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● Différents types de puissances s’exercent dans un monde désormais intégré et

interdépendant. Pour Joseph Nye, hard et soft power constituent les deux faces
complémentaires de la puissance: le hardpower renvoie à la traditionnelle capacité de contrainte,
au besoin par l’usage de la force, tandis que le softpower désigne la capacité à attirer, séduire et
persuader. Il est devenu plus décisif depuis la fin de la Guerre Froide, alors que les capacités
militaires des États sont de plus en plus fréquemment paralysées dans les guerres asymétriques.
La notion de smartpower dépasse cette typologie et renvoie à la capacité de combiner
efficacement des outils variés de puissance en fonction du contexte et de s’appuyer le plus
possible sur des partenaires ou alliés, ainsi que sur des organisations internationales. Quant au
sharp power ( sharp signifiant piquant, tranchant), il est caractéristique des nouveaux territoires
communicationnels et informationnels de la puissance (Christopher Walker, Jessica Ludwig),
particulièrement le cyberespace, relevant à la fois de la capacité d’informer (ou désinformer) et
de nuire.
L’empire Ottoman, de l’essor au déclin

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«Tout empire périra» selon l’expression consacrée: comment l’empire ottoman, qui a effrayé et
fasciné les Européens durant 500 ans, est-il devenu l’«homme malade de l’Europe» à la fin du
XIXe siècle, avant de s’effondrer?
● Un empire immense construit progressivement sous les Turcs Seldjoukides, entre la victoire
sur les Byzantins à Mantzikert en 1071 et la défaite face à Tamerlan en 1244, puis sous les Turcs
Ottomans (d’Osman au XIVe siècle), dont la capitale s’établit à Brousse puis Edirne (vers 1360),
avant la conquête d’Istanbul (1453). Les armées ottomanes ont même progressé jusqu’à Vienne,
l’assiégeant par deux fois, sans succès (1529, 1683). On peut alors parler d’une unification du
monde islamique en Europe, Afrique du Nord et Asie mineure sous la tutelle ottomane. Le sultan
ottoman est également le calife des musulmans, titre qu’il récupère au début du XVIe siècle sous
le règne de Sélim Ier (1512-1520) ; les reliques du Prophète Mahomet sont alors transférées à
Istanbul.
● Dès le XVIIe siècle, l’empire ottoman connaît un déclin relatif, qui s’accélère au XIXe siècle.
Les retards économiques, culturels et politiques s’accumulent tandis que le sultan peine à
réformer son empire: les réformes de modernisation à l’européenne, ou Tanzimats (ou
réorganisations en turc ottoman), sont tardives et incomplètes, elles contribuent à fracturer la
société ottomane. Les nationalités se rebellent, notamment dans les Balkans (Grecs, Serbes).
L’appétit des grandes puissances extérieures, la Russie au premier chef, finit d’affaiblir la
puissance ottomane qui enchaîne les revers militaires (guerre de Crimée notamment).
● L’empire périclite avant de disparaître, impossible à unifier. Il se réduit de l’indépendance de la
Grèce en 1830 jusqu’à la perte de l’Albanie (1913), en passant par celle de l’Égypte et de la
Tunisie dans les années 1880. La révolution des «Jeunes Turcs» ne permet pas de redresser la
puissance ottomane. Les Guerres balkaniques (1912-1913) chassent l’empire ottoman d’Europe
balkanique puis la Première Guerre mondiale porte un coup fatal aux Ottomans engagés auprès
des Empires centraux. C’est le traité de Lausanne (novembre 1922-juillet 1923) qui permet à
l’État-nation turc de se créer, centré sur l’Anatolie, et mené par Mustapha Kemal qui modernise la
société.
Une puissance en reconstruction: la Russie après 1991
Depuis la dissolution de l’URSS le 25 décembre 1991 en 15 États différents, la Russie en est la
principale héritière, avec toutefois 20 % de territoire et 50 % de populations en moins. Le pays
mène une transition économique et politique heurtée et connaît un déclin marqué dans les
années 1990. Comment a-t-il pu se reconstruire si vite et reconquérir aujourd’hui une place de
grande puissance dans le monde?
● La transition économique et politique russe est rapide et douloureuse, laissant de graves
séquelles dans la société. Ainsi, en 2000, l’économie russe pèse à peine plus que 60 % de son
niveau de 1989. Les «nouveaux Russes», oligarques enrichis par le marché noir puis les
privatisations massives, vivent dans le luxe et contrôlent la politique (Berezovski), sur fond
d’explosion des inégalités sociales et spatiales. La Russie est même menacée d’éclatement,
comme en témoigne la guerre en Tchétchénie (1994-96), qui fait 150 000 morts et se solde par
une autonomie accrue de la république rebelle. La société russe est en proie au doute, ce dont
témoigne la baisse du nombre d’habitants, de 148 à 143 millions. Elle vit ainsi un «syndrome
post-impérial». Tandis que l’ancienne Europe de l’Est prépare son adhésion à l’OTAN et à l’UE,
l’intervention occidentale en Bosnie puis au Kosovo contre le «petit frère» serbe, est vécue
comme une provocation.
● À partir de 2000, le président Poutine, ancien des services secrets (FSB) mène une œuvre de
redressement volontariste, inaugurée par une victoire dans la deuxième guerre de Tchétchénie,

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