d'un SIG est sa capacité de visualisation. La
visualisation est un moyen d'interpréter une image au format numérique et d'améliorer la
perception humaine. Lors de la visualisation de phénomènes 3D dans un environnement 2D,
une quantité importante d'informations est perdue. Avec les progrès de la technologie SIG, la
visualisation des phénomènes dans un environnement 3D est devenue plus facile et plus
précise, ce qui offre des possibilités d'analyse et d'exploitation diverses des données. La
visualisation du transport des contaminants, du mouvement des panaches et l'écoulement des
eaux souterraines.
3.6.7. Modélisation de la vulnérabilité de l'eau à l'aide de données spatiales : Les sources
diffuses sont souvent responsables des nitrates et des pesticides dans les eaux souterraines et
les eaux de surface. Cependant, il est difficile de prédire la pollution par la source non
ponctuelle dans les eaux souterraines et les eaux de surface en raison des activités agricoles,
car de nombreux facteurs, notamment le sol, le climat, les cultures, le taux et le moment des
applications de pesticides et de nutriments et du travail du sol, affectent le mouvement des
polluants du de source non ponctuelle. Les SIG sont de plus en plus intégrés aux modèles
d'évaluation de la qualité des eaux souterraines et de surface pour faciliter l'utilisation des
modèles. Les données requises pour ces modèles peuvent être stockées et gérées dans un SIG
pour faciliter les simulations de modèle.
Les cartes SIG montrant les zones vulnérables à la contamination des eaux souterraines pour
une région pourraient avoir de nombreuses utilisations potentielles, telles que la mise en
œuvre de stratégies de gestion des eaux souterraines pour prévenir la dégradation de la qualité
des eaux souterraines et la localisation de systèmes de surveillance des eaux souterraines.
Ces cartes seraient également utiles pour évaluer les politiques existantes et potentielles de
protection des eaux souterraines. La cartographie de la vulnérabilité des eaux souterraines
peut être classée en deux catégories: la cartographie de sensibilité et la cartographie de
vulnérabilité. La sensibilité des eaux souterraines à la pollution est déterminée en fonction du
cadre hydrogéologique, comme la profondeur des eaux souterraines, la présence d'une couche
de confinement, la recharge des eaux souterraines et la conductivité hydraulique. La
vulnérabilité des eaux souterraines estime comment la sensibilité des eaux souterraines est
modifiée par les activités humaines telles que les pratiques d'utilisation des terres, les
utilisations des pesticides et des nutriments et l'utilisation de l'eau.
DRASTIC est un modèle d'évaluation de la qualité des eaux souterraines à l'échelle régionale
qui évalue la vulnérabilité des eaux souterraines des systèmes aquifères en fonction des
facteurs hydrogéologiques d'une région. Il s'agit d'un modèle empirique développé par la
National Well Water Association en collaboration avec l'USEPA dans les années 80 pour
évaluer le potentiel de pollution des systèmes d'eaux souterraines à l'échelle régionale. Les
facteurs pris en compte dans DRASTIC sont: la profondeur de la nappe phréatique, la
recharge (aquifère), les milieux aquifères, les milieux pédologiques, la topographie, l'impact
des milieux de la zone vadose et la conductivité (hydraulique) de l'aquifère.
Le SIG peut être utilisé pour développer et stocker des données représentant les paramètres
hydrogéologiques d'une région requise pour DRASTIC. Les opérations de classification, de
superposition et d'arithmétique SIG peuvent être utilisées pour intégrer les couches de
données afin d'élaborer des cartes montrant les zones vulnérables à la contamination des eaux
souterraines par la pollution non ponctuelle.
À l'aide d'un SIG, on peut faire aussi une comparaison des prévisions des analyses DRASTIC
avec une base de données sur la qualité de l'eau basée sur le SIG des détections de nitrates, de
pesticides, etc. dans les puits d'eau potable pour validé la carte de la vulnérabilité. En plus, des
informations sur la structure du sol, les données sur l'utilisation des terres et des produits
chimiques agricoles sont utilisées pour améliorer la méthodologie DRASTIC pour la
cartographie de la vulnérabilité des eaux souterraines en utilisant des règles floues. Les
résultats DRASTIC basés sur des règles floues en considérant la structure du sol étaient mieux
corrélés avec les données mesurées sur la qualité de l'eau.
3.6.8. Modélisation du mouvement des eaux souterraines : La modélisation de
l'écoulement des eaux souterraines est généralement réalisée à l'aide d'une approche 2D ou 3D
à différences finies ou éléments finis. En 2D, la méthode des différences finies utilise une
discrétisation rectangulaire dans laquelle les paramètres d'entrée sont attribués à chaque pixel
et la charge hydraulique est calculée pour chaque cellule. Une différence finie 3D peut être
visualisée comme une pile de grilles avec interaction entre les grilles comme spécifié. Les
deux modèles de données SIG courants, vectoriels et raster, peuvent être utilisés pour
modéliser le mouvement des eaux souterraines en utilisant une approche de différence finie,
mais l'approche grille/raster est plus analogue à une approche de différence finie car chaque
paramètre/entrée dans le modèle peut être représenté comme une couche de données SIG
distincte.
Dans l'approche par éléments finis, un réseau polygonal, généralement un réseau triangulaire,
est utilisé pour représenter le flux 2D dans l'aquifère. Les SIG sont souvent équipés de
fonctions pour créer des réseaux triangulaires irréguliers (TIN), et cette approche est similaire
à l'approche par éléments finis. Par conséquent, un modèle de données vectorielles avec des
capacités des réseaux triangulaires irréguliers (TIN) peut convenir davantage à la génération
de mailles d'éléments finis pour la modélisation du mouvement des eaux souterraines.
Le SIG peut faciliter le développement, l'étalonnage et la vérification des modèles ainsi que
l'affichage des paramètres du modèle et les résultats de la modélisation du mouvement des
eaux souterraines. Les statistiques spatiales et les capacités de conception de grille du SIG
peuvent améliorer l'effort de modélisation et faciliter l'évaluation de la fiabilité. Une interface
GIS-MODFLOW est un exemple de modèle de différence finie des eaux souterraines lié à un
SIG. La plupart des paramètres du MODFLOW doivent être représentés dans un format
raster. Il peut arriver qu'il n'y ait pas de données dans une cellule après la conversion en
données raster. Les algorithmes d'interpolation spatiale dans le SIG, comme Inverse Distance
Weighting (IDW), peuvent être utilisés pour interpoler des données ponctuelles.
Habituellement, le SIG et le modèle sont autonomes et sont liés par une interface ou un
ensemble de programmes. En règle générale, ces programmes convertissent simplement les
données du SIG en un format qui peut être lu par le modèle et la sortie du modèle est
convertie pour être affichée dans un SIG. Le SIG est principalement utilisé pour la gestion des
données et les capacités d'analyse spatiale dans de telles interfaces.
Diverses fonctions sont également généralement disponibles dans un SIG qui peut être utilisé
pour modéliser l'advection et la dispersion des eaux souterraines. La première étape de la
modélisation de l'écoulement des eaux souterraines consiste à déterminer la vitesse et la
direction de l'écoulement à chaque point du champ d'écoulement. Un champ d'écoulement
peut être généré en utilisant la loi de Darcy pour une grille régulière. Un bilan de volume peut
être calculé pour chaque cellule. Un résidu d'équilibre de volume nul pourrait indiquer un
équilibre entre les entrées et les sorties dans une cellule. Cela représente l'état d'équilibre de
l'écoulement des eaux souterraines.
3.6.9. Mise en œuvre de politiques impliquant des dimensions spatiales : L'eau souterraine
est clairement l'une des ressources naturelles les plus importantes. Le gouvernement a rendu
obligatoire la protection des réseaux d'eau souterraine par le biais de programmes qui
identifient et protègent les champs de forage municipaux en désignant des zones de protection
du champ de captage. Une zone de protection du champ de captage est définie comme les
zones de surface et souterraines entourant un puits public ou un champ de forage à travers
lesquelles les contaminants sont susceptibles de se déplacer vers le puits ou le champ de
forage et d'atteindre ce dernier. Cinq critères généraux de protection des têtes de puits
identifiés par l'EPA sont: (1) la distance, (2) le rabattement, (3) le temps de parcours, (4) les
limites de débit et (5) la capacité d'assimilation.
Un SIG peut être utilisé pour intégrer les concepts ci-dessus et synthétiser les entrées et sorties
nécessaires à l'analyse. Les capacités analytiques du logiciel SIG peuvent être utilisées pour la
caractérisation du site. Les fonctions de superposition logique et visuelle, ainsi que les
capacités de mesure de distance dans un SIG, peuvent être utilisées pour définir des
conditions et des emplacements répondant à des critères de protection spécifiés.
La technologie SIG peut être utilisée pour soutenir les enquêtes correctives sur la
contamination des eaux souterraines. Le SIG peut être utilisé pour intégrer plusieurs
progiciels nécessaires à l'évaluation de la contamination environnementale lors de la
caractérisation du site. L'interface du SIG avec un modèle de mouvement des eaux
souterraines, tel que MODFLOW, peut facilité l'étude des panaches 3D. La technologie SIG
aide à organiser les données sur les problèmes survenant dans une région géographique et à
comprendre leur association spatiale, et fournit un moyen puissant d'analyser et de synthétiser
les informations de ces problèmes. Le SIG peut également fournir des informations aux
décideurs sur les limites de l'exactitude des données et des produits finaux produits par les
analyses SIG.
4. Exemples des cartes hydrogéologiques
La cartographie de l’aquifère a pour but de représenter sa géométrie (ou configuration), sa
structure et de schématiser les fonctions du réservoir (fonction stockage et conduite) et son
comportement hydrodynamique. Les cartes sont de deux types : structurales et
piézométriques.
4.1. Cartes structurales de l’aquifère
Les cartes structurales de l’aquifère représentent la morphologie, la position des surfaces
limites, les épaisseurs nécessaires au calcul des volumes et la distribution spatiale des
paramètres hydrodynamiques. Ces cartes sont établies par synthèse des données sur à la
géologie, les conditions aux limites et les paramètres physiques (notamment la lithologie et la
granulométrie) et hydrodynamiques des aquifères (résultats des pompages d’essais).
4.1.1. Carte de la profondeur de la nappe
Cette carte appelée : carte des isobathes est constituée de courbes d’égales profondeur de la
nappe par rapport au sol. Elle représente l'épaisseur du terrain situé au dessus de la surface de
la nappe, et constitue un intérêt pratique évident pour le choix d'implantation des puits et des
forages. Cette carte couplée à celle des perméabilités, permet de mettre en évidence des
secteurs vulnérables à la pollution (faible profondeur de l’eau et forte perméabilité de la zone
non saturée de la nappe).
Figure 4.3. Carte isobathes de la nappe libre d’El Oued 2010 (Bouselsal, B.2014).
4.1.2. Carte du toit du substratum
La surface du substratum imperméable de la nappe est représentée par des courbes isohypses (courbes
d’égales altitudes). Ces cartes donnent une indication sur la profondeur maximale des puits et
sondages. Pour établir ces cartes on utilise les données lithologiques des forages de reconnaissance,
ainsi que les résultats des différentes prospections géophysiques (surtout électrique et sismique).
Figure 4.4. Carte isohypses de la nappe alluviale de la plaine de Meskiana (Gouaidia, 2008).
4.1.3. Carte de l’épaisseur de la nappe
Les courbes d'égale puissance de la nappe ou isopaches sont obtenues en superposant la carte
du substratum avec la carte piézométrique. En effet, en faisant la différence entre les courbes
isohypses (toit du substratum) et les courbes isopièzes (toit de la nappe), on obtient les
courbes isopaches. Cette carte donne une idée sur la richesse de la nappe. Elle permet si on
dispose de plusieurs valeurs de la porosité efficace, d'évaluer la réserve totale de la nappe.
Figure 4.5. Carte isopache de la nappe des sables dunaires de Bouteldja (Heni, A.2003).
Figure 4.6. Carte des perméabilitésde la nappe des sables miocènes de la plaine d’El Ma El Abiod
(Rouabhia,A. 2004)
4.2.1.4 Sonde piézométrique : Instrument pour la mesure du niveau statique des eaux
souterraines dans les puits et les piézomètres.
L'équidistance des courbes hydroisohypses est la distance constante entre des plans horizontaux
d'égal niveau piézométrique. Elle dépend de la précision et de la densité des mesures, des valeurs
du gradient hydraulique, et de l'échelle de la carte. En général, elle est de l'ordre du mètre (0.5, 1 ou
2m) pour les cartes à 1/1000 et 1/20000 ; de 5 ou 10m pour celles à 1/50000 et 1/100000.
Tracé des courbes hydroisohypses est effectué par différentes méthodes d'interpolation, adaptés à la
précision et à la densité des données disponibles. L'interpolation approximative est effectuée par
une méthode visuelle. Dans la plupart des cas, cette méthode donne des résultats satisfaisant mais
elle doit être utilisée avec prudence. La méthode d'interpolation du triangle est effectuée lorsque la
densité des points est suffisante.
La méthode d'interpolation du triangle se réalise en groupant par 3 les données. Les côtés du
triangle sont tracés et divisés en segments proportionnels. Les courbes hydroisohypses sont
obtenues en joignant, par des segments de droite, les points d'égal niveau.
Les lignes de courant sont perpendiculaires aux courbes équipotentielles (isopiézes) qu'elles
recoupent. Elles matérialisent les trajectoires suivies par l’eau souterraine lors de sa
circulation.
dans la figure ci-dessous, où l'élévation du niveau d'eau à ce point est égal au puits 2 (26,20
m).
d. Pour déterminer la distance X du puits 1 au point A, résoudre les points suivants équation
e. La distance Y est mesurée directement à partir de la carte (200 m) sur la figure ci-dessous.
f. Lorsque la distance X est calculée, la direction de l'écoulement des eaux souterraines les
élévations du niveau d'eau peuvent être construites à 90 ° par rapport à la ligne représentant
équipotentielle de 26,20 m.
Méthode2 :
On peut utiliser la carte piézométrique pour déterminer la direction des eaux souterraines.
Pour déterminer la direction d'écoulement, au moins trois points d'observation sont
nécessaires, comme montre la figure suivante.
Tout d'abord, tracer avec précision la position des piézomètres sur un plan ou une carte avec
échelle et ensuite on trace une ligne de crayon entre chaque point d'observation.
Deuxièmement, diviser chaque ligne en un nombre de longueurs courtes et égales
proportionnellement à la différence d'élévation à chaque extrémité de la ligne.
La troisième étape, consiste à joindre des points de hauteur égale sur chacune des lignes à
former des courbes isopiézes. Sélectionnez un intervalle de contour (équidistance) adapté à la
variation globale des niveaux piézométrique dans la zone d'étude.
La quatrième étape, tracer le sens d’écoulement des eaux souterraines perpendiculairement
aux courbes isopiézes (Figure ci-dessous).
Scanner une carte inventaire des points d’eau, on connaissant le Xmin, Xmax, Ymax et Ymin de
la carte.
Construire un tableau EXEL des données piézométrique (PIEZO 1) :
Nom puits x y z ns np
H1
Le dessin de carte piézométrique par le surfer se résume comme suite :
Map˃New ˃Base map˃ carte piézométrique > introduire le Xmin, Xmax, Ymax et Ymin de la
carte˃
Grid˃ data> PIEZO 1> limité la zone d’interpolation et choisir la méthode d’interpolation
Pour tracer la carte : conteur map> digit PIEZO 1˃ ok
Pour travailler sur la carte on fait une double clique sur la carte > générale˃ on peut changer
l’équidistance. Etc.
4.2.3 Calcule de gradient hydraulique
Le gradient hydraulique est égal à la différence de niveaux piézométriques mesurés dans deux
piézomètres (se situant dans le sens d’écoulement d’eau souterrain) divisée par la distance
entre les deux points de mesure.
a) une continuité linéaire avec des lignes de courant rectilignes et parallèles, ce qui traduit un
écoulement relativement uniforme.
b) une courbure avec concavité tournée vers l’aval où les lignes de courant convergent vers
un axe de drainage privilégié.
c) une courbure avec concavité tournée vers l’amont et des lignes de courant divergentes, ce
qui matérialise une crête piézométrique et caractérise souvent une zone d’apport par
infiltration.
d) des courbes fermées avec des lignes de courant convergentes. Ces dépressions
piézométriques indiquent des ponctions dans la nappe par pompages ou par fuites vers un
aquifère sous-jacent.
e) des courbes fermées avec des lignes de courant divergentes. Il s’agit alors de dômes
piézométriques qui correspondent à des aires privilégiées d’infiltration.
Loin des limites de l’aquifère, si les courbes isopiézes sont fermées elles identifient, selon le
sens d’écoulement de l’eau souterraine, des zones d’alimentation localisées (dômes
piézométriques), ou de drainage (dépressions piézométriques).
Le cours d’eau peut à son tour alimenter la nappe pendant la période de crue. Dans ce cas, les
lignes de courant divergent de la rivière vers la nappe et la concavité des isopiézes est orientée
vers l’amont hydraulique de la nappe. Le niveau de l’eau dans le cours d’eau se trouve à une
cote supérieure à celle de la nappe.
1. Définitions :
Une certaine confusion régnant dans la terminologie réserve et ressource en eau, il est utile donc de
distinguer les deux termes.
1.1 La réserve : représente la quantité ou le volume d'eau gravifique contenue, à une date donnée,
ou emmagasinée au cours d’une période moyenne annuelle, dans un système hydrologique, Elle est
associée au concept de ressource en eau non renouvelable. Elle résulte de la fonction capacitive de
réservoir des aquifères. Evaluée en unités de volumes, elle est exprimée en hectomètre cube (106 m3).
1.2 La ressource : représente la quantité ou le volume, d'eau pouvant être prélevée d’un système
hydrologique pendant une période donnée, compte tenu de critères ou de contraintes techniques,
socioéconomiques et politiques. L’expression ressource est toujours accompagnée d’une
qualification précisant sa catégorie. L’évaluation de la ressource repose sur les comportements
hydrodynamique et hydrochimique de l’aquifère. Elle est exprimée en terme de débit moyen m 3/s,
hm3/an, km3/an.
2. Critères d’exploitation d’un aquifère
La planification de l’exploitation de l’eau souterraine repose sur l’évaluation de la réserve et de la
ressource. Cette opération est la synthèse finale de toutes les données acquises au cours de la
prospection et des expérimentations sur le terrain. Les critères d’exploitation d’une nappe d’eau
souterraine sont liés aux diverses contraintes définies ci-après.
2.1. L’offre et la demande
La ressource en eau doit, en effet, satisfaire aux exigences d’une demande d’utilisation. Dans ce
cadre, l’évaluation de la ressource doit représenter un compromis entre les possibilités de production,
définies par les contraintes physiques et techniques de la ressource disponible, et les exigences
qualitatives, quantitatives et économiques, imposées par l’utilisation.
2.2. Contraintes de planification
Ces contraintes sont évolutives dans l’espace et le temps et sont d’ordres :
technique (structure hydrogéologique de l’aquifère, paramètres hydrodynamiques),
socio-économiques (coût de l’exploitation, productivité des ouvrages),
écologique (répercussions de l’exploitation sur le milieu, rabattements admissibles),
politique (politique volontariste de l’eau et du développement, efforts financiers à consentir).
2.3. Contraintes spatio-temporelles
L’évaluation de la réserve ou de la ressource doit se référer obligatoirement à un système de
ressource en eau (espace délimité à un instant donné ou pour une moyenne définie). Les évaluations
doivent être effectuées dans un domaine d’espace adapté à celui qui est imposé par la demande. La
durée des prévisions est variable, entre 5 et 30 ans. Bien entendu, les projections seront d’autant plus
aléatoires que la durée sera importante.
2.4. Variabilité dans l’espace et dans le temps
Les exigences de la demande en eau peuvent évoluer dans le temps en terme de qualité et surtout en
terme de quantité. Par conséquent, l’évaluation de la ressource évolue également dans l’espace et
dans le temps. Elle n’est donc pas immuable et doit être actualisée périodiquement.
3. Catégories de réserves en eau souterraine
La catégorie de réserve en eau souterraine est définie par le volume d’eau gravitaire stocké, à une
date donnée ou, de préférence au cours d’une durée moyenne, dans une tranche d’aquifère délimitée.
Quatre catégories des réserves sont définies :
la resserve totale.
la réserve régulatrice.
la resserve permanente.
la resserve exploitable.
3.1 Réserve totale
La réserve totale représentent la totalité du volume d'eau gravifique stocke dans l'horizon aquifère
délimité dans tous les cas à la base par le substratum. La limite supérieur est la surface piézométrique
maximale moyenne, pour l’aquifère à nappe libre et le toit imperméable pour l’aquifère à nappe
captive. Dans l’aquifère libre, la réserve totale moyenne, parfois utilisée, est limitée au sommet par la
surface piézométrique moyenne annuelle.
3.2 Resserve régulatrice
La réserve régulatrice correspondent au volume d'eau gravifique stocké dans la zone de fluctuation
de la surface piézométrique d’un aquifère à nappe libre. Elle est délimitée par la surface
piézométrique maximale moyenne et par la surface piézométrique minimale moyenne, dont
l'amplitude détermine la puissance Δh.
Figure 5.1. Détermination des réserves en nappe libre sur l'année hydrologique
lieu on détermine les conditions aux limites hydrodynamiques de l’aquifère avec son environnement.
Les données recueillies permettent de cartographie l’aquifère, ces cartes montrent la configuration et
la géométrie de l'aquifère, et représente ses limites géologiques et hydrodynamiques. Trois types des
cartes en courbes d'isovaleurs sont généralement élaborées; les cartes en courbes isohypses (ou
d'égale altitude du substratum), figurant la morphologie de la surface substratum, au même titre que
les cartes topographiques en courbes de niveau, représentant la surface du sol, les cartes en courbes
isobathes (ou d'égale profondeur de la nappe), par référence à la surface du sol, et les cartes en
courbes isopaques (ou d'égale épaisseur de l'aquifère), bases de calcul du volume de réservoir.
4.1.2. Détermination de coefficient d’emmagasinement
Le coefficient d’emmagasinement est une valeur sans dimension, notée S, qui représente le rapport
du volume d’eau libéré ou emmagasiné par unité de surface de l’aquifère à la variation unitaire de
charge hydraulique, Δh, correspondante (Fig.5.3). Pour une nappe libre, il s’agit du volume d’eau
libéré par gravité (égouttage du terrain). S varie alors entre 1.10-2 et 2,5.10-1, il est assimilable à la
porosité efficace de l’aquifère (ne). La porosité efficace peut être déterminée en laboratoire sur
échantillons ou par des essais sur le terrain. Comme il est nécessaire d'obtenir, non pas des données
ponctuelles, mais une porosité efficace moyenne de l'horizon aquifère, les essais sur le terrain
donnent des résultats plus utilisables. Les déterminations sur le terrain sont effectuées
essentiellement par les essais de débits par pompage
Pour une nappe captive, il s’agit du volume d’eau expulsé par décompression de l’aquifère. S varie
alors entre 1.10-3 et 1.10-4. Le coefficient d’emmagasinement est calculé d’après les pompages
d’essai long duré uniquement sur les piézomètres.
Figure 5.3. Schéma conceptuel de la réserve dans une nappe libre et dans une nappe captive
Le tarissement est défini comme la décroissance du débit d’une source en régime non influencé, liée
à la diminution de réserve en période sans alimentation souterrain d’un cours d’eau ou d’une source,
dans les mêmes conditions.
En période de déficit pluviométrique (absence d’infiltration efficace), en effet, en absence de pluies
ou de fonte de neige, les débits des rivières naturelles proviennent des réserves d'eau accumulée dans
le sous-sol. Donc la réserve régulatrice alimente le débit de tarissement. La courbe de tarissement
permet de calculer le volume d’eau total de la réserve régulatrice d’un horizon aquifère qui alimente
les cours d’eau. La courbe de tarissement (Fig.5.6) est définie à partir de la fin de la courbe
décroissante de l’hydrogramme.
Le calcul du coefficient de tarissement est basé sur le modèle de Maillet qui admet qu’en régime non
influencé c’est-à-dire en l’absence de toute précipitation, le tarissement correspond à la décroissance
exponentielle du débit en fonction du temps. En effet, on définit le tarissement comme étant la
décroissance du débit d'eau souterraine allant aux eaux de surface pendant les périodes sans
alimentation, due à la diminution de la réserve d'eau souterraine et exprimée par la courbe de
tarissement. L’expression du modèle de Maillet est la suivante : Qt = Qo e-α t
Avec : Qt est le débit à l'instant t.
Qo est le débit à l'instant to (début de tarissement).
t est le temps en jours.
α est le coefficient de tarissement (en j-1)
A partir de la formule de Maillet, Qt = Qo e-αt , On peut écrire :
Une autre formule appliquée pour le calcul de réserve régulatrice d’un cour d’eau ou d’une source,
c’est la formile de G.Tison, ce dernier montre que les débits varient en fonction du temps comme
l’inverse de leur racine carrée. La formule s’écrite sous les formes : Qt = Qo / (1+α t)2 ou √Qt = √Q0/
(1+α t).
Nous portons sur un diagramme arithmétique, en abscisses les temps en jour et en ordonnées
l’inverse de la racine carrée des débits (1/√Q) en m 3/s. A partir du graphe on détermine 1/√Q0 ,1/√Qt
et t, en suite en calcul Q0 et Qt.
Volume de la réserve régulatrice V= Qo (m3/s) / α ( j-1) (α en j-1 = α en 86400 s-1)
V= Qo (m3/s) * 86400s / α
La réserve d’une nappe captive est donc très faible devant celle d’une nappe libre de même aire, dans
le même matériau, et pour une même variation piézométrique. Cette propriété des nappes captives,
inconvénient pour l’exploitation de l’eau, présente en revanche un avantage du point de vue du
rabattement de nappe en pompage, puisque pour abaisser la charge d’un dh donné, on va extraire un
volume d’eau plus petit donc dépenser moins d’énergie à pomper que si la nappe était libre.
L’opération de rabattement sera donc moins coûteuse en nappe captive.
Mais, si l’on rabat le niveau piézométrique d’une nappe captive en dessous du toit de la nappe, celle
ci devienne libre : la réserve supplémentaire ainsi mobilisée se calcule comme celle d’une nappe
libre ordinaire et sa contribution domine largement la réserve totale.
En termes de gestion, la réserve mobilisable au cours d’une période définie (i.e. la ressource) d’une
nappe captive est le produit du coefficient d’emmagasinement S par l’aire (en plan) de la nappe et
par la différence de niveau piézométrique entre le niveau initial et le niveau minimum auquel on peut
accepter de rabattre la nappe captive.
5. Le renouvèlement de la réserve en eau
La réserve en eau souterraine, R, est évaluée à partir du volume, V, de la tranche d’aquifère
considérée et de la porosité efficace, ne (dans le cas d’un aquifère à nappe libre) ou du coefficient
d’emmagasinement, S (pour les aquifères à nappe captive.
R= V* ne avcec V=h*s (s, surface de la nappe et h, hauteur de la tanche d’eau)
R= V* S avec V=s*e ((s, surface de la nappe et e, épaisseur de la nappe captive)
Le renouvèlement de la réserve en eau d’un aquifère se fait par les apports de l’infiltration efficace.
En régime naturel, cette alimentation compense les sorties dûes à l’écoulement souterrain. On définit
ainsi deux paramètres : le taux de renouvèlement et la durée de renouvèlement.
Le taux de renouvèlement est le rapport de l’alimentation moyenne annuelle de l’aquifère, IE,
exprimée en volume, sur la réserve totale moyenne, RM. Ce taux est exprimé en pourcentage.
Taux de renouvèlement = IE/ RM= Qw/ RM
La durée de renouvèlement est la durée théorique nécessaire pour que le volume cumulé de
l’alimentation de l’aquifère soit égal à sa réserve totale moyenne, RM, équivalent à long terme du
débit de l’écoulement souterrain, QW. Cette durée est exprimée en années.
Durée de renouvèlement = RM /IE = RM/QW
Exemple : un aquifère libre alluvionnaire RM= 105 hm3 et Qw= 7*104 hm3/an
Taux de renouvèlement = Qw/ RM= 7*104 /105= 70%
Durée de renouvèlement = RM/QW= 105/7*104=1.4 an
6. Evaluation de la ressource
L’évaluation de la ressource en eau souterraine exploitable met en œuvre des méthodes et des
moyens complexes. L’emploi de modèles mathématiques de simulation hydrodynamique, en régimes
permanent et transitoire, est indispensable.
L’hydrogéologie doit être à la fois quantitative et qualitative. On distingue :
La ressource en eau renouvelable naturelle dont l’unité d’évaluation est le bassin hydrologique,
La ressource en eau souterraine naturelle, renouvelable ou non, et dont l’unité d’évaluation est le
bassin hydrogéologique,
La ressource en eau souterraine exploitable dont l’unité d’évaluation est l’aquifère : elle
représente la quantité d’eau maximale disponible dans l’aquifère.
La dernière notion est la plus importante pour l’hydrogéologue. Dans ce cas, les méthodes
d’évaluation reposent sur la prise en compte de plusieurs paramètres tels que : conditions aux limites,
paramètres hydrodynamiques, caractéristiques du complexe aquifère/captage, réserves en eau
souterraine, entre autres.
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