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Texte :

ANTIGONE, (secoue la tête) : Je ne veux pas comprendre, C'est bon pour vous. Moi je suis là pour

autre chose que pour comprendre. Je suis là pour vous dire non et pour mourir.

CRÉON : C'est facile de dire non ! ANTIGONE : Pas toujours.

CRÉON : Pour dire oui, il faut suer1 et retrousser ses manches, empoigner la vie à pleines mains et

s'en mettre jusqu'aux coudes. C'est facile de dire non, même si on doit mourir, Il n'y a qu'à ne pas

bouger et attendre. Attendre pour vivre, attendre même pour qu'on vous tue. C'est trop lâche. C'est

une invention des hommes. Tu imagines un monde où les arbres aussi auraient dit non contre la

sève, où les bêtes auraient dit non contre l'instinct de la chasse ou de l’amour ? Les bêtes, elles au

moins, sont bonnes et simples et dures. Elles vont, se poussant les unes après les autres,

courageusement, sur Je même chemin, et si elles tombent, les autres passent et il peut s'en perdre

autant que l'on veut, il en restera toujours une de chaque espèce prête à refaire des petits et à

reprendre Je même chemin avec le même courage, toute pareille à celles qui sont passées avant.

ANTIGONE : Quel rêve, hein, pour un roi, des bêtes ! Ce serait si simple. (Un silence, Créon la

regarde)

CRÉON : Tu me méprises, n'est-ce pas ? (Elle ne-répond pas, il continue comme pour lui) C'est drôle.

(...) (Il a pris sa tête dans ses mains. On sent qu'il est à bout de forces.) Écoute-moi tout de même

pour la dernière fois, Mon rôle n'est pas bon, mais c'est mon rôle et je vais te faire tuer. Seulement,

avant, je veux que toi aussi tu sois bien sûre du tien. Tu sais pourquoi tu vas mourir, Antigone ? Tu

sais au bas de quelle histoire tu vas signer pour toujours ton petit nom sanglant ?

ANTIGONE : Quelle histoire ?

CRÉON : Celle d'Étéocle et de Polynice, celle de tes frères. Non, tu crois la savoir, tu ne la sais pas.

Personne ne la sait dans Thèbes, que moi. Mais Il me semble que toi, ce matin, tu as aussi le droit de

l'apprendre. (Il rêve un temps, la tête dans ses mains, accoudé sur ses genoux. On l'entend

murmurer). Ce n'est pas bien beau, tu vas voir. (Et il commence sourdement sans regarder Antigone).

Que te rappelles¬-tu de tes frères, d’abord ? Deux compagnons de jeux qui te méprisaient sans

doute, qui te cassaient tes poupées, se chuchotant éternellement des mystères à l'oreille l'un de

l'autre pour te faire enrager3 ?

ANTIGONE : C'étaient des grands.


I. ÉTUDE DE TEXTE : (10 points)

1.Complétez ce texte de présentation et recopiez-le en tenant compte des

indications suivantes : date d’écriture, nomdu père, genre théâtral, nom du

dramaturge. (0,25 x4) :

Antigone est une ..................... moderne écrite au .................. siècle par le dramaturge

français ......................................... Cette pièce représente le destin malheureux

d’Antigone, fille de Jocaste et d’.......................

2.Pour situer le texte dans l’œuvre, répondez aux questions suivantes :

a. Pourquoi Antigone a-t-elle été prise et ramenée au palais par les gardes de

Créon ? (0,5)

Univers apprentissage Prof. Salmi Antigone

b. En accomplissant cet acte, Antigone savait-elle qu’elle risque la peine de mort ?

(0,5)

3. Lisez la première réplique d’Antigone, puis répondez aux questions suivantes :

a. Quel type de phrases Antigone y emploie-t-elle ? (0,25)

b. En employant ce type de phrases, Antigone est-elle une fille hésitante, décidée

ou indifférente ? (0,5)

c. Quelle didascalie (indication scénique) vient appuyer cette attitude d’Antigone ?

(0,25)

4.Dans son face à face avec Antigone, Créon défend l’idée selon laquelle il n’est pas

facile de dire « oui ».a- Dites si cette idée est vraie ou fausse. (0,5)

b- Justifiez votre réponse par une expression relevée dans la première tirade de

Créon. (0,5)

5. a - Pour convaincre sa nièce, Créon recourt à des exemples liés à la nature. Relevez

un de ces exemples. (0,5)

b - Utilise-t-il ces exemples pour illustrer l’importance de la vie, la beauté de la

nature ou la nécessité de mourir ?

6.Antigone adopte une attitude méprisante vis-à-vis de son oncle Créon.


a. Relevez dans sa réplique une expression qui montre cette attitude. (0,5)

b. Dans cette même réplique, Antigone parle-t-elle à son oncle sur un ton ironique,

pathétique ou lyrique ? (0,5)

7.« Mon rôle n’est pas bon, mais c’est mon rôle et je vais te faire tuer ».

a. De quel rôle parle Créon ici ? (0,5). b. Réécrivez tout l’énoncé en employant un

moyen de concession. (0,5)

8. a - Créon donne-t-il une image valorisante ou dévalorisante des deux frères

d’Antigone ? (0,5)

b - Pour quelle raison Créon parle-t-il de cette façon des deux frères ? (0,5)

9. Êtes-vous d’accord avec cette façon dont Antigone s’adresse à son oncle dans ce

texte ? Justifiez votre avis par unargument personnel. (0,5 x 2)

10. À qui des deux personnages donneriez-vous raison dans cet extrait ? Justifiez

votre point de vue par un argument.

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