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MEMOIRE
EN GENIE CIVIL
Spécialité : CONSTRUCTIONS
Thème
Je le dédie aussi à mes enfants, qu’ils sachent que la réussite est dans le travail.
REMERCIEMENTS
Je remercie Dieu le miséricordieux qui m’a donné le courage et la volonté de réaliser ce
mémoire.
Ses encouragements et ses conseils avisés m’ont été d’une aide précieuse.
Je n’oublie pas de remercier tous mes enseignants de la Faculté de Génie Civil à l’USTHB,
pour le savoir qu’ils m’ont transmis.
J’adresse mes vifs remerciements aussi à Mlle Baya du secrétariat de la Post Graduation, pour
sa grande gentillesse, son soutien, et sa disponibilité.
Ma profonde gratitude aussi est exprimée à toute ma famille, en particulier à mon mari, pour
son soutien, son aide précieuse, et surtout pour sa patience.
Je remercie du fond du cœur mes chers parents pour l’éducation et la rigueur qu’ils m’ont
transmises
Ce travail de recherche se propose d’identifier les multiples sources internes et externes qui
détériorent le béton et en affecte sa durabilité. Dans ce sens, les avantages et les mérites du
béton comme matériau de construction par excellence ont été mis en relief, et la
problématique de sa durabilité a été posée ; aussi, les facteurs qui nuisent au béton aussi bien
de l’extérieur que de l’intérieur ont été identifiés. C’est ainsi que les effets des attaques
chimiques ont été traités, en particulier ceux des sulfates (sulfates de calcium, de potassium,
de sodium et de magnésium). Aussi, l’effet de la détérioration qui prend naissance à
l’intérieur même de la structure du béton (phénomène de l’alcal-silica réaction) a été abordé ;
cette réaction est une réaction chimique nuisible qui se produit entre les alcalins du ciment et
les silicates des agrégats et résulte en un gel qui gonfle en présence d’humidité, faisant éclater
le béton. Le principe de la carbonatation du béton, qui laisse place à la corrosion des aciers de
renforcement est traité dans le détail. La carbonatation du béton en elle-même n’est pas
nuisible (elle ne conduit pas nécessairement directement à une diminution de la capacité de
résistance du matériau), mais elle induit la disparition du milieu alcalin qui protège les aciers
contre la corrosion et laisse ces derniers susceptibles à la décomposition chimique graduelle
en présence d’oxygène et d’humidité. Ce problème pathologique est très répandu dans
l’industrie de la construction en Algérie. Après avoir mis en relief les altérations du béton
sous les conditions climatiques extrêmes, telles que le sud de l’Algérie (effet des climats
chauds) ou la bande côtière du nord (action des milieux agressifs liés à la proximité
immédiates de la mer), il était important de se pencher sur les défauts de construction, tels que
les aspérités liées aux déformations des coffrages et moules de béton, les ségrégations du
béton frais dans les endroits critiques des structures, ainsi que les enrobages insuffisants pour
la protection des aciers noyés à l’intérieur du béton. Ces différents exemples sont définis
comme étant des sources potentielles de problèmes de durabilité.
Enfin, les dispositions constructives vis-à-vis de la durabilité, adoptées dans les règlements
majeurs en application dans le monde (tels que tels que le BS8110 (Britannique), le ACI318
(Américain), L’Eurocode (Européen) le BAEL (Français) et le CBA (Algérien)) ont été
passés en revue, ceci après avoir introduit la notion des bétons à hautes performances, et
comparé entre leur durabilité et celle des bétons ordinaires.
Il en ressort clairement que le BHP répond très bien aux critères de durabilité et constitue la
solution idéale pour un environnement bâti durable, en raison de la compacité, de l’étanchéité
et du choix sélectif de ses ingrédients.
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Remerciements
Résumé en Français
Résumé en Arabe
Table des matières
Liste des figures
Liste des tableaux
Chapitre 5 : Les altérations du béton sous les conditions climatiques extrêmes et les
milieux agressifs
Références bibliographiques
LISTE DES FIGURES
Fig.[1. 4.a ] : Corrosion des aciers après détérioration du béton (structures EPAU) 10
séparateur d’autoroute
Figure [6.1] : Mauvaise qualité du béton provoquant des ségrégations dans le béton. 59
Figure [6.5] : Utilisation d’un dé de calage souvent fait de béton de mauvaise qualité 62
Figure [6.11] : Insuffisance de l’enrobage des aciers ayant conduit à leur Corrosion – 69
Tableau [8.10] : Contenu d’air total pour les bétons exposées à des cycles 99
de gel et dégel
Tableau [8.11] : Limites des matériaux cimentaires dans les bétons soumis aux 100
cycles gel /dégel
CHAPITRE 1 Introduction-Avantages du béton comme matériau de construction
/Problématique de la durabilité du béton armé
CHAPITRE 1 :
Le béton est le matériau de construction le plus versatile, dont on peut obtenir des formes
très variées, et qui de plus peut à nos jours donner des aspects esthétiques très plaisants.
Il ne peut pratiquement pas y avoir de structures construites sans faire appel au béton, sous
toutes ses formes, d’une manière ou une autre.
L’utilisation du béton est immédiatement évidente dans les constructions en béton armé,
dans les ponts et ouvrages d’art, ou encore dans les ouvrages hydrauliques tels que les
barrages et réservoirs d’eau. D’autres utilisations apparaissent moins évidentes, telles que
les fondations des structures en charpente métallique ou leur protection contre le feu par
des chemisages en béton, les mortiers de pose et de crépissage pour les constructions en
maçonnerie, ou encore les fondations en béton sur lesquelles reposent les structures en
bois.
C’est ainsi que même les constructions qui ne sont pas faites en béton comptent sur la
versatilité et l’adaptabilité de ce matériau pour leur existence.
Son monolithisme :
Une fois durci, l’ensemble des éléments en béton armé forment une structure compacte et
rigide se comportant comme un seul élément.
Son entretien :
Une construction en béton ne nécessite pas un entretien particulier comme c’est le cas de la
charpente métallique ou le bois.
Cependant, bien qu’on ait tendance à croire que le béton est indestructible, des signes de
détérioration du matériau (en particulier de corrosion des aciers) sont souvent apparents et
nécessitent d’être pris en charge comme c’est le cas ici à l’USTHB ou à l’EPAU.
Sa résistance au feu :
Les constructions en béton résistent mieux à l’endommagement par le feu.
Le béton en général est un mauvais conducteur de chaleur (plus particulièrement le béton
léger ou cellulaire); cette même conductivité thermique diminue quand la température
augmente.
Quand le béton est exposé à des températures élevées (plus de 100°C), une partie de l’eau
de la pâte de ciment et qui est combinée avec les silicates de calcium hydrates se perd, et la
dissication du béton est ainsi accompagnée par une réduction de la résistance.
Sa durabilité :
Les constructions en béton armé conçues et réalisées convenablement ont une durabilité
meilleure que celle des autres matériaux.
Ceci est avantagé par une résistance du béton qui peut augmenter dans le temps quand les
conditions de cure sont favorables.
Quelques exemples de son utilisation sont en existence depuis plusieurs centaines
d’années, et le Panthéon de Rome est un exemple édifiant de la durabilité de ce matériau.
Cependant, on ne doit jamais oublier les quelques applications récentes qui se sont
détériorées rapidement et ont dû être démolies.
Donc, même si on a tendance à supposer que le béton est indestructible et qu’il est
synonyme de permanence dans le temps, les problèmes exhibés par certaines structures
faites de ce matériau illustrent bien que l’idéal n’est pas encore atteint dans le domaine de
la construction, et donc ce matériau « béton » doit être étudié du point de vue durabilité,
paramètre devenant de plus en plus un des critères fondamentaux de toute conception
structurelle (Dhir R.K, Newland M.D and Paine K.A, 2003).
Aussi, il est intéressant de mettre en évidence les quelques attributs uniques au béton, par
comparaison aux autres matériaux de construction et qui font de lui un matériau à
utilisation généralisée.
Le béton peut être façonné dans différentes formes et dimensions, que ce soit en site ou
dans les stations de préfabrication, à température ambiante. Pourvu qu’il reste mouillé, le
béton se solidifie et gagne de la résistance progressivement.
Le deuxième mérite dominant consiste en la protection que le béton peut donner à l’acier
pour contrecarrer la corrosion. En effet, une forte proportion de rupture du béton peut être
attribuée à la corrosion des aciers de renforcement, conséquence directe d’une protection
inadéquate par une couche de béton de mauvaise qualité, ou par une couche d’enrobage
insuffisante.
Les autres vertus bénéfiques du béton sont secondaires si l’on fait exception au coût, car le
béton est un matériau qui non seulement apporte la solution à un problème structurel
donné, mais il le fait aussi à moindre coût.
La versatilité du béton est en réalité beaucoup plus étendue du fait que par la sélection des
constituants du mélange, la résistance à la compression de ce matériau peut s’étaler sur une
plage allant de quelques MPa à bien au dessus des 100 MPa, et avec des densités variant de
quelques centaines de kg/m3.
Ainsi, les bétons de faible densité (<1800 kg/m3) sont de type léger et sont utilisés comme
matériaux isolants en plus du rôle structurel. Ce matériau apporte moins de poids et donc
pourrait être envisagé dans les régions sismiques telles que le nord de l’Algérie.
En revanche, les bétons de forte densité (>2500 kg/m3) sont des bétons de hautes
performances et trouvent leur intérêt entre autre comme boucliers contre les radiations
nucléaires.
Malgré le fait que le béton soit peu résistant à la traction, et est normalement renforcé par
des barres d’acier, il est possible d’utiliser des fibres de différentes natures afin d’améliorer
sa résistance à la traction en vue de contrôler le développement des fissures et de changer
la nature fragile et donc cassante du béton pour devenir ductile et donc déformable,
particulièrement dans les régions sismiques telle que le nord de l’Algérie.
Actuellement, les types de fibres utilisées dans le béton sont surtout celles du verre, les
fibres de polymères et les fibres d’acier. Les fibres d’amiantes utilisées autrefois dans le
béton sont de plus en plus rejetées pour cause de problèmes de santé causés à la
population.
Chaque type de fibre attribue des caractères particuliers et donc ajoute sur la versatilité
totale du béton et offre des possibilités d’utilisation nouvelles de ce matériau dans les
constructions.
Le béton est un matériau qui évolue et donc qui est dynamique. Il est à l’écoute du
problème créé par le déséquilibre écologique. En effet, ce déséquilibre est essentiellement
présent dans les régions où les granulats ne sont pas en abondance, et il est causé par
l’extraction sans relâche des gros granulats à partir de la roche ou celle des granulats fins à
partir des lits d’oueds. C’est ainsi que, le béton de sable, et le gros béton ont été
développés, afin de renforcer l’adaptabilité et la souplesse du béton, et pour ne pas agresser
l’environnement.
Le béton est donc un matériau qui soulage l’environnement, et répond pleinement aux
exigences d’un développement durable, pourvu que l’utilisateur lui-même évolue dans sa
pensée envers ce matériau.
De plus, les propriétés du béton peuvent être étalées ou améliorées afin de satisfaire les
besoins de l’utilisateur, en ajoutant des adjuvants dans le mélange du béton (Dhir R.K et al,
2002). Ces adjuvants chimiques modifient les propriétés du béton aussi bien rhéologiques
que physico-mécaniques, et offrent une meilleure résistance aux environnements agressifs.
C’est ainsi qu’avec des adjuvants super-plastifiants et donc gros réducteurs d’eau, la
quantité d’eau utilisée dans le mélange béton peut être considérablement réduite (jusqu’à
30 %) sans pour autant affecter les propriétés rhéologiques du béton frais. Ceci permet
d’obtenir un béton hautement performant en terme de résistance et durable à long terme
puisque contenant moins de vides dans sa structure interne ; ces vides sont essentiellement
dus à la présence d’eau en excès par rapport à ce qui est nécessaire pour l’hydratation du
ciment et qui s’évapore sous les conditions climatiques avec le temps. Ces adjuvants ont
aussi permis au béton d’être pompé sur de longues distances, aussi bien verticalement
qu’horizontalement, facilitant ainsi la mise en œuvre et répondant au développement
technologique (voir figures suivantes).
Ces petits exemples démontrent clairement pourquoi le béton est aussi largement utilisé
comme matériau de construction à travers le monde. Du point de vue esthétique et donc
d’apparence architectural, les spécialistes du béton, tout en prenant en considération des
erreurs du brutalisme des années 60 et 70, ont développé des techniques pour ajouter
l’aspect esthétique aux autres avantages offerts par le béton. Dans ce sens, il est intéressant
de signaler le retour vers un second tour des années de brutalisme (du béton), avec cette
fois ci plus de raffinement et de sophistication à tel point qu’il faut parfois procéder à une
expertise pour s’assurer que le matériau utilisé est bien du béton.
En dépit de cette utilisation universelle, le béton est souvent blâmé pour ne pas offrir des
aspects attractifs en architecture moderne.
Pire encore, le béton est souvent considéré comme un matériau dur froid et laid, à tel point
que les environnements faits de ce matériau sont souvent considérés comme peu
conviviaux, écrasants et même générateurs de problèmes sociaux.
En fait, la polyvalence et la versatilité du béton ont été son propre et plus mauvais ennemi.
Les concepteurs ont été encouragés par l’exploitation sans relâche des potentialités du
béton pour concevoir des constructions économiques et fonctionnelles, et ce au détriment
de la beauté architecturale, de l’esthétique et de la convivialité de l’environnement dans
lequel inter actent le bâti et l’être humain .
Il fût une période (années 60 et 70) où les constructions laissaient exposer fièrement leur
béton brut ; les concepteurs ayant omis le fait que de grandes surfaces de béton nu sans
peinture présentent peu de séduction esthétique, particulièrement durant les saisons
humides où l’aspect grisâtre du béton mouillé laisse apparaître des tâches sombres et tristes
qui influent sur la vie et le moral de l’être humain.
De plus, on a tendance, à tort, de supposer que le béton soit indestructible, et que la
réparation des bâtisses ainsi que leur entretien régulier ne sont guère nécessaires; c’est
ainsi que beaucoup de précautions qui auraient pu être prises pendant et après la
construction ont été négligées et non prises en considération (Dhir R.K et al, 2003).
Un bon nombre de structures en subissent maintenant les conséquences de ces
négligences, se trouvant dans un état de détérioration avancé, souvent dus à la corrosion
des aciers noyés dans le béton, ou à d’autres phénomènes comme les attaques chimiques
sur le matériau durci, ou encore les effets climatiques et l’usure du temps. (Voir Figures
suivantes).
Fig.1. 4.a : Corrosion des aciers après détérioration du béton (structures EPAU).
Ces détériorations sont souvent les conséquences à moyen terme d’une mauvaise qualité
d’exécution et de mauvaise sélection des ingrédients du mélange dans la formulation du
béton.
Cette image triste et décevante que l’on s’est faite ça et là sur le matériau béton
inconvenablement utilisé doit être dissipée, et la versatilité de ce matériau ainsi que son
adaptabilité à ériger des structures diverses et variées doivent être mises en évidence pour
mieux bénir ce matériau afin qu’il se développe, et réponde aux inquiétudes
environnementales et aux exigences requises en matière de performance.
Dans ce sens, parmi les propriétés désirées dans n’importe quel édifice en béton, on note :
la durabilité à long terme. Cette propriété constitue un avantage par rapport aux autres
matériaux, elle est de plus en plus prise comme facteur important dans les conceptions et
réalisations en béton armé, surtout avec l’expansion du domaine d’utilisation de ce
matériau, et la prolifération des industries chimiques dégageant des gaz nuisibles au béton.
Concrètement, et dans les dernières versions de certains règlements et documents
techniques de construction à travers le monde (BS 8110, ACI (318-2002), Eurocode 2),
ceci s’est traduit par l’insertion de clauses nouvelles, spécifiques à la durabilité du béton, et
des conditions requises pour son amélioration.
Malheureusement, ce facteur est encore négligé en Algérie, aussi bien par les concepteurs
que par les constructeurs, et le tout dernier règlement algérien sur le béton armé ne lui
accorde pas une importance suffisante, malgré les exemples concrets et multiples, où le
facteur durabilité était l’impulse de beaucoup d’effondrements lors du séisme de
Boumerdès en 2003, en Algérie.
La durabilité d’une construction en béton armé peut être définie comme étant la capacité
des matériaux béton et acier à maintenir leurs caractéristiques physiques et leurs
performances mécaniques dans des conditions de sécurité satisfaisantes, et ce pendant la
durée de vie prévue pour l’ouvrage, tout en tenant compte de ses conditions d’exploitation
(Key T., 1992). Donc, on peut d’ores et déjà dire que la durabilité des ouvrages en Béton
armé est étroitement liée à celle du matériau béton, l’acier étant protégé par ce dernier.
Par conséquent, afin d’évaluer le comportement réel d’une structure en béton armé sous
des conditions environnementales, et dans le but d’apporter une solution quelconque, il est
impératif de comprendre les causes essentielles ainsi que les mécanismes des différentes
formes de détérioration qui pourraient attaquer les deux matériaux constituant cette
construction (Key T., 1992).
Les dégradations du béton peuvent avoir des origines physiques (températures extrêmes,
retrait, gel, dégel, incendie), mécaniques (chocs et charges excessives), ou chimiques
(réaction chimique entre composants hydratés du ciment et certains types d’agrégats).
Ces derniers étant les plus importantes dans les altérations en volume du béton, elles seront
étudiées avec soin.
C’est ainsi que les facteurs affectant la durabilité du béton armé les plus couramment
rencontrés sont (Sommerville G., 1986 ; Clipii T., 1993) :
Les attaques chimiques
L’alcali-silica réaction
La corrosion des aciers
Les conditions climatiques extrêmes
La qualité d’exécution
Il est important de signaler que la durabilité du béton est étroitement liée à sa perméabilité,
celle-ci exprimant la facilité avec laquelle l’eau pénètre à travers le béton.
Une faible perméabilité permet au béton de supporter les effets climatiques, tels que les
effets du gel - dégel, ainsi que les effets de l’écoulement pluvial, et toute pénétration de
corps étrangers nuisibles au béton et à l’acier (Dhir R.K, Newland M.D and Paine K.A,
2003).
Dans ce dernier chapitre, des cas concrets seront présentés afin d’illustrer les altérations en
volume du béton.
L’étude approfondie de ces différents paramètres nous permettra par la suite d’aboutir à
des conclusions, et des recommandations concrètes devront être développées, afin
d’assurer une meilleure durabilité des structures en béton armé.
Aussi, une référence au béton à haute performance doit être faite (chapitre 07), mettant en
évidence leur différence par rapport aux bétons ordinaires de part leur microstructure ; leur
durabilité diffère nécessairement de celle des bétons ordinaires.
CHAPITRE 2 :
2.1. Introduction :
Le béton est un matériau dont le PH est élevé en situation normale (11-12). Il est très
vulnérable aux agressions acides favorisées par des PH réduits, et à certains corps
chimiques qui peuvent pénétrer sa structure.
Ainsi, la compacité de ce matériau est cruciale pour sa durabilité, car un béton bien
compact et suffisamment dosé en ciment opposera une meilleure résistance à la pénétration
des agents agressifs provenant du milieu auquel il est exposé.
Les attaques chimiques du béton par des substances agressives peuvent être caractérisées
par les processus d’altération, et par l’effet nocif qui en résulte (Regourd M., 1981). Elles
peuvent avoir lieu à la surface ou à l’intérieur du béton.
La détérioration du béton par attaque chimique peut être caractérisée par (Key T., 1992):
La description détaillée des milieux agressifs (substances agressives,
concentrations, températures, etc.…).
La qualité initiale du béton (composition, qualité du ciment, type de granulats,
caractéristiques mécaniques, etc.…).
Des signes de détérioration (érosion superficielle, fissures, extrusion de gel, etc.…).
Une nomenclature a été établie par la commission Rilem 32 RCA (Résistance of concrete
to chemical attack) (Regourd M., 1981) afin de faciliter la communication parmi les
scientifiques et les instituts travaillant sur la durabilité du béton.
Le tableau suivant regroupe les substances agressives vis-à-vis du béton, quelque soit le
ciment (ciment Portland, ciments au laitier, ciments aux pouzzolanes).
Acides :
Acides minéraux Acides organiques
Les attaques chimiques les plus répandues sont celles des sulfates. Ceux-ci sont
naturellement présents dans les eaux souterraines et les sols, mais peuvent aussi provenir
de fertilisants ou d’affluents industriels (Key T., 1992).
Le résultat de ces réactions est une expansion qui va donner naissance à des forces de
traction dans la pâte de ciment, engendrant des fissurations dans le béton (Regourd M.,
1981) vu que celui-ci est faible en traction.
Cette expansion va créer des forces de traction dans la pâte de ciment engendrant des
fissurations dans le béton.
Quant au sulfate de sodium présent dans les sols, il réagit avec les minéraux
présents dans le béton, et ce en deux étapes :
1- Substitution Na 2+ Ca 2+
EXPANSION
EXPANSION
Si la concentration en sulfates de sodium est importante, en cas de débit d’eau élevé par
exemple, la réaction continuera avec davantage d’expansion.
-Produit expansif:
Ca (OH) 2 + MgSO4 CaSO4 + Mg (OH)2 (Brucite, faible
solubilité)
C3A + 3 CaSO4 2H2O + 26 H2O C3 A.3CaSO4 32H2O (Ettringite
expansive)
Ces réactions tendent à faire baisser le PH de la solution interstitielle, pour la rendre acide,
ce qui conduira à la rupture des silicates de calcium de la pâte de ciment, libérant plus
d’hydroxyde de calcium.
Ce dernier réagira encore avec le sulfate de magnésium et baissera davantage le PH.
Ainsi, si suffisamment de sulfate de magnésium est disponible, la réaction continuera
jusqu’à la rupture totale de la structure de silicate de calcium dans la pâte de ciment.
Le silicate de magnésium hydraté (Mg-S-H) ainsi formé n’a pas de propriétés liantes, et
par conséquent la pâte hydratée devient molle et incohérente.
Dans certains cas sévères, la pâte de ciment se fissure complètement laissant uniquement
les agrégats sans liaison entre eux (Key T., 1992).
L’attaque des sulfates engendre donc deux types de produits, un gypse secondaire peu
expansif et l’ettringite secondaire qui est la cause principale de l’altération des bétons en
milieux sulfatés.
Les sulfates réagissent avec Ca(OH)2 pour former le Gypse qui à son tour réagit ave C3A
hydraté pour former une ettringite et un monosulfoaluminate ;les deux produits gonflent en
présence d’humidité et font fissurer le béton.
L’utilisation d’un béton maigre dans les déversoirs ou le lit de conduites d’égout fait en
sorte que ces éléments deviennent des paries vulnérables d’une structure qui autrement
serait durable.
Le sol de certains sites industriels désaffectés, en particulier les usines fonctionnant au gaz,
peut contenir des sulfates ainsi que d’autres substances agressives.
Dans certaines conditions, par exemple lorsque de l’air comprimé est utilisé lors des
travaux d’excavation, des sulfures peuvent s’oxyder pour former des sulfates.
La concentration en sulfate de l’eau peut être largement accrue par évaporation.
L’évaporation de l’eau peut aussi largement accroître sa concentration en sulfate. Celle-ci,
ainsi que la vitesse à laquelle le béton est attaqué, dépendent aussi de la vitesse à laquelle
le sulfate consommé par la réaction sera remplacé.
Lorsque le béton doit résister à la pression de l’eau (chargée en sulfates) sur la paroi, la
vitesse de réaction sera plus grande.
De même, les cycles alternés de mouillage et de séchage provoqueront une détérioration
rapide. Par ailleurs, lorsque le béton est complètement asséché et qu’il n’existe pas de
canaux capillaires accessibles à l’eau du sol, les conditions seront moins bien sévères.
Afin de réduire les effets des attaques aux sulfates, des mesures préventives peuvent être
prises :
Dans les régions où les sols sont susceptibles de contenir des sulfates, on peut fabriquer des
bétons avec des ciments résistants aux sulfates. Ils contiennent un faible taux d’aluminate
tricalcique (C3A) (Key T., 1992), pour ainsi diminuer la quantité de produits hydratés du
C3A pouvant réagir avec les sulfates dans la pâte de ciment.
Ces mesures préventives sont utiles, mais il est encore plus important de prévenir la
pénétration des sulfates dans le béton.
Les chlorures peuvent se trouver dans les bétons soit parce qu’ils y ont été volontairement
introduits pour accélérer la prise du ciment, soit parce qu’ils proviennent des milieux
environnants (Roharinaivo A., Guenin,J.M. 1986).
Le chlorure de calcium est un accélérateur de prise efficace, et donc fréquemment utilisé
dans l’industrie de la construction.
Ainsi, le problème de l’attaque du béton par les chlorures survient habituellement lorsque
les ions chlores pénètrent de l’extérieur.
L’attaque du béton par les chlorures se distingue par le fait qu’elle entraîne la corrosion des
armatures ; et la conséquence de ce dernier phénomène est la dégradation du béton
environnant.
Les chlorures peuvent être présents dans les agrégats, spécialement s’ils proviennent de
milieux marins, comme ils peuvent être volontairement introduits pour accélérer la prise du
ciment, sous forme de chlorure de calcium (CaCl2).
Ils proviennent aussi des sels de déverglaçage.
Lorsque les ions chlores pénètrent à travers le béton, il se forme une petite surface
anodique, face à une grande surface cathodique, encore recouverte d’une couche passive
protectrice (Roharinaivo A. et al, 1998).
Le chloride ferreux est formé, et il va réagir avec les ions hydroxyles, pour produire
l’hydrate de fer ; ce processus va dégager encore des chlorides.
Donc, les chlorides ne sont pas consommés mais agissent comme un agent catalyseur dans
le processus de corrosion.
De plus, un acide hydrochlorique est simultanément produit, ce qui va causer la réduction
du pH, provoquant la dépassivation du milieu (Regourd M., 1981).
Ainsi, la corrosion est amorcée.
Les figures ci dessous illustrent le cas de corrosion des armatures d’un pont sur l’autoroute
front de mer d’Alger, causée par les chlorures entraînés par la brise de l’air marin à
proximité.
La structure étant très proche de la mer, elle est sujette à l’attaque des chlorures qui a
provoqué la corrosion des aciers ; et l’éclatement du béton a complètement mis à nu les
armatures (Chemrouk M., 2003).
Figure 2.2 : Altération par les chlorures provenant de l’eau de mer : Pont à caisson sur
l’autoroute front de mer.
Figure 2.3 : Corrosion des armatures –Pont sur Autoroute Front de mer à Alger
Il est à noter que ce n’est pas la teneur totale des chlorures qui influence la corrosion des
aciers :
Une partie des chlorures est combinée chimiquement aux produits de l’hydratation du
ciment ; une autre partie est combinée physiquement en étant absorbée par les parois des
pores.
Seule la partie de chlorures restant libre qui va être dangereuse et provoquera la corrosion
des aciers (Regourd M., 1981).
En outre, et afin de protéger les bétons, les normes de construction limitent généralement
assez sévèrement la teneur en chlorures des matériaux utilisés pour la fabrication du béton.
Cependant, la prévention de la corrosion repose sur le contrôle de la pénétration des
chlorures à travers la couche d’enrobage, et par les caractéristiques de pénétrabilité de cette
couche protectrice (Perreault-Chabot J. , 2010).
Il reste à signaler que la corrosion des aciers, ainsi que la détérioration du béton en
présence d’eau de mer, sont des phénomènes assez complexes, et seront donc détaillés
dans les chapitres suivants.
Généralement, le béton résiste bien aux attaques chimiques, à condition que sa composition
soit appropriée et que le béton soit convenablement maturé durant ses premiers âges.
Cependant, il existe quelques exceptions :
D’abord, les bétons contenant du ciment portland, hautement alcalin, ne résistent pas aux
attaques des acides forts, ou des composés qui peuvent se transformer en acide. Par
conséquent, à moins qu’il ne soit protégé, ce béton ne devrait pas être utilisé lorsque ce
type d’attaque peut se produire.
De façon générale, l’attaque chimique du béton prend la forme d’une décomposition des
produits de l’hydratation et de formation de nouveaux composés qui, s’ils sont solubles,
peuvent être lessivés, et s’ils sont insolubles, ils peuvent être préjudiciables in situ.
Les substances agressives doivent être en solution. Le Ca (OH) 2 est l’hydraté le plus
vulnérable, mais les C-S-H peuvent aussi être attaqués. Les granulats calcaires sont
également vulnérables.
Le béton peut être attaqué par des liquides dont le pH est inférieur à 6.5, mais cette attaque
ne devient grave que pour des pH inférieurs à 5.5.
En dessous de 4.5, l’attaque devient très sévère.
L’eau stagnante chargée de CO2 est particulièrement agressive, car elle peut avoir un pH ne
dépassant pas 4.4.
Ce type d’attaque peut être important dans les conduites en région montagneuse, non
seulement du point de vue de la durabilité, mais aussi parce que le lessivage du ciment
hydraté déchausse les granulats et augmente la rugosité de la canalisation.
Dans ce dernier cas, et afin d’éviter ce phénomène, l’emploi de granulats calcaires, plutôt
que siliceux est recommandé, car la pâte de ciment et les granulats sont tous deux attaqués.
L’utilisation de ciment composé qui comporte du laitier des hauts fourneaux, des
pouzzolanes, et en particulier, de la fumée de silice, est bénéfique dans la mesure où ces
ciments rendent la pénétration des substances agressives plus difficile.
Malgré tout, la performance du béton dépend plus de sa qualité que du type de ciment
utilisé.
La résistance du béton aux attaques chimiques est améliorée lorsque, après une période de
mûrissement appropriée, il peut sécher avant d’être exposé.
Une fine couche de carbonate de calcium (due à la réaction du CO 2 avec la chaux) se
forme, bouchant les pores et réduisant la perméabilité de la zone superficielle ; il s’en suit
que le béton préfabriqué est habituellement moins vulnérable aux attaques acides que le
béton coulé sur place.
CHAPITRE 3 :
L’alcali-silica réaction
3.1. Introduction :
L’alcali-silica réaction est une des altérations internes d’origine chimique du béton, et a été
détectée dans les bétons dégradés contenant des sables à silice amorphe (opale,
calcédoine), des granulats siliceux, ou des calcaires dolomitiques (Regourd M, 1981).
Les études réalisées (Swamy R.N, 1998) tendent à conclure que les dégradations sont dues
à l’influence simultanée de plusieurs facteurs tels que :
La teneur en alcalins du ciment.
La teneur et le type de minéraux instables dans les granulats naturels.
L’humidité de l’atmosphère environnante.
La température.
Les minéraux alcalins (tels que le Na2O, Ca2O et K2O)) sont présents dans le ciment en
quantité abondante.
Pendant la phase d’hydratation du ciment, ces composés alcalins réagissent pour produire
des hydroxydes alcalins (Ca (OH) 2, Na (OH) 2, K (OH) 2) qui restent dissous dans la
solution interstitielle du béton durci (Key T., 1992 ; Bérubé et al, 2005).
Les hydroxydes alcalins dans le béton peuvent réagir avec certains agrégats qui
contiennent de la silice, pour donner naissance à des silicates de potassium et de sodium
hydrique, sous forme d’un gel expansif (gel de silicate alcalin) (Poole A.B, 1998, Glasser
F.P, 1998).
Ce gel hydrophile va absorber l’eau contenue dans les pores, pour accroître de volume, et
exercer une pression sur le béton avoisinant.
En général, les premiers signes externes de la réaction alcali/granulat dans une structure
sont des fissures fines et courtes qui apparaissent sur la surface du béton (Guemmadi Z.et
al, 2002).
Elles se produisent dans la zone adjacente aux fragments des agrégats en réaction, et sont
bien entendu provoquées par la pression du gel suintant.
Au fur et à mesure, les fissures se propagent, et finissent par se rencontrer pour former une
mosaïque de fissures (Key T., 1992).
Reference 1 page 37
Figure 3.1 : Principe de la réaction alcali- granulat résultant en des fissures dans toutes les
directions
Les macro fissures qui apparaissent sur la surface du béton se produisent brutalement à des
angles droits à la surface, et ont généralement une profondeur de 25-50 mm.
Elles peuvent se produire dans toutes les directions sauf dans le cas du béton armé où elles
sont parallèles aux armatures (Key T., 1992).
En plus de la détérioration du béton, les macros fissures permettent la pénétration de
l’humidité, de l’oxygène et autres éléments externes, provoquant la corrosion des
armatures dans le béton armé.
Il est à noter que les signes cités ci-dessus mettent entre 3-5 ans pour apparaître à la surface
de la structure.
Figure 3.3 : Eclatement du béton et apparition d’une mosaïque de fissures sur un mur en
béton armé, à cause del’alcali-silica réaction
Figure 3.4 : Alcali- silica réaction provoquant la fissuration sur un séparateur d’autoroute.
Dans certains cas, le gonflement du gel expansif peut causer un éclatement total des
fragments d’agrégats jusqu’à la surface, provoquant des déboîtements dans le béton.
Ainsi donc, et pour résumer, pour que la destructrice alcali-silica réaction se produise, il
faudrait que les trois conditions suivantes se rencontrent simultanément :
Des agrégats réactifs doivent être disponibles dans une concentration suffisante
pour soutenir la réaction.
La solution interstitielle du béton doit contenir assez de minéraux alcalins pour
produire des hydroxydes alcalins (après la réaction d’hydratation du ciment).
La présence d’une quantité d’eau suffisante (de source externe) pour être
absorbée par le gel expansif.
D’après les deux premières conditions, on peut aisément déduire que la réaction peut
cesser si l’un des éléments réactifs est épuisé, et la structure peut se stabiliser après
plusieurs années (i.e.la propagation des fissures due à l’alcali-silica réaction) (Key T.,
1992 ; Glasser F.P, 1998).
D’après la troisième condition, on peut aussi déduire que les dommages du béton et la
présence de fissures visibles peut considérablement varier dans une même structure.
Les sections les plus exposées aux agents extérieurs présenteront le plus de fissures.
Aussi, la fissuration dépend du degré et du temps de la réaction, qui à son tour dépend de la
disponibilité des réactifs.
Par exemple, en cas de faible concentration de réactifs siliceux dans le béton frais, il y aura
ralentissement de la production du gel alcali siliceux, qui pourra se dissiper à travers les
pores et les microfissures du béton ; mais il ne produira pas assez de pression pour
provoquer des fissures visibles.
D’autre part, si à l’inverse la concentration de réactifs est trop élevée, la réaction
s’achèvera avant que le béton n’ait le temps de durcir, et la production du gel ainsi que son
gonflement seront alors insuffisants pour provoquer la fissuration du béton après son
durcissement.
Des ajouts pouzzolaniques, comme le verre de Pyrex broyé ou les cendres volantes,
se sont en effet révélés efficaces pour réduire la pénétration des plus gros granulats.
L'ajout de fumée de silice est particulièrement efficace du fait que la silice réagit de
manière préférentielle avec les alcalis. Les laitiers de hauts fourneaux granulés
broyés sont également efficaces pour atténuer ou prévenir les effets destructeurs de
la réaction alcali-silice.
CHAPITRE 4 :
4.1. Introduction :
La corrosion des aciers dans le béton armé est une des principales pathologies des
constructions en béton armé, car la durabilité de toute structure faite de ce matériau
composé est étroitement liée à la corrosion des armatures de renforcement.
Ces dernières peuvent se corroder provoquant l’endommagement ou la ruine des ouvrages.
Les défaillances par corrosion des éléments en béton armé sont un enjeu économique
important, car cette pathologie affecte un nombre important d’ouvrages (Berthaud Y.,
2004), causant dans le cas extrême des effondrements aux conséquences très graves,
comme ce fut le cas de l’effondrement récent (02 Aout 2007) d’un pont autoroutier à
Minneapolis aux USA (Figure suivante).
en particulier avec l’application des sels de déverglaçage dans les pays froids pendant les
mois d’hiver.
La carbonatation.
La présence de chlorures (voire chapitre 2).
Cette dé passivation des armatures est initiée lorsque le front de carbonatation (ou de
pénétration des ions chlores) a traversé le béton d’enrobage et atteint le premier lit
d’armatures ; la corrosion devient alors possible en présence d’humidité et d’oxygène.
Les gaz présents dans l’atmosphère, tels que le dioxyde de carbone (CO2) peuvent pénétrer
à l’intérieur du béton à travers ses pores et vides capillaires.
En présence d’humidité, le gaz carbonique (ainsi que d’autres gaz acides éventuels) peut
réagir chimiquement avec les hydroxydes alcalins présents dans le béton (par exemple
l’hydroxyde de calcium), pour produire un composant neutre, tel que le carbonate de
calcium :
La zone externe du béton est atteinte en premier lieu, mais avec le temps, la carbonatation
atteindra la profondeur de la masse du béton (Figueiredo C.R., Nepomuceno A.A., 2005).
Ceci nous amène à parler de « la ligne de carbonatation » (Key T., 1992) ; cette ligne
divise le béton en deux zones : béton carbonaté et béton non carbonaté, et commence sa
progression à partir de la surface du béton.
Nécessairement, elle atteint les armatures dans les zones fissurées bien plus rapidement
que dans les zones non fissurées.
Ceci se produit du fait qu’au voisinage des fissures, l’adhérence acier -béton se détériore
(Schiessl P., 1981) et la fissure constituera un chemin d’accès pour l’air, permettant à la
carbonatation de se propager le long de la barre d’acier.
La corrosion des armatures est à la base d’environ 80% des phénomènes de destruction des
structures en béton armé.
Une parfaite connaissance de la cause de la corrosion est donc nécessaire avant la
préconisation de quelconque remède.
La fissuration, la porosité, l’absence de contact béton -acier autorisant l’air et l’eau à
pénétrer dans la structure, constituent les principales causes du phénomène de la corrosion.
La figure ci dessous illustre les stades de la corrosion des aciers dans les bétons, induite par
des agents tels que les chlorures ou le dioxyde de carbone (Raharinaivo A.et al, 1998).
La corrosion des aciers est un processus électrochimique, véhiculé par la formation d’une
zone anodique et d’une zone cathodique sur la surface des aciers (Key T., 1992).
Le processus se produit en présence de :
Fe Fe++ + 2 e-
Les électrons se déplacent le long du métal vers le site cathodique, tandis que les ions
ferreux vont se dissoudre, en présence d’humidité, dans la solution interstitielle.
Les ions ferreux et les ions hydroxydes vont se déplacer à travers la solution interstitielle
dans des directions opposées, mais ils peuvent se rencontrer, produisant une précipitation
d’hydroxyde ferreux Fe (OH) 2, caractérisant la corrosion (Key T., 1992).
Généralement, la corrosion commence sur la surface externe des armatures, dans les zones
où elles sont en contact avec le béton carbonaté.
L’hydroxyde ferreux précipité, produit de la corrosion, a une masse plus élevée que le
métal qui lui donne naissance.
Il occupe donc un volume plus important que la barre d’acier originale.
L’enrobage du béton autour des armatures joue deux rôles dans la possibilité de leur
corrosion :
En premier lieu, il agit comme une barrière mécanique qui freine, voire arrête la
pénétration des corps susceptibles de corroder les armatures.
Les diagrammes suivants montrent respectivement (pour un béton carbonaté non fissuré) la
relation entre la résistance à la diffusion et le taux de corrosion, ainsi que la relation entre
l’enrobage et le taux de corrosion (Schiessl P., 1981 ; Figueiredo C.R., Nepomuceno A.A.,
2005).
Ces diagrammes sont établis avec des constantes de diffusion appliquées à un béton sous
des conditions d’humidité relative approximative à 70%.
Sous des conditions d’humidité supérieures, la résistance à la diffusion, ainsi que
l’influence de l’enrobage vont augmenter. (Schiessl,P. 1981)
Ceci pourrait se réaliser pour les éléments de structures exposés en plein air si les
conditions de construction suivantes sont respectées (Schiessl P., 1981) :
Dans le cas du béton fissuré, les précautions à prendre pour la sécurité d’une structure
contre la corrosion sont (Schiessl P., 1981) :
- La limitation de la largeur des fissures par l’utilisation d’un enrobage optimum, et
un diamètre des barres adéquat.
- Sous des conditions environnementales corrosives, il faut limiter la largeur des
fissures. Il est préférable de réduire la contrainte des aciers et/ ou augmenter le
nombre de barres de renforcement.
- Un enrobage adéquat est plus important que la limitation de la largeur des fissures.
CHAPITRE 5 :
5.1. Introduction :
La détérioration du béton varie avec les conditions climatiques auxquelles sont soumises
les constructions ; ceci étant dû à la variation de la température ambiante, l’humidité, la
vitesse du vent, la radiation solaire, etc.… (Jaegermann C., 1981).
Différents types de détérioration du béton et des structures en béton armé sont accélérés
par les conditions climatiques et les milieux agressifs ; on peut en citer (Jaegermann C.,
1981) :
Dommages dus à l’utilisation de matériaux défectueux pour la fabrication du béton.
Dégradations dues aux sols contenant différentes concentrations de sels solubles, en
particulier dans les zones à forte évaporation.
Dégradation accélérée par suite de la corrosion des armatures.
Efflorescence, changement de couleur et développements biologiques sur les
façades du béton.
Ainsi, la vie de toute structure est contrôlée par les propriétés des matériaux dont elle est
constituée, et des conditions environnementales auxquelles elle est soumise (Lambert P.,
Wood J.G.M, 1990 ; Ecob C.R, King E.S, 1990).
Les milieux agressifs et les conditions climatiques extrêmes qui peuvent nuire aux
structures en béton armé sont :
L’extension de l’utilisation du béton dans les pays à climat chaud, dont la plupart est en
voie de développement, a révélé des problèmes de durabilité des structures.
Ces problèmes sont non seulement liés aux effets nuisibles des conditions climatiques
pendant le bétonnage et la cure du béton, mais aussi avec les actions climatiques sur les
structures en béton en service (Jaegermann C., 1981).
Dans les pays en développement tels que l’Algérie, il y a deux facteurs importants qui
contribuent à la mauvaise qualité des structures, à savoir la non maîtrise de la technologie
du béton, et le climat chaud caractérisant le pays (Kenai S., 2004).
Un climat aride est défini comme étant un climat caractérisé par de faibles précipitations,
et souvent par des températures élevées.
Les pays chauds (l’Algérie ayant généralement ces caractéristiques) se caractérisent par :
Ces zones sont aussi caractérisées par un taux d’humidité assez bas.
On peut définir l’humidité relative comme étant le rapport de la vapeur d’eau disponible à
la quantité d’eau nécessaire pour atteindre la saturation.
Ceci dit, une augmentation de la température est accompagnée par une réduction du taux
d’humidité.
Pour un béton frais, un faible taux d’humidité relative conduit à une rapide évaporation
d’eau de gâchage, et accélère le durcissement (Lachmet L., 1995).
.
Ces zones sont caractérisées par une période d’ensoleillement très importante (3500 à 4000
heures par an).
Au sud du pays, le ciel est généralement clair, les heures d’ensoleillement sont alors de 7 à
8 heures en hiver, et de 10 à 11 heures en été.
Ainsi, et dépendant de l’absorption du sol et de la vitesse du vent (Lambert P., Wood
J.G.M, 1990), la température au sol augmente considérablement, entre 20 et 30°C de plus
qu’à l’ombre.
Tandis que la nuit, cette même température chute considérablement, jusqu’à 5 à 10 °C en
dessous de la température ambiante, ce qui crée une très large différence de température
entre le jour et la nuit (Lambert P., Wood J.G.M, 1990).
c. Vitesse du vent :
En général, la vitesse du vent est faible pendant la nuit et la matinée, augmente en milieu
de journée pour atteindre son maximum l’après-midi.
Les vents dans ces régions sont alors considérés comme étant forts et violents.
De plus, leur direction influe aussi sur les conditions climatiques ; par exemple, le vent
(particulièrement les vents accompagnés d’orages) provoque le processus d’érosion en
transportant le sable, ainsi que les embruns marins (régions côtières) (Lambert P., Wood
J.G.M, 1990).
Les températures élevées ainsi que les fortes radiations solaires affectent le béton frais de
différentes manières :
La température des matériaux constituant le béton est considérablement augmentée.
Les aciers des armatures chauffent et font augmenter la température du béton.
Le matériel de transport et de confection du béton exposé à l’air libre chauffe
rapidement, conduisant à l’accroissement de la température du béton.
Lorsque les constituants du béton sont exposés à des températures élevées, ils absorbent la
chaleur (Kharchi F., 2002), puis la dégagent pendant le malaxage ; une forte évaporation
d’eau se produit donc, ayant pour conséquence immédiate la production d’un béton très
peu maniable (Kharchi F., 2002). Une température élevée accélère le temps de prise du
béton ; elle nécessite une plus grande quantité d’eau, et augmente la température du béton
frais. Ceci entraîne une accélération de la perte d’affaissement, et une hydratation plus
rapide, qui conduit à une prise plus rapide et une résistance du béton plus faible à long
terme.
L’augmentation de la vitesse du vent entraîne aussi un accroissement de l’évaporation de la
vapeur d’eau, qui mènera à une réduction de l’ouvrabilité du béton, et à des difficultés de
compactage. Il est estimé que l’évaporation d’eau à 40 km/h est 9 fois plus élevée que dans
le cas d’air calme (Chabbi K., 2005).
De plus, et pour remédier à la mauvaise maniabilité du béton sur les chantiers, il est
habituel de rajouter de l’eau. Malheureusement, cette opération est souvent mal contrôlée,
et mène à des problèmes tels que (Kharchi F., 2002) :
Tous ces effets sur le béton frais entraînent des conséquences nocives sur le béton durci, en
agissant négativement sur la résistance, la perméabilité, le retrait, l’uniformité des surfaces
apparentes du béton, et surtout, sa durabilité à long terme (Lambert P., J.G.M Wood,
1990).
Sans oublier qu’à cause de l’élévation de la perméabilité et des fissures dues au retrait
plastique, le taux de corrosion des aciers augmente (Moufak J.K. et al, 2002).
Un autre facteur entre également en cause, particulièrement dans les zones désertiques,
c’est la géologie de la zone, étant elle-même le résultat des conditions climatiques
(Lambert P., J.G.M Wood, 1990).
L’action du gel est influencée par plusieurs paramètres, tels que la teneur en eau, la
porosité, les dimensions des agrégats, la vitesse de refroidissement, l’entraînement de l’air,
des cycles répétés de gel / dégel (Litvan G.G., 1981).
En matière de dommage dû au gel, le facteur critique est, comme dans le cas de la plupart
des phénomènes potentiellement destructeurs impliquant le béton, l'état d'humidité du
matériau. Seuls les éléments en béton soumis à un mouillage continu ou fréquent sont
susceptibles d'être endommagés par les cycles de gel-dégel. L'emploi massif de sels
déglaçants, au cours de ces dernières années, a accru le problème posé par les dommages
dus au gel. Les surfaces les plus sérieusement affectées sont les surfaces horizontales et
toutes surfaces, au niveau ou près du sol, soumises, dans un état détrempé à l'action
conjointe du gel-dégel et des sels déglaçants (Auger F., 1989 ; Prasad M.M, Sinha A.K,
2008).
Bien entendu, lors du dégel, ces fissures ne se referment pas, mais se remplissent à
nouveau d’eau, et à chaque nouveau cycle de gel / dégel, l’évolution de la pression se
répète, et les désordres s’aggravent progressivement. L’écrasement dû aux cristaux de
glace va progresser à l’intérieur du béton, et peut même déloger les agrégats (Key T.,
1992 ; Prasad M.M, Sinha A.K, 2008).
Bien que les conditions régnantes fournissent une bonne indication, l'observation visuelle
ne permet pas toujours d'identifier à coup sûr le processus destructeur responsable.
Des difficultés surviennent souvent sur les surfaces horizontales; les surfaces verticales ne
sont généralement pas vulnérables, sauf aux coins et aux rebords où l'absorption de
l'humidité est élevée, ou près du niveau du sol où l'éclaboussement peut être fréquent. Des
zones de problèmes peuvent prendre naissance là où l'écoulement est retardé, où l'eau se
trouve emprisonnée, et où l'accumulation de neige se prolonge.
Elle se produit surtout sur les pavages, trottoirs et autres surfaces horizontales; elle est
aggravée par l'emploi de sels de déverglaçage. La fragmentation a lieu sur une profondeur
d'un pouce et plus et se développe graduellement. On doit la distinguer de l'exfoliation de
la mince couche de laitance qui apparaît sur les surfaces de béton contenant trop d'eau, ou
qui a été soumis à une compaction ou à un travail excessif à la truelle.
Mais elle dépend surtout du degré de saturation de la pâte de ciment durci, et des
caractéristiques de son réseau poreux (Litvan G.G, 1981).
Un autre paramètre important à prendre en considération est la perméabilité du
béton. Elle affecte le taux d’eau cumulée avant le gel, et le taux de l’expulsion de
l’excès d’eau pendant le gel (Litvan G.G, 1981).
Il est donc important, et afin d’atténuer les effets du gel/dégel, de prendre certaines
mesures préventives (Swenson E.G, 1973) :
Le dosage du béton doit satisfaire aux règles de la bonne pratique normale (avoir une faible
teneur en eau, avec E/C environ 0.4) ; ses constituants (granulats, ciment, eau et adjuvants)
doivent de plus être conformes aux limites normales imposées par les spécifications pour
usage général. Le rapport eau-ciment ne doit pas dépasser 0.45 et l'affaissement ne doit pas
excéder 3½ pouces.
Une attention spéciale doit être consacrée à la compaction. Le serrage manuel ou le vibrage
doivent donner naissance à un produit dense et homogène. Aucun de ces deux procédés ne
doit être pratiqué avec excès sous peine de provoquer la ségrégation. Les mélanges dont le
degré d'affaissement est élevé sont particulièrement sensibles.
Dans ce sens, il est à noter que la finition constitue une opération critique, et que la laitance
en excès est sensible à l'action du gel, surtout en présence de sels déglaçants.
L'aplanissement à la règle, ou nivelage, devrait être suivi de quelques passes à la truelle de
bois ou autre méthodes de manière à n'apporter à la surface ni eau ni particules fines. On
évitera de lisser à la truelle d'acier les bétons à affaissement normal dans les sections
horizontales qui doivent subir ultérieurement des conditions rigoureuses. On ne tolérera le
lissage à la truelle d'acier que sur bétons à affaissement très faible ou nul; leur mise en
place et leur compaction sont toutefois plus onéreuses, et l'entraînement d'air est difficile à
réaliser; aussi, on ne devrait pas les employer à l'extérieur.
Une bonne méthode de durcissement est nécessaire pour assurer une maturité adéquate. On
peut dire, indépendamment du rôle important joué par l'air entraîné, que plus la période
d'hydratation optimale est longue, plus grande sera la résistance du béton aux dommages
causés par le gel. Suivant la rigueur des conditions régnantes, la période minimale de cure
humide par températures modérées devra varier entre 3 à 10 jours. On peut hâter la
Reste à signaler que dans les cas où existe une probabilité d'exposition à l'action de sels de
déverglaçage, le séchage à l'air du béton après durcissement initial est essentiel. On
procédera à la mise en place des bétons de dalle-sur-sol longtemps à l'avance de l'arrivée
des températures inférieures au point de congélation; ils pourront ainsi bénéficier d'une
période de séchage suffisante et parvenir à maturité.
L'application d'un hydrofuge clair et pénétrant, tel que l'huile de lin bouillie, constitue une
étape finale ordinairement réservée à des surfaces telles que les sols de garage qui auront à
subir des conditions sévères imposées par les sels de déverglaçage. On peut s'attendre à ce
qu'un traitement de cette nature entraîne un certain changement de couleur.
Conclusion :
Que l'entraînement d'air soit, ou non, spécifié, les fabricants de béton préparé fournissent
généralement pour structures exposées un béton à air occlus. Ils préfèrent d'une part limiter
le nombre des mélanges et l'emploi d'un agent entraîneur d'air présente les avantages
supplémentaires d'une meilleure ouvrabilité, une diminution de l'eau de gâchage et du
ressuage et une résistance souvent amélioré. Les fabricants sont également conscients du
fait qu'ils sont responsables de la fourniture d'un béton dont le comportement sera
satisfaisant. Si, comme c'est parfois le cas lorsqu'on veut assurer à un plancher intérieur la
qualité optimale de finition, un acheteur désire un béton non traité à l'entraînement d'air, il
sera bien avisé de la spécifier.
L'emploi d'air entraîné dans le béton ne garantit pas à lui seul la résistance aux dommages
dûs au gel. On devra, de plus, suivre les différentes étapes mentionnées dans le paragraphe
traitant des méthodes appropriées. Un béton dense, bien compacté, dont le rapport eau-
ciment est faible, peut acquérir une résistance élevée aux conditions hivernales.
5.4. Les environnements marins et leur effet sur la durabilité du béton armé :
La durabilité des ouvrages en béton armé en environnement marin est liée à la pénétration
d’agents agressifs dans son réseau poreux (Djerbi A., 2007 ; Liu P.C., 1993).
Ces structures peuvent être immergées, en zone de marnage, en zone exposée à la houle, ou
simplement en zone exposée uniquement aux embruns marins.
Des pathologies communes (telles que la corrosion des aciers, les attaques biologiques
(bactéries, moisissures)) à ces quatre cas coexistent, avec certaines propres à chaque
situation (Liu P.C, Collins F., 1991 ; Liu P.C., 1993).
Les plus graves sont celles en zone immergées ou de marnage, les moins graves celles en
zone terrestres mais exposées aux embruns.
La corrosion des aciers en milieu marin est un mécanisme qui induit des dommages
importants, voire irréversibles pour les structures en béton armé.
Le développement de la corrosion est essentiellement lié à deux mécanismes : la
carbonatation et la pénétration des ions chlores.
Dans ce chapitre, nous nous intéresserons à la pénétration des ions chlorures. Ces derniers
sont véhiculés par l’eau ou les embruns, et arrivent au voisinage des aciers, à travers la
porosité ou les fissures du matériau.
Lorsque leur concentration atteint une valeur critique, les aciers vont être dépassivés, ainsi
la corrosion va s’amorcer.
En zone d’embruns, l’humidité est absorbée par le matériau par capillarité ainsi que par
condensation capillaire (Bonnet S.et al, 2008, Song H.W et al, 2008).
La durée de vie relative à la corrosion du béton peut être définie comme étant le temps mis
pour atteindre la dépassivation des armatures (Deby F. et al, 2007). En environnement
marin, ce sera le temps pour que la concentration en chlorures atteigne une concentration
critique au niveau du premier lit d’armatures.
L action chimique de l’eau de mer sur le béton provient du fait qu’elle renferme un certain
nombre de sels dissous. Ces sels sont déposés sur place sous forme de cristaux
(principalement des sulfates).
Les cycles alternés de mouillage et de séchage constituent une condition bien plus sévère,
car les sels peuvent s’accumuler à l’intérieur du béton par suite de la pénétration de l’eau
de mer, qui s’évapore sous forme d’eau pure, laissant les sels sous forme de cristaux
(Sleiman H. et al, 2008).
L’eau salée peut aussi pénétrer par absorption (action capillaire). L’évaporation de l’eau
pure qui se fait de la surface, laisse derrière elle des cristaux de sel, qui peuvent provoquer
des désordres lorsqu’ils sont mouillés de nouveau.
L’altération par le sel peut s’étendre sur une profondeur de plusieurs millimètres, la pâte de
ciment durci et les granulats fins enrobés par la pâte sont alors arrachés, laissant derrière
eux de gros granulats exposés.
Avec le temps, ces gros granulats peuvent se déchausser, ce qui expose davantage la pâte
de ciment, qui à son tour devient vulnérable à la dégradation par le sel.
Une des manières efficaces pour minimiser la diffusion des chlorides dans le béton est de
remplacer une partie du ciment portland par des matériaux pouzzolaniques (Senguel et al,
2008).
CHAPITRE 6 :
6.1. Introduction :
Malheureusement, ceci n’est pas toujours respecté, car les textes en vigueur (ainsi que les
nouvelles méthodes de construction) ne sont pas toujours respectées ; et de nombreuses
structures ont subi des dommages considérables, allant jusqu’à l’effondrement prématuré.
Les désordres survenant dans les constructions peuvent provenir de plusieurs sources, et ils
peuvent survenir aussi bien dans les édifices privés que publics.
Dans certains cas, se sont surtout les mises en service immédiates sans maturation du
matériau qui en sont la cause.
Les défauts de construction (Kucuk B. et Kaplan H., 1990 ; Clipii T., 1993) sont aussi
causées par la mauvaise qualité des matériaux de construction, ou par des techniques de
construction non maîtrisées ou primitives et dépassées, et donc incompatibles avec les
nouveaux matériaux.
Ceci dit, il n’est pas suffisant d’assurer la sécurité des ouvrages contre la rupture, mais il
est aussi nécessaire d’éviter d’avoir à les réparer et les rénover, car ces opérations sont très
coûteuses (Kucuk B. et Kaplan H., 1990), et souvent non maîtrisées pour faute
d’expérience dans ce nouveau domaine.
Par ailleurs, les méthodes de protection du béton doivent être considérées dés la conception
des ouvrages, et ce afin de prévenir la détérioration du matériau dés sa mise en service.
Il est à noter que les défauts de construction sont multiples et de différents types.
Certaines erreurs peuvent être supposées négligeables et sans effet particulièrement nocif,
mais leur accumulation peut causer la rupture de la structure (Tassi G. and Pintyöke G.,
1993).
Il a donc été établi que les principales raisons des défaillances dans les constructions en
béton armé sont :
Les erreurs de conception.
Les erreurs d’exécution.
Les erreurs provenant de la mise en service.
Les sinistres induits par ce type d’erreurs sont assez spectaculaires, tel que vécu lors du
séisme de Boumerdes en 2003, où la région étant supposée à moyenne séismicité
auparavant (Chemrouk M. et al, 2005).
Figure [6.1] : Mauvaise qualité du béton provoquant des ségrégations dans le béton.
Dans beaucoup de cas, un maquillage avec un mortier très faible, réalisé après décoffrage
complète l’opération de bétonnage, ceci indique que le mélange béton n’a pas été
correctement réalisé, ou que le coffrage, souvent défectueux après plusieurs utilisations,
n’a pas été assez étanche.
La réutilisation effrénée du coffrage est une pratique courante, qui donne des surfaces de
béton très mauvaises (rugueuses et contenant des cavités), collectant tous les agents
agressifs du béton ; elle donne même des sections erronées.
A long terme, les défauts d’exécution résultant de ces mauvais états de coffrage conduisent
à des altérations du béton, et à l’infiltration des agents agressifs vers l’intérieur du béton
provoquant la désintégration de celui-ci et la corrosion des aciers de renforcement.
Parmi les agents agressifs, on note les sulfates et les chlorures comme expliqué au chapitre
3, et le gaz carbonique qui conduit à la carbonatation du béton. Dans tous les cas, le
matériau béton s’éclate et les aciers corrodent.
Quelques exemples de mauvaise qualité du matériau béton dans des sections aussi critiques
que les jonctions (nœuds) poutres - poteaux, et qui se sont avérées responsables des
effondrements lors du séisme de Boumerdes en 2003, sont illustrés dans les figures
suivantes (Chemrouk M. et al, 2005):
Figure [6.3] : Mauvaise qualité du béton causant des effondrements -Séisme Boumerdes 2003
Figure [6.4] : Mauvaise qualité du béton ayant entraîné la carbonatation du béton puis la
corrosion des aciers à une section très critique (base du poteau)
Figure [6.5] : Utilisation d’un dé de calage souvent fait de béton de mauvaise qualité
Il est à noter que toutes ces erreurs de construction sont des conséquences qui permettent
aux agents extérieurs tels que l’air, l’humidité et divers agents agressifs de pénétrer dans le
béton, et d’attaquer les armatures ou le béton lui-même.
A titre indicatif, nous pouvons observer les résultats montrés dans la figure suivante :
Ces résultats ont été établis par Paterson (Sommerville G., 1986 ; Clark L.A et al, 1997),
sur la base de l’analyse de 10.000 cas de construction, tous reliés aux différents types de
matériaux de construction.
51 %
37 %
4.5 % 7.5 %
Figure [6.7] : Fréquence des différents défauts de construction (Sommerville G., 1986)
De plus, il a été rapporté (Sommerville G., 1986) que plus de 60 % de ces défauts sont
apparus dans les trois années suivant la fin de la construction.
Une étude similaire a été réalisée en Algérie, sur 484 cas pathologiques survenus durant la
période allant de 1984 à 1997 (Kenai S., 2004 ) ; cette étude a montré que les ouvrages les
plus touchés sont ceux ayant le moins de niveaux (en R.d.c 46%, et en R+1 34%), ceci
pouvant s’expliquer par le fait que ce type de construction est généralement confié à des
entreprises non qualifiées, et rarement contrôlées.
La répartition des sinistres selon les causes et origines est illustrée dans la figure suivante
(Kenai S., 2004) :
52.4 %
22.1 % 20.1 %
5.4 %
A B C D
D’autres anomalies classées parmi les défauts de construction fréquents incluent le non
respect de l’enrobage minimal en conformité avec l’environnement d’implantation.
En effet, l’une des erreurs d’exécution les plus couramment rencontrée réside en
l’incapacité de prévoir un enrobage adéquat protégeant les armatures (Key T., 1992).
L’enrobage du béton autour des armatures est un important paramètre qui est étroitement
lié à l’environnement extérieur et au mode et à la qualité d’exécution ; il influe
considérablement sur la durabilité du béton armé à long terme.
Il joue un très grand rôle dans la protection des aciers de renforcement, et assure une
transmission des forces par adhérence entre le béton et l’acier. Il constitue ainsi un bouclier
protecteur des aciers de renforcement.
Cet enrobage protège les aciers de deux façons (Raharinaivo A.et al, 1998) :
En premier lieu, il agit comme une barrière mécanique qui freine voire arrête la pénétration
des agents agressifs susceptibles de corroder les armatures.
Ensuite, il assure une protection chimique grâce au PH élevé de la solution interstitielle du
béton, lequel maintient stable la couche protectrice formée sur les aciers.
Cette couche de béton varie en épaisseur en fonction de l’environnement dans lequel est
implantée la structure ; l’épaisseur de cette couche protectrice augment avec l’agressivité
de celui-ci.
C’est ainsi que divers documents et règlements s’intéressent à fixer l’épaisseur minimale
que doit avoir l’enrobage des armatures, qui dépend à la fois des considérations
mécaniques et des exigences sur la pénétration des agents agressifs (Raharinaivo A.et al,
1998).
L’Eurocode 2 considère que l’enrobage doit être au moins égal au diamètre de la barre (ou
au diamètre équivalent pour un groupe de barres), et ce pour honorer le premier paramètre.
Si la valeur maximale de la plus grande dimension nominale d’un granulat est supérieure à
32 mm, cet enrobage est majoré de 5 mm (Raharinaivo A.et al, 1998).
Quant au deuxième paramètre, c'est-à-dire la protection des aciers contre la corrosion, le
tableau ci-dessous regroupe les valeurs minimales de l’enrobage, en fonction de
l’environnement d’exposition, préconisées par l’Eurocode2.
Classes d’exposition
1 2a 2b 3 4a 4b 5a 5b 5c
Enrobage Armatures 15 20 25 40 40 40 25 30 40
minimal passives
(mm) Armatures de 25 30 35 50 50 50 35 40 50
précontrainte
Tableau [6.1] : Enrobages minimaux requis pour un béton de classe courante en fonction du type
d’exposition (Eurocode2)
1 : Environnement sec
2a : Environnement humide sans gel 2b : Environnement humide avec gel.
3 : Environnement humide, gel et emploi de sels anti verglas
4a : Environnement marin sans gel 4b : Environnement marin avec gel.
5a : Environnement chimique légèrement agressif
5b : Environnement chimique moyennement agressif
5c : Environnement chimique fortement agressif
Ainsi déterminé, l’enrobage minimal est augmenté d’une valeur correspondant aux
tolérances, en fonction du type et de la dimension de l’élément de structure considéré, du
type de construction, des conditions d’exécution, du contrôle d’exécution et du contrôle de
qualité, ainsi que des dispositions constructives (Raharinaivo A.et al, 1998).
Le BAEL 99 propose un enrobage minimum des armatures, afin d’éviter tout risque de
corrosion (Schiessl P., 1981) (Voir tableau ci-dessous).
Cependant, et avec tous les règlements qui ont été établis concernant la couche d’enrobage,
le non respect de ce paramètre continue de sévir sur les chantiers, et l’on observe encore ça
et là des aciers dénudés au décoffrage, et laissés pour être rongés par les aléas de
l’environnement (Chemrouk M., 2008).
Figure [6.11] : Insuffisance de l’enrobage des aciers ayant conduit à leur Corrosion
Amphithéâtre de l’EPAU (Algérie)
Face à toutes les agressions considérées, la durabilité du béton armé dépend de la mise en
œuvre de ce matériau, ainsi que de la qualité de ses constituants.
Elle dépend donc des proportions du béton : un excès d’eau dans le mélange ou un manque
de ciment sont des erreurs de construction pouvant causer des problèmes assez tôt,
notamment dans un milieu agressif, car cela mènerait à une matrice de béton perméable
(Key T., 1992 ; Chemrouk M., 2008).
Le problème est donc de fabriquer le béton le plus compact possible, et aussi de faire en
sorte que la conservation du béton permette de maintenir cette compacité.
Le changement d’usage des planchers (une habitation qui devient un entrepôt par
exemple, ou un plancher d’habitation qui devient un commerce).
Agrandissement des ouvertures sur les éléments porteurs sans précautions.
Ajout d’un niveau supérieur sans conception.
De plus, l’absence d’entretien des ouvrages a une influence directe sur la durabilité des
ouvrages, en particulier en ce qui concerne les conduites d’évacuation de tous genres
(pluviales, ruissellements, etc.…) ainsi que l’étanchéité.
Il est donc clair que tous ces défauts de constructions, et les détériorations qui en résultent,
seraient considérablement réduits en faisant plus attention à la conception des ouvrages, à
leur réalisation, ainsi qu’à leur utilisation ; ce qui sauvegarderait la durabilité des ouvrages
et augmenterait leur durée de vie en service.
CHAPITRE 7 :
7.1. Introduction :
Du point de vue du matériau, un BHP est un béton qui a une très faible porosité ; cette
dernière s’obtient en utilisant beaucoup moins d’eau de gâchage que dans les bétons
usuels, de telle sorte que, dans la partie liante du béton, les particules de ciment et d’ajouts
cimentaires sont de plus en plus rapprochées les unes des autres (Aitcin P.C, 2001 ;
Moranville-Regourd M., 1992).
Dans ce chapitre, nous allons donc supposer que les matériaux utilisés pour fabriquer les
BHP ont été sélectionnés avec beaucoup de soin et dans les règles de l’art.
Nous allons donc traiter la durabilité des BHP attaqués par les agents externes (tels que les
ions chlores, gaz carbonique, sulfates, cycles de gel/dégel, bactéries et abrasifs), sauf dans
le cas de l’alcali silica réaction.
Les BHP ayant une perméabilité plus faible que les bétons ordinaires, cela améliore leur
résistance aux attaques chimiques (M.Moranville-Regourd, 1992).
Cependant, ils ne constituent pas des barrières infranchissables pour tous les agents
chimiques, mais ils diminuent sensiblement le processus d’attaque chimique, par
conséquent, la durabilité du béton est augmentée de façon significative.
Sachant que les produits chimiques pénètrent à l’intérieur du béton par le réseau de
capillaires, et par les fissures que l’on trouve dans le béton, tous les moyens qui permettent
donc de diminuer ou d’éliminer cette dernière doivent être mis en œuvre dans le cas des
BHP qui font face à un environnement agressif.
A préciser que ces bétons avaient un rapport eau/ciment de 0,5, ce qui est nettement
supérieur à celui d’un BHP.
Ce qui est fort probable, c’est que les conditions d’humidité ambiante n’auraient pas autant
d’importance dans le cas d’un BHP ayant un rapport E/C beaucoup plus faible (Aitcin P.C,
2001).
Les BHP contiennent plus d’alcalis par mètre cube qu’un béton usuel, car ils contiennent
une grande quantité de ciment. D’autre part, ils ont un rapport eau/liant faible, les alcalis
disposent donc de beaucoup moins d’eau pour se dissoudre.
Cette situation entraine donc l’apparition d’une solution interstitielle qui est beaucoup plus
riche en alcalis, et qui a un pH supérieur à celui d’un béton usuel, à cause d’une plus
grande quantité de portlantide dégagée lors de l’hydratation du ciment, qui est elle-même
fonction de la teneur en fumée de silice du béton (Aitcin P.C, 2001).
Suite à des expériences réalisées à l’université Laval (Loundry.M, 1994), on obtient des
taux d’expansion plus importants pour des rapports eau/liant faibles (0,4).
Cette même conclusion a été reproduite plusieurs fois pour des rapports eau/liant comprise
entre 0 ,45 et 0,65.
A noter que ces deux phénomènes ne sont pas contrecarrés par une faible perméabilité et
des propriétés mécaniques plus élevées.
En plus de leur forte teneur en ciment, les BHP contiennent plus de super plastifiants que
les bétons usuels. La disponibilité des ions alcalins dans la solution interstitielle est
augmentée par l’utilisation d’un fort dosage en super plastifiants ; par conséquent, cela
pourrait entrainer une augmentation de l’expansion du béton en présence de granulats
réactifs (Wagn, H et Gillott , 1989).
Cependant, la quantité d’alcalins apportée par le super plastifiant est en général faible
comparée avec la quantité d’alcalins apportée par le ciment. Aussi, les ions alcalins
apportés par les super plastifiants sont beaucoup plus concentrés à la surface des granulats
réactifs.
Afin de combattre ou de minimiser les réactions alcali-silica , il est important d’agir sur
une des trois conditions nécessaires au développement de ces réactions.
Pour commencer, les BHP doivent être fabriqués avec des granulats non réactifs.
Aussi, la quantité totale d’alcalins dans le béton doit être limitée à un maximum de 3 kg/m²
(exigences de la norme CSA A23 ; 1).
Cette quantité d’alcalins doit inclure tous les alcalins apportés par le ciment, les granulats,
les adjuvants, les ajouts cimentaires, et même l’eau.
Et enfin, il faut recommander de sceller la surface du béton en utilisant des silanes ou des
siloxanes, de façon à ce que le béton puisse sécher progressivement (Moranville-Regourd
M., 1992).
A noter qu’il a été suggéré d’ajouter certains ajouts cimentaires (fumée de silice, cendre
volante, laitier), afin de réduire l’expansion due à la réaction alcali-silica (à condition
qu’ils soient dosés convenablement).
Ceci dit, il faut mentionner que ces protections ne durent pas longtemps, mais cela a été
efficace en Islande, avec l’utilisation de granulats moins réactifs (Moranville-Regourd M.,
1992).
Conclusion :
Les différences majeures entre les bétons usuels et les bétons à haute performance sont la
forte quantité de ciment, le faible rapport E/C, l’utilisation des superplastifiants, et
l’utilisation de fumée de silice ou d’autres ajouts minéraux.
On note la possibilité du fait que le développement de ces réactions dans les BHP soit
moindre à ce quoi on pourrait s’attendre, car la plus grande partie de l’eau de gâchage est
utilisée durant la réaction d’hydratation, de sorte qu’il n’y a pratiquement plus de solution
interstitielle à l’intérieur du béton.
De plus, et vu que les BHP ont une très bonne résistance à la traction, ils devraient mieux
résister aux pressions développées par les gels qui se forment lors de la réaction alcali-
silica (Moranville- Regourd, 1992).
Cependant, il existe une controverse entre chercheurs, car certains d’entre eux considèrent
que ces BHP n’ont pas besoin d’air entrainé pour résister aux cycles gel/dégel, tandis que
d’autres considèrent le contraire.
Des considérations théoriques aussi bien que des données expérimentales basées sur les
résultats de l’essai ASTM C666 montrent que (Aitcin P.C, 2001) pour chaque liant, il
semble qu’il existe un rapport eau/liant critique en dessous duquel l’entrainement de l’air
n’est plus requis.
Pour la plupart des ciments Portland, avec ou sans fumée de silice, la valeur critique
eau/liant semble être comprise entre 0,25 et 0,30.
Il est donc plus prudent d’entrainer de l’air dans tous les BHP qui ont un rapport eau/liant
supérieur à 0,25.
Pour les BHP fabriqués avec une quantité significative de cendres volantes et de laitier, le
nombre limité de résultats sur leur durabilité au gel/dégel devrait néanmoins inciter à la
prudence. Ces bétons devraient systématiquement subir l’essai de gel/dégel selon la norme
ASTP C666 (Aitcin P.C, 2001).
A noter que selon cette norme, on considère qu’un béton usuel doit résister à 300 cycles de
gel/dégel, avec un facteur de durabilité supérieur à 60% pour pouvoir être considéré
comme résistant au gel/dégel.
Dans certaines spécifications relatives aux BHP, on a pu voir le nombre de cycles
augmenter jusqu’à 500.
En conclusion, l’air entrainé peut efficacement augmenter la protection des BHP contre les
cycles de gel/dégel.
De toute façon, tous les BHP devraient contenir une faible quantité d’air entrainé pour
améliorer leur maniabilité, leur mise en place et leur finition (Aitcin P.C, 2001).
Il est suggéré à chaque fois qu’un BHP doit être exposé à des cycles de gel/dégel que :
La teneur en air totale d’un BHP doit être comprise entre 3,5 et 4,5%, il faut donc
ajouter de 2 à 3% d’air entrainé à l’air piégé (1,5 à 2%).
De toute façon, on trouve cette valeur dans n’importe quel BHP sans air entrainé.
Le facteur d’espacement doit être inférieur à 400 µm.
Il est important de rappeler que la pénétration des ions chlores fait partie des phénomènes
les plus dévastateurs pour les structures en béton armé (Voir Chapitre 2).
Le rapport eau/liant est le paramètre le plus important influençant la pénétration des ions
chlores dans un béton (Hanson, C.M et Sorensen.B, 1990). Cette dernière diminue pour les
rapports eau /liant faibles, ceci étant lié au raffinement de la porosité capillaire (Hanson,
C.M et Sorensen.B, 1990 ; Raharinaivo A., Godart B., 1992 ).
Dans les pâtes de ciment qui ont un faible rapport Eau /Ciment, les ions chlores sont
obligés de diffuser au travers d’un réseau de pores très tortueux qui peuvent ne pas être
reliés entre eux.
En outre, il semble qu’il se forme moins de chloro-aluminates dans les pâtes qui ont un
rapport eau /liant faible, et ce en dépit du fait qu’elles contiennent encore une certaine
quantité de particules de ciment non hydraté.
Très souvent, les ajouts cimentaires tendent à diminuer significativement la mobilité des
ions chlores à l’intérieur du béton (Fukute.T ,Hamada H., , 1996 ).
Les valeurs les plus faibles du coefficient de diffusion ont toujours été trouvées pour des
bétons où l’on avait pu raffiner la porosité.
Une réduction de l’électronégativité de la surface des pores internes a aussi été citée
comme une des causes importantes de la diminution de la pénétration des ions chlores dans
les BHP (Fukute.T ,Hamada H., , 1996 ).
A noter que la pénétration des ions chlores augmente significativement avec la diminution
du pH, ce qui confirme l’importance de ce dernier sur la pénétration des chlorures (Gagné
R et al, 1992).
Comme vu dans les chapitres précédents, les armatures d’acier se corrodent à chaque fois
que le béton de recouvrement ne les protège plus suffisamment.
Un enrobage insuffisant
Le processus de carbonatation a été détaillé dans le chapitre 4, mais pour rappel, elle
s’amorce alors qu’une perte de passivation de l’acier se produit, avec le décroissement du
pH de l’eau interstitielle du béton.
En conclusion, la durabilité du béton reste toujours associée à son rapport Eau /Liant, ce
dernier étant le véritable paramètre reflétant la densité et la perméabilité du béton face aux
agents agressifs.
En utilisant les super plastifiants, on peut fabriquer des bétons qui ont un rapport Eau
/Liant très faible, de telle sorte qu’ils sont pratiquement aussi imperméables que les roches
les plus durables.
En outre, dans les BHP, il n’y a pas suffisamment d’eau pour hydrater tous les grains de
ciment, si bien que lorsque ces bétons ont durcis, on y trouve une réserve de particules de
ciment non hydratés qui jouent un rôle très important du point de vue durabilité (Aitcin
P.C, 2001).
Par exemple, face à des conditions environnementales plus sévères que celles prévues, le
béton peut se fissurer, et ces grains non hydratés vont s’hydrater dés que l’eau pénétrera
dans les fissures. Ce ciment anhydre que l’on retrouve dans les BHP durci constitue un
potentiel d’auto cicatrisation.
Conclusion :
La texture d’une surface et d’une structure poreuses laissant pénétrer des substances
nuisibles est un inconvénient majeur de la technologie actuelle du béton. Pour cela, la
qualité de ce dernier doit être améliorée, afin d’assurer la durabilité des structures et
améliorer la qualité de l’environnement.
Le béton à haute performance, ayant une microstructure dense, compacte et dons moins
perméable, est forcément plus résistant aux agressions chimiques provenant de
l’environnement dans lequel la construction est implantée. La qualité de l’adhérence entre
la pâte de ciment durcie et les agrégats est telle que les micro-vides entre ces constituants
sont très réduits. Les pores de la matrice de ciment sont très fins et discontinues. Ainsi, la
diffusion des fluides dans la structure du matériau est diminuée, et le mouvement des
agents réactifs dans le matériau est réduit ; il en résulte la limitation ou la prévention de
toute réaction alcali-granulat dans le béton. Ceci limite la détérioration du matériau béton.
En conclusion, si le béton enrobant les barres d’acier est de qualité et ne présente pas de
défauts de construction, la carbonatation sera confinée à la surface extérieure uniquement
et ne pourra pas pénétrer profondément du fait de la discontinuité des pores
CHAPITRE 8 :
Cependant, ce n’est que dans les dernières versions des règlements que les clauses de
durabilité on été incluses.
Domaine d’application :
Les règles de calculs régies par ce règlement sont applicables à tous les ouvrages et
constructions en béton armé, soumis à des ambiances s'écartant peu des seules influences
climatiques, et dont le béton est constitué de granulats naturels normaux, avec un dosage
en ciment au moins égal à 300 kg par m3 de béton mis en œuvre.
Les chapitres qui suivent donnent les justifications théoriques qu'il convient d'apporter
dans les cas les plus généraux.
Cependant la justification d'éléments d'ouvrages peut aussi résulter d'une expérimentation
directe scientifiquement conduite et interprétée.
Les vérifications effectuées par le BAEL portent généralement sur (BAEL, 1999):
- un état -limite de compression du béton
- un état -limite d'ouverture des fissures
Dans ses clauses, le BAEL limite la contrainte de compression du béton à 0,6 f.c,j
Les formes et dimensions de chaque élément, ainsi que les dispositions des armatures sont
conçues de manière à limiter la probabilité d'apparition des fissures d'une largeur
supérieure à celle qui serait tolérable en raison du rôle et de la situation de l'ouvrage.
non fragiles pour les parties ne comportant pas de joint de dilatation et de prévoir
s'il y a lieu des armatures de peau.
Certains éléments font l'objet de régies forfaitaires consacrées par l'expérience. Il
s'agit notamment des dalles sur appuis continus, des poutres et de certaines parties
de bâtiments courants.
Pour limiter la fissuration, il convient dans la mesure du possible :
- de n'utiliser les gros diamètres que dans les pièces suffisamment épaisses,
- d'éviter les très petits diamètres dans les pièces exposées aux intempéries,
-de prévoir le plus grand nombre de barres compatible avec une mise en place
correcte et avec la régie ci-dessus relative aux petits diamètres.
la contrainte de traction des armatures est limitée à la plus basse des deux valeurs
0,5 fe et 90 (ηftj) MPA.
le diamètre des armatures est au moins égal à 8 mm.
des "armatures de peau" pour les poutres de grande hauteur, ont une section au
moins égale à 5 cm2 par mètre de longueur de parement.
lorsque la membrure tendue d'une poutre est constituée de barres de diamètre
supérieur à 20 mm, l'écartement de celles-ci dans le sens horizontal est au plus égal
à 3 fois leur diamètre.
dans le cas des dalles et des voiles faisant au plus 40 cm d'épaisseur, l'écartement
des armatures d'une même nappe est au plus égal à la plus petite des deux valeurs
20 cm et 1,5 h (h épaisseur totale de l’élément).
L'enrobage est défini comme la distance de l'axe d'une armature à la paroi la plus voisine
diminuée du rayon nominal de cette armature.
Les recommandations données du BAEL sont valables pour toutes les armatures, qu’elles
soient principales ou secondaires ; il convient de prévoir l'enrobage minimal compte tenu
de la dimension maximale des granulats et de la maniabilité du béton.
En tout état de cause l’enrobage de toute armature est au moins égal à (BAEL, 1999):
3 cm pour les parements non coffrés susceptibles d'être soumis à des actions
agressives (et à 2 cm si fc28 > 40 MPA);
3 cm pour les parois coffrées ou non qui sont soumises (ou sont susceptibles de
l'être) à des actions agressives, ou à des intempéries, ou des condensations, ou
encore, pour des ouvrages, en contact d'un liquide.
1 cm pour des parois qui seraient situées dans les locaux couverts et clos et qui ne
seraient pas exposées aux condensations.
L’attention est attirée sur le fait que l’approche des enrobages est très différente du celle du
BAEL, avec l’introduction d’une notion nouvelle, celle de la durabilité.
L’Eurocode 2 a pris en compte l’environnement pour déterminer l’enrobage minimum des
armatures, afin de garantir la durabilité des ouvrages, et leur résistance aux effets des
conditions d’environnement.
Conditions d’enrobage :
Un enrobage minimal est imposé pour assurer une bonne transmission des forces
d’adhérence; l’absence d’épaufrures ; une résistance au feu, ainsi que la protection des
aciers contre la corrosion.
Pour les classes d’exposition XF et sous réserve du respect des dispositions liées au béton
(NFEN 206-1 et documents normatifs nationaux), l’enrobage sera déterminé par référence
à une classe d’exposition XC ou XD, selon le tableau suivant:
Tableau [8.2] : Classes de référence pour les enrobages d’après l’Euro code 2
A noter que l’eurocode2 ne reconduit plus les conditions sur l’enrobage en fonction des
états de fissuration comme le fait le BAEL ; il définit la notion d’enrobage nominal
minimal Cnom.
Ce dernier est l’enrobage minimal Cmin basé sur la norme NF EN-206-1 augmenté d’une
valeur Cdev correspondant aux tolérances.
Il doit être suffisant pour garantir la bonne protection de l'acier contre la corrosion, la
bonne transmission des efforts d'adhérence, ainsi qu’une résistance au feu convenable.
L'enrobage nominal est celui qui est utilisé dans les notes de calcul et précisé sur les plans
d'exécution de l'ouvrage. Il constitue la référence pour la fabrication et pour la pose des
armatures.
L’enrobage requis pour protéger l'armature contre la corrosion dépend des conditions
d'exposition et de la qualité du béton durci.
Le BS8110 donne aussi de l’importance à la taille des granulats utilisés, ainsi, l’enrobage
nominal ne doit pas être inférieur à la taille maximale nominale des granulats.
Cette dernière ne devrait normalement pas être supérieure à un quart de l'épaisseur
minimale de la section de béton ou de l'élément.
Par exemple, les agrégats de 20 mm sont appropriés dans la plupart des œuvres.
Pour assurer les exigences de durabilité, des valeurs d’enrobage nominal sont préconisées
par le BS8810, en fonction des conditions d'exposition et de la qualité du béton (voir
tableau ci-dessous (Tableau 8.6)).
Ce tableau se rapporte à des granulats de poids normal et dont la taille nominale est de 20
mm.
Tableau [8.6] : Enrobage nominal des armatures pour assurer la durabilité d’après le BS
8110
Tableau [8.7] : Enrobage nominal des armatures pour assurer la protection contre les
incendies - D’après le BS 8110
Bien entendu, et pour assurer la durabilité des structures, la valeur de la contrainte fc doit
bien être supérieur à 2500 PSI (soit 17,237 Mpa), cette dernière étant la valeur minimale
pour les structures en béton armé.
Aussi, le mélange du matériau béton doit respecter un ratio Eau/Ciment maximal, ainsi que
d’autres exigences régies selon la classe d’exposition de la structure en béton.
Les catégories d’exposition définies dans le tableau suivant sont divisées en classes
d’exposition, dépendant de la sévérité de l’exposition ; puis les exigences relatives au
béton par rapport à ces classes d’exposition sont présentées dans le tableau [8.8].
Afin de traiter au mieux la durabilité du béton armé, le code définie quatre principale
catégories d'exposition :
Catégorie exposition S : qui s'applique à béton en contact avec le sol ou l'eau contenant
des quantités d’ions sulfate solubles.
Catégorie d'exposition P : qui s'applique au béton en contact avec de l'eau, nécessitant une
faible perméabilité.
Il faudra noter que pour les éléments soumis aux classes d’exposition F1, F2, F3,
en plus des maximums d’E/C et des Fc minimum à respecter, il faudra prendre des
mesures relatives à l’air entraîné (Tableau [8.3] ci-dessous).
Tableau [8.10] : Contenu d’air total pour les bétons exposés à des cycles de gel et dégel
Concernant les bétons avec un fc supérieur à 5000 psi (soit 34.47 Mpa), il est toléré une
teneur en air de 1 pour cent inférieure, car ayant un rapport e/c et une porosité inférieurs,
ces bétons auront donc une meilleure résistance aux cycles de gel et de dégel.
Tableau [8.11] : Limites des matériaux cimentaires dans les bétons soumis aux
cycles gel /dégel
Béton préfabriqué :
L’enrobage minimum recommandé varie entre 1,5 pouce et 3/8 pouces, soit 3,81
cm et 0,95 cm, dépendant du type d’exposition du béton.
Environnement agressif :
Sous des conditions d’expositions sévères, l’épaisseur de l’enrobage doit être
correctement augmentée, en remplissant les exigences de durabilité requises, en
fonction des classes d’exposition (Tableau [8.8]).
Il s'agit notamment de la teneur en air minimale, du rapport E/C maximal, la contrainte
de résistance minimale du béton, la teneur en ions chlores maximale, ainsi que le type
de ciment utilisé.
En outre, pour une protection contre la corrosion, il est spécifié un enrobage minimum
de 2 pouces pour les murs et dalles (5,08 cm), et de 2,5 pouces pour les autres
éléments.
Pour les éléments en béton préfabriqué, l’enrobage minimum recommandé est de 1
pouce et demi pour les murs et dalles, et 2 pouces pour les autres éléments.
8.6. Conclusion:
Après avoir passé en revue les différents règlements, il a été constaté que le paramètre de
durabilité a bien été introduit et pris en considération par les règlements majeurs de
construction, notamment par le BS 8110, ACI (318-202), ainsi que l’EUROCODE 2000.
Ces règlements (Britannique, européen et américain) se rejoignent, et mettent l’accent sur
l’amélioration de la qualité du béton, et du respect de la couche d’enrobage, et ce, en
fonction du milieu environnant.
Ainsi, en ayant déterminé les classes d’exposition relatives à chaque type de milieu, ces
règlements ont établi des recommandations et des restrictions, et ce afin d’aboutir à une
qualité de béton et une couche d’enrobage compatibles avec l’environnement dans lequel
se trouve la construction.
CHAPITRE 9 :
Conclusion et recommandations
Le béton armé est un matériau de construction ancien, dont l’origine remonte à l’antiquité.
Il est de loin le matériau le plus utilisé dans les constructions de toute nature, notamment
en Algérie.
En fait, il s’avère être un matériau d’une grande qualité, par comparaison aux autres
matériaux usuels ; il présente de nombreux avantages, tels que sa souplesse d’utilisation, sa
facilité de mise en œuvre, son monolithisme, son faible coût d’entretien et sa durabilité.
Cependant, même si on a tendance à croire qu’il soit indestructible, le béton peut présenter
des signes de détérioration, affectant sa durabilité, et même la stabilité des ouvrages faits
de ce matériau.
Ainsi, on doit impérativement se pencher sur le paramètre de durabilité du béton armé,
devenu un des critères fondamentaux de toute conception structurelle.
L’objectif principal de ce travail consistait à examiner les causes des détériorations qui
peuvent affecter la durabilité du béton armé et des structures en béton armé. La durabilité
d’un bon nombre de structures en béton n’est pas satisfaisante, car souvent, leur
détérioration commence rapidement après leur mise en service.
A cause de ce manque de durabilité, une partie importante de la production du béton est
utilisée pour réparer ces structures, en particulier dans les pays du tiers monde. Ceci mène
à une production de béton de plus en plus importante, nécessitant une énorme
consommation d’énergie et de ressources naturelles, induisant la nuisance de notre planète
et de notre système écologique.
Par conséquent, et afin de pouvoir répondre aux besoins d’une population mondiale
croissante, tout en progressant en architecture, il faudra augmenter la résistance des bétons,
et accroitre ainsi sa qualité et sa compacité.
L’apparition des premiers bétons à hautes performances BHP date des années 1970, où
l’on a commencé à ajouter des plastifiants à la formulation des bétons, et depuis, la
recherche continue à évoluer, pour introduire cette famille de nouveaux bétons, et répondre
à un besoin d’augmentation des capacités de résistance, principalement en vue
d’augmenter la hauteur ou la portée des ouvrages.
Dans une ère en continuelle expansion, la durabilité des ouvrages en béton armé ne peut
être atteinte sans l’adoption d’une rigueur absolue dans le contrôle et le suivi de
l’exécution des structures. Ceci induit une amélioration des techniques de construction, un
soin et un entretien réguliers des ouvrages tout au long de leur durée de vie, une main
d’œuvre qualifiée et consciencieuse, et bien sur des matériaux choisis avec soin.
Car un matériau béton poreux, associé à des défauts de construction variés, notamment en
enrobage insuffisant des armatures, permet la pénétration des agents agressifs, induisant la
détérioration du matériau béton, et réduisant la durabilité, la stabilité et la résistance des
ouvrages.
Ainsi, il est nécessaire d’adopter plus de rigueur, afin d’améliorer la durabilité des bâtisses,
en particulier dans les régions du tiers monde, où sévissent les défauts de construction, et
les matériaux inappropriés.
Dans ce domaine, le béton à hautes performances devient donc un matériau de plus en plus
attractif, et semble présenter une solution viable pour améliorer la durabilité des
constructions réalisées.
Il est donc urgent de vulgariser son utilisation, et d’occulter son classement par les
ingénieurs comme étant juste un matériau de laboratoire, induisant un prix de revient
onéreux.
Ce travail ouvre la porte à différentes perspectives de recherches, et des travaux
d’expérimentation pourraient être abordés sur les BHP, afin de tester leurs performances
réelles à travers le temps, en termes de durabilité.
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