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Département des Sciences de l’Education

Unité de psychosociologie de l’Education

Système éducatif ivoirien


Cours de préparation
 Prologue
 Texte introductif
 Qu’est ce qu’un système éducatif ?
 Notion de politique éducative
 Missions fondamentales de l’éducation
 Objectifs des systèmes éducatifs
 Finalités du système éducatif ivoirien
 Buts du système éducatif ivoirien
 Principes (valeurs) du système éducatif ivoirien
 Offre éducative
 Demande éducative
 Contextes pour comprendre le système éducatif ivoirien
 Quelques thèmes généraux de l’éducation :
o Education pour tous (ept)
o Scolarisation primaire universelle (spu)
o Alphabétisation
o Education non –formelle : l’éducation ou la formation tout au
long de la vie

I. ORIENTATIONS GENERALES

 Deux périodes et deux plans stratégiques serviront d’appui à la


construction de l’analyse.

 Les périodes

a)Au détour de la colonisation

 Huit dates pionnières

b) L’indépendance

 Le démarrage du processus éducatif avec quatre dates de


référence
 Trois (03) grandes concertations nationales sur l’école
ivoirienne

 Deux plans stratégiques

- Le plan national de
développement du secteur éducation
formation (PNDEF 1998-2010)

- Les périodes

- Le plan à moyen terme (PAMT


,2012- 2014)

II. ANALYSE DU SYSTEME EDUCATIF IVOIRIEN : FONCTIONNEMEN T

1. Fonctionnement

1.1 : les faiblesses

 Les difficultés d’accès à l’école

 les lacunes de l’offre scolaire

 les difficultés de la demande scolaire

 La dégradation des infrastructures scolaires

1.2. Les performances du système éducatif ivoirien

 Préscolaire

 Primaire

 Secondaire

 Supérieur

1.3. Les indicateurs d’évaluation de la scolarisation

 Couverture scolaire

 Profil de scolarisation
 Prologue
L’éducation constitue un droit fondamental
indispensable, au développement de l’individu et de la société et
nécessairement au bien-être de tous et de chacun. Tous les
enfants, filles et garçons équitablement, ont droit à une
éducation de base de qualité. Une éducation de base de qualité
permet aux filles et aux garçons d’accéder aux connaissances de
base et aux compétences de la vie courante pour vivre leur
citoyenneté en toute responsabilité et participer pleinement à la
vie de la Nation, de leur communauté et de leur famille.
L’éducation permet une vie meilleure
En Côte d’Ivoire, le droit à l’éducation de base pour une
frange importante des enfants n’est pas encore assuré. Près d’un
enfant âgé de 6 à 11 ans sur deux ne va pas à l’école, avec un
décalage entre les garçons et les filles (59% contre 51%), et un
écart plus prononcé entre le milieu urbain et le milieu rural (66%
contre 48%)
Ce faible taux de scolarisation est essentiellement
attribuable à l’insuffisance de l’offre éducative : insuffisance de
maîtres et d’établissements scolaires. Les enfants qui accèdent à
l’école ne bénéficient pas toujours d’un enseignement de qualité
avec comme conséquence une faible probabilité d’atteindre la 5è
année du primaire (52%)
La faible qualité de l’offre d’éducation affecte également
la motivation des parents à scolariser leurs enfants

. Qu’est-ce qu’un système éducatif ?

Un système éducatif est constitué de toutes les composantes et acteurs


interagissant dans l’enseignement et la formation.

Pourquoi étudier les systèmes éducatifs ?

L’étude des systèmes éducatifs permet de comprendre le


fonctionnement, les mécanismes et leurs effets, d’identifier les points forts
et les points faibles des différents systèmes. Le fait que les différentes
composantes soient en interaction et en contexte explique pourquoi un
simple transfert d’une disposition particulière qui semble efficace ailleurs
n’est pas une garantie de résultats.
 NOTION DE POLITIQUE EDUCATIVE

Une politique éducative est une orientation rationnelle et cohérente donnée à


l’ensemble des pratiques et faits d’éducation d’un pays ou d’une communauté d’états.
C’est l’expression d’une volonté politique consciente de conception et de mise en œuvre
du système national.

A ce titre, elle est initiée, coordonnée et placée sous la responsabilité d’un


gouvernement, un ministère ou de l’ensemble des ministres chargés de l’éducation. Elle
relève donc du politique et des rapports de forces entre les différents partenaires de
l’éducation : l’Etat, les syndicats d’enseignants ou d’étudiants, les partis politiques,
parents d’élèves, la communauté internationale (UNESCO, UNICEF), les médias, les
ONG d’éducation.

Cette politique d’éducation est avant tout un champ d’action et doit :

1°) Faire des choix entre plusieurs possibles

2°) Prendre des décisions et prévoir les conséquences économiques et


financières de celles-ci

3°) Prévoir les mesures d’accompagnement relatives aux conséquences négatives.

4°) Rechercher les ressources éducatives nécessaires à la mise en œuvre des


politiques d’éducations (ressources humaines, financières, didactiques et infra
structurelles)

 Mission fondamentale de l’éducation

Le système éducatif doit :


- répondre à une exigence économique, sociale, culturelle pour les populations
les plus pauvres (l’école doit leur donner le moyen de concevoir leur propre
richesse en tenant compte de leur culture)
- répondre à une exigence Etatique.

- relever le défi de la technologie.

En effet chacun attend quelque chose de l’éducation : parents d’élèves,


enfants, jeunes tous mettent beaucoup d’espoir en elle si cette dernière répond à cette
exigence Mais l’éducation ne peut tout faire et certains espoirs qu’elle suscite seront
forcements déçus. Il faut donc assumer des choix qui peuvent être difficiles, s’agissant
notamment d’équité et de qualité des systèmes éducatifs. Ces choix sont des choix de
société qui varient selon les pays.

Les stratégies adoptées par chaque pays obéissent à une régulation d’ensemble.
Il appartient donc aux politiques d’éclairer l’avenir par une vision à long terme,
d’assurer à la fois la stabilité du système éducatif et sa capacité à se reformer, de
garantir la cohérence de l’ensemble tout en établissant des priorités et d’ouvrir un
véritable débat de société sur les choix en matière d’éducation.
 Objectifs concrets des systèmes éducatifs en général.
1. Accroître la qualité des systèmes d’éducation et de
formation
- veiller à renforcer la qualité de la formation des
enseignants et des formateurs et consacrer un
effort à l’acquisition des compétences de base qui
doivent être actualisées
- améliorer l’aptitude des citoyens à lire ,écrire
et calculer , notamment en qui concerne les tic , les
compétences transversales ( apprendre à
apprendre ,travailler en équipe)
- améliorer l’adéquation entre les ressources et
les besoins.
2. Faciliter l’accès de tous à l’éducation et à la
formation à tous les stades de la vie.
Le modèle social contemporain de cohésion
sociale doit permettre à tous les citoyens d’accéder
aux systèmes d’éducation et de formation formels
et non formels en facilitant notamment le passage
d’une filière d’éducation à une autre.
L’ouverture des systèmes d’éducation et de
formation accompagnée d’un effort pour
rendre ces systèmes plus attrayants ,voire aussi
adaptés aux besoins des différents groupes
concernés ,peuvent jouer un rôle importants pour
la promotion d’une citoyenneté active ,de l’égalité
des chances et d’une cohésion sociale durable
3. Ouvrir l’éducation et la formation à
l’environnement local et au reste du monde
Cet objectif comprend la construction d’un
espace mondialisé d’éducation et de formation par
la mobilité et par l’enseignement des langues
étrangères d’une part et le renforcement des liens
avec le monde du travail, de la recherche et la
société civile dans son ensemble d’autre part.
4. Améliorer le niveau de l’éducation et de la
formation en Afrique
La coopération en Afrique exige un niveau
de compétence homogène afin garantir un meilleur
échange culturel, économique et social voire
politique .entre les Etats.
5. Actualiser la définition des
compétences de base pour la société de la
connaissance
La mobilité, l’universalité et l’évolution
permanente de la société contemporaine exigent
une veille renouvelée des compétences de base pour
une meilleure employabilité des citoyens du monde.
 Finalités du système éducatif en Côte d’Ivoire
Il vise à former un citoyen :
- libre, responsable de ses actes, digne, respectueux des
droits humains, capable de s’approprier des valeurs de
justice sociale
- ayant le goût de l’effort, au travail bien fait, de la
recherche permanente de l’excellence et capable
d’initiative personnelle et de créativité
 Buts et valeurs du système éducatif en Côte d’Ivoire
o Buts
Il vise à :
- favoriser l’accès des apprenants à la culture
générale,
- créer l’esprit critique et d’innovation,
- assurer l’éducation civique, morale t physique
de l’enfant,
- développer l’apprentissage des méthodes et
technique d’organisation du travail
o valeurs du système éducatif

- Les grands principes du système éducatif inspiré de la France.

 La liberté de l'enseignement

 La gratuité

 La neutralité

 La laïcité

 L'obligation scolaire

1. La liberté de l'enseignement
En Côte d’Ivoire, le service public d'enseignement coexiste avec des
établissements privés, soumis au contrôle de l'État et pouvant bénéficier de son aide
(en contrepartie d'un contrat signé avec l'État).
La liberté d'organiser et de dispenser un enseignement est une manifestation
de la liberté d'expression .Cependant l'État est le seul habilité à délivrer diplômes et
grades universitaires : les diplômes délivrés par les écoles privées n'ont pas de valeur
officielle sauf s'ils sont reconnus par l'État. La réglementation des examens se fait à
l'échelle nationale.
2. La gratuité
Le principe de gratuité de l'enseignement primaire public a été posé
dès la fin du XIXe siècle par la loi du 16 juin 1881 en France. L'enseignement
dispensé dans les écoles et les établissements publics est gratuit.

3. La neutralité
L'enseignement public est neutre : la neutralité philosophique et politique s'impose
aux enseignants et aux élèves.

4. La laïcité

La laïcité ou sécularisme est le principe de séparation de l’Etat et de la religion


et donc l’impartialité de l’Etat à l’égard ses confessions religieuses
Le respect des croyances des élèves et de leurs parents implique

 l'absence d'instruction religieuse dans les programmes

 la laïcité du personnel

 l'interdiction du prosélytisme (désigne l’attitude de celui qui cherche à susciter


l’adhésion d’un public pour le rallier à sa cause)

La liberté religieuse a conduit à instituer une journée libre par semaine


laissant du temps pour l'enseignement religieux en dehors de l'école.

5. L'obligation scolaire.
Depuis la loi Jules Ferry du 28 mars 1882, l'instruction est obligatoire. Cette
obligation s'applique à partir de 6 ans, pour tous les enfants français ou étrangers
résidant en France. Mais cette obligatoire scolaire en France n’est pas formellement
affirmée en Côte d’Ivoire. C’est seulement le 14 juillet 2015 que le gouvernement
ivoirien envisage de prendre une loi sur l’obligation scolaire en Côte d’Ivoire
 L’offre d’éducation
Les parents qui doivent scolariser leurs enfants ou les étudiants qui souhaitent
poursuivre leurs études font face à un ensemble d'établissements, d'intervenants, de
règles, de possibilités de financement qui déterminent les conditions dans lesquelles
l'apprentissage va être possible et les connaissances validées. Il s'agit d'un système
complexe que les élèves et les étudiants contribuent d'ailleurs
 La notion de demande d’éducation

La théorie économique de la demande d'éducation, due à


Gary Becker, repose sur l'idée que les individus déterminent leur
parcours scolaire et universitaire de façon rationnelle, en fonction
du rendement de l'investissement en capital humain qu'il
représente.
Les systèmes éducatifs doivent assurer les mêmes chances à tout le monde, respecter
la diversité des cultures et répondre à tous les types de demande.

Dans les pays en voies de développement, la très forte demande d’éducation


s’accompagne d’une pénurie de ressources et les choix difficiles conduisent à faire
l’impasse sur certaines demandes d’éducation.

Dans les pays développés, qui par comparaison sont moins étranglés par les
contraintes financières, les choix en matière de politique d’éducation se présentent
moins comme des alternatives brutales.

Dans un cas comme dans l’autre, l’afflux des demandes d’éducation impose des
choix. Les décideurs se trouvent alors confrontés à des intérêts contradictoires car
derrière ces demandes se profilent des attentes légitimes qui correspondent toutes aux
missions fondamentales de l’éducation.

L’éducation doit être vue au sens large. Elle ne vise pas uniquement l’offre
éducative et les méthodes d’enseignements, mais aussi les financements, la gestion,
l’orientation générale et la poursuite des objectifs à long terme. Elle renvoie également
aux notions de droit à l’éducation, d’équité, d’égalité, d’allocation globale des ressources
et relève des pouvoirs politiques.
 CONTEXTES POUR COMPRENDRE L’EDUCATION EN COTE
D’IVOIRE

a- Contexte national

La Côte d’Ivoire s’étend sur une superficie de


 322.462 Km2
 22.671.331 habitants en 2014, (graph)
 2.6 % : taux moyen d’accroissement démographique en 2014
 <35 ans, 77,7% de la population totale.
 9,1% : croissance du PIB
 6,7/% : taux de croissance du PIB réel par habitant
 Dépense publique d’éducation en %du PIB en 2013 : 5,2
L’éducation constitue un droit fondamental indispensable,
indispensable au développement de l’individu et de la société et
nécessairement au bien –être.de tous et de chacun. Tous les
enfants, filles et garçons équitablement, ont droit à une
éducation de base de qualité. Une éducation de base de qualité
permet aux filles et aux garçons d’accéder aux connaissances de
base et aux compétences vie courante pour vivre leur citoyenneté
en toute responsabilité et participer pleinement à la vie de la
Nation, de leur communauté et de leur famille. L’éducation
permet une vie meilleure
En Côte d’Ivoire, le droit à l’éducation de base pour une
frange importante des enfants n’est pas encore assurée. Près
d’un enfant âgé de 6 à 11 ans sur deux ne va pas à l’école, avec
un décalage entre les garçons et les filles (59% contre 51%), et un
écart plus prononcé entre le milieu urbain et le milieu rural (66%
contre 48%)
Ce faible taux de scolarisation est essentiellement
attribuable à l’insuffisance de l’offre éducative : insuffisance de
maîtres et d’établissements scolaires. Lee enfants qui accèdent à
l’école ne bénéficient pas toujours d’un enseignement de qualité
avec comme conséquence une faible probabilité d’atteindre la 5è
année du primaire (52%).La faible qualité de l’offre d’éducation
affecte également la motivation des parents à scolariser leurs
enfants

b) Le contexte international
 1990 lors de la conférence mondiale sur l’éducation à JOMTIEN
(Thaïlande).

Tirant les leçons du peu de progrès réalisé depuis cette conférence 10 ans plutôt,
le forum mondial sur l’éducation qui s’est tenu à Dakar en en
 avril 2000 forum mondial sur l’éducation à Dakar qui marque une
nouvelle donne de solidarité et de responsabilité au niveau mondial : les
pays ayant pris des engagements sérieux et présentant un plan crédible
pour la réalisation des objectifs Education Pour Tous (EPT) seraient
soutenus par les bailleurs de fonds dans leurs efforts pour la part de
financement qui manquerait à l’appel au niveau national.
 Cet engagement fort a été renforcé par la reprise des deux objectifs
de Dakar :
Celui de la parité entre garçons et filles dans l’accès à l’éducation en
2005pour le cycle primaire et secondaire et en 2015 pour tous les niveaux
d’éducation.
Celui de la scolarisation primaire universelle d’ici 2015 parmi les
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) adopté à New York en
sept 2000.
Ainsi les questions liées à l’éducation des filles et à l’importance
d’atteindre la parité l’égalité entre garçons et filles dans l’éducation sont bien
documentés et figurent en bonne place dans les objectifs du millénaire pour le
développement et l’Education pour Tous(EPT).

 THEMES GENERAUX D’EDUCATION

1 :L’Education Pour Tous (EPT)

Le mouvement vers l’Education Pour Tous est le reflet de l’engagement pris par
la Communauté internationale de fournir une éducation de base de qualité pour tous :
enfants, jeunes et adultes.

Lors du Forum mondial sur l’Education tenu à Dakar en 2000, 164 gouvernements
parmi lesquels 44 d’Afrique avaient identifié six objectifs qu’ils se sont engagés à
atteindre à l’échéance de 2015.
 les six objectifs EPT
Les six objectifs clés en matière d’éducation qui visent à répondre aux besoins
d’apprentissage de tous les enfants, jeunes et adultes en 2015 au plus tard.
1. Objectif Développer et améliorer sous tous leurs aspects la protection et l’éducation
de la petite enfance, et notamment des enfants les plus vulnérables et défavorisés.
2. Objectif Faire en sorte que d’ici 2015 tous les enfants, notamment les filles, les
enfants en difficulté et ceux appartenant à des minorités ethniques, aient la possibilité
d’accéder à un enseignement primaire obligatoire et gratuit de qualité et de le suivre
jusqu’à son terme.
3.Objectif Répondre aux besoins éducatifs de tous les jeunes et de tous les adultes en
assurant un accès équitable à des programmes adéquats ayant pour objet l’acquisition
de connaissances ainsi que de compétences nécessaires dans la vie courante.
4. Objectif Améliorer de 50 % les niveaux d’alphabétisation des adultes, et notamment
des femmes, d’ici à 2015, et assurer à tous les adultes un accès équitable aux
programmes d’éducation de base et d’éducation permanente.
5. Objectif Eliminer les disparités entre les sexes dans l’enseignement primaire et
secondaire d’ici 2005 et instaurer l’égalité dans ce domaine en 2015 en veillant
notamment à assurer aux filles un accès équitable et sans restriction à une éducation
de base de qualité avec les mêmes chances de réussite.
6. Objectif Améliorer sous tous ses aspects la qualité de l’éducation dans un souci
d’excellence de façon à obtenir pour tous des résultats d’apprentissage reconnus et
quantifiables - notamment en ce qui concerne la lecture, l’écriture et le calcul et les
compétences indispensables dans la vie courante
2. Scolarisation primaire universelle
La scolarisation primaire universelle (SPU) consiste à assurer un enseignement
primaire gratuit à tous les enfants, notamment les filles, les minorités ethniques et les
enfants les plus démunis. Étant à la fois un des six objectifs de l’Éducation pour tous et
un des Objectifs du millénaire, la SPU est un enjeu qui se trouve au cœur des politiques
éducatives des pays.
L’AFD oriente principalement ses interventions en faveur de la réalisation de la SPU,
notamment dans les pays les moins avancés (PMA).

Les objectifs de la scolarisation primaire universelle et leur mesure

Lors de la conférence de Jomtien en 1990, la SPU a d’abord été conçue comme


l’accès généralisé à l’éducation. C’est ce que le taux brut de scolarisation du
primaire mesure puisqu’il est un indicateur de la capacité d’accueil du système
éducatif : il rapporte le nombre d’enfants scolarisés dans l’enseignement primaire au
nombre d’enfant en âge de l’être.

Mais cet indicateur ne reflète pas la proportion d’enfants qui bénéficient d’une
scolarité primaire complète puisque les taux d’abandon en cours de cycle sont élevés
dans beaucoup de pays en développement. C’est dans cette optique que le forum de
Dakar et le sommet du millénaire pour le développement ont fixé comme indicateur de
suivi le taux d’achèvement du cycle primaire.

À long terme, l’objectif de la SPU est l’alphabétisation durable de la population.

Les freins à la réalisation de la scolarisation primaire universelle

De nombreux freins s’opposent à la réalisation de la SPU à la fois du côté de


l’offre éducative, en termes de marges de manœuvre pour les gouvernements, et du
côté de la demande éducative chez les familles.
On note plusieurs freins du côté de l’offre éducative :
 le manque de ressources financières des gouvernements : la pression fiscale est
limitée et la concurrence pour l’affectation des ressources est extrêmement élevée ;

 le manque d’infrastructures scolaires : le nombre d’écoles n’est pas suffisant et


les écoles existantes ne peuvent pas toujours dispenser tous les niveaux de cours,
ce qui est une des causes des abandons ;

 le manque de ressources humaines : le manque de professeurs et de formateurs


est souvent préjudiciable au bon fonctionnement des écoles ;
 la précarité des conditions d’apprentissage : les classes surchargées, les
professeurs peu formés, les faibles moyens pédagogiques disponibles, un nombre
d’heures de cours insuffisant et un absentéisme élevé sont autant de freins à une
éducation de qualité ;

 la mauvaise gestion qui ne favorise pas une distribution équitable et


rationnelle des ressources disponibles au profit des établissements scolaires.

On peut aussi distinguer des freins à la réalisation de la SPU du côté de la demande


éducative :

 le coût des études : les frais d’inscriptions ou autres frais d’écolage peuvent être
prohibitifs pour les familles les plus pauvres ;

 la perception du coût d’opportunité : les familles doivent choisir entre scolariser


leurs enfants ou les faire participer aux activités domestiques. L’arbitrage sera en
défaveur de l’école si cette dernière ne répond pas aux attentes des familles ou si
l’enfant y est rapidement en échec (redoublement).
3. Alphabétisation
Le niveau d'alphabétisation (capacité à lire et à écrire) est l'un des éléments qui
permettent d'évaluer le degré de développement d'un pays. Si, à l'échelle mondiale, le
niveau d'instruction a globalement progressé, il présente encore de considérables
disparités selon les pays.

L’alphabétisation est un droit humain fondamental, et la base de


l’apprentissage tout au long de la vie. Facteur déterminant du développement social et
humain, elle permet de transformer les vies.
 Pour les individus, mais aussi pour les familles et les sociétés, c’est un
instrument d’autonomisation qui améliore la santé, les revenus et les relations
que l’on tisse avec le monde extérieur.
 Pour l’échange de savoirs, les compétences en alphabétisation doivent évoluer,
comme la technologie elle-même. De l’internet à la messagerie textuelle, la mise
à disposition d’un nombre croissant de moyens de communication permet une
participation plus active à la vie sociale et politique. Une communauté
alphabétisée est une communauté dynamique, qui échange des idées et
s’implique dans les débats.
 L’analphabétisme, en revanche, est un obstacle à une vie meilleure, et peut
même engendrer l’exclusion et la violence.
Depuis plus de 65 ans, l’UNESCO œuvre pour que l’alphabétisation demeure
une priorité sur l’agenda international et sur les agendas nationaux. Grâce à ses
programmes d’alphabétisation appliqués dans le cadre de la scolarisation formelle et
non formelle dans le monde entier, l’Organisation déploie de nombreux efforts pour
que l’ensemble du monde soit alphabétisé.

 Près de 800 millions d’adultes analphabètes dans le monde


17 septembre 2014 - 800 millions d’adultes sont analphabètes dans le monde, soit 16
% de la population mondiale. 410 millions vivent en Asie et 190 millions en Afrique
subsaharienne.

781 millions de personnes de plus de 15 ans sont analphabètes dans le monde, soit
16 % environ de la population mondiale de cet âge. Dans les pays riches, la quasi-
totalité de la population est alphabétisée. 410 millions d’analphabètes vivent en Asie
du Sud et de l’Ouest, 187 millions en Afrique subsaharienne.

Dans ces régions, le nombre d’analphabètes a augmenté depuis 1999, passant


de 156 à 186 millions en Afrique subsaharienne et de 390 à 409 millions en Asie du
Sud et de l’Ouest. Mais la progression a été moins marquée que la population.
Résultat, les taux d’alphabétisme ont, eux progressé (de 57 % à 59 % en Afrique
subsaharienne et de 59 % à 63 % en Asie du Sud et de l’Ouest). Un phénomène lié à
la progression de la scolarisation des jeunes. :

 80 % des femmes sont alphabétisées dans le monde contre 89 % des


hommes, ce qui, en creux signifie que le taux d’analphabètes est deux fois plus
élevé chez les femmes que les hommes (20 % contre 11 %). En Afrique
subsaharienne, en Asie du Sud et de l’Ouest seule la moitié des femmes sont
alphabétisées, alors que 68 % et 74 % des hommes le sont. Dans les pays
arables, la proportion de femmes atteint seulement 69 %, contre 85 % chez les
hommes. Dans certains territoires, les progrès sont très lents : en Afrique
Subsaharienne, l’écart de taux d’alphabétisation entre hommes et femmes a
très peu évolué entre 1999 et 2012, se réduisant de 20 à 18 points.

Au bout du compte, la population en marge de l’écrit se réduit en


proportion de la population totale, mais demeure considérable. Une situation
d’autant plus alarmante que partout dans le monde la maîtrise de l’écrit devient de
plus en plus indispensable, qu’il s’agisse de l’accès aux services, à l’information ou
pour la défense de ses droits.

4. L’ÉDUCATION NON-FORMELLE OU COMMENT APPRENDRE TOUT AU LONG DE LA


VIE

Pour apprendre, il y a d’autres lieux que l’école. Les concepts de société de la


connaissance et d’éducation tout au long de la vie démontrent qu’il est possible
d’apprendre à tout moment, en tous lieux et à tout âge. A l’ère des nouvelles
technologies et de l’échange permanent d’informations, les opportunités
d’apprentissages n’ont de cesse de se multiplier.
En ce sens on distingue de l’éducation formelle, celle qui se déroule durant la
période de scolarité obligatoire, l’éducation informelle et l’éducation non-formelle.
Cette dernière est caractérisée par ceci qu’elle se déroule selon un processus établi,
mais sans validation et en faisant prévaloir l’échange, l’initiative et l’égalité entre les
participants.
L’éducation non-formelle offre donc l’opportunité de mieux se connaître et
d’approfondir ses connaissances, compétences et aptitudes tout au long de sa vie.
Comment se définit l’éducation non-formelle ? Quelle place est-elle amenée à
occuper dans nos sociétés ? Pourquoi et comment faut-il en développer la
reconnaissance ? Comment les associations investissent-elles ce champ de l’éducation
non-formelle ?
Formel, non-formel et informel sont des notions en usage pour penser
l’éducation, la formation et l’apprentissage tout au long de la vie et nous devons à la
Commission européenne et au CEDEFOP1) de leur avoir donné une posture universelle
au tournant des années 20002), si bien qu’aujourd’hui on y réfère soit pour y adhérer,
tout ou partie, ou pour s’en distancer. Rappelons les définitions.
L’apprentissage formel est celui qui est dispensé dans un contexte organisé et
structuré (par exemple dans un établissement d’enseignement ou de formation, ou sur
le lieu de travail), et qui est explicitement désigné comme apprentissage (en termes
d’objectifs, de temps ou de ressources). L’apprentissage formel est intentionnel de la
part de l’apprenant; il débouche généralement sur la validation et la certification.
L’apprentissage non-formel est intégré dans des activités planifiées qui ne sont
pas explicitement désignées comme activités d’apprentissage (en termes d’objectifs, de
temps ou de ressources) mais qui comportent un important élément d’apprentissage.
L’apprentissage non formel est intentionnel de la part de l’apprenant.
L’apprentissage informel découle des activités de la vie quotidienne liées au
travail, à la famille ou aux loisirs. Il n’est ni organisé ni structuré (en termes d’objectifs,
de temps ou de ressources). L’apprentissage informel possède la plupart du temps un
caractère non intentionnel de la part de l’apprenant.

I. ORIENTATIONS GENERALES POUR COMPRENDRE LE SYSTEME EDUCATIF IVOIRIEN

1.1. Au détour de la colonisation : l’antériorité du système éducatif ivoirien


 8 août 1887 : création de la première école primaire à Elima avec 33
écoliers africains (1erinstituteurFritz –Emile Jeand’Heur.
 1890 : transfert de cette école à Assinie par Marcel Treich-Laplène
 A partir de cette date d’autres écoles furent créées à Jacqueville,
Grand Bassam, Moossou et Tabou, toutes sur le littoral
 1904 : 896 écoliers en Côte d’Ivoire.
 1911 : La Côte d’Ivoire comptait un groupe scolaire central, à
Bingerville, seize(16) écoles régionales et 26 écoles de villages
 1912 : Loua Beugré, 1er instituteur ivoirien diplômé, sorti de l’Ecole
Normale de Saint Louis
 1946 : Compagnons de l’aventure initié par Houphouet Boigny, alors
député à l’assemblée Constituante pour scolariser les jeunes ivoiriens
dans les lycées français.
 1958 : création du centre d’enseignement supérieur
1.2 :L’indépendance (1960-2015)
La scolarisation: priorité des priorités avec 42% du budget national

 Le démarrage du processus éducatif

o 09 janvier 1964: transformation du centre d’enseignement


supérieur en université
o 1966-1967: construction massive d’établissements secondaires
o 1970: début de l’enseignement télévisuel pour pallier au manque
des instituteurs (l’avènement des télés –maîtres).
o 1981: abandon de l’enseignement télévisuel.

 Les grandes concertations sur l’école

 1977: réforme Usher de l’enseignement


 1985: concertation sur l’école avec le ministre Balla Kéita
 1995: concertation sur l’école avec le ministre Saliou
Touré

o Deux plans stratégiques

 Plan national de développement du secteur Education / formation


(PNDEF ,1998-2010))

 Plan d’Action A Moyen TERME(P.A.M.T) Secteur


Education/Formation 2012-2014

1. Plan national de développement du secteur Education / formation


(PNDEF ,1998-2010))

 défis à relever

- La recherche de l’efficacité

- La valorisation des ressources

- Le développement de culture qui renforce notre identité culturelle et l’universalité.

 Axes sociaux et politiques

-L’unité nationale

-L’approfondissement de la démocratie

-La promotion de l’Homme


-La discrimination positive

-L’équité et le genre

-La réussite économique.

 Objectifs du PNDEF

-Atteindre un taux de scolarisation universelle et conduire 60% des enfants à la fin de


la formation de base.

-Promouvoir l’accès des filles à l’école

-Améliorer le taux d’alphabétisation de 40 à 80% en 2015

-Améliorer la qualité de l’enseignement

-Promouvoir la formation professionnelle

-Améliorer le management

-Décentraliser

-Renforcer la recherche

2. Plan d’Action A Moyen TERME(PAMT) Secteur Education/Formation


2012-2014 pour la période post- crise

1. Les objectifs généraux du PAMT sont de deux ordres :

 Réinstaller urgemment le système d’éducation dans ses


fondamentaux en se focalisant sur les défis conjoncturels post-
crises; et d

 Assurer des bases solides de son développement dans la


durée en prenant en compte les défis structurels antérieurs à la
crise et qui demeurent.

Le PAMT cherche, pour


les prochaines années à atteindre trois objectifs spécifiques :

 restaurer le système éducatif qui a souffert de la crise en


accordant une priorité à l’Enseignement Primaire et au Premier
Cycle du secondaire essentiellement dans les zones qui ont été
les plus affectées;
 assurer un progrès substantiel vers l’universalisation d’un
enseignement primaire de qualité;

 corriger le déséquilibre constaté depuis longtemps entre la


partie basse et la partie haute de la pyramide du système
d’éducation 2. DEFIS DU SECTEUR EDUCATION EN CÔTE
d’IVOIRE

 La crise a accentué le déficit de l’offre d’éducation et les contraintes


de la demande.

 Au plus fort moment de la crise, le secteur de l’éducation a enregistré:

 environ un million d’enfants déscolarisés,

 800.000 élèves qui ont perdu entre quatre à six mois de scolarisation,

 des milliers d’enseignants qui, pour des raisons de sécurité, ont migré
à l’intérieur ou à l’extérieur du pays ;

 des détériorations importantes de son patrimoine mobilier et


immobilier.

3. PRIORITES ACTUELLES EN MATIERE D’EDUCATION EN CÔTE d’IVOIRE

 Une option renouvelée et plus claire vers l’universalisation de


l’enseignement primaire à travers des mesures particulières:

 Une stimulation de la demande éducative pour aider les enfants les


plus vulnérables (en particulier les filles) à fréquenter l’école par des
mesures qui diminuent ou compensent les charges familiales :

 Une alphabétisation des jeunes, des adultes donnant la priorité aux


femmes et cherchant à améliorer la promotion économique, culturelle et
sociale des apprenants.

 Une offre alternative d’éducation innovante aux enfants


déscolarisés ou non scolarisés par l’extension des dispositifs des « classes
passerelles» aux cursus accélérés, et par des partenariats avec Une
réorganisation du premier cycle de l’enseignement secondaire (PCES),
de ses modalités et contenus afin de:

 Une expansion suivie du second cycle du secondaire marquée par

o une amélioration de la qualité de l’enseignement secondaire à travers


l’augmentation des dépenses de fonctionnement des établissements
scolaires de 2,7% des dépenses courantes à 11% en 2020;

o une expansion des filières scientifiques.


 Un recadrage de l’offre d’Enseignement Technique et la Formation
Professionnelle (ETFP) par :

o une adaptation des formations à la demande sociale des formés et du


secteur productif;

o un développement de l’apprentissage traditionnel renforcé pour les


jeunes issus du cycle primaire;

o une mise en place d’une offre sectorielle par branche plus propice aux
partenariats avec les employeurs sur la base d’un cadre national de
qualifications et de certifications;

o une maîtrise des coûts unitaires de formation, des infrastructures et


des équipements.

 Une redynamisation de l’Enseignement Supérieur par :

o la régulation des flux et leur orientation planifiée vers des filières en


adéquation avec la demande des employeurs ;

o le développement de filières courtes de formation pour rééquilibrer


l’offre en direction des filières scientifiques, techniques destinées à
l’insertion professionnelle des diplômés;

o l’organisation des cursus selon la structure LMD.

 Une amélioration de la qualité et de l’efficacité de l’enseignement


par :

o la mise en œuvre d’un programme de formation initiale et continue


des enseignants et de l’encadrement pédagogique du primaire et du
secondaire ;

o l’augmentation du ratio élèves/livres dans les disciplines


fondamentales,

o la mise en place de trois sous-cycles de compétences au primaire pour


réduire les redoublements ;

o l’évaluation régulière des acquis des apprentissages des élèves.

 Une volonté d’engagement budgétaire d’augmenter les ressources


internes pour l’éducation pour atteindre 26% du budget de l’Etat en
2020 et d’en assurer une distribution efficace entre sous-secteurs.

 Une plus grande efficacité de la gestion du système éducation par :


o le renforcement des fonctions critiques de l'administration

o l’amélioration des méthodes, organisation et procédures de gestion


des élèves, personnel enseignant et non enseignant, des examens, des
dépenses courantes;

o le développement de systèmes d’information, de gestion et de suivi et


d’évaluation.

II.FONCTIONNEMENT DU SYSTEME EDUCATIF IVOIRIEN

1.1 : Les faiblesses

 Les difficultés d’accès à l’école

 les lacunes de l’offre scolaire

 les difficultés de la demande scolaire

 la dégradation des infrastructures scolaires

1.2. Les forces du système éducatif

1.3. Les indicateurs d’évaluation des scolarisations

1.1. LES FAIBLESSES

1. Les faiblesses liées à l’offre et à la demande d’éducation

2. un taux d’analphabétisme élevé ‘ entre 45 % pour les autorités ivoiriennes et 51%


selon l’UNESCO

3. des performances insatisfaites

4. de fortes inégalités dans les scolarisations et l’appropriation des ressources


publiques

5. des contraintes budgétaires (21,7%) actuellement

6. des infrastructures dégradées et insuffisantes

7. des ressources insuffisantes et mal formées

8. le développement de l’incivilité scolaire


9. la mauvaise gouvernance de l’administration du système éducatif notamment la
gestion stratégiques des établissements scolaires primaires et secondaires

10. de fortes disparités dans le système éducatif ivoirien’ En Côte d’Ivoire près de la
moitié les dépenses publiques en éducation ne profitent qu’au 10% des plus éduqués
du système

11. Les défis d’une scolarisation primaire universelle

12. Le faible rendement du système au regard des moyens colossaux investis


dans ce secteur.

Deux paramètres permettent de mesurer le rendement d’un système. Ce sont


les rendements internes et externes.

1. L’offre éducative

 Au niveau de l’accès à l’école.

Le faible niveau de participation au système éducatif pour l’ensemble des


enfants de la Côte d’Ivoire et qui frappe plus particulièrement les filles est largement
dû à l’offre éducative. En effet cette dernière reste nettement insuffisante pour
répondre à la demande et aux besoins :

 éloignement de l’école qui pénalise plus les filles que les garçons

 insuffisance d’écoles et de salles de classes

 Insuffisance de maîtres

 faible pourcentage de femmes enseignantes susceptibles de servir


de modèles aux écolières (seulement 21,3% de l’ensemble des
personnels enseignants du primaire en 2001-2002 est du sexe féminin)

 écoles pas toujours accueillantes et adaptées pour les filles.

L’environnement scolaire joue souvent un rôle négatif, quand il n’ya pas de


latrines ou de latrines séparées pour les filles et les garçons ou quand il n’ya pas d’eau.
Enfin, les filles subissent de mauvais traitements ou un harcèlement sexuel à l’école,
toutes choses qui ne rassurent ni elles-mêmes ni leurs parents.

Parallèlement, de nombreux facteurs constituent des freins à la demande


d’éducation pour les filles notamment les facteurs socio culturels (mariages
précoces, travail domestique, image négative de l’école et plus récemment le conflit)
entraînent des rejets ou des réticences vis-à-vis de l’école qui là encore touchent
nettement plus les filles que les garçons.
 Au niveau du maintien de la rétention et du rendement
interne impossibilité pour les élèves de poursuivre localement leur scolarité
caractéristiques de l’école (contenu de l’enseignement, calendrier et rythme scolaires)

coûts directs (frais d’écolage

 coûts d’opportunité (représentations de l’école)


 la fréquence des redoublements

Taux de redoublement très élevé à tous les niveaux d’étude

. 2006-2007

. 20%, dans le primaire avec 32%au cm2

. 10% au 1er cycle du secondaire avec 21% en 3è

.15% au second cycle avec 24% en terminale.

 Problèmes liés au personnel d’enseignement

. Insuffisance du personnel enseignant et formateur à tous les niveaux

.mauvais suivi des élèves

.répartition irrationnelle des enseignants

 Faible capacité de management des établissements scolaires


 Une sous scolarisation des filles

D’une manière générale, le rendement interne de l’enseignement de base reste


faible, en particulier pour les filles .Si les taux de redoublement sont très élevés et
de façon quasi identique pour les élèves des deux sexes tout au long du primaire,
les taux de promotion des filles sont plus faibles que ceux des garçons, indiquant un
niveau d’abandon beaucoup important pour les filles. Ce phénomène est nettement
perceptible à partir de la quatrième année (CE2) du primaire.

Les taux très élevés d’abandon des filles (7,5% au CE2 et 9,8 au CM1 contre
respectivement 4,6%et 2,4% pour les garçons en 2001-2002 ont pour causes aussi bien
les facteurs déjà mentionnés et liés aux conditions scolaires (violences et
harcèlement au sein de l’école, inadaptation des contenus scolaires et des conditions
d’accueil) et au milieu (mariages précoces, travaux domestiques, pauvreté.)

En conséquence, les taux d’achèvement des cycles sont médiocres en


particulier pour les filles. Le maintien des filles à l’école (ou l’achèvement des cycles
scolaires) reste donc une préoccupation importante, qui pèse lourdement sur le
rendement interne du système éducatif. Les mêmes constats sont toujours valables
pour l’enseignement secondaire général et technique.

 Au niveau de la qualité de l’éducation

La qualité de l’enseignement reste un des aspects préoccupants de l’ensemble du


système éducatif .Elle dépend essentiellement de facteurs qui ont tous une incidence
directe sur l’éducation des filles :

-la faiblesse du recrutement, de la formation continue des maîtres, comme du suivi


et de l’encadrement pédagogique ;

- l’absence e formation systématique en genre et en équité en classe ;

-insuffisance des manuels scolaires;

- la faiblesse des apprentissages qui développent les compétences de la vie courante ;

- la persistance des comportements et des stéréotypes sexistes dans les pratiques de


classes et à l’école, du harcèlement et des abus sexuels, ainsi que les mauvais
traitements.

 Au niveau institutionnel

Trois ministères au niveau de l’Etat sont responsables de l’Éducation de la jeune fille:

 Le ministère de l’Éducation Nationale à travers la direction de


l’Extrascolaire et des activités Coopératives (DESAC) qui assure :

_ La coordination de la mobilisation et des initiatives

_ L’exécution du suivi et l’évaluation de toutes les activités tendant à l’accès et au


maintien des filles à l’école

 Le ministère de la Famille et des affaires Sociales

La vocation transversale de la mission de ce ministère et son intérêt pour


l’habilitation sociale et le renforcement du pouvoir économique de la femme,
constituent des atouts dont aura besoin la stratégie nationale de développement de
l’éducation de la fille en Côte d’Ivoire.

 Le ministère de l’Intérieur par l’intermédiaire de la décentralisation, du


fait des actions de proximité des collectivités locales, le ministère de
l’Intérieur est un interlocuteur incontournable pour conduire les actions
de promotions de l’éducation des filles mais insuffisamment impliqué
dans la stratégie actuelle de réduction de la pauvreté
la faible capacité de planification, de programmation et
d’évaluation.

En réalité, en matière d’ouverture d’école, la planification n’a pas toujours été


respectée c’est-à-dire les estimations correctes des besoins d’éducation surtout de
marché en main d’œuvre n’ont pas été effectuées. On n’a pas pris suffisamment en
compte les possibilités budgétaires de l’Etat. Par ailleurs, les bilans diagnostic ont été
négligés.

Le poids des dépenses de personnel, de transfert et d’intervention


constitue la troisième véritable épine du milieu éducatif.

En fait, l’Etat de Côte d’Ivoire, s’est engagé dans une revalorisation audacieuse de la
condition du personnel enseignant, des élèves et étudiants. Pour les premiers, c’était
le décrochage du statut général de la fonction publique, les logements gratuits (de
1976 à février 1982). Pour les seconds c’est-à-dire les élèves et étudiants se sont les
attributions de bourses et aides et l’amélioration des conditions générales d’étude
par la gratuité du transport, de l’hébergement et de restauration. Des subventions
accordées à l’enseignement privé laïc et confessionnel. Face à cette situation, ces
dépenses sont considérées comme insupportables d’autant plus que leur impact sur
la qualité de l’enseignement n’est pas évident. Les dépenses du personnel de
l’enseignement représentent 98 % du budget. Ce qui signifie qu’il reste très peu pour
les investissements et la conséquence c’est le manque de matériel pédagogique de
base.

la dégradation du patrimoine mobilier et immobilier.

 Ici, la crise va conduire à des restrictions budgétaires au niveau de l’entretien


des locaux et du matériel pour les nouveaux investissements. Cette situation va
provoquer la dégradation d’une grande partie des établissements scolaires et
universitaires. De plus, l’encombrement des classes par les effectifs pléthoriques
va également accélérer l’usure et la dégradation du patrimoine mobilier.

Le faible rendement du système au regard des moyens colossaux


investis dans ce secteur.

Deux paramètres permettent de mesurer le rendement d’un système. Ce sont


les rendements internes et externes.

 Le rendement interne du système s’apprécie par :

 les taux d’admission,


 d’abandon et

 de redoublement.

o Le taux d’admission en 6ème se situait autour de 25 % dans les


années 1995.Sur la période 1990-1994, il était libellé ainsi 21 % en 1990,
22% en 1991, 20 % en 1992, 26 % 1993.

En seconde, la situation est identique. Le taux de réussite varie autour


de 25 %.

Au BAC, il tourne autour de 20 %.

Les taux de redoublement au niveau des différents cycles de formation


sont élevés et se présentent ainsi :

60 % au CM2 dont 55 % de filles et 45 % de garçons.

Le taux de survie d’une cohorte de 1000 élèves de CP1, est de :

 468 élèves au CM2, soit 46,8 % ;

 126 en 6ème ; 12,6%

 97 en 3ème soit 9,7 % ;

 31 en seconde soit 3,1 % et

 13 en terminale soit 1,3 %.

Autrement dit, il n’y avait que 13 élèves qui arrivaient en terminale sans redoubler et
réussissaient au BAC.

Par ailleurs le système éducatif ivoirien comporte trois goulots


d’étranglement.

 Le premier se situe à l’entrée de la classe 6ème, au sortir du CM2,


 le second à partir de la classe de 3ème, et
 le troisième à l’entrée dans le supérieur au sortir de la terminale.

 Le rendement externe, dans son rapport à l’employabilité

Le rendement externe est lié à l’adéquation de l’éducation aux exigences de


l’environnement économique et du marché du travail. Il s’agit en réalité de l’efficacité
des produits de l’école c’est-à-dire le taux de placement des diplômés sur le marché
du travail. D’où la problématique de savoir si les ressources humaines produites par
le système sont toujours conformes aux attentes et aux besoins. En tout état de cause,
il existe une discordance entre les produits de l’école et la qualification ou la
spécialisation réelle nécessaire pour assurer une croissance économique. En effet, les
diplômes qui symbolisent la préparation à un genre de travail ne correspondent pas
aux qualifications et aux spécialisations effectives pour accomplir le travail. On
assiste à une mauvaise utilisation des gens formés. Par ailleurs, un autre problème
lié au rendement externe du système éducatif est celui du chômage des diplômés. Au
fur et à mesure que l’enseignement se généralise, de plus en plus de personnes
instruites se retrouvent en concurrence serrée devant des emplois de moins en moins
nombreux.

 DISPARITES DANS LE SYSTEME EDUCATIF IVOIRIEN

L’analyse des disparités dans la scolarisation permet de tirer les enseignements ci-
dessous.

 Des disparités au niveau de l’accès au primaire selon le genre, le lieu de


résidence et le niveau de vie

Toutes les couches de la population selon ces caractéristiques ne


présentent pas les mêmes chances d’accès à l’éducation et le déséquilibre
de chance d’accès augmente avec le niveau .Les filles, enfants vivant en
milieu rural et les enfants vivant dans des ménages modestes sont les plus
défavorisés

 Des disparités au niveau de l’achèvement du primaire selon le genre, le


lieu de résidence et le niveau de vie

Les chances d’achever le cycle primaire, condition d’une alphabétisation


durable, dépendent de caractéristiques tels que le sexe, le milieu de
résidence ,le niveau de richesse des parents .L’inéquité étant toujours en
défaveur des couches les plus pauvres

 Des disparités au niveau de la rétention selon le genre, le lieu de résidence


et le niveau de vie

Le milieu de résidence, le niveau de richesse des parents ainsi que la


région administrative influent sur les chances de rester à l’école jusqu’à la
fin du primaire. Pour les enfants déjà scolarisés

 De l’équité et des disparités dans la répartition des ressources


publiques

Les inégalités relevées dans le système éducatif en matière d’accès,


d’achèvement, et de rétention ainsi que le déséquilibre entre coûts
unitaires publics par niveau ont une influence significative sur la
répartition des ressources publiques. En Côte d’Ivoire près de la moitié les
dépenses publiques en éducation ne profitent qu’au 10% des plus éduqués du
système

 Les défis d’une scolarisation primaire universelle

Au-delà des disparités garçons /filles, des efforts importants restent à


faire pour combler les inégalités entre les villes et les campagnes d’une part
et entre les plus pauvres et les plus nantis d’autre part.

 Le rendement interne du système s’apprécie par :

 les taux d’admission,

 d’abandon et

 de redoublement.

o Le taux d’admission en 6ème se situe aujourd’hui autour de 79%

o Le BEPC autour 57%

En seconde, la situation est identique. Le taux de réussite varie autour


de 25 %.

Au BAC, il tourne autour de 36 %.

Le taux de survie d’une cohorte de 1000 élèves de CP1, est de :

 468 élèves au CM2, soit 46,8 % ;

 126 en 6ème ; 12,6%

 97 en 3ème soit 9,7 % ;

 31 en seconde soit 3,1 % et

 13 en terminale soit 1,3 %.

Autrement dit, il n’y avait que 13 élèves qui arrivaient en terminale sans redoubler et
réussissaient au BAC.

Par ailleurs le système éducatif ivoirien comporte trois goulots d’étranglement.

 Le premier se situe à l’entrée de la classe 6ème, au sortir du CM2, (en voie de


résolution par l’abandon du concours d’entrée en 6è .Mais le pays peut mieux
faire.)
 le second à partir de la classe de 3ème, et
 le troisième à l’entrée dans le supérieur au sortir de la terminale.
 1.2. LES FORCES OU PERFORMANCES DU SYSTEME EDUCATIF

Les effectifs scolarisés en 2011-2012

 Au préscolaire

 1.358 écoles

 3143 salles de classes

 91.393 élèves et

 4.941 enseignants

 Au primaire

 12.482 écoles

 68.557 salles de classes

 2.920.791 élèves et

 70.016 enseignants

 Au secondaire

 1.213 écoles

 19.274 salles de classes

 1.132.464 élèves et

 31.109 enseignants

o Dans l’enseignement supérieur

 Dépense publique d’éducation en % du PIB, 2013 : 5,2

 Nbre d’étudiants pour 100.000 habitants : 778

 05 universités publiques

 27 universités privées

 22 grandes écoles publiques


 153 grandes écoles privées

Cette belle performance a pu être possible grâce :

1.à la volonté politique continue de l’indépendance à nos jours

1. aux compétences nationales


2. à la disponibilité des partenaires au développement

o UNESCO

o Unicef

o Pnud

o UE

o Save the Children

o Bad

o Apports des collectivités décentralisées.

 les communautés villageoises et les mutuelles de développements


 les districts
 les collectivités territoriales (les communes, les conseils généraux et maintenant
les conseils régionaux).
1.3 : COMMENT EVALUER LE SYSTEME SCOLAIRE ?

1.3.1 : Eléments de couverture scolaire.

Les éléments de couverture scolaire constituent la première classe des


indicateurs d’appréciation des capacités de tout système éducatif. On retient ici deux
indicateurs ;

-le taux brut de scolarisation et

-le taux net de scolarisation


 taux brut de scolarisation

On utilise pour cela le taux brut de scolarisation (TBS), qui est le total des
inscriptions dans l’enseignement primaire sans d’instinct ion d’âges exprimé en
pourcentage de la population officiellement scolarisable à l’école primaire pour une
année donnée .C’est un indicateur du niveau général de participation à l’enseignement
primaire et de la capacité de celui-ci. Ce taux est de 85% en 2014- 2015

 taux net de scolarisation (TNS),


On parle de taux net de scolarisation, lorsqu’on ne dispose pas de données sur les
effectifs par âge .Le taux net de scolarisation est l’inscription dans l’enseignement
primaire du groupe d’enfants ayant l’âge de fréquenter l’école primaire exprimé en
pourcentage de la population correspondante. Ce taux est de 60%en 2014-2015
1.3.2 : Eléments de profil de scolarisation, transition et
parcours scolaire

 Profil de scolarisation: parcours scolaire moyen des individus dans les


conditions actuelles de scolarisation, présentant pour une cohorte de 100
enfants la proportion d’entre eux étant nouvellement inscrits à chaque
année d’études.

Le taux brut de scolarisation d’une part et le taux net également de


scolarisation ne peuvent à eux seuls synthétiser une information exhaustive en
matière de couverture scolaire sur un cycle particulier Afin de mieux appréhender le
parcours scolaire des élèves, il est nécessaire d’avoir recours à une deuxième classe
d’indicateurs spécifiques permettant de juger le niveau d’accès à chaque classe ainsi
que le degré de survie au sein de chaque cycle .Parmi ces indicateurs figurent :
- le taux brut d’admission au cp1
- le taux d’achèvement au primaire
- le taux de transition
a) le taux brut d’admission au CP1

Le taux brut d’admission au cp1 (TBA) est le nombre total d’admis en 1ere année
de l’enseignement primaire sans considération d’âge exprimé en pourcentage de la
population ayant l’âge officiel d’entrée à l’école primaire. Ce taux est de 92%en 2014-
2015
b) le taux d’achèvement dans l’enseignement primaire

C’est l’ensemble des élevés ayant réussi à atteindre le cm2 sur une cohorte
d’enfants inscrits au cp1 .Autrement dit le taux d’achèvement mesure la
proportion des élevés d’une cohorte entrée dans un cycle d’enseignement et qui
atteigne effectivement la fin de ce cycle. Ce taux est 53% en 2014-2015
 . le taux de transition en 6eme

Le taux de transition mesure le nombre de nouveaux élèves entrant dans un cycle


donné d’enseignement en pourcentage des élèves qui se trouvaient l’année antérieur
en fin de cycle précédent. Ce taux est estimé à 66,70% en 2014- 2015

Estimation du profil de scolarisation.

Alors que le taux brut de scolarisation du primaire est estimé se situer autour
de 85% en 2000, cela ne signifie pas pour autant que 85% des enfants ont accès à l’école,
ou que ces 85% ont une scolarité complète.

Deux phénomènes viennent brouiller cette prévision.


1- il s’agit :

 des redoublements de classe.


Ces redoublements sont nombreux à l’école primaire ivoirienne avec une
proportion de redoublement représentant environ 24% pour les effectifs scolarisés pour
l’école primaire.

 les abandons précoces avant la fin du cycle d’enseignement.

Au total on observe qu’en fin du cycle d’enseignement :

-1 sur 3 abandonne la classe de CM2

- 1 sur 4 celle de troisième et

-1 sur 9 la classe de terminale.


 facteurs d’offre et de demande pour rendre compte des scolarisations

Dans les données présentées antérieurement, on observe que tous les enfants
n’ont pas accès à l’école primaire et que seulement une proportion de ceux qui y entrent
atteint la fin du cycle d’enseignement.

Comment expliquer cette situation ?

Concernant l’accès

Il est important de savoir dans quelle mesure ceux qui n’y vont pas sont amenés
à cette situation et les raisons de quelles difficultés.
1- des lacunes au niveau de l’offre scolaire notamment en raison du fait que
l’école est soit, trop éloignée du domicile de l’apprenant ou des parents soit pour
des questions d’ordre financiers.
2- - des difficultés du côté de la demande de scolarisation soit parce que
certaines caractéristiques de l’école ne sont pas perçues comme adéquat par les
familles (par exemple le calendrier scolaire, les contenues d’enseignement et la
pratiques utilisés).

Concernant la rétention au cours du cycle primaire

Pour, ceux qui ont accès à l’école, on trouve de nouveau l’articulation de l’influence
des facteurs d’offre et de demande.
a) du côté de l’offre

Certaines écoles sont incomplètes en ce sens qu’elles n’offrent pas la possibilité de


continuité éducative localement jusqu’à la fin du cycle. Dans ce cas c’est l’école qui
abandonne les élèves.
b) du côté de la demande d’éducation

Ici ce sont les parents qui pensent qu’après quelques temps passé à l’école, il
est temps que les enfants y mettent fin soit parce que plus âgés, soit parce que les
résultats scolaires sont insuffisants.
 Quelques facteurs de la demande d’éducation
o Les facteurs socioéconomiques : la pauvreté.
o Les coûts directs (droits, uniformes, transports…..).
o Les coûts d’opportunité.
o Le besoin de l’enfant pour des tâches agricoles

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