Vous êtes sur la page 1sur 2

Mon choix de lecture s’est porté sur REPARER LES VIVANTS, de Maylis de Kerangal

publié en 2014

En fait, l‘histoire du roman dure 24 heures. Simon Limbres est mort, d’une mort encéphalique
(= cérébrale) et les parents sont devant un choix difficile : le don d’organes. Ses reins, son foie
et son cœur vont donc être prélevés et donnés à des patients en attente de greffe. La femme
qui va recevoir le cœur de Simon s’appelle Claire qui souffre d’une insuffisance cardiaque
(=myocardite).

D’abord, Les thèmes assez crus et violents abordés dans cette œuvre ont capté mon
attention :
La réflexion sur la mort, la question du choix, de l’éthique de la greffe qui accompagne le don
d’organes , pratique encore récente; le deuil des parents et la souffrance, la violence physique
et psychologique.
J’ai beaucoup apprécié la dimension scientifique de l’œuvre à travers des descriptions
détaillées mais poétiques ( page 253)

Ce qui m’a surtout frappé dans ce livre c’est l'écriture de Kerangal. Dès les premières lignes,
on devine que l'on va passer un moment fort. Car au-delà du sujet sensible et profondément
intime, la mort frappe aveuglément et plonge une famille dans l’horreur, dans l'impensable et
qu’ils doivent surtout prendre rapidement la décision de faire un don d'organes pour
redonner un supplément de vie à des inconnus : J’ai apprécié le choix des mots, le style de
l’auteure qui bouscule tout sur son passage : vraiment aucun mot n’est déplacé ou de trop.

Ce livre m’ a touché car c’est un magnifique hommage à ces anonymes héros du monde
hospitalier, luttant contre la montre, qui oublient leurs propres maux pour accompagner les
familles dans leurs souffrances ou leurs espoirs, ces figures qui tentent de faire changer le
monde grâce à leur énergie créatrice et de célébrer la vie et de livrer un combat contre la
mort, le désespoir.

Je trouve que Réparer les vivants est un livre passionnant, émouvant : il m’a interpellée sur
mes propres convictions et mes questionnements devant des sujets aussi sensibles que celui
de la mort et du don d’organes.
Ce livre bouleversant qui va droit au cœur. D’ailleurs le cœur du lecteur bat trop vite pendant
la lecture de cette œuvre qui est une ode ( une célébration) à la vie même si la souffrance des
parents devant le corps de leur enfant m’a fendu le cœur. J’ai même tremblé lorsque la
demande de greffes d'organes leur a été proposée, afin de sauver d'autres vies car c’est un
processus qui demande rapidité.

Je pense à chaque personnage :


À Simon, bien entendu, le jeune surfeur qui, quelques minutes avant l'accident fatal,
s'abandonnait à sa passion dans la mer froide.
À Marianne, sa maman, une femme bouleversante.
À Sean, son papa, décomposé, plein de rage
À sa petite soeur de 7 ans, Lou
À Juliette, son amour.
Et puis à l'équipe médicale : Revol, le médecin en réanimation qui est à la base de toute cette
opération, à Thomas, l'infirmier responsable du processus de greffe, du début à la fin. Et à tous
les autres, aux quatre coins de la France, unis dans une même urgence.
Et je pense tout au bout de la chaîne à Claire, la receveuse du coeur de Simon, celle pour qui
le processus s'est mis en marche.

Que dire de plus sur ce roman ? qu'il est rempli d'humanité et de vérité même s’il est cru et
fort.
C’est un souffle de vie qui traverse cette histoire de part en part, de Solitude, oui. Solitude de
la souffrance, de la déconstruction, de la mort. Mais Vie, énergie, explosion de vie, malgré
tout .

Vous aimerez peut-être aussi