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- Transferts thermiques -

Introduction : Modes de transport de la chaleur.


On distingue trois modes de transfert thermique, chacun régi par des lois bien spécifiques : le rayonnement,
convection et conduction.
* Le rayonnement : est un phénomène de nature électromagnétique. Tout corps porté à une température émet
alentour des ondes électromagnétiques. Celles-ci peuvent être captées par un autre corps, qui absorbe ainsi
l’énergie qu’elles transportent. Ce mode s’effectue à distance et sans transport de matière.
Exemple : allongés sur la plage, nous recevons la chaleur du soleil sous forme de rayonnement.
* La convection : on associe effectivement la circulation de matière à celle d’énergie. Ce mode de transfert
thermique implique un déplacement macroscopique de matière et concerne donc les fluides, liquides ou gaz. Dans
les fluides, une variation de température modifie localement la masse volumique du fluide, ce qui entraîne un
mouvement d’ensemble du fluide (les parties chaudes, plus légères, ont tendance à s’élever et inversement les
parties froides plus denses ont tendance à descendre) : c’est le phénomène de convection naturelle. Un fluide peut
aussi être mis en mouvement de manière artificielle pour accélérer les échanges thermiques ; on parle alors de
convection forcée
Exemple : Chauffage central.
* La conduction : Plaçons une cuillère en inox (acier inoxydable) dans une tasse de café très chaud. Son extrémité
à l’air libre devient brûlante en quelques dizaines de secondes. Si nous remplaçons cette cuillère par une cuiller en
argent, l’échauffement est plus rapide. En revanche, une cuillère en bois ne s’échauffe pas. Ce phénomène appelé
conduction thermique se manifeste par une élévation progressive de la température des parties froides de la
cuillère. Il s’effectue à l’intérieur de la cuiller et dépend de la nature de la matière qui la constitue. Il n’y a pas eu, à
l’échelle macroscopique, de transfert de matière d’une extrémité à l’autre de la cuillère à contact et sans transport
de matière

Nous allons, dans ce qui suit, décrire et analyser ce troisième mode de transfert thermique.

Partie A : La conduction Thermique


I-Mise en équation.
On suppose que les corps étudiés sont homogènes et sous une seule phase (condensée). La pression sera prise
constante et uniforme de telle sorte que l’équilibre mécanique soit établi. Par conséquent, la variation de l’énergie
interne au sein du corps s’identifie à la chaleur .

= + = − = =
= ( + )= + = = = =

On introduit :
L’énergie interne massique = ( ) où = : la masse volumique
La capacité calorifique massique ( ) tel que =
L’énergie interne volumique = = ( )
La capacité calorifique volumique = ( )

I-1-Flux thermique-Loi de Fourier (1815)


On appelle le flux thermique est le flux non convectif à travers une surface de control, d’énergie interne .
= = .

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On définit dans ce contexte le vecteur courant volumique non convectif d’énergie interne ⃗, telle que :
= ∬ ⃗ . ⃗ soit = ∬ ⃗ . ⃗.

De façon générale, un système dont la température locale ( , ) dépend du point


voit apparaitre en son sein
des transferts de chaleur. Si le gradient de température est nul, le courant volumique ⃗ l’est aussi.
Il est donc légitime de penser que le ⃗ est une fonction du gradient de température ⃗ .
Si celui-ci n’est pas trop grand, on reste dans le domaine linéaire, où l’on peut écrire :
⃗= − ⃗ .
Cette relation, phénoménologique, est connue sous le nom de loi de Fourier.
Le coefficient , appelé conductivité thermique du matériau il s’exprime en
Le signe (−) traduit l’orientation du courants vers les basses températures.

Conduction électrique Conduction thermique

I-2-Equation locale du bilan d’énergie.


Soit un système, de masse , de volume délimité par une surface fermée pris entre les instants et + ,
le bilan d’énergie interne s’écrit : = ( + )− ( ) =

Considérant une tranche mésoscopique cylindrique de section constante S et de longueur . Elle est constituée
d’un conducteur thermique de conductivité de capacité calorifique massique et de masse volumique . On
suppose qu’il est le siège d’une production d’énergie caractérisée par une puissance volumique ( ).
é é é
= + = − +

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+ ⃗=
I-3-Equation de la chaleur.
Pour les systèmes considères, l’énergie interne ne dépend que de la température. On écrit alors la variation
= soit pour la grandeur volumique = avec , est la capacité calorifique volumique.
On suppose que gardent des valeurs constantes dans le domaine de température étudié.

= +

Commentaires :
*

I-4- Conditions initiales-Conditions aux limites.


L’équation de la diffusion thermique permet de déterminer l’évolution de la température ( , ) en fonction des
coordonnées du point M et du temps t .Remarquons tout d’abord qu’il n’existe des solutions analytiques à cette
équation que dans des cas particuliers. En général, la résolution se fait numériquement. La solution de cette
équation aux dérivées partielles dépend de constantes d’intégration qui sont déterminées par les conditions aux

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limites spatiales et temporelles. Si ces conditions traduisent toutes les données significatives du problème
physique, la solution est unique.
I-4-1-Conditions initiales
Dans le cas d’un régime non permanent, la distribution de températures en tout point à l’instant initial
( , = ) est une donnée nécessaire à la résolution de l’équation de diffusion.
I-4-2-Conditions aux limites (spatiales)
I-4-2-1- Conditions sur la température
Nous pouvons imposer la distribution de température T en certains points de la surface extérieure à

tout instant. ( = 0, ) = 1 ( = , ) = 2.

I-4-2-2- Conditions sur le gradient de température


Nous pouvons aussi connaître le flux thermique à travers un élément de la surface extérieure du matériau à tout
instant, ce qui revient à se donner le gradient de température sur cette surface (selon la loi de Fourier) Dans le cas
d’un problème unidimensionnel, si on impose le flux 0à travers une section S, située à l’extrémité x0 du matériau

0 = Jth(x0, t) S =

En particulier, si l’extrémité est isolée :

I-4-2-3- Contact entre solides


Dans un contact entre deux solides, il ne peut y avoir accumulation d’énergie au niveau de la surface de contact,
ce qui impose l’égalité des flux thermiques qui traversent la surface de contact. Ainsi, dans le cas d’un problème
unidimensionnel, la surface de contact ayant pour abscisse x0, il vient :

Un contact « parfait » suppose, en outre, l’égalité des températures sur la surface de contact,
soit T1(x0, t) = T2(x0, t).

I-4-2-4- Conditions imposées par le milieu extérieur : Loi de Newton.


Si le milieu extérieur de température T0 est en contact avec le matériau étudié, il faut connaître les conditions
d’échange d’énergie à travers la surface du matériau. On admet souvent que cet échange conducto-convectif
d’énergie est régi par une loi linéaire, généralement appelée loi de Newton.
Pour un contact solide- fluide, la couche fluide au contact du solide est le siège de transfert thermique par
convection.
La densité de flux thermique sortant (algébriquement) à travers la surface du matériau est proportionnelle à l’écart
de température entre T de la surface du matériau et T0 du milieu extérieur.
⃗conv-cond = h (T – T0) ⃗,
où h désigne le coefficient de transfert convectif de surface qui s’exprime en W.m-2.K–1.

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Ainsi, dans le cas d’un problème unidimensionnel, pour une section S, située à l’extrémité x0 du matériau, il vient :

Remarque : Lorsque h est très grand, la température T à la surface du corps étudié est nécessairement égale à la
température T0 du milieu extérieur. Ceci revient donc à imposer la température T0 à la surface du corps.

II- Exemple de résolution de l’équation de la chaleur : La Résistance thermique

On étudie la conduction thermique dans le mur en béton d’épaisseur L = 15 cm et de masse volumique


ρ = 2,2 ·103 kg.m−3. On note c = 103 J.kg−1.K−1 sa capacité thermique massique et λ sa conductivité
thermique (λ = 1,5 SI).On le modélise par une barre de section S, de longueur L en contact avec deux thermostats
de températures Tint et Text On note : ⃗ = ( , ) ⃗ le vecteur densité de flux thermique.

1. Etablir l’équation différentielle régissant T(x,t) à l’intérieur du mur en fonction de ρ, c, et λ.


2. Résoudre l’équation de la diffusion thermique en régime stationnaire et Tracer T(x).
3.a. Définir et exprimer la température moyenne du mur notée Tmoy. Indiquer la position particulière xp où la
température est égale à la température moyenne.
3.b. Exprimer la densité de flux j(x) qui traverse le mur. Que remarquez-vous ?
4. Par un bilan d’entropie, déterminer de taux de création d’entropie par unité du temps et du volume .
5. Par analogie, donner l’expression et la valeur de la résistance thermique Rmur du mur étudié.

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Partie B : Le rayonnement thermique
Un objet exposé au soleil s’échauffe, alors que le vide spatial ne permet ni la conduction ni la convection : le
transfert se fait à distance sans contact entre la source et le récepteur et sans échauffement du milieu intermédiaire.
La transmission d’énergie, à notre échelle est instantanée. Il s’agit donc d’un autre mode de transfert thermique
que nous appellerons rayonnement. Il s’effectue par l’intermédiaire des ondes électromagnétiques.

I-Bilans radiatifs.
I-1- Flux spectral surfacique-flux surfacique

On appelle flux la puissance traversant par rayonnement une surface Σ fixée, il s’exprime en (W).

Si une surface élémentaire dS reçoit par rayonnement une puissance totale d , on définit alors le flux surfacique
= en W.m-2

On appelle flux spectral surfacique la puissance énergétique par unité de surface et par unité de fréquence
( )=
.
= en J.m-2

De la même manière, on définit le flux surfacique spectral en longueur d’onde la puissance énergétique par unité
de surface et de longueur d’onde par : ( )= .
= en J.m-3 s-1 = ( ) = ( )

donc =

= ( ) = ( )

I-2-Réflexion-transmission et absorption
Considérons une surface d’un milieu matériel recevant un rayonnement de flux spectral surfacique . L’interaction
de ce rayonnement incident avec le milieu donne naissance à :

• un faisceau réfléchi de flux spectral surfacique

• un faisceau transmis de flux spectral surfacique

Une partie du flux spectral de faisceau incident est absorbée par le milieu

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Définitions

Coefficient de réflexion : R(ν) = Coefficient de transmission : T(ν) =

Coefficient d’absorption : A(ν) =

Conservation d’énergie :

On peut écrire ce résultat en utilisant les flux sous la forme :

En divisant par
Milieu transparent : un milieu est transparent pour une fréquence ν si T(ν)=1, donc
Milieu Opaque : un milieu est opaque pour une fréquence ν si T(ν) = 0.

• Lorsque le corps absorbe un flux Φa, il émet un rayonnement dont le flux est noté par Φe

I-3-Flux radiatif d’un corps.

Le flux partant ΦP d’un corps est défini par ΦP = Φr + Φt + Φe

Le flux radiatif ΦR d’un corps est défini par ΦR = ΦP − Φ i = Φe − Φa

• Equilibre radiatif : Un corps est dit en équilibre radiatif si le flux radiatif est nul ΦR = 0 ⇒

Comme ΦR caractérise l’interaction rayonnement-matière, on dit que le corps considéré est en équilibre radiatif
avec le champ de rayonnement qui l’entoure si la condition ΦR = 0 est satisfaite.
Si le corps est aussi maintenu à une température T constante. On parle d’un équilibre radiatif et thermodynamique
à la fois.

II- Rayonnement d’un corps noir.


II-1- Corps noir.

Définition: Un corps noir est un corps absorbant intégralement tout rayonnement incident quelque soit sa direction
et sa fréquence.

Pour un corps noir : Φr = Φt = 0 ⇒ Φi = Φa et A(ν) = 1; R(ν) = T(ν) = 0


Cavité à parois opaques contenant une petite ouverture de sorte qu’un rayonnement entrant dans cette cavité subit
un très grand nombre de réflexions sans ressortir.

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II-2-Relation entre flux surfacique et densité spectrale d’énergie.
Considérons une enceinte maintenue à température constante T. Dans la cavité, il existe un rayonnement
électromagnétique en équilibre radiatif avec l’enceinte :

• soit U l’énergie totale du rayonnement contenu dans l’enceinte ;

• soit u l’énergie par unité de volume, ou densité volumique d’énergie de rayonnement ;

• si du représente la densité volumique d’énergie de rayonnement dans une bande de fréquences comprises
entre et + d , la densité spectrale d’énergie, ou énergie volumique spectrale du rayonnement, est définie
par d = ( , T) d ;

• si du représente la densité volumique d’énergie de rayonnement dans une bande de longueurs d’onde
comprises entre λ et λ + dλ, la densité spectrale d’énergie u λ est définie par du = uλ (λ, T) dλ.
Avec uλ (λ, T) = ( , T).
La relation entre le flux surfacique spectrale et la densité spectrale d’énergie uλ est donnée par :

= uλ (λ, T) on a aussi = ( , T).


II-3- La loi de Planck.
La loi de Planck donne la répartition spectrale du rayonnement d’équilibre thermique d’un corps noir. Nous nous
contenterons ici d’en admettre le résultat.
La densité spectrale d’énergie du rayonnement d’équilibre thermique d’un corps noir à la température T est :

λ ( , )= ( , )=
λ (λ ) ( )
)

II-4-Loi de déplacement de Wien.

La densité spectrale d’énergie d’un rayonnement à l’équilibre thermique présente un maximum pour une longueur
d’onde λmax fonction de la température. Le produit λmax.T est une constante universelle
λmax T = Cte ~2 898 µm.K
Cette relation est connue sous le nom de loi du déplacement de Wien.
Exemple

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II-5-Loi de Stefan.
Déterminons le flux total surfacique incident sur un élément de la paroi soumis à un rayonnement d’équilibre.
Nous savons que le flux surfacique incident dans la bande de fréquence d a pour expression :
( , T) = ( , T) =

2 ℎ 3
Le flux surfacique total est : ( )=∫ ( , T) d = ∫ 2 ℎ
exp −1


Soit en posant = ; ( )= ∫ avec ∫ =

Il vient que ( )= =σ avec = = 5.67 10-8 W m-2 K-4 constante de Stefan.

Lorsque un corps noir est en équilibre radiatif, le flux surfacique incident est égal au flux surfacique émis par le
corps (appelé aussi émittance) : inci = émis

Loi de Stefan : l’émittance M d’un corps noir à l’équilibre thermique et radiatif ne dépend que de sa
température TCN é = =
Exercice : Le rayonnement thermique du Soleil et de la Terre

On admet que le Soleil et la Terre, deux sphères de rayons RS et RT, rayonnent comme des corps noirs à l’équilibre
de températures TS et TT.
1.a. Déterminer la température à la surface du Soleil sachant que le maximum du spectre qu’il émet est à 520 nm.

Figure a Figure b
b. En déduire la puissance reçue par la Terre en provenance du Soleil.
c. Avec les hypothèses faites, quelle serait la température de la Terre ?
2. On tient compte, dans cette question, de l’atmosphère qui constitue un écran d’épaisseur très faible par rapport
au rayon terrestre. Le modèle simplifié utilise les hypothèses suivantes :
• l’atmosphère rayonne la fraction de l’énergie que rayonnerait un corps noir de même température Ta ;
• l’atmosphère absorbe une fraction et la Terre une fraction (1 − ) du rayonnement solaire ;
• la Terre absorbe la totalité du rayonnement de l’atmosphère vers la Terre et l’atmosphère absorbe une fraction
du rayonnement terrestre. Soit ’ la température d’équilibre thermique de la Terre.
a. Donner l’expression littérale de Ta et ’ en fonction de TT, et
b. AN. On donne = 0,5 et = 0,9
c. Commenter.
On donne la constante de Stefan = 5.67 10-8 SI, RT = 6400 km ;RS = 6.97 105 km ;d =1.44 108 km.

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