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Traditions & Us et coutumes

médiévales Japonaises

Le Mon-

est l'équivalent occidental du blason. Il est mis sur les armures des
guerriers et sur le kimono des vassaux de la famille. Sur les champs de
bataille, les guerriers ont toujours des drapeaux dans leur dos pour
montrer son appartenance et éviter la confusion.

De bonnes manières-

L'haleine : les gens polis ne souillent pas de leur haleine les


personnes d'un rang supérieur au leur. Il en va de même des femmes
vis à vis des hommes. C'est pourquoi les japonais ont l'habitude de
tenir leurs éventails ou leur main près de leur bouche lorsqu'ils parlent
ou rigolent. Cette règle s'étend de manière particulièrement drastique
aux possessions de ces personnes. Pour symboliser le respect qu'ils ont
de la hiérarchie, ils ont souvent des papiers exclusivement réservés
dans leurs manches qu'ils mettent dans la bouche lorsqu'ils touchent
ou manipulent des objets importants. De fait, un samouraï qui prend
soin de l'épée de son souverain mettra dans la bouche une boule de
papier, un prêtre shinto, lui, le fera lorsqu'il manipulera un objet sacré.
De même lorsqu'un samouraï lit une lettre de son seigneur.
S'abaisser : Les individus bien élevés s'inclinent devant leurs égaux,
mais s'agenouillent front contre terre devant leurs supérieurs. Le
nombre de courbettes et la profondeur de celles-ci dépendent
exclusivement du rang social du bénéficiaire. Les femmes s'inclinent
toujours plus profondément. On s'agenouille également dans la rue, au
passage d'un seigneur ou d'un noble et de leur suite. Si tel n'est pas le
cas, l'impertinent le paie toujours de sa vie. De même en est-il aussi
pour le Mikoshi (temple portatif) pendant les fêtes religieuses. Si on ne
s'abaisse pas devant l'idole, alors les porteurs peuvent venir saccager
la maison de l'impudent.

Entrer dans une maison : Il existe plusieurs règles de courtoisie dans


la maison au Nippon, du plus grand palais à l’humble chaumière. Une
des plus familières aux Occidentaux concerne les chaussures, qui sont
ôtées. En entrant dans une maison, les individus polis retirent leurs
sandales et marchent en chaussettes. Les sols au Nippon ne sont pas
cirés, ou lavés, mais sont balayés ou recouverts de tatami (nattes en
paille) : la seule façon de les protéger de la dégradation et de la saleté
de l’extérieur est de laisser ses souliers à la porte.

L'étiquette de l'épée-

• Chez un ami, un samouraï retire son katana dans la salle


d’entrée et le place sur le râtelier prévu à cet effet. Chez un
étranger, le samouraï pose son katana devant lui lorsqu’il
s’agenouille sur le tatami. S’il est posé sur sa droite, de
manière à ne pas pouvoir être dégainé facilement le samouraï
affirme implicitement qu’il a confiance en son hôte. S’il la
pose sur sa gauche, il laisse entendre qu’il se méfie de son hôte
ou que ce dernier doit se méfier de lui. Si l’invité passe dans
une autre pièce ou même dans un autre coin de la salle où il se
trouve, il emmène son épée. Le wakizashi reste dans son obi,
car il est trop court pour le gêner lorsqu’il s’agenouille.

• Il est très impoli de poser le katana garde en avant, de manière


à ce qu’elle soit face à l’hôte, car cela laisse entendre qu’il est
trop maladroit avec cette arme pour s’en emparer et constituer
un danger. Il est impoli de la part de l’hôte de porter des épées
lorsqu’il reçoit un invité, mais elles se trouvent généralement
non loin de là, sur leur râtelier.

• Il est très impoli de marcher sur l’épée de quelqu’un au lieu de


la contourner ou de la toucher sans la permission de son
propriétaire. Les samouraïs dont les fourreaux se touchent par
hasard dans les rues encombrées d’une ville dégainent souvent
immédiatement et tentent de s’entre-tuer pour effacer l’insulte.

• Lorsqu’un samouraï entre dans un théâtre ou dans le quartier


des geishas, il laisse ses épées à l’extérieur (à peu prés comme
un Occidental laisse son manteau au vestiaire avant d’entrer
dans une boîte de nuit).

• On parle quelquefois de l’épée d’un samouraï comme de son


Âme. Son katana et son wakizashi sont généralement des dons
de son seigneur, que ce soit directement ou par l’intermédiaire
de l’ancêtre qui les a reçus à l’origine. Perdre son épée ou se la
faire voler est une honte qui ne peut être effacée que par le
suicide.., ou la récupération de l’arme.

• Parmi les Buke, il existe une courtoisie spéciale dans le port et


le maniement des deux épées, une marque de rang. Tous les
hommes de la caste des Buke ont le droit de porter un Katana
et un Wakizashi, le «Daito» et le «Shoto». Portés ensemble,
cette paire d’armes est appelée le «Dai-sho»

• Tout insulte faite à l’épée est une insulte au porteur de l’arme


et ne peut être vengée que par l’utilisation de l’épée. Même
toucher le fourreau de l’arme d’un Samouraï est une insulte
entraînant un combat. Les rues surpeuplées peuvent alors se
transformer en champ de bataille si deux guerriers, dont les
fourreaux se sont heurtés quand ils se sont croisés, dégainent
leur arme pour venger l’insulte.

• Le Katana est porté dans la large ceinture du Buke. Quand il


est porté sans intention d’être utilisé, le tranchant de la lame est
orienté vers le sol. C’est un signe d’intention pacifique, car
dégainer en «Iaijutsu», une attaque soudaine, est impossible
avec l’arme dans cette position. Porter l’épée avec te tranchant
vers le haut est la position normale d’utilisation. Prendre
l’arme et la tourner en position de combat, en abandonnant la
position «paisible», est considéré comme un geste de défi.

• En entrant dans une maison, la courtoisie demande que le


Samouraï retire le Katana de sa ceinture, toujours dans son
fourreau, pour le laisser à l’entrée. Dans les maisons nobles ou
riches, une servante attend à la porte pour recevoir les armes.
Celles-ci sont rangées dans un râtelier spécial, et sont rendues à
leur possesseur quand il part. Dans une maison amie, un
visiteur retira son Wakizashi quand il s’assoit face à son hôte,
le posant à côté de lui. Dans une maison où la situation est plus
tendue, l’invité garde son arme la plus courte.
En présence d’un Daimyo, seuls ses gardes personnels et ses
fidèles les plus éprouvés ont le droit de garder leur Katana.
Une des plus grandes marques de confiance qu’un Daimyo
peut accorder est le droit de venir en sa présence en étant
complètement armé.

Contempler les têtes-

Les Japonais ont un mot pour désigner les têtes fraîchement coupées:
ils les appellent Nantakubi. Dans les batailles importantes, un
samouraï peut couper la tête d’un ennemi célèbre. Il la plante sur
son kozuken (un petit couteau qu’il garde dans le fourreau de son
katana) et va la montrer à son général (de cette façon, il ne touche pas
la tête directement et n’est donc pas souillé par le sang. Il n’aura pas
besoin d’aller se purifier dans un sanctuaire shinto). Les têtes
d’individus réellement célèbres sont conservées dans des boîtes
spéciales. On les montre par la suite à leurs partisans ou à leurs
proches pour les convaincre qu’ils sont bien morts.

Cette coutume impose aux samouraïs de prendre un soin tout


particulier de leur tête avant une bataille. Ils parfument leurs cheveux
avec de l’encens, noircissent leurs dents ou les brossent
soigneusement pour s’assurer qu’elles seront blanches et pas jaunes.
Beaucoup de jeunes samouraïs, craignant qu’après leur mort on ne con
f onde leur tête avec celle d’une femme, se laissent pousser la
moustache.

Comme le dit une chanson enfantine “Mon voisin Senmatsu était à la


guerre d’Omi.
Un an passa et il ne revint pas. Deux ans passèrent et il ne revint pas.
Trois ans passèrent et sa tête revint”.

Voyager-

• Tous les japonais se déplacent à pied. Seuls les nobles et les samouraïs en
mission officielle ont le droit de chevaucher sur les routes. Le palanquin
est une autre solution, plus rapide et le voyageur est alors porté de relais en
relais.

• Lorsque passe le cortège d’un seigneur, les roturiers se prosternent dans la


poussière. Leur tête doit toucher le sol. Les samouraïs doivent montrer la
même déférence envers la suite d’un noble. En fait, même les chefs de clan
les plus puissants sont encore d’un rang inférieur aux nobles impériaux et
doivent s’agenouiller quand l’un d’eux se déplace (en revanche, les nobles
sont souvent beaucoup plus pauvres que les seigneurs. Un noble peut
parfaitement extorquer de l’argent à un seigneur en le menaçant de faire
un voyage en même temps et au même endroit que lui. Cela obligera le
seigneur à s’humilier fréquemment et le ralentira d’autant ...

• Les voyageurs ont le droit de porter un wakizashi lorsqu’ils vont d’une


ville à l’autre. En ville, ils doivent laisser leurs armes à l’auberge ou
l’attacher de manière à ce qu’elle ne puisse être dégainée
brusquement. Tous les voyageurs reçoivent un permis de voyage dans leur
village ou quartier de départ. C’est une petite plaque en bois, qu’ils doivent
montrer aux aubergistes et aux fonctionnaires aux frontières des provinces.

• Seuls les soldats des armées impériales ou seigneuriales portent des


armures. Toutes les grandes villes sont protégées par des murailles. Les
portes sont fermées de nuit et ne seront ouvertes que si les gardes sont
convaincus qu’il y a une urgence majeure (pour la ville, pas pour le
voyageur).

• Il est illégal de voyager de nuit sans lanterne allumée. Si vous courez ce


risque, un garde peut parfaitement vous tuer en pensant avoir affaire à un
criminel... Vous êtes mis en garde !!

Les lois et codifications somptuaires-

Les lois somptuaires des Tokugawa couvraient à peu près n’importe


quel type de dépense. Les samouraïs n’avaient pas le droit de porter de
soie violette sans la permission de leur seigneur. Les roturiers
n’avaient pas droit du tout à la soie. Les palanquins ne pouvaient
servir qu’aux nobles, aux seigneurs et à leurs parents, aux médecins,
aux devins, aux prêtres, aux malades et aux personnes âgées. Si un
samouraï se déplaçait en palanquin, son seigneur était considéré
comme responsable. Même la somme d’argent qu’un homme pouvait
donner en dot à sa fille ou dépenser lors du mariage de son fils était
strictement codifiée à partir des revenus et de la classe sociale de la
famille.

En pratique, les gens riches trouvaient toujours des moyens de


dépenser leur argent sans attirer l’attention du gouvernement. Un
otokodate pouvait porter un kimono de coton vert, avec une fine
bordure de soie rouge cerise. Aux époques difficiles, le gouvernement
se servit des lois somptuaires pour diriger la colère du peuple sur les
riches marchands et, en particulier, les prêteurs sur gages. Leurs
richesses furent confisquées en punition de leur extravagance et les
dettes qu’on leur devait furent annulées.
Le Ken-

Saviez vous que la mesure architecturale médiévale japonaise se


nomme le Ken ou l’homme endormi, 1,92mètres. C’est ainsi que deux
piliers voisins devaient être séparés d’au moins un Ken ainsi que la
hauteur des lieux. C’était la mesure universelle. Les tatamis firent
ainsi 1 Ken de long sur 1 demi Ken de large et la base architecturale,
cubique.

Geishas et courtisanes-

Les jolies petites filles sont souvent vendues aux maisons de thé, où
on leur apprend à devenir courtisanes (et serveuses). Une jeune fille
douée et intelligente peut convaincre son employeur de la laisser
apprendre les compétences artistiques qui feront d’elle une geisha
(littéralement: “personne-art”). Les maisons de thé se trouvent dans un
quartier séparé de la ville. Les femmes ne sont pas autorisées à en
sortir à moins d’avoir l’autorisation du propriétaire de leur contrat. Les
samouraïs qui pénètrent dans ce quartier doivent laisser leurs épées
aux gardes de l’entrée. Cette mesure est destinée à les empêcher de se
battre pour une femme.

Certaines de ces filles Sont des paysannes vendues aux époques de


famine, D’autres sont les enfants ou les jeunes épouses de joueurs
pauvres qui les ont perdus aux dés. Parfois, une femme issue d’une
famille de samouraï peut se vendre elle-même, afin de récupérer
l’argent nécessaire pour sauver l’honneur de a famille. C’est considéré
comme une action très honorable, généralement accomplie malgré les
protestations des membres masculins de la famille.

Le contrat d’une enfant roturière rapporte 50 pièces d’argent au


vendeur, celui d’une roturière adulte 80 pièces d’argent et celui d’une
samouraï 200 pièces d’argent. Le contrat d’une courtisane expire
lorsqu’elle atteint trente-cinq ans. Ceux des geishas sont valables
vingt-cinq ans.

Le contrat d’une femme est parfois racheté par un de ses amants, ce


qui lui permet de l’épouser. Il est très difficile d’économiser pour
racheter son propre contrat. Fn effet, le propriétaire du contrat prélève
90% de ce que gagne la courtisane pour payer sa chambre, ses leçons
et ses vêtements. Ce qui reste est essentiellement dépensé en parfum et
bijoux.

Le contrat d’une courtisane roturière coûte 200 pièces d’argent, celui


d’une geisha roturière 400 pièces d’argent et celui d’une geisha
samouraï 500 pièces. Le contrat d’une courtisane ou d’une geisha à la
mode peut coûter dix fois plus, en fonction de Sa réputation. C’est à
peu près l’équivalent de la dot d’une fiancée.

Les Torii-

L’un des éléments architecturaux les plus


caractéristiques des temples et palais
japonais c’est le torii ou tori. Ce sont une
sorte de portail monumental situé devant le
temple ; planté parfois dans un lac ou
jaillissant de la mer, il est toujours en bois,
quelque fois peint en rouge ; il indique
l’entrée de l’enceinte sacrée. Une aimable
légende prétend que la déesse Amaterasu,
irritée contre sa descendance et s’étant
retirée dans une grotte pour y bouder tout à
son aise, n'avait consenti à quitter son
refuge et à rendre aux hommes l’éclat du
soleil qu’à l’appel d’un coq obstiné à
chanter du haut de son perchoir … qui fut
le premier torii. Un autre élément décoratif
de l’enceinte religieuse est une grosse
corde de paille tressée, souvent ornée de
pompons, eux aussi en paille, et qu’il
convient de ne pas franchir si l’on n’a pas
rempli certaines conditions, notamment de
purification ou d’éviction des nombreux
tabous qui frappent indifféremment
hommes ou femmes – encore que les
femmes soient plus fréquemment impures
quel les hommes.
Katakuichi-

La vendetta légale. Elle ne peut être demandée qu'aux autorités du


secteur et pour la mort d'un proche du demandeur. Le bien-fondé de la
demande ne compte pour rien, seul le statut social du demandeur
compte dans la balance. Mais une règle essentielle doit être observée,
le vengeur doit être de statut social égal ou inférieur à celui pour qui il
veut rendre justice (un seigneur ne pourra pas chercher à venger un de
ses fidèles samouraï). Dès que le katakuichi a la bénédiction des
autorités, le vengeur ne peut plus revenir chez lui sans la preuve de sa
réussite. La permission doit être enregistrée dans la province où réside
la personne visée. Mais attention ! Si le katakuichi est refusé, le
vengeur ne pourra jamais mettre les pieds dans cette province dans ce
seul but. Le vengeur devra déclarer tous ses faits et gestes ainsi que
toutes informations pertinentes sur l'avancée du katakuichi. Au cas où
cette dernière chose serait mal administrée ou pas administrée du tout,
le vengeur pourrait être exposé à une accusation de meurtre, ce qui
pourrait compliquer considérablement les choses ! (les vengeurs de la
castes samouraï sont rarement inquiétés à ce sujet) Pour que
le katakuichi soit valide, il faut absolument que se soit le vengeur lui-
même qui tue la cible, même si la cible meurt d'un accident,
le katakuichi est considéré comme raté. Toutes procédures d'héritage
peuvent rester lettres mortes tant que le meurtrier d'une victime est
encore en vie.
Seppuku-
Aussi appelé hara-kiri, le seppuku est le suicide rituel pratiqué par
les samouraï. Ces derniers considéraient le seppuku comme un
privilège de caste. Tandis que Hara-kiri est une forme
de seppuku réservée aux petites gens suffisamment courageuses et de
basses classes. Systématiquement, le samouraï doit demander
l'autorisation à son seigneur pour le faire. De nombreuses raisons
peuvent pousser un samouraï à cela. L'une d'elle, poignante, mais bien
réelle, consistait à pratiquer le seppuku lorsque, ne pouvant déroger au
devoir de loyauté envers son seigneur et ne pouvant se permettre de
faire des remontrances à cause d'un comportement irresponsable de ce
dernier, le samuraï se donnait la mort en signe de protestation, une
forme de gage d'absolue loyauté et de don de soi ultime
nommé Kanshi(évidemment, ici, l'autorisation n'est pas demandée).
Lorsque ce type de seppuku était pratiqué par un fidèle et
vieux samouraï du clan, cela avait des répercutions particulièrement
efficaces chez le seigneur, mais quelque soit le personnage,
le kanshi reste très bien vu. Le seppuku est donc un moyen honorable
d'échapper à une perte d'honneur ou de crédibilité trop insoutenable
face au giri (Devoir), il reste un bon moyen de sauver la face et de
quitter ce monde avec un honneur restauré. Les conflits existentiels
qui poussaient
les samouraï au seppuku consista
ient souvent en l'obligation de
commettre une action amenant
une honte insupportable, alors
que ne pas la commettre serait
déshonorant et un refus patent de
soumission. Chercher à échapper
à une mort déshonorante ou à la
capture sur un champs de bataille
peut prendre cette forme (dans ce
cas, la cérémonie est des plus courte). Les samouraï coupables de
méfaits étaient généralement conviés à se faire seppuku. Quant
au Funshi, c'est un type de seppuku pratiqué par les samouraï qui ne
peuvent assouvir leur besoin de vengeance du fait qu'ils ne peuvent
atteindre physiquement leur ennemi. Ce dernier se fait en public. Suite
au Funshi, lorsque la famille du samouraï fait une demande
de Katakuichi contre cet adversaire, il est rare que la vendetta soit
refusée par les autorités. Il existe aussi le Junshi, qui est un suicide
que tous les samouraï de la maisonnée s'infligent lorsque leur grand
seigneur meurt. Ils préfèrent suivre leur maître plutôt que de lui
survivre. Les dames samouraï par contre pratiquaient le Jigaï, une
variante du seppuku qui différait dans la forme de la cérémonie,
puisqu'elles se nouaient les chevilles pour garder une posture élégante
même dans la mort et se tranchaient la gorge par la suite au lieu du
ventre. Alors que les hommes, après s'être recueillis, utilisaient une
dague ou une épée courte et pratiquaient les trois incisions. Ces
dernières commencent au niveau de l'estomac jusqu'au foie, vers le
haut et enfin en diagonale vers le cœur. Un second tranchait la tête
du samouraï pour éviter toute manifestation intempestive et
déshonorante de douleur ...
Kirisutegomen-
Tuer et s'en aller ! Voilà succinctement exposée cette coutume qui était
dévolue une fois encore au samouraï. Ce dernier avait le droit de tuer
un heïmin ou un eta (intouchable) si ce dernier présentait un
comportement inapproprié, une attitude incorrecte ou "commettait"
une action que le samouraï estimait répréhensible (un air bourru par
exemple). De fait, la chose reste très relative. Mais les lois du clan
dominant où se trouve le samouraï peuvent l'en empêcher (rarissime)
ou relativiser les choses en faisant juger l'heïmin ou l'eta fautif.
Évidemment, toute personne à le droit de se défendre, ce qui veut dire
que si jamais un samouraï, suite à un kirisutegomen se fait battre par
un heïmin ou un eta, la honte sera difficilement supportable (s'il est
encore vivant). Cela veut dire aussi que, même si l'heïmin ou l'eta se
fait convoquer par les autorités locales pour enquête, il ne sera pas
inquiété outre mesure parce que ce samouraï n'était finalement pas
digne de porter son titre. Cependant, si un climat de révolte couve et si
les samouraï estiment que c'est un affront fait à la caste
des samouraï toute entière, il se peut qu'ils condamnent
l'heïmin (généralement une condamnation à cette époque était presque
toujours un arrêt de mort). Mais ils ne peuvent ignorer les règles
du katakuichi n'acceptant comme vengeur que les personnes de rang
inférieur ou égal au statut du mort. Et puis qui sait, l'heïmin est peut
être plus fort que l'on croit !? Bref, les conséquences dépendent des
forces en présence et de l'atmosphère sociale toute entière.

La cérémonie du thé - Cha no yu


1) Rapide Historique. Dans le Budô-Shoshin-Shù il est indiqué que
le Samouraï doit savoir faire la cérémonie du thé. Cette cérémonie fut
codifiée sous sa forme moderne au Xvème siècle par le Shogun
Ashikaga-Yoshinasa, par contre le thé est utilisé par les japonais
depuis le VIIIème siècle. Après avoir repoussé l'invasion mongole de
1281, elle devint une religion de l'art de la vie et fut le prétexte du
culte de la pureté et du raffinement. La cérémonie s'effectue dans la
"Chambre de Thé", endroit considéré comme étant une oasis dans le
triste désert de l'existence (c'est beau comme définition, elle n'est pas
de moi mais de Okakura Kakuzo).
2) La Chambre de Thé. Les japonais l'appelle le Sukiya ce qui
signifie la Maison de la Fantaisie, quant il s'agit d'un pavillon fait à
l'extérieur de la maison. Cette construction doit être entreprise par un
expert en charpente spécialiste en Sukiya. Un tel lieu coûte 3 fois plus
cher qu'un pavillon normal. Quant la Chambre de Thé est aménagée à
l'intérieure de la demeure elle s'appelle Kako (traduction : enclos).
Le Sukiya doit donner l'impression de la pauvreté raffinée (c'est un
comble vu le prix), il est meublé par un Tokonoma (sorte de petit autel)
où trône un bouquet, un vase ou une peinture. Cet unique objet
d'ornement doit être changé à chaque fois que revient un invité,
oublier ce détail ferai passer votre Samouraï pour un primitif indigne
d'être fréquenté. La porte est très basse et oblige à s'incliner en entrant.
Il ne doit jamais y avoir plus de 5 personnes dans le Sukiya. La
Chambre de Thé est prolongée par une antichambre appelée mitsuya,
où se trouvent les 24 instruments nécessaires à la cérémonie. Un
portique (mashiaï) indique l'endroit où attendent les invités. Ces
derniers doivent marcher sur le roji (allée) qui abouti au Sukiya.
3) Le cérémonie. Les invités attendent sous le portique, ils profitent
de ce moment pour établir l'ordre d'entrée. Les Samouraïs déposeront
leurs sabres sur le râtelier situé à l'extérieur, près de la porte. Après
avoir franchi le seuil ils salueront le Tokonoma. Tout le monde s'assied
et la cérémonie peut commencer. Une telle cérémonie est source de
prestige pour celui qui l'organise, elle permet d'approcher des
dignitaires qui pourront vous être utile au cours de vos aventures,
l'investissement dans la construction d'un Sukiya donne un bonus de
20 % au joueur qui demande plus tard à l'un de ses invités une faveur
ou un renseignement confidentiel pouvant se révéler important pour la
suite de l'aventure. Si votre personnage est invité à une cérémonie et
qu'il respecte le protocole, il bénéficiera d'un bonus de 10 %. Cette
façon d'agir peut se révéler aussi efficace que le recourt à la corruption
et est nettement moins dangereux.

Un exemple de maison de thé en coupe transversale

Le théâtre-
Le japonais du moyen age est un grand amateur de spectacles, les
marionnettes, les acrobates et les jongleurs attirent les foules. Le
théâtre est aussi très apprécié, surtout le Nô, qui est fréquenté par les
lettrés. le théâtre Kabuki est apparu en 1603, il est très populaire mais
pas du tout du goût des Samouraïs. L'acteur occupe le rang le plus bas
de la société japonaise. Un théâtre Nô est souvent construit dans la
cour des temples, il a toujours les mêmes formes. La scène est
surélevée d'environ un mètre et est constituée de deux parties
distinctes; d'une part le plateau (butai) de forme carrée de 3 Ken de
coté (1 ken = 1,92 m) prolongé au fond par un espace de 1 Ken sur 3,
et d'autre part un pont (hashigakari). l'ensemble est couvert par un toit
supporté par des piliers qui servent en plus de repère pour les acteurs.
Trois pins sont plantés devant le pont dans le même but. Un acteur de
Nô porte un masque qui limite beaucoup son champ de vision. Sous la
scène se trouvent d'énormes jarres destinées à servir de caisses de
résonance aux appels de pied. Les acteurs de Nô peuvent très
d'excellents espions et souvent il peuvent fournir des renseignements
intéressants aux aventuriers qui auront réussi à gagner leur confiance.

Les différents types de personnage d'une troupe de Nô sont :


- Le Shite (celui qui agit) est l'acteur principal, est un excellent mime
et un très bon danseur. Très entouré il est difficile de l'approcher
surtout si le personnage est de condition relativement modeste.

• Le Waki (celui du côté) est le deuxième acteur de la pièce, il est


aussi très entouré mais il est un peut moins dur à rencontrer
que le Shite.

• Le Tsure (suivant) a souvent un rôle modeste à tenir, ce qui le


rend plus accessible.

• Le Tomo (compagnon) est dans la même situation que le Tsure.

• Le Kyôgen (acteur comique) intervient entre les scènes et


pendant les changements de costumes. Il est souvent méprisé
par le public, ce qui en fait un être aigrit et par conséquent il
est l'acteur le plus facile à joindre. Il faut tout de même faire
attention pour ne pas être vu en public avec lui, cela risquerait
de nuire à l'image de marque de votre personnage, surtout si il
est Samouraï.

• Les musiciens sont au nombre de 3 ou 4 suivant la pièce. Il y a


une flûte et des percussions, ils n'ont qu'un rôle
d'accompagnement et sont des personnages discrets.

• Les choristes sont 4, 8 ou 12 et sont dans la même situation que


les musiciens.

• Le Koken (surveillant) ne participe pas à la pièce. Il est


seulement là pour veiller à ce que tout se passe bien
(personnage très discret).

Le théâtre peut être un lieu de rencontres, le tableau qui suit peut


agrémenter vos parties de Bushido.
TABLEAU DE RENCONTRE % RENCONTRE
COMPORTEMENT
01-50 PERSONNE
51-60 COURTISANE Vous fournir des renseignements utiles
61-70 SAMOURAÏ Vous fournir des renseignements utiles
71-75 MOINE Vous fournir des renseignements utiles
76-80 MARCHAND Vous fournir des renseignements utiles
81-85 DIGNITAIRE Vous fournir des renseignements utiles
86-89 VOLEUR Laissé au souhait du Mj
90-92 COURTISANE essaie de vous séduire pour rester avec vous
93-94 SAMOURAÏ Vous fourni des renseignements faux
95-96 COURTISANE essaie de vous compromettre
97-98 SAMOURAÏ Rônin qui vous cherche des poux
99-00 DIGNITAIRE Vous fourni des renseignements faux

Article Tiré du Fanzine Méluzine n°15, avec l'aimable autorisation de Dominique


Laporte.

Passage de frontière-

les heïmin et toutes les castes qui leur sont inférieures doivent
posséder une autorisation du daïmyo en personne pour sortir de leur
province. Car comme dans notre moyen âge, les serfs comme
les heïmin ne sont pas autorisés à partir. Ils sont propriété du maître
des lieux. Et comme telle, ils ne doivent rien faire de moins que sa
volonté. Les routes étaient souvent bloquées par des barrages
de samouraï inférieurs très nombreux. Ils contrôlent tous les passants
et n'accorderont pas d'autorisation de passage à qui n'est pas capable
de justifier sa venue par un laissez-passer. Ces barrages de police
étaient si nombreux que parfois -et s'en était ridicule- il est déjà arrivé
que sur sept kilomètres de distance 200 postes de contrôle soient
présents. Fort heureusement un tel déploiement de force n'est pas
chose courante.

La fabrication de sabres-

Il y a à peu près une demi douzaine de personnes impliquées dans la


construction d'un sabre. Le forgeron s'occupe de la lame. Il commence
avec un acier traditionnel appelé Tamahagane et plie et replie le
volume d'acier au marteau un certain nombre de fois. Puis il fabrique
deux objets d'une part le shinganae, un volume d'acier creux et d'autre
part le Kawagane ou acier plein. Kawagane est plié maintes et maintes
fois et fini par être dur et ductile. Dans les assemblages simples, une
pièce Kawagane est pliée autour d'une pièce shinganae. Ainsi
le shinganae permet à la lame de plier au lieu de casser à l'impact et
le Kawagane quant à lui permet d'avoir un tranchant fabuleux. Des
méthodes plus compliquées peuvent produire des épées faites avec 5
pièces d'acier différentes toutes forgées différemment. Le procédé de
pliage est suivi attentivement de très près pour contrôler l'uniformité et
la teneur de l'acier en carbone. Un forgeron accomplie peut dire à l'œil
et au dixième de pourcentage près la teneur en carbone de l'acier.
Lorsque la lame du sabre est pliée convenablement, qu'elle est de
longueur adéquate et qu'elle possède une courbe qui siée au forgeron,
ce dernier dégrossit les défauts à l'aide d'une pierre polie et peaufine
les détails. Puis vient le moment du polissage. Celui qui polie utilise
successivement différentes pierres pour finir la lame. C'est lui qui est
responsable du tranchant, mais ce n'est qu'une partie de son vrai labeur
qui consiste à faire ressortir la beauté de ce qu'a produit le forgeron.
Bien polie, la complexité de l'assemblage est alors révélé. Autrement,
la lame est gâchée. Puis vient le tour du menuisier qui fabrique
le saya (fourreau). Chaque saya est traditionnellement sculpté dans
l'arbre nommé Ho. Il doit parfaitement épouser les formes de la lame.
Par conséquent chaque saya est unique. Le bijoutier lui, fabrique
le habaki, qui est ce petit morceau de métal situé entre le sabre et le
fourreau et qui empêche la lame de tomber du saya. L'ouvrage est finit
par différents artisans. Ils s'occupent de faire la Tsuba (garde main), la
Tsuka (poignée) et le Menuki (l'ornementation). Combien peut-il y
avoir de couches dans un sabre ? Des pliages et repliages successifs, il
en résulte un nombre de couches qui dépends strictement du forgeron
lui-même. Shinganae est généralement plié10 fois, il en résulte 1000
couches différentes. Kawagane est plié de 12 à 16 fois, c'est selon le
type d'acier et le forgeron, ce qui produit un nombre de couches allant
de 4000 à 65000 !!
Le mariage-ACTE I : C’est un entremetteur qui se charge des premières
démarches en vue d’une union légitime : il parle au jeune homme et à ses
parents d’une jeune fille dont il connaît la famille et qui serait susceptible de
convenir, comme épouse principale ou secondaire, au futur chef de famille
qui n’a que très rarement son mot à dire en la circonstance. Il arrive parfois,
mais très rarement, que le fiancé en puissance ait pu apercevoir une
silhouette, ou plutôt un kimono aux couleurs tendres pour lequel son cœur a
battu un peu plus vite. Avec ou sans intermédiaire, le premier acte du jeu
amoureux est épistolaire : le prétendant adresse à la jeune fille une lettre
soigneusement calligraphiée où il exprime, le plus souvent en termes très
conventionnels – comment faire autrement quand on ignore à qui on
s’adresse – les sentiments qui l’agitent. Cette première missive doit
obligatoirement être suivie, dans des délais très courts, d’une réponse de la
belle. Le jeune homme et sa famille se livrent alors à de délicates analyses
graphologiques. Il s’agit de voir, dans la transparence des caractères tracés
au pinceau, à qui l’on a affaire. Il faut croire que les graphologues amateurs
et familiaux s’attachaient plus à l’art calligraphique qu’à la psychologie
dévoilée par le trait, car il arrivait souvent que le scripteur le plus habile de
la famille (souvent le grand père) « prenne la plume » en lieu et place de la
timide fiancée, moins experte dans l’art de manier le pinceau.
Si le jugement épistolaire est
défavorable, les ponts sont coupés de
suite, sans amertume de part et
d’autre ; s’il est favorable, le jeune
homme va passer au second acte.
ACTE II : le plus tôt possible le
jeune homme va se rendre à la
dérobée chez l’élue de son cœur .
Cette visite n’aura d’ailleurs qu’un
caractère clandestin tout relatif. La
maison japonaise est ouverte, sonore
; la chambre de la jeune fille n’est
qu’à peine isolée des chambres
voisines par des écrans (soji) qui
balancent au vent de la nuit et, de
toute façon, la famille est au courant.
Pendant cette première nuit, les
jeunes étourneaux ne devront guère
dormir (expérience prénuptiale très
originale, puisque je parle ici de
coutumes datant de l’an mille
environ), ils deviseront sur le mode
romantique et mélancolique et l’aube
arrachera quelques sanglots de pure convention à l’heureux garçon qui devra
avoir quitté la maison « dans le plus grand secret » (là je ris toujours !). De
retour chez lui, avant même de prendre le moindre repos, il lui faudra
rédiger « la lettre du matin suivant ». Il n’aura guère d’efforts imaginatifs à
faire, la tradition exigeant qu’il soit question de chagrin, d’impatience,
d’ennui, des longues heures qui doivent encore s’écouler avant la prochaine
nuit … Un court poème peu original complétera le message, on y comparera
la taille de la jeune fille à la branche flexible d’un saule, son teint à la fleur
printanière du cerisier, son regard à la transparence d’un lac de montagne.
L’essentiel est de vite remettre la lettre. Le messager était souvent
copieusement reçu par la famille de la jeune fille, abreuvé et comblé de
présents. Souvent les amis se disputaient l’honneur de servir de messager.
Avant de partir, il recevra un lettre de la jeune fille pur l’heureux élu.
ACTE III : le second soir, même visite aussi peu secrète. On tâche de varier
un peu les termes de la deuxième lettre cette fois. Puis vient la troisième nuit
nommée « proclamation de l’événement ». Les jeunes gens vont trouver
dans la chambre de la jeune fille deux gâteaux de riz confectionnés par la
mère de la future mariée. S’ils les acceptent et les mangent, alors le mariage
est considéré comme accompli dans le domaine religieux (qui est le seul de
l’époque). Puis le chef de famille adresse aux époux une lettre de
félicitation. Le jeune homme est désormais de la famille et peut rester dans
la demeure de la famille de la jeune fille tandis que l’on prépare le banquet
qui aura lieu le soir même. A ce banquet assisteront les amis du jeune
homme, mais pas ses parents ( !), il fera alors connaissance avec les parents
de son épouse qu’il ne connaissait pas encore…

Le rôle et l’art du costume-

Si les paysans de l’ancien Japon portaient un costume extrêmement


simple et, comme nous dirions, fonctionnel, il n’en était pas de même
des nobles et des gens de cour dont une étiquette fort rigoureuse
réglementait la garde robe, celle-ci constituait en quelque sorte une
carte d’identité précise qui permettait, d’un coup d’œil, de déterminer
a rang, parfois même la fonction du noble seigneur ou de l’imposant
guerrier qui l’arborait. Les paysans étaient presque uniformément
vêtus de bleu, de violet ou de rouge, teintes extraites économiquement
de diverses graines ou racines de plantes fort communes. Sur un
pantalon de toile ajusté à hauteur du mollet afin qu’il ne gêne pas la
marche ou les travaux dans la rizière, ils portaient une blouse parfois
recouverte d’une veste ou, en hiver d’une vaste cape de paille. De
paille également étaient faites les bottes que chaussaient les habitants
des régions aux hivers enneigés. Sur la tête, les gens du peule
portaient une sorte de bonnet de couleur noire. La plupart du temps ils
allaient nu-pieds ou, si la route était longue, ils disposaient de sandales
de paille retenues par une lien passé autour de gros orteil. Les socques
de bois que nous connaissons par les photos ou le cinéma n’étaient
utilisés que lorsque la pluie transformait les routes et les rues en
bourbiers ; il convenait alors de surélever la chaussure par ces deux
plaquettes transversales qui nous paraissent barbares mais sur
lesquelles, avec un peu d’entraînement on parvient à marcher. Les
paysannes portaient quant à elles un costume qui n’a que très peu
changé si on le compare au costume japonais traditionnel
d’aujourd’hui : un kimono dont les pans sont croisés et retenus à la
taille par une ceinture ; parfois quand il y avait lieu de protéger le
kimono, on enfilait une sort de jupe que l’on fixait à la ceinture. Pour
travailler aux champs, homme et femmes, lorsque le soleil était ardent,
réduisaient au maximum leur costume et travaillaient torse nu. Par
contre dans une société aussi sévèrement hiérarchisée, les costume des
nobles ou des fonctionnaires témoignaient d’une recherche et d’un
raffinement autrement complexes. D’une manière générale, s’il était
courant qu’un riche citadin confiât à son costume le soin de suggérer
son rang à la cou ou le degré de ses richesses, c’était toujours. Avec un
goût très sûr et un sens de l’esthétique bien propre à cette nation dont
les plus grands peintres ne répugnèrent jamais à tracer de quelques
coups de pinceaux le vol d’un oiseau ou les branches tourmentées
d’un pin sur le kimono de soie fine d’un dignitaire de la cour. Voici
par exemple ce que fut le costume d’un dignitaire japonais du XIIème
siècle – un édit datant de 1212 fut tout spécialement promulgué pour
définir en détail les normes de ces tenues de cérémonie. Sur un, ou
plusieurs pantalons très larges, les hommes enfilaient de nombreuses
robes de dessous, à manches courtes, et de dessus, à manches
longues ; cela dépendait du rang et de la saison : l’hiver, le nombre des
robes était plus nombreux et celles-ci plus soigneusement doublées,
voire ouatinées. En été, on diminuait le nombre de le poids de ces
volumineuses parures qui les jours de cérémonie, devaient
obligatoirement comporter une traîne blanche, parfois doublée de soie
colorée. Dans la maison ou la palais, pour ne pas endommager les
tatamis, l’homme quittait ses chaussures, sortes de socques fermés
semblables à des sabots et doublés de ouatine, il tirait un peu sur les
pantalons et glissait ses pieds à l’intérieur afin de ne pas les mettre en
contact avec le sol : le bas du pantalon servait alors de pantoufles
d’intérieur.

Les robes-

Il n’en allait pas de même des robes : soigneusement définies en


fonction de l’appartenance à l’un ou l’autre des dix rangs de noblesse.
Seuls les membres des cinq premiers rangs appartenant à la noblesse
dite de cour, avait couramment accès à la salle d’audience impériale et
voyaient leurs enfants admis à l’université. L’un des personnages des
romans de cette époque se lamente fréquemment sur la couleur verte
de sa robe qui est celle du 6 ème rang auquel il appartient. Notons en
passant que les détails les plus insolites ; en dehors de la tenue
vestimentaire, étaient régis par une étiquette impitoyable et parfois
indiscrète. A la hauteur du portail de sa demeure et au style du
carrosse que possède un seigneur on peut connaître son rang, de même
qu’il suffit de jeter un coup d’œil appuyé sur son éventail pour compte
les plis de cet important accessoire et en savoir long sur son
propriétaire. 25 plis le classent dans les trois premiers rang, 23 le
relèguent au 4ème et douez le précipitent vers l’humiliation des 6
dernier rangs. Définie au départ par la naissance, cette hiérarchie
s’assouplira par la suite et il sera possible de gravir un échelon ou
deux vers les rangs supérieurs pour services rendus à l’empereur.

Le chapeau-

C’est l’accessoire que les hauts dignitaires ne quittaient presque


jamais il renseigne sur le rang de celui qui le porte : c’est la chapeau
de soie laquée ou kammuri. Enserrant le front, il se compose d’une
calotte assez étroite munie à l’arrière d’un sorte de tube à l’intérieur
duquel on enferme la touffe de cheveux du dessus de la tête. Deux
queues plates, souvent tressées en crins de cheval, sont fixés à l’arrière
de la calotte. Dans certains cas on les laisse pendre dans le dos, parfois
elles sont fixées au tube vertical. Il était fort inconvenant qu’un noble
japonais fut aperçu sans son kammuri. Il lui arrivait de la conserver
pour dormir, le petit oreiller de bois permettant de maintenir en
équilibre ce délicat échafaudage. Là encore, c’est la couleur qui
détermine le rang, et vice versa ; en partant du sommet de la hiérarchie
on passait du violet foncé et clair au vert foncé et clair, puis au raisin
foncé et clair pour arriver au noir tout au bas de l’échelle.

Les nobles n’avaient grand chose d’autre à faire que leur toilette pour
laquelle ils pouvaient passer des heures entières chaque jour.

Le repas du guerrier-

Les guerrier faisaient partie d’une classe sociale pauvre. Ils ne


percevaient bien souvent leur salaire que sous la forme de sacs de riz
(1 koku = 1 boisseau = 12,5 litres). Le problème était de savoir
comment le cuisiner pour ne point le consommer cru. L’une des
recettes consistait à mettre les grains de riz dans un linge
soigneusement noué, à faire tremper le dit paquet dans une ruisseau,
puis à l’enterrer sous quelques centimètres de terre ;après quoi on
allumait un grand feu au-dessus de ce four improvisé. Il s’agissait
ensuite de déterminer approximativement le temps de cuisson, de
déterrer le tout … pour bien souvent découvrir une pâtée carbonisée
ou une galette trop dure pour être consommée. Quand le temps
manquait pour tout ces préparatifs, il arrivait aux guerriers de croquer
leur riz simplement ramolli dans l’eau pure. Fort heureusement, il fut
vite admis que ces défenseurs de l’ordre et/ou des biens de leur
seigneur et employeur auraient la permission de transgresser la loi
bouddhique interdisant la consommation des aliments carnés.

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