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ET CARIBÉENNES (REAC)
Hors série, 2024
REVUE D'ÉTUDES
AMÉRICAINES EN AFRIQUE NOIRE
AMÉRICAINES
Actes du colloque international transdisciplinaire Sous la direction de
organisé par le Laboratoire d'Études Américaines et Mariame WANE LY
Caribéennes (LEAC) tenu à l'UCAD du 15 au 16 mars 2023
EN AFRIQUE NOIRE
subsaharienne que les contributions des universitaires et
intellectuels africains. L’Amérique est revisitée sous tous ses angles,
littéraire, historique, religieux, politique, économique, culturel,
féministe, et bien d’autres domaines encore qui offrent des pistes de
réflexion pour les intellectuels africains de dire l’Amérique. Actes du colloque international transdisciplinaire
Ce colloque international a donc pour but de fusionner
EN AFRIQUE NOIRE
organisé par le Laboratoire d'Études Américaines et
l’imaginaire de l’Américain (euro-américain ou africain-américain), et
la réception de cet imaginaire par l’universitaire et l’intellectuel
Caribéennes (LEAC) tenu à l'UCAD du 15 au 16 mars 2023
africain.
Quelle est la lecture africaine de l’expérience américaine ?
Les contributeurs :
Kodjo AFAGLA, Anne Nathalie Jouvencia Agossi AGUESSY, Alphonsine Ahou N’GUESSAN,
Moussa BA, Papa Malick BA, Jean DAO, Ndeye Fatou DIOUF, Sory DOUMBIA, Astou FALL-
DIOP, Didier KOMBIENI, Selay Marius KOUASSI, Modou MBODJI, Louis MENDY, Amédée
NAOUNOU, Abdoulaye NDIAYE, Michel PODA, Aladji Mamadou SANE, Bineta SARR,
Birane SÈNE, Adama SORO, Kalidou Ousmane SY, Mamadou Malal SY, Mariame WANE
LY.
ISBN : 978-2-336-44190-0
35 €
Sous la direction de
Mariame WANE LY
senharmattan@gmail.com
senlibrairie@gmail.com
ISBN : 978-2-336-44190-0
EAN : 9782336441900
Comité scientifique
7
• Dr. Andre KABORE, Université Joseph Ki-Zerbo—Ouagadougou
(Burkina Faso)
• Pr Koné VAMARA, Université de Bouaké (Côte d’Ivoire)
Comité d’organisation
8
• Dr. Astou FALL, Université Cheikh Anta Diop de Dakar,
Sénégal.
• Dr. Abib SENE, Université Cheikh Anta Diop de Dakar,
Sénégal.
• Dr. Oumar THIAM, Université Cheikh Anta Diop de Dakar,
Sénégal.
• Dr. Baboucar DIOUF, Université Assane SECK de Ziguinchor
(Sénégal)
• Dr. Kodzo-Kuma AHONDO, Université de Lomé (Togo)
• Dr. Senyo AMEVOR, Université de Lomé (Togo)
• Dr. André KABORE, Université Joseph Ki-Zerbo (Burkina
Faso)
• Dr Michel PODA, Université Joseph Ki-Zerbo (Burkina Faso)
• Dr. Harouna MALGOUBRI, Université Joseph Ki-Zerbo
(Burkina Faso)
• Dr. Moussa KAMBIRE, Université Joseph Ki-Zerbo (Burkina
Faso)
• Dr. Emilie F.G SANON/ OUATTARA, Université Joseph Ki-
Zerbo (Burkina Faso)
• Dr. Fatoumata KEITA, Université des Lettres et des Sciences
Humaines- Bamako, Mali
Axes du Colloque
9
Axe 6 : La Politique étrangère de l’Amérique : Déterminations
économiques et Enjeux géopolitiques
Axe 7 : Genre, littérature et sociétés - féminisme et droits humains.
Axe 8 : Musique, Cinéma et Poésie
Axe9 : L’Amérique, l’Afrique et les Caraïbes
Axe 10 : Amérique et les religions
Institutions organisatrices
10
Remerciements
11
SOMMAIRE
Remerciements ................................................................................... 11
Allocution du Pr Oumar Ndongo ....................................................... 17
Introduction ........................................................................................ 21
Mme Mariame WANE LY
CHAPITRE I:
LITTÈRATURE ............................................................................... 29
13
TECHNOLOGY, CONSUMERISM AND SEXUALITY: THE
FACES OF NEW CITIES IN DELILLO’S WHITE NOISE. ........... 129
Ndeye Fatou DIOUF
CHAPTER II
CIVILISATION.............................................................................. 159
14
THE HATE U GIVE (2018): A READING OF POLICE BRUTALITY
AGAINST BLACK AMERICAN TEENAGERS IN THE USA ... 241
Amédée NAOUNOU
15
« LE PROCESSUS DE TRANSFORMATION DE LA
CARAÏBE EN SOCIETE ARC-EN-CIEL A TRAVERS
LES ŒUVRES DE JAMAICA KINCAID ET
MICHELLE CLIFF »
Kalidou Ousmane SY
Doctoral student in Caribbean Literature
Gaston Berger University, Saint-Louis
kalibelmania@gmail.com
141
INTRODUCTION
Située entre le golfe du Mexique, l’Océan Atlantique et la mer des
Caraïbes, la zone des Caraïbes est une région foncièrement métissée.
De la prétendue découverte des Amériques par Christophe Colombe, en
passant par le nombre exorbitant d’esclaves débarqués dans la région
en provenance d’Afrique, jusqu’aux récentes vagues d’immigration
asiatiques et juives fuyant les persécutions occidentales, la Caraïbe est
devenue un arc-en-ciel socioculturel. Cette situation a été parfaitement
représentée dans les œuvres de Jamaica Kincaid et Michelle Cliff qui
vont nous servir de données d’étude pour comprendre le métissage
démographique et culturel des Caraïbes.
A l’instar de Kincaid et Cliff, cette question du métissage
démographique et culturel a été également traitée par presque tous les
auteurs afro-caribéens, notamment Patrick Chamoiseau, Raphael
Confiant, Edouard Glissant, Aimé Césaire, etc., dans une perspective
postcolonial de déconstruction du discours colonial et de recherche
identitaire. Ces auteurs font tous l’éloge du métissage Caribéen sans
vraiment nous apprendre comment il s’est construit. Donc cet article
tente, de suivre le processus de transformation des Caraïbes en société
arc-en-ciel avec la fusion d’éléments ethniques provenant des quatre
coins du globe. En effet, il propose d’étudier à travers les œuvres de
Kincaid et Cliff, les différentes étapes du métissage culturel subit par
les peuples caribéens tout au long de leur histoire coloniale. En ce sens,
sous l’angle de deux figures féminines de la littérature caribéenne, il
sera également question d’exposer les mécanismes qui ont abouti à la
création de l’identité hybride des peuples colonisé dans une région qui
vit toujours les conséquences de la colonisation plus d’un demi-siècle
après la fin officielle de celle-ci.
I. Le mécanisme d’hybridité ou la collision des cultures
La structure coloniale des Caraïbes, comme presque partout ailleurs
à l’époque, était basée sur une forte croyance raciale selon laquelle les
Européens étaient supérieurs aux autres races qui étaient à la recherche
d'une civilisation et d'un leadership. Par conséquent, il fut vital de
catégoriser et de séparer les races pour maintenir un certain équilibre.
La croyance fallacieuse en des races distinctes dans les discours
occidentaux du XIXe siècle sur le racisme scientifique, reposait sur une
frontière immuable entre les Européens blancs et les autres. Le terme
"hybridité" a donc été utilisé pour décrire une situation dans laquelle
142
ces frontières raciales sont franchies, entraînant un mélange qui
détruisait l’ordre social établi. Des appellations discriminatoires telles
que "métisse" ou "bâtard" définissaient ces mélanges raciaux négatifs
aux yeux des colonialistes blancs. La pureté et la fixité de l'identité
occidentale ont été maintenues en étiquetant les autres personnes,
surtout les métisses, comme impures sur le plan racial et culturel.
Pourtant, la Caraïbe est un lieu de rencontre de nombreux groupes
ethniques d'Europe, d'Afrique et d'Amérique, d'où le nom de société
arc-en-ciel que nous lui prêtons. Un fait confirmé par Michelle Cliff
lorsqu'elle a déclaré à Judith Raskin qu'il existe de nombreuses
influences culturelles dans les Caraïbes. Poursuivant son raisonnement,
Cliff déclare : "Il n'y a pas que les Anglais dans les Caraïbes : Il n'y a
pas que l'influence anglaise et africaine. Il y a les Indiens, les Juifs, de
nombreuses formes d’influence provenant d’Europe, ou du Moyen-
Orient. Il y a aussi de très anciennes communautés arabes dans les
Caraïbes, ainsi que des Chinois, des Indiens de l'Est... " (The Art of
History: An Interview with Michelle Cliff, 1993). De telles déclarations
confirment le nom de " société arc-en-ciel " attribué aux Caraïbes. À
l'instar de la multitude de couleurs composant un arc-en-ciel, la région
Caribéenne est constituée de nombreuses entités démographiques et
cultures au sein desquelles le colonisé imite le colonisateur au point
qu’il devient une parodie agaçante pour ce dernier. L’ironie du sort c’est
que le colonisateur a toujours cherché à mettre une distance entre lui et
ses sujets. Mais malheureusement, il a involontairement créé une fade
copie de lui-même. Comme le dit Albert Memmi, « le colonisateur a
créé le colonisé, tout comme le colonisé a créé le colonisateur »
(Memmi, The Coloniser and The Colonised, p.100, traduit par moi-
même).
Le processus de transformation de la Caraïbe en société arc-en-ciel
apparaît clairement dans les romans de Kincaid et Cliff notamment The
Autobiography of my Mother (Kincaid), et Abeng (Cliff). Dans ces
romans, la « multi-culturalité » de la région transparaît à travers les
personnages principaux féminins : Xuela et Clare Savage. Xuela
appartient au peuple africain, mais pas exclusivement. Sa mère était une
caribéenne [...] (TAMM, 15) et son père, un homme du nom John
Richardson qui avait des ancêtres écossais, [...] (TAMM, p.182). Il en
va de même pour Clare, qui a aussi des origines hybrides qu’elle décrit
ainsi : "Je suis à la fois africaine, britannique et caribéenne" (Abeng,
p.189).
143
En effet, l’hybridité peut être active, par le biais d'une planification
et des stratégies visant à assimiler les colonisés à l'idéologie du
colonisateur, ou passive et inconsciente par le mélange des
composantes d'une société coloniale donnée, en conséquence de
nombreux facteurs tels que la proximité sociale et géographique et/ou
l'influence mutuelle (Acheraïou et al. p.37) sont en jeu. Les Caraïbes
ont été confrontées à la forme active de l'hybridité par le biais du
mimétisme.
Le mimétisme est un outil dans le processus de transformation de la
société en ce sens qu’il consiste à copier servilement le colonisateur. Le
père de Xuela en est une parfaite illustration car " il était incroyablement
mimique " (TAMM1, p.139). Nous avons un autre exemple d’aliénation
lorsque Annie John, personnage principale et titre d’un roman de
Kincaid, a été envoyée chez une dame originaire de Lancashire pour
apprendre les bonnes manières et à saluer les personnes importantes
(Annie John, p.28). C'est exactement la façon dont l'Angleterre et la
France ont procédé dans les Caraïbes pour transformer les peuples
colonisés en sujets britanniques et français. Dans cette société arc-en-
ciel caribéenne, les colonisés ont été absorbés dans l’univers occidental
ou ils vivent dans “une peau noire“ avec “un masque blanc”. Ainsi que
nous l’affirmions un peu plutôt, le colonisateur est à l’origine de la
création du colonisé surtout dans la région des Caraïbes où des peuples
déracinés ont été réunis avec comme seule alternative de suivre la
puissante culture occidentale.
II. La suprématie culturelle de l’occident
Dans If I Could Write this in Fire, Michelle Cliff expose les procédés
à travers lesquels la suprématie culturelle de l’occident, en particulier
l'Angleterre, a opéré dans sa région. Elle déclare, » En tant qu'enfant
parmi ces gens, en fait appartenant à ces gens, j'ai reçu le message de
l'anglo-centrisme, de la suprématie occidentale, et je l'ai intériorisé "
(p.viii, traduit par moi-même).
En fait, pour le sujet caribéen, l'influence culturelle coloniale
commence dès le plus jeune âge avec l’initiation à ce qui deviendra le
centre de son identité culturelle à l'école et à la maison. La situation de
Cliff en tant qu'enfant exposé à l'anglo-centrisme ressemble à celle de
ses ancêtres africains qui sont arrivés dans la région en tant qu'esclaves
1
TAMM: The Autobiography of My Mother
144
et ont été immergés de force dans la culture occidentale. En effet, ils
avaient reçu des noms blancs, porté des vêtements de blancs et mangé
de la nourriture européenne. Leur "africanité" a été arrachée au
détriment d'une hybridité culturelle où ils ont été forcés à assimiler la
civilisation occidentale. Il n’y a donc pas eu d’échange mais une
absorption au sein d’une force supérieure. En fait, depuis le moment où
elles se sont heurtées les unes aux autres par le biais de la colonisation,
les cultures présentes dans l’espace caribéen, celles des sujets colonisés
en particulier, ont été inévitablement transformées par leur proximité
avec l'altérité culturelle et raciale. Néanmoins, bien que les Occidentaux
reconnaissent difficilement l'influence culturelle des colonisés sur eux,
il est évident qu'il y a eu un échange culturel, même s'il a été inégal. Les
transformations et les influences réciproques étaient assurément
inégales et produisaient des effets différents sur chacun des groupes
impliqués dans les rencontres culturelles.
Le mot "custard" par exemple, une crème britannique, qui est un
aliment mou, généralement sucré, fait d'un mélange d'œufs, de lait,
d'arômes et de sucre, qui symbolise à la fois, le mélange des cultures et
l'hégémonie britannique dans la région. Néanmoins, en Caraibe, "[...]
chaque petit morceau de réalité existe en relation avec un autre [...]" (If
I Could Write this in Fire, p.11), traduit par moi-même, même si les
réalités sont inégalement réparties. Cependant, les cultures occidentales
plus puissantes et dominatrices, ont eu un impact significatif sur les
cultures moins puissantes. Comme l'indique Cliff, il existe de
nombreuses preuves de cette situation: "Les cours étaient dispensés
dans des bâtiments censés recréer l'Angleterre : humides avec des sols
en pierre, donnant sur un cloître ou un quad comme ils l'appellent" (If I
Could Write this in Fire, p.13, traduit par moi-même). De plus, ils
commençaient chaque jour avec la directrice qui entraînait les élèves
dans des hymnes anglais afin de perpétuer les traditions de l'Angleterre
dans les Caraïbes (If I Could Write this in Fire, p.12). Cette tradition
marque l’imposition de l’identification coloniale des Jamaïcains aux
valeurs britanniques. Ce processus d'aliénation était une obligation pour
les colonisés, et un devoir pour les colonisateurs. Pour ce dernier, il
représentait une consolidation de son hégémonie. Mais, du point de vue
du colonisé, l'identification au maître était un moyen de donner un
certain sens à sa vie puisque les vestiges de leurs racines avaient été
presque totalement effacés.
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III. Une identité caribéenne irréversiblement métissée
Les institutions qui forment la base de cette identité caribéenne ne
sont pas nécessairement liées à des frontières géographiques, car le
peuplement de la région s’est effectué à travers plusieurs vagues de
migrations. Ce qui fait que la région est donc peuplée par différents
groupes ethniques : noirs, blancs, rouges, jaunes, bref, hybrides, etc. Il
y a un assortiment de couleurs, à l'image de ce qu'on appelle au Sénégal
" Toucouleur "2. La région des Caraïbes est également diversifiée sur
le plan religieux, puisqu'on y trouve des chrétiens, des hindous, des
musulmans, des juifs, des rastafaris, etc. Nous retrouvons également
une multitude de langues dans la région telles que l’Espagnol,
l’Anglais, le Français, le Hollandais, etc., en plus des langues africaines
importées dans la région par les esclaves. Toutes ces langues ont été
fusionné et transformé en plusieurs dialectes (Premdas, 2011, p.814).
Au de-là des combinaisons de race, de religion, de langue et de
culture, la région des Caraïbes est un vaste territoire composé
majoritairement par des îles dont les populations ont en commun la
situation de colonisés. En effet, les diversités socio-économiques,
raciales, linguistiques, religieuses et culturelles ont pris leur source dans
le projet colonial.
L'identité de la région n'est donc pas nécessairement liée à une limite
géographique, mais au mouvement humain. Le déracinement est une
caractéristique essentielle de la région. L'identité de la Caraïbe a été
construite par des personnes venues d'univers très différents. En fait,
Jamaica Kincaid et Michelle Cliff ont démontré à travers leurs œuvres
que la Caraïbe est l’une des régions du monde la plus colorée
2
Le terme Toucouleurs, qui désigne un peuple établi principalement au Sénégal, vient
probablement de Tekrour, nom d’un ancien royaume situé dans la région du Fouta
Toro, sur la rive gauche du fleuve Sénégal,et islamisé dès le XIe siècle. Apparentés
aux Sérères, un autre peuple sénégalais, les Toucouleurs ont adopté la langue peule.
C’est à cause de ce métissage que Bérenger Féraud, un médecin de la marine française
qui a laissé à la fin du XIXe siècle des études sur les habitants de la Sénégambie, a
avancé que l’ethnonyme Toucouleurs serait construit à partir des deux termes anglais
two colours (« deux couleurs ») Selon une autre explication, il viendrait de dekekir,
mot lié à l’ancienne religion des Toucouleurs dans le cadre de laquelle il correspondait
à un bois sacré. Quoi qu’il en soit, les principaux concernés ne se reconnaissent pas
dans cette appellation, se désignant eux-mêmes comme des Haal Pulaaren (« ceux qui
parlent le peul »). Source : https://www.jeuneafrique.com/62302/archivesthematique/
d-o-vient-le-terme-toucouleurs/
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culturellement et démographiquement, d’où le nom société arc-en-ciel.
Ainsi, l'identité de la région est fondée sur l'assimilation et l'hybridation
des peuples dans la culture de chacun, avec une attraction dominante de
la civilisation occidentale. L'identité caribéenne métissée est une fusion
de cultures construite sur le consensus autour de la blessure coloniale
commune.
CONCLUSION
À travers des principaux personnages féminins, Jamaica Kincaid et
Michelle Cliff ont mis en évidence l'impact socioculturel de la
colonisation dans les Caraïbes. En effet, ces deux auteures ont présenté
leur Caraïbe comme une société culturellement colorée en raison des
nombreux peuples qui y sont arrivés à cause de l’activité coloniale, et
plus tard, pour l’immigration. Ces peuples, majoritairement noirs, ont
été au cœur du processus de transformation de la Caraïbes en société
arc-en-ciel. Elle s’est effectuée à travers le mécanisme de l'hybridité qui
implique une collision des cultures avec l'hégémonie des cultures
occidentales sur les cultures des personnes colonisées. Tout comme
chez Xuela et Clare, une identité purement hybride est née dans les
Caraïbes pendant et après la colonisation.
A travers cette présentation, nous pouvons retenir que L’Amérique,
l’Afrique et les Caraïbes ont en commun l’Europe. Avec l’Europe,
l’Afrique a participé au peuplement de l’Amérique et des Caraïbes.
Jadis une colonie européenne, britannique plus précisément,
l’Amérique est aujourd’hui une puissance mondiale, alors que l’Afrique
et les Caraïbes aussi colonisées par des puissances européennes, sont
toujours pauvres et endettées. Contrairement à l’Afrique et les Caraïbes,
l’Amérique a été fondée par des européens blancs. Ceci pourrait
constituer une explication aux écarts de développement entre ces trois
régions. En plus, même après plus d’un siècle et demi, la ligne coloniale
est toujours visible et l’identité des peuples colonisés est toujours sujet
à débats notamment au sein du courant Postcolonialiste.
BIBLIOGRAPHY
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and Globalization. London and New York: Palgrave Macmillan
Anjali, Prabhu, (2007). Hybridity: Limits, Transformation, Prospect.
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Despise. Bath (UK) : Persephone
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Kincaid, Jamaica, (1997). The Autobiography of My Mother. New
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Kincaid, Jamaica, (1988). A Small Place. New York: Farrar, Straus
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Lewis, Richard, (2006). When Cultures Collide : Leading Across
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Memmi, Albert, (1965). The Coloniser and The Colonised. Boston :
Beacon Press
Miram-Marthe-Rose, Sandrine, « Traduire le réel caribéen
francophone : hybridité culturelle et enjeux », Open Editions, Etudes
caribéennes, 2018
148