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Thème 1 : La Bataille d’ Hastings

Les chefs courageux se préparent mutuellement au combat, chacun selon sa coutume


nationale. Les Anglais, comme nous l'avons entendu, passèrent la nuit sans dormir, en buvant
et en chantant, et le matin, ils se lancèrent sans tarder à l'assaut de l'ennemi. Ce fut un jour
funeste pour l'Angleterre, et des ravages mélancoliques se produisirent dans notre cher pays
pendant le changement de ses seigneurs. En effet, elle avait depuis longtemps adopté les
mœurs des Angles, qui s'étaient d'ailleurs modifiées avec le temps, car dans les premières
années de leur arrivée, ils étaient barbares dans leur aspect et leurs manières, guerriers dans
leurs usages, païens dans leurs droits. Après avoir embrassé la foi du Christ, par degrés et au
fil du temps, en raison de la paix dont ils jouissaient, ils reléguèrent les armes à un rang
secondaire et donnèrent toute leur attention à la religion. Néanmoins, l'attention portée à la
littérature et à la religion avait progressivement diminué pendant plusieurs années avant
l'arrivée des Normands. Les moines se moquaient de la règle de leur ordre par de beaux
vêtements et l'utilisation de toutes sortes de nourriture. La noblesse, livrée au luxe et à la
débauche, ne se rendait pas à l'église le matin à la manière des chrétiens, mais se contentait
d'écouter négligemment les matines et les messes d'un prêtre pressé dans sa chambre, au
milieu des sollicitations de ses femmes. Les gens du peuple, laissés sans protection,
devenaient la proie des plus puissants, qui amassaient des fortunes, soit en s'emparant de leurs
biens, soit en vendant leurs personnes à l'étranger ; bien qu'il soit caractéristique de ce peuple
d'être plus enclin aux réjouissances qu'à l'accumulation de richesses. La consommation
d'alcool dans les fêtes était une pratique universelle, à laquelle ils consacraient des nuits
entières et des jours entiers. Ils consommaient toute leur substance dans des maisons
mesquines et méprisables, contrairement aux Normands et aux Français, qui vivent
frugalement dans des demeures nobles et splendides. Il s'ensuivit les vices de l'ivresse, qui
affaiblissent l'esprit humain ; c'est ainsi que, lorsqu'ils engagèrent Guillaume, avec plus de
témérité et de précipitation que d'habileté militaire, ils se condamnèrent eux-mêmes, ainsi que
leur pays, à l'esclavage par une seule victoire, qui fut facile. Car rien n'est moins efficace que
la témérité, et ce qui commence par la violence cesse rapidement ou est repoussé.

Source: William of Malmesbury, De Gestis Regum Anglorum dans James Harvey Robinson,
ed., Readings in European History, 2 Vols.
Thème 2 : La situation des Juifs au XIVe siècle.

En 1349, il y eut la plus grande épidémie qui ait jamais existé. La mort s'étendit d'un bout à
l'autre de la terre, de ce côté-ci et de ce côté-ci de la mer, et elle fut plus grande chez les
Sarrasins que chez les Chrétiens. Dans certains pays, tout le monde mourait, de sorte qu'il ne
restait plus personne. On trouva aussi sur la mer des navires chargés de marchandises ;
l'équipage était mort et personne ne guidait le navire. L'évêque de Marseille, les prêtres, les
moines et plus de la moitié des habitants de la ville moururent avec eux. Dans d'autres
royaumes et villes, tant de gens périrent qu'il serait horrible de les décrire. Le pape d'Avignon
interrompit toutes les séances du tribunal, s'enferma dans une pièce, ne permit à personne de
l'approcher et fit brûler un feu devant lui en permanence. [Ce dernier point était probablement
destiné à servir de désinfectant]. Et d'où venait cette épidémie, tous les sages professeurs et
médecins ne pouvaient que dire que c'était la volonté de Dieu. Et comme la peste était
maintenant ici, elle le fut aussi en d'autres lieux, et dura plus d'une année entière. Cette
épidémie est également arrivée à Strasbourg au cours de l'été de l'année susmentionnée, et on
estime qu'environ seize mille personnes sont mortes. À cause de cette épidémie, les juifs du
monde entier furent injuriés et accusés dans tous les pays de l'avoir provoquée par le poison
qu'ils auraient mis dans l'eau et les puits - c'est de cela qu'on les accusait - et c'est pour cette
raison que les juifs furent brûlés depuis la Méditerranée jusqu'en Allemagne, mais pas en
Avignon, car le pape les y protégeait. Néanmoins, ils ont torturé un certain nombre de Juifs à
Berne et à Zofingen [Suisse], qui ont alors admis qu'ils avaient mis du poison dans de
nombreux puits, et ils ont également trouvé le poison dans les puits. Ils brûlèrent alors les
Juifs dans de nombreuses villes et écrivirent à Strasbourg, Fribourg et Bâle pour qu'ils brûlent
à leur tour leurs Juifs. Mais les dirigeants de ces trois villes, qui détenaient le pouvoir, ne
pensaient pas qu'il fallait faire quoi que ce soit aux Juifs. Cependant, à Bâle, les citoyens
marchèrent jusqu'à l'hôtel de ville et obligèrent le conseil à prêter serment qu'ils brûleraient
les Juifs et qu'ils ne permettraient à aucun Juif d'entrer dans la ville pendant les deux cents
années à venir. Finalement, l'évêque, les seigneurs et les villes impériales se mirent d'accord
pour éliminer les Juifs. Le résultat fut qu'ils furent brûlés dans de nombreuses villes et que,
partout où ils étaient expulsés, ils étaient attrapés par les paysans et poignardés à mort ou
noyés.

Jacob Marcus, The Jew in the Medieval World: A Sourcebook, 315-1791, (New York: JPS,
1938), 43-48.
Thème 3 : Le Traité de Troyes.

« Charles par la grâce de Dieu, roi de France […] Premièrement que, pour que ce que par
l'alliance de mariage faite pour le bien de la dite paix en notre dit fils le roi Henri et notre très
chère et très aimée fille Catherine, il est devenu notre fils […].

6. Item, est accordé que tantôt après notre trépas et dès lors en avant, la couronne et le
royaume de France, avec tous leurs droits et appartenances demeureront et seront
perpétuellement à notre dit fils le roi Henri et ses hoirs.

7. Item, que pour ce que nous sommes tenus et empêchés le plus du temps, par telle manière
que nous ne pouvons en notre personne entendre ou vacquer à la disposition des besognes de
notre royaume, la faculté et exercice de gouverner et ordonner la chose publique dudit
royaume seront et demeureront, notre vie durant, à notre fils dit le roi Henri, avec le conseil
des nobles et sages du royaume…

12. Item, que notre fils labourera de son pouvoir, et le plutôt que faire se pourra
profitablement, à mettre en notre obéissance toutes et chacunes villes cités et châteaux, lieux,
pays et personnes dedans notre royaume, désobéissants à nous et rebelles, tenant le parti ou
étant du parti vulgairement appelé du Dauphin ou d'Armagnac…

24. [Il est convenu] que les deux royaumes seront gouvernés à partir du moment où notre fils,
ou l'un de ses héritiers, prendra la couronne, non pas divisés entre différents rois à la fois,
mais sous l'autorité d'une seule personne qui sera roi et seigneur souverain des deux royaumes
; observant tous les gages et toutes les autres choses à chaque royaume ses droits, libertés ou
coutumes, usages et lois, ne soumettant en aucune manière un royaume à l'autre.

29. Item, considéré les horribles et énormes crimes et délits perpétrés audit royaume de
France, par Charles, soi-disant dauphin de Viennois, il est accordé que nous, ni notre dit fils le
roi Henri, ni aussi notre très cher Philippe, duc de Bourgogne, ne traiterons aucunement de
paix ou de concorde avec ledit Charles, ne ferons ou ferons traiter, sinon du conseil et
assentiment de tous et chacun de nous trois et des trois États des deux royaumes dessus
dits…».

The Vatican Archives, in J. H. Robinson, Readings in European History (Boston: 1904), p.


443.
Thème 4 : De la réforme grégorienne à la querelle des investitures en Angleterre.

Thème 5 : Les révoltes paysannes en France et en Angleterre au XIVe siècle

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