Vous êtes sur la page 1sur 4

Chapitre 2 : perspectives et recommandations

Dans le domaine environnemental, le Maroc devra poursuivre et renforcer la lutte


contre la dégradation de son environnement, particulièrement sur les aspects liés à
l’électrification durable des zones rurales, le développement de l’accès à l’eau
potable, l’assainissement et le traitement des déchets solides et liquides, et le
développement de transports en commun durables. En plus de cette orientation
générale, trois groupes de recommandations particuliers s’imposent, aujourd’hui,
sur le plan environnemental :

1. La nécessité de mettre en place une stratégie d’intégration en amont et


en aval des différentes énergies renouvelables dans l’économie nationale,
L’expansion du champ des sources d'énergie propre à explorer par le Maroc
demeure une action indispensable, les initiatives récentes du Maroc dans le
domaine du Power-to-X étant une décision très louable dans ce sens. Toutefois,
l’intensification de l’utilisation des énergies renouvelables devrait être
accompagnée d’une intégration industrielle en amont (biens d’équipement, pièces,
etc.) afin d’éviter que la dépendance aux énergies fossiles importées ne se
transforme en dépendance technologique vis-à-vis de l’étranger, dans le domaine
des énergies renouvelables.
Cela signifie qu'une part significative des activités en amont, en particulier
industrielles, comme en aval, devrait être mise en place au Maroc. Notre pays
devrait être à même de produire localement les équipements requis et d'assurer la
disponibilité des consommations intermédiaires ainsi que certaines matières
premières nécessaires à ces équipements. Il est également crucial de souligner que
la recherche et l’innovation dans ces domaines devraient, à leur tour, être
organisées et encouragées, sur la base de partenariats actifs entre l’université et le
secteur privé, favorisant ainsi un écosystème durable pour le développement des
énergies renouvelables.

2. Accélérer les actions à même de renforcer l’efficacité énergétique,


le Maroc affiche un retard significatif en matière d’efficacité énergétique, avec une
révision à la baisse des objectifs d’économie d’énergie dans la stratégie de 2017.
Ces objectifs sont passés de 12% à l'origine à 5% d'ici 2020, et à 20% d'ici 2030.
Malgré son importance pour la gestion de la demande d’énergie, la mise en œuvre
de cette stratégie est entravée par l'absence de signature des contrats-programmes
avec les départements ministériels consommateurs d’énergie.
La lenteur dans la mise en œuvre de l’efficacité énergétique découle, entre autres,
d'un déficit de ressources humaines, de financements insuffisants, de la complexité
liée à la multiplicité des acteurs impliqués et des obstacles liés au portage
institutionnel. Pour rattraper ce retard, il est impératif de créer les conditions
nécessaires permettant à l'efficacité énergétique de jouer pleinement son rôle dans
la transition énergétique du pays. À cet égard, le CESE, dans son avis sur la
transition énergétique, propose plusieurs mesures, parmi lesquelles figurent la mise
en place d'un contrat-programme entre l’Agence Marocaine pour l’Efficacité
Energétique et l’État, l'établissement d'un fonds national d’efficacité énergétique,
l'intégration des critères d’efficacité énergétique dans les marchés publics, et la
promotion de dispositifs d’incitation aux entreprises et aux particuliers, notamment
à travers des subventions ou l’accès à des lignes de crédit à taux zero.
Notre pays enregistre également des retards dans le domaine de l’efficacité
énergétique, attribuables à un manque évident de ressources humaines, à des
financements insuffisants, et à la multiplicité des acteurs intervenant dans le
processus. Pour combler ces retards, il est nécessaire de mettre en place un contrat-
programme entre l’État et l’Agence Marocaine pour l’Efficacité Énergétique,
d'établir un fonds national dédié à l’efficacité énergétique, d'intégrer des critères
d’efficacité énergétique dans les termes de référence des marchés publics, et de
promouvoir des incitations pour les entreprises et les citoyens souhaitant aligner
leurs projets sur les normes encadrant cet aspect. Ces incitations pourraient se
concrétiser par le biais de subventions ou de l’accès à des lignes de crédit à taux
zero.
3. La nécessité d’une politique audacieuse de dessalement de l’eau de mer
La nécessité d’une politique audacieuse de dessalement de l’eau de mer à des fins
d’irrigation et d’approvisionnement des grandes villes côtières en eau potable n’est
plus à démontrer. Cette politique, venant renforcer les projets initiés récemment par
notre pays dans ce domaine, devra s'appuyer sur plusieurs piliers. Tout d'abord,
l'utilisation de sources d’énergies renouvelables pour alimenter les stations de
dessalement représente un impératif, inscrivant ainsi cette initiative dans une
perspective durable.
Parallèlement, le développement d'une activité de recherche-développement est
crucial pour le déploiement de solutions innovantes et durables dans le
dessalement, incluant le traitement des sous-produits du dessalement qui peuvent
impacter les équilibres écologiques. Il est essentiel de viser l’intégration du
processus de dessalement à diverses industries chimiques, renforçant ainsi la
synergie entre les secteurs.
Cependant, malgré l'importance du dessalement, il est clair que cette mesure seule
ne suffira pas à résoudre la problématique de la pénurie d’eau au Maroc. Une
politique volontariste de préservation des ressources hydriques, particulièrement
des nappes phréatiques, de la surexploitation, et de la pollution, demeure d'une
importance capitale. Cela nécessite la mobilisation des moyens et mécanismes de
contrôle nécessaires, en accordant une priorité aux territoires les plus affectés.
Il est crucial de souligner que la politique de dessalement doit s'inscrire en
harmonie avec une politique générale de préservation des ressources en eaux. Cela
implique non seulement l'utilisation d'énergies renouvelables dans le dessalement,
le développement de solutions innovantes, mais également une vigilance constante
envers la préservation des ressources hydriques dans leur ensemble, mettant ainsi
en place une approche globale et équilibrée.

Vous aimerez peut-être aussi