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Chapitre 9

Topologie élémentaire

Dans tout ce chapitre, on considère un entier n ≥ 1 et on notera h· , ·i et k·k le produit scalaire canonique et sa norme
euclidienne associée sur Rn .

I) Exemples de parties de Rn
I-1) Droites affines, segments
Définition 1. Soit X ∈ Rn et u ∈ Rn \ {0}.
On appelle droite affine passant par X et de vecteur directeur u, notée DX,u , l’ensemble

DX,u = Y ∈ Rn ∃t ∈ R, y = X + tu = {X + tu}t∈R = X + Vect(u).




Remarque 1. Ici, X est vu comme un point de Rn et u est vu comme un vecteur de Rn . Même si X et u sont de même nature,
ils jouent un rôle différent dans la définition.
Remarque 2. La définition précédente est simplement une paramétrisation de la droite passant par le point X et admettant
u comme vecteur directeur.
Remarque 3. Si X ∈ Vect(u), alors DX,u = Vect(u) est une droite vectorielle car elle passe par 0.
Remarque 4. Lorsqu’on a deux droites DX,u et DY,v telles que Vect(u) = Vect(v), on pourra dire que les droites sont
parallèles.
a
! Deux droites non parallèles ne sont pas nécessairement sécantes (lorsque n ≥ 3).

Définition 2 (Segment). Soient X et Y deux éléments de Rn .


On appelle segment d’extrémités X et Y , noté [X,Y ], l’ensemble

[X,Y ] = Z ∈ Rn ∃t ∈ [0, 1], Z = (1 − t)X + tY = {(1 − t)X + tY }t∈[0,1] = {X + t(Y − X)}t∈[0,1] .




Remarque 5. Cette définition correspond bien à la définition des segments de R, à la différence près que sur Rn , il n’y a pas
une relation d’ordre naturelle comme dans R (<) donc l’ordre de X et Y n’a aucune importance dans la définition.

I-2) Hyperplans affines


Définition 3. Soit X ∈ Rn et soit H0 un hyperplan (vectoriel) de Rn .
On dit que le sous-ensemble H de Rn , définie par

H = Y ∈ Rn Y − X ∈ H0 = {X + Z}Z∈H0 = X + H0 ,


est l’hyperplan affine de Rn passant par X et dirigé par H0 .


Remarque 6. Si (e1 , . . . , en−1 ) est une base de H0 , on peut réécrire
( )
n−1
H = X + Vect(e1 , . . . , en−1 ) = Y ∈ R n
(t1 , . . . ,tn−1 ) ∈ R n−1
, Y = X + ∑ ti ei
i=1

Cette définition est aussi une paramétrisation (ici n − 1 paramètres).

1
Proposition 1 (Equation cartésienne d’un hyperplan affine). Soit H une partie de Rn . H est un hyperplan affine de Rn si
et seulement si il existe a1 , . . . , an ∈ R, non tous nuls, et b ∈ R tels que tel que pour tout X = (x1 , . . . , xn ) ∈ Rn

X ∈H ⇐⇒ a1 x1 + a2 x2 + · · · + an xn + b = 0.

Dans ce cas, H est un hyperplan affine dirigé par H0 = Vect(a)⊥ où a = (a1 , . . . , an ).


Démonstration. Si H est un hyperplan affine, alors il existe Y = (y1 , . . . , yn ) ∈ Rn et un hyperplan H0 de Rn tel que H =
Y + H0 . Soit a = (a1 , . . . , an ) un vecteur non nul orthogonal à H0 . On sait alors que

H0 = (x1 , . . . , xn ) ∈ Rn a1 x1 + · · · + an xn = 0


Or X ∈ H si et seulement si X −Y ∈ H0 , c’est-à-dire : X −Y = (x1 − y1 , . . . , xn − yn )


n 
a1 (x1 − y1 ) + · · · + an (xn − yn ) = 0 ⇔ a1 x1 + · · · + an xn + − ∑ ai yi = 0
i=1
| {z }
=b

Inversement, soit H une partie de Rn , définie par

H = (x1 , . . . , xn ) ∈ Rn a1 x1 + · · · + an xn + b = 0 , (a1 , . . . , an ) 6= (0, . . . , 0).




Soit k ∈ J1, nK tel que ak 6= 0, alors on note Y = (0, . . . , 0, −b/ak , 0, . . . , 0) tel que Y ∈ H . On remarque que si X ∈ H , alors
k-ième

X −Y ∈ H0 = (x1 , . . . , xn ) ∈ Rn a1 x1 + · · · + an xn = 0 = (x1 , . . . , xn ) ∈ Rn ha , xi = 0 = Vect(a)⊥


 

, on a donc que H = Y + H0 , i.e. H est l’hyperplan affine passant par Y et dirigée par Vect(a)⊥ .

I-3) Parties convexes


Définition 4. Une partie A de Rn est dite convexe si, pour tous X et Y de A , le segment [X,Y ] est inclus dans A .
Exemple 1. — Les droites affines, les hyperplans affines sont des partie convexes de Rn .
— Tout sous-espace vectoriel de Rn est une partie convexe de Rn .
Remarque 7. Si f est une fonction sur R, alors la partie de R2 au-dessus de la courbe représentative de f est une partie
convexe de R2 si et seulement si f est une fonction convexe.
Remarque 8. Dans R, les intervalles sont les seuls sous-ensembles convexes.
Proposition 2. Soient I1 , . . . , In , n intervalles de Rn . Alors la partie

A = I1 × · · · × In = (x1 , . . . , xn ) ∈ Rn ∀i ∈ J1, nK, xi ∈ Ii




est une partie convexe de Rn .


Démonstration. Soient X = (x1 , . . . , xn ) et Y = (y1 , . . . , yn ) dans A et soit t ∈ [0, 1]. On pose Z = (z1 , . . . , zn ) = tX + (1 −t)Y
et montrons que Z ∈ A . Soit i ∈ J1, nK, alors
zi = txi + (1 − t)yi ∈ Ii
par convexité de Ii , donc pour tout i ∈ J1, nK, zi ∈ Ii , i.e. Z ∈ A .

Proposition 3. L’intersection d’une famille de parties convexes de Rn est une partie convexe.
Démonstration. Soit I non vide et soit Ai i∈I une famille de parties convexes de Rn . Montrons que


A = Ai
\

i∈I

est une partie convexe de Rn . Soit X et Y dans A , et soit Z = tX + (1 − t)Y avec t ∈ [0, 1]. Alors en particulier, pour tout
i ∈ I, on a X et Y dans Ai , donc par convexité de Ai , Z ∈ Ai , et ce, pour tout i ∈ I, donc Z ∈ i Ai = A .
T

a
! Une union de deux parties convexes n’est pas convexe (en général), tout comme l’union de deux intervalles n’est
pas nécessairement un intervalle dans R.

2
II) Topologie élémentaire
II-1) Norme et distance euclidienne
On effectue quelques rappels sur la norme euclidienne associée au produit scalaire canonique sur Rn .

Définition 5. On appelle norme euclidienne canonique sur Rn l’application définie par


s
n
X = (x1 , . . . , xn ) 7→ kXk = ∑ xi2 .
i=1

Proposition 4 (Inégalité de Cauchy-Schwarz). Pour tous (x1 , . . . , xn ) et (y1 , . . . , yn ) dans Rn :


s s
n n n
∑ xi yi ≤ ∑ xi2 ∑ y2i .
i=1 i=1 i=1

avec égalité si et seulement si les vecteurs (x1 , . . . , xn ) et (y1 , . . . , yn ) sont colinéaires.

Proposition 5 (Propriétés de la norme). La norme euclidienne canonique vérifie les trois conditions suivantes :
1. Séparation : pour tout X ∈ Rn , kXk = 0 ⇔ X = 0.
2. Homogénéité : pour tous X ∈ Rn et λ ∈ R, kλ Xk = |λ | kXk.
3. Inégalité triangulaire : pour tous X,Y ∈ Rn , kX +Y k ≤ kXk + kY k .

Remarque 9. En particulier, on remarque que pour tout X ∈ Rn , alors kXk = k−Xk.

Corollaire 6 (Deuxième inégalité triangulaire). Pour tous X,Y ∈ Rn ,

|kXk − kY k| ≤ kX +Y k

Démonstration. Par l’inégalité triangulaire, on a

kXk = kX +Y −Y k ≤ kX +Y k + k−Y k = kX +Y k + kY k

donc kXk − kY k ≤ kX +Y k. De la même manière, on montre que

kY k − kXk ≤ kX +Y k ,

on en déduit que |kXk − kY k| ≤ kX +Y k.

Définition 6. On appelle distance euclidienne sur Rn , l’application définie par

Rn × Rn → R+ ,
d:
(X,Y ) 7→ d(X,Y ) = kX −Y k
s
n
Remarque 10. Si X = (x1 , . . . , xn ) et Y = (y1 , . . . , yn ), alors d(X,Y ) = ∑ (xi − yi )2 .
i=1

Proposition 7 (Propriétés de la distance euclidienne). La distance euclidienne vérifie les propriétés suivantes :
1. Séparation : pour tous X,Y ∈ Rn , d(X,Y ) = 0 ⇔ X = Y ,
2. Symétrie : pour tous X,Y ∈ Rn , d(X,Y ) = d(Y, X),
3. Inégalité triangulaire : pour tous X,Y et Z ∈ Rn , d(X,Y ) ≤ d(X, Z) + d(Z,Y ).

Démonstration. 1. Soient X,Y ∈ Rn ,

d(X,Y ) = 0 ⇔ kX −Y k = 0 ⇔ X −Y = 0 ⇔ X = Y
par sép. de k·k

2. Soient X,Y ∈ Rn , d(X,Y ) = kX −Y k = k−(X −Y )k = kY − Xk = d(Y, X).

3
3. Soient X,Y, Z ∈ Rn , alors
d(X,Y ) = kX −Y k = kX − Z + Z −Y k ≤ kX − Zk + kZ −Y k = d(X, Z) + d(Z,Y )
par inégalité triangulaire de k·k.

Proposition 8 (Deuxième inégalité triangulaire). Pour tous X,Y et Z ∈ Rn ,


|d(X, Z) − d(Z,Y )| ≤ d(X,Y ).
Démonstration. On écrit
d(X,Y ) = kX −Y k = kX − Z + Z −Y k ≥ |kX − Zk − kZ −Y k| = |d(X, Z) − d(Z,Y )|

II-2) Parties ouvertes, parties fermées, parties bornées


Définition 7. Soit X ∈ Rn et r un réel strictement positif.
— On appelle boule ouverte de centre X et de rayon r, notée B(X, r), l’ensemble
B(X, r) = Y ∈ Rn d(X,Y ) < r .


— On appelle boule fermée de centre X et de rayon r, notée B(X, r), l’ensemble


B(X, r) = Y ∈ Rn d(X,Y ) ≤ r .


Remarque 11. Dans R, un intervalle


 fermé borné
 (segment) est une boule fermée, un intervalle ouvert borné est une boule
b+a b−a
ouverte. Par exemple : ]a, b[= B ,
2 2
Proposition 9. Les boules de Rn sont des parties convexes de Rn .
Démonstration. On traite le cas boule ouverte : soit X ∈ Rn et r > 0, et soient Y1 et Y2 deux points de B(X, r), et soit
t ∈ [0, 1]. On pose Z = tY1 + (1 − t)Y2 et montrons que Z ∈ B(X, r). Par inégalité triangulaire puis par homogénéité de la
norme
d(Z, X) = kZ − Xk = ktY1 + (1 − t)Y2 − Xk = kt(Y1 − X) + (1 − t)(Y2 − X)k
≤ kt(Y1 − X)k + k(1 − t)(Y2 − X)k
car t > 0 et 1 − t > 0 ≤ t kY1 − Xk + (1 − t) kY2 − Xk
< tr + (1 − t)r = r
Donc d(Z, X) < r ⇒ Z ∈ B(X, r).

Définition 8. Soit A une partie de Rn . On dit que A est un ouvert de Rn (ou une partie ouverte de Rn ) si pour tout élément
X de A , il existe une boule ouverte centrée en X incluse dans A , i.e.
∀X ∈ A , ∃r > 0, B(X, r) ⊂ A .
Remarque 12. Les ensembles 0/ et Rn sont des ouverts de Rn .
Proposition 10. — Une boule ouverte de Rn est une partie ouverte de Rn .
— Soient (a1 , . . . , an ) et (b1 , . . . , bn ) ∈ Rn tel que pour tout iJ1, nK, ai < bi . Le pavé ouvert
A = ]a1 , b1 [× · · · ×]an , bn [= (x1 , . . . , xn ) ∈ Rn ∀i ∈ J1, nK xi ∈]ai , bi [


est une partie ouverte de Rn .


Démonstration. — Soit X ∈ Rn et soit r > 0. Soit Y ∈ B(X, r), on note alors r0 = d(X,Y ) < r, et soit ε > 0 tel que
r0 < r0 + ε < r. Alors montrons que
B(Y, ε) ⊂ B(X, r)
En effet, soit Z ∈ B(Y, ε), alors par inégalité triangulaire,
d(Z, X) ≤ d(Z,Y ) + d(Y, X) = ε + r0 < r.
Donc Z ∈ B(X, r).

4
— Soit X = (x1 , . . . , xn ) ∈]a1 , b1 [× · · · ×]an , bn [. Soit ε > 0 tel que
∀i ∈ J1, nK, ]xi − ε, xi + ε[⊂]ai , bi [
donc
]x1 − ε, x1 + ε[× · · · ×]xn − ε, xn + ε[⊂]a1 , b1 [× · · · ×]an , bn [
Montrons que B(X, ε) ⊂]x1 − ε, x1 + ε[× · · · ×]xn − ε, xn + ε[, soit Y = (y1 , . . . , yn ) ∈ B(X, ε), alors pour tout i ∈
J1, nK
n
(xi − yi )2 ≤ ∑ (xk − yk )2 = kX −Y k2 = d(X,Y ) < ε 2
k=1
donc pour tout i ∈ J1, nK, |xi −yi | < ε, i.e. yi ∈]xi −ε, xi +ε[. On en déduit que Y ∈]x1 −ε, x1 +ε[× · · · ×]xn −ε, xn +ε[.

Proposition 11 (Demi-espace ouvert). Soit (a1 , . . . , an ) ∈ Rn \ {0} et soit b ∈ R, on note


H + = (x1 , . . . , xn ) ∈ Rn a1 x1 + · · · + an xn + b > 0


appelé demi-espace délimité par l’hyperplan affine d’équation cartésienne a1 x1 + · · · + an xn + b = 0. Alors H + est une partie
ouverte de Rn .
Démonstration. Soit X = (x1 , . . . , xn ) ∈ H + et soit ε > 0 tel que
a1 x1 + · · · + an xn + b > ε > 0.
Soit δ > 0 un réel et soit Y = (y1 , . . . , yn ) ∈ B(X, δ ), alors
a1 y1 + · · · + an yn + b = a1 x1 + · · · + an xn + b + a1 (y1 − x1 ) + · · · + an (y1 − x1 )
= a1 x1 + · · · + an xn + b + ha , Y − Xi
or, par l’inégalité de Cauchy-Schwarz
|ha , Y − Xi| ≤ kak kY − Xk < kak δ
ε
donc si kak δ < ε ⇔ δ < , on a bien
kak
a1 y1 + · · · + an yn + b > 0.
donc pour ce δ , B(X, δ ) ⊂ H + .

Proposition 12. — La réunion d’une famille quelconque de parties ouvertes de Rn est un ouvert de Rn .
— L’intersection d’une famille FINIE de parties ouvertes de Rn est un ouvert de Rn .
— Soit Oi i∈I une famille d’ouverts de Rn (avec I 6= 0),

Démonstration. / on pose

O= Oi
[

i∈I

Soit X ∈ O, alors il existe i ∈ I tel que X ∈ Oi . Comme Oi est ouvert, il existe r > 0 tel que
B(X, r) ⊂ Oi ⊂ Oj = O
[

j∈I

O est donc un ouvert de Rn .


— Soient O1 , . . . , O p des ouverts de Rn , on pose
p
O= Oi
\

i=1
p
Oi est vide, alors l’ensemble étant une partie ouverte, O est ouvert. Sinon, soit X ∈ O, alors pour tout i ∈ J1, pK,
\
Si
i=1
X ∈ Oi , donc il existe ri > 0 tel que
B(X, ri ) ⊂ Oi
donc en posant r = min ri , on a
i∈J1,pK

∀i ∈ J1, pK, B(X, ri ) ⊂ Oi ⇒ B(X, ri ) ⊂ O.

5
Exercice 1. Soit A le domaine de R2 définie par

(x, y) ∈ A ⇔ x + y < 1 et y − x < 1 et y > 0

Montrer que A est un ouvert de R2 (le représenter).

Définition 9. Soit A une partie de Rn . On dit que A est un fermé de Rn (ou une partie fermée de Rn ) si son complémentaire
dans Rn , A = Rn \ A est un ouvert de Rn .

Remarque 13. Les parties 0/ et Rn sont aussi des parties fermées de Rn .


[  \
Remarque 14. On rappelle la loi de De Morgan : Ai = Ai . Cela permet d’obtenir le résultat suivant :
i∈I i∈I

Proposition 13. — L’intersection d’une famille quelconque de parties fermées de Rn est un fermé de Rn .
— La réunion d’une famille FINIE de parties fermées de Rn est un fermé de Rn .

Proposition 14. 1. Les boules fermées sont des parties fermées de Rn .


2. Les singletons sont des parties fermées de Rn .
3. Pour tous (a1 , . . . , an ) et (b1 , . . . , bn ) ∈ Rn tels que pour tout i ∈ J1, nK, ai ≤ bi , alors le pavé

[a1 , b1 ] × · · · × [an , bn ] = (x1 , . . . , xn ) ∈ Rn ∀i ∈ J1, nK, ai ≤ xi ≤ bi




est une partie fermée de Rn .


4. Soit (a1 , . . . , an ) ∈ Rn \ {0} et soit b ∈ R, alors l’ensemble

H0+ = (x1 , . . . , xn ) ∈ Rn a1 x1 + · · · + an xn + b ≥ 0


est un fermé de Rn .

1. Soit X ∈ Rn et r > 0, on pose A = Y ∈ Rn d(Y, X) > r qui est le complémentaire de la boule



Démonstration.
fermée centrée en X et de rayon r. Soit Y ∈ A et soit r0 = d(X,Y ) > r. On considère ε > 0 tel que r0 > r + ε > r.
Soit alors Z ∈ B(Y, ε), montrons que Z ∈ A : par l’inégalité triangulaire

d(Z, X) ≥ d(X,Y ) − d(Z,Y )


| {z } | {z }
=r0 <ε
0
> r −ε > r

donc d(Z, X) > r, i.e. Z ∈ A .


4. On remarque que
H0+ = (x1 , . . . , xn ) ∈ Rn
 
− a1 x1 − · · · − an xn − b > 0

qui est un ouvert de Rn .


3. On note
Fi = (x1 , . . . , xn ) ∈ Rn ai ≤ xi ≤ bi


alors
n
Fi
\
[a1 , b1 ] × · · · × [an , bn ] =
i=1

Donc si on prouve que les (Fi )i sont fermés, on peut conclure. Or

Fi = (x1 , . . . , xn ) ∈ Rn xi − ai ≥ 0 ∩ (x1 , . . . , xn ) ∈ Rn
 
− xi + bi ≥ 0

Donc Fi est fermé en tant qu’intersection de deux fermés (d’après 4.).


2. Le singleton est un pavé particulier.

6
a
! Personne n’a jamais dit que le contraire de “ouvert” était “fermé” ! Un ensemble qui n’est pas ouvert n’est pas
nécessairement fermé ! Il existe des ensembles ni ouverts ni fermés, comme par exemple [0, 1[ dans R.
a
! Une intersection quelconque d’ouverts n’est pas nécessairement un ouvert tout comme une union quelconque de
fermés n’est pas un fermé. Par exemple :
\ 1 1 
− , = {0}
n∈N
n+1 n+1
[ 1 
0, 1 − = [0, 1[
n∈N
n+1

Définition 10. Soit A une partie de Rn . On dit que A est bornée (ou est une partie bornée) s’il existe un réel M > 0 tel que

∀X ∈ A , kXk ≤ M

Remarque 15. Une partie A est bornée si et seulement il existe une boule centrée en 0 qui contienne A .

Proposition 15. Les boules ouvertes et les boules fermées de Rn sont toutes bornées.

Démonstration. Soit X ∈ Rn et r > 0. Alors pour tout Y ∈ B(X, r)

kY k = kY − X + Xk ≤ kXk + kY − Xk < kXk + r

donc B(X, r) ⊂ B(0, kXk + r). De même, B(X, r) ⊂ B(0, kXk + r).

Remarque 16. On en déduit que toute partie A de Rn est bornée si et seulement si elle est incluse dans une boule (ouverte
ou fermée) de Rn .

Lemme 16. Soit X = (x1 , . . . , xn ) ∈ Rn . Alors



kXk ≤ n × max |xi |
1≤i≤n

Démonstration. Pour tout i ∈ J1, nK, xi2 ≤ max1≤ j≤n x2j , donc
n n
kXk2 = ∑ xi2 ≤ ∑ 1≤max x2j = n max x2j
i=1 i=1 j≤n 1≤ j≤n


donc kXk ≤ n max |x j |.
1≤ j≤n

Proposition 17. 1. Tout segment de Rn est borné.


2. Tout pavé de Rn est un bornée.

Démonstration. — Soit X,Y ∈ Rn , on pose M = max(kXk , kY k). Soit Z ∈ [X,Y ], alors il existe t ∈ [0, 1] tel que Z =
tY + (1 − t)X, donc

kZk = ktY + (1 − t)Xk ≤ t kY k + (1 − t) kXk ≤ tM + (1 − t)M = M

donc [X,Y ] ⊂ B(0, M).


— Soit (a1 , . . . , an ) et (b1 , . . . , bn ) ∈ Rn tel que pour tout i, ai ≤ bi . On pose
n
P = ∏[ai , bi ]
i=1

et soit X = (x1 , . . . , xn ) ∈ P, alors pour tout i, xi ∈ [ai , bi ] donc |xi | ≤ ci = max(bi , −ai ). En posant M = n max ci ,
1≤i≤n
on a
√ √
kXk ≤ n max |xi | ≤ n max ci = M
1≤i≤n 1≤i≤n

donc X ∈ B(0, M).

7
Remarque 17. Les droites affines et les hyperplans affines ne sont pas bornées. Les sous-espaces vectoriels de Rn ne sont
pas bornées (excepté {0}).
Proposition 18. — L’intersection d’une famille quelconque de parties bornées de Rn est une partie bornée de Rn .
— La réunion d’une famille FINIE de parties bornées de Rn est une partie bornée de Rn .
Démonstration. — Soit (Ai )i∈I une famille de parties bornées de Rn et soit
A = Ai
\

i∈I

Soit i ∈ I, Ai est borné donc il existe M > 0 tel que Ai ⊂ B(0, M). Donc
A ⊂ Ai ⊂ B(0, M)
A est donc bornée.
— Soit A1 , . . . , A p des parties bornées de Rn et soit
p
A = Ai
[

i=1

Alors, pour tout i ∈ J1, pK, comme Ai est bornée, il existe Mi > 0 tel que Ai ⊂ B(0, Mi ). En posant M = maxi Mi , on
a
p
∀i ∈ J1, pK, Ai ⊂ B(0, M) ⇒ Ai = B(0, M)
[

i=1

III) Graphe d’une fonction


On considère une partie A non vide de Rn et une fonction f : A → Rn .

III-1) Généralités
Définition 11. Soit f une fonction définie sur A ⊂ Rn à valeurs dans R. On appelle graphe de la fonction f l’ensemble
G ( f ) = (x1 , . . . , xn , y) ∈ Rn+1 (x1 , . . . , xn ) ∈ A et f (x1 , . . . , xn ) = A


Remarque 18. Pour n = 1, on obtient une courbe, pour n = 2, on parle de surface et pour tout n ≥ 3, on parle d’hypersurface.
Exemple 2. Un premier exemple d’hypersurface est l’hyperplan affine. En effet, on considère une fonction
f : (x1 , . . . , xn ) ∈ Rn 7→ a1 x1 + · · · + an xn + b
(appelée fonction affine sur Rn ) où a1 , . . . , an , b sont des réels, alors le graphe de f est un hyperplan affine de Rn+1 d’équation
a1 x1 + · · · + an xn − y + b = 0.

8
III-2) Lignes de niveau
Définition 12. Soit f une fonction définie sur A ⊂ Rn à valeurs dans R. Soit λ ∈ R. On appelle ligne de niveau λ de f
l’ensemble des points X = (x1 , . . . , xn ) de A tels que f (X) = λ .

Remarque 19. Une ligne de niveau est une partie de A ⊂ Rn . Il s’agit (en général) véritablement d’une ligne que pour
n = 2, sinon il s’agit plutôt d’hypersurface de niveau dans le cas général.

Remarque 20. L’ensemble des lignes de niveau de f constitue une partition du graphe de f .

Remarque 21. La ligne de niveau λ de f peut-être identifié à l’intersection entre le graphe de f et l’hyperplan affine
d’équation y = λ .

Exemple 3. Voici trois représentations de surfaces en SCILAB : la première correpond à f (x, y) = x2 + y2 , la seconde à
g(x, y) = x2 et la troisième à h(x, y) = x2 − y2 . On peut représenter en SCILAB les lignes de niveau en couleur.

Exercice 2. Expliciter les lignes de niveau pour les fonctions :


— f (x, y) = x2 + y2
— g(x, y) = x2 + y
— h(x, y) = exp(−x2 − y2 )

IV) Limites et continuité


On considère dans tout ce paragraphe une partie A non vide de Rn .

IV-1) Définitions
Définition 13. Soit X ∈ A .
— Soit ` ∈ R. On dit que f a pour limite ` en X, notée lim f (Y ) = `, si :
Y →X

∀ε > 0, ∃α > 0, ∀Y ∈ A , kY − Xk ≤ α =⇒ | f (Y ) − `| ≤ ε.

— On dit que f est en continue en X si f admet pour limite f (X) en X, i.e.

∀ε > 0, ∃α > 0, ∀Y ∈ A , kY − Xk ≤ α =⇒ | f (Y ) − f (X)| ≤ ε.

Remarque 22. On peut réécrire ces définitions avec la notion de boules fermées : f est continue en X si et seulement si

∀ε > 0, ∃α > 0, ∀Y ∈ A ∩ B(X, α), | f (Y ) − f (X)| ≤ ε.

Remarque 23. Si X n’appartient pas à A , on peut quand même définir une notion de limite en X à condition que X soit
voisin de A (par exemple, on peut définir une limite en 0 pour une fonction définie sur ]0, 1] ). En fait, on dit que X est
adhérent à A si pour tout ε > 0,
B(X, ε) ∩ A 6= 0/
(par exemple l’ensemble des points adhérents à ]0, 1] est [0, 1]) de cette manière, on peut prolonger les définitions précédentes
au cas où X n’est pas dans A mais est adhérent à A . Ainsi, lorsque X est adhérent à A mais n’appartient pas à A , on pourra
prolonger f par continuité en X si et seulement si f admet une limite ` ∈ R en X, en posant f (X) = `.

9
Définition 14. Soit f une fonction définie de A dans R. On dit que f est continue si elle est continue en tout point de A .
Pour toute partie B ⊂ A , on dit que f est continue sur B si sa restriction f|B est continue.
Proposition 19. Soit ` ∈ R et soit X ∈ Rn , un point adhérent à A . Soit f et g deux fonctions de A → R tel que
∀Y ∈ A , | f (Y ) − `| ≤ g(Y )
et tel que lim g(Y ) = 0. Alors lim f (X) = `.
Y →X Y →X
Démonstration. Conséquence du théorème des gendarmes.

Corollaire 20. Soit f une fonction définie sur A dans R. On suppose qu’il existe une constante K > 0 telle que
∀X,Y ∈ A , | f (X) − f (Y )| ≤ K kX −Y k .
Alors f est continue sur A .
Démonstration. Soit X ∈ A , montrons que l’application Y 7→ kX −Y k a pour limite 0 lorsque Y → X. En effet, pour tout
ε > 0, en prenant α = ε dans la définition de la convergence, on a bien
∀Y, kY − Xk ≤ ε, |kX −Y k − kX − Xk| = kX −Y k ≤ ε
Donc par la proposition précédente, on a bien la continuité de f en Y pour tout Y ∈ A .

Proposition 21. 1. Les fonctions constantes sur A sont continues sur A .


2. Les fonctions affines de Rn sont continues sur Rn .
3. Pour tout i ∈ J1, nK, la fonction (x1 , . . . , xn ) 7→ xi est continue.
4. La fonction X 7→ kXk est continue sur Rn .
Démonstration. 2. Soit (a1 , . . . , an ) ∈ Rn non nul, et soit b ∈ R. On pose la fonction
f : (x1 , . . . , xn ) 7→ a1 x1 + · · · + an xn + b
Soit X = (x1 , . . . , xn ) et Y = (y1 , . . . , yn ) deux points de Rn . Alors
| f (X) − f (Y )| = |a1 x1 + · · · + an xn + b − (a1 y1 + · · · + an yn + b)|
= |a1 (x1 − y1 ) + · · · + an (xn − yn )|
= |hA , X −Y i| où A = (a1 , . . . , an )
≤ kAk kX −Y k
On en déduit que f est continue sur Rn .
1 & 3 Les fonctions constantes et la fonction (x1 , . . . , xn ) 7→ xi sont des cas particuliers des fonctions affines.
4. Par l’inégalité triangulaire
∀X,Y ∈ Rn , |kXk − kY k| ≤ kX −Y k .
On en déduit que la fonction est continue.

Exercice 3. Montrer que la fonction suivante, définie sur R2 est continue en (0, 0) :
 2 2 4
 x ln(1 + y ) − y si (x, y) 6= (0, 0)
f : (x, y) 7→ x2 + y2
0 si (x, y) = (0, 0).

Correction. Soit (x, y) 6= (0, 0), alors


x2 ln(1 + y2 ) − y4
| f (x, y) − f (0, 0)| =
x2 + y2
1
|x|2 ln(1 + y2 ) + |y|4

≤ 2 2
x +y
or pour tout t ∈] − 1, +∞[, ln(1 + t) ≤ t (inégalité de concavité), donc
1 2 2 4 x 2 y2 + y4
= y2

|x| ln(1 + y ) + |y| ≤
x 2 + y2 x2 + y2
or lim y2 = 0, donc par encadrement, la fonction est bien continue en (0, 0).
(x,y)→(0,0)

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Proposition 22. Soit X ∈ A . Si f est continue en X, alors il existe r > 0, tel que f est bornée sur B(X, r) ∩ A .

Remarque 24. Cela revient à dire que f est bornée sur un voisinage de X.

Démonstration. Par définition, si f est continue en X, alors pour ε = 1,

∃α > 0, ∀Y ∈ B(X, α) ∩ A , | f (X) − f (Y )| ≤ 1

or par inégalité triangulaire

| f (Y )| − | f (X)| ≤ | f (Y ) − f (X)| ≤ 1 ⇒ ∀Y ∈ B(X, α) ∩ A , | f (Y )| ≤ | f (X)| + 1

donc f est bornée.

IV-2) Caractérisation séquentielle



une suite d’éléments de Rn et L ∈ Rn . On dit que la suite Xk

Définition 15. Soit Xk k∈N k∈N
converge vers L si :

∀ε > 0, ∃K ∈ N, ∀k ≥ K, kXk − Lk ≤ ε.

Remarque 25. La suite (Xk )k∈N converge vers L si et seulement si la suite réelle kXk − Lk k∈N
tend vers 0.

Lemme 23. Soit X = (x1 , . . . , xn ) ∈ Rn . Alors, pour tout i ∈ J1, nK,

|xi | ≤ kXk

Démonstration. Pour tout i ∈ J1, nK,


n
xi2 ≤ ∑ x2j = kXk2 .
j=1

Proposition 24. Soit Xk k∈N une suite d’éléments de Rn et L ∈ Rn . Pour tout k ∈ N, on note Xk = (xk,1 , . . . , xk,n ) et L =


(`1 , . . . , `n ). Alors, la suite (Xk )k∈N converge vers ` si et seulement si pour tout i ∈ J1, nK, la suite (xk,i )k∈N converge vers `i .

Démonstration. Si la suite (Xk )k∈N converge vers L, alors lim kXk − Lk = 0. Donc pour tout i ∈ J1, nK, et pour tout k ∈ N
k→+∞

|xk,i − `i | ≤ kXk − Lk

donc par encadrement, lim xk,i = `i .


k→N
Supposons que pour tout i ∈ J1, nK, lim xk,i = `i , alors
k→+∞

n
kXk − Lk2 = ∑ (xk,i − `i )2
i=1

converge vers 0 en tant que somme finie de suites qui tendent vers 0. On en déduit que (Xk ) converge vers L.

Théorème 1 (Caractérisation séquentielle de la continuité). Soit X ∈ A et soit f une fonction définie sur A . La fonction
 f
est continue en X si et seulement pour toute suite (Xk )k∈N d’éléments de A qui converge vers X, la suite réel f (Xk ) k∈N
converge vers f (X).

Remarque 26. Ce théorème permet notamment de prouver qu’une fonction n’est pas continue en un point en exhibant une
suite (Xk )k∈N qui converge vers X mais tel que ( f (Xk )) ne converge pas vers f (X).

Exercice 4. Étudier la continuité de la fonction f en tout point d’abscisse 0



sin 1  sin(y) si x 6= 0,
2
f : (x, y) ∈ R 7→ x
0 si x = 0

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IV-3) Opérations sur les fonctions continues
On prolonge les résultats connues pour des fonctions définies sur R.
Proposition 25. Soient f et g deux fonctions continues sur A .
1. Pour tout λ ∈ R, la fonction f + λ g est continue sur A .
2. La fonction f g est continue sur A .
3. Si f ne s’annule pas sur A , alors 1/ f est une continue sur A .
Démonstration. Même preuve que dans le cas de fonctions définies sur R. On le fait que pour le premier :
Soit X ∈ A et soit ε > 0, montrons que f + λ g est continue en X. On sait que f est continue en X donc
ε
∃α f > 0 ∀Y ∈ B(X, α f ) ∩ A , | f (Y ) − f (X)| ≤
2
de même g est continue en X donc
ε
∃αg > 0 ∀Y ∈ B(X, αg ) ∩ A , |g(Y ) − g(X)| ≤
2|λ |
en posant α = min(α f , αg ) on a donc

∀Y ∈ B(X, α), | f (X) + λ g(X) − f (Y ) − λ g(Y )| ≤ | f (X) − f (Y )| + |λ ||g(X) − g(Y )| ≤ ε

Définition 16 (Fonctions polynomiales à n variables). — On appelle fonction monomiale à n variables, toute fonction
de la forme
(x1 , . . . , xn ) 7→ x1k1 · x2k2 · · · xnkn
où (k1 , . . . , kn ) ∈ Nn .
— On appelle fonction polynomiale à n variables, toutes fonctions égales à une combinaison linéaire de fonctions
monomiales à n variables.
Exemple 4. La fonction
(x, y, z) 7→ x3 y − 4xyz2 + 2y3 z2 − 5z − z7 + 2
est une fonction polynomiale à 3 variables.
Proposition 26. Une fonction polynomiale à n variables sur Rn est une fonction continue.
Démonstration. Une combinaison linaire de fonctions continues est une fonction continue, donc il s’agit seulement de mon-
trer qu’une fonction monomiale est continue.
Un produit fini de fonctions continues est une fonction continue donc il s’agit seulement de montrer que la fonction
(x1 , . . . , xn ) 7→ xik est continue. Cette fonction est continue en tant que produit fini de fonctions continues.

Proposition 27 (Composition). Soient f : A → R et g : I → R deux fonctions telles que I soit un intervalle de R tel que
f (A ) ⊂ I. Alors si f est continue en X ∈ A et g continue en f (X) alors g ◦ f est continue en X. En particulier, si f est
continue sur A et g continue sur I alors g ◦ f est continue sur A .
Proposition 28. Soit f une fonction définie de A dans R et soient h1 , . . . , hn : I → R des fonctions définies sur un intervalle
I de R. On définit la fonction h : I → Rn par
t 7→ (h1 (t), . . . , hn (t))
et on suppose que h(I) ⊂ A . Alors, si pour tout i ∈ J1, nK la fonction hi est continue en x et si f est continue en (h1 (x), . . . , hn (x)),
alors la fonction
I → R
f ◦h :
t 7→ f (h1 (t), . . . , hn (t))
est continue en x. En particulier, si les fonctions h1 , . . . , hn sont continues sur I et si f est continue sur A , alors f ◦ h est
continue sur I.
Exemple 5. Justifier que la fonction
p
(x, y) 7→ cos(x) x2 + y2 + ln(1 + x2 |y|)

est continue sur R2

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Remarque 27. Le deuxième point de la proposition nous permet d’obtenir des moyens plus fins pour montrer la dis-
continuité d’une fonction f : trouver une façon continue d’approcher le point X (i.e. trouver une application continue
h : t 7→ (h1 (t), . . . , hn (t)) tel que h(x) = X) tel que f ◦ h ne tend pas vers f (X) lorsque x → X.

Exercice 5. Montrer que la fonction suivant n’admet pas de prolongement continue sur R2

x2 − 2y2
f : (x, y) 6= (0, 0) 7→ x
x 2 + y4

Correction. Si on regarde les fonctions g : x 7→ f (x, x) et h : x 7→ f (x2 , x), on obtient des limites différentes en (0, 0). En
effet
−x2 −1
lim f (x, x) = lim x 2 = lim x =0
x→0 x→0 x + x4 x→0 1 + x2

et
x4 − 2x2 x2 − 2
lim f (x2 , x) = lim x2 = lim = −1
x→0 x→0 2x4 x→0 2
La fonction ne peut être prolongée par continuité en 0.

Corollaire 29. Soit g une fonction continue sur R. Alors, pour tout i ∈ J1, nK, la fonction

(x1 , . . . , xn ) 7→ g(xi )

est une fonction continue sur Rn .

Démonstration. Cette fonction est la composée de

(x1 , . . . , xn ) 7→ xi et t 7→ g(t)

qui sont deux applications continues.

IV-4) Fonctions partielles


On considère une fonction f définie sur A ⊂ Rn , et soit X un point de A . On s’intéresse ici au comportement de f (Y )
lorsque Y est au voisinage de X mais se déplace le long d’une droite passant par X.

Définition 17. On appelle fonction partielle de f en X toute fonction de la forme

t 7→ f (X + tu)

où u est un vecteur de Rn . Cette fonction est définie sur t ∈ R X + tu ∈ A .




Remarque 28. La fonction partielle t 7→ f (X + tu) revient à regarder la fonction f le long de la droite DX,u .

Proposition 30. Si la fonction f est continue en X, alors toutes ses fonctions partielles en X sont des fonctions continues en
0.
a
! La réciproque est fausse ! On peut reprendre la fonction
( 2 2
−y
x xx2 +y 4 si (x, y) 6= (0, 0)
f : (x, y) 7→
0 si (x, y) = (0, 0)

En effet, on a déjà vu que la fonction n’est pas continue en (0, 0), pourtant pour tout u = (a, b) ∈ R2 \ {(0, 0)}, donc pour
t 6= 0
t 2 a2 − 2t 2 b2 a2 − 2b2
f ((0, 0) + t(a, b)) = f (ta,tb) = ta 2 2 4 4 = ta 2 2 4 −→ 0
t a +t b a + t b t→0

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IV-5) Continuité et topologie
Proposition 31. Soit f : Rn → R une fonction continue sur Rn .
1. Pour tout ouvert O de R, f −1 (O) = X ∈ Rn f (X) ∈ O (l’image réciproque de O par f ) est un ouvert de Rn .


2. Pour tout fermé F de R, f −1 (F ) = X ∈ Rn f (X) ∈ F (l’image réciproque de F par f ) est un fermé de Rn .




Démonstration. 1. Soit X ∈ f −1 (O), alors il existe x ∈ O tel que f (X) = x. Comme O est un ouvert de R, il existe
ε > 0 tel que ]x − ε, x + ε[⊂ O. Or, par continuité de f en X, on a

∃α > 0, ∀Y ∈ B(X, α), | f (Y ) − f (X)| = | f (Y ) − x| ≤ ε/2 < ε


| {z }
⊃B(X,α)

donc
∀Y ∈ B(X, α), f (Y ) ∈]x − ε, x + ε[⊂ O
donc B(X, α) ⊂ f −1 (O). On en déduit que f −1 (O) est ouvert.
2. Soit F un fermé de R, alors F est ouvert. De plus, f −1 (F ) et f −1 (F ) forment une partition de Rn (car pour tout
X ∈ Rn , soit f (X) ∈ F , soit f (X) 6∈ F ), on en déduit que f −1 (F ) = f −1 (F ) . Par 1, on en déduit que f −1 (F )


est fermé (car son complémentaire est ouvert).

Exemple 6. — Les lignes de niveau d’une fonction f continue sont fermés puisque qu’il s’agit d’ensemble de la forme
f −1 ({λ }) (les singletons étant des fermés de R).
— De même, si f est continue, l’ensemble {X ∈ Rn f (X) < λ } = f −1 (] − ∞, λ [) est ouvert et l’ensemble {X ∈
Rn f (X) ≤ λ } = f −1 (] − ∞, λ ]) est fermé.
— Un hyperplan affine est un fermé car c’est l’image réciproque de {0} d’une application affine (donc continue).

Théorème 2. Soit f une fonction continue sur K ⊂ Rn , une partie bornée fermée et non vide de Rn . Alors f est bornée et
atteint ses bornes.

Démonstration. Admis

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