Exhortation du 07/06/ 2020 : Os 8, 4-7.

11-17 & Mt 8

Fr Anicet taymkong

Révérend Père, chers confrères, l’élément préliminaire que nous pouvons

noter au début de notre méditation de ce matin, c’est que Osé est l’un des plus
anciens parmi les prophètes écrivains, c’est-à-dire de ceux dont le nom est
attaché à un livre particulier. Il est de peu postérieur au prophète Amos. Ainsi,
si nous faisons un flash-back dans le chapitre 6, on va se rendre compte que
l’auteur sacré parle de l’infidélité et des trahisons du peuple d’Israël à l’égard de
Dieu. C’est pourquoi il écrit : « dans la maison d’Israël, j’ai vu des choses
horribles : là c’est la débauche d’Ephraïm/ Jacob, Israël en est souillé. »
chap 6, 10. Israël est souillé à cause de sa transgression, de son infraction, de sa
violation, de sa désobéissance, de son insoumission vis-à-vis de l’alliance
conclue avec le divin Maitre. C’est d’ailleurs ce que nous observons dans le
chapitre 8, et plus clairement dans l’épisode que nous venons d’écouter. Car,
Israël perpétue voire même, s’immortalise dans son infidélité au Seigneur Dieu,
en établissant des rois et en nommant des princes sans l’accord divin. Plus
encore, ils se sont fabriqués au travers de leurs argents et de leur or, des idoles
devant lesquels ils vouaient leur adoration. C’est pourquoi le Seigneur Dieu va
les punir sévèrement.

Révérend Père, Chers frères, chaque homme ne peut que récolter ce qu’il a
semé. Jamais nous ne récolterons ce qui n’est pas le fruit de nos labeurs.
Voyons l’attitude d’Ephraïm lors qu’il multiplie les autels pour expier le péché ;
et ces autels ne lui servent qu’à pécher. Intérieurement, posons-nous la question
kantienne de savoir « et si tout le monde faisait autant ? » Ainsi, nous ne
pouvons pas chercher à plaire au Seigneur lorsque nous savons que notre
relation avec lui est rompue. Puisque, ne trouver en des lois divines que ce qui
est étranger, c’est se détourner de celui qui nous a créé. Comment donc offrir au
Seigneur un don lorsque nous-nous reconnaissons pécheur, et que, notre péché
est encore vif ? Il est toujours mieux de refaire notre relation avec le Maitre de
la vigne avant de nous présenter devant lui avec un présent.

Dans la séquence de l’évangile que nous venons de faire lecture, Mathieu

nous montre le rejet de Jésus par les pharisiens et son admiration par la foule.
Ces deux attitudes nous semblent contradictoires voire même antithétique. En
effet, Jésus guérie un muet possédé. Ce qui ne plaît pas aux pharisiens. Et ces
pharisiens, contre lui, déclarent que « c’est par le chef des démons qu’il
expulse les démons ». Ce n’est que normal, lorsque nous ne voulons pas d’une
personne, nous inventons tout à son sujet. Nous ne croyons en aucun cas à ce
qu’il nous dit ou fait. Seulement, l’attitude de la foule montre que Jésus a opéré
un miracle. Pour elle, « jamais rien de pareil ne s’est vu en Israël ». Cette
foule se trouve donc émerveillée face au bien qu’opère le Christ pour ses
enfants. Partant de là, Jésus apparait ici comme Maitre Guérisseur. Mais aussi,
la proclamation de la Bonne Nouvelle du Salut fait de Lui un Maitre
Enseignant. Voilà donc les deux statuts que nous attribuons à Jésus puisqu’il
guéri les infirmités de toute sorte et nourri spirituellement ses fils.

Révérend Père, Chers confrères, ce qui justifie notre présence dans cette
chapelle ce matin, c’est l’écoute de la parole de Dieu. Et ce qui justifie aussi
notre présence dans cette vie religieuse, c’est notre donation au Christ pour ses
brebis qui errent départ le monde. La moisson étant d’ailleurs abondante dit
Jésus, et les ouvriers peu nombreux. Seul le Maitre de la moisson peut donner et
envoyer des ouvriers paître ses brebis. Prions donc au cours de cette célébration
eucharistique, que notre divin Maitre, nous donne la force, le courage et un
esprit d’écoute et de fidélité non seulement en sa parole, mais aussi à nos
formateurs, afin que nous ne puissions pas nous dérouter de ce chemin qu’il a
choisi pour nous.