Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
2023 – 2024
LICENCE
GM
SEMESTRE 1
Mathématiques
Élementaires
ME - Cours
I. MOREL
c b n a
SIGNALÉTIQUE
Dans ce cours seront utilisés les pictogrammes 1 suivants :
Ce pictogramme indique que ce résultat/cette formule/cette définition doit
être connu(e) et maîtrisé(e) sur le bout des doigts. Cela ne dispense pas
d’apprendre les résultats n’ayant pas ce symbole, mais se présenter
à une interrogation ou un examen sans connaître ces éléments essentiels du
cours est... audacieux.
Ce symbole signale des erreurs courantes qu’il faut chercher à éviter, ainsi que
les fautes graves, des fautes qui sont plus lourdement sanctionnées. Dans
certaines situations, laisser un résultat absurde sans le signaler explicitement
constitue par exemple une faute grave.
c b n a
Ce document est distribué aux étudiants de L1 de la licence GM de l’iaelyon sous la licence Creative
Commons CC BY-NC-SA 4.0. https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/deed.fr
(Attribution, Pas d’utilisation commerciale, Partage dans les mêmes conditions)
Calcul littéral
I Généralités
1) Présentation d’un calcul
Une bonne rédaction est essentielle lors de la présentation de vos copies (ou au tableau en TD). Elle
aide à organiser vos idées, et montre au correcteur que vous maîtrisez les enchaînements logiques des
outils que vous utilisez. Il faut :
• Introduire ses calculs/équations/notations (notamment dans le cas où le calcul effectué résulte
d’une interprétation de l’énoncé). Il y a très peu de cas où commencer directement un calcul
numérique sans au moins l’introduire par une notation (f Õ (x) = ; lim f (x) = ; k = . . .) est
xæ+Œ
acceptable.
• Présenter correctement ses calculs/équations.
• Faire des phrases correctes, en utilisant à bon escient les connecteurs logiques (donc, car).
• Éviter les ambiguïtés. Si vous parlez d’une fonction, préférez “la fonction f ” à “la fonction” (f Õ
et f ÕÕ sont aussi des fonctions, liées à f mais pas égales)
• Mettre en valeur ses résultats, surtout quand ceux-ci ont nécessité des calculs/du raisonnement
(encadrer ou souligner par exemple). Ceci est surtout important si une même question a plusieurs
résultats, disséminés dans la réponse, moins si il n’y en a qu’un et qu’il est à la toute fin de la
réponse.
3 Opérations Exemple
5 + 8 = 13
Tables d’additions/soustractions
4 ≠ 7 = ≠3
6 ◊ 7 = 42
Tables de multiplications (et divisions associées) 24
6 =4
7Ô2 = 49
Carrés (et racines carrées associées) jusqu’à 122
121 = 11
56 + 7 = 63
Additions avec au maximum une retenue
281 + 32 = 313
37 ◊ 2 = 74
Multiplications et divisions par 2 avec au maximum une retenue 132
2 = 66
3,7
= 0,037
Multiplications et divisions par des puissances de 10 100
1,47 ◊ 103 = 1 470
50 25
6 = 3
Simplifications et mise au même dénominateur de fractions 3 5 6 5x
x + 2 = 2x + 2x
5 8 13
3 + 3 = 3
Opérations sur les fractions : addition, multiplication, forme multi- 5 8 40
plicative 3 ◊ 3 = 9
9 1
4 =9◊ 4
1 ≠ 0,47 = 0,53
Compléments à 1, 10 et 100. 10 ≠ 4 = 6
100 ≠ 9,1 = 90,9
1
= 0,2
Valeurs décimales des fractions 12 , 14 , 1
et 1 5
1
5 10k
100 = 0,01
ln(1) = 0
Valeurs particulières du ln et de l’exponentielle
e1 ¥ 2,7
Lorsqu’on écrit une expression mathématique, l’ordre des opérations est important : ajouter 1 puis
multiplier par 10, ou multiplier par 10 puis ajouter 1, ce n’est pas la même chose ! Afin d’alléger les
écritures, certaines opérations sont prioritaires sur d’autres. Et lorsqu’on veut changer cet ordre, on
utilise des parenthèses. L’ordre des opérations est :
2. Puissances.
3. Multiplications et divisions.
Les cas particuliers internes des puissances et divisions sont décrits dans les sections suivantes. Cer-
taines règles de manipulations d’expressions permettent de changer l’ordre des opérations.
4) Puissances
La définition naturelle des puissances est une répétition de la multiplication (de la même manière que
la multiplication est une répétition d’additions)
xn = x
¸
◊x◊
˚˙
· · · ◊ x˝
n fois
(avec en particulier x0 = 1)
n¶ Règle Exemple
P1 xa ◊ xb = xa+b 35 ◊ 36 = 311
P2 (xa )b = xa◊b (24 )3 = 212
P3 xa ◊ y a = (x ◊ y)a 53 ◊ 63 = 303
On peut alors, en restant dans la logique de ces propriétés, étendre la définition de puissance à des
puissances négatives, puis non-entières.
Remarque. Les exposants négatifs correspondent à des divisions, les puissances fractionnaires corres-
pondent à l’opération inverse de la puissance. En particulier, la puissance fractionnaire la plus utilisée
a une notation particulière juste pour elle :
Ô
x0,5 = x
Remarque. Il est possible d’étendre encore la définition de puissance à des puissances non-fractionnaires
(par exemple xfi ). Ceci nécessite les fonctions exponentielles et logarithme.
Remarque. Comme vu plus haut, les exposants sont prioritaires sur les autres opérations. Ce qui se
trouve en exposant d’une expression est considéré comme étant entre parenthèses :
33◊2+1 = 3(3◊2+1)
En particulier, dans le cas de puissances imbriquées, en l’absence de parenthèses, les puissances im-
briquées sont donc prioritaires :
3 3)
1 23
33 = 3(3 = 327 ”= 33 = 33◊3 = 39
5) Fractions
Pour éviter les ambiguïtés de priorité avec les divisions, on bannira l’usage du symbole ÷. On utilisera
à la place des fractions. Dans une fraction, le numérateur et le dénominateur sont prioritaires sur la
division elle-même, exactement comme si ils étaient dans des parenthèses :
3+4 (3 + 4)
=
5◊7+1 (5 ◊ 7 + 1)
Dans le cas de plusieurs fractions imbriquées, on prendra soin d’être clair avec la taille des fractions,
ou si besoin des parenthèses, sur lesquelles sont imbriquées dans lesquelles :
5
4 5
”= 4
3 3
(les fractions avec des traits plus petits sont imbriquées, donc prioritaire, et le trait de fraction principal
(et donc final) est aligné avec le signe =)
Règle Exemple
a a◊d a/d 15 5◊3 5
F1 = = = =
b b◊d b/d 6 2◊3 2
a c a+c 1 5 3 10 13
F2 + = + = + =
b b b 2 3 6 6 6
a c a◊c 3 4 3◊4 3
F3 ◊ = ◊ = =
b d b◊d 4 5 4◊5 5
c a◊c 3 5◊3 3
F3b a◊ = 5◊ = =
d d 10 10 2
a
a d 1/3 1 5 5
F4 c =
b
◊ = ◊ =
d b c 2/5 3 2 6
3 4n 3 44
a an 1 14 1
F5 = n = =
b b 2 24 16
Lorsqu’on fait une substitution, par défaut, ce qu’on substitue doit être mis
entre parenthèses ! Ces parenthèses sont parfois superflues, mais très souvent
indispensables, en particulier lorsqu’on substitue par un nombre négatif, ou par
une expression contenant une addition.
Des parenthèses sont superflues si une des conditions ci-dessous est remplie. Dans ces cas elles peuvent
être retirées, mais il peut être nécessaire de remettre alors une multiplication implicite : (2)(3) = 2 ◊ 3
1. Elles ne contiennent qu’un unique nombre ou variable, qui ne commence pas par le signe ≠.
2. Il n’y a aucun autre facteur qui multiplie ces parenthèses, ni de puissance sur la parenthèse
(attention, un ≠ devant une parenthèse est une multiplication par ≠1)
3. Elles forment l’intégralité d’un numérateur, d’un dénominateur ou d’un exposant. (comme vu
précédemment, les parenthèses sont alors implicites)
Dans les autres cas, les parenthèses sont nécessaires et ne peuvent être retirées qu’en simplifiant leur
contenu jusqu’à ce qu’elles soient superflues, ou en appliquant des règles d’opérations (de fraction/-
puissances/distributivité ou factorisation)
2) Développement et factorisation
Suivant la situation, il est parfois plus avantageux d’avoir une expression sous la forme d’une somme
d’éléments (dite “développée”) ou sous la forme d’un produit d’éléments (dite “factorisée”). Le fait de
passer de l’un à l’autre s’appelle donc, suivant le sens, un développement ou une factorisation.
Développement
Il existe deux méthodes principales de développement : par distributivité ou par identités remarquables.
a(b + c) = ab + ac
Comme c’est une situation extrêmement commune, on utilise aussi la formule de double distri-
butivité :
(a + b)(c + d) = ac + ad + bc + bd
(qu’on pourrait toutefois retrouver en appliquant deux fois la distributivité simple)
Note : sur cet exemple, si on a vu la factorisation, il était possible de d’abord factoriser avant
de développer. Ce qui permettait de faire une seule double distributivité au lieu de 2.
Les identités remarquables sont des cas particuliers de double distributivité. Si elles permettent de
gagner un peu de temps, elle ne sont pas indispensables pour développer. Elles sont toutefois indis-
pensables pour factoriser, comme on le verra par la suite.
2. ≠(2x + 3)2 + 4
Factorisation
La factorisation est l’opération contraire du développement, et on utilise les mêmes outils, en sens in-
verse. Toutefois, appliquer la double distributivité en sens inverse s’avère au mieux difficile en pratique.
On se limitera donc aux factorisations utilisant :
• Un facteur commun (ab + ac = a(b + c)), l’inverse de la simple distributivité.
• Une identité remarquable du théorème précédent (il faut connaître ses carrés, et ne pas oublier
qu’un nombre positif est le carré de sa racine).
Ô 2
Remarque. Pour cette dernière technique, on a par exemple 11 = 11 . En revanche, pas question
Ô 2
de faire la même chose avec x : x = x n’est vrai que si x est positif !
(x + 3)(x ≠ 2) + 6 = x2 + x ≠ 6 + 6
= x2 + x
= x(x + 1)
III Sommes
Beaucoup de formules en mathématiques concernent la somme d’un nombre grand ou indéterminé de
q
termes. Afin d’éviter les notations avec des · · · , la notation sera utilisée :
k 1 2 3 4 5 6
• Avec un tableau de valeurs :
xk 12 ≠4 9 ≠1 0 2
5
ÿ
xk = x1 + x2 + x3 + x4 + x5
k=1
= 12 + (≠4) + 9 ≠ 1 + 0
= 16.
7
ÿ
(2k + 1) = (2 ◊ 5 + 1) + (2 ◊ 6 + 1) + (2 ◊ 7 + 1)
k=5
= 39
n
ÿ n
ÿ
Remarque : xk contient n≠p+1 termes, en particulier : a=a
¸
+ a +˚˙· · · + a˝ = a ◊ (n ≠ p + 1).
k=p k=p n≠p+1 fois
En plus de la définition, les sommes ont trois propriétés à connaître qui permettent de simplifier
certaines sommes et/ou de déduire de nouvelles sommes à partir de résultats précédents.
Règle Exemple
n
ÿ n
ÿ 7
ÿ 7
ÿ
(a ◊ xk ) = a ◊ xk 3(2k + 1) = 3 (2k + 1) = 3 ◊ 39 s1
k=p k=p k=5 k=5
n
ÿ n
ÿ n
ÿ 7
ÿ 7
ÿ 7
ÿ
(xk + yk ) = xk + yk (2k + 1) = 2k + 1 s2
k=p k=p k=p k=5 k=5 k=5
n
ÿ m
ÿ m
ÿ 6
ÿ 7
ÿ 7
ÿ
xk + xk = xk (2k + 1) + (2k + 1) = (2k + 1) s3
k=p k=n+1 k=p k=5 k=7 k=5
Remarque : les deux premières propriétés forment la linéarité de la somme, la troisième s’appelle
relation de Chasles.
(in)Équations
I Généralités
Une équation est une égalité mathématique contenant au moins une variable dont la valeur est inconnue
(souvent x). Résoudre une équation, c’est trouver toutes les valeurs des inconnues qui font que
l’égalité est vraie (les solutions). Dans ce chapitre, on va parler uniquement des équations à une
inconnue.
Exemple 2.1
En passant d’équation équivalente en équation équivalente, on peut arriver à des équations plus simples,
plus faciles à résoudre, et même dans les cas simples, résolues. Le principe est d’isoler le terme qui
nous intéresse, en appliquant l’opération contraire des termes que l’on cherche à éliminer.
Exemple 2.2
2x ≠ 3 = 5
+3 +3
≈∆ 2x ≠ 3 + 3 = 5+3 On élimine le ≠3 en ajoutant 3
≈∆ 2x = 8 Simplification
/2 2x 8 /2
≈∆ = On élimine la multiplication par 2 en divisant par 2
2 2
≈∆ x = 4 Simplification
L’équation a une unique solution : 4.
2x + 3 = 5
2x = 8
8
x= =4
2
Remarque.
• On peut tout à fait ajouter/soustraire des quantités qui contiennent l’inconnue x. C’est pertinent
quand l’inconnue se trouve des deux cotés du signe = pour les regrouper.
• En revanche, on évitera de multiplier/diviser par une quantité qui contient l’inconnue x ! Comme
on ne connaît pas la/les valeurs de x, on est potentiellement entrain de multiplier/diviser par 0,
ce qui a pour effet d’introduire des solutions supplémentaires, ou d’en retirer d’autres...
Par exemple, l’équation x2 = 3x, si on divise par x de chaque coté, devient x = 3. Mais l’équation
initiale avait une autre solution : 0 !
Remarque. Le changement de sens des inégalité est lié au fait que lorsqu’on passe dans les négatifs,
une plus grande valeur absolue signifie un nombre plus petit : 2 est plus petit que 3, mais ≠2 est plus
grand que ≠3.
x + 7 < 3x + 5
x < 3x ≠ 2 (≠7 de chaque coté)
≠2x < ≠2 (≠x de chaque coté)
x>1 (division par ≠2, changement de sens)
L’ensemble des solutions est l’ensemble des nombres réels strictement plus grand que 1, qui
s’écrit ]1 ; +Œ[
II Méthodes supplémentaires
Les opérations précédentes ne permettent pas de résoudre toutes les (in)équations, généralement parce
qu’il est impossible d’isoler l’inconnue seule (présence de puissances, fraction avec l’inconnue au déno-
minateur, ...). On détaille ici quelques méthodes classiques pour des cas courants. Toutefois, il existe
de très nombreux cas pour lesquels une résolution exacte est impossible (qui ne seront évidemment
pas exigés)
1) Exponentielle et logarithme
Définitions et propriétés
Il existe en mathématique une constante e, dont une valeur approchée est 2,718 (comme pour
fi il y a une infinité de décimales).
La fonction exponentielle est définie sur R par f (x) = ex .
Remarque. Cette définition est très approximative, il existe des moyens plus propres, mais sensi-
blement plus complexes, de définir l’exponentielle. Cette fonction sert à définir proprement toutes les
expressions de la forme ax . On pourrait utiliser un autre nombre que e (par exemple 2), mais l’intérêt
de la constante e est qu’elle simplifie énormement les études de fonctions (cf chapitre 5)
ln(x) = y ≈∆ x = ey
Elle est définie sur ]0 ; +Œ[ (comme x = ey > 0)
On a en particulier (valeur importante à connaitre) ln(1) = 0.
x ‘æ ex
x ‘æ ln(x)
1
O 1 e
Remarque. Cette fonction a été inventée au 17e siècle par John Napier (Souvent écrit Neper en
français) pour faciliter les calculs de multiplications avec des grands nombres grâce à une des propriétés
ci-dessous.
La propriété 6, mise en valeur ici, est fondamentale pour la résolution d’(in)équations où l’inconnue
est en exposant.
On peut alors utiliser les propriété 1, 2 et 6 du théorème précédent pour simplifier l’équation. L’idée
étant qu’appliquer le logarithme permet de simplifier une exponentielle, et appliquer une exponentielle
permet de simplifier un logarithme. La propriété numéro 6 permet aussi de faire “descendre” une
inconnue en exposant. Il faut toutefois faire attention :
Exemple 2.4
3ex = 6 ≠ 2ex + 5 = 11
ex = 2 ≠ 2ex = 6
ln(ex ) = ln(2) ex = ≠3
x = ln(2) Pas de solutions car ex > 0
Exemple 2.5
Dans l’exemple suivant, on doit avoir x > 0 sinon ln(x) n’existe pas :
5 ln(x) ≠ ln(3x) + ln(x2 ) = 0 avec x > 0
5 ln(x) ≠ (ln(3) + ln(x)) + 2 ln(x) = 0 autorisé car x > 0
6 ln(x) = ln(3)
ln(3)
ln(x) =
6
ln(3)
eln(x) = e 6
ln(3) 1
x=e 6 qu’on peut simplifier en 3 6
3 ◊ 0,1≠5x < 1
1
≈∆ 0,1≠5x <
3 3 4
1
≈∆ ln(0,1 ) < ln
≠5x
3
3 4
1
≈∆ ≠ 5x ln(0,1) < ln
3
3 4
1
ln
3
≈∆ x < Le sens de l’inégalité ne change pas car ≠5 ln(0,1) est positif
≠5 ln(0,1) 3 4 S
T
1
ln
X 3 W
L’ensemble des solutions est X
V≠Œ ; ≠5 ln(0,1) U.
W
Si l’un des membres d’une équation est nul, et que l’autre est un produit, on est en présence d’une
équation produit nul, et l’on peut alors utiliser le fait que les multiplications qui donnent 0 sont
les multiplications par 0.
A ◊ B = 0 ≈∆ A = 0 ou B = 0
≠x(x + 2)(2x ≠ 3) = 0 ≈∆ ≠x = 0 ou x + 2 = 0 ou 2x ≠ 3 = 0
≈∆ x = 0 ou x = ≠2 ou x = 1,5
Remarque. Le théorème précédent s’adapte facilement aux quotient nuls : les seuls fractions nulles
sont celles dont le numérateur est nul (par contre, le dénominateur doit être non-nul : on ne divise
pas par 0).
A
= 0 ≈∆ A = 0 et B ”= 0
B
Pour les inéquations, avoir un produit ou un quotient avec un 0 comme second membre est aussi
utile. On peut alors étudier le signe de chaque terme du produit/quotient, et utiliser les règles de
multiplication/division des signes. Pour ceci, on va utiliser un outil qui reviendra plusieurs fois ce
semestre : le tableau de signe.
Le tableau de signe d’une expression f (x) est un tableau qui indique en fonction des valeurs
d’un paramètre (ici x) le signe de f (x) :
• Un + indique que l’expression est positive.
• Un ≠ indique que l’expression est négative.
• Un trait vertical avec un 0 au milieu indique que l’expression est nulle.
• Une double barre verticale indique que l’expression n’existe pas pour cette valeur du
paramètre.
Si l’on dispose du tableau de signe de f (x), on peut facilement donner les solutions d’une
inéquation f (x) > 0, f (x) < 0, f (x) Ø 0 ou f (x) Æ 0.
Exemple 2.8
Si l’expression f (x) admet pour tableau de signe :
x ≠Œ 2 6 +Œ
f (x) + 0 ≠ +
Exemple 2.9
x ≠Œ ≠ 23 +Œ x ≠Œ +Œ
3x + 2 ≠ 0 + ex +
Dans le cas d’un produit/quotient, on empile les tableaux de signe des différents
termes (avec la ligne de x commune), et on en déduit le signe du résultat avec
les règles suivantes :
• ≠ fois/divisé par ≠ fait +.
• + fois/divisé par + fait +.
• ≠ fois/divisé par + fait ≠.
• + fois/divisé par ≠ fait ≠.
• Une multiplication par 0 fait 0
• Une division par 0 donne une double barre (valeur interdite)
• 0 divisé par n’importe quoi (de non-nul) donne 0
Dans le cas où il y a plus de deux termes, on peut retenir qu’un nombre impair
de ≠ donne un résultat négatif.
Remarque. Lorsqu’on croise des puissances, comme (3x + 2)3 , on peut l’écrire comme un produit
(3x + 2)(3x + 2)(3x + 2), ou utiliser les constats suivants à partir du signe de (3x + 2) :
• Une puissance paire est positive, ou éventuellement nulle lorsque la base est nulle.
Le signe de (3x + 2)3 est donc le même que celui de (3x + 2), et celui de (3x + 2)4 est positif, avec un
2
0 pour x = ≠ .
3
Exemple 2.10
x(6 ≠ 3x) x(6 ≠ 3x)
Inéquation Ø 0. On pose f (x) =
(x + 1)3 (x + 1)3
x ≠Œ ≠1 0 2 +Œ
• x = 0 est déjà résolu. x ≠ 0 +
• 6 ≠ 3x = 0 ≈∆ x = 2
6 ≠ 3x + 0 ≠
• x + 1 = 0 ≈∆ x = ≠1, et la puis-
sance 3 est impaire. (x + 1)3 ≠ 0 +
f (x) + ≠ 0 + 0 ≠
L’ensemble des solutions est ]≠Œ ; ≠1[ fi [0 ; 2].
3) Second degré
Une expression du second degré est une expression de la forme ax2 + bx + c, où a, b et c sont
des réels (et a ”= 0)
On appelle racine de cette expression une valeur de x telle que ax2 + bx + c = 0 (ce terme est
aussi valide pour d’autres expressions)
Pour résoudre une (in)équation du second degré, il faut commencer par regrouper tous les termes du
même coté (de manière à ce que le second membre soit nul), et utiliser le théorème suivant :
• = 0 : Une racine : x ≠Œ x0 +Œ
≠b
x0 = f (x) signe de a 0 signe de a
2a
x ≠Œ +Œ
• < 0 : Pas de racines réelles.
f (x) signe de a
Remarque. Dans certains cas particuliers, le théorème au dessus n’est pas forcément le moyen de
résolution le plus rapide :
• Si b = 0, on peut utiliser la section suivante.
• Si c = 0, l’expression ax2 + bx est factorisable par x et on se ramène à un produit nul.
4) Puissances
Le dernier type d’équation que l’on va résoudre ici est formé des équations de la forme An = b, où b
et n sont des constantes. On regarde d’abord le cas où n est entier.
1
b>0 A = bn
1 1
ou A = ≠b n A = bn .
1
b<0 Pas de solutions A = ≠(|b| n ).
Note : Si n est strictement négatif, les formules ci-dessous sont toujours valables, sauf la dernière
ligne (il n’y a alors pas de solutions, car une fraction de numérateur 1 ne peut pas être nulle)
Il ne faut pas utiliser le théorème ci-dessous dans le cas où A peut être négatif,
sous peine d’obtenir des résultats faux ! En pratique, on ne l’utilisera pas avant
le chapitre 7 dans ce cours.
Fonctions réelles
1) Notion de fonction
Pour représenter une fonction réelle, le plus souvent on trace son graphe.
Le graphe d’une fonction réelle f définie sur E est l’ensemble des points du plan de coordonnées
(x ; f (x)). On a donc les antécédents en abscisse, et les images en ordonnée.
f (x)/images
4
Sur le graphique d’une fonction f représentée
ci-contre :
3
• f (≠3) = 1 :
2 — l’image de ≠3 par f est 1.
— ≠3 est un antécédent de 1 par f .
1
• de même f (≠1,5) = f (2) = 1 :
x/antécédents — Les antécédents de 1 par f sont
≠3 ≠2 ≠1 0 1 2 3 4 ≠3 ; ≠1,5 et 2.
≠1
Remarque.
• Il est souvent impossible de représenter intégralement le graphe (dès que l’ensemble de définition
est non-borné par exemple). On essaye alors de représenter les parties pertinentes.
2) Expression
Dans la majorité des cas dans ce cours, on donnera une expression de f (x), permettant de calculer
f (x) si l’on connaît la valeur de x.
Exemple 3.1
Remarque. Beaucoup de fonctions n’ont pas d’expression. On a pas d’expression donnant le cours
d’une action, ou la température, en fonction du temps par exemple. Mais on aimerait bien : des
branches entières de domaines de recherche sont consacrées à la modélisation, où l’on cherche à trouver
des expressions correspondant à des phénomènes divers.
Remarque.
• Un exposant négatif correspond en réalité à une fraction. Son contenu doit donc être non-nul (et
aussi positif si l’exposant n’est aussi pas entier)
• Il est interdit de simplifier une expression avant de donner l’ensemble de définition si la sim-
plification en question n’est pas valables pour toutes les valeurs de x : ln(x2 ) et 2 ln(x) ne sont
égales que si x est strictement positif, mais ln(x2 ) existe aussi pour des valeurs négatives de x.
• Si l’ensemble de définition est donné, il peut tout à fait être plus “petit” que l’ensemble que
l’on aurait obtenu avec simplement l’expression. C’est juste qu’on a décidé d’étudier la fonction
seulement pour certaines valeurs de x, vraisemblablement pertinentes dans un contexte.
Exemple 3.2
2 Ô
Soit f d’expression f (x) = + 3 ≠ x. On doit avoir x + 1 ”= 0 et 3 ≠ x Ø 0.
x+1
x + 1 = 0 ≈∆ x = ≠1 et 3 ≠ x Ø 0 ≈∆ 3 Ø x
On doit donc avoir x Æ 3 et x ”= ≠1. L’ensemble de définition est Df = ]≠Œ ; ≠1[ fi ]≠1 ; 3].
pour tout x œ E, on a ≠x œ E.
L’ensemble ] ≠ 2 ; 2[ est symétrique par rapport à 0, mais les ensembles [≠2 ; 2[ et ] ≠ 1 ; +Œ[ ne
le sont pas :
• Pour [≠2 ; 2[, on a ≠2 œ [≠2 ; 2[ mais ≠(≠2) = 2 œ
/ [≠2 ; 2[.
• Pour ] ≠ 1 ; +Œ[, on a 2 œ] ≠ 1 ; +Œ[ mais ≠2 œ]
/ ≠ 1 ; +Œ[.
3 y 3 y
2 2
1 1
≠3 ≠2 ≠1 0 1 2 3x ≠3 ≠2 ≠1 0 1 2 3x
≠1 ≠1
centre de symétrie axe de symétrie
≠2 ≠2
≠3 ≠3
Fonction impaire Fonction paire
Remarque.
• Étudier la parité d’une fonction, c’est dire si elle est paire, impaire, ou ni l’un ni l’autre.
• Les termes paire et impaire viennent des fonctions puissances : pour n entier positif, f (x) = xn
définie sur R est paire ou impaire suivant la parité de n.
• Si l’ensemble de définition n’est pas symétrique, la fonction n’est ni paire ni impaire : inutile
d’aller plus loin !
• En revanche, un simple contre exemple suffit pour montrer qu’une fonction n’est pas paire ou
impaire.
oui
= f (x) = ≠f (x)
f paire f impaire
Exemple 3.5
ln(1 + x2 )
• f (x) = définie sur R \ {0}. L’ensemble de définition est symétrique par rapport
x
à 0. On a f (1) = ln(2) et f (≠1) = ≠ ln(2) qui sont opposés, donc la fonction semble
impaire :
ln(1 + (≠x)2
f (≠x) =
≠x
ln(1 + x2 )
=
≠x
ln(1 + x2 )
=≠
x
= ≠f (x)
Donc f est bien impaire.
3
• g(x) = ex définie sur R. L’ensemble de définition est symétrique par rapport à 0. On
a f (1) = e1 et f (≠1) = e≠1 . f (1) et f (≠1) ne sont ni égaux (puissances différentes) ni
opposés (tous les deux > 0), donc f n’est ni paire ni impaire.
4) Variations et signe
Une des propriétés fondamentales recherchées quand on parle de fonction est sa monotonie (le fait
d’être croissante ou décroissante).
On dit qu’une fonction est croissante sur [a ; b] si pour tout x et y dans cet intervalle :
x Æ y =∆ f (x) Æ f (y).
On dit qu’une fonction est décroissante sur [a ; b] si pour tout x et y dans cet intervalle :
x Æ y =∆ f (x) Ø f (y).
La majorité des fonctions ne conservent pas toujours le même sens de variations. Pour éviter de
longues phrases peu digestes, on a inventé un moyen de représenter schématiquement les variations
d’une fonction : le tableau de variations. Nous verrons dans des chapitres futurs comment obtenir
des tableaux de variations par le calcul, mais il est tout aussi important de savoir les construire à
partir d’un graphique :
3 3
2 2
1 1
≠4 ≠3 ≠2 ≠1 0 1 2 3 4 ≠4 ≠2 0 2 4
≠1 ≠1
On place dans la première ligne du tableau les abscisses pertinentes, et dans la seconde les
flèches (sans tenir compte de leur taille initiale), avec les ordonnées à leurs extrémités :
x ≠4 ≠2 2 4
3 2
f (x)
1 ≠1
Note : l’étape intermédiaire est juste là pour montrer le lien entre le graphique et le tableau, et
n’est pas demandée.
On a vu précédemment comment obtenir des tableaux de signe par le calcul (dans certains cas). On
peut aussi les lire graphiquement : il suffit de repérer les endroits où la courbe passe au dessus ou en
dessous de l’axe des abscisses :
2
+
1 +
≠4 ≠3 ≠2 ≠1 0 1 2 3 4 ≠4 0 1 3 4
≠1
≠
On note ainsi les valeurs pertinentes de x dans la première ligne (qui ne sont généralement pas
les mêmes que pour le tableau de variations), et le signe de f (x) dans la seconde :
f (x) + 0 ≠ 0 +
Note : comme précédemment, l’étape intermédiaire est juste là pour montrer l’intuition, et n’est
pas demandée.
II Fonctions affines
1) Généralités
Ces fonctions sont les plus simples qui existent, et sont très utiles, à la fois directement et pour étudier
des fonctions plus complexes.
f (x)
a
1
b
Remarque. Pour tracer la droite représentative d’une fonction affine, deux points suffisent. On calcule
donc les valeurs de f (x) pour deux valeurs de x différentes, et on relie les points obtenus. On utilise
généralement x = 0, et si possible une seconde valeur de x éloignée (pour avoir un résultat moins
sensible à un placement approximatif des points)
f (x2 ) ≠ f (x1 )
a=
x2 ≠ x1
Exemple 3.8
On cherche la fonction affine f telle que f (2) = 4 et f (5) = ≠3. On cherche donc a et b tels que
f (x) = ax + b :
f (5) ≠ f (2) ≠3 ≠ 4 7
a= = =≠
5≠2 3 3
7
On sait que f (2) = 4, donc a ◊ 2 + b = 4 ≈∆ ≠ ◊ 2 + b = 4
3
14
≈∆ b = 4 +
3
12 14
≈∆ b = +
3 3
26
≈∆ b =
3
7 26 35 26 9
On a donc f (x) = ≠ x + (et on peut vérifier que f (5) = ≠ + = ≠ = ≠3)
3 3 3 3 3
2) Interpolation linéaire
Remarque. La terminologie est un peu trompeuse, on devrait plutôt parler d’interpolation affine.
Approximation
y
Dans le monde réelTM , la plupart des fonctions ne sont pas affines. Cer- Point connu
taines sont mêmes assez compliquées à calculer, et il arrive qu’on ne
dispose que d’un certain nombre de valeurs. La technique de l’inter-
polation linéaire permet, à partir de deux valeurs d’une fonction, de
calculer une approximation de cette fonction entre les deux valeurs. La Point exact
technique est simple : on fait comme si la fonction était affine entre ces
deux valeurs : 0 x
Point connu
On a vu précédemment comment calculer la fonction affine qui passe par les deux points connus, mais
on a généralement besoin que d’une unique valeur entre les deux points, et dans ce cas la méthode
suivante est plus rapide :
0 x1 x x2 x
• On place les valeurs par ordre croissantes dans un petit tableau (la seule
valeur non-remplacée est l’inconnue x ou y) :
x1 x x2
y1 y y2
x 2 3 4 5
f (x) 12 27 48 75
Si on cherche une valeur approchée de f (3,1), on va utiliser les valeurs de f (3) et f (4) :
par interpolation linéaire, on cherche y tel que :
y ≠ 27 48 ≠ 27
= 3 3,1 4
3,1 ≠ 3 4≠3
27 y 48
48 ≠ 27
≈∆ y = 27 + (3,1 ≠ 3) ◊ = 29,1
4≠3
On a donc f (3,1) ¥ 29,1
Exercice 3.1. Avec les valeurs de l’exemple précédent, déterminer une valeur approchée de x telle
que f (x) = 50.
Limites
Vous devriez tous avoir bien en tête la notion de graphe d’une fonction (sinon retourner réviser les
chapitres précédents), vous êtes vous déjà demandé ce qui se passe loin à gauche ou à droite du bord
de la feuille pour la courbe ? Sans doute que non, mais nous allons tout de même tenter de répondre
à la question.
I Définition et notation
1) Introduction à la notion de limite
Sur le graphe de fonction ci-dessous, il semble naturel de dire :
• Lorsque x prend des valeurs très grandes, f (x) prend des valeurs de plus en plus négatives, et
devient “infiniment négatif”.
• Lorsque x prend des valeurs très négatives, f (x) s’approche de 2.
f : x ‘æ 2 ≠ ex
3 f (x)
≠3 ≠2 ≠1 0 1 2 3 x
≠1
≠2
On dit que :
On peut aussi s’intéresser au comportement de la fonction lorsque x s’approche d’une valeur réelle :
par exemple, lorsque x s’approche de 0, f (x) tend vers 1. Mais c’est juste f (0) = 1 car la fonction est
continue et définie en ce point, le concept de limite n’était pas vraiment nécessaire.
Là où cela devient utile, c’est pour étudier le comportement d’une fonction à proximité d’un point où
elle n’est pas définie : elle peut s’approcher d’une valeur, où tendre vers un infini (ou ne pas avoir de
limite).
1 h : x ‘æ 1 + x ln(x)
g : x ‘æ
(x ≠ 1)2 h(x)
g(x)
3 2
2 1
1 0 x
≠1 1 2 3
≠1
≠3 ≠2 ≠1 0 1 2 3 x
≠1 ≠2
• Sur la figure de gauche, la fonction g n’est pas définie en 1. On remarque qu’à proximité
de x = 1, les images f (x) deviennent infiniment grandes : la fonction f tend vers +Œ
lorsque x tend vers 1.
• Sur la figure de droite, la fonction h n’est pas définie en 0. Toutefois à proximité de x = 0,
les images g(x) semblent se rapprocher de 1 : la fonction g tend vers 1 lorsque 1 tend vers
0.
Remarque. Il existe aussi de nombreux cas où le comportement n’est pas régulier, on dit alors qu’il
n’y a pas de limite. Étudier ces cas demanderai un fondement théorique qui prendrait la majorité du
semestre, et n’arrivera pas avec les fonctions que l’on va étudier.
2) Nouvelles notations
lim f (x) = b.
xæa
• Elle se lit, “ La limite de f (x) quand x tend vers a est b”, ou quand il n’y
a pas d’ambiguïté sur la variable, “la limite de f en a est b”.
• Elle se comprend comme la valeur qu’approche la fonction f quand son
paramètre x s’approche de a.
• Les paramètres a et b peuvent être des nombres, ou des infinis : une valeur
de b de +Œ indique que les valeurs de la fonction dépassent de manière
permanente n’importe quel nombre lorsque x s’approche suffisamment de
a.
4 f (x)
f est une fonction définie sur R \ {2} dont
3 le graphe est représenté ci contre. On a
2 • lim f (x) =
xæ≠Œ
1 • lim f (x) =
xæ1
• lim f (x) =
≠1 0 x xæ2
≠3 ≠2 1 2 3
≠1 • lim f (x) =
xæ≠Œ
f (x) 3 g(x)
3 2
2 1
1
≠3 ≠2 ≠1 0 1 2 3 x
≠1
≠1 0 1 2 3 x
≠1
Enfin, lorsqu’une limite est nulle, on a souvent besoin de savoir si la fonction tend vers 0 par valeurs
positives, ou par valeur négatives (pour appliquer des règles des signes ensuite). On indique alors le
“signe” du 0 avec un signe en exposant : 0+ ou 0≠ (il existe des cas ou ça n’est ni l’un ni l’autre, mais
on ne les rencontrera pas ici).
1 f (x) g(x)
4
≠1 0 1 2 3 4 x
≠1 3
≠2 2
≠3 1
≠4 0 x
≠1 1 2 3
≠1
Ici, la courbe reste en dessous de l’axe des Ici, la courbe reste au dessus de l’axe des
abscisses : abscisses :
II Calculs de limites
Le principe général de calcul de limites ce semestre sera vu comme un calcul d’image, étendu aux cas
infinis et à d’éventuels points où la fonction n’est pas définie.
On va donc substituer la variable par la valeur vers laquelle elle tend, y compris par des infinis, et
d’utiliser les méthodes de calculs décrites ensuite pour simplifier le calcul. Ce n’est pas la méthode
“propre” pour présenter les calculs de limites en mathématiques, mais elle correspond bien à l’intuition
et convient bien à nos besoins pour cette licence, tout en étant assez facile à rédiger.
1) Limites usuelles
Il faut connaître un certain nombre de limites usuelles pour démarrer. Ensuite, à partir de ces limites,
en utilisant les opérations mathématiques, on calculera des limites plus complexes.
2) Sommes
Addition
lim f lim g lim f + g Exemple/Usage
¸ ¸Õ ¸ + ¸Õ 3+5=8
¸ ≠Œ ≠Œ “3 ≠ Œ” = ≠Œ
¸ +Œ +Œ “5 + Œ” = +Œ
≠Œ ≠Œ ≠Œ “ ≠ Œ + ≠Œ” = ≠Œ
+Œ +Œ +Œ “ + Œ + Œ” = +Œ
+Œ ≠Œ F.I. “ + Œ ≠ Œ” est une Forme Indéterminée
Remarque.
• Forme indéterminée signifie que ce cas ne donne pas toujours le même résultat. Il est possible de
construire des exemples qui donnent dans cette situation essentiellement n’importe quel résultat.
• Dire qu’une limite présente une forme indéterminée n’est normalement pas un résultat mais
un aveu d’échec de la méthode utilisée. Il faut normalement continuer le calcul avec d’autres
méthodes.
• Ces méthodes ne sont pas au programme ce semestre, on demandera juste de savoir reconnaître
les formes indéterminée, pas de les résoudre (certaines méthodes pour les résoudre seront vues
au second semestre).
Exemple 4.5
Calcul de A = lim ex + ln(x) :
xæ0
x>0
Pour ceux que ça intéresse, une rédaction “rigoureuse” séparerait les deux calculs de limites, et
donnerait directement le résultat en invoquant le théorème ci-dessus :
Z
lim ex = e0 = 1 _
_
^
xæ0
lim ln(x) = ≠Œ _ , donc par somme A = ≠Œ
xæ0 _ \
x>0
x
2. lim + ln(x) =
x æ 0 4 ≠ x2
x>0
Multiplication
lim f lim g lim f ◊ g Exemple/Usage
¸ ¸Õ ¸ ◊ ¸Õ 3 ◊ (≠2) = ≠6
¸ ”= 0 Œ Œ “ ≠ 2 ◊ (≠Œ)” = +Œ
Œ Œ Œ “ ≠ Œ ◊ (+Œ)” = ≠Œ
0 Œ F.I. “0 ◊ Œ” est une Forme Indéterminée
Dans ce tableau, les signes des Œ ne sont pas précisés : on les obtient avec la
règle des signes. Par exemple :
“ ≠ Œ ◊ (≠Œ)” = +Œ
Division
f
lim f lim g lim Exemple/Usage
g
¸ 6
¸ ¸Õ ”= 0 =3
¸Õ 2
≠3
¸ Œ 0 “ ” = 0+ (le + est facultatif)
≠Œ
≠3
¸ ”= 0 0+ ou 0≠ Œ “ ≠ ” = +Œ
0
0
0 0 F.I. “ ” est une Forme Indéterminée
0
≠Œ
Œ 0+ ou 0≠ Œ “ + ” = ≠Œ
0
+Œ
Œ ¸Õ ”= 0 Œ “ ” = ≠Œ
≠2
Œ
Œ Œ F.I. “ ” est une Forme Indéterminée
Œ
Comme dans le tableau précédent, les signes des Œ ne sont pas précisés : on les
obtient avec la règle des signes. Par exemple :
≠Œ
“ ” = +Œ
0≠
Remarque. Pour deux lignes de ce dernier tableau, il est nécessaire de connaître le “signe" du 0 au
dénominateur. On rencontre principalement deux cas :
• Le signe est “évident" (“e≠Œ ” = 0+ ; lim x2 = 0+ )
xæ0
• le signe dépend de si on s’approche de la valeur recherchée par la gauche ou la droite : dans ce
cas, on construit un tableau de signe de l’expression au dénominateur, et on prend le signe du
coté où l’on se trouve.
Les guillemets sont donc nécessaires, et il faut construire le tableau de signe de 4 ≠ 2x pour
savoir si le 0 au dénominateur est 0+ ou 0≠ .
4
4 ≠ 2x = 0 ≈∆ 2x = 4 ≈∆ x = = 2 (ce qui est normal, on savait déjà que ça s’annulait
2
pour x = 2)
x ≠Œ 2 +Œ
4 ≠ 2x + 0 ≠
On cherche la limite pour x < 2, on se situe donc dans la zone où 4 ≠ 2x est positif ! On reprend
alors le calcul plus haut (normalement on le compléterait directement au lieu de le recopier,
mais c’est plus clair ici comme cela)
1≠x 1≠2 ≠1
lim =“ ” = “ + ” = ≠Œ
xæ2 4 ≠ 2x 4≠2◊2 0
x<2
(Le tableau nous dit que résultat est infini, et la règle des signes nous dit que le résultat est
négatif, comme quotient d’un négatif par un positif)
4) Composition
Remarque. En pratique, avec la rédaction que l’on utilisera ce semestre, on applique ce théorème
implicitement en simplifiant les calculs.
2. lim ln(ex ) + 3 =
xæ≠Œ
Dérivation
La définition rigoureuse de dérivée utilise la notion de limite. Nous allons cependant surtout nous
intéresser ici au cadre géométrique de la dérivée.
I Fonction dérivée
1) Dérivée en un point
f (x)
f (x)
Pour une fonction non affine, les variations de f (x) f Õ (x2 )
ne sont pas régulières. On va ainsi définir en tout
point de la courbe (lorsque c’est possible) un coeffi- 1
cient directeur local qui quantifie la croissance (ou
décroissance) locale de la fonction. Une première
approche est qu’en zoomant suffisamment sur une
courbe, elle finit localement par ressembler à une f Õ (x1 )
droite, donc on peut lire le coefficient directeur.
1
x1 x2
Là droite qu’on obtient en considérant la courbe localement s’appelle la tangente en ce point, et son
coefficient directeur s’appelle le nombre dérivé de f en ce point.
Une fois qu’on a le nombre dérivé, on peut l’utiliser pour déterminer l’équation de la tangente :
y = f Õ (a)(x ≠ a) + f (a)
II Calcul de dérivées
En pratique, on n’utilisera jamais la formule de limites pour calculer les fonctions dérivées : non
seulement cette méthode est assez technique et difficile, mais elle est plutôt conçue pour calculer
la dérivée point par point. Heureusement, il existe une méthode bien plus efficace pour calculer les
fonctions dérivées directement :
Connaître les dérivées des fonctions “de base” (que des gens ont gentiment déterminées pour
nous il y a longtemps).
Connaître les formules qui permettent de calculer les dérivées de fonctions plus complexes à
partir des fonctions de bases.
Ceci demande de connaître par cœur un certain nombre de formules, mais c’est bien plus rapide (et
faisable) que d’utiliser la formule avec les limites.
2) Opérations usuelles
Il nous faut maintenant voir comment combiner ces formules pour les cas qui relèvent des opérations
de base (additions, multiplication, division). Certains cas sont très simples et naturels (l’addition, la
multiplication par une constante), d’autres demandent d’appliquer une formule spécifique :
Théorème 5.3: Opérations sur les dérivées
Opération f fÕ
Somme u+v uÕ + v Õ d8
Remarque. Pour cette dernière formule, on cherchera si possible à simplifier le numérateur, ce qui
veut généralement dire le développer ou le factoriser. En revanche, on ne cherchera pas à modifier le
dénominateur v 2 : sauf cas exceptionnel, il est déjà sous une forme pratique pour les applications de
la dérivée.
x2 + 1 u uÕ v ≠ uv Õ
On veut dériver f (x) = 1 + . On a f = 1 + , donc f Õ = 0 + , avec :
3x + 1 v v2
• u(x) = x2 + 1, donc uÕ (x) = 2x
• v(x) = 3x + 1, donc v Õ (x) = 3
2x(3x + 1) ≠ (x2 + 1) ◊ 3
f Õ (x) = 0 +
(3x + 1)2
6x2 + 2x ≠ 3x2 ≠ 3
=
(3x + 1)2
3x2 + 2x ≠ 3
=
(3x + 1)2
Exercice 5.1. Calculez les dérivées premières et secondes des fonctions suivantes :
1
1. f (x) = 3x3 + 2x2 ≠ 4x +
x
2. g(x) = ex (x ≠ 3)
ln(x)
3. h(x) =
x3
3) Composées
Il arrive souvent qu’on ai à dériver une expression connue, mais pour laquelle x a été remplacé par
une autre expression. Par exemple, au lieu d’avoir x2 , on a (3x + 1)2 . Ou au lieu d’avoir ln(x), on a
ln(4x2 ≠ 2). On parle alors de composée.
Théorème 5.4: Dérivée d’une composée
(f (u))Õ = f Õ (u) ◊ uÕ
C’est à dire que si on remplace x par une fonction u dans le tableau de dérivées
usuelles, on le remplace aussi dans le résultat de la dérivée, et on multiplie cette
dérivée par la dérivée uÕ de u.
Cette formule permet de trouver les formules ci-dessous. On peut rapidement retrouver ces formules
en connaissant le théorème ci-dessus, mais on s’en sert généralement tellement souvent qu’on fini par
les connaître indépendamment.
f fÕ
u– , où – œ R –uÕ u–≠1
1 ≠uÕ
u u2
Ô uÕ
u Ô
2 u
uÕ
ln(u)
u
eu uÕ eu
Exercice 5.2. Calculez les dérivées premières et secondes des fonctions suivantes :
1. f (x) = (3 ≠ x)4
Ô
2. g(x) = x4 + 1
3. h(y) = ln(y 2 )
2
4. ¸(x) = ex ≠3x
Ô
5. R(x) = ex3
Études de fonctions
Étudier une fonction consiste à trouver tout ce que l’on peut dire sur elle, autant dire que c’est une
tache laborieuse. En effet, cela consiste au final à faire tout ce qui est possible en analyse en une fois !
Dans ce cours, une étude de fonction complète consistera en (les ú indiquent que la notion sera étudiée
dans ce chapitre) :
Une fois ces étapes réalisées, on peut éventuellement représenter la fonction graphiquement (au moins
schématiquement) en mettant en évidence les différents éléments déterminés par le calcul.
On étudiera ce semestre les deux cas particuliers suivants (asymptotes parallèles aux axes) :
On dit que la courbe de f admet une asymptote horizontale (A.H.) quand elle s’approche d’une
droite horizontale dans une des deux directions de cette droite :
Soit a œ R :
• La courbe de f admet comme asymptote la droite d’équation y = a en +Œ si
lim f (x) = a
xæ+Œ
lim f (x) = a
xæ≠Œ
1 A.H. y = 1
La fonction définie sur R par f (x) = 1 ≠
e≠x :
lim f (x) = “1 ≠ e≠Œ ”
xæ+Œ
=1≠0 0 1
=1
La courbe de f admet donc en +Œ une
asymptote horizontale d’équation x = 1.
On dit que la courbe de f admet une asymptote verticale (A.V.) quand elle s’approche d’une
droite verticale dans une des deux directions de la droite :
Soit a œ R :
• La courbe de f admet comme asymptote la droite d’équation x = a vers le haut si
1 A.V. x = 2
On a f (x) = 1 + sur R \ {2}.
2≠x
Avec le tableau de signe :
x ≠Œ 2 +Œ
2≠x + 0 ≠ A.H. y = 1
1
lim f (x) = 1 +
xæ2 2≠2
x<2
1
= “1 + + ” 0
0
= “1 + Œ”
= +Œ
1
de même lim f (x) = “1 + ” = ≠Œ
xæ2 0≠
x>2
Donc la courbe de f admet une asymptote verticale d’équation x = 2 (à gauche vers le haut,
et à droite vers le bas). Elle admet aussi une asymptote horizontale d’équation y = 1 en ≠Œ
et +Œ (à vous de le prouver)
Quand une fonction passe de croissante à décroissante (resp. de décroissante à croissante) on dit qu’elle
passe par un maximum (respectivement un minimum) local :
pour tout x dans ]a ; b[ fl E : f (x) < f (m) (respectivement f (x) > f (m)).
Remarque. Un extremum local peut aussi être global si il n’est pas “battu" sur l’ensemble de définition
de la fonction. L’étude de la globalité des extrema se fera au semestre 2.
Maximums locaux
Minimums locaux
D’après la Propriété 1), on devine qu’une fonction ne peut passer de croissante à décroissante (ou
l’inverse) que si sa dérivée vaut 0. Nous avons donc donné un nom aux points où la dérivée s’annule :
De plus si f Õ passe du signe négatif au signe positif autour du point critique, alors l’extremum
est un minimum local, et si f Õ passe du signe positif au signe négatif autour du point critique
alors l’extremum est un maximum local.
Exercice 6.2. Donnez les extremum locaux des fonctions réelles définies par les expressions suivantes :
x
• f (x) = 2 ,
x +1
• g(x) = x3 + 2x2 ≠ 7,
• h(x) = ln((x ≠ 2)2 + 5).
0 0
Pour étudier la forme de la courbe d’une fonction f autour d’un point a, en plus de sa pente, on peut
comparer la courbe avec la tangente. Il y a trois réponses possibles :
On peut voir les trois types de points sur le graphique ci-dessous, où quelques tangentes sont tracées
en pointillés. Attention à ne pas confondre un point d’inflexion avec un point critique, même s’il arrive
parfois qu’un point critique soit aussi un point d’inflexion.
Tb
Tc
Ta
Point convexe
0
a b c
Déterminer la convexité d’une fonction, c’est indiquer les intervalles sur lesquels
elle est convexe/concave, ainsi que ses éventuels points d’inflexion.
Pour les fonctions que l’on va étudier, le plus simple pour étudier la convexité est d’utiliser la dérivée
seconde :
Théorème 6.3: Convexité et dérivée seconde
Soit f une fonction deux fois dérivable définie sur un ensemble contenant l’inter-
valle ]a ; b[. Le signe de la dérivée seconde f ÕÕ donne la convexité de f :
• f est convexe sur ]a ; b[ si et seulement si f ÕÕ (x) Ø 0 sur ]a ; b[.
• f est concave sur ]a ; b[ si et seulement si f ÕÕ (x) Æ 0 sur ]a ; b[.
• f admet un point d’inflexion lorsque f ÕÕ s’annule et change de signe (i.e.
lorsque f passe de concave à convexe ou inversement).
Variations de f Signe de f Õ
Exercice 6.4. Soit f une fonction dérivable deux fois dont la dérivée f Õ est représentée ci-dessous :
2
≠2
Point d’inflexion
c b n a
Ce document est distribué aux étudiants de L1 de la licence GM de l’iaelyon sous la licence Creative
Commons CC BY-NC-SA 4.0. https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/deed.fr
(Attribution, Pas d’utilisation commerciale, Partage dans les mêmes conditions)