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Master M1 CRB : Chauffage et climatisation

Transferts thermiques
Valentine Rey
17 octobre 2022
1 Température et bilan thermique

2 Conduction

3 Convection

4 Rayonnement

5 Cas général

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Plan

1 Température et bilan thermique

2 Conduction

3 Convection

4 Rayonnement

5 Cas général

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La température

Définition
La température est la grandeur macroscopique correspondant à l’énergie
cinétique des atomes.
En effet, les particules ne sont pas immobiles mais oscillent autour d’une position
d’équilibre.

La température inférieure limite est le zéro absolu et vaut 0 Kelvin (0 K).

Conversion degrés Celsius - Kelvin : T (K ) = T (°C ) + 273.15

La température T (M, t) dépend du temps t et du point M.

4
Flux thermique et vecteur densité de flux de chaleur

Définition
Le flux thermique Φ est la quantité d’énergie thermique échangée entre deux
régions par unité de temps. Φ s’exprime en Watts.
Définition
Le vecteur densité flux de chaleur Ð

φ est le flux thermique par unité de surface.
φ s’exprime en Wm .−2

Figure – Vecteur densité flux de chaleur

φ (M)Ð
Ces deux grandeurs sont reliés par la relation Φ = ∫ Ð
→ →
n dS avec la Ð

n la
S
normale à la surface.

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Capacité thermique (ou capacité calorifique)

Tout corps peut stocker de la chaleur sous forme d’énergie interne.

Capacité thermique massique (ou chaleur massique) cp


Quantité d’énergie à apporter à un kg de matière pour élever sa température
d’un Kelvin à pression constante. Elle s’exprimme en JK −1 kg −1 .
Ainsi, la variation d’énergie interne δU due à la variation de température δT d’un
corps de masse ρdV est δU = cp δT ρdV

Matériau chaleur massique en Jkg −1 K −1


Beton 1000
Isolant 1030
Plâtre 1000

Table – chaleur massique de quelques matériaux

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Bilan d’énergie

Considérons un solide de volume V , d’énergie interne massique U et de masse volumique ρ.

δU
−∮ Ð φ (M, t)Ð
→ →n dS + ∫ pth (M, t)dV = ∫ ρ dV
S V V δt
∂T
− ∫ div Ð

φ dV + ∫ pth (M, t)dV = ∫ ρcp dV
V V V ∂t
L’équation locale est :
∂T
− div Ð

φ (M, t) + pth (M, t) = ρcp (M, t)
∂t
Attention ! Production d’énergie ne signifie pas création mais transformation : énergie
électrique en énergie thermique (effet Joule) par exemple.

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Plan

1 Température et bilan thermique

2 Conduction

3 Convection

4 Rayonnement

5 Cas général

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Définition et loi de Fourier

Définition
La conduction est le transfert d’énergie au sein d’un milieu opaque sans
déplacement de matière sous l’influence d’un gradient de température .
Loi de Fourier
Ð
→ ÐÐ→
φ = −λgradT
où λ est la conductivité thermique en Wm−1 K −1

Cette loi décrit un phénomène instantanné (absence de la variable temps), ce


qui n’est évidemment pas le cas.

Si le milieu n’est pas isotrope, la conductivité thermique est alors un tenseur


⎛λxx λxy λxz ⎞
d’ordre 2 : λ = ⎜λyx λyy λyz ⎟.
⎝λzx λzy λzz ⎠
1
λ
est la résistivité thermique.

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Equations locales avec de la conduction

Considérons un solide de volume V pour lequel tous les échanges de chaleur avec
l’extérieur se font par condution et que la conductivité thermique λ est constante
et uniforme.

Le bilan d’énergie local est :

− div Ð
→ ∂T
φ + pth (M, t) = ρcp
∂t
ÐÐ→
La loi de Fourier donne Ð

φ (M, t) = −λgradT (M, t) D’où :

ÐÐ→ ∂T
− div (−λgradT (M, t)) + pth (M, t) = ρcp
∂t
∂T
λ∆T (M, t) + pth (M, t) = ρcp
∂t

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Equations locales avec de la conduction

∂T
λ∆T (M, t) + pth (M, t) = ρcp
∂t
On peut distinguer les cas particuliers suivants :

milieu passif (pth = 0) et stationnaire (t)


 : ∆T (M) = 0 est l’équation de
Laplace
pth (M)
 : ∆T (M) = −
milieu actif stationnaire (t) λ
est l’équation de Poisson

milieu passif (pth = 0) instationnaire : λ∆T (M, t) − ρcp ∂T


∂t
= 0 est l’équation
de la chaleur

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Résistance thermique

Considérons deux corps de température respective T1 et T2 et Φ le flux thermique


échangé entre ces deux corps.
Définition
T1 −T2
On appelle résistance thermique la grandeur Rth = Φ
.
où Rth est en KW −1
Attention ! Utiliser la résistance thermique n’est valable que pour :

des systèmes stationnaires

des systèmes passifs

une conductivité thermique uniforme

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Résistance thermique d’une paroi

Considérons une paroi d’épaisseur e de surface S délimitant deux solides de


température T1 et T2 . Faisons l’hypothèse d’un phénomène unidirectionnel.

φÐ
Φ=∫ Ð
→ →
n dS
S
ÐÐ→
= ∫ −λgrad(T (x ))Ð

e x dS
S
dT
= ∫ −λ dS
dx
S
T2 − T1
= −λ S
e
D’où Rth = e
λS
.

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Parois multi-couches

Lorsqu’il y a des parois en série, les résistances thermiques sont sommées.

Lorsqu’il y a des parois en parallèle, les inverses résistances thermiques


s’ajoutent.

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Définition et loi de Newton

Définition
La convection est le mode d’échange d’énergie thermique avec mouvement de matière et peut être :

libre : le gradient de température génère le mouvement (bol de café)

forcée : mise en vitesse d’un fluide (ventilateur)

Figure – Le solide échange de l’énergie thermique avec le fluide environnant

Loi de Newton
Ð
→ = h(T (M) − T
φ Ð

∞) n
où h est le coefficient d’échange convectif en Wm−2 K −1 (dépend de la nature des fluides, de l’écoulement, de
la géométrie du contact), TP la température du solide au point P et T∞ la température du fluide loin du
solide.

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Equations locales avec de la convection

Considérons un solide de volume V pour lequel tous les échanges de chaleur avec
l’extérieur se font par convection de coefficient h constant et uniforme.

Le bilan d’énergie local est :

− div Ð
→ ∂T
φ + pth (M, t) = ρcp
∂t
φ (M, t) = h(T (M, t) − T∞ )Ð
La loi de Newton donne Ð
→ →
n D’où :

− div (h(T (M, t) − T∞ )Ð


→ ∂T
n ) + pth (M, t) = ρcp
∂t

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Phénomènes et définition

Définition
Tous les corps libèrent en permanence de l’énergie sous forme non matérielle : c’est
le rayonnement électro-magnétique. L’énergie est émise sous forme d’onde (ou
flux de photons).

Tout corps peut :

émettre un flux de photons (énergie interne → énergie radiative)

recevoir un flux de photons (énergie radiative → énergie interne)

L’émission peut se faire au détriment :

de l’énergie d’agitation thermique (rayonnement thermique)

de l’excitation électronique (rayonnement de fluorescence, non étudié ici)

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Grandeurs photo-énergétiques

Figure – cône d’angle solide dΩ

Le flux élémentaire d’énergie radiative transporté à travers la surface élémentaire


Ð

dS dans un cône d’angle solide dΩ centré sur une direction Ω pour des photons de
longueur d’onde comprise entre λ et λ + dλ est :
Ð→
dΦ = L( Ω , λ)dλdΩdS cos(θ)
= M(λ)dλdS


L est la luminance spectrique en Wm−2 sr −1 nm−1

M est l’excitance ou émittance spectrique en Wm−2 nm−1

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Corps noir et gris
Définition
Un corps noir est un émetteur parfait qui rayonne un maximum d’énergie à
chaque température et à chaque longueur d’onde.
Définition
Un corps gris a une émissivité qui dépend de la température mais pas de la
longueur d’onde.
En thermique du bâtiment, les ondes de rayonnement sont dans le domaine de
l’infrarouge.

Figure – Spectre électro-magnétique

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Loi de Planck et de Stefan

Loi de Planck
La luminance spectrique d’un corps noir est :

0 2hc 2 hC −1
L (λ, T ) = 5
(exp ( ) − 1)
λ λTkB

avec h = 6, 626 10−34 Js la constante de Planck, c la vitesse de la lumière, et kb = 1, 380


10−23 JK −1 la constante de Boltzmann.
Loi de Stefan
L’excitance totale (somme sur toutes les longueurs d’onde) d’un corps noir est :
0 4
M (T ) = σT
−8 −2 −4
avec σ = 5.67 10 Wm K la constante de Stefan-Boltzmann.
Emissivité
L’émissivité ε d’une source est définie par
M(T )
ε=
M 0 (T )
C’est donc le ratio de l’excitance de la source sur l’excitance d’un corps noir ⇒ 0 ≤ ε ≤ 1.

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Facteur de forme

Considérons 2 surfaces Si et Sj rayonnant l’une vers l’autre. Notons Φi le flux total émis par Si
et Φij le flux émis par Si allant sur Sj .

Facteur de forme
Φ
Le ratio Fij = Φij est appelé facteur de forme. On a 0 ≤ Fij ≤ 1. Il représente la probabilité pour
i
un photon d’aller de Si vers Sj .

Si la surface Si est plane ou convexe alors Fii = 0 (la surface ne peut pas émettre en
direction d’elle-même).
N
Dans une enceinte fermée, ∀i = 1..n, ∑ Fij = 1 (une surface reçoit forcément le photon).
j=0

Dans une enceinte fermée, on a ∀i = 1..n, ∀j = 1..n, Si Fij = Sj Fji .

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Flux radiatifs nets

En exploitant la loi de Stefan, on peut écrire que le flux Φij reçu par la surface Sj
est Fji Sj σTi4 .

Or la surface Sj émet également de l’énergie par rayonnement et perd de l’énergie


Φj . Il convient donc de faire un bilan et de calculer le flux radiatif net.

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Exemple

Soit 2 parois planes parallèles de température T1 = 1800K et T2 = 800K et


d’émissivité ε1 = 0.2 et ε2 = 0.8. On place entre ces 2 parois et parallèlement à
celles-ci un écran opaque d’épaisseur e, d’émissivité ε = 0.9 et de température
initiale T0 . Quelle sera la température de l’écran une fois l’équilibre thermique
établi ?

εi ε
Pour des surfaces proches parallèles, le facteur de forme est Fi,écran = εi +ε−εi ε
avec
i = 1 ou i = 2.

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Exemple

L’équilibre thermique de l’écran s’écrit :

∂T
0 = eSρcp + SΦ1→écran + SΦ2→écran (1)
∂t
∂T
0 = eρcp + Φ1→écran + Φ2→écran (2)
∂t
où Φ1→écran = F1,écran σ(T14 − T 4 ) et Φ2→écran = F2,écran σ(T24 − T 4 ) où T est la
température de l’écran et S sa surface.
A l’équilibre thermque, la température de l’écran est constante et vaut Teq . On en
déduit donc :
ε1 ε ε2 ε
0=0+σ (T14 − Teq
4
)+σ (T24 − Teq
4
) (3)
ε1 + ε − ε1 ε ε2 + ε − ε2 ε
d’où
ε2 ε ε1 ε
ε2 +ε−ε2 ε 2
T4 + T4
ε1 +ε−ε1 ε 1
4
Teq = ε2 ε ε1 ε (4)
ε2 +ε−ε2 ε
+ ε1 +ε−ε1 ε

On trouve Teq = 1261K

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Plan

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3 Convection

4 Rayonnement

5 Cas général

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Cas général

Le problème thermique peut s’écrire :

Il s’agit donc d’équations à dérivées partielles en temps et en espace. Des méthodes


d’approximation (type éléments finis) sont nécessaires pour les résoudre.

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