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introduction

Qui suis-je ? Et pourquoi écrire ce livre maintenant ?


Je m'en vais répondre à ces deux questions. Je m’appelle Joël Kolela. Vous me connaissez
certainement grâce à mon blog www.lcdb-invest.com, mes business en Afrique que je
promeus ou via ma présence sur différents réseaux sociaux. Au moment où j’écris ce livre,
j’ai 29 ans. Je suis français d'origine congolaise. Je suis né à Kinshasa et j’ai quitté mon pays
natal à l'âge de 4 ans. Voici donc 25 années que je vis et grandis en France. Ce pays qui m’a
énormément apporté sur différents plans : culturel, familial, social et surtout professionnel.

Mais alors, pourquoi ce livre. Il est la résultante d’un constat et d'une conviction. Le constat :
l'Afrique regorge d'un potentiel exceptionnel non suffisamment exploité. La conviction,
ma conviction : l’investissement massif et multisectoriel en Afrique est l'une des clés pour
donner un nouvel élan, un nouveau décollage à ce contient. Et pour ce faire, la diaspora
africaine à son rôle à jouer.

C’est en 2015 que j’ai commencé à m’intéresser à l’Afrique en général et à la République


Démocratique du Congo en particulier. Communément appelé Congo RDC, c'est le 4ème
pays le plus peuplé d’Afrique (derrière le Nigeria, l’Éthiopie et l'Égypte). C’est le deuxième
pays le plus vaste d'Afrique après l'Algérie. C'est le pays francophone le plus peuplé du
monde. Ce pays est très riche en minéraux (à titre d'exemple, il détient environ 10% de la
réserve d’or mondiale). Que dire des autres richesses tant il en possède. L'activité
économique est essentiellement agricole (70% des actifs). Mais ce pays vit un paradoxe qui
est représentatif de nombreux pays africains : il est l’un des pays les plus pauvres du monde,
avec 87,7 % de sa population en dessous du seuil de pauvreté et des inégalités très
marquées malgré ses multiples et diverses richesses. L'indice de développement humain
de la République Démocratique du Congo est extrêmement bas, et il a été classé au dernier
rang, 186ème, comme le Niger en 2013, par le Programme des Nations Unies pour
le développement.

Derrière ce panorama alarmant se cachent d'énormes potentialités d’investissements. En


Afrique, tout reste à faire, à refaire et à parfaire. Et oui, j'ai commencé à redécouvrir ce
continent et surtout le Congo RDC que j’avais délaissé pendant un moment car trop j’étais
trop occupé par tout ce qui peut représenter ma vie ici (ma famille, mon travail et encore de
nombreuses occupations...). J’ai pu constater, à ma grande surprise, qu’un certain nombre
de personnes comme vous et moi s’intéressaient à l’Afrique et étaient désireuses d’y
développer un business et d’y tenter l’aventure. Mais la réalité est que très peu franchissent
le pas ou alors n'arrivent pas à aller jusqu’au bout de leurs idées et de leurs projets faute
d'accompagnement tant les obstacles sont nombreux.

3
Table des matières

Introduction .……….……………………………………………………………………………………………….…… 3

1. Le capital humain ..….…………………………………………………………………………………..…… 5

1.1 L’éducation .…………………………………….……………………………………………….…………. 6


1.2 La main-d’œuvre et l’emploi ……..…………..….……….……………………………… 7
1.3 Le bien être, et les services ………….…………………………….………………………. 12
1.4 L’environnement …….…………………………………….…………………………………………. 13

2. L’environnement des affaires .………………..…………………………………………………. 15

2.1 L’environnement fiscal ….…………………..………………………………………………... 16


2.2 L’environnement économique .……………….……………………………………... 18

3. La raison socio-politique ..…………………..……………………………………………………….. 21

4. L’énergie …………………………………………………..……………………………………………………….…. 23

5. Le potentiel entrepreneurial ……………………………………..…………………………….…. 25

6. Le facteur « innovation » ………………………………………………...….……………...…….… 28

7. Le développement durable ….……………………………………………………….………..…. 32

Alors, quels-sont les secteurs dans lesquels il faut investir ? ……...…. 34

Remerciements ..………………………………………………………………………….………………….…….. 35

2
Introduction
Qui suis-je ? Et pourquoi écrire ce livre maintenant ?

Je m'en vais répondre à ces deux questions. Je m’appelle Joël Kolela. Vous me
connaissez certainement grâce à mon blog www.lcdb-invest.com, mes business en
Afrique que je promeus ou via ma présence sur différents réseaux sociaux. Au
moment où j’écris ce livre, j’ai 29 ans. Je suis français d'origine congolaise. Je suis né
à Kinshasa et j’ai quitté mon pays natal à l'âge de 4 ans. Voici donc 25 années que je
vis et grandis en France. Ce pays qui m’a énormément apporté sur différents plans :
culturel, familial, social et surtout professionnel.

Mais alors, pourquoi ce livre. Il est la résultante d’un constat et d'une conviction. Le
constat : l'Afrique regorge d'un potentiel exceptionnel non suffisamment exploité. La
conviction, ma conviction : l’investissement massif et multisectoriel en Afrique est
l'une des clés pour donner un nouvel élan, un nouveau décollage à ce contient. Et
pour ce faire, la diaspora africaine à son rôle à jouer.

C’est en 2015 que j’ai commencé à m’intéresser à l’Afrique en général et à la


République Démocratique du Congo en particulier. Communément appelé Congo
RDC, c'est le 4ème pays le plus peuplé d’Afrique (derrière le Nigeria, l’Éthiopie et
l'Égypte). C’est le deuxième pays le plus vaste d'Afrique après l'Algérie. C'est le pays
francophone le plus peuplé du monde. Ce pays est très riche en minéraux (à titre
d'exemple, il détient environ 10% de la réserve d’or mondiale). Que dire des autres
richesses tant il en possède. L'activité économique est essentiellement agricole (70%
des actifs). Mais ce pays vit un paradoxe qui est représentatif de nombreux pays
africains : il est l’un des pays les plus pauvres du monde, avec 87,7 % de sa population
en dessous du seuil de pauvreté et des inégalités très marquées malgré ses multiples
et diverses richesses. L'indice de développement humain de la République
Démocratique du Congo est extrêmement bas, et il a été classé au dernier rang,
186ème, comme le Niger en 2013, par le Programme des Nations Unies pour le
développement.

Derrière ce panorama alarmant se cachent d'énormes potentialités d’investissements.


En Afrique, tout reste à faire, à refaire et à parfaire. Et oui, j'ai commencé à redécouvrir
ce continent et surtout le Congo RDC que j’avais délaissé pendant un moment car
trop j’étais trop occupé par tout ce qui peut représenter ma vie ici (ma famille, mon
travail et encore de nombreuses occupations...). J’ai pu constater, à ma grande
surprise, qu’un certain nombre de personnes comme vous et moi s’intéressaient à
l’Afrique et étaient désireuses d’y développer un business et d’y tenter l’aventure.
Mais la réalité est que très peu franchissent le pas ou alors n'arrivent pas à aller
jusqu’au bout de leurs idées et de leurs projets faute d'accompagnement tant les
obstacles sont nombreux.

3
Après avoir passé du temps à me documenter, à faire des recherches et à monter un
business plan, c’est tout naturellement qu’en 2015/2016, sans même avoir été au
Congo RDC depuis 2010, que j’ai acheté un terrain constructible dans la ville de
Kinshasa. Dans la foulée, je suis parti avec mon associé pour ouvrir une enseigne
spécialisée dans la fourniture de matériel de construction.

Puis en si bon chemin, début 2017, nous avons pu faire l’acquisition de 5 hectares
agricoles pour y développer un business agro-alimentaire.

C’est fort de cette expérience et aussi par les nombreuses péripéties qui nous sont
arrivées que j’ai eu envie de créer un blog pour en faire bénéficier le plus grand
nombre.

L’objectif de mon blog est de faire gagner du temps. Le temps pour un entrepreneur
est important. C'est aussi de faire gagner de l’énergie en évitant les irritations et autres
inutilités lorsque l'on décide d'entreprendre en Afrique. C'est permettre à plusieurs
d’adopter le mindset1 d’un entrepreneur. C’est convaincre les personnes désireuses
de créer un business en Afrique de franchir le pas. C’est partager les connaissances
que nous continuons d’acquérir car nous sommes toujours à la recherche de savoir.

C’est sans prétention et avec beaucoup d’humilité que j'ai décidé d’écrire ce livre
pour aider et motiver le maximum de personnes à “cartonner en affaires” comme
dirait un ami.

Ce livret contient les 7 raisons que j'ai identifiées et qui devraient vous convaincre
d'investir en Afrique. Forcément, il y a plus de 7 raisons, mais ce sont, selon moi, celles
qui m’ont le plus boostées et j’espère qu’elles vous pousseront aussi à franchir le
pas !

Bonne lecture !

1 Mindset : mentalité de l’entrepreneur


4
1

Le capital humain

La définition du capital humain n’est pas univoque. Selon l’OCDE, « le capital


humain recouvre les connaissances, les qualifications, les compétences et les autres
qualités d’un individu qui favorisent le bien-être personnel, social et économique. »
Le Forum Economique Mondial le définit comme

Le facteur nécessaire pour une croissance inclusive et verte.

C’est aussi un terme économique. Le développement humain est un résultat du


développement et une mesure à la fois de la croissance inclusive et du progrès en
matière de droits humains ».

Le domaine de la stratégie emprunte au Forum Economique Mondial sa définition du


capital humain, à savoir : l’acquisition et le déploiement de compétences, de talents,
de savoirs et d’expériences par des individus et des populations, leur valeur pour des
organisations, des économies et la société.

Nous devons savoir que le capital humain recouvre 4 aspects fondamentaux :

- L’éducation,
- La main-d’œuvre et l’emploi,
- Le bien-être, et les services de santé,
- Un environnement favorable, y compris, des filets de protection

Examinons chacun de ces aspects dans le contexte africain.

5
1.1 L’éducation

Dans un article publié dans le Monde le 9 avril 2015, intitulé « Éducation : l’Afrique
toujours dans le peloton de queue », on apprend qu’un tiers seulement des pays
en développement sont parvenus à réaliser les objectifs d’une « Éducation pour
tous » que s’était assignée la Communauté Internationale en 2000 mais aucun ne se
trouve en Afrique subsaharienne. C’est le bilan établi par l’Unesco, l’Organisation des
Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture, dans le dernier rapport
mondial de suivi de l’éducation pour tous (EPT), publié en avril 2015.

L’article poursuit indiquant que seize des vingt pays les plus mal notés au regard des
efforts réalisés au cours de ces quinze dernières années sont africains en précisant
que même pour le plus scruté de ces objectifs - à savoir l’accès universel à l’école
primaire- seuls sept pays sont au rendez-vous. Il s’agit du Burundi, du Cap Vert, de
Maurice, du Rwanda, de Sao Tome et Principe, de la Tanzanie et de la Zambie. Le
Nigeria, première économie du continent depuis l’an dernier, est loin de l’objectif. Et
l’article renchérit en rappelant que les disparités régionales entre le Nord et le Sud
demeurent fortes.

Au total sur le continent, 30 millions d’enfants ne vont pas en classe et ce sont bien
plus souvent des filles que des garçons.

Moins alarmant, un rapport de l’Institut Statistique de l’Unesco (ISU) indique que les
sommes investies ces dix dernières années dans l’éducation en Afrique
subsaharienne portent leurs fruits et permettent une scolarisation sans précédent.
Mais cette situation, très fragile, demeure en outre très variable d’un pays à l’autre2.

Le constat ci-dessus reste pour l’investisseur une réelle opportunité à double titre :

- En tant que secteur d’investissement. Tout projet relatif à l’éducation


(numérique, ou même de création d’une école et autres) ne peut que faire bon écho.
L’Afrique a un réel besoin de progression dans ce domaine. Plusieurs dispositifs
existent qui permettent de faciliter l’investissement dans ce secteur sur les terres
africaines.

- En tant que terroir pour diffuser la connaissance. Tout investissement génère


des connaissances, des acquis et des savoirs. Investir aujourd’hui en Afrique permet
donc de transmettre au mieux les techniques et savoirs apportés tant les besoins sont
nombreux. Tous les secteurs sont concernés. Il y a un besoin de formations
professionnelles encore plus poussées.

2Paru dans Jeune Afrique : Éducation en Afrique subsaharienne : l’Unesco note des résultats prometteurs :
http://www.jeuneafrique.com/181321/societe/ducation-en-afrique-subsaharienne-l-unesco-note-des-r-sultats-
prometteurs/
6
1.2 La main-d’œuvre et l’emploi

Les Nations Unies estiment que l’Afrique devrait être la seule région du monde à
avoir moins d’un quart de sa population âgée de plus de 60 ans. Par conséquent, les
trois quarts restants sont une population jeune. La pyramide des âges, ci-dessous, le
montre assez bien.

La pyramide des âges en Afrique en 2015 - (Source : h>ps://www.populaConpyramid.net/africa/2017/

Les Nations Unies ont également estimé que l’Afrique concentrera 4,5 milliards
d’habitants, soit 40% de population mondiale en 2100. Le graphique ci-dessous
montre la progression prévisionnelle de la population africaine d’ici à l’année 2100.

7
Progression prévisionnelle de la population africaine de 1950 à 2100

L’Afrique est donc un marché gigantesque. Imaginez-vous toutes les possibilités de


création de valeurs en termes d’emploi. Tous les secteurs en Afrique sont porteurs :
écoles à créer et à construire, systèmes médicaux à faire et à parfaire, solutions de
sécurité sociale, prévoyance, immobilier, tourisme et j’en passe et des meilleures.

L’Afrique possède une ressource humaine abondante et de surcroît jeune. Ce qui


permet de mieux implanter son business et d’avoir du personnel qualifié fraîchement
sorti de l’école. La main-d’œuvre y est donc nombreuse et à bas coût. Ceci constitue
un vecteur clé pour un investisseur. Par ailleurs, je tiens tout de même à préciser qu’il
ne s’agit pas non plus d’y pratiquer une exploitation indécente mais au contraire
d’être juste avec ses employés, tant sur le plan salarial que sur celui des relations
humaines.

Pour illustrer le coût du travail en Afrique, regardons ensemble ce


que nous apprend l’observatoire Europe-Afrique 2020. Au moins
trois paramètres perme@ent de mieux comprendre l’a@racBvité
de la main d’œuvre africaine :

- Coûts horaires dans le secteur manufacturier : Le faible coût horaire moyen de


la main-d’œuvre est un facteur clé de l’attractivité économique des pays d’Afrique.
Dans le secteur manufacturier, les coûts horaires en Egypte, au Nigeria et dans les
pays du Maghreb sont 10 à 20 fois moins élevés qu’en France. Le rapport est du
même ordre de grandeur entre la France et la Chine (zones urbaines) mais a
tendance à diminuer. Au cours des dix dernières années, les coûts horaires ont
augmenté très rapidement en Chine, surtout dans les zones urbaines.

3 Sources : 1/: BLS / U.S. Bureau of Labor Statistics, International Labor Comparisons; 2/: The Conference Board,
“International Comparisons of Hourly Compensation Costs in Manufacturing and Submanufacturing Industries”; 3/:
OCDE. http://observatoire-europe-afrique-2020.org

8
- Coûts unitaires du travail4 : La croissance des coûts unitaires de main-d’œuvre
a été nettement plus lente au Maroc qu’en Chine au cours de la période 2002-2012,
et également plus lente que la moyenne de la zone euro.

9
- Salaire moyen selon le niveau de qualification : Le niveau de salaire moyen de
la main-d’œuvre qualifiée en Afrique du Sud est nettement plus élevé que dans les
autres pays africains couverts par l’Observatoire. Or, en Afrique du Sud, la main-
d’œuvre qualifiée est moins coûteuse en Afrique qu’en Inde, mais comparable au
Vietnam. Les contrastes sont moins marqués en ce qui concerne la main-d’œuvre
faiblement qualifiée.

4 Définition OCDE du coût unitaire de la main d’œuvre (CUM) / Unit labour cost (ULC) – (également appelé coût
salarial unitaire) : Coût moyen de la main d’œuvre par unité produite. Il est égal au ratio entre les coûts totaux de la
main d’œuvre et la production en volume ou de façon équivalente, au ratio entre les coûts moyens de la main
d’œuvre par heure travaillée et la productivité du travail (production horaire). En tant que tel, un indice du coût
unitaire de la main d’œuvre représente un lien entre la productivité et le coût de la main d’œuvre pour la
production.

10
Concernant l’emploi sur le territoire africain, je suis tenté d’aborder le taux de
chômage. Il reste très élevé. La carte ci-dessous générée par la Banque Mondiale le
démontre. Elle affiche par pays, le taux de chômage en Afrique en 2016.

Dans un article intitulé « Les jeunes et l’emploi en Afrique — Le potentiel, le problème,


la promesse » rédigé par Jorge Arbache, AFRCE pour la Banque Mondiale, celui-ci
indique que « L’Afrique compte 200 millions de jeunes âgés de 15 à 24 ans, soit plus
de 20 % de la population. Le continent connaît une croissance rapide de sa
population et est entré dans une phase de lente transition démographique qui va
augmenter la pression à laquelle les pays sont confrontés en termes de création
d’emploi. La grande majorité des jeunes sont des ruraux qui travaillent principalement
dans l’agriculture où ils représentent 65 % de l’emploi total […]. L’agriculture moderne
offre un potentiel très important de création d’emplois et de richesse, et peut absorber
un grand nombre de jeunes candidats à la migration ou de jeunes qui font
actuellement ployer les villes sous le sous-emploi. Un choix judicieux
d’investissements à forte intensité de main-d’œuvre dans l’agriculture et d’autres
activités rurales, non agricoles peut créer des opportunités immédiates d’emplois à
court terme, plus accessibles aux jeunes. Combinée à des stratégies de
développement économique appropriées au niveau local, cette approche peut
permettre de créer des emplois plus nombreux et plus durables. Il faut pour cela
élaborer des stratégies qui rendent l’option agricole suffisamment attractive pour que
les jeunes s’y engagent ; il faut en particulier réduire l’importance de l’agriculture de
subsistance et promouvoir la commercialisation et les gains de productivité par
l’innovation technologique et l’appui des infrastructures […].

11
1.3 Le bien-être, et les services

En dehors de développer les emplois ruraux, il est nécessaire d’améliorer le cadre de


l’investissement et l’environnement macroéconomique, d’encourager et soutenir
l’esprit d’entreprise et le secteur informel, d’améliorer l’accès à l’éducation et à la
formation. Les infrastructures sensées garantir un bien-être sont présentes mais
parfois embryonnaires. Le secteur de la santé est de loin celui qui se doit d’être
développé. Les opportunités d’investissements y sont donc nombreuses.

Un autre exemple est celui des transports. Le schéma ci-dessous permet de se


représenter le besoin en infrastructures ferroviaires5.

5 Le monde diplomatique : L ’Afrique en manque d’infrastructures par Philippe Rekacewicz, 11 février 2011

12
1.4 L’environnement

Ce point sera détaillé dans un chapitre ultérieur. Nous aborderons l’environnement


sous différents angles de vue utiles à l’investisseur (l’environnement fiscal, social,
écologie, ethnique et économique).Notons que le contexte africain est très favorable
au développement d’une activité économique. C’est une aubaine pour nous qui
vivons dans le siècle présent. Le Kenya a su se remettre dans la course de la
croissance économique mondiale notamment via le secteur de la fabrication de
chaussures. L’objectif étant de concurrencer la Chine. Désormais, la Chine délocalise
au Kenya pour y fabriquer des chaussures. Et bien entendu tout cela est « fait-main »,
car le coût de la main-d’œuvre y est intéressant. La société ENDA6 est un exemple qui
nous montre que le capital humain en Afrique est fortement favorable pour fonder
une start-up et créer de la valeur. Je soulignerai un autre aspect non négligeable et
tout aussi fondamental que le capital humain : c’est la volonté des travailleurs
africains ainsi que leurs qualifications. Dans le cadre de mes affaires en République
Démocratique du Congo, j’ai vu mes employés me montrer toute leur bonne volonté
et leur enthousiasme. Ils veulent que les affaires avancent et ceci, malgré une gestion
à distance ! La clé c’est donc la mise en place d’un bon management d’équipe. Ce
dernier emmènera les employés à se surpasser et à innover dans le cadre de leurs
fonctions. Au moment où ici en Europe nous vivons l’ère de la robotisation tout
azimut, en Afrique tout comme en Asie, on a encore la possibilité soit d’importer cette
robotisation ou de fabriquer artisanalement nos produits et créer une vraie valeur
ajoutée.

Je voudrais vous montrer une carte très


connue, qui à elle seule, veut dire
énormément de choses !

Cette carte provient du designer Krue. Elle


exprime le potentiel géographique et
environnemental de l'Afrique. Imaginez-
vous tous ces PIB de ces pays occidentaux
et asiatiques réunis sur un seul et même
continent. C'est juste hallucinant ! Bien
entendu le seul frein à tout cela c'est le
nombre de pays en Afrique, le nombre de
dialectes recensés… Rien que dans mon
pays, le Congo RDC, il y en a un peu plus de
2000. J’entends par frein,

6Source : https://www.google.fr/amp/www.intothechic.com/6449/mode/enda-running-made-in-kenya/amp/

13
la mécanique de redistribution des richesses qui se trouve parfois complexifiée entre
autres par cette grande diversité. Il est clair que l’Afrique manque de cohésion en
termes de politique commerciale entre tous ses pays. Il y a déjà des traités comme
celui de l'OHADA (Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires)
qui regroupe 17 pays tels que le Benin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d'Ivoire,
le Niger, le Gabon, les Deux Congo etc., pour ne citer que ceux là. Il existe une autre
organisation qui est La Communauté Economique des États de l'Afrique de l'Ouest
(CÉDÉAO). C’est une organisation intergouvernementale ouest-africaine créée le 28
mai 1975 dont le but principal est de promouvoir la coopération et l'intégration avec
pour objectif de créer une union économique et monétaire ouest-africaine. Cette
carte nous montre aussi l'étendu, l’espace qu'il y a pour créer des business type
agricoles ou industriels dans la transformation des produits primaires, et la
valorisation de certains produits. Selon la banque africaine du développement (BAD),
le développement agricole c'est le grand enjeu de l'Afrique d'ici 2025 car,
l’augmentation de la demande de produits alimentaires et les changements dans les
habitudes en matière de consommation, en raison de facteurs démographiques tels
que la croissance démographique et l’urbanisation, conduisent à une augmentation
rapide des importations nettes de produits alimentaires, leur valeur devant passer de
35 milliards d’USD en 2015 à plus de 110 milliards d’USD à l’horizon 2025. Ces
données ont poussé la BAD, la Commission de l’Union africaine (CUA), la
Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et le Gouvernement
Sénégalais à ouvrir en 2015, une consultation sur le sujet : comment nourrir l'Afrique ?
Toujours selon la BAD, la transformation des produits de base ainsi que des zones
agro-écologiques pourrait ouvrir des marchés d’une valeur de 85 milliards d’USD par
an à l’horizon 2025 ! Cela ouvre la voie à beaucoup de perspectives en termes de
développement et d'investissements.

De plus, l'environnement tropical africain est aussi un atout pour se considérer


comme étant en vacances toute l'année et ça, ça n’a pas de prix ! Voilà pourquoi de
plus en plus de pays africains s'ouvrent au tourisme et ça marche. L’Afrique a accueilli
57,8 millions de touristes en 2016, soit 4,4 millions de plus qu’en 2015. Cela
représente seulement 5 % du total de voyageurs dans le monde, mais leur nombre
pourrait atteindre les 134 millions en 2030, estime l’Organisation mondiale du
tourisme (OMT) dans son rapport annuel publié le mardi 15 août 2017. Selon les
estimations de l’Institution des Nations unies, dont le siège est à Madrid, le nombre de
touristes en 2016 représente 34,8 milliards de dollars de recettes touristiques.
L’Afrique du Sud – destination favorite des visiteurs en Afrique noire – a connu « une
croissance de 13 % des arrivées internationales, en partie due à des procédures plus
simples pour l’obtention de visas », assure l’OMT. Le nombre d’arrivées a également
bondi au Kenya (+17 %) et en Tanzanie (+16 %). L’Organisation signale également les
fortes progressions à Madagascar (+20 %), au Cap-Vert (+15 %), sur l’Ile Maurice (+11
%) et aux Seychelles (+10 %) « grâce à de meilleures connections aériennes et
maritimes ».L'environnement africain a encore beaucoup de potentiel en termes de
tourisme car il y a de plus en plus une forte demande.

14
2

L’environnement des affaires

Le dictionnaire Larousse donne plusieurs définitions au mot « environnement ».


Parmi elles, une a particulièrement retenu mon attention :

L’environnement, c’est l’ensemble des éléments objecCfs (qualité


de l’air, bruit etc.) et subjecCfs (beauté du paysage, qualité d’un
site) consCtuant le cadre de vie d’un individu.

Quand on parle d’environnement, il y a donc des points objectifs c’est à dire des
éléments mesurables, quantifiables et qui ont un effet et un impact direct sur
l’entreprise (par exemple la fiscalité). Mais il y’a aussi des points subjectifs. Ce sont
des éléments non quantifiables qui ont toutefois un impact sur la vie de l’entreprise
(la configuration sociale du pays par exemple).

Dans ce chapitre, je veux donc aborder l’environnement des affaires en Afrique et les
éléments qui le constituent. L’investisseur doit être conscient qu’il est important de
prendre en compte ces deux dimensions. L’objectif c’est aussi de montrer que le
climat africain, en comparaison à d’autres continents, reste favorable et propice à
développer des affaires.

Avant d’aller plus loin, notons que durant les deux dernières décennies, on a observé
une recrudescence des enjeux environnementaux sous l’angle écologique et
climatologique. Ces derniers sont plus que jamais au cœur des préoccupations. La
multiplication des instances nationales et internationales, des accords multilatéraux
(type COP 21) et le foisonnement des politiques publiques relatifs à la protection de
l’environnement le démontrent bien. L’Afrique n’est pas en marge de cette
révolution. Elle a d’ailleurs étéau cœur des négociations durant la COP 21 à Paris.
Ceci étant dit, ce point, bien qu’il ait toute sa place dans le climat des affaires, ne sera
pas abordé dans le présent chapitre. Comme évoqué précédemment, je souhaite
me focaliser sur certains aspects de l’environnement des affaires. Nous évoquerons
donc l’environnement sous deux angles de vue, sans doute utiles à l’investisseur et
essentiellement objectifs :

- l’environnement fiscal,
- l’environnement économique.
15
2.1 L’environnement fiscal

La politique fiscale fixe le cadre dans lequel interviennent les échanges et les
investissements. Elle crée un contexte propice au commerce et à la création de
richesses. A l’échelle de l’ensemble du continent, le taux d’imposition total moyen des
entreprises est de 46,9% de leur résultat commercial. Les entreprises africaines
s’acquittent globalement de 36,6 % de paiements par an au titre des taxes et impôts ;
et consacrent 313 heures à se conformer à la réglementation fiscale. En 2014, le taux
moyen d’imposition est globalement resté stable dans 60 % des 53 pays africains
étudiés par rapport à l’année 2013. Il a augmenté dans 23% des pays et a baissé dans
17%. Par exemple, le taux d’imposition au Congo RDC est de 54,6 % alors qu’il est de
45,7 % au Gabon et de 73,3 % en Centrafrique. L’Afrique est la deuxième région du
monde où les taux d’imposition et le temps nécessaire pour se conformer à la
réglementation fiscale sont les plus élevés après l’Amérique du Sud. La région où le
taux d’imposition des entreprises est le plus bas est le Moyen-Orient (24,2%)7.

De tels chiffres peuvent paraître effrayants et pourtant, le climat fiscal africain


bénéficie d’une grande souplesse permettant tout de même aux entrepreneurs de
pouvoir investir. Il faut noter que ces taux d’imposition, une fois rapportés aux revenus
des ménages et des entreprises sur place, affichent des montants à prélever moins
importants qu’en Europe. En effet, on constate la faible robustesse des
administrations fiscales. Même si ces dernières sont en phase de modernisation, le
reste à faire pour attendre le niveau de service des pays occidentaux est
considérable. Nul ne doute que la progression du numérique ne fera qu’accélérer ce
mouvement de modernisation et plus particulièrement les mécanismes de
recouvrement de l’impôt. Reste que pour l’investisseur en Afrique, le « cadre fiscal »
est moins tendu qu’en Europe. Il lui permettra donc de générer du cash, de payer ses
impôts tout en conservant des bons niveaux de trésorerie. De plus, les états africains
ont depuis plusieurs années, engagés une réforme de leurs systèmes fiscaux afin
d'attirer les capitaux étrangers. Dans un article intitulé « La fiscalité et l’investissement
en Afrique8 » et rédigé par l’avocat Cédric Dubucq on apprend que « les récentes
réformes intervenues au sein des pays africains et notamment des pays membres de
l’Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique (OHADA) vont
dans le sens d’une relative simplification de leur système, ainsi que l’instauration de
nombreux privilèges fiscaux aux entrepreneurs étrangers souhaitant investir dans
leurs pays. »

7 Taux d’imposition total moyen des entreprises : le classement des pays africains - www.agenceecofin.com
8 https://www.actualitesdudroit.fr/browse/afrique/droits-nationaux/8931/la-fiscalite-et-l-investissement-en-afrique

16
Il précise que « deux tiers de ces pays offrent des exonérations temporaires pour
attirer les investissements, tandis qu’un grand nombre d’entre eux ont pu mettre en
place des zones d’exportation faisant l’objet d’exonérations fiscales. [...]. On observe
un potentiel de forte croissance économique sur le continent africain, qui est la
preuve d’un réel dynamisme et l’existence d’excellentes opportunités pour les
investisseurs avec un horizon de long terme ».

Pour appuyer les points ci-dessous, l’arBcle nous donne à Btre


d’exemple, des informaBons sur trois pays africains :

- Le Botswana, qui possède l’un des systèmes fiscaux les plus simples et les
plus universels du monde, ce qui en fait un bel exemple de la tendance à la
simplification fiscale. En effet, le taux de l’impôt sur les sociétés y est l’un des plus
faibles du continent africain : 15 % pour les activités manufacturières et pour les
multinationales accréditées auprès du Botswana International Financial Service
Center pour faire du commerce transfrontalier. Ces mêmes multinationales sont
exonérées de retenue fiscale sur les intérêts, les dividendes, les prestations de
service, ainsi que sur les royalties versées aux non-résidents, de même que sur les
gains de capitaux et la TVA. Ces incitations fiscales sont sans précédents et sont
soutenus par un élargissement agressif de traités de non-double imposition entre le
Botswana et les gouvernements de la communauté internationale dans un but de
renforcer son attractivité.

- Le Congo, qui par sa loi de finance de 2014 a baissé le barème de l’IRPP et de


l’impôt sur les sociétés, ce dernier passant de 38 % à 30 %. De même, ce
gouvernement a procédé à l’exonération des droits d’enregistrement pour la création
d’entreprise ou encore à l’application du taux zéro de la TVA sur les productions
exportées et l’exonération totale des impôts.

- En Côte d’Ivoire, plusieurs réformes économiques et fiscales similaires ont


permis de porter le volume des investissements privés étrangers en 2016 à 672
milliards de FCFA, soit une hausse de 0,3 % par rapport à l’année précédente. Les
statistiques du Centre de promotion des investissements de Côte d’Ivoire (CEPICI)
révèlent qu’entre 2012 et 2016, la croissance moyenne des investissements s’est
élevée à 44 %, ce qui confirme le dynamisme patent des investissements privés dans
le pays notamment dans le domaine du bâtiment, des technologies ou encore de
l’agro-alimentaire.

17
2.2 L’environnement économique

Dans la présentation du livre intitulé « L’économie Africaine » de Philippe Hugon, on


apprend que « L'Afrique est de plus en plus convoitée pour ses ressources naturelles
et humaines avec une forte diversification de ses partenaires et connaît, au-delà des
conjonctures, une croissance moyenne supérieure à 5 % depuis le tournant du XXIe
siècle9». C’est incroyable ! Est-ce que vous vous rendez compte ? L’Afrique connaît
une croissance structurelle positive malgré les récentes crises économiques et
financières. Les analystes s’accordent à dire que l’Afrique est le lieu où il faut investir.

En tant que science humaine, l’économie est définie comme l’ensemble des activités
humaines tournées vers la production, l'échange, la distribution et la consommation
de biens et de services. En 2015, les Nations Unies à travers sa Commission
économique pour l’Afrique publiaient un rapport économique fort intéressant sur
l’Afrique intitulé « L’industrialisation par le commerce ». Il expose et démontre
clairement la dynamique économique positive que connaît l’Afrique. Si le rapport
aborde des points de l’économie qui reste à parfaire (par exemple l’amélioration des
services de santé ou la pauvreté et les inégalités), reste que plusieurs points positifs
sont tout de même évoqués. Quand la croissance du produit intérieur brut (PIB)
mondial a légèrement augmenté, de 2,4 % en 2013 à 2,6 % en 2014, la croissance
de l’Afrique est passée de 3,7 % en 2013 à 3,9 % en 2014. L’Asie de l’Est et du Sud
est la seule région à avoir enregistré une croissance plus rapide que celle de l’Afrique,
soit 5,9 % sur cette même période.

Le rapport poursuit sur la consommation privée et l’investissement. On apprend donc


que la croissance de l’Afrique a été modérément aidée par la consommation privée et
l’investissement, qui ont respectivement progressé de 3,4 % et de 1,8 %, en 2014,
contre 3,3 % et 1,6 % en 2013. La consommation privée et l’investissement
(formation brute de capital fixe) devraient continuer de tirer la croissance, en
augmentant de 3,3 % et 1,6 % en 2014, à 3,8 % et 2,6 % en 2015, respectivement.
Cette tendance est soutenue par une demande intérieure en hausse, suscitée par
l’amélioration de la confiance des consommateurs et l’élargissement de la classe
moyenne. Les investissements sont principalement portés par l’amélioration de la
conjoncture économique et la réduction des coûts liés à l’activité économique, par
exemple dans les pays suivants : Burkina Faso, Burundi, Côte d’Ivoire, Ghana, Kenya,
Maurice, Rwanda et Tanzanie.

9 https://www.cairn.info/l-economie-de-l-afrique--9782707176387.htm

18
Sur les entrées de capitaux privés, le rapport précise qu’ils sont en hausse :
« L’Afrique continue d’attirer des capitaux privés en raison de l’amélioration des
conditions de l’activité économique et de la multiplication des notations positives
concernant le sentiment des entreprises, comme les améliorations de la
réglementation relevées par Doing Business à l’Ile Maurice et au Rwanda.
L’investissement direct étranger est une importante source de financement extérieur,
mais il a été dépassé en 2010 par les envois de fonds, qui constituent également la
source de financement extérieur la plus stable. Les envois de fonds sont passés de
4,4 % du PIB en 2013 à 4,5 % en 2014 et vont probablement représenter 4,6 % du PIB
en 2015, davantage d’Africains expatriés souhaitant investir dans leur pays d’origine.
En termes absolus, le montant des envois de fonds a été de 62,9 milliards de dollars
en 2013, de 67,1 milliards en 2014 et de 71,8 milliards en 2015. »

APPORTS DE CAPITAUX EXTÉRIEURS, 2010–2015 (EN MILLIARDS DE DOLLARS)

(Source : Rapport sur L’industrialisation par le commerce)

19
Un dernier point, c’est celui du capital-investissement. Le rapport précise que « le
niveau de la dette de nombreux pays, le ralentissement de la croissance économique,
l’urbanisation, l’accroissement de la population et la demande croissante
d’infrastructures exigent des ressources supplémentaires. Le capital-investissement
est une chance à saisir car les pays qui ont accompli le plus de progrès en matière de
croissance économique au cours des décennies passées sont aussi ceux qui ont
attiré une plus grande part du capital-investissement privé (CEA, 2014a). Il s’agit d’une
source de financement particulièrement prometteur pour les petites et moyennes
entreprises, susceptible d’améliorer le financement intérieur au vu des taux d’intérêt
bancaires élevés et de la faiblesse de l’intermédiation financière dans la plupart des
pays africains ».

Ces indicateurs, plutôt encourageants, sont donc autant d’atouts qui devraient
pousser l’investisseur à s’intéresser à l’Afrique. Son contexte économique doit être vu
comme un atout malgré les fragilités structurelles qu’on peut y observer.

20
3

La raison socio-politique

L'environnement social d'un individu humain comprend ses conditions de vie et de


travail, son niveau de revenus, son bagage éducatif et les groupes sociaux dont il fait
partie.

En observant les médias occidentaux et l’image qu’ils véhiculent de l’Afrique, on


aurait tendance à croire que l'Afrique est une terre aride aux affaires et que
l'environnement social y est défavorable. Il est vrai que nombreux des pays africains
sont des « monarchies démocratiques » dirigées par des hommes assoiffés de
pouvoir et qui pour beaucoup d’entre eux, tyrannisent et musellent les peuples. Ceci
étant dit, il ne faut pas que cet état des choses soit un frein à l’investissement. En effet,
si plusieurs gouvernants africains font peu en matière de social, reste qu’il y a des
exceptions.

Le social, c’est d’abord le « bon vivre » et les rapports humains. Savez-vous que
l'Afrique est l'un des continents les plus chaleureux qui existe ? Il y a une autre facette
très peu connue de l’Afrique car très peu abordée dans les médias : c'est celle de
l'entraide. Peu importe la personne que vous êtes, il y aura toujours quelqu'un pour
vous aider et pour vous donner de quoi manger ou boire.

Le social, c’est aussi l’aspect culturel. Peut-être l’ignorez-vous, mais l’Afrique est
réellement multiculturelle. Ceci est d’autant plus vrai qu’il s’agit là d’un facteur de
développement économique. Le contexte culturel d’une entreprise est important car
il détermine les activités qui peuvent se développer (vendre des combinaisons de ski
au Mali n’est forcément le bon plan). Donc, un territoire ayant plusieurs cultures
actives signifie la possibilité d’y développer des entreprises dans divers secteurs. Les
biennales et les festivals internationaux se multiplient à travers l’Afrique, témoignant
du dynamisme croissant du secteur culturel. Selon le site Africultures.com, « Le
secteur de la culture apparaît aujourd’hui comme le lieu de nouveaux enjeux. Enjeux

21
culturels liés à la préservation de la diversité, face à la menace d’une mondialisation
perçue comme facteur potentiel d’uniformisation »10. L’Afrique a donc un fort
encrage culturel et elle compte le préserver. Le social c’est aussi le domaine
associatif. Plusieurs associations œuvrent sur le territoire. Elles sont d’origines et de
visions diverses. Elles sont dans domaines divers et variés tant les besoins sont
nombreux. Ces associations ont besoin d’agir dans un environnement économique
favorable. Elles ont des besoins auxquels les entreprises doivent répondre.

Je voudrais vous parler d'un pays qui en termes de développement économique et


social peut être une référence c'est le Botswana.

Le Botswana est situé juste au-dessus de l'Afrique du Sud, et est d'une superficie
égale à la France mais seulement peuplé de 2,25 millions d'habitants. En 1966, il était
l'un des 25 pays les plus pauvres du monde et aujourd'hui fait partie de l'un des pays
les plus riches d'Afrique grâce à l'industrie du diamant. Son taux de chômage s’élève
seulement à 7%11. Ce pays est aussi le pays le moins corrompu d'Afrique.
L'environnement social y est favorable. Le Botswana est une référence aujourd'hui en
termes de développement infra structurel, économique, géopolitique et culturel.

Cet exemple nous montre que le développement d’un pays africain est donc
possible. Mais il faut surtout savoir que le développement est une convergence de
plusieurs facteurs dont le social qui y occupe une grande place.

1 0 L a c u l t u r e : e n j e u d e d é v e l o p p e m e n t p o u r l ’ A f r i q u e ,
http://africultures.com/la-culture-enjeu-de-developpement-pour-lafrique-5797/
11 https://fr.m.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_du_Botswana --
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/botswana/presentation-du-botswana/

22
4
L’energie

Dans un rapport de 2001, du 4ème Forum International sur les perspectives


africaines organisé conjointement par la Banque Africaine de Développement et le
Centre de Développement de l’OCDE et intitulé « Un meilleur accès à l’énergie pour
les Africains » on apprend ceci :

« L’accès à l’énergie est une composante essentielle du développement


économique, social et politique. Il favorise le développement individuel via
l’amélioration des conditions éducatives et sanitaires. Il permet le développement de
l’activité économique par la mécanisation et la modernisation des communications. Il
participe enfin à l’amélioration de l’environnement économique en permettant une
intervention publique plus efficace, un meilleur respect de l’environnement et le
renforcement de la démocratie. Cependant, malgré un potentiel énorme en énergies
fossiles et renouvelables, l’Afrique présente des déficits énergétiques importants. Les
ressources du continent sont sous-exploitées, ou exportées sous forme brute, ou bien
encore gaspillées lors de l’extraction ou du transport. En conséquence, l’offre
disponible pour les populations est largement insuffisante et la consommation
d’énergie s’articule essentiellement autour de la biomasse ».
On ne peut plus clair. L’énergie est l’enjeu majeur des prochaines années en Afrique.

Je voudrais m'attarder sur une carte qui parlera d'elle-même et je vous donnerai mon
ressenti ainsi que mon analyse de celle-ci.

23
C'est une carte de la NASA qui a été légèrement modifiée pour laisser transparaître
une nuit absolue sur toute la terre en même temps. Elle circule énormément sur
internet et a été reprise dans certains ouvrages comme « The Universe : 365 Days »
de Robert Nemiroff.

On peut y distinguer un contraste énorme voire bluffant entre l'occident et l'Afrique.


C'est le seul continent plongé dans une obscurité quasi totale. On y voit seulement
quelques capitales allumées et encore. Cela pose la question de l’accès à l’énergie.
Cela nous interroge sur le manque à gagner économique du continent et ouvre en
même temps la voie à plusieurs opportunités.

Le manque d'accès à l'électricité est un réel frein au développement du continent. Le


contraste montre que les pays comme la France et autres sont à 200% d'exploitation
tandis que l’Afrique est à peine à 20 %. Et pourtant des projets existent. Par exemple le
barrage d'Inga en République Démocratique du Congo. A lui seul, il pourrait suffire à
approvisionner en électricité toute l'Afrique centrale. Si le projet va à son terme, il
pourrait suffire à toute l'Afrique. Plusieurs études sont en cours pour relancer ce
projet. Cette carte nous montre autre chose : la région d’Afrique n'est pas exploitée la
nuit. Or nous savons que sans l'électrification à 100% d'un pays ou d'une région, le
commerce ne peut se développer correctement. Voilà pourquoi il y a une réelle carte
à jouer pour tout business qui concerne l'énergie à moindre coût via les systèmes
solaires, éoliens ou même de l’hydroélectricité. La demande est immense :
l'électrification des entreprises, l'éclairage des rues, la climatisation, etc. Tous ces
domaines sont à développer en termes d'investissements.

24
5
Le potentiel entrepreunarial

Comme vous l'aurez compris depuis le début de cette lecture, le potentiel de


l'Afrique est énorme !

Selon la BAD, « en 2016, la croissance économique de l'Afrique est tombée à 2,2 %


contre à 3,4 % en 2015, en raison de la baisse des prix des matières premières, d'une
faible relance mondiale et de conditions météorologiques défavorables, qui ont eu
un impact sur la production agricole dans certaines régions. Elle devrait cependant
rebondir à 3,4 % en 2017 et 4,3 % en 2018, ce qui suppose qu'avec la relance des prix
des matières premières, l'économie mondiale sera renforcée et des réformes
macroéconomiques appliquées au niveau national ». Ceci a incité d'avantage
l'économie africaine à se diversifier et à développer d'autres sources
entrepreneuriales comme les start-up, la finance, les services, le e-commerce et
autres.

L'Afrique dispose d'un potentiel entrepreneurial inexploité. Mario Pezzini, directeur du


Centre du Développement de l'OCDE (Organisation pour la Coopération et le
Développement Economique) et conseiller spécial du secrétaire général de l'OCDE
pour le développement, a déclaré que

les économies africaines ne peuvent rater l'objecBf de


transformaBon de leur producBon. Les entrepreneurs doivent être
les principaux acteurs du passage de l'Afrique vers la quatrième
révoluBon économique

Le vivier territorial ne pourra réellement être exploité correctement que si tout le


processus en partant de la plantation, puis, passant par la transformation des matières
premières jusqu’à la commercialisation des produits finis est maîtrisé de A à Z sur les
territoires nationaux africains.

En lisant ces rapports, on peut se rendre compte de tout le potentiel entrepreneurial


de ce continent, juste sous l’angle de l'industrie.

25
Les Télécoms sont à développer prenant exemple sur les entreprises sur place afin
de créer une sorte de Free à l'africaine (Free est le quatrième opérateur de téléphonie
en France), un frelon technologique qui est venu concurrencer les 3 géants de la
téléphonie française Orange, SFR et Bouygues Télécom. Grâce à son intervention sur
le marché, Free a fait chuter les prix de la téléphonie de plus de 50% tout en faisant
des offres en illimité. Cette entreprise est détenue par Xavier Niel.

Dans le secteur du transport, il y a faire car l'avion et le train restent des moyens de
transport onéreux pour le portefeuille de beaucoup et pour l’Africain moyen. Il y a
matière à développer des systèmes de transports efficaces, peu onéreux et
écologiques.

Sur les moyens de paiements, le Nigeria développe des nouveaux canaux de


paiements via les téléphones mobiles. La pratique se fait de plus en plus. Il y a un réel
marché dans le domaine.

Dans le monde, environ la moitié des adultes ont un compte bancaire individuel ou
collectif selon la nouvelle base de données Global Findex. Comme on pouvait s'y
attendre, il y a une grande différence entre l'activité bancaire dans les pays
occidentaux où 89 % des adultes ont des comptes bancaire tandis que le
pourcentage s’élève à 41 % dans les pays dits en développement. La différence est
encore plus large quand on s’intéresse aux cartes de crédit où l’on constate que la
moitié des adultes en détiennent dans l’Occident contre seulement 7% dans les pays
en développement.

Je pense que celui ou celle qui est disposé(e) à véritablement investir en Afrique,
avec un projet murît et les outils nécessaires ne pourra que réussir son implantation
sur le vieux continent.

Je voudrais aussi vous parler d’un autre grand aspect qui est celui du potentiel
intellectuel, car oui, l'Afrique a beaucoup de grands inventeurs qui ont été cachés
dans l'histoire. Sans eux et leurs inventions, nous aurions été bien embêtés
aujourd'hui. Parmi ces inventions citons-en quelques une parmi tant d’autres :

- La lampe électrique : inventée le 13.09.1881 par Joseph V. Nichols et Lewis H.


Latimer,
- L’antenne parabolique : inventée le 07 juin 1887 par Granville T. Woods,
- L’aiguillage des trains : inventé le 31 octobre 1899 par William F. Burr.

Ces hommes ont marqué l'histoire. Je peux citer aussi Bertin Nahum et son robot
dédié à la neurochirurgie ou encore Leroy Mwasaru et son bioréacteur à excréments
humain ou Rachid Yazami, d’origine marocaine, ce scientifique a basé son étude
dans la recherche et le développement des batteries au Lithium-ion.

26
Je finirai par des innovateurs comme Hassine Labaied et Anis Aouini de Saphon
Energy, une start-up tunisienne, qui ont développé une éolienne sans pile.

L'Afrique regorge encore de talentueux inventeurs, chercheurs, docteurs, chimistes


et scientifiques prêts à développer le continent et qui sait, peut-être le monde.
Et ce n'est pas tout, nous avons des entrepreneurs remarquables comme :

Verone Mankou (Congo), Tech Entrepreneur, Fondateur & PDG de


VMKVerone :

Verone Mankou, 26 ans, est le fondateur de VMK, une entreprise de technologie axée
sur les technologies mobiles, en particulier dans la conception, en Afrique, des
tablettes PC et des smartphones. En 2011 VMK présentait la Way-C, sa première
tablette PC sous Android. Le Way-C se vend à 300 $ USD et est disponible au Congo
et en France. VMK fabrique également un smartphone Android africain appelé Elikia.

Farai Gundan (Zimbabwe),Fondatrice, Farai Medias :

Cette personnalité des médias et entrepreneur Internet née au Zimbabwe est la


fondatrice de Farai Media, une plate-forme publicitaire en ligne et sur mobile axée sur
l’Afrique. Elle est également co-fondatrice d’AfricaTripDeals, un système global de
distribution de voyages en Afrique.

Jonathan Liebmann (Afrique du Sud), Promoteur immobilier, PDG de


Propertuity :

Liebmann, 28 ans, est le directeur général de Propertuity, société sud-africaine de


promotion immobilière. Il est le « cerveau » qui a conduit à la construction de la Cité
Maboneng, un quartier culturel florissant dans l’est de la CDB de Johannesburg.
Autrefois, quartier négligé et détérioré abritant des complexes industriels
abandonnés, Maboneng a été transformé par Liebmann en une dynamique urbaine
à usage mixte avec des galeries d'art, des ateliers d'artistes, des espaces
commerciaux et des bureaux.

Bonny Maya (RD-Congo), PDG de Emart.cd, site de e-commerce :

Bonny Maya est un jeune entrepreneur congolais, fondateur d’emart (www.emart.cd)


qui est le plus grand site de e-commerce en RD-Congo. Son objectif est de
promouvoir des produits purement congolais, tout en proposant des solutions à la
diaspora dans le monde, comme le fait d’acheter et faire livrer leurs amplettes aux
membres de leur famille restée au Congo.

27
6
Le facteur « innovation »

Sans contredit, l'Afrique est à mes yeux, le continent où il y a le plus d'innovations. Il


suffit de s'y balader dans les rues pour voir à quel point l'ingéniosité des personnes est
mise à rude épreuve et ceci, notamment, à cause de la pauvreté. On peut y découvrir
tout un tas d'objets les uns plus innovants que les autres. L’objectif étant de résoudre
les problèmes du quotidien. C'est ce que l'on appelle l'innovation frugale. Cette
ingéniosité couplée avec les moyens nécessaires peuvent donner lieu à des
innovations remarquables et peuvent se répandre à grande échelle sur le continent.
Je pense à cette jeune fille Nigériane de 14 ans qui a réussi à faire fonctionner un
générateur avec de l'urine et cela pendant 6 heures ! Je vous citerai d'autres
exemples par la suite.

Notons tout d’abord que pendant longtemps, l'Afrique a été mise au second plan en
ce qui concerne l'ingénierie et l'innovation, mais aujourd'hui ce temps là est révolu.
Beaucoup de « grosses têtes » (permettez-moi l’expression !) sortent de bonnes
écoles. De brillants ingénieurs, mathématiciens, physiciens, consultants et
techniciens sont présents sur le continent (ou ailleurs) mais manquent de moyens
pour accomplir leurs rêves et leurs idées, faute, entre autre, d'investisseurs capables
de créer des opportunités.

Dans un article paru dans le Monde Afrique intitulé L’Afrique, futur royaume de
l’innovation, Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale affirme que le
continent doit créer un environnement propice aux technologies en investissant
notamment dans l’éducation. Bien que l’article rappelle les bénéfices des avancées
technologiques en Afrique, il rappelle toutefois que ces réussites masquent une
réalité moins radieuse. En effet, plusieurs conditions sont nécessaires pour faire de
l’Afrique une terre d’innovation : investir massivement dans les
infrastructures, instaurer une réglementation favorable à de nouveaux modèles
économiques et, bien entendu, mettre l’accent sur la recherche et le développement,
ainsi que sur la science et la technologie12.En outre, on observe de plus en plus
d’incubateurs pour les start-up. Ces dernières sont plutôt axées sur l'informatique, les
solutions de téléphonie et le web. C’est le reflet du nombre de talents formés dans ce
domaine.

12 Afrique, futur royaume de l’innovation ? – Makthar Diop, Le Monde Afrique, le 20/20/2017

28
Dans un entretien d’Ecofin Hebdo, Karim Sy, l’un des grands noms de la scène
technologique en Afrique francophone et qui a lancé le concept des Jokolabs disait
que le principal besoin de la technologie africaine est de dépasser la créativité et
l’idéation pour faire émerger des acteurs forts. Il poursuit en notant que lorsqu’on voit
que 45% voire 50% du PIB du Kenya passe par la solution de mobile banking M-PESA;
quand on voit l’adoption qui est faite de la téléphonie mobile sur le continent, qui en
fait le continent le plus dynamique; quand on voit la connexion qui se fait entre
mobile et internet, on remarque que si on adopte une démarche de rupture, on a un
vrai potentiel pour inventer un nouveau modèle13.

Pour le moment, il y a encore très peu d'incubateurs qui sont orientés vers de
nouvelles technologies. Mais il y a tout de même des exceptions qui arrivent à faire la
différence. Il suffit de voir les prix annuels de l'innovation pour l'Afrique (Innovation
Prize For Africa – PiA), organisé par AIF (African Innovation Foundation) dont l’objectif
est de renforcer l’écosystème d'innovation en Afrique, au travers de plateformes et
d’un réseau d’acteurs de l’innovation. Ce prix de l’innovation permet aux prétendants
de remporter une certaine somme d’argent (100 000 USD pour le gagnant) afin de
soutenir le projet de ces derniers. Nombreux sont ceux qui ont franchi le pas et qui
ont fait de leur innovation un modèle de réussite en Afrique. Pour n’en citer que
quelques-uns, en voici quelques exemples :

Api-Palu, crée par Valentin Agon,


Bénin : Api-Palu est un
médicament antipaludéen
développé à partir d'extraits de
plantes naturelles. C'est en
Afrique subsaharienne qu'on
rencontre 88 % des cas de
paludisme et 90 % des décès
dus au paludisme signalés à
l'échelle mondiale (OMS : 2015).
Certains gouvernements
africains consacrent jusqu'à 40 %
de leurs budgets de santé
publique au traitement de cette maladie. Api-Palu permet un taux rapide de
diminution des parasites du paludisme dans le sang après un traitement à court
terme, avec des doses relativement plus faibles. Il est disponible sous forme de
comprimés, de capsules ou de sirop. Le médicament a été approuvé au Bénin, au
Burkina Faso, au Tchad et en République Centrafricaine.

13

https://www.agenceecofin.com/dixit/2010-51388-karim-sy-la-france-et-l-afrique-ont-un-avenir-commun-qu-on-ne-
peut-pas-occulter

29
Tuteria, créé par Godwin Benson,
Nigéria :Un modèle
d'apprentissage qui se veut plus
adapté au continent africain.
Tuteria est une initiative novatrice
de plateforme d'apprentissage en
ligne peer-to-peer qui permet aux
personnes désireuses d'acquérir
toutes compétences,
académiques ou non, de se
connecter à n'importe quelle autre personne possédant ces compétences et se
trouvant à proximité. Par exemple, un étudiant ayant besoin de cours de
mathématiques peut se connecter en ligne avec quelqu'un de son voisinage qui
offre des cours de soutien en mathématiques. Globalement, les méthodes classiques
d'enseignement et d'apprentissage sont en train d'évoluer d'un système centralisé à
un système distribué, d'une approche standardisée à une approche personnalisée.

Tryctor, créé par Olufemi Odeleye,


Nigeria : Le Tryctor est un mini
tracteur créé à partir d'une moto. En
y fixant divers instruments aratoires,
il peut effectuer des opérations
similaires à celle d'un tracteur
conventionnel, mais à plus petite
échelle. Pour la plupart des petits
exploitants africains, l'agriculture
est une activité dure, laborieuse et
caractérisée par une faible productivité. Cette innovation a permis aux petits
exploitants agricoles d'Afrique de se mécaniser d'une façon qui leur était auparavant
inaccessible. Le Tryctor est également facile à utiliser et moins cher à entretenir
puisque 60 % de ses pièces et composants sont disponibles localement.

Scandin-Africa, créé par Madeleine Taylor


Mendy : Scandin-Africa est une plateforme
reliant les investisseurs scandinaves (très
peu représentés sur le continent africain), à
des entrepreneurs africains porteurs de
projets ambitieux mais manquant de
moyens.

30
Ce genre d'initiative doit se généraliser sur le continent afin de faire éclore nos
ressources innovantes.

Toutes ces personnes, et bien d'autres encore, méritent un soutien afin de


promouvoir leurs innovations et projets par le biais d’investisseurs comme vous et
moi. Alors n'attendez plus, c'est le moment opportun !

31
7

Le développement durable

Le Premier Ministre norvégien (1987), Mme Gro Harlem Brundtland, définit le


développement durable comme étant « un développement qui répond aux besoins
du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux
leurs ». En 1992, le Sommet de la Terre à Rio, tenu sous l'égide des Nations Unies,
officialise la notion de développement durable et celle des trois piliers économie –
écologie – social : un développement économiquement efficace, socialement
équitable et écologiquement soutenable.

Dans les chapitres précédents, nous avons pu voir que l’Afrique a un réel potentiel de
développement. Plusieurs business peuvent y être créés. Mais bien entendu, en tant
que bons investisseurs aimant l'Afrique, nous ne pouvons pas investir sans nous
inquiéter de l'impact que nos investissements laisseront aux générations futures.

L'Afrique de par sa beauté, ses richesses et son histoire mérite des investisseurs d'une
« grande classe », soucieux de l’équilibre social, écologique, budgétaire, et
environnemental de ce continent. Nous ne pouvons pas commettre les erreurs que
les grandes nations d'aujourd'hui ont commises ici ou ailleurs dans le monde, par un
souci de profit. Nous devons construire le présent en pensant à l’avenir.

32
J'aime bien dire que l'argent c'est bien mais la vie c'est encore mieux. Car nous
pouvons posséder toutes les richesses du monde mais on ne les emportera pas avec
nous dans la tombe. Et nos enfants hériteront des décisions que nous prendrons
aujourd'hui. Alors quitte à prendre des bonnes décisions, autant les prendre
maintenant.

Construisons un conCnent fort, développons des infrastructures durables et


tout ceci dans le respect de l'environnement. Développons des business qui
créent de la valeur et de la richesse pour les autres. Car en créant de valeur
pour les autres on contribue à notre propre épanouissement.

Dans un article paru dans le journal du Monde14, à l’approche de la COP 22 qui s’est
tenue au Maroc, on pouvait lire cet extrait extrêmement parlant sur la démarche à
suivre pour une meilleure croissance de l’Afrique : « L’Afrique est à l’aube d’une
croissance sans précédent. Comme l’a souligné l’Africa Progress Panel, le continent a
la possibilité de choisir un modèle pour son industrialisation. Un modèle de
« croissance verte » qui puiserait dans son vaste potentiel de ressources
renouvelables pour construire sa croissance économique lui conférerait un certain
avantage sur les marchés mondiaux. De même, le rapport de la Banque Africaine de
Développement sur la croissance verte souligne que cette transition contribue à la
création d’une croissance de « meilleure qualité », soit plus résiliente et plus
inclusive. Les opportunités les plus importantes de l’Afrique résident dans l’énergie,
l’urbanisme et la mobilité urbaine, ainsi que dans l’agriculture et l’utilisation des terres,
tous ces secteurs faisant face à des choix majeurs pour leur développement ».

14 COP22 : C’est le moment d’agir pour le développement durable en Afrique – Par Patricia Espinosa et
Salaheddine Mezouar – Le Monde, Le 02.11.2016 à 16h15

33
Alors, quels-sont les secteurs dans lesquels il faut inves4r ?

C’est un peu en guise de conclusion que je souhaite lister quelques secteurs porteurs
pour des investissements en Afrique. Il y a énormément de possibilités
d'investissements et ceci, dans chaque pays du vieux continent.

Pour ma part je retiens 4 grands axes prioritaires sur lesquels on peut investir avec un
gros retour sur investissements :

- L’agro-alimentaire : S’il y a bien quelque chose qui est indispensable à la vie de


l'homme et sur lequel il y a le plus grand commerce depuis la nuit des temps, c'est
bien l’alimentation. Dans l'agro-alimentaire j'englobe premièrement la base qui est
l’agriculture et l’élevage, et l'industrie de transformation des aliments. Puis dans un
deuxième temps, ce que l'on appelle les métiers de « bouche » : restauration,
magasin de distribution des denrées etc.

- Le Bâtiment : ici, on adresse des domaines comme la construction de


résidences ou de services, les services du bâtiment (matériel, engins, machinerie et
autres), l'hôtellerie etc.

- L'énergie : Un facteur très important qui sera la clé de la réussite et du


développement de l'Afrique. Il y a donc un gros enjeu financier à développer des
business dans ce domaine.

- Le digital : L'Afrique est le seul continent à ne pas avoir utilisé le téléphone fixe
de manière généralisée. Par contre, le taux de pénétration via smartphone est juste
extraordinaire. Le numérique en Afrique est une opportunité sans précédent.

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Remerciements

Tout d’abord, je voudrais vous remercier d'avoir pris de votre temps pour lire ce
petit livre. J'espère qu’il vous aura fait prendre conscience de l’importance d’investir
en Afrique. J’espère également qu’au travers de ces 7 raisons, bien qu'il y en ait plus,
vous trouverez l’intérêt et la motivation pour vous lancer dans l’investissement sur
ce continent.

Je souhaite aussi remercier toutes les personnes qui m'ont soutenu dans la
rédaction de ce livre et dans la réalisation de mes projets. En premier lieu, je
voudrais dire merci à une personne qui m’est très chère : J.C, à ma femme, mes
enfants et ma famille. À toute l'équipe qui a travaillé avec moi : Laurie, Amos, Daniel,
Alain, Ange, Wennie, Trésor, Poupon, et Martin. Sans oublier S.K. qui a toujours su
me conseiller en toute honnêteté et vérité.

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prochains articles.

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Un grand merci à vous qui me suivez dans cette aventure car votre confiance et
votre soutien sont l’une des pièces maîtresses de cette entreprise !

À votre réussite,
Joël Kolela

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