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Poly Optique

Etienne Barre
Geoffray Marie

Promotion 137
2
Chapitre 1

Vitesse de la lumière

1.1 Expériences historiques

Galilée-Romer

Une première expérience a été réalisée successivement par Galilée en 1667 puis par Romer en 1676. Elle
consistait en la mesure du temps d’occultation de la lune Io par la planète autour de laquelle elle orbite, Jupiter,
c’est à dire la période durant laquelle elle se trouve dérrière Jupiter vis à vis de la Terre. On effectue cette
mesure pour plusieurs positions de la Terre dans le référentiel Soleil+Jupiter.

Figure 1.1 – Expérience de Galilée-Romer : Occultation d’Io


TT = 1 an

On rappelle les données du système : RS-T = 150 millions de km = 1u.a. (connue grâce à Newton)
RS-J = 800 millions de km

La mesure est réalisée à différents moments de l’année et conduit au résultat suivant :

3
4 CHAPITRE 1. VITESSE DE LA LUMIÈRE

Figure 1.2 – Durée d’occultation en fonction de la position de la Terre dans le référentiel Soleil+Jupiter

cTIo/p = cTmes − (−
v→ →

T . u )Tmes (1.1)


v→ →
−  −
v→ →
−
T. u T. u
∆T = Tmes − TIo/p = Tmes → νmes = νIo/p 1 − Doppler Fizeau (1.2)
c c
Bradley 1728
Bradley c’est lui intéressé aux parallaxe des étoiles, c’est-à-dire à l’influence d’un changement de position de
l’angle d’observation d’une étoile par rapport à la Terre.

Foucoult-Fizeau (1850)

Figure 1.3 – Expérience de Foucault-Fizeau

1.2 Nature de la lumière


Il y a eu historiquement deux camps quant à la nature de la lumière :
1.3. RELATIVITÉ RESTREINTE 5

— Ceux qui considèrent que la lumière est composée de particules, tels que Newton, Descartes, Galilée ou
Argo (ce dernier sera convaincu par Foucault et changera d’avis)

— Ceux qui considèrent que la lumière est une onde, comme Fresnel, Huygens ou encore Young

Ce qui n’est pas évident dans ce problème, c’est que certains phénomènes peuvent s’expliquer avec les deux
approches, comme par exemple la réfracton :

n1 sin θ1 = n2 sin θ2
•Particule :


p = m→

v (1.3)
p2 v2 n2
p1k = p2k p1⊥ < p2⊥ → = = >1 (1.4)
p1 v1 n1

sin θ1 λ1 v1 n2
•Onde : = = = >1
sin θ2 λ2 v2 n1

Il a ensuite été montré que la lumière n’était ni une onde ni une particule, mais qu’elle pouvait se comporter
comme l’un ou l’autre selon ce qu’on cherche à observer. C’est la dualité onde corpuscule, qui a notamment été
décrite par De Broglie et Einstein avec les deux relations suivantes qui permettent de faire un lien entre les deux
formalismes :


− →

p =~k (1.5)
E = ~ω = hν (1.6)

1.3 Relativité restreinte

Réferentiel : ensemble d’observateurs, immobiles les uns par rapport aux autres, munies d’une horloge syn-
chro.
Rappel : Relativité Galiléenne

cinématique Lois d’addition des vitesses −


v−−→ −−→ −−−−−−−−→
relat = vabs + ventraînement
6 CHAPITRE 1. VITESSE DE LA LUMIÈRE

→ temps absolu : t = t0

dynamique
Il existe une classe privilégiée de référentiels, appelés référentiels Galiléens ou inertiels, en mouvement de trans-
lation uniforme les uns par rapports aux autres tels que les lois physiques sont équivalentes.

Problème : Électromagnétisme

−→ − 1 ∂2 →
− →
− 1
Maxwell 1865 → équation de d’Alembert : ∆ E − 2 2 E = 0 avec c = √
c ∂t ε0 µ0
Mawxell parle d’un éther luminifère dans lequel se propage la lumière en tant qu’onde, car on considère à
l’époque qu’une onde ne peut pas se propager sans milieu matérielle.

Expérience de Michelson-Morley 1881

I(t) ∝ |E1 (t) + E2 (t)|2 (1.7)


∝ | cos(ω(t + t1 )) + cos(ω(t + t2 ))| 2
(1.8)
< I(t) > ∝ 1 + cos(ω∆t) ∆t = t2 − t1 (1.9)
1.3. RELATIVITÉ RESTREINTE 7

Dans le bras 1 :
2 2
2l v2
   
t1 t1 v
c = v + l2 → t1 ≈ 1+ 2 1 (1.10)
2 2 c 2c c
Dans le bras 2 :

2l v2
 
l l v
t2 = + → t2 ≈ 1+ 1 (1.11)
c−v c+v c c2 c
On obtient alors en combinant les deux équations :

2lv 2
∆t = → ∆φ = ν∆t (1.12)
2c3
8 CHAPITRE 1. VITESSE DE LA LUMIÈRE

Relativité Restreinte - Hypothèses et Postulats Einstein 1905

— Dynamique : il existe une classe de référentiels privilégiés en mouvement de translation les uns par rapport
aux autres tels que les lois physiques sont équivalentes (covariantes) et tels que la vitesse de la lumière
soit une constante universelle)
— Cinématique : on oublie les principe de Galilée.

Transformation de Lorentz

Hypothèses : on a plusieurs symétries à prendre en compte :


• invariance temps/espace
• rotation (isotropie)
• Causalité
On passe alors de la description de Galilée où on utilise les trois données x(t), y(t), z(t) d’une description
d’événements notés (ct, x, y, z).

Avec cette nouvelle description, on peut passer d’un référentiel R à un référentiel R0 en mouvement de
translation uniforme selon l’axe Ox par rapport à R avec la transformation suivante :

γ −γβ 0 0
 0   
ct ct
 x0  γβ
 0 =  γ 0 0 x
y   0 (1.13)
0 1 0  y 
 

t0
0 0 0 1 z
v 1
avec β = , γ = facteur de Lorentz = p
c 1 − β2
On en tire notamment les relation suivante entre le temps et l’espace :
(  vx 
t =γ t− 2
0
c
x0 = γ(x − vt)
L’espace et le temps s’échangent alors.

Espace de Minkowski
Notation :

xµ = (x0 , x1 , x2 , x3 ) µ = 0, 1, 2, 3 (1.14)
= (ct, x, y, z) (1.15)

On appelle couramment le vecteur (ct, x, y, z) un 4-vecteur ou encore un quadri-vecteur.


Définition : on appelle Espace de Minkowski le couple espace + temps muni du produit scalaire suivant :

(xµ , y µ ) = x0 y 0 − x1 y 1 − x2 y 2 − x3 y 3 (1.16)
= x gy
µ µ
(1.17)

+1 0 0 0
 
 0 −1 0 0
Où g est le métrique de Minkowski décrit par la matrice  0 0 −1 0 

0 0 0 −1
Les transformations qui laissent ce produit scalaire invariant sont alors les transformations de Lorentz (ou
boost) et les rotations.
Parlons maintenant un peu plus des invariants :
Invariants → tenseurs d’ordre n
1.3. RELATIVITÉ RESTREINTE 9

— n=0 : ce sont les scalaires comme la masse m ou la vitesse de la lumière c (pas l’énergie par contre), ou
encore s2 = (ct)2 − x2 − y 2 − z 2
   
ct E/c
 x  µ  px 
— n=1 : xµ =   y  p =  py  = Tenseur Énergie-Impulsion
  

z pz
(
E = γmc2
→ (p ) = (E/c) − p = cte = m c
µ 2 2 2 2 2
p = γmv
1 d2
   
γc  
γvx  γρc  c dt2 
γvy  Courant-charge J = γρ→
vitesse v µ =   µ
− Gradient ∂ µ =  
v  


γvz ∇
Avec ce formalisme, on peut par exemple écrire la conservation de la charge sous la forme ”∂ µ J µ ” = 0
Énergie-Impulsion
(
E = γmc2

E/c
On a d’une part les relations énergie-impulsion : p = →µ
−p p = γmv
(
E = ~ω
D’autre part, l’énergie et l’impulsion des photons peuvent s’écrire : → − →

p =~k
On peut alors écrire le tenseur énergie-impulsion pour les photons :
 2
~ω →

(pµ )2 = − (~ k )2 = cte = 0 (1.18)
c
 ω 2 ω
− k2 = 0 → c = (1.19)
c k

Si on prend alors la produit scalaire défini dans l’espace de Minkowski entre pµ et xµ , on obtient :

− − →
− −
ct − ~ k .→
r = ~(ωt − k .→

(pµ .xµ ) = r ) = cte (car produit scalaire) (1.20)
c
On reconnaît l’expression de la phase d’une onde, qui est donc constante pour tout référentiel Galiléen.
Si maintenant on applique la transformation de Lorentz au 4-vecteur énergie-impulsion d’un référentiel R0
en
 translation uniforme selon 0x par rapport à R, on obtient :
0
ω ω
 c = γ( c − βkk )



ω
kk0 = γ(kk − β )

 c
k 0 = k

⊥ ⊥


On peut aussi décrire l’effet Doppler longitudinal avec k colinéaire avec →

v :

ω 0 = γ(ω − βck) (1.21)


= γω(1 − β) (1.22)
s
1−β 1
ω0 = ω γ= (1.23)
1+β 1 − β2
— n=2 : tenseur ordre 2 → matrice 4x4
 Ex Ey Ez 
0
 c c c 
 Ex
0

 −Bz By 
Exemple : champ électromagnétique : F =  Ec
 

 y −Bz 0 Bx 
 c
 
Ez

By −Bx 0
c
10 CHAPITRE 1. VITESSE DE LA LUMIÈRE

On peut alors traiter certains problème classique :


Chapitre 2

Optique variationnelle

2.1 Principe de Fermat


2.1.1 Approximation géométrique de l’optique
Cette approximation repose sur les principes suivants :

— la lumière est assimilée à des rayons lumineux


— Les longueurs caractéristiques de variations du milieu (n(→

r )) et de l’amplitude des ondes (enveloppe) sont
petites devant λ et T
— On néglige les phénomènes d’interférence, de diffraction et de dispersion (n ne dépend pas de ω)

2.1.2 Principe de Fermat - principe de moindre temps


SàM
Le principe de Fermat stipule que le trajet suivi par la lumière entre deux points A et B minimise (ou
maximise) le temps de propagation (dans la pratique il s’agit plus souvent d’une minimisation).

2.1.3 Chemin optique


Le chemin optique est défini comme suit :

Z B
(AB) = n(→

r (s))ds où s est l’abscisse curviligne (2.1)
A
ds ds
Z B
c
(AB) = n(→−
r (s)) dt or = → (2.2)
A dt dt n(−
r (s))
(AB) = c[t(B) − t(A)] (2.3)

2.1.4 Conséquences
Plusieurs conséquences peuvent alors être tirées de ce principe :

— retour inverse : si la lumière suit un certain chemin entre A et B, elle suivra le même chemin en sens
inverse entre B et A
— si la lumière se propage dans un milieu homogène (n = cte) alors le chemin suivi est une droite
— le phénomène de réflexion et de réfraction

11
12 CHAPITRE 2. OPTIQUE VARIATIONNELLE

2.1.5 Chemin stationnaire


Il s’agit d’une reformulation du principe de Fermat. Le trajet suivi par la lumière entre A et B laisse le
chemin optique (AB) stationnaire (pour un variation sur une famille de chemin voisin) ⇒ δ(AB) = 0
SàM

2.2 Stigmatisme
2.2.1 Définition
SàM
Le système optique est dit stigmatique pour A et B si tous les rayons issus de l’un des points et traversant
le système optique se recoupent sur le second point. Il y a stigmatisme rigoureux si tous les chemins optique
(AB) sont égaux

2.2.2 Dioptres/Catoptre : Stigmatisme


Catoptre
Dans ce cas, n1 = n2 = 1. On parle de catoptre lorsque

AM + M B = cste (2.4)
où la constante est positive.
SàM

Dioptre

La relation s’écrit cette fois-ci n1 AM + n2 M B = cte


Cette relation est du 4e ordre et correspond à ce qu’on appelle un Ovales de Descartes.
Il y a cependant un cas particulier lorsque la constante est nulle, dans ce cas on a un 2e ordre, ce qui donne
une sphère.
SàM

2.2.3 Stigmatisme approché


SàM

Dioptre sphérique
Pour un dioptre sphérique, on donne la relation de Descartes :

n2 n1 n2 − n1 n2 − n1
− = = = Vergence V, unité δ dioptrie (2.5)
OB OA OC R

Lentille mince → O1 ≈ O2
SàM
La formule suivante, appelée "formule des lunettes", permet de calculer la vergence d’une lentille mince :

1 1 1 1
 
− = (n − 1) − = V1 + V2 (2.6)
OC OA R1 R2

Lorsque les rayon sont peu inclinés par rapport à l’axe optique, on parle optique paraxiale ou encore optique
de Gauss.
2.2. STIGMATISME 13

2.2.4 Stigmatisme étendu - image


SàM

Image ⊥ axe optique ⇒ aplanétisme

−−→ −−0−→0 sin α n 0 A0 B 0


AB, A B ⊥ axe ⇒ = condition de Abbe
sin α 0 nAB
A0 B 0
Définition : Grandissement latéral γL =
AB
D’où

n sin α
= γL (2.7)
n0 sin α0
Définition : Ouverture numérique ON = NA = n sin αmax
SàM
Le rapport des ouvertures numériques de l’objectif et du tube donne le grandissement latéral :
ONobj
= γL (2.8)
ONtube

Si maintenant on se place dans l’approximation paraxiale en prenant les angles α et α0 petits, le grandissement
nα α0
latéral s’écrit 0 0 = γL . On définit alors le grandissement angulaire γα comme étant le rapport des angles ,
α α
d’où une nouvelle équation :

n
γL γα = = cte (2.9)
n0
Et pour une lentille mince ?
SàM

OM )
tan α = OM = O0 M 0
OF tan α O0 F 0 non aplanétique sauf si approximation paraxiale (2.10)
O0 M 0 = = cte
tan α = 0 0
0
tan α 0 OF
OF
Définition : Plans principaux
• donnée en cours : Plan confondus avec O et la lentille
• Sur wikipédia : plan où chaque rayon incident (émergent) parallèles à l’axe optique intersecte le rayon
émergent (indident) correspondant. On retrouve la définition donnée en cours dans le cas où on néglige
l’épaisseur de la lentille.
Un objectif est un bon aplanétique, il collecte la lumière sur de grands angles.
SàM
SàM
OM n sin α O0 F
sin α = ⇒ 0 = (2.11)
OF n sin α0 OF

Stigmatisme axial
−−→ −−−→
Ici, AB et A0 B 0 // axe optique
On a alors la condition suivante, dite de Herschel :

α0
α  
nAB sin 2
= n A B sin
0 0 0 2
(2.12)
2 2
14 CHAPITRE 2. OPTIQUE VARIATIONNELLE

Cette condition est incompatible avec la condition de Abbe, on ne peut donc pas obtenir d’images 3D non
déformées.
Mais il existe des cas particuliers où elles sont compatibles :
• α,α0 → 0 , c’est le cas par exemple de la sténopé
• |α| = |α0 | donc |γα | = 1, et alors on a |γL | ≈ 1
SàM

2.2.5 Transmittance lentille mince


Approximation Fresnel (paraxiale)
Transmittance complexe objet mince transparent
SàM

E(ρ, z + d0 )
t(ρ) = = exp(−ik0 d0 ) exp(−i(n − 1)k0 d(ρ)) (2.13)
E(ρ, z)

Lentille mince

2.3 De l’optique ondulatoire à l’optique géométrique


2.4 Optique variationnelle au-delà de l’optique géométrique
Chapitre 3

Cohérence et Interférences

Cohérence : existence d’un lien entre 1 et 2

3.1 Formulation générale


3.1.1 Définition cohérence
2 champs sont dits cohérents s’l existe un lien de phase bien défini entre eux :

déterministe → cohérent (3.1)


aléatoire → non cohérent (3.2)

Pour étudier la cohérence, on ne s’intéresse qu’à des processus invariant par translation dans le temps (Fort
"stationnaire"), ie tels qu’on peut remplacer (t1 , t2 ) par (τ = t1 − t2 ).

3.1.2 Fonction de cohérence mutuelle


On définit la fonction de cohérence mutuelle entre deux points par :

G(1) (r1 , r2 , t1 , t2 ) = G(1) (r1 , r2 , τ ) = hE ∗ (r1 , t1 )E(r2 , t2 )i (3.3)


Z T2
1
= lim E ∗ (r1 , t)E(r2 , t + τ )dt (3.4)
T →∞ T − T
2

15
16 CHAPITRE 3. COHÉRENCE ET INTERFÉRENCES

Si on s’intéresse à un point donné à un instant donné, on a :

G(1) (r, r, 0) = h|E(r, t)|2 i = 2ηI(r) (3.5)

r
η0 µ0
où η = , η0 = et I répresente l’intensité.
n ε0

3.1.3 Degré complexe de cohérence

On cherche à normaliser G(1) , on introduit donc pour cela

G(1) (r1 , r2 , τ )
g (1) (r1 , r2 , τ ) = p (3.6)
G(1) (r1 , 0)G(1) (r2 , 0)

On peut noter que 0 ≤ g (1) ≤ 1 et que G(1) (ri , 0) ∝ I(ri )

3.2 Cohérence temporelle


La notion de cohérence temporelle se rapporte à celle de "mémoire" :

— elle est ∞ si il y a cohérence totale (|g (1) (τ )| = 1)

— elle est nulle si il n’y a pas cohérence (|g (1) (τ )| = 0)

3.2.1 Phaseur
Il s’agit d’une représentation vectorielle du champ.
On prend le cas de champ de la forme

E(t) = E0 eiφ(t) où E0 est indépendant de t (3.7)


3.2. COHÉRENCE TEMPORELLE 17

Figure 3.1 – Représentation d’un phaseur

Alors
g (1) (r, τ ) = hE ∗ (t)E(t + τ )i (3.8)
= he i(φ(t+τ )−φ(t))
i (3.9)
On remarque alors que pour τ = 0, on a
|g (1) (0)| = 1 (3.10)

Figure 3.2 – Exemple de fonction g (1)

3.2.2 Temps de cohérence = mémoire


On définit alors le temps de cohérence par :
Z +∞
τc = |g (1) (τ )|2 dτ (3.11)
−∞

3.2.3 Longueur de cohérence


On peut alors définir de même une longueur de cohérence :
c
lc = τc (3.12)
n
18 CHAPITRE 3. COHÉRENCE ET INTERFÉRENCES

3.2.4 Exemples
• Monochromatique ω
E(t) = E0 eiωt (3.13)
Alors,
g (1) (τ ) = eiωτ → |g (1) (τ )| = 1 (3.14)
• Source atomique SàM

 
t
E(t) = E0 exp − exp iωt t>0 (3.15)
2τ0
=0 t<0 (3.16)

Figure 3.3 – Diagramme d’énergie - Emission source atomique


ω0
La durée caractéristique τ0 est de l’ordre de 10−9 s, tandis que la fréquence du système = ν0 est elle de

l’ordre de 10 Hz. Le facteur 2 dans la première exponentielle est une convention prise pour qu’il n’y ait pas
15

de facteur 2 dans l’expression de l’intensité, qui est la grandeur à laquelle on s’intéresse le plus souvent lors des
mesures :
 
t
I(t) ∝ |E(t)|2 ∝ exp − (3.17)
τ0
 
|τ |
g (1) (τ ) = exp − exp (iωτ0 ) (3.18)
τ0
Dans ce cas, le temps de cohérence est égale à τ0 , ce qui donne une longueur de cohérence lc = 0, 1 m.
N.B. : la densité spectrale de puissance (voir juste après) de cette source à l’expression suivante, dite de Lorentz :
I0
I(ν) = S(ν) = (3.19)
1+ 4π τc2 (ν
2 − ν0 )2

3.2.5 Domaine spectrale → Fourier


Z +∞
E(ν) = E(t) exp [−i2πνt]dt (3.20)
−∞
Définition :
• Densité spectrale de puissance [W.m−2 Hz−1 ]
Z T
2
I(ν) ∝ S(ν) = lim |E(t)|2 dt (3.21)
T →∞ − T2
3.2. COHÉRENCE TEMPORELLE 19

• Intensité totale [W.m−2 ]

Z +∞
Itot = I(ν)dν (3.22)
0

3.2.6 Théorème Wiener-Khinchine

T

Z 2
Z
G (1)
(τ ) = lim E (t)E(t + τ )dt or E(t + τ ) =

E(ν) exp [i2πν(t + τ )]dν (3.23)
T →∞ − T2
T
Z 2
Z +∞ ∼
= lim E ∗ (t) exp [i2πνt]E(ν) exp [i2πντ ]dν (3.24)
T →∞ − T2 −∞
Z +∞
G (1)
(τ ) = |S(ν)|2 exp [i2πντ ]dν (3.25)
−∞

Il s’agit du théorème de Wiener-Khinchine : la fonction de cohérence mutuelle en temps est la Transformée de


Fourier du module au carré de la densité spectrale
Z +∞
G (τ ) =
(1)
|S(ν)|2 exp [i2πντ ]dν (3.26)
−∞

3.2.7 Relation entre τc et largeur spectrale


La relation est très simple :

τc .δν ≈ 1 (3.27)

Pour un atomes, puisque τc = 10−9 s, δν = 109 Hz.

Pour obtenir G(1) ou g (1) expérimentalement, on utilise des méthodes interférentielles.

Figure 3.4 – Michelson et Fabry-Pérot


20 CHAPITRE 3. COHÉRENCE ET INTERFÉRENCES

3.3 Spectroscopie à TF (2 ondes)

3.3.1 Introduction

Figure 3.5 – Schéma de principe d’un Michelson en lame d’air

τ
Sur le schéma, les miroir du haut est fixe tandis que celui de droite est mobile. La distance δ vaut c, le
2
facteur 2 étant à nouveau là pour se simplifier dans l’intensité.

I(τ ) = |E(t) + E(t + τ )|2 (3.28)


= 2 |E(t)| 2
+ 2R[G (1)
(τ )] (3.29)
= 2[|E(t)| + R[G2 (1)
(τ )]] (3.30)

τ= (3.31)
c

On peut relier I(ν) à S(ν) :

Z +∞
R[G(1) (τ )] = S(ν) cos(2πνt)dν (3.32)
−∞
Z +∞
= Spaire (ν) exp(i2πνt)dν (3.33)
−∞
Z +∞
I(ν) = 2 S(ν)[1 + cos(2πνt)]dν (3.34)
−∞

Cas monochromatique ν1 :
3.3. SPECTROSCOPIE À TF (2 ONDES) 21

Dans le cas polychromatique, on superpose les interférences correspondant à chaque fréquence.

Figure 3.6 – Autre exemple de Fonction de Cohérence Mutuelle

3.3.2 Caractéristiques

• Résolution

1 c
δν = = (3.35)
∆τ 2∆ε

où ∆ε est la différence de longueur entre les bras du Michelson


• Dynamique

1 c
∆ν = = (3.36)
δτ 2δ

où δ est le pas de déplacement du miroir


22 CHAPITRE 3. COHÉRENCE ET INTERFÉRENCES

3.4 Spectro Multi-ondes - Fabry-Pérot

Figure 3.7 – Schéma de principe d’un Fabry-Pérot

La différence de marche géométrique entre les ondes i et i + 1 est :

δ = 2ne cos(θr ) (3.37)


φgéo = δ (3.38)
λ0
On peut écrire l’expression de la transmittance complexe :
Eout
t= = te ts eiφdirect [1 + r2 exp(iφg ) + r4 exp(2iφg ) + ...] (3.39)
Ein | {z } | {z }
tdirect tinterf

tinterf est une série géométrique, on a donc :


( √
1 1 r = R exp(iφr )
tinterf = = avec (3.40)
1 − r2 exp(iφg ) 1 − R exp(iφ) φ = φg + 2φr
où φr est la phase due aux réfléxions.
On à alors, en intensité :

|Eout |2
T = = Tdirect .Tinterf (3.41)
|Ein |2
avec
Tdirect (1 − R2 ) et Tinterf = Fonction d’Airy = |tinterf |2 = A (3.42)
L’expression de la fonction d’Airy est la suivante :
1
A=   (3.43)
φ
(1 − R2 ) + 4R sin2
2
On a donc
1
T = (3.44)
4R
 
φ
1+ sin2
(1 − R2 ) 2
3.4. SPECTRO MULTI-ONDES - FABRY-PÉROT 23

Figure 3.8 – Fonction d’Airy

L’intervale Spectral Libre νISL est défini par


c
νISL = (3.45)
2ne cos(θr )
et permet de relier la phase à la fréquence :

φ
ν = νISL (3.46)

La cavité FP est une cavité résonante, il existe donc plusieurs modes de résonance pour les différentes valeurs
entières de p.

Figure 3.9 – Modes de résonance

Il faut donc regarder la largeur de la résonance, qui donnera la résolution du spectre.

1−R
δφ ≈ 2 √ (3.47)
R

δν 1−R
= √ (3.48)
νISL π R
On définit alors deux paramètres pour caratériser la cavité :
24 CHAPITRE 3. COHÉRENCE ET INTERFÉRENCES

— Finesse

νISL
F= → ∞ si R → 1 (3.49)
δν

— Facteur de Qualité

énergie stockée
Q = 2π (3.50)
énergie perdue par cycle
ν0 ν0
= = F = pF (3.51)
δν νISL

3.5 Cohérence spatiale

G(1) (r1 , r1 , 0) = G(1) (δr) (3.52)



Z  
∝ I(r0 ) exp i θ(r0 )δr dr0
Source λ
(3.53)
2π r 0
Z  
∝ I(r0 ) exp i δr dr0
Source λ R0
(3.54)
(3.55)

Ceci est le théorème de Van Citter-Zernike, reliant la fonction de cohérence mutuelle à l’intensité intégrée
sur la source étendue.
Cependant, on sait que l’intensité est proportionnelle à la TF de la fonction de cohérence mutuelle, on en
tire donc :

δr0
δr. ≈1 (3.56)
λR0
δθ
δr. ≈ 1 (3.57)
λ

où δθ est alors la résolution minimum.


Pour obtenir G(1) , on utilise des interférences.
3.5. COHÉRENCE SPATIALE 25


r0 δr r00 δr
Z   
I(M ) = I(r0 )[1 + cos + ]dr0 (3.58)
Source R0λ R00
2π r0 δr 2π r00 δr
 
Z Z
i i
∝ I(r0 )dr0 + R  I(r0 )e λ R0 |e λ{zR00 } dr0  (3.59)
| {z } | {z }
Source TF source Interf sur écran

Le contraste des franges d’interférence sur l’écran est alors donné par la TF de l’intensité émise par la source.
26 CHAPITRE 3. COHÉRENCE ET INTERFÉRENCES
Chapitre 4

Optique de Fourier - Propagation

4.1 Propagation espace libre


Les hypothèses dans ce qui suit sont les suivantes :
— n =1

— onde monochromatique (ω)

— milieu isotrope

— Propagtion unidirectionnelle suivant z > 0

4.1.1 Propagation fréquence spatiale


On part d’une situation où l’on connait les conditions initiales E(x, z = 0).
On note

ξ(x, z, t) = R[E(x, z)e−iωt ] (4.1)


(ndlr : on ne s’en ait jamais servi...)
Pour s’intéresser à la propagation, on repart de l’équation d’Helmholtz :
2
~ 2E + ω E = 0
∇ (4.2)
c2

27
28 CHAPITRE 4. OPTIQUE DE FOURIER - PROPAGATION

On va étudier le problème en fréquences spatiales, on travaille donc avec la Transformée de Fourier de E :

+∞ ∼

Z
E(x, y) = E(νx , z) exp[i2πνx x]dνx où kx = = 2πνx (4.3)
−∞ Λx

On réinjecte cette équation dans l’équation de Helmholtz :


+∞
∂2E ω2 ∼ ∼
Z
[ 2 (νx , z) + 2 E(νx , z) − kx2 E(νx , z)] exp(i2πνx x)dνx = 0 (4.4)
−∞ | ∂z c {z }
=0

d’où


∂2E ∼
2
(νx , z) + [k 2 − kx2 ] E(νx , z) = 0 (4.5)
∂z | {z }
kz2 (νx )

On retrouve l’équation classique d’un oscillateur harmonique, qui a deux solutions, l’une se propageant selon
les z < 0 et l’autre vers les z > 0. Ici, on ne s’intéresse qu’à celle allant vers les z > 0, on peut donc finalement
écrire :

∼ ∼
E(νx , z) = E(νx , z = 0). exp(ikz (νx )z) (4.6)

4.1.2 Lien fréquences spatiales et ondes planes

ω
k= (4.7)
c


− −
E(x, z) = E0 exp(i k .→
x) (4.8)
= E0 exp[i(kx x + kz z)] (4.9)

2π 1
On établit un lien entre l’onde plane de direction k sin θ = = 2πνx et la fréquence spatiale νx = . On
Λx Λx
a alors :

λ
sin θ = λνx = (4.10)
Λx

On peut également définir la phase de cette onde lorsqu’elle se propage jusqu’au plan z = d :
4.1. PROPAGATION ESPACE LIBRE 29


φ= .d (4.11)
Λz
= kz (νx ).d = k 2 − kx2 .d (4.12)
p
q
= k 1 − sin2 (θ).d (4.13)
= k cos θ.d (4.14)

4.1.3 Analyse spectrale angulaire

On cherche à déterminer la transmitance complexe t(x) d’un système optique traversé par l’onde.
Z

t(x) = t (νx ) exp[i2πνx x]dνx (4.15)

On a alors :

Et (x, 0+ ) = E0 t(x) (4.16)

4.1.4 Fonction de transfert


L’onde se propage sur z = d, on l’étudie d’un point de vue fréquentielle. On définit alors la fonction de
transfert

H(νx , d) = exp[ikz (νx )d] (4.17)


30 CHAPITRE 4. OPTIQUE DE FOURIER - PROPAGATION

Deux cas sont alors à distinguer :


• kz2 (νx ) ≥ 0
Cela signigie que

1 1
≥ 2 (4.18)
λ2 Λx
Λx > λ (4.19)
1
νx < (4.20)
λ

On se trouve donc à basse fréquence, la fonction de transfert à donc comme module et argument :

• kz2 (νx ) ≤ 0
1
Dans ce cas νx > , on est donc à Haute Fréquence.
λ

kz (νx ) = i kx2 − k 2 (4.21)


p

 
d
H(νx , d) = exp − (4.22)
δ

−1/2
1

δ = 2π νx − 2
2
= (kx2 − k 2 )−1/2 (4.23)
λ

4.1.5 Approximation de Fresnel


L’approximation de Fresnel consiste à approximer au 1er ordre H, en réalisant un DL de kz .

2π 1
kz (νx ) ≈ [1 − λ2 νx2 + ...] (4.24)
λ 2

≈ − πλνx2 + ... (4.25)
λ

L’approximation est donc valable quand λ4 ν 4  1


4.1. PROPAGATION ESPACE LIBRE 31

On peut également approximer sin θ = λνx par θ ≈ λνx ,


ce qui permet réécrire la condition d’approximation à
l’aide du nombre de Frensel :
a2
2
NF θmax 1 où NF = (4.26)
λd

La fonction de transfert peut alors se réécrire

H(νx , d) ≈ H0 exp[−iπλνx2 d] (4.27)


où H0 = exp(ikd), (déphasage du à la propagation) (4.28)

Définition : Fonction percusionnelle


Aussi appelée fonction impulsionnelle, il s’agit de la réponse du système à un dirac (source ponctuelle). Or, on
montre facilement qu’il s’agit de la fonction de transfert du système :

∼ ∼
E(νx , z = d) = E(νx , z = 0)H(νx , d) (4.29)
−1
TF
→ E(x, z = d) = E(x, z = 0) ~ h(x, d) (4.30)

or si

E(x, z = 0) = δ(x, z = 0) (4.31)

alors

E(x, z = d) = h(x, d) (4.32)

Avec

x2
 
h(x, d) = h0 exp ik (4.33)
2d
i
h0 = exp[ikd] (4.34)
λd
x2
 
exp ik = parabole (4.35)
2d
32 CHAPITRE 4. OPTIQUE DE FOURIER - PROPAGATION

4.2 Optique de Fourier

4.2.1 Approximation champ lointain - Fraunhofer

Z
E(x ) =
0
h(x − x0 )E(x)dx0 (4.36)
P
= E(x) ~ h(x, d) (4.37)
x02 x2 2πxx0
 Z    
E(x ) = h0 exp ik
0
exp ik E(x) exp −i dx (4.38)
2d P 2d λd

or plusieurs termes sont négligeables :

x02 dx0
   02 
x
exp ik ≈ 1  1 NF  1
0
(4.39)
2d λd
x2 dx
   2 
x
exp ik ≈ 1  1 NF  1 (4.40)
2d λd

L’équation se réécrit donc :

2πxx0
Z  
E(x0 ) = h0 E(x) exp −i dx (4.41)
P λd
x0
 

E(x0 ) = h0 E νx = (4.42)
λd
4.2. OPTIQUE DE FOURIER 33

4.2.2 Diffraction (champ lointain)

La transmittance t(x) peut jouer soit sur l’amplitude


soit sur la phase. Dans le plan P, correspondant ici au
plan de la fente, on a

E(x) = E0 t(x) (4.43)

Puis dans le plan P’, après que l’onde se soit propager


sur une distance d, le champ s’exprime :

x0
 

E(x ) = h0 E0 t νx =
0
(4.44)
λd

soit une intensité


2
x0
 
I0 ∼
I(x0 ) = t ν x = (4.45)
(λd)2 λd

Fente 1D
34 CHAPITRE 4. OPTIQUE DE FOURIER - PROPAGATION

2
x0
 
DI0
I(x0 ) = sinc D (4.46)
λ2 d2 λd
λ
θ= (4.47)
D

Disque

On travaille ici avec ρ = x2 + y 2


p

  2
πDρ

2J1
π(D/2)2 I0  λd 
I(ρ0 ) =   (4.48)
λ2 d2  Dρ 
π
λd
| {z }
Tâche d’Airy

où J1 est la fonction de Bessel de 1er ordre. Avec cette


géométrie,
1, 22λ
θ= (4.49)
D

4.2.3 TF avec une lentille


4.2. OPTIQUE DE FOURIER 35

Lorsqu’on place une lentille sur le trajet de la lumière, on obtient, dans le plan focale image, la TF du champ
décalé d’un terme de propagation.

x2
   
∼ x
E(x0 , d + fi lentille) = h00 exp iπ 2 (f − d) E (4.50)
λf λf


i
h00 = exp(ik(d + f )) (4.51)
λf
 
∼ x
Dans le cas où d=f, le champ en x’ est directement proportionnel à E
λf

4.2.4 Pouvoir séparateur - Critère de Rayleigh

Afin de distinguer les deux tâches se formant sur l’écran, on peut donner différents critères arbitraire. Celui
de Rayleigh consiste à considérer que l’on peut distinguer les tâches dès lors que le maximum de l’une correspond
au minimum de l’autre. Cela permet de donner une estimation minimale de δ, qui vaut également

1, 22λf
δ= (4.52)
D
De plus, on peut également le relier à l’angle fait par le second rayon par rapport à l’axe optique :

δ 1, 22λ
θ= = (4.53)
f D

4.2.5 Application : Filtrage Spatial


Il est possible d’utiliser cette propriété des lentilles afin de réaliser un filtrage d’un signal. En effet, si on place
un masque dans le plan focale image (ie le plan de Fourier), il est possible de supprimer certaines composantes
spetrales de l’image. Par exemple, on peut laisser passer la composante continue/BF d’un signal et en enlever
les petites merdes HF :
36 CHAPITRE 4. OPTIQUE DE FOURIER - PROPAGATION

4.3 Montage 4f
4.4. IMAGE, COHÉRENCE - INCOHÉRENCE 37

Eobj = t(x)E0 (4.54)


x0
 
i ∼
Ep (x ) =
− 0
E obj νx = (4.55)
λf λf
Ep+ (x0 ) = p(x0 )Ep− (x0 ) (4.56)
−1
E(x”) = Eobj (−x) (4.57)
(λf )2

4.3.1 Filtrage Fourier

4.3.2 Détramage
Tramage : image constituée de plein de petits points (ex : affiche de métro)

4.3.3 Contraste de Phase (Zernike)


Le contraste de phase est une technique dont l’application est très utile en biologie notamment. Il consiste
à utiliser un objet dont la transmittance s’écrit :

t(x) = eiφ(x) ≈ 1 − iφ(x) (4.58)


Les champs et intensités s’écrivent alors :
∼ ∼
E obj (x0 ) ∝ E0 [δ(x0 ) − iφ(x0 )] (4.59)

Iim (x”) ∝ |1 − φ(−x)|2 = 1 + φ2 (−x) ≈ 1 (4.60)


On observe donc pas de différence d’intensité due à la phase. Pour régler le problème, on place un masque
π
de phase (pupille) en x’= 0 afin de rajouter un phase de
2
Alors,

4.4 Image, Cohérence - Incohérence


Ce qui suit peut par s’appliquer au microscope par exemple. La source est une source ponctuelle.
SàM
Dans le plan de la caméra, on a :
38 CHAPITRE 4. OPTIQUE DE FOURIER - PROPAGATION

ft
E(x”) ∝ Eobjet (ML x); ML = − (4.61)
fo
α” 1
= Mα = (4.62)
α ML
νx” 1
= (4.63)
νx ML

4.4.1 Réponse en amplitude


Définition
Lorsqu’un système optique est traversé par une onde émise par une source ponctuelle, on appelle Point
Spread Function (P SF ) la réponse du système. Dans la suite, on note P SFA l’amplitude de la PSF.
Le champ dans le plan de la caméra s’écrit :

x”
Eim (xr ”) = Eobjet (x) ~ P SFA où xr ” = (4.64)
ML
Z
= P SFA (xr ” − x)Eobjet (x)dx (4.65)

En prenant la TF de l’expression précédente, et en notant AT F la Transformée de Fourier de l’Amplitude,


on a :
∼ ∼
E im (νx ) = E objet (νx ).AT F (νx ) (4.66)

Lien pupille
Le champ juste après la pupille s’écrit :
On a donc finalement

P SFA = T F (p) (4.67)


AT F = p (4.68)

Cas idéal
SàM

4.5 Imageries cohérentes et incohérentes


4.5.1 Imagerie cohérente
*Z +
2
Iim (x”) = |E(x”)| ∝2
P SFA (x” − x)E(x)dx (4.69)
objet

4.5.2 Imagerie incohérente


Chapitre 5

Photométrie

SàM

5.0.1 Rappel : angle solide


5.0.2 Etendue géométrique

5.1 Définition Flux EM


5.1.1 Eclairement EM/énergétique (Irradiance)
L’éclairement électromagnétique (aussi appelé irradiance dans la littérature), noté E, I où encore M (unité
[W.m−2 ]) correspond à la puissance EM frappant une surface perpendiculaire à la direction de propagation (cela
s’apparente à un flux).
SàM
On pose alors simplement
d2 φ
M= 2 (5.1)
d SD cos θ
Exemple de valeur numérique :
— Soleil → Terre M = 1400W.m−2

— si on fait converger la lumière du soleil avec une loupe (cf Toy Story, 1995), on peut attendre M =
1M W.cm−2

— Pointeur LASER M = 109 W.m−2

N.B. : Emittance/Exitance
Si on change de point de vue, on peut définier l’émittance comme étant la puissance EM émise par une surface
perpendiculaire à la direction de propagation.

5.1.2 Luminance
La luminance est définie par le flux rayonné/absorbé par un élément de surface dans un direction donnée,
par unité de surface et unité d’angle solide d2 Ω.

d2 φ
L= (5.2)
d2 SD cos θd2 Ω(θ)
Elle permet de comparer différents types de source :

39
40 CHAPITRE 5. PHOTOMÉTRIE

— LASER → collimaté selon une direction donnée, d2 Ω petit

— Sources isotropes (Lambertiennes), telles que le Soleil ou une lampe

5.1.3 Intensité EM
L’intensité EM correspond au flux EM émis (source) ou absorbé (détecteur) par unité d’angle solide, et est
donc définie par :

d2 φ
I= (5.3)
d2 Ω
On définit alors pour une source l’indicatrice d’intensité, qui est équivalent au diagramme d’antenne pour
une antenne.
SàM
On peut remonter alors au flux :
Z
φ = I(θ)d2 Ω = πLθ SSource (5.4)

Exemple du corps noir :


σT 4
Loi de Stefan M = σT 4 ; L =
π

5.2 Conservation de la luminance


5.3 Photométrie (visuelle) → oeil
Afin de caractériser la sensibilité de détection de l’oeil, on définit l’efficacité de détection K(λ), qui indique
les longueurs d’onde auxquelles l’oeil est le plus sensible.

φvisuel (λ)
K(λ) = en lumen [lm] (5.5)
φEM (λ)
Pour l’oeil humain, il est nécessaire de distinguer les cas diurne et nocturne :
Chapitre 6

Polarisation

Rappels du cours d’OEM de Rémi Carminati




On appelle P le moment dipolaire par unité de volume, en C.m−2 . Physiquement, la densité de charge


−div P apparaît lorsque, sous l’action d’un champ, le nuage électronique des atomes est déformé, ce qui
conduit localement à une séparation spatiale des charges.

− →
− → −
On définit alors le vecteur déplacement électrique D = ε0 E + P , en C.m−2 .
−→
De même, on considère M le vecteur densité d’aimantation, qui peut contribuer à une densité de courant de
−−→−→
valeur rot M .

− →
− −

On définit alors le champs magnétique, en A.m−1 , H = µB0 − M .

Pour une onde monochromatique en milieu homogène et isotrope, on a des équations constituves linéaires :

− →
− →
− →

D = ε0 εr E et B = µ0 µr H où ε0 , εr , µ0 , µr sont respectivement les permittivités et perméabilités du vide et
relatives du milieu. (Typiquement dans le cours on ne s’intéressera pas à des milieux magnétiques, d’où µr = 0.)
Les équations de Maxwell macroscopiques donnent :

− → − →
− →
− → − →

k ∧ E = ωB k ∧ H = −ω D

− →− →
− →−
k ·D =0 k ·H =0


Dans ce cas, la lumière est une onde transverse. On notera également que la connaissance de E suffit à

− →
− →

exprimer les autres champs. On rappel également le vecteur de Poynting, en W.m−2 : Π = E ∧ H , qui est
colinéaire à la propagation de l’onde monochromatique.

6.1 Polarisation et émission dipolaire


6.1.1 Tournicoti, tournicoton, qu’est-ce donc que la polarisation ?
La polarisation est une propriété des ondes vectorielles, telles les OEM ou les ondes de déformations méca-
niques par exemple. Il s’agit de savoir si, lorsque le champ se propage, une orientation est privilégiée. Si tel est
le cas, on parle d’onde partiellement ou totalement polarisée. La majorité des lumières que nous connaissons
(Soleil, lampes, ...) sont non polarisés.


Dans ce cours, on ne s’intéressera qu’à la polarisation du champ E .

6.1.2 Émission dipolaire


On utilise le modèle de l’antenne dipolaire pour expliquer l’émission. L’idée est qu’un rayonnement inci-
dent va venir exciter un dipôle qui ensuite va rayonner. Ce rayonnement est caractérisé par un diagramme de
rayonnement :

41
42 CHAPITRE 6. POLARISATION

Diagramme de rayonnement. En bleu le vecteur de Poynting et en vert la polarisation



En faisant les calculs on montre que || Π || ∝ sin2 θ. Le rayonnement du dipôle n’est pas isotrope : il est nul
suivant l’axe du dipôle et maximal perpendiculairement à cet axe. On comprend alors pourquoi on parle de
rayonnement partiellement polarisé.

Diffusion élastique : Dans ce cas, il n’y a pas de perte d’énergie ; c’est le cas avec la diffusion de Rayleigh où
le champ excitateur vient polarisé la particule. On retiendra ceci pour l’intensité de diffusion : Idif f ∝ ω 4 .

Diffusion inélastique : Dans ce cas il y a perte d’énergie. C’est ce type de diffusion qui est observée en
luminescence, spectroscopie Raman. La perte d’énergie peut être mise en évidence via le décalage de Stokes.

Bleu, bleu, le ciel de Provence Blanc, blanc, blanc, le goéland


Le ciel est un formidable exemple des effets de la diffusion élastique ; en effet la diffusion de Rayleigh s’ap-
plique aux molécules de l’atmosphère (d’autres phénomènes rentrent en jeu mais pour simplifier on n’en parlera
pas). On a vu que Idiff ∝ ω 4 ; ce qui explique pourquoi le ciel est bleu. En effet le bleu est mieux diffusé que les
autres couleurs ; le ciel apparaît bleu. Quand le soleil se lève et se couche, les rayons sont rasants et traversent
une plus grande couche d’atmosphère. Le rouge étant moins diffusé le ciel nous semble plus rouge. De l’espace
avec une bonne orientation on peut voir que la Terre est parée d’un délicat halo bleuté.

Quid de la polarisation ? La lumière qui arrive du So-


leil n’est pas polarisée et l’orientation des dipôles dans
l’atmosphère est aléatoire. Pourtant on remarque que
selon l’angle d’observation, la lumière est plus ou moins
polarisée. Dans une direction normale à la propagation
de la lumière du Soleil, la polarisation est maximale (en-
viron 80 %).
Cela s’explique par l’anisotropie de rayonnement ;
puisque le rayonnement dipolaire est maximal perpen-
diculairement au dipôle, la lumière particulièrement po-
larisée quand on regarde à 90° à la direction du Soleil.

Anisotropie de fluorescence
On excite des fluorophores sous lumière polarisée et on regarde ce qu’il se passe. D’après ce qu’on a dit avant,
l’absorption et l’émission est privilégiée dans la direction de l’excitation.
La fluorescence n’étant pas immédiate, la molécule peut bouger pendant un labs de temps. C’est ce mouvement
qui est étudié.
6.1. POLARISATION ET ÉMISSION DIPOLAIRE 43

Ik −I⊥
Pour celà on définit l’anisotropie de fluorescence r = Ik +2I⊥ ;
r = 0 si la fluorescence est isotrope.
Iz −Iy
En fait, r = Ix +I y +Iz
, et on considère Iy = Iz = I⊥ .

L’équation de Perrin donne r(τf luo , τrot ) = 1+τ r0 /τ , où :


f luo rot

r0 est l’anisotropie intrinsèque de la molécule.


τf luo le temps caractéristique de fluorescence (dépend du fluo-
rophore et de son environnement)
τrot le temps caractéristique de rotation de la molécule. On peut
l’exprimer via l’équation de Stokes-Einstein-Debye : τrot = kηV BT
.

Cette technique est très appréciée en biochimie, et en biologie où elle permet par exemple l’estimation de
M, l’appréciation de la fluidité d’une membrane, la quatification des équilibres d’associations entre molécules
(comme les protéines).

6.1.3 Formalisme de Jones


Onde monochromatique
On rappelle que pour une onde monochromatique à ω dans un milieu isotrope, homogène, se propageant
selon les z croissants, on a k = n ωc = nk0 = n 2π
λ . Et son expression est :

− −
→ i(ωt−kz) −
→ −−→ iφx − −−→
E (z, t) = E0 e où E0 = E0x e ux + E0y eiφy −
→ u→
y


− −

||E0 ||2 →

q
Le vecteur de Poynting, en W.m−2 , est Π = 2Z n
0
ez où Z0 = µε00 est l’impédence électomagnétique. On


remarque que Π est indépendant de la polarisation.

Vecteurs et matrices de Jones


L’idée est de faire apparaître la différence de phase φ = φy − φx et de s’intéresser aux amplitudes selon les
directions x et y. (
cos θ cos θ = EE0x
 


Ainsi on définit le vecteur de Jones V = où 0
sin θ eiφ E
sin θ = E0y
0

Afin de décrire les changements de polarisation induits par des composants linéaires, on fait appel aux
matrices de Jones. Typiquement, si un composant est décrit par une matrice A, on a : Vout = AVin .
1 0
 
Par exemple, pour un polariseur rectiligne, on a Px = .
0 0
Remarque : On rappelle qu’une matrice M est dite unitaire si M M ∗ = M ∗ M = I2 . Une matrice de Jones
non unitaire correspond à un composant qui ne transmet pas toute l’énergie.

Polarisation
Il faudra être vigilant quand on parle de polarisation, car on peut prendre comme point d’observation la
source ou le récepteur par exemple. Ici on regarde du point de vue du récepteur (la lumière arrive sur nous).



Polarisation rectiligne : Lorsque φ = pπ où p ∈ Z, E oscille suivant la
direction donnée par l’angle
 θ.  La polarisation est dite rectiligne, et le vecteur
cos θ −

de Jones correspondant est noté Vθ .
sin θ



Polarisation circulaire : Dans ce cas, φ = π/2 + pπ où p ∈ Z. On remarque que E décrit un cercle. Toujours
en regardant arriver la lumière vers nous, on peut avoir une polarisation circulaire gauche ou une droite, qui
correspond respectivement à une rotation dans le sens trigonométrique ou horaire.
44 CHAPITRE 6. POLARISATION

On peut alors définir les vecteurs de Jones (normalisés) pour ses deux polarisations :



Polarisation quelconque : φ est quelconque. Dans ce cas, E décrit une ellipse. On utilise 2 vecteurs orthogo-
− 1 − 0
   
→ → →
− →
− →
− →
− →
− →

naux pour décrire cette polarisation : X et Y ou G = √12 ( X − i Y ) et D = √12 ( X + i Y ).
0 1

Exemples

1+i
 


L’état de polarisation d’une onde de vecteur de Jones J = est ... ?
1−i
1+i 1 1
   iπ/4     

− e
On écrit J = = = e /4 = e /4 =⇒ Polarisation gauche
iπ iπ

1−i e
− iπ/4
e
− iπ/2
−i

Les équations de Maxwell étant linéaires, on peut superposer les champs :


 √
1 0
   
1/ 2 −−−→
+ = √12 1 √ = Vθ= π4
0 1 / 2
1 1 1
     
√1
2 −i
+ √1 = √2
2 0
2 i

Matrice de rotation : 
Pour faire une rotation d’un angle α, on utilise la transformation
cos α − sin α

A = R−α ARα où Rα =
0
sin α cos α
Pour faire tourner le même polariseur qu’on a définit plus haut, on fera Px0 = R−α P Rα

6.2 Anisotropie
L’optique des milieux matériels continus repose sur les équations de Maxwell macroscopiques et les relations
constitutives qui font intervenir la constante diélectrique et la perméabilité magnétique relative.
Dans les cristaux, la réponse électrique et magnétique du milieu (polarisation, aimantation) est en générale
anisotrope et nous allons étudier les conséquences de cette anisotropie.


Un milieu est anisotrope électriquement si à l’intérieur du milieu, la densité de polarisation P et le vecteur

− →

déplacement électrique D n’ont pas la même direction que E .

Tenseur diélectrique : Définitions et propriétés



− →

Dans un milieu linéaire et anisotrope, la relation entre D et E est tensorielle :
Di = ε0 εij Ei où i, j = x, y, z
P
j

− →

ε = (εij ) est le tenseur diélectrique et D = ε0 ε E .

− →

On définit de même χ, le tenseur de susceptibilité électrique, tq P = ε0 χ E .

En l’absence de champ magnétique externe, ε est symétrique. On peut trouver un système d’axes orthogonaux
(définissant des directions principales) dans lequel ε est diagonal.
6.3. EN PRATIQUE 45

Classification des milieux

Isotropes : C’est le cas des milieux amorphes et les cristaux à maille cubique. On a ε = εr I3 . Avec εr la
constante diélectrique du milieu anisotrope. On a alors la relation εr = n2 avec n l’indice optique.

Anisotropes uniaxes : C’est le cas des cristaux pour lesquels l’un des axes à une symétrie d’ordre supérieure
ou égale à 3 (systèmes trigonal, tétragonal, hexagonal ). En CMI on se souviendra du corindon qui a une struc-
ture rhomboédrique.

0 0 0 0
   2 
εx n0
ε s’écrit  0 εx 0 = 0 n20 0 . L’axe z est appelé l’axe optique.
0 0 εz 0 0 n2e
On nomme n0 et ne respectivement indice optique ordinaire et extraordinaire. Si n0 < ne , le cristal est dit
positif, sinon il est négatif.

Anisotropes biaxes : On retrouve ce type d’anisotropie dans les système cristallins de basse symétrie (ortho-
rombique, monoclinique et triclinique).

0 0 0 0
   2 
εx n1
ε s’écrit  0 εy 0 = 0 n22 0 .
0 0 εz 0 0 n23

Précision sur dichroïsme et biréfringence

On rappellera (cf le cours d’OEM) que la composante imaginaire de ε (et par conséquent celle de n) décrit
l’absorption dans le milieu.
Un milieu qui est transparent et uniaxe est dit biréfringent. On parle de dichroïsme lorsque le matériau absorbe
dans une direction privilégie ; on se souviendra du dichroïsme bleu-vert du saphir.
Cependant ε (et donc n) dépend de λ, et un matériau peut avoir des propriétés biréfringentes sur une gamme
spectrale où il est transparent et des propriétés dichroïques dans la gamme d’une forte absorbance. À titre
d’exemple la calcite est biréfringente dans le visible et dichroïque dans certains intervalles de l’infrarouge.

6.3 En pratique

6.3.1 Dichroïsme rectiligne

C’est une manière de fabriquer une onde polarisée


rectilignement ; on absorbe dans une direction et on
laisse passer de l’autre. C’est ce que traduit la matrice
de Jones d’un polariseur rectiligne. On peut rencontrer
des cristaux qui sont naturellement dichroïques (la tour-
maline ci contre, le saphir vu en CMI).

Il est également possible de fabriquer des films polaroïds. L’idée est d’avoir des fibres parallèles d’alcool
polyvinylique (PVA) qu’on rend conductrices avec de l’iode. Dans le sens des fibres l’OEM est absorbée, dans
le sens perpendiculaire elle est transmise. Ces polariseurs ne sont pas très performants.
On peut concevoir d’autres films sur ce modèle avec des nano-batonnets métalliques.
46 CHAPITRE 6. POLARISATION

6.3.2 Biréfringence rectiligne

Lames minces retardatrices

Un cristal biréfringent peut être taillé en lame mince d’épaisseur d de telle


sorte qu’une onde se propageant suivant z possède deux modes propres de
propagation (de polarisation) rectilignes suivant les axes x et y associés à deux
indices différents nx et ny .
0
 iφ 
e x
La matrice de Jones de la lame est M = , avec φx = nx k0 d et
φ = n k d. 0 eiφy
y y 0
La différence de marche vaut δ = d∆n.

Les polarisations rectilignes suivant x et y se propagent sans déformation, les axes x et y sont appelés axes
neutres.
Le déphasage entre les deux modes (propres) de polarisation est φ = ∆nk0 d où ∆n = ny − nx
L’axe associé à l’indice de réfraction le plus grand/petit est appelé axe lent/rapide.

0
 −iφ/2 
e
En faisant abstraction du déphasage moyen, on peut réécrire la matrice de Jones M = .
0 eiφ/2
Pour une lumière
 incidente est polarisée rectilignement selon θ, après la traversée de la lame, on a :
cos θe−iφ/2

Vout = M Vθ =
sin θeiφ/2
Dans le cas général la polarisation de sortie est elliptique.

On regarde à présent le cas de la lame quart d’onde. On a un déphasage φ = π/2 (δ = λ0 /4).


cos θ
 
Vout = et en particulier, si θ = π/4, Vout = D.
i sin θ
En accolant 2 lames quart d’onde, on obtient une lame demi-onde, donc φ = π (δ = λ0 /2).
cos θ
 
Vout = = Vπ−θ . On vient de réaliser le symétrique de la polarisation rectiligne.
− sin θ
Remarque : Ces lames sont taillées pour un λ donné ; il y a une dispersion chromatique très importante.
6.3. EN PRATIQUE 47

Polariseurs
Grâce à la biréfringence, on est capable de fabriquer des polariseurs très performants, basés sur le fait que
les indices de réfraction associés aux deux axes neutres sont différents. Par exemple, si on se met proche de
l’angle critique de la réflexion totale interne, on va pouvoir séparer les 2 polarisations suivants les axes neutres.
On peut imaginer différentes configurations qui permettent d’avoir des angles de sorties différents, minimisent
plus ou moins les pertes ou offrent plus ou moins de résistances. On pourra citer les prismes de Glan-Taylor (la
polarisation n’est pas totale en réflexion) et de Nicol.
Il existe des prismes de Wollaston (ou prismes Nomarski) qui ont des applications en Microscopie à Contraste
Interférentiel Différentiel (DIC).
Même si l’ouverture numérique est assez faibles, ces prismes ont l’avantage d’être assez large-bande et
beaucoup plus réjecteurs que les filtres Polaroid.

Prismes de Glan-Taylor, de Nicol et de Wollaston

Isolateurs optiques
Supposons que l’on désire collecter de la lumière après réflexion sur une surface. Si on utilise une lame
semi-réflèchissante, le faisceau devra la traverser 2 fois ; on perd donc 75% de l’intensité lumineuse ...
L’idée est alors de prendre un laser polarisé rectilignement. On utilise un cube, sensible à la polarisation ; au
premier passage la lumière est transmise à 100%. Seulement si elle est réfléchie sur la surface elle restera polarisée
rectilignement et repartira tout droit dans l’autre sens.
On rajoute donc une lame quart d’onde dont les axes neutres sont à 45° de la polarisation du laser. Comme on
la vu, en passant à travers cette lame la polarisation rectiligne du faisceau va devenir droite ou gauche (suivant
l’orientation des axes). Après réflexion, la polarisation circulaire va repasser dans la lame ; au total c’est comme
si elle avait traversé une lame demi-onde. L’onde est donc polarisé orthogonalement et sera réfléchie par le cube
polarisant.
Dans ce cas là, toute la lumière réfléchie est collectée. On utilise ce système dans les lecteur CD par exemple.

Isolateur optique exploitant la polarisation d’une onde

Microscopie polarisée
Permet d’étudier des milieux biréfringents. Ici on regarde des fibres de papier avec différentes techniques.
En polarisation croisée, on voit donc bien les fibres. En champ clair (normalement), en champ sombre (l’arrière
plan utilisé est sombre) En contraste de phase.
48 CHAPITRE 6. POLARISATION

Pour les structures cristallines ce type de microscopie fonctionne bien (cristaux liquides, cristaux de sucres,
pétrologie)

Microscopie à Contraste Interférentiel Différentiel


On utilise des lames polarisantes (Wollaston ou prismes Nomarski), composées de 2 cristaux qu’on a collé
de sorte qu’une lumière non polarisée en entrée donne 2 rayons de polarisations rectilignes l’une par rapport à
l’autre avec un faible angle à la sortie.

Cette technique permet d’étudier les faibles variations de phase induite par l’échantillon en regardant l’in-
terférence des deux faisceaux créés (ils suivent quasiment le même chemin ; les figures sont exagérées). Elle est
donc efficace sur des tissus biologiques transparents.
On peut voir également s’il y a des directions privilégiées puisque dans une direction donnée on a accès à la
différence de phase ; la DIC a donc des applications pour étudier la structure des matériaux.
Cette technique est à rapprocher de la microscopie à contraste de phase.

Phénomène de Walk off



− →
− →
− →

Comme rappelé plus haut, on a la relation D = ε0 ε E qui indique que D et E ne sont pas forcément
colinéaires.

− →
− →
− →

Or les équations de Maxwell démontrent que D et k ainsi que E et Π sont perpendiculaires.
6.3. EN PRATIQUE 49

On comprend que dans les milieux anisotropes ont peut avoir un vecteur d’onde et un rayon lumineux (donnés

− →

respectivement par k et Π ) qui ne sont plus colinéaires.

6.3.3 Réflexion

Angle de Brewster

On va voir comment la réflexion à l’interface de deux milieux d’indices différents n1 et n2 peut être appliqué à
la polarisation. On considère la polarisation transverse électrique (TE ou s) qui est normale au plan d’incidence
et la transverse magnétique (TM ou p) dans le plan d’incidence.

Polarisation TE (s) et Polarisation TM (p)

On peut calculer les facteurs de Fresnel en énergie pour les deux polarisations et les tracer en fonction de
l’angle d’inclinaison :

2 2
n1 cos θi − n2 cos θt n2 cos θi − n1 cos θt
Rs = Rp =
n1 cos θi + n2 cos θt n2 cos θi + n1 cos θt
50 CHAPITRE 6. POLARISATION

Facteur de Fresnel en fonction de l’angle d’incidence

Commentons ce graphique :
— En incidence normale, pour des raisons de symétrie la polarisation n’a pas d’importance. On remarque de
plus que l’onde est presque entièrement transmise.
— Lorsque l’angle d’incidence augmente, la réflectivité augmente ; c’est ce qu’on observe avec une vitre qu’on
regarde sous différents angles.
— Si on s’intéresse au comportement pour les 2 polarisations, on remarque qu’ils sont différents. L’interface
va avoir tendance à plus réfléchir la polarisation s que la polarisation p. On notera en particulier que Rp
s’annule pour un angle θB qu’on appelle l’angle de Brewster.
Lorsque Rp = 0, l’onde réfléchie est complètement polarisée s : la réflexion permet bien de polariser rectili-
gnement une onde.
L’angle de Brewster s’obtient avec tan θB = n2 /n1 .
On peut comprendre l’origine physique de θB : c’est l’angle d’incidence pour lequel θB + θt = π/2. En effet
l’onde réfléchie est due à l’excitation dipolaire du milieu 2 par l’onde incidente. Or on a vu qu’un dipôle ne
rayonnait pas dans son plan équatorial.

Applications
On se sert des verres polarisants pour les lunettes de Soleil ; ils sont
très efficaces dans les cas où la lumière du Soleil est réfléchie sur la
mer, sur la neige et nous éblouie. En photographie on peut utiliser cette
propriété pour prendre un cliché à travers une vitre, une fenêtre vue
sous un grand angle.

L’eusses-tu cru ? : Malus a compris la nature transverse de la polarisation


de la lumière en se baladant dans le Jardin du Luxembourg. Il observait
en effet la réflexion sur les fenêtres du Sénat avec un cristal de calcite ; et
en tournant la calcite il observait une seule image au lieu de deux pour
les fenêtres.
6.4. BIRÉFRINGENCE CIRCULAIRE 51

Les fenêtres de Brewster sont utilisés dans les laser He-Ne afin d’obtenir un rayonnement polarisé.

On peut empiler des lames de verres, afin de diminuer de manière conséquente la polarisation p et ainsi
obtenir un polariseur. La différence de transmittance peut aussi être exploité dans une cavité résonnante pour
polariser une onde.
A partir du déphasage relatif qu’il existe entre les polarisations s et p au dessus de l’angle critique de réflexion
totale interne, on est capable de changer la polarisation d’une onde ; sur la figure on a l’exemple d’une lame
quart d’onde. Ce déphasage trouve sont origine physique dans l’onde évanescente.

Applications : Polariseurs et lame quart d’onde

6.4 Biréfringence circulaire


Nous avons vu que dans le cas de la biréfringence rectiligne, il existait deux indices suivant deux polarisa-
tions rectilignes différentes ; ces polarisations se propagent sans altération et étaient appelées modes propres .
Ici, les deux vibrations privilégiées sont des vibrations de polarisations circulaires droite et gauche. On leur as-
socie un indice optique nD et nG . Un milieu où on observe de la biréfringence circulaire est dit optiquement actif.

On peut observer la biréfringence circulaire dans des cristaux


possédant des axes hélicoïdaux ou dans des solutions de molécules
énantiomères ; le milieu doit être chiral.
Comme exemple on peut citer le Quartz (qui peut avoir
pour groupe d’espace P 31 21 ou P 32 21) lorsque l’onde se
propage parallèlement à l’axe optique (donc bien parallèle-
ment aux axes hélicoïdaux tertiaires), on observe une acti-
vité optique. On notera que le Quartz est également biréfrin-
gent rectiligne. En effet parallèlement à l’axe optique, il pos-
sède un indice ordinaire n0 : le Quartz est un cristal uni-
axe.

Remarque : En cas d’absorption d’une polarisation circulaire, Les formes énantiomorphes du quartz
on peut avoir affaire à du dichroïsme circulaire.

6.4.1 Pouvoir rotatoire


Afin d’étudier un milieu biréfringent circulaire, on regarde son pouvoir rotatoire, c’est à dire comment il fait
tourner une onde polarisée rectilignement.
52 CHAPITRE 6. POLARISATION

On peut appliquer ce qui avait été fait pour les matrices de Jones. En considérant que l’onde traverse le

− →

milieu sur une distance d et en passant à la base de polarisation G et D, on obtient un déphasage entre les
deux modes de polarisation φ = ∆nk0 d où ∆n = nD − nG
e−iφ/2 0
On obtient donc la matrice de Jones M = .
0 eiφ/2
Regardons à présent la polarisation de sortie Vout pour une polarisation Vθ en entrée :

− →

Vθ = √12 (eiθ G + e−iθ D)
φ →− φ →−
On a alors Vout = M Vθ = √12 (ei(θ− 2 ) G + e−i(θ− 2 ) D) = Vθ− φ
2

λ0 d ; α caractérise le pouvoir rotatoire.


La polarisation rectiligne a tourné d’un angle α = − φ2 = − π∆n
Attention au signe en fonction de la convention utilisée.
Expérimentalement, on détermine le pouvoir rotatoire en plaçant un polariseur (P), le milieu à étudier (C) puis
un analyseur (A). On travaille souvent avec une lampe à vapeur de Sodium, ie à λ ≈ 589, 3nm.

Les substances sont dites lévogyres si α > 0 et dextrogyres si α < 0.

On définit le pouvoir rotatoire spécifique αs :


— pour les composés en solution, αs = α
ρd , où ρ est la masse volumique
— pour les composés purs, αs = α
d

À titre d’exemple, à λ = 589, 3 nm on a

Fructose Dextrose Nicotine Acide tartrique


− 92 ° m−1 .g −1 .cm3 + 53 ° m−1 .g −1 .cm3 −77 ° mm−1 + 14° mm−1

Quelques valeurs de αs

6.4.2 Vecteur de giration


Comment peut-on expliquer l’origine de cette différence d’indice entre une polarisation Gauche et une Droite ?


Prenons 2 molécules énantiomères ou 2 cristaux énantiomorphes. Quand une onde plane incidence E arrive
parallèlement à l’axe optique, les électrons se déplacent le long de la structure. Un dipôle électrique →

p et un

− →
− →

magnétique m (proportionnel à iω B ) sont alors crées. Le sens de p ne dépend pas l’orientation de la chiralité
de la structure mais celui de →

m si. On peut se représenter la chose comme une spire.

− →
− →

On peut donc écrire le déplacement électrique : D = ε0 εr E + ε0 ξiω B où ξ est une constante dépendant du
milieu.

− → − →
− →
− →
− →
− → −
Avec, i k ∧ E = iω B , on a D = ε0 εr E + iε0 ξ k ∧ E .
n20 −iG
 

− →

On pose alors G = k k , le vecteur de giration. Le tenseur diélectrique vaut donc ε = .
iG n20

− →

Les polarisations neutres associées sont donc bien G et D. On trouve aussi nD/G = n0 (1 ± G
2n20
).
A partir de là, on peut réécrire le pouvoir rotatoire spécifique αs = − (ρ)n
πG
0 λ0
.
6.4. BIRÉFRINGENCE CIRCULAIRE 53

6.4.3 Polariseurs circulaires


Il est très délicat de faire des polariseurs circulaires d’un seul bloc (voir l’effet Faraday plus loin). En
revanche, on est parfaitement capable de faire des lames quart d’onde (pour passer d’une polarisation circulaire
à rectiligne) et des polariseurs rectilignes.
C’est ce montage qui est utilisé dans les verres des lunettes 3D.

Principe des lunettes 3D avec polariseurs circulaires

6.4.4 Applications
On peut citer la spectroscopie de dichroïsme circulaire de biomolécules. En effet, beaucoup de sucres, protéines
etc possèdent des centres chiraux et on utilise l’absorption privilégiée d’une polarisation circulaire par rapport
à une autre : Le spectre dichroïque correspond à la différence d’absorbance entre ces deux types de lumière,
pour chaque longueur d’onde. L’unité utilisée en ordonnée est le MRE (Mean residue ellipticity) qui exprime la
différence de polarisation, normalisée par la concentration et la taille des molécules étudiés.
La chiralité apparaît également dans les structures secondaires des protéines (hélices, feuillets), ce qui fait
de la spectroscopie de dichroïsme circulaire une méthode de choix pour étudier le repliement des protéines. La
gamme de longueurs d’onde utilisées se situe entre 200 et 900 nm.

Une variante est la spectroscopie vibrationnelle de dichroïsme circulaire, où l’on se place dans les domaines
de vibrations moléculaires (entre 800 et 1800 cm−1 ). La discrimination de deux énantiomères se fait facilement.

(À gauche) Application de la spectroscopie de dichroïsme circulaire pour la détermination de plusieurs


structures secondaires de protéines.
(À droite) Différentiation des énantiomères du cyclo LD-diphenylalanine avec la spectroscopie vibrationnelle
de dichroïsme
54 CHAPITRE 6. POLARISATION

6.5 Anisotropies induites


Nous avons jusqu’à présent uniquement considéré des anisotropies “naturelles” liées aux propriétés de symé-
trie de la structure des moléecules ou des cristaux. D’autres anisotropies peuvent être induites par des champs
extérieurs (champ électrique ou magnétique, contraintes uniaxiales...). On observe alors des effets de biréfrin-
gence ou de dichroïsme. Ces effets induits, surtout s’ils sont rapides, sont à la base de techniques de modulation
de la lumière qui ont permis le développement de la transmission optique de l’information.

6.5.1 Effets magnéto-optiques : Effet Faraday


Il s’agit d’un effet linéaire par rapport au champ magnétique. Il existe un effet quadratique par rapport au


champ B ext , l’effet Kerr magnétique, mais nous n’en parlerons pas ici.

Faraday a observé que lorsqu’on applique un champ magnétique



− →

parallèlement au sens de propagation de la lumière ( B ext || k ), le
milieu traversé développe des propriétés de biréfringence circu-
laire.
Ainsi le matériau acquiert un pouvoir rotatoire α = VBext d,
où V est la constante de Verdet, propre au matériau. À
titre d’exemple, pour un verre dopé au Terbium, V ≈
40 rad.T −1 .m−1 .

L’origine physique de ce phénomène vient du courant induit




par le champ B ext imposé :

− →
− →
− →

On a D = ε0 εr E + iε0 γ B ext ∧ E , où γ est le coefficient de
magnéto-gyration du matériau.

− →

Le vecteur de giration G = γ B ext apparaît dans le calcul et
rappelle celui obtenu dans le cas intrinsèque.


On notera que la rotation dépend du sens de B ext ; le matériau est alors non réciproque. Il est assez remarquable
d’observer un système non réciproque en optique.

On peut évoquer quelques applications de ce phénomène :


— L’isolateur de Faraday qui assure que la lumière ne se propage que dans un sens. On utilise pour cela un
rotateur de α = 45° placé entre deux polariseurs rectilignes à 45°.
— La mise au point d’un magnétomètre sans métal

6.5.2 Effets électro-optiques




Un champ électrique E ext appliqué à certains milieux permet d’induire une biréfringence rectiligne (effets
Pockels et Kerr, respectivement linéaire et quadratique en kEk
~ ext ).
L’effet Kerr est moins intense que l’effet Pockels (car quadratique) mais ce dernier effet n’existe que pour des
cristaux non centrosymétriques.

Effet Kerr
L’origine physique de l’effet est liée à l’anisotropie microscopique qui règne à l’échelle moléculaire : les mo-
lécules (eau, sulfure de carbone, nitrobenzène ...) qui possèdent un moment dipolaire électrique permanent → −
p


vont voir celui-ci s’aligner avec E ext . Pour aligner toutes les molécules et vaincre l’agitation thermique, il faut


avoir ||→

p · E ext || > kB T , avec ||→

p || ≈ 10−26 en unité SI. Cela conduit à des champs supérieurs à 105 V /m
(soit quelques milliers de volts pour des électrodes distantes d’un cm).


Par symétrie, l’indice qui affecte la direction parallèle (ne ) ou perpendiculaire (no ) à E ext ne dépend pas du
sens du champ donc, à l’ordre le plus bas, l’effet doit être en Eext
2
. On trouve :
6.5. ANISOTROPIES INDUITES 55

∆n = ne − no = BλEext
2
, où B est la constante de Kerr.

L’intérêt est de venir moduler la biréfringence du milieu. On fabrique alors des cellules à effet Kerr (généra-
lement liquides) pour moduler très rapidement de la lumière (les temps de réorientation des molécules sont de
l’ordre de 10−8 − 10−10 s).

Effet Pockels
L’effet électro-optique linéaire, mis en évidence par Pockels en 1893, est le changement des indices ordinaire
et extraordinaire d’un milieu anisotrope sous l’effet d’un champ électrique statique. Cet effet n’existe que pour
des cristaux non centrosymétriques. Des cellules à effet Pockels, similaires aux cellules à effet Kerr, permettent
aussi de moduler la lumière. Elles fonctionnent à plus basse tension, utilisent des cristaux solides plutôt que des
liquides polarisables, et sont linéaires vis-à-vis du champ électrique externe appliqué.
En taillant les cristaux en prisme, puisqu’on peut commander l’indice optique en faisant varier la tension, on
peut défléchir les rayons lumineux.
Ces techniques fonctionnent bien pour des fréquences allant jusqu’au GHz.

Dans la configuration longitudinale, le champ électrique appliqué est parallèle à la direction de propagation
du faisceau lumineux (on utilise des électrodes transparentes, en ITO (Indium tin oxyde, oxyde d’indium et
d’étain) par exemple), le cristal étant orienté de telle sorte que son axe optique, en l’absence de champ externe,
soit également dans la même direction. Dans ces conditions, le déphasage subit à la traversée de la cellule est
de la forme
∆φ = 2πλ0 n0 rEext d = λ0 n0 rV , où r est le coefficient opto-électrique (entre 10
3 2π 3 −10
et 10−12 m/V ).

Dans la configuration transverse il faut prendre en compte en plus la biréfringence naturelle du cristal.
Cette disposition à l’avantage de nécessiter une tension plus faible comme le faisceau traverse une plus grande
distance de cristal, mais cela implique une moins bonne transmission optique. De plus ce système est sensible
aux variations de température. On obtient un déphasage
n30 rV L
∆φ = 2πλ0 [(no − ne )L − 2 d]

Configuration longitudinale et transversale du cellule à effet Pockels

Cristaux liquides
Ces molécules de forme allongée possèdent un moment dipolaire permanent et elles peuvent être orientées
par application d’un champ électrique. Il existe une grande diversité de cristaux liquides et de structures que
l’on peut créer. Limitons nous à un exemple classique.
56 CHAPITRE 6. POLARISATION

On arrive, en traçant des sillons sur une plaque de verre, à aligner les molécules (brossage) parallèlement à la
surface et aux sillons. Le système possède alors un axe optique dans cette dernière direction. L’application d’un
champ perpendiculaire à la surface va orienter les molécules (et donc l’axe optique) perpendiculairement à la
surface.
Remarquons que les tensions appliquées sont de l’ordre du
volt pour quelques micromètres d’épaisseur, soit des champs
de l’ordre de 105 V/m. L’inconvénient des cristaux liquides est
que les plus grandes fréquences utilisables sont de l’ordre du
kHz.

Pour les écrans l’idée est de placer des polariseurs croisés entre
une cellule de cristaux liquides. La cellule est calibrée de sorte
à induire un déphasage d’une demi-onde au repos. La lumière
passe.
En appliquant la tension idoine, on organise les cristaux liquides ;
la lumière n’est plus polarisée est est bloquée par l’analyseur. On
peut donc commander l’éclairement du pixel.
C’est un exemple, il existe d’autres configurations pos-
sibles. Figure 6.11 – Principe d’un pixel à cristaux
liquides
Une autre application possible des effets électro-optics est le
modulateur spatial de lumière (Space Light Modulator SLM) qui permettent de paramétrer un front d’onde
(optique adaptative).
Typiquement, on peut utiliser ce genre de système pour une onde traversant un milieu diffusant (à la sortie on
aura un speckle). En réglant correctement le SLM, on peut arriver à faire focaliser l’onde.

6.5.3 Biréfringence par déformation


Il s’agit de la photoélasticité vue en MSM1 avec Pascal Ku-
rowski.
Un milieu isotrope qui subit une contrainte mécanique uni-
axiale devient anisotrope uniaxe avec la direction de la
contrainte comme axe optique. De manière générale, les axes
propres de polarisations correspondent aux axes propres du tor-
seur.

Pour un matériau d’épaisseur d, sur lequel on applique une force


F sur une surface S, a loi de Maxwell donne ∆n = Cd FS , où C
est la constante photoélastique.
On obtient un déphasage δ = d∆n et en utilisant un montage
avec polariseur et analyseur on a la loi :
I = I0 sin2 2∆θsin2 πδ
λ = I0 sin 2∆θsin
2 2 πCdσ
λ

On peut remonter à la distribution des contraintes dans une


structure complexe, à condition de disposer d’un matériau modèle transparent (il existe en particulier du plexi-
glas qui possède un fort coefficient de photoélasticité). Cette méthode s’appelle la photoélasticimétrie.

6.5.4 Effet acousto-optique


Cet effet sera étudié plus en détail en Tut. Le principe reste néanmoins le même : on module l’indice de
réfraction par une contrainte.
Un composant piézo-électrique fait vibrer (entre le M Hz et le GHz) le milieu et l’onde mécanique induit des
variations de l’indice optique sur son passage.
6.5. ANISOTROPIES INDUITES 57

Une première application est la déviation contrôlée d’un faisceau. Typiquement on peut choisir de diriger
une vibration à une longueur donnée dans une direction d’intérêt. Cela permet de faire de bons filtres (AOTF :
Acousto-optic Tunable Filters).
En Tut on verra un application importante dans le domaine du biomédicale : la détection de tumeurs à
l’intérieur d’un organe qui ne pourraient pas être détectées avec une échographie par exemple.
Certaines tumeurs ont en effet des propriétés d’absorption optique intéressantes mais la lumière est vite diffusée
par les tissus. Mais en les "marquant" avec une onde sonore on peut passer outre ce problème.

6.5.5 Détecteur de polarisation dans la nature


Certaines espèces sont sensibles à la polarisation de la lumière. Les abeilles utilisent la polarisation partielle
de la lumière du ciel afin de se localiser dans l’espace.

On peut s’intéresser à la crevette-mante (Odontodactylus scyllarus) qui a une des meilleures visions connues,
grâce notamment à une grande sensibilité à la polarisation. En effet, en regardant ses ommatitdies (unité de
détections des yeux des arthropodes), on voit une anisotropie dans ces cellules photosensibles qui sont réparties
en couches croisées.
De plus les yeux de la crevette sont mobiles ce qui implique qu’elle peut les orienter pour mieux voir la polari-
sation

T’as des yeux de 


biche,
 crevette, tu sais

6.5.6 Polarisation de photon


Spin
Le photon possède un degré de liberté interne qui ressemble à la polarisation du champ électrique.
En fait on s’intéresse à la projection du moment angulaire propre du photon dans la direction de propagation
(on appelle ce paramètre l’hélicité, il est indépendant d’ω) et peut prendre comme valeur ±~. On fait le lien
avec deux états propres de polarisations ; typiquement on considère une polarisation circulaire gauche ou droite.

En reprenant le formalisme de Dirac, on peut décrire un photon comme une superposition d’états droite/gauche
|ψi = ψD |Di+ψG |Gi, de la même manière qu’on pouvait décomposer un vecteur de Jones selon une polarisation
droite et une gauche.
On peut également "traduire" les matrices de Jones en terme quantique ; elles correspondent à des opérateurs
qui agissent sur les kets.
58 CHAPITRE 6. POLARISATION

Cryptographie
Un photon peut être dans un état de polarisation qui est une superposition des polarisation propores. Néan-
moins quand on cherche à mesurer sa polarisation, on obtiendra une ou l’autre des polarisations propres avec
une certaine probabilité (c’est la projection) et le photon prendra cette polarisation (on perd la superposition).
Ainsi donc, si on "mesure" l’information de polarisation d’un photon, puisqu’une partie est perdue, on en pourra
jamais recréer l’état initial de ce photon.

C’est sur ce principe que ce base la protocole BB84. On utilise des photons pour communiquer une clé
symétrique d’encodage (le problème des clés asymétriques, est qu’avec la puissance de calcul nécessaire elles ne
sont plus fiables).

Imaginons deux personnes souhaitant communiquer de façon sécurisée, et ayant besoin de partager une clé
de chiffrement. Appelons-les Alice et Bob pour suivre la tradition en vigueur.
Pour faire un partage de clé quantique, Alice va envoyer une série de photons à Bob, et pour chacun de ces
photons, elle va tirer au hasard à la fois une base (+ ou ×) et un bit (0 ou 1). Chaque photon sera donc
aléatoirement d’un l’un de ces 4 états : 0+, 1+, 0× ou 1×.

Bob voit arriver les photons et pour chacun d’entre eux il doit mesurer la polarisation. Mais il lui faut choisir
une base de mesure. Pour chacun il la tire au hasard : + ou ×, et note le résultat de sa mesure.
Si pour un photon donné, Bob a choisi la « bonne » base, c’est-à-dire la même qu’Alice, il obtiendra à coup sûr
le bon bit, 0 ou 1, envoyé par Alice. Si en revanche il a choisi l’autre base, et bien il obtiendra 0 ou 1 à 50% de
probabilité. Et dans ce cas, il obtiendra le « mauvais » résultat une fois sur 2 en moyenne. Voici un exemple
ci-dessous.

Une fois la transmission des photons réalisée, Alice et Bob se communiquent « publiquement » (sans canal
sécurisé particulier) la liste des bases qu’ils ont utilisé pour chacun des photons. Et ils jettent de leur liste tous
les photons pour lesquels les bases sont différentes (la moitié en moyenne).
Pour tous les photons restants, ils ont utilisé la même base et ont donc la certitude d’avoir les mêmes bits : 0
ou 1. Cette série de bits va constituer la clé de chiffrement qui est, de fait, connue d’eux deux.

Comment savoir que la communication n’a pas été espionnée ? Supposons qu’une troisième personne, Eve essaye
d’intercepter la clé ; elle devra mesurer les photons émis et donc modifier leur état de polarisation et cette
modification peut être remarquée par Alice et Bob :
Imaginons un photon 0+ qu’Eve intercepte et mesure dans la base ×. La mesure va le projeter dans l’état 0×
ou 1×, et quand Bob mesurera à son tour dans la base +, il obtiendra 0 ou 1, à 50% de probabilité. S’il obtient
0 (ce qu’Alice avait envoyé), tout se passera comme si Eve n’avait pas été là, mais s’il obtient 1 il obtiendra un
bit différent de ce qu’Alice avait envoyé. . . alors que leurs bases sont pourtant identiques !

Si Eve était à l’écoute, environ 25% devraient être différents. Bob et Alice peuvent donc savoir s’ils ont été
espionnés.

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