Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Dans ce chapitre nous nous intéressons aux différents aspect de la contamination de point de vue
de la modélisation. Nous étudierons les sources de la contamination de l’eau souterraine et
l’impact humain sur sa qualité. Nous aborderons ensuite les différents type de transport et des
contaminations qui en résulte.
1) Processus Naturel
Le lessivage naturel des dépôts géologiques augment la concentration des chlorides, des
sulfates, du fer et d’autres éléments chimiques non organiques
La transpiration accompagnée de l’évaporation de l’eau dans les zones à faible niveau
d’eau peut concentrer le sel dans les aquifères
2) Stockage des déchets
3) Activités agricoles, fuites accidentelles et intrusion de l’eau salée
Bien que la contamination de l’eau par des déchets domestiques nous ait toujours accompagnée,
du fait que le sol est un très bon filtre et que la vitesse d’écoulement d’eau souterraine est
relativement faible, les viruses et les bactéries ne voyagent pas très loin de leur source, la
contamination de l’eau par les décharges domestiques qui a même été responsable de multitudes
de morts et de maladies, n’a pas été considérée comme une contamination.
La nature et l’étendu de la contamination de l’eau souterraine ont été modifié dramatiquement par
la révolution industrielle et la production des produits chimiques et toxiques.
On peut classifier les sources de pollution en différentes catégories suivant leur disposition
géométrique qui est très important sur l’étendu de leur diffusion. Bien sûr cette classification
dépend du rapport entre la surface de la source et l’étendu du domaine d’étude.
- point
- ligne
- surface
La géométrie de la source influence le type du problème à étudier. On peut se trouver dans des
cas mono, bi ou tridimensionnels suivant la taille de l’aquifère contaminé, la résistance du
contaminant à la dilution, le potentiel de la biodégradation de l’aquifère et les mesures de
décontamination.
1) La méthode la moins chère est de rien faire. On l’appel la dépollution naturelle ou passive. Son
choix dépend des processus naturels tels que: la biodégradation, la volatilisation, la sorption.
Les mécanismes naturels de restauration sont complexes et les propriétés sont fortement
variables.
2) La méthodes très utilisées dans les années 80, qui consiste à excaver et transporter le sol
contaminé à un site de stockage approprié. La fiabilité à long terme de cette méthode est mise en
question et son application est conditionnée par des limitations du terrain et son coût relativement
élevé.
3) Des méthodes qui utilisent l’intervention de l’homme et qui peuvent être classées en deux
catégories:
3.1) Celles qui traitent ou contiennent le contaminent en place. On les appelles les
technologies in situ. Parmi ces méthodes on peut citer la biodépollution du sol contaminé
et la biodépollution de l’eau souterraine. Alors la procédure de la biodégradation qui se
fait naturellement est stimulée. Le taux de la biodégradation est augmenté en favorisant
l’environnement le plus favorable pour les organismes en gérant l’oxygène, les substances
nutritifs, la teneur en eau, le pH et d’autres facteurs.
3.2.)Celles qui prévoient le déplacement du contaminant à un autre endroit pour le dépôt
ou un traitement éventuel. Parmi ces méthodes on peut citer la méthode de pompage et
traitement, les systèmes d’extraction du vapeur du sol et les systèmes de récupération des
produits libres.
3.2.I) C’est la méthode de pompage et traitement qui est de loin la méthode la plus
utilisée. Dans ce cas l’eau est traitée par l’exposition à l’air, l’adsorption par le
carbone, des traitements biologiques et d’autres méthodes. Si des produits
hydrocarbonés libres sont présents alors une séparation de l’eau de l’hydrocarbure
est nécessaire. L’eau traité peut être retournée dans le sol par des puits d’injection
ou drainage surfacique. Il faut quand même signaler que c’est la méthode la plus
long est la plus chère.
3.2.III) Contamination avec les hydrocarbures qui restent immiscibles avec l’eau.
Ce sont des NAPL (Non Aqueous Phase Liquids) ou OILs (Organic Immiscible
Liquids). Ils peuvent être subdivisés en plusieurs catégories:
Lessivage in-situ:
C’est une procédure par laquelle le sol est lavé avec de l’eau et il est
malaxé avec des produits chimique dotés d’une activité surfacique
permettant de lessiver les composantes vers le bas. Les contaminants sont
ensuite récupérer dans l’eau souterrain par un système de collecte.
Vitrification in-situ:
Isolation:
On sépare la région contaminée du reste de l’environnement en utilisant des
instruments comme des murs de soutènements et des parois moulées. Bien
que cette méthode immobilise le contaminant dans une zone donnée et
l’empêche de se propager, elle ne la détruit nullement.
Les solutions qui restent stable dans l’eau et ne change pas à cause des processus physiques,
biologiques ou chimiques sont appelées conservatives. Un exemple typique de ce type de soluté
est le fluorescin, largement utilisé dans les tests de migration. Considérer un constituant
conservatif, dépend du rapport entre le facteur de migration et le temps de réaction. Par exemple,
un contaminant qui réagit et change lentement, dans un aquifère avec une vitesse de transport
élevée peut être considéré conservatif.
Les solutés conservatives qui ne changent pas de densité ni de viscosité de l’eau d’une manière
significative peuvent y être utilisées comme traceur. Les traceurs sont utilisés dans les tests de
migration pour déterminer la direction et la vitesse du transport aussi bien que la dispersion de
aquifère.
Normalement, la concentration détermine si la soluté change les propriétés physiques de l’eau. Le
meilleur exemple d’une soluté qui change les propriétés de l’eau souterraine est le sel dans la
zone de transition entre l’eau fraîche et l’eau de la mer.
- Transport de chaleur
- Transport de traceurs. Les contaminant conservatifs comme des fluorescin ou chloride en faible
concentration qui migre avec l’eau non contaminée.
- Ecoulement couplé et transport sans réaction chimique. Contaminants conservatifs comme des
chlorides en forte concentration (par exemple: l ’intrusion d’eau de mer), qui influence
l’écoulement d’eau.
- Transport avec réactions chimiques. Les contaminants comme des trichloroethylene en faible
concentration qui réagissent chimiquement ou biologiquement mais qui n’influence pas
l’écoulement de l’eau.
- Ecoulement couplé et transport avec réactions. Les contaminants comme la sulfate
d’ammonium, qui réagissent chimiquement ou biologiquement et qui change la viscosité ou/et la
densité de l’eau sous terraine d’une manière significative.
- Ecoulement multiphase et le transport. Fluides immiscible comme du pétrole, de l’eau ou le
transport dans les zones non saturés.
De point de vue, pratique il n’existent pas un modèle unique de transport qui peut résoudre tous
ces problèmes. Néanmoins, l’aptitude de l’utilisateur ou le développeur du modèle est
directement liée à la compréhension du processus gouvernant le transport de la contamination.
La majeure partie des modèles s’intéresse au transport des contaminants dont les réactions
peuvent être approximées par des mécanismes de sorption à équilibre linéaire ou la dégradation
d’ordre un. Des modèles chimiques plus complexes de transport comme la réaction cinétique ou
les modèles hydrochimiques, sont restreint au niveau de la précision de leur réponse due au
manque de données expérimentales et des difficultés numériques à résoudre les équations mis en
jeu.
Constituant
Un constituant est une partie d’une phase qui est composé d’un substance chimique homogène et
identifiable, ou d’un assemblage de substances (ions, molécules). Le nombre de substances dans
une phase est le nombre de substances chimiques indépendant nécessaire de décrire
complètement la composition de la phase. Alors, chaque phase peut être un mélange moléculaire
de plusieurs constituants identifiables.
La quantité d'un constituant présent dans un mélange fluide se chiffre par la fraction molaire xk
qu'il constitue:
xk = Erreur !
avec:
Connaissant le poids moléculaire de chaque espèce constitutive, on peut définir une concentration
k
massique du constituant k dans la phase :
k
= Erreur !
avec :
mk : masse dissoute du constituant k
m : masse du solvant
Une substance est dite diluée idéale lorsque, pour le domaine de variation de concentration
envisagé, l’approximation suivante est valable:
mk mk mk ck
k
= = =
mk + m m V
où
V est le volume du solvant (L3)
est la masse volumique du solvant dont la variation est supposée négligeable (ML-3)
ck est la concentration volumique du soluté k (ML-3)
D’autres unités sont souvent utilisées pour la concentration volumique (mg/dm3, mg/l, µg/dm3
ou µg/l). En utilisant ce type d’unité pour la concentration, on suppose implicitement qu’on a
affaire à une solution diluée idéale. C’est le cas de nombreuses substances dissoutes dans les eaux
souterraines (nitrates, métaux lourds, phosphates, ...).
Nous aborderons les processus qui influencent la migration des polluants dissous. L’extension de
la pollution est contrôlée par une panoplie de processus physiques, chimique et biotique qu’on
rémunère ci-dessous:
- la convection (l’advection)
- la diffusion
- la dispersion
- la capillarité
- l’adsorption
- dégénération/création
- hydrolyse, volatilisation et biotransformation
Convection
La convection est le transport de masse causé par le mouvement du fluide. Dans ce cas le
mouvement est provoqué par des gradients de la pression suivant la loi de Darcy. On a vu dans
les chapitres précédents les équations qui gouvernent un tell mouvement. On rappelle l’équation
de la conservation de masse de l’eau dans un milieu saturé:
t (n ) + div(n v ) = 0
t (n k
) + div(n k
v ) = 0
t (n c k ) + div(n c k v ) = 0
Très souvent dans les problèmes concernant le transport des constituants, on ne prend pas en
compte directement la déformation du squelette. Néanmoins, on prend en compte indirectement
l’effet de la compressibilité du sol, en reliant la variation de la porosité à la variation de la
pression dans le fluide. Ceci est fait en introduisant une compressibilité liée au squelette à celle
de l’eau.
t n= t p
Dans le chapitre précédent, nous avons défini la vitesse moyenne de filtration (Vrw) au travers le
VER de milieux poreux en fonction de la vitesse moyenne réelle de l’eau (vw) et la fraction
volumique des pores ou d’une manière générale en fonction de la proportion des vides accessibles
à l’écoulement qu’on désigne par ne , et qu’on appelle la porosité effective.
v rw
vw =
ne
Ce mode de transfert est important dans les aquifères et pour le quantifier il est nécessaire
d’évaluer correctement la porosité effective. Elle diffère de la porosité totale ‘n’, puisqu’une
proportion du fluide adhère au solide et ne partcicpe pas à l’écoulement. La Figure ci-desous,
illustre cette différence pour des granulométries croissantes.
Figure 5.1: Diagramme d’Eckis montrant l’influence de la granulométrie sur les composantes de
la porosité (Castany 1967, Monjoie 1981)
L’évolution de la majeure partie des polluants est essentiellement due à la convection surtout
dans les matériaux très perméables. De ce fait, il faut une bonne estimation de la vitesse
d’écoulement pour l’étude du transport des polluants. Dans ce cas, le flux convectif est défini par:
v rw
ƒ c = cv w = c
ne
On note que dans les milieux où les chemins privilégiés de mouvement d’eau existent (failles), la
démarche utilisée pour un milieu poreux continu n’est plus valable. Dans les cas où la viscosité et
la densité varient avec la concentration, l’estimation de l’écoulement doit être faite en
connaissance de causes.
Diffusion
La diffusion est un phénomène basé sur le mouvement des molécules qui se produit en présence
d’un gradient de concentration aboutissant à un net mouvement des constituants vers les régions
de plus faible concentration. La diffusion ne dépend pas du mouvement de l’ensemble de fluide et
est gouvernée par les activités cinétiques des ions et molécules appelé mouvement Brownien. La
diffusion est irréversible. Une fois que deux solutions sont mélangées sous des conditions
naturelles, elles forment une seule solution.
Le mouvement global des solutés se produit suivant la direction du gradient de la concentration et
il est exprimé par la loi de Fick qui relie le flux diffusif au gradient de la concentration par la
relation suivante:
ƒd = Dm grad c
Le processus de la diffusion est un processus de transport relativement lent. Son effet est alors
masqué en présence de mouvements convectifs important. Néanmoins, la diffusion à l’échelle du
temps géologique peut avoir un impact très important.
Dispersion
Ce phénomène est à la fois associé au mouvement du fluide et la présence du milieu poreux avec
sa complexe structure porale. Des particules fluides qui sont ensemble à un moment donné, ont
tendance à s’éloigner à cause d’au moins trois mécanismes physiques. D’abord, les particules qui
se trouvent plus proche de parois des pores bougent moins vite que celles au centre des pores.
Ensuite, la variation de la dimension des pores, se traduit par des vitesses relatives différentes des
particules. A la fin, des particules se trouvant au voisinage d’un point à un moment donné,
peuvent parcourir des chemins différents aboutissant aux différents chenaux. Quand ces
mécanismes se produisent en présence d’un gradient de concentration, le mouvement du fluide
dans l’ensemble, est identifié par un mécanisme de dispersion. En réalité, la dispersion est due à
notre incapacité de suivre le détail du mouvement du fluide dans les pores.
Dans un mouvement convectif, tout changement causé par l’existence de différentes couches, des
effets de densité, les variations du flux dans le temps ainsi que l’émission des polluants par des
sources inconnues et avec des taux variables peut être interprété par une dispersion.
Statistiquement la dispersion tient compte de la déviation par rapport au mouvement moyen. Plus
la distance parcourue par une particule est importante, plus elle a la chance de rencontrer des
hétérogénéités qui augmentent sa déviation par rapport à un système homogène idéalisé.
Le terme correctif est appelé flux de dispersion mécanique car il traduit un étalement de la
substance miscible par rapport à sa position convective moyenne. Pour décrire ce nouveau flux,
de nombreux auteurs ont proposé une loi de type Fickien:
ƒd = D grad c
- Modèles géométriques
Les premières tentatives d’utilisation de modèles géométriques dans les quels le transport à
travers des tubes est étudié ont eu lieu dans les années 50 (Taylor 1956, Aris 1956). La
généralisation de ces modèles aux milieux poreux naturels étant très difficiles, d’autres méthodes
ont été développés en même temps.
- Modèles statistiques
Même si l’approche statistique ne permet pas d’exprimer une relation entre les caractéristiques du
milieu et le coefficient de la dispersion, mais il établi le cadre général de la théorie classique de la
dispersion. Elle est directement développé à partir du processus physique qui produit de la
dispersion. Elle est basée sur la méthode de marche aléatoire qui permet également de décrire le
cadre théorique du mouvement Brownien des molécules. Scheiddegger (1954) a développé un
modèle statistique dans lequel il a introduit le constant de la dispersion qu’il a appelé la
dispersivité du milieu:
D=av
où
D est le coefficient de la dispersion[L2T-1]
a est la dispersivité [L]
et v est la vitesse du transport [LT-1]
DL = a L v
DT = aT v
La théorie générale de la dispersion exprimée par Bear (1961) et Scheiddegger (1961), exprime le
coefficient de la dispersion par un tenseur d’ordre 2 qui dépend à son tour du tenseur de la
dispersivité qui est lui un tenseur d’ordre 4. Pour un milieu isotrope, dans un cas bidimensionnel,
le tenseur de la dispersion a les composantes suivant:
v x2 v 2y
Dxx = a L + aT
v v
v x2 v 2y
Dyy = aT + aL
v v
vx vy
Dxy = Dyx = [a L aT ]
v
avec:
v = (v .v) 1/ 2
Alors, dans un repère relié au mouvement dans le quel la direction 1 est dirigée suivant la
direction de la vitesse, et les deux autres constituent un repère orthonormé avec la première, le
flux dispersif s’écrit sous la forme suivante:
a L vw 0 0
D = 0 aT v w 0
0 0 a T vw
vecteur. L’expression dans un système d’axes cartésiens (g) quelconque s’obtient par la régle de
où C est la matrice de rotation; avec Cij, la jème coordonnée dans le repère cartésien (g), de l’axe
e i du repère initial. Le tenseur ainsi obtenu est symétrique mais ne possède généralement aucune
composante nulle.
D’une manière plus générale, lorsque le milieu est anisotrope, la relation entre la dispersion
vk vm
Dij = aijkm
k m v
où les a ijkm sont les composantes de dispersivité du milieu, formant un tenseur d‘ordre 4.
DhL
= C1 (Pep) m1
Dm
DhT
= C2 (Pep) m2
Dm
1< m1 et m2 < 1.2
Vc
Pep = L
Dm
nombre adimensionnel de Peclet une dimension caractéristique de la porosité
Adsorption
Au cours de leur transport, les polluants vont interagir avec le sol et s’y adsorber car le polluant a
tendance à se fixer sur le solide pour minimiser la tension superficielle de ce dernier . On peut
alors définir une relation entre la concentration du produit dans l'eau C (en g/L) (ou
s ) et la
k
concentration du produit sur la partie solide. On définit
s , comme le rapport de la masse
k
adsorbé (du constituant k) à la masse totale du solide ( phase s)
- L'adsorption chimique
liens chimiques entre les molécules adsorbées et les molécules de solides
o Elle possède une certaine irréversibilité
o Met en jeu des énergies plus grandes
o Se développe à température élevée
- L'adsorption physique
inclut des phénomènes de capillarité, condensation et éventuellement des attractions
électriques
o Moins énergétique
o Se développe à basse température
Dans le cas le plus général, cette réaction n’est ni instantanée, ni linéaire, ni réversible. Il y a des
relations empiriques qui relient l'adsorption d'une substance k à la concentration de cette même
substance dans la solution de la phase .
1) isotherme linéaire
s
k = dk
l
k = K dk ckl
avec
dk = l K dk
où Kdk est le coefficient de distribution
2) isotherme de Freundlich
s
k = k(
l 1/ m
k )
avec
k = k l Dk
s
k est la fraction massique de la substance k sur la phase solide
l
k est la fraction massique de la substance k dans la solution (phase l ).
ce sont ces expressions qui permettent de représenter le flux d'échange du fluide vers le solide.
Pour les sols pauvres en matière organique (<1 à 2 %), l'adsorption se fait sur la partie minérale.
Cette adsorption est plus faible que l'adsorption dans la matière organique et on trouve encore
d'autres corrélations.
En fait, l'affinité des polluants pour la matière organique dépend de la nature de la matière
organique, du pH, de la force ionique de l'eau (en gros, sa salinité), etc. Bien souvent, les
coefficients d'adsorption sont publiés (voire mesurés) sans détermination fine de la matière
organique ou mention des autres paramètres, si bien que l'on peut trouver plusieurs valeurs pour
le coefficient d'adsorption pour un produit donné