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LA DYNASTIE DES MING (1368-1644)

Au point de départ : le mouvement messianique des Turbans rouges contre le pouvoir mongol
(1351). L'un des chefs rebelles, Zhu Yuanzhang, installe sa base à Nankin (1356), d'où il conquiert
l'empire en une douzaine d'années. La nouvelle dynastie des Ming (1368) a sa capitale à Nankin.

L’empereur monopolise la totalité du pouvoir au prix de sanglantes purges (1380). Son petit-fils lui
succède en 1398, pour être bientôt détrôné par son oncle (Yongle, 1402-1424), initiateur du transfert
de la capitale à Pékin (1421) et des explorations maritimes de Zheng He (1405-1433). La dynastie des
Ming apparaît solidement établie.

Première alerte sérieuse en 1449 : l'empereur Zhengtong est capturé par les Mongols contre qui il
est parti en expédition. La cour réussit à maîtriser la situation - l'empereur est libéré en 1457.

En 1513, première apparition des Portugais sur les côtes chinoises : ils sont autorisés à s'installer à
Macao en 1557. En 1519 le grand philosophe (et fonctionnaire) Wang Yangming mate la rébellion
d'un prince en Chine centrale.

Un siècle exactement après la capture de l'empereur Zhengtong, les Mongols sont de nouveau sous
les murs de Pékin, mais ils se retirent pour une raison inconnue (1550). Grave alerte également dans
les riches provinces du Sud-Est avec les raids meurtriers des « pirates japonais » (1553-1563) ;
Nankin, la seconde capitale, est attaquée en 1555. Ces événements, qui marquent la fin du long
règne de Jiajing (1522-1566), mettent en évidence la faiblesse des défenses de l'empire.

Le commerce outre-mer, prohibe au début de la dynastie, est de nouveau autorisé (1567) et se


développe rapidement. Le traité signé en 1570 avec Altan Khan met définitivement fin à la menace
mongole en Chine. Entre 1572 et 1582, le ministre Zhang Juzheng - le dernier grand homme d'État de
la dynastie - met en œuvre une série de réformes drastisques : recadastrage des terres cultivées,
réformes fiscales, travaux sur la Grande Muraille...

Arrivé à Macao en 1573, le Jésuite Matteo Ricci est autorisé à entrer en Chine en 1583 ; la première
église catholique est construite à Pékin en 1601. Les missionnaires resteront en Chine jusqu'à la fin
du XVIII» siècle.

Le règne de Wanli (1573-1620) est marque par de graves difficultés au Nord-Est. En 1592 et 1597-
1598 le dictateur japonais Hideyoshi envahit la Corée. La contre-offensive des Ming (la Corée est leur
vassal) est difficile et, surtout, ruineuse. Dans le Nord de la Mandchourie, Nurhaci entreprend en
1588 de fédérer les tribus toungou-zes. Il se retourne contre ses suzerains Ming en 1616 et leur
inflige de graves défaites.

Les luttes de faction qui déchirent le gouvernement des Ming culminent pendant le règne de Tianqi,
marqué par la dictature de l'eunuque Wei Zhongxian. Le dernier règne de la dynastie (Chongzhen,
1628-1644) s'ouvre sur les rébellions qui éclatent dans le Nord-Ouest (1628) et sur le premier raid
mandchou à l'intérieur de la Grande Muraille (1629). Ces deux menaces vont se conjuguer pour
abattre le régime : invasion d'une partie de la Chine du Nord par les rebelles du Nord-Ouest (1632-
1633), conquête de la Mongolie intérieure par les Mandchous (1635), qui adoptent le nom
dynastique de Qing, se livrent à de nouvelles incursions en Chine du Nord (1636), soumettent la
Corée (1637) et lancent un raid qui atteint le Shandong (1639). Les rébellions paysannes s'étendent à
toute la moitié nord de la Chine (1640-1643), et l'un de leurs chefs, Li Zicheng, s'empare de Pékin en
1644.

Les Mandchous reprennent Pékin et y instaurent la dynastie des Qing ; ils conquièrent la Chine
méridionale en 1645, et dans les quinze années suivantes viennent à bout des mouvements
sporadiques de résistance pro-Ming. L'unification définitive de l'empire est réalisée par l'empereur
LA DYNASTIE DES MING (1368-1644)

Kangxi (1661-1722) avec la prise de Taiwan (1683) et l'écrasement de la rébellion des « trois
feudataires » dans le Sud et le Sud-Ouest.

Pierre-Étienne Will, L’Histoire, mai 1985.

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