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Ali BOUAFIA

Département de Génie Civil


Faculté des sciences de l’ingénieur
Université Saâd Dahleb de Blida

AIDE-MÉMOIRE DE MÉCANIQUE DES


SOLS

OFFICE DES PUBLICATIONS UNIVERSITAIRES


1, Place centrale de Ben-Aknoun (Alger)
Ouvrages du même auteur édités à l'O.P.U:

- Mécanique des sols appliquée-Problèmes résolus,


ISBN 978.9961.0.0464.7, 2e édition année 2009, 164 p.

- Essais in-situ dans les projets de fondations,


ISBN 978.9961.0.0692.5, 2e édition année 2010, 305 p.

- Calcul pratique des fondations et des soutènements,


ISBN 978.9961.0.0849.2, 2e édition année 2009, 246 p.

- Introduction à la dynamique des sols,


Tome 1 : Principes de base,
ISBN 978.9961.0.1338.0, année 2010, 336 p,
Tome2: Calcul dynamique des ouvrages géotechniques,
ISBN 978.9961.0.1347.2, année 2010, 406 p.

- Introduction à la géotechnique,
2 tomes, ISBN 978.9961.0. , année 2011, 379 p.

Office des Publications Universitaires : 2012


Edition:
I.S.B.N: 978.9961.0. .0
Dépôt légal:

2
TABLE DE MATIERES

Avant-Propos 9

PARTIE I: AIDE-MÉMOIRE
CHAPITRE 1. PROPRIETES PHYSIQUES DU SOL

1.1. GRANDEURS DE L’ETAT PHYSIQUE DU SOL 13


1.2. INDICES DE L’ETAT PHYSIQUE DU SOL 15

CHAPITRE 2. CLASSIFICATION DES SOLS

2.1. SYSTEMES DE CLASSIFICATION 19


2.2. CLASSIFICATION GEOLOGIQUE 19
2.3. CLASSIFICATION MINERALOGIQUE 20
2.4. CLASSIFICATION STRUCTURELLE 20
2.5. CLASSIFICATION GEOTECHNIQUE 20
2.6. CLASSIFICATION DU SOL EN TANT QUE
MATERIAU DE CONSTRUCTION 25

CHAPITRE 3. ECOULEMENT DE L'EAU DANS LE SOL

3.1. ECOULEMENT DE L'EAU LIBRE - EQUATION DE


BERNOULI ADAPTEE AU SOL 27
3.2. ECOULEMENT UNIDIMENSIONNEL - EQUATION DE
DARCY 27
3.3. ECOULEMENT TRIDIMENSIONNEL - EQUATION DE
DARCY GENERALISEE 28
3.4. COEFFICIENT DE PERMEABILITE 30
3.5. ETUDE DE L'ECOULEMENT PLAN DANS UN SOL
MULTICOUCHES ANISOTROPE 31
3.6. ETUDE DE L'ECOULEMENT PLAN DANS UN SOL
HOMOGENE ISOTROPE 32
3.7. FORCES D'ECOULEMENT AGISSANT SUR LES GRAINS 33
3.8. BOULANCE DU SOL 36
3.9. PHENOMENE DE RENARD DANS LES SOLS 37
3.10. CAPILLARITE DE L'EAU – LOI DE JURIN 39
3.11. RESULTATS PRATIQUES 39

3
CHAPITRE 4. CALCUL DES CONTRAINTES DANS
LE SOL

4.1. CERCLE DE MOHR DES CONTRAINTES EN UN POINT 51


4.2. CONTRAINTES DUES AU POIDS DES TERRES 51
4.3. PRINCIPE DES CONTRAINTES EFFECTIVES DE
TERZAGHI 53
4.4. CONTRAINTES DUES AUX FORCES D'ECOULEMENT 53
4.5. CONTRAINTES DUES AUX SURCHARGES DE L'OUVRAGE 54

CHAPITRE 5. CONSOLIDATION DES SOLS FINS


SATURES

5.1. EQUATION DE LA CONSOLIDATION PRIMAIRE 73


5.2. ETUDE DE LA CONSOLIDATION UNIDIMENSIONNELLE 74
5.3. ETUDE DE LA CONSOLIDATION SECONDAIRE 85
5.4. CONSOLIDATION RADIALE PAR DRAINS VERTICAUX 85

CHAPITRE 6. RESISTANCE AU CISAILLEMENT DU SOL

6.1. DIFFERENTES FORMES DU CRITERE DE RUPTURE DE


MOHR-COULOMB 89
6.2. RELATIONS GEOMETRIQUES REMARQUABLES DANS
LE CERCLE DE MOHR 91
6.3. THEOREME DES ETATS CORRESPONDANTS 91
6.4. RESISTANCE AU CISAILLEMENT DES SOLS FINS 92
6.5. SENSIBILITE D'UN SOL FIN 92
6.6. CARACTERISTIQUES MECANIQUES DU SOL 93

CHAPITRE 7. STABILITE DES TERRAINS EN PENTE

7.1. ETUDE ANALYTIQUE DE LA STABILITE AU


GLISSEMENT 95
7.2. ETUDE NUMERIQUE DE LA STABILITE AU
GLISSEMENT- METHODES D'EQUILIBRE LIMITE 101

CHAPITRE 8. ANALYSE DE LA REPONSE SISMIQUE


DU SOL

8.1. ANALYSE SISMIQUE UNIDIMENSIONNELLE 109


8.2. ANALYSE SISMIQUE BI- OU TRI-DIMENSIONNELLE 122
8.3. RESONANCE SISMIQUE DU SYSTEME SOL/SOUVRAGE 122
4
CHAPITRE 9. ANALYSE DE LA LIQUEFACTION SISMIQUE

9.1. IDENTIFICATION DES SOLS LIQUEFIABLES 125


9.2. ÉVALUATION DU POTENTIEL DE LIQUÉFACTION-
ANALYSE TOTALE 126
9.3. ÉVALUATION DU POTENTIEL DE LIQUÉFACTION-
ANALYSE COUPLEE 131
9.4. ÉVALUATION DU POTENTIEL DE LIQUÉFACTION-
ANALYSE SEMI-COUPLEE 131

CHAPITRE 10. CAPACITE PORTANTE DES FONDATIONS

10.1. CLASSIFICATION DES METHODES D'ANALYSE DE


LA CAPACITE PORTANTE 151
10.2. METHODES DE CALCUL DE LA CAPACITE PORTANTE 152

CHAPITRE 11. PORTANCE SISMIQUE DES FONDATIONS

11.1. CLASSIFICATION DES METHODES D'ANALYSE 171


11.2. METHODES D'EQUILIBRE LIMITE 172
11.3. METHODES D'ANALYSE LIMITE (CALCUL A LA
RUPTURE) 175
11.4. CAPACITE PORTANTE DANS LES SOLS LIQUEFIABLES 175

CHAPITRE 12. TASSEMENT DES FONDATIONS

12.1. COMPOSANTES DU TASSEMENT 189


12.2. PARAMETRES GEOMETRIQUES DU TASSEMENT 189
12.3. METHODES DE CALCUL DU TASSEMENT 189

CHAPITRE 13. VIBRATIONS DES FONDATIONS

13.1. NOMENCLATURE DES MODES DE VIBRATION D'UNE


FONDATION 207
13.2. PRESENTATION DU MODELE ANALOGIQUE 207
13.3. ANALYSE DES VIBRATIONS HARMONIQUES SELON LE
MODELE ANALOGIQUE 217

CHAPITRE 14. CAPACITE PORTANTE VERTICALE


DE PIEUX
14.1. NOTION DE CAPACITE PORTANTE VERTICALE 221

5
14.2. NOTION DE CHARGE VERTICALE CRITIQUE 221
14.3. EVALUATION DE LA CAPACITE PORTANTE
VERTICALE D’UN PIEU ISOLE 222
14.4. EVALUATION DE LA CAPACITE PORTANTE
VERTICALE D’UN GROUPE DE PIEUX 236

CHAPITRE 15. FROTTEMENT NEGATIF DANS LES PIEUX

15.1. INTRODUCTION 239


15.2. CLASSIFICATION DES METHODES D’ANALYSE 239
15.3. METHODES D’EQUILIBRE ELASTOPLASTIQUE 241
15.4. METHODES D’ANALYSE EN DEPLACEMENTS 245

CHAPITRE 16. CAPACITE PORTANTE HORIZONTALE


DES PIEUX

16.1. CLASSIFICATION DES METHODES D’ANALYSE 247


16.2. EVALUATION A PARTIR D’UN ESSAI DE CHARGEMENT 247
16.3. EVALUATION A PARTIR DES METHODES DE CALCUL 249

CHAPITRE 17. DEFORMATION DES PIEUX

17.1. TASSEMENT D'UN PIEU ISOLÉ 269


17.2. TASSEMENT D'UN GROUPE DE PIEUX 277
17.3. DÉFLEXION D’UN PIEU CHARGÉ LATÉRALEMENT 277

CHAPITRE 18. PRESSION DES TERRES SUR LES ECRANS

18.1. INTRODUCTION 299


18.2. PRESSION SUR UN ECRAN EN ETAT K0 299
18.3. PRESSION SUR UN ECRAN DANS UN SOL
PULVERULENT EN ETAT LIMITE 301
18.4. PRESSION SUR UN ECRAN DANS UN SOL PUREMENT
COHERENT EN ETAT LIMITE 309
18.5. SUPERPOSITION DES DIFFERENTS CAS DE PRESSIONS
DANS UN SOL FROTTANT ( 0) EN ETAT LIMITE 310
18.6. CALCUL DES PRESSIONS DANS UN SOL MULTICOUCHE 311
18.7. PRISE EN COMPTE DE LA PRESSION INTERSTITIELLE
ET COMPORTEMENT DU SOL 312
18.8. DIRECTION DE LA PRESSION DES TERRES 313

6
CHAPITRE 19. STABILITE SISMIQUE DES MURS RIGIDES DE
SOUTENEMENT

19.1. CLASSIFICATION DES METHODES D’ANALYSE 321


19.2. METHODE STATIQUE EQUIVALENTE 322

CHAPITRE 20. DIMENSIONNEMENT DES RIDEAUX EN


PALPLANCHES

20.1. INTRODUCTION 331


20.2. CLASSIFICATION DES METHODES DE CALCUL 331
20.3. METHODE DE POUSSEE/BUTEE DES ECRANS 332
20.4. METHODE DE LA THEORIE AUX MODULES DE
REACTION 337
20.5. METHODE DES ELEMENTS FINIS 340

CHAPITRE 21. DIMENSIONNEMENT DES MURS EN


TERRE ARMEE

21.1. RAPPELS DE NOTIONS DE BASE 343


21.2. DIMENSIONNEMENT DE LA TERRE ARMEE 346

PARTIE II: COMMENTAIRES ET CRITIQUE


DES MÉTHODES

1. Propriétés physiques du sol 352

2. Classification des sols 353

3. Ecoulement de l'eau dans le sol 354

4. Calcul des contraintes dans le sol 355

5. Consolidation des sols fins saturés 356

6. Résistance au cisaillement du sol 357

7. Stabilité des terrains en pente 358


7
8. Analyse de la réponse sismique du sol 359

9. Analyse de la liquéfaction sismique du sol 360

10. Capacité portante des fondations superficielles 361

11. Portance sismique des fondations superficielles 362

12. Tassement des fondations superficielles 363

13. Vibrations des fondations superficielles 364

14. Capacité portante verticale de pieux 365

15. Frottement négatif dans les pieux 366

16. Capacité portante horizontale des pieux 367

17. Déformation des pieux 368

18. Pression des terres sur les écrans 369

19. Stabilité sismique des murs rigides de soutènement 370

20. Dimensionnement des rideaux en palplanches 371

21. Dimensionnement des murs en terre armée 372

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 373

ANNEXES

Liste des symboles et notations 387

Liste des abbréviations 412

Photo de couverture 414

8
AVANT-PROPOS

Comme toute discipline de génie civil, la mécanique des sols


comporte une variété de formules et de définitions. Ce livre est un aide-
mémoire dédié à toute personne impliquée dans la conception ou le calcul
d'un ouvrage géotechnique, ainsi qu'aux étudiants en formation
géotechnique. Il vise ainsi la population d'ingénieurs en servant d'aide-
mémoire dans un projet, comme il s'adresse aux étudiants en servant de
formulaire de calcul géotechnique dans leur cursus à l'université.
Il est à préciser que cet aide-mémoire ne rappelle pas les définitions et
la terminologie courante en géotechnique, souvent utiles aussi bien à
l'étudiant qu'à l'ingénieur, soucieux de se rappeler d'une notion ou d'un
paramètre donnés.
L'intérêt du livre réside dans le regroupement méthodique des
formules et méthodes pratiques, qui dans l'ensemble, sont disséminées
dans la littérature technique et ne sont accessibles qu'au prix d'une
recherche documentaire fastidieuse et longue.
Par souci de ne pas alourdir la lecture du texte, il a été décidé de le
structurer en deux parties. La première regroupe la matière essentielle de
l'aide-mémoire, où chaque méthode est présentée selon une step-by-step
procedure guidant le lecteur d'une manière méthodique dans l'application
de la méthode. Le contenu de l'aide-mémoire ne prétend pas être
exhaustif, mais il contient à travers ses chapitres les méthodes les plus
courantes de calcul des ouvrages géotechniques. Le contenu a été par
contre renforcé par la présentation des méthodes récentes, peut être moins
connues, mais fort utiles au dimensionnement.
Dans une perspective d'approfondissement de la compréhension de la
méthode ou de la formule présentée, la deuxième partie du livre comporte
des commentaires relatifs aux formules proposées ou une critique de la
méthode de calcul, en focalisant sur les hypothèses de base et le domaine
d'application de la méthode.
Il est à préciser que sur le plan formel, les symboles des grandeurs
ainsi que les notations ont été définis en grande partie conformémement
au recommandations de la SIMSGG (Société Internationale de
Mécanique des Sols et du Génie Géotechnique), et regroupées dans une
liste en annexe du livre. Ainsi, les grandeurs utilisées dans les formules
sont directement définies dans cette liste et ne sont que citées dans le
texte. On trouve aussi en annexe une liste des abbréviations utilisées dans
9
le livre
En complément logique de ce livre, et en vue de rappeler la
terminologie géotechnique courante, il sera envisagé de publier
prochainement un lexique trilingue détaillé des différents termes en
géotechnique. Un tel outil permettera au lecteur de retrouver la définition
d'un terme donné et sa traduction.
S'adressant à une large communauté de lecteurs, ce livre ne peut
s'améliorer, aussi bien en contenu qu'en forme, sans la contribution des
lecteurs par leurs remarques et critiques. L'auteur leur sera reconnaissant
en recevant leur feed-back par message électronique à l'adresse ci-
dessous.
Signalons enfin que ce livre a été rédigé dans le cadre d'une bourse de
perfectionnement scientifique attribuée par l'AUF (Agence Universitaire
de la Francophonie) avec un séjour de l'auteur au sein du CERMES
(Centre d'Enseignement et Recherche en MEcanique des Sols) à l'ENPC
(Ecole Nationale des Ponts & Chaussées) en France. Les sincères
remerciements sont adressés au premier organisme pour son soutien
financier et au second pour l'accueil et la mise de son centre de
documentation à la disposition de l'auteur.

Alger, le 14 juillet 2011

Ali BOUAFIA
Université de Blida
Faculté des Sciences de l'Ingénieur
Département de Génie Civil
B.P : 270 R.P. Blida 09000 Blida, Algérie.
E-mail : bouafia@gmail.com

10
Figure 17.1. La photo illustre un essai de chargement horizontal d’un pieu en
béton armé dans le cadre des recherches sur le comportement des pieux. Un
vérin hydraulique exerce une force de poussée latérale sur le pieu d’essai (Pile
1) ainsi que sur le pieu témoin (Pile 2) qui sert de bloc de réaction. L’effort
horizontal et mesuré par un capteur de force (Load Cell) intercalé entre le pieu
et le vérin hydraulique (Hydraulic jack). Les déplacements en tête du pieu sont
mesurés par des capteurs LVDT portés par la barre horizontale en surface,
perpendiculaire à la direction de l’effort appliqué par le vérin.
Il est possible d’obtenir les profils d’efforts internes, en l’occurrence ceux du
moment fléchissant, de l’effort tranchant et de la réaction horizontale du sol, en
instrumentant le pieu par des jauges de déformation et/ou des inclinomètres.

268
DEFORMATION DES PIEUX

17.1. TASSEMENT D'UN PIEU ISOLÉ

17.1.1. Classification des méthodes d’analyse

L’évaluation du tassement d’une fondation sur pieux peut se faire


expérimentalement ou par calcul. Les méthodes de calcul peuvent se
subdiviser en quatre principales catégories:

 Méthodes empiriques,
 Méthodes de la théorie de l’élasticité,
 Méthodes de la théorie de transfert des charges,
 Méthodes numériques.

17.1.2. Evaluation expérimentale

Selon le tableau 14.1, l’ajustement hyperbolique de la courbe de


chargement Q=f(v0) permet d’estimer la raideur verticale Kv et en déduire
directement le tassement sous une charge donnée Q:

Q
v0  (17.1)
Kv

17.1.3. Evaluation à partir des méthodes de calcul

17.1.3.1. Les méthodes empiriques

a) Recommandation de Vesic (1977) pour le tassement v0 en tête du pieu


dans un sol pulvérulent [95]:

269
v0 = B/100 +L (17.2)

L=QD/SEp est le raccourcissement élastique du pieu, Ep, D et S étant


respectivement le module d’Young du matériau du pieu, sa fiche et l’aire
d’une section transversale.

b) Recommandation de Meyerhof (1956) valable pour tout type de sols :

v0 = B/(30Fs) (17.3)

Fs étant en général pris égal à 3.

c) Recommandations de Frank (1995) pour le tassement en tête d’un pieu


isolé sous une charge verticale égale à 0.7Qc [113]:

v0/B= 0.6 % pour les pieux forés,


v0/ B= 0.9% pour un pieu battu.

17.1.3.2. Méthodes de la théorie d'élasticité

Parmi les méthodes les plus utilisées, notons celles de Poulos (1968),
Banerjee et Butterfield (1978), et Randolph (1978).
Le tassement en tête du pieu est donné par:

Q.I v
v0  (17.4)
E ( D).B

Randolph et Wroth (1978) ont présenté une formulation analytique du


facteur de tassement Iv, valable pour un sol homogène ou à profil
linéaire du module d’élasticité Es du sol (sol de Gibson), comme le
schématise la figure 17.2 [114]:
8 D th( D)
1
(1   ) B D
I v  4(1   ) (17.5)
4 4 D th( D)

(1   )  B D

270
Figure 17.2. Schéma du modèle élastique du système sol/pieu
(a : Sol homogène; b : Sol de Gibson)

Les paramètres de calcul sont comme suit :

E s ( D / 2)
 (17.6)
E s ( D)

Ep
  2(1   )
E s ( D) (17.7)

D
  Ln[2 0.25  (2.5 (1  )  0.25) ] (17.8)
B
D
2 2
B
 .D 
 .
(17.9)

=1 en cas d’un sol semi-infini (h infini). En présence d’un substratum


caractérisé par un module Eb, le facteur est calculé comme suit:

271
E s ( D)
 (17.10)
Eb

En cas d'un sol multicouche ou non homogène, il est recommandé de


calculer un module de déformation équivalent Eeq égal à la moyenne
pondérée des valeurs de Es le long du pieu [109]:

D
1
E eq   E s ( z )dz (17.11)
D0

Le calcul de la moyenne peut être approché, comme il a été vu au


chapitre 14, par une sommation des trapèzes.

17.1.3.3. Paramètres de calcul des méthodes d’élasticité

Le module de déformation Es du sol peut être estimé par corrélation


avec les paramètres géotechniques couramment mesurés.
On cite à ce titre les corrélations avec le module pressiométrique E m
(Frank et Christoulas, 1991):

Es= 4Em <60 MPa pour les pieux travaillant en pointe,

Es= 5Em <50 MPa pour les pieux flottants.

Les corrélations de Es avec la résistance pénétrométrique qc sont


résumées au tableau 17.1. On peut adopter un rapport Es/qc égal à 2 pour
les sables et 7 pour les argiles. De tels rapports sont à utiliser avec
prudence et les limiter à une étude préliminaire des déformations des
pieux.
On prend  =0.33 pour un comportement drainé ou à long terme du sol,
et = 0.5 pour un comportement non drainé ou à court terme.

272
Tableau 17.1.Valeurs recommandées du rapport E s/qc

Référence E/qc Remarques


Buisman(1940) 1.50 Sable
De Beer(1967) 1.50 Sable
Etude théorique
Dahan(1979) 0.87-1.03 0.87 pour sol cohérent
1.03 pour sol pulvérulent
Vesic(1970) 2(1+Dr2 ) 2 pour sable lâche
4 pour sable dense
Schmertmann(1970) 2.0 Essais à la plaque vissée au sable
Trofimenkov (1974) 3.0 Sable (code russe SNIP)
7.0 Argile (idem)
Lunne & Christofersen 4 qc <10 MPa
(1985) (2 +20/qc) MPa 10 < qc < 50 MPa
Bachelier & Parez 0.8-0.9 Sable
(1965) 1.3-1.9 Sable limoneux
7.7 Argile
Thomas (1968) 3-12 Essais à la chambre de calibration
1.5 Sable et gravier sableux
Bogdanovic (1973) (qc > 4 MPa)
1.5-1.8 Sable limoneux saturé
(qc = 2- 4 MPa)
Verbrugge (1981) 2.2 +3600/qc Pieux forés (qc en kPa)
1.6 –8/qc Sable (pratique Bulgare)
1.5 Sable (pratique Grecque) qc>3 MPa
De Beer(1974) 3.0 (idem) q c <3 MPa
1.9 Sable (pratique en Afrique du sud)
2.0 Sable (pratique Italienne)
1.5-2 Sable (pratique Anglaise)

17.1.3.4. Méthodes des courbes t-z, q-z ou théorie de transfert des


charges

a) Principe du transfert de charges.

La figure 17.3 schématise d’une manière simple le transfert de charges


du pieu au sol par le biais des interfaces pieu/sol. Le transfert de charges
dans le domaine des petits déplacements est formulé comme suit :

273
(z) = B0(z)v(z) (17.12)

qp = R0v(D)/B (17.13)

b) Equation différentielle du tassement v(z)

d 2v
 a 2 .v  0 (17.14)
dz 2

4 B0 (17.15)
a
EpB

Figure 17.3. Schéma de transfert de charges axiales

274
c) Tassement dans un sol homogène

Dans le cas d'un sol caractérisé par B0 constant avec la profondeur,


cette équation s'intègre analytiquement et a une solution générale de la
forme :

 4B 
 1  0 th(aD) 
aR0
v( z )  v0 ch(az )  sh(az ) (17.16)
 4 B0 
  th(aD) 
 aR0 

Le tassement en tête du pieu est donné par :


R0 th(aD)
1
4.Q aBE p
v0  (17.17)
B R0  aBE p th(aD)

d) Cas particuliers du tassement

o Pieu incompressible (Ep/Es=∞)

4.Q 1
v0 
 .B ( R0  4.D.B0 ) (17.18)

o Pieu flottant (R0=0)

4Q 1
v0  (17.19)
B aE p th(aD)
2

o Pieu travaillant en pointe (B0=0)

 
v0 
4Q 1  R0 D  (17.20)
BR0  E B
 p 
275
o Pieu infiniment long (D=∞)

4Q
v0  (17.21)
B 2 aE p

Un pieu est considéré comme infiniment long si aD ≥ 3.

o Pieu encastré dans un substratum (R0=∞)

4Q
v0  th(aD) (17.22)
B 2 aE p

17.1.3.5. Paramètres de calcul de transfert de charges

a) Cassan (1978) [25]

6
R0  Es (17.23)
1 

Es
B0  (17.24)
D
B(1.53Log (2 )  0.95)
B
b) Christoulas (1976)

32(1   )
R0  E s (17.25)
 (1   )(3  4.)

B0= 0.45Es, Es et B0 exprimés en kPa et kPa/m respectivement.

c) Frank et Zhao (1982)

B0= 2Em/B et R0 =11Em pour les sols fins,


B0= 0.8Em/B et R0= 4.8Em pour les sols granulaires.

276
17.2. TASSEMENT D'UN GROUPE DE PIEUX

Dans le cas d'un groupe quelconque de pieux, le rapport de tassement


Rs est défini par:

Tassement moyen du groupe


Rs  (17.26)
Tassement du pieu isolé sous un effort moyen

Dans le cas particulier d'un groupe de pieux identiques regroupés par


une semelle rigide transmettant les efforts au sol à l'aide des pieux seuls,
Rs devient :

Tassement du pieu dans un groupe


Rs  (17.27)
Tassement du pieu isolé sous le même effort

Les valeurs de Rs relatives à un groupe de pieux, au nombre carré, et


ayant le même espacement d entre deux pieux adjacents ont été
regroupées en annexe 1 aux tableaux 17.A et 17.B respectivement pour
les pieux flottants et ceux travaillant en pointe fichés dans un substratum
[109].

17.3. DÉFLEXION D’UN PIEU CHARGÉ LATÉRALEMENT

17.3.1. Classification des méthodes d’analyse

Le déplacement latéral d’un pieu peut se déterminer par le biais de


l’expérimentation sur pieu, ou par calcul. On classe les méthodes de
calcul en quatre grandes catégories, en l’occurrence:

 Méthodes de la théorie de l’élasticité,


 Méthodes du module de réaction ou courbes de réaction P-Y,
 Méthodes numériques,
 Méthodes empiriques.

277
17.3.2. Détermination à partir d’un essai de chargement de pieu

Comme le schématise la figure 16.3, l’ajustement hyperbolique de la


courbe de chargement permet de déterminer la raideur latérale du pieu,
soit KH, et en déduire le déplacement en tête du pieu sous une faible
charge horizontale:

H
YH  (17.28)
KH

17.3.3. Evaluation à partir des méthodes de calcul

17.3.3.2. Méthodes de la théorie d'élasticité

Les méthodes les plus connues sont celles de Baguelin et Frank (1977),
Banerjee et Davies (1978), Randolph (1981), Budhu et Davies (1987) et
Poulos et Hull (1992).
Selon Poulos et Hull, sous un effort H et un moment de flexion M0
appliqués sur le pieu en surface du sol, le déplacement Y0 et la rotation
Y’0 du pieu à la surface du sol sont donnés sous la forme suivante:

I YH I YM
Y0  H  M0 (17.29)
E s ( De ) De E s ( De ) De2
I Y 'H I Y 'M
Y0 '  H 2
 M0 (17.30)
E s ( De ) De E s ( De ) De3

Au-delà d’une fiche critique Dc, fonction de la rigidité relative pieu/sol,


le déplacement en tête du pieu ne dépend plus de la fiche.
Un pieu est dit flexible si sa fiche D est plus grande que Dc, rigide si D
est inférieure à Dc/3, et intermédiaire ou semi-rigide si D est située entre
les deux.
La fiche effective ou fiche utile du pieu, soit De, est égale à Dc en cas
d’un pieu flexible et égale à D en cas d’un pieu rigide [116].

278
a) Cas d’un sol homogène

a1) Pieu flexible libre en tête

D 
I YH  1.646  3.395Log10  e  (17.31)
 B 
D 
I YM  I Y 'H  5.520  9.082Log10  e  (17.32)
 B 
D 
I Y 'M  64.98  37.95Log10  e  (17.33)
 B 

a2) Pieu rigide libre en tête

D 
I YH  0.976  2.196 Log10  e  (17.34)
 B 
D 
I YM  I Y 'H  0.701  3.225Log10  e  (17.35)
 B 
D 
I Y 'M  1.086  6.292 Log10  e  (17.36)
 B 

a3) Pieu flexible encastré en tête


D 
I YH  1.326  1.641Log10  e  (17.37)
 B 
I YM  I Y 'H  I Y 'M  0 (17.38)

a4) Pieu rigide encastré en tête

D 
I YH  0.539  0.545Log10  e  (17.39)
 B 
I YM  I Y 'H  I Y 'M  0 (17.40)

279
b) Cas d’un sol de Gibson

b1) Pieu flexible libre en tête

D 
I YH  13.10  11.09 Log10  e  (17.41)
 B 
D 
I YM  I Y 'H  34.63  18.03Log10  e  (17.42)
 B 
D 
I Y 'M  156.1  37.14 Log10  e  (17.43)
 B 

b2) Pieu rigide libre en tête


D 
I YH  3.181  9.701Log10  e  (17.44)
 B 
D 
I YM  I Y 'H  2.409  12.71Log10  e  (17.45)
 B 
D 
I Y 'M  1.844  18.65Log10  e  (17.46)
 B 

b3) Pieu flexible encastré en tête


D 
I YH  5.659  4.139 Log10  e  (17.47)
 B 
I YM  I Y 'H  I Y 'M  0 (17.48)

b4) Pieu rigide encastré en tête


D 
I YH  0.773  1.081Log10  e  (17.49)
 B 
I YM  I Y 'H  I Y 'M  0 (17.50)

La fiche critique est définie dans tous les cas comme suit :

280
  EpI p 
1/ 4

4.44  dans un sol hom ogène


  E 
Dc   s
1/ 5 (17.51)
  p p
E I
 
 3.30 m  dans un sol de Gibson
  

m est la pente du profil linéaire du module Es(z) dans le sol de Gibson.

17.3.3.3. Paramètres de calcul des méthodes d’élasticité

On peut déterminer Es en adoptant les corrélations vues au paragraphe


relatif au tassement du pieu.

17.3.3.4. Méthodes du module de réaction (Courbes de réaction P-Y)

a) Principe du transfert de charges

Le sol est assimilé, comme le montre la figure 17.4, en une infinité de


ressorts élastiques de raideur Eti sur lesquels s'appuie le pieu au cours de
son déplacement. Sous une faible charge latérale, une section du pieu à la
profondeur z se déplace de Y et le sol réagit par une réaction P (force
par unité de longueur) telle que:

P(z)= Eti(z).Y(z) (17.52)

Eti est le module de réaction latérale, défini d’ailleurs dans la figure


17.5 comme étant la pente de la courbe P-Y aux petits déplacements.

b) Equation différentielle de déflexion d’un pieu long et flexible

L'équilibre d'une tranche d'épaisseur infinitésimale d'un pieu flexible se


traduit par l'équation différentielle suivante, caractérisant la déformée
d’une poutre fléchie :

281
Figure 17.4. Schéma de transfert des charges du pieu au sol par des ressorts de
Winkler

Figure 17.5. Flexion d’un pieu sous des efforts horizontaux

d 4 y( z )
EpI p  Eti ( z ).Y ( z )  0 (17.53)
dz 4

b1) Solution en cas d’un sol homogène

La solution complète en fonction de la profondeur, en termes de


déplacements et efforts dans le pieu, est regroupée en fonction des
282
conditions aux limites en tête du pieu, comme suit:

 Pieu libre en tête chargé par un effort H :


2H
Y ( z)  A * (z) (17.54)
Eti L0
M ( z)  HL0C * (z) (17.55)
T ( z)  HD * (z) (17.56)

 Pieu libre en tête chargé par un moment M0 :


2M 0
Y ( z)  D * (z) (17.57)
Eti L20
M ( z)  M 0 B * (z) (17.58)
2M 0
T ( z)   C * (z) (17.59)
L0

 Pieu encastré en tête (rotation nulle) et chargé par un effort H :


H
Y ( z)  B * (z) (17.60)
Eti L0
HL0
M ( z)   D * (z) (17.61)
2
T ( z)  HA * (z) (17.62)

La longueur élastique ou longueur de transfert L0 est telle que :

4E p I p
L0  4 (17.63)
Eti
z  z 
A*  exp(  ) cos  (17.64)
L0  L0 
z   z   z 
B*  exp(  ) cos   sin   (17.65)
L0   L0   L0 

283
z  z 
C*  exp(  ) sin   (17.66)
L0  L0 
z   z   z 
D*  exp(  ) cos   sin   (17.67)
L0   L0   L0 

Un pieu long et flexible correspond au comportement schématique de


la figure 17.6 et a pratiquement une fiche D supérieure à L0.

En surface, le déplacement latéral et la rotation d’un pieu libre sont :


H M0
Y0  2 2
Eti L0 Eti L20 (17.68)

H M0
Y0 '  2 4
Eti L0
2
Eti L30 (17.69)

En cas d’un pieu flexible encastré en tête et chargé par un effort:


H (17.70)
Y0 
Eti L0

Y0 '  0 (17.71)

b2) Solution en cas d’un sol ayant un profil de module de réaction Eti
variant en puissance

Reese et Matlock (1960) ont lancé une étude paramétrique poussée


menant à une formulation analytique des déplacements et du moment
fléchissant d’un pieu long et flexible en cas d’un sol ayant un profil du
module de réaction variant en puissance [116] :

Eti(z)= aZn (17.72)

284
Figure 17.6. Comportement schématique d’un pieu long et flexible [98]

On retrouve le cas d’un sol homogène en posant n=0, et celui d’un sol
de Gibson en posant n=1.

HL30 M L2
Y ( z )  Ay ( z )  B y ( z) 0 0 (17.73)
EpI p EpI p
M ( z)  Am ( z) HL0  Bm ( z)M 0 (17.74)

Les fonctions Ay, By, Am et Bm sont regroupées à la figure 17.7 et L0


est la longueur élastique du pieu, donnée par :

EpI p
L0  n  4 (17.75)
a

En surface d’un sol de Gibson (n=1), le déplacement latéral et la


rotation d’un pieu libre sont :
285
H M0
Y0  2.4 3/ 5 2/5
 1.6 2 / 5 (17.76)
a ( E p .I p ) a ( E p .I p ) 3 / 5
H M0
Y0 '  1.6 2/5 3/ 5
 1.74 1 / 5 (17.77)
a ( E p .I p ) a ( E p .I p ) 4 / 5

c) Equation de comportement d’un pieu court et rigide

Un pieu court et infiniment rigide effectue un déplacement


d’ensemble, décrit par un profil linéaire des déplacements :

Y(z)= Y0+ Y’0.z (17.78)

Les profils de rotation, du moment fléchissant, et de l’effort tranchant


se déduisent par dérivations successives du profil de déplacements. Il
suffit donc d’après l’équation (17.78) de déterminer Y0 et Y0’.

c1) Solution en cas d’un sol homogène

4H 6M 0
Y0   (17.79)
Eti D Eti D 2
6H 12M 0
Y0 '   2
 (17.80)
Eti D Eti D 3

Un pieu est considéré comme infiniment rigide si D < L0/2.

c2) Solution en cas d’un sol ayant un profil de module de réaction


Eti variant en puissance

( H  T p )(n  1)(n  2) 2 (n  1)(n  2)(n  3)(M p  M 0  DT p )


Y0   (17.81)
n 1
aD aD n  2

286
Figure 17.7. Courbes des coefficients A et B de la méthode de Matlock et Reese
(1960) [116]

( H  Tp )(n  1)(n  2)(n  3) (n  2) 2 (n  3)(M p  M 0  DTp )


Y0 '    (17.82)
aD n  2 aD n  3

Mp et Tp sont respectivement le moment fléchissant et l’effort tranchant


en pointe. On considère en général les pieux rigides comme étant libres
en pointe (Mp et Tp nuls). On retrouve d’ailleurs les équations (17.79) et
(17.80) relatives au sol homogène en imposant n=0.
287
d) Equation différentielle d’un pieu semi-rigide

L’équation (17.53) décrit aussi le comportement en flexion d’un pieu


semi-rigide. Ce dernier est caractérisé dans un sol homogène par une
fiche située entre L0/2 et πL0.

d1) Solution en cas d’un sol homogène

Cassan (1978) a présenté une formulée détaillée des déplacements et


des efforts internes en cas d’un pieu libre en pointe, comme suit [25]:

 Pieu libre en tête chargé par un effort H:


2H
Y ( z)  A * (z) (17.83)
Eti L0
M ( z)  HL0C * (z) (17.84)

 Pieu libre en tête chargé par un moment M0 :


2M 0
Y ( z)  D * (z) (17.85)
Eti L20
M ( z)  M 0 B * (z) (17.86)

Les fonctions A*, B*, C* et D* sont représentées graphiquement aux


figures 17.8 à 17.11.

d2) Solution en cas d’un sol multicouche

La solution de l’équation (17.53) peut être approchée par différences


finies (Reese & Matlock, 1960) ou par la méthode des tranches (Frank et
al, 1977).

17.3.3.5. Paramètres des courbes P-Y

Selon la figure 17.5, les paramètres de la courbe P-Y sont le module


de réaction latérale initial Eti et la résistance latérale Pu. Cette dernière
faisait l’objet du chapitre 16.

288
Figure 17.8. Graphiques de la fonction A* [25]

Figure 17.9. Graphiques de la fonction B* [25]

289
Figure 17.10. Graphiques de la fonction C* [25]

Figure 17.11. Graphiques de la fonction D* [25]


290
Le module Eti peut être déterminé à partir de l’essai PMT à la base de la
méthode pressiométrique de Ménard, adopté d’ailleurs dans le règlement
français CCTG-93, fascicule 62.

Comme schématisé à la figure 17.12, la courbe de réaction est


bilinéaire ou tri-linéaire, en fonction de la nature du chargement. En cas
de sollicitation de courte durée (freinage d’un véhicule, etc) ou
permanentes, les courbes P-Y sont caractérisées par un palier de
résistance latérale du sol, limité seulement à la pression de fluage
pressiométrique multipliée par la largeur ou diamètre B du pieu.

L’expérience des essais PMT montre que couramment la pression de


fluage Pf est environ la moitié de la pression limite Pl.

En cas de sollicitation latérale induite par des poussées du sol, comme


c’est le cas du déplacement latéral d’une couche molle en consolidation,
ou en cas d’un chargement accidentel très bref en tête (choc, etc), le
palier de la résistance latérale du sol est étendu jusqu’à la pression limite
multipliée par B [3], [4], [20].

Pour un pieu de petit diamètre (B < B0 =0.60 m), le module Eti est
donné par :

18E m
Eti  (17.87)
4(2.65)  3

Pour un pieu de gros diamètre (B > B0=0.60 m) :

18E m B
Eti  (17.88)
4 B0 (2.65B / B0 )  3B

En deçà d’une certaine profondeur critique Dc relative au chargement


horizontal, les caractéristiques pressiométriques sont à réduire par un

291
Figure 17.12.Courbes P-Y du CCTG-93 selon la nature du chargement latéral
d’un pieu isolé [20]

facteur , afin de tenir compte d’un certain effet de surface sur les
caractéristiques pressiométriques, tel que:

 z 
  0.51   (17.89)
 Dc 

Ménard recommande de prendre une profondeur critique égale à 2


diamètres pour un sol cohérent et 4 diamètres pour un sol pulvérulent.

Reese et al (1974, 1975) ont recommandé de formuler le module de


réaction pour les sables et les argiles surconsolidées en présence d’une
nappe d’eau libre, en les considérant comme des massifs de Gibson, tels
que :

292
Eti(z)= aZ (17.90)

Le coefficient a est récapitulé respectivement aux tableaux 17.2 et 17.3


pour les sables et les argiles surconsolidées.

Pour les sols cohérents, ou sols C-φ, Reese et al (1974) recommandent


de considérer la pente a du profil linéaire Eti(z) comme suit :

a= ac + aφ (17.91)

Le terme ac est donné à la figure 17.13 en fonction de la cohésion C, et


aφ à la figure 17.14 en fonction de l’angle de frottement φ.

La courbe P-Y étant non-linéaire, il est nécessaire d’effectuer un


calcul itératif de l’équilibre du pieu sous les efforts en tête et la réaction
du sol le long du pieu, à la base de l’équation (17.53) et (17.52), cette
dernière étant définie par un module de réaction sécant et non pas initial.

Tableau 17.2. Valeurs recommandées de a (MPa/m) pour les sables [110]

Densité Faible Moyenne Forte


Sable au dessus de la nappe 6.8 24.4 61.0
Sable en dessous de la nappe 5.4 16.3 34.0

Tableau 17.3. Valeurs recommandées de a (MPa/m) pour les argiles


surconsolidées [110]

Valeur moyenne de Cu (kPa) 50-100 100-200 300-400


calculée sur une profondeur de 5B
a (MP/m) 135 270 540

Pour les sols sableux, le règlement API de l’institut américain du


pétrole prescrit une courbe P-Y du type tangente hyperbolique dont le
module de réaction latérale initial Eti est caractérisé par un profil linéaire
décrit par l’équation (17.90). La pente a est donnée en fonction de
l’angle de frottement, à partir du tableau 17.3 :

293
Tableau 17.3. Valeur de la pente a (kN/m3) selon l’API pour les sables

Angle de frottement (°) a (sable sec) a (sable humide)


29.0 2715 2715
29.5 6109 5090
30.0 11200 8145
33.0 25453 16300
36.0 42760 25453
38.0 59050 32580
40.0 75340 41743

Figure 17.13. Coefficient ac pour les sols cohérents [110]

294
Figure 17.14. Coefficient aφ pour les sols cohérents [110]

295
ANNEXE 1 : VALEURS DU COEFFICIENT Rs DE L’EFFET DU
GROUPE SUR LE TASSEMENT D’UN PIEU

Tableau 17-A. Valeurs de Rs pour les pieux flottants

296
Tableau 17-B. Valeurs de Rs pour les pieux travaillant en pointe sur un
substratum

297

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