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Année universitaire

2023 – 2024

LICENCE
GM

SEMESTRE 1

Mathématiques
Élementaires

ME - Cours
I. MOREL

c b n a
SIGNALÉTIQUE
Dans ce cours seront utilisés les pictogrammes 1 suivants :
Ce pictogramme indique que ce résultat/cette formule/cette définition doit
être connu(e) et maîtrisé(e) sur le bout des doigts. Cela ne dispense pas
d’apprendre les résultats n’ayant pas ce symbole, mais se présenter
à une interrogation ou un examen sans connaître ces éléments essentiels du
cours est... audacieux.

Ce symbole introduit ou précise le bon emploi d’une notation du cours, ou


explique comment rédiger correctement.

Ce symbole indique une méthode/technique à maîtriser.

Ce symbole signale des erreurs courantes qu’il faut chercher à éviter, ainsi que
les fautes graves, des fautes qui sont plus lourdement sanctionnées. Dans
certaines situations, laisser un résultat absurde sans le signaler explicitement
constitue par exemple une faute grave.

Ce symbole, généralement utilisé en plus petit ( ), indique que le résultat,


la formule ou l’exercice en question n’est pas au programme. Cela n’est pas
forcement synonyme de difficulté, juste que ce passage est donné à titre
informatif. Si une formule ainsi signalée est nécessaire pour un exercice, elle
sera redonnée à chaque fois.

c b n a
Ce document est distribué aux étudiants de L1 de la licence GM de l’iaelyon sous la licence Creative
Commons CC BY-NC-SA 4.0. https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/deed.fr
(Attribution, Pas d’utilisation commerciale, Partage dans les mêmes conditions)

1. Crédit des pictogrammes : Freepik sur Flaticon.com


Chapitre 1

Calcul littéral

I Généralités
1) Présentation d’un calcul
Une bonne rédaction est essentielle lors de la présentation de vos copies (ou au tableau en TD). Elle
aide à organiser vos idées, et montre au correcteur que vous maîtrisez les enchaînements logiques des
outils que vous utilisez. Il faut :
• Introduire ses calculs/équations/notations (notamment dans le cas où le calcul effectué résulte
d’une interprétation de l’énoncé). Il y a très peu de cas où commencer directement un calcul
numérique sans au moins l’introduire par une notation (f Õ (x) = ; lim f (x) = ; k = . . .) est
xæ+Œ
acceptable.
• Présenter correctement ses calculs/équations.
• Faire des phrases correctes, en utilisant à bon escient les connecteurs logiques (donc, car).
• Éviter les ambiguïtés. Si vous parlez d’une fonction, préférez “la fonction f ” à “la fonction” (f Õ
et f ÕÕ sont aussi des fonctions, liées à f mais pas égales)
• Mettre en valeur ses résultats, surtout quand ceux-ci ont nécessité des calculs/du raisonnement
(encadrer ou souligner par exemple). Ceci est surtout important si une même question a plusieurs
résultats, disséminés dans la réponse, moins si il n’y en a qu’un et qu’il est à la toute fin de la
réponse.

Méthode : PRÉSENTATION DES CALCULS


Un calcul est le fait de transformer une unique expression ou valeur numé-
rique en une autre (ex : calculer une dérivée, une limite, un développement, une
factorisation, substituer dans une formule de cours...). On respectera les règles
suivantes :
1. Introduction du calcul, suivit d’un premier = (ou retour à la ligne avant le
égal si manque de place)
2. Première étape (souvent un simple rappel de la formule ou une substitu-
tion)
3. Retour à la ligne, nouveau signe = aligné avec le premier, nouvelle
simplification/étape (avec éventuellement un commentaire à coté).
4. Et ainsi de suite jusqu’au résultat.
Dans certains cas (calcul court ou direct/manque de place) il peut être accep-
table de faire le calcul sur une seule ligne. On évitera autant que possible de
mélanger les deux.

2) Attendus en calcul mental


Une partie non-négligeable des évaluations de mathématique à l’IAE se dérouleront sans l’usage de
la calculatrice. Mais même lorsqu’elle est autorisée, il y a des calculs qu’il faut savoir faire sans elle !

BM - S1– Chapitre 1 – Calcul littéral – 3


S’interrompre toutes les quelques secondes pour faire une opération simple à la calculatrice empêche de
progresser rapidement et nuit à la concentration. Le tableau ci-dessous liste les principales opérations
qui peuvent être exigées sans la calculatrice. Certaines (notamment les opérations sur les fractions)
sont détaillées dans la suite de ce chapitre.

3 Opérations Exemple
5 + 8 = 13
Tables d’additions/soustractions
4 ≠ 7 = ≠3
6 ◊ 7 = 42
Tables de multiplications (et divisions associées) 24
6 =4
7Ô2 = 49
Carrés (et racines carrées associées) jusqu’à 122
121 = 11
56 + 7 = 63
Additions avec au maximum une retenue
281 + 32 = 313
37 ◊ 2 = 74
Multiplications et divisions par 2 avec au maximum une retenue 132
2 = 66
3,7
= 0,037
Multiplications et divisions par des puissances de 10 100
1,47 ◊ 103 = 1 470
50 25
6 = 3
Simplifications et mise au même dénominateur de fractions 3 5 6 5x
x + 2 = 2x + 2x
5 8 13
3 + 3 = 3
Opérations sur les fractions : addition, multiplication, forme multi- 5 8 40
plicative 3 ◊ 3 = 9
9 1
4 =9◊ 4
1 ≠ 0,47 = 0,53
Compléments à 1, 10 et 100. 10 ≠ 4 = 6
100 ≠ 9,1 = 90,9
1
= 0,2
Valeurs décimales des fractions 12 , 14 , 1
et 1 5
1
5 10k
100 = 0,01
ln(1) = 0
Valeurs particulières du ln et de l’exponentielle
e1 ¥ 2,7

3) Priorités opératoires et parenthèses

Lorsqu’on écrit une expression mathématique, l’ordre des opérations est important : ajouter 1 puis
multiplier par 10, ou multiplier par 10 puis ajouter 1, ce n’est pas la même chose ! Afin d’alléger les
écritures, certaines opérations sont prioritaires sur d’autres. Et lorsqu’on veut changer cet ordre, on
utilise des parenthèses. L’ordre des opérations est :

1. Contenu des parenthèses.

2. Puissances.

3. Multiplications et divisions.

4. Additions et soustractions (dans l’ordre de la lecture)

Les cas particuliers internes des puissances et divisions sont décrits dans les sections suivantes. Cer-
taines règles de manipulations d’expressions permettent de changer l’ordre des opérations.

BM - S1– Chapitre 1 – Calcul littéral – 4


Lorsqu’une valeur numérique, une variable ou une parenthèse fermante est acco-
lée directement à une parenthèse ouvrante ou à une variable, on considère qu’il
y a une multiplication implicite entre les deux :
• 3xy = 3 ◊ x ◊ y
• 3(x + 2) = 3 ◊ (x + 2)
• (x + 1)(x + 2) = (x + 1) ◊ (x + 2)
Lorsqu’une multiplication contient à la fois des termes entre parenthèses et des
termes sans parenthèses, on placera généralement ces derniers devant, en com-
mençant par les valeurs numériques, pour bénéficier des multiplications impli-
cites :
(x + 1) ◊ x ◊ 2 = 2x(x + 1)

4) Puissances
La définition naturelle des puissances est une répétition de la multiplication (de la même manière que
la multiplication est une répétition d’additions)

Définition 1.1: Puissance


Pour tout x réel et pour n un entier positif :

xn = x
¸
◊x◊
˚˙
· · · ◊ x˝
n fois

(avec en particulier x0 = 1)

Théorème 1.1: Opération sur les puissances


Pour x, y, a et b tels que toutes les opérations existent :

n¶ Règle Exemple
P1 xa ◊ xb = xa+b 35 ◊ 36 = 311
P2 (xa )b = xa◊b (24 )3 = 212
P3 xa ◊ y a = (x ◊ y)a 53 ◊ 63 = 303

On peut alors, en restant dans la logique de ces propriétés, étendre la définition de puissance à des
puissances négatives, puis non-entières.

Définition 1.2: Extension des puissances

Soit x un réel, et a, b et n trois entiers positifs.

n¶ Exposant Condition Définition Exemple


1 1 1
P4 Entier négatif x ”= 0 x≠n = n 10≠2 = 2 =
x 10 100
1 1
P5 Inverse xØ0 x n = y ≈∆ x = y n 24 = 16, donc 16 4 = 2
1 1
P6 Fraction x>0 x b = (xa ) b = (x b )a 272/3 = (271/3 )2 = 32 = 9
a

Remarque. Les exposants négatifs correspondent à des divisions, les puissances fractionnaires corres-
pondent à l’opération inverse de la puissance. En particulier, la puissance fractionnaire la plus utilisée
a une notation particulière juste pour elle :
Ô
x0,5 = x

BM - S1– Chapitre 1 – Calcul littéral – 5


Ô 1 1 Ô
On utilise d’ailleurs parfois la notation n
(racine n-ième) au lieu d’une puissance n : xn = n
x

Remarque. Il est possible d’étendre encore la définition de puissance à des puissances non-fractionnaires
(par exemple xfi ). Ceci nécessite les fonctions exponentielles et logarithme.

Remarque. Comme vu plus haut, les exposants sont prioritaires sur les autres opérations. Ce qui se
trouve en exposant d’une expression est considéré comme étant entre parenthèses :

33◊2+1 = 3(3◊2+1)
En particulier, dans le cas de puissances imbriquées, en l’absence de parenthèses, les puissances im-
briquées sont donc prioritaires :
3 3)
1 23
33 = 3(3 = 327 ”= 33 = 33◊3 = 39

5) Fractions
Pour éviter les ambiguïtés de priorité avec les divisions, on bannira l’usage du symbole ÷. On utilisera
à la place des fractions. Dans une fraction, le numérateur et le dénominateur sont prioritaires sur la
division elle-même, exactement comme si ils étaient dans des parenthèses :

3+4 (3 + 4)
=
5◊7+1 (5 ◊ 7 + 1)
Dans le cas de plusieurs fractions imbriquées, on prendra soin d’être clair avec la taille des fractions,
ou si besoin des parenthèses, sur lesquelles sont imbriquées dans lesquelles :
5
4 5
”= 4
3 3
(les fractions avec des traits plus petits sont imbriquées, donc prioritaire, et le trait de fraction principal
(et donc final) est aligné avec le signe =)

Théorème 1.2: Opérations sur les fractions


Pour tous réels a, b, c, d et n tels que les fractions existent :

Règle Exemple
a a◊d a/d 15 5◊3 5
F1 = = = =
b b◊d b/d 6 2◊3 2
a c a+c 1 5 3 10 13
F2 + = + = + =
b b b 2 3 6 6 6
a c a◊c 3 4 3◊4 3
F3 ◊ = ◊ = =
b d b◊d 4 5 4◊5 5
c a◊c 3 5◊3 3
F3b a◊ = 5◊ = =
d d 10 10 2
a
a d 1/3 1 5 5
F4 c =
b
◊ = ◊ =
d b c 2/5 3 2 6
3 4n 3 44
a an 1 14 1
F5 = n = =
b b 2 24 16

BM - S1– Chapitre 1 – Calcul littéral – 6


II Calcul littéral
1) Substitution et parenthèses superflues
Dans de nombreuses situations, on va remplacer dans une expression mathématique une partie de
l’expression par une autre expression, ou un nombre. Parmi les situation concernées, il y a :
• Affecter une valeur à une variable (on a f (x), on veut calculer f (3))
• Affecter une expression à une variable (très fréquent pour les formules de dérivation du chapitre
5)
• Simplifier une expression : on remplace une partie de l’expression par une autre, égale.

Lorsqu’on fait une substitution, par défaut, ce qu’on substitue doit être mis
entre parenthèses ! Ces parenthèses sont parfois superflues, mais très souvent
indispensables, en particulier lorsqu’on substitue par un nombre négatif, ou par
une expression contenant une addition.

Des parenthèses sont superflues si une des conditions ci-dessous est remplie. Dans ces cas elles peuvent
être retirées, mais il peut être nécessaire de remettre alors une multiplication implicite : (2)(3) = 2 ◊ 3
1. Elles ne contiennent qu’un unique nombre ou variable, qui ne commence pas par le signe ≠.
2. Il n’y a aucun autre facteur qui multiplie ces parenthèses, ni de puissance sur la parenthèse
(attention, un ≠ devant une parenthèse est une multiplication par ≠1)
3. Elles forment l’intégralité d’un numérateur, d’un dénominateur ou d’un exposant. (comme vu
précédemment, les parenthèses sont alors implicites)
Dans les autres cas, les parenthèses sont nécessaires et ne peuvent être retirées qu’en simplifiant leur
contenu jusqu’à ce qu’elles soient superflues, ou en appliquant des règles d’opérations (de fraction/-
puissances/distributivité ou factorisation)

2) Développement et factorisation
Suivant la situation, il est parfois plus avantageux d’avoir une expression sous la forme d’une somme
d’éléments (dite “développée”) ou sous la forme d’un produit d’éléments (dite “factorisée”). Le fait de
passer de l’un à l’autre s’appelle donc, suivant le sens, un développement ou une factorisation.

Développement
Il existe deux méthodes principales de développement : par distributivité ou par identités remarquables.

Théorème 1.3: Distributivité


Pour tous a, b et c réels, on a la formule de simple distributivité :

a(b + c) = ab + ac

Comme c’est une situation extrêmement commune, on utilise aussi la formule de double distri-
butivité :

(a + b)(c + d) = ac + ad + bc + bd
(qu’on pourrait toutefois retrouver en appliquant deux fois la distributivité simple)

BM - S1– Chapitre 1 – Calcul littéral – 7


Exemple 1.1: Développement

(5x ≠ 2)(x ≠ 1) ≠ (2x ≠ 8)(x ≠ 1) = 5x2 ≠ 5x ≠ 2x + 2 ≠ (2x2 ≠ 2x ≠ 8x + 8)


= 5x2 ≠ 7x + 2 ≠ 2x2 + 10x ≠ 8
= 3x2 + 3x ≠ 6

Note : sur cet exemple, si on a vu la factorisation, il était possible de d’abord factoriser avant
de développer. Ce qui permettait de faire une seule double distributivité au lieu de 2.

Les identités remarquables sont des cas particuliers de double distributivité. Si elles permettent de
gagner un peu de temps, elle ne sont pas indispensables pour développer. Elles sont toutefois indis-
pensables pour factoriser, comme on le verra par la suite.

Théorème 1.4: Identités remarquables


Pour tous a et b réels
• (a + b)2 = a2 + 2ab + b2
• (a ≠ b)2 = a2 ≠ 2ab + b2
• (a + b)(a ≠ b) = a2 ≠ b2

Exemple 1.2: Identité remarquable

(12y ≠ 11b)(12y + 11b) = (12y)2 ≠ (11b)2


= 122 y 2 ≠ 112 b2
= 144y 2 ≠ 121b2

≠2(0,5x ≠ 1)2 = ≠2(0,52 x2 ≠ 2 ◊ 0,5x + 12 )


= ≠2(0,25x2 ≠ x + 1)
= ≠0,5x2 + 2x ≠ 2

Exercice 1.1. Développer les expressions suivantes :


1. 2(3x ≠ 2)(x + 1)

2. ≠(2x + 3)2 + 4

Factorisation
La factorisation est l’opération contraire du développement, et on utilise les mêmes outils, en sens in-
verse. Toutefois, appliquer la double distributivité en sens inverse s’avère au mieux difficile en pratique.
On se limitera donc aux factorisations utilisant :
• Un facteur commun (ab + ac = a(b + c)), l’inverse de la simple distributivité.
• Une identité remarquable du théorème précédent (il faut connaître ses carrés, et ne pas oublier
qu’un nombre positif est le carré de sa racine).
Ô 2
Remarque. Pour cette dernière technique, on a par exemple 11 = 11 . En revanche, pas question
Ô 2
de faire la même chose avec x : x = x n’est vrai que si x est positif !

BM - S1– Chapitre 1 – Calcul littéral – 8


En pratique, on testera les techniques suivantes :
Méthode : Factorisation

1. On repère un élément en commun dans chaque terme, on peut alors le


souligner, puis le mettre en facteur :

(x + 4)(x + 5) + 3(x + 4) = (x + 4)(x + 5 + 3).

Remarque : on appelle terme une partie de l’expression comprise entre deux


additions (ou soustractions).
Attention aux signes, et aux éventuelles puissances :
! "
3(x + 4)2 ≠ (x + 4)(x + 5) = (x + 4) 3(x + 4) ≠ (x + 5) .

2. On transforme un ou plusieurs termes de l’expression de façon à faire ap-


paraître un élément en commun. Pour cela il est souvent utile de mettre
un réel en facteur : (2x + 4) = 2(x + 2) ou de sortir un signe ≠ d’une
expression : (2 ≠ x) = ≠(x ≠ 2).

3(x ≠ 4)2 ≠ (12 ≠ 3x) = ≠3(4 ≠ x)(x ≠ 4) ≠ 3(4 ≠ x)


= 3(4 ≠ x)(≠(x ≠ 4) ≠ 1)

3. On cherche une identité remarquable :

(6b ≠ 4)2 ≠ (3b + 7)2 = ((6b ≠ 4) + (3b + 7))((6b ≠ 4) ≠ (3b + 7))


= (9b + 3)(3b ≠ 11)

4. Si aucune autre méthode ne fonctionne, on peut développer toute l’expres-


sion puis essayer de factoriser le résultat :

(x + 3)(x ≠ 2) + 6 = x2 + x ≠ 6 + 6
= x2 + x
= x(x + 1)

Cette dernière technique est un dernier recours, marche rarement et ne doit


en aucun cas être votre première approche !

Exercice 1.2. Factoriser :

1. 81z 8 ≠ 64y 2 2. (x ≠ 2)2 ≠ 3(2 ≠ x)(x + 3) + x ≠ 2

III Sommes
Beaucoup de formules en mathématiques concernent la somme d’un nombre grand ou indéterminé de
q
termes. Afin d’éviter les notations avec des · · · , la notation sera utilisée :

Définition 1.3: Symbole somme


n
ÿ
On désigne par xk la somme des xk pour k variant de p à n. (On considérera ici que les xk
k=p
sont des réels).
n
ÿ
xk = xp + xp+1 + · · · + xn≠1 + xn
k=p

BM - S1– Chapitre 1 – Calcul littéral – 9


Exemple 1.3: Somme

k 1 2 3 4 5 6
• Avec un tableau de valeurs :
xk 12 ≠4 9 ≠1 0 2

5
ÿ
xk = x1 + x2 + x3 + x4 + x5
k=1
= 12 + (≠4) + 9 ≠ 1 + 0
= 16.

• Avec une expression :

7
ÿ
(2k + 1) = (2 ◊ 5 + 1) + (2 ◊ 6 + 1) + (2 ◊ 7 + 1)
k=5
= 39

n
ÿ n
ÿ
Remarque : xk contient n≠p+1 termes, en particulier : a=a
¸
+ a +˚˙· · · + a˝ = a ◊ (n ≠ p + 1).
k=p k=p n≠p+1 fois
En plus de la définition, les sommes ont trois propriétés à connaître qui permettent de simplifier
certaines sommes et/ou de déduire de nouvelles sommes à partir de résultats précédents.

Théorème 1.5: Propriétés des sommes

Règle Exemple

n
ÿ n
ÿ 7
ÿ 7
ÿ
(a ◊ xk ) = a ◊ xk 3(2k + 1) = 3 (2k + 1) = 3 ◊ 39 s1
k=p k=p k=5 k=5

n
ÿ n
ÿ n
ÿ 7
ÿ 7
ÿ 7
ÿ
(xk + yk ) = xk + yk (2k + 1) = 2k + 1 s2
k=p k=p k=p k=5 k=5 k=5

n
ÿ m
ÿ m
ÿ 6
ÿ 7
ÿ 7
ÿ
xk + xk = xk (2k + 1) + (2k + 1) = (2k + 1) s3
k=p k=n+1 k=p k=5 k=7 k=5

Remarque : les deux premières propriétés forment la linéarité de la somme, la troisième s’appelle
relation de Chasles.

Exercice 1.3. Calculer :


5
ÿ 20
ÿ 20
ÿ
1. 2k 3. (k 2 + 2) ≠ (k 2 ≠ 4)
k=1 k=10 k=10
ÿ4 30
ÿ 20
ÿ 30
ÿ
2. (3i ≠ 2) 4. Avec xk = 100, calculer : (3 ◊ xk + 10) + 3 ◊ (xk ≠ 8)
i=≠1 k=10 k=10 k=21

BM - S1– Chapitre 1 – Calcul littéral – 10


Chapitre 2

(in)Équations

I Généralités
Une équation est une égalité mathématique contenant au moins une variable dont la valeur est inconnue
(souvent x). Résoudre une équation, c’est trouver toutes les valeurs des inconnues qui font que
l’égalité est vraie (les solutions). Dans ce chapitre, on va parler uniquement des équations à une
inconnue.

Exemple 2.1

l’équation x2 ≠ 1 = 8 a une seule inconnue x. Le nombre 5 n’est pas solution de l’équation


puisque 52 ≠ 1 = 24 ”= 8. En revanche, 3 est une solution, puisque 32 ≠ 1 = 9 ≠ 1 = 8.
L’équation n’est pas résolue pour autant ! Il y a une autre solution : (≠3)2 ≠ 1 = 9 ≠ 1 = 8. Les
méthodes présentées ici permettent de résoudre un grand nombre d’équations proprement, car
"deviner" les solutions n’est pas une méthode fiable (ni acceptée).

1) Opérations sur les équations


Le premier grand principe de résolution d’une équation est la transformation en équation équivalente :

Théorème 2.1: Opérations sur les équations


On peut faire les opérations suivantes sur une équation sans changer les solutions de l’équation :
• Ajouter ou retirer la même quantité de chaque coté de l’égalité.
• Multiplier ou diviser par la même quantité non-nulle de chaque coté de l’égalité.
La nouvelle équation obtenue est dite équivalente ( ≈∆ ) à la première, car elle a les mêmes
solutions.

En passant d’équation équivalente en équation équivalente, on peut arriver à des équations plus simples,
plus faciles à résoudre, et même dans les cas simples, résolues. Le principe est d’isoler le terme qui
nous intéresse, en appliquant l’opération contraire des termes que l’on cherche à éliminer.

Exemple 2.2

2x ≠ 3 = 5
+3 +3
≈∆ 2x ≠ 3 + 3 = 5+3 On élimine le ≠3 en ajoutant 3
≈∆ 2x = 8 Simplification
/2 2x 8 /2
≈∆ = On élimine la multiplication par 2 en divisant par 2
2 2
≈∆ x = 4 Simplification
L’équation a une unique solution : 4.

BM - S1– Chapitre 2 – (in)Équations – 11


En pratique, avec de l’expérience, certaines étapes peuvent être omises. Il
convient toutefois d’en laisser suffisamment pour que le correcteur puisse voir
votre cheminement. De plus :
• Une seule équation (donc un signe =) par ligne (éventuellement deux sur
la première avec ≈∆ entre les deux)
• ≈∆ ou rien en début de ligne, mais surtout pas = ! Ne pas confondre
avec un calcul comme au chapitre 1. Mettre = entre les lignes serait faux :
sur l’exemple ci-dessous, le 5 de la première ligne n’est pas égal au 8 de la
seconde ou au 4 de la troisième.
• Sur la dernière ligne on peut avoir une étape rapide de simplification avec
un = en plus.
L’exemple précédent peut donc s’écrire :

2x + 3 = 5
2x = 8
8
x= =4
2

Remarque.
• On peut tout à fait ajouter/soustraire des quantités qui contiennent l’inconnue x. C’est pertinent
quand l’inconnue se trouve des deux cotés du signe = pour les regrouper.
• En revanche, on évitera de multiplier/diviser par une quantité qui contient l’inconnue x ! Comme
on ne connaît pas la/les valeurs de x, on est potentiellement entrain de multiplier/diviser par 0,
ce qui a pour effet d’introduire des solutions supplémentaires, ou d’en retirer d’autres...
Par exemple, l’équation x2 = 3x, si on divise par x de chaque coté, devient x = 3. Mais l’équation
initiale avait une autre solution : 0 !

2) Cas des inéquations


Une inéquation est une inégalité (<, >, Æ ou Ø) entre deux expressions mathématiques qui contiennent
une inconnue. Résoudre une inéquation, c’est donner l’ensemble des valeurs de l’inconnue qui font que
l’inégalité est vraie. En général, les inéquations ont une infinité de solutions, que l’on donne à l’aide
d’intervalles.
Les règles de manipulation des inéquations sont similaires à celles des équations, avec un changement
majeur pour les multiplications/divisions :

Théorème 2.2: Opérations sur les inéquations


On peut faire les opérations suivantes sur une inéquation pour obtenir une inéquation équiva-
lente :
• Ajouter ou retirer la même quantité de chaque coté de l’inégalité.
• Multiplier ou diviser par la même quantité strictement positive de chaque coté de
l’inégalité.
• Multiplier ou diviser par la même quantité strictement négative de chaque coté de
l’inégalité, en changeant le sens de l’inégalité.

Remarque. Le changement de sens des inégalité est lié au fait que lorsqu’on passe dans les négatifs,
une plus grande valeur absolue signifie un nombre plus petit : 2 est plus petit que 3, mais ≠2 est plus
grand que ≠3.

BM - S1– Chapitre 2 – (in)Équations – 12


Exemple 2.3

x + 7 < 3x + 5
x < 3x ≠ 2 (≠7 de chaque coté)
≠2x < ≠2 (≠x de chaque coté)
x>1 (division par ≠2, changement de sens)
L’ensemble des solutions est l’ensemble des nombres réels strictement plus grand que 1, qui
s’écrit ]1 ; +Œ[

Un intervalle [a ; b], ]a ; b[, [a ; b[ ou ]a ; b[ est l’ensemble des nombres réels entre


a et b (avec a < b). Les crochets indiquent si les bornes a et/ou b sont incluses :
• Un crochet vers l’intérieur indique que la valeur est incluse (ex : [3 ; 4], 3
et 4 sont inclus).
• Un crochet vers l’extérieur indique que la valeur est exclue (ex : ]3 ; 4[, 3 et
4 sont exclus).
• S’il n’y a pas de valeur maximale, on met +Œ à la place de b. Le cro-
chet correspondant est alors toujours vers l’extérieur (+Œ n’étant pas un
nombre)
• S’il n’y a pas de valeur minimale, on met ≠Œ à la place de a. Le crochet
correspondant est alors toujours vers l’extérieur.
• L’ensemble R de tous les réels peut s’écrire ] ≠ Œ ; +Œ[.
• Si il y a plusieurs intervalles qui sont solutions, on les rassemble avec le
symbole d’union fi (ex : ]1 ; 2] fi [3 ; +Œ[).

II Méthodes supplémentaires
Les opérations précédentes ne permettent pas de résoudre toutes les (in)équations, généralement parce
qu’il est impossible d’isoler l’inconnue seule (présence de puissances, fraction avec l’inconnue au déno-
minateur, ...). On détaille ici quelques méthodes classiques pour des cas courants. Toutefois, il existe
de très nombreux cas pour lesquels une résolution exacte est impossible (qui ne seront évidemment
pas exigés)

1) Exponentielle et logarithme
Définitions et propriétés

Définition 2.1: Fonction exponentielle

Il existe en mathématique une constante e, dont une valeur approchée est 2,718 (comme pour
fi il y a une infinité de décimales).
La fonction exponentielle est définie sur R par f (x) = ex .

Remarque. Cette définition est très approximative, il existe des moyens plus propres, mais sensi-
blement plus complexes, de définir l’exponentielle. Cette fonction sert à définir proprement toutes les
expressions de la forme ax . On pourrait utiliser un autre nombre que e (par exemple 2), mais l’intérêt
de la constante e est qu’elle simplifie énormement les études de fonctions (cf chapitre 5)

Théorème 2.3: Propriétés de l’exponentielle


La fonction exponentielle vérifie toutes les propriétés des puissances vues au chapitre 1. De plus,
pour tout x, ex est strictement positif.

BM - S1– Chapitre 2 – (in)Équations – 13


Définition 2.2: Logarithme népérien/naturel

On note ln (logarithme népérien) la fonction réciproque de la fonction exponentielle, c’est à dire


la fonction qui permet de retrouver quelle puissance on a mis à e pour avoir la valeur x :

ln(x) = y ≈∆ x = ey
Elle est définie sur ]0 ; +Œ[ (comme x = ey > 0)
On a en particulier (valeur importante à connaitre) ln(1) = 0.

x ‘æ ex

x ‘æ ln(x)
1

O 1 e

Remarque. Cette fonction a été inventée au 17e siècle par John Napier (Souvent écrit Neper en
français) pour faciliter les calculs de multiplications avec des grands nombres grâce à une des propriétés
ci-dessous.

Théorème 2.4: Propriétés du logarithme


Pour tous a et b strictement positifs, et pour tout x
1. eln(a) = a
2. ln(ex ) = x
3. ln(ab) = ln(a) + ln(b)
3 4
1
4. ln = ≠ ln(b)
b
3 4
a
5. ln = ln(a) ≠ ln(b)
b
6. ln(ax ) = x ln(a)
7. ln(a) est strictement négatif pour a < 1, et strictement positif pour a > 1.

La propriété 6, mise en valeur ici, est fondamentale pour la résolution d’(in)équations où l’inconnue
est en exposant.

BM - S1– Chapitre 2 – (in)Équations – 14


Usage pour la résolution d’(in)équations

Théorème 2.5: ln et exp dans les équations


On peut appliquer la fonction exponentielle de chaque coté d’une (in)équation pour la trans-
former en une équation équivalente.
On peut de même appliquer la fonction logarithme népérien de chaque coté d’une (in)équation
si les deux cotés sont strictement positifs.

On peut alors utiliser les propriété 1, 2 et 6 du théorème précédent pour simplifier l’équation. L’idée
étant qu’appliquer le logarithme permet de simplifier une exponentielle, et appliquer une exponentielle
permet de simplifier un logarithme. La propriété numéro 6 permet aussi de faire “descendre” une
inconnue en exposant. Il faut toutefois faire attention :

Méthode : Résolution d’équation exponentielle/logarithme/inconnue en exposant

1. Isoler le terme de l’équation qui contient l’inconnue (si il y en a plusieurs


non-regroupables, généralement on ne sait pas résoudre)
2. Appliquer si possible le logarithme ou l’exponentielle de chaque coté,
suivant ce qu’on cherche à éliminer.
3. Si ça n’est pas possible, c’est généralement qu’on peut donner directement
le résultat en réfléchissant !
4. Simplifier l’équation obtenue avec les propriétés du théorème 2.4.
5. Poursuivre la résolution.

• Le logarithme ou l’exponentielle doit être appliqué à l’intégralité des deux


cotés. Il faut préalablement isoler l’exponentielle ou le logarithme dont on
veut se débarrasser.
• Avant d’appliquer un logarithme, bien vérifier que tout est positif pour de
pas écrire d’abominations comme ln(≠3). Si on ne peut pas appliquer le
logarithme après avoir isolé une exponentielle, c’est généralement qu’on est
dans un cas sans solutions ou avec une infinité de solutions.

Exemple 2.4

3ex = 6 ≠ 2ex + 5 = 11
ex = 2 ≠ 2ex = 6
ln(ex ) = ln(2) ex = ≠3
x = ln(2) Pas de solutions car ex > 0

Exemple 2.5
Dans l’exemple suivant, on doit avoir x > 0 sinon ln(x) n’existe pas :
5 ln(x) ≠ ln(3x) + ln(x2 ) = 0 avec x > 0
5 ln(x) ≠ (ln(3) + ln(x)) + 2 ln(x) = 0 autorisé car x > 0
6 ln(x) = ln(3)
ln(3)
ln(x) =
6
ln(3)
eln(x) = e 6

ln(3) 1
x=e 6 qu’on peut simplifier en 3 6

BM - S1– Chapitre 2 – (in)Équations – 15


Exemple 2.6

3 ◊ 0,1≠5x < 1
1
≈∆ 0,1≠5x <
3 3 4
1
≈∆ ln(0,1 ) < ln
≠5x
3
3 4
1
≈∆ ≠ 5x ln(0,1) < ln
3
3 4
1
ln
3
≈∆ x < Le sens de l’inégalité ne change pas car ≠5 ln(0,1) est positif
≠5 ln(0,1) 3 4 S
T
1
ln
X 3 W
L’ensemble des solutions est X
V≠Œ ; ≠5 ln(0,1) U.
W

2) Équations produit nul et généralisation

Si l’un des membres d’une équation est nul, et que l’autre est un produit, on est en présence d’une
équation produit nul, et l’on peut alors utiliser le fait que les multiplications qui donnent 0 sont
les multiplications par 0.

Théorème 2.6: Produit nul


Un produit de facteurs est nul si et seulement si l’un des facteurs est nul.

A ◊ B = 0 ≈∆ A = 0 ou B = 0

Exemple 2.7: Équation produit nul

≠x(x + 2)(2x ≠ 3) = 0 ≈∆ ≠x = 0 ou x + 2 = 0 ou 2x ≠ 3 = 0
≈∆ x = 0 ou x = ≠2 ou x = 1,5

Les trois solutions sont ≠2, 0 et 1,5.

Remarque. Le théorème précédent s’adapte facilement aux quotient nuls : les seuls fractions nulles
sont celles dont le numérateur est nul (par contre, le dénominateur doit être non-nul : on ne divise
pas par 0).

A
= 0 ≈∆ A = 0 et B ”= 0
B

Pour les inéquations, avoir un produit ou un quotient avec un 0 comme second membre est aussi
utile. On peut alors étudier le signe de chaque terme du produit/quotient, et utiliser les règles de
multiplication/division des signes. Pour ceci, on va utiliser un outil qui reviendra plusieurs fois ce
semestre : le tableau de signe.

BM - S1– Chapitre 2 – (in)Équations – 16


Définition 2.3: Tableau de signe

Le tableau de signe d’une expression f (x) est un tableau qui indique en fonction des valeurs
d’un paramètre (ici x) le signe de f (x) :
• Un + indique que l’expression est positive.
• Un ≠ indique que l’expression est négative.
• Un trait vertical avec un 0 au milieu indique que l’expression est nulle.
• Une double barre verticale indique que l’expression n’existe pas pour cette valeur du
paramètre.
Si l’on dispose du tableau de signe de f (x), on peut facilement donner les solutions d’une
inéquation f (x) > 0, f (x) < 0, f (x) Ø 0 ou f (x) Æ 0.

Exemple 2.8
Si l’expression f (x) admet pour tableau de signe :
x ≠Œ 2 6 +Œ

f (x) + 0 ≠ +

• f (2) = 0, et f (x) n’existe pas pour x = 6.


• f (≠1) et f (10) sont positifs, mais f (4) est négatif.
• f (x) Ø 0 admet ]≠Œ ; 2] fi ]6 ; +Œ[ comme ensemble de solutions.
• f (x) < 0 admet ]2 ; 6[ comme ensemble de solutions.

Méthode : Construction d’un tableau de signe : cas simple

Pour une expression simple f (x) :


1. Mettre des doubles barres en dessous des valeurs interdites de x (sera plus
courant dans les chapitres 3 et suivants, pour l’instant on ignore cette
étape)
2. Déterminer les solutions de f (x) = 0 et mettre des barres verticales avec
des 0 dessus en dessous.
3. Déterminer les signes à mettre dans les cases ainsi déterminées :
• Pour une expression de type ax + b, le signe de a se trouve à la fin du
tableau (et le signe opposé au début).
• Sinon, on peut remplacer x par une valeur de l’intervalle, et calculer
l’expression pour avoir son signe à cet endroit.

Exemple 2.9

• Signe de 3x + 2 : • Signe de ex . ex n’est jamais nul et tou-


2 jours strictement positif :
3x + 2 = 0 ≈∆ x = ≠
3
et 3 est positif, donc le + est à la fin.

x ≠Œ ≠ 23 +Œ x ≠Œ +Œ

3x + 2 ≠ 0 + ex +

BM - S1– Chapitre 2 – (in)Équations – 17


Méthode : Signe d’un produit/quotient

Dans le cas d’un produit/quotient, on empile les tableaux de signe des différents
termes (avec la ligne de x commune), et on en déduit le signe du résultat avec
les règles suivantes :
• ≠ fois/divisé par ≠ fait +.
• + fois/divisé par + fait +.
• ≠ fois/divisé par + fait ≠.
• + fois/divisé par ≠ fait ≠.
• Une multiplication par 0 fait 0
• Une division par 0 donne une double barre (valeur interdite)
• 0 divisé par n’importe quoi (de non-nul) donne 0
Dans le cas où il y a plus de deux termes, on peut retenir qu’un nombre impair
de ≠ donne un résultat négatif.

Remarque. Lorsqu’on croise des puissances, comme (3x + 2)3 , on peut l’écrire comme un produit
(3x + 2)(3x + 2)(3x + 2), ou utiliser les constats suivants à partir du signe de (3x + 2) :

• Une puissance impaire n’affecte pas le signe.

• Une puissance paire est positive, ou éventuellement nulle lorsque la base est nulle.

Le signe de (3x + 2)3 est donc le même que celui de (3x + 2), et celui de (3x + 2)4 est positif, avec un
2
0 pour x = ≠ .
3

Exemple 2.10
x(6 ≠ 3x) x(6 ≠ 3x)
Inéquation Ø 0. On pose f (x) =
(x + 1)3 (x + 1)3
x ≠Œ ≠1 0 2 +Œ
• x = 0 est déjà résolu. x ≠ 0 +
• 6 ≠ 3x = 0 ≈∆ x = 2
6 ≠ 3x + 0 ≠
• x + 1 = 0 ≈∆ x = ≠1, et la puis-
sance 3 est impaire. (x + 1)3 ≠ 0 +
f (x) + ≠ 0 + 0 ≠
L’ensemble des solutions est ]≠Œ ; ≠1[ fi [0 ; 2].

3) Second degré

Définition 2.4: Second degré

Une expression du second degré est une expression de la forme ax2 + bx + c, où a, b et c sont
des réels (et a ”= 0)
On appelle racine de cette expression une valeur de x telle que ax2 + bx + c = 0 (ce terme est
aussi valide pour d’autres expressions)

Pour résoudre une (in)équation du second degré, il faut commencer par regrouper tous les termes du
même coté (de manière à ce que le second membre soit nul), et utiliser le théorème suivant :

BM - S1– Chapitre 2 – (in)Équations – 18


Théorème 2.7: Racines et signe du second degré
Le nombre de racines et le signe d’une expression du second degré varie suivant le signe d’un
quantité appelée le discriminant = b2 ≠ 4ac.
• > 0 : deux racines. x ≠Œ x1 x2 +Œ
Ô Ô
≠b ≠ ≠b +
x1 = et x2 = f (x) signe de a 0 signe de ≠a 0 signe de a
2a 2a

• = 0 : Une racine : x ≠Œ x0 +Œ
≠b
x0 = f (x) signe de a 0 signe de a
2a

x ≠Œ +Œ
• < 0 : Pas de racines réelles.
f (x) signe de a

Exercice 2.1. Résoudre :


1. 3x2 ≠ 2x = 1
2. x2 + 1 Æ 2x

Remarque. Dans certains cas particuliers, le théorème au dessus n’est pas forcément le moyen de
résolution le plus rapide :
• Si b = 0, on peut utiliser la section suivante.
• Si c = 0, l’expression ax2 + bx est factorisable par x et on se ramène à un produit nul.

4) Puissances
Le dernier type d’équation que l’on va résoudre ici est formé des équations de la forme An = b, où b
et n sont des constantes. On regarde d’abord le cas où n est entier.

Théorème 2.8: An = b, cas n entier


Soit A une expression et b une constante. Soit n un entier positif. On considère l’équation
An = b. Le tableau suivant permet de simplifier l’équation suivant le signe de b et la parité de
n:

n est pair n est impair

1
b>0 A = bn
1 1
ou A = ≠b n A = bn .

1
b<0 Pas de solutions A = ≠(|b| n ).

b=0 A=0 A=0

Note : Si n est strictement négatif, les formules ci-dessous sont toujours valables, sauf la dernière
ligne (il n’y a alors pas de solutions, car une fraction de numérateur 1 ne peut pas être nulle)

BM - S1– Chapitre 2 – (in)Équations – 19


1 Ô
Remarque. En particulier pour le casÔn = 2 Ô avec b > 0, b n = b, et l’équation x2 = b admet donc 2
solutions si b est strictement positif : b et ≠ b.

Exercice 2.2. Résoudre les équations suivantes :


1. q4 = 64
2. (1 + i)3 = ≠45
3. 30(1 + i)11 = 42,5
4. ≠2a6 = 8

Théorème 2.9: An = b, cas A positif


Dans les équations rencontrées à la fin du semestre et dans d’autres cours, il arrivera qu’à cause
du contexte on sache que A est positif. Dans ce cas il n’est pas nécessaire que n soit entier, et :
• Si b < 0, An = b n’a pas de solutions.
• Si b Ø 0 et n > 0 :An = b ≈∆ A = b1/n (qui correspond au théorème plus haut, mais on
sait que A est positif, ce qui élimine une des deux solutions du cas pair)

Exercice 2.3. Résoudre les équations suivantes :


1. q 4,5 = 64
2. ≠2(1 + i)≠0,5 = 0
3. 3a0,5 = 6

Il ne faut pas utiliser le théorème ci-dessous dans le cas où A peut être négatif,
sous peine d’obtenir des résultats faux ! En pratique, on ne l’utilisera pas avant
le chapitre 7 dans ce cours.

Théorème 2.10: Inéquations avec An , cas A positif


Dans les équations rencontrées à la fin du semestre et dans d’autres cours, il arrivera qu’à cause
du contexte on sache que A est positif. Dans ce cas pour tout n et b positifs :

An < b ≈∆ A < b1/n


Notes :
• Ceci reste valide avec les autres symboles Æ, Ø et >.
• Si n est négatif, passer en écriture fractionnaire.
• Si b est strictement négatif, l’inéquation n’a pas de solutions ou admet toutes les valeurs
possibles comme solutions : réfléchir !

BM - S1– Chapitre 2 – (in)Équations – 20


Chapitre 3

Fonctions réelles

I Généralités sur les fonctions


De nombreuses grandeurs évoluent quand on fait varier un ou plusieurs paramètres. On dit alors
que ces grandeurs sont fonctions des paramètres. C’est le cas par exemple de la température, qui
est fonction de l’heure, ou du prix de l’essence, qui est fonction du prix du pétrole, des taxes, de la
gourmandise du patron de Total...

1) Notion de fonction

Définition 3.1: Fonction


Soit E et F deux ensembles. Une fonction f est un objet mathématique qui permet d’associer à
tout élément de E un unique élément de F dit l’image de x par f , que l’on note f (x) (prononcé
f de x).
Lorsque f (x) = y, on dit que x est un antécédent de y.
Dans ce cours, on ne parlera que de fonctions réelles, c’est à dire de fonctions où E et F sont
des sous-ensembles de R.

Pour représenter une fonction réelle, le plus souvent on trace son graphe.

Définition 3.2: Graphe d’une fonction

Le graphe d’une fonction réelle f définie sur E est l’ensemble des points du plan de coordonnées
(x ; f (x)). On a donc les antécédents en abscisse, et les images en ordonnée.

f (x)/images
4
Sur le graphique d’une fonction f représentée
ci-contre :
3
• f (≠3) = 1 :
2 — l’image de ≠3 par f est 1.
— ≠3 est un antécédent de 1 par f .
1
• de même f (≠1,5) = f (2) = 1 :
x/antécédents — Les antécédents de 1 par f sont
≠3 ≠2 ≠1 0 1 2 3 4 ≠3 ; ≠1,5 et 2.
≠1

Remarque.

• Il est souvent impossible de représenter intégralement le graphe (dès que l’ensemble de définition
est non-borné par exemple). On essaye alors de représenter les parties pertinentes.

BM - S1– Fonctions réelles – 21


• Sans ordinateur (et même avec) pour tracer, la grande majorité des tracés seront (très) approxi-
matifs. À la main, on emploie un tableau de valeurs : augmenter le nombre de valeurs augmente
la précision du graphique. Les outils étudiés ce semestre permettent aussi de mettre en valeur les
caractéristiques les plus importantes de la courbe.

2) Expression
Dans la majorité des cas dans ce cours, on donnera une expression de f (x), permettant de calculer
f (x) si l’on connaît la valeur de x.

Exemple 3.1

Si f (x) = x2 ≠ 2x ≠ 1, alors f (3) = 9 ≠ 6 ≠ 1 = 2, et f (≠1) = 1 + 2 ≠ 1 = 2.

Remarque. Beaucoup de fonctions n’ont pas d’expression. On a pas d’expression donnant le cours
d’une action, ou la température, en fonction du temps par exemple. Mais on aimerait bien : des
branches entières de domaines de recherche sont consacrées à la modélisation, où l’on cherche à trouver
des expressions correspondant à des phénomènes divers.

Définition 3.3: Domaine de définition


L’ensemble de départ E d’une fonction f est nommé domaine de définition de f . Dans le cas
d’une fonction réelle donnée par une expression f (x) sans préciser l’ensemble de définition, le
domaine de définition sera l’ensemble des valeurs de x dans R pour lesquelles l’expression est
calculable.

Théorème 3.1: Ensemble de définition des composées usuelles


Les valeurs de x pour lesquelles une expression f (x) est calculable sont restreintes
par les conditions suivantes : Si f (x) contient une expression de la forme
A(x)
• , on doit avoir B(x) ”= 0
B(x)

• A(x) ou (A(x))k avec k non-entier, on doit avoir A(x) Ø 0
• ln(A(x)), on doit avoir A(x) > 0
Si il y a plusieurs de ces conditions, il faut prendre les valeurs de x qui les satisfont
toutes.

Remarque.
• Un exposant négatif correspond en réalité à une fraction. Son contenu doit donc être non-nul (et
aussi positif si l’exposant n’est aussi pas entier)
• Il est interdit de simplifier une expression avant de donner l’ensemble de définition si la sim-
plification en question n’est pas valables pour toutes les valeurs de x : ln(x2 ) et 2 ln(x) ne sont
égales que si x est strictement positif, mais ln(x2 ) existe aussi pour des valeurs négatives de x.
• Si l’ensemble de définition est donné, il peut tout à fait être plus “petit” que l’ensemble que
l’on aurait obtenu avec simplement l’expression. C’est juste qu’on a décidé d’étudier la fonction
seulement pour certaines valeurs de x, vraisemblablement pertinentes dans un contexte.

Exemple 3.2
2 Ô
Soit f d’expression f (x) = + 3 ≠ x. On doit avoir x + 1 ”= 0 et 3 ≠ x Ø 0.
x+1
x + 1 = 0 ≈∆ x = ≠1 et 3 ≠ x Ø 0 ≈∆ 3 Ø x
On doit donc avoir x Æ 3 et x ”= ≠1. L’ensemble de définition est Df = ]≠Œ ; ≠1[ fi ]≠1 ; 3].

BM - S1– Chapitre 3 – Fonctions réelles – 22


3) Parité
Certaines fonction présentent des propriétés de symétrie qui peuvent faciliter leur étude, ainsi que
certains calculs (particulièrement au S3).

Définition 3.4: Ensemble symétrique

On dit qu’un sous ensemble E de R est symétrique (par rapport à 0), si :

pour tout x œ E, on a ≠x œ E.

Exemple 3.3: Ensembles symétriques

L’ensemble ] ≠ 2 ; 2[ est symétrique par rapport à 0, mais les ensembles [≠2 ; 2[ et ] ≠ 1 ; +Œ[ ne
le sont pas :
• Pour [≠2 ; 2[, on a ≠2 œ [≠2 ; 2[ mais ≠(≠2) = 2 œ
/ [≠2 ; 2[.
• Pour ] ≠ 1 ; +Œ[, on a 2 œ] ≠ 1 ; +Œ[ mais ≠2 œ]
/ ≠ 1 ; +Œ[.

Définition 3.5: Parité d’une fonction


On dit qu’une fonction f réelle définie sur un ensemble symétrique E est :
• paire si pour tout x de E, on a f (≠x) = f (x).
• impaire si pour tout x de E, on a f (≠x) = ≠f (x).

Théorème 3.2: Parité et graphe


Soit f une fonction réelle représentée dans un repère orthogonal (axes perpendiculaires).
• f est paire si et seulement si son graphe est symétrique par rapport à l’axe des ordonnées
• f est impaire si et seulement si son graphe est symétrique par rapport à l’origine du repère.

Exemple 3.4: Graphes de fonctions (im)paires

3 y 3 y

2 2

1 1

≠3 ≠2 ≠1 0 1 2 3x ≠3 ≠2 ≠1 0 1 2 3x

≠1 ≠1
centre de symétrie axe de symétrie
≠2 ≠2

≠3 ≠3
Fonction impaire Fonction paire

Remarque.
• Étudier la parité d’une fonction, c’est dire si elle est paire, impaire, ou ni l’un ni l’autre.
• Les termes paire et impaire viennent des fonctions puissances : pour n entier positif, f (x) = xn
définie sur R est paire ou impaire suivant la parité de n.
• Si l’ensemble de définition n’est pas symétrique, la fonction n’est ni paire ni impaire : inutile
d’aller plus loin !

BM - S1– Chapitre 3 – Fonctions réelles – 23


• Pour montrer qu’elle est paire ou impaire, il faut prouver l’égalité avec f (≠x) pour toutes
les valeurs de x. Les faire une par une n’est pas envisageable, donc il faut le faire avec un x
“générique”.

• En revanche, un simple contre exemple suffit pour montrer qu’une fonction n’est pas paire ou
impaire.

• Le schéma ci-dessous indique comment procéder si on ne connaît pas le résultat de l’étude. Si


on connaît/soupçonne déjà le résultat, on peut sauter l’étape où l’on teste avec des valeurs pour
passer directement à la preuve avec f (≠x)

Ensemble de défi- non f ni paire


nition symétrique ni impaire

oui

ne semble pas = f (x) Images de ne semble pas = ≠f (x)


deux opposés
(ex f (1) et f (≠1))
égaux ni égaux opposés
ni opposés
f semble paire f ni paire f semble impaire
ni impaire
à prouver à prouver

Exprimer f (≠x) Exprimer f (≠x)

= f (x) = ≠f (x)

f paire f impaire

Exemple 3.5

ln(1 + x2 )
• f (x) = définie sur R \ {0}. L’ensemble de définition est symétrique par rapport
x
à 0. On a f (1) = ln(2) et f (≠1) = ≠ ln(2) qui sont opposés, donc la fonction semble
impaire :
ln(1 + (≠x)2
f (≠x) =
≠x
ln(1 + x2 )
=
≠x
ln(1 + x2 )
=≠
x
= ≠f (x)
Donc f est bien impaire.
3
• g(x) = ex définie sur R. L’ensemble de définition est symétrique par rapport à 0. On
a f (1) = e1 et f (≠1) = e≠1 . f (1) et f (≠1) ne sont ni égaux (puissances différentes) ni
opposés (tous les deux > 0), donc f n’est ni paire ni impaire.

4) Variations et signe

Une des propriétés fondamentales recherchées quand on parle de fonction est sa monotonie (le fait
d’être croissante ou décroissante).

BM - S1– Chapitre 3 – Fonctions réelles – 24


Définition 3.6: Fonction croissante, décroissante

On dit qu’une fonction est croissante sur [a ; b] si pour tout x et y dans cet intervalle :

x Æ y =∆ f (x) Æ f (y).

On dit qu’une fonction est décroissante sur [a ; b] si pour tout x et y dans cet intervalle :

x Æ y =∆ f (x) Ø f (y).

La majorité des fonctions ne conservent pas toujours le même sens de variations. Pour éviter de
longues phrases peu digestes, on a inventé un moyen de représenter schématiquement les variations
d’une fonction : le tableau de variations. Nous verrons dans des chapitres futurs comment obtenir
des tableaux de variations par le calcul, mais il est tout aussi important de savoir les construire à
partir d’un graphique :

Exemple 3.6: Tableau de variations à partir d’un graphique

3 3

2 2

1 1

≠4 ≠3 ≠2 ≠1 0 1 2 3 4 ≠4 ≠2 0 2 4
≠1 ≠1

On place dans la première ligne du tableau les abscisses pertinentes, et dans la seconde les
flèches (sans tenir compte de leur taille initiale), avec les ordonnées à leurs extrémités :

x ≠4 ≠2 2 4
3 2
f (x)
1 ≠1

Note : l’étape intermédiaire est juste là pour montrer le lien entre le graphique et le tableau, et
n’est pas demandée.

On a vu précédemment comment obtenir des tableaux de signe par le calcul (dans certains cas). On
peut aussi les lire graphiquement : il suffit de repérer les endroits où la courbe passe au dessus ou en
dessous de l’axe des abscisses :

Exemple 3.7: Tableau de signe à partir d’un graphique

2
+
1 +

≠4 ≠3 ≠2 ≠1 0 1 2 3 4 ≠4 0 1 3 4
≠1

On note ainsi les valeurs pertinentes de x dans la première ligne (qui ne sont généralement pas
les mêmes que pour le tableau de variations), et le signe de f (x) dans la seconde :

BM - S1– Chapitre 3 – Fonctions réelles – 25


x ≠4 1 3 4

f (x) + 0 ≠ 0 +

Note : comme précédemment, l’étape intermédiaire est juste là pour montrer l’intuition, et n’est
pas demandée.

II Fonctions affines
1) Généralités
Ces fonctions sont les plus simples qui existent, et sont très utiles, à la fois directement et pour étudier
des fonctions plus complexes.

Définition 3.7: Fonction affine


On dit qu’une fonction f réelle est affine si elle admet une expression de la forme f (x) = ax + b,
où a et b sont deux réels.
• a est appelé coefficient directeur.
• b est appelé ordonnée à l’origine.
Il y a des noms particuliers dans les cas suivants :
• Si a = 0, f (x) = b, la fonction est constante.
• Si b = 0, f (x) = ax, la fonction est linéaire.

Théorème 3.3: Graphe d’une fonction affine


Les graphe des fonctions affines définies sur R sont les droites non-verticales, sur lesquelles il
est possible de lire les valeurs de a et b (à la précision du graphique près)

f (x)

a
1
b

• Lorsque l’abscisse augmente d’une unité, l’ordonnée évolue de a unités (augmente ou


diminue suivant le signe de a donc).
• f (0) = b, donc b est l’ordonnée du point de la droite sur l’axe des ordonnées.
Cas particuliers :
• Les fonctions constantes sont représentées par les droites horizontales.
• Les fonctions linéaires sont représentées par les droites qui passent par l’origine.

Remarque. Pour tracer la droite représentative d’une fonction affine, deux points suffisent. On calcule
donc les valeurs de f (x) pour deux valeurs de x différentes, et on relie les points obtenus. On utilise
généralement x = 0, et si possible une seconde valeur de x éloignée (pour avoir un résultat moins
sensible à un placement approximatif des points)

BM - S1– Chapitre 3 – Fonctions réelles – 26


Théorème 3.4: Coefficient directeur
Soit f une fonction affine de coefficient directeur a. Alors pour tous x1 et x2 distincts :

f (x2 ) ≠ f (x1 )
a=
x2 ≠ x1

Méthode : Déterminer une fonction affine


Pour retrouver l’expression f (x) = ax + b d’une fonction affine à partir de deux
valeurs de la fonction.
• Déterminer le coefficient directeur a avec le théorème précédent.
• Utiliser le fait que f (x1 ) = ax1 + b pour trouver b : b = f (x1 ) ≠ ax1 .
• (optionnel) vérifier qu’on a bien f (x2 ) = ax2 + b.
• Conclure f (x) = ax + b

Exemple 3.8
On cherche la fonction affine f telle que f (2) = 4 et f (5) = ≠3. On cherche donc a et b tels que
f (x) = ax + b :

f (5) ≠ f (2) ≠3 ≠ 4 7
a= = =≠
5≠2 3 3
7
On sait que f (2) = 4, donc a ◊ 2 + b = 4 ≈∆ ≠ ◊ 2 + b = 4
3
14
≈∆ b = 4 +
3
12 14
≈∆ b = +
3 3
26
≈∆ b =
3
7 26 35 26 9
On a donc f (x) = ≠ x + (et on peut vérifier que f (5) = ≠ + = ≠ = ≠3)
3 3 3 3 3

2) Interpolation linéaire

Remarque. La terminologie est un peu trompeuse, on devrait plutôt parler d’interpolation affine.

Approximation
y
Dans le monde réelTM , la plupart des fonctions ne sont pas affines. Cer- Point connu
taines sont mêmes assez compliquées à calculer, et il arrive qu’on ne
dispose que d’un certain nombre de valeurs. La technique de l’inter-
polation linéaire permet, à partir de deux valeurs d’une fonction, de
calculer une approximation de cette fonction entre les deux valeurs. La Point exact
technique est simple : on fait comme si la fonction était affine entre ces
deux valeurs : 0 x
Point connu

On a vu précédemment comment calculer la fonction affine qui passe par les deux points connus, mais
on a généralement besoin que d’une unique valeur entre les deux points, et dans ce cas la méthode
suivante est plus rapide :

BM - S1– Chapitre 3 – Fonctions réelles – 27


Méthode : Interpolation linéaire

On connaît 2 points (x1 ; y1 ) et (x2 ; y2 ). On


y2
cherche à déterminer un point sur la droite
qui relie ces deux points, en ayant que l’abs- y
cisse (ou l’ordonnée). y1

0 x1 x x2 x

• On place les valeurs par ordre croissantes dans un petit tableau (la seule
valeur non-remplacée est l’inconnue x ou y) :

x1 x x2
y1 y y2

• Les points étant alignés, on écrit l’égalité des coefficients directeurs :


y ≠ y1 y2 ≠ y1
=
x ≠ x1 x2 ≠ x1
(cette équation est la plus simple si y est l’inconnue. Si x est l’inconnue,
il est plus simple d’inverser chaque fraction, de manière à ce que x soit au
numérateur)
• Résoudre l’équation pour trouver y (ou x).
• Présenter le résultat comme approximation du problème initial, en utilisant
bien le symbole ¥.

Exemple 3.9: Interpolation linéaire


Soit f une fonction dont on connaît les valeurs suivantes :

x 2 3 4 5
f (x) 12 27 48 75

Si on cherche une valeur approchée de f (3,1), on va utiliser les valeurs de f (3) et f (4) :
par interpolation linéaire, on cherche y tel que :

y ≠ 27 48 ≠ 27
= 3 3,1 4
3,1 ≠ 3 4≠3
27 y 48
48 ≠ 27
≈∆ y = 27 + (3,1 ≠ 3) ◊ = 29,1
4≠3
On a donc f (3,1) ¥ 29,1

Exercice 3.1. Avec les valeurs de l’exemple précédent, déterminer une valeur approchée de x telle
que f (x) = 50.

BM - S1– Chapitre 3 – Fonctions réelles – 28


Chapitre 4

Limites

Vous devriez tous avoir bien en tête la notion de graphe d’une fonction (sinon retourner réviser les
chapitres précédents), vous êtes vous déjà demandé ce qui se passe loin à gauche ou à droite du bord
de la feuille pour la courbe ? Sans doute que non, mais nous allons tout de même tenter de répondre
à la question.

I Définition et notation
1) Introduction à la notion de limite
Sur le graphe de fonction ci-dessous, il semble naturel de dire :

• Lorsque x prend des valeurs très grandes, f (x) prend des valeurs de plus en plus négatives, et
devient “infiniment négatif”.
• Lorsque x prend des valeurs très négatives, f (x) s’approche de 2.

f : x ‘æ 2 ≠ ex
3 f (x)

≠3 ≠2 ≠1 0 1 2 3 x

≠1

≠2

On dit que :

• la limite de f (x) quand x tend vers +Œ est ≠Œ.


• la limite de f (x) quand x tend vers ≠Œ est 2.

On peut aussi s’intéresser au comportement de la fonction lorsque x s’approche d’une valeur réelle :
par exemple, lorsque x s’approche de 0, f (x) tend vers 1. Mais c’est juste f (0) = 1 car la fonction est
continue et définie en ce point, le concept de limite n’était pas vraiment nécessaire.
Là où cela devient utile, c’est pour étudier le comportement d’une fonction à proximité d’un point où
elle n’est pas définie : elle peut s’approcher d’une valeur, où tendre vers un infini (ou ne pas avoir de
limite).

BM - S1– Chapitre 4 – Limites – 29


Exemple 4.1: Limites en un point

1 h : x ‘æ 1 + x ln(x)
g : x ‘æ
(x ≠ 1)2 h(x)
g(x)

3 2

2 1

1 0 x
≠1 1 2 3
≠1
≠3 ≠2 ≠1 0 1 2 3 x
≠1 ≠2

• Sur la figure de gauche, la fonction g n’est pas définie en 1. On remarque qu’à proximité
de x = 1, les images f (x) deviennent infiniment grandes : la fonction f tend vers +Œ
lorsque x tend vers 1.
• Sur la figure de droite, la fonction h n’est pas définie en 0. Toutefois à proximité de x = 0,
les images g(x) semblent se rapprocher de 1 : la fonction g tend vers 1 lorsque 1 tend vers
0.

Remarque. Il existe aussi de nombreux cas où le comportement n’est pas régulier, on dit alors qu’il
n’y a pas de limite. Étudier ces cas demanderai un fondement théorique qui prendrait la majorité du
semestre, et n’arrivera pas avec les fonctions que l’on va étudier.

2) Nouvelles notations

La notation principale de ce chapitre est la suivante :

lim f (x) = b.
xæa

• Elle se lit, “ La limite de f (x) quand x tend vers a est b”, ou quand il n’y
a pas d’ambiguïté sur la variable, “la limite de f en a est b”.
• Elle se comprend comme la valeur qu’approche la fonction f quand son
paramètre x s’approche de a.
• Les paramètres a et b peuvent être des nombres, ou des infinis : une valeur
de b de +Œ indique que les valeurs de la fonction dépassent de manière
permanente n’importe quel nombre lorsque x s’approche suffisamment de
a.

Exemple 4.2: Lecture graphique

4 f (x)
f est une fonction définie sur R \ {2} dont
3 le graphe est représenté ci contre. On a
2 • lim f (x) =
xæ≠Œ
1 • lim f (x) =
xæ1
• lim f (x) =
≠1 0 x xæ2
≠3 ≠2 1 2 3
≠1 • lim f (x) =
xæ≠Œ

BM - S1– Chapitre 4 – Limites – 30


Dans de nombreux cas, suivant qu’on s’approche d’un réel par des valeurs plus petites ou plus grandes,
la fonction a un comportement différent. Dans ce cas, la fonction n’admet pas de limite en ce point,
mais peut admettre une limite à gauche, ou une limite à droite :

Exemple 4.3: Limites à gauche et à droite

f (x) 3 g(x)

3 2

2 1

1
≠3 ≠2 ≠1 0 1 2 3 x

≠1
≠1 0 1 2 3 x

≠1

(note : le point indique que f (2) = 2, ce


Même principe, sauf que la fonction n’est
qui est inutile ici)
pas définie en 2, et que les limites obtenues
Ici, suivant qu’on regarde à gauche ou à
sont infinies :
droite de l’abscisse x = 2, les valeurs de la
fonction f sont différentes : • lim g(x) = ≠Œ
xæ2
x<2
• lim f (x) = 3
xæ2
x<2
• lim g(x) = +Œ
xæ2
x>2
• lim f (x) = 2
xæ2
x>2

Enfin, lorsqu’une limite est nulle, on a souvent besoin de savoir si la fonction tend vers 0 par valeurs
positives, ou par valeur négatives (pour appliquer des règles des signes ensuite). On indique alors le
“signe” du 0 avec un signe en exposant : 0+ ou 0≠ (il existe des cas ou ça n’est ni l’un ni l’autre, mais
on ne les rencontrera pas ici).

Exemple 4.4: Limites nulles

1 f (x) g(x)

4
≠1 0 1 2 3 4 x

≠1 3

≠2 2

≠3 1

≠4 0 x
≠1 1 2 3

≠1

Ici, la courbe reste en dessous de l’axe des Ici, la courbe reste au dessus de l’axe des
abscisses : abscisses :

lim f (x) = 0≠ lim g(x) = 0+


xæ+Œ xæ+Œ

BM - S1– Chapitre 4 – Limites – 31


Il n’est pas nécessaire de préciser si une limite nulle est 0+ ou 0≠ , sauf si on a
besoin de cette information pour la suite du calcul (auquel cas c’est évidemment
indispensable)

II Calculs de limites
Le principe général de calcul de limites ce semestre sera vu comme un calcul d’image, étendu aux cas
infinis et à d’éventuels points où la fonction n’est pas définie.
On va donc substituer la variable par la valeur vers laquelle elle tend, y compris par des infinis, et
d’utiliser les méthodes de calculs décrites ensuite pour simplifier le calcul. Ce n’est pas la méthode
“propre” pour présenter les calculs de limites en mathématiques, mais elle correspond bien à l’intuition
et convient bien à nos besoins pour cette licence, tout en étant assez facile à rédiger.

Pour la présentation des calculs, et pour conserver un semblant de rigueur ma-


thématique, tout calcul qui serait normalement interdit et qui n’a de sens qu’avec
les limites sera mis entre guillemets :

lim (x2 + x + 3) = “(+Œ)2 + Œ + 3”


xæ+Œ
= “ + Œ + Œ + 3”
= +Œ

• Les opérations avec les infinis seront décrites plus bas.


• Doivent être entre guillemets les calculs qui seraient refusés par une calcu-
latrice :
— les calculs avec des Œ.
— Les calculs contenant une division par 0.
— Les calculs contenant un logarithme de 0.
• Si une ligne est entre guillemets, les lignes précedentes doivent aussi être
entre guillemets : elles contiennent aussi l’opération problématique.
• En revanche, la ligne suivante n’est plus forcement entre guillemets, si
l’opération problématique n’est plus présente.
• Le résultat final, lui, n’est pas entre guillemets.

1) Limites usuelles
Il faut connaître un certain nombre de limites usuelles pour démarrer. Ensuite, à partir de ces limites,
en utilisant les opérations mathématiques, on calculera des limites plus complexes.

Théorème 4.1: Limites usuelles


• Pour a réel ou infini : lim x = a
xæa
• lim ex = “e≠Œ ” = 0
xæ≠Œ
• lim ex = “e+Œ ” = +Œ
xæ+Œ
• lim ln(x) = “ ln(0+ )” = ≠Œ
xæ0
x>0
• lim ln(x) = “ ln(+Œ)” = +Œ
xæ+Œ
Ô Ô
• Pour – > 0 : lim x– = “(+Œ)– ” = +Œ. En particulier : lim x = “ +Œ” = +Œ.
xæ+Œ xæ+Œ

BM - S1– Chapitre 4 – Limites – 32


Remarque. Pour les puissances négatives, repasser en fractions !

2) Sommes

Théorème 4.2: Sommes de limites


f et g sont deux fonctions dont on connaît dont on connaît les limites au même
endroit, et on cherche à trouver la limite de f + g :

Addition
lim f lim g lim f + g Exemple/Usage
¸ ¸Õ ¸ + ¸Õ 3+5=8
¸ ≠Œ ≠Œ “3 ≠ Œ” = ≠Œ
¸ +Œ +Œ “5 + Œ” = +Œ
≠Œ ≠Œ ≠Œ “ ≠ Œ + ≠Œ” = ≠Œ
+Œ +Œ +Œ “ + Œ + Œ” = +Œ
+Œ ≠Œ F.I. “ + Œ ≠ Œ” est une Forme Indéterminée

Remarque.
• Forme indéterminée signifie que ce cas ne donne pas toujours le même résultat. Il est possible de
construire des exemples qui donnent dans cette situation essentiellement n’importe quel résultat.
• Dire qu’une limite présente une forme indéterminée n’est normalement pas un résultat mais
un aveu d’échec de la méthode utilisée. Il faut normalement continuer le calcul avec d’autres
méthodes.
• Ces méthodes ne sont pas au programme ce semestre, on demandera juste de savoir reconnaître
les formes indéterminée, pas de les résoudre (certaines méthodes pour les résoudre seront vues
au second semestre).

Exemple 4.5
Calcul de A = lim ex + ln(x) :
xæ0
x>0

A = lim ex + ln(x) = “e0 + ln(0+ )”


xæ0
x>0
= “1 ≠ Œ”
= ≠Œ

Pour ceux que ça intéresse, une rédaction “rigoureuse” séparerait les deux calculs de limites, et
donnerait directement le résultat en invoquant le théorème ci-dessus :
Z
lim ex = e0 = 1 _
_
^
xæ0
lim ln(x) = ≠Œ _ , donc par somme A = ≠Œ
xæ0 _ \
x>0

Exercice 4.1. Calculez les limites suivantes :


1. lim ex + ln(x) =
xæ+Œ

x
2. lim + ln(x) =
x æ 0 4 ≠ x2
x>0

BM - S1– Chapitre 4 – Limites – 33


3) Produit et quotient
Théorème 4.3: Produit de limites
f et g sont deux fonctions dont on connaît les limites au même endroit, et on
cherche à trouver la limite de f ◊ g.

Multiplication
lim f lim g lim f ◊ g Exemple/Usage
¸ ¸Õ ¸ ◊ ¸Õ 3 ◊ (≠2) = ≠6
¸ ”= 0 Œ Œ “ ≠ 2 ◊ (≠Œ)” = +Œ
Œ Œ Œ “ ≠ Œ ◊ (+Œ)” = ≠Œ
0 Œ F.I. “0 ◊ Œ” est une Forme Indéterminée

Dans ce tableau, les signes des Œ ne sont pas précisés : on les obtient avec la
règle des signes. Par exemple :

“ ≠ Œ ◊ (≠Œ)” = +Œ

Théorème 4.4: Quotient de limites


f et g sont deux fonctions dont on connaît les limites au même endroit, et on
cherche à trouver la limite de f ◊ g. Comme pour le tableau précédent, il faut
préciser le signe des infinis en utilisant la règle des signes :

Division
f
lim f lim g lim Exemple/Usage
g
¸ 6
¸ ¸Õ ”= 0 =3
¸Õ 2
≠3
¸ Œ 0 “ ” = 0+ (le + est facultatif)
≠Œ
≠3
¸ ”= 0 0+ ou 0≠ Œ “ ≠ ” = +Œ
0
0
0 0 F.I. “ ” est une Forme Indéterminée
0
≠Œ
Œ 0+ ou 0≠ Œ “ + ” = ≠Œ
0

Œ ¸Õ ”= 0 Œ “ ” = ≠Œ
≠2
Œ
Œ Œ F.I. “ ” est une Forme Indéterminée
Œ

Comme dans le tableau précédent, les signes des Œ ne sont pas précisés : on les
obtient avec la règle des signes. Par exemple :
≠Œ
“ ” = +Œ
0≠

Remarque. Pour deux lignes de ce dernier tableau, il est nécessaire de connaître le “signe" du 0 au
dénominateur. On rencontre principalement deux cas :
• Le signe est “évident" (“e≠Œ ” = 0+ ; lim x2 = 0+ )
xæ0
• le signe dépend de si on s’approche de la valeur recherchée par la gauche ou la droite : dans ce
cas, on construit un tableau de signe de l’expression au dénominateur, et on prend le signe du
coté où l’on se trouve.

BM - S1– Chapitre 4 – Limites – 34


Exemple 4.6: Limite de quotient au dénominateur nul
1≠x
On cherche lim . En remplaçant par 2 on trouve :
x æ 2 4 ≠ 2x
x<2
1≠x 1≠2 ≠1
lim =“ ”=“ ”
xæ2 4 ≠ 2x 4≠2◊2 0
x<2

Les guillemets sont donc nécessaires, et il faut construire le tableau de signe de 4 ≠ 2x pour
savoir si le 0 au dénominateur est 0+ ou 0≠ .
4
4 ≠ 2x = 0 ≈∆ 2x = 4 ≈∆ x = = 2 (ce qui est normal, on savait déjà que ça s’annulait
2
pour x = 2)
x ≠Œ 2 +Œ
4 ≠ 2x + 0 ≠
On cherche la limite pour x < 2, on se situe donc dans la zone où 4 ≠ 2x est positif ! On reprend
alors le calcul plus haut (normalement on le compléterait directement au lieu de le recopier,
mais c’est plus clair ici comme cela)
1≠x 1≠2 ≠1
lim =“ ” = “ + ” = ≠Œ
xæ2 4 ≠ 2x 4≠2◊2 0
x<2

(Le tableau nous dit que résultat est infini, et la règle des signes nous dit que le résultat est
négatif, comme quotient d’un négatif par un positif)

Exercice 4.2. Calculez les limites suivantes :


ex
1. lim 1 =
xæ+Œ
x
3 4
1
2. lim ln(x)(ex ≠ 3) ≠ =
xæ0 ln(x)
x>0

4) Composition

Théorème 4.5: Limite d’une composée


Soit A, B et C des Z
réels et/ou des infinis :
lim u(x) = B ^_
Si xæA , alors lim f (u(x)) = C.
lim f (x) = C _
\ xæA
xæB

Remarque. En pratique, avec la rédaction que l’on utilisera ce semestre, on applique ce théorème
implicitement en simplifiant les calculs.

Exemple 4.7: Composition de limites


3 4
1
On cherche à calculer lim ln .
xæ+Œ x
3 4 3 4
1 1
lim ln = “ ln ”
xæ+Œ x +Œ
= “ ln(0+ )”
= ≠Œ.

Une rédaction “propre” en appliquant le théorème ci-dessous serait :

BM - S1– Chapitre 4 – Limites – 35


Z
1 _
lim = 0+ _
_
_ 3 4
xæ+Œ x ^ 1
, donc lim ln = ≠Œ
lim ln(x) = ≠Œ _
_
_
xæ+Œ x
xæ0 _
\
x>0

Exercice 4.3. Calculez les limites suivantes :


1. lim e1/x =
xæ0
x<0

2. lim ln(ex ) + 3 =
xæ≠Œ

BM - S1– Chapitre 4 – Limites – 36


Chapitre 5

Dérivation

La définition rigoureuse de dérivée utilise la notion de limite. Nous allons cependant surtout nous
intéresser ici au cadre géométrique de la dérivée.

I Fonction dérivée

1) Dérivée en un point

f (x)

Sur les fonctions affines, représentées par une


droite, on a vu que le coefficient directeur quanti-
fiait la croissance (ou décroissance) de la fonction.
Quand x augmente d’une unité, f (x) varie de a a
unités.
1

f (x)
Pour une fonction non affine, les variations de f (x) f Õ (x2 )
ne sont pas régulières. On va ainsi définir en tout
point de la courbe (lorsque c’est possible) un coeffi- 1
cient directeur local qui quantifie la croissance (ou
décroissance) locale de la fonction. Une première
approche est qu’en zoomant suffisamment sur une
courbe, elle finit localement par ressembler à une f Õ (x1 )
droite, donc on peut lire le coefficient directeur.
1

x1 x2

Là droite qu’on obtient en considérant la courbe localement s’appelle la tangente en ce point, et son
coefficient directeur s’appelle le nombre dérivé de f en ce point.

BM - S1– Chapitre 5 – Dérivation – 37


Définition 5.1: Dérivabilité en un point

Soit f une fonction réelle définie sur un intervalle I de R, et soit a œ I.


Si localement autour du point d’abscisse a la courbe de f peut être approchée par une droite,
et que cette droite n’est pas verticale, on dit que :
• f est dérivable en a.
• la droite est nommée la tangente à la courbe de f au point d’abscisse a.
• Le coefficient directeur de la tangente est le nombre dérivé de f en a, on le note f Õ (a).
Une définition plus formelle se construit avec les limites :

f (x) ≠ f (a) f (a + h) ≠ f (a)


f Õ (a) = lim ( ) ou (c’est équivalent) f Õ (a) = lim ( )
xæa x≠a hæ0 h

Remarque. La dérivée a des applications multiples en mathématiques, mais la première et la plus


importante est le lien entre le signe de la dérivée et les variations de la fonction : Lorsque le nombre
dérivé est positif, la fonction est localement croissante (et décroissante si le nombre dérivé est négatif).

Une fois qu’on a le nombre dérivé, on peut l’utiliser pour déterminer l’équation de la tangente :

Théorème 5.1: Équation de la tangente


Si f est dérivable en a, l’équation de la tangente au point d’abscisse a est

y = f Õ (a)(x ≠ a) + f (a)

Définition 5.2: Fonction dérivée


Si une fonction f est dérivable en tout point d’un intervalle I, on dit que f est dérivable sur I,
et on note f Õ la fonction qui à chaque point de I associe le nombre dérivé f Õ (a) en ce point.

Définition 5.3: Fonction dérivée seconde


Dans essentiellement tous les cas que nous rencontrerons, la fonction dérivée sera elle même
dérivable. La dérivée de la dérivée de f sera appelée dérivée seconde de f , et notée f ÕÕ .

II Calcul de dérivées

En pratique, on n’utilisera jamais la formule de limites pour calculer les fonctions dérivées : non
seulement cette méthode est assez technique et difficile, mais elle est plutôt conçue pour calculer
la dérivée point par point. Heureusement, il existe une méthode bien plus efficace pour calculer les
fonctions dérivées directement :

Connaître les dérivées des fonctions “de base” (que des gens ont gentiment déterminées pour
nous il y a longtemps).

Connaître les formules qui permettent de calculer les dérivées de fonctions plus complexes à
partir des fonctions de bases.

Ceci demande de connaître par cœur un certain nombre de formules, mais c’est bien plus rapide (et
faisable) que d’utiliser la formule avec les limites.

BM - S1– Chapitre 5 – Dérivation – 38


1) Fonctions usuelles

Théorème 5.2: Dérivées usuelles

f (x) f Õ (x) f (x) f Õ (x)


1 ≠1
kœR 0 d0 d4
x x2
1 d1
Ô 1
x x Ô d5
2 x
x2 2x d2 1
ln(x) d6
x
x– , où – œ R –x–≠1 d3
ex ex d7

Remarque. La formule d3 permet de retrouver les formules d1, d2, d4 et d5 :

• Si f (x) = x = x1 , alors f Õ (x) = 1 ◊ x1≠1 = 1


• Si f (x) = x2 , alors f Õ (x) = 2 ◊ x2≠1 = 2x
1 ≠1
• Si f (x) = = x≠1 , alors f Õ (x) = ≠1 ◊ x≠1≠1 = 2
x x
Ô 1 1
• Si f (x) = x = x1/2 , alors f Õ (x) = ◊ x0,5≠1 = Ô
2 2 x

2) Opérations usuelles
Il nous faut maintenant voir comment combiner ces formules pour les cas qui relèvent des opérations
de base (additions, multiplication, division). Certains cas sont très simples et naturels (l’addition, la
multiplication par une constante), d’autres demandent d’appliquer une formule spécifique :
Théorème 5.3: Opérations sur les dérivées

Opération f fÕ

Somme u+v uÕ + v Õ d8

Multiplication par une constante k ◊ u (avec k œ R) k ◊ uÕ d9

Produit u◊v uÕ v + uv Õ d10


u uÕ v ≠ uv Õ
Quotient d11
v v2

Remarque. Pour cette dernière formule, on cherchera si possible à simplifier le numérateur, ce qui
veut généralement dire le développer ou le factoriser. En revanche, on ne cherchera pas à modifier le
dénominateur v 2 : sauf cas exceptionnel, il est déjà sous une forme pratique pour les applications de
la dérivée.

On utilisera les deux premières formules de ce tableau sans étape de rédaction


particulière. Pour les deux dernières, si aucune rédaction particulière n’est im-
posée, il est généralement recommandé de suivre un modèle similaire à l’exemple
suivant. On peut toutefois faire directement le calcul sans indiquer la formule,
mais dans ce cas il doit y avoir clairement une première étape correspondant au
remplacement direct dans la formule, avant de simplifier le résultat.

BM - S1– Chapitre 5 – Dérivation – 39


Exemple 5.1: Dérivée d’un quotient

x2 + 1 u uÕ v ≠ uv Õ
On veut dériver f (x) = 1 + . On a f = 1 + , donc f Õ = 0 + , avec :
3x + 1 v v2
• u(x) = x2 + 1, donc uÕ (x) = 2x
• v(x) = 3x + 1, donc v Õ (x) = 3
2x(3x + 1) ≠ (x2 + 1) ◊ 3
f Õ (x) = 0 +
(3x + 1)2
6x2 + 2x ≠ 3x2 ≠ 3
=
(3x + 1)2
3x2 + 2x ≠ 3
=
(3x + 1)2

Exercice 5.1. Calculez les dérivées premières et secondes des fonctions suivantes :
1
1. f (x) = 3x3 + 2x2 ≠ 4x +
x
2. g(x) = ex (x ≠ 3)
ln(x)
3. h(x) =
x3

3) Composées
Il arrive souvent qu’on ai à dériver une expression connue, mais pour laquelle x a été remplacé par
une autre expression. Par exemple, au lieu d’avoir x2 , on a (3x + 1)2 . Ou au lieu d’avoir ln(x), on a
ln(4x2 ≠ 2). On parle alors de composée.
Théorème 5.4: Dérivée d’une composée

(f (u))Õ = f Õ (u) ◊ uÕ
C’est à dire que si on remplace x par une fonction u dans le tableau de dérivées
usuelles, on le remplace aussi dans le résultat de la dérivée, et on multiplie cette
dérivée par la dérivée uÕ de u.
Cette formule permet de trouver les formules ci-dessous. On peut rapidement retrouver ces formules
en connaissant le théorème ci-dessus, mais on s’en sert généralement tellement souvent qu’on fini par
les connaître indépendamment.

Théorème 5.5: Dérivée des composées usuelles

f fÕ

u– , où – œ R –uÕ u–≠1
1 ≠uÕ
u u2
Ô uÕ
u Ô
2 u

ln(u)
u

eu uÕ eu

BM - S1– Chapitre 5 – Dérivation – 40


Exemple 5.2: dérivée d’une composée

On cherche à dériver f (x) = (ln(x))3 .


1
On a f = u3 , donc f Õ = 3uÕ u2 avec u(x) = ln(x), et uÕ (x) = .
x
1 3(ln(x))2
Donc : f Õ (x) = 3 ◊ (ln(x))2 =
x x

Exercice 5.2. Calculez les dérivées premières et secondes des fonctions suivantes :
1. f (x) = (3 ≠ x)4
Ô
2. g(x) = x4 + 1
3. h(y) = ln(y 2 )
2
4. ¸(x) = ex ≠3x
Ô
5. R(x) = ex3

BM - S1– Chapitre 5 – Dérivation – 41


Chapitre 6

Études de fonctions

Étudier une fonction consiste à trouver tout ce que l’on peut dire sur elle, autant dire que c’est une
tache laborieuse. En effet, cela consiste au final à faire tout ce qui est possible en analyse en une fois !

Dans ce cours, une étude de fonction complète consistera en (les ú indiquent que la notion sera étudiée
dans ce chapitre) :

• Donner son domaine de définition ;


• Déterminer les limites aux bords de son domaine de définition ;
• Indiquer la présence d’asymptotes parallèles aux axes (ú) ;
• Calculer la dérivée de la fonction ;
• Donner les variations de la fonction (ú) ;
• Calculer la dérivée seconde de la fonction ;
• Étudier la convexité de la fonction (ú).

Une fois ces étapes réalisées, on peut éventuellement représenter la fonction graphiquement (au moins
schématiquement) en mettant en évidence les différents éléments déterminés par le calcul.

I Interprétation des limites : Asymptotes


Pour tracer la courbe d’une fonction, il est bien utile de savoir quand cette dernière ressemble à une
courbe simple que l’on sait déjà tracer. On parle alors d’asymptote. Pour tracer la courbe on com-
mencera alors par tracer l’asymptote plus simple et on pourra ensuite placer la courbe de la fonction
en l’approchant de l’asymptote.

On étudiera ce semestre les deux cas particuliers suivants (asymptotes parallèles aux axes) :

Définition 6.1: Asymptote horizontale

On dit que la courbe de f admet une asymptote horizontale (A.H.) quand elle s’approche d’une
droite horizontale dans une des deux directions de cette droite :
Soit a œ R :
• La courbe de f admet comme asymptote la droite d’équation y = a en +Œ si

lim f (x) = a
xæ+Œ

• La courbe de f admet comme asymptote la droite d’équation y = a en ≠Œ si

lim f (x) = a
xæ≠Œ

BM - S1– Chapitre 6 – Études de fonctions – 43


Exemple 6.1: Asymptote horizontale

1 A.H. y = 1
La fonction définie sur R par f (x) = 1 ≠
e≠x :
lim f (x) = “1 ≠ e≠Œ ”
xæ+Œ
=1≠0 0 1
=1
La courbe de f admet donc en +Πune
asymptote horizontale d’équation x = 1.

Lorsqu’on construira un graphique, on indiquera les asymptotes en pointillés, en


indiquant à coté le type d’asymptote (ici A.H., plus loin A.V.) et son équation.

Définition 6.2: Asymptote Verticale

On dit que la courbe de f admet une asymptote verticale (A.V.) quand elle s’approche d’une
droite verticale dans une des deux directions de la droite :
Soit a œ R :
• La courbe de f admet comme asymptote la droite d’équation x = a vers le haut si

lim f (x) = +Πou xlim


xæa æa
f (x) = +Π(ou les deux)
x>a x<a

• La courbe de f admet comme asymptote la droite d’équation x = a vers le bas si

lim f (x) = ≠Œ ou xlim


xæa æa
f (x) = ≠Œ (ou les deux)
x>a x<a

Exemple 6.2: Asymptotes

1 A.V. x = 2
On a f (x) = 1 + sur R \ {2}.
2≠x
Avec le tableau de signe :
x ≠Œ 2 +Œ

2≠x + 0 ≠ A.H. y = 1
1
lim f (x) = 1 +
xæ2 2≠2
x<2
1
= “1 + + ” 0
0
= “1 + Œ”
= +Œ
1
de même lim f (x) = “1 + ” = ≠Œ
xæ2 0≠
x>2

Donc la courbe de f admet une asymptote verticale d’équation x = 2 (à gauche vers le haut,
et à droite vers le bas). Elle admet aussi une asymptote horizontale d’équation y = 1 en ≠Œ
et +Œ (à vous de le prouver)

BM - S1– Chapitre 6 – Études de fonctions – 44


Exercice 6.1. Déterminer les asymptotes parallèles aux axes des fonctions définies par les expressions
suivantes :
1
• f (x) = ex ≠ 4 +
x+1
1
• g(x) = +3
(x ≠ 1)(x + 2)
1
• h(x) = e x +x

II Interprétation des dérivées


On a déjà mentionné le lien entre les variations d’une fonction et sa dérivée au chapitre précédent. Ce
lien, que l’on va maintenant formaliser, est un point fondamental des études de fonctions.

1) Interprétation de la dérivée première


Théorème 6.1: Dérivée et variations

Le signe de la dérivée première d’une fonction correspond aux variations de cette


fonction :
• Si f Õ (x) Ø 0 sur [a ; b] alors f est croissante sur [a ; b].
• Si f Õ (x) Æ 0 sur [a ; b] alors f est décroissante sur [a ; b].

Quand une fonction passe de croissante à décroissante (resp. de décroissante à croissante) on dit qu’elle
passe par un maximum (respectivement un minimum) local :

Définition 6.3: Extremum local


Soit f une fonction définie sur une partie E de R. Soit m œ E.
On dit que f admet un maximum (respectivement un minimum) local en m si il existe un
intervalle ouvert ]a,b[ tel que :

pour tout x dans ]a ; b[ fl E : f (x) < f (m) (respectivement f (x) > f (m)).

Remarque. Un extremum local peut aussi être global si il n’est pas “battu" sur l’ensemble de définition
de la fonction. L’étude de la globalité des extrema se fera au semestre 2.

Maximums locaux

Minimums locaux

D’après la Propriété 1), on devine qu’une fonction ne peut passer de croissante à décroissante (ou
l’inverse) que si sa dérivée vaut 0. Nous avons donc donné un nom aux points où la dérivée s’annule :

BM - S1– Chapitre 6 – Études de fonctions – 45


Définition 6.4: Point critique

Une fonction f admet un point critique en a si sa dérivée s’annule en a : f Õ (a) = 0.

Et nous obtenons la propriété annoncée :

Théorème 6.2: Points critiques et extrema


Chaque extremum local d’une fonction (dérivable) est situé soit sur un des bords du domaine
de définition, soit sur un point critique.

De plus si f Õ passe du signe négatif au signe positif autour du point critique, alors l’extremum
est un minimum local, et si f Õ passe du signe positif au signe négatif autour du point critique
alors l’extremum est un maximum local.

Exercice 6.2. Donnez les extremum locaux des fonctions réelles définies par les expressions suivantes :
x
• f (x) = 2 ,
x +1
• g(x) = x3 + 2x2 ≠ 7,
• h(x) = ln((x ≠ 2)2 + 5).

2) Interprétation de la dérivée seconde


Nous allons maintenant étudier plus précisément la forme du graphe d’une fonction. En effet, connaitre
le sens de variation d’une fonction ne permet pas de différencier les graphes suivants :

0 0

Pour étudier la forme de la courbe d’une fonction f autour d’un point a, en plus de sa pente, on peut
comparer la courbe avec la tangente. Il y a trois réponses possibles :

Définition 6.5: Convexité et concavité en un point, point d’inflexion

Soit f une fonction dérivable, a un point dans le domaine de f et T la tangente en a à la


courbe Cf de f .

• La fonction f est convexe en a si Cf est localement au dessus de T autour de a.


• La fonction f est concave en a si Cf est localement au dessous de T autour de a.
• La fonction f admet un point d’inflexion en a si Cf traverse T.

On peut voir les trois types de points sur le graphique ci-dessous, où quelques tangentes sont tracées
en pointillés. Attention à ne pas confondre un point d’inflexion avec un point critique, même s’il arrive
parfois qu’un point critique soit aussi un point d’inflexion.

BM - S1– Chapitre 6 – Études de fonctions – 46


Point concave Point d’inflexion

Tb

Tc
Ta

Point convexe

0
a b c

Ce semestre, on s’intéressera plutôt à la notion de convexité (concavité) sur un intervalle qu’en un


unique point :

Définition 6.6: Convexité et concavité sur un intervalle


Une fonction f est convexe (resp. concave) sur un intervalle si elle est convexe (resp. concave)
en tout point de cet intervalle.

Déterminer la convexité d’une fonction, c’est indiquer les intervalles sur lesquels
elle est convexe/concave, ainsi que ses éventuels points d’inflexion.

Pour les fonctions que l’on va étudier, le plus simple pour étudier la convexité est d’utiliser la dérivée
seconde :
Théorème 6.3: Convexité et dérivée seconde
Soit f une fonction deux fois dérivable définie sur un ensemble contenant l’inter-
valle ]a ; b[. Le signe de la dérivée seconde f ÕÕ donne la convexité de f :
• f est convexe sur ]a ; b[ si et seulement si f ÕÕ (x) Ø 0 sur ]a ; b[.
• f est concave sur ]a ; b[ si et seulement si f ÕÕ (x) Æ 0 sur ]a ; b[.
• f admet un point d’inflexion lorsque f ÕÕ s’annule et change de signe (i.e.
lorsque f passe de concave à convexe ou inversement).

De plus, comme f ÕÕ est la dérivée de f Õ , le signe de f ÕÕ correspond aussi aux variations de f Õ :

Théorème 6.4: Convexité et dérivée seconde


Soit f une fonction dérivable définie sur un ensemble contenant l’intervalle ]a ; b[. Les variations
de la dérivée f Õ donnent la convexité de f :
• f est convexe sur ]a ; b[ si et seulement si f Õ est croissante sur ]a ; b[.
• f est concave sur ]a ; b[ si et seulement si f Õ est décroissante sur ]a ; b[.

BM - S1– Chapitre 6 – Études de fonctions – 47


Exercice 6.3. Étudier la convexité des fonctions définies par les expressions suivantes :
1. f (x) = x ln(x) sur ]0 ; +Œ[
2. g(x) = (x ≠ 2)5 sur R
2+x
3. h(x) = sur R \ {3}
3≠x
Le théorème ci-dessous récapitule les liens fondamentaux entre la fonction f et ses dérivées :
Théorème 6.5: Récapitulatif des liens entre f /f Õ /f ÕÕ
Soit f une fonction deux fois dérivable. On a les correspondances suivantes :

Variations de f Signe de f Õ

Convexité de f Variations de f Õ Signe de f ÕÕ

Exercice 6.4. Soit f une fonction dérivable deux fois dont la dérivée f Õ est représentée ci-dessous :
2

1. Construire le tableau de signe de f Õ . En 1


déduire les variations de f .
2. Construire le tableau de variations de f Õ .
0 1 2 3
En déduire le signe de f ÕÕ et la convexité ≠4 ≠3 ≠2 ≠1
de f . ≠1

≠2

Théorème 6.6: Interprétation graphique de la convexité


• Si f est convexe sur ]a ; b[, alors tout segment qui relie deux points du graphe sur cet
intervalle passe au dessus de la courbe de f .
• Si f est concave sur ]a ; b[, alors tout segment qui relie deux points du graphe sur cet
intervalle passe au dessous de la courbe de f .

Segment sous la courbe Segment sur la courbe

Point d’inflexion

f est concave f est convexe

BM - S1– Chapitre 6 – Études de fonctions – 48


III Exercices
Exercices : Faites l’étude des fonctions réelles :
2
• f (x) = e5≠x ,

• g(x) = ln(x2 ≠ 9).

C’est à dire pour chacune d’elles :


1. Donner son domaine de définition,
2. Calculer ses limites aux bords de son domaine de définition,
3. Calculer ses dérivées premières et seconde,
4. Donner ses asymptotes horizontales et verticales
5. Trouver ses points critiques ainsi que leur nature
6. Donner ses variations, en déduire la nature globale ou non des extremum,
7. Donner le domaine sur lequel la fonction est convexe et celui sur lequel elle est concave,
8. Tracer son graphe.

c b n a
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BM - S1– Chapitre 6 – Études de fonctions – 49

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