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Etude des Bétons à Fibres renforcés par des Fibres Métalliques à Base de
Matériaux Locaux
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Résumé.
Ce travail a consisté d’une part dans la formulation d’un béton à fibres métalliques à base de
matériaux locaux (ciment, gravier et sable) et d’autre part dans l’étude de l’effet des fibres
sur le comportement des poutres en béton armé. Deux types de fibres ont été utilisés : fibres
longues (50 mm) et fibres courtes (35 mm).
La formulation a été consacrée dans la recherche du pourcentage optimal des fibres et en
adoptant comme critère la maniabilité du béton. Pour le dosage optimal retenu en fibres, on a
étudié l’influence des fibres sur le comportement mécanique du béton (résistance à la
compression, résistance à la traction et ductilité).La partie structure a consisté dans l’étude
de l’effet des fibres sur la rigidité à la flexion des poutres en béton armé.
Les résultats de cette étude ont mis en évidence l’amélioration aussi bien des caractéristiques
mécaniques (indiquées ci-dessus) du béton que la rigidité à la flexion.
I■INTRODUCTION
Les fibres, lorsqu’ils sont ajoutés au béton, permettent son renforcement en s’opposant à la
propagation des fissures et ainsi ils améliorent sa ductilité.
Nous avons mené une étude sur le Béton à Fibres Métalliques (BFM) à base de matériaux
tunisiens. Les matériaux de construction proviennent des régions au voisinage de Sfax
(Tunisie). Les fibres employées sont des fibres Sika métal à deux crochets et elles sont de
deux types :
- Fibres Longues (FL) de référence RC80/50-BN: longueur 50 mm et diamètre 0,62 mm.
- Fibres Courtes (FC) de référence RC65/35-BN : longueur 35 mm et diamètre 0,55 mm.
Cet article a pour objectif d’étudier l’effet des fibres sur le comportement mécanique des
Bétons à Fibres Métallique (BFM). L’étude est portée sur la résistance en compression et en
traction (directe, par flexion trois points et par fendage), le module de Young. L’étude a été
étendue vers le suivi de la fissuration en fonction des dimensions et du pourcentage des fibres
métalliques. Enfin, notre travail s’est intéressé à l’étude de l’effet des fibres sur la flexion des
poutres rectangulaires (pivot A et pivot B) et sur l’effort tranchant.
II■FORMULATION
Il est connu que les fibres diminuent la maniabilité du béton de fibres métalliques [1,2]. En
tenant compte des recommandations de ces travaux, nous avons procédé pour la formulation,
la démarche expérimentale suivante :
*
E-mail : mongi.benouezdou@enit.rnu.tn
1
Colloque CMEDIMAT 2005, 06 et 07 Décembre2005
9 Nous avons fait varier le rapport Gravier / Sable (G/S) pour obtenir un rapport donnant
la maniabilité optimale et une bonne résistance.
9 Nous avons ajusté la quantité de super-plastifiant pour obtenir un pourcentage
donnant la résistance optimale et une bonne maniabilité.
II.1 Recherche du rapport G/S Optimal
Les résultats des essais donnant l’évolution du temps d’écoulement, de l’affaissement et de la
résistance à la compression en fonction du rapport G/S sont représentés par les courbes de la
figure 1. Nous constatons que le rapport G/S d’une valeur de 1,2 donne une meilleure
maniabilité et une bonne résistance à la compression à 28 jours.
Résistance à la compression, .
20 41
15
T(s), A(cm) .
40,5
10 40
MPa
5
39,5
0
39
1 1,1 1,2 1,25 1,3
Rapport G/S 1 1,1 1,2 1,25 1,35
Rapport G/S
T: temp d'écoulement A:affaissement
60
25 58
56
Affaissement (cm) .
23 54
52
21
MPa
50
48
19 46
44
17
42
40
15
1,2 1,4 1,5 1,65 1,8
1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8
Pourcentage d'adjuvant, % Pourcentage d'adjuvant, %
La composition du béton témoin optimisée sans fibres est présentée dans le tableau 1. A partir
de ce béton témoin, le BFM est obtenu en introduisant la masse de fibres à étudier.
2
Colloque CMEDIMAT 2005, 06 et 07 Décembre2005
20
T(s), A(cm) .
15
10
5
0 Masse des fibres
3
Kg/m
0 10 20 30 40 50
T:temps d'écoulement FC A:affaissement FC
T:affaissement FL T:temps d'écoulement FL
Fig. 3 : Évolution de l’affaissement et du temps d’écoulement en fonction de la masse des fibres
traction par 7 jours 3,0 3,5 5,2 5,0 3,4 4,7 5,3
fendage 28 jours 3,6 4 6 4,9 4 5,2 5,1
3
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60
Contrainte de compression,
10,0 50 Apparition de la première fissure
Contrainte de flexion,
en MPa
6,0
MPa
.
4,0 20
2,0 10
0,0 0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 0,0 1,0 2,0 3,0 4,0
Flèche en mm Raccourcissement en %
Ainsi, les fibres métalliques ont le pouvoir de coudre les fissures et retarder ainsi leur
propagation et leur localisation. Il en résulte ainsi une meilleure ductilité et résistance à la
déformation.
4
Colloque CMEDIMAT 2005, 06 et 07 Décembre2005
4 BA : Béton Armé
3,5
BFC : Béton armé renforcé par des
Fibres Courtes.
3 BFL : Béton armé renforcé par des
2,5
Fibres Longues
2
BA BFC BFL
Type de béton
5
Colloque CMEDIMAT 2005, 06 et 07 Décembre2005
s'approcher d'une rupture par effort tranchant et, d'autre part, limiter la part structurale de
résistance à l'effort tranchant. La rupture par flexion au pivot A correspond à une sollicitation
importante en flexion, conduisant à une plastification des armatures longitudinales. La rupture
par flexion pivot B correspond à une sollicitation importante en flexion, conduisant à une
plastification du béton comprimé. La conception de ces trois cas de ferraillage est représentée
sur la figure 8a. Ensuite, après 28 jours du coulage, les poutres sont soumises à des essais de
flexion à 4 points comme l’indique la figure 8b.
2T10
Effort Tranchant
2T14
2T10
Pivot A
2T12
2T10
Pivot B
2T12
2T14
F
0,6 0,8 0,6
6
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90
80
70
60
Effort en kN . BT
50
FC
40 FL
30 FC&L
20
10
0
0 10 20 30 40
Flèche en mm
145
130
115
100
Effort en KN .
85
BT
70
BFC
55
BFL
40 BFC&L
25
10
-5
0 5 10 15 20
Flèche en mm
Fig 10. Courbe Effort-Flèche des poutre en Pivot B
120
100
BT
80
BFC
Effort en KN
60 BFL
40 BFC&L
20
0
0,00 2,00 4,00 6,00 8,00 10,00 12,00 14,00 16,00
Flèche en mm
Fig 11. Courbe Effort - Flèche des poutres en Effort tranchant
7
Colloque CMEDIMAT 2005, 06 et 07 Décembre2005
La rupture du béton témoin est fragile (le béton s’éclate), tandis que la rupture des BFM est
ductile. (Voir les photos de la figure 12).
Fig13: Rupture par Effort tranchant des poutres en béton sans fibres métalliques
La rupture par effort tranchant de la poutre renforcée par des fibres courtes est effectuée par
plastification des armatures longitudinales avec une ouverture des fissures perpendiculaires à
la section sous l’appui du côté des cadres (Fig. 14).
8
Colloque CMEDIMAT 2005, 06 et 07 Décembre2005
La rupture par effort tranchant de la poutre renforcée avec fibres courtes et longues est
effectuée d’une part par plastification des armatures longitudinales avec ouverture d’une
fissure perpendiculaire à la section sous l’appui du côté des cadres et d’autre part une
apparition des micro-fissures de 45° coté sans cadres (Fig. 15).
La rupture par effort tranchant de la poutre renforcée avec fibres longues est effectuée par
ouverture de fissure à 45° côté sans cadres avec début de plastification des armatures
longitudinales.
IV■CONCLUSION
Cet article présente, en premier lieu la formulation d’un béton témoin optimisé sans fibres. En
deuxième lieu, nous avons étudié l’influence le pourcentage des fibres incorporées dans un
mètre cube de béton résultant en une amélioration nette des caractéristiques mécaniques.
Néanmoins et au-delà d’un dosage optimal en fibres (30 kg/m3 pour les fibres longues et 40
kg/m3 pour les fibres courtes), les fibres adissent d’une manière récidive, en perturbant
l’arrangement granulaire, les résistances à la traction et à la compression du béton. En trois
lieux nous avons étudié l’influence des fibres sur des poutres en béton. Une amélioration des
caractéristiques mécaniques avant et après la rupture a été observé (pivot A, pivot B et effort
tranchant). Les dimensions des fibres sont parues importantes. L’emploi des fibres courtes
augmente surtout la résistance du béton et jalonne dans le temps l’apparition des fissures,
comparable à ce que l’on peut observer pour l’utilisation des fibres longues qui améliore en
plus la ductilité de la rupture du béton. En perspectives, nous étudierons la faisabilité du
remplacement des cadres d'effort tranchant par les fibres métalliques courtes pour couturé les
fissures de l’effort tranchant. En générale, l’utilisation des mélanges des fibres courtes et
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longues est la solution la plus bonne pour couturer les fissures par les fibres courtes est
améliorer la ductilité de la rupture des poutres par les fibres longues.
REMERCIEMENTS
Les auteurs remercient le support du Laboratoire de Génie Civil de l’ENIT, l’Entreprise
SIKA tunisienne pour avoir fourni les fibres et le super-plastifiant, L’ISET de Sfax pour avoir
fourni les matériaux pour la fabrication des bétons et enfin le CETEC qui nous a permis
d’effectuer des essais de flexion et de compression.
REFERENCES
[1] P. Rossi, N. Harrouche et A. Belloc (1989), « Méthode de Composition des bétons de fibres
métalliques », Annales de l’ITBTP, n° 475, pp. 38-43.
[2] P. Casanova (1995), « Béton renforcé de fibres métalliques du matériau à la structure ». Thèse de
l’école nationale des ponts et chaussées.
[3] R.N. Swang et P.S. Mangat (1974), “Compatibility of steel fibre reinforced concrete”, Vol. 8, N°5,
pp. 34-35.
[4] N. Harrouche (1989), «Formulation et comportement mécanique des bétons de fibres métalliques»,
Thèse de l’université Paris VI.
[5] Mansur (1986), “Shear strength of fibrous concrete beams without stirrups”, Journal of Sc.Eng.,
vol12, N°9, pp. 2066-2079.
[6] Lim (1987), “An analytical model for tensile behaviour of steel fibre concrete”, ACI Materials
Journal, vol 84, n°4, pp. 286-298.
[7] P. Casanova (1992), « Etude du comportement d’un élément de structure en béton armé renforcé
par du béton de fibres métalliques projeté ». Mémoire de DEA de l’Ecole Normale Supérieure de
Cachan.
[8] P. Rossi (1998), « Les bétons de fibres métalliques », Presses de l’ENPC, Paris.
[9] P. Rossi (2002), « Le développement industriel des bétons de fibres métalliques », Presses de
l’ENPC, Paris.
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