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École Supérieure de l’Éducation et de la Module: Mesure et Intégration

Formation d’Agadir (ESEFA) - UIZ Année Universitaire: 2023/2024


Filière: LE-Mathématiques Semestre: S5

Série 1 : Clans, Tribus, Mesures et Fonctions Mesurables

Exercice 1 :
Soit E un ensemble non vide et infini. On considère la classe suivante :

C = A ∈ P(E) ; A est fini ou AC est fini .




1. Montrer que C est un clan.


2. Soit (xn )n∈N une suite ’infinie’ de E d’éléments deux à deux différents. (Justifier l’existence d’une telle suite " cette
question est facultative "). On considère les parties P = {x2n , n ∈ N} et I = {x2n+1 , n ∈ N}.
a. Montrer que PC est infinie.
b. Déduire que P ∈ / C.
c. Déduire que C n’est pas une tribu.

Correction :
1. • 0/ ∈ C : On sait que card(0) / = 0, donc 0/ ∈ C .
• AC ∈ C : soit A ∈ C . Il y a deux cas : A est fini ou AC est fini.
- Si A est fini, alors (AC )C est fini donc AC ∈ C .
- Si Ac est fini, alors AC ∈ C .
Dans les deux cas AC ∈ C .
• A ∪ B ∈ C : Soient A, B ∈ C . Il y a quatre cas : "A fini et B fini", "AC fini et B fini", "A fini et BC fini", et "AC fini et
BC fini". Mais nous pouvons réduire cela à deux cas : "A fini et B fini" et "AC fini ou BC fini".
- Si "A fini et B fini", alors A ∪ B est fini donc A ∪ B ∈ C .
- Si "AC fini ou BC fini", alors (A ∪ B)C = AC ∩ BC est fini donc A ∪ B ∈ C .
Dans tous les cas AC ∈ C .
Enfin, C est un clan.
2. (a) Il est claire que I ⊂ PC et I est infinie, alors PC est infinie.
(b) Les parties P et PC sont les deux infinie, alors P ∈ / C.
{x2n }. Chaque singleton {x2n } appartient à C et P n’est que réunion dénombrable de
S
(c) Remarquons que P =
n∈N
singletons (éléments de C ), mais, d’après la question 2 − (b), P n’appartient pas à C . Ceci montre que C n’est
pas stable par réunion dénombrables. Alors, C n’est pas une tribu.

Exercice 2 : On définit tout d’abord une classe monotone. Soient E un ensemble et C une classe de parties de E (C ⊂ P(E)).

Définition. On dit que C est une classe monotone si pour toute suite (Ai )i∈N ⊂ C , on a :
+∞
• Si (Ai )i∈N est croissante (i.e. Ai ⊂ Ai+1 , ∀i ∈ N), alors : Ai ∈ C .
S
i=0
+∞
• Si (Ai )i∈N est décroissante (i.e. Ai+1 ⊂ Ai , ∀i ∈ N), alors : Ai ∈ C .
T
i=0
Montrer que C est une tribu si et seulement si C est à la fois un clan et une classe monotone.

Correction :
⇒ ) Triviale. En effet, toute tribu est un clan et est stable par réunion/intersection dénombrable.
⇐ ) Si C est à la fois un clan et une classe monotone, alors C contient l’ensemble vide et est stable par passage au
complémentaire. Il reste a montrer que C est stable par réunion dénombrable.
+∞
Soit (Ai )i∈N une suite d’éléments de C . Si (Ai )i∈N est croissante donc Ai ∈ C . (d’après la définition d’une classe
S
i=0
monotone).

1 P R . K HALID Z GUAID
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Filière: LE-Mathématiques Semestre: S5

Sinon, on définit une autre suite (Bi )i∈N par : B0 = A0 et Bk = Ak ∪ Bk−1 , ∀k ≥ 1. Par définition, la suite (Bi )i∈N est
+∞ k +∞ +∞
Bi ∈ C . D’un autre part, on peut voir que Bk = Ai ∀k ≥ 0 et donc Bi ∈ C .
S S S S
croissante donc Ai =
i=0 i=0 i=0 i=0
Enfin, C est une tribu.

Exercice 3 :
Montrer les égalités ensemblistes suivantes :
   
\ 1 1 [ 1 1
[a, b] = a− ,b+ et ]a, b[= a+ ,b− .
n∈N∗
n n n∈N∗
n n

Avec la convention que [α, β ] = 0/ si β < α.

Correction :    
1 1 1 1
• Il est clair que [a, b] ⊂ a − , b + , ∀n ≥ 1, alors [a, b] ⊂ a− ,b+ .
T
n n n∈N∗ n n
Pour l’inclusion inverse :
 
\ 1 1 1 1 1 1
x∈ a− ,b+ =⇒ a − < x < b + , ∀n ≥ 1 tels que a − < b + .
n∈N∗
n n n n n n

Par passage à la limite, lorsque  que a ≤ x≤ b. Donc, x ∈ [a, b].
 n tend vers l’infini, on obtient
1 1 1 1
• Il est clair que a + , b − ⊂ ]a, b[ , ∀n ≥ 1, alors a+ ,b− ⊂]a, b[.
S
n n n∈N∗ n n
Pour l’inclusion inverse :
   
∗ 1 1 [ 1 1
x ∈]a, b[ =⇒ ∃n ∈ N , x ∈ a + , b − =⇒ x ∈ a+ ,b− .
n n n∈N∗
n n

Exercice 4 :
1. Démontrer que A = {x ∈ R ; ∃n ∈ N∗ , |x − n| < 1n } est un borélien de R.
2. Démontrer que la diagonale ∆ = {(x, x) ∈ R2 ; x ∈ R} est un borélien de R2 .
3. Démontrer que D = {(x, y) ∈ R2 ; x2 + y2 = 1 et x ̸∈ Q} est un borélien de R2 .

Correction :
1. x ∈ A ⇔ (∃n ∈ N∗ , |x−n| < n1 ) ⇔ (∃n ∈ N∗ , n− n1 < x < n+ 1n ) ⇔ (∃n ∈ N∗ , x ∈]n− n1 , n+ 1n [) ⇔ (x ∈ n − 1n , n + 1n ).
S  
n∈N∗
S  1 1

Donc, A = n − n , n + n est un borélien de R.
n∈N∗
2. On considère la fonction continue (donc borélienne) suivante

f : R2 → R
(x, y) 7→ x − y.

Alors, il est clair que ∆ = f −1 ({0}). Or {0} est un borélien de R, donc ∆ est un borélien R2 .
3. Posons A = {(x, y) ∈ R2 ; x2 + y2 = 1} et B = {(x, y) ∈ R2 ; x ̸∈ Q}. Alors, D = A ∩ B. Donc, il suffit de prouver que
A et B sont des boréliens. Clairement, A est un borélienne comme étant l’image réciproque du borélien {1} par la
fonction continue (donc borélienne) f : R2 → R, f (x, y) = x2 +y2 . Remarquons que BC = {(x, y) ∈ R2 ; x ∈ Q} = Q×R
est un Borélien de R2 , donc son complémentaire B l’est aussi. Enfin, D est un borélien.

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Exercice 5 :
Soient (E1 , T1 ) et (E2 , T2 ) deux espaces mesurables, f : E1 → E2 une application mesurable (i.e. f −1 (T2 ) ⊆ T1 ) et µ1 une
mesure sur (E1 , T1 ).
+
Montrer que l’application µ2 : T2 → R définie par

µ2 (B) = µ1 f −1 (B) , ∀B ∈ T2 ,


est une mesure sur (E2 , T2 ). (La mesure µ2 est appelée la mesure-image de µ1 par f (µ2 := f (µ1 )).)

Correction : Remarquons tout d’abord que l’application µ2 est bien définie car f −1 (B) ∈ T1 , ∀B ∈ T2 .
/ = µ1 ( f −1 {0})
• µ2 (0) / = µ1 (0)/ = 0.
• Soit (Bi )i≥0 une suite dénombrables de T2 deux à deux disjoints. Alors, ( f −1 (Bi ))i≥0 est une suite dénombrables de T1
deux à deux disjoints. En effet,
— ∀i ≥ 0, f −1 (Bi ) ∈ T1 . (car f est mesurable).
— ∀i ̸= j ≥ 0, f −1 (Bi ) ∩ f −1 (B j ) = f −1 (Bi ∩ B j ) = f −1 (0)
/ = 0.
/
Alors,     
f −1
S S
µ2 Bi = µ1 Bi ,
i≥0   i≥0
S −1
= µ1 f (Bi ) ,
i≥0
= ∑i≥0 µ1 f −1 (Bi ) ,


= ∑i≥0 µ2 (Bi ) .
D’où µ2 est σ -additive. Enfin, µ2 est une mesure sur (E2 , T2 ).
Exercice 6 :
+
Soit (E, T ) un espace mesurable et µ : T → R une application non-infinie. Alors, µ est une mesure sur (E, T ) si et
seulement si :
1. ∀A, B ∈ T tels que A ∩ B = 0,
/ on a
µ(A ∪ B) = µ(A) + µ(B).
2. Pour toute suite (Ai )i∈N croissante d’éléments de T , on a :
!
+∞
[
µ Ai = lim µ(An ).
n→+∞
i=0

Correction : ⇒] Fait en cours.


⇐] Supposons que (1) et (2) sont satisfaits etmontrons
 que µ est une mesure.
n n
S
Remarquons d’abord que (1) implique que µ Ai = ∑ µ(Ai ) pour toute famille finie de parties mesurables deux à deux
i=0 i=0
disjoints de E.
• µ est une application non-infinie alors ∃A ∈ T tel que µ(A) < +∞. Donc, µ(A) = µ(A ∪ 0)
/ = µ(A) + µ(0)
/ ce qui implique
que µ(0)/ = 0.
i
• Soit (Ai )i≥0 une suite dénombrable d’éléments deux à deux disjoints de T . On pose B0 = A0 et Bi =
S
A j . Clairement la
j=0
nouvelle famille (Bi )i≥0 est une suite croissante d’éléments de T et
S S
Ai = Bi . Par suite :
i≥0 i≥0
! ! !
[ [ i
[ i +∞
µ Ai =µ Bi = lim µ(Bi ) = lim µ Aj = lim ∑ µ(A j ) = ∑ µ(A j ).
i→+∞ i→+∞ i→+∞
i≥0 i≥0 j=0 j=0 j=0

Enfin, µ est une mesure sur (E, T ).

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Exercice 7 :
Soit (E, T ) un espace mesurable. Si (µn )n∈N est une suite croissante de mesures sur (E, T ), alors l’application µ = lim µn
n→+∞
est aussi une mesure sur (E, T ).

Correction : Nous allons utiliser l’exercice 6.


/ = lim µn (0)
L’application µ est évidemment non-infinie. En effet, µ(0) / = lim 0 = 0.
n→+∞ n→+∞
• Soient A et B deux éléments de T tels que A ∩ B = 0.
/ Donc,

µ(A ∩ B) = lim µn (A ∩ B) = lim [µn (A) + µn (B)] = lim µn (A) + lim µn (B) = µ(A) + µ(B).
n→+∞ n→+∞ n→+∞ n→+∞

• Soit (Ai )i∈N une suite croissante d’éléments de T . On a :


! !
+∞
[ +∞
[
 
µ Ai = lim µn Ai = lim lim µn (Ak ) , d’après l’exercice 6.
n→+∞ n→+∞ k→+∞
i=0 i=0

D’une part, en utilisant le fait que µn est croissante,


!
+∞
[
   
µ Ai = lim lim µn (Ak ) ≤ lim lim µ (Ak ) = lim µ (Ak ) (∗)
n→+∞ k→+∞ n→+∞ k→+∞ k→+∞
i=0

D’autre part, on a ! !
+∞
[ +∞
[
µ (Ak ) = lim µn (Ak ) ≤ lim µn Ai =µ Ai ,
n→+∞ n→+∞
i=0 i=0

alors, !
+∞
[
lim µ (Ak ) ≤ µ Ai . (∗∗)
k→+∞
i=0

D’après (∗) et (∗∗), on déduit que : !


+∞
[
lim µ (Ak ) = µ Ai .
k→+∞
i=0

L’exercice 6 montre que µ est une mesure.

Exercice 8 :
Montrer que la mesure de Lebesgue λ satisfait les propriétés suivantes :
1. λ est diffuse, c-à-d : ∀x ∈ Rd , {x} ∈ B(Rd ) et λ ({x}) = 0.
2. λ (Rd ) = +∞, ∀d ≥ 1.
3. Pour toute partie dénombrable D de Rd , on a λ (D) = 0.
4. Pour tout intervalle I de R, la mesure de Lebesgue λ (I) de I est égale à sa longueur "λ (I) = longueur(I)". C-à-d :
• Si I est borné, λ ([a, b]) = λ ([a, b[) = λ (]a, b]) = λ (]a, b[) = b − a.
• Si I est non borné, λ (I) = +∞
5. λ est σ -finie et est finie sur les mesurables bornés.
6. Pour tout ouvert non-vide Ω de Rd , on a λ (Ω) > 0.
7. Si B est un borélien de Rd tel que λ (B) = 0, alors BC est dense Rd .
8. La mesure de Lebesgue est invariante par translation. C-à-d : Pour tout borélien A de Rd , on a

(A + a) est un borélien et λ (A + a) = λ (A), ∀a ∈ Rd .

9. La mesure de Lebesgue est homogène. C-à-d : Pour tout borélien A de Rd , on a

(αA) est un borélien et λ (αA) = |α|d λ (A), ∀α ∈ R.

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Correction :
1. Soit x = (x1 , . . . , xd ) ∈ Rd , alors {x} ∈ B(Rd ) car c’est un fermé. De plus, {x} ⊂ ∏di=1 ]xi − 1n , xi + 1n [ pour tout n ≥ 1.
Alors, !  
d
1 1 2 d
λ ({x}) ≤ λ ∏]xi − , xi + [ = , ∀n ∈ N∗ .
i=1 n n n
Donc, λ ({x}) = 0.
Autrement : On peut aussi utiliser  la continuité décroissante pour montrer que λ ({x}) = 0, il suffit de remarquer
que {x} = ∏di=1 ]xi − 1n , xi + n1 [ . En effet,
T
i≥1
!! !  d
d d
\ 1 1 1 1 2
λ ({x}) = λ ∏]xi − n , xi + n [ = n→+∞
lim λ ∏]xi − n , xi + n [ = n→+∞
lim
n
= 0.
i≥1 i=1 i=1
!
d d
2. On a : ∏] − n, n[⊂ Rd , ∀n ≥ 1. Alors, λ ∏] − n, n[ ≤ λ (Rd ), ∀n ≥ 1. Donc, (2n)d ≤ λ (Rd ), ∀n ≥ 1. Enfin,
i=1 i=1
λ (Rd ) = +∞.
Remarque : On peut aussi utiliser la continuité croissante.
+∞
3. Si D est une partie dénombrable de Rd , donc on peut écrire D = {di ; i ∈ N}. Alors, D = {di } est un borélien de
S
i=0
Rd comme étant réunion de boréliens, et :
!
+∞
[ +∞ +∞
λ (D) = λ {di } = ∑ λ ({di }) = ∑ 0 = 0.
i=0 i=0 i=0

4. Dans le cas où I est borné, il suffit de remarquer que [a, b] =]a, b[∪{a} ∪ {b}, ]a, b] =]a, b[∪{b} et [a, b[=]a, b[∪{a}.
Donc, λ ([a, b]) = λ ([a, b[) = λ (]a, b]) = λ (]a, b[) = b − a..
Dans le cas où I est non borné. C-à-d, I prend l’une des formes suivantes : ] − ∞, a], ] − ∞, a[, ]a, +∞[, [a, +∞[ et R.
Si I = R voir (2).
Dans les autres cas, en utilise ] − ∞, a] ⊃] − n, a], ] − ∞, a[⊃] − n, a[, ]a, +∞[⊃]a, n[ et [a, +∞[⊃ [a, n[, pour tout n ≥ a
et n ∈ N, et en déduit que λ (I) = +∞.
Par exemple, λ (] − ∞, a[) ≥ λ (] − n, a[) = a + n, ∀n ≥ a. Ceci implique que λ (] − ∞, a[) = +∞.
En fait la même chose pour les autres. !
+∞
[ d
d
∏] − n, n[ et λ ∏di=1 ] − n, n[ = (2n)d < +∞. Donc, λ est σ finie.

5. λ est σ finie : On sait que R =
n=1 i=1
λ est finie sur les mesurables bornés : Si A est un borélien borné, alors il existe un pavé rectangle ouvert qui
d
contient A, i.e. ∀i ∈ {1, ..., d}, ∃ai , bi ∈ R, avec ai < bi , tel que A ⊂ ∏]ai , bi [. Ceci implique que
i=1
!
d d
λ (A) ≤ λ ∏]ai , bi [ = ∏(bi − ai ) < +∞.
i=1 i=1

Donc, λ est finie sur les mesurables bornés.


d
6. Soit Ω un ouvert non-vide de Rd . Alors, ∃x = (x1 , . . . , xd ) ∈ Ω, ∃ε > 0 tels que ∏]xi − ε, xi + ε[⊂ Ω. Donc,
i=1
!
d
λ (Ω) ≥ λ ∏]xi − ε, xi + ε[ = (2ε)d > 0.
i=1
◦ ◦ ◦ ◦
7. On sait que B ⊂ B et λ (B) = 0, alors λ (B) = 0. Or B est un ouvert, donc, d’après (6), B = 0.
/ Ceci implique que :
 C

B = B = Rd .
C

Enfin, BC est dense dans Rd .

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8. On considère la fonction suivante ta : Rd → Rd , x 7→ x − a. C’est une translation, donc une fonction continue par
conséquent borélienne. Soit A un borélien de Rd , il est clair que ta−1 (A) = a + A. En effet,

ta−1 (A) = {x ∈ R ; ta (x) ∈ A} = {x ∈ R ; ∃b ∈ A, ta (x) = b} = {x ∈ R ; ∃b ∈ A, x − a = b},


= {x ∈ R ; ∃b ∈ A, x = a + b},
= {x ∈ R ; x ∈ a + A},
= a+A

Donc, a + A est un borélien de Rd . (c’est l’image réciproque d’un borélien par une fonction borélienne).
+
On définit une application µ : B(Rd ) → R de la manière suivante : µ(B) = λ (a + B), ∀B ∈ B(Rd ).
L’application µ est une mesure sur B(Rd ). En effet, µ(B) = λ (a + B) = λ (ta−1 (B)) = ta (µ)(B), donc µ est la mesure
image de λ par la translation (fonction borélienne) ta .
d
Soit ∏]xi , yi [ un pavé rectangle ouvert de Rd , avec xi < yi . Alors,
i=1
! ! !
d d d d
µ ∏]xi , yi [ =λ ∏]xi , yi [+a =λ ∏]xi + ai , yi + ai [ = ∏(yi − xi ).
i=1 i=1 i=1 i=1
!
d d
Donc, µ est mesure qui satisfait µ ∏]xi , yi [ = ∏(yi − xi ), ∀xi , yi ∈ R et xi < yi .
i=1 i=1
Alors, d’après le théorème d’unicité de la mesure de Lebesgue, µ = λ . Enfin, λ (B) = λ (a + B).
9. Si α = 0, alors αB = {0}. Le résultat est évident.
Si α ̸= 0. On considère la fonction suivante h 1 : Rd → Rd , x 7→ αx = xα1 , . . . , xαd . C’est une homothétie, donc une

α
fonction continue par conséquent borélienne. Soit A un borélien de Rd , il est clair que h−1
1 (A) = αA.
α
Donc, αA est un borélien de Rd . (c’est l’image réciproque d’un borélien par une fonction borélienne).
+ 1
On définit une application µ : B(Rd ) → R de la manière suivante : µ(B) = λ (αB), ∀B ∈ B(Rd ).
|α|d
1 1 
−1
 1
L’application µ est une mesure sur B(Rd ). En effet, µ(B) = d
λ (αB) = d
λ h 1 (B) = h 1 (λ )(B), donc
|α| |α| α |α|d α
µ est le produit entre un réel positif et la mesure image de λ par l’homothétie (la fonction borélienne) h 1 .
α
d
Soit ∏]xi , yi [ un pavé rectangle ouvert de Rd , avec xi < yi . Alors,
i=1
Si α > 0 : ! ! !
d d d d
1 1
µ ∏]xi , yi [ = dλ
α ∏ ]αxi , αyi [ = d
α ∏ (αyi − αxi ) = ∏(yi − xi ).
i=1 i=1 i=1 i=1

Si α < 0 :
! ! !
d d d d
1 1
µ ∏]xi , yi [ =
(−α)d
λ ∏ ]αyi , αxi [ =
(−α)d ∏ (αxi − αyi ) = ∏(yi − xi ).
i=1 i=1 i=1 i=1
!
d d
Donc, µ est mesure qui satisfait µ ∏]xi , yi [ = ∏(yi − xi ), ∀xi , yi ∈ R et xi < yi .
i=1 i=1
1
Alors, d’après le théorème d’unicité de la mesure de Lebesgue, µ = λ . Enfin, λ (B) = λ (αB), ou encore
|α|d
λ (αB) = |α|d µ(B)
Exercice 9 :
Soient A une partie d’un ensemble non vide E et T une tribu sur E. La fonction caractéristique (ou indicatrice) 1A : E → R
de A est définie par : 
1 si x ∈ A,
1A (x) =
0 si x ∈ / A.
Monter que 1A est mesurable si et seulement si A est un mesurable.

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Correction : Soit B une partie de R. Le résultat est immédiat lorsqu’on écrit :




 0/ si 1 ̸∈ B et 0 ̸∈ B,
A si 1 ∈ B et 0 ̸∈ B,

1−1
A (B) =  AC si 1 ̸∈ B et 0 ∈ B,

E si 1 ∈ B et 0 ∈ B.

Exercice 10 :
Soient T la tribu engendrée par les parties finies de R, i.e. T = σ ({A ⊂ R ; A est finie}), et C une classe de parties de R
définit par C = A ∈ P(R) ; A est au plus dénombrable ou AC est au plus dénombrable . " Au plus dénombrable signifie
fini ou dénombrable".
1. Montrer que C est une tribu.
2. Montrer que T = C .
3. Comparer T et la tribu borélienne B(R).
4. Soit f : R → R un application injective. Montrer que f est (T , T )-mesurable.
5. Soit f (x) = 1]0,1[ (x). Montrer que f est (B(R), B(R))-mesurable, mais n’est pas (T , T )-mesurable.
Correction :
1. • Il est clair que 0/ ∈ C .
• C est stable par passage au complémentaire. En effet,

A∈C ⇔ A est au plus dénombrable ou AC est au plus dénombrable




⇔ AC est au plus dénombrable ou (AC )C est au plus dénombrable




⇔ AC ∈ C .

• Soit (Ai )i≥0 une famille dénombrable d’éléments de C . On distingue deux cas :
Si Ai est au plus dénombrable pour tout i : Alors, Ai est au plus dénombrable. Donc, Ai ∈ C .
S S
i≥0 i≥0
 C
Si ∃i0 ≥ 0 tel que (Ai0 )C est au plus dénombrable : Alors, = (Ai )C ⊂ (Ai0 )C .
S T
Ai
i≥0 i≥0
 C
Or (Ai0 )C est au plus dénombrables, alors l’est aussi. Donc, Ai ∈ C .
S S
Ai
i≥0 i≥0
Enfin, C est une tribu.
2. Il est clair que T ⊂ C , car C contient toutes les parties finies de R.
Montrons maintenant l’inclusion inverse. Soit A ∈ C :
- Si A est au plus dénombrable, alors il s’écrit comme réunion au plus dénombrables (finie ou dénombrable) de
singletons A = {x}. Chaque singleton {x} est un élément de T , donc A l’est aussi.
S
x∈A
- Si AC est au plus dénombrable, alors il s’écrit comme réunion au plus dénombrables (finie ou dénombrable) de
singletons AC = {x}. Chaque singleton {x} est un élément de T , donc AC l’est aussi. Par passage au complé-
S
x∈AC
mentaire on obtient A ∈ T .
Enfin, T = C .
3. Il clair que T ⊂ B(R), car la tribu borélienne contient toutes les parties finies de R. L’inclusion est strict T ⊊ B(R).
En effet, tout intervalle de longueur finie strictement positive, par exemple ]0, 1[, ni lui, ni son complémentaire ne
sont pas au plus dénombrables.
4. Autrement dit, montrons que si l’on munit R de la tribu T , alors toute fonction injective f , définie de R dans lui-
même, est mesurable. Il suffit de montrer que l’image réciproque d’une partie finie de R, par la fonction injective f ,
est une partie finie de R.
Soi A une partie finie de R (dans  l’ensemble d’arrivé). Tout élément de A possède au plus un antécédent, car f est
injective. C-à-d : Card f −1 (A) ≤ Card(A), et comme A est finie alors f −1 (A) l’est aussi. Donc, f est mesurable.
5. L’intervalle ]0, 1[ est un borélien, donc f est (B(R), B(R))-mesurable (voir exercice 9).
On a ]0, 1[= f −1 ({1}), et comme {1} ∈ T et ]0, 1[∈ / T alors f n’est pas (T , T )-mesurable.

7 P R . K HALID Z GUAID

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