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la perche du nil

• FAMILLE : Latidae.

• TRAITS DISTINCTIFS : Dos gris-vert, flancs marqués de bandes foncées, mâchoire


inférieure proéminente.

• HABITAT : Espèce démersale d'eau douce qui vit entre 10 et 60 m de profondeur. Elle
est originaire du Nil.
L'épithète démersal s'applique à un poisson vivant près du fond sans pour autant y
vivre de façon permanente

• ALIMENTATION : Poissons.
• MATURITÉ SEXUELLE : Lac Victoria : 58 cm (femelle) ; 53 cm (mâle).

• PÉRIODE DE FRAI : De mars à juin.


Certaines espèces piscicoles se reproduisent pendant plusieurs jours (ou semaines) plutôt
que de libérer tous leurs gamètes en une seule fois. La période qui se situe entre le
début et la fin du frai est dénommée période ou saison du frai.
• LONGÉVITÉ : 16 ans.

La perche du Nil est un poisson d’eau douce originaire du bassin du Nil. Elle est aujourd’hui
présente dans toutes les rivières d’Afrique tropicale. Cette espèce a été introduite à la fin
des années 50 dans le lac Victoria, bordant le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie, par le
gouvernement colonial, suite à l’effondrement des stocks de deux espèces de tilapia
(Oreochromis variabilis et Oreochromis esculentus) naturellement présentes dans ce lac.

La perche du Nil s’est fort bien adaptée dans le lac Victoria et a proliféré en épuisant la
faune locale. Aujourd’hui, cette espèce se partage le lac Victoria avec le tilapia du Nil
(Oreochromis niloticus) qui y a été aussi introduite à la même période. Le tilapia vit en eau
peu profonde (< 15 m), la perche du Nil occupe les eaux pélagiques jusqu’à 60 m de
profondeur.

La production de perche du Nil, d’abord exclusivement menée par les Ougandais, a


fortement augmenté dans les années 70 avec l’entrée du Kenya et de la Tanzanie dans
l’exploitation du lac. À partir des années 1980, elle est devenue la principale espèce
recherchée du lac. Un accroissement de l’effort de pêche (nombre de pêcheurs et de
bateaux) et de la pression de pêche a été parallèlement enregistré. Par ailleurs, des pratiques
illégales, utilisant des engins interdits (chaluts et sennes) et ciblant préférentiellement les
juvéniles (n’ayant pas atteint la taille de maturité sexuelle), se sont aussi développées car le
prix des poissons de taille adulte était devenu trop élevé pour les communautés locales.

La quantité débarquée la plus élevée a été enregistrée en 1990 (377 824 tonnes). À partir de
2005, la perche du Nil a fait l’objet d’une importante surexploitation, entraînant une
diminution de la biomasse et par conséquent une réduction des captures. Une légère
augmentation des débarquements a été enregistrée en 2018 et 2019 respectivement 210
307 et 253 285 tonnes. En 2020, les débarquements ont à nouveau légèrement diminué
(231 633 tonnes). La perche du Nil est exploitée aussi par plusieurs autres pays africains (en
particulier au Nigeria et en Égypte).

AQUACULTURE

L’élevage de Lates niloticus est assez récent. Le Nigeria est le seul pays producteur au niveau
mondial (15 417 tonnes en 2018) ; il a débuté cette production en cages flottantes sur le fleuve
Niger à la fin des années 90, principalement pour l’alimentation des populations locales.

Des recherches sont en cours pour élever la perche du Nil en cage sur le lac Victoria.

ÉTAT DES STOCKS

Le stock de perche du Nil dans le lac Victoria est en déclin depuis le début des années 2000.
La baisse des captures par unité d’effort ainsi que la réduction importante de la taille moyenne
des poissons attestent du déclin de la population et de pratiques non durables.
GESTION DES STOCKS

En novembre 2009, les trois pays riverains exploitant le lac Victoria ont décidé d’un plan
commun appelé opération sauvons la perche du Nil visant à éradiquer la pêche illégale
et à renverser le déclin de la biomasse. La formation et l’implication des communautés de
pêcheurs font partie intégrante du plan de gestion de cette pêcherie. En 2015, les pêcheurs ont
abandonné les filets maillants au profit des petits hameçons. Cela a permis de déplacer l’effort
de pêche sur des espèces de niveaux trophiques inférieurs.

Cependant, les mesures de restauration du stock peinent à montrer leurs effets et la


biomasse continue de décliner d’année en année. En même temps, les conditions
environnementales du lac se sont améliorées avec le retour d’espèces endémiques, mais de
faibles valeurs commerciales. Afin de contribuer à mieux gérer la ressource, l’association des
transformateurs de poisson d’Ouganda a instauré en 2017 une taille minimale de 50 cm
pour leurs propres achats de perche du Nil. Cette mesure a également été adoptée par le
Kenya et la Tanzanie

Les espèces exotiques envahissantes sont responsables de 16% des extinctions mondiales
d'animaux et de plantes. Selon la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les
services écosystémiques, l'IPBES, des mesures préventives peuvent encore être mises en
œuvre pour préserver la biodiversité

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