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T3 : Transfert thermique
Figure 1 – Mise à profit de la conduction thermique pour chauffer un système (gauche) ou au contraire pour le
refroidir (droite).
def : Conduction thermique : transport d’énergie de proche en proche sans transport global de matière.
⋆ Si température inhomogène : transport spontanée du chaud vers le froid.
→ À l’équilibre : température homogène.
⋆ Conduction plus efficace dans les milieux denses. En particulier, la conduction thermique est faible dans l’air, et
absente dans le vide !
⋆ Conduction plus efficace dans métaux, bons conducteurs électriques, que dans les isolants électriques car les
électrons libres participent plus facilement au transport de l’énergie.
⋆ Origine microscopique : transfert d’énergie cinétique entre particules proches.
Figure 2 – La convection naturelle domine les transferts thermiques dans les fluides comme l’eau ou l’air.
def : La convection thermique est due à un déplacement macroscopique de matière et n’existe donc que dans
les fluides.
La convection naturelle se produit spontanément dans un fluide dans lequel existe un gradient de température.
Elle est liée au fait que la densité d’un fluide (gaz ou liquide) diminue lorsque sa température augmente, autrement
dit, plus il est chaud, plus il devient léger. L’air chaud dans une maison tend toujours à s’amasser au plafond !
PC - Physique - Thermodynamique - Chapitre 3 : Transfert thermique page 2/12
Quelles peuvent-être les causes d’une variation de la température T d’une partie Σ de ce solide ?
⋆ Pour une phase condensée, on négligera les variations de volume, et donc le travail échangé pendant dt : δW ≃ 0.
⋆ Échange thermique avec l’extérieur : flux entrant algébrique ϕext→Σ = ϕentrant − ϕsortant . Positif si plus d’énergie
entre dans le système que n’en sort, négatif sinon.
⋆ Énergie créée, par exemple par réaction chimique ou nucléaire. Notons PV le taux volumique de production
d’énergie par unité de temps. Si ce taux est uniforme dans un volume V , alors la puissance thermique apportée dans
V est P = PV × V en W = J.s−1 .
dU dT
= ρ.c.V. = ϕext→Σ + P (1)
dt dt
−
→
1. CE : Exprimer le flux thermique à travers une surface en utilisant le vecteur jQ .
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« variation temporelle de U » = « puissance entrante par parois » + « puissance apportée par réaction »
démo : Utiliser le premier principe de la thermodynamique.
prop : Bilan thermique global en régime stationnaire dans un système macro-
scopique Σ sans réaction :
ϕext→Σ = 0 (2)
« ce qui entre » = « ce qui sort »
∂jQ ∂T
(x, t) + ρc (x, t) = PV (x, t) (3)
∂x ∂t
prop : équation de conservation de l’énergie (1D cylindrique)
1 ∂ (r · jQ ) ∂T
(r, t) + ρc (x, t) = PV (x, t) (4)
r ∂r ∂t
prop : équation de conservation de l’énergie (1D sphérique)
1 ∂ r2 · jQ
∂T
2
(r, t) + ρc (x, t) = PV (x, t) (5)
r ∂r ∂t
démo : À l’aide d’un bilan global sur une tranche de solide d’épaisseur dx (cartésien) ou une tranche d’épaisseur dr
(cylindrique et sphérique), en déduire l’équation de bilan local à l’aide du premier principe de la thermodynamique.
∂T
jQx = −λ. (7)
∂x
interprétation : si T (x) croissant, ∂T /∂x > 0 donc jQx < 0, flux vers x < 0, donc vers T (x) faible.
∂T λ ∂2T
= . 2 (9)
∂t ρc ∂x
analogie : diffusion de particules : ∂n/∂t = D.∂ 2 n/∂x2 .
démo : Combiner la loi de Fourier et l’équation de conservation de l’énergie.
5
λ
def : Coefficient de diffusion thermique D = en m2 .s−1 .
ρc
∂T λ
= .∆T (10)
∂t ρc
−−→
où ∆ est l’opérateur laplacien scalaire : ∆ = div grad
4. CE : Citer quelques ordres de grandeur de conductivité thermique dans les conditions usuelles : air, eau, béton, métaux.
5. CE : Établir une équation de la diffusion thermique.
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démo : Combiner la loi de Fourier et l’équation de conservation de l’énergie en utilisant la définition du laplacien
−−→
scalaire : ∆f = div grad(f ) .
exo : Cylindre de moteur en acier, épaisseur e = 5 mm, diffusivité thermique D = 10−5 m2 .s−1 . Pour un moteur
tournant à 3000 tours/min, justifier que la transformation du mélange air-carburant sur un cycle peut être considérée
adiabatique.
T2 − T1 T1 − T2
exo de cours : Déterminer T (x), j et ϕ en régime stationnaire. Réponses : T (x) = · x + T1 , j = λ ,
L L
T1 − T2
ϕ = jS = λS .
L
T1 − T2
def : Résistance thermique Rth =
ϕ
⋆ ϕ de même signe que T1 − T2 donc Rth > 0 .
⋆ Rth grand veut dire faible transfert ϕ pour T1 − T2 donné. Donc pour isoler, il faut Rth grand.
L
prop 9 : Rth =
λS
analogie avec résistance électrique R = L/(γS), cf chapitre Électromagnétisme.
6. CE : Analyser une équation de diffusion en ordre de grandeur pour relier des échelles caractéristiques spatiale et temporelle.
7. CE : Utiliser la loi de Fourier.
8. CE : Définir la notion de résistance thermique par analogie avec l’électrocinétique.
9. CE : Exprimer une résistance thermique dans le cas d’un modèle unidimensionnel.
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exo1 : Considérons une gaine cylindrique (par exemple gaine de câble électrique) solide de longueur L, rayon intérieur
R1 et rayon extérieur R2 , de conductivité thermique λ. Elle est soumise à une température T1 sur la face intérieure,
T1 − T2
et T2 à l’extérieur. Démontrer que la résistance thermique encore définie de manière générale par Rth = vaut
ϕ
ici Rth = ln(R 2 /R1 )
2πλL .
exo2 : Considérons une gaine sphérique (par exemple croûte terrestre) entre le rayon intérieur R1 et le rayon ex-
térieur R2 , de conductivité thermique λ. Elle est soumise à une température T1 sur la face intérieure, et T2 à
T1 − T2
l’extérieur. Démontrer que la résistance thermique encore définie de manière générale par Rth = vaut ici
ϕ
1 1 1
Rth = 4πλ
R1 − R2 .
RAB RBC
TA − TB = (TA − TC ) , TB − TC = (TA − TC )
RAB + RBC RAB + RBC
R2 ), I2 = I.R1 /(R1 + R2 ).
R2 R1
ϕ1 = ϕ, ϕ2 = ϕ
R1 + R2 R1 + R2
1. En considérant une “tranche” de l’ailette de largeur dx, montrer que T (x) vérifie l’équation différentielle
∂2T 1
− (T (x) − TA ) = 0
∂x2 δ2
Preciser l’expression ainsi que la dimension de δ.
2. En supposant que l’extrémité de l’ailette est à la température de l’air, exprimer T (x). Justifier l’hypothèse.
3. Quelle est la puissance thermique évacuée par une ailette ? Montrer que la réponse peut être obtenue par deux raison-
nements.
4. Le processeur graphique, lorsqu’il est fréquemment sollicité, entraine une déperdition par effet Joule Pperdue = 180 W .
Combien votre radiateur doit-il avoir d’ailette ?
11. CE : Utiliser la relation de Newton fournie comme condition aux limites à une interface solide-fluide.
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6 Rayonnement thermique
Les lois de Wien et Stefan doivent être fournies par un énoncé. Elles ne sont pas à connaître par cœur mais il faut
savoir les exploiter.
Historiquement, ce sont des lois phénoménologiques, mais la quantification des échanges d’énergie introduite par
Planck en 1900 permet de les démontrer.
modèle du corps noir : Un corps noir absorbe TOUT le rayonnement incident (donc ni réflexion, ni diffusion).
À l’équilibre thermique, il émet un rayonnement ne dépendant que de sa température T . En réalité, aucun corps n’est
exactement un corps noir, mais ce modèle donne en pratique une bonne idée du rayonnement thermique par un corps
quelconque.
Une des limites du modèle du corps noir est que la plupart des corps réfléchit une partie de la lumière incidente.
def : L’albédo (ou albedo) α d’un corps est le rapport entre la puissance réfléchie par celui-ci et la puissance incidente.
prop : Un corps noir a α = 0, un miroir parfait a α = 1.
ODG :
matériau corps noir asphalte herbe nuage neige fraîche miroir parfait
albédo 0 0,04 - 0,12 0,25 0,50 - 0,80 0,75 à 0,90 1
prop : Le flux surfacique φ(T ) émis (donc en W.m−2 ) au niveau de sa surface par un corps noir à température T est
2π 5 kB
4
donné par la loi de Stefan φ(T ) = σ.T 4 avec la constante de Stefan σ = = 5, 67.10−8 W.m−2 .K−4 .
15h3 c2
rq : On trouve une température légèrement inférieure à la température moyenne terrestre. On a négligé l’effet de
serre de l’atmosphère.
1. Écrire une relation traduisant l’équilibre thermique de la Terre, et une pour l’atmosphère.
2. En déduire une relation entre ϕT et ϕs .
3. En déduire la température de surface de la Terre.
T(x,t)
T1 T2
L
x
0
Considérons une barre métallique de longueur L dont une des extrémités (x = 0) est reliée à une source de chaleur
de température T1 constante et l’autre (x = L) à une source de chaleur de température T2 constante avec T1 < T2 .
La barre est initialement à la température T1 et on néglige les pertes sur les côtés de la barre. On note T (x, t) la
température de la barre au point d’abscisse x au temps t. Le but de l’exercice est de déterminer l’évolution temporelle
du profil de température dans la barre 14 .
Données : coefficient de diffusion thermique D = 10−5 m2 .s−1 , L = 1 m, T1 = 20˚C et T2 = 200˚C. L’évolution
de T (x, t) est régie par l’équation de diffusion dite « équation de la chaleur », une équation aux dérivées partielles
d’ordre 2 :
∂T ∂2T
=D 2
∂t ∂x
On découpe donc l’espace en N + 1 points ({x0 , x1 , etc}) séparés par un pas de discrétisation dx = xk+1 − xk . On
cherche alors à obtenir à chaque instant ti une liste représentant le profil spatial de température :
[T (x0 , ti ), T (x1 , ti ), · · · , T (xN , ti )] avec les extrémités constantes T (x0 , ti ) = T1 et T (xN , ti ) = T2 .
La dérivée partielle d’ordre 1 en temps est approchée comme dans la méthode d’Euler explicite. Mais la dérivée
partielle d’ordre 2 en position suit le schéma suivant :
méthode numérique : Résoudre l’équation de la diffusion à une dimension par une méthode des
différences finies :
— Choisir un pas de temps dt et un pas d’espace dx,
— Initialiser la liste du profil spatial avec les valeurs initiales,
— Pour chaque pas de temps :
⋆ pour chaque point, calculer la nouvelle valeur à l’aide des valeurs voisines.
⋆ stocker le nouveau profil spatial.
exo :
1. Tracer l’allure qualitative du profil de température T (x, t) à différents instants.
2. Détermination de la relation de récurrence temporelle. La résolution numérique par méthode d’Euler explicite
nécessite une relation qui détermine le profil à t + dt à partir du profil à t.
∂T
(a) À l’aide d’un développement limité au premier ordre en dt, exprimer (x, t) en fonction de T (x, t + dt),
∂t
T (x, t) et dt.
∂2T
(b) À l’aide de développements limités au deuxième ordre en dx, exprimer (x, t) en fonction de T (x+dx, t),
∂x2
T (x, t), T (x − dx, t) et dx.
(c) Appliquer les approximations précédentes à l’équation de la chaleur pour obtenir la relation suivante :
dt.D
T (x, t + dt) ≃ T (x, t) + .(T (x + dx, t) + T (x − dx, t) − 2T (x, t))
(dx)2
Remarquer que la température à un endroit x donné à un instant t + dt donné dépend des températures
précédentes (à t) en x mais aussi juste à côté en x ± dx.
3. Résolution. Appliquer la relation précédente pour résoudre la problème et afficher la courbe du profil de tempé-
rature le long de la barre toutes les 10 minutes sur une période de 4 heures. Pour cela, discrétiser le problème
en prenant un pas de temps de 1 seconde, et 101 points sur la barre. Le code à compléter est donné ci-dessous.
(a) Discrétisation spatiale. Compléter les lignes définissant le pas spatial dx et la liste L_x des positions.
(b) Relation de récurrence. Compléter la ligne utilisant la relation de récurrence pour compléter la liste
L_T_temp par la méthode append.
(c) Tracer les graphes. Compléter la ligne permettant le tracé du graphe toutes les 10 minutes, en utilisant
une condition astucieuse sur la variable d’itération i.
1 import m a t p l o t l i b . p y p l o t a s p l t
2
3 # Donnees du p r o b l e m e s
4 D = 1 e−5
5 L = 1
6 T1 = 20
7 T2 = 200
8
9 # Discretisation spatiale
10 n_x = 101 # Nb de p o i n t s de l a b a r r e
11 dx = . . . . . . . . . # Pas s p a t i a l
12 L_x = . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . # L i s t e d e s p o s i t i o n s de l a b a r r e .
13
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14 # Discretisation temporelle
15 dt = 1 # L ’ enonce impose un pas t e m p o r e l de 1 s .
16 n_t = 4∗3600 # Nb d ’ i n s t a n t s ( 4 h=4∗3600 s )
17 t = 0 # Temps i n i t i a l
18
19 # I n i t i a l i s a t i o n s de l i s t e de t e m p e r a t u r e
20 L_T = [ T1 ] ∗ n_x # I n i t i a l e m e n t , b a r r e a T1 . . .
21 L_T[ −1] = T2 # . . . s a u f un bout a T2
22
23 # Coefficient pratique
24 c = D∗ dt / ( dx ∗ ∗ 2 )
25
26 # Resolution
27 plt . figure ()
28 p l t . p l o t (L_x ,L_T) # T r a c e r T( x ) i n i t i a l .
29 f o r i i n r a n g e ( n_t ) : # Pour chaque i n s t a n t :
30 L_T_temp = [ T1 ] # T( x ) t e m p o r a i r e pour c e t i n i t i a l i s e e a T1 a gauche ,
31 f o r k i n r a n g e ( 1 , n_x−1) : # Pour chaque p o s i t i o n s u i v a n t e , s a u f au bout :
32 L_T_temp . append ( . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ) # Equation de l a c h a l e u r
33 L_T_temp . append ( T2) # E x t r e m i t e a T2
34 L_T [ : ] = L_T_temp [ : ] # Copie c o m p l e t e dans l a l i s t e L_T
35 if ( . . . . . . . . . . . . . ) : # Toutes l e s 10 minutes = 600 s . . .
36 p l t . p l o t (L_x ,L_T) # . . . t r a c e r T( x )
37 p l t . x l a b e l ( ’ P o s i t i o n x (m) ’ ) ; p l t . y l a b e l ( ’ t e m p e r a t u r e T ( d e g r e C) ’ )
38 p l t . t i t l e ( ’ P r o p a g a t i o n de l a c h a l e u r ’ )
39 p l t . show ( )
7.3 Résultats
Figure 4 – Profil de température T (x) dans la barre à différents instants : de t = 0 en bas à droite, puis les courbes
de plus en plus proches de la diagonale. La discontinuité de température initialement très marquée tend à se lisser au
cours du temps sous l’effet de la diffusion thermique. Aux temps longs, on retombe sur un profil affine comme déjà
démontré.
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conservation
− de N conservation de H conservation de Q
→ ∂n −→ →− ∂ρ
div jN + ∂t = 0 div jQ + ρc ∂t = 0
∂T
div j + ∂t = 0