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12 septembre 1711 à Amiens

Cher journal,
Aujourd'hui, j'ai vécu une rencontre qui a changé ma vie !
J'étais dans une auberge à Amiens, envoyée par mes parents pour devenir religieuse malgré
moi, car ils avaient remarqué chez moi un penchant très fort pour les plaisirs de la vie, une
attirance incontrôlable que je ne pouvais réprimer. Cependant, malgré ma nature séduisante
et gracieuse, ainsi que ma passion et ma joie de vivre, c'est mon caractère audacieux et
aventureux qui a pris le dessus.
C'est alors que j'ai rencontré un jeune chevalier noble et élégant, nommé Des Grieux. Malgré
sa “timidité et sa propension à être déconcerté facilement”P40/l.255, il s'est approché de moi
pour me demander ce qui m'avait amenée à Amiens. Âgé de seulement 17 ans, il poursuivait
ses études philosophiques. Je lui ai raconté mon destin de devoir entrer de force au couvent,
dicté par mes parents, et la vie malheureuse qui m'attendait.
Touché par ma situation, Des Grieux m'a fait le serment de tout faire pour me libérer de cette
tyrannie parentale. Il m'a assuré qu'”il était prêt à tout entreprendre”P42/l.291 pour sa belle
inconnue. Après une discussion approfondie, notre conversation a été interrompue par
l'arrivée de mon vieux Argus. Je l'ai alors présenté comme mon cousin à mon conducteur, lui
faisant croire que nous devions repousser mon entrée au couvent au lendemain pour pouvoir
dîner ensemble. Mon stratagème a fonctionné, et j'ai été logée dans une auberge. Là, je lui ai
avoué que je n'appartenais pas à une famille aristocratique comme lui.
Nous avons appris à nous connaître davantage, ce qui a renforcé mes sentiments pour lui.
Après mûre réflexion, nous avons décidé de fuir ensemble. Des Grieux “a fait préparer une
chaise de poste pendant la nuit” P45/l.335 pour tromper la vigilance de mon
accompagnateur. Il est revenu à l'auberge à 5 heures du matin pour fuir discrètement,
ignorant également les objections de son ami Tiberge, qui lui “était un garçon d’un sens mur
et d’une conduite fort réglée” P45/l.354 et ne trouvait pas sage notre décision de fuguer.
Une fois la chaise prête, nous nous sommes éloignés de la ville et “ nous irons droit à
Paris.”P45/l.37
10 octobre 1713 à Paris

Cher journal,
Ça fait un certain temps que je ne t'ai pas écrit.
Depuis notre arrivée à Paris, moi et mon noble chevalier, jusqu'à ce nouveau malheur qui
nous a frappés, nos moments de bonheur ont été éphémères.
Un soir, nous avons été invités à dîner chez mon frère, M. Lescaut. Des Grieux le décrivait
comme un “homme brutal et sans principes d'honneur”P81/l.1196, et je partageais ce
sentiment, car malgré les liens du sang, il n'hésitait pas à me faire entretenir pour s'enrichir.
“Il était environ minuit” P101/l.1645 lorsque nous sommes rentrés chez nous. Malgré nos
ressources presque épuisées, nous avons fait appel à des serviteurs pour nous aider dans nos
tâches quotidiennes. Ce soir-là, en rentrant, “ma femme de chambre et le valet de Des Grieux
ne parurent nulle part dans logis.” P101/l.1646 On nous a dit qu'ils n'avaient pas été vus dans
la maison depuis 8 heures, “après avoir transporté des caisses sous les ordres de Des
Grieux.”P 102/l.1649. En entrant dans mon appartement, j'ai constaté que “ma serrure avait
été forcée et que mon argent ainsi que mes habits avaient disparu.” P 102/l.1653 Le cabinet
de mon chevalier était dans le même état.
“Je nous ai déclarés perdus”P102/l.1666, ruinés. Des Grieux s'est rendu immédiatement chez
M. le Lieutenant de Police et M. le Grand Prévost de Paris, mais ses démarches sont restées
vaines.

Pendant ce temps, mon frère m'a parlé d'un certain M. de G.M., “un vieux voluptueux”
P104/l.1678 qui serait généreux pour mes plaisirs. Il m'a proposé de me mettre à sa solde,
offrant même “un présent de 200 pistoles.”P108/l.1779 Face à la misère et à la réduction de
notre train de vie, j'ai été convaincue par cet arrangement et j'ai décidé de partir avec mon
frère une heure avant le retour de Des Grieux.
Je fus donc convaincu par cet arrangement car il me sembla impossible de vivre avec la faim
au ventre et sans les plaisirs de la vie. “Ne pouvant soutenir la crainte et la misère”
P107/l.1765, ainsi que la réduction de notre train de vie. J’abandonna donc mon cher
chevalier pour partir avec mon frère une heure avant que Des Grieux ne rentre.
J'ai déposé une lettre que j'avais écrite de mes propres mains pour lui expliquer ma décision
de partir, craignant de me retrouver dans une situation financière désespérée.
Cependant, j'ai élaboré un plan avec mon frère pour tromper M. de G.M. et l'escroquer en
faisant passer mon chevalier Des Grieux pour mon “pauvre petit frère orphelin” P 108/l.1789
afin de pouvoir ensuite fuir à nouveau en sa compagnie. Nous avons convenu avec mon frère
au près M. de G.M. qu'il serait indispensable de l'héberger avec nous. De plus, il lui serait
remis 400 bonnes livres chaque mois par mon vieillard.
Cela nous assurera de pouvoir nous échapper en toute quiétude, ensemble.
23 mai 1721 à Chaillot un quartier de Paris

Cher journal,
Je ne t'ai pas écrit depuis longtemps car une fois de plus, un terrible événement est venu
troubler l'amour que je porte à Des Grieux.
Après avoir élaboré notre plan avec mon frère et Des Grieux, nous nous sommes échappées
discrètement dans la nuit, comme prévu. Cependant, “M. de G.M. ne tarda pas longtemps à
s’apercevoir qui était dupé” P117/l.1990 et, animé par le désir de vengeance, il a rapidement
localisé notre domicile ainsi que toutes les affaires de Des Grieux et moi-même, ainsi que les
détails scandaleux de notre histoire.

“Un exempt de police entra dans notre chambre avec une demi-douzaine de gardes”
P117/l.2001, nous arrêter sur ordre de M. de G.M. alors que nous étions encore au lit,
démontrant ainsi la puissance et les connexions dont disposait M. de G.M., que nous avions
malheureusement sous-estimées.

Nous avons été brusquement séparés et emmenés dans “deux carrosses différents”
P117/l.2006, Des Grieux à Saint-Lazare et moi dans un hôpital général.
Pendant trois longs mois, nous avons été séparés jusqu'à ce que Des Grieux apprenne mon
enfermement et mette tout en œuvre pour me libérer de cet enfer. Il a d'abord réussi à
s'échapper de Saint-Lazare avec l'aide de mon frère, un pistolet chargé et la naïveté d'un
Supérieur. Une fois libre, il a planifié stratégiquement ma libération grâce à son amour
passionné et inébranlable pour moi.
Avec l'aide de M. de T., le fils d'un administrateur de l'hôpital, “riche et de bonne famille,”
P142/l.2621 Des Grieux a réussi à s'introduire discrètement dans l'établissement, évitant la
surveillance des gardes. Il m'a retrouvée dans ma chambre, me rassurant, me réconfortant et
m'encourageant à le suivre dans notre fuite imminente, mes sentiments étant fortement
troublés en le voyant, pensant désespérer. Nous avons réussi à nous éclipser discrètement à
travers les couloirs de l'hôpital sans être repérés et à retrouver ensemble notre liberté.
Nous nous sommes rapidement enfuis dans un carrosse pour rejoindre la demeure de mon
frère, où “j'ai pleuré de joie dans les bras de Des Grieux”P151/l.2849, tant j'étais soulagée.
Cependant, nous savions que nous n'étions pas en sécurité chez lui et qu'il faudrait nous
éloigner un moment malgré le manque d'argent. Alors que nous étions en route vers son
appartement, un coup de feu a retenti et “Lescaut tomba sans le moindre mouvement de
vie.” P153/l.2882
Sans réfléchir, Des Grieux m'a entraînée vers lui pour fuir au plus vite en direction de l'auberge
de Chaillot dans un fiacre.
15 avril 1721 à La Nouvelle-Orléans en Amérique

Cher journal,
Un nouvel événement tragique a frappé ma vie, mais heureusement, j'ai la dévotion de mon
preux chevalier, qui a toujours su affronter les malheurs pour être à mes côtés, malgré la
trahison que j'ai pu commettre à son égard.
Nous étions tous les deux emprisonnés dans la prison de Châtelet à Paris pour notre
implication dans des scandales sociaux, jusqu'à ce que le père de mon amant et M. de G.M
décident de notre sort.

Pour Des Grieux ils prient la décision “de le faire sortir sur-le-champ de Chatelet” P223/ l.1454
retrouvant ainsi sa liberté. Mais pour moi, mon destin a été bien plus tragique, car le père de
Grieux et M. de G.M ont décidé de me déporter en Amérique pour le reste de mes jours.
Cette nouvelle a brisé le cœur de mon chevalier, mais dans son désespoir, il a décidé de
tourner le dos à son père et de trouver un moyen de me libérer de ce destin funeste. Une fois
de plus, il a montré son dévouement absolu envers moi et notre amour, refusant l'idée que
nos âmes amoureuses soient séparées.
Je me dirigeais donc vers la Normandie, où je devais embarquer au Havre pour rejoindre
l'Amérique, mon chevalier s'est donc rendu à la porte St-Honoré avec un plan
minutieusement élaboré pour me libérer avec près “de trois soldats, un garde du corps, des
chevaux, des pistolets et des mousquetons”. P235 Malheureusement, ce plan a échoué, et il
se resigna donc à payer les archers un écu par heure pour une discussion avec moi.

J’étais"enchainée par le milieu du corps, assise sur quelques poignées de paille, la tête
appuyée languissamment sur un coté de la voiture, le visage pâle et mouillé d’un ruisseau de
larmes qui se faisait un passage au travers de mes paupières.”P240/l.1857
J'ai été surprise par la déclaration d'amour passionnée de mon chevalier. Il m'a assuré qu'il
n’ait “pas capable de se séparer de moi et qu’il était prêt à me suivre jusqu’à l'extrémité du
monde.” P242/l.1889 Son amour pour moi était admirable, et j'étais touchée par tout ce qu'il
était prêt à sacrifier pour notre bonheur en Amérique.
Après deux mois de navigation, nous sommes enfin arrivés à la Nouvelle-Orléans, dans “des
campagnes stériles et inhabitées.”P 248/l. 2032 En déclarant que nous étions mariés, nous
avons gagné les faveurs du gouverneur qui nous considérer désormais comme “deux
personnes d’esprit et de mérites ” P249/l.2066 grâce aux compliments du capitaine du bateau
ou nous avions traversés, il avait également pris sous son aile Des grieux pendant ce voyage.
Notre humble demeure était une “misérable cabane compose de planche et de boue.”
P250/l.2082 Pourtant c’était lui seul que je plaignais mais Des Grieux m'a assuré que son seul
bonheur était mon amour. Cependant, un jour, il a demandé ma main pour nous marier
véritablement et a avoué notre tromperie au gouverneur
Le Gouverneur de la Nouvelle-Orléans n’a pas eu la réaction souhaiter, il déclara à des grieux
que son neveu Synnelet qui “était un homme de trente ans, brave mais colérique” P255/
l.2222 avait succomber à mes charmes et souhaite m’épouser au plus tôt. Il se consumer en
secret pour moi mais maintenant qu’il a appris que Des Grieux et moi ne sont pas
véritablement marié. Il y voyait une occasion parfaite me déclarer son amour.
Cette situation était inacceptable, impensable pour moi et mon amant. Des grieux pris donc
l’incitative d’affronter en duel Synnelet loin de la ville pour se disputer mon amour.

Des Grieux a remporté le duel, mais la mort de Synnelet a eu des conséquences redoutables,
car sa présence était précieuse pour le Gouverneur. Craignant pour notre sécurité, nous avons
décidé de fuir vers l'inconnu, résolus à rester ensemble pour toujours.

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