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T3 : Transfert thermique

1 Différents modes de transferts thermiques

1.1 Conduction (ou diffusion), sujet principal de ce chapitre

Figure 1 – Mise à profit de la conduction thermique pour chauffer un système (gauche) ou au contraire pour le
refroidir (droite).

def : Conduction thermique : transport d’énergie de proche en proche sans transport global de matière.
⋆ Si température inhomogène : transport spontanée du chaud vers le froid.
→ À l’équilibre : température homogène.
⋆ Conduction plus efficace dans les milieux denses. En particulier, la conduction thermique est faible dans l’air, et
absente dans le vide !
⋆ Conduction plus efficace dans métaux, bons conducteurs électriques, que dans les isolants électriques car les
électrons libres participent plus facilement au transport de l’énergie.
⋆ Origine microscopique : transfert d’énergie cinétique entre particules proches.

1.2 Convection, cf méca des fluides

Figure 2 – La convection naturelle domine les transferts thermiques dans les fluides comme l’eau ou l’air.

def : La convection thermique est due à un déplacement macroscopique de matière et n’existe donc que dans
les fluides.
La convection naturelle se produit spontanément dans un fluide dans lequel existe un gradient de température.
Elle est liée au fait que la densité d’un fluide (gaz ou liquide) diminue lorsque sa température augmente, autrement
dit, plus il est chaud, plus il devient léger. L’air chaud dans une maison tend toujours à s’amasser au plafond !
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1.3 Rayonnement, cf dernière section du chapitre


def : Tout corps émet un rayonnement électromagnétique appelé rayonnement thermique, dépendant principale-
ment de sa température. Contrairement à la conduction et à la convection, ce transport d’énergie n’a pas besoin de
milieu matériel pour se propager, il se propage aussi dans le vide car c’est une onde électromagnétique.
ex : ampoule à filament, soleil, fond diffus cosmologique :
Le fond diffus cosmologique est un rayonnement électromagnétique très homogène
observé dans toutes les directions du ciel et dont le pic d’émission est situé dans le
domaine des micro-ondes, équivalent à un corps noir de 3 K. Anticipé dès 1948 et
découvert par hasard en 1964, il résulte de l’expansion brutale de l’Univers juste
après le Big-Bang.

1.4 Situation réelle


En situation réelle, l’ensemble des trois types de transfert thermique peuvent inter-
venir conjointement !
Par exemple, dans le cas du transfert à travers une fenêtre :
⋆ conduction à travers le verre,
⋆ convection dans l’air ainsi que dans le gaz d’un double vitrage,
⋆ rayonnement visible transmis mais rayonnement infrarouge réfléchi.

2 Bilan thermique global


2.1 Flux thermique
def : Pour un transfert thermique δQ pendant dt, le flux thermique est ϕQ = δQ/dt ,
en J.s−1 = W.
« Débit d’énergie », analogie avec ϕN = δN/dt, Dm = δm/dt, i = δq/dt.
prop : pendant dt, transfert δQ = ϕQ .dt .

→ −

def : vecteur densité de flux thermique jQ tel qu’à travers une surface orientée dS au niveau de d’un point M :

→ −→
dϕQ = jQ (M ).dS .
Donc jQ en J.s−1 .m−2 = W.m−2 .
¨
1 −
→ −
→ −

prop : ⋆ Cas quelconque : ϕQ = jQ (M ).dS , ⋆ Cas où jQ homogène sur S et dans le même sens : ϕQ = jQ · S
M ∈S

2.2 Bilan global dans un solide


Considérons un solide de masse volumique ρ, de capacité thermique massique c. En présence de réaction nucléaire
ou chimique, il peut y avoir un apport d’énergie. On notera PV (x, t) la production d’énergie par unité de temps et de
volume, donc en J.s−1 .m−3 = W.m−3 .

Quelles peuvent-être les causes d’une variation de la température T d’une partie Σ de ce solide ?
⋆ Pour une phase condensée, on négligera les variations de volume, et donc le travail échangé pendant dt : δW ≃ 0.
⋆ Échange thermique avec l’extérieur : flux entrant algébrique ϕext→Σ = ϕentrant − ϕsortant . Positif si plus d’énergie
entre dans le système que n’en sort, négatif sinon.
⋆ Énergie créée, par exemple par réaction chimique ou nucléaire. Notons PV le taux volumique de production
d’énergie par unité de temps. Si ce taux est uniforme dans un volume V , alors la puissance thermique apportée dans
V est P = PV × V en W = J.s−1 .

prop : Bilan thermique global dans un système macroscopique Σ :

dU dT
= ρ.c.V. = ϕext→Σ + P (1)
dt dt


1. CE : Exprimer le flux thermique à travers une surface en utilisant le vecteur jQ .
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« variation temporelle de U » = « puissance entrante par parois » + « puissance apportée par réaction »
démo : Utiliser le premier principe de la thermodynamique.
prop : Bilan thermique global en régime stationnaire dans un système macro-
scopique Σ sans réaction :

ϕext→Σ = 0 (2)
« ce qui entre » = « ce qui sort »

2.3 Bilan local unidimensionnel pour un solide


2

prop : équation de conservation de l’énergie (1D cartésien)

∂jQ ∂T
(x, t) + ρc (x, t) = PV (x, t) (3)
∂x ∂t
prop : équation de conservation de l’énergie (1D cylindrique)

1 ∂ (r · jQ ) ∂T
(r, t) + ρc (x, t) = PV (x, t) (4)
r ∂r ∂t
prop : équation de conservation de l’énergie (1D sphérique)

1 ∂ r2 · jQ

∂T
2
(r, t) + ρc (x, t) = PV (x, t) (5)
r ∂r ∂t
démo : À l’aide d’un bilan global sur une tranche de solide d’épaisseur dx (cartésien) ou une tranche d’épaisseur dr
(cylindrique et sphérique), en déduire l’équation de bilan local à l’aide du premier principe de la thermodynamique.

interprétation : Comme pour la conservation de particule :


Si par exemple jQx (x) > jQx (x + dx) (∂j/∂x < 0) , alors T (x, t) augmente avec t (∂T /∂t > 0).

2.4 Bilan local tridimensionnel


prop : équation de conservation de l’énergie (3D)
−
→ ∂T
div jQ + ρc (x, t) = PV (x, t) (6)
∂t
2.5 Influence de la géométrie sur un bilan en régime stationnaire
prop 3 : En régime stationnaire sans apport volumique d’énergie (pas de réaction chimique ou nucléaire) :


⋆ Pour une diffusion unidimensionnelle selon x dans un système de section constante, jQ = cte.−
→,
u x

→ →

⋆ Pour une diffusion à géométrie cylindrique, jQ (r) = (cte/r).ur ,


⋆ Pour une diffusion à géométrie sphérique, jQ (r) = (cte/r2 ).→

ur .
démo à partir d’un bilan global : Choisir judicieusement la forme du système auquel appliquer un bilan thermique
global.
démo à partir d’un bilan local : Utiliser le formulaire des expressions de div.

3 Loi de Fourier et équation de diffusion


3.1 Loi de Fourier


objectif : relier vecteur jQ aux inhomogénéité de T .
2. CE : Établir, pour un milieu solide, l’équation locale traduisant le premier principe dans le cas d’un problème ne dépendant qu’une
d’une seule coordonnée d’espace en coordonnées cartésiennes, cylindriques et sphériques, éventuellement en présence de sources internes.
3. CE : Admettre et utiliser une généralisation en géométrie quelconque utilisant l’opérateur divergence et son expression fournie. Utiliser
la conservation du flux thermique sous forme locale ou globale en l’absence de source interne.
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⋆ Sens spontané de flux : fort T vers faible T .


⋆ DL de jQ : ordre 0 nul, donc en dT /dx à ordre le plus bas.
loi : loi de Fourier 1D cartésien selon −
→:
u x

∂T
jQx = −λ. (7)
∂x

avec λ > 0, conductivité thermique en W.m−1 .K−1 ou kg.m.s−3 .K−1 .


rq : λ est souvent notée κ, lettre grecque « kappa » qui ressemble à la lettre latine K.

interprétation : si T (x) croissant, ∂T /∂x > 0 donc jQx < 0, flux vers x < 0, donc vers T (x) faible.

analogie : avec loi de Fick : jN x = −D.∂n/∂x.

matériau λ à 300 K (W.m−1 .K−1 )


cuivre 4.102
acier ≃ 50
béton ≃1
eau 0, 6
air à 1 bar 2, 6.10−2
ODG 4 : λmétaux ≫ λisolants et λphase cond. ≫ λgaz .
loi : loi de Fourier 3D :

→ −−→
jQ = −λ.grad(T ) (8)

3.2 Équation de diffusion


prop : équation de diffusion 1D sans source :

∂T λ ∂2T
= . 2 (9)
∂t ρc ∂x
analogie : diffusion de particules : ∂n/∂t = D.∂ 2 n/∂x2 .
démo : Combiner la loi de Fourier et l’équation de conservation de l’énergie.
5
λ
def : Coefficient de diffusion thermique D = en m2 .s−1 .
ρc

matériau D à 300 K (m2 .s−1 )


cuivre 1, 2.10−4
acier ≃ 10−5
béton ≃ 5.10−7
eau 1, 4.10−7
air à 1 bar 2.10−5
ODG : Dmétaux > Disolants et Dphase cond. > Dgaz .
prop : équation de diffusion 3D sans source :

∂T λ
= .∆T (10)
∂t ρc
−−→
où ∆ est l’opérateur laplacien scalaire : ∆ = div grad

4. CE : Citer quelques ordres de grandeur de conductivité thermique dans les conditions usuelles : air, eau, béton, métaux.
5. CE : Établir une équation de la diffusion thermique.
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démo : Combiner la loi de Fourier et l’équation de conservation de l’énergie en utilisant la définition du laplacien
−−→ 
scalaire : ∆f = div grad(f ) .

3.3 Analyse dimensionnelle



prop 6 : D ≃ L2 /τ soit L ≃ Dτ .

exo : Cylindre de moteur en acier, épaisseur e = 5 mm, diffusivité thermique D = 10−5 m2 .s−1 . Pour un moteur
tournant à 3000 tours/min, justifier que la transformation du mélange air-carburant sur un cycle peut être considérée
adiabatique.

4 Régime stationnaire : notion de résistance thermique


4.1 Condition aux limite à l’interface solide-solide
prop : Continuité du flux à l’interface solide-solide : ϕfourni par 1 = ϕreçu par 2 .
def : Le contact est dit « parfait » si la température est continue à l’interface.

4.2 Profil de température en régime stationnaire 1D cartésien


Considérons un matériau homogène de conductivité thermique λ, siège de diffusion thermique 1D selon (Ox).
Section S, conditions aux limites T (0) = T1 et T (L) = T2 .
prop 7 : En régime stationnaire, le profil de température T (x) dans le matériau est une fonction affine et ne dépend
pas du matériau. Et le flux thermique est proportionnel à la différence de température, et dépend du matériau.

T2 − T1 T1 − T2
exo de cours : Déterminer T (x), j et ϕ en régime stationnaire. Réponses : T (x) = · x + T1 , j = λ ,
L L
T1 − T2
ϕ = jS = λS .
L

4.3 Analogie avec les circuits électriques


Rappel : Loi d’Ohm 8 U = V1 − V2 = R.I, R = (V1 − V2 )/I.

T1 − T2
def : Résistance thermique Rth =
ϕ
⋆ ϕ de même signe que T1 − T2 donc Rth > 0 .
⋆ Rth grand veut dire faible transfert ϕ pour T1 − T2 donné. Donc pour isoler, il faut Rth grand.

4.4 Résistance thermique d’un système calorifugé latéralement


Considérons un solide de longueur L, section S, conductivité thermique λ. Alors ϕ = j.S = (Sλ/L)(T1 − T2 ).

L
prop 9 : Rth =
λS
analogie avec résistance électrique R = L/(γS), cf chapitre Électromagnétisme.

4.5 Résistance thermique d’une autre géométrie

6. CE : Analyser une équation de diffusion en ordre de grandeur pour relier des échelles caractéristiques spatiale et temporelle.
7. CE : Utiliser la loi de Fourier.
8. CE : Définir la notion de résistance thermique par analogie avec l’électrocinétique.
9. CE : Exprimer une résistance thermique dans le cas d’un modèle unidimensionnel.
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exo1 : Considérons une gaine cylindrique (par exemple gaine de câble électrique) solide de longueur L, rayon intérieur
R1 et rayon extérieur R2 , de conductivité thermique λ. Elle est soumise à une température T1 sur la face intérieure,
T1 − T2
et T2 à l’extérieur. Démontrer que la résistance thermique encore définie de manière générale par Rth = vaut
ϕ
ici Rth = ln(R 2 /R1 )
2πλL .
exo2 : Considérons une gaine sphérique (par exemple croûte terrestre) entre le rayon intérieur R1 et le rayon ex-
térieur R2 , de conductivité thermique λ. Elle est soumise à une température T1 sur la face intérieure, et T2 à
T1 − T2
l’extérieur. Démontrer que la résistance thermique encore définie de manière générale par Rth = vaut ici
ϕ
1 1 1
Rth = 4πλ
 
R1 − R2 .

4.6 Association de résistances thermiques


4.6.1 Association série
rappel d’élec : Sous réserve d’avoir défini toutes ces grandeurs sur un schéma : Rsérie = i Ri , diviseur de tension
P

U1 = E.R1 /(R1 + R2 ), U2 = E.R2 /(R1 + R2 ).

prop : Rth, série =


X
Rth, i
i
Considérons deux résistances RAB et RBC en série :

RAB RBC
TA − TB = (TA − TC ) , TB − TC = (TA − TC )
RAB + RBC RAB + RBC

exo-type : Température de contact.


Mur de briques e1 = 15, 0 cm, λ1 = 0, 84 W.m−1 .K−1 . À l’intérieur de la pièce, on plaque un isolant en laine de
verre e2 = 10, 0 cm, λ2 = 0, 040 W.m−1 .K−1 . Extérieur T1 = 5, 0◦ C, intérieur T2 = 20, 0◦ C. Exprimer puis calculer
la température TS de contact mur-isolant en régime permanent.
→ Deux méthodes possibles (diviseur de tension, et continuité du flux) pour trouver
λ1 e2
TS = T2 + (T1 − T2 ) = 6, 0◦ C .
λ2 e1 + λ1 e2

4.6.2 Association parallèle


rappel d’élec : Sous réserve d’avoir défini toutes ces grandeurs : 1/Rpara = i 1/Ri , diviseur de courant I1 = I.R2 /(R1 +
P

R2 ), I2 = I.R1 /(R1 + R2 ).

prop 10 : 1/Rth, para = 1/Rth, i


X

R2 R1
ϕ1 = ϕ, ϕ2 = ϕ
R1 + R2 R1 + R2

exo-type : Pont thermique.


Mur de briques, surface totale S = 20, 0 m3 , e = 15, 0 cm, λ1 = 0, 84 W.m−1 .K−1 . Une fraction (1/20) du mur
est constituée de béton λ2 = 1, 75 W.m−1 .K−1 . Extérieur T1 = 5, 0◦ C, intérieur T2 = 20, 0◦ C.
1. Calculer le flux thermique total traversant le mur.
2. Calculer les flux et densités de flux passant par chacun des matériaux.
3. Justifier le terme de « pont thermique ».

10. CE : Utiliser des associations de résistances thermiques.


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5 Régime stationnaire : cas d’un solide en contact avec un fluide


5.1 Conditions aux limites à l’interface fluide-solide : relation de Newton
Considérons un solide dans l’espace x < 0 à température Tp en contact avec un
fluide (espace x > 0) à température TF loin des bords (à x → +∞). Au cœur du
fluide, les transfert thermiques sont principalement assurés par convection, et non pas
par conduction. Mais la viscosité du fluide restreint la convection dans une fine zone
d’épaisseur e au contact du solide, zone appelée « couche limite », où la diffusion domine
les transferts thermiques.
Même si le transfert entre fluide et solide est complexe (conducto-convectif), le flux
thermique est tout de même proportionnel à la différence de température (Tp − TF ).
prop : relation de Newton à l’interface solide-fluide :

jsolide → fluide = h.(Tsolide − Tfluide ) (11)

où h est le coefficient de transfert conducto-convectif en W.m−2 .K−1 .


ODG :

interface solide/gaz solide/gaz solide/liquide solide/liquide


(convection naturelle) (convection forcée) (convection naturelle) (convection forcée)
h (W.m−2 .K−1 ) 5 - 30 10 - 300 50-1000 300 - 10000

5.2 Résistance thermique d’une interface solide-fluide


1
prop : Rth = . démo : Relation de Newton j = h(T1 − T2 ), donc ϕ = hS(T1 − T2 ).
hS
rq : on peut donc prendre en compte aussi les interfaces solide/fluides dans les exercices de résistance thermique.

5.3 Expressions des transferts thermiques vers un fluide ou le reste du solide


schéma 11 : Considérons un barreau cylindrique de rayon R d’axe Ox immergé dans l’eau à température Te . On note
h le coefficient de transfert conducto-convectif entre le barreau et l’eau. Soit la portion entre les abscisses x et x + dx,
exprimer le flux à travers chaque face en fonction de j(x), j(x + dx), R, dx, h et Te .

5.4 Application à un système de refroidissement

Afin de refroidir un microprocesseur, on utilise un radiateur à ailettes. L


Chacune des ailettes est un paralllèlépipède d’épaisseur e = 3 mm, e
de largeur l = 2 cm et de longueur L = 6 cm, dont le métal a une
conductivité thermique λ = 20 W.m−1 .○ C −1 . On admettra au cours
des calculs que e est négligeable devant l et L. Le microprocesseur
se situe à l’abscisse x = 0 et doit être maintenu à la température
TM = 60 ○ C. On suppose le contact idéal entre le microprocesseur et x
le radiateur. 0
L’air, grâce à la convection, est supposé à la température constante TA = 20 ○ C.
La densité de flux thermique de l’ailette à la température T (x) vers l’air est régit par la loi

ϕ = h (T (x) − TA ) h = 180 W.m−2 .○ C −1

1. En considérant une “tranche” de l’ailette de largeur dx, montrer que T (x) vérifie l’équation différentielle

∂2T 1
− (T (x) − TA ) = 0
∂x2 δ2
Preciser l’expression ainsi que la dimension de δ.

2. En supposant que l’extrémité de l’ailette est à la température de l’air, exprimer T (x). Justifier l’hypothèse.

3. Quelle est la puissance thermique évacuée par une ailette ? Montrer que la réponse peut être obtenue par deux raison-
nements.

4. Le processeur graphique, lorsqu’il est fréquemment sollicité, entraine une déperdition par effet Joule Pperdue = 180 W .
Combien votre radiateur doit-il avoir d’ailette ?

11. CE : Utiliser la relation de Newton fournie comme condition aux limites à une interface solide-fluide.
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6 Rayonnement thermique
Les lois de Wien et Stefan doivent être fournies par un énoncé. Elles ne sont pas à connaître par cœur mais il faut
savoir les exploiter.
Historiquement, ce sont des lois phénoménologiques, mais la quantification des échanges d’énergie introduite par
Planck en 1900 permet de les démontrer.

Figure 3 – Spectre de rayonnement thermique pour différentes températures.

modèle du corps noir : Un corps noir absorbe TOUT le rayonnement incident (donc ni réflexion, ni diffusion).
À l’équilibre thermique, il émet un rayonnement ne dépendant que de sa température T . En réalité, aucun corps n’est
exactement un corps noir, mais ce modèle donne en pratique une bonne idée du rayonnement thermique par un corps
quelconque.

Une des limites du modèle du corps noir est que la plupart des corps réfléchit une partie de la lumière incidente.
def : L’albédo (ou albedo) α d’un corps est le rapport entre la puissance réfléchie par celui-ci et la puissance incidente.
prop : Un corps noir a α = 0, un miroir parfait a α = 1.
ODG :
matériau corps noir asphalte herbe nuage neige fraîche miroir parfait
albédo 0 0,04 - 0,12 0,25 0,50 - 0,80 0,75 à 0,90 1

6.1 Propriétés du rayonnement thermique du corps noir


prop : À une longueur d’onde donnée, l’intensité émise augmente avec T .
prop : Loi de Wien : le maximum λm de rayonnement à température T est donné par λm .T = 2898 µm.K . Donc
λm diminue quand T augmente.
ex : Un corps humain (environ 310 K) émet surtout dans l’infrarouge (donc invisible à l’œil). Un solide chauffé à
1000 K commence à émettre du rouge en quantité notable (donc nous apparaît rougeoyant). Une étoile à 5000 K émet
beaucoup de visible, donc apparaît blanche.

prop : Le flux surfacique φ(T ) émis (donc en W.m−2 ) au niveau de sa surface par un corps noir à température T est
2π 5 kB
4
donné par la loi de Stefan φ(T ) = σ.T 4 avec la constante de Stefan σ = = 5, 67.10−8 W.m−2 .K−4 .
15h3 c2

6.2 Application 1 : température terrestre sans atmosphère, influence de l’albédo


On assimile le Soleil et la Terre à deux corps noirs. On note TS la température de surface du Soleil, RS son rayon,
RT le rayon de la Terre et d la distance Terre-Soleil. Objectif : déterminer la température de surface TT de la Terre
en l’absence d’atmosphère. 12
12. CE : Exploiter les expressions fournies des lois de Wien et de Stefan.
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Données : TS = 5, 8.103 K, RS = 6, 97.105 km, RT = 6, 4.103 km, d = 1, 44.108 km.

1. Exprimer le flux total émis par le Soleil en fonction de sa température.


2. Exprimer la portion de ce flux reçue par la Terre.
3. Écrire une relation traduisant l’équilibre thermique de la Terre et en déduire sa température de surface.
4. Que vaut la température de surface si on prend en compte un albédo moyen de 0,3 ?

rq : On trouve une température légèrement inférieure à la température moyenne terrestre. On a négligé l’effet de
serre de l’atmosphère.

6.3 Application 2 : influence de l’effet de serre


On reprend le modèle précédent en considérant l’atmosphère qu’on supposera transparente dans le domaine du
visible/UV (rayonnement solaire) et absorbante dans le domaine des infrarouges (rayonnement terrestre). On notera
φa le flux surfacique émis par chaque face de l’atmosphère, φS celui émis par le Soleil au niveau de la Terre, et φT
pour la Terre. 13

1. Écrire une relation traduisant l’équilibre thermique de la Terre, et une pour l’atmosphère.
2. En déduire une relation entre ϕT et ϕs .
3. En déduire la température de surface de la Terre.

7 Diffusion thermique en régime transitoire - résolution numérique


7.1 Position du problème

T(x,t)
T1 T2

L
x
0

Considérons une barre métallique de longueur L dont une des extrémités (x = 0) est reliée à une source de chaleur
de température T1 constante et l’autre (x = L) à une source de chaleur de température T2 constante avec T1 < T2 .
La barre est initialement à la température T1 et on néglige les pertes sur les côtés de la barre. On note T (x, t) la
température de la barre au point d’abscisse x au temps t. Le but de l’exercice est de déterminer l’évolution temporelle
du profil de température dans la barre 14 .
Données : coefficient de diffusion thermique D = 10−5 m2 .s−1 , L = 1 m, T1 = 20˚C et T2 = 200˚C. L’évolution
de T (x, t) est régie par l’équation de diffusion dite « équation de la chaleur », une équation aux dérivées partielles
d’ordre 2 :
∂T ∂2T
=D 2
∂t ∂x

7.2 Résolution par méthode des différences finies


def : la méthode des différences finies est une technique courante de recherche de solutions approchées d’équations
aux dérivées partielles qui consiste à résoudre un système liant les valeurs des fonctions inconnues en certains points
suffisamment proches les uns des autres.
13. CE : Analyser quantitativement l’effet de serre en s’appuyant sur un bilan énergétique dans le cadre d’un modèle à une couche.
14. CE numérique : à l’aide d’un langage de programmation, résoudre l’équation de la diffusion thermique à une dimension par une
méthode des différences finies dérivée de la méthode d’Euler explicite de résolution des équations différentielles ordinaires.
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On découpe donc l’espace en N + 1 points ({x0 , x1 , etc}) séparés par un pas de discrétisation dx = xk+1 − xk . On
cherche alors à obtenir à chaque instant ti une liste représentant le profil spatial de température :
[T (x0 , ti ), T (x1 , ti ), · · · , T (xN , ti )] avec les extrémités constantes T (x0 , ti ) = T1 et T (xN , ti ) = T2 .

La dérivée partielle d’ordre 1 en temps est approchée comme dans la méthode d’Euler explicite. Mais la dérivée
partielle d’ordre 2 en position suit le schéma suivant :

∂T T (x, t + dt) − T (x, t) ∂2T T (x + dx, t) + T (x − dx, t) − 2T (x, t)


(x, t) ≃ ≃
∂t dt ∂x2 (dx)2

méthode numérique : Résoudre l’équation de la diffusion à une dimension par une méthode des
différences finies :
— Choisir un pas de temps dt et un pas d’espace dx,
— Initialiser la liste du profil spatial avec les valeurs initiales,
— Pour chaque pas de temps :
⋆ pour chaque point, calculer la nouvelle valeur à l’aide des valeurs voisines.
⋆ stocker le nouveau profil spatial.
exo :
1. Tracer l’allure qualitative du profil de température T (x, t) à différents instants.
2. Détermination de la relation de récurrence temporelle. La résolution numérique par méthode d’Euler explicite
nécessite une relation qui détermine le profil à t + dt à partir du profil à t.
∂T
(a) À l’aide d’un développement limité au premier ordre en dt, exprimer (x, t) en fonction de T (x, t + dt),
∂t
T (x, t) et dt.
∂2T
(b) À l’aide de développements limités au deuxième ordre en dx, exprimer (x, t) en fonction de T (x+dx, t),
∂x2
T (x, t), T (x − dx, t) et dx.
(c) Appliquer les approximations précédentes à l’équation de la chaleur pour obtenir la relation suivante :

dt.D
 
T (x, t + dt) ≃ T (x, t) + .(T (x + dx, t) + T (x − dx, t) − 2T (x, t))
(dx)2

Remarquer que la température à un endroit x donné à un instant t + dt donné dépend des températures
précédentes (à t) en x mais aussi juste à côté en x ± dx.
3. Résolution. Appliquer la relation précédente pour résoudre la problème et afficher la courbe du profil de tempé-
rature le long de la barre toutes les 10 minutes sur une période de 4 heures. Pour cela, discrétiser le problème
en prenant un pas de temps de 1 seconde, et 101 points sur la barre. Le code à compléter est donné ci-dessous.
(a) Discrétisation spatiale. Compléter les lignes définissant le pas spatial dx et la liste L_x des positions.
(b) Relation de récurrence. Compléter la ligne utilisant la relation de récurrence pour compléter la liste
L_T_temp par la méthode append.
(c) Tracer les graphes. Compléter la ligne permettant le tracé du graphe toutes les 10 minutes, en utilisant
une condition astucieuse sur la variable d’itération i.

1 import m a t p l o t l i b . p y p l o t a s p l t
2
3 # Donnees du p r o b l e m e s
4 D = 1 e−5
5 L = 1
6 T1 = 20
7 T2 = 200
8
9 # Discretisation spatiale
10 n_x = 101 # Nb de p o i n t s de l a b a r r e
11 dx = . . . . . . . . . # Pas s p a t i a l
12 L_x = . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . # L i s t e d e s p o s i t i o n s de l a b a r r e .
13
PC - Physique - Thermodynamique - Chapitre 3 : Transfert thermique page 11/12

14 # Discretisation temporelle
15 dt = 1 # L ’ enonce impose un pas t e m p o r e l de 1 s .
16 n_t = 4∗3600 # Nb d ’ i n s t a n t s ( 4 h=4∗3600 s )
17 t = 0 # Temps i n i t i a l
18
19 # I n i t i a l i s a t i o n s de l i s t e de t e m p e r a t u r e
20 L_T = [ T1 ] ∗ n_x # I n i t i a l e m e n t , b a r r e a T1 . . .
21 L_T[ −1] = T2 # . . . s a u f un bout a T2
22
23 # Coefficient pratique
24 c = D∗ dt / ( dx ∗ ∗ 2 )
25
26 # Resolution
27 plt . figure ()
28 p l t . p l o t (L_x ,L_T) # T r a c e r T( x ) i n i t i a l .
29 f o r i i n r a n g e ( n_t ) : # Pour chaque i n s t a n t :
30 L_T_temp = [ T1 ] # T( x ) t e m p o r a i r e pour c e t i n i t i a l i s e e a T1 a gauche ,
31 f o r k i n r a n g e ( 1 , n_x−1) : # Pour chaque p o s i t i o n s u i v a n t e , s a u f au bout :
32 L_T_temp . append ( . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ) # Equation de l a c h a l e u r
33 L_T_temp . append ( T2) # E x t r e m i t e a T2
34 L_T [ : ] = L_T_temp [ : ] # Copie c o m p l e t e dans l a l i s t e L_T
35 if ( . . . . . . . . . . . . . ) : # Toutes l e s 10 minutes = 600 s . . .
36 p l t . p l o t (L_x ,L_T) # . . . t r a c e r T( x )
37 p l t . x l a b e l ( ’ P o s i t i o n x (m) ’ ) ; p l t . y l a b e l ( ’ t e m p e r a t u r e T ( d e g r e C) ’ )
38 p l t . t i t l e ( ’ P r o p a g a t i o n de l a c h a l e u r ’ )
39 p l t . show ( )

7.3 Résultats

Figure 4 – Profil de température T (x) dans la barre à différents instants : de t = 0 en bas à droite, puis les courbes
de plus en plus proches de la diagonale. La discontinuité de température initialement très marquée tend à se lisser au
cours du temps sous l’effet de la diffusion thermique. Aux temps longs, on retombe sur un profil affine comme déjà
démontré.
PC - Physique - Thermodynamique - Chapitre 3 : Transfert thermique page 12/12

8 Analogie entre phénomènes de diffusion/conduction


Les différents phénomènes de diffusion/conduction présentent de fortes analogies :
⋆ diffusion de particules (chapitre T2 ),
⋆ diffusion thermique (chapitre T3 ),
⋆ conduction électrique (chapitres Électromagnétisme),
⋆ viscosité (chapitres Mécanique des Fluides),
⋆ mécanique quantique (chapitre Mécanique Quantique).

diffusion de particules diffusion thermique conduction électrique


densité de courant de particules densité de flux thermique densité de courant de charges

→ −
→ →

jN jQ j
en s−1 .m−2 en J.s−1 .m−2 = W.m−2 en C.s−1 .m−2 = A.m−2
flux de particules flux thermique intensité électrique
−→→ − →→
− − − →
→ −
ϕN = j N . S ϕQ = jQ . S I = j .S
en s−1 en J.s−1 = W en C.s−1 = A
particules température potentiel électrique
N T V
en K en V
loi de Fick loi de Fourier loi d’Ohm locale + électrostatique
−→ −−→ −
→ −−→ →
− −−→
jN = −D.grad(n) jQ = −λ.grad(T ) j = −γ.grad(V )
coefficient de diffusion conductivité thermique conductivité électrique
D λ γ
en m2 .s−1 en W.m−1 .K−1 en A.m .V = Ω−1 .m−1 = S.m−1
−1 −1

conservation
− de N conservation de H conservation de Q
→ ∂n −→ →−  ∂ρ
div jN + ∂t = 0 div jQ + ρc ∂t = 0
∂T
div j + ∂t = 0

Concernant la notion de résistance :

diffusion thermique conduction électrique


flux thermique intensité électrique
→→
− − − →
→ −
ϕQ = jQ . S I = j .S
en J.s−1 = W en C.s−1 = A
différence de température différence de potentiel
T1 − T2 V1 − V2
en K en V
résistance thermique résistance électrique
T1 − T2 L V1 − V2 L
Rth = = R= =
ϕ λS I γS
en K.W−1 en V.A−1 = Ω

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