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BRGM

BUREAU de RECHERCHES Direction Scientifique


Département Géologie
GEOLOGIQUES & MINIERES Service dIHydrogéologie

74, rue de la Fédération


PARIS (15°)

LA POLLUTION DES EAUX SOUTERRAINES.

Etude documentaire

par

M. ALBINET

DS.63.A.127 Octobre 1963


Note de présentation.

La pollution des eaux pose aujourd'hui et posera de


plus en plus à l'avenir des problèmes venant au premier rang
des préoccupations des divers spécialistes de l'eau, dans les
pays en expansion urbaine et industrielle.

Il importe donc que les hydrogéologues, pour ce qui


les concerne, c'est-à-dire la pollution des eaux souterraines,
se documentent et s'arment techniquement afin de faire face à
des problèmes qui, posés autrefois de manière seulement acci-
dentelle, vont à l'avenir se multiplier.

Dépister les pollutions chimiques des nappes d'eau


souterraines, rechercher leur origine, participer à la mise en
oeuvre des techniques de décontamination, enfin mettre au point
et proposer les mesures de prévention et de contrôle appropriées
dans le cadre de la protection et de la conservation des eaux
souterraines, tout cela entre désormais dans le champ des acti-
vités courantes de 1'hydrogéologue.

Le présent mémoire a donc été conçu par M. ALBINET,


moins comme une étude exhaustive de la question que comme un
"dossier" documentaire, dossier qui reste ouvert. Ce travail est
destiné, en premier lieu, aux hydrogéologues. Mais il pourra
être également utile à d'autres spécialistes, en attirant leur
- 2 -

attention sur un aspect des problèmes de pollution souvent


négligé et sousestimé, ainsi que sur la nécessité et sur
l'importance de la contribution de 1'hydrogéologie dans tous
les cas de pollution des eaux souterraines.

Le Chef du Service d'Hydrogeologie


J. MARGAT
- A -

R E S U M E

La pollution des eaux souterraines ayant tendance à


progresser, est devenue, par son importance, un des sujets
à l'ordre du jour.

Il existe des normes d'eau potable à ne pas dépasser et on


peut donc considérer comme pollution tout apport qui transfère
les eaux souterraines hors des normes prévues dans le cas bien
entendu où ces eaux ont une constitution naturelle d'origine
dite potable. Mais cette pollution est issue de plusieurs causes.
On peut, en effet, considérer les facteurs occasionnant la
pollution, facteurs de propagation d'une part et les produits qui
provoquent la pollution d'autre part. Les premiers de ces facteurs,
qu'ils soient naturels ou artificiels sont, pour la plupart,
connus (pollution par infiltrations à partir d'une rivière,
d'un lac, e t c . ) ; quant aux seconds, leurs effets restent surtout
fonction de leur utilisation. Celle-ci n'étant pas limitée, on
peut ainsi, à l'aide d'exemples, voir les répercussions produites.
C'est ainsi que les Hydrocarbures, les détergents, les eaux usées,
les résidus de toutes sortes, les éléments des dépôts divers,
peuvent aboutir dans les nappes d'eaux souterraines causant ainsi
la contamination de ces nappes. Il y a donc à considérer.pour
chaque produit un cas spécial qui possède sa propre origine, sa
propre propagation, ses propres effets. En conséquence, chacun
de ces cas entraîne une lutte particulière et également des mesures
de prévention et de protection des nappes d'eaux souterraines
particulières elles aussi. Mais il existe tout de même un fait
général se rapportant à ces divers produits: toute nappe atteinte
reste très longtemps contaminée, la décontamination étant toujours
difficile et onéreuse à réaliser. Aussi, la nécessité de poursuivre
des recherches dans ce domaine s'impose.

L'Hydrogéologie, de par son caractère propre, tient une


place importante dans ce domaine. C'est à 1'Hydrogéologue que
- B -

revient le travail de recherche et également l'intervention


dans tout cas de pollution d'eau souterraine. Ainsi, son rôle
primordial est non seulement de lutter contre la pollution des
eaux souterraines mais aussi de la prévoir en utilisant les
connaissances actuelles sur ce sujet et les moyens qui lui sont
offerts dans ce but.
- c -

S O M M A I RE

Pages

1. Introduction 1

2. Définition de la pollution des eaux souterraines


et notion de norme.

3. Causes de pollution des nappes d'eau souterraines. 4

3.1) Facteurs occasionnant la pollution des


eaux souterraines. 4
3.2) Produits provoquant la pollution des
eaux souterraines. 6

4. La pollution des eaux souterraines: genèse,


manifestations, caractéristiques 12

4.1) Eaux salées. 12


4.2) Hydrocarbures en général 13

4.2.1. Caractéristiques de la pollution par


les hydrocarbures 17
4.2.1.1. Concentration 17
4.2.1.2. Vitesse de circulation 17
4.2.1.3. Contact avec la nappe 18
4.2.1.4. Conséquences 19

4.2.2. Origine de la pollution des nappes


d'eaux souterraines par les hydrocarbures 20
4.2.2.1. Sur les champs pétrolifères 20
4.2.2.2. Pendant le transport et le stockage 21
4.2.2.3. Autres causes 21

4.3) Engrais, Insecticides, Herbicides 22


4.4) Détergents 27
4.5) Dépôts d'ordures ménagères 32
- D -

pages

4.6) Dépôts divers et déchets industriels solides 33


4.7) Eaux usées 35
4.8) Résidus radio-actifs 36
4.9) Fumées d'usines 39
4.10)Facteurs favorisant la pollution des eaux
souterraines 39

5. Lutte contre la pollution des eaux souterraines 41

5.1) Eaux salées 41


5.2) Hydrocarbures 42

5.2.1. Prévention 42
5.2.2. Interventions par decontamination 45

5.3) Eaux usées 48

5.4) Résidus radio-actifs 49

5.5) Détergents, dépôts divers, ordures ménagères, 50


engrais, insecticides, fongicides, fumées d'usines

6. Exemples de pollution des eaux souterraines 52

6.1) Petit historique des puisards de Paris 52


6.2) Quelques études de pollution d'eaux souterraines
en France. 54
6.2.1.Etude préliminaire sur 1'Hydrogéologie
et la pollution de la plaine de la Saône
aux environs de Châlon, par J.J. Collin,
G. Lienhardt, H. Tintant, avec la colla-
boration de J. Toubin 54
6.2.2.De la connaissance et de la protection
de la nappe phréatique de la plaine du
Rhin, par R. Brunotte 55

Pollution et protection des nappes d'eaux


souterraines, par L.A. Sackmann et L. Zilliox 55
- E -

page s

6.2.3. Risques de pollution par Hydrocarbures des


sources de Moulineaux, en cas de fuite du 56
pipe-line n° 2 Le Havre-Paris, par P.Bassompierre
6*2.4. La pollution de la nappe du Calcaire Carbo-
nifère dans la région de Bondues, par
G. Dassonville, Y. Martin, J. Ricour,G.Waterlot
avec la collaboration de B. Dellery et
M. Piaczinski 57
6.2.5. Influence possible sur les captages de la Ville
de Paris (Provins, Groupe Voulzie) de l'ex-
ploitation par galeries des argiles Sparna-
ciennes dans le secteur de St-Brice-Lechelle
(Çeine & Marne), par C. Cavelier 59
6.2.6. Captages dans la plaine alluviale de
Maizières-les-Metz (Moselle). Conditions de
protection de la nappe aquifère, par
60
M. Guillaume

6.2.7. Incidences sur les exploitations de sables et


graviers, implantées dans la vallée alluviale
de la Moselle, sur le comportement des nappes
souterraines. Leur exploitation et leur pro-
61
tection, par l'I.R.H.B.L.

6.3) Quelques cas particuliers de pollution des eaux


souterraines. 61

7. Rôle de 1'Hydrogéologie 65
7.1) Etudes des conditions hydrogéologiques et
caractéristiques du réservoir 65
7.2) Etudes des sources de contamination susceptibles
de se produire 66
7.3) Etude des mesures de protection et d'intervention 66

8. Mesures prises pour la protection des eaux souterraines,


aspects réglementaires 67

9. Conclusions 69

10. Bibliographie (Travaux consultés) 71


- F -

INDEX des FIGURES

Fig. 1 Pénétration per ascensum et per descensum des hydrocarbures


dans une nappe.

Fig. 2 Répartition des émetteurs de particules Bêta dans le sol


au-dessous d'un "coffre".

Fig. 3 Répartition des radioisotopes au-dessous d'un "coffre".

Fig. 4 Schéma indiquant le mode de pénétration possible dans


l'aquifère, des déchets et des poussières de fumées.

Fig. 5 Décontamination de \& nappe phréatique à Skhirat.


Rendement des pompages effectués.

Fig. 6 Schéma de brûleur spécial proposé par la Société GROSPAS


à Skhirat.

Fig. 7 Neutralisation d'une pollution.

7.1. Pollution atteignant la rivière.


7.2. Neutralisation totale par le drain.
7.3. Poche de pétrole avec sillage ascendant d'eau polluée.
7.4. Neutralisation de la pollution de la rivière et des
alluvions.

Fig. 8 Drain "Flûte de Pan".

8.1. Flûte de Pan à cinq éléments crépines.


8.2. Pipe-line protégé par une flûte de Pan.
8.3. Fuite localisée du pipe-line et absorption par
la flûte de Pan.
8.4. Pipe-line et flûte de Pan mis à jour dans la fouille.

Fig. 9 Pipe-line Le Havre-Paris: schéma de situation.

Fig.10 Schéma montrant les réseaux aquifères en relation avec les


émergences de la Voulzie.

Fig.11 Captages dans la plaine alluviale de Mézières-les-Metz:


plan de situation.

Fig.12 Schéma montrant le lessivage et le transport dans la nappe


de produits contaminants solubles, par les précipitations et
les crues.
Fig.13 Schéma général montrant 1'interformation de fuites par
mouvement vertical d'eau à travers des puits.
- G -

LISTE DES ANNEXES.

I. Normes européennes applicables à l'eau de boisson.

II. Arrêté du 10 Août 1961 pour les diverses catégories d'eau


d'alimentation. Concentrations tolerables pour les substances
toxiques ou indésirables.

III. Tableau des qualités de l'eau de distribution idéale.

IV. Liste des Etablissements dangereux, insalubres ou incommodes.

V. Isotopes dans l'eau de boisson: concentrations maximales


permises.

VI. Mesures de protection imposées par les services allemands


du Wasserwirtschaft chargés du contrôle des eaux lors de la
construction de divers pipe-lines.

VII. Mesures prises par les services allemands pour la protection


des cap tages.

VIII. Précautions prises lors de la pose du pipe-line Lavera -


Strasbourg-Karlsruhe.

IX. Conditions de déversement des effluents industriels en


Angleterre.

X. Instruction ministérielle du 6 Juin 1953 relative aux rejets


des eaux résiduaires par les établissements classés comme
dangereux, insalubres ou incommodes (Loi du 19 décembre 1917).

XI. Extraits du projet de loi de juillet 1963 relatif au régime


et à la répartition des eaux et à leur protection contre la
pollution.

XII. Questionnaire-type relatif à la pollution des nappes d'eau


souterraines pouvant être proposé pour un inventaire des cas
de pollution.
XIII. Extraits de "Ground Water Contamination" Proceeding of the
1961 Symposium.

XIV. Bibliographie étrangère (non consulté hormis "Ground Water


Contamination")
- H -

XV. Normes admises pour les eaux d'usage industriel


aux U.S.A.

XVI. Concentrations maximales admissibles des substances


toxiques dans l'eau de boisson et méthodes d'analyse,
Limites convenables applicables aux nitrates,
composés phénoliques et fluorures.
1 • Introduction.

La pollution des eaux est un domaine qui a pris une impor-


tance considérable. Liée à un accroissement démographique et indus-
triel ainsi qu'à un progrès constant dans tous les domaines, elle
atteint une telle ampleur que des mesures sévères ont été prises
dans la plupart des pays, afin de remédier à ce grave inconvénient.

La pollution des eaux étant un sujet très vaste, nous nous


limiterons ici à l'étude de la pollution chimique des eaux souter-
raines, afin de dégager certains ensembles.

Après une définition de la pollution, nous avons envisagé


les causes, en distinguant à ce sujet:

- les facteurs et les processus déterminant la pollution,


- les produits provoquant la pollution.

C'est surtout en fonction de ces derniers que le plan de


la présente étude a été établi: étude des processus de pollution
ainsi que des moyens de lutte appropriés. En dernière analyse, ces
causes sont pratiquement toutes sous la dépendance de l'homme,qui
est le principal responsable de la pollution des eaux souterraines.

Parmi les diverses sortes de pollution, certaines n'ont été


étudiées que de manière limitée, soit volontairement, soit à cause
de la documentation restreinte existante.

En conclusion, nous avons essayé de faire ressortir le rôle


de 1•Hydrogéologie et d'illustrer cette étude par quelques exemples.
Enfin, nous avons réuni en Annexe un certain nombre de documents et
d'indications utiles où le lecteur pourra facilement se reporter.

En tout état de cause, ceci ne saurait constituer qu'un aide-


mémoire et une mise au point préliminaire pouvant être utile à
1'hydrogéologue.

Nous devons remercier ici Monsieur COLAS, Directeur de


l'Association Française pour l'étude des eaux, pour nous avoir
permis de consulter son abondante bibliographie ainsi que sa
bibliothèque.
- 2 -

2. Définition de la pollution des eaux souterraines


et notion de Norme.

" Une eau potable doit contenir sans excès un certain


nombre d'éléments minéraux dont la présence lui confère une saveur
agréable, à l'exclusion de ceux qui seraient l'indice d'une conta-
mination, ainsi que toute substance toxique.

Elle doit être pauvre en matières organiques et en


nitrates. Elle ne doit pas être agressive ni contenir des sulfates
en quantités telles qu'elle serait capable d'attaquer les maçon-
neries, le ciment et les métaux dont sont constitués les ouvrages
des réseaux de distribution.

En ce qui concerne les éléments chimiques pouvant être


l'indice d'une contamination, l'attention se portera sur les taux
de matières organiques, de nitrates, de nitrites, d'ammoniaque
et de chlorures."
Journal officiel du 19 Décembre 1954.

L'eau potable possède donc des caractéristiques chimiques


et à celles-ci correspondent des normes établissant les quantités
de substances toxiques à ne pas dépasser.

L'eau potable a une constitution bien établie et on peut


donc considérer comme pollution, tout apport étranger qui, provo-
quant l'augmentation de la teneur de tel ou tel corps contenu
dans l'eau, modifie cette constitution et la transfère hors des
normes prévues.

A ce sujet, il faut noter que la notion de norme reste


très délicate. On ne doit pas oublier que certaines peuplades
boivent encore des eaux dont la teneur en chlorures, par exemple,
serait absolument inadmissible dans nos pays. Pourtant ces peu-
plades ont toujours utilisé cette eau et l'utilisent toujours
- 3 -

sans pour cela avoir connu ou connaître des inconvénients


relatifs à ce fait* D'ailleurs, la plupart des pays possèdent
leurs propres normes mais il existe tout de même des normes
Européennes et Internationales (voir Annexe I ) .

En France, l'arrêté du 10 Août 1961 prévoit les concen-


trations tolerables pour les substances toxiques ou indésirables
dans les eaux d'alimentation (voir Annexe II).

Il existe même un tableau des qualités de l'eau de


distribution idéale (Bull* Eaux et Industries, n° 117, mai 1963.
Voir Annexe III)•
La composition de l'eau potable étant bien définie,
voyons maintenant les causes qui peuvent faire varier celle-ci
à l'intérieur des nappes souterraines.
- 4 -

3. Causes de pollution des nappes d'eau souterraines.

Les causes de pollution des nappes d'eau souterraines


sont nombreuses et variées, ce qui constitue un handicap
supplémentaire au problème.

Il est d'ailleurs assez difficile de faire une classi-


fication nette et tranchée, étant donné que beaucoup de facteurs
ne sont pas indépendants les uns des autres, bien au contraire
même. Nous avons dégagé ici deux sortes de classification:

- la première ayant trait aux facteurs occasionnant la


pollution,

- la deuxième aux produits provoquant la pollution.

3.1)

Pollution d'une nappe d'eau souterraine par une rivière.

En période normale, une rivière peut très bien


alimenter une nappe d'eau souterraine par des infiltrations
si celle-ci est sous-jacente et s'il n'existe pas de cou-
che imperméable intercalaire. D'autre part, au cours de
crues, cette même rivière peut arriver à polluer des
nappes supérieures au niveau de son cours normal.

Pollution_par l^es étangs et les_lacs_.

Le phénomène précédent peut se produire également


dans ce cas. Il ne faut pas non plus oublier les barrages
alimentés par une rivière polluée: le lac ainsi constitué
peut permettre d'aboutir à la mauvaise qualité des eaux
souterraines sous-jacentes.
- 5 -

nappe_d^eau_souterraine_par_une autre

Lorsque deux nappes d'eau souterraines sont séparées


par un imperméable discontinu ou même lorsqu'il y a
absence totale d'imperméable, la nappe polluée contamine
la nappe saine plus ou moins rapidement.

Une nappe d'eau souterraine peut avoir un áffleure-


• * . • *

ment sous la mer. L'intrusion d'eau de mer constitue un


danger particulièrement grave pour la nappe car ce phéno-
mène est très difficilement réversible.

Pol l«ti^on_par_inf i^l^^rations_à_part^r_de_l.a_surf ace_du sol.

Nous englobons ici toutes les eaux résiduaires reje-


tées par les différentes industries et établissements
publics ainsi que les déchets et dépôts de toutes sortes,
y compris les engrais et pesticides utilisés en agriculture
qui, par lessivage et percolation plus ou moins lente,
arrivent à pénétrer dans les nappes d'eau souterraines.

na
d^une PP£_d^eau souterraine à_par^^r des_gouffres
et avens.

Ce genre de pollution est caractéristique des pays


calcaires. En effet, les gouffres constituent des orifices
naturels par où de nombreux déchets de toutes sortes peu-
vent être évacués.
- 6 -

II faut citer ici, en premier lieu, la réalisation


de forages, les pipe-lines ainsi que les conduites et
canalisations souterraines, tous les travaux de terrasse-
ment sans oublier les puits perdus dans lesquels sont
déversées des eaux usées et des quantités d'objets hétéro-
clites; enfin les réservoirs quels qu'ils soient.

Enfin, nous devons signaler la part prépondérante


de l'homme. Ce dernier, en effet, par toutes ses créations
et ses négligences est toujours à l'origine d'une pollution
Aussi devons-nous le considérer comme un facteur important
qui doit se surveiller.

3.2) Produits provoquant la pollution des eaux souterraines.

Ces produits sont extrêmement nombreux et leur


nombre est sans cesse croissant en raison des progrès et
du développement des diverses industries.

Eaux salées.

Comme nous l'avons vu précédemment, les intrusions


d'eau de mer dans les nappes d'eau souterraines sont dange-
reuses ainsi que les infiltrations à partir des forages
pétroliers.

Hydrocarbures en général.

Ici, c'est l'homme qui reste le principal respon-


sable de cette cause de pollution.
- 7 -

Engrai^si_insecti:cides¿_f ongi^ci^des¿_herbieldes .

Leur développement a pris une telle importance


qu'il y a lieu, dès maintenant, de prendre des précautions,
d'autant plus que leur effet exact est encore méconnu.

Les détergents.

Ici également, on observe une augmentation consi-


dérable de ces produits.

Ce cas est d'ailleurs grave, actuellement, dans


certains pays.

Les dépôts d'ordures, fréquents en raison de leur


commodité, constituent un mélange d'un grand nombre de produits
variés d'origine végétale ou animale. Ces dépôts, exposés aux
intempéries, sont le siège de véritables macérations qui
occasionnent la formation de produits de décomposition pouvant
pénétrer dans le sous-sol.

Dépôts_d£vers et; déche^s_i^ndustriels solides.

Fumiers, terrils et autres dépôts d'industries,


à partir desquels se produisent des infiltrations nocives.

ea
Les .ux_usées_de_toutes l.£s_iindustries_et_l^es_®^ux usées,
en_général.

dont le rejet aboutit souvent, tôt ou tard, dans les nappes


d'eau souterraines. L'homme a également une part prépondérante
dans ce cas de pollution.
- 8 -

Résidus_radi o-acti^f s .

Ceux-ci constituent un domaine nouveau qui est


appelé à prendre, et qui prend, de plus en plus d'importance

Lesfuméesd'

Celles-ci ont une importance moindre par rapport


aux éléments précédents, mais le cas de pollution d'eau
souterraine à partir de ces dernières peut se produire.

Dans les produits cités précédemment, les eaux


résiduaires industrielles constituent un ensemble relativement
vaste, dans lequel les éléments nocifs, entraînant une pollution,
ne sont pas apparents a priori. Nous donnons ci—dessous quelques
exemples extraits du Livre de l'Eau (Centre Belge d'Etude et
de Documentation des Eaux, volume IV, 1957, p.75) qui mettent
plus particulièrement en évidence, ces éléments nocifs:

Brasseries :

très forte demande en oxygène, souvent légèrement acides,


levures en grande quantité, nombreuses bactéries inoffensives,
grande quantité d'eau de refroidissement non polluée.

Malteries;
forte demande en oxygène, matières en suspension difficilement
sédimentable.

Distilleries ;
industrie souvent saisonnière, forte demande en oxygène,
odeurs et mouches, fines matières en suspension, turbidité,
levures, eaux acides.
- 9 -

Conserveries de légumes;

industrie saisonnière, forte demande en oxygène, souvent colorées,


matières solubles fermentescibles, matières en suspension légères
ayant tendance à flotter et à former des écumes, pas de bactéries
nocives ni de toxiques.

Confiseries.

forte denande en oxygène, fortes teneurs en sucre.

Sucreries (industrie saisonnière):

a) eaux de lavage et transport: fermentescibles, fortement


chargées de matières sédimentables;

b) eaux des diffuseurs (petites eaux): forte teneur en matières


organiques putrescibles, peu de matières boueuses.

Laiteries :

nature essentiellement organique, très forte demande en


oxygène, acides ou alcalines, dépôts de boues, odeurs.

Industries de la viande:

le caractère des eaux résiduaires dépend grandement des instal-


lations. Les eaux résiduaires sont semblables à des eaux d'égouts
domestiques (demande en oxygène, matières en suspension, etc..):
mais la concentration est parfois considérable. Le danger résultant
de la présence d'organismes pathogènes est faible.

Industrie du coton:

consommation d'oxygène notable, inconvénients sérieux dûs à la


turbidité, à des dépôts de boues, aux odeurs, à la coloration,
à la température, à la présence de détergents, aux écumes,
graisses et huiles, etc.. Matières en suspension colloïdales.
Présence de chlore, chrome, aniline, sulfate de cuivre, nocifs
à l'activité biologique des rivières.

Lavage des laines:


détergents, alcalis, graisses, sang, urée.
- 10 -

Rouissage du lin;

grande quantité de substances mucilagineuses, beaucoup de


matières organiques, pH= 5, coloration brunâtre, sucres, ions
de calcium et de chlore.

Soie artificielle:

liquide alcalin, avec viscose, hémicellulose, etc.. polysulfures

Teintureries :

grands volumes, eaux colorées, toxicité fréquente, pollution


très apparente mais pas si importante.

Industrie du coke:

a) eaux résiduaires de la fabrication d'ammoniaque: importante


demande en oxygène; le grand inconvénient est plutôt la
présence de phénols, goudrons et matières huileuses donnant
goûts et odeurs, et nocifs pour le poisson. Grande quantité
d'eau de refroidissement polluée ;

b) extinction du coke: matières en suspension, gaz, ammoniures,


phén'ols, suifocyanures, hydrogène sulfuré.

Lavage des charbons:

demande en oxygène négligeable, eaux parfois acides, contenant


des huiles, fines matières en suspension (schlamms et argile)
transportées sur de longues distances, extrêmement troubles,
presque noires.

Métallurgie du cuivre:

eaux de décapage, oxydes en suspension, sels de Zn.

Eaux de mines:

composés ferreux et ferriques, colorées, parfois acide sul-


furique.
Industrie des explosifs:

goûts et odeurs, effets nocifs sur la vie aquatique. TNT:


fortement alcalines mais pas de B.O.D., produits de nettoyage,
huiles, liqueurs acides.
- 11 -

Raffinerie de pétrole:

goûts et odeurs, présence de phénols, composés organiques


sulfurés et azotés. La demande en oxygène a moins d1importance
que les autres inconvénients.

Industrie du papier:

très forte demande en oxygène, matières fibreuses en suspension,


boues épaisses nocives à l'activité biologique.

Tanneries :

forte demande en oxygène, grande quantité de matières en


suspension, goûts, odeurs et couleur, toxicité due aux sels
de chrome.

Buanderies:

assez semblables aux eaux d'égout domestiques mais plus


concentrées, détergents synthétiques.
4. La pollution des eaux souterraines; genèse, manifestations.
caractéristiques.

Les différentes causes de pollution des eaux


souterraines étant définies, nous allons maintenant examiner,
pour chaque produit cité précédemment, la caractérisation de
la pollution pouvant exister.

4.1) Eaux_salées.

Nous nous limiterons à quelques données principales,


ce problème pouvant constituer à lui seul une étude
particulière.

En effet, la pollution des eaux souterraines trouve


généralement sa genèse par introduction directe, dans
les nappes, d'éléments nocifs. Ici c'est une tout autre
origine qui est en cause puisqu'il y a introduction
indirecte et c'est la raison pour laquelle nous avons
traité ce sujet superficiellement.

Ce cas de pollution des nappes d'eau souterraines


est fréquent dans les zones côtières lorsqu'une nappe
affleure sous la mer. Grâce à ce contact, il s'établit
un équilibre hydrostatique entre l'eau douce et l'eau
salée qui se traduit par une zone limite. Le niveau
piézométrique de la nappe d'eau douce étant au-dessus de
celui de la mer, l'eau douce s'écoule donc vers cette
dernière. Si par suite de pompages intensifs et exagérés,
son niveau piézométrique descend au-dessous du niveau de
la mer, cette dernière va pénétrer, par des intrusions,
à l'intérieur de la nappe, étant donné les différences de
gradient hydraulique. Ainsi toute la région côtière du
- 13 -

Comté de Los Angeles aux Etats Unis a vu, petit à petit,


ses nappes d'eau souterraines envahies par des intrusions
d'eau de mer causant alors des dommages importants. Dans la
baie de Santa Monica, les puits durent être abandonnés dès
1920. Peu à peu, l'eau de mer continuant sa pénétration arriva
à polluer en 1952 l'une des principales nappes aquifères
jusqu'à une distance de 600m de la côte. D'autres intrusions
ont été détectées depuis en Californie. C'est ainsi que des
recherches entreprises par cet Etat révélèrent que l'eau
de mer avait envahi 13 nappes aquifères et que 60 étaient
menacées dont 7 plus particulièrement.

Le même problème est également connu au Japon, en


Hollande, en Allemagne, en Italie, au Maroc où il se pose
pour les côtes atlantiques et pour certaines côtes méditer-
ranéennes. Les invasions marines dans les nappes d'eau
souterraines ont chaque fois causé de grosses pertes pour
1'agriculture.

Notons, enfin, que cette situation est particuliè-


rement délicate pour la plupart des îles océaniques.
Quant aux eaux salées rencontrées lors de la réali-
sation de forages pétroliers, le danger existe dans leur
mise en communication avec une nappe d'eau douce à partir
de ces forages.

4.2.)

La pollution des nappes d'eau souterraines par les


hydrocarbures est un cas assez connu, et ceci certainement
en raison de la fréquence des accidents qui se sont produits,
causant pratiquement chaque fois des dégâts importants.

Cette pollution se produit à partir des dérivés


liquides du pétrole: gazoline, benzine, essence, kérosène,
- 14 -

gas-oil, fuel-oil, huiles, goudrons de pétroles.

Nous donnons ci-dessous quelques exemples retrouvés


dans la littérature pour essayer de donner un aperçu de
l'importance de ce problème et de ses origines diverses.

- A Landshut (Allemagne), on s'aperçut qu'il y avait dans un


ruisseau, des arrivées d'huile provenant des terrains tra-
versés par ce même ruisseau. Cette huile venait d'un réser-
voir détruit par un bombardement en 1945.

- Récemment, au cours d'une recherche en eau potable demandée


par la ville d'Andernach (Allemagne), on s'aperçut que l'eau
de la nappe en question était polluée depuis la guerre de
1914-1918. Cause: des hydrocarbures avaient été déversés
sur un terrain d'aviation de fortune.

- A Munich, en 1939, on nota l'existence d'un puits pollué


par 4.000 litres d'essence qui avaient débordé d'un réservoir
et s'étaient infiltrés dans le sol.

- A Munich encore, mais en janvier 1960, 670.000 litres


d'essence qui se trouvaient dans un réservoir souterrain,
se répandirent dans le sous-sol calcaire rendant inutilisables
pour plusieurs années tous les puits situés à l'aval jusqu'à
une distance de 25 km.

- A Wiesbaden-Schierstein, en 1954, l'eau d'un puits était


polluée par une usine des environs qui était fermée depuis
1939 mais qui avait rejeté, de 187Ö à 1939, des déchets
goudronneux sur des terrains vagues environnants.

- A Winterthur, le 19 Septembre 1956, 120 m3 d'essence s'in-


filtraient dans le sous-sol à partir d'un réservoir. Deux
jours plus tard, un puits en aval du réservoir fut approfondi.
On pompa sans arrêt: l'eau avait une forte teneur en mazout.
- 15 -

A Illkirch-Graffehstaden (Bas-Rhin), en 1953, l'eau d'un


puits,situé à proximité du poste de commande d'une instal-
lation de transformation de courant électrique, devint
moussante et malodorante.

A 25 mètres -du puits se trouvait un dépôt d'ordures


dans une cuvette naturelle et on y déversait des résidus
d'huile de transformateur. Au fond de la dépression, une
mare huileuse séjournait et des infiltrations avaient lieu
à cet endroit.

A Herbitzheim (Bas-Rhin), la maison forestière de Wackenbiihl


vit la source qui l'alimentait, source située à 4 mètres
sous la chaussée, polluée. En 1945, un accident fit éclater
le pipe-line américain de l'armée de la libération, pipe-
line qui longeait le talus opposé à la source.. L'odeur
d'essence de la source était perceptible 10 ans après et un
puits creusé à proximité fournit une eau polluée.

A Messeim (Meurthe et JMoselle), à partir de 1954, on décela


dans l'eau des puits de diverses maisons, une mauvaise odeur.
Dfautre part, les eaux des étangs situés près de ces maisons
devenaient toxiques pour les élevages de canards et de
poissons. Un prélèvement de ces eaux révéla, après analyse,
la présence de ph,énol et de naphtolène. Une procédure fut
engagée par les différents propriétaires contre une usine proche
qui avait dans son enceinte des dépôts de goudrons (déchets
de nettoyage de colonnes de traitement de houille) déposés
dans des dépressions du terrain. Ces dépôts se révélèrent
bien être la cause de la pollution.

Près de Skirhat (Maroc), une fuite survenue au pipe-line qui


relie les bases américaines de Nouassem et Sidi-Slimane
occasionna des infiltrations de Kérosène qui polluèrent la
nappe phréatique de cette région.
- 16 _

- Flynn rapporte le cas d'une usine aux U.S.A. qui entra en


fonction en 1946. Elle déposait des déchets contenant du
phénol, et ceci dans un but de propreté, dans un puisard
profond de lm50 environ et situé dans des sables secs. En
1951, des plaintes furent déposées car l'eau d'un puits de
30 mètres de profondeur et distant de 450 mètres de ce
puisard, avait un mauvais goût. Des analyses des déchets et
de l'eau du puits révélèrent la présence de 80 p.p.m. et de
20 à 40 p.p.b. de phénol.. Apparemment, les composés de phénol
s'étaient infiltrés jusqu'à la nappe, à une profondeur de
10 mètres environ et avaient émigré jusqu'au puits situé à
450 mètres de là.

Voici donc quelques exemples mais remarquons qu'en


Allemagne et aux U..S..A. de nombreux cas de ce genre de pollu-
tion ont été signalés. Afin de bien montrer l'importance du
problème, nous citerons quelques chiffres exprimant réellement
la gravité de ce cas.

On estime qu'un litre d'essence peut altérer 1.000 à


5.000 m3 d'eau. D'après Chaudoir, un bidon de 20 litres
d'essence pollue la consommation journalière d'une ville de
200.000 habitants. La contenance d'un camion de 15.000 litres
suffirait pour polluer la consommation d'une telle ville pendant
2 ans.

D'après Meyer, un bidon de 25 litres d'essence pollue


l'ensemble d'eau consommée dans une ville de 50.000 habitants
pendant 24 heures et 50 litres de gas-oil peuvent polluer la
consommation de cette même ville pendant un an.

En Allemagne, on estime que chaque année 250 m3


d'essence et de mazout pénètrent dans les nappes souterraines
rendant impropres à la consommation 250 millions de m3 d'eau
soit 5% des besoins (Bulletin de l'Office de Presse du Gouver-
nement Fédéral, n° 48, 1959).
- 17 -

Remarquons encore que parmi 60 dérivés du pétrole étudiés


par E. Bosshard (1952), 40 peuvent altérer le goût et 24J sont
toxiques.

4.2.1. Car ac t ér i s t i que s_de_l:a_po^^u t i on_par _1 e s_hydr oc ar bur e s^

4.2.1.1. Concentration.

Le seuil de perceptibilité de l'odeur et du goût


est extrêmement faible. Il est estimé à l/l.OOO.OOO
• pour ! l'essence et à 1/100.000.000 pour le gas-oil.
Il suffit donc d'une infime quantité de produit
pour, polluer l'eau, comme le démontrent bien d'ailleurs
les chiffres cités précédemment.

4.2.1.2. V | t e s s e d e c i r e u 1 ation.

''% Signalons, en premier lieu, que le pétrole traverse


••'•. ..' •'•__ des couches peu perméables à l'eau. L'essence s'in-
filtre rapidement dans le sol, environ 10 fois plus
vite que llejii» Mais pour les différents produits,
la vitesse d'infiltration n'est pas la même. Ainsi,
les huiles goudronneuses progressent lentement et
c'est d'ailleurs l'eau qui facilite cette progression,
En étudiant le déplacement horizontal et vertical
.V;-//-•< des huiles dans le sol et les eaux souterraines,
• - " " ^ • ' - ^ • • ,

,.*•-' on a pu établir que la vitesse d'infiltration est


•*• '-* - •*"•''

,„.„>., d'autant plus grande que la viscosité du produit


est moins grande. A ce sujet, on doit signaler
les études de L.A. Sackmann et L. Zilliox (1963)
(Etudes que nous reverroris par ailleurs) qui,
travaillant sur des modèles de laboratoire ont
abouti aux résultats suivants: le pétrole brut

pr.ovo|quë'-une pollution massive mais locale, les


FIG.1 —PENETRATION PER ASCENSUM ET PER DESCENSUM D'HYDROCARBURES DANS UNE NAPPE
D'EAU SOUTERRAINE

sot

Pénétration |
per descensum

Zone Surface
non piézométriq
saturée

Fu ite

Zone
T-Pipe line
de
saturation

i Pénétration I
¡per ascensum j
Sens d'écoulement

air
LEGENDE : hydrocarbures
gram de sable
ou de gravier eau
_ 18 _

produits solubles en se propageant à la vitesse propre


de l'eau dans la nappe sont responsables de là pollution
générali sée.

Quant aux distances parcourues, elles seraient,


d'après Chaudoir (i960), 10 fois plus grandes pour les
sables par rapport aux marnes et argiles et 100 fois
plus grandes pour les graviers, également par rapport
aux marnes et argiles.

Citons comme exemple Munich, où l'essence n'est


pas allée au-delà de 2km500 (à lkm500 la largeur de la
zone atteinte était de 500 à 600m).

A Wesel, l'essence a parcouru 100m en 3 mois;


7 ans plus tard, elle avait avancérde 700m.

Aux U.S.A., l'essence est allée jusqu'à 3 km200


d'un réservoir où il y avait des fuites.

4.2.1 .3. Çontactaveclanapge.

On ne peut dire encore avec une certitude absolue


ce qui se passe exactement lorsque les hydrocarbures
atteignent la nappe, mais l'expérience a montré que
ceux-ci restent en surface tout en suivant le mouve-
ment général sans se propager en éventail, en restant
en filets parallèles à l'écoulement. En outre, ils
suivraient les fluctuations de la nappe.

Dans le cas présent, on ne doit considérer que les


hydrocarbures qui sont dans la zone de saturation, donc au-
dessous de la surface piézométrique. Du fait de la différence
de densité, ces corps flottent sur l'eau. Deux sortes de
pénétration peuvent aboutir à cet état (fig. l ) : l'une
per ascensum, l'autre per descensum, cette pénétration se
- 19 -

situant sous la surface piézométrique. L'écoulement


naturel de l'eau de la nappe, dont la vitesse est faible
en général, constituant le facteur de mélange et de
propagation, les hydrocarbures se déplaceraient alors
lentement à la même vitesse que l'eau de la nappe, ce
qui expliquerait la manifestation souvent tardive de la
pollution par ces produits.

4.2.1.4. Conséquences.

Toute nappe d'eau souterraine atteinte est, en


général, perdue pour plusieurs années. En effet, il est
pratiquement impossible dp 1 a décon t apiner e t si, dans cer-
tains cas précis et locaux, on arrive à une décontami-
nation, la réalisation d'une telle opération reste
extrêmement onéreuse et faut-il encore s'apercevoir à
temps du mal.

Aux U.S.A., 38 Etats ont résumé les caractéris-


tiques de cette pollution (J.A.W.W.A., Août 1952,
"Control of Underground waste disposal", Task Group,
En-c). En voici les résultats:

I o ) Contrairement à la pollution des eaux de surface,


la pollution des eaux souterraines par les hydro-
carbures peut se produire sans signe évident
ou avec des signes extérieurs peu remarquables.

2°) l'intervalle de temps entre l'origine d'une source


de pollution et l'apparition d'eau polluée dans les
puits peut être si long que la réparation du dommage
peut en devenir impossible. Signalons à ce sujet que
M. Chaudoir cite des ordres de délais de 2 à 10 ans
selon la viscosité de l'hydrocarbure. Il a été noté
des ordres de grandeur de 7 ans pour les molécules
de 5 à 12 C et jusqu'à 70 ans et davantage pour les
grosses molécules.
_ 20 _

3°) Les conséquences d'une pollution souterraine peuvent


durer assez longtemps pour en faire souffrir les
futures générations.

4°) La direction et l'extension d'une pollution souter-


raine ne sont pas aisément déterminables et sont
soumises, d'autre part, aux modifications artifi-
cielles ou naturellesde l'hydrologie locale.

On voit donc que les caractéristiques de la


pollution des eaux souterraines par les hydrocarbures se
ramènent pratiquement au fait suivant: une nappe polluée
est perdue pour un temps dont le minimum est généralement
très long.

4.2.2. Ori:g^nes_de ¿a_po^^u_t£on des_nappes_d^eau_sou_terraines


par les hydrocarbures.

Plusieurs sources sont possibles:

4.2.2.1. Sur_les_cha5ps_pétrolifères.

Les puits de pétrole, qu'ils soient de production


ou d'exploration, présentent un grand danger.
Ces puits traversent fréquemment des nappes
d'eau (exemple célèbre de Gassi Touil) et il
faut absolument assurer l'étanchéité de leurs
parois. On ne doit pas oublier la prospection
sismique dont les explosions peuvent avoir pour
effet l'établissement de communication entre
des étages aquifères différents.
- 21 _

412•2•2• Pendantie transport_et 1e stockage.

Les éléments essentiels à signaler ici sont les


fuites dues à l'absence d'une étanchéité absolument
parfaite« La pollution par les pipe-lines peut se
faire à partir de:

- coups de bélier,

- mouvements de terrains! tremblements de terre,


glissements de terrains, affaissements, montées
de di apirs, etc ...

- mauvaises opérations dues à l'homme sans oublier


les travaux souterrains qui peuvent occasionner
le percement accidentel ou la détérioration de
conduites par des affaissements et également les
sabotages.

- la corrosion extérieure des canalisations qui


dépend des courants vagabonds et de l'agressivité
du sol.

- la corrosion intérieure qui dépend de l'huile


transportée et de ses impuretés.

Quant au stockage, la pollution provient toujours


des fuites de citernes ou bien d'accidents d'origines
diverses provoquant ces fuites.

4.2.2.3. Autres_causesu

La pollution des nappes d'eau souterraines peut


encore se faire par les rejets des différentes
industries. Nombre de celles-ci déversent des eaux
polluées, des boues de drainage, des substances
huileuses sans intérêt, des boues à raffiner, soit
dans des dépressions naturelles commodes à utiliser,
soit dans des puisards abandonnés ou des collecteurs
d'eau soutenus par des matériaux perméables qui
_ 22 _

permettent aux liquides de déchets de voyager libre-


ment jusqu'au niveau de la nappe, soit encore dans des
tranchées ou alors directement dans les rivières et
les océans.

Mentionnons également la pollution à partir des


routes en cours de goudronnage. Le lessivage de ces
routes par de fortes pluies peut entraîner une certaine
quantité de phénol dans les eaux souterraines.

4.3) Engrais, insecticides, herbicides.

Depuis quelques années, l'utilisation des engrais


n'a cessé de s'accroître et de là, bien sûr, l'emploi de quan-
tités de plus en plus importantes de ces produits.

Ces engrais sont constitués par:

- des phosphates (phosphates de calcium, d'ammonium),

- de la potasse sous forme de chlorures, sulfates, nitrates.

Il existe en outre les amendements calciques et


humiques.

A ceci, nous devons ajouter les éléments traitants


comme les insecticides, herbicides et les fongicides. Ces
produits, à la différence des engrais, sont employés en petites
quantités mais par contre ils sont très toxiques. A titre
indicatif, voici les différentes doses qui peuvent être
employées en agriculture:

Pour les engrais:


- azote sous forme de ni trate... 100 à 120kg par hectare et paran
_ 23 _

- phosphore en P.O. 60 à 100 kg par hectare et par an

- potasse en K 2 0 60 à 200 " " " "

- pour les insecticides 1 à 2 " u n n

- pour les fongicides 1 à 4 " " " "

- pour les herbicides 1 à 7 " " " "

Le problème posé est de savoir si l'on ne risque pas


de retrouver dans les eaux souterraines une partie de ces
différents éléments à des taux excessifs ou anormaux.
Les eaux d'irrigation ne s'infiltrent pas entièrement dans
les terrains. En moyenne, l/3 seulement de ces eaux aboutit au
niveau des premières nappes par des phénomènes de percolation.
Ces eaux sont enrichies en sels par suite de 1'évapotrans-
piration et du lessivage des engrais. La concentration de
certains ions à l'intérieur des nappes peut donc subir une aug-
mentation. Or, parmi ces sels, certains sont toxiques. La
détermination des nitrates est un critère de potabilité et dans
le sol les ions nitrates se transforment en ions nitrites de
toxicité assez instable d'où, par suite, l'existence d'un
danger. Le chlore sous la forme de chlorure de potassium n'est
pas .retenu par le sol ou les plantes.. Or, le chlorure de potas-
sium contient 40% de chlore. L'emploi massif des engrais peut
également faire varier la capacité d'absorption des différentes
couches de terrain, ce qui est important dans la rétention des
sels minéraux. Il est bien sûr préférable pour un sol de
retenir les engrais, ce qui favorise leur utilisation.

D'après J. Keilling (1956), seuls le calcium et l'azote


sont intéressants à considérer car les autres éléments ont de
faibles migrations. D'après lui, et rapporté à l'ensemble de
la France, il sortirait 50.000 tonnes d'azote par an du sol
français, qui se retrouveraient dans les rivières. L'apport
de l'industrie est de 300.000 à 350.000 tonnes..L1auteur se
demande alors s'il n'y a pas là un gaspillage et si l'on ne
va pas enrichir les eaux en azote. Il cite également les
- 24 -

expériences de Larves et Gilbert à Rothamstead en 1874 qui ont


étudié la composition des eaux de drainage sur des parcelles
de terrain. Voici les résultais:

- parcelle sans engrais azoté 8 mg d'N au m3 (movenne


annuelle)
- même parcelle avec fumier de
ferme 10 "
- même parcelle avec 224 kg
d'engrais composé à base de
sulfate d'ammoniaque 10 "

- même parcelle avec 448 kg


18 "
- même parcelle avec 672 kg
24 "

On voit donc l'importance de cette expérience dans le


cas où la consommation d'engrais augmenterait dans de fortes
proportions. Cette importance est particulièrement valable pour
les régions calcaires où la fissuration permet l'introduction
rapide et directe de ces produits.

Quant aux éléments traitants, l'auteur signale que l'on


déverse en France 10.000 tonnes de sulfate de cuivre par an
pour la vigne, 50 à 80.000 tonnes de soufre et 10.000 tonnes
d'arséniates par an. Mais ces produits sont insolubles et le
soufre va donner de l'acide sulfurique. L'auteur cite l'exemple
de l'Hérault où, depuis 100 ans, on déverse 100 à 200 kg de
sulfate par hectare et par an, qui ont produit 10 tonnes de
soufre lequel a donné de l'acide sulfurique. Il s'interroge alore
sur la destinée de tout cet acide et se demande si"ce processus
d'acidification n'a pas joué un rôle sur les eaux". Quant au
cuivre qui se fixe sur les matières organiques, il détruit les
pieds de vigne lorsqu'il arrive à percoler. Les arséniates sont
réduits en arsénites solubles.

A. Morette (1956) a fait un essai de confrontation des


eaux souterraines de la Beauce (région à forte utilisation
- 25 -

d'engrais) et des eaux profondes de la Sologne (région où les


engrais sont pratiquement inutilisés). Cet essai, fort intéres-
sant quant au but, n'a pas donné d'excellents résultats. En
effet, il nécessitait un grand nombre d'analyses faites réguliè-
rement et, en outre, remontant à une dizaine ou une vingtaine
d'années, ce qui n'a pu se faire.

Notons cependant qu'au même titre, le rapport de


F.M. Eaton (Ground Water Contamination p. 46) sur les conditions
de salinité des eaux dans une partie de la vallée du Rio Grande
est un exemple excellent montrant l'analogie entre la qualité
des eaux souterraines et la pratique de l'irrigation. Le retour
des eaux d'irrigation dans le Rio Grande fait augmenter la
teneur en sels de ses eaux. Les puits creusés en surface dans
la vallée fournissent une eau trop fortement chargée en sels.
L'auteur fait la comparaison des analyses de deux eaux diffé-
rentes: celles d'un barrage réservoir (Elephant butte reservoir)
et celles de Fort Quitman à 220 km environ en aval. Voici les
résultats:

Sels déposés
tab. 1
1946 1951

Elephant Fort Sels Elephant Fort Sels


butte Qui tman retenus butte Quitman retenus
T.E. T.E. en % T.E. T.E. en %
athions
Calcium 3263 1669 48 2006 368 82
Magnésium 1140 741 35 763 179 77
Sodium 3241 4037 -25 2436 936 62

nions
icarbonates 3071 706 77 1726 101 94
Sulfates 3534 2039 42 2327 433 81
Chlorures 1208 3744 -210 1242 957 23

T.E. = équivalents par tonne.


- 26 -

II en conclut que si les agriculteurs doivent rester


dans cette région, une quantité d'eau additionnelle doit être
introduite dans le sol, afin de réduire la formation de sels.
Il est même envisagé que dans certaines régions, et notamment le
côté Ouest de la "San Joaquim Valley", des canaux spéciaux,
sortes d1 "égouts agricoles", pourraient être installés afin de
permettre la séparation des eaux fortement salées provenant de
la traversée du sol, et des eaux de surface.

Ainsi 1'irrigation.pose aux U.S.A. des problèmes diffi-


ciles à résoudre étant donné l'état dispersé des sources de
contamination et l'accès facile et naturel de ces sources aux
nappes. En France, nous n'en sommes pas encore là heureusement
mais on peut toujours faire remarquer que si cet état de fait
se produit hors de chez nous, il n'est pas impossible que certaines
régions de France présentent un jour de tels caractères.

Quant aux insecticides et autres fongicides, notons tout


de même l'exemple cité par R. Buydens dans le canton de Baie.
En 1950, une nappe fournit, par suite d'infiltrations de l'insec-
ticide hexachlorecyclohexane, une eau impropre à la consommation
alors que cette nappe avait fourni pendant 70 ans une eau parfaite«
L'auteur signale d'ailleurs que "la détection de ces produits
n'est jamais effectuée et qu'elle s'avère, par surcroît, délicate
et difficile dans l'ignorance où l'on est, du composé à mettre
en évidence". Il nous rapporte également que le "Federal Insecti-
side, Fungicide and Rodenticide Act" cite le chiffre de 90*000
pour le nombre de ces différents produits et que certains sont
toxiques pour l'homme.

Nous avons essayé ici d'établir certaines suppositions


quant à la destinée de ces produits. Prenons par exemple le cas
d'une nappe d'eau souterraine ayant une surface d'alimentation
assez importante. On peut admettre qu'une certaine partie de
cette surface soit cultivée et reçoive un insecticide toxique
au taux de 4 kg par hectare et par an. Une partie des pluies
_ 27 _

annuelles va s'infiltrer permettant la percolation à l'intérieur


de la nappe d'une certaine quantité d'insecticide.

Mais si cette nappe a un écoulement, elle va donc éli-


miner cet insecticide., L,a question est de savoir s'il sera tota-
lement ou non éliminé. S'il ne l'est pas entièrement, alors il
en restera une certaine quantité qui se verra augmentée avec
l'apport de l'année suivante et ainsi de suite. Cet effet dans
le temps aboutira à une pollution de la nappe. Il serait alors
possible, connaissant la quantité d'insecticide retenu dans la
nappe, par an, et sa teneur admise dans les eaux, de prévoir une
date de pollution de la nappe et, en conséquence, de supprimer à
temps cette polution.

4.4) Détergents.

La quantité de détergents de toutes sortes mise en vente


dans le commerce a subi et continue de subir une courbe ascen-
sionnelle remarquable« Les propriétés de ces produits sont de
modifier la tension superficielle des solutions aqueuses. M. Le
Strat (1956) les classe en 3 groupes:

- Produits émulsionnants qui sont utilisés dans l'industrie pour


disperser dans l'eau des liquides non miscibles comme les huiles,
les asphaltes, les liquides insecticides ou fongicides.

- Produits moussants employés dans la lutte contre les incendies


ainsi que pour la séparation de leur gangue des minerais lourds.

- Produits mouillants servant à renforcer l'action des aatisep-


tiques, fongicides, etc...

Ces produits, qui sont des agents tensio-actifs, sont


également répartis par M. Le Straat (1956) en 3 autres groupes
principaux:
- 28 -

- Les composés à Anions actifs,


- Les composés à cations actifs,
- Les composés non ionisables comme les A.B.S. (Alkyl-benzène-
sulfonate), qui sont utilisés par les ménagères.

L'attention se porte en grande partie sur ce dernier


produit, cause majeure de pollution comme nous le montrent certaines
statistiques. Celles-ci, d'ailleurs, comme la plupart des études
se rapportant à ce sujet, ont été entreprises aux U.S.A. car
c'est dans ce pays que les A.B.S. posent de graves problèmes.
M. Le Strat (1956) nous indique qu'aux U.S.A. il y avait 200 mar-
ques de produits détersifs en 1941 et 2500 en 1953, il y a donc
déjà 10 ans. Plus de 80% de la production totale des agents tensio-
actifs seraient absorbés dans la fabrication des produits ménagers
ce qui explique la provenance du danger occasionné par les A.B.S..
M. Le Straat cite pour les U.JS.A. les chiffres de production de
12*600 tonnes pour l'année 1941 et de 675.000 tonnes pour l'année
1951, soit 540.000 tonnes utilisées pour l'es besoins ménagers. Or,
les A.B.S. résistent à la décomposition biologique et ne sont pas
supprimés par les procédés habituels de traitement.

R. Buydens (1962) signale que le traitement par boues l


activées en éliminent 50 à 60$ en une étape, 70 à 75% en 2 étapes;
quant au traitement par filtre bactérien 25% seulement sont éliminés,

Newell et Almquiat (Journal New England Water Works


Association - 1960 - 74—61) ont observé qu'ils traversent le sol
sans subir de modification et sans être absorbés d'où la possi-
bilité pour eux d'atteindre une nappe d'eau souterraine. Ceci a
été également déterminé dans le rapport n° 6 du State Wate*1
Pollution Control B.

D'après ce rapport, les détergents ne seraient pas


décomposés et se retrouveraient ainsi intégralement dans les eaux
souterraines. Des essais ont été effectués au voisinage des blan-
chisseries dont les eaux résiduaires contenant des détergents
synthétiques s'infiltrent à travers les couches de sables et
de graviers. La qualité de l'eau recueillie dans des puits a
été déterminée. Les détergents seraient restés 1 à 3 ans et
- 29 -

auraient parcouru 300m de distance« Des sels qui ne sont pas


modifiés par leur passage à travers le sol ont été employés en
même temps comme témoins*. Les échantillons d*eau examinés contien-
draient un égal pourcentage de chacun d'eux ainsi que des déter-
gents. Ces derniers ne seraient donc pas du tout décomposés.

Au point de vue potabilité, la teneur en A.B.S. dans les


eaux des U..S.A. reste inférieure à 0,5 mg/l (d'après le bulletin
Eaux et Industries, mai 1963¿ n° 117). Comme 0,5 mg/l' reste la
limite tolérée par l'U.S.P.H.S. qui est le conseil supérieur de
l'hygiène, il n'y a donc là aucun danger actuellement. Toujours
d'après le même bulletin, la teneur minimale trouvée dans l'eau
potable de _32 villes des U.fü..A. serait de 0,3 mg/l et la teneur
maximale de 0,14 mg/l à 1 mg/l. Par contre, on note des teneurs
de 1 à 15 mg/l dans les eaux usées domestiques et dans certaines
nappes phréatiques on a trouvé 1 à 4 mg/l de détergents.

En général, les détergents utilisés pour les besoins


ménagers vont aux égouts. La pollution des nappes reste limitée
dans ce cas là mais il y a des problèmes de purification qui se
posent. Par contre, dans certaines localités, dans les campagnes
où il n'existe pas d'égouts, les eaux ménagères aboutissent
directement au sol. Alors, que deviennent exactement dans ces
cas là ces produits extrêmement stables ? Il est tout à fait
vraisemblable de penser qu'une certaine quantité aboutit à des
nappes d'eau souterraines et qu'ils se retrouvent ensuite dans
les eaux de consommation.

J.M. Flynn (1961) a considéré l'influence de la surpopu-


lation dans le Suffolk (Etat de New York), sur la qualité des
eaux souterraines et voici les résultats qu'il a obtenus dans
le cas présent (Ground Water Contamination p. 77):

(voir tableau page suivante)


- 39 -

Tabl. 2

Octobre 1959 Nombre Puitss ayant Concentration des A.B.S »


de des A.B.S. p «p .m •

Mars 1961 puits Nbre 0,02-0,4 0,4-0,9 0,9-1,4 >1,4


%

Babylon. 603 347 58,0 132 92 72 51


I slip 139 90 65,0 52 13 7 18
Huntington 7 1 14,3 1 0 0 0
Smithtown 34 8 23,5 8 0 0 0
Brookhaven 190 76 40,0 49 11 4 12
Riverhead 9 2 22,2 1 0 1 0
Southolc} 4 1 25,0 1 0 0 0
Southampton 19 10 52,5 9 0 1 0
East Hampton 3 0 0 0 0 0 0
Shelter Island 3 2 66,6 2 0 0 0

Cet inventaire permit d*aboutir à certaines relations:

- Relation entre la prodondeur des puits


et la pollution:

Tabl. 3

Profondeur Nbre Puits A.B.S • N0 3 -N Azote ammon.


des puits de avec p .p .m• p.p.m. libre
en m. puits ABS 0,02]0,4 0,9 1,0 5,0 0,5 5,0
'à à à à à >10 à à
0,4 0,9 1,4 5,0 10 i,Q 10
s-

15,25-16,80 4 3 3 0 0 1 2 1 0 4 Q 0
t6,80-18,50 1 1 1 0 0 1 0 0 0 1 Ô 0
18,.5O-r9,80 11 5 2 2 1 8 2 0 1 8 3 0
19,80-21,40 7 3 2 1 o- 3 2 2 0 6 0 1
21,40-22,80 23 11 11 0 0 10 5' 4 4 22 1 0
22,80-24,40 1 1 1 0 0 0 1 0 0 1 0 0
Total 47 24 20 3 1 23 12 7 5 42 4 1

Ground Water Contamination p.79


- 31 -

- Relation entre les puits et leur distance


par rapport à l'origine de la pollution:

Tabl.4
1

Distances Nbre Puits A.B. S. NO3 Azote ammon.


de avec P.P.m. p.F».m. libre
en m. puits ABS 1,0 0,5 5,0
0,02 0,4 0,9 5,0
à à à < 1,0 à à >10 <0,5 à à
0,4 0,9 1,4 5,0 10 1,0 10

19,80-22,80 16 9 5 3 1 6 1 0 12 3 1
22,80-26,80 1 0 0 0 0 0 0 1 0 1 0 0
30,5 30 15 15 0 0 14 6 5 5 29 1 0

(Ground Water Contamination, p.80)

D'après ces 2 tableaux, on peut conclure:

I o ) que la pollution a tendance à atteindre les puits peu


profonds ;

2°) Qu'une certaine distance d•éloignement ne constitue pas,


a priori, un signe évident de protection contre les A.B.S.

Les tableaux précédents permettent de penser que la


valeur intrinsèque de la pollution est la plus forte au voisinage
de la source de contamination mais qu'elle existe aussi réellement
à des distances plus grandes. Or, si le processus se poursuit,
on risque d'obtenir pour ces dernières, au bout de quelques années
ou moins peut-è^tre, des concentrations identiques'à celles trouvées
antérieurement dans la zone avoisinant la source de contamination.

Ainsi le problème de la pollution des nappes d'eau


souterraines par les détergents est appelé à prendre une impor-
tance qui sera fonction de l'utilisation de ces produits. En France,
aucun cas important de cette sorte de pollution n'a été encore
signalé mais on ne doit pas pour autant en négliger l'existence. En
conséquence, des mesures de précaution devraient être prévues.
_ 32 _

4.5) Dépôts d'ordures ménagères.

Les dépôts d'ordures sont constitués par:

- des éléments purement minéraux: métaux, cendres, verres,


porcelaines, etc.. , qui sont stables et ne posent pas,a
priori,des problèmes d'hygiène;

- des éléments organiques stables: papiers, cartons, bois,


textiles, cuirs, etc.. Ils constituent 10 à 20$ du poids
des ordures et après séparation sont récupérés ou Incinérés;

- des éléments putrescibles et fermentescibles: essentiellement


constitués par des déchets alimentaires. Ils sont les prin-
cipaux responsables de la pollution.

La plupart du temps, ces dépôts ne sont pas protégés


des agents atmosphériques et leur lessivage va permettre des
infiltrations. Celles-ci, dans le cas où elles atteindront
une eau souterraine, vont occasionner au voisinage immédiat
une forte pollution et une eau impropre à la consommation et
à l'irrigation. Le danger vient surtout des sels minéraux
qui peuvent se déplacer bien avant que les effets de dilution
se produisent. En général, ce sont surtout les nappes peu
profondes qui sont affectées par ce genre de pollution mais
des nappes plus profondes peuvent être elles aussi contaminées.
Des études entreprises à Riverside (Cal ifornie)sont particu-
lièrement éloquentes à ce sujet. Les résultats des analyses
d'échantillons d'eau souterraine en provenance de divers
puits sont indiqués, pour les différentes dates citées, par
le tableau ci-contre (extrait de Ground Water Contamination,
p. 107). La nappe étudiée était située juste au-dessous du
dépôt d'ordures. Le puits n° 1 se trouvait à 3050m à l'amont
du dépôt, le puits n° 2 dans le dépôt même, le puits n° 3
à 2750m en aval du dépôt.

On voit donc le rôle évident du dépôt et, en particu-


lier, pour la partie de la nappe qui se situe juste au-dessous.
La dureté a pratiquement quadruplé dans le puits n° 2 et
- 33 -

et doublé dans le puits n° 3. Il est aussi très évident que la


qualité de. l'eau reste très altérée pendant un temps très long
comme le montre le tableau précédent. En effet, 7 ans après la
première analyse, la pollution reste très forte.

L. Weaver (1961) (Ground Water Contamination p. 106)


signale que par suite d'un lessivage continu d'un dépôt d'ordures
de 1 acre-foot (1235 m ) on peut s'attendre à l'extraction de
1,5 tonne de sodium et de potassium, 1 tonne de calcium et de
magnésium, 0,91 tonne de chlorure, 0,23 tonne de sulfate et
enfin 3,9 tonnes de bicarbonate; le lessivage de ces quantités
se faisant en moins d'une année..On comprend donc à juste titre
l'augmentation, dans des proportions énormes, de sels minéraux
dans les eaux souterraines. Le même auteur rapporte plusieurs
cas de pollution des eaux souterraines par des dépôts d'ordures,
signalés en 1957. L'un de ceux-ci est relatif à 2 puits privés
peu profonds. Le niveau de la nappe, en remontant lors de pluies
excessives, atteignait un puits abandonné rempli d'immondices.
Ainsi la nappe à ce contact fut polluée et les 2 puits sains
furent abandonnés. Il est donc bien évident que les dépôts
d'ordures constituent des sources de pollution organique,
minérale et également bactériologique des eaux souterraines.

4.6) Dépôts divers et déchets industriels solides.

Nous aurions pu insérer ce chapitre dans le précédent


puisqu'il s'agit également d'infiltrations se produisant à
partir de dépôts. Les phénomènes de pollution sont donc identi-
ques aux précédents, mais nous avons séparé volontairement ces
2 chapitres, les sources de contamination étant différentes de
par la nature même des dépôts. Les dépôts d'ordures constituent
_ 34 _

un tout, les dépôts industriels également. C'est cette sépara-


tion que nous avons voulu faire en ajoutant aux dépôts indus-
triels tous ceux qui ne sont pas dépôts d'ordures.

Etant donné la particularité de ce cas, signalons qu'il


n'existe pratiquement pas de documentation publique et accessible
s'y rapportant et, si toutefois il en existe, nous n'avons pu
la consulter.

Dépôts industriels.

Ce genre de pollution reste très fréquent et très


varié suivant la nature des dépôts. En général, ces derniers
sont déversés à même le sol. A la suite de lessivages par les
intempéries, il se produit des infiltrations entraînant avec
elles des corps parfois nocifs. Ainsi, à l'intérieur des nappes
souterraines, la concentration dans l'eau de ces corps va
augmenter et dépasser les limites tolerables prévues.

R. Brunotte (1963) signale, au sujet de l'exploitation


du Bassin potassique d'Alsace, que de 1918 à 1932 les résidus
étaient soit redescendus dans les mines (remblayage de galeries)
soit entassés sur des terrils. Aucune précaution n'ayant été
prise quant à l'emplacement de ces terrils et à leur protection
contre les pluies, ces derniers devinrent un "danger permanent
et grave de pollution des eaux de la nappe de la plaine d'Alsace"
Les abords de ces terrils s'étaient transformés en véritables
"marais salants". L'auteur cite les chiffres suivants pour la
salure de la nappe:

- de 1897 à 1923: inférieure à 20 mg/l


- de 1923 à 1946: elle atteignit 60 mg/l
- en 1959: certains puits présentaient une salure de 200 mg/l.

Ainsi, dans toutes les régions industrielles, l'exis-


tence de terrils est des plus défavorables à la qualité des
eaux souterraines. Dans le Nord de la France, en particulier,
- 35 -

où les terrils constituent un paysage, les cas de pollution


doivent être fréquents, mais nous n'avons pu ici retrouver
d'exemples.

Dans les dépôts industriels, nous avons surtout envi-


sagé les terrils mais il faudrait y ajouter les dépôts d'asphaltes,
de bitumes, de pulpes humides et de betteraves, de liquides
inflammables, d'os, de peaux fraîches, d'animaux .morts, etc..
qui peuvent occasionner des pollutions locales de nappes.

Enfin, il est inutile de s'étendre sur le cas très


fréquent de la pollution des eaux souterraines par les dépôts
de fumier, ce cas se présentant dans la majorité de nos cam-
pagnes.

4.7) Eaux usées.

Pbrmi les eaux usées, on peut distinguer 2 catégories:

- les effluents industriels,


- les effluents urbains.

Par leur nombre et leur variété, ces effluents cons-


tituent une fois de plus un vaste domaine dans la pollution des
eaux souterraines. En général, les pollutions se produisent à
partir de la surface, sauf dans le cas où il y a rejet de l'eau
usée dans un puisard.

Les effluents industriels sont, pour la plupart, rejetés


dans les rivières et c'est à partir de celles-ci que se produisent
les contaminationsdes nappes.

Quant aux effluents urbains, ils aboutissent également


dans les rivières par les égouts.
- 36 _

II y a donc tout d'abord pollution des eaux de surface


et, à partir de là, pollution des eaux souterraines. Comme il
a été dit précédemment, nous ne traiterons pas ce sujet,
mais la liste des Etablissements dangereux, insalubres et
incommodes publiée dans le Journal Officiel du 21 Octobre
1960, que nous donnons en Annexe IV, fournit immédiatement
une idée de la variété des produits pouvant occasionner une
altération des eaux. Ajoutons qu'à ce sujet, il reste égale-
ment difficile d'obtenir une documentation.

4.8) Résidus radio-actifs.

Cette nouvelle forme de pollution des eaux souterraines


pose des problèmes très difficiles à résoudre, étant donné la
particularité des déchets radio-actifs. Ceux-ci ne pouvant
être décomposés, la difficulté réside surtout dans le choix
de l'emplacement de leur rejet. D'après le Docteur Jammet
(1956), cette pollution a pour origines:

- les substances radio-actives naturelles et les mines


d'uranium;
- les usines servant à la concentration des minerais qui,
par leurs traitements, rejettent des eaux polluées;
- les piles et réacteurs atomiques;
- les installations chimiques et métallurgiques qui présentent
le plus grave danger par leurs eaux résiduaires;
- les laboratoires où l'on utilise les produits radio-actifs,
bien que ces produits aient une faible radio-activité;
- les déchets solides.

Ces diverses origines se rapportent, en général, à la


contamination des eaux souterraines par la surface, celle-ci
se faisant encore par les infiltrations. Nous n'aborderons donc
- 37 _

pas ce problème mais signalons que d'après la revue "Atome"


(juillet 1960, 15, n° 168, 236), il y aura en 1970 production
par les centrales nucléaires, de 3 millards de curies contenus
dans 1,1 milliard de litres de solution.

Les U.S.A. ont un volume de résidus atomiques de


250.000 m3 (Bulletin Eaux et Industries, n° 74, février 1959).
A partir de l'an 2.000, une surface de 100.000 hectares sera
nécessaire chaque année pour loger tous ces résidus. Cependant,
il n'y aurait encore aucun danger pour l'eau potable, d'après
le tableau suivant ( Bulletin Eaux et Industries, n° 91,
novembre 1960):

Tableau 6

m
Activité Bêta relevée pour l'eau souterraine / . Ö
( curies par cmJ

R.A. totale R.A. totale - R.A. naturelle


0,05
valeur la plus fréquente: 0,20 0,10

Activité Bêta relevée pour l'eau potable

0,05
valeur la plus fréquente: 0,23 0,10

Nous donnons en Annexe V les concentrations maximum d'isotopes


permises dans l'eau de boisson.

Le procédé qui consiste à se débarrasser des déchets


radio-actifs en les enfouissant dans le sol, mérite une
certaine attention.

Dans le but de rejeter des déchets radio-actifs et


afin de connaître le comportement de ces déchets sur les
- 38 -

terrains ainsi que la contamination possible des eaux souter-


raines, des études ont été entreprises et, en particulier, à
Handford., Des essais sur des colonnes de sol ont été effectués
afin de localiser les radio-isotopes.;, »mais ceci ne pouvant être
considéré comme connaissance essentielle, une étude complète
fut entreprise pour déterminer la distribution des radio-isotopes
dans les terrains au—dessous d1encoffrements spéciaux où étaient
disposés des déchets radio-actifs. En 1956, un programme de
pompage fut effectué autour d'un coffre abandonné qui avait
reçu 151.000,000 de litres de déchets contenant 753.000 curies
provenant des particules Bêta des produits de fission. Des
puits furent creusés à des distances plus ou moins grandes du
coffre, des échantillons de terrain étant prélevés pour analyse
pendant le creusement. La fig. 2 ci-contre indique le résultat
de cette étude et représente la contamination de l'eau souter-
raine. La zone d'influence des déchets qui était à l'origine
Or 2
de 370 m s'est étendue à 7400 m . Ainsi que le montre la fig.2
les plus fortes concentrations d'émetteurs de particules bêta
furent trouvés dans les terrains situés immédiatement au-dessous
du coffre* La fig. 3 représente une autre coupe des terrains
montrant la répartition probable des radio-isotopes CS , Sr
et Ru. On remarquera que le Ruthénium qui est un des produits
les plus nocifs pour l'eau souterraine est celui qui a émigré
le plus loin.
Ainsi à Handford, les déchets radio-actifs déposés
dans le sol; ont occasionné une pollution des eaux souterraines.
4.9) Fumées d'usines.

La pollution des eaux souterraines à partir des


fumées d'usines est un cas dont l'importance est moindre
par rapport à certains autres mais,puisqu'il existe, il
ne doit pas être négligé. Nous donnerons simplement un
exemple extrait de "Ground Water Contamination" p.102-103.

Dans le Kent (Wyoming), une ville, depuis plu-


sieurs années, avait un de ses puits pollué par du chrome.
La présence d'une usine de galvanoplastie toute proche
permettait de penser que la solution de cette anomalie ,
risquait fort de se trouver là. Un ingénieur fut appelé
et après observation il en conclut que la pollution
provenait de la fumée et des poussières rejetées par un
ventilateur se trouvant sur le toit de l'usine. Le
ventilateur expulsait des poussières de chrome qui retom-
baient non loin de là sur le sol (voir fig. 4 ) . La pluie
survenant entraînait par infiltration ces particules de
chrome que l'on retrouvaient ensuite dans le puits voisin
appartenant à la municipalité.

4.10) Facteurs favorisant la pollution des eaux souterraines.

Enfin, il apparaît comme nécessaire d'assqcier


aux produits précédents un certain nombre de facteurs qui,
s'ils sont différents par leur nature même de ces produits,
restent en liaison étroite avec ces derniers dans le sens
qu'ils favorisent la pénétration des eaux polluées à
travers les terrains.
- 4Q -

Parmi ceux-ci, certains apparaissent de faible


importance mais c'est avec le recul du temps qu'il faut
toujours juger, surtout dans cette lutte. Ces facteurs sont:

- les déboisements inconsidérés qui mettent à nu de grandes


surfaces de terrain. Les eaux n'étant plus retenues par
la végétation vont pouvoir aisément ruisseler mais aussi
les quantités infiltrées vont augmenter}

- les déplacements de terre d'un endroit à l'autre;

- les exploitations de carrières: l'eau peut alors s'infiltrer


directement et librement dans une couche de terrain, cette
dernière pouvant être en contact avec une nappe;

- les creusements de canaux, les travaux de terrassement


(routes, immeubles).

Tous ces facteurs prennent une importance particulière


lorsqu'ils interviennent à proximité d'une nappe, aussi ne
devraient-ils pas être négligés.
_ 41 _

5. Lutte contre la pollution des nappes d'eau souterraines.

La lutte contre la pollution des eaux souterraines


constitue dans son ensemble un problème délicat, demandant la
mise en oeuvre de moyens importants et la plupart du temps fort
onéreux. En outre, la décontamination d'une nappe polluée étant
toujours très longue, il faut surtout voir dans les mesures de
prévention le moyen de protection le plus efficace. Comme pré-
cédemment, nous allons reprendre les différents produits provo-
quant la pollution et examiner les mesures prises, ou qui
peuvent être prises, dans chacun de ces cas.

5.1) Eaux salées.

Conséquemment au n° 1 du chapitre IV, nous ne


traiterons le sujet que pour mémoire. Le principe de
l'opération consiste à rétablir l'équilibre qui à été
rompu.

En général, une seule solution s'impose: injecter


de l'eau douce dans la nappe polluée afin de constituer
une charge hydraulique suffisante pour enrayer et repousser
l'avancée de l'eau de mer. Si, comme il est fréquent,
l'accident est dû à un pompage intensif, il faut alors
limiter le pompage en premier lieu (l'arrêter au besoin)
puisqu'il est à la base du mal, recharger ensuite la nappe.

On peut également pomper l'eau de mer dans la partie


polluée de la nappe. Ainsi, on provoque un appel d'eau
douce mais cette solution reste onéreuse.

Le procédé de créer une crête d'eau douce par


épandage d'eau de surface (nappe libre) ou par injection
dans des puits alignés parallèlement à la côte et près de
- 42 _

celle-ci (nappe captive) est coûteux à installer et à exploiter.


Il nécessite en outre l'apport d'eau supplémentaire.

Enfin, quand l'aquifère est peu profond, on peut


constituer un barrage souterrain dont le but est de réduire
suffisamment la perméabilité de l'aquifère pour empêcher l'intru-
sion d'eaux salées*

5.2) Hydrocarbures.

Il est à noter tout d'abord que les procédés


chimiques ou physiques de destruction ou d'élimination des huiles
sont inefficaces dans le sol.

5.2.1 . Pr évent^i on .

Examinons en premier lieu le problème à sa source.


Dans un forage, la fermeture des horizons aquifères se
fait par la cimentation d'une colonne de gainage (casing)
qui permet un contrôle.

Comme il peut se produire aussi des écoulements et


des inondations par le pétrole à la suite de certaines
défaillances humaines ou techniques, on les évitera,
d'après M. Knorr, en protégeant les alentours des forages
par de vastes cuvettes argileuses de façon à retenir la
majeure partie des impuretés, les risques de petites
pollutions pouvant être réduits par saupoudrage de matières
absorbantes (bauxite activée, bentonite).

Dans le transport, les moyens d'éviter la pollution


sont, d'après Leclerc R. :
lutte contre la pollution d'origine mécanique; il est préférable
d'employer des coefficients de sécurité élevés, afin de permettre
aux tuyauteries de résister aux variations brusques de pression.
Des vérifications fréquentes des canalisations (mesures de débit
et de pression) doivent être effectuées;

lutte contre la corrosion d'origine interne: l'emploi d'inhibiteurs


tels que le enrómate sodique ou le nitrate de sodium est préco-
nisé :

- lutte contre la corrosion d'origine externe:

1) revêtements: rappelons la constitution de ces derniers.


- une couche d'impression,
- une couche d'émail bitumineux armé de voile de verre,
- une enveloppe extérieure.
ces revêtements devront être particulièrement soignés.

2) protection cathodique: le principe est de rendre la canalisa-


tion négative par rapport au sol qui constitue un electrolyte
corrodant. Pour ceci, on emploie des anodes réactives (Zn, M g ) ,
le drainage direct ou polarisé qui consiste à assurer le retour
du courant vers le rail électrifié, le soutirage lorsque le
rail est loin. .,

- moyens "a posteriori" de lutte contre la pollution dans le cas


présent:

Nécessité d'appareils interrompant automatiquement l'écoulement


lorsqu'une valeur maximum est dépassée, et nécessité également
de vannes de fermeture* II serait bon aussi de procéder à la
dérivation du flux de pétrole dans un réservoir d'attente, donc
de prévoir ce réservoir.

En annexe VI, nous donnons les mesures de protection


imposées par les services allemands du Génie Rural lors de la
construction des pipe-lines.

Quant aux réservoirs de stockage, il faut que ceux-ci soient


absolument d'une étanchéité parfaite. Le Docteur K. Stundl, dans le
bulletin n° 2 de la F.E.P.E., propose que les réservoirs des stations
services soient placés dans des bassins en béton armé entourés d'une
couche d'argile. Comme E. Leclerc, il pense que dans les endroits
où de grandes quantités de carburant sont stockées, il faudrait
- 44 -

envisager la construction d'un canal étanche se déversant


dans lfexutoire, comme mesure de sécurité en cas de catas-
trophe .

Rappelons les principaux matériaux utilisés pour


la construction des réservoirs que nous cite J. Chaudoir
(1960):

- Béton, maçonneries: il y a toujours une microfissuration


qui existe, d'où la nécessité d'un revêtement intérieur
et extérieur.

- Métaux: une corrosion est toujours à craindre, non par les


hydrocarbures eux-mêmes mais par l'eau qu'ils contiennent.

- Caoutchouc: s'il est naturel, il est soluble dans l'essence.


Par contre, certains caoutchoucs synthétiques, comme le
pergunan, résistent à l'essence.

- Les plastiques: certains comme le Thiokol (Polysulfure


d'Ethylène, en feuille ou en peinture) ainsi que des pein-
tures vyniliques arrivent à résister mais leur emploi est
délicat.

On trouvera en Annexe VII les mesures prises par


les services allemands pour la protection des captages.

Les raffineries rejettent pour leur part des eaux


résiduaires contenant des huiles libres, des emulsions
(emulsion d'eau dans l'huile), des condensats, des eaux acides,
des bases usées, des boues. Le problème est dans le rejet des
eaux résiduaires.

Il existe au Canada (Raffinerie de Trafalgar Cities


Service) une station d'épuration qui assurerait la solution
de ce problème en obtenant comme résultat final de l'épuration
une eau répondant aux exigences du voisinage« D'après les
experts, il est techniquement possible de rejeter un effluent
satisfaisant aux exigences imposées en matière d'hygiène par
la réglementation en vigueur. Une norme sur la qualité des
effluents rejetés par les raffineries devrait être fixée
d'une façon précise. D'après A. Birembaut (1959), la qualité
_ 45 _

des effluents est estimée satisfaisante lorsque la teneur


trouvée en hydrocarbures ne dépasse pas 5 p.p.m (partie par
million), mais il reste à signaler que les raffineries se
débarrassent des goudrons acides obtenus par laiabrication
des huiles en les enterrant.

Ajoutons encore les industries et établissements


publics qui utilisent les hydrocarbures. Tous les rejets de
déchets devraient être particulièrement étudiés. Le fait de
répandre des eaux usées contenant des huiles ou de l'essence,
à même le sol, est encore fréquent. Même les petits rejets sont
déjà dangereux puisqu'il suffit d'infimes concentrations pour
provoquer une pollution.

A titre d'exemple, nous donnons en Annexe VIII


les mesures de protection prises dans la plaine d'Alsace lors de
la pose du pipe-line Lavérat-Strasbourg.

5*2.2. Intervent i ons_par_décontamina^i^on^

Müller (1952) fait remarquer que l'on ne trouve pas


de nitrates dans une eau polluée par de l'essence d'où un moyen
de déceler cette pollution et d'en suivre l'évolution.

Néanmoins, la pollution d'une nappe d'eau souterraine


par des hydrocarbures n'a jamais pu être supprimée entièrement.
Les moyens de lutte se limitent au pompage intensif. Dans l'en-
semble, celui-ci donne de bons résultats mais reste onéreux.

Pompage intensif:

On fore un puits au centre de l'aire contaminée


et on pompe l'eau. Celle-ci affluant au puits entraîne les hydro-
carbures qui sont ainsi récupérés. Cette extraction forcée a
été appliquée à Winthertur: on a pompé pendant 42 jours dans
- 46 -

un puits en aval de l'endroit ou 120 m3 de mazout s'étaient


répandus sur le sol. L'eau retirée allait dans des citernes. Là,
l'huile surnageait et il ne restait plus qu'à la récupérer. C'est
ainsi que 90 m3 de mazout purent être retirés de la nappe.

Un autre exemple de pompage intensif est celui de la


decontamination de la nappe phréatique de Skhirat au Maroc envahie
par du Kérosène. Une fuite se produisit dans le pipe-line alimen-
tait, les bases américaines de Nouasseur et de Sidi SI imane. La
contamination étant dangereuse pour le secteur maraîcher voisin,
il fallait éviter l'extension de la pollution et décontaminer la
nappe dans sa partie polluée. Des pompages intensifs furent effec-
tués sur les puits contaminés. Ainsi, une quantité de Kérosène
fut récupérée (voir fig. 5 ) :

Fig. 5

Oéceníamiaaímn et» h nappe phréatique


. aSkhint
tfltcturi

Fig. 5

Le Kérosène récupéré était recueilli et transporté dans


des citernes et brûlé ensuite.
47 _

La propagation de la pollution était stoppée. Pour


éviter l'extension de cette pollution, les derniers puits
contaminés en aval de la nappe servirent de front de rabat-
tement ce qui évita l'implantation de nouveaux forages. Il
fallait cependant continuer les pompages et pour éviter
le coût du transport, 2 solutions furent proposées:

- en montant en série des pompes à membranes électromagné-


tiques, on arrivait à écrémer la surface du puits en
récupérant un mélange constitué de Kérosène et d'eau;

- en installant des brûleurs à auto-régulation se mettant


en veilleuse lors de la diminution de la quantité de
Kérosène à l'intérieur du puits (voir fig. 6 ci-contre)

II est à noter que l'on avait pensé à constituer,


à l'aval du dernier puits contaminé, un barrage constitué
par un grand nombre d'engins espacés de quelques mètres
les uns des autres. De cette façon, le pétrole était récupéré
au fur et à mesure de sa venue.

Constatons que, 3 ans plus tard, malgré les mesures


prises, les puits contaminés présentaient tous en surface
une pellicule de Kérosène.

Dans le même ordre d'idées, citons également les


études de M. Bassompierre (1962) (Risques de pollution par
Hydrocarbures de sources de Moulineaux en cas de fuite du
pipe-line n° 2 Le Havre-Paris) et de L.A. Sackmann et L.
Zilliox (1963) (Pollution et protection des nappes d'eau
souterraine) que nous verrons par la suite dans un autre
chapitre.
- 48

5. 3) Eaux usées.

Dans la majorité des cas, ces eaux sont traitées


et parfois même directement rejetées. Il existe bien un
procédé d'injection à grande profondeur dans des terrains
choisis en-dessous de zones imperméables. Les forages
sont, bien entendu, exécutés avec toutes les précautions
nécessaires.

Cette façon de procéder, employée surtout aux


U.S.A., a obtenu de bons résultats mais les garanties
ne sont pas absolues.

Les solutions actuelles restent dans les procédés


de traitement, la dilution et le choix efficace de
l'emplacement du rejet. C'est dans ce domaine que les
recherches devraient se poursuivre. Le bulletin de
l'Association Française des Etudes de lfEau, n° 79,
août sept. 1959 signale à ce sujet les arrangements
fiscaux existant en Allemagne pour les industries qui
favorisent ces recherches. Le don par une entreprise
d'une certaine somme à un organisme de recherche, permet
à cette dernière de voir diminuer ses impôts.

Nous citons à titre d'exemple, en Annexe IX les


conditions de déversement des effluents industriels en
Angleterre »

En France, le rejet des eaux résiduaires reste


établi par l'instruction ministérielle du 6 juin 1953
(voir Annexe X ) .
- 49 -

5.4.) Résidus radio-actifs.

Le Dr Jammet propose de lutter contre la pollution


des eaux souterraines par les déchets radio-actifs à
la source et à l'arrivée. Il faut donc décontaminer
soit les eaux usées soit les eaux d'alimentation. Il
propose également la surveillance des nappes par des
mesures de la radio-activité. Pour ces mesures, il
suffit de faire évaporer une certaine quantité d'eau
et de placer le résidu sec sous un compteur Geiger-
Muller. Mais ce procédé présente un inconvénient car
il est uniquement quantitatif et il ne faut pas oublier
que du point de vue qualitatif certains corps présentent
un danger beaucoup plus grand que d'autres. Il faut
donc connaître exactement les produits traités et ceux
rej étés.

Signalons qu'en France, il existe une Commission


Nationale de Protection Radiologique qui a adopté les
normes de la Commission Internationale.

Pour les déchets solides, les procédés appliqués


dans le but de prévoir une contamination sont les
suivants :

- Emmagasinage ; les déchets sont placés dans des tubes


en acier ou en céramique établis dans des tranchées
en béton. Toutes les précautions d'étanchéité sont
prises pour éviter le contact avec les eaux.

- Rej et dans le sol ; il peut se faire soit directement


à l'aide de forages d'injection à grande profondeur
là où le permet la géologie, soit dans des blocs de
béton ou des cylindres d'acier, soit encore dans des
puits de mines bien choisis.

- Rejet dans la mer.


- 50 -

Pour les déchets liquides, ils sont disposés en général


aux U.S.A. dans des tubes en acier doux qui sont dans des
réservoirs en béton.

En Allemagne, la possibilité d'évacuer les déchets


solides et liquides dans de profonds réservoirs d'eau saline,
situés dans des formations géologiques adéquates à cette éva-
cuation, a été envisagée.

Dans tous les cas, ces rejets sont effectués avec le


maximum de prudence et de sûreté, mais il reste encore beaucoup
à faire.

5.5) Détergents, dépôts divers, ordures ménagères,


engrais, insecticides, fongicides, fumées d'usines.

Nous avons regroupé là tous les produits contre lesquels


il n'existe pas vraiment une lutte bien définie étant donné
qu'il reste difficile d'en limiter l'emploi car la multiplica-
tion des sources de pollution dans ce cas, si petites que
soient ces sources, aboutit à la constitution d'une pollution
finalement importante.

Pour les détergents, comme il a été vu précédemment,


ils sont dégradés au cours de leur décantation, puis éliminés
par des boues activées. Nous n'entrerons pas dans le détail de
ces processus car ceux-ci sont très nombreux tout comme les
recherches qui leur sont appliquées.

Pour les dépôts divers, le problème est plus délicat.


Il faudrait envisager des emplacements bien définis, limitant
au maximum les infiltrations ainsi que des drains, des cana-
lisations permettant la récupération de ces infiltrations.
-51 -

Au même titre, ceci serait également valable pour


les dépôts d'ordures. Actuellement, celles-ci sont traitées
mais uniquement dans les grandes villes. A ce sujet, ces dépôts
ne sont jamais protégés des intempéries. Si cette protection
existait, la plus grande partie des infiltrations seraient
réduites. Toutefois, il existe des décharges contrôlées. Ces
décharges consistent en l'établissement de couches d'ordures
et de terre tassée, superposées. Cette bonne technique permet
d'obtenir une meilleure protection. Il serait cependant utile,
dans le but de vérifier les infiltrations suceptibles de se
produire, d'envisager un drain à la base de ces couches comme
système de contrôle.

Quant aux engrais, insecticides et autres fongicides,


il reste difficile actuellement de préciser quoi que ce soit,
les connaissances à ce sujet étant par trop réduites.

Enfin, l'emploi de filtres et de brûleurs dans les


usines semble la solution la plus facile pour limiter les
effets nocifs des fumées.

Ainsi, comme nous venons de le voir, deux faits


principaux se dégagent dans la lutte contre la pollution des
eaux souterraines:

- les difficultés techniques que posent la décontamination


des nappes polluées,

- le coût élevé d'une décontamination.

Si l'on ajoute que cette dernière est toujours très


longue à se réaliser, il est bien évident que "la prudence
étant la mère de la sûreté", il est préférable d'adopter des
mesures de prévention. Celles-ci sont parfois initialement
onéreuses mais ne peuvent, par la suite qu'apporter un gain
important•
- 52 -

6. Exemples de pollution des eaux souterraines

6.1) Petit historique des puisards de Paris.

Dès la révolution française de 1789, le problème du


rejet des eaux résiduaires d ' indus tries ou de l'élimination
des déchets de voirieset autres dépôts fut résolu à Paris
par le creusement de puisards et le rejet des matières pré-
cédentes dans ces puisards. C'est ainsi qu'en 1822, le
propriétaire d'une féculerie à Villetaneuse (près St-Denis)
voulant éliminer les eaux résiduaires de son usine, fit
creuser dans son établissement des puisards dont le fond
atteignait la nappe d'eau qui alimente les puits du pays
qui furent à leur tour altérés. Suite aux plaintes des voi-
sins, ces puisards furent comblés. D'autres puisards plus
profonds furent creusés à nouveau ce qui entraîna une aggra-
vation du mal et des plaintes réitérées.

Trois commissions du Conseil de Salubrité proposèrent


à l'Administration d'obliger le propriétaire de la féculerie
à perdre ses eaux sales dans un cours d'eau souterrain au
moyen de puits. Ces dispositions furent acceptées par l'Admi-
nistration. C'est ainsi qu'un puits de 64m de profondeur fut
exécuté, puits qui absorbait 80.000 litres d'eaux résiduaires
par jour. Ce succès étant jugé complet et remarquable, on
décida d'utiliser le même système pour les deux voiries de
la ville de Paris: celle de Montfaucon et celle de la forêt
de Bondy. Au sujet de Montfaucon, le Préfet de police après
avoir pris connaissance de ces travaux, fut effrayé des
suites que pouvait avoir l'action des eaux vannées sur la
- 53 -

salubrité des eaux souterraines (100 m3 devaient être rejetés


par jour) et il nomma une commission d'enquête; celle-ci, après
un examen approfondi de toutes les questions se rattachant à
ce problème, aboutit au résultat suivant:

- une énorme quantité d'eaux infectes devait être envoyée


dans la nappe des puits de Paris pour provoquer une altéra-
tion appréciable de cette nappe;

- l'influence de ces eaux se faisait sentir à une faible


distance.

Elle en conclut à la stagnation de cette nappe, ce


qui était démontré par le fait suivant: lorsqu'un puits avait
été infecté, il fallait attendre fort longtemps et retirer
des quantités dfeau énormes pour le rendre à son état initial.

Le fait de pouvoir envoyer les eaux sales de la


surface du sol à de grandes profondeurs est encore étayé par
le cas de Bicêtre. En 1789, l'administration des hôpitaux
de Bicêtre décida de se débarrasser des eaux ménagères ainsi
que des urines et matières fécales en les envoyant dans de
vieilles carrières voisines et en forant un puits de 15m de
profondeur; l'opération réussit parfaitement. Ainsi, aux
environs de 1830, il était permis et même recommandé de creuser
des puisards dans le but d'évacuer les eaux résiduaires et
les déchets de toute nature ce qui, bien entendu, n'est
absolument plus valable de nos jours.
- 54 _

6.2. ( £ u é

6.2.1. E^ude_documentai:re_prél^i^m^naire sur_l^Hydrogéologie


_de_]:a_pl^ai^ne_de_l^a Saone_aux environs
.K J^COLLIN » _GJ1_L^ENHARDTi_M_1 TI NTANT
a
I££ IiL££ll£bor at i on_de_ J ^ T O U H I N* ÍI2É31

Cette étude avait pour but d'éclaircir le


problème de la pollution de la Saône et de sa nappe
alluviale, problème devenu crucial pour toute la
vallée et la ville de Chalón. La présence de cette
pollution s'est manifestée par des teneurs anormales
en sels minéraux, teneurs en augmentation constante.
Le taux de chlore dans les captages a subi, en parti-
culier, une montée régulière depuis 3 ans. Or, ceci
peut provenir de deux sources bien différentes:

- d'une part, le rejet de chlorures dans le Doubs et


la Saône par la Société Solvay à Tavaux serait une
cause artificielle;

- d'autre part, les venues d'eaux salées profondes par


faille ou artésianisme seraient une cause naturelle.

Il est à noter que, pour la première source, il


y a vraisemblablement apport de la Saône à la nappe
alluviale par contact direct, les cotes du fond de
la rivière coïncidant avec le niveau des sables et
graviers représentant le sommet des alluvions aqui-
fères, quoique l'on ignore tout de l'alimentation
de la nappe.

Les auteurs ont également remarqué que l'apport


maximum de sel se situe en période d'étiage, mais
ceci ne leur permet pas de déterminer la cause de
la pollution. En effet, bien que la salinité de la
rivière soit maximum en été et que la surface dynamique
de la nappe soit nettement en-dessous de la Saône,
- 55 -

ceci favorisant l'alimentation par la rivière, les pompages


intensifs à cette période peuvent permettre, par aspiration,
une plus grande remontée des eaux profondes.

Le problème est actuellement en suspens car les auteurs,


manquant de données, se sont heurtés à de nombreuses et impor-
tantes questions qu'ils n'ont encore pu résoudre. Ils proposent
d'ailleurs un programme d'étude dont la réalisation sera
certainement bénéfique.

e
6.2.2. De_^a_conna]issance Í_E£_l£_E££^££Íi2"_d£_Ia_nappe_phréarique
(1963).

Pol .lut ion_et^ protection des nappes d'eaux souterraines, par


L1A^_Sackmann_et L._Zill.iox (1963)

Nous avons réuni ces deux études puisqu'elles se


rapportent toutes les deux aux problèmes occasionnés par la
pose du pipe-line Lavérat - Strasbourg - Karlsruhe. En effet,
ces différents problèmes furent résolus après des études parti-
culièrement intéressantes.

La nappe phréatique de la plaine d'Alsace étant en


rapport étroit avec le fleuve, le risque de pollution le plus
important provenait des hydrocarbures en cas de fuite du pipe-
line. D'autre part, l'endroit choisi pour la pose de ce dernier
se situait à l'amont de la direction générale de l'écoulement
des eaux de la nappe ce qui, bien sûr, accentuait la gravité du
problème, les villes et les campagnes étant tributaires de
cette nappe.

Ainsi, d'importantes mesures de protection furent


prises et notamment la pose de drains permettant à la fois de
déceler la pollution et de la réduire totalement par captage
des fuites d'hydrocarbures en cas d'accident.

C'est à ce sujet que nous devons signaler les Etudes


importantes de L.A. Sackmann et de L. Zilliox. (Ceux-ci ont
Poche de pétrole
avec sillage ascendant
d'eau polluée.

Neutralisation de la pollution
de la rivière et des alluvions.
Fiq. 8 Fuite localisée du pipe-line el absorption
pat la flûte de Pan.

Fiq.82
PSpe-Iine et flûte de Pan
min o jour dans la touille

Fig.8 3
Flûte de Pan
a cinq éléments crépines.

Pipeline protégé
par un« flûte de Pan.
- 56 -

tout d'abord démontré que les produits solubles du pétrole


(les plus nocifs) se déplaçaient à la même vitesse que l'eau
dans la nappe phréatique contrairement à l'huile lourde qui
a une migration lente. Expérimentant ensuite sur des appareils
de laboratoire, ils prouvèrent que des drains placés à proximi-
té du pipe-line fonctionnaient comme de véritables puits
potentiels permettant la récupération des fuites d'hydro-
carbures (voir fig. 7 ) . Ainsi, était-il démontré la possi-
bilité théorique d'assurer une protection efficace de la
nappe. L'application pratique de ce principe aboutit à la
réalisation d'un drain spécial en forme de flûte de Pan,
dont les résultats sont particulièrement concluants (voir
figure 8) .

Signalons que, dans la première étude, M. Brunotte


nous fait part des risques de pollution présentés par l'ex-
ploitation du bassin potassique. Il y a là, en effet, plusieurs
problèmes, dont celui du rejet des eaux résiduaires et,
également, celui des infiltrations à partir des terrils, qui
ne sont pas encore résolus d'une façon parfaite.

6.2.3. Rîsqu££ de_pollution par Hydrocarbures_des_sources_de

de fuite du P*P-Z}.i---1!Z-->.-h- Hâvre-


(1962).

Le tracé prévu de ce pipe-line passait en-dessous


du captage des sources de Moulineaux alimentant la plus grande
"IG.9 PIPE-LINE LE H A V R E — P A R I S _ S C H E M A DE SITUATION (D'après la carte présentée par P. BASSOMPIERE)

Plateau/ du Roussois

^^zrE£^="-g Argile à silex


400 m
• = '• • • • • ' • : - ' - - . - : C r a i e

Zone à protéger

• • - . • :•-.> .
- 57 -

partie de Rouen (voir fig. 9 ) ; de là, la gravité du problème


en cas de fuite du pipe-line. Ces sources, situées dans le
bas du talus constitué par le plateau du Roumois, sont un
des exutoires des terrains de ce plateau principalement composé
de craie altérée et d'argile. Leur bassin d'alimentation n'est
pas exactement délimité mais il est tout à fait exact que le
tracé prévu pour le pipe-line traverse une partie de ce bassin.
L'auteur a délimité deux zones:

- une où le pipe-line traverse des argiles à silex peu


perméables. Les risques de pollution paraissent être limités
dans ce cas, mais celle-ci, quoique peu probable, ne reste
pas impossible étant donné les risques d'affaissements de
terrains pouvant exister.

- Dans la deuxième zone, le pipe-line traverse la craie et là,


en cas de fuite, les risques de pollution sont beaucoup plus
conséquents. L'auteur conclut d'ailleurs que c'est surtout
cette zone qui est dangereuse.

6.2.4. La_P£l:]:utiLon_de_l:a_nappe du_Cal:caire_Carbonifère_dans_]:a;


régi_on_de_Bondues, Par_G._Dassonvi:l^l^ei_Y._Mart^n^ J^._B
^i_ü?^Íe£Í2Í en_col^aborat-i on avec B«_Del.i:£ry_£t_M._Piaczi:nzki
(1962).

Cette étude fut demandée par le Préfet du département


du Nord à la suite d'une procédure occasionnée par la pollu-
tion chimique des eaux de la nappe du calcaire carbonifère au
forage de Bondues. Extrêmement détaillée, elle démontre une
fois de plus la complexité des problèmes attenant à la
pollution.

Le forage de Bondues qui capte l'eau du calcaire


carbonifère fournit une eau trop minéralisée et impropre à
- 58 -

la consommation domestique. Cette anomalie chimique pouvait


avoir plusieurs causes:

- Par suite de l'acidification du forage, l'acide chlorhy-


drique agissant sur le calcaire peut augmenter anormalement
le taux de chlorures et de calcium.

- Le chimisme des eaux de la nappe du calcaire carbonifère


évolue d'Est ou Ouest. Le Professeur Waterlot, qui a étudié
cette évolution, a pu déterminer 4 zones: la zone I, la
plus à l'Est étant la moins minéralisée, la zone IV, la plus
à l'Ouest présentant une minéralisation excessive.

- L'hypothèse de la pollution à partir d'une industrie locale


a été abandonnée, aucune entreprise n'étant à proximité.

- Egalement, le cas d'infiltrations d'eaux superficielles


polluées ou provenant des nappes supérieures a été envisagé
mais ce cas n'était pas à retenir.

Un certain rapport existant entre la nature chimique


des eaux du forage de Bondues et de celui de Wasquehal
(présence excessive de Calcium), les auteurs entreprirent
l'étude de la pollution de ce dernier forage et aboutirent
à la conclusion que cette pollution provenait vraisembla-
blement d'un puisard débitant directement dans la nappe.

L'appel d'eau la plus minéralisée suivant l'évolu-


tion chimique et provenant de l'Ouest ayant été éliminé comme
cause possible de la contamination, le cas du forage de
Frelinghien, qui avait lui aussi subi une acidification,
fut également examiné» Pour ce forage, la diminution du
degré hydrotimétrique ainsi que celle de la teneur en Calcium
(réduite de moitié) constatée, fut interprétée de la façon
suivante: élimination du chlorure de calcium formé après
un pompage de 19*000 m3. Un essai de pompage fut effectué
sur le forage de Bondues (26.000 m3 environ). L'évolution
FIG.10_SCHEMA MONTRANT LES RESEAUX AQUIFERES EN RELATION AVEC LES
EMERGENCES DE LA VOULZIE D'APRES M. CAVELIER

N
Puits d'exploitation
futur
Vallée de la Voulzie Plateau Gouffre

~T Calcaire è CrYampigny 1 1 _J 1

caires (Bathonien-Lutetien)

Alluvions jqfel ^ IC
Sens d'exploitation
Sables (sparriacien)
(sparnacien inférieur
cd
«-i

Eau
- 59 -

de la minéralisation se fit dans le même sens que celle du


forage de Frelinghien. Les auteurs ont comparé les analyses
faites après acidification de 3 t. au début et en fin de
pompage. Les résultats sont particulièrement démonstratifs
et peuvent permettre de penser que l'acidification est la
cause de la pollution mais ils concluent qu'elle n'est peut-
être pas la seule cause et préconisent une étude complète
afin de vérifier les différentes hypothèses.

6.2.5. Influence possible sur les £ a £tages de_la v


iIi£_de_Pari s

(Provi:nsi_groupe_Vou]:zi:e2_de l.^exploi:tat.:ion_par_galer.ies_

des_arg£l^es_sparnaciennes_dans_l.e_sec_teur_de_Sai^nt-Bri^ce-

La Société Denain-Anzin envisageant d'exploiter par


galeries une couche d'argile (profondeur 30m) sous le plateau
de St-Brice-Lechelle, elle désira connaître les éventuelles
répercussions de cette exploitation sur les captages voisins
de la ville de Paris. L f auteur a examiné les nappes approvi-
sionnant les captages de la ville de Paris (voir fig. 1 0 ) .

La nappe des sables sparnaciens, inférieurs aux


argiles exploitables, étant artésienne, toutes les argiles
inférieures au niveau piézométrique de cette nappe ne peuvent
être utilisées. Pour les parties situées au-dessus du niveau
piézométrique de la nappe, la présence au mur de l'exploita-
tion d'argile d'une couche de lm50 d'épaisseur, au minimum,
protège la nappe contre toute pollution.

La nappe des calcaires lacustres, supérieure à


l'argile exploitable, devra être particulièrement protégée
lors du fonçage du puits d'exploitation par une cimentation
rapide.
FIG.n CAPTAGE DANS LA PLAINE DE MAIZIERES-LES-METZ _
PLAN DE SITUATION (D'après la carte présentée par M.GUILLAUME)

400 m

Zone
d'épandage
suggérée

Maizieres
les-Metz
- 60 -

D'autre part, l'exploitation laisserait entre ces


calcaires et le toit des galeries 2m50 d'argile minimisant
au maximum les infiltrations possibles.

L'auteur conclut que l'exploitation reste possible


mais en précisant que lors de l'abandon de cette exploitation,
le puits devra être isolé par la base afin d'éviter la conta-
mination possible par les eaux de ruissellement.

6.2.6. Çapt:ages_dans_l:a_p]:ai:ne ^ Ü H l i ^ l £ de_Maizières-^es-Me_tz (Mosell e)

Condi ti^ons_de_pro_tecti_on_de_l:a 22EE£_£2H^^Ë£ e _E£ r ¥.12!^ t t â ^ l •

(1953) .

Les services centraux du M.R.U. ayant envisagé


l'épandage agricole des résidus d'assainissement de la Commune
de Maizières-les-Metz (Moselle) et la zone d'épandage se situant
à proximité de captages d'eau utilisés par la ville de Metz
(voir fig. I l ) , l'auteur envisage alors la protection de ces
captages. Ceux-ci sont situés dans les alluvions de la Moselle
dont la granulométrie irrégulière ne permet pas de filtration.
D'autre part, le niveau de la Moselle est au-dessus de celui
des captages. Donc, en pompage intensify la circulation de
l'eau se fait de la Moselle vers les puits. Le canal de la
Moselle, entre la ligne de captage et la Moselle, est en
charge par rapport aux alluvions. Il peut donc, lui aussi,
céder de l'eau. Enfin, la région influencée par les pompages
reste très étendue. L'épandage des résidus d'assainissement
étant prévu comme l'indique la figure, il existe bien une
couche de limon mais sa protection est insuffisante.

L'auteur en conclut que ce procédé d'épuration est


dangereux pour les captages d'eau potable de la Ville de METZ.
- 61 -

6.2.7. Incidences_sur les ex£l£ÜaÍ2ií£_E£ ££££_£¿_E££IÍ£££


implantées dans la vallée_al^l^uvi:al^eí_de_l.a_Mosel^lei_sur
le comportement des nappes souterraines •_t.
]:^I^RiHiB^L. (i960).

Après avoir examiné le point de vue quantitatif des


répercussions de ces exploitations sur la nappe alluviale
de la Moselle, les auteurs rapportent le point de vue
qualitatif. Des foyers de contamination peuvent être occa-
sionnés si certaines sablières sont remblayées par des
détritus urbains ou des crassiers d'usines. De toute façon,
elles constituent un moyen de pénétration direct dans la
nappe pour toute contamination susceptible de se produire.

Les auteurs en concluent que ces nappes, particuliè-


rement vulnérables, doivent être préservées de toute
expansion d'exploitation non contrôlée de sables et
graviers »

6.3. ^u£l£U£scasparti£u2i¿r¿ çIep£lJLu^i£nd£Sejui£ ¿ou terrai ri e¿.

Dans le Comté de Kent aux U.S.A., il se produisit pendant


l'hiver 1955-56 un fait assez exceptionnel. La neige accumulée
le long des routes devint jaune. Un ingénieur constata l'utilisa-
tion de sel pour faire fondre la glace et la neige présentes sur
les routes. Ce sel était traité par un produit à base de chrome
suite aux plaintes formulées par les automobilistes qui voyaient
leurs automobiles se rouiller. Mais l'ingénieur ayant décelé la
Fin« 12

Schéma montrant le lessivage et le transport,


par les précipitations et les crues, de
produits solubles occasionnant une contamination

v/////v/////-//y/////;//////;////

Fill containing
chromium wattes

i ' i ii ' T u,*t.r ;»*<¿;:-:-:¡

SCHEMATIC DIAGRAM SHOWING LEACHING OF SOLUBLE CONTAMINANTS INTO AQUIFER FROM


PRECIPITATION AND FLOOD WATERS
- 62 -

présence de chrome dans les eaux d'alimentation en conclut que


les dépôts de sels contenant des composés de chrome étaient
responsables de cette anomalie. Le chrome avait pénétré dans
la nappe par des infiltrations et se retrouvait dans les eaux
d'alimentation.

La cité de Grandville (U.S.A.) vit également ses eaux


anormalement chargées en chrome. La ville avait fait aménager
un puits dans les alluvions déposées le long de la "Grand
River". Afin de protéger le puits des inondations, les alentours
de celui-ci furent surélevés par accumulation de sable et de
gravier. Quelque temps après, on décela du chrome dans les eaux
d'alimentation à la grande consternation de toute la ville. Or
les sources possibles de pollution par traitement du chrome
dans une usine voisine étaient absolument à rejeter dans tous
les alentours. Au cours de recherches entreprises à ce sujet,
on apprit alors que le sable et le gravier ayant servi à la
surélévation des alentours du puits avaient été pris dans un
ancien dépotoir d'une usine de galvanoplastie. La rivière
ayant été en crue peu avant la contamination, de l'eau avait
pénétré dans ces sables et graviers puis, par infiltrations,
le chrome avait atteint la nappe aquifère utilisée pour l'ali-
mentation de la Ville.

Les deux exemples précédents sont parfaitement illustrés


par la fig. 12 (Ground Water Contamination, p.102)

A Pfozheim (Allemagne) la présence d'indices de pétrole


dans une source de la vallée du Wiirm fit croire pendant 20 ans
à l'existence d'un gisement. Une expertise permit de découvrir
l'explication peu banale de ce fait. Il y a fort longtemps, les
habitants de cette région aspergeaient les morts de pétrole, en
été, avant de les enterrer dans le cimetière situé à 250m en
amont de la source.....

Burttschell, Rosen et Middleton (1961) signalent le


cas d'un fermier qui faisait des réclamations au sujet de la
- 63 -

pollution de son puits. Celle-ci, d'après lui, provenait d'infil-


trations d'essence ducs aux fuites d'un réservoir situé non loin
de son puits. Cependant, ce reservoir avait été inspecté et reconnu'
parfaitement étanche. Une élude chimique démontra que ce dernier
n'était absolument pas la cause de la pollution. Celle-ci d'ailleurs
ne put être exactement déterminée, sa source devant être très éloi-
gnée.

Middleton et Walton (1961) rapportent l'exemple d'eaux


résiduaires chargées en chlore, qui furent déversées dans un étang.
Des chlorates se formèrent et apparurent dans les eaux souterraines
après avoir voyagé pendant plusieurs kilomètres. Le résultat aboutit
à des dommages importants dans les récoltes et la perte de cette eau.

A Brouson dans le Michigan (U.S.A.) se produisirent plu-


sieurs cas de pollution d'eau souterraine par des usines de galvano-
plastie. La figure 13 (Ground Water Contamination p. 141) est fort
explicite sur l'un de ces cas qui aurait pu se produire.

fin. 13

Schéma général montrant 1'interformation de fuites,


par mouvement vertical, à travers des puits.

Abandonad ««II
( lin«)

GENERALIZED DIAGRAM SHOWING


INTERFORMATIONAL LEAKAGE BY VERTICAL
MOVEMENT OF WATER THROUGH WELLS
- 64 -

Une nappe aquifère supérieure était polluée par un


étang dans lequel on rejettait des déchets« Un puits, qui
alimentait la ville et qui atteignait une nappe plus profonde
séparée de la précédente par une couche imperméable, avait été
abandonné, son tubage étant corrodé.

La ville voulant exécuter de nouveaux puits, il fut


prouvé que l'eau de la nappe supérieure pouvait atteindre la
nappe en question par l'intermédiaire du puits abandonné et
de son tubage corrodé. Ainsi, malgré la présence d'une couche
imperméable, la deuxième nappe plus profonde pouvait être à son
tour polluée.
_65 _

7. Rôle de 1'hydrogéologie.

Trois points essentiels concernant la pollution des


eaux souterraines sont du ressort de l'Hydrogéologie :

- l'étude de l'origine des eaux et du réservoir;

- l'étude des contaminations susceptibles de se produire^

- l'étude des mesures de protection et des moyens de lutte


possibles en cas d'accident.

7.1) I5tiid£s des_c_ond_i_t_i_ori£ ^££


Caractéristique du réservoir.

L'hydrogéologue devra posséder une connaissance aussi


parfaite que possible de la nappe en question, c'est-à-
dire :

- nature des terrains aquifères, .


-'Vnorphologie" de la nappe,
- constitution des terrains en contact avec la nappe (mur et toit )
- mode d'alimentation de la nappe,
- surface piézométrique et ses fluctuations.
Sur ces bases, il pourra juger des risques naturels
de pollution qui peuvent se produire ou, au contraire, si
la nappe a une protection naturelle suffisante qui écarte
tout danger.
-66 -

7.2) I5t_ud£ _£
ßLe

L'hydrogéologue devra d'abord vérifier s'il n'y


a pas de causes naturelles de pollution. Ensuite, il
devra rechercher toutes les possibilités de pollution
qui peuvent se présenter en examinant les différents
facteurs de pollution et les éléments "polluants"
existant au voisinage de la nappe et même à une certaine
distance, la pollution pouvant provenir d'une source
très lointaine.

7.3) E_tud£

Enfin, son rôle sera de prévoir les risques de


pollution. A ce sujet, son action sera par exemple décisive
quant au projet d'implantation d'une industrie dans
n'importe quelle région.

Dans le cas où la nappe sera déjà polluée, il


devra, en premier lieu, localiser la provenance de la
pollution puis, suivant les moyens mis à sa disposition,
il arrêtera la pollution en agissant sur la cause, ou
la supprimera en agissant sur l'effet.
- 67 -

8. Mesures prises pour la protection des eaux souterraines,


aspects réglementaires.

(1)
En 1957, R. HLAVEK a signalé les insuffisances
de l'action de l'Etat dans ce domaine. La pollution des
eaux souterraines n'est pas étudiée., Les seuls contrôles
effectués portent sur les égouts collectifs et les eaux
résiduaires des Etablissements classés, contrôle portant
sur le rejet des effluents, les normes fixées par la Santé,
l'Industrie et le Commerce devant être respectées. R. HLAVEK
en conclut "des études seraient à faire sur la propagation
de ces effluents nocifs dans le soi (ce qui n'est guère
possible sans études géologiques et hydrogéologiques
d'ensemble) et sur leur nocivité réelle".

En 1962, l'article de M. NEVEUX "Les divers


aspects de la législation et de la réglementation française
concernant la pollution des eaux'1 est une mise au point
des mesures prises par les différents départements minis-
tériels ainsi que leur action dans ce domaine. Cependant,
on note l'absence totale de décisions prises au sujet des
eaux souterraines et M. NEVEUX fait remarquer à juste titre:
"il serait indispensable de coordonner étroitement la pro-
tection des eaux souterraines, actuellement très insuffisante,
avec celles des eaux de surface, qui leur sont étroitement
liées et entre lesquelles la limite est parfois difficile
à établir".

Dans le titre premier du projet de loi de juillet


1963, la qualité des eaux et leur protection contre les
pollutions éventuelles sont prévues. Il y a donc là un net
progrès mais il reste encore de nombreuses précisions à
apporter sur les eaux souterraines. Néanmoins, des décrets
en Conseil d'Etat déterminent certaines conditions et,

(l) L'intervention de l'Etat dans les problèmes d'utilisation de l'eau.


Rapport B.R.G.Mo Ae 1107 - 24 Avril 1957 p c 135,
- 68 -

notamment, celles ayant trait aux déversements ou dépôts


directs d'eaux ou de matières pouvant altérer la qualité des
eaux (voir Annexe X I ) .

Signalons également la protection de la qualité


des eaux par un périmètre de protection se divisant en 3
zones (voir Annexe 1 3 ) :

- 1 zone de protection immédiate,


- 1 zone de protection rapprochée,
- une zone de protection éloignée.

Un décret en Conseil d'Etat détermine les conditions


d'application de cet article.

Notons enfin que des établissements publics


administratifs, placés sous la tutelle de l'Etat et ayant pour
objet la lutte contre la pollution, peuvent être créés par
décret en Conseil d'Etat. Mais ceci comporte une restriction
(voir Annexe X I ) .
- 69 -

C_Q_N_e_L_U_S_I_O_N_S

La pollution des eaux souterraines représente donc


une question dont l'importance ne saurait être négligée et
méconnue .

Compte tenu de tout ce que nous venons de voir,


elle se présente sous les aspects suivants:

- Diversité des cas: s'il y a des cas classiques, il existe


aussi des exemples particuliers sinon parfois assez extra-
ordinaires.

- Provenance parfois très lointaine: la pollution apparaît


souvent, alors que l'on ne se doutait pas de son existence
et parfois même longtemps après son origine de départ dans
le temps. Sa réapparition peut être également fort lointaine
de sa source. L'effet d'une pollution reste durable même
si la source n'agit plus, la décontamination naturelle étant
très longue à se réaliser.

- Dans le cas général^ la décontamination reste très longue


et il y a pratiquement toujours perdition de la nappe ou
d'une partie de celle-ci pendant plusieurs années, ceci
étant fonction du stade d'évolution de la pollution.

- Les moyens de lutte sont, pour la plupart, difficiles à


entreprendre du point de vue technique, et surtout très
onéreux, la seule solution valable restant la prévention
par la surveillance constante des nappes et par la mise
au point de périmètres de protection.
- 70 -

Tout ceci nécessitant des r e c h e r c h e s , il faudrait pour-


suivre ces dernières dans tous les domaines de la p o l l u t i o n . A
ce s u j e t , 1'hydrogéologue doit tenir une place particulièrement
importante par son rôle d'études et d ' i n t e r v e n t i o n .

C'est ainsi que l'on pourrait:

>s - établir une documentation française et étrangère permettant


de connaître des exemples et les recherches déjà entreprises,
et également centraliser cette documentation;

- constituer un inventaire des pollutions d'eaux souterraines


en F r a n c e ;

- établir une carte de la pollution existante des eaux souter-


raines ;

- faire des recherches en laboratoire sut des m o d è l e s réduits;

c Faire des prél èvem^ifs et -1-3s enal ^i-s constantes des n a p p e s ,


ceci pouvant être réalisé aans îe but d'un contrôle et d'une
prévention par l'organisation d'un contrôle p u b l i c . Des labora-
toires m o b i l e s pour les / c h e r c h e s relatives a la pollution
pourraient être organisés par exemple.

Remarquons à ce sujet que V . l . Vladimirskij propose


l'établissement de cartes de ressources d'exploitation des eaux
s o u t e r r a i n e s , par genre d'exploitation et par nappes aquifères
s é p a r é e s . Il préconise la création d'équipes spécialisées qui,
f
sous la direction d h y d r o g é o l o g u e s , se c o n s a c r e r a i e n t à la
protection des n a p p e s .

E n f i n , il apparaît comme nécessaire de favoriser la


connaissance du Public qui ne s'imagine pas la gravité du p r o -
blème et occasionne souvent des pollutions en pure innocence.
- 71

10» Bi bli ographie

(Travaux consultés)

AMBROGGI R., de GELIS E„, MONITION Lo (1957)

Décontamination de la nappe phréatique du Skhirat envahie


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3-14 sept. 1957 - Tome II - p. 300-307 - 5 fig. 1 tabl.

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Pollution chimique des eaux potables. Bulletin de l'Inst.


des Ind. de fermentation, Bruxelles, février 1959, 2, n° 2 ( 9 ) ,
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Les zones de protection des coplutjes d ' e a u s o u t e r r a i n e .


Technique de l ' E a u et de 1 : As ->ci ni s sèment . F r - B (15 février
1 9 6 2 ) , 1 6 , n° 1 8 2 , 1 7 - 2 3 , Egalement dans le B u l l e t i n de
l ' A N S E A U , janvier 1 9 6 2 , F r - B , 3 - 1 1 .

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- 72 -

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Influence possible sur les captages de la Ville de Paris


(Provins, Groupe Voulzie) de l'exploitation par galeries
des argiles Sparnaciennes dans le secteur de St-Brice
Lechelle (S. & M.) Documentation B.R.G.M.

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Dispositions techniques et dispositions légales. La Technique
de l'Eau et de l'Assainissement, Fr-B (15 novembre I960),
14, n° 167, 13-22, 7 fig. Egalement dans le bulletin d'infor-
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La pollution des eaux par les Hydrocarbures en France. La


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TOUBIN J. (1963)

Etude documentaire préliminaire sur 1'Hydrogéologie et


la pollution de la plaine de la Saône aux environs de Châlon.
Documentation B.R.G.M. S.G.R, Jura-Alpes, DSGR 63.A.3.
7 mars 1963. 1 br. 19 p. 7 fig.

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Radioactive wastes. Their treatment and Disposal.


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Réflexions sur l'introduction de normes internationales


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La pollution de la nappe du Calcaire Carbonifère dans


la région de Bondues. Documentation B.R.G.M. - S.G.R.
N.PoC. - D.S.G.R. 62.A.38 - 27 juin 1962, 1 br. 51 p.
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GIRARD, PARENT-DU-CHATELET, (1833)

Des puits forés artésiens employés à l'évacuation des


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fabriques, 1 rapport, 1833, 50 p. 2 fig.

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1 vol. 22x28 218 pages. The Robert A. Taft Sanitary


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I.R.H.B.L. (1960)

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La contamination du sol et des eaux par les produits


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La pollution des Eaux par les produits détersifs.


L'Eau, déc. 1956

MEYER M.R. (i960)

Danger de pollution des nappes d'eau souterraines par


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Départementaux. Fr-F (juin I960), n° 52, 36-41.

MILLOT G., HELWIG L., JOST R. (i960)

Pollution des nappes aquifères par les Hydrocarbures.


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1960, fase. 1, t.13, 63-9

MORETTE A. (1956)

Le développement des fumures artificielles influence-t-il


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43, p. 261.

NEVEUX M. (1960)

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Pollution et protection des nappes d'eau souterraines.


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16 fig.
_ 75 _

TROMBE F.
Les Eaux souterraines.
Collection Que sais-je ?, n° 455, p. 121
VLADIMISKIJ V.l. (1960)

Tâche des Hydrogéologues pour le contrôle de l'utili-


sation et de la conservation des Eaux Souterraines.
Prospection et Protection du Sous-sol, Fr-F, novembre
1960, n° 11, 34-7.

Il faut ajouter à cette liste tous les bulletins "Eaux


et Industries " de l'Association Française pour l'étude.des eaux,
depuis Juillet 1957.
A N N E X E S
ANNEXE I

NORMES EUROPEENNES APPLICABLES à 1'EAU DE BOISSON.

Concentration maximum admissible de substances

toxiques dans l'eau de boisson.

Substances Concentration limite

Plomb (en Pb) 0,1 mg/l ou environ 0,001 meq/l

Sélénium (en Se) 0,05 " " " 0,0013 "

Arsenic (en As) 0,2 " " " 0,008 "

Chrome (en Cr hexavalent) 0,05 " " " 0,006 "

Cadmium (en Cd) 0,05 " " " 0,0009 "

Cyanures (en CN ) 0,01 " " " 0,0004 "

Radioactivité Emetteurs de rayons alpha 1 picocurie/l


11
" " bêta 10 "
_ 2 -

Substances dont la présence en quantités excessives

dans l'eau de boisson peut entraîner des inconvénients,

Concentration approximative au-delà de


Substances laquelle les effets risquent de se produire

Fluor (en F) 1,5 mg/l ou env. 0,079 meq/l

Nitrates (en N03)...50 " 0,806

( 0,05 " 0,0016 " à la station de pompage


Cuivre (en Cu) (
( 3,00 " 0,094 " après 16h de contact avec
des canalisations neuves.

Fer total (en Fe)... 0,1 " 0,0036 " au point d'entrée de
l'eau dans le réseau

Manganèse (en Mn)... 0,1 " 0,0036 "

Zinc (en Zn) 5,0 " " " 0,153

( 30 " 2,47 " si l'eau contient 250mg/l


( ou 5,2meq/l de sulfates
Magnésium (en Mg)..(
(125 tl II
1 o, 28 ii
s'i 1 y a moins de
( sul fates

II II M
Sulfates (en S0 4 ) 250 " 2
II II H
Chlorures (en Cl) 350 " 9, 87
Composés phénoliques
(en phénol) 0,001
- 3 -

Substances dont la concentration dans l'eau de

boisson devrait, de préférence, être contrôlée

Concentration approximative au-delà de


Substances laquelle les effets risquent de se produire

Ammoniaque (en NH4)... ne doit pas dépasser 0,5 mg/l ou env.0,028meq/l

Anhydride carbonique
libre (en C0 2 )........ pour l'anhydride agressif, zéro

Oxygène dissous....... minimum 5 mg/l

Dureté totale......... entre 2 et 10 meq/l (100 et 500 mg/l de CaC03)


II est recommandé d'exprimer la dureté en
unités, l'unité de dureté étant le milli-
équivalent d'ion - dureté par litre.

Normes Européennes applicables à l'eau de boisson.

Organisation Mondiale de la Santé


Genève 1962 pp. 26 à 35
ANNEXE II

Arrêté du 10 Août 1961 pour les diverses catégories d'eau d'alimentation.

Concentrations tolerables pour les substances toxiques ou indésirables.

Eaux d'adduction Eaux de table


collective,en mg/l emboutei1lées, en mg/l

Plomb (en Pb) 0,1 0,1


Sélénium (en Se) 0,05 0,05
Fluorures (en F) 1,0 1,0
Arsenic (en As) 0,05 0,05
Chrome hexavalent.... doses inférieures au seuil de détermination
anal ytique.
Cyanures............. " " " "
Cuivre (en Cu) 1,0 1,0
Fer (en Fe).......... 0,2 0,1
Manganèse (en Mn).... 0,1 0,05
Zinc (en Zn).. 5,0 5,0
Composés phénoliques
(en phénol) néant néant

La minéralisation totale ne doit pas excéder 2 g/l dans les 2 cas.


En outre, la concentration limite en nitrates des eaux embouteillées
a été fixée à 10 mg/l (en N ) , soit 44 mg/l en NO3. Pour les eaux
d'adduction collective, une teneur supérieure à 10 mg/l (en N) est
susceptible de provoquer des troubles (notamment chez les nourrissons)

11 apparait, en outre, comme souhaitable que la concentration en


certains éléments ne dépasse pas les chiffres ci-dessous:
Magnésium (en Mg) . . 125 mg/l
Chlorures (en Cl) . .. ........ 250* "
Sulfates (en SO) 0 ........... o...... 250 "
De plus, il est désirable que le degré hydrotimétrique soit inférieur
à 30° français, le degré optimum paraissant s'établir aux environs de
12 à 15°.
(Recueil des textes officiels intéressant la Santé publique et la
Popul/ation. Fascicule spécial n° 62-31bis- Eau d'alimentation p.55)
ANNEXE III
Tableau des qualités de l'eau de distribution idéale.

(Bull. AFEE n° 117 - mai 1963)

Caractéristiques Teneur maxi. Eléments chimiques Maxi. dans


physiques dans non toxiques l'eau idéale
l'eau idéale

Turbidité -de 0,1 unité Aluminium (Al) . 0,05


Eléments non filtrables 0,1 Fer (Fe) 0,05
Manganèse (Mn) 0,01
Organismes 0,2
néant Cuivre (Cu)
macroscopiques 1,0
Zinc (Zn)
Couleur (vraie) 3 unités Nitrate minéral (N) 5,0
Eléments filtrables 200,0
Odeur pas de modif.
s/carb. abs. Composés phénoliques 0,0005
en phénol
Goût néant
Eléments abs. par
carbone actif solubles 0,04
Eléments chimiques Ten. max.dans dans le chloroforme
toxiques 1'eau idéale
Elém. sol. dans l'alcool
abSo par charbon actif 0,10
Plomb (Pb) 03
Baryum (Ba) 5
Fluorures (F) pour
o, Alkylbenzène sulfinaté 0,20
les températures de Eléments responsables
(en °fr.) * Maxi dans
de la corrosion ou
l'eau idéale
50,0 - 53,7 1, 2 de l'entartrage
53.8 - 58,3 1, 1
58,4 - 63,8 1, 0 Dureté (en 80
ne doit pas
63.9 - 70,6
70,7 - 79,2
o, 98 Alcalinité (en CaCOß) évoluer de
o, + de 1 mg/l
79,3 - 90,5 o, 7
Arsenic (As) o» 01 Eléments bactério- Maxi, dans
Cyanure (CN) o, 01 logiques 1'eau idéale
Argent (Ag) o, 02
Sélénium (Se) 01 Coliformes (méthode
Cadmium (Cd)
o, 01 des cultures s/milieu 1 par litre
Chrome (Cr+°)
o, 01 nutritif tubes)
o, Coliformes (techn.
Insecticides (produits, 1 par litre
s/ membranes)
phosphores, chlorés.. néant
Radioéléments max.dans l'eau
Activité Bêta 100 pc/1
Radium 226 3
Stromtium 90 5
Températures moyennes journalières de l'air, calculées sur 5 ans.
(D'après J.A.W.W.A., art. de E.L. BE.AN, nov. 1962, vol. 54, 1316, travaux du
groupe de travail 2225M, dans le cadre des conférences de Bal Harbour, en
1960)
ANNEXE IV

Liste des Etablissements dangereux, insalubres ou incommodes

enfouissement des animaux morts Enclos spéciaux (enclos communaux)


abattage des animaux
fabrication de plaques d'accumulateurs au plomb
ateliers de charge d'accumulateurs
dépôts d'acétylène dissous
fabrication de l'acétylène par l'action de 1'eau sur le
carbure de calcium
fabrication de l'acide acétique, dépôts d'acide acétique
- fabrication de l'acide arsénique
it " butyrique
" chlorhydri que
" cyanhydrique
" fluorhydrique
- dépôts d'acide formique
I! nitrique et d'acide nitrique concentré
- fabrication de l'acide lactique
" " " oxalique
dépôts- d • acide picrique
fabrication des acides stéarique, palmitique, oléique
" de l'acide sulfurique
dépôts d'acide sulfurique concentré
fabrication des agglomérés ou briquettes de houille, charbon de
bois ou autres combustibles
fabrication de 1•albumine
production par distillation des eaux de vie
fabrication de l'alcool méthylique
" de l'aldéhyde acétique
" " " formique
" " l'alumine, de la poudre d'alumine et du sulfate
d'alumine
amidonnerie
fabrication des sels ammoniacaux
" de l'ammoniac et de l'ammoniaque
" " l'anhydride sulfureux
emploi " " "
fabrication de l'aniline et de ses produits homologues
établissements renfermant des animaux vivants
fabrication du sulfure d'antimoine
récupération de l'argent
fabrication des sulfures d'arsenic
" des arsértiates métalliques
dépôts d'asphaltes, bitumes, brain, résine et matières
bitumineuses solides.
- 2 -

traitements des bains et boues


fabrication de la baryte caustique
purification du sulfate de baryum
dépôts de pulpes humides et de betteraves
râperie de betterave
fabrication du bleu et autres couleurs d'outre-mer
moulage par fusion des bougies et autres objets en cine, paraffine
ou acide stéarique
boyauderies
brasseries
fabrication du Brome
" , emploi, dépôt, transvasement du brome de méthyle
buanderies, laveries de linge, lavoirs publics

régénération du caoutchouc (application des enduits de)


travail " "
fabrication d'objets en caoutchouc ou autres élastomères
transformation du caoutchouc
fabrication du phosgene
" " sulfure de carbone
carbonisation des matières animales
" du bois
fabrication et dépôts du carbure de calcium
" du carbure de silicium
" des cartouches et munitions de guerre
" du celluloïd
" de la céruse
chairs, cadavres, débris ou issues provenant de l'abattage
des animaux
chamoiseries
préparation des conserves de champignons
fabrication du chlorure de chaux
traitement des chiffons et tissus
fabrication du chlore
" et dépôts des chlorophénols et dérivés odorants ou
toxiques analogues
fabrication chloro-phénoliques
" , emploi, dépôts, transvasement de la chloropicrine
fabrication des chlorures métalliques
fabrication de la choucroute
chromage des métaux et alliages
fabrication des chromâtes alcalinsou alcalino-terreux
cidreries industrielles dans les agglomérations
fabrication des ciments
cocons (traitements)
fabrication du coke
" des colles et gélatines
" de la colle forte
- 3 -

aplatissement des cornes, sabots et onglons


traitements des animaux pour l'extraction des corps gras
trai tements des corps gras
corroieries et ateliers d'imprégnation des peaux
fabrication du sulfate de cuivre
fabrication de la cyanamide calcique
ateliers où l'on emploie les cyanures alcalins
fabrication des cyanures, ferrocyanures, ferricyanures et
de l'acide cyanhydrique

déchets de filatures (battage, lavage, séchage)


dépôts de déchets ménagers
fabrication de produits détersifs
" des dextrines
préparation de drogues

Eaux grasses (ejiiractioii J O Í m a t i è r e s g r a s s e s , dépôts)


fabrication de l ' e a u d e javel
!l
" 1 ' ébonî te
traitement par voie biologique des écailles ou vessies
de poisson,
échaudoirs
fabrication des encres d'imprimeries
" " engrais
dépôts " "
lavage, décoloration et séchage des éponges
équarrissage des animaux
escargots (préparation)
étamage des glaces
éther (fabrication)
transformation en étoupe

travail des fanons de baleine


féculeries
fabrication des sulfates de fer
" du feutre
filatures de cocons
fri teries
dépôts de fromages
" fumier
_ 4 -

garages de véhicules automobiles


fabrication des gaz et des gaz pauvres
gazomètres et réservoirs de gaz comprimés
fabrication du glucose ou du sirop de glucose
distillation de la glycérine
extraction de la glycérine
dépôts de goudrons, brais, résines, huiles combustibles
d'origine minérale et de matières bitumineuses fluides
nettoyage et broyage des grains de céréales
fonderies de graisses et suifs en branches
refonte des graisses et des suifs
ateliers de gravure sur métaux

hongroieries
lavoirs à houille
extraction des huiles de pieds de boeufs
" et traitements des huiles de poissons
" des huiles de ressence
ateliers d'injection dans le bois d'huiles lourdes créosotées
huiles végétales et résines végétales, résines synthétiques
combustibles
mélange ou traitement à chaud des huiles animales
extraction des huiles végétales
épuration des " "
fabrication par distillation, pyrogénation, craking, etc..
des hydrocarbures liquides, pétrole et ses dérivés, huiles
de schistes et goudrons, essence etc..
fabrication des hypochlorites alcalins

impressions sur étoffes


fabrication de l'iode

lavage des laines


épaillage des laines et tissus
laiteries (beurreries, fromageries, caséineries, lactoseries)
travail mécanique de produits alimentaires dérivés du lait
atelier à enfumer le lard, les charcuteries et les viandes
incinération des lessives alcalines des papeteries
fabrication des levures ou autres produits d'origine animale ou
végétale
séchages des lies de vin
- 5 -

distillation des lignites


taillage des limes
fabrication des liqueurs
liquides halogènes et autres liquides odorants ou toxiques
mais ininflammables (ateliers où l'on emploie des)
fabrication des liquides halogènes
dépôts de liquides inflammables

malteries
dépôts ou usines de traitement des marcs ou charrées de soude
" de marcs fermentercibles de fruits
maroquinerie
fabrication des matières colorantes artificielles
" des matières plastiques
" d'objet en matières plastiques ou résines
synthétiques.
mégi sserie
fabrication des sels de mercure
décapage, désétamage par le chlore des métaux
chlorure et argenture des métaux
fabrication, trempe; recuit ou revenu des métaux et alliages
traitements des métaux
raffinage des méthylènes
lavoir à minerais ou résidus métallurgiques
traitement à chaud des minerais
atelier de taillage, sciage, polissage de minéraux
chantiers de destruction de munitions et engins

fabrication de nitrates métalliques


ateliers d'emploi de nitrocelluloses et produits nitrés
analogues
emploi de solutions ou de pâtes nitrocellulosiques
fabrication du noir de fumée

confiserie d'olives
extraction de l'or et de l'argent
traitement des ordures ménagères
distillation ou incinération des os
dépôts d'os
torréfaction d'os, cuirs, cornes, sabots, onglons et
autres déchets animaux
fabrication de l'ouate hydrophile
- 6 -

fabrication du papier et du carton


parchemineries
fabrication des parfums artificiels
préparation de la pâte à papier
apprêtage, pelanage des peaux
secrétage des peaux et poils
dépôts de peaux fraîches ou cuirs verts
dépôts de peaux salées non séchées
fabrication du phénol
enrichissement du phosphate de chaux
fabrication de farines, tourteaux et engrais à base de poissons
préparation des poissons frais, crustacés et mollusques
ateliers de préparation des poissons salés, saurés ou séchés
encartouchage de poudres et explosifs de mines
fabrication de poudres, explosifs et matières détonantes
ou fulminantes
fabrication de produits céramiques
préparation de produits opothérapiques, d'extraits d'organes
d'animaux, d'extraits ou concentrés de viandes, poissons et
autres matières animales
fabrication de produits organiques nitrés

dépôts de rogues
fabrication du rouge d'Angleterre ou Colcothar
roui ssage

salaisons et préparations des viandes et abats


dépôts de salaisons
fabrication des salins de betteraves
dessication du sang
préparation de la fibrine, de l'albumine, etc.. extraites
du sang
dépôts de sang non desséché
savonneries
fabrication du carbonate de sodium
11
sulfate "
préparation des soies de porc et crins d'origine animale diverse
fabrication des soudes brutes de varech
dépôts de lessives de soude ou potasse caustique
fabrication des chlorures de soufre
fusion et distillation du soufre
transformation ou conditionnement des substances radioactives
emploi et dépôts de substances radioactives
sucreries
ateliers de fabrication de composés organiques sulfurés
fabrication de sulfures mono et disodiques
fabrication des superphosphates minéraux et d'os
- 7 -

fabrication d'extraits de tannants


tanneries
taillage du lin, du chanvre et autres plantes textiles
teintureries
" de peaux
tonnel1eries
distillation des tourbes ;
triperi es

fabrication du verdet
" du vermillon de mercure
application des vernis gras et des huiles siccatives
" à froid sur support quelconque de vernis, peintures,
encres d'impression
verreries, cristalleries, glaceries
extraits et concentrés des viandes
ateliers d'utilisation de la viscose

- fabrication du chlorure ou du sulfate de zinc

Journal officiel de la République française


Législation, nomenclature et réglementation des Etablissements
dangereux, insalubres ou incommodes. 6° édition
Mis à jour à la date du 21 octobre 1960 pp. 47 à 234, 267-622
ANNEXE V

Concentration Période de Activité Cone. max. perm, C o n c . limite des


Isotope max. permise 1• élément spécifique des isotopes d s . isotopes stables ds
(Me/ml) (en jours) curies/gr. l'eau de boisson l ' e a u de boisson
p.p.m. p .p .m.

8
Fl 2
2 x lo" 0,078 9 ,3 x IO 7 2 , 2 x 10-1° 1,5
6
Na24 8 X lo"4 0,62 8, 8 x io 9 ,1 x lo-n
P32 2 X lO" 5 14,3 2, 9 X io5 6 ,9 X îo-n
2
Cl 3 6 4 X lo"4 1,6 xlO 8 2, 3 X lo" 1, 7 X lo"2 250

Ca45 1 X lo"5 152 1, 9 X io4 5 ,3 X 10-1°


Cr5l 2 X lo"3 26,5 9, 7 X io4 2 ,1 X lo"8 0,05

Mn56 3 X lo"
4
0,108 2, 2 X io7 1, 4 X lo-n
Fe55 5 X IQ" 4 l,O6xlO 3 2, 2 X io3 2 ,3 X lo"7 0,3

Fe59 1 X lo"5 46,3 4, 8 X io4 2 ,1 X 10-1°


8
Co60 4 X io-5 l,9xlO 3 1, 1 X io3 3 ,6 X lo"

Cu64 5 X lo"4 0,54 3, 8 y io6 1,3 X 10-1° 3,0

Zn65
—4
io3 2 ,5 X lo"8 15
2 X 10 * 250 8, 1 X

Sr 8 9 7 X lo"6 53 2, 8 X io4 2 X 10-1°


Sr90+Y90 8 X io-8 9,1 x IO 3 1, 6 X io2 5 ,o X lo"10
jl31 lo"6 io5 lo-n 3
6 X 8 1, 3 X 4 ,6 X

in19* 6 X lo"5 2,69 2, 5 X IO 5 2 ,4 X 10-1°


Pb.2l°+drs 2 X lo"7 9,1 x IO 3 69 2 ,9 X lo"9 0,1

, 226 +5E$drs 4 X lo"9 5,9 x IO 5 1,0 4: 0 X io-9


7
W (naturel 2 X lo"7 l,64xlOl2 6, 6 X lo" o, 3

Isotopes dans l'eau de boisson - Concentrations maximum permises

Extrait de Radioactive wastes, Their Treatment and disposal


Général Editor John C. COLLINS, 1960,p . 168
ANNEXE VI

Mesures de protection imposées par les services allemands du

Wasserwirtschaft (Génie Rural) chargés du contrôle des eaux

lors de la construction de divers pipe-lines.

contrôle de toutes les soudures circulaires par gammagraphie,


construction d'un anneau de béton autour de chaque soudure
circulaire, l'anneau étant conçu pour qu'en cas de fuite, au
voisinage de la soudure, les pertes de produit remontent à la
surface et soient immédiatement décelées,

l'installation d'un réseau de télécommande permettant la fermeture


à distance des vannes de sectionnement,
la mise en place de dispositifs d'alarme constitués par un câble
placé le long de la conduite et isolé par une matière soluble au
pétrole et raccordé à un appareillage permettant la détection
permanente des court-circuits, donc des fuites,
installation d'une gaine étendue en matériaux plastiques épais
autour de la conduite et des câbles d'alarme précédents,
remblaiement en argile du fond de la tranchée,
installation de piézomètres,
renforcement de la conduite comportant une couche d'émail de
brai de pétrole et une double armature de voile de verre,
protection cathodique et système automatique de pression diffé-
rentielle entre vannes,
installation de débitmètres à turbine à lecture continue aux
stations de départ et d'arrivée et comparaison des mesures.

(Techniques et Sciences Municipales, Juin 1963, n° 6 -pp. 219-220)


ANNEXE VII.

Mesures prises par les services allemands pour

la protection des captages.

Ceux-ci distinguent 4 zones:

1) la zone de captage où tout stockage est interdit;

2) la zone réduite de protection; stockage interdit, sauf dans


certains cas exceptionnels avec des mesures exceptionnelles;

3) la zone de protection éloignée de - de 2.000 m; stockage


limité avec précautions spéciales;

4) La zone de protection éloignée au-delà de 2000m, stockage


autorisé sous certaines conditions.

Les allemands font aussi cas des territoires réservés

à de futurs captages, où les conditions ci-dessus sont à respecter

II est donc également prudent de ne pas faire un captage

au voisinage d'une installation pétrolière quelle qu'elle soit,

en activité ou en projet.

(J. CHAUDOIR, La Technique de l'eau et de l'assainissement,


15 nov. 1960, n° 167, pp. 13 à 22)
ANNEXE VIII.

Précautions prises lors de la pose du pipe-line

Lavera - Strasbourg - Karlsruhe

Io) s'appliquant à toute la traversée de la plaine d'Alsace:

- surveillance au sol par marcheurs effectuant des rondes


hebdomadaires;

- surveillance aérienne avec observation périodique;

- éventuellement, des mesures de pression différentielle


entre vannes, exécutées régulièrement chaque semestre.

2°) s'appliquant à lä traversée de certains secteurs, notamment


à proximité des points de prélèvement d'eau:

- lors de la pose, augmentation du nombre des radiographies


des soudures et tuyaux;

- surveillance des fuites par écoute, au moyen de tiges


sonores.

3°) s'appliquant aux points ultra-sensibles, notamment à l'amont


des captages des grandes villes :

- pose de l'oléoduc dans une gaine d'acier étanche (mesure


qui ne fut pas appliquée);

- installation de piézomètres dans les zones où ils consti-


tuent un moyen efficace de détection des fuites;

- mesures exceptionnelles pour la traversée de la Doller


(prélèvements de l'eau sur toute la traversée de la
rivière, en divers points)

La protection cathodique fut assurée sur toute la conduite.


Pour la protection des captages, celle-ci fut assurée par
l'installation de piézomètres et leur observation.

(Techniques et Sciences Municipales, Juin 1963, N° 6, p.217)


ANNEXE

Conditions de déversement des effluents industriels en Angleterre.

Max. permis pour Conditions de


le déversement déversement dans
dans les égouts les cours dfeau

pH 6 à 10 5 à 9
Alcal. caustique en CaC03 2.500 mg/l
Sulfate en S O 3 — 1.000 "
Ammoniaque libre NH3 500 "
Mat. en suspension 1.000 " 30 mg/l
Goudrons et graisses 500 "
Sulfures en S 10 "
Cyanures en CN 10 à 20 0,1
Solvants organiques immiscibles néant
CaCu
Température 44°C
Pétrole-essence de pétrole néant
Chrome en Cr 50 mg/l (0,5 mg/l (séparément
ou au total, avec
Cuivre en Cu 50 " Arsenic )
Graisses et huiles separables 400 " néant
D.B.O. - 20 mg/l
Conc. en permanganate - 20 "
Transparence 225 mm

(Bulletin A.F.E.E. Janvier 1963, n° 113)


ANNEXE XI

Extraits du projet de loi de Juillet 1963

relatif au régime et à la répartition des eaux et à

leur protection contre la pollution.

ARTICLE 4.- Des décrets en Conseil d'Etat déterminent:

I o ) les conditions dans lesquelles peuvent être réglementés


ou interdits, compte tenu des dispositions des articles 2 et 3
ci-dessus, les déversement s, écoulement s, jets, dépôts directs
ou indirects d1 eau ou de matières, et plus généralement tout
fait susceptible d r altérer la qualité de l'eau superficielle ou
souterraine et des eaux de mer dans les limites territoriales;

2°) les conditions dans lesquelles peuvent être réglementées


la mise en vente et la diffusion de certains produits suscep-
tibles de donner naissance aux déversements qui ont fait l r objet
d'une interdiction ou d'une réglementation en vertu du I o )
ci-dessus ;

3°) les conditions dans lesquelles sont effectués les contrôles


de la qualité des eaux et des déversements ;

4°) les conditions dans lesquelles sont constatées les in-


fractions prévues par le présent titre et par les textes pris
pour son application;

5°) les cas et conditions dans lesquels l'administration peut,


avant l'intervention de condamnations pénales, prendre d f office,
en raison de l f urgence, toutes mesures exécutoires destinées à
faire cesser le trouble.

Des décrets fixent en tant que de besoin, pour chacune


des eaux envisagées, les conditions particulières dans lesquelles
s'appliquent, les dispositions prévues ci-dessus ainsi que les
délais dans lesquels il devra être satisfait auxdi tes dispo-
sitions en ce qui concerne les installations existantes.

Dans tous les cas, les droits des tiers sont et


demeurent réservés.
- 2 -

ARTICLE 5.- L'article L. 20 du Code de la Santé Publique est


remplace par les dispositions suivantes:

" Article L» 20.- En vue d'assurer la protection


"de la qualité des eaux, l'acte portant déclaration d'utilité
"publique des travaux de prélèvement d'eau destinée à l'ali-
"mentation des collectivités humaines détermine autour du point
"de prélèvement un périmètre de protection immédiate dont les
"terrains sont à acquérir en pleine propriété, un périmètre de
"protection rapprochée à l'intérieur duquel peuvent être inter-
"dits ou réglementés toutes activités et tous dépôts ou instal-
l a t i o n s de nature à nuire directement ou indirectement à la
"qualité des eaux et, le cas échéant, un périmètre de protection
"éloignée à l'intérieur duquel peuvent être réglementés les
"activités, installations et dépôts ci-dessus visés.

" Un décret en Conseil d'Etat détermine les con-


d i t i o n s d'application de l'alinéa précédent.

" L'aci.e portant déclaration d'utilité publique des


"travaux de prélèvement d'eau destinée à l'alimentation des
"collectivités humaines détermine, en ce qui concerne les
"activités, dépôts et installations existant à la date de sa
"publication, les délais dans lesquels il devra être satis-
"fait aux conditions prévues par le présent article et par
"le décret prévu ci-dessus.

" Des actes déclaratifs d'utilité publique peuvent,


"dans les mêmes conditions, déterminer des périmètres de
"protection autour des points de prélèvement existants, ainsi
"qu'autour des ouvrages d'adduction à l'écoulement libre et des
" réservoirs enterrés".

ARTICLE 9.- Peuvent être créés par décret en Conseil d'état,


après consultation des personnes publiques et privées intéres-
sées, des établissements publics administratifs, placés sous
la tutelle de l f Etat, ayant pour objet la lutte contre la
pollution des eaux et eh .outre, le cas échéant, l'approvi-
sionnement en eau, la défense contre les inondations, l'en-
tretien et l'amélioration des cours d'eau, des lacs et des
étangs non domaniaux et des canaux et fossés d'irrigation
et d'assainissement.

Si les conseils municipaux des deux-tiers au moins


des communes intéressées, représentant plus de la moitié
de la population totale de celles-ci, ou les conseils muni-
cipaux de la moitié au moins des communes intéressées re-
présentant plus des deux-tiers de cette population, émettent un
avis défavorable, l'établissement ne peut être créé qu'après
consultation des conseils généraux intéressés.
ANNEXE XII

QUESTIONNAIRE-TYPE relatif à la pollution des nappes

d'eaux souterraines pouvant être proposé pour

un inventaire des cas de pollution.

I. Situation géographique et géologique de la pollution.

II. Causes, origines de la pollution.

1) Facteurs de propagation,

- à partir d'une rivière.


- " " d'un étang ou d'un lac.
- " " d'une autre nappe d'eau souterraine.
- " " d'un contact avec la mer.
- " " d'infiltration de surface.

- " " de l'implantation d'un (forage


ouvrage souterrain (pipe-line
(canalisation
(réservoir

2) Eléments provoquant la pollution.

- à partir d'eaux salées.


- " " d'hydrocarbures
- " " d'insecticides, fongicides,
- " " de détergents
- " " de dépôts d'ordures, industriels ou autres
- " " d'eaux usées d'industrie ou de groupement
urbain.
- " " résidus radio-actifs.

III« Comment s'est-on aperçu de l'existence de cette pollution.


- 2 -

IV. Depuis combien de temps existe-t-elle ?

V, Degré de la contamination.

VI. Analyse de l'eau polluée.

VII. Mesures prises:

1) Précautions (s'il en a existé) prises avant la


contamination.

2) Moyens de lutte employés depuis l'apparition


de la contamination.

3) Moyens prévus.

4)Résultats obtenus.
ANNEXE XIII

Extraits de

"GROUND WATER CONTAMINATION"

Proceedings of the 1961 Symposium

U.S. Department of Health


education and welfare
Public Health Service
Robert A. TAFT, Sanitary Engineering center
Cincinnati, Ohio,
1961.

(Traduction M. ALBINET)
ASPECTS HYDKOGEOLOGIQUES de la CONTAMINATION

des EAUX SOUTERRAINES.

Control!3S géologiques se rapportant à la contaminât ion des eaux


souterraines.

G.D. de Buchananne et P.E . La Moreaux, U.S. Geologi cal Surv ey,


page 3.

La géologie exerce un contrôle important sur la décou-


verte et le mouvement des eaux souterraines. Si un "contaminant"
est abandonné dans les environs naturels, l'étendue de ses effets
sur les eaux souterraines dépend des facteurs géologiques qui
déterminent le mouvement de l'eau et la porosité des roches dans
l'absorption et l'absorption du "contaminant". L'eau souterraine
contaminée est sujette aux mêmes contrôles physiques que l'eau
pure et, en conséquence, la géologie est un facteur dominant
dans l'étude de la contamination des eaux souterraines.

Les facteurs hydrogéologiques exacts de la contamination des


eaux souterraines.

R.H. BROWN. U.S. Geological Survey, page 7.

Quelques principes seulement sur l'écoulement des


fluides en milieu poreux et quelques systèmes de simple géométrie
sur l'écoulement des eaux souterraines ont pu être abordés dans
ce bref article« De nombreux exemples peuvent être retrouvés dans
la littérature, sur la découverte et le mouvement de l'eau souter-
raine. Les références citées définissent, en particulier, les
différents organismes qui garantissent une étude soigneuse,
antérieure à l'analyse de la situation réelle ou virtuelle de
la contamination des eaux souterraines.
- 2 -

Comme pour la pollution des eaux de surface, les consé-


quences de la contamination des eaux souterraines peuvent être
dues aux usagers. En fait, on peut dire que ces conséquences sont
plus importantes car elles persistent longtemps après l'élimination
de la source de contamination. Il serait alors prudent, en premier
lieu, de veiller à la non pollution des ressources en eaux natu-
relles, plutôt que d'engager de longues et coûteuses mesures de
décontamination une fois les dommages faits.

Alimentation naturelle ou artificielle de l'eau souterraine.


R.T. Sniegocki, U.S. Geological Survey, page 16.

Une étude de la littérature sur l'alimentation artificielle


démontre que la valeur de cette alimentation est fonction de nom-
breuses variables et qu'elle est. influencée par des facteurs tels
que l'absorption, l'écoulement en zone saturée et non saturée, la
filtration mécanique, les échanges biochimiques et autres procédés
non encore bien compris« Chacun de ceux-ci a ses effets sur l'ali-
mentation et conséquemment peut changer grandement la possibilité
de contamination dans les différents endroits où l'alimentation
artificielle peut être tentée.

Quelques aspects de l'équilibre chimique dans les eaux souterraines.


J.D. HEM, U.S. Geological Survey, page 20.

L'auteur cite d'abord les facteurs qui affectent la


composition de l'eau souterraine. Puis il aborde l'équilibre chi-
mique dans les eaux souterraines:

- types de réactions chimiques


- équilibre des carbonates
- chimie du fer
- facteurs qui dérangent l'équilibre.
- 3 -

Aspects sur les recherches ayant trait à la contamination.


W.J. DRESCHER, U.S. Geological Survey, page 26.

Une recherche sur les ressources en eaux souterraines


d'une région est entreprise par le "Survey", habituellement en
coopération avec un Etat ou une autre agence, comme partie du
long programme portant sur l'évaluation des ressources en eau de
la région. Les nécessités de cette recherche sont basées sur
les besoins en eau et les problèmes, présents ou futurs, dans la
région* Nombre de ces problèmes proviennent soit du résultat,
soit de l'influence de la contamination. La recherche se porte
sur le recueil et l'interprétation des données pour atteindre le
but. Les objectifs sont de décrire le milieu et 1-es principes
régissant l'existence de l'eau souterraine.

Le compte rendu offre les résultats de la recherche de


façon à ce que ceux qui «¡ont responsables du développement et
de la gestion de l'eau puissent fournir leurs propres solutions
aux problèmes qui comprennent non seulement 1'hydrogéologie mais
aussi l'économie. La connaissance hydrogéologique de la région
est essentielle dans la résolution des problèmes relatifs à la
contamination des eaux souterraines. La connaissance des problèmes
de contamination constitue une partie essentielle de toute recher-
che dans une région.

TYPES de "CONTAMINANTS".

Contamination biologique de l'eau souterraine.


W.L. MALLMANN and W.N. MACK, Michigan State University, page 35,

Les auteurs rapportent les différents cas décrits de


la contamination bactériologique et en tirent les conclusions.
- 4 -

Contamination chimique "minérale" des eaux souterraines.


W.J. KAUFMANN, University of California, page 43.

La contamination minérale des eaux souterraines, comme


la contamination chimique organique et la contamination biologique,
est le prix que la Société est en train de payer par l'exploitation
des ressources naturelles.^ Dans de nombreux cas, un effluent
toxique isolé, d'origine industrielle, peut être traité pour oter
un "contaminant" spécifique, de façon à ce qu'il ne résulte plus
jamais de pollution des eaux de surface ni des eaux souterraines.
Quand le problème comprend une source étendue mais unique, d'eau
hautement salée, deux possibilités économiques apparaissent: un
écoulement de surface avec une dilution adéquate ou alors un
écoulement vers les formations profondes du puits en-dessous du
niveau des eaux pures de la nappe» Dans un bassin de rivière, si
les quantités d'eau utilisées pour la dilution ne sont pas adé-
quates ni suffisantes pour améliorer les problèmes de la salinité
créés par l'industrie, les injections à grande profondeur sont la
seule solution. Pour le rejet des matières minérales, une industrie
ou une ville côtière ont naturellement l'océan et là, il n'y a
pas de problème. L'irrigation pose de plus difficiles problèmes
parce que les nombreuses sources de contamination sont dispersées
et généralement ont un accès naturel aux courants de surface et
aux nappes. Ici, la solution doit se dégager dans l'utilisation de
l'eau afin que le plus grand bénéfice soit recueilli par unité de
consommation. Dans certaines régions (Exemple: le côté Ouest de
la vallée de San Joaquim) des "égouts agricoles" peuvent se révéler
réalisables, permettant ainsi la séparation des eaux fortement
salées, provenant de la traversée du sol, et des eaux de surface.
Dans d'autres cas, si l'agriculture doit continuer à procéder de
la même façon, des solutions de réservoirs doivent être cherchées,
solutions qui exigeront probablement le transport des eaux de
dilution sur de longues distances.
- 5 -

Contamination chimique "organique" des eaux souterraines.


M. MIDDLETON et G. WALTEN» Sanitary Engineering Center, pape 50.

Une grande variété de "contaminants" organiques sont en


train d'atteindre les eaux souterraines à partir de réservoirs
qui fuient, d'étangs et de fosses septiques, ou par des moyens
accidentels. Le problème est national et les accidents répétés
représentent une petite fraction des cas actuels. La présence des
"contaminants" a été mise en évidence par le goût et l'odeur et
les dégâts causés aux récoltes. Des éléments, comme les composés
de phénol, qui sont ordinairement "dégradés" par les eaux de
surface ne le sont pas rapidement par les eaux souterraines.
La détermination des "contaminants" dans les eaux souterraines
et la localisation de leur source peut être difficile. La détection
d'un élément polluant, s'iJ est présent dans l'eau souterraine et "
aussi dans la source de pollution, offre la meilleure évidence de
la source de contamination. La connaissance du temps de circulation
et de la géologie, des effets biologiques et autres, de la zone
saturée et non saturéej et aussi des types de terrains, a un rapport
avec la contamination organique des eaux souterraines, mais elle
est limitée. Des efforts concertés sont demandés afin de développer
cette connaissance.

Expériences dans le "Netherlands" sur la contamination des


eaux souterraines.
J.K. BAARS, the Netherlands, page 56.

Bien que ía capacité de purification du sol soit considé-


rable, la quantité de substances polluantes peut parfois dépasser
cette capacité. Les premiers signes de pollution sérieuse des eaux
souterraines sont détectés par l'analyse chimique, tandis que la
pollution par les bactéries ne peut être découverte que dans une
phase ultérieure. Au dernier degré, l'oxygène est généralement sous
forme libre dans lfeau et l'on doit s'attendre à ce que la pollution
bactériologique reste encore présente pendant une très longue pé-
riode.
- 6 -

INCIDENTS PARTICULIERS se RAPPORTANT à la

CONTAMINATION des EAUX SOUTERRAINES.

Contamination de l'eau souterraine dans les faubourgs de


Minneapolis et de St-Paul.
F«L. WOODWARB, Minnesota Department of health» page 66.

Pendant les deux dernières années, une grande publicité a


été faite sur la contamination des eaux souterraines dans les
faubourgs de Minneapolis et de St-Paul, contamination qui serait
due à des infiltrations. L'auteur décrit le déroulement des faits
par un historique, cite les facteurs de la contamination. Il résume
la géologie régionale et les moyens de déterminer la contamination,
Enfin, il signale les mesures prises ainsi que les résultats
obtenus.

Influertce de l'augmentation de la population sur la qualité des


eaux souterraines dans le Comté de Suffolk, New York,
J.M» FLYNN, Suffolk County Health Department^ page 71.

Les eaux souterraines sont extrêmement vulnérables à la


contamination par l'introduction de déchets industriels et domes-
tiques dans la partie lessivée du système. Ceci est mis en évidence
par les nombreux accidents de pollution qui sont constamment rappor-
tés par les plaintes et les avertissements au sujet de la qualité
de l'eau. Une contamination biologique par les déchets organiques
a lieu dans les sables non saturés qui sont au-dessus du niveau
de l'eau, mais cette contamination reste faible. Cependant, des
expériences valables indiquent que le niveau à partir duquel se
fait une activité biologique, dans les sables saturés, est bas.

On ne connait aucune eau dans le Comté de Suffolk, qui,


provenant des couches contaminées, ait vu sa qualité s'améliorer
par des traitements ou par la suppression des dépôts de déchets
contaminants. La réutilisation de l'eau n'est pas un problème
- 7 -

nouveau pour les usagers des eaux de surface et les méthodes


d'approvisionnement et de traitement peuvent s'harmoniser en vue
de cette réutilisation. Dans le Comté de SUFFOLK, le traitement
des eaux individuelles des puits n'existe pas et reste négligé
par le public.» Ainsi le péril existant dans l'utilisation d'une
eau polluée ou de qualité suspecte croît. Si le fait de penser que
l'on peut continuer de contaminer les eaux et de remployer nos
eaux souterraines, devient normal, notre conception des traitements
et du contrôle de la qualité des eaux doit être complètement révisée.

L'augmentation de la population dans les faubourgs du


Comté de Suffolk a eu un effet déplorable, dévastateur même sur
la qualité des eaux souterraines. Autrefois, lorsque la densité
de la population était faible, la pollution était légère et l'on
pouvait éviter les endroits où il y avait risque de pollution.
Avec la surpopulation actuelle aucun endroit, permettant d'éviter
les infiltrations à partir des dépôts, ne peut être trouvé. La
nature des déchets introduits dans ños eaux souterraines change
aussi rapidement que la nature des produits qui sont fabriqués
par nos industries chimiques. Ces déchets commencent par envahir
nos eaux souterraines bien avant que nous ayons la possibilité
de nous apercevoir de leurs effets.

Problèmes découlant de la contamination des eaux souterraines


à partir des infiltrations.
R.H. BOGON, University of Washington, page 83.

L'article exposé décrit la contamination inaperçue de


plusieurs alimentations privées près de Ticton, Washington, une
petite ville rurale à 24 km environ au Nord-Ouest de Yakima.

Le problème a débuté lor's de la conception du traitement


des eaux résiduaires de la ville et subséquemment a mené à un
projet de loi et à un débat acrimonieux entre les citoyens locaux
et la Municipalité. La dispute portait sur le fait d'attribuer la
contamination des eaux souterraines voisines à la ville de Ticton,
celle-ci déposant ses eaux résiduaires dans un marais à 1 km au Sud.
Des infiltrations se produisaient et l'auteur rapporte ces faits.
- ö -

Infections hépatiques à Posen, Michigan,


J.E. VOGT, Michigan Department of health, page 87.

Une épidémie d'infection hépatique se produisit à Posen


dans le Michigan en 1959. Apparemment, le virus avait été introduit
dans les eaux souterraines à partir de fosses septiques. Les
pluies de printemps 1'avaient amené, à travers les grès, jusqu'au
niveau des eaux souterraines. De là, il se déplaça en divers
endroits d'où l'extension de l'épidémie.

Contamination des eaux souterraines dans le champ de pétrole


de Greensburg, Kentucky.
R.A. KRIEGER, U.S. Geological Survey, page 91.

L'auteur fait un historique du pétrole dans le Kentucky,


puis décrit les causes de la pollution en relatant les faits qui
se sont produi ts.

Il examine la qualité des eaux avant et après la pollution.


Les analyses sont reproduites comme preuve indiscutable. Les puits
sont abandonnés, les chlorures provenant des eaux salées du pétrole
étant en concentration trop élevée. Enfin, 1'auteur traite de la
qualité de l'eau, actuelle et future.

Accidents de pollution des eaux souterraines par le chrome dans


le Michigan.
M. DEUTSCH, U.S. Geological Survey, page 98.

Plusieurs accidents de pollution des eaux souterraines


par le chrome se sont produits dans le Michigan. Le plus séri eux
de ceux-ci provenait du rejet des déchets d'une usine de galvano-
plastie dans des étangs ou des bassins. D'autres accidents de
pollution des eaux souterraines furent occasionnés par l1épandage
de sels de chrome pour faire fondre la neige, par 1'utilisation de
déversoirs où l'on déposait la terre contaminée par le chrome, et
peut-être même par le dépôt de poussières provenant de fumées d'usine
- 9 -

Heureusement, la pollution des eaux souterraines par le chrome


n'a pas eu une grande ampleur et, du point de vue humain, on ne
connait aucun accident sérieux. La pénétration du chrome dans les
nappes se fait, d'après le "Michigan Public Agencies" en accord
avec le "Water Resources" et le "Public Health", par des puits.
Grâce à leurs efforts, la contamination, à partir des usines
traitant le chrome, a été pratiquement éliminée. En outre, très
peu d'accidents de pollution par le chrome ont été signalés. Par
le fait même que la concentration momentanée du chrome hexavalent
dans l'eau est très toxique, les nappes doivent être protégées
des futures contaminations. Pour faciliter la protection des
ressources en eaux souterraines, le public doit être tenu au
courant des infiltrations possibles pouvant se produire à partir
des déchets toxiques.

Dépôts des ordures, leur signification.


L» WAEVER, Sanitary Engineering Center, page 104.

Il est évident que les déchets peuvent être une source


de pollution organique, minérale et bactériologique. Il a été
démontré que si un chantier de dépôts d'ordures localisé dans un
but sanitaire a des possibilités de contacts, intermittents ou
continuels, avec l'eau souterraine, il causera dans son voisinage
immédiat une forte pollution et une eau impropre à la consommation
et à l'irrigation. La contamination organique et bactériologique
peut être très limitée mais la pollution chimique, sels minéraux
(chlorure et dureté), peut se déplacer avant que les effets de
dilution soient évidents.

Des données maintenant utiles indiquent que la pollution


des eaux souterraines à partir de dépôts est essentiellement
limitée aux nappes peu profondes mais aussi que des nappes plus
profondes peuvent être affectées.
- 10 -

Emmagasinement souterrain naturel de gaz (Dôme d'Herscher)


O.S. HALLDEN, Illinois department of Public health, page 110.

Cet emmagasinement naturel se situe à 2 km au sud environ


du village de Herscher, dans le Comté de Kankatce, Illinois. De
nombreux tests ont été faits pendant des années depuis la première
fuite qui s'est produite en 1953. L'infiltration est contrôlée et
la zone de contamination paraît être limitée au-dessus de la struc-
ture où se trouve la propriété de la compagnie. Pour dédommager les
propriétaires des puits d'eau touchés par les fuites de gaz, la
compagnie d'emcagasinement a créé des améliorations au système
d'alimentation en eau d'Herscher et a agrandi les principaux terri-
toires de protection afin de protéger de nombreuses fermes. Pour
celles qui ne bénéficient pas de cette protection, de nouveaux
puits ont été creusés dans des aires non affectées par le gaz.

Deux cas de pollution organique par les eaux souterraines.


R.H-* BURTTSCHELL, A.A. ROSEN, F.M. MIDDLETON, Sanitary Engineering
Center, page 115.

Le premier cas concerne la pollution de puits par la Pyri-


dine, base organique à odeur très désagréable.

Le second cas relate la contamination d'un puits par des


hydrocarbures.

La pollution aurait eu lieu à partir d'infiltrations prove-


nant des fuites d'un réservoir de pétrole.

Contamination par la production de produits pétroliers.


Lynn M. MILLER, Consulting Engineer, page 117.

La pollution des eaux souterraines par les produits pétroliers,


n'est pas particulière à une ville ou une région géographique. Des
cas sont rapportés de l'Alaska à la Floride. Les activités découlant
de la densité de population sont un point important. Un besoin impé-
rieux et définitif de vigilance s'impose.
- 11 -

Le déplacement de l'eau salée dans les environs de la ville


de Derby, Colorado.
L.R. PETRI, U.S. Geological Survey, page 119.

Derby se situe à 5 km environ au nord des limites de


Denver et est bordé à l'ouest par le Rocky Mountain Arsenal
(installation militaire de produits chimiques).

Au printemps 1954, quelques fermiers vivant près de


Derby, entre l'Arsenal et la South platte river, se sont plaints
du fait suivant: l'utilisation des eaux souterraines causa de
graves dégâts aux récoltes. Une brève étude entreprise par l'U.S.
Geological Survey démontra la présence d'un corps de forte salure
dans l'eau de la propriété de l'Arsenal. Une recherche suivit
pour déterminer la manière de déplacement de ce corps à travers
les eaux de la région.

Etudes du "Public Health" au sujet de la contamination de l'eau


souterraine au voisinage de Derby, Colorado,

G. WALTEN, Sanitary Enginnering center, page 121.

La pollution de la nappe superficielle par le "Rocky


Mountain Arsenal" et une manufacture d'insecticides obligea les
habitants à utiliser l'eau d'une nappe artésienne profonde.

L'auteur fait un historique de la pollution qui n'est


autre que l'objet de l'article précédent. Il décrit ensuite les
études entreprises par le "Public Health Service Survey". Il
rapporte les différentes analyses d'eau des puits permettant
ainsi la comparaison et la preuve de la pollution.
- 12 -

LES REGLEMENTS et leur GESTION,

Problèmes légaux de la contamination des eaux


souterraines C.S. Wilson p. 129
Réglementation pour la protection de la qualité
des eaux souterraines dans le Minnesota,
F.L. Woodward p. 139
Réglementation se rapportant à la pollution
des eaux souterraines en Floride, R.H. Baker, Jr p. 141
Contrôle de l'eau souterraine. Programme du
Wiscensin, O.J. Muegge p. 149
Contrôle de l'eau souterraine par le County
Healt Department, H.W. Davids p« 154
L'eau souterraine contaminée p. 157
Comment procéder ? R.V. Stone, Jr, Santa ana
Regional water pollution control Board,
California p. 159

RECHERCHES sur la CONTAMINATION

des EAUX SOUTERRAINES.

Rétention des ABS (Alkyl Benzène Suifonate)dans les sols et


des "vases biologiques".

B.B. Ewnig, L.W« Lefke, S.K. Baner.ji, University of Illinois


page 166.

Les auteurs examinent l'écoulement et le déplacement


des ABS dans le sol ainsi que leur détermination en laboratoire
et également l'évolution des "vases biologiques".
- 13 -

Etudes de Recherche de l'U.S> Geological Survey.


S.K. LOVE, U.S. Geological Survey, page 178.

Ces études portent sur:

- les substances organiques,


- la présence des détergents et autres éléments polluants dans
les eaux souterraines,
- les déchets radioactifs,
- les mouvements des liquides dans les limons.
r

Recherche, sur la contamination des eaux souterraines et


recherches nécessaires dans le même but.
P.H. Me. GAJJ.IjEY,: University of California, page 181.

Les recherches effectuées ou en cours ont trait aux


sujets suivant-s:

- Etude sur les détergents,


- Etude sur les voies empruntées par les eaux souterraines,
-Etude sur la percolation.

Amendement des dépôts de déchets par recharge sous pression


des nappes.

J.E. Me KEE, W.R. SAMPLE, California Institute of Technology,


page 186.

La recherche décrite dans cet article se propose de


fournir plusieurs informations sur les deux aspects importants
des amendements au sujet des infiltrations dues à la recharge
sous pression des nappes, amendements qui boucheraient les
interstices du sol et changeraient la qualité de l'eau.
- 14 -

Les ABS dans l'eau souterraine.


R.H. HARMESON» Illinois State Water Survey, page 190.

L'auteur signale que la rivière Illinois contient des


ABS. Ceux-ci ont pu s'infiltrer par des puits alimentés par la
rivière ou par un autre moyen naturel ou artificiel.

L'eau souterraine analysée a permis de constater que


94% des échantillons dépassaient la limite supérieure de 0,5 mg/l
d'ABS. L'auteur explique les méthodes de surveillance et d'analyse
utilisées et leurs résultats.

Etudes de la contamination des eaux souterraines par le


Sanitary Engineering Center.
G.G. ROBECK, Sanitary Engineering Center, page 193.

Ces études portent sur le déplacement des "coliformes"


et des ABS dans l'eau souterraine.

Recherche sur 1'hydrogéologie et ses relations avec les déchets


d'origine nucléaire.
A.E. PECKHAM, U.S. Geological Survey, J.A. LIEBERMAN, U.S.
Atomic Energy Commission, page 198.

Cette recherche, répondant à la demande de la Commission


à l'énergie atomique, concerne le déplacement en surface des
déchets radio-actifs qui peuvent constituer une source de conta-
mination des eaux souterraines. Les conditions externes et internes
affectant l*existence, le développement et le bien-être des
organismes ne doivent absolument pas être perturbées par le
développement de l'énergie nucléaire d'où le contrôle nécessaire
dans le rejet des déchets nucléaires.
- 15 -

Recherche sur la contamination des eaux souterraines et recherches


au "Los Angeles County Flood Control District".
A.E. BRUNINGTON, Los Angeles County Flood Control District,
page 202.

Ces recherches concernent:

- les intrusions d'eau de mer,


- l'importation de l'eau dans le fleuve Colorado,
- les amendements des eaux résiduelles,
- la pollution par les crues dues aux orages,
- un résumé des recherches nécessaires.

Recherches nécessaires dans le domaine de la pollution des


eaux souterraines.
J«E. Mc.KEE, California Institute of Technology.

Ces différentes recherches constituent des:

— problèmes chimiques,
— problèmes mathématiques et physiques,
— problèmes biologiques.

Elles ont trait également à la géologie et à la nécessité


de favoriser la recherche personnelle.

Le Symposium se termine par un résumé présenté par


W.C. ACKERMAN.
ANNEXE XIV.

BIBLIOGRAPHIE ETRANGERE (non consultée hormis


Ground Water Contamination,p.6)

Liste par auteurs des articles intéressant la pollution

des eaux souterraines.

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La bibliographie se rapportant au sujet des

intrusions d'eau de mer dans les nappes d'eau douce a été

volontairement omise, celle-ci se trouvant dans la Chronique

d'Hydrogéologie, de mars 1963, du B.R.G.M., p. 22-27.


ANNEXE XV«

Normes admises pour les eaux d'usage industriel (UJ5..A.)

¿'après E.W^ MOORE (1940), cité par J.D. HEM (Water


Supply Paper n° 1473 - 1959)

Teneurs limites en p.p.m. (par'tie par million)


P= eau potable conformément aux normes du Service de la Santé Publique des U.S.A,

Dureté Fer Manganèse Eléments Alcalinité Odeur


Industrie ou emploi Turbidité Couleur (C03Ca) (Fe) (Mn) solides (CO3Ca) et SH2 Autres exigences „-'---
totaux goût

Conditionnement d*air 0,5 0,5 ^faible 1 eau non corrosive ni incrustan


Cuisson 10 10 0,2 0,2 faible 0,2 P
Alimentation des chaudières

Brasserie; bière blonde 10 0,1 0,1 500 75 faible 0,2 P. NaCl 275ppm pH= 6,5-7
" brune 10 0,1 0,1 1.000 150 faible 0,2 P. " " pH= 7 ou plus

Conserves: légumes 10 25 - 75 0,2 0,2 faible 1 P


autres conserves 10 0,2 0,2 faible 1 P .^
Boissons carbonatées 2 10 250 (0,2 0,2 850 50- 100 faible 0,2 P.couleur organique
(0,3 + oxygène consumé

Confiserie 0,2 0,2 100 faible 0,2 P. pH 7 pour bonbons durs


Frigorifique 50 50 0,5 0,5 5 Ni action corrosive, ni formation bout
Alimentation en général 10 0,2 0,2 faible P.
Glace 5 5 0,2 0,2
Matières plastiques, claires,
incolores 2 2 0,02 0,02 200
Papier et pâte (à papier)
Bois broyé (pâte méca.) 50 20 180 1,0 0,5 ni impuretés, ni acti.cn corrosive
Pulpe Kraft 25 15 100 0,2 0,1 300
Soude et sulfite 15 10 100 0,1 0,05 200
Papiers clairs Hte qualité 5 5 50 0,1 0,05 200

Rayonne (viscose): (Al20o 8 ppm


(Production de pâte 5 5 8 0,05 0,03 100 Tot.50;hydrox.8 (Si O¿ 25 "
( (Cu 5 "
(Fabrication 0,3 55 0,0 0,0 pH 7,8 à 8,3
Tannage 20 10-100 50-135 0,2 0,2 Tot,135;hydrox 8 -
Textiles: en général 5 20 0,25 *
• 0,25
Teinturerie X 5 5-20 0,25 .0,25 200
Lavage de laine 70 1,0 1,0
Bandage coton^ 5 0,2 0,2 faible
\
ANNEXE XVI

Tableau I

Concentrations maxima admissibles des substances toxiques


dans l'eau de boisson et méthodes d'analyse*

Concentration
Substance maximum Méthodes d'analyse
admissible

Méthode colorimétrique à la dithizone


Plomb 0,1 mg/l en présence du réactif ammoniacal (1,2)
Méthode polarographique (2)

Méthode de Gutzeit, avec bandes de


papier de bromure mercurique (1,2)
Arsenic 0,2 mg/l Dosage colorimétrique au bleu de
molybdène (2)
Méthode polarographique (2)

Méthode colorimétrique avec diphényl-


Chrome (hexavalent) 0,05 mg/l carbazide (1,2)

Méthode colorimétrique après distilla-


tion avec acide bromhydrique et brome
en présence d'acide sulfurique: réduc-
Sélénium 0,05 mg/J ! ti on par l'anhydride sulfureux et par
jchiorhydrate d'hydroxylamine; précipi-
tation par gomme arabique (1,2)

Titrage avec nitrate d'argent et


solution indicatrice à la rhodanine
après traitement préliminaire et
Cyanures 0,01 mg/l distillation (1,2)
Méthode colorimétrique avec pyridine-
pyrazolone après traitement préliminaire
et distillation (2) |

En plus des éléments indiqués, on comprend la radioactivité parmi les


indices de nature toxique en prévision d'une contamination éventuelle
par des radionucléides qui peuvent être présents pour plusieurs raisons.
Les normes établies par l'Euratom (3) et par l'Agence internationale
de l'Energie atomique (4) (qui sont maintenant en voie de révision)
n-7 microcuries
fixent une valeur de 10""' niprnpiirips par
n a T- m i . On emploie pour ces mesures
des compteurs à scintillation (o< e t / ) et Geiger ( jî) .
Parmi les concentrations indiquées dans les différentes normes dont il
a connaissance, l'auteur a choisi la valeur maximum acceptée.
++ L'emploi des méthodes indiquées n'est pas obligatoire mais simplement
recommandé.
+++Lorsqu'on emploie des réseaux de distribution formés de tuyaux de plomb,
cette limite peut être dépassée, mais une concentration supérieure à
0,3 mg/l n'est pas recommandée si l'eau doit rester en contact avec les
tuyaux pendant plus de 16 heures.
Tableau II

Limites convenables applicables aux nitrates,


composés phénol iques et fluorures.

Caractéristique Notation Limites


élément ou des convenables Méthodes d1analyse
substance. résultats supérieures

+++
Nitrates mg/l N0o-N 50 Dosage colorimétrique à l'acide
phénol-disulfonique (1, 2?7)avec
réactif de Nessler après réduction
(2)

Composés mg/l phénol 0,001 Méthode colorimétrique par le


plénoliques réactif de Gibbs (2) avec solution
d'amino-4-antipyrine (1,2)

Méthode colorimétrique avec


Fluorures mg/l F 1,5
solution de ziiconium-alizarine
(1, 2, 7)

+++ Cette valeur a trait aux dangers qui peuvent résulter pour la popu-
lation enfantine de 1'action spécifique de l'ion nitrique. En 1'absence
de nitrites et d'ammoniaque, la valeur indiquée comme indice de
pollution organique est ramenée à 15 mg/l•

'après La Technique de l'Eau et de l'Assainissement, Avril 1963,


° 196, p. 44-45-46)

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